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CHAPITRE 2 

LA COMMUNICATION
VERBALE, PARA-VERBALE ET NON VERBALE

La communication interpersonnelle est fondée sur l’échange de personne à personne ;


chacune étant à tour de rôle l’émetteur et / ou le récepteur dans une relation de face à face :
la rétro. En 1967, un chercheur américain, Albert Mehrabian, professeur en psychologie à
l’Université de Los Angeles a mesuré que dans une situation de communication
interpersonnelle, le sens donné à une conversation repose à 7% sur les mots, à 38% sur
l’élocution (rythme et ton de la voix) et à 55% sur les expressions visuelles (expression du
visage et expression gestuelles).
Ainsi, la communication interpersonnelle est : verbale, non-verbale et paraverbale.

 La communication verbale : le contenu, les mots

C’est tout ce qui est en rapport avec le contenu du message (les mots). Il s’agit de la forme
linguistique de communication (écrite et orale). Le vocabulaire y est primordial et bien
choisir ses mots est important.

 La communication non verbale :

C’est le langage du corps. Notre non-verbal transmet beaucoup du message réel que nous
communiquons.

 La communication para-verbale :
C’est tout ce qui est en rapport avec la voix et l’expression vocale.

La communication non verbale et la communication paraverbale expriment surtout nos


sentiments, nos émotions et nos sensations extérieures.

Pour parler efficacement et significativement de nos émotions, ces 3 formes de


communication doivent correspondre entre elles (on parle de congruence). Dans le cas
contraire, la personne qui nous écoute peut être troublée par deux messages venant de
deux façons différentes et se contredisant.

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1- La communication non-verbale :

« La parole peut dissimuler la réalité,

alors que l’expression la révèle »

1.1. Définition :
La communication non verbale peut être définie comme une construction et un partage des
significations qui arrivent sans emploi de la parole.

Selon, J. Corraze (1980), le terme de communication non verbale s’applique aux gestes, à la
posture, à l’orientation du corps, à la tenue vestimentaire, à la singularité somatique
naturelle ou artificielle, voire à des organisations d’objets, des rapports de distance entre les
individus grâce auxquels une information est émise. »

La communication non verbale exprime les émotions, les sentiments, les valeurs. Cette
communication renforce et crédibilise le message verbal lorsqu’elle est adaptée, mais peut
décrédibiliser ce même message si elle est inadaptée.

La communication non verbale utilise de nombreux codes (la distance, le regard…). La


comprendre et la maitriser permet :

- De rendre l’interlocuteur plus facilement attentif à ce que vous dites. De même, il


adhère plus aisément à votre message.

- De comprendre l’intention de l’interlocuteur

- De s’adapter à son interlocuteur et d’instaurer un climat de confiance.

1.1. Classification des signes non-verbaux :

Les composantes de la communication non verbales sont nombreuses, nous nous


pencherons, dans ce qui suit, sur les gestes, le regard, la posture, l’expression du visage, le
sourire, la distance.

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 Les gestes

Le geste est un mouvement du corps volontaire ou involontaire qui envoie un signal visuel à
un observateur. Pour devenir geste, ce signal doit être perçu (visuellement, tactilement) et
communiquer une information. Il n’y a donc pas de geste imperceptible, par définition. 

Le rôle des gestes dans la communication orale c'est qu'ils viennent renforcer les propos de
l'interlocuteur. Ils sont également révélateurs de notre état de communicant.

- Les gestes parasites : ils n’ont rien à voir avec le contenu. Ils sont le signe d’une émotivité,
d’un manque d’engagement, d’ennui ou d’indifférence, de désintérêt, de gêne…

Ex : passer un crayon entre ses doigts, tapoter la table du doigt, tripote ses vêtements,
appuyer son menton dans la pomme de la main, agiter le bout du pied…

- Les gestes « fermés » : sont révélateurs de l’attitude d’une personne sur la défensive,

Ex : Les mains serrées ou les bras croisés, la tête baissée, les pieds et chevilles croisées... 

- Les gestes « ouverts » : Ce sont des gestes de partage et d’engagement, tournés vers les
autres.

Ex : les jambes et les bras décroisées, les mains tendues et les paumes de la main tournées
vers l’interlocuteur, des doigts de la main ouverts qui respirent, …

 Le regard

Le regard, est certainement la partie du corps qui exprime le plus de nous-mêmes :

« les yeux sont le miroir de l'âme »

Par le regard, toutes les expressions, toutes les volontés, tous les sentiments peuvent être
transmis. C’est le premier contact avec l’autre, il établit dès le départ une relation avec ce
dernier. Le rôle du regard dans la communication orale c'est qu'il révèle l'intérêt ou le
désintérêt accordé à l'autre, l'honnêteté et la franchise…..
Le regard peut être synonyme de partage, d’agression, de domination, de réflexions, de
recherche de mots ou idées ….
Le contact visuel est fondamental, il permet de maintenir en éveil l’attention de l’auditoire,
d’être présent aux autres, de percevoir les réactions du public.
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Exemples :

- Le clin d'oeil indique que ce qui est dit ne doit pas être pris au sérieux,

- Le regard soutenu signifie une intention hostile (agressive)

- Le regard panoramique est destiné à impliquer tous les interlocuteurs afin que tous se
sentent concernés par le message.

- Un regard détourné de son interlocuteur : antipathie / relation négative

- Un regard attentif à son interlocuteur : sympathie / relation positive

- Lors de certaines interactions, le regard peut être fuyant ou focalisé sur les détails de
l’environnement, ceci peut renvoyer à :

- Un manque de capacité relationnelle

- La réflexion

- La recherche de mot ou d’idées

- La récupération des forces psychiques

 La posture

La position du corps donne de nombreuses indications sur la manière dont l’interlocuteur vit
intérieurement la situation de communication.

La posture adoptée influence fortement l’impression que nous donnons. Le tableau suivant
expose quatre différentes postures, leurs caractéristiques et leur décodage.

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 L’expression du visage

Les mouvements faciaux expriment les émotions telles que la joie, la colère, la peur, la
tristesse, le mépris….

 Le sourire

Il existe 19 types de sourires différents : comme le sourire complice, le sourire séducteur, le


sourire d’extase ou encore le sourire défensif, …

Bien sûr, pour les interactions sociales il vaut mieux utiliser le « vrai sourire », appelé
« sourire de Duchenne », celui qui utilise le muscle de la paupière. Il doit venir naturellement
et spontanément car il est difficile à simuler. Vos interlocuteurs sentent quand vous utilisez
un sourire de façade, car ce dernier ne touche pas le regard. C’est lorsque vos yeux sourient
en même temps que vos lèvres que votre visage s’illumine, et c’est ce type de réaction qui
est communicative.  

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 La distance (l’espace)

L'espace dans lequel se déroule une communication nous affecte également. On connaît
l'expression «garder ses distances». Chacun d'entre nous marque ses distances en parlant à
l'autre.

Ainsi, la distance limite la place de notre corps dans l’espace. C’est un vecteur de
communication particulièrement très important ! En évaluant la distance, nous pourrons
repérer le type de relation entre deux individus.

On distingue quatre zones de communication :

 Zone intime (15 à 45 cm : distance de l’avant-bras) : ton de la confidence. L’introduction


dans cette zone déclenche le sentiment d’insécurité.

 Zone personnelle (entre 45 et 1,20 m : distance d’un bras entre deux personnes), relations
professionnelles, voire amicales.

 Zone sociale (1,20 à 3,50 m : où on ne peut pas se toucher) : marque la fonction de chacun,
c’est la distance de l’échange, de l’interview, de la négociation.

 Zone publique (> 3,50 m voire 8 m) : face à un public (comédien sur la scène, discours
politique).

Toute personne qui pénètre dans une zone qui ne lui est pas réservée commet une faute et
la personne qui en est victime se sent mal à l'aise, déstabilisée, agressée.

1- Communication para-verbale :
Le Paraverbal entoure les mots et exprime les sentiments à travers la façon dont ils sont dits.
C’est une composante de la communication qui est relatif à la voix, tout en excluant une
analyse sémantique.

Les études traitant du paraverbal s’intéressent au ton de la voix, à l’intonation de la voix, au


rythme d’un énoncé. Le paraverbal permet aussi de s’intéresser aux pauses dans les
discours, qui peuvent être pleines (“humm”) ou silencieuses (”   “).

Le paraverbal est tout aussi essentiel et fiable dans l’expression des émotions que les
expressions faciales. En effet, selon la littérature, il nous serait plus difficile de contrôler le
paraverbal que le langage du corps.
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D’une façon générale, la voix est caractérisée par le timbre, l’intonation, le débit, le rythme,
l’articulation, les accents et le volume

 Le timbre :

Le timbre est la sonorité particulière d’une voix. Il correspond au type de voix qui est
spécifique à chaque personne- grave, aigue, nasale- douce- dynamique – froide ou
chaleureuse. Le timbre se travaille mais il varie très peu.

 L’intonation :

L’intonation est définie comme le mouvement mélodique de la voix caractérisé par des
variations de hauteur. Quand on parle, il faut faire en sorte de changer et de varier
l’intonation de sa voix. Ceci permet de capter l’auditoire.

Par exemple : Dans une phrase interrogative, l‘intonation est montante / Dans une phrase
déclarative, l‘intonation est descendante.
Ainsi, on pourra déterminer l’intention de l’émetteur (déclarer, ordonner, s’exclamer ou
interroger par exemple) ou de retenir les points essentiels du message selon l’intensité qu’il
mettra à prononcer certains énoncés (marque l’insistance).

Une bonne intonation aide à maintenir l’intérêt des auditeurs puisqu’elle peut éviter un ton
monotone ou monocorde en accentuant certaines syllables.

 Le débit :

Le débit est défini par la vitesse d’élocution, la vitesse à laquelle nous nous exprimons et
donc à laquelle le message est dit. On dira qu’un locuteur a un débit lent, moyen ou rapide
lorsqu’on veut spécifier sa manière de parler. Cela pourrait être lié à l’intention de l’auteur
(lent pour s’assurer de la compréhension du message ou pour réconforter; moyen pour
informer, compléter, préciser ses propos; rapide pour stimuler le destinataire, pour se
montrer dynamique, entraînant, etc.) Ainsi, le débit peut très bien varier lors d’un exposé
selon les intentions de l’émetteur.

Par exemple, le trac amène une accélération de débit- on parle vite.

 Le rythme :

Il englobe la ponctuation, les modulations, les silences, les répétitions.

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Par rapport au rythme, on notera entre autres les pauses qui serviront à laisser le temps à
l’auditoire d’assimiler le message. On s’en servira également pour marquer les grandes
parties de la présentation (structure) et pour mettre en évidence certains propos que l’on
considère importants. Enfin, on peut faire une pause pour souligner la gravité de certaines
paroles.
Il faut, donc, donner du mouvement à l’expression en variant le rythme, en variant
l’uniformité, en usant du contraste. Pour cela il faut respirer entre les phrases, reprendre le
souffle, utiliser le silence.

 L’articulation :

Il s’agit du détachement et de l’enchainement correct des sons, en particulier la netteté des


consonnes.

 Les accents :

Ils ne peuvent pas changer – ils font partie du bagage culturel de chacun. Une personne qui
née en côte d’ivoire aura l’accent ivoirien, …l’accent ne doit pas altérer la compréhension
des échanges. Enfin, il faut accepter les accents des autres – il ne faut pas se moquer

 Le volume sonore :

Il est caractérisé par la force de la voix ; il peut être fort, moyen ou faible.

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