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Département de Français langue étrangère

Faculté Arts Lettres Langues


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42023 Saint-Étienne cedex 2
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LEXIQUE DE BASE
DE LA DIDACTIQUE DES LANGUES-CULTURES

Version provisoire

Christian Puren

Nota Bene :
Cette liste compile de manière provisoire les lexiques (progressivement remaniés) des deux ouvrages sui-
vants, sauf indication contraire :
− Ch. PUREN, P. BERTOCCHINI, E. COSTANZO, Se former en didactique des langues, Paris, Ellipses,
1998, 206 p.
− Ch. PUREN, Chapitres 1 et 2 de R. GALISSON, Ch. PUREN, La formation en questions, Paris, CLE in-
ternational, 1999, 128 p.
Toutes les entrées avec des renvois à une « Unité » sont extraites du Lexique du premier ouvrage. Les ren-
vois avec la seule indication des pages sont extraites du « Glossaire terminologique » du second ouvrage.

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Acquisition : 1. Dans le sens de processus, il désigne apprendre par c ur un poème) ; que ce soit avec un
le mode « naturel » (par le seul bain linguistique, donc certain objectif (ex. : une activité de remédiation),
non guidé et à dominante non consciente et implicite) dans un certain domaine (ex. : une activité de compré-
d’appropriation d’une langue (maternelle ou étran- hension écrite, de réflexion sur la langue), dans le
gère) par opposition au mode scolaire, dit cadre d’un certain dispositif (ex. : une activité de
« d’apprentissage », d’une langue étrangère. 2. Dans groupe, une activité guidée, des activités différen-
le sens de résultats du processus d’acquisition ou ciées), etc. ; qu’elles soient « scolaires » (conjuguer
d’apprentissage, il désigne les formes linguistiques oralement un verbe en classe), « simulées » (jouer le
assimilées par l’apprenant (synonyme : « les acquis »). rôle d’un touriste qui demande son chemin à
3. Dans le sens d’état final, ce terme est souvent utilisé l’étranger) ou « authentiques » (rédiger un courrier
dans les instructions officielles comme synonyme électronique pour un correspondant étranger). Voir
d’assimilation. *tâche, *exercice.
Acte (d’enseignement) : action minimale de
l’enseignant à laquelle il est possible d’assigner une Aide : Apport extérieur à la tâche et supplémentaire
intention didactique déterminée : écrire au tableau
par rapport au support, aux consignes et au guidage,
pour montrer le découpage des mots ou leur orthogra-
fourni par le manuel, l’enseignant, les autres appre-
phe, faire une moue (pour signaler que la réponse d’un
nants ou l’apprenant lui-même : lexique traduit en
apprenant n’est pas satisfaisante), tendre le doigt vers
marge d’un texte, exemple de tâches similaires déjà
un apprenant (pour l’autoriser à prendre la parole), se
réalisées ; documents annexes fournissant des informa-
rapprocher d’un apprenant (pour lui faire sentir qu’on
tions complémentaires ; fiches lexicales ou grammati-
le surveille particulièrement), etc. Voir procédé. cales ; affiches collées au mur présentant des listes de
Acte de parole : ce qu’on fait lorsqu’on parle. Ce vocabulaire, des conjugaisons verbales ou des exem-
qu’on appelle le « sens pragmatique » d’un message ples de structures grammaticales ; image présentant les
(du grec pragma, action) peut être très différent de son personnages en situation de communication, lexique
sens linguistique : « Vous avez l’heure ? » signifie expliqué en marge d’un texte, liste des mots clés don-
généralement « Je vous demande de m’indiquer quelle née avant un exercice de compréhension globale, liste
heure il est », et non « Je vous demande si vous avez de formules toutes faites adaptées à la simulation
l’heure ». Le sens pragmatique est très dépendant de la proposée ; informations fournies à la demande d’un
situation et de l’intention de communication du locu- groupe par un enseignant au cours d’une séance en
teur : « Vous ne trouvez pas qu’il fait chaud ? », lors- classe ; séance spéciale ou partie de séance spéciale-
qu’on est dans un compartiment de train avec d’autres ment consacrée aux méthodes de travail ; heures de
voyageurs, peut servir ainsi à demander la permission « soutien » pour élèves en difficulté ; etc. La prépara-
d’ouvrir la fenêtre, à faire savoir que l’on souhaite tion est une forme d’aide donnée préalablement à la
initier une conversation, à suggérer que l’on change de tâche. Voir aussi appareil didactique, guidage.
sujet de conversation, etc. Il est aussi en rapport étroit
Analyse : 1. Appliquée aux formes linguistiques, elle
avec la mimique, la gestuelle et l’intonation, qui peu-
fait partie avec l’observation de l’activité de concep-
vent orienter par exemple vers des significations
tualisation. 2. Appliquée aux textes, elle constitue l’un
pragmatiques très différentes de l’expression « C’est
des niveaux de l’« explication de textes ». 3. Analyse
pas mal !... », depuis le compliment hyperbolique
des besoins langagiers, caractéristique de l’approche
jusqu’à réserve ou la déception.
communicative première génération : il s’agit de
Active (compétence-, méthode-, grammaire-) : 1. déterminer les objectifs linguistiques du cours de lan-
Compétence active : capacité de l’apprenant à réutili- gue définis au moyen des notions que les apprenants
ser des éléments linguistiques ou culturels pour sa devront exprimer et des actes de parole qu’ils devront
propre expression personnelle. La compétence active réaliser dans les situations où ils auront à utiliser la
correspond au niveau maximal de maîtrise, celui langue enseignée pour communiquer.
d’assimilation. Voir passive (compétence-). 2. Mé-
Analytique (méthode-, démarche-) : voir Unité 6,
thode active : voir Unité 6, point 1.1.3, p. 00. Souvent
point 1.1.3.a, p. 00. Antonyme : voir globale, globa-
utilisé au pluriel : « méthodes actives ». 3. Gram-
liste (méthode-, approche-), synthétique (méthode-).
maire active : ensemble des règles linguistiques que
l’apprenant maîtrise à un niveau de compétence ac- Appareil didactique : ensemble du dispositif didacti-
tive ; on parle parfois aussi de « grammaire de produc- que mis en place par le concepteur d’un manuel autour
tion ». Voir passive (grammaire-). de ses supports, et constitué des différents exercices
(y compris d’évaluation) avec leurs consignes, et leurs
Activité
éventuels guidages et aides.
Désigne de manière très générale ce que fait l’élève au
cours de son apprentissage ; que ce soit à un niveau Application : 1. Activité intellectuelle consistant à se
très abstrait (celui des *opérations cognitives) ou très référer explicitement à une représentation mentale
concret (souligner les mots inconnus dans un texte, d’une organisation morphologique (paradigme verbal,
grammatical ou lexical) ou d’une règle (syntaxique)

2
pour guider sa production. Ce type d’application sup- mécaniques, activités étroitement guidées) puis comme
pose donc qu’il y ait eu préalablement conceptualisa- une construction (l’élève apprend activement par cons-
tion. Voir grammaire externe. 2. Dans le cas de truction personnelle de son propre savoir). Une didac-
l’exercice structural, l’apprenant est invité à appli- tique complexe envisage simultanément la mise en
quer un modèle de transformation dans lequel la règle uvre de ces quatre conceptions à la fois opposées et
a été « encapsulée » : on peut donc dire qu’il y a là complémentaires.
application sans conceptualisation. Voir aussi Uni-
Approche : 1. Méthode utilisée pour initier un travail
té 6, Corrigé du point 1.2.1, exercices du Cours de
sur un document ou un domaine (ex. : approche glo-
langue et de civilisation. 3. Types d’exercices
bale d’un texte) ou pour réaliser son analyse (ex. ap-
d’application : voir Unité 9, point 4.2, p. 00.
proche anthropologique de la culture). 2. « Approche
Application : 1. Processus explicitement guidé par le communicative » : méthodologie que l’on a souhaité
produit d’une conceptualisation antérieure (sens 1) maintenir souple et ouverte. 2. Parfois utilisé dans le
visant à une production linguistique (orale ou écrite), sens d’ensemble de méthodes. Exemple : « approche
culturelle (un comportement) ou méthodologique communicative » : méthodologie que l’on a souhaité
(l’utilisation d’une stratégie d’apprentissage). Cas maintenir ouverte et non dogmatique. Voir démarche.
particulier : dans l’exercice dit « structural »,
Appropriation : synonyme d’assimilation.
l’apprenant est invité à appliquer un modèle de pro-
duction dans lequel la règle a été « encapsulée » par Aptitude : voir capacité 1.
l’auteur de l’exercice : il y a donc application automa-
Assimilation : 1. Niveau maximal de maîtrise d’une
tique et inconsciente par l’apprenant d’une conceptua-
forme linguistique ; celle-ci est dite « assimilée »
lisation réalisée par un autre. 2. Démarche caractéris-
lorsque l’apprenant est capable d’une réutilisation
tique de l’applicationnisme, dans lequel la méthodo-
spontanée de cette structure pour son expression per-
logie d’enseignement des langues est conçue comme
sonnelle en situation de communication authentique.
relevant d’une application de « théories de référence »
Voir Unité 6, point 1.1.4, « réutilisation-
(voir aussi Épistémologie).
re-production », p. 00. Synonymes fréquents : automa-
Applicationnisme : voir application 2, épistémolo- tisation, fixation. 2. Processus conduisant à ce niveau
gie. de maîtrise. Voir compétence active, transfert.
Apprenant : terme souvent préféré actuellement en Attitude (d’apprentissage) : disposition naturelle ou
didactique des langues à celui d’« élève » pour deux acquise orientant l’apprenant vers des stratégies parti-
raisons : 1) il permet d’englober tous les publics, y culières d’apprentissage ou le faisant réagir de ma-
compris les adultes ; 2) il rappelle qu’il n’y a appren- nière déterminée aux stratégies d’enseignement. Voir
tissage d’une langue que si ce processus est pris en apprentissage 1.
charge par un sujet actif et impliqué.
Authentique : 1. Document- : document produit à
Apprentissage : 1. Processus d’- : mode guidé et à l’origine par des natifs pour des natifs. Voir fabriqué
dominante consciente et explicite, par opposition à (document-). 2. Communication- : celle au cours de
acquisition. 2. Attitude d’- : voir Unité 3, point 1.1.3, laquelle l’apprenant s’exprime spontanément de ma-
p. 00, et point 1.2.1, p. 00 ; en travail de groupe : voir nière personnelle (définition et exemples, voir Unité 2,
Unité 3, point 4.1.2, p. 00. 3. Stratégie d’- : voir Uni- point 1.2.1, p. 00 ; Unité 7, point 3.2.2.b, p. 00 ; Uni-
té 3, point 1.1.3, p. 00. 4. Types généraux d’- : voir té 8, point 3.2.2., p. 00 et point 4.2, p. 00.). Voir aussi
Unité 3, point 1.2.1, p. 00. 5. Pratiques d’- : voir Uni- didactique, scolaire, simulée (communication-).
té 3, point 4.2.2, p. 00. 6. Logique d’enseignement vs
Automatisation : niveau de maîtrise visé dans
logique d’apprentissage : voir Unité 3, point 2.2.,
l’exercice structural, à la suite duquel on supposait,
p. 00. Voir aussi autonomie/autonomisation, centra-
en s’appuyant sur la psychologie béhavioriste, que la
tion sur l’apprenant.
structure travaillée pouvait désormais être reproduite
Apprentissage : 1. Processus d’apprentissage : mode par l’apprenant en tant que réaction réflexe à un sti-
guidé et à dominante consciente et explicite, par oppo- mulus verbal correspondant. « Automatisation » équi-
sition à acquisition. 2. Stratégie d’apprentissage : voir valait donc, dans cette psychologie de référence, à ce
stratégie. Historiquement, l’apprentissage a été conçu que l’on appelle maintenant l’assimilation. Voir aussi
comme une réception (dans la pédagogie dite « tradi- fixation.
tionnelle », où l’élève apprend passivement par assi-
Autonomie : « Capacité et disposition à agir de ma-
milation directe du savoir préparé et transmis par
nière indépendante en sujet social responsable, à pren-
l’enseignant ou par le matériel), comme une impré-
dre en charge ses actions et son apprentissage dans la
gnation (dans le « bain linguistique », où l’élève ap-
réalisation de ses besoins » (John L.M. Trim, Auto-
prend spontanément par contact et pratique intensifs),
nomie et apprentissage autodirigé : terrains
comme une réaction (l’élève apprend activement en
d’application actuels, Conseil de l’Europe, coll.
réagissant aux sollicitations verbales du maître ou du
« Éducation et culture », Strasbourg, 1988, Préface, p.
matériel : questions, amorces, stimuli d’exercices
3.). En fait, l’autonomie, comme la formation intellec-

3
tuelle ou éthique, est plus une finalité (une direction Critère thématique de classement et d’enseignement
qui doit orienter l’action de l’enseignant, un horizon du vocabulaire. Exemples : la salle de classe, la cham-
visé, un idéal vers lequel on tend) qu’un objectif pro- bre de l’enfant, le corps humain, les saisons, le com-
prement dit (défini par un résultat concret obtenu merce, les arts, défauts et qualités. L’apparition de ce
entièrement et définitivement) ; de sorte que ce que concept en didactique des langues correspond à deux
doit viser l’enseignant est la mise en place d’un pro- ruptures majeures simultanées : le passage de la forme
cessus (voir autonomisation). au sens et de la langue à l’apprenant. L’expression
apparaît plus tardivement, mais le concept, emprunté à
Autonomie/autonomisation : 1. Voir Unité 3, « La
la rénovation pédagogique de l’enseignement primaire
formation à l’apprentissage », Unité 3. 2. Suggestions
des années 1880 en France (la « leçon de choses »),
pratiques : voir Unité 3, point 4.1.1, p. 00. 3. Évalua-
donne aux méthodologues contemporains l’idée d’une
tion de la marge d’autonomie laissée aux apprenants
« leçon de mots » formalisée par l’auteur de
dans leur manuel : voir Unité 3, point 3.2., p. 00. 4.
l’instruction officielle du 13 septembre 1890. Dans la
Place de l’- en contexte scolaire : voir Unité 3,
méthodologie traditionnelle, la cohérence de chaque
point 5.1, p. 00.
unité didactique est donnée par le point de grammaire
Autonomisation : Processus par lequel l’apprenant qu’elle traite, la gradation est calquée sur celle de la
augmente son degré d’autonomie, en dissociant pro- grammaire latine, le traitement du lexique est se-
gressivement son processus d’apprentissage du proces- condaire et dépend de la forme (classement des mots
sus d’enseignement. Voir autonomie. selon leur nature et fonction grammaticales). Dans la
méthodologie directe au contraire, on part de
Capacité : 1. Faculté de réaliser une tâche liée au
l’*environnement immédiat et concret de l’élève (la
processus d’apprentissage (exemples : discriminer
salle de classe avec les objets et les actions qu’il peut y
auditivement deux sons proches, reconstituer une
décrire et y effectuer), et on les élargit de manière
ponctuation, prendre des notes, repérer des mots clés,
concentrique à l’école, au village, à la campagne, à la
faire des hypothèses à partir d’un titre, identifier les
ville…, les images puis les textes descriptifs prenant la
temps et modes des formes verbales, s’auto-
relève des réalités concrètes immédiates comme sup-
corriger...). Synonyme : aptitude. 2. Faculté à réaliser ports d’enseignement.
une activité liée à la pratique communicative en classe
V. : méthodologie directe.
ou hors-classe (exemples : suivre un cours
d’université, demander son chemin...). La capacité à
réaliser tel ou tel acte de parole est maintenant utili- Cible (langue-) : voir langue cible.
sée systématiquement dans la présentation des objec-
Civilisation : voir culture 2.
tifs et critères d’évaluation (être capable de saluer, de
se présenter, de s’excuser...). Classement : il s’agit de présenter ou de réunir de
manière cohérente un certain nombre de formes lin-
Capacité : Aptitude particulière à réaliser un acte, une
guistiques ou de faits culturels pour en faciliter la
tâche ou une activité précise d’apprentissage de la
mémorisation, pour en faire un corpus de conceptua-
langue-culture étrangère (ex. : saluer, conjuguer un
lisation ou fournir une aide à une tâche déterminée,
verbe, repérer une connotation culturelle d’un mot à
ou encore comme exercice de manipulation. Exem-
partir de son contexte, s’auto-évaluer) dans une situa-
ples : les différents emplois du subjonctif dans un
tion de communication en langue étrangère (ex. : se
texte, une liste de mots appartenant à des genres, des
présenter, raconter une aventure personnelle, partici-
radicaux ou des champs sémantiques différents, for-
per à une conversation à bâtons rompus). Voir en
mes verbales appartenant à tel temps ou à tel mode.
Annexe 2 les différents niveaux possibles de maîtrise
Synomyme : regroupement.
d’une forme linguistique. Voir en Annexe 3 les diffé-
rents classements possibles des capacités, et des exem- Cognitif (objectif-) : 1. Définition : voir Unité 1,
ples correspondants. Voir aussi compétence. corrigé du point 2.2.1b p. 00. 2. Application à
l’analyse des manuels : voir Unité 1, point 3.2.1.c,
Centration sur l’apprenant : 1. Principes : voir Uni-
p. 00.
té 3, point 1.1.1 p. 00 et corrigé p. 00. 2. Implications
pratiques : voir point 5.2, p. 00. 3. Propositions Cognitive (approche-) : ensemble d’orientations di-
d’application à la didactique de la littérature : voir dactiques basées sur l’hypothèse que l’apprentissage
Unité 8, point 5.2, paragraphe 1, p. 00. linguistique est un processus mental au cours duquel
l’apprenant construit, déconstruit et reconstruit sans
Centration sur la forme : voir formel (exercice-).
cesse sa compétence langagière (dite « transitoire »),
Centration sur le sens/le contenu du message/la sa grammaire (dite « intermédiaire ») et la langue
communication : voir communicatif (exercice-). qu’il s’approprie (dite « interlangue »). Voir gram-
Centre d’intérêt maire interne.
[Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du Combinés (supports-) : supports de types différents
français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir., utilisés en parallèle mais constituant des documents
ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.]

4
différents. Exemple : un article de journal + une photo les différentes composantes de la « compétence de
d’illustration. communication »). Chacune des compétences peut être
définie de manière extensive par les différentes capaci-
Communicatif (exercice-) : exercice centré non sur la
tés qui la composent (voir capacité, et Annexe 3).
forme mais sur le sens, le contenu du message, la
communication. Voir formel (exercice-). Voir aussi Complexe / complexité : 1. Ensemble complexe : On
les propositions de « grammaire sémantique », Uni- dit qu’un ensemble est complexe lorsqu’il est composé
té 9, point 5.2 d’éléments multiples, divers, hétérogènes, variables,
instables, interreliés, en partie contradictoires et non
Communication : 1. Schémas de communication en
parfaitement objectivables. Une classe d’élèves, par
classe : voir Unité 2, point 1.1.2, p. 00. 2. Types de
exemple, est toujours un ensemble complexe en parti-
communication en classe : voir Unité 2, point 1.2.1,
culier parce que ceux-ci sont nombreux, qu’ils sont
p. 00. 3. Communication non verbale en classe : voir
différents, variables et en partie opposés dans leurs
Unité 2, point 1.2.2, p. 00 et point 4.3, p. 00. 4. Ap-
attitudes et comportements, hétérogènes quant à leurs
proche communicative : voir communicative (appro-
niveaux et motivations, en partie imprévisibles, enfin
che-). 5. Compétence de communication (composan- en interaction constante les uns avec les autres et avec
tes de la -) : voir Unité 2, point 5.1, p. 00. l’enseignant lui-même, qui ne peut donc les observer
Communicative (approche -) : méthodologie ouverte d’une manière totalement extérieure à lui-même et
(« approche ») caractérisée par a) une application de sans que son observation ne provoque sur eux des
l’homologie fins-moyens à la communication (on effets. 2. Complexe / compliqué : « Complexe » doit
cherche à rendre les apprenants capables de communi- être distingué de « compliqué » : un problème compli-
quer de manière authentique en les faisant communi- qué est un problème qu’on ne sait pas résoudre mais
quer de manière simulée en classe) ; b) la prise en dont on pense qu’il existe forcément une solution,
compte des futurs besoins langagiers des apprenants ; même si on ne la connaît pas encore ; un problème
c) l’objectif de compétence de communication (voir complexe est un problème dont on sait qu’il n’existe
les composantes de la compétence de communication pas de solution, ou du moins dont les solutions ne
Unité 2, point 5.1, p. 00 ; sur l’« objectif communica- peuvent être que partielles, locales et provisoires. 3.
tionnel » en didactique scolaire, voir Unité 1, Épistémologie complexe : Parce que l’objet de la di-
point 2.2.1b p. 00, et corrigé p. 00) ; d) la centration dactique des langues (la relation entre les processus
sur l’apprenant. Caractéristiques générales : voir d’enseignement et d’apprentissage de la langue-
Unité 2, point 5.2, p. 00. Caractéristiques des manuels culture) est fondamentalement complexe,
de type communicatif : voir Unité 6, point 3.1.2, ta- l’épistémologie de cette didactique se doit d’être elle-
bleau p. 00. Problèmes posés par la mise en oeuvre de même complexe. Aussi le « paradigme de complexi-
l’approche communicative en contexte scolaire : voir té » que définit E. Morin dans différents ouvrages est-
Unité 2, point 6.1.a, p. 00. il particulièrement adapté à la didactique des langues :
on cherche à tenir compte d'un maximum de données
Compétence de communication : voir communica- tout en sachant que la réalité en soi nous échappe ; on
tion 5. cherche à unir la distinction (nécessaire à la percep-
Compétence : 1. Ensemble de capacités acquises dans tion) et la conjonction (qui rétablit les interrelations,
un domaine donné d’activité langagière ou les articulations, les multidimensionnalités) ; on est
d’apprentissage. Exemple : la compétence de com- conscient des limites de la logique, des effets pervers
préhension inclut la capacité à inférer le sens des mots de la fermeture théorique et de l'inexistence d'un prin-
à partir du contexte, à anticiper, à mémoriser à court cipe unique de cohérence ; on accepte de travailler
terme, etc. 2. Niveau de maîtrise d’un domaine défini avec l'imprécision, l'incertitude et la contradiction. 4.
par des connaissances et/ou des savoir-faire (ou capa- Modes de relation complexes : appliqués à tous les
cités). Ce domaine peut correspondre à des niveaux couples conceptuels fondamentaux de la didactique des
différents, depuis l’ensemble de la langue (compétence langues, ils permettent de complexifier la réflexion
langagière), jusqu’à celui d’une structure grammati- didactique. Voir par ex. pp. 28-29 l’application des
cale (voir Unité 9, point 2.3., p. 00). 3. Compétences modes du continuum, de l’opposition, de l’évolution,
langagières, ou habiletés langagières : les quatre do- du contact, de l’instrumentalisation et de la dialogique
maines d’utilisation de la langue comme instrument de au couple enseignement/apprentissage.
communication : compréhension et expression orales Compétence
(voir Unité 7, pp. 00-00), compréhension et expression
écrites (voir Unité 8, pp. 00-00). Autres compétences 1. Compétence : aptitude générale ou ensemble de
visées : voir Unité 6, point 4.2, tableau point V, p. 00. *capacités dans des domaines définis de manière plus
4. Compétence active : voir active (compétence-), ou moins globale. Voir les points ci-dessous.
passive (compétence-). 2. Compétence culturelle : capacités vis-à-vis de la
Compétence : Aptitude générale dans des domaines culture étrangère et dans l’interaction avec ses mem-
définis de manière plus ou moins globale (voir en bres. Ces capacités relèvent à la fois :
Annexe 3 les différents domaines de compétence, et a) des connaissances (par ex., savoir quelle

5
est la capitale d’un pays, le système politique…) ; pp. 00-00. 3. Différents objectifs de compréhension
orale : voir Unité 7, point 5, pp. 00-00. 4. Différents
b) des représentations (prise en compte de
types de lecture en classe de langue : voir Unité 8,
l’image que l’on se fait de cette culture, et de l’image
point 3.2.1.b, p. 00. Mot correspondant en termes
que ses membres se font de leur propre culture) ;
d’enseignement : explication. Voir aussi sensibilisa-
c) des comportements (prise en compte des tion.
normes régissant les manières d’être avec les autres
Concept (didactique) : produit d’un processus de
dans cette culture) ;
conceptualisation (sens 3), représentation mentale
d) des conceptions (objectifs et normes régis- symbolique d’une classe d’éléments permettant des
sant les manières d’agir avec les autres dans cette manipulations intellectuelles à la fois plus économi-
culture) ; ques et plus puissantes des réalités du processus
d) des valeurs (prise en compte des grands d’enseignement/apprentissage. Un concept est de pre-
principes philosophiques, religieux, éthiques, esthéti- mier degré si ces éléments sont des données empiri-
ques… des membres de la culture étrangère). ques (ex. : « forme linguistique », p. 37 ; « répéti-
tion », p. 39), et de second degré s’il regroupe d’autres
3. Compétence langagière : capacité à comprendre à concepts (ex. : « intégration didactique » et « noyau
l’oral, à s’exprimer à l’oral, à comprendre à l’écrit, à dur méthodologique », voir p. 42). Sur la définition
s’exprimer à l’écrit en langue étrangère. des concepts spécifiquement didactiques pouvant ser-
4. Compétence méthodologique : capacité à gérer son vir à une théorisation interne dans cette discipline,
apprentissage, en particulier en recourant aux voir pp. 34-35. Sur les deux fonctions essentielles de
*méthodes adéquates. ces concepts (l’encapsulation de problématiques ex-
ternes et l’adaptation à la complexité du champ), voir
5. Compétence de communication : ses différentes p. 37 et p. 38.
composantes correspondent à des capacités d’ordres
différents : Conceptualisation : 1. Appliquée aux différents do-
maines de la langue (la syntaxe, la morphologie, le
− composante linguistique : capacité à faire lexique, la phonétique, le discours), réflexion aboutis-
des phrases grammaticalement correctes ; sant à la prise de conscience de régularités,
– composante textuelle et discursive : capacité d’organisations ou de règles. Cette conceptualisation
à rédiger une lettre d’excuse, à raconter une anecdote, prépare l’application (sens 1). 2. Par extension, la
à argumenter au cours d’un débat oral, etc. ; conceptualisation peut être utilisée dans les domaines
de la culture (prise de conscience de règles socio-
− composante notionnelle-fonctionnelle : culturelles, par ex.), de la méthodologie (prise de
capacité à exprimer telle ou telle notion comme le conscience de modes d’enseignement ou
temps, le prix, l’identité, la cause…, et à réaliser tel ou d’apprentissage) et de la formation (réflexion sur le
tel acte de parole comme remercier, saluer, s’excuser, processus de formation). Dans tous les cas (1 et 2), la
refuser, justifier, comparer, etc. ; conceptualisation implique l’utilisation d’un métalan-
− composante référentielle : capacité à mobi- gage spécifique et permet d’adopter par rapport à
liser ses connaissances − lexicales et autres − corres- l’objet une position « méta » (métalinguistique, méta-
pondant au domaine de référence dans lequel on situe culturelle, métaméthodologique, métaformative).
son discours ; 3. Conceptualisation didactique : appliquée non plus
aux domaines de la didactique mais à la didactique
− composante socioculturelle : capacité à elle-même, processus d’élaboration des concepts
respecter les règles régissant l’usage de la langue dans didactiques.
la situation où l’on se trouve ;
Conceptualisation : 1. Observation des formes lin-
– composante médiatrice : capacité à servir guistiques et réflexion sur ces formes. Il s’agit de
d’intermédiaire ou de « passeur » entre des langues l’activité intellectuelle par laquelle l’apprenant par-
et/ou des cultures différentes vient à une représentation mentale d’une organisation
− composante interactive : capacité à prendre morphologique (paradigme verbal, grammatical ou
la parole au cours d’une conversation, à demander des lexical) ou d’une règle (syntaxique). La pratique dite
précisions, à introduire un contre-argument, etc. ; « raisonnée » de la langue s’appuie systématiquement
sur la conceptualisation, passage obligé avant
− composante stratégique : capacité à com- l’application. La conceptualisation faite par les ap-
penser ses lacunes dans telles ou telles compétences prenants eux-mêmes à partir d’exemples correspond à
par le geste, le mime, les périphrases, les questions la démarche inductive. Voir déductive (méthode-,
posées ou les demandes formulées à l’interlocuteur, démarche-). Voir aussi Unité 6, point 1.1.3, p. 00.
etc. Comparaison d’exercices de conceptualisation gram-
Compréhension : 1. Compréhension orale : voir Uni- maticale en contexte scolaire et en enseignement aux
té 7, pp. 00-00. 2. Compréhension écrite : voir Unité 8, adultes : voir Unité 9, points 1.2.1, 1.2.2 et 1.2.3, et

6
corrigés p. 00. 2. On peut aussi parler de « conceptua- l’enseignant (on dira ainsi à un enseignant stagiaire
lisation » pour la réflexion sur des faits culturels. qui a expliqué longuement un point de grammaire
qu’il n’aurait pas dû « faire un cours de grammaire »,
Conditions (d’enseignement-apprentissage) : sou-
mais demander aux apprenants eux-mêmes de concep-
vent utilisé pour l’enseignement (l’enseignant parle
tualiser).
alors de ses « conditions de travail », il est synonyme
de *situation, avec une connotation négative (les pa-
Culture : 1. Voir Unité 4 « L’enseignement/-
ramètres sont considérés comme des contraintes).
apprentissage de la culture ». 2. Différence entre
Configuration conceptuelle : produit résultant d’un « culture » et « civilisation » : voir Unité 4, corrigé du
processus d’organisation et de représentation visuelle point 1.1.2, p. 00. 3. Objectif culturel : voir Unité 2,
de concepts. Exemples : la série (produit d’une opéra- point 2.1, pp. 00-00. 4. Composante culturelle de la
tion d’énumération, voir pp. 43-44 et 53-54), le ta- compétence de communication : voir Unité 4,
bleau (croisement de séries, voir pp. 44-47 et 54-55), point 5.2, p. 00. 5. Approche culturelle vs intercultu-
le processus (articulation chronologique, voir pp. 47- relle et intraculturelle : voir Unité 4, point 4.2.3 p. 00
48 et p. 55) et le réseau (relations et interactions, voir et point 5.3, p. 00.
pp. 48-52 et 56-57). Sur l’adéquation particulière des
Curriculum (plur. latin : curricula) : objet de ré-
schémas dynamiques que sont le processus et le réseau
flexion et de conception intermédiaire entre les finali-
à la représentation des processus didactiques, voir
tés et objectifs généraux, et l’élaboration de manuels
processus.
ou de séquences d’enseignement. Le curriculum intè-
Consigne : Énoncé du concepteur de manuel ou de gre donc dans la même problématique les contenus,
l’enseignant présentant la *tâche à réaliser, en particu- la progression, les supports et les méthodes. Voir
lier son objectif et le *dispositif. Les consignes détail- cursus.
lées incluent parfois le *guidage.
Cursus : organisation du curriculum couvrant les
Contexte (d’enseignement-apprentissage) : Fréquem- différentes années considérées de l’enseignement sco-
ment utilisé dans le sens de *situation. Il vaut mieux laire. On dira ainsi que l’épreuve de langue au bacca-
éviter ce mot, qui renvoie stricto sensu à un *environ- lauréat, en France, évalue l’ensemble du cursus sco-
nement textuel. laire d’apprentissage de cette langue.
Contextualisé (enseignement-) : voir grammaire Décontextualisé (enseignement-) : voir grammaire
contextualisée. Peut se dire aussi de l’enseignement décontextualisée. Peut se dire aussi de l’enseignement
du lexique. Dans ces emplois, il peut avoir le sens de du lexique.
*contexte stricto sensu, et/ou de *situation.
Déductive (méthode-, démarche-) : voir définition
Contrôle : évaluation de type sommatif, mais ponc- Unité 6, point 1.1.3a. Voir aussi grammaire déduc-
tuelle et intermédiaire. tive, inductive (méthode-, démarche-), conceptuali-
sation.
Correction (types de-) : voir Unité 6, point 4.2., ta-
bleau point VII, p. 00. Démarche : 1. Articulation raisonnée de plusieurs
Cours procédés ou méthodes. 2. Exemples de démarches :
[Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du voir Unité 7, point 2.2.g, p. 00, et Unité 8,
français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir., point 3.2.1.c, p. 00. 3. Parfois utilisé dans le sens limi-
ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.] té de méthode. Voir aussi schéma de classe.
1. Suite de séances d’enseignement/apprentissage : Diagnostique (évaluation-) : voir définition Unité 11,
« suivre un cours de FLE de 50 h », « s’inscrire dans corrigé du point 1.2.1.a, p. 00. Synonyme : évaluation
un cours par correspondance ». 2. Chacune des séan- prospective.
ces d’enseignement/apprentissage portant sur une ou
des matières indéterminées, sur l’ensemble ou sur une Didactique (communication-) : voir Unité 2,
partie d’une matière déterminée : « avoir/faire cours point 1.2.1, p. 00, et Unité 7, point 4.2.2, p. 00.
du lundi au jeudi », « avoir cours de français de 9h à Direct
10h », « faire un cours de grammaire ». 3. Manuel [Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du
fournissant les supports et l’appareillage didactique français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir.,
nécessaires à un ensemble de séances ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.]
d’enseignement/apprentissage sous forme de « le- Désigne le principe que l’on commence à appliquer
çons » ou « unités didactiques » : le fameux « Mauger systématiquement à l’enseignement institutionnel des
bleu » s’intitulait Cours de langue et de civilisation langues à la fin du XIXe siècle, et qui consiste à ne pas
française (Hachette, 1953). passer, pour la compréhension et l’expression en lan-
Pris dans les sens 1 et 2, le mot « cours » désigne gue cible, par « l’intermédiaire » de la langue source,
parfois les contenus d’enseignement (on parlera ainsi c’est-à-dire par la traduction. Trois spécialistes fran-
d’un « cours intéressant » ou d’un « cours trop çais le définissent de cette manière en 1898 (voir bi-
dense ») ou encore la transmission de ces contenus par bliogr.) : « Les langues modernes ne s'apprennent

7
rapidement et conformément à leur génie que par la – Le *support : dialogue ou texte de base,
langue même qu'il s'agit d'enseigner. Le meilleur image à commenter, ensemble de documents faisant
moyen pour pénétrer le génie d'une langue, c'est de ne partie d’un dossier de civilisation…
pas chercher à passer d'un mot français au mot étran-
– Le guidage, qui indique la *procédure à
ger, mais d'apprendre d'abord à penser dans cette lan-
suivre pour réaliser la tâche.
gue ». Ce principe, qui s’inspire du modèle empirique
de la « méthode naturelle » ou « maternelle », – L’aide, ou apport extérieur à la *tâche des-
s’oppose au principe indirect de la méthodologie tradi- tiné à en faciliter la réalisation.
tionnelle dite de « grammaire-traduction », dans la-
– Le matériel : manuels, cahiers d’exercices,
quelle on considérait au contraire que parler une lan-
*exercices enregistrés, dictionnaires, encyclopédies,
gue étrangère était traduire inconsciemment et instan-
livres de grammaire, magnétophones, ordinateurs,
tanément en langue étrangère une pensée forcément
grandes feuilles blanches avec marqueurs...
conçue en langue maternelle.
Le principe direct donne son nom à la « méthodologie – L’espace : disposition des tables, déplace-
directe » française des années 1900-1910. Il y est ap- ments des apprenants et de l’enseignant en classe,
pliqué au vocabulaire, désormais enseigné dès la pre- utilisation d’autres espaces tels que la bibliothèque de
mière heure de classe uniquement en langue cible par l’établissement, la salle informatique, le domicile de
la désignation et la description des objets, le commen- chaque élève pour le travail personnel, etc.
taire en temps réel des actions réalisées en classe, les
– Le temps : durée fixée en classe pour une
images et tous autres procédés directs possibles tels
*tâche, répartition du travail sur plusieurs *séances,
que la synonymie et l’antonymie, l’hypéronymie et
délais impartis pour effectuer un travail, activités re-
l’hyponymie, la définition, le geste, le mime, le mou-
venant périodiquement, rythme plus ou moins lent ou
vement, l’exemple, la situation ou le contexte. Il y est
plus ou moins soutenu imposé à une activité, planning
étendu à la grammaire (enseignée désormais de ma-
couvrant des périodes plus ou moins longues, utilisa-
nière inductive par les exemples, sans passer comme
tion du temps hors classe, etc.
auparavant par l’intermédiaire de la règle), aux textes
(appréhendés dans un premier temps de manière glo- – Les acteurs : constitution des groupes, al-
bale, sans passer par l’intermédiaire de la compréhen- ternance et articulation entre le travail individuel et le
sion de chaque phrase) et à la littérature (enseignée travail en grand groupe, en groupes restreints ou en
par les textes des auteurs, sans passer par groupes de deux (« binômes » ou « tan-
l’intermédiaire de résumés théoriques préalables sur le dems ».articulation entre le travail individuel et le
genre, le mouvement littéraire, la vie et l’ uvre de travail en grand groupe, en groupes restreints ou en
l’auteur). Parce qu’elle permet aux apprenants groupes de deux (« binômes » ou « tandems ».
d’appliquer immédiatement leur intuition à des réali-
tés concrètes, cette méthode directe est supposée ga-
rantir la mise en uvre des méthodes actives dans Données empiriques : informations de tout type –
l’enseignement des langues. concernant le processus d’enseignement/-
V. : centre d’intérêt, méthode, méthodologie. apprentissage de la langue-culture dans toutes ses
phases et activités – que les enseignants eux-mêmes,
Discursive (composante- de la compétence de com- sur la seule base de leur expérience professionnelle,
munication) : voir Unité 2, point 5.1, p. 00, et Uni- peuvent directement recueillir à partir de leur propre
té 11, corrigé du point 1.2.1, p. 00. pratique ou de l’observation de collègues. Les
concepts spécifiquement didactiques sont le résultat
Disponibilité (critère de-) : critère de sélection lexi-
direct du processus de conceptualisation de ces don-
cale fondé sur le caractère considéré indispensable de
nées empiriques.
certains mots dans des situations de communication
déterminées. Ce critère reprend l’idée très ancienne Dramatisation : phase du schéma de classe audiovi-
des « mots thématiques » ou « centres d’intérêt » (le suel au cours de laquelle les apprenants rejouent la
vocabulaire du temps atmosphérique, du corps hu- scène du dialogue de base en s’identifiant aux person-
main, des sentiments, etc.). nages.
Dispositif Énonciateur, énonciation : voir grammaire énoncia-
tive.
Ensemble des moyens mis en place pour parvenir à un
*objectif ou réaliser une *tâche de manière optimale. Enrichissement : augmentation du nombre des for-
Contrairement aux « situations », le dispositif re- mes linguistiques que l’apprenant verse dans sa com-
groupe les paramètres d’*environnement d’enseigne- pétence active ou passive.
ment/apprentissage sur lesquels l’enseignant a pu
mettre en place intentionnellement. Il s’agit en parti- Enseignement : 1. Attitudes d’- : voir Unité 3,
culier le matériel mis à disposition, l’aide fournie ainsi point 1.1.1, p. 00, et Unité 6, point 1.1.1, p.00. 2.
que les modes d’organisation et de gestion de l’espace, Styles d’- : voir Unité 6, point 1.1.2, p. 00. 3. Rôles
du temps, et des acteurs : (assumés par l’enseignant) : voir Unité 2, point 4.4,

8
p. 00. 4. Fonctions (assumées par l’enseignant) : voir peut se fonder que 1) sur une épistémologie pragma-
Unité 2, point 4.4, p. 00. 5. Logique d’enseignement tiste où on s’intéresse moins à la théorie comme pro-
vs logique d’apprentissage : voir Unité 3, point 2.2, duit qu’au processus constant de théorisation, et où
p. 00. Voir aussi centration sur l’apprenant. on considère qu’une théorisation interne à la didacti-
que est possible directement à partir des données em-
Enseignement : processus à la charge de
piriques fournies par l’observation des pratiques
l’enseignant, et visant, selon le degré de motivation et
d’enseignement et des pratiques d’apprentissage, et
d’autonomie de l’apprenant, à accompagner, aider,
2) une épistémologie complexe adaptée à la complexi-
conseiller, guider ou conduire le processus
té fondamentale de son objet, à savoir le processus
d’apprentissage de celui-ci.
d’enseignement/apprentissage d’une langue/culture
Entraînement : exercice intensif oral ; soit il vise à (voir complexe 3).
une automatisation directe des structures sans passer
Erreur : « Différente de la faute, qui relève de la per-
par leur conceptualisation : c’est alors un exercice
formance, l’erreur relève de la compétence transitoire
structural ; soit il se situe après les exercices de
de l’élève et serait donc une manifestation
conceptualisation et d’application, et il vise alors à
d’hypothèses fausses si l’on considère l’apprentissage
rapprocher les apprenants du niveau d’assimilation en
des langues comme une activité d’ordre cognitif de
leur permettant, paradoxalement, de reproduire la
traitement des données et de formation d’hypothèses »
forme linguistique correcte en n’ayant plus besoin de
(Corder Samuel Pit, 1980, « Dialectes idiosyncrasiques
conceptualiser ni d’appliquer. Types d’exercices et analyse d’erreurs », Langages, avril, n° 57, p. 27).
d’entraînement : voir Unité 9, point 4.2, p. 00.
Évaluation diagnostique : Elle se situe avant la sé-
Environnement : notion générique regroupant à la quence d’enseignement, et est orientée vers le futur :
fois les notions de *contexte, de *dispositif de elle vise à comparer les capacités/connaissances ac-
*situation ou de *milieu. L’utilisation de cette notion tuelles des apprenants avec ce qui leur sera nécessaire
d’ « environnement » renvoie, au-delà de la mode ensuite (les « pré-requis »), de manière à remédier
actuelle de l’écologie, à une conception complexe préalablement à leurs lacunes, les préparer au travail
systémique des rapports entre les processus qui les attend, ou modifier la séquence.
d’enseignement et/ou d’apprentissage et l’ensemble
des paramètres extérieurs à ce processus mais suscep- Évaluation formative : Elle se situe au cours de la
tible d’agir sur lui ou d’être agis par lui. séquence d’enseignement/apprentissage, et est orientée
vers le présent : elle vise à réguler en cours de route
Épistémologie : conception générale d’une science ou les démarches d’enseignement et d’apprentissage.
discipline quant à la relation entre les savoirs et sa- Dans ce type d’évaluation, l’erreur est une étape de
voir-faire qu’elle produit, et la réalité en soi de ses l’apprentissage et non une faute ou un échec, parce
objets de connaissance et d’action. L’épistémologie qu’elle permet de déterminer les obstacles restant à
d’une science ou d’une discipline commande la franchir et la meilleure manière de les aborder.
conception de ses rapports avec les autres ainsi que la
conception qu’elle se fait de la relation entre théorie et Évaluation sommative : Elle se situe à la fin d’une
pratique. L’applicationnisme en didactique repose séquence d’enseignement/apprentissage, et est orientée
ainsi sur une épistémologie réductionniste : vers le passé. Elle s’intéresse aux produits finis, aux
l’enseignement et l’apprentissage des langues pour- résultats terminaux, et consiste à vérifier au terme
raient être définis scientifiquement à partir de la des- d’une séquence, d’une partie du cursus ou du cursus
cription du fonctionnement de la langue telle que nous entier d’apprentissage dans quelle mesure les objectifs
la fourniraient la linguistique et la sociolinguistique, et fixés ont été atteints. Elle a une finalité sociale (déli-
des mécanismes mentaux d’apprentissage de la langue vrance d’un diplôme, orientation scolaire ou profes-
tels que nous les fournirait la psycholinguistique. Dans sionnelle, information de l’élève, de sa famille et de
ce que l’on a appelé la « linguistique appliquée », la l’administration), et s’exprime à travers une note-bilan
théorie informe directement la pratique, celle-ci étant qui est déterminée par référence à un groupe ou à un
conçue comme une simple application (et souvent niveau d’exigence. Dans ce type d’évaluation, l’erreur
comme une dégradation) de la théorie ; les disciplines est sanctionnée, parce qu’elle est le signe d’objectifs
telles que la linguistique et la psychologie de non atteints.
l’apprentissage sont considérées comme des « théories Évaluation : 1. Étude générale : voir Unité 11,
de référence ». Dans l’implicationnisme (on a proposé « L’évaluation ». 2. Évaluations sommative, prospec-
à une époque d’abandonner le concept de « linguisti-
tive ou diagnostique, formative : voir définitions
que appliquée » pour celui de « linguistique impli-
Unité 11, corrigé du point 1.2.1.a, p. 00. Voir aussi
quée »), la pratique d’enseignement rencontre ses
capacité 2.
propres problèmes et pose ses propres questions, et
s’adresse pour résoudre les uns et répondre aux autres Exercice structural : exercice d’entraînement oral
aux théories élaborées par d’autres disciplines considé- intensif à une structure grammaticale unique, censé
rées désormais comme de simples « disciplines contri- aboutir à son automatisation par l’apprenant. Voir
butoires ». Mais un projet de didactique autonome ne grammaire implicite, imitation. Voir stimulation-

9
réaction, Unité 6, point 1.1.3b, p. 00. Voir aussi concourant à l’assimilation finale des formes linguis-
l’application du béhaviorisme à la didactique des lan- tiques, depuis la mémorisation du dialogue de base
gues, Unité 9, point 5.1, et corrigé correspondant. jusqu’aux exercices structuraux. 2. Employé parfois
comme synonyme d’assimilation.
Exercice : 1. Toute activité d’apprentissage conçue et
guidée par l’enseignant. 2. Type particulier de tâche, Fonction : 1. Type de conduite de classe assumé par
qui présente les caractéristiques suivantes : 1) Elle l’enseignant : voir Unité 2, point 4.2.4, p. 00 et
correspond à une opération unique ou à plusieurs opé- point 4.4, p. 00. Fonctions de l’enseignant en groupe
rations définies préalablement avec précision (en lan- d’informatique : voir Unité 3, point 1.2.3, p. 00. 2.
gue, par exemple, transformer ou substituer, ou les Type d’activité d’apprentissage permise par un sup-
deux successivement). 2) Elle porte sur un point uni- port. Différentes fonctions de l’image : voir Unité 6,
que ou sur plusieurs points définis préalablement avec point 3.1.2, p. 00. 3. Rôle joué par une activité dans le
précision (en langue, par exemple, utiliser la négation, processus d’enseignement/apprentissage. Différentes
ou exprimer la notion de concession). 3) Elle présente fonctions de la traduction : voir Unité 5, point 4.3,
un certain caractère de répétitivité et d’intensité : dans p. 00. Différentes fonctions de la notation : voir Uni-
un exercice d’entraînement, par exemple, il s’agit de té 11, point 1.1.2, p. 00.
reproduire la ou les mêmes formes un certain nombre
de fois en temps limité. Fonctionnelle (approche notionnelle-) : approche par
actes de parole.
Expansion : exercice consistant à rajouter aux phrases
modèles des éléments donnés. Exemple : « Je cherche Formation : 1. Processus de transformation conjointe
un exemple (depuis quelques minutes) » à « Je cher- des idées (croyances, convictions, représentations,
che depuis quelques minutes un exemple (convain- valeurs, savoirs), savoir-faire (procédés, techniques,
cant) » à « Je cherche depuis quelques minutes un méthodes, démarches, approches) et savoir-être (com-
exemple convaincant. » portements, attitudes) mis en uvre dans
l’enseignement (formation à l’enseignement) et
Explication : 1. Mot correspondant en termes l’apprentissage (formation à l’apprentissage). 2. Pro-
d’enseignement à compréhension. 2. Explication de duit de ce processus.
textes : description par niveaux et activités correspon-
dantes, voir Unité 6, point 3.2.2. Formative (évaluation-) : voir définitions Unité 11,
corrigé du point 1.2.1.a, p. 00.
Explicitation (grammaticale) : verbalisation en classe
des régularités et règles grammaticales. Forme linguistique : tout fait de langue à quelque
niveau qu’il se situe, qu’il soit d’ordre phonétique (un
Expression : 1. Expression orale : voir Unité 7, phonème), lexical (un mot de vocabulaire), morpholo-
pp. 00-00. 2. Expression écrite : voir Unité 8, pp. 00- gique (une forme verbale), structural (une structure
00. grammaticale) ou textuel (une marque de cohésion ou
de progression textuelle, une organisation générale
Extrapolation : (en tant qu’activité d’explication de
particulière - ou « type » - d’un texte.
textes) voir Unité 6, point 3.2.2, pp. 00-00.
Formel : 1. Critère formel : voir grammaire tradi-
Fabriqué (document-) : support didactique élaboré
tionnelle 4. 2. Exercice formel : centré sur la forme
par les concepteurs d’un manuel aux fins
(la correction linguistique) et non sur le sens, le conte-
d’enseignement/apprentissage de la langue et/ou de la
nu du message ou la communication. Voir communi-
culture. Voir authentique 1.
catif (exercice-)
Faits (linguistiques, culturels) : cette expression dési-
Fréquence : nombre d’occurrences d’un mot dans un
gne des réalités linguistiques (« faits de langue», ou
corpus déterminé.
formes linguistiques) ou des réalités culturelles
(« faits culturels »). Globale, globaliste : 1. Méthode globale, démarche
globaliste : voir Unité 6, tableau point 1.1.3.a, p. 00. 2.
Faute : voir erreur.
Lecture globale : voir Unité 8, point 3.2.1.b, p. 00.
Fermé (exercice-, question-) : autorisant peu de ré- Synonyme : voir synthétique (méthode-). Antonyme :
ponses, voire une réponse unique, de la part des ap- voir analytique (méthode-).
prenants. Voir ouvert (exercice-, question-).
Gradation : opération consistant à répartir d’un cours
Finalité : contrairement à l’objectif (qui peut être à l’autre, d’une leçon à l’autre, l’ensemble des formes
atteint, qui relève d’exercices spécifiques et qui peut linguistiques et des faits culturels retenus par sélec-
être évalué parce qu’il peut être décrit avec une préci- tion. Cas particulier de gradation : voir progression.
sion suffisante), la finalité est un projet, une direction, Voir aussi enrichissement.
un horizon. Exemple : les finalités formatives (forma-
tions intellectuelle, éthique, esthétique). Grammaire active : voir active (grammaire-).

Fixation : 1. Dans la méthodologie audiovisuelle, Grammaire contextualisée : grammaire enseignée


désigne l’ensemble des exercices considérés comme dans un contexte renvoyant à une situation de com-

10
munication, et non dans des exercices artificiels com- la grammaire de la langue. Premiers représentants de
posés de phrases isolées. Voir grammaire décontex- la grammaire énonciative : Jakobson et Benvéniste.
tualisée.
Grammaire explicite : désigne un enseignement de la
Grammaire de l’écrit : grammaire basée sur les grammaire qui passe par l’explicitation des règles en
normes en vigueur dans la langue écrite. La gram- classe. Ainsi, la conceptualisation grammaticale,
maire de l’écrit fonctionne comme une grammaire lorsqu’elle est faite de manière collective en classe
normative lorsqu’on veut imposer ses règles à la sous le contrôle de l’enseignant, débouche toujours sur
grammaire de l’oral. la verbalisation de l’énoncé de la règle. Voir gram-
maire implicite.
Grammaire de l’oral : grammaire basée sur les nor-
mes en vigueur dans la langue orale. Voir grammaire Grammaire externe : ensemble de règles données de
de l’écrit. l’extérieur à l’apprenant (telles qu’énoncées par
l’enseignant ou dans le Précis grammatical du ma-
Grammaire de la langue : ensemble des règles régis-
nuel). C’est la grammaire utilisée dans les exercices
sant la langue conçue comme un système de nature
d’application, pendant lesquels l’apprenant peut se
sociale soumis à des conventions collectives. Voir
référer aux règles « canoniques ». Voir grammaire
grammaire normative.
interne.
Grammaire de la parole : ensemble des règles régis-
Grammaire générative : grammaire développée par
sant la parole conçue comme la langue telle qu’elle est
Noam Chomsky dans les années 50-60, conçue comme
utilisée concrètement et effectivement par chacun des
un ensemble de règles permettant de générer toutes les
individus. La grammaire de la parole est donc toujours
phrases grammaticalement correctes d’une langue et
une grammaire descriptive, non normative. Voir
seulement ces phrases. La grammaire générative est
grammaire énonciative.
une forme de grammaire structurale.
Grammaire de phrase : ensemble de règles régissant
Grammaire implicite : désigne un enseignement de
la langue au niveau de la phrase. Voir grammaire de
la grammaire qui fait l’impasse sur toute explicita-
texte.
tion des règles en classe. C’était le cas avec l’exercice
Grammaire de texte : ensemble de règles régissant la structural.
langue au niveau du « texte », ou ensemble cohérent
Grammaire inductive : désigne un enseignement de
de phrases. Voir grammaire de phrase.
la grammaire qui va des exemples aux règles, comme
Grammaire décontextualisée : grammaire enseignée lorsque l’enseignant demande aux apprenants de dé-
en dehors de tout contexte ou situation de communi- couvrir une règle à partir d’une série de phrases. Voir
cation, comme dans des exercices artificiels composés grammaire déductive, inductive (méthode-).
de phrases isolées. Voir grammaire contextualisée. Grammaire interne : ensemble de règles de la langue
Grammaire déductive : désigne un enseignement de étrangère telles que l’apprenant les a construites à un
la grammaire qui va des règles aux exemples. Les moment donné, et qui sont celles qu’il utilise lorsqu’il
exercices d’application correspondent donc à une parle spontanément. On parle aussi de « grammaire
phase déductive de l’apprentissage de la grammaire. intermédiaire » ou d’« interlangue ». Voir gram-
Voir grammaire inductive, déductive (méthode-), maire externe, cognitive (approche-).
conceptualisation. Grammaire moderne : expression qui désigne toutes
Grammaire descriptive : ensemble de règles régis- les variantes post-traditionnelles de la Grammaire
sant la langue ou la parole telles qu’elles fonctionnent structurale. La grammaire moderne est une gram-
réellement, contrairement à la grammaire normative. maire descriptive et une Grammaire synchronique.
La grammaire moderne est une grammaire descrip- Voir grammaire traditionnelle.
tive. Grammaire normative : ensemble de règles énoncées
Grammaire diachronique : grammaire prenant en dans une perspective de défense et de contrôle du
compte l’évolution historique des règles de la langue. « bien parler » ou du « bien écrire ». La grammaire
La grammaire traditionnelle mélange souvent la normative est donc toujours une grammaire de la
grammaire diachronique et la grammaire synchroni- langue, et une grammaire de l’écrit. La grammaire
que. traditionnelle est une grammaire normative.
Grammaire énonciative : grammaire considérant les Grammaire passive : voir passive (grammaire-).
productions linguistiques comme des énoncés produits Grammaire structurale : tout type de description de
par un énonciateur, c’est-à-dire un sujet se situant lui- la langue considérant celle-ci comme un système (ou
même par rapport à ce qu’il dit, par rapport à son une « structure », définie par les modes de relation
interlocuteur et par rapport à sa situation interne entre ses différents éléments). La grammaire
d’énonciation. La grammaire énonciative est une
structurale est la première grammaire moderne, et
grammaire de la parole, qui actualise et contextualise

11
présente des variantes parfois importantes depuis sa structural (qui commence par la présentation d’un
e
fondation par Saussure au début du XX siècle. modèle de transformation), la dramatisation. Com-
munication imitée : voir Unité 2, point 1.2.1, p. 00.
Grammaire synchronique : ensemble de règles élabo-
rées à partir de l’état actuel de la langue. La gram- Imitée (communication-) : définition et exemples,
maire moderne est une grammaire synchronique. voir Unité 2, point 1.2.1, p. 00.
Voir grammaire diachronique. Implicationnisme : voir épistémologie.
Grammaire traditionnelle : grammaire antérieure à Indirecte (méthode-) : voir Unité 6, point 1.1.3a,
la grammaire structurale, et caractérisée par 1) une p. 00.
perspective normative (voir grammaire normative) ;
2) une référence à la langue écrite soutenue et litté- Inductive (méthode-, démarche-) : voir Unité 6,
raire (voir grammaire de l’écrit) ; 3) une référence point 1.1.3a, p. 00. Voir grammaire inductive. Voir
fréquente à des états de langue dépassés (voir gram- aussi conceptualisation.
maire diachronique) ; 4) de fréquentes incohérences Intégration didactique : dispositif organisant
dues en particulier au recours simultané à des critères l’enseignement autour d’un support unique ;
formels et à des critères sémantiques. Voir gram- l’intégration didactique sera maximale si ce support
maire moderne. sert de base à toutes les activités de tous les domaines
Grammaire : voir trois définitions Unité 9, d’enseignement : compréhensions orale et écrite, pro-
point 1.1.2 p. 00, et corrigé correspondant p. 00. ductions orale et écrite, grammaire, lexique, phonéti-
que, culture, méthodes de travail. Voir Unité 6,
Guidage : Forme d’aide, qui vise à orienter et accom- point 3.1.2, p. 00, les différents niveaux d’intégration
pagner l’apprenant au cours de la réalisation de sa didactique dans les différentes méthodologies consti-
tâche ou de l’ensemble de son processus tuées. Ce type d’intégration est à différencier de
d’apprentissage : questions à choix multiples ou grille l’intégration des supports entre eux : voir intégrés
à remplir lors d’un travail de compréhension orale ou (supports-).
écrite ; série de questions à se poser dans la prépara-
tion d’un commentaire de document ; fiche méthodo- Intégrés (supports-) : supports de types différents
logique ; conseils fournis par un enseignant, à la de- constituant un document unique. Exemple : un film
mande d’un apprenant ou d’un groupe d’apprenants, vidéo (support visuel + support oral) ; une B.D. ou
au cours d’une séance en classe ; plan de travail avec une publicité dans un magazine (image + texte). Les
séries de consignes, explicitation des étapes et des dialogues de base des cours audiovisuels sont donc
objectifs intermédiaires, des démarches à suivre et/ou intégrés. Ce type d’intégration est à différencier de
des méthodes à utiliser successivement ; grille person- l’intégration didactique. Voir combinés (supports-).
nelle ou collective des erreurs les plus fréquemment Inter– : opérateur spécifique de la problématique du
commises ; etc. Voir aide. contact (voir complexe 4). L’évolution récente de la
Guidage : partie de l’appareil didactique indiquant didactique a été marquée par l’application de cet opé-
aux élèves la démarche à suivre pour réaliser la tâ- rateur à ses deux objets, la langue (l’ « interlangue »,
che. Voir aussi consigne. processus de construction, déconstruction et recons-
truction permanentes par l’apprenant d’une langue
Homologie fins-moyens : les moyens y sont homolo- provisoire dite aussi « intermédiaire » entre la L1 et la
gues aux fins visées, comme en affirme la nécessité le L2), et la culture (la problématique de
dicton « C’est en forgeant qu’on devient forgeron » ; l’ « interculturel » s’intéresse aux représentations nées
ainsi la langue cible, l’un des objectifs fondamentaux ou produites chez l’apprenant au contact entre sa
de l’enseignement/apprentissage, est-elle aussi depuis culture maternelle et la culture étrangère). La didacti-
un siècle le principal moyen utilisé en classe pour le que complexe applique le même opérateur à la mé-
poursuivre : on enseigne à l’apprenant à parler en thodologie (l’enseignant s’intéressera alors aux pro-
langue étrangère d’abord en le faisant parler en langue duits du contact entre d’une part sa méthodologie
étrangère en classe. d’enseignement et d’autre part les méthodes
Identification : rattachement à une catégorie de d’apprentissage de ses élèves et leurs types
connaissance d’une forme linguistique ou d’un fait d’apprenants) et à la formation (le formateur
culturel, que ce soit par assignation d’un sens, d’une s’intéressera alors aux produits du contact entre d’une
signification et/ou d’un mode de fonctionnement. part les innovations méthodologiques qu’il propose et
L’identification peut être initiale (par intuition ou d’autre part les traditions didactiques de ses stagiaires
utilisation de compétences déjà acquises) ou due à une et leurs types d’enseignants).
reconnaissance. Interculturelle (approche-) : 1. Définition : voir
Imitation : reprise par l’apprenant de modèles de Unité 4, point 4.2.3c, p. 00. 2. Supports privilégiés :
langue ou de manipulation linguistique. Exemples : voir Unité 4, point 3.2.2, p. 00. 3. Exemple d’outils :
la récitation par coeur après mémorisation, l’exercice voir Unité 4, point 1.2.1, p. 00. 4. Compétence cultu-

12
relle vs compétence interculturelle : voir Unité 4, récitation, ou restitution à l’identique, et non la réuti-
point 5.3, p. 00. lisation ou réemploi. 2. Synonyme d’assimilation
(fréquent dans les instructions officielles).
Interlangue : voir cognitive (approche-), grammaire
interne. Méta- (exercices de type « méta » : métalinguistique,
métacommunicatif, métaculturel, métaméthodologi-
Interprétation : (en tant qu’activité d’explication de
que) : voir définitions Unité 1, point 3.2.1.a.
textes) voir Unité 6, point 3.2.2, pp. 00-00.
Méta– : opérateur spécifique de la problématique de
Intraculturelle (démarche-) : voir Unité 4,
la complexité. Le passage au niveau « méta » permet
point 4.2.3.b, p. 00
d’appréhender un problème complexe d’un point de
Intuitifs (procédés- d’explication) : 1. Au niveau vue extérieur, en le prenant comme objet de réflexion.
lexical : ensemble des procédés permettant de faire L’évolution historique de la didactique des langues a
saisir intuitivement le sens d’un mot ou d’une expres- été marquée par des prises de conscience successives
sion inconnue : l’onomatopée, l’intonation, le mime, de la complexité de ses objets, qui provoquent
la gestuelle, le mouvement, l’attitude corporelle, le l’apparition d’activités métalinguistiques, métacultu-
visuel (dessin, photo, schéma...), la synonymie et son relles, et plus récemment métaméthodologiques
inverse, l’antonymie, l’hyperonymie (utilisation d’un (l’ « apprendre à apprendre »). Sa constitution en
mot générique : « type de siège » pour expliquer « ta- discipline, de même, est marquée par l’apparition
bouret ») et son inverse, l’hyponymie ; la définition, le successive de niveaux internes « méta » : à la métho-
contexte et la situation. 2. Au niveau de la phrase : la dologie initiale s’est ajoutée dans les années 70-80 le
paraphrase ou reformulation. 3. Au niveau du texte : niveau métaméthodologique (la « didactique » pro-
les activités d’analyse, d’interprétation, prement dite, avec des problématiques caractéristiques
d’extrapolation, d’opinion et de transposition : voir telles que la comparaison entre méthodologies consti-
explication de textes, Unité 6, point 3.2.2, pp. 00-00. tuées, l’éclectisme) et le niveau métadidactique (la
« didactologie », avec des problématiques caractéristi-
Jeu de rôles : voir simulation.
ques telles que l’épistémologie, la déontologie et
L1, langue source : langue de référence utilisée en l’idéologie).
classe (le français, dans l’enseignement scolaire fran-
Méthode
çais). Elle peut, pour certains élèves, ne pas être leur [Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du
langue maternelle. français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir.,
L2, langue cible : langue enseignée en classe de lan- ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.]
gue. Elle peut, pour certains élèves, ne pas être une Dans la littérature didactique actuelle, le mot « mé-
langue étrangère. Voir langue source. thode » est utilisé couramment avec trois sens diffé-
rents, celui de matériel didactique (manuel + éléments
Langue : dans la distinction saussurienne, la langue complémentaires éventuels tels que Livre du maître,
est un système social que les locuteurs utilisent pour cahier d’exercices, enregistrements sonores, cassettes
énoncer une parole personnelle située (voir gram- vidéo,… : on parle ainsi de la « méthode » De vive
maire énonciative, parole, situation 3). voix ou Archipel), celui de méthodologie (on parle
Linguistique (composante- de la compétence de ainsi de la « méthode directe du début du siècle »)
communication) : voir Unité 2, point 5.1, p. 00, et enfin celui qu’il possède dans l’expression « méthodes
Unité 11, corrigé du point 1.2.1, p. 00. actives », le seul que l’on retiendra ici. Pris dans ce
dernier sens, une « méthode » correspond en didacti-
Ludique : activité ou communication faisant appel au que des langues à l’ensemble des procédés de mise en
jeu. Classement dans la typologie des activités ou types uvre d’un principe méthodologique unique. La « mé-
de communication : voir Unité 2, corrigé du thode directe » désigne ainsi tout ce qui permet
point 1.2.1b, p. 00. d’éviter de passer par l’intermédiaire de la langue
Maîtrise : synonyme d’assimilation. source (l’image, le geste, la mimique, la définition, la
situation, etc.) ; la « méthode active » tout ce qui per-
Manipulation (exercice de-) : désigne de manière met de susciter et maintenir l’activité de l’apprenant,
générique tout type d’exercice linguistique avec une jugée nécessaire à l’apprentissage (choisir des docu-
centration sur la forme, que cette centration soit ments intéressants, varier les supports et les activités,
exclusive (exercices de classement de formes linguis- maintenir une forte « présence physique » en classe,
tiques ou d’application de règles, corrections de textes faire s’écouter et s’interroger entre eux les apprenants,
fautifs, mots croisés, jeux lexicaux divers, etc.) ou etc.).
prioritaire (exercices d’entraînement à une forme Exception faite de la méthode interrogative (qui cor-
linguistique, de transformation de texte, etc.). Syno- respond au schéma question de l’enseignant– réponses
nyme : rebrassage. des apprenants – évaluation et/ou réaction de la part de
Mémorisation : 1. Niveau de maîtrise atteint par l’enseignant), toutes les méthodes apparues depuis un
l’apprentissage par coeur. La mémorisation permet la siècle et demi en didactique scolaire des langues peu-
vent se classer par paires opposées : ce sont les métho-

13
des active et transmissive, directe et indirecte, synthé- gues au style indirect et au récit, de description des
tique et analytique, inductive et déductive, réflexive et images, de conversation sur les personnages et les
répétitive, applicatrice et imitative, onomasiologique et situations des dialogues.
sémasiologique, orale et écrite, expressive et compré- V. : approche, démarche, méthodologie, procédé, tech-
hensive. nique.
Ces méthodes peuvent être reliées entre elles par arti- Méthodologie
culation (succession chronologique de deux méthodes [Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du
différentes, par exemple lorsqu’à un exercice de français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir.,
conceptualisation grammaticale – méthode inductive – ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.]
succède un exercice d’application – méthode déduc- 1. Utilisé au singulier défini (« la méthodologie »), ce
tive –) ou par combinaison (utilisation conjointe de mot désigne, comme « la sociologie » ou « la philoso-
plusieurs méthodes, par exemple des méthodes induc- phie » un domaine de réflexion et de construction
tive, active et écrite lorsqu’un enseignant demande aux intellectuelles ainsi que tous les discours qui s’en ré-
apprenants de découvrir eux-mêmes la règle de gram- clament. Dans le cas qui nous intéresse, il correspond
maire à partir d’une série de phrases écrites au ta- à toutes les manières d’enseigner, d’apprendre et de
bleau). Les méthodes opposées ne peuvent bien évi- mettre en relation ces deux processus qui constituent
demment être qu’articulées les unes aux autres. Cer- conjointement l’objet de la didactique des langues. On
taines méthodes sont obligatoirement combinées entre dira ainsi que jusqu’à la fin des années 1960, ce que
elles (les méthodes intuitive et réflexive, par exemple), nous appelons actuellement la « didactique des lan-
d’autres s’attirent naturellement (les méthodes répéti- gues » se réduisait pour l’essentiel à la méthodologie,
tive, imitative et orale, par exemple), d’autres enfin ou encore que la préoccupation principale de la plupart
sont privilégiées à tel ou tel moment parce que le prin- des enseignants débutants porte sur les problèmes
cipe correspondant se trouve en position dominante : méthodologiques.
en didactique scolaire, par exemple, la plupart des 2. Utilisée à l’indéfini et/ou au pluriel (« une méthodo-
formateurs conseillent actuellement aux enseignants logie », « les méthodologies », « des méthodologies »,
débutants de ne pas faire eux-mêmes ce que les appre- ce mot désigne des constructions méthodologiques
nants pourraient faire (priorité à la méthode active), de d’ensemble historiquement datées qui se sont efforcées
ne pas utiliser ou faire utiliser la langue source si de donner des réponses cohérentes, permanentes et
l’utilisation de la langue cible est possible (priorité à la universelles à la totalité des questions concernant les
méthode directe), de présenter de préférence les nou- manières de faire dans les différents domaines de
velles formes linguistiques à l’oral (priorité à la mé- l’enseignement/apprentissage des langues (compré-
thode orale). hensions écrite et orale, expressions écrite et orale,
La cohérence de chaque méthodologie constituée (tra- grammaire, lexique, phonétique, culture), et qui se
ditionnelle, directe, audio-orale, audiovisuelle…) re- sont révélées capables de mobiliser pendant au moins
pose sur un « noyau dur » constitué d’un nombre limi- plusieurs décennies de nombreux chercheurs, concep-
té de méthodes privilégiées et fortement articulées teurs de matériels didactiques et enseignants
et/ou combinées entre elles. Dans la méthodologie s’intéressant à des publics et contextes variés, de sorte
directe du début du XXe siècle, par exemple, sont qu’elles se sont complexifiées et fragilisées en tant que
systématiquement privilégiées toutes les activités qui systèmes en même temps qu’elles se sont généralisées.
vont amener les apprenants eux-mêmes (méthode Si l’on adopte cette définition (destinée à faire un tri
active) à parler (méthode orale) directement en langue aussi nécessaire qu’empirique), on admettra que ne
cible (méthode directe) : les conceptions didactiques méritent historiquement en France l’appellation de
actuelles des formateurs cités plus haut reposent donc « méthodologie » que la méthodologie traditionnelle
sur le noyau dur de cette méthodologie directe, qui dite de « grammaire-traduction » du XIXe siècle, la
s’est maintenu jusqu’à nos jours. Dans la méthodolo- méthodologie directe des années 1900-1910, la métho-
gie audio-orale, on va chercher à ce que les appre- dologie audio-orale américaine des années 1950-1960
nants, de manière intensive (méthode répétitive), re- et la méthodologie audiovisuelle des années 1960-
produisent des modèles (méthode imitative) de langue 1970 ; que la « méthode Gouin » des années 1880 n’a
orale (méthode orale) : appliquée au dialogue de base, jamais été une méthodologie, que la « suggestopédie »,
ce noyau dur va générer l’exercice de dramatisation le « silent way » et autres constructions méthodologi-
(dans lequel l’apprenant, en jouant le dialogue mémo- ques récentes dites « non conventionnelles » n’ont de
risé) reproduit l’ensemble de ses modèles), appliqué à toute évidence pas les moyens d’atteindre ce statut ;
l’enseignement de la grammaire, il génère l’exercice enfin qu’il existe deux cas de figure exceptionnels,
structural. On voit que la méthodologie audiovisuelle celui de la « méthodologie active » dans la didactique
française est fondamentalement éclectique puisque scolaire des années 1920-1960, parce qu’elle s’est
l’on retrouve ces deux noyaux durs dans l’unité didac- voulue d’emblée à la fois cohérente et éclectique, et
tique : le noyau dur de la méthodologie audio-orale celui de l’ « approche communicative » des années
dans la dramatisation des dialogues de base et les 1970-1980, parce qu’elle s’est voulue d’emblée à la
exercices structuraux, et le noyau dur de la méthodo- fois cohérente et ouverte.
logie directe dans les activités de passage des dialo-

14
Dans ce sens n° 2, par opposition au mot « méthode » apparaissent souvent dans les *consignes mais pour
qui correspond à une unité minimale de cohérence désigner l’objectif de la tâche.
concernant les manières de faire en didactique des
Opinion : En tant qu’activité d’explication de textes,
langues, la « méthodologie » peut être définie comme
il s’agit de la production d’impressions, de réactions,
l’unité maximale correspondante. En tant que telle,
de jugements et prises de position personnelles. Voir
elle est forcément très dépendante des différents ac-
Unité 6, point 3.2.2, pp. 00-00.
teurs qui la mettent en uvre dans leurs *environne-
ments concrets. De sorte que dans l’analyse méthodo- Ouvert (exercice-, question-) : permet des produc-
logique d’un matériel didactique, il est sinon aisé du tions ou réponses variées des apprenants. Voir fermé
moins indispensable de distinguer au moins entre la (exercice-, question-).
méthodologie de référence (celle dont les auteurs se
réclament), la méthodologie de conception (celle Parole : énoncés produits par un énonciateur, c’est-à-
qu’ils ont effectivement mise en uvre) et la méthodo- dire un sujet se situant lui-même par rapport à ce qu’il
logie d’utilisation (celle que l’on peut raisonnablement dit, par rapport à son interlocuteur et par rapport à sa
supposer être suivie dans les pratiques de classe en situation d’énonciation (voir grammaire énoncia-
fonction de la tradition et de la formation méthodolo- tive).
giques dominantes parmi les enseignants et les appre- Passive (compétence-, grammaire-) : 1. Compétence
nants, ainsi que de leur adaptation à leur *environne- passive : capacité de l’apprenant à la reconnaissance
ment de travail). de formes linguistiques ou de faits culturels qu’il a
V. : approche, audio-orale, audiovisuelle, direct, mé- déjà rencontrés précédemment. Voir active (compé-
thode. tence-). 2. Grammaire passive : ensemble des règles
Milieu : 1. parfois utilisé dans le sens de *situation linguistiques que l’apprenant maîtrise seulement à un
d’enseignement-apprentissage (par ex. dans le modèle niveau de reconnaissance ; on parle parfois aussi de
« SOMA » : Sujet-objet-milieu-agent d’enseinement « grammaire de reconnaissance ». Voir passive
et/ou d’apprentissage) de Rénald Legendre). 2. Cf. (grammaire-).
expression consacrée de « milieu social ». Pédagogie différenciée : Elle consiste dans la varia-
Notion : On distingue dans l’approche notionnelle tion des objectifs, dispositifs, contenus, supports, aides,
(qui se trouve être à la fois « notionnelle- guidages, méthodes ou rythmes d’enseignement pro-
fonctionnelle ») : 1. les « notions spécifiques », qui posés à chaque élève en fonction de sa culture, de ses
correspondent a) au lexique qui permet d’exprimer les habitudes ou de son profil d’apprentissage, en fonction
« notions générales » dans toutes les situations (franc, de son niveau de maîtrise de la langue, de son degré de
huit, cher, moins de, environ, payer ; kilo, trente, motivation, de ses intérêts, de ses objectifs, de ses
lourd, entre... et, peser ; demain, rapide, express, besoins, de ses capacités, ou de tout autre paramètre
dans), et b) au lexique spécialisé qui permet dont la prise en compte oblige l’enseignant à des adap-
d’exprimer ces notions générales dans des situations tations de sa pratique. Synonyme : « différenciation
particulières (ex. à la poste : « timbre », « affranchir », pédagogique ».
« enveloppe », « paquet ») ; 2. les « notions généra- Pratique (la) : voir données empiriques, théorisa-
les », qui regroupent de manière générique les deux tion.
sortes de notions spécifiques (exemple à la poste et
dans beaucoup d’autres situations commerciales : le Pratiques de classe
prix, le poids, le temps). Certaines notions générales [Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du
complexes peuvent elles-mêmes se décomposer français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir.,
(exemple pour le temps : la date, l’âge, la périodicité, ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.]
l’intervalle, le délai, l’échéance...) L’expression désigne traditionnellement les activités
réalisées par l’enseignant lui-même face aux appre-
Notionnelle-fonctionnelle (approche-) : approche par nants dans la salle de classe. Il s’agit des activités
notions et par actes de parole. concrètes ou procédures directement observables (par
Objectifs : voir Unité 1, « Les objectifs », en particu- exemple la proposition par l’enseignant d’une activité
lier la typologie point 5, p. 00. Voir aussi capacité 2. de conceptualisation grammaticale suivie d’exercices
d’application), par opposition aux activités abstraites
Observation : appliquée aux formes linguistiques, ou processus (les traitements cognitifs correspondants
elle fait, avec l’analyse, partie de la conceptualisa- effectués par l’apprenant). Il s’agit aussi des activités
tion. effectivement réalisées, par opposition aux activités
exigées par les principes pédagogiques, les théories ou
Opération cognitive
la méthodologie de référence, les instructions officiel-
Type d’activité intellectuelle : repérer, identifier, défi- les ou encore les concepteurs du matériel didactique
nir, comparer, associer, classer, sélectionner, induire, utilisé : l’auteur d’une thèse récente sur la grammaire
déduire, appliquer, transposer,… Les mêmes mots en classe de français langue étrangère a ainsi observé
que « dans les pratiques de classe », les enseignants

15
privilégiaient la méthode transmissive et déductive (ils sieurs de ces procédés. Tous ceux cités ci-dessus cor-
expliquaient eux-mêmes la règle de grammaire avant respondent en l’occurrence à la mise en uvre de la
de donner des exercices d’application) alors que le méthode active, puisqu’il s’agit pour l’enseignant
principe de centration sur l’apprenant aurait demandé d’amener l’élève à corriger lui-même son erreur.
qu’ils mettent en uvre les méthodes opposées, active V. : approche, démarche, méthode, processus, procé-
et inductive (en demandant aux apprenants de concep- dure, technique.
tualiser eux-mêmes).
Procédure : Ensemble prédéfini, articulé et finalisé de
V. : activité.
*tâches partielles réalisées à la suite dans un temps
Préparation : Il s’agit pour l’enseignant de mettre les court et visant à la réalisation d’une *tâche globale :
apprenants en mesure de réaliser dans les meilleures on parlera ainsi de la « procédure d’autocorrection »
conditions les activités à venir (apport d’informations d'une production écrite par révisions successives de
avant d’aborder un document historique, révision des l’orthographe, de la morphologie, de la syntaxe, du
articulateurs temporels avant la rédaction d’un récit, plan, de la présentation matérielle, etc.
etc.). La préparation peut être décidée à la suite d’une Contrairement au *procédé, la procédure est constituée
évaluation diagnostique. La préparation constitue une de plusieurs tâches successives parce qu’elles consti-
forme d’aide. tuent des actions intermédiaires (ex. pour traduire un
mot : 1) on décide d’utiliser un dictionnaire ; 2) on y
Présentation : 1. Action de faire apparaître pour la
repère l’entrée par ordre alphabétique ; 3) on recher-
première fois une nouvelle forme linguistique (à che la traduction adaptée).
l’oral ou à l’écrit, par l’enseignant, le manuel ou un Contrairement au *processus, la procédure se situe au
apprenant). Dans la méthodologie audiovisuelle, par niveau de l’organisation consciente de l’apprentissage.
exemple, cette présentation se réalise au moyen de Le *processus de lecture cité dans cette entrée (voir ci-
l’écoute initiale du dialogue de base. 2. Tout mode dessous) devient une procédure (d’apprentissage de la
organisé de présentation d’une forme linguistique : lecture) si on fait faire des repérages formels à des
dialogue, centre d’intérêt, liste alphabétique, champ élèves sur un texte, puis des hypothèses sur le sens du
sémantique, constantes morphologiques, famille éty- texte à partir des formes repérées, enfin un lecture de
mologique, etc. validation/invalidation de ces hypothèses. Synonyme :
Problématique : le passage d’un problème à la pro- démarche.
blématique correspondante consiste dans 1) le passage
Processus : Série d'opérations cognitives articulées et
du particulier au général (le problème n’est plus lié à
finalisées : on parlera ainsi du « processus
la personne de l’enseignant, à tel ou tel apprenant ou
d’apprentissage » ; on dira qu’il y a va-et-vient cons-
encore à telle ou telle situation, mais au processus
tant, au cours du « processus de lecture », entre la
d’enseignement/apprentissage lui-même) ; 2) le pas-
démarche sémasiologique (on part des formes connues
sage du concret à l’abstrait (le problème est conceptua-
pour découvrir le message) et la démarche onomasio-
lisé : voir concept et conceptualisation 3) ; 3) le pas-
logique (on part de connaissances ou d’hypothèses sur
sage de la juxtaposition à la liaison (le problème n’est
le sens pour les reconnaître ou les valider par l’analyse
plus isolé, mais relié à d’autres problèmes dans la
des formes). Le processus se situe au niveau des méca-
même problématique) ; 4) le passage du compliqué au
nismes mentaux, largement inconscients, contraire-
complexe. Ex. : « Que puis-je faire pour résoudre mon ment à la *procédure.
problème de discipline avec tel élève ? » à La pro-
blématique de la gestion de la discipline en enseigne- Processus : 1. Succession articulée et finalisée
ment scolaire des langues. d’activités. Ex. : les « moments de la classe de lan-
gue » dans la méthodologie audiovisuelle. La didacti-
Procédé
que des langues peut elle-même se définir à partir de
[Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du
son processus central : sélection, description, distribu-
français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir.,
tion, présentation, explication, exercisation, évaluation
ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.]
(voir p. 47). L’objet même de la didactique est consti-
Unité minimale repérable dans les manières de faire
tué du processus d’enseignement, du processus
utilisées par l’enseignant dans la conduite du proces-
d’apprentissage et de la relation entre ces deux pro-
sus d’enseignement/apprentissage. Ainsi, lorsqu’un
cessus. 2. Mode processus : correspond au déroulement
apprenant a utilisé oralement en classe un verbe au
d’une série d’activités, alors que le mode produit
présent (« le client s’énerve ») au lieu du passé com-
correspond au résultat final obtenu. À ces deux modes
posé (« s’est énervé »), l’enseignant peut utiliser l’un
correspondent par exemple respectivement la concep-
des procédés suivants : signaler verbalement la forme
tualisation et le concept, la théorisation et la théorie,
à corriger (« le temps du verbe… »), la répéter avec
le questionnement et la question. Certains concepts
une intonation interrogative (« s’énerve ? »), reprendre
didactiques correspondent selon le contexte à l’un ou
la phrase en s’arrêtant juste avant l’erreur sur ce
même type d’intonation (« Le client… ? »), faire un l’autre de ces modes, comme acquisition (action
geste (pouce en arrière pour indiquer l’obligation d’acquérir ou forme acquise), sélection (action de
d’utiliser un temps du passé), etc., ou combiner plu- sélectionner ou forme sélectionnée), explication (ac-

16
tion d’expliquer ou explication donnée) ou production explique l’importance du schéma questions/réponses
(fait de produire ou résultat)... et bien sûr formation en classe de langue.
(formation en cours ou formation acquise). En tant que
Réactivation : il s’agit pour l’enseignant de faire
discipline d’intervention sur deux processus et leurs
repasser dans la compétence active des formes lin-
relations/interactions (l’enseignement et l’apprentis-
guistiques qui, faute de réutilisation régulière de la
sage), la didactique est fondamentalement, suivant
part de l’apprenant, sont retombées chez lui à un ni-
l’expression utilisée en management, « orientée pro-
veau de compétence passive.
cessus » ; et c’est pourquoi le mode de représentation
le plus adapté à son épistémologie (champ global ou Rebrassage : synonyme de manipulation.
configuration conceptuelle partielle) est le schéma
Recentrage : voir centration sur l’apprenant.
dynamique (processus ou réseau) : voir par ex. le sché-
ma didactique de R. Legendre p. 50 et de C. Puren Reconnaissance : identification par l’apprenant de
p. 51 ; le schéma du processus de formation de formes linguistiques ou de faits culturels qu’il a déjà
J. Simonet p. 48, la schématisation des noyaux durs rencontrés précédemment. Voir compétence passive.
méthodologiques p. 49 et celle des origines des métho-
dologies d’enseignement p. 56. Réemploi : voir Unité 6, point 1.1.4, « réutilisation-
re–production », p. 00.
Production : voir processus 2.
Référentielle (composante- de la compétence de
Produit (mode–) : correspond au résultat d’un proces- communication) : voir Unité 2, point 5.1, p. 00, et
sus achevé. Voir processus 2. Unité 11, corrigé du point 1.2.1b, p. 00.
Progression : cas particulier de gradation, élaborée Réflexion (sur la langue) : voir conceptualisation.
en fonction de critères rationnels et explicites tels que
Regroupement : voir classement.
connu à inconnu, simple à composé, simple à
complexe, facile à difficile, fréquent à rare, plus Remédiation : *Tâche ou ensemble de tâches conçues
utile à moins utile, registre standard à registre parti- spécifiquement dans le but d’aider les apprenants à
culier, etc. résoudre un problème ou une difficulté ponctuelle ou
permanente repérés au cours de leur apprentissage.
Projet : Représentation rationnelle d’une série organi-
sée de *tâches partielles en fonction d’un objectif défi- Remédiation : il s’agit pour l’enseignant de réparer
ni : préparer un voyage à l’étranger, une exposition à des insuffisances à un niveau ou à un autre du proces-
présenter dans le hall du collège, un journal de classe, sus d’apprentissage : conceptualisation erronée d’un
un exposé à présenter devant la classe, etc. Contraire- point de grammaire, interprétation lacunaire d’un fait
ment à la *procédure, le projet est relativement long et culturel, réactivation de connaissances partiellement
étalé dans le temps, relève de la *résolution du pro- oubliées, etc. La remédiation peut faire partie d’une
blèmes, et – du moins dans le cadre de la dite « péda- préparation, et être décidée à la suite d’un évaluation
gogie du projet » – est fortement orientée vers la res- diagnostique.
ponsabilisation et l’autonomisation des apprenants.
Résolution de problème : Type de *tâche complexe,
Prospective (évaluation-) : voir définition Unité 11, pour laquelle l’élève doit, en tenant compte de son
corrigé du point 1.2.1.a, p. 00. Synonyme : évaluation *environnement d’enseignement/apprentissage, réflé-
diagnostique. chir par lui-même aux *dispositifs à mettre en uvre
Questionnement : processus visant à produire des et au choix des *procédures et des *procédés les plus
questions. Parce que la didactique a un objet complexe efficaces.
qui est de l’ordre du procès en cours Repérage : localisation et identification d’une forme
(l’enseignement/apprentissage d’une langue-culture), linguistique dans un document.
elle est fondamentalement complexe et orientée pro-
cessus. Ce qui signifie que les grandes questions di- Répétition : voir Unité 6, point 1.1.3b, p. 00.
dactiques sont par définition des questions ouvertes et Re–production : synonyme de réutilisation. voir aussi
permanentes, c’est-à-dire des questionnements : tous Unité 6, point 1.1.3b, p. 00.
les enseignants, même et surtout expérimentés, se les
posent constamment, leur expérience se mesurant Reproduction : voir Unité 6, point 1.1.3b, p. 00, Uni-
moins au nombre des questions dont ils ont trouvé les té 7, point 3.2.2.b, p. 00 et point 4.2.2, p. 00, Unité 8,
réponses qu’au nombre des réponses anciennes qui ne point 3.2.2, p. 00.
les satisfont plus ainsi qu’au nombre des questions Réutilisation : voir Unité 6, point 1.1.3b, p. 00.
nouvelles dont ils cherchent les réponses. De sorte que
la didactique est un art du questionnement personnel Révision : réactivation programmée et annoncée d’un
permanent et non un ensemble de réponses toutes ensemble de formes linguistiques, en début d’année,
faites données par d’autres à des questions posées par par exemple, ou avant une évaluation sommative.
d’autres. C’est de même l’orientation fondamentale-
ment processus de l’enseignement/apprentissage qui

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Scénario : Série de tâches successives demandées à un groupes restreints faisant suite à une séquence de tra-
apprenant dans le cadre d’une simulation d’activités vail individuel (critère du dispositif), d’une séquence
authentiques. en compréhension orale ou en compréhension écrite
(critère du type de compétence langagière), d’une
Exemple 1 : Dans l’unité 4 du manuel de française
séquence sur ordinateur (critère de l’outil), d’une sé-
langue étrangère Grand Large (Hachette-FLE, 1987),
quence grammaticale ou lexicale (critère du domaine),
les apprenants prennent connaissance de trois invita-
d’une séquence sur document visuel (critère du sup-
tions écrites reçues par le personnage (compréhension
port), d’une séquence de discussion collective sur un
écrite), puis des réponses téléphoniques qu’il fait à
article de journal (critères de tâche + dispositif + sup-
chacune (compréhension orale), enfin, en s’appuyant
port), ou encore d’une séquence de recherche indivi-
sur la lettre formelle qu’il rédige en outre pour
duelle de documents publicitaires sur Internet (critères
l’invitation officielle, ils rédigent une réponse écrite
de tâche + dispositif + supports + outil). Du point de
d’un niveau de langue moins soutenu (expression
vue normatif, les fameux « moments de la classe au-
écrite).
diovisuelle » des années 1960 correspondaient à une
Exemple 2 : Dans le scénario d’évaluation du DCL succession donnée de séquences prédéfinies par les
(“ Diplôme de compétence en langue ”), les candidats méthodologues eux-mêmes. Du point de vue descriptif,
doivent successivement, pour rédiger un rapport, 1) l’enjeu actuel des recherches sur l’observation de
prendre connaissance d’un dossier comportant des classe est de repérer des séquences-types et des monta-
documents écrits (compréhension écrite) et oraux ges récurrents de séquences qui soient représentatives
(compréhension orale), 2) appeler un informateur au des pratiques de classe effectives. Du point de vue
téléphone pour obtenir des données complémentaires formatif, il est de donner aux enseignants les outils qui
(expression orale/compréhension orale), 3) rencontrer leur permettent de construire et articuler des séquences
le commanditaire du rapport pour lui présenter leurs de manière à la fois cohérente et adaptée à leur *envi-
premières idées (interaction orale), de manière à pou- ronnement.
voir finalement 4) rédiger le rapport final commandé Contrairement à la « séquence », la « séance » corres-
(expression écrite). pond à une durée continue d’enseignement défini par
le seul critère institutionnel : on dira ainsi que dans
Schéma de classe : succession programmée de la
l’enseignement scolaire français, les séances
totalité des activités à l’intérieur d’une Uni-
d’enseignement sont en général d’une heure. À une
té didactique. Voir exemple Unité 8, point 1.2.1,
séance peuvent correspondre plusieurs séquences, et, à
p. 00. Le schéma de classe correspond donc à un en-
l’inverse, une séquence peut durer plusieurs séances.
semble cohérent de démarches.
V. : activité, séance.
Scolaire (communication-) : activité au cours de la-
Simulation, jeu de rôles : activités communicatives
quelle l’enseignant et les apprenants communiquent
organisées en classe de langue en dehors de cette si-
entre eux en classe en tant que tels. Voir authentique
tuation et où « on fait comme si » ; dans la simulation,
2, scolaire, simulée.
l’apprenant garde sa personnalité : on lui demande par
Séance : Elle correspond à une durée continue exemple de répondre à un client comme il le ferait s’il
d’enseignement (généralement 1h dans était lui-même un agent de la SNCF ; dans le jeu de
l’enseignement secondaire). Voir séquence. rôle, on lui demande d’assumer une autre personnalité,
en lui proposant par exemple de répondre à un client
Sélection : choix des formes linguistiques ou des faits comme il le ferait s’il était un agent de la SNCF ma-
culturels que l’on a décidé d’enseigner. Critères de chiste, ou excédé par ce qu’il considère comme
sélection du lexique : voir disponibilité, fréquence, l’attitude méprisante des clients, etc. Voir simulée
transparent (mot-). (communication-).
Sensibilisation : il s’agit pour l’enseignant, au moyen Simulée (communication-) : 1. Typologie des modes
d’une première présentation, d’attirer l’attention des de communication en classe : voir Unité 2, point 1.2.1,
apprenants sur un point nouveau (en langue ou en p. 00. 2. Typologie appliquée à l’expression orale :
culture) qui sera revu ultérieurement. C’est la forme la voir Unité 7, point 3.2.2.b, p. 00 et point 4.2.2, p. 00.
plus légère de préparation, qui implique un certain 3. Typologie appliquée à l’expression écrite : voir
niveau de compréhension. Unité 8, point 3.2.2, p. 00. Voir authentique, didacti-
Séquence que, scolaire.
[Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du Situation : 1. Situation de communication : ensemble
français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir., complexe des paramètres influant sur les contenus et
ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.] les modes de communication : canal (lettre papier,
Série d’activités regroupées dans la même unité de courrier électronique, téléphone, discussion en face-à-
temps par les enseignants en fonction d’un ou plu- face...) ; statut respectif, personnalité, état d’esprit des
sieurs critères de cohérence didactique. Ces critères interlocuteurs, lieu, moment, etc. 2. Situation
peuvent être différents et combinés, de sorte qu’on d’enseignement/apprentissage : ensemble complexe
peut parler par exemple d’une séquence de travail en des paramètres influant sur le processus

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d’enseignement/apprentissage que l’enseignant ne vement dans un ordre fixe (orientées « procédure »,
peut pas a priori modifier pas de (formation, expé- donc). Ainsi, pour résumer un document écrit (tâche
rience, personnalité et état d’esprit de l’enseignant et en principe orientée produit), les apprenants devront
de chacun des apprenants ; degré de motivation et successivement rechercher le sens des mots et expres-
maturité des apprenants ; conditions matérielles ; sions inconnus, sélectionner les idées essentielles, les
contextes social et institutionnel, etc.). Synonyme articuler entre elles, rédiger, enfin contrôler la correc-
fréquemment employé : *contexte. 3. Situation tion linguistique en langue ainsi que l’adéquation des
d’énonciation : voir grammaire énonciative. idées par rapport au texte original.
Types de tâche : voir *exercice, *résolution de pro-
Socioculturelle (composante- de la compétence de
blème. Manière de réaliser une tâche : voir procédé.
communication) : voir Unité 2, point 5.1, p. 00, et
Succession de tâches partielles : voir *procédure,
Unité 11, corrigé du point 1.2.1b, p. 00.
*projet.
Sommative (évaluation-) : voir définitions Unité 11,
Tâche : 1. Travail que les apprenants doivent exécuter
corrigé du point 1.2.1.a, p. 00.
pour parvenir à un résultat ou à un produit déterminé.
Source (langue-) : voir langue source. Généralement, une tâche se compose de plusieurs
activités : ainsi, pour résumer un document écrit, les
Stratégie : 1. Ensemble d’actions effectuées de ma- apprenants devront successivement rechercher le sens
nière consciente avec un objectif déterminé. En didac- des mots et expressions inconnues, analyser le texte,
tique des langues, le terme de « stratégie » équivaut sélectionner les idées essentielles, les articuler entre
pratiquement à méthode ou ensemble de méthodes. 2. elles, rédiger, et enfin contrôler la correction linguisti-
Ensemble de méthodes organisées rationnellement et que en langue ainsi que l’adéquation des idées par
appliquées consciemment. Voir apprentissage 2, rapport au texte original. Toute tâche inclut un objec-
enseignement tif, un dispositif et des modes d’évaluation. 2. Diffé-
Stratégique (composante- de la compétence de rents « paramètres de description des tâches » : voir
communication) : voir Unité 11, corrigé du Unité 6, point 4.2, p. 00. 3. Différents types de tâches :
point 1.2.1b, p. 00. voir Unité 6, point 4.2., tableau point III, p. 00. 4.
L’exercice comme type particulier de tâche : voir exer-
Substitution (exercice de-) : type d’exercice sur l’axe cice 2.
paradigmatique, demandant de remplacer un mot par
un autre ou de placer un mot à un endroit déterminé de Technique
la phrase. Exemple : l’exercice à trous. [Entrée rédigée pour le Dictionnaire de didactique du
français langue étrangère et seconde, J.-P. Cuq dir.,
Support : Matériel fabriqué ou authentique à partir ASDIFLE-CLE international, 2004, 304 p.]
duquel se réalisent en général plusieurs activités Procédé ou ensemble de procédés directement lié à un
d’enseignement/apprentissage : un dialogue enregistré, élément particulier du dispositif d’enseignement, par
une publicité, une photo, un document vidéo, par exemple à une activité, à un support, à un outil ou à
exemple, servent de base à des exercices de compré- une forme de travail ; on parlera ainsi, respectivement,
hension, d’expression, de grammaire, de lexique, de de la technique du résumé ou du commentaire de tex-
correction phonétique, à la découverte culturelle, à tes littéraires, des techniques de recherche de docu-
l’entraînement aux méthodes d’apprentissage... Toutes ments sur Internet, des techniques du travail de
les activités de classe peuvent être effectuées à partir groupe.
de supports différents travaillés simultanément (com- V. : approche, démarche, méthode, procédé.
mentaire d’un article de journal et de sa photo
d’illustration, par exemple) ou successivement (dossier Technologies nouvelles : ce terme désigne les toutes
de civilisation intégrant différents documents sur le dernières technologies de l’information et de la com-
même thème, par exemple). munication (T.I.C.) pouvant être utilisées dans
l’enseignement des langues : combinaison de textes,
Synthétique (méthode-, approche-) : voir définition images et sons dans les laboratoires de langues multi-
Unité 6, tableau point 1.1.3.a, p. 00. médias ; recherches documentaires en hypernavigation
Systématisation (exercice de-) : synonyme d’exercice (circulation d’un document à l’autre au moyen de liens
intensif d’entraînement). renvoyant de l’un à l’autre), sur des cédéroms ou sur
Internet ; correspondance au moyen du courrier élec-
Tâche : Désigne toute unité de sens – et donc de cohé- tronique ; etc.
rence – au sein de l’*activité d’apprentissage. Une
tâche est une activité que les apprenants doivent réali- Théorie : produit final d’un processus de théorisa-
ser consciemment au sein d’un *dispositif donné avec tion. La conception de théorie la plus adaptée à
une visée qui peut être orientée langue, *processus, l’épistémologie de la didactique des langues s’inspire
*procédure, communication, résultat, produit ou des pragmatistes anglo-saxons (comme R. Rorty), qui
*projet. Ces différentes orientations peuvent être com- la considèrent moins comme produit (la représenta-
binées ou articulées. Une tâche complexe peut se com- tion acquise de la réalité) que comme processus (la
poser de plusieurs tâches partielles à réaliser successi- confrontation avec la réalité, « le fait d’avoir affaire à

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elle »). Dans l’analyse qualitative de A.M. Huberman de presse, ou de notes manuscrites à la reconstitution
et M.B. Miles (voir conceptualisation, théorisation), de l’exposé oral correspondant).
une théorie est simplement une configuration concep-
Transmissive (méthode-) : voir Unité 6, point 1.1.3a,
tuelle représentant l’état actuel de la théorisation au
p. 00. On parle aussi de « méthode passive ».
moyen d’une représentation des relations et interac-
tions entre des concepts considérés comme fondamen- Transparent (mot-) : mot étranger dont on peut pen-
taux. ser a priori que la similitude morphologique avec la
langue maternelle de l’apprenant garantit la compré-
Théorisation : processus allant de l’élaboration des
hension immédiate. Ex. : revolution en anglais, revo-
concepts à partir des données empiriques fournies
lución en espagnol.
par l’observation des pratiques d’enseignement et des
pratiques d’apprentissage (voir conceptualisation 3) Transposition : (en tant qu’activité d’explication de
jusqu’à l’élaboration de configurations conceptuelles textes) voir Unité 6, point 3.2.2, pp. 00-00.
partielles ou cadres conceptuels globaux du champ
Typologie de textes : voir Unité 8, point 3.2.1, p. 00.
didactique. La conception de la théorisation la plus
adéquate à l’épistémologie de la didactique des lan- Unité didactique : ensemble cohérent d’activités di-
gues s’inspire de l’ « analyse qualitative » de dactiques. Ex. : une « leçon » de manuel, un « dossier
A.M. Huberman et M.B. Miles, qui la définissent de civilisation ».
fondamentalement comme une « sélection, centration,
Verbale/non verbale : voir communication non ver-
simplification, abstraction et transformation » des
bale
données empiriques, et une organisation des concepts
ainsi produits dans des configurations conceptuelles.
La théorisation didactique peut ainsi être conçue
comme un double processus permanent : 1) un proces-
sus de questionnement systématique et organisé de
l’enseignant sur ses pratiques d’enseignement, les
pratiques d’apprentissage et leurs relations ; 2) un
processus de construction/déconstruction/-
reconstruction permanentes de concepts et de confi-
gurations conceptuelles par lesquels l’enseignant va
s’efforcer d’adapter ses réponses. Il s’agit là d’une
« théorisation interne » qui s’oppose à la « théorisa-
tion externe » (R. Galisson), cette dernière s’appuyant
sur des disciplines extérieures considérées, dans
l’optique de l’applicationnisme ou de
l’implicationnisme, comme des « théories de réfé-
rence » de la didactique.
Traduction : 1. Analyse de la problématique géné-
rale : voir Unité 5, pp. 00-00. 2. Traduction interpréta-
tive : voir définition Unité 5, point 4.3, p. 00, et exem-
ple correspondant Unité 5, point 5.2., p. 00. 3. Traduc-
tion pédagogique : définition Unité 5, point 4.3, ta-
bleau n° 2, et exemple correspondant Unité 5,
point 5.2, p. 00.
Transfert : 1. Processus d’apprentissage menant
l’apprenant depuis le premier contact avec une forme
linguistique au cours de sa présentation initiale jus-
qu’à son assimilation. L’ensemble des exercices (de
repérage, de conceptualisation, d’application et
d’entraînement) concourent à alimenter le mécanisme
de transfert. 2. Réutilisation en L2 de compétences
déjà acquises en L1 ou dans d’autres L2.
Transformation (exercice de-) : 1. Exercice visant à
modifier une structure dans le cadre d’une phrase.
Exemple : passer de la forme affirmative à la forme
négative, du style direct au style indirect. 2. Activité
consistant à passer un document d’un type de texte à
un autre (ex. : passer d’un témoignage oral à l’article

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