Vous êtes sur la page 1sur 5

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

(Licence 3 Droit Privé UMECI)

On peut définir un travail de recherche comme un effort analytique, rigoureux,


progressif et systématique, l’éclaircissement d’une situation, d’un fait ou d’un
ensemble de faits à l’aide d’outils et de techniques spécifiques. Cet va de
l’identification du sujet de recherche et la définition du problème jusqu’à
l’aboutissement à une ou plusieurs solutions.
La recherche scientifique est une démarche d’acquisition des connaissances qui
utilise diverses méthodes de recherche quantitatives et qualificatives pour
trouver des éléments de réponses à des questions déterminées que l’on souhaite
approfondir. La recherche est guidée par des principes fondamentaux qui dictent
sa conduite et assurent liaison entre conceptualisation et la science sui a parfois
généré du savoir à l’homme et à la société.
Les normes sont guidées par le souci de porter des jugements de valeur sur les
phénomènes sociaux. Dans une étude normative, on s’interroge sur la nature
d’un référentiel normatif c’est à-dire la norme, le principe ou la valeur à partir
de laquelle l’on dévalue le phénomène social.
L’empiricisme en tant qu’école episte, l’empiricisme part du postulat
philosophique selon lequel la science n’a que faire des valeurs parce que celle-ci
contribuait à fausser le résultat de la recherche. Ici, il est recommandé au
chercheur de faire fi des valeurs pour ne s’appesantir que sur les faits. Une telle
orientation est en parfaite adéquation avec la notion de neutralité axiologique
qui exige du chercheur qu’il se dépouille de ses valeurs et les méthodes
empiriques servant à réaliser la recherche.
La recherche n’est pas liée à une discipline en particulier, elle est universelle et
partagée par un grand nombre de disciplines et de professions dans leur quête de
connaissances
I. EPISTEMOLOGIE ET TYPOLOGIE DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE

A. Controverse épistémologique
Le Normativisme : En tant qu’école episte il repose sur le postulat selon lequel
la science ne saurait se mener sans intégrer les valeurs éthiques, culturelles,
religieuses. Le normativisme est à la vérité en adéquation parfaite avec la
célèbre formule de François RABELAIS « Science sans conscience n’est que
ruine de l’ame ». Une telle orientation procède du constat que la science doit
etre associée à l’âme est le siège des pensées et autres émotions pour conférer à
la recherche sa validité scientifique.
Le Criticisme : L’ultime vocation est de dénoncer, rejeter, récuser toute forme
d’injustice, d’oppression, d’assujettissement. En tant qu’école episte, le
criticisme repose sur le postulat selon lequel la science aurait servi d’instrument
de la destruction de l’humanité et de la mise en péril de la nature. Un tel
positionnement du criticisme trouve son fondement dans le fait que l’histoire de
l’humanité, la science a été instrumentalisée à des fins d’oppression et de
deshumanisation tel fut le cas de l’esclavagisme, de l’impérialisme, du nazisme,
de l’apartheid.
Comme on peut le voir, il est avant tout du normativisme sauf qu’ici, l’on utilise
que des valeurs propres au marxisme et à l’écologie comme référentiel normatif.
Le Post-Modernisme : En tant qu’école episte, le post-modernisme est fondé
par Thomas KHUN, Michael POLANYI. Dans sa version actuelle la paternité
du post-modernisme revient à Alexander WENDT. Il se veut une école
éclectique c’est à-dire une école qui reconnait sensibilité.
En d’autres termes pour les postmodernistes, le plus important n’est pas de se
quereller au sujet des approches et des méthodes par lesquels nous parvenons à
produire de la connaissance. Ce qui compte, c’est de parvenir à la vérité peu
importe la méthode utilisée. En conséquence, le post-modernisme se veut une
approche qui n’exclut aucune autre approche mais milite en faveur d’un
brassage épiste.
B- Typologie des travaux de recherche

- La recherche fondamentale : Il s’agit d’un travail de réflexion


philosophique relevant de la doctrine. Elle porte sur le concept des
paradigmes. C'est une recherche dite universitaire, de savant.
- La recherche appliquée : Il s’agit d’une recherche ayant vocation
d’impacter la vie en société. Les résultats d’une recherche appliquée sont
censés régler des problèmes existentiels, de l’administration et des
entreprises. Il s’agit d’une recherche ayant prise sur la société.
- La recherche normative : Recherche à vocation ontologique, évaluative
et reconstructive. Elle a pour objectif d’évaluer un phénomène de société
au regard d’une norme ou d’un référentiel. Et par-delà de formuler des
recommandations en vue de l’amélioration de la situation faisant l’objet
de la recherche.
- La recherche empirique : Elle a vocation descriptive et analytique. Elle
est dépourvue de tout jugement de valeur.
- La recherche critique : C’est une recherche à vocation critique,
évaluative et reconstructive visant à dénoncer les injustices inhérente à la
gouvernance et par-delà faire des recommandations en vue d’une
gouvernance juste, équitable et durable
- La recherche éclectique : Basée sur le principe de la combinaison des
approches et est ouverte à toutes les sensibilités méthodologiques.

II- LE PROCESSUS DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Le cycle de raisonnement scientifique


Il existe deux méthodes de recherches
- La méthode empirico-déductive :
 Observation d’un fait juridique
 Question de départ
 Formulation de l’hypothèse (réponse provisoire)
- La démarche hypothético-déductive :
 Test d’une hypothèse formulée
 Confrontation de l’hypothèse au terrain et aux faits
 Déduction

III- LES ACTIVITES TECHNIQUES INHERENTES A LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE
Ce sont :
- La restitution de l’état de l’article
- Balisage conceptuel et théorique
- Problématisation
- Collecte des données
- Traitement des données
A- Restitution de l’état de l’article
C’est une étape importante dans la recherche. Elle constitue à passer en revue, à
analyser les écrits antérieurs du domaine de recherche en rapport étroit avec le
problème de recherche. Ces écrits doivent etre traités avec des questions
spécifiques à notre thématique de recherche. Elle a pour objet de revisiter les
études ou les écrits des prédécesseurs sur la thématique de notre étude.
B- Le balisage conceptuel et théorique
Elle consiste à clarifier les concepts ou les termes clés qui se dégagent de notre
thématique de recherche. Il s’agit aussi de présenter les théories et autres
paradigmes en rapport avec notre objet de recherche.
Pour définir les concepts et les mots clés, il faut se référer selon les auteurs et les
disciplines afin de choisir la définition qui convient à notre étude. Les
dictionnaires des références d’ordre général et classique. Il convient de de
recourir au dictionnaire spécialisé.
C- La problématisation
Problématiser c’est une manière scientifique de poser des problèmes. Elle
consiste à rendre une situation saisissable par l’intelligence. Elle n’est pas un
enchainement de questions. Son but est d’apprécier la pertinence et l’importance
de la recherche envisagée.
La construction d’une problématique s’établi en règles classiques à travers
quatre points principaux :
- Le contexte général
- Le contexte spécifique ou particulier
- Le problème de recherche
- Les questions de recherche.
1. Contexte général
C’est le premier niveau de la problématique. Il consiste en un état des lieux du
phénomène étudié dans un environnement global. Cet état des lieux constitue un
ensemble cohérent d’idées ou de constats qui doivent etre minutieusement
conduit et justifié.
Structuré, le contexte général doit s’appuyer inévitablement sur des données
bibliographiques, statistiques et de réflexions.
2. Le contexte spécifique ou particulier
La réflexion analytique sur l’environnement global (contexte général) doit
aboutir à la situation spécifique. Il s’agit de l’analyse des faits spécifiques
(relatif au champ d’investigation) qui doit préparer à la clarification de la
situation problématique qui fonde la recherche.
3. Le problème de recherche
C’est un énoncé qui consiste à chercher un paradoxe, découlant de plusieurs
constats établis dans les contextes généraux. L’écart entre ce qui est et ce qui
devrait etre. La problématique de recherche pose donc un déficit d’intelligibilité.
Tel est le véritable enjeu de la problématique. Toute recherche part de la
rencontre d’une situation problématique puis d’un paradoxe ou d’un problème
qui se définit comme un écart ressenti que l’on doit éliminer entre une situation
actuelle et une situation désirée. Il s’agit généralement d’un problème ou d’une
situation qui peut étonner ou émouvoir. Sans problème, il n’y a pas de
problématique.
QUELS SONT LES CRITERES D’UN BON PROBLEME DE RECHERCHE ?
- La clarté : précis et concis
- La faisabilité : réaliste et réalisable
- La pertinence : vraie question qui doit aborder l’étude de ce qui existe et
non ce qui doit exister.

Vous aimerez peut-être aussi