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METHODOLOGIE POUR LA PLAIDOIRIE

Composition
L’INTRODUCTION
L’introduction est la première partie du travail du plaideur. Elle se divise en
trois sous-parties : l’exorde, le rappel du thème et enfin l’affirmation de la
thèse choisie. L’exorde, c’est la première idée du plaideur.
En effet, l’exorde peut être une anecdote, une citation ou une phrase créée par
vous-même. L’exorde doit pouvoir captiver l’attention du jury et ne doit pas
être trop long, au risque d’ennuyer le jury.
Ensuite, le rappel du thème, le plaideur ici, doit rappeler le thème de
plaidoirie. Il peut se passer d’une reformulation, en se contentant de poser une
simple question.
Enfin, l’affirmation de sa thèse. Comme indiqué, le plaideur doit pouvoir clairement exprimer sa thèse.

LE CORPS DU TEXTE
Le corps du texte est l’ensemble des idées, arguments et exemples élaborés par le plaideur pour parvenir à convaincre
le jury. Pour chaque idée développée, il faut un ou deux arguments suivis d’exemples. Le plaideur expose tous ses
arguments de façon succincte et claire afin de convaincre le jury.
En effet, pour la construction de son texte, le plaideur doit structurer ses idées en faisant usage des connecteurs
logiques. Il doit pouvoir dire ce qui doit être dit, en phrases courtes. Il faut que le plaideur touche le jury par ces mots
en faisant exploit du pathos (c’est-à-dire, les sentiments).
Aussi, en plaidoirie, il est interdit de faire une thèse et une antithèse. Le plaideur doit se fixer un seul objectif et
défendre sa seule position jusqu’au bout.

LA CONCLUSION
Dernière partie de votre texte, la conclusion doit être aussi impeccable que votre introduction. Elle doit être brève et
intéressante afin de laisser une bonne image de vous à vos auditeurs après votre passage. Tâchez de laisser une leçon à
la fin. Un peu comme pour dire pourquoi vous êtes convaincue de votre thèse.

En dehors du cadre juridique, la plaidoirie peut prendre une forme différente. Elle peut être présentée sous la forme
d’un dialogue, mais la composition générale doit être la même.

Quelques conseils sur le forme…

La voix
La plaidoirie relevant de la communication orale, votre voix y joue un grand rôle. En tout premier point, c’est elle qui
campe votre personnalité et votre état d’âme. Ensuite, c’est le moyen par lequel vous entrez en contact avec le public
(l’auditoire) et lui faites part de ce que vous avez à porter à sa connaissance. La voix a donc une grand importance, et
doit, par conséquent, être travaillée, choyée et veillée.

Le regard
Au tribunal, juges, avocat(e)s, prévenus sont exposés au regard. Sans être acteurs ils sont donnés-à-voir, scrutés,
soupesés, jugés, défiés parfois. Eux aussi, à leur tour, regardent. Le regard, la vue, autant que l’ouïe, sont donc
sollicités. Pour celui qui plaide :
- il faut apprendre à soutenir le regard de l’Autre, parfois déstabilisant (trac, défi silencieux, hostilité ouverte)
- il faut afficher un regard qui ne soit ni agressif, ni arrogant, mais pas soumis, défait ou apeuré non plus
- Il faut, avec le regard, solliciter la sympathie et l’adhésion du public, des juges, des jurés, de l’opinion.

La gestuelle
Un élément important de la communication verbale ! Elle accompagne inévitablement la parole, la ponctue, la
complète, la renforce mais peut aussi en gâcher l’effet… Attention au geste parasite, inapproprié, inopportun ou mal
placé, qui peut produire dans la tête de l’interlocuteur un effet négatif, de nature à détruire votre image de marque, à
réduire votre capital de sympathie ou même à retourner l’opinion contre vous.
Le souffle
Qui dit expression orale dit voix, et qui dit voix dit usage du souffle, passage de l’air des poumons dans les organes
phonatoires. Le souffle ne doit donc pas manquer au plaideur, non plus que l’énergie dans un moteur. Sinon, gare à la
panne, avec les conséquences ! Le souffle doit, par ailleurs, être contrôlé, bien maîtrisé, utilisé à bon escient pour
moduler la voix et le timbre. Déficient, il peut rendre la voix fluette ou peu audible ; mal contrôlé, il rend l’expression
saccadée.

La qualité de l’expression
C’est un élément essentiel pour être compris et transmettre ses idées. Les fautes de langage, de grammaire, de
conjugaison sont autant d’éléments gênants qui viendront perturber l’attention de votre auditoire.

Les registres de langue


La langue que nous utilisons reflète notre niveau de connaissance de cette langue (et de scolarisation), notre culture
ainsi que le type de rapport (au plan familial, hiérarchique ou social) que nous entretenons avec notre interlocuteur :
on ne parle (n’écrit) pas à son patron comme à un parent ou à un ami, à un inconnu comme à un familier, à un enfant
comme à un adulte, etc. De ce point de vue, on distingue dans l’usage de la langue ce que l’on appelle des registres ; à
l’oral, les registres :
- familier
- moyen, médian ou courant On évitera absolument le langage familier.
- soutenu.

La ponctuation
Pourquoi parler, ici, de ponctuation, alors qu’il s’agit d’expression orale ?
- parce que l’orateur peut (et le fait généralement) s’appuyer sur un texte écrit
- parce que l’orateur, quand il intervient, ponctue son discours grâce à son souffle ; sans cela il aurait du mal à rendre
sa prestation expressive et vivante et à captiver son auditoire. Tout texte, écrit comme oral, doit être ponctué pour
permettre au public (et à lui-même) de se retrouver dans l’expression de sa pensée.

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