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Résumé du cours de la pragmatique du contenu


I. Le structuralisme de De Saussure :
Langue : un système abstrait composé d’un ensemble structuré d’éléments de règles propre à une
communauté linguistique.

Langage : c’est une capacité propre à l’homme de communiquer à l’aide de signes verbaux.
Parole : la mise en œuvre et l’utilisation individuelle et subjective du système avec toutes les
variantes possibles : rythme, débit, intonation, choix de mots et d’expressions…etc.
A partir de ce triptyque, l’on peut déduire la notion du sujet parlant :

Le sujet parlant est un locuteur qui réfléchit scientifiquement à propos du sujet linguiste qui
construit l’objet linguiste. C’est celui qui a la capacité d’utiliser le système de la langue dans une
situation de communication.
Les caractéristiques du sujet parlant :

1. Unicité ;
2. Conscience ;
3. Impuissance ; (face au système de la langue)
4. Responsabilité ;
5. Volonté et liberté ;
6. Mémoire et intelligence.
Les limites de la conception saussurienne :
Le structuralisme est critiqué d’avoir réduit l’objet de la linguistique à la langue qu’elle a
systématisée et formalisée, tout en négligeant la parole qui ne peut pour lui être l’objet de la
science puisqu’elle est individuelle et subjective. Ainsi, De Saussure est qualifié par Bakhtine comme
un positiviste abstrait puisque sa théorie demeure, non-transparente, ambiguë, voire basée sur des
principes philosophiques abstraits et le sens demeure, par conséquent, opaque.
II. La théorie des actes de langage chez Austin

Austin a critiqué « l’illusion descriptive » traditionnelle qui considère que le langage est
uniquement un moyen de représenter la réalité et décrire le monde. Austin insiste en contrepartie
sur l’idée que le langage sert aussi à accomplir un acte.
Les types des actes de langage : il existe 2 types d’actes :

Actes constatifs : qui décrivent le monde. Ils sont soumis à la véri-conditionnalité, c.-à-d., ils
peuvent par conséquent vrais ou faux.
• La terre est ronde.
• Le cerisier est en fleurs.
• Le chat est sur le paillasson.
Acte performatif : qui ne décrivent rien mais qui accomplissent une action. Ils ne peuvent
être vrais ou faux mais réussis ou échoués ou dans la terminologie d’Austin heureux ou
malheureux.
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• Je te promets d’arrêter de fumer.


• Je vous déclare unis par les liens de mariage.
• Je te promets que je t’amènerai au cinéma demain.
• Les conditions de réussite des performatifs.

Au cours de sa réflexion, Austin s’aperçoit qu’à côté des performatifs explicites, il y a des
performatifs implicites : Ex : je viendrai demain correspond à une promesse, même si le verbe
« promettre » n’est explicitement employé.
Les conditions de félicité des performatifs :
a. Il doit exister une procédure conventionnelle et institutionnelle reconnues et réussies.
b. L’exécution concerte de la procédure par tous les participants.
▪ Correctement : lors d’un mariage, il faut dire « oui » et non pas « d’accord », il faut
que les paroles prononcées soient celles établies par la convention.
▪ Intégralement :
c. Obligation et engagement social.
d. La présence et la sincérité de locuteur.
e. L’intention d’adopter le comportement attendu.
F. Les participants doivent adopter réellement le comportement attendu.

Les facteurs permettant l’échec de la performance.


Austin propose pour les performatifs qui ne correspondent pas aux conditions de réussite, une
typologie des échecs (voir le schéma).

Difficultés rencontrées par Austin :

1. La présence des verbes performatifs dans des énoncés non performatifs : Ex : « il m’a présenté ses
condoléances ».
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2. Certains énoncés peuvent avoir deux lectures : Ex : « la séance est ouverte »: cet énoncé est
performatif quand il par un président ou un juge en déclarant l’ouverture d’une séance et il est
constatif quand il est dit par quelqu’un ou un journaliste ayant assisté à l’ouverture d’une séance.
3. Certains constatifs peuvent être jugés en terme de succès ou échec : Ex : « l’actuel ministre de
France a démissionné » : échec de constatif par absence de référent.
4. Les performatifs impurs : l’énoncé « je suis désolé » permet d’une part d’accomplir un acte et d’autre
part sert à décrire de la personne donc il peut être vrai ou faux.

Classification des actes de langage :


L’opposition constatif vs performatif s’est révélée défectueuse puisque chaque énoncé
vise l’accomplissement d’un acte. Austin réoriente sa pensée centrant sur le langage visé
comme moyen d’agir. Il distingue trois aspects de l’acte consistant à faire quelque chose par
le langage.
Acte locutoire/ locutionnaire : que l’on accomplit par le fait de le dire quelques choses :
produire une suite phonétique selon une syntaxe avec une certaine sémantique.
Acte illocutoire/illocutionnaire : acte que l’on accompli en disant quelque chose : faire une
promesse, donner un ordre, proférer une assertion, pose une question...etc. L’énoncé fait
quelque chose d’autre que de dire : « il va tirer » consiste à avertir, à prévenir.
Acte perlocutoire/perlocutionnaire : qui correspond à l’effet produit sur l’interlocuteur par
l’acte illocutoire. Cet acte sert des fins lointaines et cachées comme embrasser l’interlocuteur,
ou lui manifester de l’intérêt.
Taxinomie des actes illocutoires :
Toute énonciation correspond à l’accomplissement d’un acte illocutoire à valeurs
différentes selon l’acte accompli. Austin propose une typologie de cinq types d’actes de
langage.
Les verdictifs (acte juridique) : acquitter, condamner, décréter, prononcer…etc.
Les excercitifs : renvoient à l’exercice du pouvoir, de droit ou d’influence : blâmer, exhorter,
dégrader, avertir, conseiller, …etc.
Les promessifs : expriment l’obligation pour le locuteur d’adopter une attitude : promettre,
jurer de, garantir, parier, faire vœu de, …etc.
Les comportatifs : renvoient aux comportements sociaux, aux réactions face à la conduite
d’autrui : remercier, s’excuser, critiquer, déplorer…etc.

Les expositifs : affirmer, nier, postuler, mentionner, témoigner …etc.


III. La théorie des actes de langage chez Searle :
Searle a développé la théorie austicienne en y ajoutant le principe d’exprimabilité qu’il
reformule comme suit : toute intention (pensée, croyance, désir, etc.) du locuteur peut être
exprimée explicitement et littéralement par un moyen conventionnel. C.-à-d., le locuteur qui
s’adresse à son interlocuteur a l’intention de lui communiquer un certain contenu grâce à une
signification conventionnellement associée aux expressions linguistiques qu’il énonce.
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Searle distingue également dans la structure de discours le marqueur de contenu


propositionnel, à savoir ce qui relève du contenu (je viendrai demain) et le marqueur de force
illocutoire, à savoir ce qui relève de l’acte illocutionnaire (je te promets).

Les règles constitutives de l’acte illocutionnaire chez Searle :

1. Règles préparatoires : concernent la situation de communication et prévoient que les


interlocuteurs soient en mesure de se comprendre (même langue).
2. Règle de contenu propositionnel : le contenu propositionnel soit défini, isolable et
repérable de l’acte illocutionnaire.
3. Règle essentielle : elle définit le but illocutionnaire de l’acte illocutionnaire. Il s’agit de
spécifier le type d’obligation contractée par l’un ou l’autre interlocuteurs.
4. Règles préliminaire : Le locuteur et l’interlocuteur doivent partager un certain nombre de
connaissance (croyances d’arrière-plan). Si le l’interlocuteur donne un ordre, il faut que
l’interlocuteur soit capable de réaliser ce qui lui a été demandé.
5. Règles de sincérité : le locuteur au moment où il parle doit être sincère.
6. Règles d’intention : c’est les intentions que peut s’approprier le locuteur (promesse, ordre,
question, hypothèse…etc.).
7. Règles de convention : ce sont les moyens linguistiques dont le locuteur dispose
conventionnellement pour exprimer ses attentions.
Taxinomie des actes illocutionnaires selon Searle.
Les assertifs, les représentatifs : permettent d’expliquer un tant choses sur la réalité :
informer, penser, affirmer, croitre, dire, relater…etc.
Les expressifs : le but est d’exprimer l’état psychologique par rapport au contenu :
exprimer, remercier, saluer, s’excuser, se lamenter…etc.
Les directifs : (question, requête, ordre), appellent une action ou réaction de la part de
l’interlocuteur : recommander, suggérer, conseiller, demander, mendier…etc.
Les promissifs : (engagement, promesse) : le locuteur s’engage lui-même à accomplir
un acte ou adopter un comportement dans l’avenir : s’engager, promettre, jurer,
accepter …etc.
Les déclaratifs : assertifs institutionnalisés.

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