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OS

5. F.43
C.M

$.1

6.88

02
819390
05/5. F.43

ABRÉGÉ

DE LA

NOUVELLE

GRAMMAIRE

FRANÇAISE

PAR

L'ABBÉ J.-J. PÉTERS ,

CANDIDAT EN PHILOSOPHIE ET LETTRES , ANCIEN DIRECTEUR DU


PENSIONNAT DU BEAUREGARD A LIÉGE.

La diction dépend de la grammaire. ***


E
R
I
A
M

LIÉGE ,

IMPRIMERIE DE J.-G. LARDINOIS , ÉDITEUR ,


Rue Sœurs-de-Hasque , 11 .

Rijksuniversiteit Gent

Seminaries voor Historische


en Vergelijkende Pedagogiek 924
APPROBATION DE LA GRAMMAIRE .

La Nouvelle Grammaire française par M. l'abbé J.-J. Péters,


candidat en philosophie et lettres et ancien directeur du pensionnat
du Beauregard à Liége , de l'avis des personnes que nous avons
chargées de l'examiner , ne contient rien qui soit contraire à la
foi ni aux mœurs ; elle se recommande par la méthode et par la
clarté , qualités qui attestent l'expérience acquise par l'auteur
dans sa longue carrière de l'enseignement , et rendent son ou-
vrage propre à être mis avec fruit dans les mains de la jeunesse
studieuse.

Nous en permettons l'impression .

† THÉODORE , Évêque de Liége.

Liége , le 15 juin 1855.


PRÉFACE.

Nous destinons cet abrégé de notre grammaire aux


écoles primaires des villes et des campagnes . C'est pour
elles surtout que nous l'avons fait . Voilà pourquoi nous
lui avons donné une certaine étendue . Nous avons

voulu que l'élève qui l'aura étudié avec fruit , ne soit


point exposé à faire des fautes grossières contre la
langue. Nous y avons conservé presque toute la pre-
mière partie de notre lexigraphie , et nous n'avons
retranché de la syntaxe que le chapitre de la propo-
sition , les figures grammaticales , une partie du sup-
plément aux verbes , des exceptions et quelques règles
difficiles ou moins importantes .
En outre, nous avons donné trois nouveaux modèles
pour la conjugaison des verbes irréguliers , et placé des
questions à la fin de chaque chapitre.
Nous sommes persuadé qu'à l'aide de ces modèles et
des indications qui les suivent , l'élève le moins intel-
ligent conjuguera sans peine les verbes les plus irré-
guliers .
Quant aux questions , elles ont pour but d'exciter
l'attention de l'élève et de faciliter les répétitions , sans
11 PRÉFACE .

lesquelles il est impossible de faire dans la mémoire


des enfants des impressions profondes et durables . Il
est bien entendu que le maître changera les questions
et les multipliera à son gré et selon le besoin de ses
élèves .
MM. les Instituteurs auxquels cet abrégé ne suf-
firait pas , nous permettront de leur recommander
notre grammaire complète.
Nous destinons également cet abrégé aux classes
inférieures des maisons d'éducation et des établisse-
ments de l'enseignement moyen . Il y a là aussi bien
des enfants qui ne parviendront pas à faire un cours
d'études complet . S'ils ont bien appris ce petit ouvrage,
ils sauront du moins ce qu'il leur est indispensable
de savoir pour s'exprimer convenablement ; et si , ce
que nous leur souhaitons , ils poussent leurs études
jusqu'au bout , ils auront l'avantage de le retrouver ,
presque mot pour mot, dans la grammaire complète ,
de sorte que le passage d'un livre à l'autre se fera sans
trouble et sans aucune perte de temps .
Pour compléter l'œuvre que nous avons commencée ,
nous publierons bientôt un sous-abrégé destiné au pre-
mier âge , et de nombreux exercices de grammaire et
d'analyse grammaticale .
ABRÉGÉ

DE LA

GRAMMAIRE FRANÇAISE.

NOTIONS PRÉLIMINAIRES .

1. La GRAMMAIRE FRANÇAISE est l'art qui enseigne


à parler et à écrire correctement en français .
2. — Parler, c'est exprimer sa pensée à l'aide de sons .
3. Ecrire, c'est exprimer sa pensée à l'aide de
mots.
4. Les mots sont composés de lettres.
B -Les lettres se divisent en voyelles et en con-
sonnes .
6. La réunion de toutes les lettres d'une langue
dans l'ordre établi pour cette langue, s'appelle al-
phabet.
7. Les vingt-six lettres de l'alphabet français
sont : A, b, c, d, E , f, g, h, I, j , k, l, m, n, 0 , p, q, r,
s, t, U, v, w, x, Y, z.
Les six lettres A, E, I, 0 , U, Y, sont des voyelles,
les vingt autres sont des consonnes.
Des diphthongues.
8. La réunion de deux voyelles qui, prononcées
en une seule émission de voix , font entendre deux sons
distincts , s'appelle diphthongue . Ainsi les deux voyelles
1
.
2 GRAMMAIRE

ia, ié, iè, io, sont des diphthongues dans les mots
diamant, pitié, bière, fiole, etc.
Des syllabes.

9. -On nomme syllabe, une ou plusieurs lettres qui


se prononcent en une seule émission de voix. Ainsi le
mot amitié a trois syllabes , a-mi-tié.
10. On appelle monosyllabe, un mot qui n'a qu'une
syllabe, comme à, la , loi, mais, biais, etc. , et polysyl-
labe, celui qui en a plusieurs , comme a-mi, a-mi-tié,
a-mi-a-ble, a-mi- ca-le-ment.
11. Un mot de deux syllabes, comme ami, s'ap-
pelle aussi dissyllabe ; et un mot de trois, comme
amitié, trissyllabe .
REMARQUES SUR LES VOYELLES .
-
12. Il y a des voyelles qui sont tantôt longues et
tantôt brèves ; ainsi :
a est long dans tâche et bref dans tache.
e tempête trompette .
i abîme habile.
0 rose rosse.
น mûrier murmurer.
13. - Il y a trois sortes d'E : l'e muet , l'e fermé, et
l'e ouvert.
L'e muet est celui qui ne se prononce pas , comme
dans plaie, pluie, joie, soie ; ou qui se fait peu sentir,
comme dans me, le, monde, table .
L'e fermé est celui qui se prononce la bouche presque
fermée , comme dans dé, café, clef, rocher, aimer, assez .
L'e ouvert est celui qui se prononce la bouche un
peu plus ouverte que pour l'e fermé, comme dans
appel, regret, mer, père, succès .
Les trois sortes d'e se trouvent réunis dans les mots
sévère, épelle, repêcher.
14.
-L'y s'emploie tantôt pour un i, et tantôt pour
deux i.
FRANÇAISE. 5
Il s'emploie pour un i : 1º au commencement et à la
fin des mots yeux , Ypres ; jockey, tilbury; 2º dans le
corps des mots après une consonne : style , syllabe .
Il s'emploie pour deux i dans le corps des mots
après une voyelle, comme dans citoyen , joyeux, pays,
paysage, etc., qu'on prononce comme s'il y avait
citoi-ien, joi-ieux, pai- is, pai- isage, etc.
REMARQUES SUR LA CONSONNE H.
15. - Le h est muet ou aspiré.
Il est muet , quan il ne se pron p , com
once as m
dans l'ho , l'hu d , l'in , qu'o proe -
m ma hu n
nonc com me s'il y avaniittél'om , mla'nuimté , l'in
e me me anit uma-
nité . é
Il est aspiré, quand il se prononce un peu du gosier,
comme dans le héros, la haine, les hiboux.
Cependant on peut aussi ne pas faire sentir le h aspiré et dire :
le éros, la aine, les iboux, comme on dit : le onze du mois , la
onzième heure du jour, vers les onze heures.
Des signes orthographiques et des signes de
ponctuation.

16. Outre les vingt-six lettres de l'alphabet, on


emploie dans l'écriture treize autres caractères ou
signes qu'on nomme, les uns , signes orthographiques ;
et les autres , signes de ponctuation .
17 . - Les SIGNES ORTHOGRAPHIQUES SOnt :

1º L'accent aigu (') , qui se met sur la plupart des e


fermés un dé, cédé, décédé, dégénéré.
2º L'accent grave (' ) , qui se met sur la plupart des e
ouverts père, progrès, succès.
3º L'accent circonflexe ( ^ ) , qui se met sur la plupart
des voyelles longues : tâche, bêche , abîme, rôle, mûrier.
4º L'apostrophe (' ), qui marque la suppression des
voyelles a, e, i, comme dans l'âme, l'histoire, l'ami, s'il
vient, pour la âme , la histoire, le ami, si il vient.
5º La cédille (:) , qu'on met sous le c devant a, o , u,
4 GRAMMAIRE

pour indiquer qu'il doit être prononcé comme deux ss :


façade, façon, reçu .
6º Le tréma (* ) , qui se met sur les voyelles e, i, u,
pour indiquer qu'elles doivent se détacher de celle
qui précède ou de celle qui suit : ciguë, Moïse, Saül ,
ïambe .
7º Le trait d'union (-) , qui sert à unir deux ou plu-
sieurs mots , comme dans essuie- mains , coq-à-l'âne ,
le qu'en-dira-t-on .
18. Les SIGNES DE PONCTUATION sont :
1º Le point.
2º Les deux points.
3º La virgule. •
4º Le point-virgule .
5º Le point d'interrogation
6º Le point d'exclamation .
19 . On se sert enco d l d c
re ans 'écritur e ertaines
lettr plus gran que les autr . On lese nom p
es de es me our
cette rais maju s , capi o u g r a nde l e t tres .
on scul tale
Elle s'em surets a su p , e sa c
s ploi out près n oint t u om-
menc desenn
toms d'hom , de femm , de pays ,
e es
de villmee,nt
etc. mes
s
Division des mots.

20 . Les mots se divisent en dix grandes classes


qu'on appelle les PARTIES DU DISCOURS . Ce sont :
Le nom, l'article, l'adjectif, le pronom, le verbe, le
participe, la préposition , l'adverbe, la conjonction, et
l'interjection .
21. Le discours est un assemblage de propositions
et de phrases .
22. Une proposition est un mot ou une suite de
mots qui affirment ou qui nient quelque chose . Ainsi ,
quand je dis : Dieu estjuste il récompensera les bons
il punira les méchants, je fais trois propositions,
puisque j'affirme de Dieu trois choses .
FRANÇAISE . 5

23. On appelle phrase, une ou plusieurs proposi-


tions qui forment un sens complet, comme : Dieu est
juste. Dieu récompensera les bons et punira les mé-
chants. Dieu est juste, c'est pourquoi il récompensera
les bons et punira les méchants .
Division de la grammaire,
24. La grammaire se divise en deux parties .
La première partie traite des mots considérés en
eux-mêmes , et se nomme lexigraphie ou lexicologie .
La seconde partie traite de l'arrangement des mots
dans la proposition et dans la phrase , et se nommesyntaxe .
QUESTIONS .

1. Qu'est-ce que la grammaire française ?


2 Qu'est-ce que parler?
3. Qu'est-ce qu'écrire ?
4. De quoi sont composés les mots ?
5. Comment divise-t-on les lettres ?
6. Qu'appelez-vous alphabet ?
7. Nommez les vingt-six lettres de l'alphabet français .
8. Nommez les voyelles. Nommez les consonnes.
9. Qu'est-ce qu'une diphthongue ?
10. Indiquez les diphthongues dans les mots diacre, amitié, pied,
carrière , carriole.
11. Qu'est-ce qu'une syllabe?
12. Qu'est-ce qu'un monosyllabe?
15. Qu'appelez-vous polysyllabe?
14. Combien de syllabes y a-t -il dans chacun des mots suivants :
amiable , syllabe , homme , animal , ange , Dieu , Nabu-
chodonosor?
15. Donnez trois exemples de voyelles brèves.
16. Quand est-ce que l'e est muet?
17. Qu'est-ce que l'e ouvert ?
18. Indiquez les diverses sortes d'e qui se trouvent dans les mots
élève, élever, relevez, appel, épelle, épelez.
19. Quand l'y s'emploie-t-il pour deux i? Exemples.
20. Čilez trois mots dans lesquels h est aspiré.
21. Comment prononce -t-on le h aspiré?
22. Nommez les signes orthographiques .
23. Qu'appelez -vous capitales ?
24. Comment divise-t- on les mots ?
25. Qu'est-ce qu'une phrase ? - Exemple.
26. Qu'est-ce qu'une proposition ? -- Exemple.
27. En combien de parties divise-t-on la grammaire ?
28 De quoi traite chacune de ces parties?
6 GRAMMAIRE

PREMIÈRE PARTIE

ου

LEXIGRAPHIE.

CHAPITRE PREMIER .

DU NOM OU SUBSTANTIF.

25. Le NOM OU SUBSTANTIF est un mot qui désigne


un être quelconque .
On appelle être tout ce qui est, c'est-à-dire , tout ce
qui existe, comme Dieu, esprit, homme, animal, arbre,
livre, vertu, louange, etc.
Le mot qui désigne un être s'appelle nom , parce qu'il
donne un nom à l'être qu'il représente ; et il s'appelle
substantif, parce que, souvent, l'être qu'il représente
est une substance .
26. Il y deux sortes de noms , le nom propre et
le nom commun .
27 . -Le no pr
m opre est celui qui ne convien qu'à
t
un seul être , comm Dieu , Belgi , Bruxe ; ou à
e que lle
plusi êtres de la même espèc , comm Csharl ,
eu e e es
Carol rs, etc.
ine
28. Le nom commun est celui qui convient à tous
les ètres du même genre ou de la même espèce , comme
homme, animal, arbre, fruit; nègre, cheval, pom-
mier, groseille, etc.
29. - Il y a trois sortes de noms communs : le nom
commun simple, le nom commun composé, et le nom
commun collectif.
FRANÇAISE . 7
30 . - Le nom commun simple est celui qui s'écrit
en un seul mot, comme homme, nègre, etc.
31 . Le nom comm c e c q e
un omposé st elui ui st
formé de plusi m o t s u n i s p a r u n o u p l u s ie
eu
traits d'uni , cormsm essui -main , coq-à-l'âne , etc.urs
on e e s
32. Le nom commu collecti est un mot qui ,
n f
quoiqu au singulie , représe u certain nombre
e r nte n
d'êtres de la même espèce , comme nombre , quantité ,
foule, peuple , troupea , bétail , etc.
u
Eu genre des noms.

33. Les noms désignent ou des êtres mâles ,


comme lion, loup, serin ; ou des êtres femelles , comme
lionne, louve, serine ; ou des êtres qui ne sont ni mâles
ni femelles , comme soleil, lune, tableau, table .
34. La propriété qu'ont les noms d'indiquer des
êtres måles ou des ètres femelles , s'appelle genre.
35. Les noms qui désignent des êtres mâles sont
du genre masculin ; ceux qui désignent des êtres fe-
melles , sont du genre féminin . Il y a donc deux genres ,
le masculin et le féminin .
36. Les noms qui désignent des êtres qui ne sont
ni mâles ni femelles , comme soleil, lune , tableau ,
table , ne devraient être d'aucun genre . Cependant
l'usage leur a donné , aux uns le genre masculin , aux
autres le genre féminin ; de sorte que tous les noms
de la langue française sont masculins ou féminins .
En général un nom est masculin , quand il est pré-
cédé ou qu'on peut le faire précéder des mots le, un.
Ainsi les mots père , fils , soleil , tableau , sont du mas-
culin , parce qu'on peut dire , le père , un fils , le soleil ,
un tableau ;
Et un nom est féminin, quand il est précédé ou qu'on
peut le faire précéder des mots la , une . Ainsi les mots
mère, fille , lune , table , sont du féminin , parce qu'on
peut dire la mère , une fille , la lune , une table.
8 GRAMMAIRE

37. Noms masculins auxquels on donne quelquefois ,


par erreur , le genre féminin.

Un abîme. Un centime. Un hospice.


Un air. Un échange . Un hôtel.
Un amadou . Un éclair. Un incendie.
Un amalgame. Un élixir. Un indice .
Un âne . Un éloge. Un insecte .
Un antre. Un emplâtre. Un intervalle .
Un apologue. Un érésipèle. Un ivoire .
Un armistice . Un esclandre . Un légume.
Un arrosoir. Un escompte . Un mastic.
Un astérisque. Un étage . Un monticule.
Un atome . Un évangile. Un ongle.
Un autel. Un exorde. Un parafe .
Un avé . Un harmonica. Un perce-oreille.
Un balustre. Un héliotrope. Un pétale .
Un calville. Un hortensia. Un store .
Un caramel. Un hémisphère. Un ustensile.

39. Noms féminins que , par erreur, on fait


quelquefois masculins.
Une aire. Une écumoire . Une perce-neige.
Une amnistie. Une équivoque. Une primevère.
Une armoire. Une épitaphe . Une stalle .
Une atmosphère. Une épithète. Une vis (visse).
Une balançoire. Une glissoire. De la batiste .
Une bure. Une losange. De la jujube.
Une dent. Une passoire. De la réglisse.
Une écritoire. Une offre. De la nacre.

FORMATION DES NOMS FÉMININS .

Il y a un très-grand nombre de noms féminins qui


dérivent des noms masculins .

39. RÈGLE GÉNÉRALE .

On forme les noms féminins qui dérivent des noms


masculins en ajoutant à ceux-ci un e muet : un aïeul ,
une aïeule ; un apprenti , une apprentie ; un avocat , une
avocate; un chaland , une chalande ; un client , une
cliente; un géant , une géante ; un persan , une per-
sane; etc.
FRANÇAISE . 9

EXCEPTIONS .

1º Paysan fait paysanne.


2º Les noms masculins en er ou ier, forment leur
féminin en ère, ière : berger, bergère ; écolier, écolière.
3º Les noms masculins en ien et en on , doublent
leur consonne finale : musicien , musicienne ; espion ,
espionne .
Compagnon fait compagne ; larron fait larronnesse ; grognon ,
salisson et souillon n'ont pas de féminin : une vieille grognon ;
une vraic salisson ; une petite souillon.
4º Les noms masculins en eur formés d'un participe
présent (*) , comme acheteur , débiteur, demandeur, de-
vineur, gardeur, liseur, payeur, vendeur, etc. , changent
eur en euse au féminin : une débiteuse de mensonges ,
une demandeuse insupportable , une grande devineuse ,
une gardeuse de dindons , une mauvaise payeuse , une
vendeuse de légumes .
5º Les noms en teur qui ne sont pas formés d'un
participe présent , changent teur en trice au féminin :
accompagnateur, accompagnatrice ; débiteur (qui doit) ,
débitrice ; introducteur, introductrice ; lecteur , lectrice ;
sénateur , sénatrice ; tuteur , tutrice ; zélateur , zéla-
trice , etc.
6º Quelques noms masculins en e, changent e en esse
au féminin . Les principaux sont chanoine , comte ,
hôte, âne , maître , prêtre , prince , tigre , traître , qui
font chanoinesse , comtesse , hôtesse , ânesse , maîtresse ,
prétresse , princesse , tigresse , traîtresse .
Abbé, devin, duc , nègre , prophète, font abbesse, devi-
neresse , duchesse , négresse , prophétesse .
7° Ambassadeur, empereur, serviteur, font ambassa-
drice , impératrice , servante .
Sacristain fait sacristine : la sacristine de l'abbaye .
(ACAD. )

(*) Nous supposons que l'élève a déjà conjugué quelques verbes.


10 GRAMMAIRE

Du nombre.

40. - Le nombre est la propriété qu'ont les noms de


désigner un seul être ou plusieurs êtres .
41. · Il y a en français deux nombres le nombre
singulier ou le singulier , qui désigne un seul être ; et le
nombre pluriel ou le pluriel , qui désigne plusieurs
êtres .

FORMATION DU PLURIEL DANS LES NOMS .

42 . RÈGLE GÉNÉRALE .

On forme le pluriel des noms en ajoutant un s au


singulier un livre, des livres ; un gant , des gants ; une
dent, des dents; un enfant, des enfants ; un moment, des
moments; un clou , des clous ; un verrou , des verrous ;
un portail, des portails , etc.

EXCEPTIONS .

1º Les sept substantifs en ou qui suivent prennent


un x au pluriel au lieu d'un s : mon chou , mon bijou ,
viens sur mes genoux avec tes joujoux , et prends ces
cailloux pour chasser ces hiboux qui sont couverts de
poux.
2º Bail, corail, émail, soupirail , vantail, changent au
pluriel ail en aux : des baux , des coraux , des émaux ,
des soupiraux, des vantaux : une porte, une fenêtre à
deux vantaux .
Ail , espèce d'oignons , fait aulx et ails : il cultive des
aulx ou des ails de différentes espèces .
Bestiaux et vitraux n'ont pas de singulier .
3º Les substantifs en al changent au pluriel al en
aux un bocal, des bocaux ; un local , des locaux , etc.
Excepté 1º Bal , cal , carnaval , festival , narval
(poisson) , nopal (plante) , régal ; 2º chacal , serval et
FRANÇAISE . 11

autres noms d'animaux qui prennent un s au pluriel :


des bals , des cals , des chacals , etc .: il vient des cals
aux mains à force de travailler .
4º Les substantifs en au et en eu prennent un x au
pluriel : un sarrau , des sarraux ; un seau , des seaux (*) ;
un jeu , des jeux . Il n'y a d'exception que pour landau
et bleu qui prennent un s : les landaus sont des voi-
tures légères ; les bleus de Prusse sont estimés .
5º Les substantifs terminés au singulier par s , x , x ,
et les noms propres , ne changent pas au pluriel : un
héros , des héros ; une voix , des voix ; un nez, des nez;
une Louise , des Louise ; un Léopold , des Léopold , etc.
6º Aïeul , ciel, œil , travail , font aïeux , cieux , yeux,
travaux , et quelquefois aïeuls , ciels , œils , travails.

QUESTIONS.

1. Qu'est-ce qu'un nom ?


2. Citez quelques noms dont chacun désigne un être que vous
avez actuellement sous les yeux.
3. Qu'est-ce qu'un substantif?
4. Qu'est-ce qu'un nom propre ? - Exemples.
5. Nominez les diverses sortes de noms communs.
6. Quels sont les noms communs suivants : peuple , perce-neige ,
armée, oiseau , serin , et pourquoi ?
7. Quand est-ce qu'un nom est féminin ?
8. De quel genre sont les noms suivants : dne , dent , centime ,
hortensia , perce-neige , écritoire , héliotrope , primevère?
9. Y a-t-il des noms féminins qui dériveut des noms masculins ?
― Comment les forme-t-on ? - Exemples.
10. Quel est le féminin des susbtantifs baron , larron , tigre ,
devin , nègre , sacristain ?
11. Quel est le féminin des substantifs devineur, liscur, lecteur,
acheteur, débiteur, et pourquoi ?
12. Qu'est-ce que le nombre ?
13. Qu'appelez-vous pluriel ?
14. Comment forme-t-on le pluriel des noms ? Exemples.
15. Citez la seconde exception à la règle générale . - - Citez la
dernière.
16. Quel est le pluriel des mots : portail, ail, vitraux, nuit, fils,
aïcul et travail ?

(*) Prononcez só, et non pas séau ou siau.


12 GRAMMAIRE

CHAPITRE II .

DE L'ARTICLE .

43. L'ARTICLE est un petit mot qui se met ordi-


nairement devant les noms communs pris dans un
sens déterminé . C'est :
Le, du, au, l' pour le masculin singulier ;
La , l' pour le féminin singulier ;
Les, des , aux , pour le pluriel des deux genres .
Masculin singulier. Féminin singulier.

Le chef, l'ami . La femme , l'épouse.


Du chef, de l'ami . De la femme , de l'épouse .
Au chef, à l'ami. A la femme , à l'épouse .

Pluriel. Pluriel.

Les chefs , les amis . Les femmes , les épouses .


Des chefs , des amis. Des femmes, des épouses.
Aux chefs , aux amis . Aux femmes , aux épouses.
44 . - Il y a trois sortes d'articles :
L'article simple , · le , la , les.
L'article contracté , · du, des, au, aux.
L'article élidé , • ľ.

QUESTIONS.

1. Qu'est-ce que l'article ?


2. Comment se nomment les articles du, les, l' , aux?
3. De quel genre et de quel nombre sont les articles la, du,.
', des ?
l
FRANÇAISE . 15

CHAPITRE III .

DE L'ADJECTIF .

45. - L'ADJECTIF est un mot qui qualifie ou qui


détermine un nom .
46. Les adjectifs qui qualifient les noms , c'est-à-
dire , qui expriment leurs qualités , comme bon , mé-
chant , ou qui expriment leur manière d'être , comme
grand , petit , malade , sont des adjectifs qualificatifs .
47. - Les adjectifs qui déterminent , c'est-à-dire , qui
restreignent la signification des noms sans les qualifier ,
sont des adjectifs déterminatifs . Quand je dis livre en
général , le mot livre peut désigner un livre quelconque ;
mais si je dis mon livre , il ne désigne plus qu'un seul
livre , celui qui m'appartient . Or , c'est l'adjectif mon
qui a déterminé ou restreint de la sorte le sens général
du mot livre. Il en est de même des mots un , deux ,
trois , ce , cette , chaque , nul , aucun , etc.
Il y a donc deux sortes d'adjectifs les adjectifs
qualificatifs et les adjectifs déterminatifs .
SECTION I. DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS .

Formation du féminin dans les adjectifs qualificatifs,

48. RÈGLE GÉNÉRALE .

On forme le féminin des adjectifs qualificatifs en


ajoutant un e au masculin : aisé , aisée ; vrai , vraie ;
pret, prete;prudent, prudente; supérieur, supérieure, etc.
EXCEPTIONS .

1. Tout adjectif terminé au masculin par un e muet,


comme honnête , aimable , ne change pas de terminaison
au féminin Un homme honnete, une femme, hon-
néte, etc.
14 GRAMMAIRE

2º Les adjectifs en er ou en ier font au féminin ère,


ière gaucher , gauchère ; chipotier , chipotière ; ran-
cunier , rancunière , etc.
3º Les adjectifs en fchangent f en ve : veuf, veuve ;
vif, vive , etc. Bref fait brève ; grief fait griève .
4º Les adjectifs en x changent x en se heureux ,
heureuse ; jaloux , jalouse , etc.
Cependant doux, faux , roux, vieux , ou vieil et
préfix , font au féminin douce , fausse , rousse , vieille ,
préfixe .
5º Les adjectifs masculins beau , bel , nouveau ,
nouvel, fou, fol , mou , mol , et jumeau , font au
féminin belle , nouvelle , folle , molle, jumelle : sœurs
jumelles; cerises jumelles .
REMARQUE . Bel , nouvel, fo !, mol, vieil , ne s'emploient que
devant un nom masculin commençant par une voyelle ou par un
hmuet : un bel arbre , un nouvel habit , un fol espoir , un mol
abandon , un vicil oiseau , un vieil homme.
6º Les adjectifs en el , eil , en , et , on , as , doublent
leur consonne finale : tel , telle ; pareil , pareille ;
ancien , ancienne ; net , nette ; bon , bonne ; bas , basse.
Cependant ras fait rase ; et complet , incomplet ,
concret, discret, indiscret, inquiet, replet, secret, suret,
font complète , incomplète, concrète, discrète , indis-
crète, inquiète, replète , secrète , surète.
7° Les adjectifs bellot , sot , vieillot , gros , épais ,
exprès , profès , nul et gentil , doublent leur consonne
finale , et font bellotte , sotte , vieillotte , grosse , épaisse ,
expresse, professe , nulle , gentille .
Les autres adjectifs en ot et en ais sont réguliers :
idiot, idiote ; niais , niaise ; etc.
8° Les adjectifs terminés au masculin en gu prennent
un tréma sur l'eau féminin : ainsi aigu , ambiyu ,
contigu , exigu , font au féminin aiguë , ambiguë , con-
tigue , exigue.
9º Les adjectifs blanc , franc , frais , sec ; — public ,
caduc, turc, grec; - long, oblong , bénin , malin , font
au féminin blanche, franche, fraiche, sèche; -publique,

1
FRANÇAISE . 15

caduque , turque , grecque; —longue, oblongue , bénigne,


maligne.
10° Châtain , dispos , fat (prononcez fatte) , muscat ,
et quelques autres adjectifs peu usités , n'ont pas de
féminin .

Formation du pluriel dans les adjectifs ,


49. RÉGLE GÉNÉRALE .

On forme le pluriel des adjectifs comme celui des


noms , en ajoutant un s au singulier : un homme pru-
dent, des hommes prudents ; une femme prudente , des
femmes prudentes .

EXCEPTIONS .

1º Les adjectifs terminés par s ou x , ne changent


pas au pluriel masculin : un gros arbre, de gros arbres ;
un loup furieux , des loups furieux .
20 Les adjectifs en eau prennent une au pluriel
masculin : un beau vaisseau , de beaux vaisseaux .
3º Les adjectifs en al changent al en aux égal ,
égaux; biennal , biennaux ; brutal , brutaux : des appé-
tits brutaux . (ACAD . )
REMARQUE . Lorsqu'un adjectif qualificatif est employé pour
désigner un être au lieu d'une qualité ou d'un état , on dit qu'il
est employé comme substantif ou qu'il est pris substantivement.
Ainsi les adjectifs qualificatifs riche , pauvre , sage , utile,
agréable , sont employés comme substantifs , quand on dit : le
riche , le pauvre , le sage, l'utile , l'agréable , pour : celui qui est
riche , celui qui est pauvre , celui qui est sage , ce qui est utile,
ce qui est agréable : le riche doit secourir le pauvre ; le sage
préfère l'utile à l'agréable.
Et réciproquement , lorsqu'un substantif est employé pour dé-
signer une qualité ou un état , on dit qu'il est employé comme
adjectif, ou qu'il est pris adjectivement. Ainsi dans les exemples
suivants : Dieu est le maître de toutes choses ; - la charité est
la reine des vertus ; Léopold premier est roi des Belges , les
substantifs maître , reine , roi , désignant des qualités , sont em-
ployés comme adjectifs ou sont pris adjectivement.
16 GRAMMAIRE

SECTION II. DES ADJECTIFS DÉTERMINATIFS .

50. Il y a quatre sortes d'adjectifs déterminatifs :


Les adjectifs déterminatifs démonstratifs .
Les adjectifs déterminatifs numéraux.
Les adjectifs déterminatifs possessifs .
Les adjectifs déterminatifs indéfinis.

Des adjectifs démonstratifs,

51. Les adjectifs démonstratifs sont ceux qui


montrent les ètres dont on parle . Ce sont :
1° Ce, cet, cette , ces : ce serin, cet oiseau , cette cage;
ces serins , ces oiseaux , ces cages .
2º Même, mêmes : lui-même , celui-là même , le même
homme , les hommes mêmes.
REMARQUE . On met ce devant les mots masculins singuliers
qui commencent par une consonne ou par un h aspiré : ce chemin
conduit à ce hameau; et on met cet , par euphonie , devant les
mots masculins singuliers qui commencent par une voyelle ou
un h muet : cet enfant est le fils de cet homme.

Bes adjectifs numéraux,

52. Les adjectifs numéraux sont ceux qui marquent


le nombre des êtres dont on parle , ou l'ordre dans
lequel ils sont rangés .
53. - Il y a deux sortes d'adjectifs numéraux : les
adjectifs numéraux cardinaux , et les adjectifs numé-
raux ordinaux.
54 .
- Les adjec numé c s c
tif ra x ardinaux ont eux
qui marq le nomsb des u
êtres dont on parl ; ce
uent re e
sont un , deux , trois , quat , dix , ving , cent ,
re t
mille , etc.
55. Les adjectifs numéraux ordinaux sont ceux
qui marquent l'ordre dans lequel sont rangés les êtres
dont on parle ; ce sont premier , second ou deuxième ,
FRANÇAISE. 17
troisième, quatrième , cinquième , dixième, vingtième,
millième , etc. Le dimanche est le premier jour de la
semaine .
Des adjectifs possessifs.

56. Les adjectifs possessifs sont ceux qui marquent


la possession des êtres dont on parle ; ce sont :
SINGULIER. PLURIEL.
Masculin. Féminin. Des deux genres .
Mon , ma , mes .
Ton , ta , tes .
Son , sa , ses .
Notre , notre , nos .
Votre , votre , VOS .
Leur . leur . leurs .
REMARQUE . Par euphonie , c'est-à-dire , pour adoucir la pro-
nonciation , on emploie mon , ton , son , au lieu de ma, ta , sa,
devant les noms féminins commençant par une voyelle ou un h
muct. On dit mon âme , ton envie , son humeur , au lieu de ma
âme , ta envie , sa humeur.
Des adjectifs indéfinis.

57. Les adjectifs indéfinis sont ceux qui désignent


d'une manière vague , indéfinie , les êtres dont on parle.
Ce sont Aucun, autre , certain , chaque , maint , nul ,
plusieurs, quel , quelque , quelconque , tel, tout , et un
dans le sens de certain , tout , quiconque . Ex .:
L'autre jour, on disait. Certaines personnes disent . Tout le
monde dit. Un historien a dit (certain historien) . Un chrétien
doit dire (tout chrétien , quiconque est chrétien).

QUESTIONS.

1. Qu'appelez-vous adjectifs qualificatifs ? ― Exemples.


2. Comment forme-t-on le féminin des adjectifs qualificatifs ?
3. Quel est le féminin des adjectifs sage , sot, insensé, naïf,
malin, fat, rancunier?
4. Quel est le masculin des adjectifs nouvelle , sèche, expresse ,
folle, vieillotte, vicille ?
18 GRAMMAIRE
5. Combien d'exceptions y a-t-il à la règle générale ?
6. Comment forme-t-on le pluriel des adjectifs qualificatifs ?
7. Citez les exceptions à la règle générale .
8. Quand est-ce qu'un adjectif est pris substantivement?
Donnez un exemple.
9. Quand est-ce qu'un substantif est pris adjectivement?
Exemple.
10. Qu'appelez-vous adjectifs déterminatifs ?
11. Combien y a-t-il de sortes d'adjectifs déterminatifs ? — Nom-
mez-les.
12. Qu'est-ce que les adjectifs possessifs ?
15. Qu'est-ce que les adjectifs numéraux ordinaux ?
14. Comment se nomment les adjectifs suivants : troisième, trois,
aucun, plusieurs, cette, leurs, même?

CHAPITRE IV.

DU PRONOM.

58. Au lieu de dire : Dieu fit l'homme à sa res-


semblance ; Dieu donna à l'homme une âme immor-
telle, et nomma l'homme Adam , on dit : Dieu fit
l'homme à sa ressemblance ; il lui donna une âme im-
mortelle, et le nomma Adam. Les mots il, lui, le , qui
remplacent Dieu et homme, s'appellent PRONOMS .
59.
Ainsi le PRONOM est un mot qu'on emploie
pour un nom déjà exprimé, qu'on ne veut pas ou qu'on
ne doit pas répéter .
60 . Il y a cinq sortes de pronom : les pronom
s s
person , les prono d , les prono
nels ms émonstratifs ms
possess , les prono r , et les prono i
ifs ms elatifs ms ndé-
finis .
Ees pronoms personnels.

61. Les pronoms personnels sont ceux qui repré-


sentent particulièrement les personnes . Ce sont :
qui représentent la première personne
Je, me, moi, nous, Ou
celle qui parle.
FRANÇAISE . 19
qui représentent la seconde personne
Tu, le, toi, vous, Ou
celle à qui l'on parle.
Il, ils, eux, elle, elles, qui représentent la troisième personne
Lui, leur, se, soi, ou
Le, la, les, en, y, celle dont on parle .
REMARQUE. Le, la, les, sont tantôt articles et tantôt pronoms :
Ils sont articles, quand ils accompagnent un nom : le père, la
mère, les enfants.
Ils sont pronoms quand ils accompagnent un verbe : je le vois,
je la vois, je les vois.
Des pronoms démonstratifs .
-
62. Les pronoms démonstratifs sont ceux qui
remplacent ordinairement l'adjectif démonstratif et un
nom . Ce sont :
SINGULIER . PLURIEL.
Masculin. Féminin. Masculin . Féminin.
Ce, celui , celle, ceux, celles .
Ceci , celui-ci , celle- ci , ceux-ci, celles-ci.
Cela. celui-là . celle-là . ceux-là . celles-là .
REMARQUE . Ce est tantôt pronom et tantôt adjectif.
Il est adjectif, quand il accompagne un nom : Ce livre .
Il est pronom dans tous les autres cas Ce qui plaît ; ce dont
je parle ; ce à quoi je pense ; c'est lui , ce sont eux.
Bes pronoms possessifs.

63. - Les pronoms possessifs sont ceux qui tiennent


la place d'un adjectif possessif et d'un nom . Ce sont :
SINGULIER . PLURIEL .
Masculin . Féminin. Masculin . Féminin.
Le mien, la mienne, les miens, les miennes .
Le tien , la tienne, les tiens, les tiennes .
Le sien, la sienne , les siens , les siennes .
Le nôtre, la nôtre, les nôtres, les nôtres .
Le vôtre , la vôtre , les vôtres , les vôtres .
Le leur. la leur. les leurs . les leurs .
Remarquez que l'o des pronoms possessifs le nôtre, la nôtre, le
vôtre, la vôtre, est long, tandis qu'il est bref dans les adjectifs
possessifs notre, votre.
20 GRAMMAIRE

Des pronoms relatifs .

64. Les pronoms relatifs sont ceux qui suivent


immédiatement le nom ou le pronom auquel ils se
rapportent. Ce sont :
SINGULIER. PLURIEL.
Masculin. Féminin. Masculin. Féminin .
Lequel, laquelle, lesquels , lesquelles,
Duquel, de laquelle , desquels, desquelles ,
Auquel, à laquelle, auxquels , auxquelles ,
et qui, que, quoi, dont, des deux genres et des deux
nombres .

65. On nomme antécédent du pronom relatif le


nom ou le pronom auquel il se rapporte . Ainsi dans
cette phrase Dieu, dont la puissance est infinie , est
l'auteur des choses que nous voyons , Dieu est l'antécé-
dent de dont, et choses est l'antécédent de que .

Des pronoms indéfinis.

66. Les pronoms indéfinis sont ceux qui tiennent


la place d'un adjectif indéfini et d'un nom . Tels sont :
autrui, chacun, l'un, les uns, on, quelqu'un , quiconque,
et quelquefois aucun, autre, nul, plusieurs, tel, tout,
qui, que, quoi, ex . :
Chacun (chaque homme) a son défaut où toujours il revient.
Ne faites pas à autrui (à un autre homme) ce que vous ne
voudriez pas qu'on (qu'un autre homme) vous fit.
QUESTIONS.
1. Qu'est-ce que le pronom?
2. Combien y a-t-il de sortes de pronoms? - Nommez-les .
3. Qu'appelle-t-on , en grammaire, la première personne?
4. Nommez les pronoms de la troisième personne .
5. Quand le, la, les, sont-ils articles ?- Quand sont-ils pronoms?
6. Qu'est-ce qu'un pronom possessif?
7 Récitez le pluriel féminin des pronoms possessifs.
8. Que nomme- t-on antécédent du pronom relatif?
9. Nommez les pronoms relatifs qui sont des deux genres et des
deux nombres .
10. Qu'est-ce qu'un pronom indéfini ? — Citez deux exemples ,
FRANÇAISE . 21

CHAPITRE V.

DU VERBE .

67. Le VERBE est le mot qui exprime l'affir-


mation.
Quand je dis Dieu.... bon, je n'affirme rien de Dieu;
mais si je dis Dieu est bon, j'affirme que la qualité
exprimée par l'adjectif bon convient à Dieu . Le mot
est qui m'a servi à exprimer cette affirmation , s'appelle
verbe.
Il en est de même de tous les mots qui servent à
affirmer une chose quelconque .
68 . Le verbe étre s'appelle verbe substantif; tous
les autres s'appellent verbes attributifs .

Du sujet.

69. Le sujet d'un verbe est le mot qui répond à la


question qui est- ce qui ? pour les personnes, et à la
question qu'est-ce qui ? pour les choses (* ) . Ainsi dans
ces propositions :
Je craius Dieu ; vous le louez.
La modestie ajoute au mérite.
Mentir est une chose honteuse .
Les mots je, vous, la modestie, mentir, sont les sujets
des verbes crains , louez, ajoute, est . En effet :
Qui est-ce qui craint ? - REP . Je, mis pour moi.
Qui est-ce qui loue ? Vous .
Qu'est-ce qui ajoute au mérite? La modestie.
Q'est-ce qui est une chose honteuse ? — Mentir .

(*) Ou, si l'on aime mieux : Le sujet est le mot qui représente l'ètre
duquel on affirme ou l'on nie quelque chose.
22 GRAMMAIRE

Du complément.

70. Le complément d'un verbe est le mot qui


répond à la question qui ? à qui ? de qui ? par qui ? pour
les personnes , et à la question quoi ? à quoi ? de quoi ?
par quoi? pour les choses (*) .
Le mot qui répond à l'une de ces questions s'appelle
complément, parce qu'il complète le sens du verbe .
71 .
Il y a deux sortes de compléments : le com-
plément direct et le complément indirect.
72. - Le complément direct est le mot qui répond
à la question qui ? pour les personnes et à la question
quoi? pour les choses . Ainsi , dans je crains Dieu, vous
le louez, Dieu est le complément direct de crains, le est
le complément direct de louez ; en effet ,
Je crains... qui? - Dieu .
Vous louez... qui ? — le , mis pour Dieu.
Les pronoms le, la, les, sont toujours compléments
directs .

73. -Le complément indirect est le mot qui répond


à la question à qui ? de qui? par qui ? pour les personnes ,
et à la question à quoi ? de quoi ? par quoi ? pour les
choses . Ainsi dans ces phrases :
L'enfant sage est aimé de Dieu, et le fils indocile est châtié
par son père;
La modestie ajoute au mérite, et la vanité lui fait tort ;
Les mots de Dieu, par son père , au mérite, lui, sont
les compléments indirects des verbes est aimé, est
châtié, ajoute, fait tort . En effet,
L'enfant sage est aimé... de qui ? - de Dieu.
Le fils indocile est châtié... par qui ? —par son père.
La modestie ajoute... à quoi ? -au mérite.
La vanité fait tort... à quoi? à lui, lui, mis pour
au mérite .

(*) Ou bien : C'est le mot qui sert à compléter le sens du verbe.


FRANÇAISE. 23

Les pronoms lui, leur, en, y, dont, sont toujours


compléments indirects ; parce que ,
Lui veut dire à lui , à elle,
Leur, à eux , à elles.
En, de lui, d'elle, d'eux , d'elles , de cela.
Y, à lui , à elle , à eux, à elles , à cela .
Dont, de qui , duquel, desquels , de laquelle ,
desquelles .
74. Les pronoms me, te, se , nous, vous, sont
tantôt compléments directs , et tantôt compléments in-
directs .
Ils sont compléments directs , quand ils sont mis.
pour moi, toi, soi, nous, vous : il me flatte , il te loue , il
se vante, il nous estime, il vous méprise, c'est-à- dire ,
il flatte moi, il loue toi, il vante soi, il estime nous, il
méprise vous .
Ils sont compléments indirects , lorsqu'ils sont mis
pour à moi, à toi, à soi, à nous , à vous : il me plaît,
il te sourit, il se nuit, il nous parle , il vous écrit, c'est-
à-dire, il plaît à moi, il sourit à toi, il nuit à soi, il
parle à nous, il écrit à vous .

Remarques sur le sujet et sur le complément.

I. Les noms employés comme sujets, ou comme com-


pléments directs, peuvent être précédés de la préposi-
tion de. Ex . :
De petites causes produisent souvent de grands effets.
Du pain et de l'eau lui suffisent.
Des voleurs ont attaqué des voyageurs.
En effet,
Qu'est-ce qui produit souvent de grands effets ? -De
petites causes.
Qu'est-ce qui lui suffit ? -Du pain et de l'eau.
Qui est-ce qui a attaqué des voyageurs ? -Des voleurs.
Donc, de petites causes, du pain et de l'eau, des
voleurs, sont les sujets des verbes produisent, suffisent,
ont attaqué.
24 GRAMMAIRE
-
De petites causes produisent souvent ... quoi ? de
grands effets.
Des voleurs ont attaqué ... qui ? - des voyageurs .
Donc, de grands effets , des voyageurs , sont les com-
pléments directs de produisent et de ont attaqué.
II . Les infinitifs employés comme compléments
directs peuvent être précédés des prépositions à ou de .
Ex.:
La religion nous apprend à pardonner.
Dieu nous défend de mentir.
-
La religion nous apprend ... quoi ? — à pardonner.
Dieu nous défend ... quoi ? -de mentir.
Donc les infinitifs à pardonner, de mentir , sont les
compléments directs d'apprend et de défend .
III. Un verbe peut avoir plusieurs sujets et plusieurs
compléments . Ainsi dans les phrases suivantes :
Le temps et la patience adoucissent nos peines .
La vertu mérité notre estime et notre admiration ,
le verbe ADOUCISSENT a deux sujets et un complément
direct; et le verbe MERITE un sujet et deux compléments
directs.

DES DIFFÉRENTES SORTES DE VERBES ATTRIBUTIFS .

75. Il y a six sortes de verbes attributifs : le verbe


ACTIF , le verbe NEUTRE , le verbe PRONOMINAL , le verbe
PASSIF , le verbe IMPERSONNEL et le verbe DEFECTIF .
76. Le verbe ACTIF est celui qui a , ou qui peut
avoir , un complément direct . Ainsi dans les propo-
sitions je crains Dieu ; vous le louez ; il écrit une lettre ;
crains , louez , écrit , sont des verbes actifs , parce
qu'ils ont chacun un complément direct.
Aimer, finir, rendre , sont aussi des verbes actifs ,
parce qu'on peut mettre après eux un complément
direct ; on peut dire : j'aime quelqu'un , je finis quelque
chose , je rends quelqu'un ou je rends quelque chose (*) .

(*) Ou bien : Le verbe actifexprime une action qui est faite par le sujet,
et qui passe ou aboutit à l'ètre représenté par le complément direct.
FRANÇAISE . 25
77. Le verbe NEUTRE est celui qui ne peut avoir
de complément direct . Ainsi nuire , parler , plaire ,
succéder, tomber , sont des verbes neutres , parce qu'on
ne peut pas dire : je nuis , je parle , je plais, je succède,
je tombe , quelqu'un ou quelque chose (*) .
REMARQUE. Certains verbes actifs peuvent être accidentellement
employés sans complément direct , comme par exemple , le verbe
écrire , quand je dis : cet enfant ecrit bien. On dit alors que le
verbe actif est employé neutralement ou comme verbe neutre.
Et réciproquement , certains verbes neutres peuvent être acci-
dentellement employés avec un complément direct , comme le
verbe parler, quand je dis : cet homme parle bien sa langue. On
dit alors que le verbe neutre est employé activement ou comme
verbe actif.
78 . - Le verbe PRONOMINAL
est celui qui se conjugue
avec deux pronoms de la même personne je me, tu
te, il se , nous nous , vous vous , ils se , comme je me
flatte, tu te flattes , etc.
79. Il y a deux sortes de verbes pronominaux :
les pronominaux essentiels et les pronominaux acci-
dentels.

80. Les pronominaux essentiels sont ceux qui ne


peuvent se conjuguer qu'avec deux pronoms de la
même personne , comme s'en aller , se souvenir , se
méprendre , etc. On ne dit pas , j'en vais , je souviens, je
méprends , mais je m'en vais, je me souviens , je me
méprends. Tels sont encore les verbes :
S'abstenir. S'efforcer. S'en retourner. Se méprendre.
S'acharner. S'emparer. S'évanouir . Se moquer.
S'apitoyer . S'empresser. S'évertuer. Se prosterner.
Se blottir. S'enfuir. S'immiscer. Se récrier.
S'écrouler. S'enquérir . Se méfier. Se réfugier ,
et tous ceux qui ne peuvent être conjugués sans deux
pronoms de la même personne .
Dans ces verbes , le second pronom est toujours
complément direct .

(*) Ou bien : Le verbe neutre exprime un état , ou une action ,


qui , si elle sort du sujet , n'a pour terme qu'un complément indirect.
1.
26 GRAMMAIRE

81. Les pronominaux accidentels sont ceux qui


peuvent se conjuguer avec un seul pronom , comme
se flatter , se nuire , etc. ; on peut dire : je flatte, je nuis .
Dans ces verbes , le second pronom est tantôt com-
plément direct , et tantôt complément indirect .
82. - Le verbe PASSIF est celui qui se conjugue à
tous ses temps avec l'auxiliaire être et le participe passé
d'un verbe actif, comme être aimé , être fini , être
rendu (*) .
83 . Le verbe IMPERS e c q n s
ONNEL st elui ui e e
conju q u ' à l a t r o isièm p e r sonn d u s i n gulier ; tels
gu
sont ile tonne , il pleut , iel neige , ee tc.
REMARQUE. Le verbe être et certains verbes actifs , comme
avoir, importer; ou neutres , comme arriver , convenir , sembler,
paraître ; et beaucoup de verbes pronominaux , peuvent être
employés impersonnellement , comme dans ces exemples :
Il est un Dieu ; il est des hommes qui....
lly a une autre vie.
Il paraît qu'il est arrivé de grands malheurs .
Il s'était passé des choses étranges .
On voit, par ces exemples , qu'un verbe est employé imperson-
nellement , quand son sujet il ne se rapporte à aucun nom
exprimé auparavant.
84. Le verbe DÉFECTIF est celui qui n'a pas tous
ses temps , comme falloir , absoudre , etc.

Des modifications du verbe.

85.
On nomme modifications , les différentes
formes que prend le verbe pour indiquer le temps , le
nombre ou la personne .

86. Le temps est la forme que prend le verbe
pour indiquer qu'une chose a lieu présentement , ou
qu'elle a déjà eu lieu , ou qu'elle aura lieu : J'aime ,
j'ai aimé, j'aimerai.

(*) Ou bien le verbe passif est celui qui exprime une action reçue
ou soufferte par le sujet.
FRANÇAISE. 27
87 . Le nomb e l f p
q v
re st a orme ue rend le erbe
pour indi
quer que son sujet est du singulie ou du
plur J'ai , nous aimo ; tu finis , vous rfinis ;
il reinedl , ils ren
me
dENT . ns sez
-
88. La personne est la forme que prend le verbe
pour indiquer que son sujet est de la première , de la
deuxième ou de la troisième personne : J'aime , tu
aimes , il aime ; nous aimons , vous aimez , ils aimENT.
Du mode.
89 . - On appelle modes , les différentes manières
dont le verbe exprime l'affirmation .
-
90. Il y a cinq modes : le mode infinitif, le mode
indicatif, le mode conditionnel , le mode impératif et le
mode subjonctif.
91. Le mode infinitif exprime l'affirmation d'une
manière indéterminée , indéfinie : c'est-à -dire , sans in-
dication de nombre ni de personne : Espérer, c'est jouir.
-
92. Le mode indicatif exprime l'affirmation d'une
manière positive et absolue : j'aime , j'aimais , j'aimai,
j'ai aimé, j'avais aimé , j'eus aimé , j'aimerai , j'aurai
aimé.

93. Le mode conditionnel présente ordinairement


l'affirmation comme dépendante d'une condition : je
vous aimerais , si vous étiez sage.
-
94. Le mode impératif présente l'affirmation sous
la forme du commandement , de l'exhortation ou de
la prière Travaille ; étudions ; pardonnez-moi.
95. Le mode subjonctif la présente sous la forme
du doute je désire , je veux qu'il VIENNE (viendra-t-il ?)

Du temps .
96 . Le temps , comm n v d le voir ,
e ous enons e
est la forme que prend le verbe pour indiq q
uer u'une
chose est , qu'ell a été , ou qu'ell sera , c'est -à-dire ,
e e
pour expri le prése , le passé , ou l'aven .
mer nt ir
28 GRAMMAIRE
Pour le verbe n'a qu'une forme à chacun de ses
exprimer modes : Aimer, j'aime , j'aimerais , aime , que
le présent ,j'aime.
le verbe a cinq formes au mode indicatif: J'ai-
mais,j'aimai , j'ai aimé, j'avais aimé,
j'eus aimé.
Pour une forme au mode infinitif: Avoir
aimé.
exprimer deux formes au mode conditionnel :
le passé,
J'aurais aimé, j'eusse aimé.
trois formes au mode subjonctif: Que
eusse
j'aimasse, que j'aie aimé , que j'eu
aimé ( il fallait que j'aimasse).
le verbe a deux formes ,
Pour 1º au mode indicatif : J'aimerai ,
j'aurai aimé.
exprimer
l'avenir, 2º au mode impératif : aime, aic aimé.
3º au mode subjonctif: Il faut que
j'aime, il faudrait que j'aimasse.
Nous verrons tantôt comment on nomme chacune
de ces formes , ou chacun de ces temps .
Division des temps.

97. Les temps se divisent en temps simples et en


temps composés .
98. Les temps simples sont ceux qui sont ex-
primés en un seul mot , comme j'ai , je suis , j'aime, je
tombe, etc.
Les temps simples se divisent en temps primitifs et
en temps dérivés ; nous y reviendrons plus loin .
99. Les temps composés sont ceux qui se con-
juguent avec les temps simples des verbes auxiliaires
avoir ou être , comme j'ai eu , j'ai été , j'ai aimé, je suis
tombé, etc.
REMARQUE . Quand le verbe avoir, qui est actif, et le verbe être
servent ou aident à conjuguer les autres verbes, on les nomme
auxiliaires, du mot latin auxilium, qui veut dire aide ou secours.
Conjugaison des verbes.

100. -- Conjuguer un verbe , c'est réciter ou écrire


ses modes , ses temps , ses nombres et ses personnes ,
dans un ordre déterminé .
FRANÇAISE . 29
-
101 , Il y a quatre classes de verbes qu'on dis-
tingue entre elles par les terminaisons du présent de
l'infinitif.
La première classe comprend tous les verbes qui ont
le présent de l'infinitif en er, comme aimer.
La deuxième , ceux qui l'ont en ir, comme finir.
La troisième , ceux qui l'ont en oir, comme recevoir.
La quatrième , ceux qui l'ont en re , comme rendre .
102.- Quoiqu'il y ait quatre classes de verbes , nous.
ne donnerons d'abord que trois conjugaisons pour
modèles .
La première servira à conjuguer les verbes en er ; la
deuxième, ceux en ir, et la troisième ceux en re. Nous
conjuguerons plus loin les verbes en oir.
103 . - On nomme réguliers les verbes qui se con-
juguent exactement comme celui qui leur sert de règle
ou de modèle ; et irréguliers, ceux qui ne se conjuguent
pas exactement comme leur modèle.
104. Vous remarquerez dans chaque modèle deux
parties bien distinctes : une qui ne change point ou qui
change rarement , et une autre qui change à tous les
temps . La première s'appelle radical ; la seconde , ter-
minaison.

105. Pour conjuguer un verbe régulier , on n'a


qu'à ajouter à son radical ou à ses radicaux , s'il en a
plusieurs, toutes les terminaisons de son modèle .
Avant de présenter la conjugaison de nos trois
verbes réguliers modèles, nous allons donner celle du
verbe auxiliaire avoir qui aidera à les conjuguer ; nous
donnerons plus loin celle du verbe étre .
30 GRAMMAIRE

106 . wonde CONJUGAISON DU VERBE

AVOIR
CONSIDÉRÉ COMME AUXILIAIRE .

MODE INFINITIF.
PRÉSENT. PASSÉ.
Avoir. Avoir eu.
PARTICIPES.
PRÉSENT. PASSÉ.
Ayant . Ayant eu .
MODE INDICATIF.
PRÉSENT . PASSÉ INDÉFINI .
J'ai (prononcez j'é). J'ai eu.
Tu as. Tu as eu.
Il a. Il a eu .
Nous avons. Nous avons eu .
Vous avez. Vous avez eu .
Ils ont. Ils ont eu.
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT.
J'avais . J'avais eu.
Tu avais. Tu avais eu.
Il avait. Il avait eu.
Nous avions. Nous avions eu.
Vous aviez . Vous aviez eu .
Ils avaient. Ils avaient eu .
PASSÉ DÉFINI. PASSÉ ANTÉRIEUR.
J'eus. J'eus eu.
Tu eus. Tu eus eu.
Il eut. Il eut eu.
Nous eûmes (umes). Nous eûmes eu.
Vous eûtes (utes). Vous eûtes eu .
Ils eurent. Ils eurent eu.
FUTUR SIMPLE. FUTUR ANTÉrieur .
J'aurai (oré). J'aurai eu.
Tu auras (oras). Tu auras eu.
Il aura (ora) . Il aura eu .
Nous aurons (orons). Nous aurons eu.
Vous aurez (orez). Vous aurez eu.
Ils auront (oront) . lls auront eu .
FRANÇAISE. 51
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT. PASSÉ.
1re FORME. 2e FORME .
J'aurais (orès , clc.) . J'aurais eu. J'eusse eu.
Tu aurais. Tu aurais eu. Tu eusses eu.
Il aurait. Il aurait eu. Il eût eu.
Nous aurions . N. aurions eu. N. eussions eu.
Vous auriez. V. auriez eu. V.eussiez eu.
Ils auraient. Ilsauraient eu. Ils eussent eu.
MODE IMPÉRATIF.
PRÉSENT OU FUTUR. FUTUR ANTÉRIEUR.
Aie. Aie eu .
Ayons . Ayons eu .
Ayez. Ayez eu .
MODE SUBJONCTIF.
PRÉSENT OU FUTUR . PASSÉ.
Que j'aie. Que j'aie eu.
Que tu aies. Que tu aies eu .
Qu'il ait. Qu'il ait eu .
Que nous ayons . Que nous ayons eu .
Que vous ayez. Que vous ayez eu .
Qu'ils aient. Qu'ils aient eu .
IMPARFAIT . PLUS-QUE-PARFAIT.
Que j'eusse. Que j'eusse eu .
Que tu eusses. Que tu eusses eu.
Qu'il eût. Qu'il eût eu.
Que nous eussions. Que nous eussions eu.
Que vous eussiez. Que vous eussiez eu.
Qu'ils eussent. Qu'ils eussent eu .
Divisez votre papier en deux parties égales , et copiez
ce verbe tel que vous l'avez sous les yeux , c'est-à-dire ,
en rangeant les temps à la suite et à côté les uns des
autres comme ils sont rangés dans la grammaire. Vous
suivrez le même ordre jusqu'aux verbes irréguliers .
Remarquez que les temps simples du verbe avoir
servent à conjuguer ses temps composés , et conjuguez
quelques-unes des expressions suivantes : avoir faim ,
avoir froid, avoir honte , avoir pitié , avoir regret , avoir
coutume , avoir horreur, avoir égard , avoir envie.
32 GRAMMAIRE

VERBES RÉGULIERS .
107. K PREMIÈRE CONJUGAISON .

VERBE MODÈLE AIMER . (UN RADICAL . )

MODE INFINITIF .
PRÉSENT . PASSÉ .
Aim er. │Avoir aimé.
PARTICIPES.
PRÉSENT . PASSÉ .
Aim ant. |_Ayant aimé .
MODE INDICATIF .
PRÉSENT . PASSÉ INDÉFINI .
J'aim e. J'ai aimé .
Tu aim es. Tu as aimé.
Il aim e. Il a aimé.
Nous aim ons. Nous avons aimé .
Vous aim ez. Vous avez aimé .
Ils aim ent. Ils ont aimé .
IMPARFAIT . PLUS-QUE-PARFait.
J'aim ais. J'avais aimé.
Tu aim ais. Tu avais aimé.
Il aim ait. Il avait aimé .
Nous aim ions . Nous avions aimé.
Vous aim iez. Vous aviez aimé.
Ils aim aient. Ils avaient aimé.
PASSÉ DÉFINI . PASSÉ ANTÉrieur .
J'aim ai (aimé). J'eus aimé .
Tu aim as . Tu eus aimé .
Il aim a. Il eut aimé.
Nous aim âmes (ames). Nous eûmes aimé.
Vous aim âtes (ates) . Vous eûtes aimé .
Ils aim èrent. Ils eurent aimé .
FUTUR SIMPLE. FUTUR ANTérieur.
J'aim erai (ré). J'aurai aimé.
Tu aim eras. Tu auras aimé.
Il aim era . Il aura aimé.
Nous aim erons. Nous aurous aimé .
Vous aim erez. Vous aurez aimé .
Ils aimeront . Ils auront aimé .
FRANÇAISE. 35
MODE CONDITIONNEL.
PRÉSENT. PASSÉ .
1re FORME . 2º FORME .
J'aim erais. J'aurais J'eusse

aimé.
aimé.
Tu aim erais. Tu aurais Tu eusses
Il aim erait. Il aurait Il eût
Nous aim erions. N. aurions N. eussions
Vous aim eriez. V. auriez V. eussiez
Ils aim eraient. Ils auraient Ils eussent
MODE IMPÉRATIF.
PRÉSENT OU FUTUR . FUTUR ANTÉRIEUR .
Aim e. Aie aimé .
Aim ons. Ayons aimé.
Aim ez. Ayez aimé.
MODE SUBJONCTIF.
PRÉSENT OU FUTUR. PASSÉ.
Que j'aim e. Que j'aie aimé.
Que tu aim es. Que tu aies aimé.
Qu'il aim e. Qu'il ait aimé.
Que nous aim ions. Que nous ayons aimé.
Que vous aim iez . Que vous ayez aimé.
Qu'ils aim ent. Qu'ils aient aimé.
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT.
Que j'aim asse. Que j'eusse aimé.
Que tu aim asses. Que tu eusses aimé.
Qu'il aim åt. Qu'il eût aimé.
Que nous aim assions. Que nous eussions aimé.
Que vous aim assiez. Que vous eussiez aimé.
Qu'ils aim assent. Qu'ils eussent aimé.

Conjuguez comme aim er les verbes estim er,


étonn er, recouvr er , excell er , regrett er, tâch er ,
mel er, traîn er , ôt er , brûl er , agré er , récré er ,
supplé er, pri er , étudi er , remerci er , suppli er ,
planchéi er, grassey er , etc .; et , aux temps simples ,
ayez soin de séparer nettement le radical d'avec la
terminaison (*) .

(*) Quand on sépare nettement le radical d'avec la terminaison , on


voit clairement que les verbes en éer et ceux en ier sont aussi régu-
liers qu'estimer, étonner, etc.
34 GRAMMAIRE

108. · DEUXIÈME CONJUGAISON .

VERBE MODÈLE : FINIR . (DEUX RADICAUX .)

MODE INFINITIF.
PRÉSENT. PASSÉ.
Fin ir. Avoir fini.
PARTICIPES.
PRÉSENT. PASSÉ.
Finiss ant. Ayant fini.
MODE INDICATIF.
PRÉSENT. PASSÉ INDÉFINI.
Je fin is. J'ai fini.
Tu fin is . Tu as fini.
Il fin it. Il a fini.
Nous finiss ons. Nous avons fini.
Vous finiss ez. Vous avez fini.
Ils finiss ent. Ils ont fini.
IMPARFAIT PLUS-QUE-PARFAIT.
Je finiss ais. J'avais fini .
Tu finiss ais. Tu avais fini.
Il finiss ait. Il avait fini.
Nous finiss ions. Nous avions fini.
Vous finiss iez. Vous aviez fini .
Ils finiss aient. Ils avaient fini.
PASSÉ DÉFINE PASSÉ ANTÉrieur .
Je fin is. J'eus fini.
Tu fin is. Tu eus fini.
Il fin it. Il eut finit.
Nous fin imes (imes). Nous eûmes fini .
Vous fin ftes files). Vous eûtes fini.
Ils fin irent. Ils eurent fini.
FUTUR SIMPLE FUTUR ANTÉRIEUR.
Je fin irai (iré). J'aurai fini.
Tu fin iras. Tu auras fini.
Il fin ira. Il aura fini.
Nous fin irons. Nous aurons fini.
Vous fin irez . Vous aurez fini.
Ils fin iront. Ils auront fini.
FRANÇAISE . 35
MODE CONDITIONNEL.
PRÉSENT. PASSÉ.
1re FORME . 2e FORME.
Je fin irais. J'aurais J'eusse
Tu fin irais. Tu aurais Tu eusses

fini.
Il fin irait.

fini.
Il aurait Il eût
Nous fin irions. N. aurions N. eussions
Vous fin iriez. V. auriez V.eussiez
Ils fin iraient. Ils auraient Ils eussent
MODE IMPÉRATIF .
PRÉSENT OU FUTUR. FUTUR ANTÉRIEUR.
Fin is. Aie fini.
Finiss ons. Ayons fini.
Finiss ez . Ayez fini.
MODE SUBJONCTIF.
PRÉSENT OU futur. PASSÉ.
Que je finiss e. Que j'aie fini .
Que tu finiss es . Que tu aies fini.
Qu'il finiss e. Qu'il ait fini.
Que nous finiss ions. Que nous ayons fini .
Que vous finiss iez. Que vous ayez fini.
Qu'ils finiss ent. Qu'ils aient fini .
IMPARFAIT . PLUS-QUE- PARFAIT.
Que je fin isse . Que j'eusse fini.
Que tu fin isses . Que tu eusses fini.
Qu'il fin ît. Qu'il eût fini.
Que nous fin issions . Que nous eussions fini.
Que vous fin issiez. Que vous eussiez fini.
Qu'ils fin issent. Qu'ils eussent fini.
Conjuguez comme fin ir, les verbes pun ir, avert ir,
ensevel ir , répart ir, vern ir , vieill ir , fléch ir ,
attendr ir, aigr ir, trah ir, jou ir, obé ir, ha ïr, etc.,
et , aux temps simples , séparez nettement le radical
d'avec la terminaison .
REMARQUE. Hair perd son tréma aux trois premières personnes
du singulier du présent de l'indicatif : je hais , tu hais , il hait ;
et à la seconde persoune du singulier de l'impératif : hais ;
partout ailleurs il le conserve : nous haïssons , je haïssais , nous
haïmes, vous haïtes , je haïrai , que je haïsse , qu'il haït.
36 GRAMMAIRE

109. · TROISIÈME CONJUGAISON.

VERBE MODÈLE RENDRE . (UN RADICAL .)

MODE INFINITIF.
PRÉSENT . PASSÉ.
Rend re. Avoir rendu.
PARTICIPES.
PRÉSENT. PASSÉ.
Rend ant. Ayant rendu.
[MODE INDICATIF.
PRÉSENT . PASSÉ INDÉfini .
Je rend S. J'ai rendu .
Tu rend S. Tu as rendu.
Il rend . Il a rendu .
Nous rend ons. Nous avons rendu .
Vous rend ez. Vous avez rendu .
Ils rend ent. Ils ont rendu .
IMPARFAIT . PLUS-QUE-PARFAIT,
Je rend ais. J'avais rendu .
Tu rend ais. Tu avais rendu .
Il rend ait. Il avait rendu.
Nous rend ions. Nous avions rendu .
Vous rend iez. Vous aviez rendu.
Ils rend aient. Ils avaient rendu.
PASSÉ DÉFINI . PASSÉ ANTÉRIEUR.
Je rend is J'eus rendu .
Tu rend is. Tu eus rendu.
Il rend it. Il eut rendu.
Nous rend imes (imes). Nous eûmes rendu.
Vous rend ites (iles). Vous eûtes rendu.
Ils rend irent. Ils eurent rendu .
FUTUR SIMPLE. FUTUR ANTÉRIEUR.
Je rend rai (ré). J'aurai rendu.
Tu rend ras . Tu auras rendu .
Il rend ra . Il aura rendu .
Nous rend rons. Nous aurons rendu .
Vous rend rez. Vous aurez rendu.
Ils rend ront. Ils auront rendu.

1
FRANÇAISE. 37
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT. PASSÉ.
1re FORME . 2e FORME .

rendu.
rendu.
Je rend rais. J'aurais J'eusse
Tu rend rais. Tu aurais Tu eusses
Il rend rait. Il aurait Il eût
Nous rend rions . N. aurions N. eussions
Vous rend riez. V. auriez V. eussiez
Ils rend raient. Ils auraient Ils eussent
MODE IMPÉRATIF.
PRÉSENT OU FUTUR. FUTUR ANTÉRIEUR.
Rend s. Aie rendu .
Rend ons. Ayons rendu .
Rend ez. Ayez rendu.
MODE SUBJONCTIF .
PRÉSENT OU FUTUR . PASSÉ.
Que je rend e. Que j'aie rendu .
Que tu rend es. Que tu aies rendu .
Qu'il rend e. Qu'il ait rendu .
Que nous rend ions . Que nous ayons rendu .
Que vous rend iez. Que vous ayez rendu .
Qu'ils rend ent. Qu'ils aient rendu .
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT.
Que je rend isse. Que j'eusse rendu.
Que tu rend isses. Que tu eusses rendu.
Qu'il rend ît. Qu'il eût rendu .
Que nous rend issions. Que nous eussions rendu.
Que vous rend issiez. Que vous eussiez rendu .
Qu'ils rend issent. Qu'ils eussent rendu .
REMARQUE. Les verbes dont le radical finit par d , t ou c,
comme je rend s , je bat s , je vainc s , n'ont pas de terminaison
propre à la troisième personne du présent de l'indicatif : il rend ,
il bat , il vaine; mais ceux dont le radical finit par une autre
consonne , prennent un t à cette personne : je romp s, il romp t; `
je crain s , il craint , etc.

Conjuguez comme rend re les verbes fend re,


pend re , tend re , vend re , défend re , étend re , ré-
pand re , répond re , fond re, mord re , perd re ,
romp re , etc. , et , aux temps simples , séparez nette-
ment le radical d'avec la terminaison .
2
58 GRAMMAIRE

OBSERVATIONS SUR CERTAINS VERBES (*)

de la première conjugaison .

110.- Les verbes en uer, comme continu-er, salu-er,


tu-er, etc. , prennent un tréma sur l'i, à la première
et à la seconde personne plurielles de l'imparfait de l'in-
dicatif et du présent du subjonctif : nous continu-ïons ,
que vous continu-ïez, etc.

111. - Les verbes terminés par cer, comme mena-


cer, prennent une cédille sous le c devant les voyelles
a et o , afin de conserver à cette lettre la prononciation
douce qu'elle a au présent de l'infinitif : nous menaç-ons,
je menaç-ais, que je menaç-asse , etc. Ainsi se con-
juguent :
A vanc-er, Glac-er, Prononc-er,
Balanc-er, Perc-er, Renonc-er,
Enfonc- er, Pinc-er, Suc-er,
Forc- er, Plac-er, Trac-er, etc.
112. - Les verbes terminés en ger comme man-ger,
prennent un e muet après le g, devant les voyelles a et
o, afin de conserver à cette lettre la prononciation douce
qu'elle a au présent de l'infinitif : nous mang-eons , je
mang-eais, que je mang-casse, etc. Ainsi se conjuguent :
Afflig-er, Corrig-er, Rang-er,
Arrang-er, Exig- er, Song-er,
Chang-er, Interrog-er, Veng-er,
Charg-er, Ménag-er, Voyag-er, etc.
113. Les verbes en er qui ont la syllabe finale de
l'infinitif précédée d'un e fermé, comme cé-der, changent
cet e fermé en e ouvert devant un e muet (**) : céd-er…..
je cèd-e, je cèd-erai, je cèd-erais, cèd-e, que je cèd-e, etc.

(*) Ces verbes ne doivent être conjugués qu'à leurs temps simples,
parce que, dans leurs temps composes, ils sont tout à fait semblables
à leur modèle. On fera séparer nettement le radical d'avec la termi-
naison.
(**) C'est-à-dire, aux trois personnes du singulier et à la troisième
du pluriel du présent de l'indicatif et du subjonctif, à toutes les per-
sonnes du futur simple et du conditionnel présent , et à la seconde
personne du singulier de l'impératif.
FRANÇAISE . 39
Ainsi se conjuguent :
Altér-er, Péch -er, Célébr- er,
Digér-er, Régl-er, Dégénér-er,
Espér-er, Régn-er, Révél- er,
Inquiét-er, Séch -er, Répét-er.
EXCEPTION : Les verbes en éger ou iéger, comme
abréger, protéger, assiéger, conservent partout l'é fermé :
je protége, je protégerai, je protégerais, que je pro-
tége, etc. (ACAD . )
114. - Les verbes en er qui ont la syllabe finale.
de l'infinitif précédée d'un e muet, comme me-ner,
changent cet e muet en e ouvert devant un e muet :
men-er... je mèn-e, je mèn-erai, je mèn-erais , mèn-e,
que je mèn-e, etc. Ainsi se conjuguent :
Amen -er, Lev-er, Sem-er,
Ramen-er, Enlev-er, Pes-er.
Promen-er, Relev-er, Dépec-er.
EXCEPTION : Les verbes en eler, eter, comme appeler,
jeter, doublent let t devant un e muet : Appel- er ...
j'appell-e , j'appell-erai , j'appell-erais , appell-e , que
j'appell-e.Jet-er... je jett-e, je jett-erai , je jett-erais,
jett-e, que je jett-e . Ainsi se conjuguent :
Rappel-er, Epel- er, Cachet-er,
Attel-er, Nivel-er. Feuillet-er,
Chancel-er, Renouvel-er, Furet-er.
115. -Les verber en ayer, oyer, uyer, comme payer,
employer, appuyer, changent l'y en i devant un e muet :
Payer... je pai-e, je pai-erai, je pai-erais , pai-e , que je
pai-e. Employ-er... j'emploi-e, j'emploi- erai, j'em-
ploi-erais, emploi-e , que j'emploi-e. Appuy-er ...
j'appui-e, j'appui-erai, j'appui-erais, appui-e, quej'ap-
pui-e, etc. Ainsi se conjuguent :
Balay-er, Aboy-er, Ennuy-er,
Bégay-er, Broy-er, Désennuy -er,
Effray-er, Employ-er, Essuy-er,
Essay-er, Nettoy-er, Ressuy-er.
Cependant on peut conserver l'y dans les verbes en
ayer, et écrire : je paye , je payerai, je payerais, que je
paye, etc.
40 GRAMMAIRE

116 . - CONJUGAISON DU VERBE

ÊTRE
CONSIDÉRÉ COMME AUXILIAIRE .

MODE INFINITIF.
PRÉSENT . PASSÉ.
Être. Avoir été.
PARTICIPES .
PRÉSENT . PASSÉ.
Étant. | Ayant été.
MODE INDICATIF .
PRÉSENT . PASSÉ INDÉFini.
Je suis. J'ai été.
Tu es. Tu as été.
Il est. Il a été .
Nous sommes. Nous avons été .
Vous êtes. Vous avez été.
Ils sont. Ils ont été.
IMPARFAIT . PLUS-QUE-PARFAIT.
J'étais. J'avais été .
Tu étais. Tu avais été.
Il était. Il avait été.
Nous étions . Nous avions été.
Vous étiez . Vous aviez été.
Ils étaient. Ils avaient été.
PASSÉ DÉFINI. PASSÉ ANTÉRIEUR.
Je fus. J'eus été.
Tu fus. Tu eus été.
Il fut. Il eut été.
Nous fumes (fumes). Nous eûmes été.
Vous fûtes (futes). Vous eûtes été.
Ils furent. Ils eurent élé.
FUTUR SIMPLE. FUTUR ANTÉRIEUR.
Je serai (ré). J'aurai été.
Tu seras . Tu auras été.
Il sera. Il aura été.
Nous serons. Nous aurons été.
Vous serez. Vous aurez été.
Ils seront. Ils auront été.
FRANÇAISE . 41
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT. PASSÉ.
1re FORME . 2° FORME.
Je serais . J'aurais été. J'eusse été.
Tu serais. Tu aurais été. Tu eusses été.
Il serait. Il aurait été . Il eût été .
Nous serions. N. aurions été. N. eussions été.
Vous seriez. V. auriez été. V. eussiez été.
Ils seraient . Ils auraient été. Ils eussent été.
MODE IMPÉRATIF .
PRÉSENT OU FUTUR. FUTUR ANTÉRIEUR.
Sois. Aie été .
Soyons. Ayons été.
Soyez. Ayez été.
MODE SUBJONCTIF .
PRÉSENT OU FUTUR . PASSÉ.
Que je sois. Que j'aie été .
Que tu sois. Que tu aies été.
Qu'il soit. Qu'il ait été.
Que nous soyons. Que nous avons été.
Que vous soyez . Que vous ayez été.
Qu'ils soient. Qu'ils aient été.
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT.
Que je fusse. Que j'eusse été .
Que tu fusses. Que tu eusses été.
Qu'il fût. Qu'il eût été .
Que nous fussions. Que nous eussions été.
Que vous fussiez . Que vous eussiez été.
Qu'ils fussent. Qu'ils eussent été.
Remarquez que les temps simples du verbe avoir
servent à conjuguer les temps composés du verbe être,
et conjuguez les expressions suivantes : être prét , étre
honnête, être vif, être habile , être inquiet , être franc ;
mais , au pluriel de chaque temps , ajoutez un s à l'ad-
jectif : nous sommes prêts , vous êtes prêts , ils sont prêts.
Nous étions prêts , etc.
42 GRAMMAIRE

CONJUGAISON DES VERBES NEUTRES

QUI PRENNENT L'AUXILIAIRE ÊTRE A LEURS TEMPS


COMPOSÉS .

117. - Dans leurs temps simples , les verbes neutres


se conjuguent comme les modèles aimer , finir ou
rendre , selon qu'ils se terminent au présent de l'in-
finitif en er, en ir ou en re.
Dans leurs temps composés , les uns , et c'est le plus
grand nombre , prennent les temps simples de l'auxi-
liaire avoir ; les autres , ceux de l'auxiliaire étre,

118. CONJUGAISON DU VERBE NEUTRE

TOMBER .

MODE INFINITIF.
PRÉSENT. PASSÉ.
Tomb er. Être tombé.
PARTICIPES .
PRÉSENT . PASSÉ.
Tomb ant. Étant tombé .
MODE INDICATIF.
PRÉSENT . PASSÉ INDÉFINI .
Je tomb e. Je suis tombé.
Tu tomb es. Tu es tombé.
Il tomb e. Il est tombé .
Nous tomb ons. Nous sommes tombés,
Vous tomb ez . Vous êtes tombés.
Ils tomb ent. Ils sont tombés.
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT.
Je tomb ais. J'étais tombé.
Tu tomb ais. Tu étais tombé.
Il tomb ait. Il était tombé.
Nous tomb ions. Nous étions tombés,
Vous tomb iez. Vous étiez tombés.
Ils tomb aient. Ils étaient tombés ,
FRANÇAISE . 45
PASSÉ DÉFINI . PASSÉ ANTÉRIEUR .
Je tomb ai (tombé). Je fus tombé .
Tu tomb as. Tu fus tombé.
Il tomb a. Il fut tombé.
Nous tomb âmes. Nous fûmes tombés.
Vous tomb âtes. Vous fûtes tombés.
Ils tomb èrent. Ils furent tombés .
FUTUR SIMPLE. FUTUR ANTÉrieur.
Je tomb erai (ré). Je serai tombé.
Tu tomb eras. Tu seras tombé.
Il tomb era. Il sera tombé.
Nous tomb erons. Nous serons tombés.
Vous tomb erez. Vous serez tombés.
Ils tomb eront. Ils seront tombés.
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT. PASSÉ .
1re FORME . 2e FORME .

tomber.
tombés.

tombé
tombé.
Je fusse
Je tomb erais. Je serais
Tu tomb erais. Tu serais Tu fusses
Il tomb erait. Il serait Il fût.
Nous tomb erions. N. serions N. fussions
Vous tomb eriez. V. seriez V. fussiez
Ils tomb eraient. Ils seraient Ils fussent
MODE IMPÉRATIF.
PRÉSENT OU FUTUR. FUTUR ANTÉRIEUR.
Tomb e. Sois tombé.
Tomb ons. Soyons tombés.
Tomb ez. Soyez tombés.
MODE SUBJONCTIF .
PRÉSENT OU FUTUR . PASSÉ.
Que je tomb e. Que je sois tombé.
Que tu tomb es. Que tu sois tombé.
Qu'il tomb e. Qu'il soit tombé .
Que nous tomb ions. Que nous soyons tombés.
Que vous tomb iez. Que vous soyez tombés .
Qu'ils tomb ent. Qu'ils soient tombés .
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT.
Que je tomb asse . Que je fusse tombé,
Que tu tomb asses . Que tu fusses tombé.
Qu'il tomb ât. Qu'il fût tombé .
Que nous tomb assions.. Que nous fussions tombés .
Que vous tomb assiez. Que vous fussiez tombés .
Qu'ils tomb assent. Qu'ils fussent tombés.
Ainsi se conjuguent arriver , entrer , rentrer , re-.
tourner, etc ..
44 GRAMMAIRE

CONJUGAISON DES VERBES PRONOMINAUX.

119. Dans leurs temps simples, les verbes pro-


nominaux se conjuguent comme aimer, finir ou rendre,
et dans leurs temps composés , ils prennent l'auxiliaire
être, comme tomber.

120.- CONJUGAISON DU VERBE PRONOMINAL


SE FLATTER .

MODE INFINITIF.
PRÉSENT. PASSÉ .
Se flatt er. S'être flatté.
PARTICIPES.
PRÉSENT. PASSÉ.
Se flatt ant. S'étant flatté .
MODE INDICATIF.
PRÉSENT. PASSÉ INDÉFINI .
Je me flatt e. Je me suis flatté.
Tu te flatt es. Tu t'es flatté.
Il se flatt e. Il s'est flatté.
Nous nous flatt ons. Nous nous sommes flattés.
Vous vous flatt ez. Vous vous êtes flattés .
Ils se flatt ent. Ils se sont flattés.
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT.
Je me flatt ais. Je m'étais flatté.
Tu te flatt ais. Tu t'étais flatté .
Il se flatt ait. Il s'était flatté .
Nous nous flatt ions. Nous nous étions flattés.
Vous vous flatt iez. Vous vous étiez flattés .
Ils se flatt aient. Ils s'étaient flattés.
PASSÉ DÉFINI. PASSÉ ANTÉRIEUR .
Je me flatt ai (flatte) . Je me fus flatté.
Tu te flatt as. Tu te fus flatté .
Il se flatt a. Il se fut flatté.
Nous nous flatt âmes. Nous nous fumes flattés.
Vous vous flatt åtes. Vous vous fûtes flattés.
Ils se flatt èrent. Ils se furent flattés ,
FRANÇAISE . 45
FUTUR SIMPLE . FUTUR ANTÉRIEUR.
Je me flatt erai (ré). Je me serai flatté.
Tu te flatt eras. Tu te seras flatté .
Il se flatt era . Il se sera flatté.
Nous nous flatt erons. Nous nous serons flattés .
Vous vous flatt erez. Vous vous serez flattés .
Ils se flait eront. E Ils se seront flattés.
A
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT. PASSÉ.
1re FORME . 2º FORME.

flattés.
flatté. flattés.

flatte.
Je me flatt erais. Je me serais Je me fusse
Tu te flatt erais. Tu te serais Tu te fusses
Il se flatt erait. Il se serait Il se fût
Nous nous flatt erions . N. n. serions N. n. fussions
Vous vous flatt eriez . V. v. seriez V. v. fussiez
Ils se flatt eraient. Ils se seraient Ils se fussent
MODE IMPÉRATIF .
PRÉSENT OU futur. FUTUR ANTérieur.
Flatte-toi.
Flattons -nous. (Manque).
Flattez -vous.
MODE SUBJONCTIF.
PRÉSENT OU FUTUR. PASSÉ .
Que je me flatt e. Que je me sois flatté.
Que tu te flatt es . Que tu te sois flatté.
Qu'il se flatt e. Qu'il se soit flatté.
Que nous nous flatt ions. Que nous nous soyons flattés.
Que vous vous flatt iez . Que vous vous soyez flattés .
Qu'ils se flatt ent. Qu'ils se soient flattés .
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARFAIT .
Que je me flatt asse. Que je me fusse flatté .
Que tu te flatt asses . Que tu te fusses flatté.
Qu'il se flatt ât. Qu'il se fût flatté.
Que nous nous flatt assions. Que nous nous fussions flattés .
Que vous vous flatt assiez. Que vous vous fussiez flattés .
Qu'ils se flatt assent. Qu'ils se fussent flattés.
Ainsi se conjuguent s'écrier, s'habituer, se succéder, s'apiloyer,
s'ennuyer, s'immiscer, se corriger, se promener, se jeter, se rap-
peler, s'évanouir, s'attendre, se confondre, se perdre, se cor-
rompre, etc.
REMARQUE. Quand le verbe commence par une voyelle ou un
h muet, on remplace par une apostrophe l'e des pronoms me, te,
se je m'écrie, tu t'écries, il s'écrie. Je m'habitue, etc.
46 GRAMMAIRE

CONJUGAISON DES VERBES PASSIFS.

121. Les verbes passifs n'ont pas de conjugaison


qui leur soit propre . Pour les conjuguer , on prend le
verbe étre , on y ajoute le participe passé du verbe actif
qu'on veut conjuguer au passif , et au pluriel on met
un s au participe . Ainsi , soit à conjuguer au passif le
verbe aimer, nous aurons :
MODE INFINITIF.
PRÉSENT. PASSÉ .
Être aimé. Avoir été aimé.
PARTICIPES.
PRÉSENT. PASSÉ .
Aimé , étant aimé. | Aimé , ayant été aimé.
MODE INDICATIF.
PRÉSENT . PASSÉ INDÉFINI .
Je suis aimé . J'ai été aimé.
Tu es aimé. Tu as été aimé.
Il est aimé . Il a été aimé .
Nous sommes aimés . Nous avons été aimés .
Vous êtes aimés. Vous avez été aimés .
Ils sont aimés . Ils ont été aimés.
IMPARFAIT , PLUS-QUE-PARFAIT.
J'étais aimé , etc. J'avais été aimé , etc.
PASSÉ DÉFINI . PASSÉ ANTÉRIEUR.
Je fus aimé , etc. J'eus été aimé , etc.
FUTUR SIMPLE. FUTUR ANTÉRIEUR .
Je serai aimé , etc. J'aurai été aimé , etc.
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT . PASSÉ.
1re FORME. 2e FORME .
Je serais aimé , etc. J'aurais
J'aurais été aimé, etc. J'eusse été aimé, etc.
FRANÇAISE . 47
MODE IMPÉRATIF.
PRÉSENT OU FUTUR. FUTUR ANTÉRIEUR ,
Sois aimé , etc. Aie été aimé , etc.
MODE SUBJONCTIF.
PRÉSENT OU futur . PASSÉ.
Que je sois aimé , etc. Que j'aie été aimé , etc.
IMPARFAIT. PLUS-QUE-PARfait.
Que je fusse aimé , etc. Que j'eusse été aimé , etc.
Conjuguez de même les verbes actifs étonner, avertir,
attendre, employer, appuyer , etc. , et le verbe obéir ,
seul verbe neutre qui ait un passif.

Verbes neutres , pronominaux et passifs conjugués


au féminin.

122. Pour conjuguer au féminin un verbe neutre,


pronominal ou passif , on remplace les pronoms sujets
il , ils par elle , elles , et l'on met au féminin leur parti-
cipe passé . Ainsi au lieu d'écrire : je suis tombé , je me
suis flatté , je suis aimé , on écrit : je suis tombée , je
me suis flattée , je suis aimée , etc. , et au pluriel : nous
sommes tombées , nous nous sommes flattées , nous
sommes aimées.
Conjuguez au féminin les verbes arriver , entrer , se
récréer, s'ennuyer , se promener , être enveloppé, étre
attendri , être aperçu , et faites attention que le verbe
se récréer doit avoir quatre e aux temps composés :
je me suis RÉCRÉ ÉE , etc.
48 GRAMMAIRE

CONJUGAISON DES VERBES IMPERSONNELS .

123. Les verbes impersonnels se conjuguent


comme les verbes de la conjugaison à laquelle ils
appartiennent.

CONJUGAISON DU VERBE IMPERSONNEL

TONNER .

MODE INFINITIF.
PRÉSENT. PASSÉ.
Tonn er. Avoir tonné.
PARTICIPES.
PRÉSENT. PASSÉ.
Tonn ant. Ayant tonné .
MODE INDICATIF.
PRÉSENT. PASSÉ INDÉFINI .
Il tonn e. | Il a tonné .
IMPARFAIT. PLUS-QUE-Parfait.
Il tonn ait. Il avait tonné.
PASSÉ DÉFINI. PASSÉ ANTÉRIEUR .
Il tonn a. | _Il eut tonné .
FUTUR SIMPLE. FUTUR ANTÉRIEUR .
Il tonn era. Il aura tonné .
MODE CONDITIONNEL,
PRÉSENT. PASSÉ.
1º FORME . 2e FORME .
Il tonn erait . Il aurait tonné. Il eût tonné.
MODE SUBJONCTIF.
PRÉSENT OU futur. PASSÉ.
Qu'il tonn e. | Qu'il ait tonné.
IMPARFAIT . PLUS-QUE-PARFAIT.
Qu'il tonn åt. Qu'il eût tonné.

Conjuguez de même geler , gréler , neiger, éclairer, etc.


FRANÇAISE. 49

QUESTIONS .
1. Qu'est-ce que le verbe?
2. Comment se nomme le verbe être?
3. Qu'est-ce que le sujet d'un verbe ? - Donnez des exemples .
4. Qu'est-ce que le complément indirect?
5. Dites si les pronoms lui , le , me, les, vous , leur, sont des com-
pléments directs ou indirects.
6. Quel est le sujet et le complément du verbe mérite dans la
phrase suivante : La vertu mérite notre estime et notre ad-
miration?. Et pourquoi ?
7. Qu'est- ce qu'un verbe actif? - Exemple.
8. Qu'est-ce qu'un verbe pronominal essentiel?
9. Čitez un verbe passif, - un verbe neutre, - un verbe pro-
nominal accidentel.
10. Que remarquez-vous relativement à certains verbes actifs,
neutres ou pronominaux ?
11. Qu'est-ce qu'un verbe impersonnel ? — Défectif?
12. Que nomme-t-on modifications du verbe?
13. Combien de modes y a-t-il?
14. Combien de formes a le verbe pour exprimer le présent ?
15. Comment se divisent les temps simples ?
16. Quand nomme-t-on auxiliaires les verbes avoir et être?
17. Qu'est-ce que conjuguer?
18. Qu'appelez -vous radical du verbe ?
19. Combien de classes de verbes y a-t-il ?
20. Avez-vous remarqué que la syllabe rai du futur simple se
prononce ré, et non pas rès comme au conditionnel ?'
21. Conjuguez le futur simple et le présent du conditionnel du
verbe avoir, et n'oubliez pas de prononcer au comme l'o
se prononce dans le mot oreille.
22. Avez-vous trouvé les verbes en éer et en ier plus difficiles à
conjuguer que les autres ?
23. Qu'avez-vous observé sur le verbe haïr ?
24. Quelles sont les personnes où la lettre finale du radical se
trouve devant un e muet ?
25. Est-ce que l'é fermé du verbe espérer se conserve dans toute
sa conjugaison ? - Quel changement subit-il ?
26. Que devient l'y des verbes envoyer et appuyer au présent du
subjonctif?
27. Mettez-vous quelquefois deux 7 dans les verbes en eler ? -
A quels temps?
28. Quel changement subit l'avant-dernier e des verbes révéler et
relever ?
29. Qu'observez-vous sur les verbes en ger , cer , uer?
30. Comment se conjuguent les verbes neutres ?
31. Comment se conjuguent les verbes pronominaux ?
32. Comment conjugue-t-on les verbes passifs ? - — Comment les
conjugue-t-on au féminin ?
50 GRAMMAIRE

VERBES CONJUGUÉS SOUS LA FORME INTERROGATIVE.

124. - Pour conjuguer sous la forme interrogative un verbe


quelconque , aux temps simples on met le pronom sujet après le
verbe , aux temps composés on le met après l'auxiliaire , et on le
joint au verbe ou à l'auxiliaire par un trait d'union : aimé-je ?
ai-je aimé ? suis-je aimé ?
125. - Les verbes ne se conjuguent sous la forme interroga-
tive qu'aux temps de l'indicatif et à ceux du conditionnel ; encore
n'y a-t-il qu'un petit nombre de verbes qui puissent être employés
sous cette forme au passé antérieur. C'est pourquoi nous n'avons
pas placé ce temps dans le tableau qui va suivre.
126. ― - MODE INDICATIF .
PRÉSENT .
Aimé-je? Me flatté-je ? | Suis -je aimé?
Aimes-tu ? Te flattes-tu ? Es-tu aimé ?
Aime-t-il? Se flatte-t-il? Est-il aimé?
Aimons-nous ? Nous flattons-nous ? Sommes-nous aimés?
Aimez-vous ? Vous flattez-vous ? Etes-vous aimés ?
Aiment-ils? Se flattent-ils ? Sont-ils aimés ?
IMPARFAIT.
Aimais-je ? Me flattais-je ? Etais-je aimé ?
Aimais-tu? Te flattais-tu ? Etais-tu aimé ?
Aimait-il ? Se flattait-il? Etait-il aimé ?
Aimions-nous? Nous flattions-nous ? Etions-nous aimés ?
Aimiez-vous ? Vous flattiez-vous ? Etiez-vous aimés ?
Aimaient-ils ? Se flattaient-ils ? Etaient- ils aimés ?
PASSÉ DÉFINI .
Aimai-je ? ¡Me flattai-je? Fus-je aimé ?
Aimas-tu? Te flattas-tu ? Fus-tu aimé ?
Aima-t-il ? Se flatta-t-il ? Fut-il aimé?
Aimâmes-nous? Nous flattâmes- nous ? Fumes-nous aimés ?
Aimâtes-vous ? Vous flattâtes-vous? Fûtes-vous aimés ?
Aimèrent-ils ? Se flattèrent-ils? Furent- ils aimés ?
FUTUR SIMPLE.
Aimerai-je ? Me flatterai-je ? Serai -je aimé ?
Aimeras -tu ? Te flatteras-tu ? Seras-tu aimé ?
Aimera-t-il? Se flattera-t-il ? Sera-t-il aimé ?
Aimerons-nous ? Nous flatterons-nous ? Serons- nous aimés ?
Aimerez-vous ? Vous flatterez-vous ? Serez-vous aimés ?
Aimeront- ils ? Se flatteront-ils ? Seront- ils aimés ?
FRANÇAISE. 51
PASSÉ INDÉFINI.
Ai-je aimé ? Me suis-je flatté ? Ai-je été aimé ?
As-tu aimé? T'es-tu flatté ? As-tu été aimé ?
A-t-il aimé ? S'est-il flatté ? A-t-il été aimé ?
Avons-nous aimé ? Nous sommes-nous flattés ? Avons-nous été aimés ?
Avez-vous aimé ? Vous êtes-vous flattés ? Avez-vous été aimés ?
Ont-ils aimé ? Se sont-ils flattés ? Ont-ils été aimés ?
PLUS -QUE-PARFAIT.
Avais-je aimé ? M'étais-je flatté ? Avais-je été aimé ?
Avais-tu aimé ? T'étais-tu flatté ? Avais-tu été aimé ?
Avait-il aimé ? S'était-il flatté ? Avait- il été aimé ?
Avions-nous aimé ? Nous étions-nous flattés ? Avions-nous été aimés ?
Aviez-vous aimé ? Vous étiez-vous flattés ? Aviez-vous été aimés ?
Avaient-ils aimé ? S'étaient-ils flattés ? Avaient-ils été aimés ?
FUTUR ANTÉRIEUR.
Aurai-je flatté ? Me serai-je flatté ? Aurai-je été flatté ?
Auras-tu flatté ? Te seras-tu flatté ? Auras-tu été flatté ?
Aura-t-il flatté? Se sera-t-il flatté ? Aura-t-il été flatté ?
Aurons-nous flatté ? Nous serons-nous flattés ? Aurons-nous été flattés ?
Aurez-vous flatté ? Vous serez-vous flattés ? Aurez-vous été flattés ?
Auront-ils flatté ? Se seront-ils flattés ? Auront-ils été flattés ?
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT.
Aimerais-je ? Me flatterais-je ? Serais-je aimé ?
Aimerais-tu ? Te flatterais-tu ? Serais-tu aimé ?
Aimerait-il ? Se flatterait-il ? Serait-il aimé ?
Aimerions-nous ? Nous flatterions-nous ? Serions-nous aimés ?
Aimeriez-vous ? Vous flatteriez-vous ? Seriez-vous aimés ?
Aimeraient-ils ? Se flatteraient-ils ? Seraient-ils aimés ?
PASSÉ.
PREMIERE FORME .
Aurais-je aimé ? Me serais-je flatté ? Aurais-je été aimé ?
Aurais-tu aimé? Te serais-tu flatté ? Aurais-tu été aimé ?
Aurait-il aimé ? Se serait-il flatté ? Aurait-il été aimé ?
Aurions-nous aimé ? Nous serions-nous flattés ? Aurions-nous été aimés ?
Auriez-vous aimé ? Vous seriez-vous flattés ? Auriez-vous été aimés ?
Auraient-ils aimé ? Se seraient-ils flattés ? Auraient-ils été aimés ?
SECONDE FORME.
Eussé-je aimé ? Me fussé-je flatté? ¡ Eussé-je été aimé ?
Eusses-tu aimé ? Te fusses-tu flatté ? Eusses-tu été aimé ?
Eût-il aimé ? Se fût-il flatté ? | Eût-il été aimé ?
Eussions-nous aimé? Nous fussions- nous flattés ? Eussions-nous été aimés ?
Eussiez-vous aimé ? Vous fussiez-vous flattés ? Eussiez-vous été aimés ?
Eussent-ils aimé ? Se fussent-ils flattés ? Eussent-ils été aimés ?
52 GRAMMAIRE
127. On voit par ce tableau :
1º Que l'e muet se change en e fermé devant le pronom je :
aimé-je? me flatté-je ? eussé-je aimé? me fussé-je flatié ?
2º Qu'on met un t euphonique entre le verbe et le pronom ,
quand l'un finit et que l'autre commence par une voyelle :
aime-t-il ? se flatte-t-il ? aima-t-il ? a-t- il aimé ?
Conjuguez sous la forme interrogative les verbes commencer,
rappeler, appuyer, tomber, rentrer, retourner; se blesser, se
récréer, s'écrier, se rappeler, s'ennuyer, s'habituer ; — être estimé;
obéir, se réjouir, être averti ; entendre , s'attendre , être
perdu.

QUESTIONS .

1. Que fait-on pour conjuguer un verbe sous la forme interro-


gative ?
2. A quels temps peut-on conjuguer un verbe sous cette forme ?
5. Que devient l'e muet final des verbes conjugués sous celle
forme ?

VERBES IRRÉGUliers.

128.- Nous avons vu qu'on nomme irréguliers les


verbes qui ne se conjuguent pas exactement comme
ceux qui leur servent de règle ou de modèle .
Nous avons vu aussi que les temps simples se
divisent en temps primitifs et en temps dérivés .
129. Les temps primitifs sont ceux qui ne sont
formés d'aucun autre temps .

130. - Les temps dérivés sont ceux qui dérivent ,


c'est-à-dire qui sont formés des temps primitifs .
131.Il y a cinq temps primitifs , savoir : le présent
de l'infinitif, le participe présent , le participe passé, le
présent de l'indicatif et le passé défini . Tous les autres
temps sont des temps dérivés .
FRANÇAISE. 55

132. CONJUGAISON DES VERBES IRRÉGULIERS

Bouillir, pourvoir, craindre ,

ET RÈGLES POUR LA FORMATION DES TEMPS dérivés ,

MODE INDICATIF .

PRÉSENT.

Nombre singulier. (Primitif.)

Je bous , Je pourvois , Je crains ,


Tu bous , Tu pourvois , Tu crains ,
Il bout , Il pourvoit , Il craint.

Pluriel. (Dérivé.)

Il se forme du participe présent en changeant ant en ons,


ez , ent :
Bouill ant, pourvoy ant, craign ant.
Nous bouill ons , pourvoy ons , craign ons,
Vous bouill ez, pourvoy ez, craign ez.
Ils bouill ent, pourvoi ent (*) , craign ent.

IMPARFAIT. (Dérivé.)

Il se forme du participe présent en changeant ant en ais , etc,


Bouill ant, pourvoy ant, craign ant.
Je bouill ais , pourvoy ais, craign ais.
Tu bouill ais, pourvoy ais, craign ais.
IL bouill ait, pourvoy ait, craign ait.
Nous bouill ions, pourvoy ions, craign ions.
Vous bouill iez, pourvoy iez, craign iez.
Ils bouill aient, pourvoy aient, craign aient.

(*) Nous avons vu , N° 145 , que l'y du radical se change en i devant


un e muet.
54 GRAMMAIRE
PASSÉ DÉFini. ( Primitif.)
Je bouill is, pourv us, craign is.
Tu bouill is, pourv us, craign is.
II bouill it, pourv ut, craign it.
Nous bouill îmes, pourv ûmes, craign îmes.
Vous bouill îtes, pourv ûtes, craign îtes.
Ils bouill irent, pourv urent, craign irent.
PASSÉ INDÉFINI . (Dérivé.)
Il se forme du participe passé en remplaçant l'auxiliaire ayant
ou étant , par le présent de l'indicatif du verbe avoir où du
verbe être.
Ayant bouilli, pourvu, craint.
J' ai bouilli, pourvu , craint.
Tu as bouilli, pourvu , craint.
II α bouilli, pourvu , craint.
Nous avons bouilli, pourvu , craint.
Vous avez bouilli , pourvu, craint.
Ils ont bouilli, pourvu, craint.
Les autres temps composés se forment de la même manière ,
en remplaçant l'auxiliaire ayant ou étant par les autres temps
simples du verbe avoir ou du verbe être.
FUTUR SIMPLE. (Dérivé.)
Il se forme du présent de l'infinitif en changeant r ou re ,
en rai , ras , etc.
Bouillir, pourvoir, craind re.
Je bouilli rai , pourvoi rai, craind rai.
Tu bouilli ras, pourvoi ras, craind ras.
Il bouilli ra, pourvoi ra, craind ra.
Nous bouilli rons , pourvoi rons , craind rons.
Vous bouilli rez, pourvoi rez, craind rez .
Ils bouilli ront, pourvoi ront, craind ront.
MODE CONDITIONNEL .
PRÉSENT. (Dérivé.)
Il se forme , comme le futur simple , du présent de l'infinitif
en changeant r ou re en rais , etc.
Bouillir, pourvoir, craind re.
Je bouilli rais, pourvoi rais, craind rais.
Tu bouilli rais, pourvoi rais, craind rais.
bouilli rait, pourvoi rait, craind rait.
Nous bouillirions , pourvoi rions, craind rions.
Vous bouilli riez, pourvoi riez, craind riez.
Ils bouilli raient, pourvoi raient, craind raient.
FRANÇAISE. 55

MODE IMPERATIF .
PRÉSENT OU FUTUR. (Dérivé.)
Il se forme du présent de l'indicatif en ôtant les pronoms
sujets je, nous, vous (* ) :
Je bous, je pourvois , je crains.
Nous bouillons, nous pourvoyons , nous craignons .
Vous bouillez, vous pourvoyez , vous craignez.
bous, pourvois , crains.
bouillons, pourvoyons , craignons.
bouillez , pourvoyez , craignez .
MODE SUBJONCTIF.
PRÉSENT OU FUTUR. (Dérivé.)
Il se forme du participe présent en changeant ant en e, es, etc.
Bouill ant, pourvoy ant, craign ant.
Que je bouill e, pourvoi e, craign e.
Que tu bouill es, pourvoi es, craign es.
Qu'il bouill e, pourvoi e, craign c.
Que nous bouill ions, pourvoy ions, crai gn ions.
Que vous bouill icz, pourvoy icz, craign icz.
Qu'ils bouill ent, pourvoi ent, craign ent.
IMPARFAIT. ( Dérivé.)
Il se forme du passé défini en changeant ai en asse pour les
verbes de la première conjugaison , et en ajoutant se aux verbes
des deux autres .
Je bouill is, pourv us, craign is.
Que je bouill isse, pourv usse, craign isse.
Que tu bouill isses, pourv usses, craign isses.
Qu'il bouill it, pourv út, craign it.
Que nous bouill issions, pourv ussions, craign issions .
Que vous bouill issiez, pourv ussiez, craign issiez.
Qu'ils bouill issent, pourv ussent, craign issent.

(*) Le pluriel du présent de l'indicatif étant lui-même dérivé , nous


sentons qu'il n'est pas exact d'en former le pluriel du présent de
l'impératif. Nous l'avouons , en donnant cette règle telle à peu près
qu'elle se trouve dans toutes les grammaires , nous avons préféré la
brièveté à l'exactitude. Si l'on trouve que nous avons eu tort , nous
proposerons de la remplacer par celle-ci :
Le présent de l'impératif se forme au singulier , du présent de l'in-
dicatif en ôtant le pronom je ; au pluriel , du participe présent , en
changeant ant en ons , ez.
56 GRAMMAIRE
Ainsi ,
133. - Première règle. Du présent de l'infinitif on
forme le futur et le présent du conditionnel en chan-
geant r ou re en rai , rais , etc.
134. Deuxième règle. Du participe présent , on
forme :
1º Le pluriel du présent de l'indicatif en changeant
ant en ons , ez , ent.
2º L'imparfait de l'indicatif en changeant ant en
ais , etc.
3º Le présent du subjonctif en changeant ant en
e , es , etc.

135.- Troisième règle. Du participe passé , on forme


tous les temps composés en remplaçant l'auxiliaire
ayant ou étant par les temps simples du verbe avoir
ou du verbe étre.
136. Quatrième règle. Du présent de l'indicatif ,
on forme le présent de l'impératif en ôtant les pronoms
sujets je , nous , vous .
137. Cinquième règle . Du passé défini , on forme
l'imparfait du subjonctif en changeant ai en asse pour
les verbes de la première conjugaison , et en ajoutant se
aux verbes des deux autres .
Vous conjuguerez les verbes irréguliers en ir sur
bouillir , en oir sur pourvoir (*) , en re sur craindre ,
et sur aimer , vous conjuguerez aller et envoyer , seuls
verbes en re qui soient irréguliers .
A l'aide des trois conjugaisons et des cinq règles qui
précèdent , il n'est point de verbe qu'on ne puisse
conjuguer avec facilité , lorsqu'on connaît ses temps
primitifs et ses irrégularités aux temps dérivés .
Vous trouverez les temps primitifs des verbes irré-
(*) Dans notre grammaire complète , nous avons fait conjuguer les
verbes en oir sur finir ; mais comme nous donnons ici les modèles
bouillir et craindre pour mettre la conjugaison des verbes irréguliers
tout à fait à la portée des élèves auxquels nous destinons cet abrégé ,
nous avons cru devoir y joindre un modèle en oir. De cette manière ,
nous l'espérons du moins , les plus jeunes et les moins développés
trouveront facile et attrayant un exercice qui les rebute souvent , et
qui est certainement un des plus importants de la grammaire .
FRANÇAISE . 57
guliers simples , et leurs irrégularités aux temps dé-
rivés , dans les trois tableaux qui vont suivre.
Toutes les fois donc que vous aurez un verbe irré-
gulier à conjuguer , avant de commencer votre conju-
gaison , vous chercherez ce verbe dans le premier , le
second ou le troisième de ces tableaux , selon qu'il se
terminera en er ou ir , ẹn oir ou en re , et vous aurez
soin de bien apprendre ses temps primitifs et ses
irrégularités , s'il en a.
138. Conjuguez aux temps simples et au passé
indéfini seulement (*) , et dans l'ordre indiqué , tous les
verbes irréguliers qui suivent :
1. Dormir. 26. Confire. 51. Asseoir.
2. Mentir. 27. Maudire. 52. Voir.
3. Sentir. 28. Mettre. 53 Boire.
4. Servir. 29. Nuire. 54. Prendre.
5. Vêtir. 30. Rire. 55. Acquérir.
6. Offrir(V. n° 140 ) . 31. Suffire. 56. Tenir (**).
7. Souffrir. 52. Suivre . 57. Mouvoir.
8. Ouvrir. 33. Baltre. 58. Recevoir.
9. Assaillir 34. Coudre. 59. Devoir ( N° 152).
10. Tressaillir. 35. Vaincre . 60. Valoir.
11. Fuir (N° 149) . 36. Conclure (N° 153 ) . 61. Vouloir.
12. Prévoir. 37. Croire (N° 149) . 62. Pouvoir.
13. Surseoir. 58. Croître (N° 150) . 63. Savoir.
14. Plaindre. 39. Connaître (N° 151 ) . 64. Dire.
15. Contraindre . 40. Paraître. 65. Faire .
16. Peindre. 41. Repaître. 66. Aller.
17. Ceindre. 42. Plaire (N° 152) . 67. Partir.
18. Feindre. 45. Lire. 68. Sortir.
19. Teindre. 44. Moudre. 69. Venir.
20. Oindre. 45. Résoudre. 70. Naître (N° 151 ).
21. Joindre. 46. Taire . 71. Mourir .
22. Cuire. 47. Vivre. 72. S'en aller.
23. Conduire. 48. Envoyer. 75. Se repentir.
24. Instruire . 49. Courir. 74. S'enquérir.
25. Ecrire . 50. Cueillir. 75. S'asseoir.
(*) Il suffira de conjuguer le passé indéfini de chaque verbe irrégu-
lier ou tout autre temps composé. Ce qui serait mieux , ce serait de
prendre tantôt l'un , tantôt l'autre. Par exemple , en conjuguant
dormir, on mettrait le passé indéfini ; avec mentir, le plus-que-parfait;
avec sentir, le passé antérieur , et ainsi de suite jusqu'à souffrir, où
l'on reprendrait le passé indéfini pour continuer de la même manière.
(**) Ce verbe fait au passé défini je tins , tu tins , il tint , nous
tinmes , vous tintes , ils tinrent ; et à l'imparfait du subjonctif : que je
tinsse , que tu tinsses , qu'il tint, que nous tinssions , que vous tinssiez,
qu'ils tinssent. Venir se conjugue de mème.
58 VERBES

TEMPS PRIMITIFS .

PRÉSENT PARTICIPE PARTICIPE PRÉSENT PASSÉ


de de
L'INFINITIF. PRÉSENT. PASSÉ. L'INDICATIF. DÉFINI.

VERBES

Aller. Allant. Etant allé. Je vais . J'allai.

Envoyer. Envoyant. Ayant envoyé. J'envoie. J'envoyai.

VERBES

Acquérir. Acquérant. Ayant acquis . J'acquiers. J'acquis.

Assaillir. Assaillant. Ayant assailli . J'assaille . J'assaillis .


Bouillir. Bouillant. Ayant bouilli. Je bous. Je bouillis.
Courir. Courant. Ayant couru . Je cours. Je courus.
Cueillir. Cueillant. Ayant cueilli . Je cueille. Je cueillis .
Dormir. Dormant. Ayant dormi . Je dors. Je dormis .
Fuir. Fuyant. Ayant fui. Je fuis. Je fuis .
Mentir. Mentant . Ayant menti. Je mens. Je mentis.
Mourir. Mourant. Etant mort. Je meurs. Je mourus .
Offrir. Offrant. Ayant offert. J'offre . J'offris.
Ouvrir. Ouvrant. Ayant ouvert. J'ouvre. J'ouvris.
Partir. Parlant. Etant parti. Je pars. Je partis.
Sentir. Seutant. Ayant senti . Je sens. Je sentis.
Servir. Servant. Ayant servi. Je sers. Je servis.
Sortir. Sortant. Elant sorti. Je sors. Je sortis.
Tenir. Tenant. Ayant tenu. Je tiens. Je tins.

Venir . Venant. Etant venu . Je viens. Je vins.


Vêtir. Vêtant. Ayant vêtu . Je vêts. Je vêtis.
IRRÉGULIERS . 59

TEMPS DÉRIVÉS
QUI SE FORMENT IRRÉGULIÈREMENT DES TEMPS PRIMITIFS,
SOIT DANS TOUTE LEUR ÉTENDUE , SOIT DANS CERTAINES PERSONNES.
NOTA. Les personnes de ces temps formées régulièrement,
sont en caractères italiques.

EN ER.

ALLER. Prés. de l'ind. Je vais, tu vas, il va, nous allons, vous allez ,
ils vont. Fut. J'irai . etc. - Cond. J'irais, etc. Imp. Va, allons ,
allez. - Prés. du subj. Que j'aille , que tu ailles, qu'il aille, que nous
allions, que vous alliez, qu'ils aillent. -S'en aller fait à l'impératif :
va-t'en, allons- nous- en, allez-vous-en .
ENVOYER. Fut. J'enverrai, etc. Cond. J'enverrais, etc.

EN IR.

ACQUÉRIR. Prés. de l'ind. J'acquiers . tu acquiers, il acquiert, nous


acquérons , vous acquérez, ils acquièrent. Fut. J'acquerrai , etc.
Cond. J'acquerrais , etc. Prés. du subj. Que j'acquière, que tu
acquières, qu'il acquière , que nous acquérions, que vous acquériez ,
qu'ils acquièrent. Conjuguez de même s'enquérir.
ASSAILLIR. Ainsi se conjugue tressaillir : Fut. Je tressaillirai, etc.
Cond. Je tressaillirais, etc. ( ACAD.)
COURIR. Fut. Je courrai, etc. - Cond. Je courrais , etc.
CUEILLIR. Fut. Je cueillerai, etc. - · Cond. Je cueillerais , etc.

MOURIR. Prés. de l'ind. Je meurs, tu meurs, il meurt, nous mourons,


vous mourez , ils meurent . - Fut. Je mourrai , etc. Cond. Je
mourrais, etc. - Prés. du subj . Que je meure , que tu meures ,
qu'il meure, que nous mourions, que vous mouriez, qu'ils meurent.

SENTIR. Conjuguez de même se repentir.


TENIR. Prés. de l'ind. Je tiens , tu tiens , il tient , nous tenons,
vous tenez , ils tiennent. Fut. Je tiendrai , etc. Cond. Je tien-
drais , elc. 1
Prés. du subj. Que je tienne , que tu tiennes , qu'il
tienne , que nous tenions , que vous teniez , qu'ils tiennent.
VENIR. Prés. de l'ind. Je viens , tu viens , il vient, nous venons, vous
vencz. ils viennent. Fut. Je viendrai , etc.- Cond. Je viendrais, etc.
Prés. du subj. Que je vienne , que tu viennes , qu'il vienne , que
nous venions , que vous veniez, qu'ils viennent.
60 VERBES

TEMPS PRIMITIFS .

PRÉSENT PARTICIPE PARTICIPE PRÉSENT PASSÉ


de de
L'INFINITIF. PRÉSENT . PASSÉ. L'INDICATIF. DÉFINI .

VERBES

Asseyant J'assieds.
Asseoir. Ou Ayant assis. ou J'assis.
Assoyant. J'assois.

Avoir. Ayant. Ayant eu . J'ai. J'eus.

Mouvoir. Mouvant. Ayant mû. Je meus. Je mus.

Pleuvoir. Pleuvant. Ayant plu. Il pleut. Il plut.


Pourvoir. Pourvoyant. Ayant pourvu . Je pourvois. Je pourvus.
Je puis
Pouvoir. Pouvant. Ayant pu . Ou Je pus.
Je peux.
Prévoir . Prévoyant. Ayant prévu . Je prévois. Je prévis.

Recevoir. Recevant. Ayant reçu . Je reçois. Je reçus.

Savoir. Sachant. Ayant su . Je sais. Je sus.

Surseoir. Sursoyant. Ayant sursis. Je sursois . Je sursis.

Valoir. Valant. Ayant valu . Je vaux . Je valus.

Voir. Voyant. Ayant vu. Je vois. Je vis.

Vouloir. Voulant. Ayant voulu. Je veux. Je voulus.


IRRÉGULIERS . 61

TEMPS DÉRIVÉS .
QUI SE FORMENT IRRÉGULIÈREMENT DES TEMPS PRIMITIFS ,
SOIT DANS TOUTE LEUR ÉTENDUE , SOIT DANS CERTAINES PERSONNES.
NOTA. Les personnes de ces temps formées régulièrement,
sont en caractères italiques .

EN OIR.

ASSEOIR. Prés. de l'ind. J'assieds , tu assieds , il assied , nous


asseyons, vous asseyez , ils asseyent ; ou j'assois, tu assois , il assoit,
nous assoyons, vous assoyez, ils assoient. - Imparf. J'asseyais
ou j'assoyais, etc. Fut. J'assiérai , j'asseyerai ou j'assoirai , etc.
Cond. J'assiérais , j'asseyerais ou j'assoirais , etc. Prés. du
subj. Que j'asseye , etc. , ou que j'assoie . Cependant la première
forme est préférable. (ACAD .) Ainsi se conjugue s'asseoir.
AVOIR. Voyez sa conjugaison page 30.
MOUVOIR. Prés. de l'ind. Je meus, tu meus, il meut, nous mouvons,
vous mouvez, ils meuvent. - Fut. Je mouvrai , etc. Cond. Je
mouvrais , etc. - Prés. du subj. Que je meuve , que tu meuves , qu'il
meure, que nous mouvions, que vous mouviez, qu'ils meuvent.
PLEUVOIR. Ful. Il pleuvra. · Cond. Il pleuvrait.
POUVOIR. Prés. de l'ind. Je puis ou je peux, tu peux , il peut, nous
pouvons, vous pouvez, ils peuvent. Fut. Je pourrai , etc. - Cond.
Je pourrais , etc. Prés. du subj. Que je puisse, que tu puisses,
qu'il puisse, que nous puissions, que vous puissiez , qu'ils puissent.
RECEVOIR. Prés, de l'ind. Je reçois, tu reçois, il reçoit,-nous recevons,
vous recevez, —ils reçoivent. Fut. Je recevrai , etc. Cond. Je re-
cevrais, etc. Prés. du subj. Que je reçoive , que tu reçoives, qu'il
reçoive, que nous recevions, que vous receviez, qu'ils reçoivent.
Conjuguez de même devoir, concevoir, percevoir.
SAVOIR. Prés. de l'ind. Je sais , tu sais , il sait, nous savons, vous
savez, ils savent. Imparfait de l'ind. Je savais, etc. Fut. Je
saurai, etc. Cond. Je saurais , etc.-- Impératif. Sache , sachons ,
sachez.
VALOIR. Prés. de l'ind. Je vaux , tu vaux, il vaut, nous valons,
vous valez, ils valent. Fut. Je vaudrai , etc. ― Cond. Je vaudrais,
etc. Impératif. Vaux, valez. Prés. du subj. Que je vaille, que
tu vailles, qu'il vaille, que nous valions, que vous valiez, qu'ils
vaillent.
VOIR. Fut. Je verrai , etc. Cond. Je verrais, etc.
VOULOIR . Prés. de l'ind. Je veux , tu veux, il veut, nous voulons,
vous voulez, ils veulent. Fut. Je voudrai , etc. - Cond. Je vou-
drais , etc. - Impératif. Veux , voulons , voulez et veuillez.
Prés. du subj. Que je veuille, que tu veuilles, qu'il veuille, que nous
voulions, que vous vouliez, qu'ils veuillent.

62 VERBES

TEMPS PRIMITIFS .

PRÉSENT PARTICIPE PARTICIPE PRÉSENT PASSÉ


de de
L'INFINITIF. PRÉSENT. PASSÉ. L'INDICAT F. DÉFINI.

VERBES

Battre. Battant. Ayant battu . Je bats. Je battis.

Boire. Buvant. Ayant bu. Je bois. Je bus.


Circoncire. Circoncisant. Ayant circoncis . Je circoncis. Je circoncis.
Conclure. Concluant. Ayant conclu. Je conclus. Je conclus.
Confire. Confisant. Ayant confit. Je confis . Je confis.
Connare. Connaissant. Ayant connu. Je connais . Je connus .
Coudre. Cousant. Ayant cousu . Je couds. Je cousis.
Craindre. Craignant. Ayant craint. Je crains . Je craignis ,
Croire. Croyant. Ayant cru . Je crois. Je crus.
Croître. Croissant. Ayant crû. Je crois. Je crús.
Cuire. Cuisant. Ayant cuit. Je cuis. Je cuisis.
Dire. Disant. Ayant dit. Je dis. Je dis.
Ecrire. Ecrivant. Ayant écrit. J'écris . | J'écrivis.
Etre. Etant. Ayant été. Je suis. Je fus,
Faire. Faisant. Ayant fait. Je fais. Je fis.
Joindre. Joignant. Ayant joint. Je joins. Je joignis.
Lire. Lisant. Ayant lu. Je lis. Je lus .
Maudire. Maudissant. Ayant maudit. Je maudis. Je maudis.
Mettre. Mettant. Ayant mis. Je mets. Je mis.
Moudre . Moulant. Ayant moulu. Je mouds. Je moulus.
Naître. Naissant. Etant né . Je nais . Je naquis .
Nuire. Nuisant, Ayant nui. Je nuis . Je nuisis.
Oindre. Oignant. Ayant oint. J'oins. J'oignis.
Paraître . Paraissant. Ayant paru. Je parais. Je parus.
Peindre. Peignant. Ayant peint. Je peins. Je peignis .
Plaire. Plaisant. Ayant plu. Je plais. Je plus.
Prendre. Prenant. Ayant pris . Je prends. Je pris.
Repaître. Repaissant. Ayant repu. Je repais. Je repus.
résolu . Je résous .
Résoudre. Résolvunt. Ayant résous. Je résolus .
Rire . Riant. Ayant ri. Je ris. Je ris.
Suffire. Suffisant. Ayant suffi . Je suffis . Je suffis .
Suivre. Suivant. Ayant suivi. Je suis. Je suivis.
Taire. Taisant. Ayant tu. Je tais . Je tus.
Vaincre. Vainquant. Ayant vaincu. Je vaincs . Je vainquis.
Vivre. Vivant. Ayant vécu . Je vis . Je vécus.
IRRÉGULIERS . 63

TEMPS DÉRIVÉS
QUI SE FORMENT IRRÉGULIÈREMENT DES TEMPS PRIMITIFS ,
SOIT DANS TOUTE LEUR ÉTENDUE , SOIT DANS CERTAINES PERSONNES.
NOTA. Les personnes de ces temps formées régulièrement,
sont en caractères italiques.

EN RE.

BOIRE. Prés. de l'ind. Je bois , tu bois , il boit , nous buvons , vous


buvez , ils boirent. - Prés, du subj. Que je boive , que tu boives ,
qu'il boive , que nous buvions, que vous buviez, qu'ils boivent.
CONCLURE. Conjuguez de même exclure.

CRAINDRE. Conjuguez de même plaindre et contraindre.

CUIRE. Conjuguez de même tous les verbes en uire , tels que


conduire , instruire , etc.
DIRE. Prés. de l'ind. Je dis , tu dis , il dit , nous disons , vous
{ dites , ils disent.
ÈTRE. Voir sa conjugaison page 40 .
FAIRE. Prés. de l'ind. Je fais , tu fais , il fait , nous faisons , vous
faites , ils font. www. Fut. Je ferai , etc. Cond. Je ferais , etc.
Prés. du subj. Que je fasse , etc.

PEINDRE. Conjuguez de même tous les verbes en eindre tels que


ceindre , feindre , teindre , etc.
PRENDRE. Pres. de l'ind. Je prends , tu prends , il prend , nous
prenons, vous prenez , ils prennent. - Prés. du subj. Que je prenne ,
que tu prennes , qu'il prenne , que nous prenions, que vous prenicz,
qu'ils prennent .
NOTA. Résous, ne s'emploie qu'en parlant de choses qui se changent
en d'autres , et n'a point de féminin : Un brouillard résous cu
pluie. (ACAD.)

VAINCRE . Prés. de l'ind. Je vaines , tu vaincs , il vainc , nous


{ vainquons , vous vainquez, ils vainquent.
64 GRAMMAIRE

REMARQUES

SUR LA CONJUGAISON ET SUR L'ORTHOGRAPhe des verbes .

139. La première personne du singulier se ter-


mine en e, s, x ou ai.
140. Lorsqu'elle se termine en e, la troisième lui
est semblable, et la seconde prend un s
J'aime. Je cueille Je souffre. Queje reçoive.
Tu aimes. Tu cueilles. Tu souffres. Que tu reçoives.
Il aime. Il cueille. Il souffre. Qu'il reçoive.
Excepté à l'imparfait du subjonctif, où la troisième
personne, au lieu d'ètre semblable à lapremière, prend
toujours un t : Qu'il aimât, qu'il cueillit, qu'il souffrit,
qu'il reçût .
141. Lorsque la première personne du singulier
se termine en s ou en x, la seconde lui est semblable ,
et la troisième change s ou x ent :
Je bous. Je reçois. Je tiens. Je bois. Je veux.
Tu bous. Tu reçois. Tu tiens. Tu bois. Tu veux.
Il bout. Il reçoit. Il tient. Il boit. Il veut.
Excepté étre et aller qui font je suis , tu eș, il est ; —
je vais, tu vas, il va.
142. Cependant lorsque la première personne se
termine en ts, ds , ou cs, on forme la troisième en re-
tranchants : Je bats, il bat ; Je couds, il coud; Je vaincs,
il vainc .
143. Les verbes qui , au présent de l'infinitif, se
terminent en indre ou en soudre, comme craindre,
résoudre, perdent leur d au singulier du présent de
l'indicatif : Je crains, tu crains, il craint . Je résous,
tu résous, il résout.
144. — Les deux premières personnes plurielles du
présent du subjonctif sont semblables aux deux pre-
mières personnes plurielles de l'imparfait de l'indicatif :
FRANÇAISE. 65
Nous criions, vous criiez. Que nous criions, que vous criiez.
Nous allions, vous alliez. Que nous allions, que vous allicz.
Nousfuyions, vous fuyiez.- Que nous fuyions, que vous fuyiez.
Excepté dans les verbes avoir, pouvoir, savoir, être
et faire, qui font à l'imparfait de l'indicatif: nous avions,
vous aviez, nous pouvions, vous pouviez ; nous savions,
vous saviez; nous étions, vous étiez; nous faisions, vous
faisies ; et à l'imparfait du subjonctif : que nous ayons,
que vous ayez ; que nous puissions , que vous puissiez;
que nous sachions, que vous sachiez ; que nous soyons ,
que vous soyez; que nous fassions, que vous fassiez .
Remarquez bien qu'on écrit ayons, ayez, soyons,
soyez, et non ayions , ayiez , soyions , soyiez.
145. La troisième personne du singulier du passé
défini et celle de l'imparfait du subjonctif se pronon-
çant de la même manière, il arrive quelquefois qu'on
ne sait auquel de ces deux temps est le verbe . Mettez-
le alors au pluriel , et votre doute s'évanouira . Ainsi
dans cette phrase : Je sais qu'il aima toujours ses
parents, il aima est au passé défini , parce qu'au pluriel
on dirait : Je sais qu'ils aimèrent toujours leurs parents .
Mais dans celle-ci : Je doutais qu'il aimat ses parents,
il aimât est à l'imparfait du subjonctif, parce qu'au
pluriel on dirait : Je doutais qu'ils aimassent leurs
parents .
146. Au futur et au conditionnel , les verbes de
la troisième conjugaison se terminent en rai, rais, et
et non pas en erai , erais , comme ceux de la première .
Ainsi n'écrivez pas : Je metterai, je metterais ; je répon-
derai, je réponderais, mais je mettrai, je mettrais; je ré-
pondrai, je répondrais.
147. On met un trait d'union entre l'impératif et
le pronom ou les pronoms compléments qui le suivent :
flatte-toi, flattons-nous-en; dis-le, dis-le-moi ; donnons-
la-lui, offrons-les-leur ; allons-y, menez-nous-y.
148. On ajoute un s euphonique à la seconde
personne du singulier de l'impératif, lorsqu'elle finit
par une voyelle , comme va, donne, cueille, offre, etc.,
66 GRAMMAIRE

et qu'elle est suivie d'un des pronoms en, y : Voilà la


clef de mon jardin, vas-y ; tu y verras de belles pêches;
cueilles-en, et vas en porter à ta mère ; offres -en aussi
à ta tante.
149. - Les verbes irréguliers qui au participe
présent se terminent en oyant, uyant , tels que voyant,
fuyant, changent y en i devant un e muet, comme les
verbes réguliers en oyer, uyer : Ils voient , que je voie,
que tu voies, qu'il voie; ils fuient, que je fuie, que
tu fuies, qu'il fuie.
150. - On met un accent circonfl
exe sur l'i et l'u
des formes du verbe croitre , lorsqu'elles sont les
mêmes dans le verbe croire . Ainsi on écrit : Je crois ,
tu crois , il croît ; je crús, tu crûs , il crût , ils crûrent ;
j'ai crú, etc. , formes du verbe croitre . Mais on écrit
Je crois , tu crois , il croit ; je crus , tu crus, il crut , ils
crurent; j'ai cru , etc. , formes du verbes croire .
151. Les composés de croitre , qui sont accroître ,
décroître, recroître , surcroître, et les verbes en aître ,
comme connaître, naître, paraître, etc. , ne prennent
l'accent circonflexe , que sur l'i suivi d'un t : il accroît,
il connait, il naît, il parait, j'accroîtrai, etc.
152. On écrit encore avec l'accent circonflexe : il
plait, il complait, il déplait, et les participes passés
dû, redú, mù ; mais les participes tu , ému , promu ,
s'écrivent sans accent .
153 . - On met un tréma sur l'i des terminaisons
ïons, ïez, dans les verbes conclure et exclure, comme
nous l'avons vu pour les verbes en uer : Nous con-
cluïons, vous concluïez, nous excluïons, vous excluïez .
154. - Ordinairement, quand un temps primitif
manque, les temps qui en dérivent manquent égale-
ment. Ainsi les verbes défectifs
Absoudre. Absolvant. Ayant absons, (f. absoute) . J'absous.
Dissoudre. Dissolvant. Ayant dissous, (f. dissoute) . Je dissous .
Luire. Luisant. Ayant lui. Je luis.
Traire. Trayant. Ayant trait. Je trais ,
FRANÇAISE. 67

n'ayant pas de passé défini , n'ont point d'imparfait du


subjonctif. Cependant falloir fait à l'imparfait de l'in-
dicatif et au présent du subjonctif, ilfallait, qu'il faille,
quoiqu'il n'ait point de participe présent il faut, il
FALLAIT, il fallut , il faudra , il faudrait, qu'il FAILLE,
qu'il fallût , et tous les temps composés : il a
fallu, etc.

De la conjugaison des verbes composés.

155. - Les verbes composés se conjuguent absolu-


ment comme le verbe simple dont ils sont formés .
Ainsi secourir se conjugue absolument comme COURIR ;
admettre comme METTRE ; s'enfuir, s'abstenir, se sou-
venir, se méprendre, etc. , comme FUIR, TENIR, VENIR,
PRENDRE .
EXCEPTIONS . Prévaloir fait régulièrement au pré-
sent du subjonctif que je prévale , etc. , tandis que
valoir fait que je vaille ; et contredire, dédire, interdire,
médire et prédire, font au présent de l'indicatif et à
l'impératif: vous contredises, vous dédisez , vous inter-
disez, vous médisez , vous prédisez ; contredisez-le, dé-
disez-vous, etc. (ACAD . ) , tandis que dire fait dites .
Le composé redire fait régulièrement redites : Vous
dites et rédites toujours la même chose.
Conjuguez, aux temps simples et au passé indéfini ,
les composés :
Revetir , atteindre , admettre , sourire , poursuivre ,
convaincre, revivre , accourir , comprendre , contenir,
équivaloir , contredire , défaire , reluire , soustraire ;
s'offrir, s'enfuir, se soumettre, se déplaire, se re-
cueillir, s'apercevoir, se rasseoir, se prévaloir, se mé-
prendre, s'abstenir, s'émouvoir, se dédire, se souvenir,
se distraire.
156
. Verbes
.sur
les
récapitulation
de
Exercices 68
1C, ourir dormir
, ,
rire ,jouer s'égayer
, .
battr
se e
D,2evoir payer
, recevoir
, ,
gager espérer
, .
perdr e
V,3enir aller
, promene
se
, r accourir
, ,
tomber .
relev
se er
I4 ,
, nterroger répondre écrire
, achever
, recopier
, .
relire
P5, incer ,
fâcher
se se
,
retenir souffrir
, mourir
, survivre
.
P,6eindre recoudre
, étudier
, ,
savoir redire
, .
répéter

C,7éler ,
révéler décou
, vrir tenir
, ,se
dédire .mentir
V,8ouloir pouvoir
, haïr
, poursuivre
, atteindr
, e être
pris
.
Commencer prospérer
,9 , s'élever
, vivre
, végéter
, .
décroître
Arrange
10
, r déjeter
, replacer
, reprendre
, ,
rejoindre défaire
.
,
Prévoir
11 annoncer
, craindre
, ,
voir prédire
, .
tressaillir
Servir
,12 nuire
, maudire
, être
accus
, é plaindre
,se .
vengé
être

Seme
15
, r ,
recueillir nettoyer
, vendre
, achet
, er moudre
.
offrir ,agréer acquérir
, soustraire
, .retenir
GRAMMAIRE

Envoyer
,14 ,
Croire
,15 résoudr
, e reconna
, ître valoir
, surfaire
, mésoffrir
.
Cuire
,16 bouillir
, sentir
, repaître
,se digérer
, .
s'endormir
Recevoir
,17 éconduire
, accuei
, llir congédier
, se
,
défaire .
contraindre
se
S'instruire
,18 nuire
,se corrompre
,se plaire
,se s'ennuyer
, .
distraire
se
S'enquérir
,19 ,
apprendre souveni
se
, r absoudr
, e .
remet tre souscrire
.
Voir
,20 ,
s'apercevoir s'émouv
, oir s'enorgu
, eillir ,
complaire
se prévaloir
se
.
Aller
,21 sortir
, revenir
, naître
. ,
mourir partir
.
Sourire
,22 ,
récréer
se ,
se
déplaire s'exclure
, s'interdire
, .
haï
se r
lever
Se
,23 ,
se
rasseoir s'en
aller
, rentr
, er ,
repartir .s'enfuir
Se
rappeler
,24 se
,
méprendre ,
repentir
se s'abstenir
, convaincu
être .
soumettre
se
FRANÇAISE . 69
M
157. Les verbes du tableau qui précède doivent
être conjugués aux temps simples et au passé indéfini,
de la manière suivante :
MODE INDICATIF. PASSÉ INDÉFINI (*). j Rions.
PRÉSENT. Jouons.
J'ai couru.
Je cours. Tu as dormi, etc. Egayez-vous.
Tu dors. Battez-vous.
Il rit. FUTUR .
Nous jouons. MODE SUBJONCTIF.
Vous vous égayez. Je courrai. PRÉSENT OU FUTUR.
Ils se battent . Tu dormiras , etc.
MODE CONDITIONNEL. Que je coure.
IMPARFAIT. PRÉSENT . Que tu dormes , etc.
Je courais. Je courrais, etc. IMPARFAIT .
Tu dormais, etc. Tu dormirais, etc.
MODE IMPÉRATIF. Que je courusse.
PASSÉ DÉFINI. Que tu dormisses, etc.
PRÉSENT OU FUTUR.
Je courus. Cours.
Tu dormis, etc. Dors .

Avec les vingt-quatre exercices qui précèdent, on


peut, selon les besoins de l'élève, faire un grand
nombre d'autres exercices , en commençant par le 2e ,
le 3º, le 4º , le 5e ou le 6º verbe :
Je dors, tu ris, il joue, nous nous égayons, vous vous
battez, ils courent.
Ou bien je ris, tujoues, il s'égaie, etc.
Si on voulait varier davantage ces exercices , on pren-
drait les six verbes, tantôt sur une ligne horizontale,
comme nous venons de le faire, et tantôt dans leur
ordre vertical :
Je cours, tu dois, il vient, nous interrogeons, vous pin-
cez, ils peignent.
Je cèle, tu veux, il commence, etc.

(*) Voir page 57 , première note.


70 GRAMMAIRE

QUESTIONS .

1. Qu'est-ce qu'un verbe irrégulier ?


2. Qu'est-ce qu'un temps dérivé ?
3. De quels temps se forme le présent du subjonctif ? Le
présent de l'indicatif? Le présent du conditionnel ?
L'imparfait du subjonctif?
4. Citez les verbes en ir qui sont irréguliers aux temps dérivés.
5. Combien de verbes en oir sont irréguliers à leurs temps
dérivés ?
6. Quels sont les temps primitifs des verbes coudre , moudre ,
prévoir, asseoir , cuire , rire, vaincre ?
7. Lorsque vous ne saurez si un verbe doit s'écrire à la troisième
personne du singulier du passé défini ou de l'imparfait du
subjonctif, que ferez-vous ? Exemple.
8. Ajoute-t-on quelquefois un s euphonique à la seconde per-
sonne du singulier de l'impératif? — Quand ?- Exemple.
9. Comment fontabsoudre et résoudre à l'imparfait du subjonctif?
10. Comment se conjuguent les verbes composés ?
11. Conjuguez au présent de l'indicatif les composés redire et
contredire ?
12. Conjuguez au présent du subjonctif les composés prévaloir
et équivaloir.
15. Conjuguez à l'imparfait du subjonctif les verbes s'enfuir,
se méprendre, s'abstenir, se souvenir, se distraire.
14. Conjuguez les mêmes verbes à la seconde forme du condi-
tionnel passé.
15. Quand vous avez conjugué le verbe s'en aller, avez-vous
remarqué que le pronom en se met toujours avant l'auxi-
liaire ? Conjuguez ce verbe à la seconde forme du con-
ditionnel passé , et au plus-que- parfait du subjonctif.
FRANÇAISE . 71

CHAPITRE VI .

DU PARTICIPE .

158 . Le PARTICIPE est un mot qui , né du verbe ,


en a la signification et le complément :
Ayant toujours aimé vos parents , et les aimant encore si ten-
drement, comment pourriez-vous songer à les quitter?
159. Souvent le participe est employé sans com-
plément, comme dans ces exemples :
Je les ai trouvés jouant, riant, chantant.
Il est estimé, aimé, loué.
-
160. Il y a deux sortes de participes : le participe
présent, qui se termine en ant : aimant, finissant, ren-
dant: et le participe passé, qui se termine en é, i , u, s, t:
aimé, fini, rendu, mis , dit.
161. - Le participe présent et toujours invariable ;
le participe passé est tantôt variable, et tantôt inva-
riable . (Voir la Syntaxe . ) (*) .
REMARQUE. Il ne faut pas confondre les participes avec les
adjectifs verbaux.
162. -- On nomme adjectifs verbaux, les adjectifs qualificatifs
qui viennent des verbes, comme par exemple : aimant, accompli,
achevé, lorsqu'on dit un cœur aimant (enclin à aimer) , une âme
aimante (encline à aimer) ; un ouvrage accompli, achevé (qui est
parfait).
QUESTIONS .

1. Qu'est-ce que le participe ?


2. Combien y a-t-il de sortes de participes ?
5. Qu'est-ce qu'un adjectif verbal ?
4. Comment se termine le participe passé ?
5. Est-ce qu'un participe présent peut se terminer en ants ?

(*) Il convient de montrer ici à l'élève les cinq règles fondamentales


du participe passé. Elles sont d'une application si fréquente, et d'ail-
leurs si facile, quand on sait reconnaitre le sujet et le complément,
qu'on ne saurait trop tôt les lui apprendre.
72 GRAMMAIRE

DES MOTS INVARIABLES .

CHAPITRE VII .

DE LA PRÉPOSITION .

163. Entre un oiseau et une cage, il peut y avoir plusieurs


rapports. L'oiseau peut être dans sa cage, sur sa cage, sous sa
cage, contre sa cage, près de sa cage, revenir à sa cage, voler
vers sa cage, autour de sa cage, etc. Les mots dans, sur, sous,
contre, près de, à, vers, autour de, qui servent à marquer ces
divers rapports , se nomment prépositions. Ainsi ,
164 . - La PRÉPOSITION est un mot invariable qui
sert à exprimer les rapports qui existent entre les
êtres .
Ce mot est ainsi nommé , parce qu'il est toujours
préposé à son complément, c'est-à-dire, posé ou placé
avant lui.

165. Les prépositions sont simples ou composées.


166.-Les prépositions simples sont celles qui con-
sistent en un seul mot, comme à , de , par, sans, sur,
sous, etc.

167. Les prépositions composées sont celles qui


sont formées d'une ou de deux prépositions simples et
d'un ou de deux autres mots , comme jusqu'à, quant à,
à l'égard de, en faveur de , vis-à-vis de, etc. Les prépo-
sitions composées se nomment aussi locutions prépo-
sitives.
FRANÇAISE . 73

168. Nos prépositions simples sont :


à. derrière. malgré. sauf.
après. dès. moyennant. selon .
avant. devant. nonobstant. sous .
avec. durant. outre. suivant.
chez . en. par. sur.
contre . entre. parmi. touchant.
dans. envers. pendant. vers .
de. hormis . pour. voici.
depuis. hors. sans. voilà.
TO -
169. Nos prépositions composées sont nom-
breuses . En voici quelques -unes :
à côté de. au-delà de. conformément à.
à cause de . au-dessus de. préférablement à.
à l'exception de. au-devant de . différemment de.
REMARQUE. Les prépositions et leurs compléments forment
ensemble des compléments indirects, des compléments circon-
stanciels, et quelquefois des compléments directs.
170. - Le complément formé par une préposition et son
complément est direct , quand il répond à la question quoi?
Dans il aime à jouer, il craint d'être puni, à jouer, d'être puni,
répondant à la question quoi ? sont des compléments directs.
171. K Le complément formé par une préposition et son com-
plément est indirect , lorsqu'il répond à l'une des questions
à qui? de qui ? par qui ? à quoi ? de quoi ? par quoi ? Dans ces
expressions : La VOLONTÉ de Dicu, CELLE de l'homme, FIDÈLE à
Dieu, SOUMIS à sa loi, les mots de Dieu, de l'homme, à Dieu, à
sa loi, répondant à l'une des questions de qui ? à qui? quoi ?
sont des compléments indirects .
On voit donc , par ces exemples , que le nom, le pronom , et l'ad-
jectif, peuvent avoir un complément indirect.
172. Le complément formé d'une préposition et de son
complément est circonstanciel, lorsqu'il répond à toute autre
question que celles dont on se sert pour le complément direct
et le complément indirect . Dans cette phrase : En allant de
Bruxelles à Paris, j'ai passépar Bruges, oùj'ai parlé à votre père
des progrès que, depuis trois mois, vous avez faits en gram-
maire, il y a six compléments circonstanciels, qui répondent aux
questions quand? d'où ? où ? par où ? depuis quand ? en quoi ?
QUESTIONS.
1. A quoi sert la préposition ? -
— Exemples.
2. Comment les prépositions s'écrivent-elles au pluriel ?
3. Qu'est-ce qu'une préposition composée ?
3
74 GRAMMAIRE
4. Citez quelques locutions prépositives ?
5. Quelle différence y a-t-il entre une préposition composée et
une locution prépositive ?
6. Est-ce qu'un nom peut avoir un complément ?
7. Citez un adjectif avec son complément.
8. Ainsi , quels sont les mots qui , outre certains verbes et
certains participes , peuvent avoir un complément indirect?
9. Quand est-ce que le complément est circonstanciel ?
Exemple.
10. Quand est-ce qu'un complément formé par une préposition
est direct?

CHAPITRE VIII .

DE L'ADVERBE .

173. En disant cet élève travaille ..., ses devoirs sont...


soignés; il a eu de... bonnes places dans les concours ; et... cer-
tainement il aura des prix à la fin de l'année, je fais son éloge ;
mais lorsque je dis : cet élève travaille BIEN, ses devoirs sont BIEN
soignés ; il a eu de BIEN bonnes places dans les concours, et BIEN
certainement il aura des prix à la fin de l'année, j'ajoute à cet
éloge. Le mot BIEN qui a modifié le sens de travaille, soignés,
bonnes, certainement, s'appelle adverbe . Ainsi,
174. — L'adverbe est un mot invariable qui se joint
au verbe, au participe passé , à l'adjectif, ou à un autre
adverbe, pour en modifier la signification .
175. —Les adverbes sont simples ou composés .
176. - Les adverbes simples sont ceux qui consistent
en un seul mot, comme ici, où, là.
177. -Les adverbes composés sont ceux qui sont
formés de plusieurs mots, comme à dessein, à l'envi, à
peu près, après- demain , avant-hier , en avant, d'ail-
leurs, mal à propos, ne ... pas, ne ... point, non seule-
ment, nulle part, peu à peu, point du tout, sans doute,
sur le champ, tout à l'heure, tout à coup, tout à fait,
tour à tour, etc. , etc. Les adverbes composés se
nomment aussi locutions adverbiales .
FRANÇAISE . 75

178. Les principaux adverbes simples sont :


Adverbes de lieu : Où ? ici, là , ailleurs, dedans , dehors , dessous,
dessus, partout .
Adverbes de temps : Quand ? hier, aujourd'hui, demain, main-
tenant, autrefois, jadis , tantôt , bientôt , déjà, désormais , doré-
navant, jamais , toujours .
Adverbes de quantité : Combien? peu, beaucoup, assez , trop,
moins, plus, davantage.
Adverbes d'affirmation et de négation : Oui , certes, assurément,
ne, non, nullement, aucunement.
Adverbes d'ordre : D'abord , premièrement, ensuite, deuxième-
ment, etc.
Adverbes de manière : Comment ? ainsi , bien , mal , mieux ,
pis, vite, lentement, autrement, différemment, etc.
179. - Les adverbes de manière sont très-nom-
breux. La plupart viennent des adjectifs qualificatifs ,
et on les forme en ajoutant la syllabe ment ,
1º A l'adjectif masculin , lorsqu'il se termine par une
voyelle drôle , drôlement, aisé, aisément, poli , poli-
ment, absolu , absolument.
2º A l'adjectif féminin , lorsque le masculin se ter-
mine par une consonne : amère, amèrement, heureuse,
heureusement, naïve , naïvement.
Excepté 1º aveugle, commode , conforme, énorme,
commune , confuse, expresse , importune , obscure,
précise et profonde , qui changent l'e muet final en e
fermé : aveuglément, communément, etc.
2º Assidu, continu, cru, nu , résolu , qui font assidû-
ment, continúment , crûment, nûment, résolúment.
3 Traître, impuni, gentil, beau , nouveau, fou, mou,
qui font traîtreusement, impunément, gentiment, belle-
ment, nouvellement, follement, mollement.
180. Quant aux adjectifs en ant ou en ent, ils
changent ces terminaisons en amment, emment,: abon-
dant, abondamment, prudent, prudemment (*) , excepté
lent et présent qui font lentement, présentement.

(*) Prononcez : abondaman , prudaman.


76 GRAMMAIRE

QUESTIONS .

1. Qu'est-ce que l'adverbe ?


2. Comment divise-t-on les adverbes ?
3. Qu'est-ce qu'une locution adverbiale ?
4. Čitez un adverbe d'ordre et deux adverbes de temps.
5. Quels sont les adverbes suivants : partout , bientôt, ailleurs ,
trop, mal , prudemment , nullement , certainement?
6. Comment forme-t-on les adverbes de manière ?
7. Citez la seconde exception .
8. Comment prononce-t-on la terminaison amment ou emment?
- Exemples.

CHAPITRE IX.

DE LA CONJONCTION .

181 . Quand je dis Dieu est juste il récompensera les


bons - - il punira les méchants — faisons le bien -- il est certain
-nous serons sévèrement punis — nous faisons le mal , je fais
sept propositions qui sont détachées les unes des autres. Pour les
joindre ensemble et en former deux phrases , il suffit de mettre
entre elles les mots donc, el , ainsi , car , que , si : Dieu est juste,
donc il récompensera les bons et punira les méchants. (Première
phrase.) Ainsi faisons le bien ; car il est certain que nous serons
sévèrement punis , si nous faisons le mal . (Seconde phrase. ) Les
mots donc , et , ainsi , car , que , si , qui ont servi à lier ces pro-
positions et ces phrases , se nomment conjonctions. Ainsi ,
--
182. La CONJONCTION est un mot invariable qui
sert à joindre une proposition à une autre proposition ,
ou une phrase à une autre phrase.
183. Les conjonctions sont simples ou composées.
184. Les conjonctions simples sont celles qui
consistent en un seul mot , comme car , que , si , etc.
185.- Les conjonctions composées sont celles qui
sont formées de plusieurs mots , comme afin que, pour
que , etc. Les conjonctions composées se nomment
aussi locutions conjonctives.
FRANÇAISE . 77
-
186. Les principales conjonctions sont :
Et, ou , ni , car , donc , mais , or , si , que , lorsque ,
puisque, quoique , pourquoi , sinon , au moins , du
moins, à moins que , ainsi que , parce que , pourvu que,
de peur que, sans que , et toute expression suivie de la
conjonction que.

REMARQUES

Sur les Prépositions , les Adverbes et les Conjonctions.

187. ― Il y a des prépositions et des conjonctions


qui s'emploient comme adverbes , et des adverbes qui
s'emploient comme conjonctions.
188. - Une préposition est employée comme adverbe,
lorsqu'elle n'a pas de complément : Cela viendra après.
Je n'ai rien à dire contre. Marchez devant ou derrière.
189. - Une conjonction est employée comme ad-
verbe, lorsqu'elle ne sert qu'à modifier un autre mot.
Exemple :
Pourquoi parlez-vous ainsi ?
Il est si heureux , l'enfant qui aime la vertu !
190.- Un adverbe est employé comme conjonction ,
lorsqu'il sert à joindre une proposition ou une phrase
à une autre. Exemple :
Dieu punit les méchants , ainsi faisons le bien.

QUESTIONS .

1. Qu'est-ce qu'une conjonction ? - Exemples.


2. Comment nommez-vous les conjonctions formées de plusieurs
mots?
3. Quand est-ce qu'un adverbe est employé comme conjonction ?
Exemples.
4. Citez une préposition et une conjonction employées comme
adverbes.
78 GRAMMAIRE

CHAPITRE X.

DE L'INTERJECTION.
191 . L'INTERJECTION est un mot invariable qui
exprime un sentiment ou une pensée d'une manière
brève et rapide.
192 . ―
Les principales interjections sont :
Ah ! qui exprime la joie , la douleur , l'impatience ,
l'admiration : Ah ! quel plaisir ! Ah ! que j'ai mal !
Ah! que vous êtes ennuyeux ! - Ah! que la vertu est
aimable !
Aie ! ouf ! qui expriment la douleur . Aïe ! que je
souffre !
Las ! hélas ! qui expriment la plainte : Las ! que j'ai
souffert de peines ! ·- Hélas ! quel malheur!
Fi ! Fi donc ! qui expriment la répugnance : Fi !
le vilain ! -Fi , fi donc ! quelle conduite !
O, qui exprime tous les sentiments qui précèdent :
ô joie ! ô douleur ! ô regret ! ô l'ennuyeux compère !
ô le vilain !
Ha ! ho ! oh! qui expriment la surprise , l'étonne-
ment Ha ! vous voilà ! — Ho ! que me dites-vous là !
- Oh! quelle chute !
Hé! hem! holà ! dont on se sert pour appeler :
Hé !l'ami! Hem , hem, venez ça . Holà ! qui est là?
Chut, paix, silence , par lesquelles on ordonne de
faire silence Chut , paix , - silence. Paix là , mes-
sieurs .
Ça , or ça , allons , courage , dont on se sert pour
exhorter Ça , or ça , étudions.- Allons , courage, mes
amis.
QUESTIONS .
1. Qu'est-ce que l'interjection ?
2. Qu'expriment les interjections fi ! ho ! hélas ?
3. Quels sentiments exprime l'interjection ?
4. A quoi servent les interjections ça , chut, hem ?
FRANÇAISE . 79

CHAPITRE XI .

REMARQUES SUPPLÉMENTAIRES

SUR L'ORTHOGRAPHE DES MOTS .

193. - La consonne finale des mots français est


ordinairement nulle dans la prononciation . Ainsi on
prononce les mots chaud , craint , camp , comme s'ils
s'écrivaient , chau , crain , cam. Il arrive de là que
souvent on ne sait quelle consonne on doit employer
à la fin des mots .
194. ·RÈGLE . Pour trouver la consonne finale d'un
mot , mettez-le au féminin , s'il est adjectif ou participe
passé ; et s'il est substantif , prononcez un de ses
dérivés . Ainsi écrivez :
franc, grand, franche, grande.
discret, prudent, discrète, prudente.
court, long, courte, longue.
sain, saint, saine, sainte.
à cause de leurs
féminins
acquis, assis, acquise, assise.
confit, dit, confite. dite.
fait, joint, faite , jointe.
mis, pris, mise, prise.

plomb, accroc, plomber, accrocher.


bond, bord, bondir, border.
rang, sang, ranger, sanguin.
fusil, sourcil, fusiller, sourciller .
parfum , brun, à cause de leurs parfumer, brunir.
drap, champ , dérivés draperie, champêtre.
danger, boulanger, dangereux, boulangerie.
abus, repos, abuser, reposer.
tapis, matelas, tapisser, matelasser.
chant, début, chanter, débuter.
profit, magistrat, profiter, magistrature.
Cette règle comprend cinq à six mille mots , mais
elle a de nombreuses exceptions.
80 GRAMMAIRE
195. -Au final est précédé de l'e muet : chapeau,
pinceau, seau, etc. , excepté dans Burgau, étau, landau,
Pau, pilau, sarrau, et dans les onze mots suivants où
le son au est précédé d'une voyelle sonore aloyau ,
boyau, fabliau, fléau, gluau, gruau, hoyau, joyau,
noyau, préau, tuyau .
196. Les mots en eur , masculins ou féminins,
s'écrivent sans e final le bonheur , la douleur, la
fleur, etc., excepté demeure, heure, beurre, un leurre, du
feurre ( paille longue qui sert à empailler les chaises ) .
197. - Les noms en ment dérivés des verbes en ier,
ayer, oyer, uer, s'écrivent avec un e muet, ou le rem-
placent par un accent circonflexe. Ainsi on écrit : re-
merciement ou remerciment, payement , paiement ou
paiment , aboiement ou aboiment , dévouement ou
dévoûment, etc.
198. On écrit annexion , complexion , connexion ,
fluxion, flexion, génuflexion, inflexion, réflexion avec
un x, mais on écrit avec ct les autres noms dont la
terminaison a la même prononciation , comme action,
direction, instruction, etc.
199.- Au lieu de n on emploie m, devant m, b, p :
emmener, tomber, emporter, excepté dans bonbon, bon-
bonnière, embonpoint .
200. -Accents. On met l'accent aigu sur l'avant-
dernier e des mots en ége : collége, liége , sacrilége, etc.
201. On met l'accent grave sur à, dès, préposi-
tions , et sur où, là, adverbes , pour distinguer
à, préposition de a, verbe : à Paris, il y a été ;
dès, préposition de des, article : dès ce soir, vous aurez des
nouvelles ;
où, adverbe de ou conjonction : où vas-tu ? à droite ou à gauche?
là, adverbe de la article ou pronom : la vérité, c'est là que vous
la trouverez.
202. -On écrit aussi avec l'accent grave les noms
en ème : blasphème, crème, diadème, thème, etc. , et
les adjectifs numéraux ordinaux : unième, deuxième,
FRANÇAISE . 81

centième, etc. Baptême, carême, saint chrême, et les


adjectifs blême, extrême, même, suprême, prennent un
accent circonflexe.

203. -Les adjectifs sûr, dans le sens de certain, et


mûr, prennent aussi l'accent circonflexe : des nouvelles
sûres, des raisins mûrs .
204. -Apostrophe. Dans la, le, articles , et dans
la, le, pronom, on élide l'a et l'e devant une voyelle
ou un h muet : où est L'histoire ? je l'ai apportée ; et
L'encrier? je L'ai oublié.
205. -On élide encore l'e muet :
1º Dans je, me, te, se, ce, de, ne, jusque, que, devant
une voyelle ou un h muet Je t'aime, assure-t’en ,
occupe-t'en, souviens-t'en, va-t'en, etc.
20 Dans lorsque, puisque, quoique, devant il, ils , elle,
elles , on , un, une lorsqu'il le dit... puisqu'on
dit... quoiqu'un auteur le dise. Mais on écrit : lorsque
Alphonse,... puisque Emile,... quoique Irma , ... lorsque
en hiver ,... puisque à chaque instant ,... quoique
offense, etc.
3 Dans entre et presque , mais seulement lorsqu'ils
font partie d'un autre mot, comme presqu'ile, entr'actes,
s'entr'aider, s'entr'égorger, etc. On doit donc écrire :
presque achevé, entre eux , entre elles, entre autres, etc. ,
sans apostrophe.
40 Dans quelque devant un, une : quelqu'un, quel-
qu'une. Devant tout autre mot, quelque s'écrit sans
apostrophe quelque autre, quelque apparence, quelque
adroit qu'il soit.
5º Dans l'adjectif grande placé devant certains noms
féminins qui commencent par une consonne : Ce n'est
pas grand chose; c'est grand'honte ; j'ai grand'faim ;
j'ai grand'peur ; je n'y ai pas eu grand'peine ;
grand'messe; grand'mère; grand'tante ; etc.
206. —Trait d'union , On met un trait d'union :
1º Entre les parties d'un nom propre : Les Pays-Bas;
les Etats-Unis ; Boulogne-sur-mer ; excepté entre l'ar-
ticle et le nom le Tasse ; la Fontaine .
82 GRAMMAIRE
2º Entre les adverbes ci , là, et les mots qu'ils accom-
pagnent : Cet homme-ci , cette femme-là ; celui-ci , celle-
là; ci-dessous, ci-après, là-haut, là-bas ; etc.
3º Entre la particule très et le mot qui suit : très-
sage ; entre l'adjectif même et le pronom qui précède :
moi-même, nous-mêmes , elles-mêmes .
207. - Lettres majuscules ou capitales.
On commence par une majuscule :
1º Le mot Dieu et tous ceux par lesquels on le rem-
place , tels que le Créateur, le Seigneur, l'Eternel, le
Ciel, le Tout-Puissant, etc.
2º Le mot Majesté, et tous les adjectifs qui l'accom-
pagnent, lorsqu'il se dit des rois , des empereurs et de
leurs épouses Votre Majesté, Vos Majestés, Sa Majesté
Impériale, etc. , et par abréviation : V. M. - VV. MM.
-S. M. I.
3º Les noms d'hommes , de femmes , et leurs pré-
noms Pierre Corneille ; Jean-Baptiste Rousseau ;
Louise-Marie d'Orléans .
4º Les noms de peuples, de pays , de villes, de vil-
lages , de forêts , de montagnes , de mers , de fleuves ,
de rivières, de rues , etc. : les Belges , un Belge, la Bel-
gique, Bruxelles, Waterloo, les Ardennes, les Alpes , la
mer Noire, l'Escaut, la Seine, la rue Royale, etc.
5º On met encore une majuscule après un point : Le
mensonge est honteux. La vertu est aimable. Soyons
sages.
60 Après deux points, lorsqu'on rapporte les pa-
roles de quelqu'un : Le Christ a dit : Soyez parfaits,
comme mon père céleste est parfait.
7° Au commencement de chaque vers :
Que le Seigneur est bon ! que son joug est aimable !
Jeune peuple, courez à ce maître adorable.
Les biens les plus charmants n'ont rien de comparable
Aux torrents de plaisirs qu'il répand dans un cœur.
Que le Seigneur est bon ! que son joug est aimable !
Heureux qui dès l'enfance en connaît la douceur !
(J. RACINE.)
FRANÇAISE . 83

QUESTIONS .

1. Pourquoi écrivez-vous au singulier masculin : grand , court ,


assis, confit, pris, et non gran, cour, assi, confis, prit?
2. Pourquoi écrivez-vous bord, fusil , brun, drap, danger, abus,
repos , profit , et non pas : bor, fusi , brum , dras , dangé,
abut, repo , profis ?
3. Comment s'écrivent les mots dont la syllabe finale se prononce
eur ?
4. Comment écririez-vous les noms en ment qui dérivent des
verbes aboyer, remercier, dévouer, remuer, payer, renier?
5. Quand ne met-on pas d'accent sur a , ის la ?
6. Quels sont les mots en ême qui s'écrivent avec l'accent cir-
conflexe ?
7. Quand l'e s'élide-t-il dans lorsque , puisque, quoique, quelque ?
8. Entre quels mots faut-il mettre un trait d'union ?
9. Quand doit-on employer une majuscule ?
84 GRAMMAIRE

SECONDE PARTIE

OU

SYNTAXE .

CHAPITRE PREMIER .

SYNTAXE DU NOM.

GENRES DE CERTAINS NOMS .

208. Les noms sont masculins ou féminins .


Cependant quelques-uns s'emploient au masculin et au
féminin . Ainsi ,

209. Aigle s'emploie au féminin , 1º dans le sens


d'enseigne les aigles romaines , les enseignes des
légions romaines ; 2° dans le sens d'armoiries : l'aigle
impériale, les armes de l'empire d'Autriche , qui sont
une aigle à deux têtes .
Dans tout autre sens , aigle s'emploie au masculin :
-
l'aigle fier et courageux, un aigle femelle ; c'est un
aigle, c'est-à-dire, un homme qui a un esprit supérieur .
210. - Amour est ordinairement masculin au sin-
gulier et féminin au pluriel : Un fol amour, de folles
amours. Mon pays, mon premier amour, mes plus chères
amours .
211 . - Automne s'emploie au masculin et au fé-
minin , mais plus souvent au masculin : un bel automne;
un automne sec ; une automne froide et pluvieuse.
212. - Couple est féminin : une couple de serviettes,
FRANÇAISE. 85
-
une couple d'œufs, une couple de pigeons . Il est mas-
culin, quand il désigne le mâle et la femelle : Un couple
de pigeons suffit pour peupler une volière .
213. Délice et Orgue sont masculins au singulier
et féminins au pluriel un grand délice, de grandes
délices. Un bon orgue, de bonnes orgues.
214. -
Enfant est masculin : Cette fille est un enfant
gâté. Il est quelquefois féminin au singulier en parlant
d'une très-jeune fille : c'est une bonne enfant. La pauvre
enfant.
215. Exemple est du masculin dans toutes ses
acceptions : un bel exemple d'écriture cursive.

216. — Foudre est féminin , quand il désigne le ton-


nerre étre frappé de la foudre.
Il est masculin , lorsqu'il désigne , 1º une certaine
représentation de la foudre Les armes de l'empire
français sont une aigle tenant un foudre dans ses
serres; 2° une grande tonne propre à contenir les
liquides Le célèbre foudre d'Heidelberg ; et dans les
deux expressions suivantes : Un foudre de guerre, un
grand général d'armée ; Un foudre d'éloquence , un
grand orateur .
217. Gens veut au féminin les adjectifs qui le
précèdent, et au masculin les adjectifs et les participes
qui le suivent : De fort dangereuses gens. Des gens fort
dangereux. Les vieilles gens sont prudents . Ce sont les
meilleures gens que j'aie jamais vus . Il s'accommode de
toutes gens .
EXCEPTIONS . Tout se met au masculin ,
1º Quand l'adjectif qui le suit n'a qu'une seule ter-
minaison pour les deux genres : tous les jeunes gens.
Tous les honnêtes gens .
2° Quand le substantif gens est suivi d'un ou de
plusieurs mots qui restreignent sa signification : Tous
les gens sensés . Tous les gens qui raisonnent . Tous les
gens de bien. Tous ces gens-là.
86 GRAMMAIRE

218. Hymne est du masculin : un hymne guerrier.


Il s'emploie ordinairement au féminin, en parlant des
hymnes qu'on chante à l'église chanter une belle
hymne.
219. office est masculin : il est d'un cœur noble et
généreux d'aimer à rendre de bons offices . ― Il est
féminin , quand il signifie le lieu où l'on garde les
diverses choses nécessaires pour le service de la table :
une office bien placée . Voilà de belles offices .
220. - orge est féminin : Voilà de belle orge , de
belles orges . - Il est masculin dans orge mondé , orge
bien nettoyée, et orge perlé, orge réduite en petits
grains dépouillés de leur son .
221. Pâques, fête des chrétiens, est masculin : je
vous paierai à Pâques prochain . Il est féminin pluriel
dans : Pâques fleuries ; Pâques closes ; faire de bonnes
pâques . Il est encore féminin , mais du singulier, dans
pâque , fête des Juifs Notre Seigneur célébra la pâque
avec ses disciples .
222. -— Quelque chose est du masculin , quand il
signifie une chose : Quelque chose de fâcheux.
Il est féminin dans le sens de quelle que soit la
chose Quelque chose que je lui ai dite, je n'ai pu le
convaincre .
223.- Estafette, recrue, sentinelle, vedette , sont
toujours féminins une estafette ; une recrue ; une
sentinelle ; une vedette .
——
224. Aide, artiste, compatriote, complice, convive,
domestique, élève, émule, locataire, propriétaire, pia-
niste, violoniste, virtuose, etc. , sont masculins , quand
on parle d'un homme un bon aide, un jeune artiste ,
un domestique intelligent, un fort violoniste , un vir-
tuose, etc.; et féminins, quand on parle d'une femme:
une bonne aide, une jeune artiste, une domestique in-
telligente, une forte violoniste, une virtuose , etc.
225. Auteur, graveur, écrivain, peintre, poète,
FRANÇAISE . 87

soldat, sont toujours masculins . Ainsi , on doit dire


cette femme est UN auteur distingué, UN habile graveur,
UN bon peintre, UN poète aimable. Il en est de même de
tous les autres noms qui expriment des professions
exercées ordinairement par des hommes .
Pluriel des noms propres.

226. — Les noms propres d'hommes ou de femmes ,


employés comme noms propres , s'écrivent au pluriel
comme au singulier, parce qu'on ne doit point déna-
turer leur orthographe : un Léopold, deux Léopold ;
une Louise, deux Louise ; les deux Corneille ; les deux
Racine, etc.
EXCEPTION. On écrit, avec le signe du pluriel , les noms propres
employés comme noms communs , c'est-à-dire, pour désigner
des personnes semblables à celles qui ont porté ces noms : Les
Jean Racines seront toujours rares , c'est-à -dire , des poètes
semblables à Jean Racine. Tous les siècles ne produisent pas
des saint Augustins, c'est-à-dire , des hommes semblables à
saint Augustin .
Pluriel des noms étrangers.

227. Les noms tirés des langues étrangères


prennent un s au pluriel , lorsqu'ils s'emploient fré-
quemment un bravo , des bravos ; un numéro , des
numéros, un pensum , des pensums ( painsome ) ; un
bifteck, des biftecks ; un tilbury , des tilburys, etc.
Cependant on écrit , sans la marque du pluriel, les noms latins
qui sont le commencement d'une prière des Pater, des Avé,
des Credo, des Te Deum, des Miséréré, etc.
228. Les noms étrangers qui s'emploient rarement
ne varient point. On écrit : un alinéa , des alinéa ; un
errata, des errata; etc.
Singuller et pluriel des noms composés.
229 .
REGLE . Avant d'écrire un nom composé, dé-
composez-le, et écrivez chacune de ses parties au singu-
lier ou au pluriel, selon que la décomposition amène
l'un ou l'autre nombre . Ainsi écrivez :
88 GRAMMAIRE

Un chou-fleur, des choux-fleurs... des choux qui


ressemblent à des fleurs.
Un rouge-gorge , des rouge-gorge... des oiseaux qui
ont la gorge rouge .
Un appui-main, des appuis-main ….. des appuis pour
la main .
Un avant-coureur, des avant-coureurs ……
.. des coureurs
qui vont en avant .
230. - EXCEPTION . Dans les noms composés d'un
verbe et d'un autre mot , le verbe s'écrit toujours à la
troisième personne du singulier :
Un abat-jour , des ABAT-jour ... des fenêtres qui
abattent le jour.
Une perce-neige , des PERCE-neige... des fleurs qui
percent la neige.
REMARQUES . I Dans les noms composés , garde se
dit des choses et des personnes . Quand il se dit des
choses, il est verbe, et par conséquent invariable ; quand
il se dit des personnes, il est nom , et prend uns au
pluriel .
Ainsi écrivez sans s :
Un garde-meubles , des garde-meubles ... lieu où l'on
garde les meubles .
Et écrivez avec la marque du pluriel :
Des gardes-malades , des gardes-bois , des gardes-
chasse, etc.
II. Lorsqu'un nom composé est formé d'un nom
commun et d'un mot qui ne s'emploie pas seul , comme
grièche, garou, etc. , ce mot se met toujours au même
nombre que le nom commun : une pie-grièche , des
pies-grièches; un loup-garou, des loups-garous ; de la
gomme-gutte, des gommes-guttes.

Du nombre des noms compléments d'une préposition .

231. RÉGLE. Les noms compléments d'une pré-


position se mettent au singulier, lorsqu'ils servent seu-
lement à indiquer l'espèce d'objets dont on parle ; et
FRANÇAISE . 89

se mettent au pluriel, lorsqu'ils éveillent dans l'esprit


l'idée de plusieurs objets . Ainsi ,
écrivez au singulier : écrivez au pluriel :

Des fruits à noyau , qui ont Un fruit à pepins , qui a des


un noyau. pepins.
Des maîtres de musique , qui Un maître de langues , qui
enseignent la musique. enseigne les langues.
Des marchands de papier , Un marchand de livres , qui
qui vendent du papier. vend des livres .
Des nids de moineau , des Une nichée de moineaux , une
têtes de cheval , des queues de race de chevaux , un troupeau
mouton. de moutons.
232. -Lorsqu'un nom est complément de la pré-
position de et de la préposition en dans la même expres-
sion, ce nom se met au singulier ou au pluriel . Ainsi
on écrit au singulier : le papillon vole de fleur en fleur,
parce qu'il va d'une fleur sur une autre fleur ; et au
pluriel le papillon vole de fleurs en fleurs, parce qu'il
y a plusieurs fleurs .
Cependant le singulier est préférable .

REMARQUES

Sur l'emploi de quelques noms,

233 . -Aprè -dîné , aprè -soup . On dit une aprè


s e s ée s-
dînée , une après-soupée, et un après -dîné , ou un après-
diner; un après-soupé, ou un après-souper ; mais les
noms féminins sont préférab
les : il passe toutes ses
après-dînées en famille . Une belle après -soupée .
234. Attention, Inattention . On dit faute d'atten-
tion, et UNE faute ou DES fautes d'inattention . Ainsi ,
faute d'attention, on fait des fautes d'inattention.
235. Litanie , litantes . Une litanie , c'est une
longue et ennuyeuse énumération : il nous a fait une
longue litanie de ses chagrins ; - des litanies , c'est une
prière chanter des litanies , de belles litanies .

Rijksuniversiteit Gent

Seminaries voor Historische


en Vergelijkende Pedagogiek
90 GRAMMAIRE
236. Midi, après-midi. Midi est masculin : Midi
précis ; après-midi est des deux genres : un après-midi,
une après-midi ; mais le féminin est préférable : je vous
ai attendu toute l'après-midi.
237 . - Enfin on doit dire et écrire :
Un angora. Un cou-de- pied . Un ouragan.
Une angoisse. Un cloporte . Un palefrenier .
Un biftec k. Un dahlia. Une pantomime .
Un bouilli. Une dinde. Une pleurésie.
Un brugnon. Une écale de noix. Une pomme de canne.
Une cacophonie. Une échauffourée . Une rebuffade.
Un cogna ssier. Un esclandre . Une revanche.
Une colophane. Une gastrite . Une saucière.
Une consultation . Un géranium . Un vasistas.
Un corridor. Un gourmet. Un vesicatoire.
Un carré de papier. Un malentendu. Une vilenie (vilnî),
et non angola, angoize, bifsteck, bouli, brignon , etc.

QUESTIONS.

1. De quel genre sont les noms automne , foudre , Pâques ,


gens? Exemples.
2. De quel genre sont les noms auteur, sentinelle , élève ?
3. Comment écrit-on les noms propres au pluriel ?
4. Comment écrit- on au pluriel les noms tirés des langues étran-
gères? Exemples.
5. A quel nombre faut-il écrire chacune des parties d'un nom
composé ? Exemples.
6. Comment s'écrit le mot garde dans les noms composés ?
7. A quel nombre mettez-vous le nom qui est complément d'une
préposition ? — Exemples.
8. Que remarquez-vous sur le genre et sur l'emploi des substan-
tifs composés après-midi , après-dîné, après-souper, après-
soupée?
FRANÇAISE . 91

CHAPITRE II .

SYNTAXE DE L'ARTICLE .

EMPLOI DE L'ARTICLE .

238. - On emploie l'article devant les noms com-


muns pris dans un sens déterminé : j'ai de l'eau, de
la bière, du vin. Il m'a fait des reproches sévères.
239 . Au lieu de l'article on emploie la préposi-
tion de ,
1° Devant les noms communs pris dans un sens dé-
terminé, lorsqu'ils sont précédés d'un adjectif : j'ai de
bonne eau, de bonne bière, d'excellent vin . Il m'a fait de
sévères reproches ;
2º Devant les noms communs, quand ils sont com-
pléments d'un verbe actif acompagné d'une négation :
je n'ai pas d'eau, et je n'ai plus de vin . Il ne m'a pas fait
de reproches.
240.-- On emploie encore l'article :
1° Devant un nom commun précédé d'un adjectif,
lorsque ensemble ils n'expriment qu'une même idée :
des grands hommes , du grand monde, du bon sens de
la bonne volonté , des jeunes gens, des petits-pois , des
petites-maisons (maison de santé) .
20 Après le collectif partitif la plupart et après bien ,
adverbe de quantité : bien des personnes croient que le
bonheur est dans la richesse, ils se trompent . (Acad . )
Cependant on dit bien d'autres, et non bien des autres.

Répétition de l'article.
241.
On répète l'article :
1° Devant chaque nom commun les enfants et les
92 GRAMMAIRE

petits-enfants. Le bourgmestre et les échevins. Des offi-


ciers et des sous-officiers , etc.
2º Devant plusieurs adjectifs , quand ils qualifient
plusieurs noms dont l'un est exprimé , et l'autre sous-
entendu ; on dit : Le grand et le petit appartement. Le
jeune et le vieux domestique , parce qu'il y a deux
appartements , deux domestiques .
242. On ne répète pas l'article :
1° Devant les adjectifs qui qualifient le même nom ;
on dit : Le grand et magnifique appartement . Le vieux
et fidèle domestique, parce qu'il n'est question que d'un
appartement , d'un domestique.
2º On ne répète pas l'article , lorsque deux noms
sont unis par la conjonction ou , et que le second n'est
en quelque sorte que l'explication du premier : l'Amé-
rique ou Nouveau-Monde . Les collines ou petites mon-
tagnes. L'ellipse ou omission .
Ellipse de l'article.

243 . Pour donner plus de vivacité à l'expression ,


on omet l'article :
1º Dans les phrases proverbiales : contentement passe
richesse. Pauvreté n'est pas vice . Plus fait douceur que
violence,
2º Dans les énumérations promesses , prières, me-
naces, rien n'ébranlait les martyrs . - Fortune , hon-
neurs, dignités, tout disparaît à la mort.

L'article le, la, les, etc., devant plus, mieux, moins.

244. - Devant les adverbes plus , mieux , moins ,


l'article est tantôt variable , et tantôt invariable .
245. Il est variable , et s'accorde avec un nom
sous-entendu , lorsque les adverbes plus, mieux, moins
marquent une comparaison entre plusieurs êtres :
De toutes ces dames , votre sœur est... la plus affligée.
11 y a comparaison entre plusieurs dames ; accord ,
FRANÇAISE. 95
246. L'article est invariable lorsque les adverbes
plus, mieux, moins, ne marquent pas de comparaison
entre plusieurs êtres :
Votre sœur ne pleure pas , lors même qu'elle est le plus
affligée.
Il n'y a pas de comparaison entre plusieurs êtres ,
puisqu'il n'est question que d'une personne ; point
d'accord .
QUESTIONS.

1. Dans quels cas doit-on , au lieu de l'article, employer la pré-


position de?
2. N'y a-t-il pas encore d'autres cas où il faille employer l'article?
3. Pourquoi doit-on dire le grand et magnifique appartement ,
puisqu'on dit le grand et LE petit appartement?
4. Quand supprime-t-on l'article? - - Exemples.

CHAPITRE III .

SYNTAXE DE L'ADJECTIF .

SECTION I. - ADJECTIFS QUAlificatifs .

247.- PREMIÈRE RÈGLE . L'adjectif qualificatif s'ac-


corde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom
qu'il qualifie un homme prudent, une femme pru-
dente; ils sont prudents, elles sont prudentes .

EXCEPTIONS .

1º L'adjectif féminin grand' est toujours invariable :


Une grand'messe, des grand'messes .
2º L'adjectif nu, placé avant téte, bras, pieds, jambes,
est aussi invariable : nu-tête, nu-bras, nu-pieds, nu-
jambes. Placé après , il s'accorde : téte nue, bras nus,
pieds nus, jambes nues .
94 GRAMMAIRE

3º Demi, placé avant son substantif, est également


invariable un demi-kilo, deux demi-kilos; une demi-
livre, deux demi-livres . Placé après son substantif, il
en prend le genre, mais il s'écrit toujours au singulier :
deux kilos et demi, deux livres et demie.
4° L'adjectif feu s'accorde avec son substantif, lors-
qu'il le précède immédiatement la feue Reine, sa feue
tante; mais il reste invariable , quand il en est séparé
par l'article ou par un adjectif possessif : feu LA reine,
feu SA tante.
248. DEUXIÈME RÉGLE . Si l'adjectif est composé,
c'est-à-dire , s'il est formé de deux adjectifs , chacun
d'eux s'accorde avec le mot auquel il se rapporte :
Un garçon sourd-muct, une fille sourde-muette, des sourds-
muets, des sourdes-muettes, des paroles aigres-douces, etc.
249. TROISIÈME RÈGLE . L'adjectif qui se rapporte
à plusieurs noms, se met au féminin pluriel, si les
noms sont féminins , et au masculin pluriel , si les noms
sont du genre masculin ou de différent genre :
La vertu et la science sont plus précieuses que l'or.
Le riche et le pauvre sont égaux devant Dieu .
On demande un homme et une femme âgés.
250.- Si les noms sont de différent genre , et que
l'adjectif ait une terminaison particulière pour chaque
genre, comme prudent, prudente, l'oreille exige que le
nom masculin soit énoncé le dernier :
Voilà une femme et un homme prudents .
Il a montré une adresse et un courage étonnants .

EXCEPTIONS.

1º L'adjectif qui se rapporte à plusieurs noms unis


par ainsi que, comme, de même que, etc. , s'accorde
avec le premier :
L'autruche a la tête, ainsi que le cou, garnie de duvet ,
parce que c'est comme s'il y avait : l'autruche la tête
garnie de duvet, ainsi que le cou.
FRANÇAISE. 95

2º L'adjectif qui se rapporte à plusieurs noms unis


par la conjonction ou, s'accorde avec le dernier :
Pour se tirer de là , il lui a fallu une force ou une adresse
étonnante.
251.- QUATRIÈME RÉGLE. Lorsque deux noms sont
unis par la préposition de, l'adjectif s'accorde avec le
premier ou le second , selon le sens :
Des boutons de métal ronds.
Une, masse de maisons construites en pierre .
REMARQUE. Les adjectifs qui désignent des couleurs s'accordent
avec leurs noms, comme les autres adjectifs qualificatifs des
étoffes bleues, des cheveux châtains, des rubans roses, etc.
Mais on écrira sans accord :
Des étoffes bleu foncé, des cheveux châtain clair , des mousse-
lines rose tendre, etc. , parce que dans ces expressions, les ad-
jectifs bleu , châtain , rose , sont pris substantivement ; c'est
comme s'il y avait : des étoffes d'un bleu foncé, des cheveux
d'un châtain clair, des mousselines d'un rose tendre.
Franc de port, plein, proche.

252. - Dans l'expression FRANC DE PORT, l'adjectif


franc est invariable , quand il précède le nom qu'il mo-
difie vous recevrez franc de port (franco) , la lettre que
je vous envoie. Il s'accorde , quand il vient après ce
nom : la lettre que j'ai reçue était franche de port.
253. — plein est invariable , lorsqu'il est séparé de
son substantif par un adjectif possessif : il a plein ses
poches d'argent, ou , il a de l'argent plein ses poches.
Il s'accorde avec son substantif , quand il n'en est pas
séparé il donne de l'argent à pleines mains , il en a les
poches pleines .
254. - Proche , précédé du verbe étre , est adjectif
ou préposition : Ces maisons SONT proches ou proche de
la ville; mais précédé d'un autre verbe , il est toujours
préposition les maisons que l'on CONSTRUIT proche de
la ville.
Adjectifs employés comme adverbes .
255 . - Il y a des adjectifs qualificatifs qui s'em-
96 GRAMMAIRE

ploient comme adverbes : c'est lorsque , au lieu de qua-


lifier un nom , ' ils modifient un verbe ou un participe
passé; tels sont les adjectifs juste, bon, cher, clair, court,
nouveau dans les expressions suivantes : Ces femmes
chantent juste . Ces fleurs sentent bon . Ces étoffes coûtent
cher . - Des orges clair semées . Des cheveux coupés
court. Des vins nouveau percés.
256. On voit par ces exemples que l'adjectif em-
ployé adverbialement est invariable.

Du complément de l'adjectif.
——
257. Le complément de l'adjectif est toujours un
complément indirect : Fidèle à Dieu . Soumis à ses pa-
rents. Respectueux envers ses maîtres.
258. Lorsque deux adjectifs exigent le même com-
plément , comme soumis à, cher à, on peut ne l'expri-
mer qu'une fois ; on peut dire cet enfant est soumis à
ses parents et leur est cher (leur pour à eux) , ou : cet
enfant est soumis et cher à ses parents.
259. Mais si les deux adjectifs exigent un complé
ment différent, il faut donner à chacun le complément
qui lui convient ; il faut dire cet enfant est respectueux
envers ses parents et leur est soumis, et non : cet enfant
est respectueux et soumis à ses parents.

Place de l'adjectif.

260.Il y a des adjectifs qui ne se mettent qu'avant


le nom : beau jardin , petit champ ; d'autres qui ne se
placent qu'après bas bleus, pantalon gris , gilet blanc,
habit noir, chapeau rond ; mais la plupart se placent
indifféremment avant ou après le nom : un véritable
ami, un ami véritable ; un généreux effort , un effort
généreux.
261. Cependant il est bon de remarquer que
l'adjectif placé avant le nom s'y lie plus intimement ,
et exprime la qualité avec plus de force.
FRANÇAISE. 97
262. Il y a même des adjectifs qui changent la
signification du nom , selon qu'ils le précèdent ou
qu'ils le suivent . Ainsi :
Un brave homme est un Un homme brave est un
homme de bien. homme courageux .
Un honnête homme est un Un homme honnête est un
homme de probité . homme poli.
Un pauvre homme est un Un homme pauvre est un
homme sans capacité . homme sans fortune.
Un grand homme est un Un homme grand est un
homme de génie. homme de haute taille.
Un petit homme est un homme Un homme petit , bien petit ,
de petite taille . est un homme méprisable.
Un nouvel habit est un habit Un habit nouveau est un habit
différent de celui qu'on avait de nouvelle mode.
auparavant.

REMARQUES
sur l'emploi de certains adjectifs.
263 . Cassant , fragile. Dites : la porcelaine est
cassante , est fragile , mais ne dites pas qu'elle est
casuelle , vous parleriez fort mal .
264. Conséquent ne s'emploie jamais pour im-
portant , considérable . Ne dites donc point : il a un
emploi conséquent ; il fait des affaires conséquentes ;
dites il a un emploi important; il fait des affaires
considérables .
265. Contiguë , proche. Deux maisons qui se
touchent sont contiguës ; elles sont proches, si elles sont
seulement voisines l'une de l'autre.
266. — Digne , indigne . Employé sans négation ,
digne se dit du bien et du mal : il est digne de
récompense , il est digne de punition .
Indigne , et digne avec une négation , ne se disent
que du bien . Ainsi on ne dira pas : il est indigne ou
il n'est pas digne de punition . Il faut prendre un autre
tour et dire : Il ne mérite pas de punition .
267. — Ennuyant , ennuyeux . Ennuyant se dit de ce
2.
98 GRAMMAIRE
qui chagrine , qui importune ou qui contrarie actuel-
lement : cela est fort ennuyant . Quel temps ennuyant .
Ennuyeux veut dire qui est propre à ennuyer : Un
livre ennuyeux . Un homme ennuyeux .
268 .
Fortuné veut dire heureux : un prince for-
tuné, une terre fortunée.
269 .
Matinal , matineux , matinièr . Matinal , qui
s'est levé matin : vous êtes bien matinael aujourd'hu ;
i
- matineux , qui est dans l'habitude de se lever matin :
il faut être plus matineux que vous ne l'êtes ; -matiniè
re
n'est guère usité que dans cette expression : l'étoile
matinière .
270 . Pardonnable , impardonnable ; excusable ,
inexcusable. Une faute est pardonnable ou impardon-
nable, parce qu'on dit : pardonner une faute ; une per-
sonne n'est ni l'un ni l'autre, parce qu'on ne dit pas :
pardonner une personne ; mais on est excusable , inexcu-
sable, et une faute l'est également , parce qu'on dit :
excuser quelqu'un, excuser quelque chose .
271 .
Passant , passant . On dit un chemin pas-
sant , une rue passante , c'eset -à -dire , un chemin , une
rue par laquelle il passe beaucoup de monde . On dit
mieux un chemin fréquenté, une rue fréquentée .

272. Vénéneux, venimeux, qui a du venin . Véné-


neux se dit des végétaux un arbre vénéneux, une
plante vénéneuse ; venimeux se dit des animaux : la
vipère est venimeuse .
273. Enfin , on doit dire une patisserie cro-
quante, une couleur salissante, une mine rébarbative,
une toile écrue, un œuf couvi, avoir le pied fourché,
être chicanier, chipotier, façonnier, rancunier, flegma-
tique, pointilleux, etc. , et non pas une pâtisserie
croustillante, une couleur souillante, etc.
SECTION II . - ADJECTIFS DÉTERMINATIFS .
Des adjectifs démonstratifs .
274.
Même est adjectif ou adverbe .
1
FRANÇAISE . 99

275. - Il est adjectif,

1. Quand il est précédé de l'article : Vous répétez


toujours les mêmes choses .
2º Quand il vient après un pronom : Nous-mêmes ,
vous-mêmes , eux-mêmes , elles- mêmes ; ceux mêmes ,
ceux-là mêmes, etc .; ou après un nom : les bienfaits
mêmes veulent être assaisonnés par des manières obli-
geantes, c'est-à-dire, les bienfaits eux-mêmes .
276. Il est adverbe, et par conséquent invariable ,
lorsqu'il vient après plusieurs noms : les animaux, les
plantes même, étaient au nombre des divinités égyp-
tiennes, c'est-à-dire, et même les plantes .
Des adjectifs numéraux .

277.-Les adjectifs numéraux cardinaux sont inva-


riables les quatre vents . Vingt enfants . Cent hommes .
278. Cependant vingt et cent prennent un s, quand
ils sont précédés d'un autre adjectif numéral qui les
multiplie QUATRE-vingts enfants . Ils sont QUATRE-
vingts. DEUX cents hommes . Ils sont DEUX cents .
EXCEPTIONS . Quoique multipliés par un autre adjectif
numéral, vingt et cent sont invariables ,
1° Quand ils sont suivis d'un autre nombre quatre-
vingt-UN ans , quatre-vingt-DEUX ans , deux cent TROIS
ans , etc. Mathusalem vécut neuf cent SOIXANTE-neuf
ans .
20 Quand ils sont employés par abréviation pour
vingtième, centième, parce qu'alors ils déterminent un
nom singulier exprimé ou sous- entendu numéro
quatre-VINGT. Page deux CENT. L'an trois CENT, c'est-à-
dire, numéro quatre-vingtième, page deux centième,
l'an trois centième .
279. - Mille est adjectif et nom commun .
280. -Comme adjectif, il s'écrit de deux manières :
10 Mille, pour exprimer le nombre dix fois cent :
mille francs, quatre-vingt mille francs.
100 GRAMMAIRE

20 Mil, dans l'expression des dates postérieures à la


naissance de J.-C. : Léopold premier , roi des Belges, est
monté sur le trône l'an MIL huit cent trente et un.
281. Comme nom commun, c'est-à-dire employé
pour représenter une mesure de chemin, mille s'écrit
avec un s au pluriel : Trois milles d'Angleterre font
près d'une lieue de France .
REMARQUE. Quand on écrit un nombre en toutes lettres, on
met un ou plusieurs traits d'union entre les adjectifs qui le com-
posent, depuis dix-sept, jusqu'à quatre- vingt-dix-neuf, excepté
entre les adjectifs vingt, trente, quarante, cinquante, soixante
et l'adjectif un, qui s'unissent au moyen de la conjonction et.
Ainsi on écrit :
Vingt ET un, vingt-deux, vingt-trois , etc.
Trente ET un , trente-deux , etc., et ainsi de suite jusqu'à
quatre-vingt, quatre-vingt-un, quatre-vingt-deux, etc.; mais au-
delà de quatre-vingt-dix-neuf, on n'emploie ni conjonction ni
trait d'union ; on dit et on écrit : cent un , cent deux, cent dix-
sept, cent vingt et un, trois cent soixante-dix, etc.
Des adjectifs possessifs.
282.- En général on ne doit pas employer les ad-
jectifs possessifs , quand , pour ôter toute équivoque ,
l'article suffit. Ainsi on ne dira pas : j'ai mal à ma tête,
mais , j'ai mal à la tête. En effet, si c'est moi qui ai mal ,
il est clair comme le jour , que c'est à ma tête . On dira
de même avec l'article : il a mal au bras, il souffre à la
poitrine, il baisse les yeux , il s'est coupé les ongles, etc.
Notre, votre, leur, - ·nos, vos, leurs ,
283. Les adjectifs possessifs notre, votre, leur, se
mettent au singulier ou au pluriel, selon le sens de la
proposition : Ainsi ,
Deux frères orphelins diront Nous avons perdu
NOTRE père et NOTRE mère (un père , une mère) .
Et deux cousins orphelins : Nous avons perdu NOS
pères et Nos mères ( deux pères , deux mères ) .
En vivant avec des anglais, vous apprendrez LEUR
langue ( une langue) .
En vivant avec des anglais et des allemands , vous
apprendrez LEURS langues ( deux langues ) .
FRANÇAISE . 101

Son, sa , ses, leur, leurs,


284 .
1re RÈGLE . Quand l'objet possesseur et l'objet
possédé sont dans la même proposition , on emploie
toujours son, sa, ses, leur, leurs : Chacun a ses défauts .
La campagne a ses agréments .
285. IIe RÈGLE . Si l'objet possesseur et l'objet
possédé sont dans des propositions différentes , on
emploie :
1º Son, sa, ses, leur, leurs, lorsque l'objet possédé
est le sujet d'un verbe attributif :
Nous passâmes un torrent desséché. Son it était rempli de
graviers roses . ( CHATEAUBRIAND . )
Un arbre tombe par terre, ses fruits tombent à terre.
2º On emploie son , sa , ses, leur, leurs, mais plus
souvent l'article et le pronom en, lorsqu'il s'agit de
de choses, et que l'objet possédé est le sujet du verbe
étre, ou le complément direct d'un verbe attributif.
Ainsi en parlant d'une rivière , on dit :
Son cours est insensible (ACAD . ) ; ses rives sont basses et peu
pittoresques . ( CHATEAUBRIAND .)
Ou, et plus généralement : Le cours en est insensible; les rives
en sont basses et peu pittoresques .
L'oiseau-mouche est toujours en l'air, volant de fleurs en fleurs;
il a leur fraîcheur comme il a leur éclat. (BUFFON. ) Ou : il en a lá
fraîcheur comme il en a l'éclat.

Des adjectifs indéfinis.

286.
Aucun et nul se mettent au pluriel , lorsqu'il
sont joints à un nom qui n'a pas de singulier : aucuns
frais, nuls frais.
287. Chaque veut toujours un nom après lui :
chaque homme a ses défauts . Ne dites donc pas ces
vases coûtent douze francs chaque ; dites ces vases
coûtent douze francs chacun . (ACAD . )
288 . Quel que, quelque. On écrit quel que en
deux mots devant un verbe ; quel est alors adjectif, et
s'accorde avec le sujet du verbe :

1
102 GRAMMAIRE
Quel que soit votre dessein. Quels que soient vos desseins .
Quelle que soit votre intention . Quelles que soient vos inten-
tions.
289. On écrit quelque en un mot devant un nom ,
un adjectif, un participe ou un adverbe .
290. Quelque, suivi d'un nom, est adjectif et s'ac-
corde avec ce nom :
Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes.
(RACINE.)
291.Quelque, suivi d'un adjectif, d'un participe
ou d'un adverbe , est adverbe et par conséquent inva-
riable.
Quelque adroits, quelque habiles qu'ils soient.
Quelque éclairés, quelque instruits qu'ils fussent.
Quelque adroitement qu'ils s'y soient pris.
C'est-à-dire si adroits , si éclairés , si adroitement, etc.
292. Tout. Tout est adjectif ou adverbe .
293. - Tout est adjectif, lorsqu'il détermine un nom
ou un pronom tous les hommes . Nous sommes tous
sujets à la mort.
294. Tout est adverbe, lorsqu'il modifie un ad-
jectif ou un participe passé.
Ils sont tout-puissants, elles sont tout étonnées .
295. - Cependant par euphonie, tout, quoique ad-
verbe , varie , quand il est suivi d'un adjectif ou d'un
participe féminin commençant par une consonne ou
un h aspiré :
Elle est toute-puissante, elles sont toutes-puissantes.
Elle est toute surprise , elles sont toutes surprises.
Toute hardie qu'elle est, toutes hardies qu'elles sont.

QUESTIONS.

1. Que remarquez-vous sur les adjectifs feu, nu, demi, grand'?


2. A quel nombre et à quel genre doit se mettre l'adjectif qui
se rapporte à plusieurs noms?
3. Doit-on dire un homme et une femme prudents ? - Pourquoi?
FRANÇAISE . 103
4. Pourquoi écrit-on des étoffes BLEUES, des rubans ROSES , puis-
qu'on écrit des étoffes BLEU foncé, des mousselines ROSE
tendre?
5. Que remarquez- vous sur les adjectifs proche et franc de port?
6. Quand est-ce qu'un adjectif qualificatif est pris adverbiale-
ment? Exemples .
7. Qu'arrive-t-il, quand deux adjectifs exigent le même com-
plément?
8. Qu'arrive-t-il dans le cas contraire ?
9. Est-ce que les adjectifs se mettent avant ou après le nom
auquel ils se rapportent?
10. Qu'est-ce qu'un homme honnête et un honnête homme?
11. Qu'observez -vous sur les adjectifs conséquent, ennuyeux ,
matineux , pardonnable et excusable ?
12. Donnez un exemple où l'adjectif même soit adverbe?
13. Quels sont les adjectifs numéraux qui varient?
14. Peut- on écrire mille avec un s et avec un seul ? Dans
quels cas?
15. Enoncez les nombres suivants : 21 , 31 , 51 , 61 , 70, 71 , 80,
81 , 90 , 91 , 99, 101 .
16. Doit-on dire : il a mal à son bras, ou il a mal au bras? -
Pourquoi ?
17. Faut-il dire notre père est mort. - Avez-vous perdu votre
casquette, Messieurs ?
18. Citez la seconde règle sur l'emploi de son , sa, ses, leur, leurs.
19. Peut-on dire : Je n'ai aucuns livres ? - Ces plumes coûtent
un centime chaque? - Pourquoi?
20. Quand est-ce que quelque est adverbe? Quand s'écrit-il
en deux mots? -Exemples.
21. Est-ce que l'adjectif tout, employé adverbialement, est tou-
jours invariable ? - Exemples.
104 GRAMMAIRE

CHAPITRE IV .

SYNTAXE DU PRONOM.

DES PRONOMS PERSONNELS .

Des pronoms personnels employés comme sujets.

-
296. — I. Les pronoms personnels , employés comme
sujets , se placent avant le verbe J'aime. Tu finis.
IL rend.
Excepté :
1° Quand le verbe est interrogatif : Aimé-JE ? Finis-
TU? Rend-IL ?
2º Quand il est au subjonctif , sans être précédé
d'une conjonction Puissé-JE bientôt vous revoir!
3° Quand il est précédé d'un des mots à peine, aussi,
au moins, en vain, peut-être, etc. aussi puis-Je vous
assurer. Cependant, après ces mots , on peut aussi
mettre le pronom avant le verbe : aussi je puis vous
assurer.

297. II. Les pronoms personnels employés comme


sujets se répètent ordinairement,
1° Devant des temps différents je l'ai dit, et je le
dirai encore .
2° Quand on passe d'une proposition négative à une
proposition affirmative : Tu ne sais rien, et tu veux
parler de tout.
REMARQUE . Lorsqu'il y a dans le sujet un pronom de la pre-
mière ou de la seconde personne, on peut s'exprimer de deux
manières; on peut dire :
Toi et moi, lui et moi, Paul et moi... nous sortirons.
Toi et lui, toi et elle , toi et Paul, vous sortirez.
Ou :
Toi et moi sortirons ; toi et lui sortirez, etc.; mais l'emploi
FRANÇAISE . 105
des pronoms nous, vous, est plus conforme à l'usage, et donne
souvent à la phrase plus de clarté et plus de force.
On voit par ces exemples que, lorsque plusieurs pronoms de
différentes personnes doivent être énoncés de suite, la politesse
veut qu'on se nomme le dernier : Toi et moi, lui et moi, Paul et
moi, et non : moi et toi, moi et lui, moi et Paul.
Cependant un père dira : moi et mes enfants ; et un maître :
moi et mes domestiques , etc.

Des pronoms personnels employés comme


compléments,

298. I. Les pronoms personnels employés comme


complément se placent avant le verbe :
Maintenant je me cherche et ne me trouve plus. (Racine .)
299. Si un pronom est complément d'un verbe
à l'infinitif qui , lui-même, complète le sens d'un autre
verbe, ce pronom se place entre les deux verbes ou
avant le premier ; on dit :
Je veux les voir , ou : je les veux voir.
Il faut s'entr'aider , ou : il se faut entr'aider.
Ils doivent s'ennuyer , ou : ils se doivent ennuyer.
EXCEPTION. A l'impératif, les pronoms compléments
se placent après le verbe , si la proposition est affirma-
tive , et avant le verbe , si elle est négative :
Dites-le , ou ne le dites pas , cela m'est égal .
Et quand un verbe , employé à l'impératif, a deux
compléments , l'un direct et l'autre indirect , le complé-
ment direct s'énonce le premier ; on dit : Donne-le-
moi, donnez-le-nous ; plaçons-nous-y , placez-vous-y ; et
non donne-me-le , donnez-nous-le ; plaçons-y-nous ,
placez-y-vous.
300. ― II . Les pronoms personnels , employés
comme compléments , se répètent avant les temps
simples je ME cherche et ne ME trouve plus.
301. Ils se répètent également avant les temps
composés , lorsque l'un est complément direct , et
l'autre complément indirect : Il Nous a abordés , et
NOUS a raconté ses malheurs .
106 GRAMMAIRE
Mais s'ils sont tous les deux compléments directs ,
ou tous les deux compléments indirects , on peut ne
pas les répéter ; on peut dire :
Il nous a vus , et nous a reconnus ;
ou : Il nous a vus et reconnus.
REMARQUE. Lorsqu'on emploie nous au lieu de je , me ou moi,
l'adjectif et le participe passé qui se rapportent à nous , se
mettent au singulier. Ainsi , en parlant de lui-même , un homme
dira : nous ne nous sommes pas cru son égal ; - et une femme :
nous ne nous sommes pas crue son égale.
Vous ,་ employé par respect ou par honnêteté pour tu , te ou toi,
suit la même règle. Ainsi , en parlant à un homme , on dira : vous
vous êtes cru leur égal ; et à une femme : vous vous êtes crue
leur égale .

Emploi des pronoms le, la, les.

302. 1re RÈGLE . Le pronom le s'accorde avec le


nom qu'il représente , lorsque celui-ci est pris dans un
sens déterminé :
Etes-vous Mademoiselle Ix ? - Non, je ne la suis pas.
Etes -vous Messieurs Zède ? --
– Oui , nous les sommes.
303. Il s'accorde également , lorsqu'il représente
un adjectif ou un participe passé employés substanti-
vement :
Etes-vous la malade? Non , je ne la suis pas.
Etes-vous les nouveaux confirmés? - Oui, nous les sommes .

304 . II RÉGLE . Le pronom le est invariable ,


quand il représente un adjectif, un participe passé , ou
un nom pris adjectivement :
Etes-vous malade , Madame ? Non , je ne le suis pas .
Etes-vous confirmés , Messieurs ? - Oui , nous le sommes .
Etes-vous orpheline , Mademoiselle ? -- Non , je ne le suis pas.
c'est-à-dire , non , je ne suis pas cela ; oui , nous sommes
cela.
Emploi des pronoms en , Y.

305 . Quand on parle des choses , on emploie les


pronoms en , y ; on dit :
FRANÇAISE. 107
Cet arbre va tomber , éloignez-vous-en .
Cette lettre est honnête , j'y répondrai .
Et non : Eloignez- vous de lui ; — je répondrai à elle.
Mais , s'il est impossible d'employer en , y, on fait
usage des mêmes pronoms que pour les personnes :
La vertu est si aimable que je sacrifierais tout pour elle.
Ces plantes périront , si on ne leur donne de l'eau.
306. Quelquefois le pronom en ne se rapporte à rien d'ex-
primé précédemment : il m'en coûte de le dire , mais je ne vous
en conte pas ; il m'en a tant fait que je n'en puis plus ; il faut en
finir.
307. -- Pour l'euphonie , on supprime le pronom y devant le
futur et le conditionnel du verbe aller ; on dit : Avez-vous été à
Paris ? J'irai. Ira-t- il à Rome ? Il ira . Quand il irait de ma
vie... (ACAD. ) ; et non : j'y irai, etc.
Emploi du pronom soi.
308 . ― Le pronom soi se dit des personnes et des
choses .
309. - Quand il se dit des choses , il doit se rap-
porter à un sujet déterminé , singulier ou pluriel .
L'aimant attire le fer à soi. Les guerres traînent après soi bien
des maux .
310. Quand il se dit des personnes , il se rap-
porte ordinairement à un sujet indéterminé :
On doit rarement parler de soi.
Cependant , lorsqu'il s'agit d'éviter une équivoque ,
on doit , avec un sujet déterminé , toujours employer
soi :
Vous dites que ce jeune homme aime beaucoup son frère , il
n'aime que soi. ( Si l'on disait : il n'aime que lui , on ne saurait
si le pronom lui représente le jeune homme ou son frère.)

DES PRONOMS DEMONSTRATIFS .


Emploi du pronom ce avant le verbe être.
311.
On met le prono ce avant le verbe étre ,
m
1º Lorsqu la phrase comme p
e nce ar ce qui , ce que :
108 GRAMMAIRE
Ce qui m'afflige le plus , c'est de vous voir indocile.
Ce que je désire le plus , c'est que vous soyez sage.
Ce qui nous indigne le plus , ce sont les injustices des hommes ,
2º Lorsqu'il se trouve entre deux infinitifs :
Servir Dieu , c'est régner.
Vivre content de peu , c'est être vraiment riche. (GAUDIN. )
30 Lorsqu'il est suivi d'un nom , et que le premier
membre de la phrase a une certaine étendue :
La partie la plus noble de l'homme , c'est l'âme.
Un des plus beaux présents qui aient été faits aux hommes ,
c'est l'amitié .
Si le premier membre de la phrase a peu d'étendue ,
on répète ou on supprime ce. Ón dit :
Médire de son prochain est une infamie.
Ou Médire de son prochain , c'est une infamie.
Emploi des pronoms
celui-ci, celle-ci ; celui-là , celle-là.

312. Celui-ci , celle-ci , désignent ce qui est le


plus proche , ou ce dont on a parlé en dernier lieu ;
et celui-là , celle-là , ce qui est le plus éloigné , ou ce
dont on a parlé en premier lieu :
Voilà deux belles maisons : celle-ci (la plus proche) est plus
grande que celle-là.
Le corps périt , et l'âme est immortelle ; cependant on néglige
celle-ci (l'âme , dont on a parlé en dernier lieu ) , et tous les soins
sont pour celui-là.
Voici l'avantage ordinaire
Qu'ont sur la beauté les talents :
Ceux-ci plaisent dans tous les temps ,
Celle-là n'a qu'un temps pour plaire.

Des pronoms possessifs.

313. Les pronoms possessifs doivent toujours se


rapporter à un nom énoncé précédemment : ces livres
sont plus beaux que les vôtres .
Ne dites donc jamais en commençant une lettre :
j'ai reçu LA VÔTRE en date du , etc .; dites : j'ai reçu
VOTRE lettre.... etc.
FRANÇAISE . 109

Des pronoms relatifs.

314. - Les pronoms relatifs doivent, autant que


possible , être rapprochés de leur antécédent . Ne dites
donc pas il y a des pages dans cet auteur dont le style
est admirable; mais dites , en rapprochant le pronom
dont de son antécédent pages : il y a dans cet auteur
des pages dont le style est admirable.
315. - Pour éviter une équivoque , on remplace les
pronoms qui, que, dont, par lequel, laquelle, lesquels, etc.
Ainsi au lieu de dire :
La femme de votre oncle , qui est très-charitable, a adopté cet
orphelin.
La bonté de Dieu , dont je connais la grandeur , me rassure.
On dira :
La femme de votre oncle , laquelle est très- charitable, a adopté
cet orphelin.
La bonté de Dieu , de laquelle je connais la grandeur, me
rassure ;
attendu qu'on ne saurait si qui se rapporte à oncle ou
à femme, si dont se rapporte à Dieu où à bonté.

Des pronoms indéfinis.

316.on. On est du masculin et du singulier :


Quand on est chrétien, il n'est pas permis d'être lâche.
(FENELON . )
317. Cependant , lorsqu'il s'applique évidemment
à une femme, il est du féminin . - Quand on est chré-
tienne,........ on ne peut voir ces dérèglements sans
chagrin . ( SÉVIGNÉ parlant d'elle- même . )
-
318. Et , lorsqu'il s'applique évidemment à plu-
sieurs personnes , il est du pluriel et des deux genres .
Ainsi en parlant à ses fils , une mère dira : Quand on
doit vivre ensemble, on doit être doux, patients, com-
plaisants ; et en parlant à ses filles : Quand on doit vivre
ensemble, on doit être douces, patientes, complaisantes.
4
110 GRAMMAIRE
319. Quiconque. Quiconque est masculin dans le
sens général : Quiconque est capable de mentir, est in-
digne d'être compté au nombre des hommes . (FENELON . )
Employé pour désigner une femme, il est féminin :
Mesdames, quiconque de vous sera assez hardie pour
médire de moi, je l'en ferai repentir. (ACAD . )
320 . - Pe
rsonne . Personne est pronom indéfini et
du genre masculin , quand il signifie quelqu'u : Per-
sonne oserait - il le nier ? - ou , quand il signifnie nul :
Non , personne ne sera assez hardi pour le faire .
Il est substantif et du genre féminin, quand il est
précédé de l'article ou d'un adjectif déterminatif : LA
personne , UNE personne.
321 . L'un l'autre . L'un l'autre s'emploi pour ex-
e
primer la réciprocit : Racine , Boileau et Molière s'esti-
é
maient l'un l'autre . Ils parlaien convena l'un
t ble
de l'autre . Ils ne se nuisaien pas l'un à l'autrem.ent
t
Quand il y a plus de trois objets , l'un l'autre se met
au pluriel Aimons-nous les uns les autres. Parlons
convenablement les uns des autres . Ne nous nuisons pas
les uns aux autres .
322. ·Chacun . Chacun prend :
1º Son, sa, ses, lorsqu'il suit le complément direct :
Ils apportèrent des offrandes au temple, chacun selon ses
moyens. (ACAD .)
Il faut remettre ces livres-là, chacun à sa place. (ACAD.)
2º Leur , leurs , lorsqu'il précède le complément
direct :
Ils ont apporté chacun leur offrande. (ACAD.)
Ils ont rempli chacun leur devoir. (ID. )

323. -Tel. Le pronom tel ne doit pas être immé-


diatement suivi de qui . Ainsi , au lieu de dire : tel qui
donne à pleines mains, n'oblige personne, dites avec
Corneille :
Tel donne à pleines mains qui n'oblige personne :
La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne .
FRANÇAISE . 111

QUESTIONS .

1. Est-ce que les pronoms personnels employés comme sujets,


se placent quelquefois après le verbe? - Dans quels cas
2. Doit-on dire : toi et moi , sortirons , ou toi et moi , nous
sortirons?
3. Doit-on dire : je veux les voir, ou : je les veux voir, - don-
nez-le-nous, ou : donnez-nous- le? - Pourquoi?
4. Lorsqu'on emploie nous au lieu de je , me ou moi, que remar-
quez- vous sur l'adjectif qui se rapporte à nous ?
5. Quand est-ce que le pronom le est invariable ? - Quand
s'accorde-t-il avec le nom qu'il représente ?
6. Quand on parle de choses , doit-on toujours employer les
pronoms en, y?
7. Quand faut-il employer soi en parlant des personnes ?
8. Quand doit-on employer le pronom ce avant le verbe être ?
9. Quelle différence y a-t-il entre celui-ci et celui-là ? - Exemple.
10. Peut-on dire en commençant une lettre J'ai reçu la
vôtre , etc. ? Pourquoi ?
11. M'exprimé-je bien , si je dis : La femme de votre oncle ,
laquelle est très-charitable , a adopté cet orphelin ; - La
bonté de Dieu , dont je connais la grandeur , me rassure ?
12. De quel genre est le pronom on ?
13. De quel genre est le mot personne ?
14. Qu'observez-vous sur le pronom chacun ?
15. Laquelle des phrases suivantes est correcte : Tel qui rit ven-
dredi, dimanche pleurera ; · Tel rit vendredi, qui pleurera
dimanche ?
112 GRAMMAIRE

CHAPITRE V.

SYNTAXE DU VERBE .

DU SUJET .

324. I. Tout verbe à un mode personnel doit


avoir un sujet exprimé ou sous-entendu :
Qui vit aimé de tous , à jamais devrait vivre .
Dans cet exemple, le verbe vit a pour sujet le pronom
qui exprimé ; et le verbe devrait , le pronom celui sous-
entendu Celui qui vit, etc.
325 . II. Réciproquement tout sujet doit avoir un
verbe exprimé ou sous-entendu :
Ainsi dit le renard, et flatteurs d'applaudir.
Dans cet exemple le renard est sujet du verbe ex-
primé dit, et flatteurs du verbe s'empressèrent sous-en-
tendu .
326. - II . L su
I e jet d'un verbe ne doit pas être ex-
primé deux fois , à moins que le sujet et le verbe ne
soient très -éloignés l'un de l'autre . Ne dites donc pas :
CAÏN ayant tué Abel , IL s'enfuit .
Mais on peut dire avec Buffon : LA TERRE étant par-
tout en friche , et couverte , dans toute son étendue,
d'herbes grossières , épaisses et touffues , ELLE ne s'é-
chauffe jamais.

Accord du Verbe avec son sujet.

327.I. Tout verbe à un mode personnel s'accorde


en nombre et en personne avec son sujet :
Tu mourras . Tout homme mourra . Tous les hommes mour-
ront.
FRANÇAISE . 113

328. II . Tout verbe qui a pour sujet deux pronoms


ou deux noms singuliers , se met au pluriel, parce que
deux singuliers valent un pluriel :
Toi et moi mourrons, ou toi et moi, nous mourrons.
Son courage et sa force étonnent les plus braves.
Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux.

EXCEPTIONS .

Le verbe s'accorde avec le dernier nom :


1. Lorsque les noms qui composent le sujet forment.
une gradation :
Une seule parole, un sourire gracieux, un regard suffit aux
grands pour se concilier les cœurs.
20 Lorsque le dernier des noms qui composent le
sujet, est un terme qui résume tous les autres :
Un souffle, une ombre, un rien , tout lui donnait la fièvre .
Voisins, parents, amis , personne n'a pris sa défense.
3. Lorsque les noms qui composent le sujet sont
unis par la conjonction ou
Mon frère ou ma sœur ira vous voir.
329.- Il importe de bien remarquer que, lorsque
la conjonction ou donne l'exclusion à l'un des noms
qui composent le sujet, c'est avec le plus proche que
s'accorde le verbe :
Mon frère ou mes sœurs iront vous voir.
Mes sœurs ou mon frère ira vous voir.
Quels que soient vos talents ou votre fortune ....
330.III . Lorsque les deux noms sujets sont unis
par une des conjonctions, comme, ainsi que, de même
que, aussi bien que , etc. , le verbe s'accorde avec le
premier, parce que le second est le sujet d'un verbe
sous-entendu :
L'enfer, comme le ciel, prouve un Dieu juste et bon.
C'est comme s'il y avait :
L'enfer prouve un Dieu juste et bon , comme le ciel
prouve un Dieu juste et bon .
114 GRAMMAIRE

Relatif qui, sujet du verbe.

331 . RÉGLE. Tout verbe qui a pour sujet le pro-


nom relatif qui, s'accorde en nombre et en personne
avec ce pronom :
Ce n'est pas moi qui ai parlé.
N'est-ce pas toi qui as parlé?
Non ce n'est pas lui qui a parlé.
Ce n'est pas nous, non plus , qui avons parlé .
Est-ce vous donc qui avez parlé?
Oui, ce sont eux qui ont parlé.
Ainsi vous direz :

Ce n'est pas moi qui me ferais prier.


Ce n'est pas nous qui nous ferions prier, etc.

Ire REMARQUE . Lorsque le relatif qui est précédé d'un


pronom et d'un nom , c'est le nom qui est son anté-
cédent, et le verbe se met toujours à la troisième
personne :
Vous parlez comme un homme qui entend la matière .
(DOMERGUE . )
Vous parlez en hommes qui s'y connaissent . (Lemare.)
Ile REMARQUE . L'adjectif , n'ayant par lui-même ni
genre ni nombre , ne peut servir d'antécédent au pro-
nom relatif. Ne dites donc pas :
C'est moi seul qui est coupable.
Nous étions deux qui étaient du même avis ;
Dites :
C'est moi seul qui suis coupable.
Nous étions deux qui étions du même avis.

Ce, sujet du verbe être.

332. - I. Le verbe être précédé de ce , se met au


singulier, quand il est suivi immédiatement d'un nom
singulier :
C'est la gloire et les plaisirs qu'il recherche . (ACAD. )
FRANÇAISE . 115

Mais il se met au pluriel , quand il est suivi immé-


diatement d'un nom pluriel :
Ce sont les plaisirs et la gloire qu'il recherche . (ACAD .)
Cependant à l'imparfait de l'indicatif et au présent
du conditionnel , il se met au singulier ou au pluriel :
Ce n'était ou ce n'étaient que festins, bals, concerts . (ACAD. )
Quand ce serait ou quand ce seraient les Romains ... (ID . )
333.II. Le verbe être précédé de ce , se met au
singulier, quand il est suivi d'un des pronoms pluriels
eux, elles :
Est-ce eux , est-ce elles qui l'ont dit ?
Non , ce n'est pas eux , ce n'est pas elles qui l'ont dit.
Mais si la proposition est affirmative , on emploie
le singulier ou le pluriel :
C'est eux ou ce sont eux qu'il faut récompenser. (ACAD.)

DU COMPLÉMENT DES VERBES .

334 . — I. Il faut avoir soin de ne pas donner à un


verbe un autre complément que celui qu'il exige .
Ne dites donc pas : Dites :
C'est tout ce qu'il s'agit . C'est tout ce dont il s'agit.
Donnez-lui ce qu'il a besoin. Donnez-lui ce dont il a besoin .
Informez-vous ce qu'il est de- Informez-vous de ce qu'il est
venu. devenu .
Ils se sont nui l'un l'autre. Ils se sont nui l'un à l'autre.
Je les ai pardonnés de bon Je leur ai pardonné de bon
cœur. cœur .
Je consens qu'il vienne. Je consens à ce qu'il vienne.
Je me rappelle de cette anec- Je me rappelle cette anecdote;
dote ; je m'en rappelle , etc. je me la rappelle.
335. ― II . Quand deux verbes ne veulent pas le
même complément , c'est-à-dire , quand l'un veut un
complément direct et l'autre un complément indirect ,
il faut donner à chacun le complément qui lui convient.
Ainsi ne dites pas :
Nous devons obéir et respecter nos parents.
Dites :
Nous devons obéir à nos parents et les respecter.
116 GRAMMAIRE
336. III. Quand un verbe a un complément direct
et un complément indirect ou circonstantiel, le plus
court se place ordinairement le premier :
Tobie donnait aux pauvres d'abondantes aumônes.
Jésus-Christ souffrit pendant sa vie toutes sortes de contradic-
tions.
337. - IV . Les verbes passifs veulent en général la
préposition de avant leur complément, lorsqu'il s'agit
d'un sentiment moral ou d'une passion :
L'honnête homme est estimé, même de ceux qui n'ont pas
de probité .
Joseph était aimé de son père, et haï de ses frères.
Mais lorsqu'il s'agit d'une opération de l'esprit , d'une
action du corps , ou d'une action faite par les choses ,
les verbes passifs prennent ordinairement la préposi-
tion par :
La poudre à canon a été inventée par Berthold Schwartz.
Joseph fut jeté par ses frères dans une vieille citerne.
Le monde fut détruit par les eaux du déluge.

EMPLOI DE L'INDICATIF .

338.-I. Le présent de l'indicatif affirme une chose


comme ayant lieu au moment où l'on parle : J'apprends
que vous êtes malade.
339. Il s'emploie quelquefois au lieu d'un passé,
pour rendre un récit plus animé : On cherche Vatel,
on court à sa chambre, on heurte, on enfonce sa porte,
on le trouve noyé dans son sang . (SEVIGNE . )
340. ―― Il s'emploie élégamment pour exprimer un
avenir prochain : Je reviens dans l'instant. Il arrive ce
soir et repart demain.
341. II . L'imparfait de l'indicatif affirme une
chose comme ayant eu lieu en même temps qu'une autre
chose : J'ai appris que vous étiez malade. ( Vous étiez
malade, quand je l'ai appris . )
342. - Si la chose exprimée par l'imparfait a encore
FRANÇAISE. 117
lieu à l'instant où l'on parle, on peut employer le
présent J'ai appris que vous êtes malade .
343. Le présent doit même être préféré, quand il
s'agit d'exprimer une chose qui est vraie dans tous
les temps :
Je vous ai dit souvent que Dieu est juste et bon , que l'âme est
immortelle, et que la vertu vaut mieux que la science .
344. — III. Le passé défini affirme une chose comme
ayant eu lieu dans un temps entièrement écoulé je
reçus une lettre l'année dernière, le mois passé, la se-
maine dernière, hier.
Mais on ne dira pas : je reçus une lettre cette semaine,
parce que la semaine où l'on est , n'est pas entièrement
écoulée .

345.-IV. Le passé indéfini affirme une chose comme


ayant eu lieu dans un temps entièrement écoulé, ou
dont il reste encore quelque partie à s'écouler . On
dit j'ai reçu une lettre la semaine dernière, hier, ce
matin ; et l'on dit aussi : j'ai reçu une lettre cette
semaine.
346. Le passé indéfini s'emploie quelquefois pour
le futur antérieur : avez-vous bientôt fait? · Attendez,
j'ai fini dans un moment.
347. V. Le plus-que-parfait affirme une chose
non-seulement passée en soi, mais encore passée à
l'égard d'une autre chose également passée : j'ai su
que vous aviez été malade. (Vous aviez été malade ,
quand je l'ai su .)
348. Souvent au lieu du plus-que-parfait, on peut,
dans ces sortes de phrases , employer le passé indéfini :
j'ai su que vous avez été malade .
349. VI . Le futur simple affirme qu'une chose
aura lieu dans un temps qui n'est pas encore : nos
corps ressusciteront au dernier jour.
350 . Il s'emploie quelquefois à la place de l'impé-
ratif : vous respecterez vos parents. · Vous ne mentirez
-
118 GRAMMAIRE
point; c'est-à-dire : respectez vos parents . Ne mentez
point .
351. VII. Le futur antérieur affirme qu'une chose
aura eu lieu , lorsqu'une autre, qui n'est pas encore,
aura lieu : j'aurai quitté Bruxelles, quand vous y arri-
verez.
352. Il s'emploie assez souvent au lieu du passé
indéfini, pour adoucir l'expression de la pensée . Ainsi
au lieu de dire vous avez sans doute mal pris vos me-
sures ; vous avez probablement oublié un mot ; on
dira : vous aurez sans doute mal pris vos mesures ; --
vous aurez probablement oublié un mot.

EMPLOI DU CONDITIONNEL .

353. Le conditionnel affirme qu'une chose aurait


lieu, ou aurait eu lieu , moyennant une condition ,
exprimée ou sous-entendue : j'écrirais , si j'avais une
plume . - J'aurais écrit, si j'avais eu une plume.
Le corbeau jura qu'on ne l'y prendrait plus (sous-
entendu si le cas se représentait) .

354. Cependant ce mode s'emploie aussi ,


1º Pour exprimer une chose indépendante de toute
condition, mais une chose à venir et douteuse :
J'avais cru qu'il en mourrait.
J'aurais parié qu'il pleuvruit.
J'ai appris que vous ne viendriez point. ( SÉVIGNÉ )
J'ai dit au roi que vous prendriez la liberté de lui écrire pour
le remercier. (RAC. à BOIL .)
Dans les deux dernières phrases et dans celles qui
leur sont analogues , on peut remplacer le conditionnel
par le futur et dire : j'ai appris que vous ne viendrez
point. — J'ai dit au roi que vous prendres , etc.
2º Dans le style familier , le conditionnel s'emploie
même indifféremment pour le présent , le passé ou le
futur , mais toujours pour exprimer une chose dou-
teuse :
FRANÇAISE. 119
Les journaux français parlent encore ce soir du départ de
l'empereur pour la Crimée. L'impératrice l'accompagnerait , et
s'arrêterait à Constantinople, où de grands préparatifs se feraient
déjà pour recevoir Leurs Majestés. (Au lieu de l'accompagnera,
s'arrêtera , se font.)
D'après une dépêche télégraphique , une grande bataille aurait
eu lieu non loin de Sébastopol , dans laquelle les Français auraient
fait essuyer aux Russes des pertes considérables . ( Pour a eu licu,
ont fait essuyer. )

3º Et enfin , on se sert quelquefois du conditionnel


pour donner à l'affirmation une forme plus douce . On
dit : Je souhaiterais , il faudrait , il conviendrait qu'il
vint lui-même , pour je souhaite , il faut , il convient
qu'il vienne lui-même.
REMARQUES . I. On doit bien se garder d'employer le
passé du conditionnel pour le présent . Ainsi , ne dites
pas : J'avais cru qu'il en serait mort. J'aurais parié
qu'il aurait plu , etc. , car vous aviez cru , vous auriez
parié , non pas qu'une chose aurait eu lieu , mais
qu'elle aurait lieu.

II . Après la conjonction conditionnelle si , le génic


de notre langue exige qu'on emploie :
1º Le présent de l'indicatif et le passé indéfini au lieu
du futur simple et du futur antérieur , qui s'emploient
dans d'autres langues : Je vous récompenserai , si vous
FINISSEZ bientôt , si vous AVEZ FINI dans un mois, et non :
si vous finirez bientôt , si vous aurez fini dans un mois.
20 L'imparfait et le plus-que-parfait de l'indicatif
au lieu du présent et du passé du conditionnel :
Je vous récompenserais , si vous FINISSIEZ bientôt ,
si vous AVIEZ FINI dans un mois ; et non : Si vous
finiriez , si vous auriez fini dans un mois .

EMPLOI DU SUBJONCTIF .

-
355. On doit toujours employer le subjonctif,
quand on exprime quelque chose d'incertain , de dou-
teux . Employez -le donc ,
120 GRAMMAIRE

1. Après les verbes qui expriment le doute , la


volonté , la crainte , le désir .
Je doute qu'il le fasse.
Je veux , j'exige , j'ordonne qu'il le fasse.
Je crains , j'ai bien peur , je tremble qu'il ne le fasse pas ;
Car je désire , comme vous , qu'il le fasse.
(Le fera-t-il ? c'est douteux ; de là le subjonctif. )
2º Après les verbes impersonnels ou employés im-
personnellement :
Il faut , il est temps , il importe que vous étudiiez .
Il est juste , il est bon , il est urgent que vous le fassiez .
(Etudierez-vous ? c'est douteux . )
30 Après un verbe accompagné d'une négation ou
d'un mot équivalent :
Je ne puis croire
A peine puis-je croire qu'il ait tort.

4º Après un verbe employé sous la forme interro-


gative :
Croyez-vous qu'il ait tort ?
5º Après les adverbes plus , moins, mieux, pis, et les
comparatifs moindre , meilleur , pire , précédés de l'ar-
ticle et suivis d'un pronom relatif ou de l'adverbe où :
C'est le plus, le moins , le mieux que vous puissiez faire.
(ACAD. )
C'est le pis qui puisse arriver. (Id .)
C'est la meilleure leçon que vous puissiez recevoir. (In.)
6º Après qui que, quoi que, quel que, quelque, si…………
.
que :
Qui que vous soyez. -Quoi que vous fassiez.

7° Après les conjonctions afin que, pour que , à moins


que, au cas que , en cas que , avant que , de crainte que,
de peur que, jusqu'à ce que , pourvu que , supposé que ,
sans que, et après la conjonction que employée par
ellipse pour une des précédentes . On dit :
Je n'irai point là avant que tout soit prêt. } (ACAD.)
Je ne puis parler sans qu'il m'interrompe.
FRANÇAISE. 121

8. Après la conjonction que employée pour si : Si


vous partez et qu'il pleuve ,....
9° Après de manière que, de telle sorte que : conduisez-
vous de telle sorte que vous satisfassiez vos maîtres.
Mais si l'on affirme , il faut l'indicatif : Il se conduit
de telle sorte QU'IL SATISFAIT ses maîtres.
10° Après les conjonctions quoique , bien que , encore
que, malgré leur sens affirmatif : Quoiqu'il sorr pauvre ,
il est honnéte homme.
REMARQUE . On Sous-entend quelquefois la conjonction
ou même le verbe qui veulent le subjonctif. Ainsi au
lieu de dire :
Que le ciel veuille entendre mes vœux !
Supposé que je dusse y périr...
Supposé que je fusse coupable, que vous eussiez raison…..
Je souhaite que vous puissiez être heureux !
Je souhaiterais qu'il plût à Dieu que cela fût !
On dira :
Veuille le ciel entendre mes vœux !
Dussé-je y périr……
Fussé-je coupable, eussiez-vous raison...
Puissiez-vous être heureux !
Plût à Dieu que cela fût !

Emploi des temps du subjonctif.

356. On emploie :
1º Le présent du subjonctif pour le présent de
l'indicatif et le futur :
Je doute s'il l'est.
Ou, en substituant à la conjonction si,
Est-il votre ami ? qui veut l'indicatif, la conjonction que,
qui, après douter, veut le subjonctif :
Je doute qu'il le soit.
Je doute s'il le sera bientôt.
Sera-t-il bientôt votre ami? Je doute qu'il le soit bientôt.

2º On emploie l'imparfait du subjonctif pour l'im-


parfait de l'indicatif et le présent du conditionnel :
122 GRAMMAIRE
Etait-il votre ami? Je doute s'il l'était.
Je doute qu'il le fût.
Serait-il encore votre ami, Je doute s'il le serait encore.
si vous lui parliez ainsi? Je doute qu'il le fût encore .
3º On emploie le passé du subjonctif pour le passé
défini , le passé indéfini et le futur antérieur :

Fut-il jamais votre ami ? Je doute s'il l'a jamais été.


Je doute qu'il l'ait jamais été.
A-t-il été longtemps votre Je doute s'il l'a été longtemps .
ami? Je doute qu'il l'ait été longtemps .
Aura -t-il encore été votre Je doute s'il l'aura encore été.
ami, après tant de reproches? Je doute qu'il l'ait encore été.

4º On emploie le plus-que-parfait du subjonctif


pour le plus-que-parfait de l'indicatif et le passé du
conditionnel :

Avait-il déjà été votre ami ? Je doute s'il l'avait déjà été.
Je doute qu'il l'eût déjà été.
Aurait-il encore été votre ami, J Je doute s'il l'aurait encore été.
si vous lui aviez parlé ainsi ? Je doute qu'il l'eût encore été.
Eût-il encore été votre ami, si Je doute s'il l'eût encore été.
vous lui eussiez parlé ainsi ? { Je doute qu'il l'eût encore été.
357. On voit clairement par ces exemples que
chacun des quatre temps du subjonctif correspond à
deux ou à trois temps de l'indicatif.

358. On voit encore que l'emploi de tel ou tel


temps du subjonctif dépend du sens qu'on veut exprimer,
et non pas du temps où est employé le premier verbe,
puisque , après le présent je doute , nous avons em-
ployé successivement tous les temps du subjonctif.

Emploi des auxiliaires.

359. L'auxiliaire avoir s'emploie pour exprimer


l'action : j'ai aimé, j'ai marché; -l'auxiliaire être pour
exprimer l'état , c'est-à-dire, la manière d'etre, la situa-
tion d'une personne ou d'une chose : je suis aimé, je
suis arrivé.
FRANÇAISE . 125
360. Tous les verbes actifs exprimant une
action prennent l'auxiliaire avoir . Quant aux verbes
neutres , sur environ six cents qui existent dans notre
langue , il y en a plus de cinq cent cinquante qui
prennent le même auxiliaire : j'ai marché , tu as couru ,
il a fui, etc.
361. — Quelques -uns prennent l'auxiliaire être, parce
qu'aux temps composés ils expriment un état ; ce sont :
aller , arriver , décéder, écloré, entrer, mourir, naître ,
venir, devenir, intervenir, parvenir, revenir.
362. D'autres prennent tantôt avoir et tantôt étre,
selon qu'ils expriment principalement une action ou
principalement un état. Ainsi on dit :
Avec AVOIR : Avec ETRE :
Sa fortune a augmenté rapi- Sa fortune est augmentée du
dement. double.
La fièvre a cessé à minuit. Sa fièvre est cessée depuis
hier.
Le vent a changé tout à coup. Le vent est changé.
Sa maladie a beaucoup em- Sa maladie est bien empirée .
piré en peu de temps .
Son bail a expiré à la St.-Jean . Son bail est expiré.
Cet enfant a bien grandi en Cet enfant est bien grandi .
un an.
La procession a passé dans La procession est passée de-
notre rue. puis une heure .
Construisez d'une manière analogue les verbes :
baisser, croître, échoir, monter , partir , sortir, camper,
décamper, débarquer , décroître , dégénérer , descendre ,
diminuer, échouer, embellir, enlaidir, grossir, hausser,
vieillir, etc.
363. Il y a quelques verbes neutres qui changent
d'auxiliaire en changeant de signification ; tels sont :
convenir, demeurer, rester, échapper, expirer.
364. Convenir , signifiant plaire , veut avoir ;
signifiant être d'accord , avouer, il prend être :
Cette maison nous ayant convenu , nous sommes bientôt con-
venus du prix ; le propriétaire est convenu lui-même que nous
n'avons pas été difficiles.
124 GRAMMAIRE
365. Demeurer , rester . Demeurer prend avoir ,
quand il signifie , 1º habiter : il a demeuré trois ans
à Bruxelles ; 20 tarder : il a demeuré longtemps en
chemin ; 3º employer plus ou moins de temps à quelque
chose il n'a demeuré qu'une heure à faire cela .
Rester prend également avoir dans le sens de sé-
journer : il a resté deux jours à Lyon . (ACAD . )
Dans tout autre sens , ils prennent l'auxiliaire être :
il est demeuré , il est resté mille hommes sur la place.-
Elle est demeurée , elle est restée court ; etc.
366. Echapper prend être , quand il signifie faire
ou dire quelque chose par mégarde :
Quoiqu'il sache sa grammaire , quelques fautes lui sont
échappées.
Ce mot m'est échappé , pardonnez ma franchise.
Il prend avoir dans le sens de ne pas remarquer , ou
de s'effacer de la mémoire :
J'ai eu beau lire attentivement , cette faute m'a échappé.
J'ai retenu le chant, les vers m'ont échappé . (J.-B. Rouss.)
-
367. Expirer, signifiant mourir, prend toujours
avoir : Dès qu'il eut expiré . (ACAD . )
368. Quant aux verbes accourir, apparaître , dis-
paraître et résulter, ils prennent indifféremment avoir
ou être :
J'ai accouru , je suis accouru pour la fête.
Un spectre lui avait apparu, lui était apparu. (ACAD .)
Mon argent a disparu , est disparu.
Qu'a-t-il résulté de là ? Qu'en est-il résulté ?
Mais paraître, comparaitre et reparaître ne prennent
qu'avoir, ainsi que périr, contrevenir et subvenir :
La troisième livraison de ce livre a paru.
Satan et ses anges ont péri par orgueil. (ACAD.)
On a subvenu à ses besoins.

QUESTIONS .

1. Est-ce que la phrase suivante est correcte : Pierre m'ayant


rencontré , il m'a dit ? - Pourquoi ?
2. Comment s'accorde le verbe avec son sujet ?
FRANÇAISE . 125
3. Citez la troisième exception à la seconde règle. Exemple.
4. Que remarquez-vous sur cette exception ?
5. Parleriez-vous correctement , si vous disiez ce n'est pas moi
qui se ferait prier? Pourquoi ?
6. Pourquoi ne diriez-vous pas : c'est moi seul qui est coupable?
7. A quel nombre faut-il mettre le verbe être, précédé de ce et
suivi d'un nom ?
8. Doit-on dire : c'est eux qui l'ont fait, ou : ce sont eux qui
l'ont fait ? — Pourquoi ?
9. Peut-on dire nous devons obéir et respecter nos parents ?
Pourquoi ?
10. Quand faut-il, après un verbe passif, employer la préposition
de? ww Diriez-vous , les chiffres ont été inventés PAR les
Arabes , ou DES Arabes ? Pourquoi ?
11. Quand est-il permis d'employer le présent de l'indicatif au
lieu de l'imparfait?
12. Quelle différence y a-t-il entre le passé défini et le passé
indéfini ?
15. Citez deux exemples où le conditionnel soit employé sans
aucune condition exprimée ou sous-entendue.
14. Peut-on dire : je pensais qu'il serait venu ? Pourquoi ?
15. Trouvez-vous correctes ces deux phrases : Je serai content,
si vous viendrez ; - Je serais content , si vous viendriez ?
16. Quand doit- on employer le subjonctif? Ainsi vous l'em-
-
ploierez 1º. - 20. 3º. - 4º. 5º.
17. A quels temps de l'indicatif correspond 1º le présent du sub-
jonctif? 2º l'imparfait du subjonctif ? 5º le passé du sub-
jonctif? 4° le plus-que-parfait du subjonctif?
18. Indiquez parmi les phrases suivantes , celles qui expriment
principalement une action : Les eaux sont montées. - Les
eaux ont crû rapidement. B Le baromètre est descendu.
19. Demeurer et échapper prennent avoir ou être. -- Dites dans
quel sens.
20. Quel auxiliaire prennent les verbes paraître , apparaître ,
reparaître et disparaître?
126 GRAMMAIRE

CHAPITRE VI .

DU PARTICIPE PRÉSENT .


369. Le participe présent est toujours invariable :
Un homme TRAVAILLANT , une femme TRAVAILLANT , des
hommes TRAVAILLANT , des femmes TRAVAILLANT.

370. Il ne faut pas confondre le participe présent


avec l'adjectif verbal ou le substantif verbal , c'est-à-
dire , avec l'adjectif ou le substantif terminés en ant et
dérivés d'un verbe ; ceux-ci sont toujours variables :
Un cœur AIMANT , une âme AIMANTE , des cœurs AIMANTS ,
des âmes AIMANTES . -- Les ÉCOUTANTS , les REGAR-
DANTS , etc.
371 . Ainsi un mot terminé en ant et dérivé d'un
verbe peut être un participe , un adjectif ou un sub-
stantif.

372. I. Il est participe , quand il exprime une
action :
Je les ai trouvés TRAVAILLANT comme des nègres.
On reconnaît qu'il exprime une action :
1. Quand il a un complément direct :
Sa femme , prévoyant le danger, se mit sur ses gardes.
2º Quand il peut être convenablement remplacé par un temps
du verbe précédé du relatif qui ou d'une conjonction :
On voit la sueur ruisselant sur sa figure (qui ruisselle).
On voyait les débris d'un naufrage flottant vers la côte (qui
flottaient vers la côte , qui s'avançaient vers la côte en flottant).
La mer mugissant ressemble à une personne irritée (quand
elle mugit).
373. II. Le mot terminé en ant et dérivé d'un
verbe est adjectif, quand il exprime :
1º Une qualité : Cette femme PRÉVOYANTE se mit sur
ses gardes.
FRANÇAISE. 127

2º Un état : Voyez cette figure RUISSELANTE de sueur


(inondée de sueur) .
On voyait les débris d'un naufrage FLOTTANTS sur la
côte (portés sur les eaux qui baignaient la côte) .
3º Une faculté : La brebis bélante, la tourterelle
roucoulante , les taureaux mugissants , la clématite
grimpante, la ronce rampante, etc.
374. III . Le mot terminé en ant et dérivé d'un
verbe est substantif, quand il désigne un ou plusieurs
êtres Les écoutants , les regardants , les allants , les
venants , etc.
QUESTIONS.

1. Combien y a-t-il de sortes de mots terminés en ant et dérivés


d'un verbe ?
2. Quand est- ce que le mot terminé en ant et dérivé d'un verbe
est adjectif? ― Quand est-il participe ?
3. Dites ce que sont les mots en ant dans la phrase suivante :
Les chiens que j'ai vus courant dans la plaine, n'étaient pas
des chiens courants. - Pourquoi ?
4. Qu'appelez-vous substantif verbal ?

CHAPITRE VII .

DU PARTICIPE PASSÉ.

RÈGLES DU PARTICIPE PASSÉ .

375 . - Première règle.

Le participe passé employé sans auxiliaire , s'accorde


en genre et en nombre avec le mot auquel il se rap-
porte :
Un devoir bien fait . Une copie mal écrite . Des de-
voirs bien faits. Des copies mal écrites .
Sa sœur, frappée de cette nouvelle, tomba évanouie.
Frappées de cette nouvelle, ses sœurs tombèrent évanouies.
128 GRAMMAIRE
376. ― Deuxième règle .

Le participe passé accompagné de l'auxiliaire être,


s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe ;
Le devoir est bien fait, mais la copie est mal écrite.
Les devoirs sont bien faits, mais les copies sont mal
écrites.
La boîte où étaient renfermés les bijoux de sa sœur, a été
forcée.
Les malles où étaient renfermées les hardes de son frère, ont
été forcées.
377 . Troisième règle.

Le participe passé accompagné de l'auxiliaire avoir,


s'accorde avec son complément direct, quand il en est
précédé :
Voici le devoir que j'ai fait, et voilà la copie que j'ai écrite.
Voici les devoirs que j'ai faits, et voilà les copies que j'ai
écrites.
Où est votre dictée ? Je l'ai oubliée.
Où sont vos cahiers ? Je les ai prêtés.
Où sont vos plumes? Je les ai perdues .
Mon fils, je t'ai puni . Ma fille, je t'ai avertie.
Mes fils, je vous ai punis. Mes filles, je vous ai averties.
Quelle peine vous m'avezfaite !
Que de désagréments vous m'avez causés !
Combien de larmes n'ai-je pas versées ?
378 . - Quatrième règle.

Le participe passé accompagné de l'auxiliaire avoir


est invariable , quand il est suivi de son complément
direct :
Nous avons oublié notre dictée.
Vous avez prêté vos cahiers.
Ils ont perdu leurs plumes.
379. Cinquième règle ,

Le participe passé accompagné de l'auxiliaire avoir


est invariable, quand il n'a pas de complément direct :
Nous avons écrit, mais on n'a pas répondu.
Nous leur avons écrit, mais ils ne nous ont pas répondu.
FRANÇAISE. 129

Appĺleation des règles du participe passé aux


verbes pronominaux.

380. Dans les verbes pronominaux le verbe étre


est . ordinairement employé pour avoir ; on dit je me
suis blessé, tu t'es blessé , etc. , pour je m'at blessé, tú
t'As blessé. Il en résulte ce principe :
Les participes passés des verbes pronominaux
s'écrivent absolument comme les participes passés ac-
compagnés de l'auxiliaire avoir .
381. - Ainsi on écrit avec accord :
La mère s'est blessée .
Mes enfants, vous vous êtes trompés.
Les injures qu'ils se sont dites .
Que de désagréments elles se sont attirés !
parce que les participes passés blessée, trompés, dites ,
attirés, sont précédés de leurs compléments directs se,
vous, que, désagréments . (3º RÈGle . )
382. On écrit également avec accord :
La mère s'en est allée.
Mes enfants, vous vous êtes répentis.
Les études auxquelles mes sœurs se sont adonnées ;
parce que s'en aller, se repentir, s'adonner, sont des
verbes pronominaux essentiels (Voir nº 80) , et que
les verbes pronominaux essentiels ont , excepté s'ar-
roger, leur second pronom pour complément direct .
(3º RÉGLE . )
383 . Mais on écrira sans accord :
Ils se sont dit des injures.
Elles se sont attiré bien des désagréments ;
parce que les participes passés dit et attiré sont suivis
de leurs compléments directs injures, désagréments .
(4e RÈGLE . )
384.- On écrira également sans accord les participes
passés des verbes pronominaux se convenir, se nuire,
se parler, se plaire, se complaire, se déplaire, se rire,
se sourire, se succéder, se suffire, parce que étant for-
130 GRAMMAIRE
més des verbes neutres convenir, nuire, parler, plaire,
complaire , déplaire , rire , sourire , succéder , suffire,
ils ne peuvent avoir de complément direct :
Ils se sont ri de mon embarras, et se sont plu à me tour-
menter. (5º RÈGLE.)
1re REMARQUE . Dans le verbe pronominal essentiel
s'arroger, le second pronom est toujours complément
indirect, et par conséquent n'exerce aucune influence
sur le participe .
Ainsi on écrit sans accord :
Ils se sont arrogé une autorité qu'ils n'ont pas. (4e RÈGLE . )
Et avec accord :
L'autorité qu'ils se sont arrogée, ils ne l'ont pas . (3º RÈGLE .)
2e REMARQUE . Parmi les verbes pronominaux acci-
dentels , il y en a quelques-uns qui doivent être consi-
dérés comme pronominaux essentiels , et dont par
conséquent le participe passé s'accorde toujours avec
le second pronom ; ce sont :
S'apercevoir. Se défier. S'étudier. Se prévaloir.
S'attaquer Se disputer. Se jouer. Se railler.
S'attendre . Se douter. Se louer. Se servir.
S'aviser. S'échapper. Se plaindre. Se taire. (3º RÈGLE. )

Application des règles du participe passé


à quelques cas particuliers.

385. Premier cas. Les participes excepté, passé,


supposé, y compris, vu et approuvé , employés sans
auxiliaire , s'accordent avec le nom qui les précède
immédiatement , parce qu'on sous- entend l'auxiliaire
étre :
Mes amis (étant) exceptés ; cette époque (étant) passée ; ces faits
(étant) supposés ; cette somme ' y (étant) comprise ; les pièces
(ayant été) vues et approuvées. (1re RÈGLE . )
Mais ils sont invariables , quand le nom les suit
immédiatement , parce qu'alors on sous-entend l'auxi-
liaire avoir :
Excepté mes amis ; passé cette époque ; supposé ces faits ;
y compris cette somme ; vu et approuvé l'écriture ci-dessus.
FRANÇAISE . 131

C'est-à-dire, (ayant) excepté mes amis ; (ayant) passé


cette époque ; (ayant) supposé ces faits ; y ( ayant) com-
pris cette somme ; (j'ai ) vu et (j'ai) approuvé l'écriture
ci-dessus . (4 REgle . )
386.- Deuxième cas. Le participe ci-joint est inva-
riable ,
1° Quand il commence la phrase ci-joint la copie
de sa lettre , c'est-à-dire , j'ai joint ici la copie de sa
lettre . (4e RÈGLE . )
2º Quand il est devant un nom employé sans article
ou autre déterminatif : Vous trouverez ci-joint COPIE
de sa lettre (ACAD . ) ; c'est-à-dire , vous trouverez ci-joint
ceci, copie de sa lettre . (1re RÈGLE . )
Devant un nom employé avec l'article ou avec un
autre déterminatif, ci-joint s'accorde avec ce nom :
Vous trouverez ci-jointe LA COPIE OU UNE COPIE de sa
lettre. (ACAD .) (1re RÈGLE .)
Ci-inclus suit la même règle : vous trouverez ci-inclus
copie du contrat , ou ci-incluse LA copie du contrat .
(ACAD .)
387 . — Troisièm cas
e
. L es pa rticipes passés des
verbes impersonne , et ceux des verbes neutres ou
ls
actifs employés impersonne , sont invariable :
llement s
Il est arrivé de grands malheurs.
Il est mort beaucoup d'enfants cette année. 2e RÈGLE.
Il leur est survenu de grands embarras.
Les chaleurs qu'il a fait ont été excessives.
Les mauvais temps qu'il y a eu m'ont contrarié. 5. RÈGLE .
La somme qu'il m'a fallu m'a été prêtée.
388. Quatrième cas. Les participes passés des
verbes pronominaux employés impersonnellement sont
aussi invariables :
Il s'est dit là des choses étranges .
Il s'est commis bien des crimes. } 2º RÈGLE.
Il s'est glissé une erreur dans votre compte. 3e RÈGLE.
Il s'est introduit des voleurs dans sa maison. }
389. Cinquième cas. (Le peu . ) Le substantif le
peu signifie une petite quantité ou le manque.
132 GRAMMAIRE

Lorsque le peu signifie une petite quantité , le parti-


cipe s'accorde avec le nom qui suit le peu , parce que
ce nom exprime l'idée principale :
Le peu de confiance que vous lui avez témoignée , lui a rendu
le courage. (3º RÈGLE . )
Lorsque le peu signifie le manque , le participe s'ac-
corde avec le peu , parce qu'alors c'est le peu qui
exprime l'idée principale :
Le peu de confiance que vous lui avez témoigné, l'a décoù-
ragé. ( 3º RÈGLE . )
390.- sixième cas. Le participe passé, suivi immé-
diatement d'un infinitif , s'accorde , quand il a pour
complément direct le pronom qui précède , et reste
invariable , quand il a pour complément direct l'infinitif
qui suit. Ainsi on dit avec accord :
Cette femme chante bien , je l'ai entendue chanter .
Ces artistes peignent bien , je les ai vus peindre. 3e RÈGLE.
Je les ai laissés aller . Ils se sont vus mourir.
Et on dit sans accord :
Ces airs sont charmants , je les ai entendu chanter.
Les paysages que j'ai vu peindre étaient magni- 4º RÈGLE.
fiques.
Je les ai laissé punir, ils se sont vu maltraiter.
NOTA . Lorsque l'infinitif est un verbe neutre , le
participe passé s'accorde toujours avec le complément
direct qui précède , parce qu'un complément direct ne
peut appartenir à un verbe neutre . Ainsi , en parlant
d'hommes , on dira : je LES ai LAISSES venir, je LES ai
ENTENDUS partir, je LES ai vus mourir ; et en parlant de
femmes Je LES ai LAISSÉES venir, je LES ai ENTENDUES
partir, je LES ai VUES mourir, etc.
391 . - Septième cas . Le participe passé , suivi d'un
infinitif précédé d'une préposition , s'accorde également ,
quand il a pour complément direct le pronom qui pré-
cède , et reste invariable , quand il a pour complément
direct l'infinitif qui suit ; ainsi on écrit avec accord :
Ils nous a priés de lui écrire . 3º RÈGLE.
Voilà des personnes que j'ai engagées à vous voir.
FRANÇAISE. 155
Et l'on écrit sans accord :
Il nous a recommandé de lui écrire.
Voilà les personnes que vous avez désiré de voir. } 4º RÈGLE .
392. - Hultième cas. Lorsque l'infinitif est sous-
entendu après le participe , celui-ci est invariable ,
parce qu'il a pour complément direct l'infinitif sous-
entendu :
On a eu pour lui tous les égards qu'on a dû (avoir), 4º RÈGLE .
Il a obtenu toutes les grâces qu'il a voulu (obtenir).
393. Neuvième cas. Le participe passé fait , suivi
d'un infinitif est toujours invariable, parce que le par-
ticipe et l'infinitif qui suit forment un sens indivisible ,
de sorte que le complément direct n'appartient ni au
participe ni à l'infinitif, mais aux deux verbes :
Cette femme s'est fait peindre.
Je les ai fait chercher partout. (ACAD . )
La lettre qu'il m'a fait parvenir.
394. — Dixième cas. Le participe passé des verbes
neutres conjugués avec avoir, est toujours invariable.
Ainsi on écrit sans accord :
Les deux heures que j'ai dormi.
Les trois jours que j'ai étudié. 5c RÈGLE .
Les quatre mois qu'il a encore vécu.
parce que le pronom qui précède les participes dormi ,
étudié, vécu , n'est pas le complément de ces participes ,
mais de la préposition pendant sous-entendue ; c'est
comme s'il y avait les deux heures PENDANT lesquelles
j'ai dormi , etc.
395 .
Onzième cas. Les participes passés des
verbes neutres employés activement , s'accordent avec
le complément direct qui les précède :
Les dangers que vous avez courus.
Les plantes que nous avons rentrées. } 33e RÈGLE .
396 . —
Douzième cas. Les participes passés des
verbes coûter, valoir, peser, sont invariables , lorsqu'ils
sont employés comme verbes neutres , c'est-à-dire ,
lorsqu'ils signifient :
4.
134 GRAMMAIRE

Coûter, être acheté un certain prix ;


Valoir, avoir une certaine valeur ;
Peser, avoir un certain poids :
Les cinq cents francs que ce cheval a coûté , il ne
les jamais valu. 50 RÈGLE.
Cent kilogrammes ! Ce ballot ne les a jamais pesé.
Mais COUTER Signifie aussi causer , exiger; - VALOIR ,
procurer, rapporter ; PESER , examiner, chercher la
pesanteur d'une chose ; alors ces verbes sont actifs ,
et leurs participes s'accordent avec leurs compléments
directs , quand ils en sont précédés :
Les peines que cette affaire m'a coutées (causées) .
Les honneurs que cette place m'a valus (procurés) . 3e RÈGLE.
Toutes ces objections , je les ai pesées (examinées).
397 . - Treizième cas. Le participe passé placé entre
deux que est invariable , parce qu'il a pour complément
direct la proposition qui suit :
Les embarras que j'ai su que vous aviez.
Les réponses que j'avais prévu qu'on vous ferait . 4° RÈGLE.
398.- Q
uatorziè cas . Le participe passé est inva-
me
riable , quand il a pour complém
ent direct le pronom
l' représen une proposit en
tan ion tière , parce qu'alors
l'est mis poutr le , et signifie cela :
Cette ville est plus grande que je ne l'avais cru;
(que je n'avais cru qu'elle fût grande, que je n'avais 3e RÈGLE .
cru cela).

399. Quinzième cas. Précédé du pronom en , le


participe passé est également invariable , à moins qu'il
ne doive s'accorder avec un complément direct. Ainsi
on écrit sans accord :

N'avez-vous pas reçu de lettre ? Oui , j'en ai reçu ;


c'est-à-dire, j'en ai reçu une ou quelques-unes.
Avez-vous des plumes Perry? J'en ai cherché 4e RÈGLE.
partout, mais je n'en ai point trouvé ; c'est-à-dire,
j'en ai cherché quelques-unes, mais je n'en ai pas
trouvé une seule.
FRANÇAISE . 135
Et l'on écrit avec accord :
Ce sont de braves gens. Quels services j'en ai reçus! Aussi les
en ai-je bien remerciés. (3º RÈGLE . )

QUESTIONS .

1. Quelle est la première règle du participe passé ? la quatrième?


2. Quelle est la troisième règle du participe passé ? - Exemple.
3. Comment s'écrivent les participes passés des verbes prono-
minaux?
4. Dites si les phrases suivantes sont correctes : Elles se sont
dites des injures ; Les injures qu'elles se sont dites ;
elles s'étaient plues à me tourmenter , mais elles s'en sont
repenties. Pourquoi ?
5. Doil-on dire : Elles se sont aperçues , doutées , plaintes ,
tues , ou Elles se sont aperçu , douté , plaint, tu?
Pourquoi?
6. Que remarquez-vous sur les participes excepté et y compris?
7. Est-ce que ci-joint et ci-inclus sont toujours invariables ? d
Exemples .
8. Qu'observez-vous sur le participe passé des verbes employés
impersonnellement ? Exemples .
9. Quand est-ce que le participè s'accorde avec le peu ?
Exemple.
10. Ces phrases : je les ai laissé aller, je les ai laissé punir , sont-
elles correctes ? Pourquoi ?
11. Doit-on écrire il nous a PRIÉS OU PRIÉ de venir ? - Pourquoi?
12. Dites si les phrases suivantes sont correctes , et pourquoi :
On a eu pour lui tous les égards qu'on a DUS. -Je les ai
FAITS chercher partout. — Les dangers que vous avez couru.
Les deux heures qu'il a DORMI .
13. Donnez un exemple où le participe coûté s'accorde , et un
autre où il soit invariable.
14. Qu'arrive-t-il , lorsque le participe passé est précédé du
pronom en? - Exemples.
13. Doit-on dire : Votre sœur est plus instruite que je ne l'avuis
CRU, ou que je ne l'avais CRUE? Pourquoi ?
156 GRAMMAIRE

CHAPITRE VIII .

DE LA PRÉPOSITION .

400 . -
A. La préposition à s'emploie entre deux
nombres, lorsque le sens permet d'augmenter le pre-
mier . Ainsi on dit :
Il a fait cinq à six lieues .
Il a perdu quinze à vingt francs .
Il a invité trente à quarante personnes ;
parce qu'on peut supposer qu'il a fait cinq lieues et un
quart, perdu seize francs, invité trente et une, trente-
deux personnes , etc.
401. — Alentour de ne se dit plus pour autour de ;
on dit aujourd'hui autour de la table, et non à l'entour
de la table, etc.
402.De.-I. Pour marquer la possession , entre
deux noms employez de et non pas à ; dites : le livre DE
Pierre, le chapeau DE Caroline, la fête DE maman, etc. ,
et non le livre à Pierre, le chapeau à Caroline, la fête
A maman, etc.
403. - II . Dans l'énonciation des quantièmes , on
peut employer ou supprimer de avant les noms de mois ;
on dit le cinq de février ou le cinq février. (Acad . )
404. III . Dans la conversation et dans le style
familier, de se supprime souvent après les prépositions
hors , près , vis-à- vis , lorsqu'elles sont suivies d'un
nom : Il est logé hors la barrière . Il demeure près la
porte Saint-Antoine . Vis-à-vis l'église . (ACAD .)
Mais devant un pronom , on doit nécessairement
employer de ; on doit dire : il était près de moi , et
vis-à-vis de vous, et non pas près moi, vis-à-vis vous .
405. En , dans . En marque le temps qu'on
emploie à faire quelque chose : il arriva EN trois jours;
FRANÇAISE. 157
dans marque l'époque où une chose aura lieu : il arri-
vera DANS trois jours, c'est- à-dire , au bout de trois jours .
406. ―
- Envers, vis- à-vis de. N'employons pas vis-à-
vis de, pour envers , à l'égard de ; disons avec l'Aca-
démie : Ingrat ENVERS son bienfaiteur . Traître ENVERS
sa patrie, et ne disons pas ingrat VIS -A-Vis de son
bienfaiteur, traitre VIS-A-VIS de sa patrie.
407. Jusque. Il faut mettre à après , la préposition
jusque ; dites de Paris jusqu'à Rome, et non pas de
Paris jusque Rome.
Cependant on supprime ordinairement à devant au-
jourd'hui ; on dira mieux jusqu'aujourd'hui que jusqu'à
aujourd'hui.
408. · Près de , prêt à . Près de veut dire sur le
point de ; prêt à veut dire préparé à , disposé à :
On peut être près de mourir, sans être prêt à mourir.
(BONIFACE .)
L'ignorance toujours est prête à s'admirer. (BOILEAU .)
409. — Voici, voilà . Voici se rapporte à ce qui suit :
Voici trois médecins qui ne se trompent pas :
Gaité, doux exercice et modeste repas. (DOMErgue )
Voilà se rapporte à ce qui précède :
Gaité, doux exercice et modeste repas :
Voilà trois médecins qui ne se trompent pas.
REMARQUES . 1º Le voici, la voilà, etc. , sont pour voici
lui, voilà elle. On dira donc le voici, la voilà qui
vient; les voici, les voilà qui viennent, et non pas le
voici qu'il vient, etc.
De la répétition des prépositions .
410. Les prépositions à, de, en, se répètent devant
chaque complément : Il ne songe qu'à boire et à manger.
Il a besoin DE vous et DE votre frère . — Il ira EN
Suisse et EN Italie .
411. Quant aux autres prépositions , elles se ré-
pètent ordinairement , lorsque les compléments ont
138 GRAMMAIRE
une signification opposée dans la PAIX et dans la
GUERRE ; avec FORCE et avec DOUCEUR . Au contraire , elles
ne se répètent pas , si les compléments ont à peu près
la même signification : vivre dans la MOLLESSE et L'OISI-
VETÉ ; agir avec TIÉDEUR et Indifférence .
REMARQUE. Une préposition et une locution prépositive ne
peuvent pas avoir un seul et même complément. On ne dira donc
pas il a parlé en même temps CONTRE et EN FAVEUR DE Son ami,
mais bien : il a parlé en même temps contre son ami et en sa
faveur ; ou il a parlé en même temps pour et contre son ami.

QUESTIONS.

1. Quand faut-il employer la préposition à entre deux nombres ?


2. Doit-on dire le livre à Pierre ou le livre de Pierre ? -
Pourquoi ?
5. Doit-on dire : il était vis-à-vis de moi ou vis- à-vis moi; il
demeure vis-à-vis l'église ou vis-à-vis de l'église; C - il a été
ingrat vis-à-vis de son bienfaiteur , ou envers son bien-
fuiteur?
4. Quelle différence y a- t-il entre près de et prêt à ; entre en
et dans ; entre voici et voilà ?
5. Est-ce que les expressions suivantes sont correctes : agir avec
force et douceur, vivre dans la mollesse et dans l'oisiveté,
ne songer qu'à boire et manger? - Pourquoi ?

CHAPITRE IX .

DE L'ADVERBE .

Des adverbes de négation non , ne ne... pas,


ne... point.

412. Non. Non s'emploie souvent avec pas :


Je veux des amis , et non pas des flatteurs .
Aimez qu'on vous conseille , et non pas qu'on vous loue.
(BOILEAU. )
413. Ne. On emploie ne après éviter , garder ,
prendre garde , et après à moins que :
FRANÇAISE . 159
Evitez , gardez , prenez garde qu'il ne vous voie.
Il n'en fera rien , à moins que vous ne lui parliez. } (ACAD .)
414 . Au contraire on supprime ne après défendre,
avant que , sans que :
J'ai défendu que vous fissiez telle chose.
J'irai le voir avant qu'il parte . (ACAD.)
Je ne puis parler sans qu'il m'interrompe.
415. On emploie encore ne après douter , il tient
à, il s'en faut, accompagnés d'une négation ou d'une
interrogation :
Je ne doute pas
Il ne tient pas à moi que cela ne soit.
Il ne s'en faut guère
Doutez-vous
A quoi tient-il que cela ne soit?
S'en faut-il beaucoup
Mais on supprime ne , quand ces verbes sont em-
ployés sans négation ou sans interrogation :
Je doute
Il tient à moi que cela soit.
Il s'en faut beaucoup
416. On supprime ne après nier, on l'exprime
après empêcher :
Il nie que cela soit , et il empêche que je ne le prouve.
Mais si ces verbes sont accompagnés d'une négation
ou d'une interrogation , on peut exprimer ou sup-
primer ne :
Je ne nie pas qu'il n'ait fait cela , ou qu'il ait fait cela. (ACAD )
Je n'empêche pas qu'il ne fasse , ou qu'il fasse ce qu'il
voudra . (ID . )
417. - Après craindre , avoir peur , appréhender ,
trembler, et après de crainte que, de peur que , on
emploie ne , si la première proposition est affirmative :
Je crains qu'il ne vienne.
On supprime ne , si la première proposition est
négative ou interrogative :
Je ne crains pas qu'il vienne.
Craignez-vous qu'il vienne ?
140 GRAMMAIRE
418. Autre , autrement , plus , moins , moindre ,
mieux, meilleur et pire suivent les mèmes règles que
craindre. Ainsi on dit :
Il agit autrement qu'il ne parle.
Il est plus riche qu'on ne croit.
Cela est meilleur que vous ne dites ;

parce que la première proposition est affirmative ; et


l'on dit :
Il n'agit pas autrement qu'il parle.
On ne peut être plus heureux que je le suis.
Peut-on être plus malheureux que vous l'êtes !

parce que la première proposition est négative ou


interrogative .
419 . - Ne... pas ,
ne... point. Ne... point nie plus
fortement que ne... pas ; ainsi , il ne lit pas veut dire :
il ne lit pas dans ce moment ; et il ne lit point , il ne lit
jamais.
420. - Pa et poi
s nt se mettent indifféremment
avant ou après le verbe , s'il est à l'infinitif : Pour ne
pas souffrir, pour ne point souffrir ; ou , pour ne souffrir
pas , pour ne souffrir point ; toutefois la première façon
de parler est plus usitée. (ACAD . )

421. On met pas ou point après craindre et ses


synonymes , quand il s'agit d'une chose qu'on désire :
je crains bien qu'il ne vienne pas , ou qu'il ne vienne
point.
422. Pas et point s'emploient ou se suppriment
après cesser, oser , pouvoir , savoir :
Il ne cesse ou il ne cesse pas de rire.
Je n'ose ou je n'ose pas le dire.
Je ne puis ou je ne puis pas dormir.
Il ne sait ou il ne sait pas écrire .
423. www Pas et point se suppriment,
1. Après deux propositions unies par ni je ne bois
ni ne mange. Il ne l'aime ni ne l'estime . Ni les biens
ni les honneurs ne valent la santé.
FRANÇAISE . 141

2º Après depuis que , il y a .... que , suivis d'un


passé Depuis que je ne l'ai vu . Il y a six mois que
je ne lui ai parlé .

De quelques autres adverbes ou locutions adverbiales.

424. A bon marché . On dit : Avoir , acheter ,


donner , vendre une chose A bon marché , ▲ meilleu
r
marché , et non pas bon marché , meilleur marché :
Vous avez eu , acheté , donné , vendu , ce cheval à bon
marché, à meilleur marché que je n'aurais cru .
425. Alentour , auparavant , davantage , sont
toujours adverbes , et par conséquent n'ont jamais de
complément Toutes les dames étaient à table , et les
messieurs alentour. Je vous avertirai un mois aupa-
ravant. Je n'en dirai pas davantage.
Ce dernier , signifiant plus , ne doit jamais s'em-
ployer pour le plus ; dites donc de toutes les fleurs , la
rose est celle qui me plaît LE PLUS , et non celle qui
me plaît DAVANTAGE .
426.-C. Dites : Ce livre-ci, dans ce moment-ci, etc.,
et non ce livre-ici, dans ce moment-ici.
427 . De suite , tout de suite . De suite , sans in-
terruption : Il a couru deux heures de suite ; ou l'un
après l'autre : Ces livres ne sont pas de suite , rangez-les
bien de suite . Tout de suite , aussitôt , sans délai :
Les enfants doivent obéir tout de suite . (Acad .)

428. Droit est adverbe , quand il modifie un


verbe : marchez DROIT devant vous , mesdames , et vous
arriverez bientôt. Il est adjectif , quand il modifie
un sujet ou un complément : marchez DROITE , made-
moiselle , et tenez votre bougie plus DROITE .
429. Exprès , expressément . Exprès veut dire à
dessein il le fait exprès pour me fâcher ; expressément
veut dire en termes exprès cela est énoncé expressé-
ment dans le contrat.
142 GRAMMAIRE
430. On dit : de loin à Join , OU de loin en loin :
Il ne vient plus me voir que de loin à loin , de loin en
loin . (ACAD .)
On dit encore indifféremment hier matin , hier soir,
demain matin , demain soir , ou bien hier au matin
hier au soir, demain au matin, demain au soir. (ACAD . )
431 .
Plus d'à demi , plus d'à moitié s'emplo
ient
préfér à plus qu'à demi , plus qu'à moitié :
ableme -
Cela est plusntd'à demi fait. De l'argen plus d'à
moitié dépensé . t

432. — Plus tôt , plutôt. Plus tôt en deux mots est


opposé à plus tard : Ils arrivèrent les uns plus tôt , les
autres plus tard . - Plutôt en un mot exprime la pré-
férence : Plutôt mourir que de souiller mon âme par
une faute grave , c'est-à-dire , je préfère mourir , etc.
433. si , très. Très ne peut modifier un nom .
On ne dit point : j'ai très-faim, très-soif, très-peur, etc. ,
mais j'ai bien faim , fort faim , extrêmement faim , etc.
Si , dans le sens de tellement, peut modifier une
locution adverbiale ; on peut dire si à l'aise , si à
propos , si en colère , etc. , comme on dit tellement à
l'aise , tellement à propos , tellement eu colère , etc.
434. Tout à coup , tout d'un coup. Tout à coup,
soudainement , en un moment : Cette maison est tombée
tout à coup . Tout d'un coup , tout en une fois :
Il gagna mille francs tout d'un coup.
QUESTIONS.
1. Quels sont les verbes après lesquels on emploie ne?
2. Quels sont les verbes après lesquels on supprime ne?
3. Quand faut- il employer ou supprimer ne après plus, mieux,
moins? Exemples.
4. Quelle différence y a-t-il entre il ne joue pas et il ne joue
point?
5. Quels sont les verbes après lesquels on peut supprimer ou
employer pas et point?`· Exemples.
6. Doit-on dire : allez-y de suite ou tout de suite? - -Pourquoi ?
7. Que remarquez- vous sur le mot droit?
8. Y a-t-il une différence entre expressément et exprès, -- ·plus
tôt et plutôt, tout d'un coup et tout à coup? - Exemples.
FRANÇAISE . 143

CHAPITRE X.

DE LA CONJONCTION.

Des conjonctions et, ni, ou.

435 . Et sert à unir ,


1° Deux propositions affirmatives :
Sachez à vos devoirs immoler vos plaisirs ,
Et pour vous rendre heureux modérez vos désirs.
2º Deux propositions dont l'une est affirmative et
l'autre négative :
Soyez homme d'honneur et ne trompez personne.
30 Deux propositions négatives :
Au bonheur du prochain ue portez pas envie ,
Et ne divulguez point ce que l'on vous confie.
4º Les parties semblables d'une proposition affir-
mative :
Craignez un Dieu vengeur et tout ce qui le blesse.
436. Et ne doit point s'employer :
1. Entre des mots qui ont à peu près le même sens :
Sa vie a été un travail , une occupation continuelle.
2º Entre les mots qui forment une gradation :
Femmes , moines , vieillards , tout était descendu ;
L'attelage suait , soufflait , était rendu . (LA FONTAINE .)
3. Entre les propositions dont le sens est opposé :
L'oisiveté rouille l'esprit ; le travail le polit.
40 Entre deux propositions ou deux phrases qui
commencent par un des adverbes plus , mieux , moins ,
et qui expriment un rapport :
Plus j'étudie la religion , plus je l'admire.
144 GRAMMAIRE
437. Ni s'emploie ,
1° Pour unir les parties semblables d'une propo-
sition négative :
Ne demandez pas à Dieu la grandeur ni la richesse ,
et mieux, en supprimant pas et en le remplaçant par ni :
Ne demandez à Dieu ni grandeur ni richesse ,
Mais pour vous gouverner demandez la sagesse .
2º Ni s'emploie pour et sans. Ainsi au lieu de dire :
Sans crainte et sans pudeur, sans force et sans vertu ,
on dit avec plus de grâce , mais peut-être avec moins
d'énergie :
Sans crainte ni pudeur , sans force ni vertu . (RACINE .)
438. p Les conjonctions et , ni , ou , se répètent
assez souvent devant chaque mot , au lieu d'unir sim-
plement les deux derniers :
Et le riche et le pauvre , et le faible et le fort ,
Vont tous également de la vie à la mort .
Ni le père , ni la mère , ni les enfants , n'y étaient.
De la conjonction que.

439. La conjonction que sert à un grand nombre


d'usages . Elle s'emploie :
1º Après le verbe.étre précédé de ce , et suivi d'un
complément indirect ou circonstanciel :
C'est à vous que je parle . } (ACAD.)
C'est pour vous que je travaille .

Mais après le verbe être précédé de ce , et suivi


immédiatement d'un pronom ou d'un nom , on se sert
du pronom relatif :
C'est vous à qui je parle.
C'est vous pour qui je travaille . (ACAD . )
C'est votre auguste mère à qui je veux parler. (RACINE . )
20 Que s'emploie après le verbe étre précédé de ce ,
FRANÇAISE . 145
et suivi d'un des adverbes de lieu ici, là . On doit dire :
C'est ici qu'il demeure , c'était là qu'il demeurait ,
et non c'est ici où il demeure , c'était là où il de-
meurait , ce qui équivaudrait à : c'est dans ce lieu-ci
dans lequel il demeure , c'était dans ce lieu-là dans
lequel il demeurait , phrases qui renfermeraient deux
prépositions , et qui n'exprimeraient qu'un rapport :
il demeure dans ce lieu-ci , il demeurait dans ce lieu-là.
30 Que sert à unir les deux termes d'une compa-
raison La science est plus précieuse QUE l'or.
4º A remplacer certaines conjonctions énoncées pré-
cédemment Comme Dieu est bon et qu'il est juste
(et comme il est juste) , il récompensera la vertu. - S'il
venait et qu'il voulût me parler (et s'il voulait.)
5º A remplacer certaines locutions conjonctives ,
telles que afin que , avant que , après que , à moins que ,
sans que , soit que , etc.:

Approchez que je vous parle (afin que).


Je ne partirai point qu'il ne soit revenu (avant qu'il).
Il ne dit pas un mot que vous ne le blâmiez (sans que).
6º Et enfin , la conjonction que sert à former, à l'aide
de la préposition de , certains tours de phrase unique-
ment propres à la langue française , et que pour cette
raison , on nomme gallicismes :
C'est une belle chose que de garder le secret.
(ACAD .)
Cela ne laisse pas que d'être embarrassant.

De quelques autres conjonctions.


440 .
Parce que, par ce que. Parce que, en deux
mots , signifie à cause que je le veux , parce que c'est
juste. - Par ce que , en trois mots , veut dire par la
chose que ou par les choses que : Par ce que je viens de
dire , vous devez comprendre combien le vice est
odieux .

441. — Quand , quant à. Quand est conjonction :


Quand il vient , lorsqu'il vient ; ou adverbe de temps :
5
146 GRAMMAIRE
Quand viendra-t-il ? dans quel temps viendra-t-il ?
Quant à est une locution prépositive : Quant à moi ,
j'y consens ; pour moi , j'y consens .
442 . d Quolque , quoi que. Quoique, en un mot ,
veut dire encore que :
Quoique le Ciel soit juste, il permet bien souvent
Que l'iniquité règne et marche en triomphant.
Quoi que, en deux mots, veut dire quelque chose que :
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse , un méchant écrivain .
(BOILEAU.)
REMARQUE . Bien des personnes emploient malgré que avec
l'indicatif, au lieu de quoique avec le subjonctif ; elles disent :
malgréque nous ne nous voyons pas; malgré qu'ils n'étaient pas
riches, etc., c'est une faute ; on doit dire Quoique nous ne
nous voyions pas ; quoiqu'ils ne fussent pas riches.

QUESTIONS .
1. A quoi sert la conjonction et?
2. Dans quels cas ne doit-on pas employer cette conjonction ?
3. Doit-on dire : c'est à vous queje veux parler, ou : c'est à vous
à quije veux parler? - Pourquoi?
4. Cette phrase : c'est ici où il demeure, est-elle correcte ?
Pourquoi?
5. Citez quelques exemples où que remplace une locution con-
jonctive.
6. Qu'est-ce qu'un gallicisme ? - Exemples.
7. Quelle différence y a -t-il entre par ce que et parce que,
quant à et quand, —- quoique et quoi que? - Exemples.
8. Quelle remarque faites-vous sur malgré que ? Exemple.

CHAPITRE XI .

DE L'INTERJECTION .

443 . Hé bien , sert à marquer exhortation ou in-


terrogation . Hé bien, travaillez donc . Hé bien , que vous
en semble?

444. Eh bien, s'emploie dans les mêmes cas , et


FRANCAISE . 147

dans plusieurs autres Eh bien, travaillez donc . Eh


bien; que vous en semble ? Eh bien, soit . Eh bien, je ne
m'en serais jamais douté .
445. on: Oh marque ordinairement la surprise :
Oh ! quelle chute ! Il sert aussi à donner au sens plus de
force : Oh! vraiment, oui . Oh ! pour cela , non.
446. o. Cette interjection s'emploie dans les cas
que nous avons indiqués dans la lexigraphie , et en
outre devant les mots en apostrophe, c'est-à-dire , qui
représentent la personne ou la chose personnifiée à la-
quelle on s'adresse : 0 Télémaque ! & vous que j'aime si
tendrement ! _______ O'rochers, témoins de ma douleur !

QUESTIONS.

1. A quoi sert l'interjection eh bien ?


2. Faut-il écrire ô ou oh devant un mot en apostrophe?
3. Quand est-ce qu'un mot est en apostrophe ?
4. Quels sont les mots en apostrophe dans les deux exemples de
votre grammaire ?

CHAPITRE XII .

DE LA PONCTUATION.

447. La ponctuation est l'art de séparer ou de


terminer par certains signes les diverses parties d'une
phrase, dans le but d'en rendre le sens plus clair et la
lecture plus facile.
448.-Les principaux signes de la ponctuation sont
la virgule (,) , le point-virgule (; ) , les deux points (:) ,
le point (.) , le point d'interrogation (?), le point d'ex-
clamation (! ) , et le tiret (—) .

De la virgule .

449. De tous les signes de ponctuation , le


plus usité et le plus faible , c'est la virgule . Elle s'em-
ploie :
148 GRAMMAIRE
1º Pour séparer les sujets d'un même verbe : La
prudence, lajustice, laforce, la tempérance, sont le fon-
dement de toutes les vertus morales .
2º Pour séparer les compléments directs ou indirects
qui se suivent : L'écureuil a les yeux pleins de feu,
la physionomie fine , le corps nerveux , les membres
très-dispos . (BUFFON . )
3º Pour séparer les adjectifs qualifiant le même mot :
Je vais vous mander une chose étonnante, surprenante,
merveilleuse, miraculeuse, inouïe.
4º Pour séparer les propositions qui ont peu
d'étendue Le discoureur est plein de sa parole, il s'en
rassasie, il s'en assouvit , il la rumine . (L. VEUILLOT. )
5º La virgule s'emploie avant ou après toute propo-
sition qui commence par une conjonction autre que la
conjonction que Faites-lui mes amitiés, si vous le
voyez. Si vous le voyez , faites -lui bien mes amitiés .
Allez le voir, ET dites- lui QUE je l'attends avec impa-
tience.
Cependant lorsque les propositions liées par et , ni,
ou, ont peu d'étendue, on n'emploie pas la virgule :
Il lit et écrit déjà bien .
Il ne lit ni n'écrit pas encore.
Il le fera ou il sera puni .
A moins toutefois que le sujet de la seconde propo-
sition ne soit différent de celui de la précédente , car
alors il faudrait employer la virgule : il lit, et vous
jouez .
6º Avant ou après un mot répété par redondance :
Vous irez, vous , si cela vous plaît ; moi, je n'irai pas.
7° Après tout sujet dont le verbe est sous-entendu :
L'humilité nous fait des amis ; l'orgueil , des ennemis.
Cependant, lorsque les membres de la phrase sont
fort courts , comme ici, il suffit de les séparer par une
virgule :
L'humilité nous fait des amis , l'orgueil des ennemis.
8° Avant un verbe séparé de son sujet par une pro-
FRANÇAISE . 149

position incidente déterminative , à moins qu'elle ne


soit très-courte :
Celui qui met un frein à lafureur des flots,
Sait aussi des méchants arrêter les complots. (RAC. )
Mais dans ces phrases : La bouche qui ment tue
l'âme ; -
La lettre que vous m'avez écrite m'a consolé;
on ne mettra point de virgule après les incidentes ,
parce qu'elles sont très-courtes .
90 Avant et après toute réunion de mots qu'on
pourrait retrancher sans dénaturer le sens de la
phrase . Ainsi avant et après ,
1º Les incidentes explicatives :
Le temps, qui fuit sur nos plaisirs , semble s'arrêter sur nos
peines.
2º Les mots en apostrophe :
Toi-même, ô mon fils, qui jouis maintenant d'une jeunesse si
vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n'est
qu'une fleur presque aussitôt séchée qu'éclose .
3º Les mots en apposition :
L'Amérique, ce vaste continent, ne fut découverte qu'en 14923.
4º Les compléments circonstanciels :
A la ville, à la cour, dans les champs, à la halle,
L'éloquence des cœurs par des tropes s'exhale .
5º Les verbes dit-il, reprit-il, etc .; etc.:
Celui qui me suit , dit Jésus- Christ, ne marche point dans les
ténèbres.
En effet on pourrait, sans dénaturer le sens de ces
phrases , retrancher tous les mots qui sont en italique :
Le temps semble s'arrêter sur nos peines. L'éloquence s'exhale
des cœurs par des tropes. Etc.

Du point-virgule.

450.- Le point-virgule s'emploie :


1º Pour séparer les propositions semblables qui ont
une certaine étendue :
150 GRAMMAIRE
Faute d'un clou, le fer d'un cheval se perd ; faute d'un fer, on
perd le cheval ; et faute d'un cheval , le cavalier lui -même est
perdu, parce que son ennemi l'atteint et le tue.
C'est par la sagesse, disait un jeune roi , que je deviendrai
illustre parmi les nations ; que les vieillards respecteront ma
jeunesse ; que mes voisins, quelque redoutables qu'ils soient , me
craindront ; que je serai aimé dans la paix, et redouté dans la
guerre. (FENELON. ) ·
20 Pour séparer des parties de phrase subdivisées
par la virgule :
Comment réussir à peindre avec énergie.... ces yeux vifs et
perçants, éloquents interprètes des sentiments de l'âme ; cette
bouche, siége des ris, organe de la parole ; ces oreilles , dont la
délicatesse extrême saisit jusqu'à une nuance de ton ; ces mains,
instruments précieux , sources intarissables de productions nou-
velles ? (BONNET )
Des deux points .

451. - On se sert des deux points :


1º Après une proposition qui annonce une citation :
Jésus-Christ a dit : Que sert à l'homme de gagner l'univers,
s'il vient à perdre son âme ?
2º Entre une règle et l'exemple qui la suit immé-
diatement Le participe présent est toujours invariable :
Des hommes travaillant . Des femmes travaillant .
3º Après une proposition suivie de détails : Il y a
quatre empires en Europe : la France, l'Autriche, la
Russie et la Turquie;
Et avant cette proposition , si les détails la précèdent :
La France, l'Autriche, la Russie et la Turquie : voilà
les quatre empires de l'Europe.
40 Après les propositions qui ont un sens complet ,
mais que suit une ou plusieurs propositions qui les
développent :
Rien ne pèse tant qu'un secret :
Le porter loin est difficile aux dames . ( LA FONTAINE .)
Du point.

452 . - Le point se met à la fin de toute phrase qui


a un sens complet , et qui n'a point de liaison intime
avec celle qui suit ;
FRANÇAISE. 151
La ville d'Ephèse était surtout célèbre par un temple de
Diane qui passait pour une des sept merveilles du monde. Ce
temple avait quatre cent vingt-cinq pieds de long sur deux cents
de large . La nef était soutenue par cent vingt-sept colonnes de
soixante pieds de haut . Toutes les colonnes étaient ornées de bas-
reliefs . ( BOUILLET .)
453.
On fait encore usage du point , sous le nom
de point d'abréviat , toutes les fois qu'on n'écrit
ion
que la premièr ou les premièr
e es lettres d'un mot .
Ex.: S. M. (Sa Majesté .) S. S. (Sa Sainteté .) M. (Mon-
sieur .) Mad . (Madame . ) Ex . (exemple . ) Art . (article .)
Adj . (adjectif.) etc.

Du point d'interrogation .

454. Le point d'interrogation s'emploie :


10 Après une phrase dont le sens et la forme sont
interrogatifs Vas-tu nous quitter ? ne te reverrons-
nous plus?
2º Après une phrase dont le sens est interrogatif
et la forme affirmative : Tu vas nous quitter ? nous ne
.
te reverrons plus ? ·
Mais si le sens est affirmatif et la forme interrogative,
on met une virgule : Travaille-t-il (le paresseux) , les
moments lui paraissent des heures ; s'amuse-t-il, les
heures lui paraissent des moments . (FENELON .) C'est-à-
dire , lorsqu'il travaille ..... lorsqu'il s'amuse.....

Du point d'exclamation ,

455. Le point d'exclamation s'emploie :


1. Après la plupart des interjections : Juste ciel !
grand Dieu ! miséricorde ! o malheur !
Cependant lorsqu'on répète une interjection , on ne
met le point d'exclamation qu'après la dernière : ah
ah! oh oh ! Fi fi ! Fi , fi donc !
20 Après tout mot ou toute phrase qui exprime
152 GRAMMAIRE
l'admiration , le bonheur , la pitié , l'étonnement , un
souhait , etc .:
Que le Seigneur est bon ! que son joug est aimable !
Heureux qui dès l'enfance en connaît la douceur ! (RAC. )
Malheureuse ! quel nom est sorti de ta bouche ! (ID.)
Grand Dieu ! que mon amour ne lui soit point funeste ! (ID. )

Du tiret.

456. Le tiret est un long trait d'union qui sert à


indiquer le changement d'interlocuteur . Il se met ordi-
nairement à la place des verbes dit-il , reprit-il , répon-
dit-il , etc.:
Bonjour, Emile. Quelle nouvelle aujourd'hui ? - Aucune ,
Alfred. Sébastopol n'est pas encore pris ? - Pas encore .
Pauvres Français ! ça traîne. Oui , ça traîne . Quels soldats
cependant ! quelle bravoure ! - Et quelle gloire pour les aigles
françaises !

QUESTIONS .

1. Qu'est-ce que la ponctuation ?


2. Quels sont les signes de la ponctuation ?
3. Indiquez les deux premiers emplois de la virgule.
4. Indiquez-en le cinquième emploi, le sixième, -le dernier.
5. Quand employez-vous le point-virgule ?
6. Quand se sert-on des deux points ?
7. Quand faites-vous usage du point ?
8. Faut-il employer le point d'interrogation après toute pro-
position dont la forme est interrogative ?
9. A quoi sert le tiret ? - Exemple .
FRANÇAISE . 155

CHAPITRE XIII.

SUPPLÉMENT AUX VERBES.

457 . - Aller. Je fus, tu fus, fut,


il etc. , pour j'allai , tu allas,
il alla, etc. , sont des barbarismes. Ne dites donc pas : Quandje
sus qu'il était malade, je fus le voir ; dites : j'allai le voir.
Au lieu de je suis allé, j'étais allé, etc. , on dit ordinairement
j'ai été, j'avais été, lorsqu'on est de retour : Lorsque vous êtes
venu pour me prendre, j'avais déjà été me promener.
458. - Avoir l'air. L'adjectif ou le participe qui suit avoir
l'air, s'accorde avec air ou avec le sujet de la proposition .
L'adjectif s'accorde avec air, si la qualité qu'il exprime peut
convenir au mot air : La tuile a l'air plus gai que le chaume .
Cette fille a l'air hardi. Cette femme a l'air méprisant. On peut
dire d'un air qu'il est gai, hardi, méprisant .
Mais l'adjectif ou le participe s'accorde avec le sujet de la pro-
position, lorsqu'il exprime une qualité qui ne peut convenir au
mot air; on dit : « Elle a l'air contente. Ils ont l'air fâchés.
Cette viande a l'air d'être fraîche. Ces légumes n'ont pas l'air
d'être cuits. »> (ACAD.) Parce qu'on ne peut pas dire d'un air qu'il
est content, fâché, frais, cuit.
459. Béuir. Bénir a deux participes passés : bénit, bénite,
et béni, bénie . Le premier se dit des choses consacrées par les
prières du prêtre du pain bénit, de l'eau bénite. Le second a
tontes les autres significations du verbe : Un peuple béni de Dieu,
(protégé) . Toutes les nations de la terre ont été bénies en Jésus-
Christ ( comblées de bien) ; etc.
460. Calquer, décalquer. Calquer, c'est transporter les
traits d'un dessin sur un papier • Calquer un dessin, un plan.
· Décalquer, c'est reporter le calque d'un dessin sur du papier,
sur une toile, sur une planche, etc.
461.- Compter, espérer, promettre . Ces verbes marquent
une chose à venir ; on dit : Compter, espérer, promettre qu'une
chose sera, Ne dites donc pas je compie que vous êtes sage .
j'espère que vous avez bien travaillé, je vous promets que j'ai
dit la vérité ; dites Je crois que vous êtes sage, j'aime à
croire que vous avez bien travaillé, je vous assure que j'ai dit
la vérité .
462 . Se coucher, se promener . On doit dire : Je vais
ME coucher; je vais ME promener, etc. , et non je vais coucher ;
je vais promener .
154 GRAMMAIRE
463. Béjeûner, dîner, souper. Ces verbes veulent la
préposition de avant un nom de chose : Déjeûner de chocolat.
Cependant on peut aussi employer AVEC : Il déjeûne tous les
matins AVEC du chocolat. Dejeûner AVEC du beurre et du radis.
(ACAD. , aux mots matin et radis .)
464. Se disputer. Ne dites pas Ces enfants se disputent
sans cesse, c'est une faute ; dites : Ces enfants se querellent sans
cesse .
*465. Eclairer. On dit maintenant : éclairer une personne
qui descend un escalier ; éclairez Monsieur, vous l'éclairez mal.
Autrefois dans le même sens on disait éclairer à . (ACAD .)
466. Emprunter. Ce verbe prend A ou DE : emprunter une
somme à quelqu'un ou de quelqu'un. Emprunter une pensée à
un auteur ou d'un auteur. Emprunter un mot au latin ou du
latin , etc.
467. Entendre la raillerie , c'est avoir le talent de
railler : Peu de personnes entendent la finc et innocente rail-
lerie. (BOUHOURS . ) - Entendre raillerie, c'est ne point s'of-
fenser d'une raillerie : Vous entendez très-bien raillerie, quand
d'autres que moi vous font la guerre sur vos petits défauts.
468. - Envier, porter envie. Envier se dit des choses, et
quelquefois des personnes Je ne lui envie point son bonheur.
Tout le monde l'envie. ( ACAD . ) Les gens en place sont ordinai-
rement enviés. ( ID .) Porter envie ne se dit que des personnes :
Cain portait nvie à A bel.
469. - Eviter, épargner. Eviter ne veut pas dire épargner.
Ne dites pas : Je vous éviterai celte peine, je veux vous éviter ce
désagrément ; dites : je vous épargnerai cette peine ; je veux vous
épargner ce désagrément.
470. Faire excuse. On dit : Je vous fais excuse, je vous
fais bien excuse, je vous en fais mille excuses , ou je vous demande
pardon ; mais je vous demande excuse est un vrai galimatias .
471.- Fixer veut dire attacher, arrêter : fixer ses yeux, sa
vue, ses regards sur quelqu'un ou sur quelque chose ; jamais il ne
veut dire regarder ou regarder fixement. Ne dites donc pas : il
nous a longtemps fixés, dites : il nous a longtemps regardés, il a
longtemps fixé ses yeux sur nous , et mieux : il a eu longtemps
les yeux fixés sur nous.
472. - Flairer, fleurer . Flaircr, c'est sentir par l'odorat :
Flairez cette rose. Fleurer, c'est répandre une odeur : Cela
fleure bon.
473. Fleurir. Au propre il signifie être en fleur : Les
pêchers fleurissaient déjà, lorsque la gelée est survenue . Les prés
fleurissants, les plaines fleurissantes .
FRANÇAISE. 155
Employé au figuré, c'est-à-dire , lorsqu'il ne signifie pas être
en fleur, il fait florissant, florissante : Les lettres étaient alors
très-florissantes ; et lorsqu'on parle d'une personne ou d'une col-
lection de personnes , comme d'un peuple , d'une ville , d'un
Etat, il fait toujours florissait à l'imparfait de l'indicatif : Athènes
florissait sous Périclès . Ces empires florissaient alors ; mais , quand
on parle de choses, il fait fleurissait et florissait : Les sciences
fleurissaient ou florissaient sous le règne de ce prince . ( ACAD .)
474. -— Insulter. Insulter quelqu'un, c'est l'outrager de fait
ou de paroles : Il l'a insulté publiquement.
Insuller à, c'est manquer à ce qu'on doit aux personnes et aux
choses : Il ne faut pas insulter aux malheureux ; il ne faut pas
insulter à leur misère. (ACAD . )
475. ― Mêler à, mêler avec. Mêler à, c'est joindre à :
Mêler la douceur à la sévérité, l'utile à l'agréable.
Mêler avec, c'est mettre ensemble plusieurs choses et les con-
fondre : Mêler de l'eau avec du vin.
476. — Obsérver. Lorsque observer s'emploie dans le sens
de remarquer, ce qui arrive souvent, il doit se construire comme
ce verbe. Ainsi puisqu'on ne dit pas je vous remarque que...,
mais je vous fais remarquer que..., on ne dit pas non plus :
je vous observe que..,. mais je vous fais observer que...
477. S'occuper à, s'occuper de. S'occuper à quelque
chose, c'est y travailler : Il s'occupe à son jardin, il s'occupe
à détruire les abus.
S'occuper de quelque chose, c'est y penser, ou chercher les
moyens d'y réussir : Il s'occupe de son jardin. Il s'occupe de dé-
truire cet abus. (ACAD .)
478. ---- Recouvrer. Dites : il a recouvré ses forces, la vue, la
santé, et non il a recouvert, ou il a récupéré.
479. G Saigner du nez veut dire perdre du sang par le nez
ou manquer de courage : Il s'était chargé de faire cette propo-
sition, mais il a saigné du nez. (ACAD.)
Saigner au nez n'est pas français.
480. Servir à rien, servir de rien. Ce qui ne sert à
rien aujourd'hui peut servir demain à quelque chose : Il a des
talents qui ne lui servent à rien. - Ce qui ne sert de rien ne
peut jamais être d'aucune utilité Les murmures contre les
décrets de la Providence ne servent de rien.
481 . - Tomber à terre, tomber par terre. Ce qui touche
à la terre, tombe par terre ; ce qui n'y touche pas , tombe à terre ;
ainsi un arbre tombe par terre , et ses fruits tombent à terre.
TABLE DES MATIÈRES.

NOTIONS PRÉLIMINAIRES .
Pages.
Des lettres . 1

ཎྜཨ
Des diphtongues. id.
Des syllabes. 2
Remarques sur les voyelles. id.
la consonne h. 3
Des signes orthographiques et des signes de ponctuation . id.
Division des mots. 4
de la grammaire.

LEXIGRAPHIE .

678
CHAPITRE Ier - Du nom ou substantif.
Du genre des noms.
Formation des noms féminins .
Du nombre. 10
Formation du pluriel dans les noms. id.
CHAPITRE II. — De l'article. • 12
CHAPITRE III. - De l'adjectif. 13
Formation du féminin dans les adjectifs qualificatifs . id.
Formation du pluriel dans les adjectifs. 15
Des adjectifs déterminatifs . 16
CHAPITRE IV . Du pronom . 18
Des pronoms personnels. id.
démonstratifs. 19
possessifs . id.
relatifs. 20
indéfinis id.
CHAPITRE V. - Du verbe. 21
Du sujet id .
Du complément. 22
Remarques sur le sujet et sur le complément. 25
Des différentes sortes de verbes attributifs . 24
Des modifications du verbe.. 26
Du mode. 27
Du temps. id.
Division des temps. 28
TABLE DES MATIÈRES . 157 /
Conjugaison des verbes . • 28
Observations sur certains verbes de la première conju-

38
gaison. 38
Verbes neutres , pronominaux et passifs conjugués au

E8238
féminin. 47
Verbes conjugués sous la forme interrogative. 50
Verbes irréguliers . • • 52
Conjugaison des verbes bouillir, pouvoir, craindre. 53
Règles pour la formation des temps dérivés . 56
Remarques sur la conjugaison et sur l'orthographe des

ཕྱ ⪜g = *
verbes • 64
Des verbes composés . 67
Exercices de récapitulation sur les verbes. 68
CHAPITRE VI. — Du participe. 71
CHAPITRE VII . - De la préposition . 72
CHAPITRE VIII. - De l'adverbe. 74
CHAPITRE IX. De la conjonction. 76

°
Remarques sur les prépositions , les adverbes et les con-
jonctions. 77
CHAPITRE X. - De l'interjection . 78
CHAPITRE XI. Remarques supplémentaires sur l'ortho-
graphe des mots. 79

SYNTAXE .
CHAPITRE ler. P Syntaxe du nom , -- Genre de certains
noms. 84
Pluriel des noms propres. 87
- étrangers.. id.
Singulier et pluriel des noms composés . id.
Du nombre des noms compléments d'une préposition. • 88
Remarques sur l'emploi de quelques noms . 89
ཚསྣུམ

CHAPITRE II. Syntaxe de l'article. -·Emploi de l'ar-


ཤྩ

ticle . 91
Répétition de l'article . id.
Ellipse de l'article. • 92
L'article le , la , les , etc. , devant plus , mieux, moins . id.
CHAPITRE III. Syntaxe de l'adjectif, Adjectifs qua-
lificatifs . 93
Franc de port, plein , proche. . 95
Adjectifs employés comme adverbes . id.
158 TABLE DES MATIÈRES .
Du complément de l'adjectif. 96
Place de l'adjectif. id.
Remarques sur l'emploi de certains adjectifs . 97
Adjectifs déterminatifs. 98
CHAPITRE IV . -— Syntaxe du pronom, - Des pronoms
personnels employés comme sujets . 104
Des pronoms personnels employés comme compléments . 105
Emploi des pronoms le , la , les. • 106
en, y. id.
Emploi du pronom soi. 107
Des pronoms démonstratifs . Ce avant le verbe être. id.
Celui-ci , celle-ci , celui- là , celle -là. 108
Des pronoms possessifs . id.
relatifs . 109
www. indéfinis on , quiconque , personne , l'un
l'autre , chacun , tel. • id.
CHAPITRE V. Syntaxe du verbe. Du sujet. 112
Accord du verbe avec son sujet. id.
Relatif qui sujet du verbe . 114
Ce, sujet du verbe être. id.
Du complément des verbes.. 115
Emploi de l'indicatif. 116
du conditionnel. 118
du subjonctif. 119
des temps du subjonctif. 121
des auxiliaires. 122
CHAPITRE VI. Du participe présent. 126
CHAPITRE VII. Du participe passé.
Règles du participe passé.. 127
Application des règles du participe passé aux verbes
pronominaux 129
Application des règles du participe passé à quelques cas
particuliers. • 130
CHAPITRE VIII. ― De la préposition. 136
CHAPITRE IX . G De l'adverbe. 138
CHAPITRE X. - De la conjonction 145
CHAPITRE XI . - De l'interjection . 146
CHAPITRE XII. De la ponctuation . 147
CHAPITRE XIII. - Supplément aux verbes. 155
FIN.

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