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Guide méthodologique du résumé de texte

Qu’est-ce qu’un résumé de texte ?

Le résumé de texte est aussi appelé contraction de texte. Si les termes « résumé » et « contraction »
semblent être interchangeables, il y a néanmoins une nuance subtile. Le résumé peut s’appliquer à tout : un
film, un match de football, alors que la contraction de texte est un exercice codifié qui consiste à se mettre à
la place de l’auteur d’un texte pour reprendre (en son nom), reformuler, de façon claire, concise et précise
ses idées.
La contraction de texte porte sur un texte argumentatif qui doit être réduit selon une proportion
demandée. L’épreuve de résumé ou de contraction de texte lors d’un concours de la Fonction publique se
fait en 3 ou 4 heures.
L’objectif de cet exercice est de juger de la capacité d’expression des candidats, de leur aptitude à
prendre en charge les idées d’autrui. Il s’agit donc de rendre plus accessible les idées qui ont été énoncées
de façon plus ou moins complexe et généralement de façon longue.
Cet exercice demande une préparation rigoureuse au brouillon en plusieurs étapes interdépendantes qui
permettront de comprendre les idées essentielles du texte, les articulations logiques et son système
d'énonciation. Ces étapes sont : l’analyse du texte, le début de la réduction, la reformulation et le décompte
des mots.

Première étape : L’analyse du texte

L’analyse du texte se fait en deux phases. La première consiste à prendre en compte le paratexte, alors
que la deuxième est orientée vers une lecture globale afin de déterminer le thème, la thèse de l’auteur et le
système d’énonciation.

Observation du paratexte

Après avoir pris connaissance de votre sujet pour connaître ce que l’on attend de vous, notamment le
nombre de mots du texte initial, le nombre de mots de votre résumé et la marge de tolérance, vous devez
observer le paratexte.
Le paratexte désigne l’ensemble des éléments éditoriaux qui accompagnent une œuvre écrite. Ce sont
par exemple la date d’écriture, l’identité de l’auteur, le titre, la préface… La prise en compte du paratexte
permet de contextualiser le texte.

Exemple de paratexte : Olivier DOLLFUS, La mondialisation, 2007, La bibliothèque du Citoyen, Presse


Sciences Po.
On peut à ce niveau se demander si la date, l’auteur, le titre, peuvent nous aider à comprendre le texte.

Lecture du texte.

En s’appuyant sur la division en paragraphe du texte on parvient à mettre en évidence sa structure,


c’est-à-dire l'organisation logique de ses idées.

Les paragraphes, les connecteurs logiques, les arguments et les exemples du texte font émerger le
thème, la thèse défendue et le schéma argumentatif.

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Déterminer le thème du texte c’est rechercher l’idée générale du texte, ce dont parle le texte, par
exemple : la mondialisation, la mort, la liberté, le racisme, l’éducation, la communication….

La thèse défendue par l’auteur c’est le parti pris de l’auteur par rapport au thème. Par exemple, la
mondialisation est néfaste pour les économies africaines. Ou alors, la mondialisation entrainera le
développement des économies africaines.

Ce niveau d’analyse dégage les idées essentielles, celles sans lesquelles il serait difficile de comprendre
l’auteur et, les idées secondaires ou accessoires qui peuvent être amputées du texte sans changer son sens.
Ces idées accessoires, n’hésitez pas à les barrer.

Deuxième étape : Le début du travail de réduction

Un des principes clés de la réussite d’un résumé est la fidélité. C’est-à-dire, la capacité à dire en peu de
mots ce qui est exprimé dans le texte, sans en changer le sens. Ce travail de réduction passe par la
suppression d’éléments « accessoires » au texte pour ne restituer que l’essentiel.

Il s’agit là, d’éviter de paraphraser l’auteur, c’est-à-dire, remplacer certains mots par des synonymes ou
changer la structure de la phrase en essayant de conserver le sens. Il est important de retenir que l’on ne
résume pas des phrases, on résume des idées.
Considérons la phrase « Le Gabon transformera désormais son bois localement avant de l’importer ». Un
exemple de paraphrase serait : « La transformation du bois gabonais sera désormais faite au niveau local ».
Autre méthode complémentaire : vous pouvez essayer de résumer chaque paragraphe du texte initial par
une ou deux courtes phrases.
La réduction du texte commandera également la suppression des exemples illustratifs (à l’inverse des
exemples argumentatifs que l’on conserve car ils participent de l’argumentation) et les digressions.

L’exemple permet d’illustrer une thèse ou un argument d’une thèse ; il expose toujours un cas particulier,
concret, vérifiable. Par contre, l’argument a une portée plus générale.
On appelle exemple illustratif, un exemple qui suit une idée, l’éclaire, la précise. L’exemple argumentatif
est généralement introduit par des formules telles que : par exemple, ainsi, tel que, comme en témoigne…
A l’inverse de l’exemple argumentatif précède l’idée, un cas concret et permet de tire un enseignement
général, un argument ou une conclusion.

Quelques types d’exemples peuvent vous permettre de mieux les identifier.

Types d’exemples objectif


L’exemple personnel Offrir un témoignage direct mais ne permet pas de tirer une loi générale.
Donner un support concret à un argument, permettre de le développer en
L’exemple littéraire faisant référence à un livre, un film, une pièce de théâtre, un tableau.
L’exemple historique Permettre un rapprochement avec le passé en donnant l’avantage d’être
un fait avéré.
L’anecdote Introduire dans l’argumentation une impression de vie et parfois une note
d’humour.
Les statistiques Les chiffres, les données économiques (à condition d’être vérifiées)
donnent un fondement scientifique au discours argumentatif

Ce travail de réduction prépare à l’étape suivante qui est la reformulation

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Troisième étape : La reformulation

La reformulation est l’essence même d’un résumé réussi. Elle doit être faite en conservant le système
d’énonciation du texte.

Le système d’énonciation

Le système d’énonciation permet de reconnaître qui parle, qui prend à son compte les opinions ou les
jugements prononcés, à qui s’adresse-t-il, quand parle-t-il, où parle-t-il ?

Ne pas savoir identifier le système de l'énonciation conduit à des contresens qui faussent la signification
d'un texte.
Pour identifier le système de l'énonciation, aidez-vous des pronoms personnels et repérez les verbes qui
suggèrent l'existence de paroles ou de pensées, celles de l'auteur ou celles de quelqu'un d'autre.

Conserver le système d’énonciation du texte revient simplement à se mettre à la place de l’auteur qui
devrait résumer son propre texte. S’il s’exprime à la troisième personne du singulier, vous devrez garder le «
il » ou le « elle » dans votre résumé. S’il utilise la première personne du singulier, vous devez écrire « je ».
Une formulation telle que « l’auteur dit que », « l’auteur pense que » ou une autre expression similaire est à
bannir de votre résumé.

Exemple de plan d’énonciation d’un discours.

L’énonciation Énonciateur désigné par le pronom « je ».


de discours
Temps utilisés présent / passé composé / futur
Indicateurs Situés par rapport au lieu et au moment de
spatio-temporels l’énonciation (ici et maintenant).
Notions temporelles : hier, demain, il y a 6 jours,
l’année dernière…
Notions spatiales : ici, là-bas, à droite, en haut…
Tous ces éléments ne peuvent être compris que par
rapport à la situation d’énonciation. Ce sont des
déictiques.

Il faut également tenir compte du ton du texte.

Le ton d’un texte

Le ton indique la manière dont l’énonciateur transmet son message. Le ton peut être ironique,
dramatique, humoristique, polémique, poétique, épique, oratoire ou didactique.

Pour déterminer le ton de l’auteur dans un texte, il faut se questionner sur son intention de
communication. L’auteur veut-il faire rire, rêver, pleurer, réfléchir ? Quelle émotion (s’il y en a une) veut-il
faire naître chez son public ?

 Le ton ironique
Soyez attentifs à l'ironie : elle se révèle par des effets de décalage et se manifeste lorsque l'auteur affirme
le contraire de ses convictions. Il est donc important d’avoir compris quelles sont ses convictions afin de
déceler l’ironie.

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L’ironie est une forme de moquerie qui s’exprime par différents mécanismes langagiers subtils. L’ironie
est souvent rendue évidente grâce à l’hyperbole (exagération excessive des propos), la litote (forme
d’atténuation du propos qui vise en réalité à en démontrer la gravité ou l’absurdité)…
Ce ton se manifeste souvent dans les articles de presse.

 Le ton dramatique
Il est employé quand l’intention de l’auteur est de susciter la douleur, la terreur, la pitié, la colère. Une
accumulation de mots liés à certains thèmes permet souvent d’accentuer l’effet dramatique, de même que
l’hyperbole.

 Humoristique ou comique
Ce ton provoque l’amusement et le rire. Il joue sur la caricature, l’effet de surprise ou le raisonnement
absurde. Les procédés stylistiques utilisés sont les jeux de mots, de sons, la comparaison amusante…

 Le ton polémique
Il est employé dans l’intention de soulever l’indignation chez le public, le lecteur, de susciter le débat à
propos d’un sujet controversé. De ce fait, l’auteur décrit la situation avec une agressivité soutenue. Ce qui
permet souvent de montrer que l’auteur est loin d’être indifférent par rapport à ce qu’il présente.

 Le ton poétique ou lyrique


Se manifeste généralement dans les poèmes et les lettres d’amour. Nous ne le développerons pas.

 Le ton épic
Il est utilisé pour les récits et les voyages des héros. Nous n’allons pas le développer non plus.

 Le ton oratoire
Ce ton cherche l’adhésion du lecteur. Il persuade de la validité d’une thèse, d’une analyse. Ii pousse à agir en
provoquant une sorte d’enthousiasme. Il est souvent utilisé dans les discours politiques.

 Le ton didactique
Il est employé avec l’intention d’instruire, d’informer et d’expliquer. Ici, l’auteur souhaite rendre clair afin
de mieux faire connaître un sujet qu’il maîtrise lui-même très bien. Les passages sont souvent descriptifs et
explicatifs.

La contraction de texte doit également conserver la structure du texte initial.

Votre résumé de texte doit être facile à lire. Il doit retranscrire l’essentiel de la pensée de l’auteur en
donnant des informations exactes. Évidemment, vous devez respecter le nombre de mots demandés dans la
consigne en ne mettant en valeur que l’essentiel : dix mots de trop peuvent vous faire perdre un point…

Ne sont conservés que les termes qui ne trouvent pas d’équivalents justes et, très exceptionnellement,
des expressions mises entre guillemets si elles ont un sens spécifique dans le texte et sont essentielles à
l’argumentation.
De la même façon qu'il est important de repérer les idées essentielles et le système d'énonciation d'un
texte, il faut repérer la manière dont s'articulent logiquement les idées et les mots qui les expriment.

Lors de votre travail de reformulation, vous devez garder à l’esprit de rester fidèle au texte initial, c’est-à-
dire ne pas donner à votre résumé un sens différent de celui du texte de l’auteur. Garder à l’esprit de
respecter la structure du texte initial. Ces deux exigences peuvent être remplies en identifiant les
connecteurs logiques et en comprenant leurs sens.

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Le tableau suivant récapitule les différents mots de liaison, leur nature, leur sens et le lien logique qu'ils
soulignent.

Conjonctions de Prépositions Expressions


Adverbes et subordination particulières
conjonctions de
coordination
Analogies Et, aussi, soit, de Comme, ainsi que, de En plus de, en sus A ceci s'ajoute que,
Équivalences même, de plus, même que, autant… de, outre… ceci se rapproche de,
Adjonctions c'est-à-dire, par autant, plus… plus, évoque, rappelle,
(additions) exemple… comme si, aussi que, ressemble, fait
autant que, plutôt que, penser, est
d'autant plus, d'autant semblable à, …
moins que, ...
Séparation Ou, ni, soit… soit, ... Soit que… soit que, non Sans, hormis, Ceci exclut, diffère
Division pas que… mais sauf que, excepté, sauf, … de, n'est pas
Alternance sauf si, si ce n'est, compatible avec, …
excepté que, excepté si,
à moins que, ...
Objection Mais, néanmoins, Tandis que, alors que, Contre, en dépit Avoir beau…, ceci
Contradiction cependant, quand, si, là, où, loin de, loin de, s'oppose à, ceci
Opposition pourtant, en que, bien que, même si, malgré, ... contredit, ceci
revanche, au encore que, quoique, empêche, interdit, …
contraire, quand même, quel que,
toutefois, or, ... quelque .. que, si… que,
...
Cause En effet, car, ... Parce que, vu que, étant A cause de, à la Ceci résulte de,
Motivation donné que, puisque, suite de, en découle de, dépend
Explication comme, c'est que, du raison de, par de, provient de,
moment que, dès lors suite de, ... procède de, ressortit
que, sous prétexte que, de, vient de, …
d'autant que, ...
Conséquence Donc, par De (telle) sorte que, de Au point de, de Ceci implique,
Déduction conséquent, en (telle) façon que, de peur de, de entraîne, amène,
Corollaire conséquence, (telle) manière que, si crainte de, afin cause, produit,
aussi, c'est bien que, au point que, de, pour, dans suscite, incite,
pourquoi, ainsi, ... si… que, trop ... pour l'intention de, … pousse à, il s'ensuit
que, ... que… , cela a pour
effet de..., ....

Vous devez commencer par rédiger votre résumé au brouillon. Vous pouvez dégager le plan de votre
résumé en notant les idées principales de vos paragraphes par des phrases courtes. N’hésitez pas
à donner un titre à chaque partie au brouillon (vous ne noterez pas ces titres dans votre copie). Cela
vous permettra de rester cohérent et de ne pas risquer de faire un hors sujet.

Gardez un équilibre de votre résumé en évitant des développements plus importants pour certaines
parties par rapport à d’autres. Avant même de commencer à rédiger, pensez à diviser le nombre de mots
par le nombre de parties prévues. Si vous devez rédiger un résumé de 250 mots et que vous avez trois
parties, chacune des parties comprendra 83 mots environ. Prenez un peu de temps pour compter le
nombre de mots et ajuster au besoin en simplifiant une phrase ou en détaillant au contraire une notion.

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Quatrième étape : Le décompte des mots

Il arrive que Les documents d’accompagnement précisent comment effectuer le décompte. A défaut, voici
quelques règles générales pour le calcul des mots.

 Les articles, même élidés (l’, d’), conjonctions, pronoms… comptent pour un mot. Ainsi la phrase « or
il a commis l’erreur » compte pour 6 mots
 Les dates (en chiffres) comptent pour un mot : « 16 octobre 1967 » = 3 mots
 Les sigles comptent pour un mot : BBC, OMS, UNESCO… (ils ne devront être utilisés que s’ils sont
présents dans le texte initial)
 La ponctuation n’est pas comptabilisée
 Les noms propres sont comptés mot à mot : Simone de Beauvoir vaut 3 mots, tout comme Charles
de Gaulle
 Certains mots composés réuni par un trait d’union comptent pour un mot : porte-clés, arc-en-ciel,
gratte-ciel…
 « A-t-il » compte pour deux mots (le t est euphonique, c’est-à-dire qu’il rend la prononciation plus
harmonieuse)
 Le titre est comptabilisé dans le nombre de mots pour le résumé de texte du concours de la fonction
publique mais pas pour l’épreuve en prépa.
 Certains mots composés, comportant des éléments n’ayant pas de signification propre, sont
comptés comme un seul mot. C’est le cas par exemple pour « socio-culturel » ou « aujourd’hui ».

Calcul de nombre de mots et de la marge de tolérance de votre résumé

Considérons un texte de 440 mots que vous devez réduire au tiers, avec une marge de tolérance de 10%.

 Calcul du nombre exact :


440 (nombre mots du texte) x 1 / 3 (fraction de réduction) = 146,66 c’est-à-dire 147

=146,66 c’est-à-dire 147

 Calcul de la marge de tolérance

=14,7 c’est-à-dire 15

147 nombre de mots exact ;


147 + 15 = 162 nombre de mots maximum ;
147 – 15 = 132 nombre de mots minimum.

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