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La pragmatique est l’étude des actes du langage ou du langage en acte accompli par la
parole individuelle et contextuelle.
Avant Austin les théoriciens se sont intéressés avant tout au rôle du langage dans la
recherche et l’expression de la vérité. Par vérité on entend la correspondance ou la d’équation
entre le réel (en fait un fragment du réel), D’une part et le sens de l’énoncé d’autre part.
L’énoncé est vrai si cette correspondance est jugé satisfaisante ; dans le cas contraire il est
faux.
Ainsi le langage actif a été laissé de côté au profit du langage assertif. Jusqu’à une
époque très récente, la grammaire n’a distingué que 4 formes de phrase :
Les affirmatives
Les négatives
Les interrogatives
Les exclamatives
Cette façon d’envisager le langage laisse évidement peu de place à autre chose qu’au
transfert d’information. Le locuteur est considéré comme émetteur d’énoncé affirmatif ou
négatif c’est-à-dire des descriptions de la réalité.
lainga marina
mandainga
marina diso
Ainsi conçu, l’échange langagier vise avant tout, l’enrichissement des connaissances
des interlocuteurs. Et que dire sur le mensonge où le locuteur donne comme vrai ce qu’il
sait être faux ? Austin en étudiant les vérités vériconditionnelles a observé qu’il avait lieu de
remettre en cause les conceptions traditionnelles qu’il juge trop étroites. Bien des phrases
courantes et tout à fait correctes ne peuvent être dites ni vrai ni fausse : « donnes moi du
pain ! » ; « je vous remercie ! » ; « vas t’en ! »….
D’un côté les énoncés qu’on peut qualifier de vrai ou faux sont des énoncés constatifs et de
l’autre côté ce qui échappe à cette catégorisation mais qui réussissent ou échouent sont
des énoncés performatif. Mais rare sont les exemples d’énoncés que l’on peut ranger
sans hésitation dans l’une ou l’autre catégorie. Soit l’énoncé performatif : « donnes
moi du sel ! », si le destinataire lui donne du sucre il y a quand même échec, mais pas
du même ordre qu’un refus pur et simple. Il s’agit ici d’une erreur du destinataire car il
a donné quelque chose qui ne correspondait pas à la réalité « sel ». Il y a donc une
partie descriptive dans cet énoncé.
De même l’énoncé constatif : « il pleut ! » n’est pas purement descriptif. Il y a toujours une
intention derrière donc une finalité.
Autant dire qu’il faut distinguer l’objet d’une intention lié à l’acte : son objectif ; et le résultat
de l’acte. Sans objectif il n’y a pas d’acte digne de ce nom. Alors que la présence ou
l’absence de résultat détermine seulement le succès ou l’échec. Les objectifs ne
peuvent être isolés de l’acte de parole tandis que les résultats viennent après coup donc
ils ne font pas parti de l’acte de parole. De plus, il y a des objectifs vains (résultat
inaccessible) qu’on réalise avec des actes comme les souhaits : « pourvu qu’il fasse
beau ! » « Si tu étais venu… !».
Austin appelle locutoire dans une énonciation tout ce qui est uniquement sous la
dépendance de l’énonciateur. C’est-à-dire tout ce qui est constutif de l’énoncé lui-même et de
sa production.
L’illocutoire par contre est tout ce qui est dans l’énoncé et l’énonciation. Si l’acte
locutoire a été correct le destinataire a en principe à sa disposition l’ensemble des signaux
nécessaires à la reconstruction de l’illocutoire. L’énonciateur visait un ou plusieurs objectifs
qualifié de perlocutoire c’est-à-dire visé « au moyen de parole »mais dont la réalisation est
encore à venir quand out ce qui est proprement communicationnelle s’est bien passé.
Mais si l’on envisage les messages sous cet angle, il faut rendre compte des
implications relationnelles qui sont les leurs dans chaque contextes particuliers. On distingue
alors dans un énoncé verbal un sens descriptif : sans contenu informatif ; et un sens
pragmatique qui désigne le fait qu’un énoncé assume une fonction et crée une relation entre
les interlocuteurs.
John SEARLE, élève d’Austin à oxford classe les actes de langages en 5 grandes
catégories.
Où on tente de faire accomplir une action par l’autre (ordonner, demander, inviter) ;
Partant du point de vue que tout acte illocutoire est destiné à transformer la réalité Ducrot
s’attache à définir quelles sont les modifications qu’apporte l’énonciation. Il spécifie en ses
termes : l’acte illocutoire apparait comme un cas particulier d’un acte juridique comme un
acte juridique accompli par la parole. Et c’est en cela que l’énonciation crée des obligations
entre le locuteur et l’auditeur : « il s’agit écrit-il d’une transformation juridique, d’une
création de Droits et de Devoirs pour les interlocuteurs ». (Ducrot 1972 a : 286). Chaque type
d’acte serait donc créateur d’un type de contrat particulier : à la question correspond
l’obligation de répondre, à l’ordre et a promesse celle de faire et à l’assertion celle d’être cru.
8.1 LA PRESUPOSITION
Un présupposé est une donnée à partir de laquelle on parle mais qui n’est pas
directement en jeu dans la parole. Exemple : Paul ne fume plus ! (Présupposé) : Paul fumait
avant.
Pour Ducrot l’acte de présupposition comme tout acte illocutoire produit une
transformation de la relation qui s’instaure entre les interlocuteurs. « Présupposé un certain
contenu c’est placé l’acceptation de ce contenu comme condition du dialogue ultérieur ». On
voit alors pourquoi le choix des présupposés nous apparait comme un acte de parole
particulier : en accomplissant, on transforme du même coup les possibilités de parole de
l’interlocuteur.
Il ne s’agit pas là d’une transformation du type causale (une cause un effet), lié au fait
que toute énonciation influx sur les croyances, désirs et intérêts de l’auditeur. Il s’agit au
contraire d’une transformation institutionnelle juridique : ce qui est modifié chez l’auditeur
c’est son droit de parole.
8.3 L’INFÉRENCE
L’inférence concerne des conclusions intuitives que les usagers du langage tirent en
fonction de leurs compétences logiques, autrement dit de leur capacité à mener des
raisonnements non formalisés. Exemple : il va pleuvoir demain ! (inférence : il faut apporter
des parapluies ou un imperméable)
Grice suppose que les interlocuteurs qui participent à une conversation commune
respectent le principe de coopération : les participants s’attendent à ce que chacun d’entre eux
contribue à la conversation de manière rationnelle et coopérative pour faciliter l’interprétation
de ses énoncés.
Elle impose que la contribution du locuteur contienne autant d’information qui n’est
nécessaire dans la situation et pas plus ;
Elle impose que l’on parle à propos, c’est-à-dire, en relation avec ses propres énoncés
précédents et ceux des autres ;
Elle veut que l’on s’exprime clairement sans ambiguïté en respectant l’ordre dans
lesquelles les informations doivent être données pour être comprises
Comme Sperber et Wilson ont une vision cognitive du langage et de sa fonction. Pour
eux, la fonction du langage est d’abord, et avant toute chose, de représenter l’information et
de permettre par la communication verbale entre autre aux individus d’augmenter leur stock
de connaissance.
10 LE PRINCIPE DE PERTINENCE
Dans tout acte de langage, le locuteur assume la responsabilité de justifier son acte par
rapport à des critères que l’allocutaire peut évaluer. Habermas propose de distinguer 3 types
de validité universel, postulé et reconnu dans tout agir humain :
Pour Habermas, la société se présente à la fois comme monde vécu (et comme système
« donné »). Il s’agit alors de rendre compte de cette action du point de vue de celui qui agit.
Le système et la société observé de l’extérieur ; chaque activité est alors vue comme fonction
de la conservation du système. Et ce point de vue oblige à faire abstraction de l’intention et de
la volonté des acteurs. Seuls comptent les effets de l’action.
Dans le monde vécu, les actions sont coordonnées par leur orientation et par la
communication. Dans le système, les actions sont coordonnées par leur conséquence. Dans le
monde vécu, la situation met en jeu 3 domaines de réalité :
- Le domaine objectif : c’est dans l’ordre des faits qu’on peut décrire
par des propositions cognitives (mampahalala zavatra) et
instrumentales (hibaikona, hampitahorana, demander de faire une
action).
- Le domaine social : ce sont les normes auxquelles adhèrent les
participants, le cadre de leurs relations intersubjectives.
- Le domaine subjectif : la personnalité et les goûts de chacun.
Chacun des types de proposition prétend à une validité universelle qui la rend
compréhensible et discutable par les interlocuteurs. Dans l’interaction, les trois domaines sont
toujours liés. La définition de la situation qui mobilise les trois aspects doit être commune aux
participants sans quoi il faudra redéfinir la situation par la négociation et la discussion. C’est
ce qu’Habermas appelle l’agir communicationnelle. (fifanarahana no atao, ady hevitra l). Ce
monde vécu se distingue de la situation en ce qui constitue à la fois un savoir d’arrière-plan et
un horizon. Toute situation est découpage à l’intérieur du monde vécu. Le monde vécu est
l’ensemble constitué par la culture et le langage et plus exactement une réserve de savoir
organisé par le langage. Il est ce par quoi l’action et la communication sont possibles, Horizon
indépassable constitutif de l’intercompréhension. Cet ensemble de culture et de langage que je
présuppose quand je parle, je le prolonge et le renouvelle chaque fois que je parle. En parlant,
je fais vivre, perdurer le monde de sens. Si la société se régule de moins en moins par l’agir
communicationnelle mais par l’argent et le pouvoir alors ce qui fait sens échouera à se
perpétuer.
12.1 L’ATTITUDE
1- Une fonction cognitive car elle organise les perceptions. Exemple : dans un
ensemble de mot, ceux qui correspondent ou se rapporte aux valeurs dominantes
du sujet, c’est-à-dire à ses attitudes sont le mieux reconnus et perçu ;
2- Une fonction énergétique car elle détermine la nature et l’intensité des
motivations ;
3- Une fonction régulatrice : elle unifie les opinions d’un individu, génère et gère la
cohérence interne des opinions et des comportements et sont en ce sens très proche
des représentations.
Largement inspiré des travaux de Porter cette typologie nous permet de comprendre
comment toute attitude détermine un certain type de relation.
12.3.1 L’ATTITUDE D’INTERPRETATION
Qui consiste à formuler, à verbaliser à l’autre les raisons qui sous-tendent ce qu’il
vient de dire ou de faire. Cette attitude crée une relation hiérarchisée au bénéfice de celui qui
interprète. Une sorte de relation de dépendance de l’interprété à l’interprétant ;
Elle consiste à formuler un jugement positif ou négatif par rapport à ce que l’autre
exprime ou à ce qu’il fait. Cela crée une différence de statut entre les locuteurs. (Évalué et
évaluateur). Et renforce une relation de dépendance de l’évalué par rapport à l’évaluateur.
Consiste à proposer à l’autre, des solutions ou des éléments de solution (ce qui
manifeste un intérêt pour l’autre). Cette attitude crée une dépendance entre le conseilleur et le
conseillé ; plus je l’aide et le conseille, plus il est dépendant de moi.
Elle consiste à lui poser des questions pour lui permettre de s’exprimer. Cette attitude
crée aussi une différence de statut entre le questionné et le questionneur et renforce une
relation de dépendance entre les deux.
Consiste à manifester à l’autre que l’on s’intéresse à ce qu’il dit et que l’on l’écoute
pour essayer de le comprendre et non pas de le juger. Mais cette attitude risque aussi de créer
une relation de dépendance entre les deux interlocuteurs même si la compréhension est la
seule attitude que privilégie l’autre.
- La non-évaluation
- La non-interprétation
- Le non-conseil
- Le non-questionnement systématique
- La compréhension ou la reformulation.