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La théorie classique des actes de langage prend son point de départ dans la
conviction que l'unité minimale de la communication humaine est
l'accomplissement (performance) de certains types d'actes. (Le pionnier de cette
théorie est Austin*)
C’est ici le point de départ de la recherche d’Austin qu'il précise dans sa 8ème
conférence [1] : les philosophes du langage ordinaire objectent que ce ne sont
pas les phrases en tant qu’entités grammaticales qui représentent des états de
choses et sont vraies ou fausses : on se sert des phrases dans un contexte donné
pour dire des choses vraies ou fausses. Il faut donc distinguer la phrase en tant
qu’entité grammaticale et l’énoncé fait au moyen de cette phrase : c’est l’énoncé
contextuellement situé, non la phrase qui représente un état de choses
simplement vrai ou faux.
Il fait tout de même remarquer qu’il ne suffit pas d’utiliser les mots produisant
une énonciation performative pour que l’action soit accomplie, il faut le contexte
approprié (que personnes soient réunies à la Mairie pour la célébration de leur
mariage par un représentant municipal habilité à réaliser cet acte). Cependant si
ce contexte approprié est absent, l’énonciation ne sera pas fausse comme
pourrait l’être une affirmation mais elle n’a pas abouti, elle est « malheureuse »,
c’est un échec.
Il va donc élaborer une théorie générale de la parole comme action. Dans cette
nouvelle théorie, tous les énoncés, sont investis d’une fonction pragmatique.
Austin va distinguer trois actes impliqués dans une énonciation : l’acte locutoire,
l’acte illocutoire et l’acte perlocutoire.
Pour isoler l’acte illocutoire qui est en premier lieu également un acte locutoire,
il faut définir « comment nous employons la locution (p112) : nous posons une
question ou répondons, nous donnons une information etc. Nous accomplissons
un acte en disant quelquechose. Ces actes ayant une valeur conventionnel. Le
terme de valeur a une grande importance puisque Austin va faire une théorie des
actes illocutoires à partir de leur valeur (se rapportant à la convention). Valeur
qu’il dissocie de signification (signification équivalent pour Austin à sens et
référence).
Pour ce qui est de l’acte perlocutoire, il faut saisir l’effet que l’acte produit sur les
sentiments, les pensées sur l’auditoire et même sur celui qui parle. Un acte est
produit par le fait de parler.
Dans l’énoncé : « a présent, vous allez retourner à votre travail » je fais un acte
locutoire, je fait l’acte de dire quelquechose : que vous allez retourner à votre
travail. Mais correspondant à cet acte locutoire on peut avoir toute une série
d’actes illocutoire différents : un ordre, une affirmation : l’énoncé aura une
valeur : l’ ordre, l’ affirmation etc.
Si l’énoncé a de l’effet sur vous c’est à dire par le fait de dire « maintenant vous
allez rentrez chez vous » vous enerve, vous soulage, vous convainc etc et que cet
effet est prévu par moi : j’aurai accompli également un acte perlocutoire.
Les théoriciens des actes de langage [3] tiennent pour essentiel de distinguer
acte illocutoire qui est rigoureusement un acte de langage de l'obtention d'effet
perlocutoires qui peuvent provenir de moyens qui ne sont pas nécessairement
linguistique (voix, rythme, mimique etc)
la même proposition que "vous allez reprendre des légumes" est exprimée dans
l'accomplissement de trois actes illocutoire différents : une requete, une
prédiction, une question. Qu'ils soient destinés à produire le même effet
perlocutoire n'annule pas leurs différences d'actes illocutoires.
C'est pourquoi la forme logique de l'acte illocutoire dans son lien avec le contenu
propositionnel a été exprimée par les théoriciens (Searle [2] et Vanderveken) à
l'aide du symbolisme suivant : F(p) où p est le contenu propositionnel et F la
force illocutoire.
Austin en dénombre 5 :
- les "expositifs" : ils sont utilisés pour exposer des conceptions, conduire une
argumentation, clarifier l'emploi des mots, assurer les références : affirmer,
nier, répondre, objecter, concéder, exemplifier, paraphraser, rapporter des
propos.