Vous êtes sur la page 1sur 60

Université Sultan Moulay Slimane

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion- Beni Mellal

Filières : GFC, ACG, MRH, MD


Semestre : S8

Méthodologie de recherche

Pr. Abdeslam BOUDHAR

Année Universitaire : 2023 / 2024


Références bibliographiques
 Claude MOUCHOT, Introduction aux sciences sociales et à leur méthodes, Les
Editions Toubkal, Presses Universitaires de Lyon, Lyon, 1986.
 Deslauriers, J.P. (1991). Recherche qualitative : guide pratique.
Chenelière/McGraw-Hill, Montréal,
 Grégoire BIYOGO, Traité de méthodologie et d’épistémologie de la recherche,
Edition L’HARMATTAN, 2007.<
 Hervé Dumez. (2014). Méthodologie recherche qualitative. Paris, Dunod,
 Haon, C. et Jolibert, A. (dir.). Méthodologie de la recherche en sciences de gestion
(2e éd.) (165-206). Paris, Pearson.
 Journé, B. (2012). Collecter les données par l’observation. Dans Gavard-Perret,
M.L., Gotteland, D.,
 M. Duverger, Méthodes des sciences sociales, PUF, 1960
 M. Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, 1984.
 P. Rongère, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, 1972.
 R. A. THIÉTART, Méthodes de recherche en management, Paris, Dunod, 2003
 Van Campenhoudt et Quivy,« Manuel de recherche en sciences sociales » de
(éditions Dunod).
 Vonne Giordano, Alain Jolibert (2016), “Pourquoi je préfère la recherche
quantitative, pourquoi je préfère la recherche qualitative.”
2
INTRODUCTION

1. Etymologie et définitions :
1.1. Méthodologie
 Le mot méthodologie provient de :
 méta : direction,
 lodos : voie ou chemin;
 logie : science
 La méthodologie peut se définir comme étant l’étude du bon usage des
méthodes et techniques.
 La méthodologie est la partie de la logique qui étudie les méthodes de
sciences et, plus généralement, l’ensemble des règles et des méthodes
adoptées pour conduire une recherche.

3
INTRODUCTION

1. Etymologie et définitions :
1.2. Méthode
 La méthode est un ensemble d’étapes suivies par la pensée »(Le Robert)
 La méthode est un chemin constitué de plusieurs étapes. On dit un
chemin et non pas le chemin car il y a plusieurs chemins qui mènent au
même objectif.
 Une science définit d’abord son objet, puis la méthode d’étude de cet
objet.
 Plusieurs sciences étudient le même objet avec des méthodes
différentes. (les sciences économiques avec leurs différentes théories
étudient le même objet)
 Une méthode pourra s’appliquer à un ou plusieurs objets. (Ex: La
méthode dialectique est utilisée par plusieurs sciences sociales).
 Pour définir une méthode appropriée, il faut se référer à la
méthodologie et l’épistémologie.
4
INTRODUCTION

1. Etymologie et définitions :
1.3. Science
 La science cherche à comprendre et à expliquer les phénomènes de la
réalité à l’aide de méthodes, Elle permet l’avancement de la
connaissance.
 La science permet la production de savoirs communs destinée à
étendre la connaissance humaine, et améliorer la vie des Hommes
 Cette production de savoirs joue un rôle crucial dans la croissance
économique,
 La science est le produit de la recherche scientifique qui est une
activité réalisée par une communauté scientifique ou professionnels de
la recherche appelés « chercheurs

5
INTRODUCTION

1. Etymologie et définitions :
1.3. Science
 Les champs de recherche se divisent en deux champs : Les sciences
de la nature (ou sciences dures ou exactes) et les sciences humaines
et sociales
 Les sciences humaines et sociales SHS sont représentées par la
totalité des disciplines qui ont l’Homme pour objet.
 Les sciences sociales sont toutes les disciplines qui ont pour objet
l’Homme en tant qu’il est inséré dans un système de relations
interindividuelles ou sociales.
 Les sciences sociales ne sont généralement pas considérées comme
des sciences à part entière;
 Toutefois, on ne peut leur refuser le titre de sciences du fait de leur
apport indiscuté à la connaissance.

6
INTRODUCTION

1. Etymologie et définitions :
1.4. Recherche scientifique

 La recherche scientifique est l’activité humaine qui produit la science,


 La recherche scientifique est essentiellement un effort d’identification
de relations constantes et régulières entre le phénomène à
expliquer et d’autres phénomènes qui le provoquent.
 L’identification
des relations de causalité nécessite l’adoption d’une
méthode scientifique.
 Une méthode adoptée ne peut être imaginée indépendamment de
l’objet d’étude auquel elle s’applique.

7
INTRODUCTION

1. Etymologie et définitions :
1.5. Epistémologie

 L’épistémologie n’est ni la méthodologie ni la philosophie.


 L’épistémologie est l’étude de la constitution des connaissances
(qu’est-ce que la connaissance, comment est-elle constituée (question
méthodologique), comment apprécier sa validité ).
 L’épistémologie est la partie de la philosophie qui étudie de manière
critique les postulats, méthodes et conclusions d’une science,
 L’épistémologie a pour objectif de déterminer l’origine, la valeur et la
portée scientifique des connaissances produites.

8
INTRODUCTION

2. La nature de la recherche scientifique :


 La recherche scientifique est l’activité humaine qui produit la science,
 Elle apporte plus d’intelligibilité au monde (naturel ou social) pour le
comprendre et substituer la connaissance aux fausses croyances.
 La recherche ne consiste pas seulement à résoudre des problèmes mais
bien plutôt à poser des problèmes et à construire des théories
explicatives.
 Le point de départ des sciences est l’observation, que ce soit la collecte
d’échantillons (d’animaux, de plantes, de minéraux…), ou de données
sociales.
 À partir des données collectées émergent des catégories, des modèles
qui appellent des explications, des théories.

9
INTRODUCTION

2. La nature de la recherche scientifique :


 La science a trois grandes caractéristiques distinctives des autres
activités humaines spéculatives :
 La science traite une réalité : qu’elle soit physique ou sociale ; elle
s’oppose en cela à l’art ou au roman, fruits d’une imagination sans
contrainte.
 La science cherche à comprendre et à expliquer des phénomènes : en
les décrivant par une démarche intellectuelle qui forge des modèles
descriptifs, explicatifs ou normatifs, qui modèle les phénomènes de
manière abstraite et en tire des théories ; elle s’oppose en cela à la
simple narration, à la simple collecte de données, à la philosophie.
 La science se soumet à des méthodes : permettant de valider ou de
réfuter ses hypothèses ; elle s’oppose en cela aux diverses croyances
comme la religion ou l’astrologie,

10
INTRODUCTION

2.1. L’utilité et la finalité de la science :


 La science a deux finalités : Etendre la connaissance humaine, et
Améliorer la vie des Hommes,
 Il existe deux finalités de la pratique scientifique :
 Approfondir la connaissance humaine,
 Développer des applications concrètes pour répondre à des défis
sociétaux ou pour soutenir le développement économique.
 D’un point de vue pratique, la recherche qu’elle soit abstraite ou
appliquée est une démarche qui aboutit à la production de savoirs
communs destinée à améliorer l’innovation et, cette production joue donc
un rôle crucial dans la croissance économique.
 Les décideurs politiques ont besoin de consulter les scientifiques
lorsqu’ils sont confrontés aux catastrophes naturelles, aux épidémies,
etc., mais l’utilité des sciences dépend en grande partie de leur réception
par les pouvoirs publics.
11
INTRODUCTION

2.2. Typologie de la recherche scientifique :


 On distingue généralement trois grands types de recherche scientifique :
 La recherche fondamentale : travaux de recherche expérimentaux ou
théoriques entrepris en vue d’acquérir de nouvelles connaissances sur
les fondements des phénomènes et des faits observables, sans
envisager une application particulière.
 La recherche appliquée : travaux de recherche originaux entrepris en
vue d’acquérir de nouvelles connaissances et dirigés principalement vers
un objectif pratique déterminé… Les résultats de la recherche appliquée
sont censés pouvoir être appliqués à des produits, opérations, méthodes
ou systèmes.
 Le développement expérimental : travaux systématiques – fondés sur les
connaissances tirées de la recherche et l’expérience pratique et
produisant de nouvelles connaissances techniques – visant à déboucher
sur de nouveaux produits ou procédés ou à améliorer les produits ou
procédés existants».
12
INTRODUCTION

3. La nature des chercheurs :


 La recherche scientifique est une activité réalisée par une communauté
scientifique ou professionnels de la recherche appelés : les chercheurs.
 La charte européenne du chercheur publiée par la Commission
européenne en 2005 reprend la définition adoptée par le Manuel de
FRASCATI en qualifiant les chercheurs de « spécialistes travaillant à la
conception ou à la création de connaissances, de produits, de procédés,
de méthodes et de systèmes nouveaux et à la gestion des projets
concernés»,
 Le chercheur doit d’abord comprendre ce qu’est vraiment la recherche
scientifique, que ce soit en sciences de la nature ou en SHS, puis ce qui
fait la spécificité des sciences humaines et sociales.

13
INTRODUCTION

3. La nature des chercheurs:


3.1. Le rôle de l’intuition dans la démarche scientifique
 Les deux qualités essentielles pour le chercheur sont : l’intuition et la
méthode,
 Le chercheur doit en permanence trouver un équilibre entre ces deux
pôles, le premier lui permettant de de créer le problème , le second de le
résoudre,
 il y a des différences profondes entre l’intuition et la méthode :
 L’intuition, l’imagination du chercheur lui permet de créer le problème
qu’il faut étudier et le conduit à se poser des questions, à lever des
hypothèses;
 La méthode permet au chercheur de résoudre le problème , le chercheur
fait preuve de méthode scientifique. « Respecter toujours les faits, mais
jouer avec les idées, car ce qui est maintenant prouvé ne fut jadis
qu’imaginé ».
14
INTRODUCTION

3. La nature des chercheurs


3.2. La démarche scientifique nécessite un doute constructif et une
méthode scientifique
 Le doute est l’énergie créatrice du chercheur. Douter, c’est avoir la
capacité de se remettre en question, refuser toute posture dogmatique,
 La démarche scientifique implique l’humilité et la rigueur, qui est la
garante de la validité des résultats du chercheur,
 « Une recherche est toujours un processus de découverte, une aventure
intellectuelle qui se réalise dans un contexte concret et, pour une large
part, imprévisible. Elle réserve toujours son lot de bonnes et de
mauvaises surprises. Pour en retirer les enseignements les plus riches
possible, le chercheur devra faire preuve de souplesse et d’une capacité
d’adaptation ».

15
CHAPITRE I :

La question méthodologique :
la démarche globale de la recherche ou le design de
recherche

16
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. la démarche globale de la recherche ou le design de recherche :


 Le design de recherche comporte six étapes successives :
1. La phase thématique : le chercheur doit délimiter le contexte de son sujet
(l’état de l’art, les controverses qu’il suscite, la littérature qui lui est
consacrée et les théories mobilisées).
2. La phase problématique : le chercheur doit faire émerger la question de
recherche. Il appartient alors au directeur de recherche de l’aider à
questionner la question, et de mesurer la pertinence de la problématique,
3. La phase théorique : le chercheur doit circonscrire le cadre théorique
mobilisé.
4. La phase hypothétique : le chercheur doit dans les approches hypothético-
déductives, poser les hypothèses (et les sous-hypothèses).
5. La phase méthodologique : la méthode de validation des hypothèses ou
de la théorie doit être clairement et exhaustivement décrite.
6. La phase synthétique : les résultats seront analysés et leur portée, tant
académique que professionnelle, sera explicitée.
17
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique :
1.1. Du thème de recherche à la question de départ

 Il ne faut pas confondre le thème de recherche et l’objet de recherche,


 Spécifier l’objet de recherche, c’est formuler de manière concise et claire
une thématique de recherche, pas encore poser la question de
recherche.
 Le travail autour du thème soulève de nombreuses questions puis,
progressivement, une question plus précise qui sera la question de
départ, sans être d’ailleurs nécessairement la future question de
recherche.
À ce stade, on repère et mentionne des auteurs qui ont défini des
concepts clés, proposé des idées et des théories sur le thème.
 Il n’y a toutefois pas encore de revue de la littérature, mais uniquement
des références incontournables sur le thème : c’est donc une phase
d’orientation conceptuelle et théorique,
18
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.1. Du thème de recherche à la question de départ
1.1.1. Le choix du sujet de recherche

 Au début d’une recherche, le chercheur est intéressé par un sujet, mais


ne sait pas par où commencer.
 Le premier pas est de formuler une question de départ provisoire et de
rédiger un projet de recherche,
 Le choix du sujet de recherche découle des lectures exploratoires qui
permettent de formuler une question de départ,
 Les lectures exploratoires soulèvent toujours des question : « Qu’est-ce
je dois lire ? Lire des ouvrages ou articles?
 Ce que l’on attend d’un travail de recherche c’est l’originalité,

19
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1. 1. Du thème de recherche à la question de départ :
1.1.2. L’originalité du sujet de recherche
 L’originalité peut porter sur le travail empirique, sur un point de vue
nouveau, sur un croisement d’approches, de disciplines, un choix
méthodologique.
 Mais pour qu’ il y ait originalité, il faut être capable de savoir :
 Quels types de données ont déjà été traités,
 Quels types de méthodologies sont disponibles et ont déjà été utilisés,
 Quelles disciplines ont traité de quels sujets,
 Quels apports ont été faits, et quels apports ne l’ont pas été faits.
 La réponse à ces questions est l’objet de la revue de littérature qui
permet de préciser la sphère du déjà fait et déjà connu,
 La revue de littérature permet d’identifier les frontières de la
connaissance pour déterminer une question de recherche originale.
20
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.2. Le cadre conceptuel de la recherche

 Il ne faut pas confondre cadre conceptuel et cadre théorique,


 Le cadre conceptuel consiste à définir les concepts et présenter leurs
liens. Le cadre théorique consiste à présenter les théories mobilisées
dans la recherche (phase théorique),
 Le cadre conceptuel est l’ensemble des éléments, connaissances et
théories qui ont un lien avec le thème.
 Le cadre conceptuel est l’ensemble des concepts et des réflexes qui
tournent autour du thème,
 Le cadre conceptuel est un cadre de référence qui orientent la recherche
scientifique, en fournissant sur la base de connaissances généralement
reconnues, des façons de poser des problèmes, d’effectuer des
recherches et de trouver des solutions.

21
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.2. Le cadre conceptuel de la recherche

 Un cadre théorique est l’ensemble des concepts fondamentaux et des


relations entre ces concepts que l’on va suivre pour aborder une
question de recherche.
 C’est pourquoi une manière efficace de définir la problématique consiste
à préciser le ou les concepts clés qui pourraient orienter le travail.
 Un concept est plus qu’une simple définition ou une simple notion. Il
implique une conception particulière de la réalité étudiée, une manière
de la considérer et de l’interroger.
 Ainsi en économie ou en sociologie, si on traite une question dans un
cadre théorique marxiste, on va utiliser les concepts marxistes et donc
les concepts de classes, de rapports aux moyens de production, etc.

22
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.1.Le cadre théorique mobilisé

 La formulation de la question de départ est un préalable obligatoire à


toute recherche car le chercheur formalise – toujours par écrit – ses
idées, en s’efforçant de préciser et d’affiner son objet de recherche,
 La question de départ n’est pas nécessairement la question finale, c’est
une question temporaire, qui peut et qui, la plupart du temps, sera
modifiée par la recherche même du chercheur.
 À la différence de la question de départ qui est généralement vague et
qui doit donc être affinée au cours de la décantation du problème, la
question de recherche doit être précise, claire, originale, argumentée,
construite, nuancée, ambitieuse,

23
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.3. La formulation de la question de départ :

 Le processus d’élaboration de la question de recherche fait l’objet de


débats,
 Certains auteurs estiment qu’il est préférable de définir la problématique
avant la revue de la littérature.
 Toutefois, la problématisation d’une question (au sens d’un sujet à
traiter) est étroitement associée au processus d’élaboration de la revue
de la littérature.
 On ne peut élaborer une problématique sans cerner ce qui pose
problème dans la littérature portant sur un sujet.
 Pour les mêmes raisons, il est préférable d’effectuer la revue de la
littérature avant d’élaborer un cadre théorique,

24
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.4. De la revue de la littérature à l’état de l’art
1.4.1. Qu'est-ce qu'une revue de littérature?

 La revue de littérature est une composante essentielle d’une recherche


et se fait au début de l'étude.
 La revue de littérature est une évaluation critique du travail publié
existant dans un domaine de recherche donné, Elle permet de :
 Comparer et contraster les points de vue de différents chercheurs,
 Identifier les chercheurs qui sont en désaccord et ceux qui ont des
conclusions similaires,
 Souligner les lacunes dans la recherche,
 Critiquer la méthodologie et mettre en valeur des études exemplaires,
 Indiquez la contribution de l’étude à la littérature en général.

25
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche
1. La phase thématique
1.4. De la revue de la littérature à l’état de l’art
1.4.1. Qu'est-ce qu'une revue de littérature?

 La revue de la littérature ou l’« analyse de la littérature » permet de tirer


profit du caractère cumulatif de toutes les sciences et déboucher sur un
état de l’art pour détecter les questions anciennes et les reformuler,
 Le rôle crucial de la revue de la littérature est alors d’identifier les auteurs
importants et pertinents sur le thème de recherche choisi,
 La revue de la littérature est fondamentalement un espace de dialogue
avec les auteurs et même entre les auteurs, elle doit déboucher sur un
état de l’art sur le thème.
 La revue de la littérature consiste à lire les livres les plus importants en
prenant des notes ; voir les personnes les plus importantes,
 Il faut aussi faire un premier tri, dégager l’essentiel de l’inutile ou du
secondaire : il faut faire des choix, trier, décider sur quels axes on va
concentrer la recherche, sur quels terrains on va concentrer l’étude.
26
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.4. De la revue de la littérature à l’état de l’art
1.4.2. L’utilité de la revue de la littérature

 Une recherche a pour but d’apporter quelque chose de nouveau,


d’original,
 L’originalité nécessite une revue de littérature,
 Une revue de la littérature permet au chercheur de passer en revue les
recherches existantes sur un domaine d’étude choisi,
 Il faut bien maîtriser ce qui a déjà été fait en matière de recherche pour
pouvoir positionner sa propre recherche de manière à ce qu’elle apporte
quelque chose de plus, à ce qu’elle soit originale,
 Une revue de la littérature est donc un élément crucial d’une étude de
recherche,
 Une revue de la littérature nécessite donc une collection de travaux
publiés concernant le domaine de recherche.
27
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.4. De la revue de la littérature à l’état de l’art
1.4.2. L’utilité de la revue de la littérature

 La revue de littérature permet de :


 Evaluer la littérature existante,
 Identifier une lacune dans le domaine de recherche,
 Placer l’étude dans la recherche existante,
 Identifier des recherches futures.
 Après la rédaction de la revue de littérature et l'identification du déficit de
recherche, une question de recherche est formée,

28
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

1. La phase thématique
1.4. De la revue de la littérature à l’état de l’art
1.4.3. Comment dresser l’état de l’art de l’objet de recherche

 L’ensemble des comptes rendus de lecture forme l’état de l’art de la


recherche.
 L’état de l’art de la recherche est le produit de la revue de la littérature
qui est un travail d’analyse et de synthèse indispensable à toute
recherche,
 Si la revue de la littérature est un processus, l’état de l’art est le résultat
de la revue de la littérature.
 Si la revue de la littérature nécessite une approche analytique, l’état de
l’art en est la synthèse et permet de mesurer l’écart entre ce qui est
connu et ce qui est à connaître.

29
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche
2. La phase problématique
2.1. La Problématique de recherche

 La problématique est une question cruciale au cœur de la recherche


formulée à partir des lacunes identifiées dans le domaine de la
recherche par la revue de la littérature,
 La problématique est un exercice de reformulation de la question de
recherche, C’est donc un processus de formulation d’une question
centrale, « la question de recherche », concernant ce qui pose problème
dans le sujet traité,
 La problématique est une interrogation cruciale à résoudre, c’est un
obstacle qui empêche l’avancée intellectuelle,
 La problématique est la présentation d’un problème sous ses différents
aspects : elle s’élabore en tournant autour du problème, car le problème
préexiste à la problématique,
 Elle représente l’approche ou la perspective théorique avec laquelle on
aborde le problème dans le sujet traité..
30
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

2. La phase problématique
1.1. La Problématique de recherche

 Choisir une problématique, c’est choisir l’angle sous lequel on va traiter


le sujet,
 Une bonne problématique doit être simple, précise, concise et cohérente.
 La problématique est une question principale qui doit être cruciale,
centrale, essentielle par rapport au sujet traité. Elle ne doit pas être à
côté du sujet,
 Une problématique pertinente peut être rédigée sous forme de question
fermée. Elle doit être originale sans être insolvable.

31
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

2. La phase problématique
2.2. Problématique VS Question de départ

 Au cours de la phase de démarrage de la recherche, le chercheur a


besoin d’une question de départ même si on utilise souvent le terme
problématique dès le démarrage de la recherche.
 Les caractéristiques d’une question de départ sont un peu différentes de
celle d’une problématique.
 La problématique est construite progressivement après avoir exploré le
thème de recherche,
 En fait, à tous les stades de la recherche, le chercheur a une question en
tête, une question principale, mais une question qui évolue au fil du
temps,

32
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

2. La phase problématique
2.3. De l’état de l’art à la problématique

 La revue de littérature et la formulation de la problématique constituent la


clé pour réussir une recherche,
 La revue de littérature n’est pas un exercice de style, mais l’élément
essentiel du positionnement de la question de recherche,
 La problématique de recherche se construit généralement
progressivement et doit se comprendre comme un point de tension entre
savoir et non-savoir (entre ce qui est connu et ce qui est à connaître).

33
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

2. La phase problématique
2.4. Etapes de formulation d’une problématique
2.4.1. Identifier le problème
 Il faut en amont identifier le problème avant de formuler la question en
aval,
 Un problème de recherche est une question à résoudre, une difficulté
théorique ou pratique dont la solution est incertaine
 Le problème n’est pas donné en recherche, c’est le chercheur qui le
pose, la recherche de ce qui pose problème dans son champ d’étude
 Toute recherche part d’une interrogation, d’une question de départ, d’une
situation qui pose problème.
 Parmi toutes ces interrogations que contient le sujet d’étude, une seule
sera finalement identifiée et privilégiée pour son importance et son
intérêt particulier.
 Il faut s’interroger sur la double pertinence du problème : scientifique et
sociale,
34
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

2. La phase problématique
2.4. Etapes de formulation d’une problématique
2.4.2. Formuler la problématique

 Problématiser consiste tout simplement à se poser de bonnes questions


à l’aide de concepts bien choisis.
 La question centrale de toute problématique précise « les objectifs (ce
qui est visé) singuliers d’une recherche, lesquels doivent s’articuler au
projet de connaissance de la discipline.
 La problématique fait le lien entre un objet d’étude et des ressources
théoriques que l’on pense adéquates pour l’étudier,
 On utilise parfois le terme de “questionnement” comme synonyme de
problématique, tout en le distinguant de la question départ (par rapport à
laquelle il est plus élaboré théoriquement), et des questions précises
posées dans une enquête (par rapport auxquelles il est bien plus large).

35
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

2. La phase problématique
2.5. Problématique : Pourquoi une seule question ?

 Avoir une question centrale clairement définie permet de :


 Avoir un fil conducteur, de trouver un cheminement, de faire des choix.
Pour cela, il faut avoir une référence : la question de recherche.
 Forger une ou des hypothèses. Les hypothèses sont des réponses
provisoires que l’on va vérifier. Mais pour avoir une réponse, il faut
d’abord une question.
 Savoir quelles données recueillir, au stade du travail de terrain. Vous
saurez mieux ce qu’il est utile de rechercher ou pas. Vous saurez quand
arrêter le travail de terrain (ce sera quand vous aurez la matière pour
répondre à votre question),
 Ne pas partir dans tous les sens pendant la rédaction : avoir une
question de recherche vous aidera à forger un plan cohérent.,
 Bien sélectionner vos sources bibliographiques..
36
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

3. La phase théorique
 Dans cette phase, le chercheur doit circonscrire le cadre théorique
mobilisé et élaborer un modèle conceptuel d’analyse.
3.1.Le cadre théorique mobilisé

 Pour faire progresser la connaissance scientifique, il faut utiliser les


concepts d’une discipline et mobiliser un cadre théorique de manière
pertinente et originale pour traiter l’objet d’étude,
 Le cadre théorique présente les orientations de la revue de la littérature
et constitue l’épine dorsale de la recherche, il permet de penser le
questionnement de recherche et intègre les grandes catégories de la
littérature à explorer (concepts, théories mobilisées, travaux précédents).
 Un cadre théorique est bien plus fécond qu’une simple grille d’analyse
permettant de mesurer un phénomène complexe : il a pour but de décrire
la logique du domaine de recherche.

37
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

3. La phase théorique
3.1.Le cadre théorique mobilisé

 Le cadre théorique énonce les relations entre les concepts utilisés et


mobilisés : ainsi les cadres théoriques de K. MARX et de V. PARETO
aident à comprendre les phénomènes sociaux comme le marché, la
finance ou la crise et le chômage, mais ils sont différents et même
incompatibles.
 Un cadre théorique organise des concepts déjà repris, définis ou créés,
 Il n’y a pas de cadre théorique sans concept : la plupart des approches
théoriques s’organisent autour d’un concept central qui en constitue le
pivot.

38
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

3. La phase théorique
3.1.Le cadre théorique mobilisé

 Une théorie présente deux facettes complémentaires :


 En tant que modèle d’analyse, elle se présente comme un système de
concepts hiérarchisés entre eux et d’hypothèses de travail,
 Mais en amont de cette facette, une théorie est une manière spécifique
d’interroger les phénomènes du mode réel à travers son concept pivot.
 Une théorie est un ensemble de propositions logiquement reliées, relatif
à des faits observés et formant un réseau de généralisations dont on
peut déduire des explications pour un grand nombre de phénomènes.
 Le but de la recherche est d’étoffer une théorie existante, forger
éventuellement de nouveaux concepts, élaborer une nouvelle théorie.
 Les pistes théoriques permettent la construction du modèle d’analyse.

39
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

3. La phase théorique
3.2.Le modèle conceptuel

 Le schéma du modèle conceptuel est un schéma qui représente une


étape dans la modélisation des connaissances,
 Un modèle conceptuel (MC) est vu comme une construction abstraite
finalisée qui permet de réduire la complexité de la réalité en se focalisant
sur certains aspects des connaissances.
 Pour expliciter la méthode de résolution de problème, il est intéressant
de disposer d'une représentation abstraite du modèle conceptuel (MC),
que nous appelons schéma du modèle conceptuel,
 Le modèle conceptuel permet de rendre compte en particulier de la
méthode de résolution du système,
 Le modèle conceptuel constitue à la fois un cadre pour comprendre et
interpréter les informations provenant de l’expert et un langage pour les
formaliser en vue de construire un système;
40
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

4. La phase hypothétique
 Selon le type de la recherche, le chercheur doit soit formuler des
hypothèses, soit formuler à sa manière sa compréhension de son objet
de recherche;
 Les hypothèses sont des présomptions, des intuitions, elles sont à la fois
des questions que l’on se pose sur l’objet de recherche, des
observations faites et des propositions de réponses aux questions.
 L’organisation d’une recherche autour d’hypothèses de travail « constitue
le meilleur moyen de la mener avec ordre et rigueur sans sacrifier pour
autant l’esprit de découverte et de curiosité propre à tout effort
intellectuel digne de ce nom….
 Les hypothèses de travail sont des réponses temporaires à la question
de recherche à démontrer, à infirmer ou à confirmer.

41
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

4. La phase hypothétique
 Au stade de la formulation des hypothèses, on doit distinguer quatre
types d’hypothèses : hypothèses de travail, hypothèses descriptives,
hypothèses explicatives et hypothèses de recherche.
4.1. Les hypothèses de travail
 Les hypothèses de travail sont des réponses temporaires à la question
de recherche, à infirmer ou à confirmer, il ne s’agit donc que d’une étape.
 Une hypothèse de travail est moins formelle qu’une hypothèse de
recherche, c’est souvent un simple procédé heuristique dans un passage
de la démarche de recherche,
 Une hypothèse de travail est une supposition temporaire, fruit de
l’imagination du chercheur. Elle procure à la recherche un fil conducteur
efficace,
 Le chercheur qui la formule dit en fait “je pense que c’est dans cette
direction-là qu’il faut chercher, que cette piste sera la plus féconde”.
42
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

4. La phase hypothétique
4.2. Les hypothèses descriptives
 Les hypothèses descriptives visent à cerner un seul phénomène, à en
donner une première définition.
 Les hypothèses descriptives permettent une première organisation des
résultats de l’observation ouvrant la voie à des recherches ultérieures.
 Par exemple, un chercheur intéressé par un phénomène sur lequel il
possède des informations un peu confuses et disparates va se livrer à
des recherches préliminaires dont il va essayer de synthétiser le fruit en
caractérisant le phénomène étudié par une formule qui constituera une
hypothèse de ce type.
 Les hypothèses descriptives sont très proches des hypothèses de travail
et constituent une forme relativement simple d’hypothèse. Toutefois, leur
portée explicative reste limitée.

43
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

4. La phase hypothétique
4.3. Les hypothèses explicatives

 Par opposition aux hypothèses de travail et aux hypothèses descriptives,


les hypothèses explicatives visent à établir l’existence de relations, entre
les phénomènes étudiés et d’autres types de phénomènes.
 Elles cherchent à formuler des rapports entre phénomènes différents,
avec l’ambition de découvrir ainsi l’explication du phénomène étudié.

44
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

4. La phase hypothétique
4.4. Les hypothèses de recherche
 Les hypothèses de recherche se présentent comme l’anticipation d’une
relation entre deux types de phénomènes.
 La formulation d’une hypothèse de recherche se fait toujours sous forme
de phrase affirmative et non sous forme de question.
 Elle doit avoir un caractère général et accepter un énoncé contraire,
sinon elle n’est pas une hypothèse de recherche.
 Une hypothèse de recherche peut être tenue pour vraie tant que tous
ces contraires sont faux. (admet au moins un contraire) (K. POPPER)

45
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

5. La phase méthodologique
5.1. La démarche générale de choix de méthodologie de recherche
 La phase méthodologique consiste à choisir la méthode de validation
des hypothèses ou de la théorie,
 La démarche générale de choix de méthode de recherche en gestion
permet d’éclairer les facteurs qui permettent d’influencer le chercheur
dans le choix d’une méthode appropriée,
 L'utilisation d'une méthode de recherche est souvent la conséquence
d'un choix méthodologique et épistémologique.
 Quelle est la démarche de choix d’une méthode de recherche
appropriée pour mener à bien un processus de recherche ?

46
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche
5. La phase méthodologique
5.2. L’influence de l’épistémologie sur la méthodologie de recherche
 Le processus de conduite d’une recherche scientifique comporte trois
éléments :
1. Le positionnement épistémologique du chercheur : qui influence
directement et indirectement la méthode de recherche utilisée et l’objectif
de la recherche (positivisme- quantitative versus constructivisme-
qualitative) (le statut philosophique et épistémologique du chercheur)
2. L’objectif de la recherche : le choix de la méthode de recherche est guidé
par l’objectif et le problème à résoudre qui permettra d’employer
différents moyens et méthodes afin de le résoudre, (Bryman (1989)
(positivisme versus constructivisme, qualitative versus quantitative)
3. L’aspect technique du déroulement de la recherche : Choix entre la
méthode quantitative (méthodes et données quantitatives; échantillon
large…) et la méthode qualitative (données et méthodes qualitatives :
petit échantillon étudié en profondeur....) ou combiner les deux
méthodes,
47
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

5. La phase méthodologique
5.2. L’influence de l’épistémologie sur la méthodologie de recherche
 Le débat épistémologique influence la méthodologie de recherche
utilisée,
 Le processus de conduite d’une recherche scientifique consiste à :
1. Utiliser une méthode adaptée au paradigme épistémologique (Ex :
Positivisme- Approche quantitative),
2. Choisir la méthodologie-Approche : Quantitative / qualitative / mixte
3. Choisir la méthodologie-Démarche : Déduction / induction / abduction
(Ex : Positivisme -Approche quantitative-Démarche)

48
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques

5.2. L’influence de l’épistémologie sur la méthodologie de recherche


5.2.1. Le concept de l’épistémologie :
 L’épistémologie est traditionnellement définie comme l’étude de la
constitution des connaissances valables. Elle est habituellement définie
comme la philosophie de la connaissance, la théorie des sciences, la
théorie de la connaissance. (la philosophie des sciences)
 L’épistémologie est qualifiée par les chercheurs comme étant « une
branche de la philosophie, étudiant d’une façon critique les postulats et
méthodes d’une discipline particulière, afin d’en définir l’origine logique,
et la portée scientifique » (Bachelard, 1941).
 Pour J.F. FERRIER. l’épistémologie est la partie de la philosophie qui
traite de la nature de la connaissance, de sa portée et des manières de
justifier ce que l’on prétend connaître, c’est-à-dire ce que l’on peut savoir,
comment on sait ce que l’on sait et quels sont la validité et l’intérêt de ce
que l’on sait.

49
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques
5.2. L’influence de l’épistémologie sur la méthodologie de recherche
5.2.1. Le concept de l’épistémologie :
 J. PIAGET définit l’épistémologie comme l’étude de la constitution des
connaissances valables autour de trois questions fondamentales :
Qu’est-ce que la connaissance
Comment est-elle constituée (question méthodologique),
Comment apprécier sa validité ?.
 L’épistémologie a quatre dimensions :
 Une dimension ontologique : sur la nature de la réalité sociale à
connaître, (ontologie : branche de la philosophie qui s’interroge sur la
signification du mot être «qu’est-ce que être ?»,

Une dimension épistémique : sur la nature de la connaissance produite,


 Une dimension méthodologique : sur la manière dont la connaissance
est produite et justifiée,
 Une dimension axiologique : qui porte sur les valeurs de la
connaissance. (science et théorie des valeurs morales.
50
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques

5.2.2. Le positionnement épistémologique du chercheur :


 Le choix d’un positionnement épistémologique pertinent et adéquat à
l’objet de recherche, constitue le point de départ de la mise en place d’un
design de recherche.
 Chaque chercheur part d’une vision du monde et a sa propre manière
d’appréhender l’objet de sa recherche, en sciences de la nature tout
comme en SHS.
 Les différentes positions épistémologiques possibles permettent d’aider
le chercheur à verbaliser sa vision du monde et de la recherche, en la
rendant explicite ou en définissant sa propre épistémologie.
 Le cadre théorique, les méthodes qu’il souhaite mobiliser pour produire
sa recherche, le mode de collecte, de traitement et d’analyse des
données expriment également une position épistémologique du
chercheur.
 Il n’y a pas de recherche sans positionnement épistémologique,
51
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques

5.2.2. Le positionnement épistémologique du chercheur :


 La posture épistémologique d’un chercheur influence le chemin qu’il va
devoir emprunter pour produire de la connaissance fiable et valide sur le
plan scientifique,
 Le projet de recherche a un lien très fort avec la posture épistémologique
adoptée et la méthodologie empruntée.

 « Cette cohérence entre le choix de la posture épistémologique et l’objet


de la recherche constitue souvent un des éléments fondamentaux de la
validité d’une recherche » (Thiétart, 2003 ; Wacheux, 1996).
 La définition préalable d’un design de recherche est un élément essentiel
pour pouvoir apprécier la portée scientifique et empirique du travail de
recherche.

52
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques

5.2.2. Le positionnement épistémologique du chercheur :


 On peut classer les épistémologies actuelles en SHS en trois grands
types de positionnements épistémologiques :
 Le positionnement épistémologique positiviste ou réalistes.
 Le positionnement épistémologique constructiviste. (non positivistes )
 Le positionnement épistémologique interprétativiste. (non positivistes )
NB : La cartographie des différents types d’épistémologie est un travail sans fin : Il
existe une troisième grande famille constituée des épistémologies dialectiques
qui cherchent à dépasser le clivage positivisme-constructivisme.

53
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques

5.2.2.1. Le positionnement épistémologique positiviste (ou réaliste)


 Le positivisme considère que la réalité a une essence propre. Cette
réalité obéit à des lois universelles. Le chercheur doit chercher pour cette
réalité les causes qui la déterminent.
 Autrement dit, la réalité existerait en dehors de celui qui l’observe et
possèderait une ontologie absolue.
 Le positivisme trouve ses racines dans les travaux de DESCARTES,
(1644) et de Comte (1798-1857). Il est souvent présenté comme « le
paradigme dominant les sciences de l’organisation » (Thietart, 2007).
 Les épistémologies positivistes se fondent sur quatre postulats :
 Le monde extérieur au chercheur existe,
 Il est connaissable,
 Il obéit à des lois,
 Il ne subit pas l’influence des observateurs ni des chercheurs qui
s’efforcent de le comprendre. (les résultats d’une recherche positiviste
sont censés être généralisables)
54
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques

5.2.2.2. Le positionnement épistémologique constructiviste


 Les épistémologies constructivistes s’opposent aux principes
épistémologiques du positivisme, c’est pourquoi on les qualifie
d’épistémologies anti-positivistes.
 Le constructivisme a pour projet de co-construire la réalité avec les
acteurs.
 Cette réalité est ainsi subjective et dépendante du système observant et
ne peut exister en dehors de lui,
 Le chercheur produit des explications qui ne sont pas la réalité en soi,
mais un construit sur une réalité, susceptible de l’expliquer,
 Les découvertes de la recherche ne sont pas considérées comme
objectives mais comme relevant d’une construction de la réalité,
 Les données ne sont pas perçues comme simplement recueillies
passivement par le chercheur, mais comme aussi produites et en
quelque sorte inventées par lui,
55
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques
5.2.2.3. Le positionnement épistémologique interprétativiste
 L’interprétativisme peut être envisagé comme un constructivisme modéré
car le chercheur ne cherche pas à construire la réalité mais à
comprendre le sens que les acteurs donnent à leur situation,
 L’interprétativisme ne constitue qu’une interprétation de deuxième
niveau, qui vise à comprendre les significations subjectives des acteurs
et, ainsi, à comprendre leur réalité,
 Selon ce paradigme « la réalité n’est plus considérée comme objective
(puisqu’elle reste inatteignable), mais interprétative (conçue à travers
nos représentations ou interprétations)» (Perret, Séville in Thiétart et
coll., 2003).
 Dans ce positionnement interprétativiste, le chercheur interprète ce que
disent les acteurs qui interprètent eux-mêmes l’objet de recherche.
 Dans le positionnement interprétativiste, « Le chercheur peut aussi
interpréter des données issues des représentations subjectives des
individus qui interprètent eux-mêmes le phénomène étudié » (Lincoln et
Guba, 1985). 56
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques

5.2.3. Les modes de raisonnement en épistémologie


 On distinguer trois principaux modes de raisonnement en épistémologie :
 Le raisonnement déductif,
 Le raisonnement inductif,
 Le raisonnement abductif,
 La démarche inductive suppose une construction de la connaissance à
partir des observations empiriques, contrairement à la démarche
déductive qui se base d’abord sur la théorie avant de vérifier ses
postulats sur le terrain, et à la démarche abductive qui à partir de lois on
devine des causes probables.

57
Chapitre II : Le rôle de l’épistémologie dans la recherche en
SHS : Les positionnements épistémologiques
5.2.3. Les modes de raisonnement en épistémologie
 Le raisonnement déductif : on part d’une loi et on en déduit des faits,
 Exemple de raisonnement déductif : Tous les êtres humains sont
mortels, je suis un être humain, Conclusion par déduction : je suis un
mortel,
 Le raisonnement inductif : on part des faits et on en déduit une loi, il
consiste à généraliser une propriété observée sur des cas particuliers
 Exemple raisonnement inductif : « Jules est un chat, il miaule », « Lulu
est un chat, il miaule », on peut induire que : « si Y est chat alors il
miaule »,
 Le raisonnement inductif : on part de fait et de connaissance de lois et on
devine des causes probables, il consiste à présumer une cause plausible
d’un résultat observé,
 Exemple de raisonnement abductif : Le manque de goût est un
symptôme du Covid, Julie manque de goût, Conclusion par abduction :
Julie a le Covid,
58
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

5.2.4. Les méthodes de recherches


 En SHS, il est souvent utile d’utiliser alternativement, voire
simultanément, deux types de postures méthodologiques reliés aux deux
premiers paradigmes (le positivisme et le constructivisme) : les
méthodes qualitatives et les méthodes quantitatives,
 On remarque un accroissement des approches plutôt qualitatives qui se
basent principalement sur l’interprétation de l’individu et un recul des
approches quantitatives basées sur des corrélations statistiques entre
les variables.
 Ceci est essentiellement dû aux limites d’interprétations basées
essentiellement sur des relations causales entre entités, considérant que
les organisations sont devenues de plus en plus complexes.
 Car, tout n’est pas expliqué par des lois causales de la nature, il faudrait
un minimum d’interprétation qualitative des relations entre les variables
et des corrélations existantes.
59
Chapitre I : La question méthodologique : la démarche globale
de la recherche ou le design de recherche

5.2.4. Les méthodes de recherches

 Les méthodes qualitatives et quantitatives se complètent,


 Dans toute recherche en SHS, il y a toujours une phase d’observation du
monde social qui se traduit par la collecte des données à analyser,
 La collecte de données peut se faire en relevant des nombres ou en
interrogeant des personnes, sous forme d’enquêtes ou d’entretiens, le
plus souvent dits entretiens semi-directifs
 La question que se posent les chercheurs : quelle place accorder
respectivement aux analyses quantitatives et qualitatives ?.

60

Vous aimerez peut-être aussi