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SCIENCE ET OBSERVATION

Jézia Pillons
12202353

Dans une interview datant de 2008, le sociologue des sciences Harry Collins
s’exprimant sur les années 50’, période de sacralisation des scienti ques disait
que « à cette époque, on pouvait voir dans des programmes télévisés de forte
audience un scienti que en blouse blanche prenant la parole et faisant autorité sur
presque n’importe quel sujet ayant trait à la science – et parfois sur des sujets
extérieurs à la science ». Que ce soit sur des panneaux publicitaires ou sur des
plateaux de télévisions, les scienti ques béné cient d’une autorité particulière.
Qu’est ce qui peut justi er cette autorité, et ce crédit que l’on accorde au discours
scienti que? Ce qui fait la spéci cité de la science pour ses défenseurs, serait la
méthode particulièrement rationnelle employée dans la recherche et propice à
l’accès de la connaissance. De telles connaissances (scienti ques et techniques)
qui seraient à même de « nous rendre comme maitres et possesseurs de la nature
(Descartes, Discours sur la méthode, « Sixième Partie », 1637). La science n’est
plus perçut comme un savoir cultivé et désintéressé mais est mise en oeuvre dans
le but d’améliorer les conditions de vie humaine. L’étymologie du mot lie la science
fermement au fait de savoir. En e et, le mot tient du latin scientia, de scire qui
signi e « savoir », « connaitre » dans des acceptions assez variées. Le mot
science chez Platon associé à épistémé, est proche et synonyme de têchnè
(« art », « technique »). Ainsi, le terme science revêt di érentes réalités qui ne se
cantonne pas seulement aux sciences dites formelles. On peut dire que la science
se démarque des autres domaines ou des pseudos-sciences par sa méthode qui
confère des théories pertinentes permettant d’atteindre un but utile à l’amélioration
des conditions humaines. La con ance que l’on accorde à la science provient
aussi de la con ance que l’on accorde à la rationalité humaine de manière
générale. Outre l’aspect technique, la science permet d’apporter certaines
réponses (qui peuvent être réfutées par d’autres théories ultérieures) aux humains
en quête de vérité et en quête de sens. Le raisonnement scienti que a priori, ne se
construit pas à partir de rien, à partir d’idées près existantes ou à partir de vérité
cachée dans l’esprit humain qui n’attendrait que d’être révélée par sa propre et
unique conscience. Il se fonde en principe sur l’expérience et l’observation des
phénomènes extérieures à la conscience humaine. La science permet de mieux
appréhender, de mieux comprendre et de mieux apprivoiser l’environnement qui
nous entoure. La science serait le moyen d’expliquer certains phénomènes
extérieures que l’observation seule ne pourrait.
On y voit ainsi une interdépendance entre l’observation et la science. La
science sert à l’observation en expliquant des phénomènes et des réalités et
l’observation sert de tremplin à l’a rmation ou la con rmation de théories
scienti ques. La théorie est soutenue par une méthode utilisée dont la pratique
issue de l’observation, peut in rmer ou con rmer certaines a rmations. La science
dont le but est de faire tomber ce voile qui d’interpose entre nous et la réalité,
d’accéder à la connaissance indubitable peut-elle se er à l’observation? D’une
part, la science semble être la plus propice à pouvoir accéder à la connaissance
par son raisonnement et sa méthode. Si elle se dé nit par sa méthode, la science
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n’utilise pas une méthode sur rien ; elle utilise l’observation comme fondement.
Pourtant peut-on se er entièrement à l’observation? Ne serait-ce pas que le re et
de la subjectivité humaine posée sur un objet? D’autre part, on se retrouve devant
une incommensurabilité de connaissances dont il est impossible de tout saisir. La
science qui se fonde en partie sur l’observation n’en dépend pas entièrement. Les
théories scienti ques ne dépendant pas d’un événement en particulier susceptible
d’évoluer et de changer. Les théories sont composées d’hypothèses auxiliaires qui
peuvent survivre aux époques a n de se rapprocher de la réalité au fur et à mesure
qu’elles survivent aux expériences menées. Pourtant la science qui n’est pas
qu’une méthode mais aussi a pour but d’améliorer les conditions humaines ne se
rendrait-elle pas aveugle en ne considérant qu’un aspect de la réalité qui
l’intéresse?
Ainsi, on peut se demander si la science peut-elle accéder à la
connaissance si elle se fonde sur l’observation de la réalité ? L’observation peut-
elle être able alors qu’elle est tributaire d’un sujet rationnel mais aussi mué par
ses passions et ses a ectes? La science par sa méthode, peut-elle faire tomber ce
voile qui s’interpose entre nous memes et la réalité alors qu’elle recherche l’utile
dans l’observation dans le but d’accélérer la marche du progrès?
Tout d’abord sera analysé l’observation comme fondement du savoir
scienti que en ce qu’elle constitue la première représentation du monde dont le
scienti que tente ensuite de dépasser. Toutefois, l’observation ne peut être posée
comme élément able et nécessaire à la connaissance scienti que, la science peut
survivre aux in rmations de l’observation.
En n, nous verrons que la science ou l’observation ne peuvent à elles seules
détenir le monopole de la connaissance, elles n’arrivent à déceler qu’un certain
aspect de la réalité.

L’observation semble a priori être au fondement du savoir scienti que. A n


d’expliquer des phénomènes, il faut d’abord pouvoir les observer. La seule
observation nue ne peut mener directement à une connaissance si elle n’est pas
corroborée à la conscience du sujet qui observe ces phénomènes. On peut
supposer qu’un animal observe son environnement en étant mué par sa curiosité ;
mais cette curiosité ne le conduit pas à l’explication de ces phénomènes
extérieurs. Il ne fait que constater le monde qui l’entoure sans l’expliquer. Il s’agit
d’une caractéristique foncièrement humaine de rechercher le vrai ; de chercher à
faire tomber ce voile qui s’interpose entre nous-memes et la réalité. Pour cela, la
communauté scienti que ne se contente pas d’observer de manière passive ces
phénomènes ; elle utilise la raison pour dépasser les a priori liés à la simple
observation. La connaissance scienti que se distingue des autres connaissances
par sa méthode rigoureuse qui suppose l’utilisation de la raison. Le scienti que
lorsqu’il cherche à expliquer des phénomènes, il démontre et cherche à prouver un
certain aspect de la réalité. C’est notamment la distinction au sein du langage que
l’on peut poser entre convaincre et persuader. Le mathématicien cherche à
convaincre en ce qu’il pose des calculs (un certain langage), en ce qu’il cherche à
démontrer ce qu’il chercher à prouver. Alors que le politicien faisant appel aux
sentiments de l’interlocuteur, à travers l’usage d’arguments dits fallacieux,
persuade. Il cherche à faire adhérer autrui à son discours ; un discours qui n’a
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point de structure logique et rationnelle. C’est notamment pour cela que l’on
accorde beaucoup plus de crédit aux scienti ques puisqu’ils cherchent à
démontrer leurs a rmations plutôt qu’à utiliser des techniques de langage qui son
de l’ordre de l’émotionnel et non du rationnel.
L’observation corroborée à une méthode rigoureuse serait a priori le meilleur
moyen d’accéder à une connaissance indubitable. Aristote dans Les
Métaphysiques pose le raisonnement inductiviste comme propice à l’accession de
la connaissance. Le raisonnement inductiviste permettrait le passage du particulier
tiré de l’observation notamment, à l’universel (une loi). La logique repose sur le
raisonnement inductiviste. L’induction est un raisonnement logique qui permet de
passer d’une série nie d’énoncés singuliers à un énoncé universel. En posant des
prémisses vraies avec un raisonnement logique, on parvient à une conclusion
vraie. Par exemple, on peut a rmer que tous les hommes sont mortels, Socrate
est un homme, donc Socrate est mortel. Les inductivistes posent 3 conditions au
raisonnement logique : la base observationnelle doit être constituée par un très
grand nombre d’observations particulières (la répétition) ; les observations doivent
être e ectuées dans des conditions très variées et la loi universelle qui est induite
de ces observation doit valoir pour tous les énoncés d’observation. L’empirisme
inductif place ainsi l’expérience ou l’observation à l’origine et au fondement de la
connaissance. Toutefois, comme l’explique le philosophe et mathématicien
Bertrand Russell, la répétition dans des conditions di érentes de phénomènes
particuliers ne peut nécessairement conduire à une conclusion vraie, à une
connaissance indubitable qui survit à l’épreuve du temps. Il prend comme support
une dinde inductiviste. Cette dinde inductiviste avait la même routine qu’il pleuve,
qu’il fasse beau temps elle était nourrit à la même heure et en avait conclu que
cela aller continuer ainsi et qu’elle allait garder cette même routine. La veille de
Noel, cette dinde est pourtant tuée pour servir de repas. Les prémisses avaient
beau être vraies, la conclusion s’est révélée fausse. Certains raisonnements
inductivistes ne sont donc pas insuseptibles d’être révélés logiquement invalides.
Manifestement, on ne peut reposer notre connaissance sur le raisonnement
inductiviste ; des événements particuliers que l’on observe pendant un laps de
temps et qui se répètent ne peuvent conduire à une loi générale et universelle
certaine. Nous sommes cantonner aux limites imposées par une temporalité
limitée, nous ne sommes ni omniscient ni omnipotent. Et comme le disait Carl
Hempel (Philosophy of Natural Science) : « Une recherche scienti que ainsi conçue
ne pourrait jamais débuter, [...] car, à la limite, il faudrait attendre la n du monde
pour constituer une collection de tous les faits ; et même tous les faits établis
jusqu’à présent ne peuvent être rassemblés, car leur nombre et leur diversité sont
in nis(…) ». Il faudrait constituer tous les faits possibles pour pouvoir espérer
atteindre une conclusion vraie et indubitable.
De plus, les théories scienti ques ne se reposent pas exclusivement sur des
raisonnements inductivistes puisqu’elles doivent prendre en considération les
théories passées. Les théories scienti ques ne peuvent se fonder que sur
l’observation de phénomènes particuliers, elles prennent en compte les théories
passées sur un sujet précis pour tenter de les dépasser ; d’aller plus loin et de se
rapprocher au mieux de la réalité. Les théories scienti ques se succèdent, se
con rment ou s’in rment et, plus une théorie scienti que survit à l’épreuve du
temps et des expériences menées, plus elle est susceptible de se rapprocher de la
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réalité. En n, si on prend comme critère de fondement l’observation, comment
peut-on être certain que cette dernière ne serait pas in uencée par les sentiments
de l’auteur? Peut-on être certain que l’observation peut nous mener à une
connaissance indubitable ? Que nos sens ne nous trompent pas ou que notre
jugement n’in uence pas le résultat des expériences scienti ques menées ?

Si le raisonnement inductiviste qui pose comme vraies les prémisses dont


découlent nécessairement une conclusion vraie, la prémisse qui repose sur
l’observation est-elle exemptée de tout doute? On pourrait douter de nos sens
comme le personnage de Néo dans le lm Matrix doute de sa réalité qui est une
réalité imposée par les machines pour mieux contrôler les humains ou on pourrait
supposer que les sentiments peuvent induire en erreur le scienti que.
L’expérience est réalisée par un esprit, un être humain qui se retrouve dans
l’impossibilité concrète de saisir l’objet qu’il étudie. On peut se dire qu’il projette sa
propre perception de l’objet selon des a ectes notamment. Max Weber dans Le
Savant et le politique explique que la neutralité axiologique n’est pas l’absence de
jugement de valeur mais la non-imposition des valeurs. Un professeur ou un
chercheur par son autorité ne doit pas faire passer ses jugements de valeurs
comme des jugements de faits. Il explique tout de même, que les valeurs et
l’importance que l’on porte à ses valeurs peuvent motiver la recherche. L’étude
des minorités par exemple, peut être motivée par des valeurs mais ces valeurs ne
doivent pas fausser le résultat. La motivation par des valeurs peut servir à la
recherche scienti que, il s’agit juste de contrôler ses valeurs, de contrôler ses
propres sentiments pour ne pas fausser le résultat. Le problème est la subjectivité
de l’expérience scienti que. La science essaie de sortir de ce joug de la sensibilité
en construisant méthodiquement son raisonnement a n d’e acer toute trace
d’irrationalité.
Le physicien Pierre Duhem dans La Théorie physique dé nit la théorie scienti que
comme « un système de propositions mathématiques qui ont pour but de
représenter aussi simplement, aussi complètement et aussi exactement que
possible un ensemble de lois expérimentales » MAIS « qui traduit, trahit ;
traduttere, traditae ; il n’y a jamais adéquation complète entre les deux textes
qu’une version fait correspondre l’un à l’autre. » Une théorie scienti que ne peut
rendre compte d’une réalité. On peut prendre comme exemple Newton qui traduit
les lois de Kepler dans son langage particulier. Il y a plusieurs façons de voir la
réalité. On est donc confronté à une pluralité de perceptions et d’observations qui
tentent de rendre compte de la réalité telle qu’elle est.
De plus, une théorie scienti que ne dépend pas exclusivement de la véracité
de l’observation. On ne peut rejeter une théorie à cause d’une observation fausse.
La théorie est un système regroupant un vaste ensemble d’hypothèses.
Le philosophe et logicien Van Orman Quine disait notamment dans Two Dogmas of
Empiricism que « nos énoncés sur le monde extérieur a rontent le tribunal de
l’expérience non pas individuellement mais collectivement ». C’est à dire que la
théorie qui est un ensemble, qui est une structure composé de théories auxiliaires
ne peut être réfutés directement par un évènement contraire. L’observation peut
simplement révéler de l’expérience que les conditions n’éteint pas forcément
propice, qu’il y avait une erreur sur les instruments utilisés ou que les conditions
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n’étaient pas réunis pour obtenir une bonne prédiction. Si c’était le cas alors,
toutes les grandes théories scienti ques seraient rejetées à cause d’un événement
singulier qui ne correspond pas aux résultats prédits. L’observation n’est donc pas
une source able pour déterminer si une théorie scienti que est vraie ou non.
La théorie scienti que gagne en crédibilité lorsqu’elle arrive à survivre aux
épreuves du temps puisque l’on suppose qu’elle se rapproche davantage de la
réalité. La science se construit ainsi par une succession de théories qui sont
susceptibles d’être réfutées à l’avenir. Il y a tout de même une forme de continuité,
les théories ne se construisent pas simplement grâce à l’observation, elles
reprennent d’anciennes théories a n de pouvoir les dépasser.
La science est en quelque sorte tributaire du temps en ce qu’elle se
construit au l des découvertes et au l des théories qui s’in rment et qui se
con rment. Elle a tout de même un but autre que la volonté de déceler la réalité ;
celui de pouvoir subvenir aux besoins de la société. La recherche scienti que
s’adapte selon son temps, tous les besoins actuelles n’étant pas les memes que
les besoins du XVIIIe siècle par exemple, elle se sert de l’observation pour
déterminer sur quoi elle pourrait se concentrer désormais. La science qui s’adapte
à son temps ne peut donc saisir toute la réalité du monde mais seulement un
aspect, celui qui l’intéresse. La science ne détient pas à elle seule, le monopole de
la connaissance.

La science n’arrive à saisir que certains aspects de la réalité. Toutefois, la


science de cherche pas que la réalité de manière désintéressé, elle cherche à faire
tomber ce voile qui s’interpose entre nous et la réalité a n de donner des moyens
aux individus de mieux vivre. Elle vise à révéler le réel a n de faire avancer le
progrès. Elle se contente ainsi que de connaitre un des aspects de la réalité.
Henri Bergson dans Le Rire de 1900, a rme que le fait de saisir les objets
comme des généralités pose problème. En e et, lorsque nous percevons des
arbres, nous ne nous attardons pas sur la spéci cité de chaque arbre mais sur
l’Idée d’arbre. Une idée qui est une généralité. Cette généralisation selon Bergson
correspond au besoin pour l’homme de trouver une utilité particulière à ce qu’il
perçoit. Ainsi, on n’observe plus un arbre pour ce qu’il est, on l’observe comme
parmi tant d'autres, pour sa fonction : construire une table, des chaises, nous
chau er etc… La science dans ce sens a permis des avancées spectaculaires en
manière de locomotion. Elle a notamment permis le passage du mécanique à
l’électrique. Mais arrive-elle à connaitre ontologiquement la chose; pour ce qu’elle
est et non pour ce que cette chose permet de faire ou de produire ?
Entre nous et notre propre conscience du monde : un voile s’interpose : épais pour
le commun des hommes mais léger pour l’artiste et le poète, il parle pour l’artiste :
de “dépassement naturel”. L’homme commun pose des étiquettes sur des choses
alors que l'artiste les contemple sans but. Simplement il contemple les choses qui
l’entoure pour en retranscrire à travers son Art, la plus pure des représentations.
L’homme ordinaire est assujetti puisqu’il pense les choses à travers des concepts
froids et subjectifs par opposition à l’Art qui nous libère et révèle le réel.
Ainsi, nous retrouvons la même idée chez Schopenhauer dans Le monde comme
volonté et comme représentation, essai de 1818, il propose un lien entre la
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connaissance des choses qui nous entourent et l’enfant qui serait animé par le
génie artistique.
Notre vision est alors bridée par nos besoins. L’enfant comme l’artiste est
libéré des impératifs pratiques, ce qui permet de révéler les choses et de se libérer
du sens utile pour se rapprocher de l’essentiel. L’enfant possède naturellement les
traits du génie artistique puisqu’il arrive à concevoir le monde sans étiquettes,
sans a priori et sans jugement de la part d’autrui par sa naïveté et sa soif de
connaissance. L’enfant comme les artistes possèdent la capacité de voir en
chaque chose l’essentiel, à en saisir la pureté. L’enfant perçoit le monde comme
une poésie à déchi rer, chaque chose nouvelle qu’il perçoit est étrangère ce qui lui
permet d’avoir la volonté d’approfondir ces connaissances. L'enfant et l’homme
artiste contemplent tout ce qui les entoure avec objectivité, ils ne sont pas
in uencés par l’e et des choses sur eux-mêmes. Comme écrit Baudelaire dans Le
peintre de la vie moderne : “L’enfant voit tout en nouveaut ; il est toujours ivre”,
l’enfant chez Baudelaire est un être de sensation. Ce sont avec ces impressions
nouvelles du monde que L’enfant jouit au plus haut degré de la faculté de
s’intéresser vivement aux choses sans but ni raison.
Avant que l’enfant ne soit pris d’impératifs sociaux, il se rapproche du génie
artistique contrairement à l’homme ordinaire, emporté par son quotidien.
L'enfant perd peu à peu sa compréhension contemplative du monde extérieur. La
recherche perpétuelle d’un but, du besoin de trouver des raisons pour agir, nous
font oublier l’essentiel des choses qui nous entourent. Nous observons les choses
que pour leurs utilité et pour ce qu’elles pourraient apporter à nos propre besoins.
L'intérêt personnel brouille notre vision.
Ainsi, on peut dire que l’artiste comme l’enfant sont susceptibles de voire un
certain aspect de la réalité di érent de l’aspect de la réalité que peut observer le
scienti que.

In ne, la science se dé nit par sa méthode dont elle tire son fondement de
l’observation. Il y a une certaine interdépendance entre la méthode et
l’observation. L’observation est supposée con rmer la théorie. Toutefois, se
reposer sur l’observation pour fonder une théorie ne permet pas nécessairement
d’en tirer une conclusion vraie et indubitable. L’observation est aussi la perception
subjective, une appréciation souveraine du sujet qui jugement ce qu’il perçoit aux
travers de ses a ectes. La science est supposer en in rmant et con rmant des
théories passées, ltrer les parcelles de subjectivités a n de déceler ce qu’est la
réalité. Mais la science qui est mué par une volonté de créer des outils utiles aux
besoins humains, est prisonnière du temps dans lequel elle s’inscrit et de permet
que de déceler un aspect de la réalité et propice au progrès. L’enfant et le génie
artistique qui ne font qu’observer le monde sans a priori ni besoins contingents,
arrivent à percevoir un autre aspect de la réalité que le scienti que ne pourrait
révéler.
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