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Techniques de communication :

La langue parlée et la langue écrite

Comme on le sait bien, il existe trois registres de langue, soutenu, courant familier, mais
certains linguistes dépassent cette idées pour nous donner, comme « registre de langue », la
distinction établie entre langue écrite et langue parlée, et chacun possède son code spécifique.

Il est possible d’établir la différence entre le discours écrit et parlé de la manière suivante :
Il semble que, pour mieux comprendre la différence entre les deux registres (l’oral et l’écrit), il
faut d’abord se questionner sur la nature des deux actes (parler et écrire), car
physiologiquement et psychologiquement parler et écrire sont deux agissements distincts.
Ainsi, parler : c’est exprimer et extérioriser sa pensée (spontanéité, le direct) alors que écrire :
c‘est structurer sa pensée (calcul, réflexion, le différé). Cela implique donc deux dispositions et
deux états d’esprit :

1- Le discours oral
Le locuteur et l’auditeur sont en présence, il y a donc une communication directe où il y a
l’immédiateté du message et la possibilité d’un échange immédiat. Dans la langue parlée il n’y
a pas la possibilité d’élaborer et de surveiller bien la langue. C’est pourquoi nous voyons un
discours spontané, elliptique et explicité. On emploie une syntaxe simple et facile, il y a
toujours des phrases simples et inachevées, et avec des pauses : des « hen!» Des « ben » des «
tu vois » et des « j’ veux dire » et des abréviations fac : faculté. Prof : professeur.

2- Le discours écrit :
Il se caractérise par la virtualité du récepteur, l’absence de réponse et donc l’impossibilité d’un
échange immédiat, dans l’écrit il y a la possibilité d’utiliser de dictionnaire, il y a le temps de
réflexion, ce qui donne un discours élaboré est bien construit, le discours écrit rejette des
phrases comme « il pleut ? » « Je sais pas » mais pleut-il ? Je ne sais pas. Le choix du niveau de
langue et du vocabulaire à l’écrit est dicté par l’enjeu du message et par l’interlocuteur à qui
s’adresse le message, car il ne faut pas oublier qu’écrire est tout d’abord un acte social. On
parlera ainsi d’exigences de l’écrit :
- La grammaire et la conjugaison doivent être d’une correction parfaite
- Le vocabulaire ne doit pas comprendre de mots ou d’expression familiers
- L’écrit évite les interjections comme Oh ! Eh bien ! Oh la la.
- Les onomatopées sont interdites
- Les abréviations sont à éviter
- Les sigles sont déconseillés sauf ceux qui sont connus.

Nous constatons donc, que la langue orale et écrite appartiennent à deux registres distincts,
codifiés de manière différente et rigoureusement séparés l’un de l’autre, mais cette division
devenue de plus en plus souple dans l’écriture romantique du 20ème siècle, est bousculée par
plusieurs auteurs contemporains, et spécialement les écrivains du Maghreb, qui mélangent
langue orale et langue écrite. Cette contamination s’explique par l’intention de reproduire le
langage quotidien, ainsi donnant un effet de réalisme, mais une autre analyse plus profonde
dit qu’elle est le fruit inconscient de l’assimilation des deux registres, qui a donné naissance à
une nouvelle langue qui porte une nouvelle réalité.
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-Techniques pratiques d’expressions Orale :
Un langage efficace
Un langage simple

Un langage simple, avec des phrases courtes, est toujours plus efficace.
Une phrase courte est une phrase d’environ douze mots. Elle a un sujet, un verbe et un
complément. Un langage simple est un langage compris par tous, même par les non-initiés.

Un langage juste

Le langage est à l’image de ce que nous sommes et vice et versa…


En modifiant notre langage et en utilisant des formules « plus efficace » nous renforçons
notre impact. Nous avons trop tendance à utiliser des formules qui nous suggèrent à nous-
mêmes (autosuggestion) l’échec ou nous rabaisse.

13 Propositions

1. Dire JE (ou NOUS) et parler à TU (ou VOUS).


Supprimer ON, pronom impersonnel et non-engageant.
2. Supprimer MAIS et remplacer éventuellement par ET
« je suis d’accord et je … ».
3. S’engager / être dans l’action
Supprimer JE PENSE : Parler le langage de l'action et de l'affirmation.
Remplacer : « je pense que je peux le faire… » par « je vais le faire ».
4. Penser pour soi, pas pour les autres! Faire attention aux préjugés.
Dire « Êtes-vous OK ? » plutôt que : « je pense que tout le monde est d’accord».
5. Parler de façon positive, éviter la double négation.
Ex : « Je ne peux pas ne pas le faire » = je vais le faire.
Ou « C’est pas mal » = c’est bien.
6. Faire attention au conditionnel.
Ex : « Tu vas y arriver » plutôt que : « Tu devrais y arriver.. ».
7. Supprimer : « Je vais essayer de… ».
Dire : « Je peux le faire » plutôt que : « Je vais essayer de le faire. ».
8. Utiliser : « Savez-vous que… », « Êtes-vous d’accord pour … »
plutôt que : « Comme vous le savez tous… ».
Supprimer : « Inutile de préciser que… » Soit je précise.
Soit je ne dis rien.
9. Considérer que les choses sont modifiables. Il n’y a pas de fatalité.
Je peux décider.
Supprimer : « C’est comme ça… », « D’habitude… », « C’est écrit… ».
10. Ne pas utiliser les mots PROBLEME / SOUCIS / RISQUE.
Utiliser les mots CHALLENGE / DEFIS.
Ex : « Voilà un vrai challenge » plutôt que « Ca va être un problème »
11. Investir du temps plutôt que : passer du temps / perdre du temps
Ex : « J’investis du temps pour répondre au mail… ».
12. Dire : « Je suis content / ravi » plutôt que : « Il faut que… »

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Ex : « Je prends en charge le dossier » ou « Je suis ravi de prendre le dossier » plutôt
que : « Il faut que je me charge du dossier.. ».
13. Dire « quand » au lieu de « si ».
Ex : « Quand vas-tu… » plutôt que « Je me demandais si tu pouvais…»
La singularité
Chacun parle en fonction de qui il est. La singularité de l'expression renforce l'impact de la
communication orale.

La maîtrise de son corps, de sa voix, de ses gestes et des postures permet de trouver des
appuis et de surmonter un éventuel trac.

La maîtrise des situations de communication dépend tout autant d'un savoir-faire


(technique), que d'un «savoir-être» (aisance et confiance en soi). Chacun de ces points peut
se cultiver grâce à un entraînement régulier et à un travail sur soi.

Réflexion sur affirmation de soi et maîtrise de Soi.

Communication non verbale


Les postures
Il y a quatre postures physiques qui génèrent des attitudes différentes et qui peuvent
marquer l'auditoire.

Elles se décomposent en deux familles :

Rapport à la verticalité :

L'extension : attitude de domination ou de quant-à-soi.


La contraction : attitude de soumission
L'idéal est d'être dans sa verticalité, ni en extension, ni contracté, tiré vers le haut, le
buste en ouverture.

Rapport au mouvement :

Vers l'avant : attitude de partage et d'ouverture aux autres.


Vers l'arrière : attitude de fuite et de crainte.
À vous de choisir !

Les gestes

Généralités :

Notre gestuelle est le révélateur de notre état de communicant.


Les gestes parasites : ils n'ont rien à voir avec le contenu. Ils sont le signe d'une émotivité
ou d'un manque d'engagement
Les gestes «fermés» : ils sont dirigés vers soi ou en « auto-contact ». Ils ne peuvent
convaincre et servent uniquement à se rassurer.

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Les gestes «ouverts» : ils accompagnent votre message et soulignent certains points. Ce
sont des gestes de partage et d'engagement, tournés vers les autres.

Le geste peut être :

 Rond : signe de prise en charge et de souplesse.


 Sec ou saccadé : signe de fermeté ou d'assurance.

Le geste doit être haut, c'est-à-dire au-dessus du coude. En dessous du coude, il révèle
un manque d'assurance.

Les gestes ne doivent pas être retenus ; ils traduisent votre assurance et votre désir de
communiquer. Chaque geste doit être assumé, il faut aller au bout du geste. Décoller les
coudes du corps permet de renforcer l'amplitude des gestes.

Regard et visage
Le visage est mobile et doit le rester, il traduit vos émotions et chacun sait que
l'émotion est le sel de la parole. Le sourire est un signe d'ouverture et de disponibilité
envers votre assistance. Il est un bon moyen de gagner la bienveillance du public.

Le regard

Le regard est essentiel. Il permet de maintenir l'attention de l'auditoire et de vous


appuyer sur lui. Il vous permet de percevoir les réactions du public et de les utiliser. Il
oblige à faire des poses et à se détacher de ses notes.

Lors d'une prise de parole en public, il faut regarder tout le monde et ne pas se limiter à
"balayer" du regard. Gardez le balai pour la poussière !

Comme pour un sportif, la prise de parole nécessite de s'entraîner et de se préparer.

Techniques d’expression orale


La respiration

Elle détermine la bonne émission de la voix.


Elle permet la détente musculaire et nerveuse.
Elle est nécessaire pour vivre… Et faire vivre son discours !

Il y a trois grands types de respirations :


1/ Claviculaire :
Gonflement de la cage thoracique et élévation des épaules. C'est la respiration dite
"haute", celle que nous utilisons quand on nous dit de respirer « à fond » chez le médecin.
Elle peut bloquer la voix et générer du stress.
2/ Thoracique :
Ouverture de la cage thoracique par l’élargissement des côtes et le gonflement de la
poitrine.
C'est la respiration la plus connue, utilisée par la plupart des sportifs amateurs.
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3/ Abdominale :
Entraînez-vous, c'est la bonne ! Abaisser le diaphragme et détendre les muscles
abdominaux. Cette respiration se découvre facilement si l'on s’allonge sur le dos en plaçant
une main sur le ventre. Lors de l’inspiration : la main est soulevée, le ventre se gonfle, puis
se creuse à l’expiration. C'est la respiration idéale pour la voix chantée et parlée. Elle
permet en plus de gérer le stress.

La voix

Le timbre
Selon les individus, le timbre de voix sera très différent. Le timbre, tout comme les
empreintes digitales, est propre à chacun et ne varie pas. Il est très utile à un orateur de
bien placer sa voix, c'est-à-dire, entre autres, de bien la timbrer.
Au-delà du timbre, la voix se caractérise aussi par :

1/ L'intensité :
C'est le niveau sonore de la voix. Il faut adapter ce niveau à la taille de l'espace, à la
disposition du public, et au nombre de personnes présentes.

2/ L'intonation :
C'est le mouvement mélodique de la voix, caractérisé par des variations de hauteur. Comme
en musique, il faut trouver sa partition et jouer sur des notes différentes.
Il est nécessaire de varier ses intonations afin de capter l'attention de l'auditoire.
Personne n'imagine un morceau musical sur une seule et même note.

3/ Le débit :
C'est le nombre de mots à la minute.
Attention, la plupart des orateurs parlent trop vite.
Entraînez-vous à étirer le temps de votre intervention : 20 % en plus et vous allez gagner en
impact. Pour cela :

 Il faut respirer entre les phrases, dans les phrases et faire des pauses pour reprendre
votre souffle
 ... Et laisser le public respirer lui aussi.
 Comme en musique, le silence s'inscrit dans la partition.
 Attention, le trac provoque souvent une accélération du débit, il faut être vigilant sur
ce point.

Le phrasé
La diction
C'est la prononciation correcte des consonnes, des syllabes et des diphtongues.
Chaque phrase doit exister du début à la fin : de son attaque à sa finale, en passant par
toutes les syllabes intermédiaires.
L'entraînement régulier avec des phrases adéquates permet de muscler la langue et les
lèvres et de renforcer son impact grâce à une diction précise.

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Le rythme
Les changements de rythme donnent à la prise de parole sa musicalité et évitent la
monotonie. Il faut varier les rythmes pour donner de la vie à sa prestation.
Plusieurs leviers existent pour influer sur le rythme :

1/ La ponctuation :
La ponctuation du langage parlé n'a rien à voir avec la ponctuation de l'écrit.
Vous pouvez vous arrêter où vous voulez dans une phrase.
Cela permet de renforcer l'écoute et de donner du poids à certains mots ou à certaines
idées. Prendre du temps avant un mot, après un mot, ou avant et après un mot, permet de
lui donner plus de force.

2/ La modulation :
Le ton de la voix varie en prenant appui sur certaines syllabes, certaines diphtongues, et sur
certains mots. Un autre moyen de mettre en valeur certains mots, c'est la scansion :
renforcer vocalement un mot (ou une idée).

3/ L'utilisation du silence :
Il souligne les changements de rythmes. Il permet à vous, comme au public, de respirer. Il
vous permet de regarder l'auditoire et de vous appuyer sur lui, ce qui à pour effet de
renforcer encore votre impact. Le silence paraît toujours plus long à l'orateur qu'à celui qui
l'écoute. Prenez votre temps.

La répétition
Voilà encore un moyen de renforcer l'impact d'un mot ou d'une phrase.
Répéter un mot, ou un bloc de mots, c'est le mettre en avant, pour le souligner.
La répétition met en évidence l'importance de ce qu'il représente, c'est un moyen de
préciser votre intention. De plus, la répétition favorise la mémorisation.

Le public

En tant que public, spectateur de prestations orales ou tout simplement d’un entretien,
nous avons tous vécus des situations où nous avions l’impression de ne pas être pris en compte,
de ne pas exister pour celui qui parlait et c’est insupportable ! En s'adressant à un public, quel
qu'il soit, l'orateur assume une responsabilité vis-à-vis de ceux ou celui qui l'écoute(nt).

L'orateur se doit de contenter son auditoire non seulement par le contenu du message, mais
par la qualité de sa prestation. La communication orale repose sur le lien créé entre l’orateur et
son public.

Nous aimons citer Jean Guitton : "Si je parle à quelqu'un, je le regarde et nous sommes
reliés ; je ne peux plus reculer, il faut que lui envoie le produit de ma réflexion, ou ma
spontanéité, ou mes explications. L'autre n'est plus un ennemi : il devient un partenaire."
Votre simple présence est une valeur ajoutée au message que vous délivrez, ne vous cachez pas
derrière votre texte et souvenez-vous que votre public est venu parce qu’il avait rendez- vous
avec vous

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