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Institut d’Economie Douanière et Fiscale

Créé par convention Algéro-Tunisienne du 03 Septembre 1981

Rapport du stage d’échange : Tunisie

THEME : Les Réformes Apportées Au Système


Des Finances Publiques Tunisien

Elaboré par :

Mlle KHALED Soufia

LIEU DE STAGE
Les Structures Du Ministère Des Finances : Tunisie
Du 03-07-2017 au 14-07-2017

34e Promotion
Remerciements
REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont à

 L’administration de l’IEDF et mes professeurs pour la

qualité de l’enseignement apporté, la richesse du savoir

partagé et l’opportunité donnée de faire un stage

d’échange.

 Mr HOURI le directeur de l’IEDF pour son accueil à

l’aéroport de Carthage ainsi que sa présence le long de

la formation.

 Mme NEFFATI et Mme Amina de nous avoir accompagnés

le long de notre stage.

 Tout le personnel des différentes structures visitées

pour leur accueil chaleureux et leur hospitalité.

 SOUFIA
Liste des Abréviations
LISTE DES ABREVIATIONS

BCT : Banque Centrale de la Tunisie


BDR : Banque De la Région
BT : Bourse de Tunis
CEA : Compte d’Epargne en Action
CIMF : Centre Informatique du Ministère des Finances
CL : Collectivités Locale
CMF : Conseil du Marché Financier
CNNCP : Conseil National des Normes des Comptes Publics
CNRC : Centre National des Registre de Commerce
CRCI : Centre Régional de Contrôle des Impôts
END : Ecole Nationale des Douanes
ENF : Ecole Nationale des Finances
EPA : Etablissement Public Administratif
GBO : Gestion Budgétaire par Objectifs
LOB : Loi Organique du Budget
MF : Ministère des Finances
PME : Petites et Moyennes entreprises
SINDA : Système d’Information Douanier Automatisé
TGT : Trésorerie Centrale de la Tunisie
TRF : Trésorerie Régionale des Finances
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
Sommaire
SOMMAIRE

Remerciements

Liste des abréviations

Sommaire

Introduction générale ………………………………………………………………………01

Chapitre I : Présentation des structures visitées ……………..……………………………..03

Section 01 : le centre informatique du ministère des finances CIMF ………………………03

Section 02 : le CRCI et la TRF de la wilaya de Monastir ………………………….…….…08

Section 03 : la bourse de Tunis et le conseil du marché financier …………………….…….10

Section 04 : les écoles nationales des douanes et des finances ………………………..…….12

Chapitre II : Les réformes des finances publiques tunisiennes ………………………....…..17

Section 01 : la liasse fiscale ……………………………………………………………….…17

Section 02 : la reforme bancaire …….…………………………………………………….…19

Section 03 : l’adoption des normes pour les comptes publiques ……………………………24

Section 04 : la reforme budgétaire (gestion budgétaire par les objectifs ……...…………….28

Conclusion générale ……………………………………………………………………...…31

Bibliographie

Résumé
Introduction Générale
Introduction générale

INTRODUCTION GENERALE

Dans le cadre de notre formation au sein de l’Institut de l’Economie Douanière et


Fiscale, nous étions amenés à effectuer des stages visant le renforcement des connaissances
acquises le long des enseignements théoriques suivis par un aspect pratique et cela par la
visite des structures du Ministère des Finances algérien dans un premier temps lequel est dit le
stage d’initiation ;et la visite des structures du Ministère des Finances tunisien dans un
deuxième temps lequel est dit stage d’échange. Comme son nom l’indique ce dernier nous a
permis un échange des expériences des deux pays dans le domaine des finances publiques afin
de tirer des leçons à appliquer pour d’éventuelles réformes dans les finances publiques de
l’Algérie.

En effet, pendant une période de 15 jours (allant du 02-07-2017 au 15-07-2017) nous


avons visité le Centre Informatique du Ministère des Finances (CIMF), le Centre Régional de
Contrôle des Impôts (CRCI) et la Trésorerie Régionale des Finances (TRF) de la wilaya de
Monastir, le Conseil du Marché Financier (CMF) ainsi que la Bourse de Tunis (BT).

Nous avons également pu assister à des conférences animées par des hauts cadres du
Ministère des Finances tunisiens, portant sur des thèmes bien que différents s’inscrivent tous
dans le processus de réforme des finances publiques dans lequel s’est engagé l’Etat tunisien
depuis plusieurs années. Ces réformes portant principalement sur les domaines suivants :

 La réforme du secteur bancaire.


 Le budget : La performance et la normalisation des comptes.
 Projet de la LOB
 La consécration constitutionnelle en 2014 des principes de transparence, de
redevabilité et de bonne gouvernance.
 Réforme GBO

En effet, Tunisie, qui est à l’instar des pays en voie de développement, se trouvait astreinte de
s’adapter aux nouvelles mutations économiques mondiales notamment après la libéralisation
de son économie dans ces dernières années qui est devenue une réalité qu’on ne peut pas
négliger. Sa participation à certains accords bilatéraux et multilatéraux et son insertion dans
de nombreuses associations régionales exige de la Tunisie de fournir un grand effort dans la
mise en œuvre des réformes économiques profondes sur la libéralisation des structures et des
politiques économiques.

1
Introduction générale

A cet effet, notre travail se donne pour objectif la présentation de l’expérience


tunisienne portant sur la réforme des finances publiques. Cela nous permettra de mieux
comprendre son contexte, ses objectifs ainsi que son importance.

Afin de synthétiser les connaissances acquises lors de notre stage nous avons jugé plus
judiciaire de scinder notre travail en deux chapitres, dont le premier est consacré à la
présentation des structures visitées et dans un deuxième chapitre nous donnerons un aperçu
des actions entreprises dans le cadre de la réforme du système des finances publiques tunisien.

2
Chapitre I
Présentation des Structures
Visitées
Chapitre I : Présentation des structures visitées

CHAPITRE I : PRESENTATION DES STRUCTURES VISITEES

Le présent chapitre est consacré à la présentation des différents services visités lors de
notre stage en Tunisie. Nous avons commencé par la présentation du centre informatique du
ministère des finances en mettant l’accent sur ses réalisations qui s’inscrivent dans la
modernisation des finances publiques et ce en permettant une informatisation avancée des
différents domaines à l’exemple du recouvrement fiscal, la déclaration en ligne ainsi que le
domaine des douanes. Ensuite, nous avons donné un aperçu sur la trésorerie régionale des
finances et le conseil régional du contrôle des impôts de la wilaya de Monastir.

Dans une troisième section, nous avons présenté deux intervenants importants dans le
marché financier à savoir la bourse de Tunis et le conseil du marché financier qui sont
respectivement la gestion et la régulation du marché. Pour terminer nous avons introduit les
écoles nationales des douanes et des finances au sein desquelles les conférences nous ont été
dispensées.

SECTION 01 : LE CENTRE INFORMATIQUE DU MINISTERE DES FINANCES


CIMF

Le CIMF est un établissement public à caractère non administratif doté de la personnalité


civile et de l’autonomie financière. Crée en vertu de la Loi de Finances n° 81- 100 du 31
Décembre 1981, il est placé sous la tutelle du Ministère des Finances, comptant actuellement
148 employés. Dans ce qui suit nous allons présenter sa mission ainsi que les différentes
applications réalisées à son sein dont l’objectif est la modernisation et la facilitation du
recouvrement fiscal et douanier ainsi que d’autres fonctionnalités.

Notre visite à cet organisme est intervenue le mercredi 05-07-2017 pendant laquelle nous
avons eu des explications concernant les missions du CIMF ainsi que ses différentes
réalisations qui seront présentées dans ce qui suit.

I. La mission du CIMF

Le CIMF est chargé de la mise en œuvre de la stratégie du Ministère des Finances dans le
secteur de l’informatique. Il est chargé notamment de :

 L’étude, la conception et le développement des systèmes d’informations et d’en


assurer leur exploitation,

3
Chapitre I : Présentation des structures visitées

 L’acquisition et la mise en œuvre des plateformes matérielles et logicielles


nécessaires, de les administrer et de les faire évoluer,
 La gestion du réseau et du parc informatique,
 Prêter l’assistance technique requise aux différentes structures du ministère.

Ainsi, le CIMF œuvre à :

 Assurer la sécurité et la disponibilité des systèmes d’informations,


 Moderniser les systèmes d’informations et assurer leur pérennité,
 Garantir une assistance efficace pour l’exploitation des systèmes d’informations,
 Consolider la compétence de ses ressources humaines pour un suivi permanent des
évolutions technologiques et la recherche continue d’une meilleure qualité de service.

II. Les réalisations du CIMF

Le CIMF, a réussi à développer un important portefeuille de systèmes d’informations. Ces


systèmes traitent différents domaines fonctionnels.

1. RAFIC (Système de Rationalisation de l’Action Fiscale et Comptable) : c’est un


outil de gestion partagé par l’ensemble des opérateurs du contrôle fiscal et du
recouvrement. C'est un système qui :

 Intègre les fonctions du contrôle fiscal et du recouvrement.


 Offre une vision nationale et partagée des dossiers des professionnels et de leurs
obligations fiscales.
 Gère la comptabilité des différents receveurs des finances.

Les principaux objectifs :

 Etablir le recensement et assurer la gestion de la population des contribuables.


 Structurer le système autour d’un compte fiscal contribuable et entreprise (contrôle et
recouvrement).
 Constituer une base de données fiscales et comptables structurée permettant d’avoir
les éléments décisionnels (statistiques, tableaux de bord, ….).

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Chapitre I : Présentation des structures visitées

2. Télé-déclaration : il s’agit de permettre aux contribuables de s’acquitter de leurs


obligations déclaratives à distance (Liquidation et payement de l’impôt).

Les principaux objectifs sont :

 La dématérialisation des procédures de déclaration des impôts


 L'amélioration de la qualité des rapports entre le Contribuable et les Services
Extérieurs du Ministère des Finances :
a. Pour les contribuables : Economie du temps ; Suivi de sa situation fiscale ;
Mettre à sa disposition des textes réglementaires…

b. Pour l'administration : Décongestion des Services (meilleur accueil) et


amélioration du rendement des structures.

 Tenue de la comptabilité du poste comptable.


 Restitution des excédents de la TVA.

3. TGT (Système Informatique de la Trésorerie Générale de Tunisie) : Ce système


est utilisé par la Trésorerie Générale de Tunisie, il traite deux volets :
 La gestion des opérations internes à la TGT.
 La centralisation des écritures comptables, de façon automatique à partir du système
RAFIC (Comptabilité des recettes des finances) ou par saisie informatique dans le cas
des autres postes comptables.

Les principaux objectifs sont :

 Une tenue de la comptabilité complète et généralisée.


 La dématérialisation des opérations de la trésorerie et de minimiser les paperasses en
créant des interfaces avec les autres systèmes.
 Instaurer une liaison permanente entre les systèmes de la TGT d’une part et ceux des
autres administrations pour un échange permanent.

4. ADEB (Système d'Aide à la Décision Budgétaire) : c’est un système d’information


qui comprend 4 composantes chacune est spécifique à la gestion et le suivi de
l’exécution du budget de :
 Etat (administrations centrales et administrations déléguées)

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Chapitre I : Présentation des structures visitées

 Conseils de régions
 Principaux EPA (établissements publics à caractère administratif)
 Municipalités
Les principaux objectifs sont :

 Gère la chaine complète des dépenses publiques


 Assure la tenue en temps réel de la comptabilité budgétaire.
 Un outil de gestion et de communication partagé par l’ensemble des acteurs de la
dépense (Haut comité du Budget, Ordonnateurs, Contrôleurs de dépenses et
Comptables publics).

5. AMED (Système d'Aide à la Préparation du Budget) : C’est le système de


préparation du budget de l’Etat, il permet de gérer l’ensemble des étapes par lesquelles
passe le budget : depuis l’expression des besoins par les différents départements
ministériels jusqu’à la promulgation de la loi des finances par l’ARP.

Les principaux objectifs sont : préparation du budget de l’Etat

 Avec plus de précision


 Dans des délais plus courts
 En assurant l’intégration et l’harmonisation de toutes les opérations
 En utilisant des Bases de Données qui offrent :
 La Loi des Finances et les montants exécutés des années précédentes (ADEB)
 Les données relatives à la Rémunération Publique (INSAF)
 Les données de base relatives aux Moyens des Services, Projets, Plans de
Développement.
 La transmission de la loi des finances votée se fait automatiquement vers le système
ADEB pour des fins d'exécution.

6. SIADE (Système Informatique pour l'Administration de la Dette Extérieure) :


C’est un système de gestion de la dette extérieure publique et privée depuis la
signature des accords de prêts jusqu’au remboursement définitif. Il prend en charge :
 La dette contractée par l’Etat et utilisée par le secteur public.
 La dette contractée par l’Etat et rétrocédée aux entreprises publiques.

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Chapitre I : Présentation des structures visitées

 La dette contractée par la BCT pour le compte de l’Etat et utilisée par le secteur
public.
 La dette contractée par la BCT pour le compte de l’Etat et rétrocédée aux banques.
 La dette contractée par les entreprises publiques ou les banques et garantie par l’Etat.
 La dette utilisée par le secteur privé.

Les principaux objectifs sont :

 Le suivi efficace et en temps réel des accords de prêts (déboursements,


remboursement,...)
 Permettre l'établissement de projections et de scénarios pour une évaluation judicieuse
de la dette.

7. SINDA (Système d’Information Douanier Automatisé) : C’est un système :


 Intégré de gestion et de liquidation des transactions douanières.
 Qui couvre toutes les procédures douanières depuis l’arrivée de la marchandise
jusqu’à son enlèvement.
 Utilisé par les structures de la douane ainsi que ses partenaires (transitaires,
transporteurs, agents maritimes, importateurs, exportateurs).
 Le système est interfacé avec les applications liasse unique et liasse transport
gérées par TTN.

SINDA est enrichi par d'autres applications :

 SAFA pour l'enregistrement et le contrôle de l'entrée et la sortie des véhicules


importés à titre provisoire
 DUTY pour la gestion et le contrôle des quotas affectés aux missions diplomatiques
basées en Tunisie.

Les principaux objectifs de SINDA sont :

 Fournir un moyen efficace pour le contrôle des marchandises à l’importation et


l’exportation.
 Simplifier et accélérer les procédures de dédouanement.
 Appliquer correctement la réglementation en vigueur.

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Chapitre I : Présentation des structures visitées

 Permettre un accès immédiat à l’information dont la rétention d’une certaine catégorie


pourrait être de cinq années ou plus.
 S’appuyer sur les normes internationales de communication et d’échange
d’information.
 Gérer de nouvelles applications spécifiques (gestion de l’admission temporaire,
gestion des entrepôts industriels, gestion des avantages fiscaux, gestion de dépôt et de
saisie de marchandises, gestion du contentieux douanier.

SECTION 02 : LE CENTRE REGIONAL DE CONTROLE DES IMPOTS ET LA


TRESORERIE REGIONALE DES FINANCES DE LA WILAYA DE MONASTIR

Le gouvernorat de Monastir créé le 5 juin 1974, est l'un des 24 gouvernorats de la


Tunisie. Il est situé dans l'est du pays et couvre une superficie de 1 024 km21, soit 0,6 % de la
superficie du pays. Il abrite en 2014 une population de 548 828 habitants2. Son chef-lieu est
Monastir.

Du Vendredi 07 au Dimanche 09 Juillet 2017, nous nous sommes rendus à la TRF et


au CRCI de Monastir, pour la visite de la région et assister à l’occasion à quelques
interventions animées par des fonctionnaires anciens et des étudiants à l’IEDF portant
principalement sur l’organisation et les missions de ces deux structures que nous allons
présenter dans la cette section.

I. La Trésorerie Régionale des Finances : TRF

Elle est chargée de la comptabilité publique de la région de Monastir, de ses établissements


publics et, éventuellement d'autres organismes dont le champ d'activité couvre plusieurs
départements de la région.

1. L’organisation de la TRF de Monastir : elle est composée de trois (03) services de


grande importance, ils sont organisés comme suit :
 Service de gestion des ressources humaines et de matérielles et outillages : Ce
service est responsable sur la vérification des opérations qui concernent les ressources
humaines, matérielles et outillages et la préparation des comptes.
 Service de recouvrement : c’est le service qui assure toutes les opérations relatives
au recouvrement des recettes.

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Chapitre I : Présentation des structures visitées

 Service contentieux : responsable sur le traitement de toutes les opérations de recours


et de suivi.
 Service de contrôle : responsable sur l’élaboration du programme de contrôle.
 Service d’inspection des comptes semestriels, trimestriels et annuels de l’État, des
collectivités locales et des établissements publics.

2. Missions de la TRF : elle est chargée de :


 L’organisation et la surveillance de l’exécution par les receveurs des finances de la
mission de recouvrement des créances publiques.
 La vérification des comptes des CL et des EPA.
 La mise en état d’examen des comptes de gestion produits par les comptables et leur
production à la cour des comptes.
 La dotation des Recettes des Finances en matériel et mobilier.
 Suivi et entretien des locaux des Recettes des Finances de leur circonscription.

II. Le Centre Régional de Contrôle des Impôts CRCI :


1. L’organisation du CRCI de Monastir : Le CRDI de Monastir est composé de deux
cellules et de quatre bureaux, qui sont les suivants :
 La cellule du suivi et de l’assistance divisée à son tour est divisée en trois groupes :
 Groupe de travail chargé du suivi de l’activité des bureaux ;
 Groupe de travail chargé du suivi des avantages fiscaux ;
 Groupe de travail chargé de la conciliation et du contentieux fiscal.
 La cellule de la vérification fiscale;
 Le bureau d’accueil et d’assistance ;
 Le bureau des affaires administratives et financières;
 Le bureau des recoupements et de la collecte des données;
 Le bureau des archives et de la gestion des actes.
2. Missions du CRCI : il est chargé de :
 Collecter les informations et les données et les diffuser aux services chargés de la
vérification fiscale,
 Assurer la conservation des actes et écrits enregistrés,
 Assurer au profit des contribuables des services d’information, d’orientation et de
renseignement,
 Préparer les programmes de contrôle fiscal et d’assurer le suivi de leur exécution,
9
Chapitre I : Présentation des structures visitées

 Transiger en matière de l’assiette de l’impôt,


 Préparer les arrêtés de taxation d’office,
 Préparer les décisions de retrait du régime forfaitaire,
 L’accomplissement des procédures du contentieux fiscal de l’assiette de l’impôt
auprès des tribunaux compétents,
 Constater les infractions fiscales pénales, Transiger en matière d’infractions fiscales
pénales, dans les limites des barèmes fixés conformément à la réglementation en
vigueur et les suivre auprès des tribunaux compétents,
 Effectuer les tâches qui leur sont attribuées par les textes législatifs et réglementaires.

SECTION 03 : LA BOURSE DE TUNIS ET LE CONSEIL DU MARCHE FINANCIER

Lors de notre stage nous avons visité la Bourse de Tunis et le CMF qui constituent des
acteurs principaux du marché financier en assurant sa gestion (Bourse de Tunis) et sa
régulation (CMF). Notre visite à ces deux structures est intervenue le mardi et mercredi 11 et
12 juillet 2017. Dans la section présente nous allons présenter ses deux structures ainsi que
leurs missions.

I. La bourse de Tunis :

La Bourse est le lieu où les investisseurs achètent et vendent des titres de capital ou de
créance émis par les entreprises, l’Etat et les collectivités locales. Ce rôle de marché assure la
liquidité des titres détenus par les investisseurs permettant de financer leur croissance.

1. Missions de la bourse de Tunis : elle assure la gestion du marché tunisien des


valeurs mobilières par :
 L’admission de nouveaux titres à la Cote de la Bourse ;
 L’organisation des échanges et la cotation des titres dans les meilleures conditions
d’égalité, de sécurité et de transparence ;
 La diffusion des informations boursières ;
 La promotion et le développement du marché boursier.

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Chapitre I : Présentation des structures visitées

2. Les objectifs principaux :


 Être le moteur d’un changement profond des mentalités en matière financière pour
inscrire l’épargne boursière dans les habitudes des épargnants et ancrer le financement
boursier dans la culture managériale des entreprises tunisiennes ;
 Constituer un rouage essentiel dans l’économie financière de la Tunisie ;
 Être la voie de l’ambition des entreprises tunisiennes leur permettant de concevoir plus
grand et réaliser plus vite pour raccourcir les délais de leur développement et leur
internationalisation ;
 Participer à la diffusion la plus large de la culture de transparence et de bonne
gouvernance ;

3. Les avantages qu'offre la Bourse:


a. Aux investisseurs et épargnants:
 Des placements liquides et rémunérateurs surtout sur le long terme ;
 Une évaluation permanente du patrimoine ;
 Une exonération de l’impôt sur les dividendes ;
 Une exonération de l’impôt sur les plus-values réalisées à condition d’un minimum de
détention des titres ;
 Un dégrèvement fiscal pour les détenteurs d’un Compte d’Epargne en Actions (CEA) ;
 Le statut d’actionnaire et copropriétaire de sociétés de renommée.
b. Aux entreprises:
 Levée de capitaux directement auprès des investisseurs, à moindre coût ;
 Renforcement de la notoriété et de l’image de marque ;
 Dégrèvement fiscal pour les cinq années qui suivent l’introduction en Bourse ;
 Pérennisation par la facilitation de la transmission.

II. Le conseil du marché financier :

Institué par la loi n°94-117 du 14 novembre 1994 portant réorganisation du marché financier
telle que modifiée et complétée par les textes subséquents, le CMF est une autorité
administrative indépendante dotée de la personnalité civile et de l’autonomie financière ce qui
garantit sa neutralité et lui confère les prérogatives de puissance publique lui permettant
d’assurer son rôle de régulateur du marché financier tunisien.

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Chapitre I : Présentation des structures visitées

1. Les missions du CMF : En tant qu’organe de régulation du marché financier tunisien,


le CMF a pour mission légale de :
 Veiller à la protection de l'épargne investie en valeurs mobilières, produits financiers
négociables en bourse et tout autre placement donnant lieu à appel public à l'épargne ;
 Organiser et veiller au bon fonctionnement des marchés de valeurs mobilières et de
produits financiers négociables en bourse.
 La Réglementation du marché financier
 Le Contrôle de l’information financière
 La Surveillance du marché financier
 La Sanction des manquements et des violations à la réglementation
 La Coopération nationale et internationale
 La Communication avec son environnement

2. Les pouvoirs du CMF : Pour réaliser ces missions, le CMF a été doté par la loi des
pouvoirs suivants:
 Le pouvoir d'établir des règlements dans les domaines relevant de sa compétence.
 Le pouvoir de surveiller la bonne application de la réglementation en vigueur et le
fonctionnement régulier des marchés.
 Le pouvoir d'agréer les fonds communs de placements et les intermédiaires en bourse.
 Le pouvoir de viser l'information produite par l'émetteur et destinée à l'investisseur.
 Le pouvoir de prononcer ou de proposer aux autorités compétentes les sanctions qui
s'imposent en cas de manquement des opérateurs à leurs obligations professionnelles
ou d'infractions aux lois et règlements en vigueur.

Les ressources du CMF proviennent essentiellement des redevances et commissions perçues


sur les personnes et les opérateurs dont l'activité sur le marché est soumise à ses interventions
(BVMT, société de dépôt, de compensation et de règlement de titres, OPCVM, émissions,
admissions, offres publiques...).

SECTION 04 : LES ECOLES NATIONALES DES DOUANES ET DES FINANCES

I. L’Ecole Nationale des Douanes (END)


1. Présentation de l’école nationale des douanes : L’école nationale des douanes a été
créée en application des dispositions de l’article 5 du décret n 94-1845 en date du 6
septembre 1994. Elle a démarré son activité le 28 septembre 1995, les missions et

12
Chapitre I : Présentation des structures visitées

l’organisation de l’école sont régies par les dispositions du décret n 97-104 du 20


janvier 1997.

Historique

 1994 : L'Ecole Nationale des douanes a été créée le 06 septembre 1994, en application
des dispositions de l'article 5 du décret n° 94-1845, portant organisation de la direction
générale des douanes.
 1995 : Démarrage de L'END, le 28 septembre 1995 pour la formation de la première
promotion des officiers élèves des douanes à son ancien siège situé à 10. Rue
Daghamerchold- Tunis, la coupole de la douane.
 1997 : Publication du décret n° 97-104 du 20 janvier 1997, fixant les attributions de
l'END et son organisation administrative et scolaire.
 2006 : Inauguration du nouveau siège le 07 avril 2006 à Fondouk djedid-
gouvernorat de Nabeul.

Les missions de l’END :

 D’assurer la formation des agents des douanes dans les domaines douanier,
administratif et militaire ;
 D’organiser des cycles de formation en vue de développer les compétences des agents
des douanes et leur recyclage ;
 D’assurer le suivi de la formation des agents des douanes dans les établissements
agréés par le ministre des finances ;
 De coordonner et suivre les cycles de spécialisation et de recyclage organisés dans les
centres d’instruction des douanes ;
 D’effectuer des études et recherches à caractère douanier.

Lors de notre passage à l’END, il nous a été présenté une conférence sur le contentieux
douanier que nous résumons dans ce qui suit ainsi qu’une conférence sur le système
informatique des douanes (SINDA) que nous avons introduit dans la première section du
présent chapitre .

13
Chapitre I : Présentation des structures visitées

2. Le contentieux douanier : Le contentieux douanier englobe l’ensemble des litiges et


contestations qui ont trait à l’application ou à l’interprétation de la législation et de la
réglementation douanière et qui sont susceptibles d’être réglées par voie judiciaire ou
par voie transactionnelle selon les modalités particulières du code des douanes.

Selon la nature du litige ou de la contestation, le contentieux douanier se divise en deux


branches, le contentieux civil qui concerne le contentieux du recouvrement et le contentieux
de la responsabilité ; le contentieux répressif qui a pour objet : la constatation, la poursuite et
la répression des infractions douanières

 L’infraction douanière : C’est toute violation des lois et règlements que


l’administration des douanes est chargée d’appliquer et réprimée par le code des
douanes. Elle est définie par ses trois éléments constitutifs à savoir : Un élément légal,
un élément matériel, un élément moral. Les deux premiers éléments sont primordiaux,
alors que le troisième (l’élément moral) est sans importance à cause de l’interdiction
qui est faite aux juges d’excuser sur l’intention.
 Classification douanière des infractions
 Les délits douaniers : Les délits douaniers sont des infractions qui sont
sanctionnées par une peine d’emprisonnement, et ce, indépendamment des
pénalités pécuniaires (amendes et confiscations), Le Code des douanes
Tunisien a prévu 03 classes de délits.
 Les contraventions douanières : Les contraventions douanières sont des
infractions qui sont sanctionnées uniquement par des pénalités pécuniaires,
contrairement au droit commun, les contraventions douanières ne comportent
pas de peines d’emprisonnement, exception faite au principe qui peut être
relevé pour la contravention de 5éme classe qui prévoit une peine
d’emprisonnement.
 Répression des infractions douanières : les infractions douanières
sont réprimées par l’application, à ceux qui se rendent coupables d’une infraction, des
peines prévues par la loi. Il existe deux catégories de peines appelées peines
principales et peines complémentaires ;
 Les peines principales : L’emprisonnement, l’amende, la confiscation.
 Les peines complémentaires : L’astreinte douanière, les peines privatives de
droit, la confiscation.

14
Chapitre I : Présentation des structures visitées

II. L’Ecole Nationale des Finances : En application des articles 90 et 91 de la loi N° 91-
98 du 31-12-1991 a été créée sous la dénomination « Institut Nationale des Finances
est dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière et ses attributions ont
été modifiées par le décret 1357 -2006 du 15-05-2006.

L'Ecole Nationale des Finances est chargée d'assurer les besoins du ministère des Finances
dans tous les domaines de la formation.

1. Les formations assurées par l’ENF :


 La formation initiale pour les admis aux concours externes organisés par le ministère
des finances pour l'accès aux cycles de formation des inspecteurs centraux, des
inspecteurs et des attachés d'inspection des services financiers.
 La formation d'initiation à la vie professionnelle au profit des inspecteurs, des attachés
d'inspections et des contrôleurs des services financiers, nouvellement recrutés suite à
leur admission aux concours externes organisés par le ministère des finances.
 La formation continue au profit des agents du corps du ministère des finances.
 La promotion des compétences par :
 L'organisation de sessions de formation au profit du personnel du ministère des
finances dans les domaines de la fiscalité, de la comptabilité publique, du
secteur financiers, de l'informatique, des nouvelles technologies et des langues.
 L'organisation de sessions de formation au profit du personnel du ministère des
finances de différents grades en vue de les préparer aux concours internes
organisés par le ministère des finances
 L'organisation de séminaires et de journées d'études au profit des cadres du
ministère des finances, des établissements et entreprises économiques et des
professions en relation avec le secteur financier.
 La réalisation et la publication des recherches et des études notamment à caractère
fiscal, financier et comptable.

2. Les recettes et les dépenses de l’ENF : Les recettes et les dépenses de l'ENF sont
réparties en deux catégories : ordinaires et extraordinaires.

 Les recettes Ordinaires comprennent : Les subventions accordées par l'Etat et les
recettes provenant de l'activité de l'école.

15
Chapitre I : Présentation des structures visitées

 Les recettes extraordinaires comprennent : Les dons consentis à l'école dont


l'acceptation est soumise, dans tous les cas à l'autorisation préalable du ministre des
finances et les autres recettes qui seront affectées à l'école en vertu d'une loi ou d'un
texte réglementaire.

 Les dépenses Ordinaires comprennent : Les dépenses à caractère annuel et


permanant relatives au fonctionnement administratif de l'école nationale des finances.

 Les dépenses extraordinaires comprennent : Les dépenses provisoires et


exceptionnelles de l'Ecole Nationale des Finances.

Le directeur général de l'Ecole Nationale des Finances établit le budget annuel de l'école après
avis du conseil d'orientation. Il est l'ordonnateur du budget de l'Ecole Nationale des Finances.

Les opérations financières et comptables inhérentes à l'exécution du budget de l'école sont


effectuées par un comptable public désigné par le ministre des finances.

16
Chapitre II
Les Réformes Apportées Au
Système Des Finances Publiques
Tunisien
Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

CHAPITRE II : LES REFORMES APPORTEES AU SYSTEME DES


FINANCES PUBLIQUES TUNISIEN

A l’instar des autres pays en développement, la Tunisie a vu libéraliser son économie


afin de suivre le développement mondial en termes de mondialisation et d’ouverture du
marché notamment. Cette ouverture s’est accompagnée par des exigences structurelles sans
lesquelles l’économie tunisienne ne pourra pas résister aux conjonctures internationales et
nationales. Cela d’un coté, de l’autre la révolution qu’à connu le pays en 2011 a rendu
nécessaire une vague de transformations et de réformes de touts les secteurs notamment le
secteur des finances publique objet de notre étude.

En effet, plusieurs réformes visant l’amélioration du rendement des finances publiques


ont vu le jour, lesquelles seront présentées dans le présent chapitre commençant par la liasse
fiscale qui contribue à la simplification de l'accomplissement de l'obligation fiscale en la
dématérialisant. Passant à l’explication du processus de réforme qu’à connu le secteur
bancaire tunisien, ensuite nous allons présenter le cadre de la normalisation des comptes
publics ainsi que l’organe normatif. Nous terminons ce chapitre par la réforme budgétaire qui
s’est traduit par l’introduction de la gestion budgétaire par les objectifs.

SECTION 01 : LA LIASSE FISCALE

La liasse fiscale est un ensemble de documents comptables et financiers établis annuellement,


enrichis et actualisé périodiquement. Elle a été mise en œuvre en 2017 elle comprend les
données comptables et financières principales des entreprises constituant ainsi l’information
de base pour payer les impôts. L’établissement de ces documents est obligatoire et répond à
un certain formalisme que nous allons essayer de résumer dans la présente section.
I. Les objectifs de la liasse fiscale : La dématérialisation de la liasse fiscale contribuera
entre autres à :
 Simplifier et faciliter les procédures administratives aux contribuables, en leur
permettant de développer les traitements informatiques adéquats pour la génération
automatique de l’ensemble des états financiers, à partir de leurs systèmes
d’informations comptables. Ces états peuvent, ensuite, être transmis à distance à
l'administration fiscale.

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

 Doter l’administration fiscale d’une base de données comptable et fiscale fiable, qui
rendra possible le traitement et l’analyse automatique des données financières ainsi
que le calcul de certains ratios de gestion et de contrôle.
 Génération de la déclaration fiscale à travers la liasse permettant ainsi une
simplification de l’accomplissement du devoir fiscal par le contribuable ainsi que la
fiabilité du contenu des déclarations.
 Réduire le nombre de supports papiers manipulés et contribuer à l’optimisation de
l’archivage des documents.
II. Les étapes d’élaboration de la liasse fiscale :
 Le processus de la mise en place de la liasse fiscale a été entamé suite à la coopération
avec l’Union européenne en 2008, mais celui-ci a été interrompu suite aux évènements
politiques qu’a connu la Tunisie en 2011 ;
 Reprise du projet en fin de 2011 aboutissant à l’élaboration d’un rapport final sur le
contenu et le format de la liasse fiscale en juillet 2012 ;
 La phase de mise en œuvre s’étalant de 2012 jusqu’à 2016 avec l’introduction de la
liasse fiscale dans le cadre du projet de modernisation et réforme de l’administration
fiscale en 2014 ;
 L’application étant survenue en 2017.
III. Périodicité et procédure de transmission
1. Périodicité de dépôt : La liasse fiscale doit être déposée dans les mêmes délais que
les déclarations de l'impôt sur les sociétés ou de l'avance due par les sociétés de
personnes et assimilées ou de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. La liasse
peut être provisoire ou définitive, initiale ou rectificative. Si la liasse définitive a été
déposée le transfert d’une liasse provisoire n'est plus possible.
2. Procédure du dépôt : Le dépôt de la liasse fiscale nécessite que le contribuable soit
un adhérent obligatoire ou par option au système de la télé-déclaration et du
télépaiement. Ledit dépôt s'effectue en accédant au site de l'administration fiscale
www.impots.finances.gov.tn, en choisissant la rubrique "services en ligne" puis le
service "Liasse Fiscale", en utilisant un certificat électronique et en saisissant le mot
de passe de liquidation pour les entreprises ayant opté à l'utilisation de deux mots de
passe ou le mot de passe de liquidation et de paiement pour les autres cas . Sachant
que pour les entreprises ayant mandaté un professionnel pour télé-déclarer à leur lieu
et place, le dépôt doit être effectué par ce dernier.

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

IV. Les éléments constitutifs de la liasse fiscale : La liasse fiscale comprend les états
financiers suivants établis conformément au système comptable des entreprises :
 Le bilan : Actif ;
 Le bilan : capital propre et passif ;
 L’état de résultat ;
 L’état de flux de trésorerie ;
 Les notes aux états financiers ;
 Le tableau de détermination du résultat fiscal à partir du résultat comptable.

Est ajouté aux états susmentionnés les états spécifiques suivants relatifs à quelques secteurs
comme suit :

 Les organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières : L'état de variation de


l'actif net.
 Les banques et les institutions financières : L’état des engagements hors bilan.
 Les entreprises d’assurance et de réassurance : L'état de résultat technique de
l'assurance vie ; l'état de résultat technique de l'assurance non vie ; le tableau des
engagements reçus et donnés.

SECTION 02 : LA REFORME BANCAIRE


Contribuant à 97 % au financement des PME et PMI locales, le système bancaire
tunisien constitue un élément primordial du développement du secteur des PME créatrices
d’emploie. C’est pourquoi le gouvernement tunisien met actuellement en place un large
programme de réforme et prend diverses nouvelles dispositions législatives afin de renforcer
son système financier.
Cette section sera donc consacrée à la présentation de la structure et des
caractéristiques du secteur bancaire tunisien, nous présentons ensuite les réformes engagées et
les réformes en cours ainsi que les défis à relever.

I. Structure et caractéristiques du secteur bancaire tunisien :


1. Structure : le secteur bancaire tunisien compte 7 établissements non résidents et 36
établissement résidents dont :
 23 banques : réparties comme suit : 18 banques universelles ; 2 banques publiques de
soutien à la création et au développement de la PME et à la micro-finance : la BFPME

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

et la BTS et 3 banques spécialisées dans les activités bancaires islamiques


 8 sociétés de leasing,
 2 banques d’affaires,
 3 sociétés de factoring,
Structure du capital des banques:
 41% participation publique.
 26 % privés tunisiens,
 33 % étrangers,

Secteur bancaire : Bancarisation


 1818 Agences : soit une 1 agence pour 6135 habitants,
 Nombre de cartes bancaires: 3 185 935,
 Comptes bancaires : 2 comptes bancaires pour 3 habitants,
 Nombre de DAB: 2385,
 Nombre de TPE: 15624.

2. Caractéristiques :
 Secteur bancaire : principale source de financement de l’économie (+90%);
 Secteur fragmenté : 23 banques et aucune banque ne dispose d’une part de marché
supérieure à 15%;
 Forte présence de l’Etat dans le secteur bancaire : participation directe dans le capital
de 12 banques (5 publiques et 7 à participations publiques);
 Banques de petite taille pour être compétitives sur le plan national qu’international ;
 Business modèle identique (essentiellement du retail ….).

II. Réformes engagées:


1. Amélioration de l’environnement légal
 Promulgation de la loi n° 2016-48 du 11 Juillet 2016 relative aux banques et
établissements financiers : s’aligner aux pratiques internationales en matière de
régulation bancaire et instaurer un régime de résolution des crises bancaires qui
constitue une profonde innovation.
 Promulgation de la loi n° 2016-35 du 25 Avril 2016 relative au statut de la BCT:
consolider le rôle de la B.C.T dans la contribution à la stabilité financière et la création

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

d’un comité de surveillance macro prudentielle ; améliorer la gouvernance de la


banque ; promouvoir le rôle de la BCT en tant que prêteur du dernier ressort.
 Promulgation de la loi n° 2016- 36 du 29 Avril 2016 sur les procédures collectives.
 Doublement du capital minimum de: 25 MD à 50 MD pour les banques: 10 MD à 20
MD pour les établissements financiers (leasing).
 Fonds de garantie des dépôts bancaires : Le fonds a été crée en vertu de la loi n°2016-
48 du 11 Juillet 2016 relative aux banques et établissements financiers: Institution du
Fonds de Garantie des dépôts bancaires (Article 149).

2. Restructuration du secteur bancaire public

 Renforcement des assises financières des banques publiques pour respecter les règles
prudentielles édictées par la BCT, et ce par promulgation de la loi n°2015-31 sur la
recapitalisation des banques publiques…
 Restructuration opérationnelle et institutionnelle, par le lancement des travaux pour la
mise en place des systèmes de notation interne (pour améliorer la gestion des risques
au sein de chacune des banques), par la réorganisation des banques et par le
développement des systèmes d’information.
 Amélioration du mode de gouvernance des banques publiques (plus de souplesse dans
la gestion);
 Chantier en cours pour la résolution de la problématique des prêts non performants et
l’assainissement du portefeuille (renégociation des prêts, abandon, radiation…).

III. Réformes en cours et Défis à relever


1. Réformes en cours : plusieurs réformes touchant le secteur bancaire sont entamées
mais pas encore achevées à savoir :

 Restructuration des banques publiques et à participations publiques: La poursuite


de la mise en place des plans de restructuration opérationnelle et institutionnelle des
banques publiques (STB, BH, BNA) dans le cadre du plan de restructuration 2016-
2020. Participations non stratégiques de l’Etat dans le secteur bancaire : 7 banques à
participations publiques dont le taux de participation vari entre 20% et 67% (BTE,
STUSID, BTL, Albaraka Bank, BTK, NAIB bank, Zitouna Bank)

=►Approche proposée : Désengagement graduel

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

 Adopter une approche transparente (via un appel d’offres) ;


 Veiller à assurer la valorisation optimale de la participation de l’Etat ;
 Garantir l'honorabilité et les qualifications des nouveaux acquéreurs de façon
à consolider le capital de confiance et de réputation dont jouit la place
financière de Tunis :
 Se concerter avec les partenaires des pays arabes : Désengagement des 2
parties et l’entrée d’un partenaire stratégique -cession de la participation
publique tunisienne au partenaire dans le capital ;

 Renforcement de l’infrastructure financière: Mettre en place un cadre législatif


régissant l’activité de crédit bureau qui permet notamment de :
 Etablir les droits et obligations de tous les intervenants (crédit bureau,
utilisateurs, organismes qui fournissent l’information, les consommateurs);
 Autoriser le partage de l’information;
 Désigner l’autorité chargée d’agréer cette activité et celle à laquelle incombe la
charge de supervision;
 Garantir les droits des consommateurs;
 Préciser le temps de conservation des données

 Revoir la législation sur le taux d’intérêt excessif : Un projet de loi en cours


d’approbation :

Rappel : Taux d’intérêts Excessifs = Taux effectif global + marge de 20%

=►Nécessite l’amendement de la loi n°99-64 relative aux taux d’intérêt excessif. (Pour la
marge).

Objectifs de la réforme :

 Faciliter l’accès au crédit des entreprises ;


 Permettre aux banques d’appliquer une tarification ajustée aux risques ;
 Inciter les banques à adopter des systèmes modernes de mesure et de pricing de
leurs risques de crédit ;
 Améliorer la concurrence au sein des banques en leur donnant plus de marge
de manœuvre.

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

 Révision du cadre législatif régissant les sociétés de recouvrement des créances :


Amendement de la loi n°98-04 relative aux sociétés de recouvrement des créances =►
Objectif de la réforme: amélioration du recouvrement des créances bancaires.

Un projet de loi en cours d’approbation pour revoir le cadre régissant l’activité des sociétés
de recouvrement des créances :

 Suppression de l’article 19 relatif au démarchage:


 Limiter le niveau de participation des banques dans le capital des sociétés de
recouvrement des créances pour éviter la consolidation des comptes et
encourager la création des sociétés de recouvrement entre les banques.
 La possibilité de radier les créances irrécouvrables avec des conditions.

2. Défis à relever
 Projet de création d’une banque des régions : Soutien à la création des projets dans
les régions. La stratégie pour la création de la banque des régions a été annoncée dans
le cadre de la loi des finances complémentaire 2015. Un projet de création de la
banque des régions reposant sur le modèle de on-lending (intervention via le réseau
bancaire existant) a été préparé dans le cadre d’une assistance technique avec la
KFW. Ce projet en cours pour l’adapter au contexte tunisien.
Principales missions : La BDR mettra en œuvre la politique de l'Etat dans le soutien
de l’investissement notamment dans les régions. L’objectif principal est d’introduire
un changement fondamental dans le paysage financier actuel (établir plus de
transparence et de responsabilisation et une meilleure coordination des outils Etat). A
cet effet, la BDR :
 Assurera un rôle complémentaire avec les institutions bancaires et financières
existantes (publiques et privées) et utilisera leurs réseaux (model on-lending),
 Concevra des packages de produits spécifiques selon les régions et les secteurs
d’activités (principalement sous forme de refinancement et octroi de garanties),
 Fera face aux défaillances du marché du financement des projets et pendant
les périodes de contraction financière,
 Contribuera au développement du marché du financement des projets
d’infrastructure notamment dans le cadre des partenariats publics- privés,
 Assurera sa viabilité financière à long terme.

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

 Réforme de l’affacturage

Selon l’article 8 de la loi n°2016-48 du 11 juillet 2016 relative aux banques et aux
établissements financiers, l’opération de gestion de crédits « factoring», est comme tout
engagement en vertu duquel une banque ou un établissement financier fournit au profit d’un
détenteur de portefeuille de créances commerciales, des services de gestion de ses créances, à
condition que la banque ou l’établissement financier y accorde obligatoirement des avances
ou en garantit le recouvrement.

Cette loi valide également, les différentes formes de factoring : domestique et international,
import ou export, avec et sans garantie, confidentiel ou non, avec mandat de gestion ou non,
avec délégation d’assurance -crédit ou non.

Les textes juridiques applicables, en l’absence d’une loi spéciale au factoring, sont ceux du
Code des Obligations et des Contrats sur le transport des obligations. Toutefois les règles du
droit des contrats ne répondent pas pleinement aux besoins du secteur de factoring,

L’opposabilité de la subrogation (comme de la cession de créance) aux tiers est conditionnée


par l’accomplissement des formalités rigoureuses et contraignantes. Cet handicap majeur pour
le factoring doit être levé par une réforme législative du secteur,

Une loi spéciale attendue sur le factoring ne pourra que sécuriser les opérations de factoring
dans la mesure où une telle loi proposera un cadre légal spécifique aux opérations de factoring
et permettra de confirmer une jurisprudence tunisienne récente et innovante.

SECTION 03 : L’ADOPTION DES NORMES POUR LES COMPTES PUBLIQUES

Dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement tunisien visant


l’amélioration et la modernisation des finances publiques en outre des réformes suscitées, une
réflexion a été faite sur la réforme comptable visant la normalisation des comptes comptable
pour une meilleure homogénéisation permettant de mieux contrôler les résultat. La
concrétisation de cette réflexion nécessite la création d’un organe normatif en l’occurrence le
Conseil National des Normes des Comptes Publics (CNNCP).

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

Cette section sera donc consacrée pour la présentation du contexte générale et de l’importance
de l’adoption des normes pour les comptes publics ainsi que la création du CNNCP et ses
missions.
I. Contexte général et importance de l’adoption de normes pour les comptes publics
L’Etat tunisien s’est engagé depuis plusieurs années dans un processus de réforme des
finances publiques : le budget (la performance, les comptes), réforme GBO, projet de la LOB
et la consécration constitutionnelle en 2014 des principes de transparence, de redevabilité et
de bonne gouvernance.

1. Contexte général :
 La réforme GBO : c ’est une réforme qui vise à orienter la gestion de l’Etat d’une
optique budgétaire fondée sur les moyens vers une focalisation sur les résultats ce qui
devrait se traduire par une présentation des lois des finances plus lisibles détaillant les
ressources publiques allouées aux différentes politiques publiques en les spécifiant par
mission, programme et action et en leur assignant des objectifs et des indicateurs de
mesure de performance chiffrés retraçant les effets escomptés des dépenses
publiques. Cette réforme sera étudiée avec plus de détails dans la section suivante qui
lui est consacrée.
 Loi Organique du Budget: elle contient des dispositions budgétaires ainsi que des
dispositions comptables. Le projet de la LOB pose trois principes :
 Une comptabilité fondée sur la constatation des droits et obligations,
 Une comptabilité tenue selon des normes fixées par arrêté du Ministre des
Finances après avis du Conseil National des Normes des Comptes Publics,
 Une comptabilité traduite dans des états financiers sains, sincères et reflétant
une image fidèle de la situation financière et patrimoniale de l’Etat.
 La constitution : la Tunisie vient de connaître un véritable tournant historique à
travers l’adoption d’une nouvelle constitution, qui consacre un meilleur équilibre des
pouvoirs et une nouvelle organisation des modes de gestion des affaires publiques
ainsi que la consécration des principes de transparence et efficacité de gestion:
 Article 10 : …L’Etat veille à la bonne gestion des deniers publics et prend les
mesures nécessaires pour les utiliser conformément aux priorités de l’économie
nationale. Il agit en vue d’empêcher la corruption et tout ce qui est de nature à
porter atteinte à la souveraineté nationale.

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

 Article 15 : L’Administration publique est au service du citoyen et de l’intérêt


général. Elle est organisée et agit conformément aux principes de neutralité,
d’égalité et de continuité du service public, et conformément aux règles de
transparence, d’intégrité, d’efficience et de redevabilité. »
 Article 117 : La Cour des comptes est compétente pour contrôler la bonne
gestion des deniers publics conformément aux principes de légalité,
d’efficacité et de transparence. Elle juge la comptabilité des comptables
publics. Elle évalue les modes de gestion et sanctionne les fautes y afférentes.
Elle assiste le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif dans le contrôle de
l’exécution des lois de finances et de règlement du budget. »
2. Importance de l’adoption de normes pour les comptes publics : La réforme
comptable s’inscrit dans ce cadre et se fixe comme objectif de concrétiser les principes
cités plus haut et préconise l’adoption d’un système comptable normalisé inspiré des
standards internationaux.
 La normalisation constitue un axe central de cette réforme vu l’importance de son
impact direct sur la reconfiguration du système comptable pour :
 Une meilleure visibilité financière,
 Une plus grande maîtrise du processus de préparation, d’exécution et de
contrôle du budget de l’Etat
 Et surtout, pour une amélioration substantielle de l’information financière au
bénéfice notamment, du gouvernement, du parlement, des gestionnaires, du
juge des comptes mais également du citoyen.
 La réforme comptable de l'Etat notamment par l’adoption d’un référentiel normatif a
également pour ambition:
 De permettre à la Tunisie d'intégrer le club restreint de pays qui adoptent la
comptabilité d'exercice.
 Et par delà même cet objectif, de satisfaire les exigences liées à la
comparabilité de l'information financière.
 Dès lors, que l’attractivité d’un pays se mesure aussi bien par la disponibilité
d’une information transparente et fiable des comptes répondant aux besoins
des investisseurs, des bailleurs de fonds et de l’ensemble des utilisateurs, que
par les avantages économiques qu’il offre.

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

II. Création du conseil


1. Pour quoi un organe normatif ? Besoin d’un référentiel de normes comptables qui
regroupe l’ensemble des dispositions (définitions, règles de comptabilisation,
méthodes d’évaluation) qui doivent être respectées pour établir les états financiers de
l’entité publique permettant ainsi de :
 Combler le vide juridique relatif à la normalisation des comptes publics: modification
de l’article 68 du code de la comptabilité publique et ajout d’un article 68 bis pour la
création du conseil national des comptes publics.
 Mettre en place une vision consolidée et harmonisée des comptes publics pour une
meilleure articulation avec la comptabilité Nationale.
 Nécessité d’adaptation des normes: les règles applicables à la comptabilité générale de
l'Etat ne se distinguent de celles applicables aux entreprises qu'en raison des
spécificités de son action.
 Une tendance mondiale à la normalisation des comptes publics (se rapprocher des
normes IPSAS pour une meilleure lisibilité des comptes (instances internationales).

C'est dans cette optique que s'est inscrit l'amendement du code de la comptabilité publique qui
a prévu que toutes les opérations effectuées par les comptables publics pour le compte de
l'Etat, des collectivités locales et établissements publics doivent être inscrites en comptabilité
selon des normes comptables approuvées par arrêté du ministre des finances après avis du
conseil national des normes des comptes publics.

2. Les étapes de création du conseil :


 2013 : Validation de la note stratégique pour la mise en œuvre de la GBO 4 juin 2013
: comité ministériel
 2014 : introduction dans la loi de finance 2014 (Article 68 et 68 bis du code de la
comptabilité publique)
 2015 : Cadre réglementaire (Décret gouvernemental n° 2015-222 du 21 mai 2015,
fixant la composition et les modalités de gestion du CNNCP)
 2016 : Mise en place du secrétariat général (Décret gouvernemental n° 2016-1141 du
26 août 2016, modifiant et complétant le décret n° 91-556 du 23 avril 1991, portant
organisation du ministère des finances).
III. MISSIONS DU CONSEIL
La création du conseil de normes des comptes publics constitue le premier pilier fondamental
pour la concrétisation et la mise en œuvre de réforme de la comptabilité de l'Eta, une
27
Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

meilleure visibilité financière. Il permet une plus grande maîtrise du processus de préparation,
d’exécution et de contrôle du budget de l’Etat et surtout, pour une amélioration substantielle
de l’information financière au bénéfice notamment : du gouvernement, du parlement, du juge
des comptes et surtout des citoyens. A cet effet, il se voit attribuer les missions suivantes :

1. Avis de projet de normes : Émet un avis sur les projets de normes, ainsi que sur les
modifications ou l'interprétation des normes des comptes publics.
2. Avis sur les projets de textes législatifs et réglementaires : Émet un avis sur les
projets de textes législatifs et réglementaires comportant des dispositions comptables
relatives aux entités publiques et les études y afférentes
3. Avis sur les consultations : Émet un avis sur les consultations ayant trait à la
normalisation comptable, provenant de différentes instances de normalisation
notamment internationales.
4. Arbitrage : statuer sur les difficultés d’application des normes et répond aux
demandes d’explication qui émanent des parties prenantes.

SECTION 04 : LA REFORME BUDGETAIRE (GESTION BUDGETAIRE PAR LES


OBJECTIFS)
La gestion budgétaire par objectif GBO est l'utilisation légitime du pouvoir et de l'autorité
dans la gestion des ressources financières d’un pays avec l'intégrité, la transparence,
l’obligation de rendre compte, l'équité, et une orientation axée sur le résultat, pour promouvoir
le développement. Nous allons donc présenter dans cette section la définition les objectifs
ainsi que le passage à une gestion par les résultats.

I. Définition de la GBO
La GBO est une nouvelle approche de gestion fondée sur des résultats mesurables répondant
aux objectifs et aux cibles définis préalablement en fonction des services à fournir. L'essence
de cette approche est le recentrage et l'allègement des réglementations qui fixent des
obligations de moyens au profit d'outils de pilotage qui définissent des obligations de
résultats.

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

II. Objectif de la GBO

La GBO répond aux attentes des représentants du peuple, des citoyens et des directeurs des
administrations publiques :
Pour les représentants du peuple

 Elle permet une meilleure lisibilité des objectifs budgétaires et le suivi de leur
exécution.
 La GBO les rend plus impliqués dans la direction des ressources pour financer les
priorités nationales.

Pour les citoyens

 Pour toutes les tranches de population : une amélioration durable de la qualité de vie ;
 Pour le citoyen usager : obtenir une qualité de service acceptable ;
 Pour le contribuable : s’assure du sort des impôts payés.

Pour les directeurs des administrations

 Des objectifs stratégiques et les perspectives plus claires ;


 Flexibilité du comportement et une plus grande la marge de liberté pour atteindre des
résultats
III. Passage d’une culture de moyen à une culture de résultat

La gestion du budget de l’Etat par objectif établie une nouvelle culture qui se concrétise par :
 La culture des résultats : les résultats a long terme soient précis, direct
 La culture de la qualité : La GBO permet une qualité objective en matière de
caractéristique et de délais
 Une culture de la responsabilité et de la motivation : GBO décrire clairement les
rôles et les responsabilités des principaux partenaires participant à l'exécution du
programme

IV. La chaine de résultat

Selon la définition de l’OCDE la chaine des résultats est la suite de relations de cause à effet
qui mènent d’une action de développement à l’atteinte des objectifs. La chaine des résultats
commence par la mise à la disposition des ressources (intrants), se poursuit par les activités et
leurs extrants. Elle conduit aux effets (réalisations) et aux impacts et abouti à une rétroaction

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Chapitre II : Les reformes apportées au système des finances publiques tunisiens

Activité Intrant Extrant Effet Impact

Intrant : ressources financières humaines et matérielles


Activité : Tâches réalisées
Extrant : Produits (biens et services)
Effet : résultat de fin du projet (Utilisation des biens et services • Niveau de satisfaction des
bénéficiaires)
Impact : résultat a long terme (Amélioration des conditions de vie des bénéficiaires)

V. Les indicateurs de performance

L’indicateur de performance est facteur ou variable, de nature quantitatif ou qualitatif, qui


constitue un moyen simple et fiable de mesurer et d'informer des changements liés à
l'intervention ou d'aider à apprécier la performance d'un acteur du développement.
Caractéristiques des indicateurs de la performance :

 Simples, clairs et mesurables.


 Définis par rapport à une période précise de mesure.
 Leur évolution peut être suivie dans le temps.
 mesurent la bonne chose (pertinence).
 Ils sont non biaisé, homogène dans le temps et dans l’espace.
 Les données sont disponibles et le coût d’acquisition de l’information est en rapport
avec les bénéfices escomptés (faisabilité).

On conclue que la GBO n’est pas seulement un projet de réforme de nature technique qui se
limite aux finances publiques, mais c’est un vrai levier de modernisation de l’administration
qui permet de dépenser mieux et d’améliorer l’efficacité de l’action publique pour le bénéfice
de tous
En ce qui concerne la comparaison entre les deux pays algérien et tunisien, les deux pays sont
lancé dans des projets de reforme dans le but d’une bonne gouvernance.

30
Conclusion Générale
Conclusion générale

CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de ce rapport de stage, il est important de reconnaitre que les semaines


passées en Tunisie ont été bénéfiques sur plusieurs aspects, les conférences animées par les
professeurs étaient très riches en terme de qualité d’informations, d’exactitude et de
précisions, les visites sur le terrain des différentes structures du ministère des finances, nous
ont permis de compléter et d’actualiser, dans un premier temps, les connaissances déjà
acquises, et dans un second temps, de découvrir l’univers des finances publiques tunisien.

Notre passage aux services du Ministère des Finances tunisien, nous a permis de
constater que les finances publiques algériennes sont fortement similaires à celles de la
Tunisie, du fait que toutes les deux sont inspirées des finances publiques françaises avec
quelques différences conjoncturelles.

Toutefois, nous avons noté que le processus de la réforme des finances publiques est
plus avancé en Tunisie qui a traversé un long chemin sur ce processus en appliquant
notamment la gestion par les objectifs au budget de l’Etat, la réalisation de progrès important
dans le domaine de l’informatique permettant ainsi la dématérialisation du domaine des
finances publiques grâce aux différentes applications conçues par le personnel tunisien
(SADEC, ADEB, SINDA, RAFIC SIADE …). S’ajoutent à ces réformes la restructuration du
secteur bancaire ainsi que la réforme de la loi organique relative au budget.

De ce fait, le gouvernement algérien pourrait bénéficier de l’expérience tunisienne


dans les domaines suscités en relevant le contexte de réalisation des réformes, les entraves
rencontrées afin de les éviter ainsi que le degré d’atteinte des objectifs tracés pour
d’éventuelles modifications dans la démarche suivie.

En outre une coopération avec le Ministère des Finances tunisien visant l’amélioration
de l’aspect informatique des finances publiques algériennes pourrait être d’une grande aide
pour se lancer dans un processus de dématérialisation et d’en tirer des avantages en termes de
gain de temps, réduction de la paperasse, amélioration du service fourni aux contribuables…

Au final, nous tenons encore une fois à remercier toutes les personnes qui nous ont
aidés à passer cette période dans de meilleures conditions, et qui n’ont pas hésité à nous
fournir conseil et orientation pour la réussite de cette expérience au sein des services du
Ministère des Finances de la Tunisie.

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Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE

Documentation

 Guide d’utilisation service « liasse fiscale ».


 Les prises de notes et les supports des conférences dispensées.
 Rapport annuel 2010 du Conseil du marché financier.

Sites web

 http://www.bvmt.com.tn
 http://www.portail.finances.gov.tn
 http://www.tradenet.com.tn
RESUME
Dans le cadre de notre formation à l’IEDF un stage d’échange en Tunisie a été prévu afin
de nous permettre d’avoir une idée sur les structures du Ministère des Finances tunisien, et par
là même d’approfondir nos connaissances acquises lors de la formation par un aspect pratique
des finances publiques.
Notre stage a duré deux semaines pendant lesquelles nous avons visité le Centre
Informatique du Ministère des Finances, La Bourse de Tunis, Le Conseil du Marché Financier
ainsi que la Trésorerie Régionale des Finances et le Conseil de Contrôle des Impôts de la
wilaya de Monastir.
En outre ces visites sur le terrain, nous avons assisté à des conférences portant sur les axes
touchés par la réforme des finances publiques en l’occurrence : la liasse fiscale, la
modernisation du secteur bancaire, la normalisation des comptes publics ainsi que la réforme
budgétaire (Gestion Budgétaire par les Objectifs).
Mots clés : stage d’échange, Tunisie, réforme, finances publiques, gestion budgétaire par les
objectifs.

ABSTRACT
As part of our training at the Institute of Customs and Tax Economics , an exchange course
in Tunisia was planned to allow us to get an idea of the structures of the Tunisian Ministry of
Finance, and thus to deepen our knowledge acquired during training by a practical aspect of
public finances.
Our internship lasted two weeks during which we visited the Computer Center of the
Ministry of Finance, La Bourse de Tunis, the Financial Market Council and the Regional
Treasury of Finance and the Tax Control Council of Monastir.
In addition to these visits to the field, we attended conferences focusing on the areas
affected by public finances reform, namely: tax bundling, modernization of the banking
sector, standardization of public accounts and budget reform (Budgetary Management by
Objectives).
Key words: exchange course, Tunisia, reform, public finances, budgetary management by
objectives.

‫ملخص‬
‫ تى انتخطٍط نذًرج تثادل‬، ً‫كجشء ين انتذرٌة انذي قًنا تو فً يعيذ االقتصاد انجًزكً ًانضزٌث‬
‫ ًتانتانً نتعًٍق يعزفتنا‬،‫فً تٌنس نهسًاح ننا تانحصٌل عهى فكزج عن ىٍاكم ًسارج انًانٍح انتٌنسٍح‬
.‫انًكتسثح خالل انتذرٌة بجانة عًهً ين انًانٍح انعايح‬
‫استًز انتذرٌة نًذج أسثٌعٍن سرنا خالنيا يزكش اإلعالو أنآلنً انتاتع نٌسارج انًانٍح ً تٌرصح تٌنس‬
.‫ًيجهس انسٌق انًانٍح ًخشانح انًانٍح اإلقهًٍٍح ًيجهس يزاقثح انضزائة تٌالٌح انًنستٍز‬
‫ حضزنا يؤتًزاخ تزكش عهى انًجاالخ انًتأثزج تئصالح انًانٍح‬،‫تاإلضافح إنى ىذه انشٌاراخ انًٍذانٍح‬
‫ جًع انضزائة ًتحذٌث انقطاع انًصزفً ًتٌحٍذ انحساتاخ انعايح ًإصالح انًٍشانٍح‬:ً‫ ًى‬،‫انعايح‬
.)‫(إدارج انًٍشانٍح حسة األىذاف‬
.‫ إدارج انًٍشانٍح حسة األىذاف‬،‫ انًانٍح انعايح‬،‫ اإلصالح‬،‫ تٌنس‬،‫ انتثادل‬:‫الكلمات الرئيسية‬

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