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Didactique : 3ème année PEM + PES

Enseignant : Abdelkader Benali

Les quatre compétences :


1. compréhension orale
2. expression orale
3. compréhension écrite
4. expression écrite

1. La compréhension orale
 Une compétence cruciale pour l’apprentissage

C’est la compétence qui a sans doute le plus d’importance dans l’apprentissage d’une
langue étrangère.
C’est aussi la compétence qui est la plus facile à acquérir.
Si vous faites appel à votre expérience personnelle d’apprentissage d’une langue étrangère,
vous constaterez qu’il y a des mots, des phrases que vous comprenez lorsqu’ils sont
prononcés mais que vous n’êtes pas capable de reproduire en situation d’expression orale.
Les capacités de compréhension orale d’un apprenant sont toujours plus grandes que celles
d’expression. Le même constat existe aussi pour l’écrit.
La compréhension orale constitue chez l’apprenant une sorte de réservoir dont une partie
seule est active et qui permet à l’élève de participer à une conversation en comprenant ce
que dit son interlocuteur (même partiellement) et d’utiliser les outils linguistiques qu’il
maîtrise (y compris en commettant des erreurs).
La tâche du professeur consiste à favoriser les moments où, de passive, une acquisition
devient active.

 Quel oral enseigner ?

Les méthodes SGAV, basées sur l’oral, soumettaient les élèves à des activités de
compréhension.

Mais les énoncés étaient stéréotypés, artificiels, prononcés distinctement et lentement.


Lorsque les élèves se retrouvaient en dehors de la classe en situation réelle de
communication, ils avaient de grandes difficultés à comprendre un locuteur leur parlant
normalement et spontanément, même si celui-ci faisait des efforts pour se faire comprendre
en articulant clairement et en choisissant des mots simples.

A la différence des autres méthodologies, l’approche communicative, parce qu’elle s’appuie


sur des supports audio, vidéo authentiques ou proches de l’authentique, expose les élèves
dès le début de l’apprentissage aux rythmes, intonation du français, aux phénomènes liés
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aux registres de langue (langage familier, standard ou soutenu), selon les situations de
communications, les types d’interaction, le contexte, les domaines (personnel, public,
professionnel ou éducationnel) dans lesquels a lieu la communication.

Qu’une méthode ou un manuel s’appuie sur des ressources sonores ou audiovisuelles n’est
pas un critère suffisant pour déterminer si cette méthode ou ce manuel sont basés sur les
principes de l’approche communicative. Encore faut-il que ces supports reflètent la réalité
de la langue et préparent efficacement l’élève à la compréhension orale de documents issus
des sources les plus diverses : radio, télévision, cinéma, chansons, annonces à l’aéroport, à
la gare, conversations, etc.

 Les caractéristiques d’un document oral

Les progressions et les contenus des méthodes communicatives n’étant plus conçues en
fonction de la syntaxe, mais autour d’objectifs de communication, visant l’acquisition de
compétences langagières, d’acte de langage, l’élève est confronté à plusieurs difficultés
simultanées.

Si l’on prend la situation de communication la plus simple (premier objectif de la plupart des
méthodes pour débutants) : se présenter en situation d’interaction ou d’expression en
continu, on constate que l’élève doit acquérir de front plusieurs outils syntaxiques,
morphosyntaxiques et lexicaux :

 verbes être, avoir, s’appeler,


 masculin / féminin,
 déterminants, pronoms, prépositions,
 chiffres,
 négation,
 schémas intonatifs,
 prononciation des sons,
 lexique des professions, des nationalités, etc.

pour acquérir un savoir faire dans ce type de situation.

Il en sera de même pour chaque objectif de communication, y compris à des niveaux


avancés.

Exemple pour « demander son chemin » :

 formules de politesse,
 conditionnel,
 prépositions de lieu,
 verbes de mouvement,
 du / de la / de l’/ des,
 lexique des lieux de la ville,
 stratégie de vérification des informations reçues ou données, etc.

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Compréhension globale et compréhension fine

Il existe plusieurs façons d’aborder la compréhension

De manière globale

Il s’agit pour l’élève de capter le sens global d’une conversation ou d’un document sonore,
même s’il ne comprend pas tous les éléments.
C’est généralement de cette façon que la compréhension orale fonctionne en langue
maternelle, ou lorsque nous participons à une conversation, nous ne comprenons pas tout
ce que dit notre interlocuteur. Cela ne nous en empêche pas de comprendre le sens global
de ce que dit notre interlocuteur. Ce phénomène est particulièrement fréquent lorque nous
écoutons la radio ou regardons la télévision.

De manière fine

Il s’agit de comprendre des éléments précis du discours, situation également fréquente en


langue maternelle.
Ces stratégies sont encore plus nécessaires, si la conversation se déroule dans une langue
qui n’est pas notre langue maternelle.
Les méthodologies du type SGAV ne visaient que la compréhension fine car chaque mot de
chaque énoncé devait être compris par l’élève qui par ailleurs devait les mémoriser.
La difficulté pour l’enseignant sera de faire accepter par les élèves l’approche globale de la
compréhension, les élèves ayant naturellement tendance à vouloir tout comprendre et à
exiger de l’enseignant qu’il explique tout.

Activités de repérage

Il s’agit de faire repérer certains éléments dans les enregistrements, même si la


compréhension globale du document par l’élève n’est pas réalisée. L’objectif dans ce cas, est
d’habituer l’élève à repérer certains éléments dans une source sonore sans se décourager,
quand il ne comprend pas tout. Cette technique est surtout réalisée en début
d’apprentissage.

Formules mixtes

Ce sont les plus fréquemment utilisées. Elles consistent à vérifier d’abord la compréhension
globale du document, puis celles de certaines parties du document pour enfin vérifier la
compréhension fine de certains éléments de l’enregistrement.
Cette méthode est employée la plupart du temps par les questionnaires d’évaluation de la
compréhension orale.

 Typologie des techniques de développement de la compétence de compréhension


orale

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Les techniques de développement de la compétence de compréhension orale sont
nombreuses et ces quelques exemples ne sont pas exhaustifs.

 Association de documents sonores et d’images ou de photos (cette technique ne


recourt pas à une autre compétence). La présence de distracteurs (images
supplémentaires présentant des situations proches d’autres images) contribuera à
rendre cette activité plus difficile et demandera à l’élève une compréhension plus
fine du document sonore.
 Vérification de la compréhension sous forme de questionnaire écrit (bien entendu
cette technique fait appel à la compétence de compréhension écrite).
 Utilisation de QCM (Questionnaires à choix multiples), de vrai / faux, d’appariement,
de questionnaires à réponses multiples.
 Vérification de la compréhension en demandant aux élèves de restituer les
informations entendues. Cette technique fait appel à la compétence d’expression
orale et peut également être conçue avec une restitution écrite.
 Classement : écoute de documents sonores et classement de ceux-ci selon plusieurs
critères (exemple familier, poli, très poli).
 Réalisation d’une tâche monopolisant une autre compétence (expression orale ou
expression écrite), cette tâche étant basée sur une bonne compréhension du
document.
Exemple : écoute d’un document où quelqu’un demande à sa secrétaire de
téléphoner ou d’envoyer un courrier à quelqu’un. Les élèves devront rédiger le
document écrit en utilisant les informations entendues.
 Utilisation de compétences croisées
Exemple : écoute d’un document où quelqu’un raconte un événement dont il a été
témoin. Choix du fait divers correspondant au récit entendu parmi 3 faits divers
proches. Cette activité croise compréhension orale et compréhension écrite.

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