Vous êtes sur la page 1sur 9

Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie

Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche

Introduction

L’inscription du projet de recherche dans un cadre épistémologique est une étape importante
pour pouvoir mener un travail de recherche.
Il faut comprendre que les fonctions de la recherche sont :
➢ de décrire ;
➢ d’expliquer ;
➢ de comprendre ;
➢ de contrôler ;
➢ de prédire des faits, des phénomènes, des conduites ;
➢ et d'élucider le mécanisme de production des faits, en l'occurrence des faits sociaux 1.
La recherche scientifique est par conséquent, un processus dynamique ou une
démarche rationnelle qui permet d’examiner des phénomènes, des problèmes à
résoudre, et d’obtenir des réponses précises à partir d’investigations. Le chercheur
indique les fondements, les points de départ, les postulats sur lesquels il fait reposer
son travail. En final, le chercheur :
➢ inscrit son travail de recherche dans cadre épistémologique.
➢ définit précisément les notions qu'il utilise.
➢ questionne et justifie les choix (de méthodes ou de contenu) qu'il a dû faire.

Section 1 : Terminologie à maitriser

1.1 La Méthodologie

C’est l’étude des méthodes permettant de constituer des connaissances. La valeur des
connaissances peut être appréciée d’au moins deux points de vue :

- l’épistémique ;
- le pragmatique, qui s’intéresse à leurs valeurs pour la pratique du gestionnaire. Le
pragmatisme désigne un ensemble de « croyances, valeurs, techniques, …etc. »,
partagées par une communauté donnée.

Ce processus se caractérise par le fait qu’il est systématique et rigoureux et conduit à


l’acquisition de nouvelles connaissances.

La méthodologie est aussi la façon générale selon laquelle il faut mener à bien une recherche,
qui s’appuie sur des réflexions d’une ou plusieurs théories de la science, et propos l’utilisation
d’un ensemble de méthodes2.

Objectifs spécifiques:

➢ maîtriser les éléments constituants de la démarche scientifique dans les Sciences


humaines

1
N’DA, Paul., Recherche et méthodologie en sciences sociales et humaines, L’Harmattan, 2015, p17.
2
Grawitz, Madeleine., Méthodes des sciences sociales. 10ième édition., Paris : Éditions Dalloz, .1996, p. 342-
355.

1
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche
➢ réaliser toutes les étapes de la démarche scientifique.

1.2 Définition de L’épistémologie

L’épistémologie3 est l’étude de la construction des connaissances valables, elle s’intéresse


principalement aux questions suivantes :

➢ qu’est ce que la connaissance ?


➢ comment est elle élaborée ?
➢ quelle est sa valeur ?

L'épistémologie, c'est "l'étude de la construction des connaissances valables" (Piaget). C'est


l'étude de la manière dont les sciences peuvent produire des connaissances particulières, ayant
une valeur "scientifique".

Pour Herman (1988), L’épistémologie est une science des sciences ou une philosophie de la
pratique scientifique sur les conditions de la solidité des savoirs théoriques. Dans le quotidien
du chercheur c’est simplement pouvoir à tout moment légitimer la recherche sur le
phénomène étudié.

1.3 Définition du paradigme

Un paradigme épistémologique est un système d’hypothèses relatives aux questions qu’étudie


l’épistémologie4. Ces hypothèses concernant ce qui est considéré comme connaissable, ce
qu’est la connaissance, et comment se constitue la connaissance. Le paradigme est une grille
de lecture qui permet l'interprétation de données par la mobilisation d'outils théoriques
spécifiques.

Les paradigmes sont des moyens de connaissance et d'analyse des phénomènes sociaux. Ils
régissent le choix des stratégies de vérification et le choix des instruments de collecte des
données qui servent à vérifier empiriquement les théories.

Un chercheur travaille à l’intérieur d’un paradigme, à savoir un ensemble de théories, de


méthodes, de résultats acquis, de présupposés…, partagés par une communauté de
scientifiques qui travaille sur un domaine spécifique.

Le paradigme est utilisé pour décrire le cadre général utilisé pour regarder la réalité. Il est
basé sur une position philosophique comme par exemple l’empirisme, le positivisme et le
constructivisme. Chaque paradigme identifie les concepts de base, décrit ce à quoi ressemble
la réalité, et les conditions sous lesquelles nous pouvons l’étudier. Il favorise ainsi certaines
approches méthodologiques, correspondant à une vision de la démarche scientifique.

3
Piaget J., Logique et Connaissance Scientifique, Paris, Gallimard, 1967.

4
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , Méthodologie de la recherche Réussir son mémoire ou sa thèse en sciences
de gestion, Pearson Education France, 2008, p 35.
2
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche
Remarque :

Tout chercheur en science de gestion et plus largement en science humaines et sociales, en


particulier lors d’un travail, doit être conscient qu’il peut donner du phénomène qu’il étudie
des représentations très diverses selon le paradigme dans le quel il inscrit sa recherche.

De même, ces choix épistémologiques déterminent des pratiques de recherche, énoncés,


critères de solidité des résultats... etc.

1.4 Le travail épistémique est « le travail qu'accomplit le chercheur en vue de légitimer les
savoirs qu'il élabore ». Le travail épistémique s'effectue par critique épistémologique interne,
c'est à- dire par « critique rétroactive des concepts, méthodes ou principes utilisés jusque-là de
manière à déterminer leur valeur épistémologique elle-même » (Piaget, 1967)5.

5
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , ibid., p 28
3
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche

Section 2 : Les hypothèses fondatrices des paradigmes épistémologiques

2.1. Les hypothèses fondatrices des paradigmes épistémologiques positivistes et post-


positivistes

Le positivisme : il désigne l’ensemble de méthodes et de théories utilisés pour rompre les


fausses informations qui nous donnent l’illusion de comprendre les choses.

Pour les tenants du paradigme épistémologique positiviste, la science repose sur trois fortes
hypothèses6 :

➢ la première hypothèse, qualifiée d'ontologie réaliste, postule l'existence d'un réel


indépendant de l'intérêt et de l'attention que peut lui porter un chercheur. Il existe
donc, pour les positivistes, un réel objectif, unique, connaissable, et le chercheur sera
capable, non seulement de l'étudier et de le cerner, mais de le comprendre en toute
neutralité puisque ce réel est indépendant de lui.
Dans cette perspective paradigmatique, la vérité est obtenue par l'observation.

➢ la deuxième hypothèse, dite de détermination naturelle, pose que le réel existentiel est
déterminé par une quelconque forme de détermination naturelle. Une approche
scientifique positiviste permet, en observant les faits de manière empirique, en
éclairant les causalités et en construisant des règles, de découvrir et comprendre ces
formes de détermination. Autrement dit, il est postulé que le réel est régi par des lois
naturelles immuables, dont beaucoup prennent la forme de relations de cause à effet,
observables et mesurables scientifiquement.

➢ La troisième hypothèse, dite d'épistémologie objectiviste dualiste, postule que le


chercheur doit et peut se placer en position d'extériorité par rapport au phénomène
étudié, puisque l'observateur et l'objet étudié sont deux entités clairement séparées
d'une part et, d'autre part, grâce aux précautions prises par le chercheur pour rester
détaché et distant de son objet d'étude. Faisant preuve d'objectivité, de neutralité et
travaillant dans des conditions contrôlées (en particulier dans un cadre expérimental),
le chercheur est en mesure d'exclure toutes considérations de valeur susceptibles de
l'influencer. De même, le postulat d'indépendance entre l'observateur et son objet
d'étude permet de considérer que, sous certaines conditions, le chercheur n'influence
pas l'objet étudié.

Outre ces hypothèses, les paradigmes épistémologiques positivistes et réalistes préconisent


deux principes méthodologiques.

➢ Le premier est le principe cartésien de division ou décomposition analytique, et de «


réduction du problème à sa plus simple expression ». La mise en oeuvre de ce principe
suppose que le réel connaissable soit décomposable en parties, et que ces parties soient
également connaissables.

6
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , ibid. , p37
4
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche
➢ Le second principe méthodologique privilégié est parfaitement adapté à l'hypothèse
causaliste de détermination naturelle. Il s'agit du principe de raison suffisante.
L'adoption de ce principe fort et contraignant ajoute une hypothèse implicite elle-
même forte sur le caractère naturel de la logique formelle déductive et donc des
raisonnements de type syllogistique.

Remarque :
Le syllogisme est « le mode de raisonnement logique déductif formel ». Il compte trois
propositions ayant des statuts différents : une prémisse majeure, une prémisse mineure et une
conclusion. Dans ce mode de raisonnement, lorsque les deux prémisses sont supposées vraies
alors la conclusion est formellement vraie.

Autrement dit, la logique déductive est non seulement utilisée pour ordonner les énoncés
décrivant le réel dégagés à l'aide du principe de décomposition analytique et de réduction.
Par ailleurs, l'objet d'étude est isolé de son contexte susceptible d'introduire des Perturbations.

L'évolution du positivisme s'est faite pour tenir compte des critiques et limites évoquées par
de nombreux chercheurs, notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales.

Ainsi, pour les post-positivistes :


➢ il n'est pas toujours possible de saisir pleinement et parfaitement la réalité dans sa
globalité.
➢ Le chercheur doit alors se contenter de l'approcher « au plus près », en particulier en
multipliant les méthodes.
➢ le chercheur doit être objectif.
➢ Il doit contrôler le plus précisément possible les conditions dans lesquelles il réalise sa
recherche, sa collecte de données pour être objectif dans son travail.

2.2 Les hypothèses fondatrices des paradigmes épistémologiques constructivistes

Le constructivisme renvoie à l’idée que les réalités sociales qui apparaissent « naturelles »
sont en fait le produit d’un apprentissage intériorisé et donc font l’objet d’une construction
permanente. Dans le cadre constructivisme, les réalités sociales sont appréhendées comme des
constructions historiques et quotidiennes des acteurs individuels et collectifs.

Dans la littérature des sciences sociales, il y a essentiellement deux paradigmes


épistémologiques constructivistes dont les hypothèses fondatrices sont explicitées et tenues
pour plausibles. L'un a principalement été conceptualisé par des chercheurs issus du champ
des sciences de l'éducation, comme Guba et Lincoln (1989)7. L'autre, fruit de la
conceptualisation par une équipe interdisciplinaire se plaçant dans le prolongement des
travaux pionniers de Piaget, a été qualifié de radical par Glasersfeld (1988, 2005)8.

7
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , op. cit. , P38
8
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , loc.cit. ,P38
5
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche

Pour définir leur conception du paradigme épistémologique constructiviste, Guba et Lincoln


(1989)9 introduisent trois niveaux ou ordres de questionnement : ontologique,
épistémologique et méthodologique. Ils font alors observer qu'il n'y a pas, pour ces questions,
de réponse unique ou dont on peut faire la preuve, et qu'un paradigme constitue justement un
ensemble de réponses à ces questions.
Ils considèrent que si le paradigme positiviste a dominé au cours des siècles derniers, le
paradigme constructiviste :

➢ est identifié avec les paradigmes naturaliste, herméneutique ou interprétatif (avec de


très légères nuances qui ne sont pas précisées) ;
➢ a émergé comme un concurrent sérieux et successeur logique du paradigme
positiviste.
➢ repose sur trois hypothèses fondatrices.

Au sujet du paradigme épistémologique constructiviste radical, Glasersfeld explique,


en 198810, que : « Le constructivisme radical est radical parce qu'il rompt avec la convention,
et développe une théorie de la connaissance dans laquelle la connaissance ne reflète pas une
réalité ontologique 'objective', mais concerne exclusivement la mise en ordre et l'organisation
d'un monde constitué par notre expérience ».
Pour cet auteur, la connaissance ne prétend pas refléter un réel ontologique « objectif » parce
qu'aucun humain ne sait si un tel réel existe, ni, s'il existe, s'il est alors connaissable.

Ce n'est donc pas l'existence d'un réel qui est contestée, mais l'impossibilité de le connaître
indépendamment des perceptions qu'il induit.

2.3 Formes de validité dans le paradigme épistémologique positiviste

Le chercheur positiviste ou post-positiviste va tout d'abord vérifier deux formes de validité, la


validité interne et la validité externe, pour déterminer la qualité et la valeur des connaissances
qu'il élabore, puisque c'est la validité de sa recherche qui constitue une indication de la valeur
scientifique des connaissances.

➢ La validité interne correspond au fait de s'assurer que le chercheur, par le biais des
instruments de mesure retenus et de la méthode mise en oeuvre, a bien été capable de
mesurer ce qu'il souhaitait mesurer. La validité interne concerne donc l'isomorphisme
des résultats avec la réalité étudiée.
➢ La validité externe qui concerne la généralisation des résultats obtenus dans les
situations étudiées à l'ensemble des situations comparables le plus largement possible.
Cela soulève donc la question de la qualité des échantillons.

➢ Un autre critère, celui de la fiabilité renvoie à la question de la stabilité des résultats.


Celle-ci suppose de s'assurer que les instruments de mesure utilisés sont constants
dans la façon dont ils rapportent des données, autrement dit que la technique ou
l'instrument employé sera capable de recueillir les mêmes données d'une fois sur
l'autre.

9
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , loc.cit. ,P38
10
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , loc.cit. ,P38
6
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche
2.4 La légitimation dans le paradigme épistémologique constructiviste

Dans les paradigmes épistémologiques constructivistes, l'élaboration de connaissance est vue


comme un processus intentionnel de construction de représentations éprouvées par
l'expérience.
Le chercheur est tenu en permanence de s'assurer11 :
➢ de l'adéquation de la méthode qu'il mobilise avec le projet de recherche qu'il
poursuit ;
➢ de veiller à la rigueur du travail effectué ;
➢ et d'expliciter en détail le processus suivi.

Cet effort de légitimation, s'effectue par critique épistémologique interne du processus de


recherche et des produits de ce processus, à savoir :

➢ expliciter les hypothèses de base du paradigme épistémologique spécifique dans lequel


le développement de connaissances est effectué ;
➢ expliciter la manière dont sont argumentées dans ce référentiel les multiples décisions
d'ordres épistémique, méthodologique et technique prises au cours de la recherche ;
➢ justifier les inférences effectuées sur la base à la fois des connaissances préalables et
du matériau empirique mobilisés.

Le travail épistémique ne se résume donc pas à un travail de validation au sens que ce terme a
dans un paradigme épistémologique positiviste. Dans les paradigmes constructivistes, la
connaissance :
➢ a le statut d'hypothèses plausibles, adaptées à l'expérience des sujets qui l'élaborent ;
➢ ne s'exprime pas sous la forme de théories prédictives ni de règles normatives à suivre
impérativement ;
➢ Elle est plutôt à utiliser comme un guide heuristique pour encourager la réflexion,
éclairer des situations problématiques.

Remarque :
Les recherches menées dans un paradigme constructiviste peuvent intégrer des connaissances
développées dans un paradigme positiviste, alors que la réciproque ne tient pas.

11
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , op. cit. , P42
7
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche

Section 3 : La conception du plan on canevas de la recherche

Il faut comprendre pour la spécification du référentiel dans lequel le chercheur inscrira sa


recherche est un acte fondateur, qui portera à conséquence sur l’ensemble de la recherche :
notamment sur le déclinement du processus, sur la nature des savoirs élaborés aux cours de la
recherche et sur le statut qui leur sera attribué12.

La première étape dans la définition du projet de recherche est donc systématiquement la


spécification du référentiel épistémologique. Il est nécessaire d’indiquer les hypothèses de
base du paradigme épistémologique sur lesquelles l’ensemble de la recherche prendra appui.

Ensuite, vient la définition du plan (terme généralement adopté par les positivistes) ou
canevas de la recherche. Celui-ci spécifie l’objet de recherche et la question centrale qu’elle
vise à étudier, les références théoriques majeures susceptibles d’être mobilisés, la méthode de
recherche est le type de contexte dans lequel sera effectué le travail empirique, la tactique de
collecte des informations et les stratégies de traitement qui leur sont associées.

La formulation de la question de recherche dépend du caractère déductif, inductif ou abductif


de la recherche envisagée.

3.1 Dans une approche déductive, plus souvent qualifiée d’hypothético-déductive, il s’agit de
tester, par le biais d’hypothèses, une théorie ou de mettre à l’épreuve dans des situations
particulières un certain nombre de connaissances développées préalablement.

3.2 Une recherche inductive vise a construire des connaissances nouvelles à partir de l’étude
de situations empiriques.

3.3 Une recherche abductive : procéder par allers-retours successifs entre le travail empirique
effectué et les théories et concepts mobilisés pour appréhender les situations empiriques est en
construire des représentations intelligibles en vue de la construction progressive de
connaissance en relation avec des savoirs déjà admis.

12
Marie-Laure. Gavard- Perret et al. , op. cit. , P44
8
Master Audit et Contrôle de Gestion Unité d’enseignement : Méthodologie
Chapitre 1 : Eléments théoriques en faveur de la méthodologie de recherche

Le schéma ci-dessous, dessine l’engagement du chercheur dans la situation de recherche

Articulation Sujets Représentation

Négociation
Position Interaction
Théorie Chercheur Réalité
Construction

Contribution Objet Compréhension

Schéma : Contextualisation du chercheur

Vous aimerez peut-être aussi