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Institut d’Economie Douanière et Fiscale

Créé par convention Algéro-Tunisienne du 03 Septembre 1981

Rapport du stage d’échange

Lieu de stage Ministère des Finances Tunisien


Période de stage : du 03/07/2017 au 14/07/2017

Encadré par : Elaboré par :

Ministère des Finances Tunisien Melle SADAOUI Lamia

34e Promotion
2015-2017
Liste des

Abréviations
LISTE DES ABREVIATIONS

LISTE DES ABREVIATIONS

-A-

- ARP : Assemblée des Représentants du Peuples ;


- AMED : système d’Aide à la Décision Budgétaire ;
- ADEB : système d‘Aide à la Décision Budgétaire.

-C-

- CIMF : Centre Informatique du Ministère des Finances ;


- CRDI : Centre Régional de Contrôle des Impôts ;
- CEA : Compte d’Epargne en Action.

-D-

- DGD : Direction Générale des Douanes ;


- DGI : Direction Générale des Impôts ;
- DGE : Direction des Grandes Entreprises ;
- DGCPR : Direction Générale de a Comptabilité Publique et du Recouvrement.

-E-

- ENF : Ecole Nationale des Finances ;


- END : Ecole Nationale des Douanes ;
- EPA : Etablissements Publics à caractère Administratif.

-G-

- GBO : Gestion budgétaire par objectifs.

-I-
- IS : Impôt sur les Sociétés ;
- IRPP : Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques.

L-

- LOB : Loi Organique du Budget.


LISTE DES ABREVIATIONS

M-

- MSB : Modernisation des Systèmes Budgétaires.

-R-

- RAFIC : Rationalisation de l’Action Fiscale et Comptable ;


- RAP : Rapport Annuel de Performance.

-S-
- SIGAD : Système d’Information et de Gestion Automatisée en Douanes ;
- SIADE : Gestion de la Dette Extérieure.

-T-
- TGT : Trésorerie Générale de Tunisie ;
- TRF : Trésorerie Régionale des Finances.

-P-

- PAP : Projet Annuel de Performance ;

- PGD : Paierie Générale Départementale ;

- PCE : Plan Comptable de l’Etat.

-
Sommaire
SOMMAIRE

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE………………………………………1

CHAPITRE I : Vue d’ensemble sur les visites effectuées au niveau


des structures du Ministère des Finances tunisien…………………..2

Section 1 : Visite du Centre Informatique du Ministère des Finances


(CIMF)………………………………………………………………………………...2
Section 2 : Visite de la Trésorerie Régionale des Finances et du Centre
Régional de Contrôle des Impôts de Monastir…………………………………..6
Section 3 : Visite du Conseil du Marché Financier (CMF)……………………..8
Section 4 : Visite de la bourse de Tunis……………………………………...…10

CHAPITRE II : Synthèse des conférences portant sur les différentes


réformes des finances publiques engagées par le Ministère des
Finances tunisien………………………………………………………15

Section 1 : Conférence portant sur la liasse fiscale unique dématérialisée :


réforme fiscale………...………………………………………………………….15
Section 2 : Conférence portant sur le système d’information douanier
automatisé (SINDA) et le contentieux douanier…………………………........20
Section 3 : conférence portant sur la réforme bancaire : enjeux et défis……25
Section 4 : Conférence portant sur la présentation du projet de la nouvelle loi
organique du budget (LOB) : réforme budgétaire………………………….....29
Section 5 : Conférence portant sur la démarche de qualité des services dans
l’administration publique : cas des recettes des finances……………………..33
Section 6 : conférence portant sur la présentation du Centre National des
Normes des Comptes Publics (CNNCP) : réforme comptable……………….37

Conclusion générale…………………………………………………...40

Références bibliographiques

Annexes
Introduction générale
INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

L’Institut d’Economie Douanière et Fiscale (IEDF) est un institut Algéro-


Tunisien ayant comme principale mission de former des hauts fonctionnaires qui
exercent au niveau des deux ministères des finances, algérien et tunisien, tout en leur
assurant une formation de post-graduation spécialisée en finances publiques,
conformément à un programme bien étudié et très riche.

Ainsi, les étudiants de l’IEDF ont l’opportunité de bénéficier tout au long de


leur formation, qui est d’une durée de deux ans, non seulement des cours de haute
qualité, mais aussi d’un stage d’échange programmé à l’issu de la deuxième année de
la formation.

En effet, Le ce rapport est le fruit du travail que nous avons effectué lors de
notre stage d’échange en Tunisie, qui s’est déroulé du 02 juillet 2017 au 14 juillet
2017. Et ce, dans le but de renforcer nos acquis en finances publiques, de constater de
près le fonctionnement de certaines structures et organismes financiers du Ministère
des fiances tunisien, ainsi que d’être au courant des différentes réformes engagées par
ce dernier en matière de modernisation de la gestion des finances publiques.

Au cours de ce stage nous avons bénéficié d’un programme très riche qui a
nous a permis de visiter certains services extérieurs du ministère des finances
tunisien, à savoir : la Trésorerie Régionale des Finances et du Centre Régional de
Contrôle de Monastir, Centre Informatique du Ministère des Finances, Conseil du
Marché Financier, ainsi que la bourse de Tunis. Nous avons eu également,
l’opportunité d’assister à des conférences et interventions de haute qualité sur la
modernisation de la gestion des fiances publiques en Tunisie.

Afin de mieux cerner le déroulement de ce stage, nous avons scindé notre plan en
deux chapitres :

 Le premier chapitre sera réservé au résumé des visites effectuées auprès des
organismes financiers et des services extérieurs du ministère des finances.
 Et le deuxième chapitre sera consacré au résume des différentes reformes
engagées par le Ministère des finances tunisien objet des conférences
assistées.

1
Chapitre I :

Vue d’ensemble sur les visites


effectuées au niveau des
structures du Ministère des
Finances tunisien
CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

CHAPITRE I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES


AU NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

Il nous a été programmé lors de notre stage en Tunisie une série de visites auprès
de certaines structures du Ministère des Finances tunisien, où nous avions pris connaissance
de leur organisation et fonctionnement, ainsi que, nous avions eu l’opportunité d’assister à
plusieurs présentations très riches en information, portant sur les différentes réformes des
finances publiques engagées par le Ministère des Finances.

Ce chapitre sera consacré à la présentation des différentes visites effectuées lors du stage et
ce, après une brève présentation du Ministère des Finances auquel on s’est rendu le 10
juillet 2017 au lieu dit la KASBA.

Section 1 : Visite du Centre Informatique du Ministère des Finances (CIMF)

1-1- Ministère des Finances

Le Ministère des Finances tunisien crée par le décret n°75-316 du 30 Mai 1975 a
pour mission essentielle, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de l’Etat en
matière financière, monétaire et fiscale de l’Etat et ce, en vue de réaliser les objectifs de la
politique économique. A cet effet, il définit en collaboration avec toutes les structures qui le
compose, les différents moyens de réalisation appropriés.

Ainsi le Ministère des Finances tunisien est chargé d’accomplir principalement les
missions suivantes :

- Elaborer les lois de finances et veiller à leur bonne mise en œuvre ;


- Préparer les projets de textes à caractère fiscal et douanier et veille à leur respect ;
- Préparer les projets de textes relatifs à la comptabilité de l’Etat et des collectivités
territoriales et prendre toutes les mesures nécessaires à leur application ;
- Assurer la surveillance des comptables publics dans l’accomplissement des
fonctions qui leurs sont attribuées par les lois et règlements ;

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

- Exercer conjointement avec le ministère de l’intérieur, la tutelle financière des


collectivités locales.

Afin d’accomplir toutes ces missions, le Ministère des Finances tunisien dispose
d’un certain nombre de structures qui veillent essentiellement à accomplir un objectif
commun, qui est celui de la bonne gouvernance des finances publiques.

Dans les développements qui suivent nous allons essayer de présenter les visites que nous
avions effectuées auprès des structures visitées lors de notre stage.

1-2- Présentation du CIMF

Notre première visite sur le terrain a eu lieu en date du 05 juillet 2017 au niveau du
CIMF. Lequel a comme principale mission de mettre en œuvre la stratégie du Ministère
des Finances dans le secteur informatique.

Crée en vertu de la loi de finances n°81-100 du décembre 1991, le CIMF est un


établissement public à caractère administratif doté de la personnalité civile et de
l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du Ministère des Finances. L’objectif de
la création de cet établissement, est pour avoir une vision homogène de tous les systèmes
d’information conçus pour les différentes administrations du Ministère des finances.

1-3- Les applications informatiques gérées par le CIMF

Avant de décliner les systèmes d’information conçus par le Ministère des finances
tunisien, il convient de préciser que ces systèmes sont développés par des compétences
purement tunisiennes, sans aucun recours à l’assistance technique étrangères. On peut
distinguer ces systèmes comme suit :

a) Applications informatiques relatives au recouvrement et au contrôle fiscal

 RAFIC : Rationalisation de l’Action Fiscale et Comptable : c’est un système


informatique qui intègre à la fois les fonctions de contrôle fiscal et du
recouvrement. Ce système permet de recouvrer mensuellement 84% des recettes
fiscales et 93% annuellement.

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

 SADEC : Système d’Aide à la Décision et à l’Encadrement du Contrôle fiscal : il


est conçu pour mieux contrôler les opérations fiscales ;
 GEDE : Gestion Electronique des Documents Enregistrés : permet de mieux
sauvegarder toutes les données comptables et fiscales.

b) Les applications informatiques relatives à la gestion des trésoreries et paieries

 TGT : Trésorerie Générale de Tunisie : c’est un système d’information qui


centralise et consolide l’ensemble des écritures comptables des régies du Ministère
des Finances.
 PGD : Paierie Générale Départementale : suit toute les opérations relatives à la
comptabilité budgétaire de l’Etat.

c) Les applications informatiques relatives au budget et à la gestion de la dépense

 AMED : système d’Aide à la Décision Budgétaire : il permet la préparation du


budget de l’Etat avec plus de précision et dans des délais très courts.
 ADEB : système d‘Aide à la Décision Budgétaire : il assure en temps réel la
gestion de la dépense publique, ainsi que la tenue de la comptabilité budgétaire.

Il est à noter qu’en 2021, une nouvelle version du système ADEB et AMED sera mise en place
pour intégrer la nomenclature programmatique prévue dans le cadre de la GBO.

d) Le Système d’information et de gestion automatisée : SINDA. Ce système sera


présenté dans le deuxième chapitre ci-dessous.
e) L’application informatique relative à la gestion automatisée de la dette
extérieure

 SIADE : Gestion de la Dette Extérieure : il sert au suivi de toutes les opérations de


prêt, d’octroi et de remboursement de crédits extérieurs réalisées par l’Etat.

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

f) les différents sites de télé-services

 Portail du Ministère des Finances : il est représenté par le site du Ministère des
Finances ouvert au grand public, qui permet aux citoyens d’accéder aux
différentes informations et services disponibles sur ce site.
 La télé déclaration : il s’agit d’un site web qui agit en interaction avec le système
RAFIC. Ce service permet aux contribuables de liquider et de payer leurs impôts
et taxes à distance.
 La nouvelle base documentaire fiscale « Alfresco » : la mise en place de cette
nouvelle base documentaire, s’inscrit dans le cadre d’amélioration des services
offerts aux citoyens. Cette base est évolutive par ajout de modules et des
« workflows » réalisés par les directions générales de l’administration fiscale.

Ces systèmes d’information sont devenus des outils stratégiques et indispensables pour
l’accomplissement des attributions des administrations relevant du Ministère des fiances tunisien,
notamment dans le cadre des réformes portant sur l’amélioration de la gestion des finances publiques
axée sur la fiabilité, transparence et efficacité. C’est pourquoi, leur mise à jour suit les nouvelles mesures
introduites par les différentes réformes introduites, notamment la GBO.

 Qu’en est-il du cas de l’Algérie ?

Actuellement en Algérie, le système d’information en matière de gestion des


finances publiques fait défaut. Toutefois sa mise en place constitue l’un des projets les plus
ambitieux que l’administration fiscale ait engagé dans le cadre de son programme de sa
modernisation.

En effet, en 2008 le groupe public espagnol Indra a été choisi par le Ministère des finances
algérien pour la fourniture et l’installation d’un système informatisé global destiné à
l’administration fiscale. Cependant, la mise en œuvre d’un tel système tarde à voir le jour
en Algérie.

Par conséquent, il apparait, plus que nécessaire pour l’Algérie de s’inspirer de l’expérience
tunisienne en matière de la mise en place d’un système d’information homogène, qui va
permettre une meilleure gestion de toutes les administrations relevant du Ministère des
finances.

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

Section 2 : Visite de la Trésorerie Régionale des Finances et du Centre Régional de


Contrôle des Impôts de Monastir

En date du 07 juillet 2017 jusqu’au 09 juillet 2017, une visite de la Trésorerie


Régionale des Finances (TRF), du Centre Régional de Contrôle des Impôts (CRDI) de
Monastir, ainsi qu’une visite de la région nous a été programmée par personnel du
Ministère des Finances tunisien, qui nous a accompagné tout au long de notre séjour de
stage.

Lors de cette visite nous avons eu l’opportunité d’assister à quelques brèves explications
assurées par les fonctionnaires desdits services extérieurs du Ministère des Finances.

2-1- Trésorerie Régionale des Finances de Monastir (TRF)

La TRF est un service extérieur de la Direction Générale de la Comptabilité


Publique et du Recouvrement (DGCPR). Elle est chargée principalement, de la prise en
charge de la comptabilité publique du gouvernorat de Monastir.

a) Les missions de la TRF : Elle est chargée de :

- La bonne organisation de l’exécution de la mission du recouvrement des créances


publiques par les receveurs publics ;
- La vérification rigoureuse des comptes des collectivités territoriales et des
Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA) ;
- L’examen de l’ensemble des comptes de gestion établis par les comptables publics
en vue de leur communication à la cours des comptes ;
- Suivi du contentieux fiscal ;
- La constatation des dettes publiques ;
- La dotation des recettes des finances en matériel et mobilier nécessaire.

6
CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

b) L’organisation de la TRF

Elle est organisée en services internes et externes. Les services internes sont
représentés par les différentes directions chargées de la comptabilité1, quant aux services
externes sont composés de :

- Recettes des impôts;


- Recettes des douanes ;
- Recettes municipales.

2-2- Le Centre Régional de Contrôle des Impôts de Monastir (CRDI)

a) Organisation du CRDI

Le CRDI est un service extérieur de la Direction Générale des Impôts (DGI), il


est organisé comme suit :

- cellule du suivi et de l’assistance ;


- cellule de la vérification fiscale ;
- bureau d’accueil et d’assistance ;
- bureau des affaires administratives et financières ;
- bureau des recoupements et de la collecte des données ;
- bureau des archives et de la gestion des actes.

b) Les missions du CRDI : il est chargé notamment de :


- Collecter et de diffuser les données aux services de la vérification fiscale ;
- Orienter et renseigner les contribuables sur toutes les informations qu’ils jugent
utiles ;
- Préparer le programme des dossiers concernés par le contrôle fiscal, ainsi que
d’assurer leur exécution.
- Constater les infractions fiscales pénales conformément à la réglementation en
vigueur, et de les suivre auprès des tribunaux compétents ;
- Accomplir toutes les procédures du contentieux fiscal de l’assiette de l’impôt auprès
des tribunaux compétents.
1
Voir annexe n°02

7
CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

Aspects comparatifs entre l’Algérie et la Tunisie

En fin, il convient de préciser que la visite de la TRF nous permis de constater qu’il existe
certaines différences entre les recettes des impôts de la Tunisie et celles de l’Algérie.

En effet, en matière d’organisation la recette des impôts du gouvernorat de Monastir est


organisée en deux recettes, l’une est spécialisée dans le recouvrement des droits constatés et
l’autre dans les droits au comptant. Contrairement, aux recettes des impôts de l’administration
fiscale algérienne, qui s’occupent à la fois du recouvrement, aussi bien des droits constatés, que
des droits au comptant.

Par ailleurs, par contre les recettes des impôts visitées à Monastir fonctionnent notamment avec
les deux systèmes informatiques, à savoir SADEC et RAFIC. Contrairement, aux recettes des
impôts en Algérie, qui fonctionnent avec un logiciel informatique qui permet de liquider et de
payer les impôts et taxes, ainsi que du système informatique Jibatic, qui est ouvert uniquement
aux contribuables relevant de la DGE,

En outre, le plus important est que les recettes des impôts du gouvernorat de Monastir visitées
lors de notre stage, ont développé une application informatique permettant de mesurer le degré
de satisfaction des usagers eu égard de la qualité des services offerts par les recettes des
impôts, chose qui est carrément absente en Algérie.

Section 3 : Visite du Conseil du Marché Financier (CMF)

En date du 11 juillet 2017, nous nous sommes rendus au siège du CMF pour une visite
sur le terrain et à l’occasion nous avions eu l’opportunité d’assister à une intervention
présentées par Mme Lilia Ben Achour, portant comme intitulé « les intervenants sur le
marché financier », dont le résumé est comme suit :

Une réforme majeure a été introduite fin 1994 et ce avec la promulgation de la loi du mois
de novembre 1994 portant réorganisation du marché financier. Cette loi a redéfini
radicalement le marché financier tunisien. A cet effet, de nouvelles structures spécialisées
et indépendantes ont été mises en place et qui sont les suivantes :

 Le Conseil du Marché Financier (CMF) : qui est un organisme de régulation du


marché financier ;

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

 La Bourse de Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT) : qui est un organisme mis


sous l’autorité du CMF, chargé de la bonne gestion du marché financier;
 Tunisie Clearing : société tunisienne interprofessionnelle chargée de la
compensation et du dépôt des valeurs mobilières;

Les différentes étapes de la chaîne d’investissement en bourse, qui passe évidement par ces
trois structures, s’effectuent en réseau électronique et c’est le CMF qui veille à la
protection de l’épargne investie en valeurs mobilières.

L’exposé de cette intervention était axé beaucoup plus sur la présentation du CMF, du fait
qu’il fait l’objet de notre visite, c’est pourquoi nous allons essayer de résumer les
principaux points développés dans cet exposé.

3-1- Création et organisation CMF

le CMF a été crée par la loi n°94-117 du 14 novembre 1994 citée ci-dessus, en tant
qu’autorité publique, indépendante, qui dispose de l’autonomie financière. Ses ressources
proviennent essentiellement des redevances et commissions perçues sur les personnes et
opérateurs intervenants en bourse.

Cet organisme indépendant est dirigé par un collège composé d’un président et de neuf
membres.

3-2- Principales missions du CMF

Il est chargé notamment de :

- Veiller à la protection de l’épargne des investisseurs de valeurs mobilières ;


- Assurer l’organisation des marchés ainsi que de veiller à leur bon
fonctionnement en toute transparence;
- Contrôler l’information financière et de sanctionner tout intervenant acteur de
manquements ou d’infraction à la réglementation en vigueur ;
- Assurer la tutelle de la BVMT, la Tunisie clearing, des intermédiaires en bourse et
des OPCVM.

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

3-3- Les pouvoirs du CMF

En vue de mieux accomplir ses missions, dont la plus importante est le contrôle
rigoureux du marché financier et la protection de l’épargne des investisseurs, le CMF a été
doté des pouvoirs ci-après :

- Le pouvoir réglementaire : le pouvoir d’établir des règlements dans les domaines de


sa compétence ;
- Le pouvoir de contrôle : un contrôle permanent (de tout fait ayant un impact sur le
fonctionnement du marché financier) et un contrôle occasionnel (exemple via la
publication des états financiers et les statuts des sociétés cotées en bourse) ;
- Pouvoir de surveillance : surveiller la régularité du fonctionnement des marchés ;
- Le pouvoir d’autorisation : agréer les fonds communs de placements et les
intermédiaires en bourse ;
- Le pouvoir de viser l’information produite par l’émetteur et transmise à
l’investisseur ;
- Le pouvoir de sanction : prononcer ou proposer des sanctions financières sur tous
les opérateurs ayant des comportements frauduleux qualifiés comme des délits
boursiers.

Aspects comparatifs entre l’Algérie et la Tunisie

Il convient de préciser que l’équivalent :

 du CMF en Algérie, c’est la Commission d’Organisation et de Surveillance des


Opérations de Bourse (COSOB), qui a été crée par le décret législatif n° 93-10 du 23
mai 1993, modifié et compléter ;
 De Tunisie clearing c’est Algérie clearing.

Section 4 : Visite de la bourse de Tunis

En date du 12 juillet 2017, nous nous sommes rendus au siège de la bourse de Tunis
pour une visite sur le terrain et à l’occasion nous avions eu l’opportunité d’assister à deux
interventions, dont lesquelles les points suivants ont été développés :

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

4-1- Création de la bourse de Tunis

La bourse de Tunis est une société anonyme créée en 1995 sous l’appellation de
BVMT détenu par les intermédiaires en bourse à part égale. Elle est sous l’autorité du
CMF. Son propre index boursier est le Tunindex lancé en 1998.

Elle est chargée notamment de la gestion du marché financier et ce à travers :

- L’admission de nouveaux titres à la cote;


- L’organisation des échanges et de la cotation des titres en toute transparence ;

- La promotion et le développement du marché boursier.

4-2- Les avantages que procure l’introduction en bourse

 Aux investisseur et épargnants : elle leur permet notamment de :

- Faire des placements liquides et rémunérateurs notamment sur le long terme ;


- Evaluer de façon permanente le patrimoine ;
- Bénéficier d’incitations fiscales conséquentes ;
- Dégrèvement fiscal pour les détenteurs d’un Compte d’Epargne en Action (CEA).

 Aux entreprises

- lever les capitaux directement auprès des investisseurs à moindre coût ;


- La diversification des sources de financement ;
- La volonté d’élargissement de l’actionnariat ;
- Renforcer la notoriété et l’image de marque de l’entreprise ;
- Bénéficier du dégrèvement fiscal pour les cinq années qui suivent l’introduction en
bourse ;
- Assurer la pérennité de l’entreprise grâce aux différentes facilitations que procure la
bourse.

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CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

4-3- Les modes de cotations et les types d’ordres en bourse

a) Les modes de cotation

La bourse de Tunis fonctionne avec le système électronique de transactions : NSC


V900, lequel permet un accès à distance depuis les locaux des intermédiaires en temps réel.

Il existe de deux types de cotations :

 La cotation en continu : ne peuvent être retenues pour la cotation en continu que


les valeurs dont le nombre de transactions annuelles atteint ou dépasse 1250.

 La Cotation au fixing : ne peuvent être retenues pour la cotation en continu que les
valeurs dont le nombre de transactions annuelles ne dépasse 1250.

b) Les types d’ordre de bourse

L’ordre de bourse est une instruction donnée par un investisseur à un intermédiaire en


bourse pour acheter ou vendre des titres. Ces ordres sont tous recensés sur un carnet
d’ordre.

On distingue principalement les types d’ordre suivants :

- Ordre au cours d’ouverture ;


- Ordre à cours limité ;
- Ordre à la meilleure limite ;
- Ordre au marché.

4-4- Le challenge boursier en ligne : myinvestia.com


a) Présentation du challenge

Myinvestia est un jeu de simulation boursière organisé par la bourse de Tunis. Il est un
jeu gratuit, sans risque de perte et ouvert à tous. Ce challenge lancé en 2015 est organisé
dans le cadre du programme du renforcement des capacités d’éducation boursière mise en
place par la BVMT.

12
CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

Le site de ce challenge est www.myinvestia.tn. Un formulaire d’inscription en ligne y est


disponible, accompagné d’un règlement intérieur fixant les règles de participation et du
fonctionnement de ce jeu.

b) Qui est concerné par ce challenge boursier ?

L’inscription à ce jeu est individuelle et gratuite, ouverte à toute personne physique


âgées de 18 ans au moins, résidents en Tunisie. A l’occasion, ils auront un capital virtuel
de départ de 50 000 DT, qui leur permettra de constituer un portefeuille d’actions de
sociétés cotées à la BVMT.

Ce programme peut être élargi à d’autres pays avec lesquels les opérateurs tunisiens ont des
relations de partenariat et de coopération, notamment ceux du Maghreb et de la zone Franc.

A cet effet, Il convient de rappeler que lors de notre visite à la bourse de Tunis nous avions
eu l’opportunité d’être sensibiliser à la participation dans la cinquième édition du challenge
boursier Myinvestia lancé le lundi 3 avril 2017 jusqu’au 15 juillet 2017. Ce qui a permis
d’ailleurs à pas mal de stagiaires parmi nous de s’inscrire.

A la date de clôture de cette édition, fixée le jeudi 30 novembre 2017, des prix seront
accordés aux titulaires des six premiers portefeuilles les mieux valorisés.

Aspects comparatifs entre l’Algérie et la Tunisie

Pour clôturer cette brève présentation de la visite de la bourse de Tunis, nous dirons
que cette dernière est dans une phase de développement. D’ailleurs, elle dispose de
son propre indice boursier, qui est le Tunindex. De plus, elle ne cesse d’entreprendre
des activités dynamiques, tel que, le challenge boursier cité préalablement et ce, afin
de dynamiser le marché financier tunisien Tunisie, pour qu’il puisse se connecter
davantage aux places boursières internationales.

Tandis que, la bourse d’Alger, comparativement à celle de la Tunisie, demeure


depuis sa création à nos jours, dans l’état embryonnaire. En effet, cette situation est du
notamment, au manque de culture boursière, aussi bien chez les entreprises, que les
citoyen. Également, c’est du au manque de volonté des pouvoirs publics, en matière
de mise en œuvre des mesures plus adéquates pouvant dynamiser le marché financier.

13
CH I : VUE D’ENSEMBLE SUR LES VISITES EFFECTUEES AU
NIVEAU DES STRUCTURES DU MINISTERE DES FINANCES
TUNISIEN

A ce niveau, nous sommes arrivés à la clôture de ce chapitre portant sur le résumé des
points essentiels relatifs à la présentation des structures visitées, ainsi qu’aux interventions
dont nous avons eu l’opportunité d’y assister. Le chapitre suivant, sera consacré à la
récapitulation des réformes des finances publiques entamées par le Ministère des Finances
tunisien, ayant fait l’objet des conférences assistées lors de ce stage d’échange.

14
Chapitre II :

Synthèse des conférences


portant sur les différentes
réformes des finances
publiques engagées par le
Ministère des Finances
tunisien
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

CHAPITRE II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR


LES DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES
ENGAGEES PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

La Tunisie a toujours été pionnière en matière de réformes et d’innovation et ce


malgré de la situation économique et social du pays et le déséquilibre des finances publiques
depuis 2011. Ainsi, depuis cette année la Tunisie a poursuivi avec acuité son vaste
programme de réformes touchant tous les domaines notamment ; l’investissement, le secteur
bancaire, le domaine fiscal, la bonne gouvernance et la réforme et la réforme de
l’administration publique.

Le présent chapitre résume les différentes réformes introduites par le Ministère des
finances tunisien dans les différents domaines des finances publiques et faisant l’objet des
conférences et des séminaires suivis au niveau ; de l’Ecole Nationale des Finances (ENF),
l’Ecole Nationale des Douanes (END), ainsi qu’à la salle des réunions du siège du Ministère
des finances tunisien.

Section 1 : Conférence portant sur la liasse fiscale unique dématérialisée : réforme


fiscale

Cette conférence a eu lieu à l’ENF en date du 03 juillet 2017. Une partie de cette
conférence nous a été assuré par Mme LAILA KETTAT et l’autre par Mr MAHER EL
DJENANI.

1-1- Brève présentation de l’ENF

 Création : l’ENF est créée en application des articles 90 et 91 de la loi 91-98 du 31-12-
1991, sous la dénomination de l’institut national des finances. Elle est dotée de la
personnalité morale et de l’autonomie financière et ces attributions ont été modifiées par le
décret 1357-2006 du 15-05-2006.

 Organisation : l’ENF est organisée comme suit


- Les organes d’exécution ;
- Le conseil d’orientation ;

15
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

- Le conseil de discipline.
 Missions : elle est chargée principalement d’assurer les besoins du Ministère des finances
dans tous les domaines de formation notamment :
- La formation du personnel du Ministère des finances en particulier les admis au concours
organisés par ce dernier ;
- La formation continue au profit des agents du corps du Ministère des finances ;
- La réalisation et la publication des recherches et des études dans le domaine fiscal,
financier et comptable.

1-1- Les principaux points de la conférence

La présente conférence portant sur la liasse fiscale unique dématérialisée présenté par
les deux conférenciers cités préalablement, s’est articulée principalement sur les points
suivants :

a) Définition de La liasse fiscale unique dématérialisée

La liasse fiscale unique dématérialisée introduite en Tunisie par l’article 41 de la loi


de finances 2017, se définit comme un ensemble de tableaux standardisés et normalisés,
conformément aux exigences du système fiscal et du système comptable des entreprise. Le
formalisme XML a été utilisé pour la normalisation informatique de la liasse.

En effet, toute personne morale ou physique soumises à l’impôt sur les sociétés (l’IS)
et à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (l’IRPP) sont tenues obligatoirement de
déposer une liasse fiscale unique dématérialisée, dans les mêmes délais prévus pour la
déclaration annuelle d’impôt et ce, par les moyens électroniques fiables conformément à un
cahier des charges technique.

La liasse fiscale est déposée par voie électronique conformément à un modèle


téléchargeable sur le site électronique du ministère des fiances tunisien. Il est à préciser qu’il
ya deux types d’adhérents1 à cette nouvelle formalité, à savoir des adhérents facultatifs dont le
montant du chiffre d’affaires est inférieur ou égal à un (01) million de dinars tunisien et des

1
Actuellement le nombre d’adhérents au dépôt de la liasse fiscale unique dématérialisée a atteint 19000
adhérents.

16
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

adhérents obligatoires qui sont ceux dont le chiffre d’affaires est supérieur au montant cité ci-
avant.

b) Le contenu et les éléments constitutifs de la liasse fiscale unique dématérialisée


 Le contenu
Actuellement la liasse fiscale dématérialisée contient sept (07) grands chapitres qui
sont les suivants :
- Liasse sommaire ;
- Liasse registre fiscal du contribuable ;
- Liasse éléments d’identité du contribuable ;
- Liasse états financiers ;
- Liasse dossier de gestion (exemple : emploi) ;
- Liasse décompte du résultat fiscal et de l’impôt sur les résultats ;
- Liasse additifs numérisés.

Ces sept (07) grands chapitres de documents, qui sont actuellement uniformisés seront
prochainement élargis à d’autres documents, à titre d’exemple les amortissements.

 Les éléments constitutifs

Ladite liasse comporte en général les états financiers ci-dessous, établis conformément
au système comptable des entreprises :

- Le bilan : actif ;
- Le bilan : capitaux propres et passif ;
- L’état de résultat ;
- Le tableau de flux de trésorerie ;
- Les notes aux états financiers ;
- Le tableau de détermination du résultat comptable

Sont ajoutés également aux états cités préalablement, des états spécifiques à certains secteurs
particuliers comme suit :

 Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM)


- L’état de variation de l’actif net.

17
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

 Les banques et les institutions financières


- L’état des engagements hors bilan.
- Les entreprises d’assurance et de réassurance
- L’état de résultat technique de l’assurance vie ;
- L’état de résultat technique de l’assurance non vie ;
- Le tableau des engagements reçus et donnés.

c) La mise en œuvre de ladite liasse fiscale et ses objectifs


 Les étapes de son élaboration

La mise en œuvre de la liasse fiscale unique dématérialisée, s’inscrit dans le cadre de


poursuite des réformes fiscales engagées par le ministère des finances tunisien, tels que la
télé-déclaration et le télépaiement, lesquels ont été introduit au début des années 2000.

Le projet relatif à liasse fiscale unique dématérialisée a été initié en 2008 avec les
programmes P3A (les Programmes d’Appuie à la mise en œuvre de l’Accord d’Association),
financés par l’union européenne. Ce projet a été interrompu de l’année 2010 jusqu’à 2011,
suite aux événements politiques, qu’à connu la Tunisie durant cette période. Pour être repris à
la fin de l’année 2011, avec l‘élaboration d’un rapport final portant sur le contenu et le format
de cette liasse en 2012.

La liasse fiscale unique dématérialisée est entrée en vigueur le 10 juin 2017, suite à la
mise en application de l’arrêté du ministre des fiances du 25 avril 2017 portant fixation des
conditions et des procédures de dépôt de la liasse fiscale.

 Les objectifs visés

La dématérialisation de la liasse fiscale vise essentiellement :

- La simplification et la facilitation de l’accomplissement du devoir fiscal aux


contribuables ;

18
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

- La dotation de l’administration fiscale d’une base de données comptable et fiscale


fiable et homogène. En effet, une telle base permettra une analyse automatique des
données financières ainsi que le calcul de certains ratios de gestion et de contrôle2.
- l’optimisation de l’archivage des documents, lequel désormais s’effectuera
automatiquement.
- La réduction du nombre de support papiers manipulés par les manœuvres frauduleuses
humaines.

d) Les prochaines étapes qui devront poursuivre la mise en application de cette


liasse fiscale

L’une des étapes les plus importantes que l’administration fiscale vise à atteindre dans
le futur, laquelle d’ailleurs constitue l’objectif suprême de la liasse fiscale dématérialisée,
c’est « le développement des traitements informatiques adéquats pour la génération
automatique de l’ensemble des états financiers, autrement dit, à partir de la
détermination du résultat comptable l’administration fiscale tunisienne sera en mesure
de générer automatiquement la déclaration du contribuable ».

 Qu’en est-il du cas de l’Algérie ?

En Algérie l’accomplissement de l’obligation fiscale par le contribuable demeure


toujours non dématérialisée, mais à part de la disponibilité de certains imprimés
téléchargeables sur le site de la Direction Générale des Impôts (DGI), à titre d’exemple : les
G50,Gn°12 Bis, Gn°12 Ter, Gn°1, demande de remboursement de crédit de TVA…etc.

Ainsi nous pouvons constater que la liasse fiscale unique dématérialisée qui est
actuellement mise en œuvre en Tunisie n’est pas disponible à l’heure actuelle en Algérie.
Toutefois, nous devons rappeler que l’administration fiscale algérienne n’est pas en marge des
différentes réformes fiscales qui se font de par le monde, notamment en matière
d’introduction des nouvelles technologies dans le cadre de la facilitation et la modernisation
des procédures fiscales.

2
L’administration fiscale tunisienne tend à établir un tableau de bord à travers les ratios financiers générés
automatiquement et ce pour des fin de lutte efficacement contre la fraude fiscale.

19
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

En effet, un nouveau service de télé procédure a été rendu disponible à partir de juillet
2013. Ce service appelé jibayatic, offre aux contribuables la possibilité de déclarer leurs
impôts (la télé déclaration mensuelle) via un portail internet sécurisé à partir du site
www. Jibayatic.dz et même de payer à distance par le biais du virement bancaire.

Par ailleurs, il est à noter, que ce service n’est accessible qu’aux contribuables relevant
de la Direction des Grandes Entreprises (DGE). Toutefois, entrant dans le cadre de la
modernisation et de la numérisation de l’administration fiscale, les responsables de cette
dernière précise que cette opération devant être élargie à l’ensemble des structures similaires à
travers le territoire national d’ici la fin 2018.

En effet, soucieuse de s’adapter à un monde sans cesse évolutif, l’administration


fiscale algérienne, qui affiche déjà une volonté constante de se moderniser devrait s’inspirer
de l’expérience tunisienne en matière de la mise en œuvre de la liasse fiscale unique
dématérialisée et ce, dans le but de favoriser la progression de l’administration fiscale vers
une administration plus efficace, moderne et transparente.

Section 2 : Conférence portant sur le système d’information douanier automatisé


(SINDA) et le contentieux douanier

Cette conférence a eu lieu à l’END en date du 04 juillet 2017. La présentation de cette


conférence nous a été assurée par deux hauts cadres de l’administration douanière tunisienne.

2-1- Brève présentation de l’END


 Création : l’END a été créée en application des dispositions de l’article 5 du décret n°94-
1845 en date du 6 septembre 1994. Elle a démarré son activité le 28 septembre 1995.
 Organisation : le décret n° 97-104 du 20 janvier 1997 fixe les missions et l’organisation
de l’END.
 Missions : l’END est chargée notamment :
- D’assurer la formation des agents des douanes dans le domaine douanier, administratif
et militaire ;
- D’organiser des cycles de formation en vue de développer les compétences des agents
des douanes et leur recyclage ;

20
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

- D’assurer le suivi de la formation des agents des douanes dans les établissements
agrées par le ministère des finances ;
- De coordonner et suivre les cycles de spécialisation et de recyclage organisés dans les
centres d’instruction des douanes ;
- D’effectuer des études et recherches à caractère douanier.

2-2- Principaux points de la conférence

a) Contentieux douanier

Cette conférence relative au contentieux douanier nous a été présenté par le colonel
MOHAMED ELHABIB HBIL. L’exposé de ce conférencier nous a été très bénéfique, dans
la mesure où, il nous a permis de mieux connaître les spécificités du droit douanier tunisien en
matière contentieuse, ainsi que de relever les points de similitudes et de convergence avec le
contentieux douanier algérien, que nous avions suivis comme cours durant le troisième
semestre de notre formation.

En effet, le conférencier a débuté son exposé par une brève présentation des textes (le code
des douanes de 2008, la nomenclature du système harmonisé, la loi sur le change et le code
des investissements) régissant l’activité douanière tunisienne, ainsi que leur champ
d’application. Ensuite, il a poursuivit sa présentation en développant les éléments suivants :

 Définition du contentieux douanier et généralités sur l’infraction douanière

Le contentieux douanier, tout comme la définition réservée par le code des douanes
algérien, englobe l’ensemble des litiges et contestations qui ont trait à l’application ou à
l’interprétation de la législation et de la réglementation douanière. Il se subdivise en deux
branches, à savoir ; le contentieux civil et le contentieux répressif.

Quant à l’infraction douanière qui est prévue aussi bien par le code des douanes algérien que
par le code des douanes tunisien, comporte trois éléments essentiels, à savoir : l’élément légal,
l’élément matériel et l’élément moral. Notant que l’infraction douanière est toujours qualifiée
d’infraction matérielle.

21
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

Toutefois, en droit Tunisien, le bénéfice des circonstances atténuantes peut être accordé aux
contrevenants, même pour la réduction de l’amende, contrairement, à ce qui est prévu par la
loi douanière algérienne, qui interdit aux juges d’accorder un tel bénéfice aux contrevenants.

Il est à préciser qu’en Tunisie, le code des douanes tunisien a prévu trois (03) classes de délits
et cinq (05) contraventions. Tandis qu’en Algérie à l’heure actuelle le code des douanes
algérien a prévu une (01) classe de délits et trois (04) classes de contraventions.

A l’issu des travaux d’enquête ou de saisie menés par les agents des douanes, ces derniers
reportent la matérialité de l’infraction conformément au cas y correspondant, soit sur un
procès verbal de constatation ou sur un procès verbal de saisie.

 Définition de la police judiciaire

La police judiciaire est l’autorité ayant pour mission de constater l’infraction, d’en
rassembler les preuves et d’en rechercher les acteurs. Elle couvre toute la phase ultérieure à la
commission du crime et précédent la soumission du dossier au juge d’instruction.

La police judiciaire exerce deux principales fonctions à savoir :

- Les enquêtes préliminaires ;


- Les enquêtes de flagrances.

Parmi les agents habilités à exercer les fonctions de la police judiciaire figurent les agents des
douanes, lesquels doivent avoir au moins le grade d’officier ou bien d’inspecteur assistant ou
sous directeur du groupe.

b) Présentation du SINDA

Le conférencier lors de sa présentation a mis l’accent sur les éléments suivants :

 Définition du SINDA

Le SINDA est un système de gestion et de liquidation des transactions douanières, qui


couvre toutes les procédures douanières depuis l’arrivée de la marchandise jusqu’à son
enlèvement. Il est utilisé par les structures de la douane, ainsi que par ses partenaires
(transitaires, transporteurs, agents maritimes, importateurs et exportateurs).

22
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

Ce système est interfacé avec le système de Rationalisation de l’Action Fiscale et Comptable


(RAFIC) et la liasse unique gérées par la TTN. Par ailleurs il est enrichi par d’autres
applications qui sont les suivantes :

 SAFA : assure l’enregistrement et le contrôle de l’entrée et la sortie des véhicules


importés temporairement sur le territoire tunisien ;
 MOUVOP : permet l’archivage et la consultation de toutes les opérations de
dédouanement des véhicules importés ;
 IFAA : base de données permettant le suivi et le contrôle des avantages fiscaux accordés
aux tunisiens résidents à l’étranger ;
 DUTY : assure le suivi et le contrôle des acquisitions dans le cadre des franchises
diplomatiques.

 L’historique de l’élaboration du SINDA

La création du SINDA s’inscrit dans le cadre de l’introduction de l’informatique dans


la gestion administrative des directions générales du Ministère des Finances et notamment la
Direction Générale des Douanes (DGD).

Les étapes d’évolution du SINDA peuvent être résumées comme suit :

 1976 : prise de décision d’informatiser les activités principales de la douane ;


 1977 : réalisation d’une étude de faisabilité pour la réalisation du SINDA par une équipe
regroupant des techniciens tunisiens ;
 1982 : mise en exploitation progressive du SINDA.
 Phase de maturité : le SINDA a atteint sa maturité au début des années 90.
 La rénovation du SINDA : suite à l’évolution de la mission de la DGD rendu obligatoire par
les exigences économiques et commerciales internationales et notamment compte tenu de
l’évolution rapide des technologies de l’information et de diffusion de l’information, les
responsables de la DGD ont pris toutes les mesures nécessaires pour rénover le SINDA, c’est
à cet effet, qu’ une équipe de techniciens tunisiens a été désignée en octobre 1997.

 Les principaux objectifs du SINDA : sont résumés comme suit :

- Renforcer le contrôle des marchandises à l’importation et l’exportation ;

23
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

- Simplifier et accélérer les procédures de dédouanement ;


- Appliquer correctement la réglementation en vigueur ;
- Améliorer les relations et l’échange d’informations entre la douane et ses partenaires ;
- Obtenir une information exacte et actualisée en vue d’assurer une bonne gestion, ainsi
qu’une décision efficace aux différents niveaux de la hiérarchie.

 Les principales fonctionnalités du SINDA

En vue d’atteindre les objectifs cités ci-avant, le SINDA assure notamment les
fonctionnalités ci-dessous :

 Les formalités de dédouanement des marchandises à caractère commercial,


notamment les suivantes :
- Enregistrement, consultation et apurement du manifeste de cargaison ;
- Enregistrement, consultation, liquidation et paiement des déclarations en détail à
l’importation et à l’exportation, ainsi que l’octroi de la main levée ;
- Gestion et apurement des documents de commerce extérieur ;
- Gestion de la comptabilité du receveur ;
 Le suivi et le contrôle des entrées et des sorties des véhicules automobiles, grâce aux
deux applications SAFA et MOUVOP ;
 Le suivi et le contrôle des avantages fiscaux accordés aux tunisiens résidents à
l’étranger, par le biais de la base de données l’IFAA ;
 Le suivi et le contrôle des acquisitions dans le cadre des franchises diplomatiques et ce
grâce à l’application DUTY.

 Qu’en est-il du cas de l’Algérie ?

Le SINDA est un vrai acquit pour la douane tunisienne, vue son rôle important dans la
facilitation et la fluidité du commerce extérieur, notamment, qu’il est confectionner à
plusieurs autres applications afférentes à l’activité douanière, citant le système informatique
RAFIC. C’est pourquoi la douane tunisienne ne cesse de mener des études pour rénover
davantage le SINDA.

L’équivalent d’un tel système en matière douanière en Algérie, c’est le Système


d’Information et de Gestion Automatisée en Douanes (SIGAD), qui est également, un atout

24
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

pour la douane algérienne, mais qui devrait être rénové dans les plus brefs délais. A signaler
qu’une nouvelle plate forme du SIGAD est déjà prévu comme l’une des lignes directrices de
la stratégie de développement de la DGD pour la période 2016-2019.

Section 3 : Conférence portant sur la réforme bancaire : enjeux et défis

Cette conférence nous a été présentée par Mme SONIA ZOGHLAMI à l’ENF, en
date du 06 juillet 2017, durant laquelle a mis l’accent sur les points suivants :

- Secteur bancaire tunisien : structure et caractéristiques ;


- Réformes engagées ;
- Amélioration de l’environnement légal ;
- Restructuration du secteur bancaire public ;
- Réformes en cours et défis à relever.

3-1- Secteur bancaire tunisien : structure et caractéristiques

Le développement de ce point nous a permis de prendre connaissance de l’état actuel


qui caractérise le secteur bancaire tunisien, qui se présente comme suit :

- Secteur bancaire : principale source de financement de l’économie (+90) ;

- Secteur fragmenté : 23 banques et aucune banque ne dispose d’une part de marché


supérieure à 15% ;
- Forte présence de l’Etat dans le secteur bancaire : participation directe dans le capital
de 12 banques (5 publiques et 7 à participation publique) ;
- Banque de petite taille pour être compétitives aussi bien sur le plan national
qu’international ;
- Business modèle identique (essentiellement du retail…).

3-2- Les réformes engagées pour moderniser le secteur bancaire

Actuellement, la Tunisie a mis en place un large programme de réforme dans le


secteur bancaire et ce afin de renforcer son système financier. Ces réformes s’inscrivent dans
le cadre de la poursuite du processus des réformes bancaires amorcé depuis 2011.

25
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

L’objectif recherché par l’introduction de cette refonte bancaire étant d’atteindre les
meilleurs standards bancaires internationaux permettant de préserver la stabilité financière et
ce, pour réaliser un but ultime, qui est évidement la protection des déposants et le
développement de l’économie tunisienne en général.

En effet, l’année 2015 s’est caractérisée par le déclenchement du processus de


restructuration des banques publiques à travers :

 Le renforcement des assisses financières des banques publiques et ce à travers


l’injection des fonds publics par l’Etat en 2015 conformément à la promulgation de la
loi n°2015-31 sur la recapitalisation des banques publiques.
 La restructuration opérationnelle et institutionnelle par le lancement des travaux
pour la mise en place des systèmes de notation interne, par la réorganisation des
banques et par le développement des systèmes d’information ;
 L’amélioration du mode de gouvernance des banques publiques, à travers
notamment l’introduction des mécanismes de gestion privée dans le pilotage de ces
dernières ;
 La résolution de la problématique des prêts non performants et l’assainissement
du portefeuille des banques publiques.

Par ailleurs, toujours dans la dynamique de poursuites des réformes bancaires, l’année
2016 a été marqué par l’amélioration du cadre légal du secteur bancaire, à travers
notamment :

 La promulgation de la loi n°2016-48 du 11 juillet 2016 relative aux banques et aux


établissements financiers. L’objectif de cette loi, c’est de s’aligner aux pratiques
internationales en matière de la régulation bancaire, ainsi que d’instaurer un régime de
résolution des crises bancaires qui constitue une profonde innovation ;
 La promulgation de la loi n°2016-35 du 25 avril 2016 relative au statut de la BCT, et
ce pour assurer l’amélioration de la gouvernance des banques tunisiennes ;
 Promulgation de la loi n°2016-36 du 29 avril 2016 sur les procédures collectives.

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CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

a) Les principaux axes de la réforme

 Conditions d’accès à l’activité bancaire : la réforme bancaire en question a introduit


de nouvelles mesures relatives à :

- l’octroi de l’agrément, qui s’effectue désormais en deux phases : agrément préalable


ou refus et ensuite agrément définitif, avec notamment l’exigence d’honorabilité et
de qualification des dirigeants et des responsables des fonctions de contrôle et de
gestion de risque (approche basée sur la gestion des risques confrontés par les
banques).
 Doublement du capital minium : de 25 MD à 50 MD pour les banques et de 10 MD
à 20 MD pour les établissements financiers (leasing).
 Encadrement des opérations bancaires islamiques : la nouvelle loi bancaire
comporte également des mesures visant à codifier la finance islamique et à renforcer
son application. En effet les banques conventionnelles sont autorisées à exercer, en sus
de leurs activités classiques, les opérations bancaires islamiques, à condition de :
- L’autorisation de la BCT ;
- La création d’un comité de conformité charaïque pour assurer des opérations bancaires
conformément aux normes en vigueur ;
- La définition des concepts et des contrats islamiques.
 Renforcement de la gouvernance bancaire : en matière de gouvernance, la réforme
en question prévoit essentiellement :
- La séparation des tâches entre les fonctions du directeur et du président du conseil
d’administration ;
- Une politique de rémunération des dirigeants, tout en tenant compte des indicateurs de
solidité financière, de solvabilité et de rentabilité ;
- La fixation des critères de choix des administrateurs : honorabilité, compétence et
qualification dans le domaine bancaire et financier.
 Régime de redressement et de résolution, ayant comme principaux objectifs:
- Assurer la stabilité du système financier dans le but d’éviter les risques systémiques ;
- Assurer le bon fonctionnement du système bancaire ;
- Protéger les déposants ;
- Eviter au trésor public de supporter les coûts de la résolution.

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CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

 Institution d’un fonds de garantie des dépôts : ce fonds est prévu par la loi n°2016-
48 en tant qu’organe public indépendant de dernier recours. Il est mis en œuvre
conformément au décret du premier janvier 2017 relatif aux conditions et règles
d’organisation et de fonctionnement. Il a comme principales missions :
- Indemnisation des déposants en cas d’indisponibilité des fonds ;
- Intervention à titre préventif pour accorder des financements à une banque en
difficulté dans le cadre du plan de résolution ;
- Des concours remboursables;
- Des prises de participations dans le capital de la banque.

3-3- Réformes en cours & Défis à relever

 Restructuration des banques publiques et à participations publiques : l’approche


proposée c’est le désengagement graduel de l’Etat (participation non stratégique de
l’Etat), d’une manière transparente via un appel d’offres.
 Renforcement de l’infrastructure financière : à cet effet, il y a la mise en place du
projet « crédit bureau de Tunisie », qui a comme objectif de réduire les créances
douteuses des établissements de crédit et d’assurer une meilleure gestion du risque
client. De plus, le projet de loi organique sur le crédit bancaire est en cours
d’approbation au niveau de l’ARP.
 Revoir la législation sur le taux d’intérêt excessif : cela permettra notamment de
faciliter l’accès au financement aussi bien pour les PME et qu’aux jeunes
entrepreneures.
 Révision du cadre législatif régissant les sociétés de recouvrent des créances :
l’objectif de cette révision c’est d’assainir le portefeuille des banques publiques, ainsi
que d’améliorer le recouvrement des créances bancaires.
 Projet de création d’une banque des régions : ce projet a été annoncé dans le cadre
de la loi de finances complémentaire 2015, il est toujours en cours pour mieux
l’adapter au contexte tunisien. Cette banque sera créée afin de soutenir la création des
projets dans les banques.

 Réforme de l’affacturage : la nouvelle loi bancaire de 2016 a autorisé les différentes


formes de factoring. Actuellement une loi spéciale sur cette activité bancaire est en

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CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

cours d’élaboration, ayant comme but de sécuriser les opérations de factoring, ainsi
que de confirmer une jurisprudence tunisienne récente et innovante.


Aspects comparatifs entre l’Algérie et la Tunisie

En résumé, nous pouvons dire que le secteur bancaire tunisien est dominé par la forte
présence de l’Etat, ainsi que par des banques qui octroient plus de crédits à la
consommation, qu’à l’investissement. Ainsi, il existe une similitude entre le secteur
bancaire tunisien et algérien dont la mesure où ce dernier est également dominé par les
banques publiques.

Toutefois, la Tunisie est dans l’optique de renforcer d’avantage son système bancaire et
financier et ce, à travers les grandes réformes entamées en la matière, ce qui tarde à voir le
jour en Algérie.

Section 4 : Conférence portant sur la présentation du projet de la nouvelle loi organique


du budget (LOB) : réforme budgétaire

Vers une meilleure transparence et performance de la gestion des finances publiques,


tel est l’objet de la conférence qui nous a été présentée au siège du Ministère des Finances
tunisien, au lieu dit « la KASBA » en date du 10 juillet 2017 par Mr Ben hadj salah tarek et
ce après une brève présentation des objectifs dudit projet par le président du comité général
d’administration du budget de l’Etat, Mr Zouhair Atallah.

Lors de la séance d’ouverture, Mr Zouhair Atallah, a indiqué que le projet de la nouvelle


LOB s’inscrit dans le cadre des réformes budgétaires entamées par le Ministère des Finances
tunisien, notamment avec la modification de la loi organique en 2004, ainsi il a précisé que ce
projet rentre dans le cadre du mouvement politique en cours dans le pays depuis les
événements qui ont caractérisés l’an 2011.

A cet effet, l’administration tunisienne a constituée des groupes de travail thématiques, ayant
trait à l’ensemble des aspects de la gestion des finances publiques, budgétaire, comptables,
juridiques, informatique, contrôle et performance, ainsi qu’à l’audit des programmes publics.

29
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

Par ailleurs, Mr Zouhair Atallah a déclaré que ledit projet qui est approuvé par le conseil des
ministres depuis 2015 et qui est en phase d’adoption dans les prochains jours, vient couronner
l’expérience tunisienne en matière de la mise en œuvre de la Gestion Budgétaire par Objectif
(GBO).

Le communiquant a bien éclairer que cette nouvelle loi permettra de mettre fin à la gestion
opaque des finances publiques basée sur les moyens, dans la mesure où elle vise une
allocation plus transparente et plus efficace des ressources publiques et une réalisation des
objectifs engagés mesurés par des indicateurs de performance. En effet, le budget de chaque
ministère doit impérativement comporter un Projet Annuel de Performance (PAP) avec des
objectifs bien précis et clairs, de plus une fois voté et lancé, tous les résultats réalisés par les
gestionnaires chef de projets, doivent faire l’objet, en plus, de la loi de règlement, d’un
Rapport Annuel de Performance (RAP) ;

Cette conférence nous a permis d’être au courant de cette dynamique budgétaire rénovée
engagée par tous les départements ministériels et ce, par la présentation des grandes
orientations du projet de la nouvelle LOB qui nous a été bien explicitées par Mr Ben hadj
salah tarek.

4-1- Le cadre général de la réforme LOB

a) Une nécessité d’orientation vers la gestion budgétaire par objectif

Les réformes budgétaires en Tunisie ont été amorcées avec acuité suite au constat
révélé après la révolution du 14 janvier 2011, qui se résume dans éléments suivants :

- L’inefficacité de certaines politiques publiques ;


- Une crise de confiance entre les pouvoirs exécutifs et le citoyen (contribuable).

Ces défaillances ont été engendrées notamment par l’absence d’un système de gestion axée
sur la performance et la transparence, d’où la nécessité de la mise en œuvre de la nouvelle
LOB.

b) Les limites de la LOB actuelle : le cadre législatif existant n’est pas en adéquation
avec la GBO ;

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CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

c) La nouvelle constitution : elle contient des dispositions en matière budgétaire dans


certains de ses articles, notamment les articles 10, 15 et 117, lesquels contiennent des
concepts afférents à la GBO, tels que : la bonne gestion, la transparence, l’intégrité,
l’efficacité et la responsabilité… etc.

4-2- Les principaux objectifs de la réforme de la LOB

Le conférencier a déclaré que l’adoption prochaine du projet de la LOB permettra de


concrétiser de manière effective la mise en place de la GBO, permettant ainsi d’atteindre les
objectifs suivants :

 Assurer le passage d’une gestion administrative axée sur la culture de moyens et de


procédures à une culture d’objectifs et de résultats;
 Assurer une bonne maîtrise et discipline budgétaire et ce, à travers la
responsabilisation des gestionnaires, dans le but d’améliorer l’efficacité de la
dépense publique et la performance des services de l’Etat ;
 Améliorer la transparence à travers un rôle plus actif des parlementaires dans
l’autorisation et le contrôle des dépenses publiques, ainsi qu’à travers la transparence
dans la diffusion des informations budgétaires.

4-3- Les grands axes de la réforme de la LOB

La nouvelle réforme de la LOB est basée essentiellement sur les grands axes suivants :

 Une culture budgétaire orientée vers les résultats au lieu des moyens ; et ce, pour
assurer un meilleur suivi des politiques publiques par le biais de la responsabilisation
des gestionnaire et notamment par la participation des citoyens dans l’évaluation des
actions publiques en relation avec les crédits qui y sont alloués.
 La fixation des grandes catégories de recettes et des dépenses dans la LOB ;
 La mise en place d’un cadre de dépenses à moyen terme (MT) : il s’agit de placer
la gestion budgétaire dans une perspective pluriannuelle permettant une vision
économique et financière plus claire et plus vaste, assurant un lien étroit entre les
objectifs stratégiques indexés au budget de l’année ;
 La transparence, sincérité et l’exhaustivité budgétaire : cela vise principalement
d’assurer à l’assemblée et au citoyen une vision exhaustive, claire et sincère de

31
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat, sachant que chaque gestionnaire
d’une mission donnée est tenue de fournir un PAP et RAP ;
 La fongibilité des crédits entre les programmes dans la même mission, ainsi qu’au
sein d’un même programme ;
 Une comptabilité à trois niveaux : le système comptable tunisien est un système de
comptabilité budgétaire de caisse et non pas de droits constatés et ce, que ce soit, pour
les dépenses que pour les recettes. De plus, il y a l’absence d’une comptabilité
générale et patrimoniale, permettant de mieux recenser et valoriser les actifs de l’Etat.
D’où la nécessité d’un système comptable rénové basé sur trois types de
comptabilités, qui sont :
 La comptabilité budgétaire : suivre l’autorisation et l’exécution budgétaire ;
 Comptabilité générale : une comptabilité à partie double qui permettrait une amélioration
de la centralisation comptable et de la trésorerie ;
 Comptabilité d’analyse du coût de programme : mesurer le coût de service et du sous
programme.
 Mieux maîtriser l’équilibre budgétaire, tout en maintenant sur le moyen et long terme
une bonne gestion des recettes et des dépenses de l’Etat ;
 Le vote du budget : actuellement en Tunisie il ya un vote global par section et par
chapitre, toutefois la nouvelle LOB propose le vote global par mission (grandes
politiques publiques) ;
 Le renforcement du rôle du parlement : cet axe exige essentiellement à l’exécutif de
présenter un budget plus lisible et riche, enrichie de toute information nécessaire pour
informer l’Assemblée des Représentants du Peuples (ARP) de l’ensemble des
orientations budgétaires avant et après son exécution.
 L’évaluation et le contrôle : la nouvelle LOB maintient trois types de contrôle des
finances publiques qui sont : le contrôle parlementaire, le contrôle juridictionnel, le
contrôle administratif.

32
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

Aspects comparatifs entre l’Algérie et la Tunisie

A ce niveau, nous pouvons constater que la Tunisie est un pays qui est vraiment en avance en
matière de la réforme budgétaire axée sur la culture de résultat, ce qui se justifie notamment par
la conception de ce projet relatif à la nouvelle LOB, ainsi que de l’arsenal informatique
centralisé par le CIMF et qui ne cesse de s’évoluer pour permettre aux différentes
administrations relevant du Ministère des Finances tunisien d’être en harmonie avec cette
nouvelle culture budgétaire.

Contrairement, au cas algérien où le projet de la Modernisation des Systèmes Budgétaires


(MSB) entamé par le Ministère des Finances depuis 2000, tarde à voir le jour et ce notamment
à cause de l’absence d’un système informatique homogène de gestion des finances publiques.

Section 5 : Conférence portant sur la démarche de qualité des services dans


l’administration publique : cas des recettes des finances

Afin d’assurer la réussite des politiques publiques, ainsi que de réussir la démarche
participative consacrée dans le cadre de la nouvelle LOB, les pouvoirs publics tunisiens ont
entamés un vaste chantier de réformes administratives. En effet, en l’absence de telles
réformes, tous les efforts entrepris en termes d’amélioration de la gestion des finances
publiques seront vains, dans la mesure où la réforme administrative constitue la locomotive
des réformes à entreprendre.

La présente conférence, qui s’inscrit justement dans le cadre de la réforme administrative,


plus précisément, dans l’amélioration du service public rendu par l’administration fiscale,
nous a été assuré en date du 13 juillet 2017 par Mme EMNA GUEDDICHE au niveau de
l’ENF.

L’exposé qui nous a été présenté lors de cette conférence a traité en premier lieu la notion de
qualité publique, puis la démarche de qualité des services rendus par les recettes des finances.

5-1- Définition de la qualité publique

Le système de qualité dans l’administration est l’aptitude des gestionnaires de cette


dernière de répondre aux attentes et aux besoins implicites et explicites des administrés.

33
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

La bonne qualité des services publics se traduit notamment, par le renforcement des
mécanismes de recevabilité, la participation et le partenariat avec la société civile, ainsi que
par le recours aux systèmes d’évaluation des performances.

5-2- La stratégie de mise en place d’une démarche de qualité dans les recettes des
finances

Dans l’optique de la promotion de la qualité des services publics rendus par


l’administration fiscale, un référentiel d’accueil physique, téléphonique et par courrier a été
mis en place, visant notamment le renforcement des liens entre l’administration fiscale et les
contribuables qui reçoivent les prestations des services rendus par cette dernière lors de
l’accomplissement de leur devoir fiscal.

La mise en place de cette stratégie est redue indispensable pour répondre aux besoins
des citoyens qui ne cessent d’évoluer, notamment avec le développement des moyens
technologiques qui le rend plus exigent en matière de la qualité de prestation de services
publics. D’où la mise en place de cette stratégie, laquelle est axée essentiellement sur quatre
(04) axes qui sont les suivants :

 Axe (01) : une administration plus performante : l’élaboration des tableaux de bord
permettant de mesurer régulièrement les attentes des citoyens,
 Axe (02) : une administration plus communicante : la communication de tous les
changements apportés sur le plan législatif et pratique, à travers l’écoute l‘information
et l’accompagnement des contribuables (exemple : ouvrir le débat avec les
contribuables sur les changements afférents au recouvrement) ;
 Axes (03) : une administration moderne axée sur les nouvelles technologies : opté,
aussi bien, au niveau interne qu’externe, à l’utilisation des nouvelles technologies dans
la prestation des services publics rendus aux contribuables par les recettes des
finances. C’est à cet effet, que les recettes des fiances tunisiennes ont opté pour
l’intranet et la télé-procédure dans le but de réussir cette démarche de qualité.
 Axe (04) : une administration dotée d’un accueil efficace : un bon accueil est un
levier essentiel pour les recettes des finances pour mieux assurer le services rendus
aux contribuables, que ce soit, à distance ou à proximité. C’est pourquoi, il est
indispensable d’assurer une bonne organisation des services, ainsi que

34
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

l’individualisation des guichets à travers la confidentialité et la personnalisation des


prestations rendus par les agents, pour assurer une prestation meilleure et
transparente.

Contenu, de l’engagement du Ministère des Finances tunisien d’améliorer la qualité


des services rendus aux citoyens (contribuables), et sa volonté de réussir la démarche de
qualité dans les recettes des finances publiques, qu’un référentiel d’accueil physique,
téléphonique et par courrier ou courriel est mis en place.

5-3- Référentiel accueil spécifique aux recettes des finances

Ce référentiel accueil contient des engagements simples, précis et mesurables


structurés en trois groupes :

 Groupe 1 : un accès plus facile aux services des recettes des finances, à travers notamment :
- L’affichage des horaires d’ouverture des services ainsi que leur respect ;
- L’organisation de l’espace d’accueil ;
- La possibilité d’être reçu sur rendez-vous ;
- Une signalétique claire à l’extérieur du service ;
- L’amélioration de l’accueil des personnes à mobilité réduite.
 Groupe 2 : un accueil attentif et courtois, par le biais de :
- Un accueil attentif et courtois avec les usagers de services ;
- Un accueil axé sur la confidentialité ;
- Un accueil dans le délai réglementé.
 Groupe 3 : à l’écoute des usagers pour progresser et améliorer la qualité de prestation de
services, tout en s’appuyant sur la consultation régulière, à travers l’information,
l’accompagnement et le débat avec les usagers.

5-4- Le dispositif des mesures du respect du référentiel accueil

Le référentiel accueil est un ensemble d’engagements et de promesses faites par


l’administration à ses usagers pour améliorer la qualité des prestations de services, en vue de
rétablir la confiance avec eux.

35
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

Dans l’obligation de respecter ces engagements, chacun de ces derniers est assorti d’un ou
plusieurs indicateurs mesurables. A cet effet, en 2005 il ya eu la création des cellules
régionales de qualité, lesquelles disposent d’un guide d’application et de mesure couvrant les
conditions de respect, de mesure et de suivi de chaque engagement du référentiel.

Ce dispositif est construit autour de trois familles de mesures, à savoir :

 La conformité aux engagements affichés;


 La satisfaction des usagers;
 L’avancement de la réalisation des actions programmées.

Dans le but d’assurer le respect des consignes affichées dans le référentiel accueil, les
techniques de mesure suivantes ont été prévu :

 Les observations périodiques : elles sont réalisées par les représentants des services
régionaux sur la base d’une grille d’analyse, afin d’apprécier la conformité aux
engagements ;
 Les enquêtes mystères : elles s’effectuent par des agents des services centraux ou
régionaux via des appels mystères, permettant de mesurer des données qualitatives.
 Les enquêtes usagers : ce genre d’enquête est auto administré sur le site du ministère
des finances et elle est assurée par le service lui-même sur une période suffisante pour
tenir compte du changement des habitudes des usagers.
 Les suggestions et les réclamations : il s’agit de mettre à la disposition des usagers
une fiche pour inscrire leurs suggestions ainsi que leurs réclamations.
 Les mesures des temps d’attente : ce qui peut se faire par un gestionnaire
automatique de files d’attente, sinon par l’utilisation d’un formulaire simple à remplir
par l’usager.
 Le suivi de la ponctualité des agents : à travers notamment les fiches de présence
pour s’assurer que tous les agents qui ne sont pas en congés, sont au guichet dès leur
ouverture.
 Le suivi du courrier et courriel : il est impératif aux agents de l’administration de
donner suite à tout le courrier qu’ils reçoivent. C’est pourquoi le courrier doit être bien
suivi par la technique d’échantillonnage sur une période bien déterminée.

36
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

A partir de ces techniques de mesure des engagements compris dans le référentiel une
note est attribuée selon les résultats des indicateurs qui lui sont associés. En effet, ceci va
permettre de classer les services et de créer une compétition positive entre eux, avec la
possibilité de leur donner le label national de certification « MARHABA » pour les services
ayant fait preuve d’une bonne qualité de prestation de services.

En définitive, nous pouvons dire que cette nouvelle stratégie de mise en place d’une démarche
de qualité des services dans l’administration publique, plus précisément, dans les recettes des
finances, est d’une extrême importance, car elle vient couronner les différentes réformes de la
gestion des fiances publiques engagées par le Ministère des Finances tunisien, notamment la
réforme budgétaire basée sur la culture de résultats.

En effet, cette stratégie permettra d’assurer une gestion plus performante des recettes des
fiances, selon les principes de management public, comme se fait ailleurs, dans les pays
développés.

Section 6 : Conférence portant sur la présentation du Centre National des Normes des
Comptes Publics (CNNCP) : réforme comptable

Cette conférence nous a été présentée par Mme NOURA DOUGUI à l’ENF, en date
du 14 juillet 2017, durant laquelle, elle a mis l’accent sur les points suivants :

6-1- Contexte général et importance de l’adoption des normes pour les comptes
publics

La réflexion sur la réforme comptable s'inscrit dans le cadre de la réforme des finances
publiques, plus précisément dans le cadre de la réforme budgétaire « la GBO » et le projet de
la LOB, qui nécessite obligatoirement un organe comptable normatif.

En effet, le projet de la LOB contient à la fois des dispositions budgétaires et comptables 3. Il


pose trois principes :

- Une comptabilité fondée sur la constatation des droits et obligations ;

3
Voir annexe n°01

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CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

- Une comptabilité tenue selon des normes fixées par arrêté du ministère des finances
après avis du CNNCP ;
- Une comptabilité publique axée sur des états financiers sains, sincères et reflétant une
image fidèle de la situation financière et patrimoniale de l’Etat.

Par ailleurs, il convient de rappeler que les prémisses de cette réforme comptable ont été déjà
prévus dans les dispositions constitutionnelles des articles 10, 15 et 117 de la constitution de
2014, qui a consacré à cet effet les principes de transparence, de redevabilité et de bonne
gouvernance.

6-2- la création du CNNCP : un organe normatif

Cette réforme comptable de l’Etat est fondée sur un axe essentiel qui est la normalisation de
notamment par la l’adoption d’un référentiel normatif.

Le processus de normalisation de la comptabilité publique vise essentiellement d’assurer la


qualité technique des normes et le fondement juridique du modèle normatif. Pour accomplir
cette mission, l’amendement du code de la comptabilité publique dans son article 68 et l’ajout
de l’article 68 bis pour la création de ce conseil en tant qu’organe indépendant, a prévu que
toutes les opérations effectuées par le comptables publics pour le compte de l’Etat, des
collectivités territoriales et établissements publics doivent être inscrites en comptabilité selon
des normes comptables approuvées par arrêté du ministre des finances après avis du
CNNCP.

La création effective du CNNCP a eu lieu en 2016, ayant comme ambition :

- Le rapprochement aux normes IPSAS ;


- Une Meilleure visibilité financière et patrimoniale de l’Etat, notamment par l’introduction de
l’optique patrimoniale au niveau de la comptabilité générale de l’Etat ;
- Une plus grande maîtrise du processus de préparation, d’exécution et de contrôle du budget de
l’Etat ;
- Une amélioration substantielle de l’information financière au profit du gouvernement, du
parlement, des gestionnaires, de la cours des comptes mais également du citoyen.

38
CH II : SYNTHESE DES CONFERENCES PORTANT SUR LES
DIFFERENTES REFORMES DES FINANCES PUBLIQUES ENGAGEES
PAR LE MINISTERE DES FINANCES TUNISIEN

6-3- Les missions du CNNCP

Le CNNCP assure notamment les missions suivantes:

- Emettre un avis sur les projets de normes, les modifications et les interprétations des
normes des comptes publics ;
- Emettre un avis sur les analyses et les études ayant trait à la normalisation, provenant
des instances internationales de normalisation ;
- Jouer le rôle d’arbitre, en cas de difficulté d’application de certaines dispositions
normatives des comptes publics par les parties prenantes ;
- Emettre un avis sur les projets de textes législatifs et réglementaires comportant des
dispositions comptables des entités publiques.

Aspect comparatifs entre l’Algérie et la Tunisie

Toujours dans l’optique d’avoir une gestion budgétaire axée sur la culture des résultats, la
Tunisie ne cesse de poursuivre ses réformes, tel est le cas de la création du CNNCP, qui va
permettre d’assurer à l’Etat d’asseoir un bon plan comptable qui s’appuie sur l’application
des IPSAS.

Quant au système comptable algérien, actuellement il pose un très grand problème. Dans la
mesure où non seulement il fonctionne avec la comptabilité de caisse, mais aussi il
n’existe pas de système d’information homogène facilitant la comptabilité publique,
contrairement à notre pays voisin, la Tunisie qui en dispose.

Toutefois, l’Algérie n’est pas restée en marge des réformes, mais au contraire elle en
matière des réforme comptable, elle s’oriente vers la mise en place du nouveau Plan
Comptable de l’Etat (PCE) qui sera axé sur les normes IPSAS. Ainsi, cela permettra de
passer d’une comptabilité de caisse vers la comptabilité d’exercice et patrimoniale, afin
d’assurer plus de performance et d’efficacité dans la gestion des finances publiques, tel est
l’objectif sublime du projet de la MSB, adopté depuis 2006.

A travers ce chapitre, nous pouvons constater que le Ministère des Finances tunisien
s’est lancé dans un vaste chantier de réformes relatives à la modernisation des différents
domaines des finances publiques et ce sur le plan juridique, structurel et notamment
technologique.

39
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE

CONCLUSION GENERALE

Au terme de ce rapport, il est plus que nécessaire de reconnaître que ce stage


d’échange conçu comme un complément de la formation, nous a été très bénéfique et
instructif. Dans la mesure où, il nous a permis de consolider nos connaissances déjà
acquises en matière des finances publiques, ainsi que de soulever certaines similitudes
et divergences entre les Ministère des Finances algérien et tunisien. Et ce grâce aux
visitées effectuées sur le terrain des différents services extérieurs du Ministère des
Finances tunisien, ainsi qu’aux présentations et conférences très pertinentes et très
riche en matière d’information, qui nous ont été assurées par des hauts cadre du
Ministère des Finances tunisien.

En effet, il convient de préciser que les directions générales relevant du


Ministère des Finances tunisien, ne sont pas logées dans le même siège que ce dernier.
Toutefois, toutes ces administrations sont reliées par un système d’information très
développé, centralisé et contrôlé par le CIMF. Ce qui permet, notamment, une
meilleure circulation de l’information entre ces dernières, ainsi qu’une gestion
dématérialisée et fluide des fiances publiques.

Contrairement, aux administrations algériennes qui relèvent du Ministère des


Finances, en dépit, de leur centralisation1 au même siège que ce dernier, il n’existe
aucun système d’information qui les relie, encore plus, la quasi-totalité de leur
procédure n’est pas informatisée, ce qui se répercute négativement sur le rendement
de leur travail.

Par ailleurs, les différentes conférences auxquelles nous avions assistés, nous
ont permis de constater les importantes réformes touchant l’univers des finances
publiques, qui sont entamées par le Ministère des Finances tunisien avec la présence
d’une forte conviction, d’engagement et de volonté de réussite des différentes
réformes en cours ou envisagées.

En fin, nous tenons à remercier toutes les personnes du Ministère des


Finances tunisien qui nous ont vivement accompagné tout au long de ce stage, afin
d’assurer sa réussite.

1
Mis à part la Direction Générale des douanes, qui se trouve en dehors du Ministère des Finances

40
Références

bibliographiques
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 Lois :

 Code des douanes tunisien ;

 Sites internet :

 http://www.portail.finances.gov.tn
 http://www.myinvestia.tn
LISTE DES ANNEXES

LISTE DES ANNEXES

Annexe N°1 : schéma sur l’articulation entre le budget et la comptabilité


Annexe N°2 : organigramme de la Trésorerie Régionale des Finances de Monastir
Annexe n°01 : Articulation entre le budget et la comptabilité

Source : Documentation du Ministère des Finances tunisien


Annexe N°2 organigramme de la
TRF de Monastir

TRF
Section de comptabilité pour
l’audit et qualité de sce

Cellule de comptabilité
pour le bureau d’ordre
Cellule de comptabilité
pour la caisse

La direction de comptabilité et suivi La direction de la comptabilité des La direction de la


d’étude entreprises et CL comptabilité d’Etat

S.D.C pour les sces D.C pour le contrôle des D.C pour la
D.C pour la gestion D.C pour le contrôle
communs ,l’informatique et S.D.C pour l’inspection financière des E.P
comptes mensels et du centralisation des cptes
l’archive compte financiers et la gestion des dépôts des comptabilités
et des consignations

S.C pr S.C pr les S.C pr le S.C pour S.C pour le


S.C pour le S.Cpour la
équipeme programmation S.C pour les S.C pour contrôle l’appuremn contrôle des S.C pour la
S.Cpour les contrôle de
des inspections l’appuremen gestion des régies de
nt et le enquêtes des cptes t des comptes dépots et centralisati comptabilité
et les t admin des recette et mensuelles
matériel exploitation des
administrat comptes mensuelset comptes mensuels et des on des
ives du cpte administrat du cpte les régies et des
rapports financiers consignation comptes
financier d’avances comptes de
S.C pour financier ifs s
gestion
G.R.H

D.C pour le
recouvrement des
S.C pr la créances publiques
formation
S.C pour ‘informatique
S.C pour la constation et S.C pour l’animation du
l’annulation des créances recouvrement des créances
publiques publiques

S.C pr S.C pour le contentieux de S.C pour le contentieux


archive recouvrement de recouvrement

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