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Les marchés de futures connaissent un essor impressionnant depuis une vingtaine d’années.
Cette évolution est liée à des besoins. L’adoption d’un régime de change flottant suite à
l’abandon du système de Bretton Woods a conduit les agents économiques à rechercher les
moyens de gérer des risques de change. Les crises du système monétaire européen (SME)1 en
1992et 1993 n’ont fait qu’accentuer cette exigence. La possibilité d’écarter les risques a
contribué à éviter les ruptures qui auraient pu en son absence affecter le commerce mondial. Le
développement des marchés financiers, le recours à des politiques monétaires fondées sur les
taux d’intérêt (au détriment des régulations par les quantités et les taux administrés) ont accru
les risques de taux. Dans ce contexte, les futures ont offert aux entreprises, investisseurs… la
possibilité d’accéder à des garanties de taux et d’écarter le risque de perte en capital. Cette
évolution est liée à des besoins. L’adoption d’un régime de change flottant suite à l’abandon du
système de Bretton Woods a conduit les agents économiques à rechercher les moyens de gérer
des risques de change. Les crises du SME en 1992et 1993 n’ont fait qu’accentuer cette exigence.
La possibilité d’écarter les risques a contribué à éviter les ruptures qui auraient pu en son
absence affecter le commerce mondial. Le développement des marchés financiers, le recours à
des politiques monétaires fondées sur les taux d’intérêt (au détriment des régulations par les
quantités et les taux administrés) ont accru les risques de taux. Dans ce contexte, les futures ont
offert aux entreprises, investisseurs… la possibilité d’accéder à des garanties de taux et
d’écarter le risque de perte en capital.
1
En 1992, le rejet par le Danemark, par référendum, du Traité portant création de l'Union Économique et
Monétaire inquiète les marchés financiers
International Monetary Exchange (SIMEX) a été lancé en 1983, le Tokyo International
Financial Futures Exchange (TIFFE) en 1989.
Les marchés de futures permettent de procéder à des opérations de couverture, à des opérations
d’arbitrage et à des opérations de spéculation (plus de 80 % des volumes traités) qui contribuent
à la liquidité des marchés.
Ce chapitre examine successivement les futures de taux d’intérêt en précisant les principes
d’utilisation des contrats futurs et les grandes lignes des modalités de fonctionnement des
marchés organisés (Section 1) et les futures de changes (Section 2).
On notera à travers cet exemple qu’il n’appartient aucunement au marché future de procéder à
des opérations de prêt ou d’accepter des placements, cela relève du physique ou cash.
Cependant, c’est le lien entre le physique et le terme qui permet la formation du taux à terme
garanti par le contrat : à l’échéance, le taux d’intérêt garanti est identique à celui du physique.
Entre temps, les évolutions des cours sur les contrats et des cours sur le cash évoluent
parallèlement et dans le même sens, phénomène évident, si l’on garde à l’esprit le fait que le
future n’est qu’une promesse de livraison du physique qui en constitue le sous-jacent.
Couverture et emprunt (ou prêt) étant des opérations dissociées, les marchés à terme sur lesquels
on intervient à partir d’un seul dépôt de garantie (cf. infra) présentent une forte potentialité
spéculative. De plus, par nature, ils génèrent une incitation des parties à faire défaut : qu’on
pense, par exemple, au cas où l’on doit livrer un titre (régler du cash) qui représente un montant
supérieur à celui qui était en vigueur au moment de la vente d’un contrat (promesse de livraison
du titre en question). Tout cela explique la mise en place de dispositifs destinés à assurer la
sécurité des transactions : Chambre de compensation (clearing house), exigence des dépôts de
garantie (deposits) et d’appels de marge (margin calls).
1-Les négociations sur les marchés de futures
Le rôle des négociateurs varie d’une place financière à l’autre. Aux États-Unis, on distingue
parmi ceux-ci les membres compensateurs (clearing members) et les membres ordinaires, les
premiers se portant garants des opérations menées par les seconds.
Pour devenir membre ordinaire, il faut acquérir un siège, ce qui suppose soit qu’un siège soit
créé, soit qu’il s’en libère un. De plus, cela nécessite l’accréditation des autorités boursières et
des membres négociateurs.
On distingue, parmi les négociateurs, les floor brokers (banques, courtiers) qui exécutent les
ordres passés par des tiers et les floor traders, professionnels qui opèrent pour compte propre
et assurent la contrepartie des opérations de couverture.
L’animation du marché gage de sa liquidité repose sur 3 types d’intervenants : les long term
traders qui prennent des positions à des échéances de plusieurs mois, les day to day traders qui
débouclent leurs positions en fin de journée et enfin les scalpers qui font tourner leurs positions
en quelques minutes.
2
Une fois cette limite atteinte, la Chambre de compensation interrompt les cotations afin de permettre la
reconstitution des deposits destinés à faire face aux pertes potentielles
Cas d’un acheteur de contrat
Cours % Marge % Marge € Appel de Deposit Solde du
marge compte
8/8 103.3 0 0 0 1500 1500
9/8 104.1 0.8 +800 0 1500 2300
10/8 103.1 -1.0 -1000 1000 1500 1300
11/8 101.9 -1.2 -1200 1300 100
Le 9/8, le cours monte à 104.1%, il n’y a naturellement pas d’appel de marge, le compte
est crédité de (104.1%-103.3%)*100000, soit 800 €. Le solde se monte alors à 2 300.
Le 10/08, le marché se retourne, le cours du contrat tombe à 103.1%. l’intervenant
couvre en appel de marge de 1000.
Le11/08, la détérioration du marché se poursuit, le cours s’établit à 101.9, l’appel de
marge n’est pas couvert, la position est liquidée.
Entre le 8 aout et le 11 aout, l’intervenant a décaissé 1000+1200-800= 1400 € pour une
mise en 1500.
L’euro notionnel3
Taille : 100 000 €
Coupon 3.5%
Echelon de cotation (tick) 0.01% soit 10 €
3 Le contrat Euro notionnel est un des principaux contrats négociés sur le MATIF (Le Marché à terme international
de France). C'est un contrat à terme ferme qui garantit un niveau de taux d'intérêt.
Echéance 3 parmi Mars, Juin, Juillet et Décembre
Maturité : 8.5 à 10.5%
Supposons qu’une entreprise doit emprunter 10 000 000 USD sur 90 jours
à compter du 14 décembre. Elle craint aujourd’hui, 1er septembre, une
hausse des taux et décide d’utiliser les futures pour bénéficier de la
possibilité de bloquer les taux à 3 mois pour la période considérée.
Le 1er septembre, elle constate pour les taux sur l’eurodollar4 : 4,50% -
4,625 %. Le contrat eurodollars 3 mois traité sur le Chicago Mercantile
Exchange échéance décembre est coté 95,28 (soit 4,72 % de taux d’intérêt).
4
Un eurodollar fait référence à un compte de dépôt à terme libellé en dollars américains et détenu dans des
banques étrangères.
Les gains réalisés sur les futures sont de 95.28 – 94.88 = 0.4 = 40 ticks par
contrat soit pour 10 contrat (le tick valant 25 dollars)5 : 10*40*25 = 10 000$
Il s’agit du cas le plus fréquent puisque les échéances sont trimestrielles ou parfois
mensuelles.
Exemple
Supposons que le 1er juillet une entreprise prévoit de disposer d’un excédent de
trésorerie de10 000 000 $ à compter du 15 août et cela pour une durée de 3 mois. Elle
envisage d’en placer le montant sur le marché de l’eurodollar. Craignant une baisse des
taux, elle décide le 1er juillet de se garantir un taux de placement, elle achète pour cela
10 contrats eurodollar 3 mois échéance septembre.
Si le contrat devait être conservé jusqu’à la date de liquidation, compte tenu de l’écart
entre taux de l’eurodollar demandé et offert (de l’ordre de 0,125 point), l’achat des
contrats eurodollars 3 mois garantirait un taux de placement de 4,73 % – 0,125 % =
4,605 %.
Or, dans notre exemple, la société décide de déboucler son opération le 15 août. De ce
fait, le taux qu’elle s’assurera sera inférieur ou supérieur à 4,605 % en raison du risque
de base.
La base est définie comme l’écart entre le cours comptant et le cours à terme d’un actif
: une base positive correspond à une situation où le cours comptant est supérieur au
cours à terme (c’est-à-dire le taux comptant est inférieur au taux d’intérêt à terme du
contrat). À l’échéance du contrat, la base est nulle.
Pour déterminer la valeur de la base au 15 août, on suppose un profil linéaire jusqu’à
l’échéance de septembre. Il s’agit bien sûr d’une hypothèse simplificatrice puisque la
base fluctue autour de la droite).
Sachant que la base le 1er juillet vaut 0,23 % (4,73 % – 4,5 %) et qu’elle est nulle à
l’échéance, il est possible de déterminer sa valeur le 15 août par interpolation linéaire.
5
Le tick, fluctuation minimale du prix est de 0.01% soit 0.01%*1000000*90/360 = 25 $
01/07---------0.23
15/08---------risque de base
30/09----------0 (à l’échéance le risque est nul)