Dire et se faire entendre : La parole, le

théâtre, l’éloquence

Dans l'antiquité grecque, on prononçait des discours à l'occasion de

procès. C'est ainsi que se sont créées des écoles de rhétorique, l'art
de savoir bien s'exprimer en public. On recherchait les idées clés, on
les mettait en forme et on apprenait à les dire avec conviction.
Au Moyen Âge, les religieux développent l'art de prêcher. Les beaux
sermons donnés à l’église attirent un public nombreux
Avec la révolution de 1789, puis la IIIe République, les hommes
politiques interviennent dans le débat public. Ils veulent être le plus
convaincant possible.
Référence : Le Serment du Jeu de paume, 20 juin 1789 pendant la
révolution
https://www.youtube.com/watch?v=6kPHPK2MsRQ

1/ Les pouvoirs de la parole

Dans un tribunal, l'avocat défend l'accusé. Le procureur développe un
réquisitoire(discours) contre l'accusé. Procureur comme avocat
doivent savoir maîtriser l'art de la rhétorique. De même, les hommes
politiques exposent librement leurs opinions à la tribune de
l'Assemblée nationale.

Pouvoir s'exprimer, dire, est une chance. On peut ainsi partager ses
convictions, ses découvertes, ses idées, ses interrogations, ses
frustrations. A condition de le faire calmement

Dans notre quotidien, on s'exprime en famille, entre amis, au

lycée, en période de stage en entreprise, au travail. Parfois, on se
défend, on s'explique, on cherche à séduire, on expose, on cherche à
démontrer.

Dans une situation de communication, la parole prend une grande

importance. La bonne maîtrise de la parole est un moyen de
développer la confiance en soi. Il est important de s’entraîner à
travailler sa parole, sa voix, ses gestes, ses attitudes. Celui qui parle
est d'abord vu et entendu, avant d'être compris. C'est essentiel en
situation professionnelle, surtout s'il faut rendre compte à l'oral de
son activité.

.
Référence : Discours de Simone Veil à l'Assemblée nationale en 1974
pour la légalisation de l'IVG.
https://www.youtube.com/watch?v=105PFS0cUlo

A/Les types de langage

On peut aussi s'exprimer correctement. Il y a trois registres de

langage.
Le registre soutenu emploie un vocabulaire précis, nuancé, culturel.
Les phrases sont complexes, bien construites et respectent la
grammaire.
Le registre courant consiste à utiliser un vocabulaire connu de tout le
monde, dans des phrases simples et courtes.
Le registre familier emploie un vocabulaire réduit, répétitif, des
expressions imagées, des mots incomplets, de l'argot. Les phrases
sont incorrectes. On supprime la négation "ne".
 Vidéo : Les différents registres de langage
https://www.google.com/search?
q=les+types+de+langage+bac+pro&rlz=1C1GGRV_enFR773FR787&so
urce=lnms&tbm=vid&sa=X&ved=2ahUKEwj91oSu3sb7AhUMWsAKH
QhNDt8Q_AUoA3oECAEQBQ&biw=1920&bih=880&dpr=1#fpstate=iv
e&vld=cid:9c4d66e8,vid:cmlwkTd6jYE

B/ Le discours
Un discours est un texte prononcé devant un public. Celui qui parle
est désigné sous le nom d'orateur et ceux qui écoutent constituent
l'auditoire. Le plus souvent, le discours a pour but de convaincre
et/ou de persuader. Convaincre consiste à faire partager un point de
vu en s'adressant au raisonnement, à la réflexion, à la logique du
destinataire.

c/ Les types de discours

Il existe cinq types de textes ou formes du discours, qui peuvent

apparaître dans un même extrait, en fonction de la finalité du texte.

Argumentatif
Dans un texte argumentatif, le locuteur a pour but de convaincre. Il
utilise donc des moyens rhétoriques pour démontrer en
organisant arguments et exemples que sa thèse est valide.

Explicatif
Forme du discours. Dans un texte explicatif, l’auteur a pour but
de faire comprendre. Il présente des faits, des explications de
manière objective.

Descriptif
 Dans un texte descriptif, l’auteur a pour but de nommer,
de caractériser un objet, un lieu ou une personne. Cette forme du
discours est reconnaissable à l’emploi d’indicateurs spatiaux.

Injonctif
Dans un texte injonctif, le locuteur veut faire agir le récepteur.
L’ordre est souvent exprimé (impératif, infinitif ou subjonctif…). Le
texte injonctif se trouve par exemple dans les règlements intérieurs,
consignes, recettes de cuisine…

Narratif
Dans un texte narratif, l’auteur raconte une succession
d’événements organisée dans le temps. On trouve donc des
indicateurs chronologiques.

Vidéo sur les types de discours

Vid

https://www.google.com/search?q=discours+est+organis
%C3%A9+en+5+temps+vid
%C3%A9o&rlz=1C1GGRV_enFR773FR787&oq=discours+est+organis
%C3%A9+en+5+temps+vid
%C3%A9o&aqs=chrome..69i57j33i160l3.4526j0j7&sourceid=chrome
&ie=UTF-8#fpstate=ive&vld=cid:cf05fcda,vid:158WMkVvuEM

D/Structurer son discours pour se faire comprendre

Un discours est organisé en 5 temps

1/ l’exorde ou introduction souligne l’importance du sujet pour que

l'auditoire le public se mette à écouter.
Il y a trois formes d'exorde.
  L'hommage remercie le public d’être venu
 L’'effet de surprise fait que l'auditoire se met à écouter
 L’insistance sur l'enjeu joue sur la gravité du sujet abordé.

2/ la narration, un récit qui illustre l'idée maîtresse du discours.

3/ l'argumentation sert à défendre ma thèse, ce que je crois vrai.
4/ l'orateur reprend les arguments contraires à sa thèse, pour
démontrer qu'ils ne sont pas bons, c'est la réfutation.

5/ la conclusion ou péroraison revient sur la valeur de la thèse pour

pousser le public à être d'accord, le convaincre complètement.

Utilisation des connecteurs logiques

Les connecteurs permettent de marquer les étapes du raisonnement.
Ils mettent en relation les différentes étapes de l'argumentation.
Il peut s'agir de :
– la cause (car, en effet, parce que) ;
– la conséquence (donc, c'est pourquoi) ;
– la condition (au cas où, en cas de, si) ;
– l'ajout, l'apport d'information (de plus, par ailleurs, d'une part,
d'autre part...) ;
– l'opposition (mais, au contraire...).

Les temps verbaux

Le temps de référence est le présent d'actualité.

Par ailleurs, l'émetteur peut utiliser le présent de vérité générale, ou
l'impératif présent pour interpeller son destinataire.
F/ Les moyens pour convaincre son public
Le verbal :
Avoir une excellente élocution
Utiliser un vocabulaire adapté à vos interlocuteurs.
Préférez les phrases courtes aux phrases à rallonges
Utiliser des répétitions pour marteler clairement une idée
Interpeler le public pour qu’il se sente concerné : périphrases pour
désigner le public (« vous », « l’assemblée ici présente », etc)

Parlez comme si vous vous adressiez à une seule personne

Le non verbal
La gestuelle, l’intonation, les regards sont tout aussi importants que
les mots employés dans un discours. Il est donc essentiel de savoir
travailler votre communication non verbale
Veiller à adopter une bonne allure et une bonne posture : se tenir
droit, avec le torse légèrement bombé les épaules vers l’arrière, et la
tête haute.
Le regard est primordial. Il va vous aider à maintenir votre auditoire
en alerte et à vous appuyer sur lui. C’est grâce à lui que vous verrez
les réactions du public et que vous pourrez les utiliser

Exercice Type BAC : votre lycée organise un concours d’éloquence

sur le thème de la discrimination . Vous décidez d’y participer
Ecrivez un mini discours d’une vingtaine de lignes dans lequel vous
dénoncerez une discrimination. Vous devez respecter les 5 temps
du discours et développer au moins 2 arguments illustrés par leur
exemple
2. LA PAROLE SUR LA SCÈNE DE THÉÂTRE

Le mot "théâtre" vient d'un mot grec qui signifie regarder. Il désigne
d'abord le lieu où les acteurs jouent, la scène. Le théâtre est un art à
part entière, un spectacle qui se déroule devant un public de
spectateurs.

Selon Molière, « le théâtre est fait pour être vu et non pour être lu ».
Il s’agit donc d’entendre ce que les personnages disent et de voir le
spectacle qui est proposé

Une pièce de théâtre est essentiellement un échange de paroles

entre des personnages joués par des acteurs. Ces paroles sont mises
en valeur par des gestes, des décors et des costumes. Les acteurs
font vivre le texte de l'auteur par leur voix, leurs intonations, leur
souffle. Ils donnent à la parole la dimension du spectacle.

Le théâtre est écrit pour être joué. La mise en scène est là pour aider
le spectateur à se projeter dans l'action. Le metteur en scène règle le
jeu des acteurs selon les ordres écrits de l'auteur, les didascalies. Il
règle aussi l'espace scénique, les décors, les sons et les lumières.

1/Le dialogue ou la parole au thèatre

Quand plusieurs personnages parlent entre eux, dans le cadre
d'un dialogue, on dit qu'ils échangent des répliques. Un personnage
qui s’exprime longuement pour développer ses idées avec de
l'aisance dans l'art oratoire, l'art de parler, on parle d'une tirade.

Au contraire, si un personnage se parle à lui tout seul pour exprimer

ses sentiments et ses réflexions sur une situation, c'est
un monologue.
Il existe trois formes de monologue. D’abord le monologue
informatif durant lequel le personnage nous explique quelle décision
il a prise. Puis le monologue délibératif, le personnage est devant
une décision à prendre mais ne sait pas laquelle. Enfin, le monologue
émotionnel, le personnage nous montre ses tourments, ses passions,
ses sentiments.

Le personnage peut faire face à des conflits de trois ordres. Les

personnages peuvent s'opposer pour des raisons amoureuses,
psychologiques, morales, sociales ou politiques. Les motivations d'un
personnage peuvent entrer en conflit avec celles de la société. Un
personnage peut être en conflit avec lui-même devant une décision
qu'il a du mal à prendre.

2/Les différents registres

On appelle registre l’ensemble des outils dont dispose l’auteur pour

exprimer les émotions et les sentiments des personnages

Le choix d’un registre est avant tout un moyen pour l’auteur de

persuader et de convaincre le spectateur soit du réalisme d’une
situation, soit des ressentis des personnages selon l’option choisie
(faire rire, pleurer…).

Le registre comique : Il suscite le rire ou le sourire. On distingue le

comique de gestes (exagération des comportements), de caractère
(met en valeur des défauts d’un personnage), de situation et de mots
(jouer avec les mots, par l’utilisation des hyperboles (exagération : il
est génial), des euphémismes (minorer volontairement son
expression : un malentendant pour un sourd)

Procédés utilisés : répétition de mots, de phrases, de situations ;

utilisation des quiproquos et jeux de mots...
Les objectifs du comique sont de faire prendre conscience de
l’absurdité ou de la bêtise d’une situation, de critiquer le
comportement de certains ou plus largement de la société, de
redonner une vision plus objective ou plus claire d’un problème, ou
d’une question de société

Le registre tragique : Il met en scène des situations désespérées où

un personnage, victime de la fatalité́, est voué à la mort. Des forces
pèsent sur lui, le dominent, ce qui suscite la compassion du
spectateur.

le tragique, connaît des déclinaisons à travers le registre pathétique

qui exprime la souffrance et la douleur

Le vocabulaire retenu est celui de la souffrance, de la mort qui

s’approche et de la fatalité.

Il en est de même pour la ponctuation (abondance des points

d’interrogation qui marquent le doute ou les points d’exclamation
qui montrent la souffrance et la révolte du personnage), ou des
interjections telles que « quoi ? » ou « hélas ».

3/ Les procédés d’éloquence.

Vidéo : l’essentiel à savoir
https://www.youtube.com/watch?v=tf0t9RLBcqk&t=9s

Définition éloquence C’est l’art de savoir bien parler, de convaincre

par la parole, de persuader par ses actes et ses paroles

Pour persuader quelqu’un, il faut utiliser le registre du sentiment et

des émotions

A/L’art oratoire
Pour convaincre et persuader, il faut bien parler, parler avec
conviction, c’est l’art oratoire. Pour réussir cet art, il faut :
- Un discours bien construit avec différentes parties
- Des figures de styles efficaces (ex : anaphore [Moi, président de la
République, je…, Moi, président de la République, je… discours de
François Hollande lors du débat télévisé de l’entre-deux tours de la
présidentielle 2012], hyperbole donc une exagération de la réalité)

- Une tonalité marquée dans le discours (cris, alternance phrasé

court et fort / longue phrases dites doucement…)

- Une énonciation parfaite (effort d’articulation, découpage des mots

longs en accentuant sur la troisième syllabe) - Une syntaxe parfaite
(éviter les propositions relatives lourdes, privilégier des phrases type
sujet + verbe + complément, voire même des phrases nominales)

- Des questions sans réponses

- Des phrases exclamatives

- De l’emphase (exagération lorsque l’on croit vraiment ce que l’on

dit)

Pour mieux comprendre ce qu’apporte l’éloquence à un discours, il

est recommandé de se référer à l’œuvre filmique « Le discours d’un
roi » de Tom Hooper (The King’s Speech), sorti en France en 2010.

Ce film permet de comprendre que la scénarisation de l’éloquence en

vue d’une médiatisation est très importante car le choc des images
compte autant que le poids des mots.

Ainsi, les orateurs sont-ils des comédiens qui travaillent leur image
(voix, costume, gestuelle, mimique). De même, les journalistes-
photographes et les réalisateurs approchent-ils la parole politique
comme un spectacle à « monter », c’est-à-dire qu’ils mettent en
scène en construisant un décor, en choisissant leur cadrage, des
effets de lumière, etc.
B/ Les stratégies argumentatives de l’éloquence

CONVAINCRE

Il faut expliquer ce que l’on pense en l’illustrant. Il faut donc donner

des exemples, tant à l’écrit qu’à l’oral (chiffres, citations, …). Vos
arguments s’enchaînent avec des connecteurs logiques : mais,
cependant, pourtant, alors que, malgré, en revanche, car, parce que,
puisque, comme, grâce à, du fait que, donc, c’est pourquoi, ainsi, si
bien que… Il est plus pertinent d’utiliser les trois premières personnes
du singulier (je, tu, il/elle/on).

PERSUADER

Il faut avoir recours à des opinions tranchées. Il faut être sûr de soi et
donner des arguments convaincants, des images fortes afin que votre
auditoire vous suive dans votre logique. Pour cela, il est conseillé de
donner des exemples que vous avez vécus ou que vous avez lus. Il
faut se mettre dans la peau d’un avocat pour défendre ce que l’on
croit (cf. la dernière partie du travail d’écriture de l’épreuve du
baccalauréat). Un texte ou un oral pour persuader est à la première
personne du singulier (je).

CONVAINCRE ET PERSUADER

En réalité, dans un texte ou dans un débat oral, les deux stratégies

sont souvent mêlées. Pour convaincre, il faut persuader, pour
persuader, il faut convaincre.

Sujet bac
En vous aidant des informations précédentes et notamment des
procédés mentionnés, vous rédigerez en une vingtaine de lignes une
scène tragique :
Attention : vous rédigerez un court paratexte qui permettra au
lecteur de se repérer dans l’histoire et de comprendre à quel
moment cette scène prend place
ne multipliez pas les personnages : deux suffisent
soignez la présentation

Définitions
Rhétorique : Art de bien parler
L’exorde = introduction
Péroraison = conclusion
Réfutation =
Didascalies =
Eloquence = C’est l’art de savoir bien parler, de convaincre par la
parole, de persuader par ses actes et ses paroles
discours = texte prononcé devant un public
indicateurs spatiaux
tirade
monologue