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Introduction

Avant tout, nous tenons à remercier l’administration tunisienne, notamment le ministère


des finances, qui n’a épargné aucun effort pour nous offrir tout les moyens nécessaires pour
que le déroulement du stage soit dans les bonnes conditions. Ce qui nous a permet d’acquérir
des nouvelles connaissances et prendre une vision claire sur le système financier publique
Tunisien.

En tant que discipline juridique, la comptabilité publique occupe une place de choix au
sein du droit financier algérien à côté du droit budgétaire et du droit fiscal. L’autonomie du
droit de la comptabilité publique est aujourd’hui une réalité incontestable. On admet qu’une
discipline est autonome lorsqu’elle est régit par des règles propres, c’est le cas de la
comptabilité publique qui est une branche spécialisée du droit public. Comme les règles de la
comptabilité publique régissent des rapports internes aux organismes publics, elles sont
qualifiées de règles de forme, du fait que leur préoccupation principale est de vérifier la
régularité des opérations financières.

Le système comptable tunisien actuel est un système de comptabilité budgétaire en caisse


pour les dépenses et les recettes. Les opérations de trésorerie, d’encaissement et de
décaissement sont tenues en partie simple. Il n’y a pas de comptabilité générale, les opérations
n’étant pas décrites en droits constatés et les actifs de l’Etat ne sont pas recensés et valorisés.
A défaut de plan comptable général, il existe une comptabilité décrite dans une liste de
comptes de 19 groupes.

Les réformes à mener sont progressives: tout d’abord, la mise en place d’un plan
comptable général au même rythme de la mise en œuvre de l’expérimentation en mode GBO
est nécessaire. Cette mise en place d’une nomenclature économique doit être compatible avec
les standards internationaux et doit rester une classification économique pure sans mélanger la
nature économique et la destination.

La mise en place d’une comptabilité en partie double permettrait ensuite une évolution
vers l’adoption d’une comptabilité générale pour l’Etat. Elle permettrait également une
amélioration de la centralisation comptable et de la trésorerie.
On s’intéressera dans ce présent rapport à La trésorerie régionale de Tunis qui est donc
l’un des services extérieurs de la Direction Générale de la Comptabilité.

On peut considérer la trésorerie de wilaya comme le lieu d’exécution des opérations


comptables de l’Etat. Ces opérations sont régies par la réglementation de la comptabilité
publique.

Parmi les opérations comptables effectuées au niveau da La trésorerie régionale de Tunis,


on trouve le recouvrement des créances publiques, qui constitue une étape primordiale
dans la vie d’une créance publique précédée par la liquidation et la constatation, qui consiste
à la prise en charge par le receveur des finances d’une créance au profit de l’Etat ou d’une
collectivité locale en vue de procéder à son recouvrement.

Le recouvrement des créances publiques est donc dominé par le principe fondamental, en
comptabilité publique, de la distinction des opérations administratives et des opérations
comptables. Les opérations administratives sont réalisées par les actes de :
La constatation des droits étant l’acte par lequel est consacré le droit d’un créancier public.
La liquidation consiste à déterminer le montant exact de la dette du redevable au profit d’un
créancier public et d’en ordonner le recouvrement.
La phase comptable est réalisée par le recouvrement qui est l’acte libératoire de la créance
publique.

À travers le présent rapport nous allons tenter aborder la problématique suivante :


Comment procède-t-on le recouvrement des créances publiques au niveau de la
Trésorerie Régionale des Finances?

À ce titre, nous avons élaboré un plan de travail décomposé en deux chapitres :

 Chapitre 1 : Au premier lieu, nous allons consacrer une partie pour présenter les
différents conférences que nous avons eu en stage pratique.
En suite, nous allons faire une présentation générale de Trésorerie Régionale des
Finances.
 Chapitre 2 : porte sur les procédures de recouvrement les créances publiques.
Chapitre 1
Présentation le cadre organisationnel du stage

Section 1 : présentation des conférences et des séminaires


Durant le stage , le ministère des finances Tunisienne nous a organisée des séminaires
et conférences pour présenter les différents régies financiers en Tunisie .
À ce titre, nous avons eu dés notre arrivé un planning pour chaque stagiaire, en lui fixant
des dates et des missions déterminés pendant le stage.
Notre planning a été présenté comme suit :
 Le 23 /06/2014 un séminaire au niveau l’école Nationale des finances a Tunis,
relatif au système fiscal tunisien.
 Le 24/06/2014 un séminaire au niveau l’école National des Douanes a Tunis, qui
concerne la formation en douane, et les contentieux douaniers.
 Le25 /06/ 2014 un séminaire au niveau la direction régionale des finances -
EL MONASTIR – relatif à la comptabilité publique.
 Le26/06/2014 une conférence au niveau l’université -EL MONASTIR - qui porte
sur l’exécution des dépenses publiques.
1)- Séminaire au niveau l’école nationale des Finances (23/06/2014):
Ce séminaire à été animé par deux cadres tunisiens de la direction générale des
impôts, au niveau de l’école Nationale des finances, qui porte sur le « système fiscal
tunisien ».
On constate qu’il n y’a pas une grande différence entre le système fiscal tunisien et
Algérien, d’où les principes générales sont inspirés de la législation fiscale française
(école francophone)
Le système fiscal tunisien comporte les impôts, droits et taxes suivants :
- Droits de douane,
- Taxe sur la valeur ajoutée,
- Droit de consommation,
- Impôt sur le revenu des personnes physiques,
- Impôt sur les sociétés,
- Droits d'enregistrement et de timbre,
- Fiscalité locale,
- Diverses taxes frappant certains produits, le transport, les assurances...

Les principaux textes applicables en matière fiscale sont les suivants :


- Code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les sociétés,
- Code de la taxe sur la valeur ajoutée,
- Code des droits d'enregistrement et de timbre,
- Code de la fiscalité locale,
- Code d'incitations aux investissements,
- Code des droits et procédures fiscaux,
- Code des hydrocarbures,
- Code des mines,
- Autres textes non codifiés,
- Conventions de non double imposition,
- Conventions particulières avec l'Etat.
2)- Séminaire au niveau l’école national des douanes a Tunis (24/06/2014)
Au cours du stage, nous avons l’occasion pour assister un séminaire au niveau l’école national
des douanes.
Ce séminaire a abordé deux points essentiels :
 La formation en douane
 Les contentieux douaniers
2-1)- la formation en douane (1 ère intervention)
La formation constitue un outil stratégique au service de la direction générale des
douanes. Elle contribue à sa modernisation et au développement de ses capacités d'adaptation.
La formation douanière permet aux agents des douanes d'acquérir, de développer et de
valoriser leurs compétences professionnelles durant toutes les étapes de la carrière de l'agent.
L'Ecole Nationale des douanes a été créée le 06 septembre 1994, en application des
dispositions de l'article 5 du décret n° 94-1845, portant organisation de la direction générale
des douanes.
L’école nationale des douanes est chargée notamment :
• d’assurer la formation des agents des douanes dans les domaines douanier,
administratif et militaire;
• d’organiser des cycles de formation en vue de développer les compétences des agents des
douanes et leur recyclage;
• d’assurer le suivi de la formation des agents des douanes dans les établissements agréés par
le ministre des finances;
• de coordonner et suivre les cycles de spécialisation et de recyclage organisés dans les
centres d’instruction des douanes;
• d’effectuer des études et recherches à caractère douanier.
b)- Les contentieux douaniers: (Deuxième intervention)
Cette intervention a été faite pour faire rappels aux notions générales liées aux contentieux
douaniers

En Tunisie, le régime actuel du contentieux des prélèvements douaniers remonte au CDT,


promulgué par le décret beylical du 29 décembre 1955 portant refonte et codification de la
législation douanière12.

Les articles 197 à 309 de ce code portent sur les différents types de contentieux, pénal,
civil et fiscal13. Ce régime antérieur à la République n’a pas connu une modification
d’envergure, alors même que l’organisation juridictionnelle s’est profondément évoluée.
Actuellement, ce code fait l’objet d’un projet de réforme soumis au parlement. Même si les
prélèvements subissent presque toujours des révisions ponctuelles et conjoncturelles à
l’occasion de l’adoption des lois de finances, le code est resté imperméable aux changements
occasionnés par l’accession de la Tunisie au GATT dès 1990 et la conclusion de l’accord
euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et ses
Etats membres, d’une part, et la République Tunisienne, d’autre part, le 17 juillet 1995.
La douane tunisienne est appelée à trouver une solution médiane.
Les règles régissant le contentieux des prélèvements douaniers portent sur la naissance, le
déroulement et la conclusion des litiges ayant pour objet l’application des règles relevant de la
matière douanière. Elles se doivent, à l’instar des règles du contentieux administratif, de
concilier entre la défense de l’intérêt général et le respect des droits fondamentaux des
justiciables.

3)- Séminaire de la Direction Régionale des Finances « EL MONASTIR »


Concernant la Comptabilité Publique (Le 25/06/2014 )
IL a été présenté par Monsieur RAFIK CHOUCHANE directeur de la Trésorier
Régional des finances « EL MONASTIR », et les interventions de ce séminaire étaient
focalisées surtout sur l’organisation et le fonctionnement de la direction régionale des
finances.
Mr CHOUCHANE a entamé le séminaire par la présentation de la direction régionale
des finances « EL MONASTIR » , et en citant ses différentes attributions.

Ensuite, il a laissé la parole aux intervenants, pour bien illustrer les différents points
essentiels qui caractérisent la comptabilité publique tunisienne.

a) L’intervention de madame HELA GHARBIA chargé de la division de comptabilité


pour l’inspection au niveau la direction régionale des finances « EL MONASTIR »

b) L’intervention de monsieur MADJEDI EL CHETITI chargé de la division de


comptabilité pour la gestion financière des établissements publics au niveau la direction
régionale des finances « EL MONASTIR » :

c) L’intervention de monsieur ABD ELLAH GERRIRA chargé de la division de


comptabilité pour les services de, l’informatique :

d) L’intervention de monsieur JABEUR IMED inspecteur central des finances au


niveau la direction régional des finances « EL MONASTIR », concernant Les services
extérieurs de la TRF.

Section 2 : Présentation générale de Trésorerie Régionale des Finances


1 ) Attributions de Trésorier Régional des finances
Parmi les comptables publics chargés de l’exécution de budget de l’état, on trouve les
trésoreries régionales des finances.
La trésorerie régionale de Tunis représente un organe qui est surveillé par l’administration
générale de comptabilité publique.
Elle est chargée de la comptabilité de la région, de ses établissements publics et
éventuellement d'autres organismes dont le champ d'activité couvre plusieurs
départements de la région.
Il existe 24 trésoreries régionales placées en Tunisie, dont chaque trésorier est accompagné
par un receveur du conseil régional.
Le Trésorier Régional est un comptable principal. Ses attributions ont été déterminées
par le code de la comptabilité publique dans ses articles n°192 et192 bis.
A) Les Attributions comptables : Sur le plan comptable
Le Trésorier Régional est chargé principalement :
 D’effectuer pour le compte de Trésorier Général, les opérations de mouvement de fonds
au niveau régional.
 De gérer les dépôts et consignations se rattachant aux services du Trésor et prononcés
par les autorités judiciaires de sa circonscription.
B)Les Attributions de surveillance et de contrôle :
L’exercice du contrôle et de la surveillance désormais la principale attribution du Trésorier
Régional, à coté de sa mission d’animation du recouvrement. Dans ce cadre il est chargé
notamment :
 De la constatation dans les écritures des receveurs des finances de sa région, des créances et
revenus résultant des titres de perception préexistants établis par les autorités administratives
ou judiciaires (article 188 CCP)
 De l’instruction des demandes d’admissions en non valeur présentées par les comptables.
 Du suivi de la comptabilité des créances constatées à l’échelle régional
 Du contrôle et de la vérification des opérations comptables en recettes et en dépenses
effectuées par les comptables publics de sa circonscription.
Ce contrôle est assuré essentiellement au vu des bordereaux mensuels de comptabilité
et de leurs pièces justificatives.
 De mise en examen de leurs comptes de gestion et du visa pour conformité avec les
écritures antérieures des comptables intéressés avant de les transmettre au greffe de la
cour des comptes.
 De l’inspection administrative et des vérifications des postes comptables da la région.
2) Organisation de la TRF
A- Direction de comptabilité pour l’inspection, l’organisation et la coordination
Le mandataire responsable de la direction de la comptabilité pour l’inspection,
l’organisation et la coordination est chargé, sous l’autorité du trésorier régional des finances,
notamment de :
 L’établissement des programmes d’inspection administrative et des enquêtes relatives aux
postes comptables. Il assure également le suivi de l’exécution desdits programmes.
 L’exécution des enquêtes sur les faits disciplinaires ainsi que sur les agissements
irréguliers ou délictueux commis par les personnels des postes comptables de la région.
 L’étude et l’exploitation des rapports d’enquête administrative et la prise des mesures
nécessaires afin de pallier aux insuffisances et irrégularités consignées dans ces rapports.
 L’exécution des programmes d’inspection émanant des services concernés de la direction
générale de la comptabilité publique et du recouvrement.

 L’engagement, la liquidation et le mandatement des dépenses de l’Etat imputables sur


les crédits délégués au trésorier régional des finances, en sa qualité d’ordonnateur
secondaire par le ministre des finances, pour les besoins de fonctionnement des postes
comptables de la région.
 La gestion des moyens humains, du matériel et des imprimés mis à la disposition des
postes comptables relevant de la trésorerie régionale des finances.
 Le suivi des travaux d’aménagement et d’entretien effectués dans les différents postes
comptables.
 La gestion des imprimés et des archives.
La direction se compose essentiellement par des inspecteurs vérificateurs nommés
directement par le Ministre des Finances ou celui ayant reçu une délégation du
ministre des finances.
B- La direction de la comptabilité pour la gestion financière de l’État :
Le mandataire responsable de la direction de la comptabilité pour la gestion
financière de l’État effectue, sous l’autorité du trésorier régional des finances, les opérations
suivantes :
 Le contrôle et le suivi des comptes mensuels et des comptes de gestion des recettes.
 La mise en état d’examen des comptes de gestion, des recettes des finances ainsi que le visa
pour la conformité des dits comptes, avant de les transmettre à la cours des comptes.
 La constatation des créances de l’État.
 L’instruction des demandes d’admission en non-valeur des comptables publics.
 L’animation, l’organisation et le contrôle de l’exécution de la mission du recouvrement des
créances publiques au niveau régional.
 Le suivi du contentieux de recouvrement auprès des tribunaux compétents.
 La centralisation des comptes des comptables de l’État de la région.
 La gestion des dépôts et des consignations dans les recettes des finances de la région.
C- La direction de la comptabilité pour la gestion des collectivités locales et des
établissements publics :
Le mandataire chargé de la direction de la comptabilité pour la gestion financière des
collectivités locales et des établissements publics accomplit, sous l’autorité du trésorier
régional des finances, notamment :
 La supervision et le contrôle des opérations d’exécution des budgets, des collectivités locales
et des établissements publics en matière de recettes et de dépenses.
 Le contrôle et la vérification des comptes mensuels avec leurs pièces annexes, des
collectivités locales et des établissements publics produits par les comptables de la
région.
 La mise en état d’examen des comptes financiers, présentés par les comptables, des
collectivités locales, des établissements publics et le visa pour la conformité desdits
comptes avec leurs écritures internes avant de les transmettre à la cour des comptes.
 L’apurement administratif des comptes annuels non soumis au contrôle juridictionnel et
la notification des décisions s’y rapportant à la cour des comptes.
D- Section de la comptabilité pour l’audit et la qualité des services :
Le mandataire chargé de la section de la comptabilité pour l’audit et la qualité, assure, sous
l’autorité du trésorier régional des finances, les tâches suivantes :
 L’exécution des missions d’audit interne dans les postes comptables de la région.
 La présentation de propositions concrètes pour l’amélioration des procédures et moyens de
travail.
 Le suivi et l’exécution des programmes relatifs à la qualité des services dans les postes
comptables de la région.
E- Cellule de la comptabilité pour le bureau d’ordre :
Le mandataire chargé de cellule de la comptabilité pour le bureau d’ordre est chargé, sous
l’autorité du trésorier régional des finances des tâches suivantes :
 La réception, l’expédition et l’enregistrement du courrier.
 La distribution et le suivi du courrier.
 Le suivi des circuits de transmission du courrier.
F- Cellule de la comptabilité pour la caisse :
Le caissier, étant sous la responsabilité du trésorier régional des finances effectue :
 L’exécution des opérations comptables relatives au dépôt de fonds effectuées par les
comptables publics dans le compte courant postal du trésorier régional des finances.
 Le dépôt à la banque centrale des chèques bancaires transmis par les receveurs des
finances.
 La tenue du livre de caisse et son visa ainsi que le visa du carnet des dépenses.
 La tenue du carnet des chèques postaux.
 Le suivi des récépissés de règlement provenant de la banque centrale de Tunisie et
établis aux fins, de couverture des découverts bancaires occasionnés par la réception de
chèques sans provision ou dont les montants s’avèrent insuffisants.
 Le versement de fonds aux comptes courants postaux des receveurs des finances lors
des approvisionnements effectués au profit de leurs comptes courants postaux.
 La transmission des récépissés de règlement aux receveurs des finances de la région,
 La distribution des avis du règlement.
 La tenue des comptes courants administratifs des établissements publics
3) Les systèmes d’information de la trésorerie régionale des finances.
L’application d’un système d’information unique des finances publiques par l’intégration
de l’ensemble des systèmes informatiques du ministère des finances a permis également ,aux
services de la comptabilité publique d’accéder mieux à une information utile, instantanée
et fiable permettant l’amélioration de leurs activités et la réalisation des objectifs d’une
manière plus rapide et plus performante, notamment en ce qui concerne le recouvrement de
créances publiques.
Dans le cadre de ce rapport de stage, il est important de présenter les systèmes
d’information ayant un impact sur le processus de recouvrement des créances de l’État à
savoir RAFIC et SADEC.
1- Le système d’information « RAFIC ».
C’est le Système de Rationalisation des Actions Fiscales et Comptables, il permet d’avoir
une base d’information fiscale et comptable, structurée nécessaire à la constitution d’un
système d’information des Finances Publiques.
Ce système consiste essentiellement à la :
 Gestion des dossiers des contribuables ainsi que leurs situations fiscales.
 Liquidation automatique des déclarations.
 Gestion des créances constatées.
 Gestion de la taxe de compensation sur le transport.
 Liquidation des actes et gestion de la consignation.
 Gestion des prêts sur Gage.
 Gestion de la comptabilité de la recette.
 Gestion des opérations de trésoreries et de règlement.
2- Le système d’information « SADEC ».
C’est le Système d’Aide à la Décision et au Contrôle fiscal. L’objectif de ce système est de
permettre :
 Un meilleur dynamique dans le suivi des dossiers (vérification, échéances,
 contentieux, opposition …).
 Des recoupements avec le système RAFIC en vue d’animer et d’accélérer le rythme de
recouvrement des créances constatées.
 D’opérer un contrôle sur l’application de la réglementation sur tous les contribuables : la
finalité est d’assurer une plus grande justice fiscale.
 D’opérer des statistiques pour la prise de décision.
Chapitre2
Le Recouvrement des créances publiques
Les ressources du budget de l’Etat comprennent :
 Les recettes ordinaire fiscales (impôts directs, impôts indirects et taxes) et non fiscales
(revenus financiers et revenus du domaine) qui constituent le titre 1.
 Les recettes exceptionnelles et les ressources d’emprunt qui constituent le titre 2.
 Les ressources affectées au fond du trésor.
Le recouvrement s'entend de l'ensemble des actions et opérations entreprises pour obtenir des
redevables envers l'état, les collectivités locales et leurs groupements et les établissements
publics, le règlement des créances mises à leur charge par les lois et règlements en vigueur ou
résultant de jugements et arrêts ou de convention.

Section I : Principes généraux du recouvrement des créances publiques


Le recouvrement des créances publiques obéit à des principes généraux qui constituent la
base de la théorie du recouvrement des recettes de l’Etat. Ainsi, en vue de procéder au
recouvrement des créances publiques, certaines conditions doivent être respectées.
Deux modes de recouvrement sont envisagés à savoir la formule des droits au comptant et
celle des droits constatés.
1- Les conditions préalables à la perception
Pour être perçues régulièrement, les créances publiques doivent être prévues par un
texte juridique, remplir toutes les conditions d’exigibilité et être appuyées d’un titre.
A- Nécessité d’un texte préalable
En matière des recettes budgétaires, les interventions des ordonnateurs et des
comptables doivent se limiter au cadre de l’autorisation préalable prévue par la loi.
Il en découle que l’ordonnateur ne peut établir, constater et mettre en recouvrement que les
créances dont la nature est prévue par la loi et pour des montants conformes aux taux et
barèmes fixés.
Concernant les créances de l’Etat, la perception des droits, produits et revenus applicables
au budget est autorisée annuellement par la loi de finances. Les tarifs, les délais et les
modalités de perception sont fixés par les textes particuliers à chaque catégorie.

B- La créance doit être exigible


Une créance ne peut être réclamée que si elle est définitive. C’est-à-dire lorsqu’elle est
devenue certaine, liquide et exigible1.
Une créance est certaine lorsqu’elle ne fait plus l’objet de contestation de la part du
redevable. Elle est liquide lorsque son montant est déterminé. Elle est exigible quand il n’y a
pas d’échéance déterminée, en cas de déchéance du terme ou lorsque le terme fixé arrive à sa
fin. L’exigibilité donne le pouvoir au comptable de réclamer au débiteur le paiement de la
créance par toutes les voies amiables ou contentieuses.
C- Nécessité d’un titre de perception
En règle générale, les comptables publics ne peuvent effectuer la perception des
créances publiques que s’ils sont en possession des titres de perception (ou de créance)
y afférents qui leur sont remis au préalable.
Cette obligation découle notamment de l’article 69 CCP qui exige que la perception soit
effectuée « en vertu d’un titre établi conformément à la législation et à la réglementation
en vigueur ».
A cet effet, le recouvrement sans titre expose son auteur à des poursuites pour
concession. Ainsi, et sous réserve de quelques exceptions (débit de timbres, papiers
timbrés…), le principe « pas de recette sans titre » constitue une des règles de la
comptabilité publique.
Le titre de perception est le document qui permet d’identifier le débiteur, de déterminer la
nature et le montant de la créance publique conformément aux textes en vigueur et d’en
fournir la preuve écrite. Il permet, en outre, au comptable de procéder au recouvrement et aux
instances de contrôle de s’assurer de la conformité entre les encaissements
comptabilisés et leurs supports juridiques.
2- Les modes de recouvrement des créances publiques
Les créances publiques sont perçues soit au comptant, soit suite à l’engagement de la
procédure de recouvrement par le comptable en ce qui concerne les droits constatés.
A- La formule des droits au comptant
Les droits au comptant sont les produits budgétaires encaissés sans que le
comptable ait à effectuer aucune diligence de recouvrement. Ils sont perçus sans
constatation préalable et imputés directement aux produits budgétaires.
Actuellement la plupart des produits budgétaires ordinaires de l’Etat sont perçus au
comptant par voie de retenue à la source sur déclaration des contribuables ou des
collecteurs d’impôts ou à l’occasion de l’accomplissement des formalités administratives.
1
Article 30 du CPCC
Le recours à la procédure de la constatation préalable n’intervient que si le redevable se
dérobe à ses obligations.
Comme la Tunisie utilise un système fiscal déclaratif, le receveur reçoit la déclaration
dûment remplie par le contribuable appuyée des justifications prévues par la
réglementation. Il procède à la liquidation (qui est automatique dans les postes
informatisés) et à la perception des droits dus au vu des éléments mentionnés par le
déclarant.
B- La formule des droits constatés
Les droits constatés sont les créances publiques qui, au vu de titre de perception émis par
l’ordonnateur, donnent lieu à l’émission d’un bordereau de constatation en vue de leur prise
en charge par le comptable avant tout encaissement.
Le comptable qui reçoit ce document, appuyé du titre de perception, doit ouvrir un
article pour le montant correspondant dans un registre spécial appelé "sommier de
constatation".
L’article ouvert permet de déterminer la charge du comptable et de suivre la créance
jusqu’à son extinction. Il est annoté de toutes les diligences faites en vue de son
recouvrement, ce qui permet de mesurer l’effort fourni par le comptable. Il est annoté
également de tous les acomptes versés jusqu’à ce qu’il soit soldé.
Dès la prise en charge d’une créance dans ses écritures, le comptable devient
responsable de son recouvrement et doit en rendre compte dans son compte annuel de
gestion. Le montant de cette créance peut être recouvré, il figure dans ce cas parmi
les encaissements du poste.
La décentralisation des services centraux du ministère des finances a abouti à
confier aux trésoriers régionaux des finances toutes les tâches relatives à la surveillance
de la constatation des créances publiques mises à la charge de receveurs des finances.
Cette surveillance concerne les créances de l’Etat, des collectivités publiques locales et des
établissements publics administratifs de la région.
Les créances constatées présentent des caractéristiques qui lui sont propres notamment en
ce qui concerne leurs procédures du recouvrement.

Section II : Les procédures du recouvrement des créances constatées


Une fois les créances constatées dans ses écritures, le comptable en devient responsable
et doit engager les procédures de recouvrement.
Le recouvrement de ces créances est assuré dans un premier temps par la voie amiable.
Lorsque les tentatives du recouvrement amiable s’avèrent infructueuses, le comptable
public est en droit de passer au stade du recouvrement forcé.
1- La procédure du recouvrement à l’amiable
La procédure du recouvrement amiable des créances constatées, dont les comptables
publics ont la charge, englobe l’ensemble des diligences effectuées en vue de parvenir à un
recouvrement gracieux et sans recourir à des poursuites. Elle consiste à adresser aux
contribuables des avis simples puis recommandés les invitant à se libérer volontairement
de leurs dettes envers le trésor dans un certain délai.1
A- L’avis simple
En effet, dès la prise en charge de la créance, le comptable adresse au
contribuable, à travers les officiers des services financiers visés à l’article 28 Bis du CCP,
un « premier avis ». Cet avis, appelé avis simple, mentionne le nom, le prénom, la qualité du
débiteur ainsi que son matricule fiscal et/ou le numéro de sa carte d’identité nationale,
les références et le montant de la créance.
Il invite le redevable à se libérer de sa dette dans le délais d’un mois selon l’une des
modalités de paiement mentionnées au verso de l’avis où il est indiqué le numéro du compte
courant postal du comptable concerné.
L’avis simple ne doit être adressé au même contribuable et pour la même créance qu’une
seule fois.
Cependant, dans certains cas particuliers laissés à l’appréciation du comptable,
notamment les contribuables de bonne foi, ledit avis pourra être renouvelé.
Il est important de signaler que le premier avis n’est pas un acte de poursuite et ne peut de ce
fait interrompre le cours de la prescription2.
B- L’avis recommandé
A défaut de paiement ou d’accord sur un règlement fractionné intervenu dans ce délai, 30
jours à partir de la date d’envoi du premier avis, le comptable adresse au débiteur un
deuxième avis recommandé avec accusé de réception, à travers les officiers des services
financiers. L’avis recommandé reprend les mentions du premier avis et accorde au redevable
un délai de 15 jours pour se libérer de sa dette, délai au terme duquel les poursuites légales
pourront être engagées.

1
Article 28 (quinquies) du code de la comptabilité publique ajouté par la loi de finances pour l’année
2003
2
Article 188 du CCP (modifié par la loi n° 96-86 du 6 novembre 1996)
L’avis recommandé avec accusé de réception n’est pas un acte de poursuite et ne peut de
ce fait interrompre le cours de prescription3.
L’envoi des avis est générateur de frais avancés par le comptable. Ces frais sont
récupérables sur les débiteurs concernés, ils constituent un accessoire de la créance
principale et doivent être recouvrés en même temps.
En effet l’article 28 quinquies du CCP (Ajouté par la loi n°2002-101 du 17 décembre
2002) prévoit que :
Les actes de poursuite des créances publiques antérieurs à la signification au
débiteur du titre exécutoire, consiste en la notification à celui-ci, contre décharge :
 d’un avis simple portant sur l’intégralité des sommes dont il est redevable.
 ou d’un avis recommandé portant sur l’intégralité des sommes dont il est redevable, et
ce, après un délai minimum d’un mois de la date de la notification de l’avis simple.
Le débiteur bénéficie d'un délai minimum de 15 jours de la date de la notification de l’avis
recommandé pour régler sa situation avant que le comptable public ne lui signifie le titre
exécutoire le concernant.
A l’expiration de ce délai, il est procédé à la notification du titre exécutoire et à la mise en
œuvre des actes d’exécution.
Le receveur des finances peut accorder des délais de paiements au profit des
contribuables jouissant d’une bonne moralité fiscale et qui en font la demande. Etant donné
qu’il est responsable pécuniairement et personnellement, l’octroi des calendriers reste
exclusivement de son ressort. Toutefois, les demandes introduites sont étudiées de façon à
sauvegarder les intérêts du trésor d’une part et la prise en considération des possibilités
financières des contribuables d’autre part.
Dans ce cas, le receveur des finances, peut également exiger des bénéficiaires la
constitution de garanties suffisantes en vue de la couverture du montant pour lequel les
délais de paiements sont accordés.

2- La procédure du recouvrement forcé


A défaut de paiement amiable et à l’expiration du délai de 15 jours suivant l’envoi de l’avis
recommandé, la comptable peut entamer la deuxième phase de recouvrement qui est le
recouvrement forcé .
3
Article 26 du CCP
Le recouvrement forcé est un mode de recouvrement des créances constatées auquel
les comptables ont recours lorsque le redevable ne s’est pas exécuté malgré les avertissements
qui lui sont notifiés.
Ils disposent à cet effet de moyens légaux de poursuites aptes à contraindre les
débiteurs au règlement des créances publiques.
Ces poursuites atteignent essentiellement les biens du débiteur, d’abord mobiliers puis
immobiliers. Elles ont pour objet leur saisie et leur vente.
Cependant, en matière d’amendes prononcées par les juridictions répressives, les
poursuites peuvent en plus s’exercer sur la personne du débiteur au moyen de la contrainte
par corps.
Ces poursuites doivent porter sur l’intégralité de la créance publique (principale et
accessoire) et ne peuvent être exercées qu’en vertu d’un titre ayant force exécutoire appelé
titre de poursuite. 1
Il faut noter à ce niveau que les poursuites peuvent être exercées non seulement
contre le principal débiteur mais aussi contre ses représentants ou ayant-cause. Elles
peuvent également être exercées contre les tiers tenus par la loi solidairement
responsables de la dette avec le débiteur principal.
A- L’exercice des poursuites
a- Les titres de poursuites
En règle générale, l’action du créancier contre son débiteur ne peut s’exercer que par
l’intermédiaire de l’autorité judiciaire et après que celle-ci ait vérifié les droits que le
demandeur veut faire valoir contre la partie adverse. Cependant, lorsque le créancier est
un organisme public, la loi le dispense dans certains cas de s’adresser aux tribunaux avant de
recourir aux voies d’exécution.
Le recouvrement forcé des créances publiques est poursuivi en vertu d’un titre ayant force
exécutoire. Les titres de poursuites dont disposent les comptables pour le recouvrement des
créances de l’Etat, des EPA et des CL sont, selon la nature de la créance, l’état de liquidation,
l’extrait de rôle et l’extrait de jugement. La force exécutoire découle de la mention par
l’autorité compétente sur le titre, de la formule exécutoire permettant au comptable de
recourir à toutes les voies d’exécution, et en cas de résistance, de requérir la force publique
dans les conditions prévues par la loi. Certains de ces titres de poursuites sont revêtus de la
formule exécutoire dès leur émission (extrait de jugement Et rôle). Quant aux états de

1
Article 26 du CCP
liquidation, ils sont établis par les comptables publics et soumis aux autorités compétentes
pour recourir à la force exécutoire.
 L’état de liquidation1
Il s’agit d’un titre de poursuite établi par le comptable en vue de poursuivre recouvrement
des revenus pour lequel ce mode de poursuite a été prévu expressément ainsi que ceux dont
les textes n’ont pas prévu un autre mode de recouvrement.
L’état de liquidation est établi pour le recouvrement forcé de la plupart des créances de
l’Etat, des collectivités locales et des établissements publiques administratifs. Le
redevable est avisé que le montant des créances porté sur l’état de liquidation sera majoré
des frais de poursuites et des intérêts de retard en ce qui concerne les créances fiscales.
L’état de liquidation peut faire l’objet d’opposition par le débiteur devant la cour d’appel
de la circonscription de la recette dans les trois mois de leur signification. Les arrêts de
la cour sont susceptibles de recours en cassation devant le tribunal administratif. En vertu
de l’article 26 CCP, l’état de liquidation reste exécutoire malgré l’opposition.
 L’extrait de rôle
Le rôle est un titre de perception des droits ou taxes dont l’assiette fait l’objet d’une
publicité et le cas échéant d’un contentieux avant toute mise en recouvrement. 2
Il est revêtu de la formule exécutoire par l’autorité compétente dès son émission et constitue
ainsi un titre de poursuite. Le recouvrement des créances résultant du rôle est poursuivi en
vertu d’un extrait
de ce rôle certifié par le receveur sans aucune autre formalité. La force exécutoire de l’extrait
est absolue, son exécution ne peut être interrompue par l’opposition du redevable.
La procédure des oppositions à l’extrait de rôle est identique à celle des oppositions aux
états de liquidation.3

 L’extrait de jugement
Pour le recouvrement des amendes et condamnations prononcées par les tribunaux en
faveur du trésor, l’extrait de jugement remplace la grosse exécutoire qui est normalement
nécessaire pour l’exécution des jugements.

1
Article 26 du CCP
2
Articles 26 et 243 CCP
3
Article 27 CCP
L’extrait de jugement est adressé aux comptables directement par les greffiers. Il
constitue un titre exécutoire au même titre que la grosse et permet d’engager les poursuites.
b- Les agents de poursuites
En vertu de l’article 28 CCP, les poursuites pour le recouvrement des créances publiques
sont exercées soit par les huissiers notaires soit par des agents d’exécution spéciaux
appelés officiers des services financiers. Leur mission consiste à signifier et à exécuter les
actes de poursuites engagés par les comptables pour le recouvrement des créances constatées
dans leurs écritures.
 Les huissiers des trésoreries1
Les huissiers des trésoreries sont des auxiliaires assermentés placés auprès des
comptables publics, sous l’autorité desquels ils opèrent. Ils sont nommés par le ministre des
finances et sont chargés de la notification aux contribuables des premiers avis et des
avis recommandés avec accusé de réception et de commandements. Ils sont habilités à
procéder à toutes les voies d’exécution à l’exception des saisies et ventes immobilières ou du
fonds de commerce.
Ils ne sont pas habilités à encaisser directement le montant des créances dont ils
exécutent les poursuites. Le paiement entre leurs mains ne libère pas le débiteur.
 Les huissiers notaires
Le receveur peut recourir aux offices de l’huissier notaire dans le cas où son concours est
nécessaire, notamment lorsque la recette est dépourvue d’un officier des services financiers
ou lorsque les poursuites concernent la saisie et la vente de droits réels immobiliers ou de
fonds de commerce.
Les actes de poursuites notifiés par les services financiers ou les huissiers notaires sont
générateurs de frais pour la collectivité. Il est en conséquence logique que ces frais soient
supportés en définitive par les redevables récalcitrants qui refusent d’honorer leurs dettes
au stade amiable du recouvrement. Pour amortir ces frais, la créance est majorée de 5%.
Cette majoration est destinée à couvrir forfaitairement tous les frais de poursuites
engagées en vue du recouvrement de la créance notamment la rémunération des agents de
poursuites.
Les frais de poursuite sont recouvrés lors du paiement intégral de la créance. Toutefois,
en cas de paiement partiel, les frais de poursuite sont recouvrés en priorité.
B- Les moyens des poursuites :
Elles sont prévues par le CPCC (articles 285 à 498) et par CCP (articles 30 à 34).
1
Décret n°3800 du 25 septembre 2013
Les moyens légaux mis à la disposition des comptables sont très variés et peuvent
atteindre les biens meubles du redevable qu’ils existent dans son domicile ou entre les mains
des tiers, ses créances et son patrimoine immobilier. Le moyen à utiliser est fonction des
renseignements en possession du comptable sur la situation du débiteur.
Pour le recouvrement des amendes et condamnations pécuniaires, les comptables
disposent en outre de la possibilité du recours à la contrainte par corps.1
Dans le cas où la créance se trouve menacée, le comptable dispose d’une
mesure préventive qui est la saisie conservatoire.
Quel que soit le mode adopté, les poursuites en recouvrement forcé des créances
publiques doivent commencer par la notification au redevable du titre de poursuite par voie
de commandement. Cette signification ne peut intervenir que quinze jours au moins après
l’envoi de l’avis recommandé. Le commandement est l’acte par lequel le titre de poursuite
est signifié au débiteur. Il comprend la sommation de ce dernier de payer le montant de la
créance, faute de quoi il y sera contraint par la saisie exécution de ses biens mobiliers et
immobiliers. Sauf en matière d’amendes et condamnations pécuniaires prononcées par les
juridictions, la notification du titre de poursuite par voie de commandement interrompt le
cours de la prescription de la créance.
a- La saisie conservatoire
Il s’agit d’une mesure préventive qui vise à préserver les intérêts de la collectivité
publique. Elle est pratiquée sur les biens du débiteur, après signification du titre de
poursuite par voie de commandement, en vue de mettre sous séquestre une partie du
patrimoine du débiteur couvrant le montant de la créance publique et l’empêcher ainsi de
soustraire tout ou partie de ces biens.
L’article 322 CPCC la définit comme étant une sûreté de toute créance paraissant fondée
en son principe et dont le recouvrement est en péril. Cette saisie peut porter sur tous biens,
meubles ou immeubles à l’exception des immeubles immatriculés et des biens déclarés
insaisissables par la loi.2
Elle consiste pour le comptable à demander l’inscription d’une opposition conservatoire sur
l’immeuble concerné. Mais le débiteur reste en possession des biens saisis jusqu’à la
conversion de la saisie conservatoire en saisie-exécution.
b- La saisie-exécution

1
Article 343 code pénal
2
Article 26 bis CCP
Il s’agit d’un acte par lequel un créancier porteur d’un titre exécutoire, après avoir fait
commandement au débiteur de payer, fait placer par exploit sous-main de justice les biens de
son débiteur afin de les faire vendre et d’être payé sur le prix.
De ce fait, la saisie-exécution intervient en tant que second degré de poursuite et le préalable
de vente. En effet, après avoir notifié le commandement et dans un délai de 3 jours, si le
redevable ne s’acquitte pas de sa dette, les comptables publics ont la faculté de procéder à la
saisie de biens sous la forme qui convient le mieux pour garantir le recouvrement de la
créance.
Il est à signaler que l’étendue de la saisie a été déterminée par les articles 307 et 308 CPCC,
en ce sens que le législateur a eu soin d’interdire la saisie de certains biens considérés
comme étant indispensables à la survie du contribuable. Elle nécessite le respect d’un
ensemble de procédures légales. Il s’agit de l’établissement d’un procès-verbal de saisie.
Si les prix de biens saisis est insuffisant, le comptable peut recourir à la procédure de
la saisie et de la vente des éléments corporels du fonds de commerce. 1
Cette saisie est soumise à la procédure prévue par le code de commerce.
Lorsque le produit de la vente de biens meubles ne couvre pas la totalité des créances du
trésor et qu’il n’y a aucune possibilité d’en recouvrer le solde sur d’autres ressources du
débiteur, ce dernier doit être poursuivi sur ses biens immobiliers.
c- La saisie-arrêt
Les saisies arrêts et oppositions pratiquées pour avoir paiement de créances
publiques ne sont pas soumises à la procédure prévue par le CPCC. Elles sont opérées
par opposition administrative. 2
La saisie-arrêt est une procédure ayant pour objet d’appréhender des sommes d’argent ou
des objets mobiliers appartenant ou devant revenir au débiteur et qui sont détenus par un tiers.
En effet, la saisie-arrêt met en jeu trois personnes : un créancier appelé « saisissant »
qui arrête entre les mains d’un tiers appelé « tiers saisi » les sommes ou les effets mobiliers
appartenant à son débiteur dans le but de faire attribuer ultérieurement les dites sommes
jusqu’à concurrence de ce qui est dû.
C- Les privilèges du trésor
Pour le recouvrement de ses créances, le trésor dispose de sûretés réelles sur les biens
des redevables et de sûretés personnelles des tiers déclarés par la loi solidairement
responsables avec le débiteur principal.

1
Article 243 CCP
2
Article 324 CPCC
a- Les sûretés réelles du trésor
La notion du privilège est précisée dans les articles 194 et 195 CDR qui
prévoient que le privilège est un droit réel de préférence que la loi accorde sur les biens du
débiteur à raison de la cause de la créance. La créance privilégiée est préférée à toute
autre créance même hypothécaire.
Pour le recouvrement de ses créances, l’Etat bénéficie d’un privilège général sur les biens
meubles et immeubles de ses débiteurs.1 Ce privilège ne peut être primé que par les créances
citées avant lui par l’article 199 CDR sauf dispositions particulières prévues par la loi. Les
comptables publics sont personnellement tenus de réclamer et faire valoir le privilège
du trésor que les poursuites soient engagées par les comptables eux-mêmes ou par
d’autres créanciers. Pour le recouvrement des impôts, taxes et droits qui frappent certains
meubles et immeubles, l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics bénéficient
d’un privilège spécial sur ces meubles et immeubles ainsi que leurs faits et revenus
Il peut user :
 D’un droit de privilège qui lui confère la possibilité d’être payé avant les autres créanciers
sur les biens de ces mêmes débiteurs.
 D’un droit sur les tiers déclarés par la loi solidairement responsables avec le débiteur
principal.
 D’un droit d’hypothèque sur les immeubles opérés en garantie de paiement.
b- Les sûretés personnelles
Dans certains cas, la loi a déclaré des tiers solidairement responsables avec le
débiteur principal du paiement des créances publiques. Les tiers déclarés responsables par
la loi deviennent alors débiteurs au même titre que le redevable lui-même et peuvent
être poursuivis sur leurs biens personnels2

Conclusion

Le stage pratique effectué au niveau de la trésorerie régionale de Tunis m’a permis


d’acquérir une vision profonde sur le rôle important de la comptabilité publique dans les
secteurs financier et économique de l’état.

1
Article 33 CCP
2
Articles 174 à 190 COC.
La trésorerie régionale de Tunis joue un rôle important, d’un part sur le plan administratif
en sa qualité d’ordonnateur, et d’autre part sur le plan financier dans l’exécution le budget de
l’état.

Le recouvrement des créances publiques constitue une étape primordiale dans la


réalisation des recettes de l’Etat. En effet, une importance particulière est accordée à la
réglementation des procédures de recouvrement ayant pour objectif d’assurer au mieux les
intérêts du trésor.

L’opération de recouvrement des créances publiques est bien organisée au niveau de la


trésorerie régionale de Tunis par des procédures indiquées par les lois en vigueur.

Sachant bien que l’administration tunisienne a atteint un niveau remarquable dans


l’utilisation des systèmes et des logiciels informatiques comme « RAFIC » et « SADEC »
qui se montre par la rapidité de traitement les différentes opérations financières et
administratives, ainsi à la facilité d’obtention des informations.

Et cela, nous mène à dire que notre système financier Algérien a besoin vraiment
d’améliorations dans le domaine informatique. Notamment sur la direction générale de la
comptabilité et dans l’administration fiscale. Car l’informatique est devenu la pièce
maitresse dans le monde économique.

Bibliographie

Lois et codes

Code de la comptabilité publique.

Code de l’IRPP et de l’IS.


Code de procédures civiles et commerciales.

Code des droits d’enregistrement et de timbre.

Code pénale.

Codes des Obligations et des Contrats.

Décret n° 2013-1219 du 22 janvier 2013.

Sites Internet

http://www.douane.gov.tn/

www.portail.finances.gov.tn

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