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L’enseignement du vocabulaire

Partie essentielle de l’acquisition d’une langue - le lexique constitue un


matériel linguistique sans lequel la construction du système parlé n’est point
possible.

L’aisance à s’exprimer en français et la motivation d’apprentissage s’accroit


au fur et à mesure que les apprenants possèdent une quantité suffisante de mots.

La didactique moderne des langues étrangères déconseille la traduction en


langue maternelle => les effets négatifs sur la formation des habitudes
d’expression spontanée: la réduction, en tant que procédé d’élucidation du sens des
mots étrangers, entre la pensée en langue étrangère, ralentit et retarde la formation
des automatismes.

La traduction interlinguale, surtout, est inévitable, surtout dans le cas des


mots abstraits, des mots-phrases du type “Ca y est!”, des expressions
idiomatiques, voire dans le cas des subtilités linguistiques qui peuvent être
interprétées de diverses façons (exemple). Jean va à l’école = Jean est écolier ou
Jean se rend à l’école.

La traduction interlinguale est nécessaire là ou existe le risque de faire


percevoir le sens d’une manière approximative ou ambiguë. Il faut combiner les
procédés intuitifs, la traduction interlinguale et interlinguale selon les besoins. Les
solutions didactiques peuvent être diversifiées pour s’adapter au fonctionnement
variable des processus d’acquisition linguistique.

Une leçon de vocabulaire - à quelque niveau que ce soit - doit commencer


par une conversation permettant de réactiver ce qui a été étudié antérieurement et
d’amener un nouveau dialogue destiné à introduire les nouveaux vocables.

La leçon se construit en trois mouvements - présentation (orale, écrite)

// Exploitation (orale, écrite), // Fixation (orale, écrite).

Stratégies et principes didactiques à observer pour la présentation des mots


inconnus:
- La perception auditive du mot inconnu (le signifiant), inséré dans un
syntagme ou dans une structure très courte, qui fait suite à l’observation
directe de l’objet (signifié), des figurines de papier floqué placés au tableau
de feutre, une diapositive ou tout simplement un dessin esquissé au tableau
noir ou blanc.
Un jeu de questions judicieusement choisies, dont les réponses - parfois
suggérées par le professeur - seront répétées individuellement ou en chœur,
imitées, modifiées progressivement, jusqu’à ce que le sens soit bien saisi –
voilà comment on atteindra l’objectif de cette première étape.
Le principe pédagogique qui sous-tend cette étape => le principe de
l’intuition (visuelle ou auditive). Des procédés figuratifs (images) et des
procédés ostensibles (gestes, actions) en constituent l’arsenal. Le geste,
l’action, la parole sont synchronisés. Le geste et l’image précèdent la parole;
la parole précède l’écrit, l’écrit précède la lecture.
La présentation du matériel linguistique se fait oralement et en action -
l’explication du vocabulaire est liée au langage parlé en action. Au niveau
des débutants (d’ȃge scolaire petit) le vocabulaire sera vécu et actif, senti
comme nécessaire, vu qu’il est lié à l’expérience personnelle des élèves
(entrent en classe, ferment la porte, ouvrent leurs cartables).
- La présentation écrite fait suite à la présentation orale => une perception
motrice des mots nouveaux: on prononce le mot en contexte ; on le fixe
oralement en contexte; on l’emploie dans d’autres contextes; l’enseignant
l’écrit au tableau, en contexte, les élèves l’écrivent dans leurs cahiers
toujours en contexte.
Le contexte assure une meilleure compréhension, une meilleure fixation et
aussi un accroissement du rendement communicatif.

La présentation et l’exploitation sont le plus souvent imbriquées -


l’observation de l’objet ou de l’image est associée aux exercices oraux
(linguistiques et langagiers) et écrits: l’élève voit, observe, accomplit une action,
entend un mot en contexte, imite un modèle donné par le professeur, en voit la
représentation graphique au tableau, l’écrit lui-même, lit ce qu’il a écrit, formule
d’autres phrases, dialogue avec le professeur ou avec un autre collègue.
Dans l’ensemble, c’est une démarche qui repose sur une activité informative -
participative.

La fixation se fait oralement et par écrit - ce qui suppose, outre le


renforcement des connaissances nouvellement acquises, la détermination plus
exacte du sens, dans de nouveaux contextes (exercices de discrimination des sens,
exercices d’identification et d’analyse, exercices à trous). La lecture du texte dont
le lexique a été préalablement étudié - moyen de renforcement, de mise en œuvre
des structures lexicales acquises, de même que de mise en évidence des valeurs
communicatives de celles-ci. Le texte lu est une bonne source de stratégies et
d’exercices scolaires portant sur l’organisation du sens.

L’étape suivante => la conversation fixative finale sous deux formes - une
conversation reproductive, portant sur le contenu du texte lu, tout en conservant les
structures lexico-grammaticales acquises dans leur ordre préétabli; une
conversation productive, créative, détachée du texte, introduisant les nouveaux
vocables dans des situations énonciatives nouvelles (micro-conversations,
simulations, jeux de rôle). Cette dernière stratégie vise l’enseignement des
compétences de compréhension et de production orale.

Niveau avancé - le processus de saisie, de traitement et d’intégration des


données lexicales qui permettent l’acquisition de la langue exigent, en plus, une
focalisation sur le code. On ne peut pas se fonder uniquement sur la méthode
intuitive, la traduction interlinguale s’impose.

A ce niveau le nombre de mots et de structures lexico-grammaticales en


langue- cible est considérable, le fait de saisir le sens des mots nouveaux à l’aide
du contexte est fréquent => il est possible de recourir à des procédés différentiels.
Ces procédés présentent l’avantage de préciser le sens, de prévenir les
interférences, d’assouplir l’expression orale et écrite, d’enrichir la langue en
facilitant le choix du mot juste. Il s’agit de l’utilisation des synonymes, des para-
synonymes, des homonymes, des paronymes, des familles lexicales, de l’emploi
d’opérations linguistiques - la définition ou la périphrase. Définitions
substantielles et relationnelles (déf. de dictionnaire) - périphrase, paraphrases
paradigmatiques et syntagmatiques, traduction interlinguale - des procédés
métalinguistiques qui visent à trouver sous des formes diverses, l’équivalent
sémantique d’un mot ou d\’une structure. C’est un travail qui oblige à la réflexion,
implique un effort d’exploration lexicale et sont, par conséquent, rentables dans le
processus d’acquisition du comportement linguistique.

Le lexique acquis antérieurement doit être convoqué pour l’élucidation du


lexique nouveau (il ne faut pas l’expliquer en utilisant d’autres mots inconnus).

Les ressources de la langue offrent plusieurs possibilités (signes) pour


l’explication d’un référent, ce qui permet de ne pas recourir à la traduction en
langue maternelle.

Le choix des substituts lexicaux sera par conséquent, soumis aux exigences
imposées par le contexte - linguistique et communicatif - vu qu’un mot pris
isolément, hors contexte, ne donne qu’une information partielle et d’une justesse
approximative.

Au niveau moyen et avancé, les procédés différentiels métalinguistiques


développent des comportements verbaux relevant d’une conscience linguistique en
voie de se former.

L’analyse sémique - procédure taxonomique (de classification et d’organisation


systématique) qui cherche à mettre à jour l’organisation paradigmatique des faits
linguistiques sur le plan sémantique, en établissant des distinctions à l’aide des
traits pertinents (opposition de sèmes) et a un rôle important dans l’explication
des mots en classe de fle.

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