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1. Le verbal, c’est le discours, les mots et les phrases que l’on utilise
On privilégie un vocabulaire simple et, si l’on est contraint d’utiliser des mots
appartenant à un lexique spécialisé, on veille à ne pas en abuser et à les définir et/ou
à les exemplifier.
Par ailleurs, on attire l’attention des auditeurs sur ces mots en ralentissant le débit
et/ou en les répétant. Il faut savoir que l’oral tolère les répétitions beaucoup plus
que l’écrit et que, dans certains cas, elles sont même recommandées.
Exemples Analyse
1) Le pédiatre allemand Peter Winterstein 1) L’émetteur estime que l’expression
a montré que la télévision affecte la soulignée peut être problématique pour
capacité de représentation des enfants. ses destinataires. Par conséquent, il prend
Comprenez par là qu’elle diminue leur la peine d’annoncer qu’il va l’éclairer :
faculté d’imagination. Comparons deux « Comprenez par là ». De cette manière,
bonshommes dessinés par deux enfants de il ne perd pas les destinataires pour
six ans. Le premier de ces enfants regarde lesquels cette expression pourrait être
la télévision de manière raisonnable. Son incompréhensible ou trop abstraite. Ensuite,
bonhomme est proportionné et détaillé. Le il la reformule et l’exemplifie. Il n’hésite pas à
second regarde beaucoup la télévision. Son répéter certains mots.
bonhomme ne respecte pas les proportions
et est très simplifié.
Les phrases les plus intelligibles sont courtes et à la voix active. Il semble que
l’auditeur type ait du mal à traiter des phrases de plus de 15 mots.
Attention !
Si une phrase courte est plus intelligible qu’une phrase (trop) longue, une suite de phrases courtes
sans liens sémantiques explicites entre elles est plus difficile à comprendre qu’une phrase plus
longue, mais bien structurée.
On appelle « écran » un groupe de mots qui s’intercale entre deux (groupes de) mots qui
dépendent l’un de l’autre, comme le verbe et son sujet ou le verbe et ses compléments.
Un écran trop long nuit évidemment à l’intelligibilité immédiate du message.
Dans le même ordre d’idées, on évitera à l’oral de commencer une phrase par une
longue épithète détachée.
Elles sont variées (neutres ou emphatiques ; déclaratives ou interrogatives…).
Exemples Analyse
1) 1)
Source écrite
Premier ensemble construit, se composant de Cet énoncé ne compte qu’une seule phrase,
deux énormes pierres plantées verticalement sur très longue, et commence par une apposition
lesquelles repose horizontalement une troisième interminable.
dalle, le dolmen fait son apparition en Europe Il présente donc deux défauts majeurs qui nuisent
à la fin de l’âge néolithique, au 3e millénaire à son intelligibilité par le destinataire auditeur
A.C.N., donnant naissance à un art nouveau : qui, contrairement à ce qui se passe dans la
l’architecture. communication écrite, n’a pas la possibilité de
relire.
2.1. La respiration
Elle est extrêmement importante, puisqu’elle règle le volume, les pauses, le débit et
l’intonation de la voix. Comme dit plus haut, la respiration abdominale (par le ventre)
est de nature à libérer du stress, contrairement à la respiration par la poitrine qui, plus
courte et plus rapide, augmente les tensions.
L’orateur débutant ou mal à l’aise parle souvent trop bas. On l’entend mal et le public
doit consentir à de gros efforts pour continuer à l’écouter. Il faut donc adopter un
volume sonore suffisant, mais… éviter de tomber dans l’excès inverse. Un volume trop
élevé est très désagréable pour ceux qui écoutent.
Par ailleurs, un débit trop constant peut être lassant. Il faut donc le faire varier. Les
passages clés du texte à dire seront prononcés plus lentement que les autres. On y
ménagera davantage de pauses.
Tout comme la musique, l’expression orale a besoin de silence. Les pauses permettent
à l’orateur de respirer, aux destinataires d’assimiler ce qu’ils absorbent.
Il existe deux sortes de pauses : les brèves (/) et les longues (//).
Pour la plupart, elles sont commandées par la ponctuation du texte à dire (aux
points correspondent des pauses longues, aux virgules des pauses brèves).
Cependant, celui qui parle peut en ajouter : soit pour respirer, soit pour insister.
Mais il ne peut pas les introduire n’importe où dans la phrase. C’est le sens / la
syntaxe qui doit le guider.
Attention !
Des pauses mal placées et/ou trop nombreuses donnent l’impression que l’orateur est perdu,
hésitant ou peu sûr de ce qu’il dit. En outre, ces pauses inopportunes se transforment souvent en
« euh », ce qui, à la longue, est très agaçant.
L’orateur appuie sa voix sur un mot, une expression pour les mettre en évidence.
2.5. Le ton
2.6. L’articulation
Elle est capitale, elle aussi. Si celui qui parle n’articule pas, on ne peut le comprendre.
3.1. La posture
La posture est très importante. En effet, le corps en dit long sur l’état d’esprit de celui
qui parle. L’excès de mouvements est perturbant pour le public. Il trahit un malaise
(nervosité) tout comme d’ailleurs une posture figée. Il faut retenir les conseils suivants.
Debout ou assis, il faut se tenir droit, les épaules bien dégagées. La respiration se fait
plus aisément et c’est tout bénéfice pour la voix. De plus, parler le dos courbé, la
tête rentrée, est peu engageant pour le public.
Debout, il ne faut ni se déhancher ni garder les mains en poche ou les bras croisés.
Debout, il ne faut pas rester statique : il convient de bouger un peu, mais sans excès,
car, si on se déplace constamment, on fatigue son auditoire.
Si on se réfère à un support, il faut le faire explicitement, en le désignant d’un geste.
3.2. Le regard
Il est capital, puisqu’il est le lien entre celui qui parle et ceux à qui il s’adresse. Il faut
donc regarder son public. Par politesse d’abord et parce qu’un regard fuyant nuit à la
communication. De plus, en regardant l’auditoire, on peut voir comment il réagit et, s’il
le faut, s’adapter à ses réactions.
Il faut éviter de regarder toujours la même personne ou le même groupe d’auditeurs.
Les autres pourraient se sentir exclus de la communication et, du coup, ne plus prêter
attention à l’orateur.
D. L’aide-mémoire
Lorsque l’on prend la parole en public, un aide-mémoire peut s’avérer bien utile. Comme son
nom l’indique, l’aide-mémoire soulage la mémoire de l’orateur en lui évitant d’apprendre son
texte par cœur.
Il n’existe pas en soi de bon ou de mauvais aide-mémoire. Le meilleur pour chacun est celui qui
l’aide vraiment au moment où il prend la parole. On pourra dès lors choisir d’en élaborer un
sous la forme :
d’un plan ;
d’un schéma ;
d’un texte comportant éventuellement des surlignements ;
d’une suite de mots-clés…
Si l’on choisit de garder sous les yeux le texte complet de son exposé, le danger est grand
d’avoir envie de le lire, ce qui ne donnera pas aux auditeurs l’illusion d’une parole spontanée.
E. Le support de communication
Certains exposés ne se limitent pas à la seule prise de parole et sont accompagnés d’un support
de communication qui peut être une affiche, un diaporama… En aucun cas, ce support ne doit
être limité à une fonction « décorative ».
Si l’orateur a recours à l’un ou l’autre support, il doit donc impérativement en assurer la gestion.
Cette gestion se manifeste notamment dans :
l’occupation de l’espace : l’orateur doit se placer en fonction de ce support en veillant à ne
pas en gêner la vue ;
les propos de l’orateur, qui doit se référer au support au cours de son exposé ;
la posture et les gestes de l’orateur, qui animera ces références au support.