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INRODUCTION GENERALE AU DROIT DES TRANSPORTS

L’étude que l’on consacrerait au droit des transports présuppose que l’on précise en préalable
les enjeux, l’objet, la genèse, les sources du droit des transports ainsi que la notion du contrat
de transport.
I. Les enjeux des transports
Les transports ont joué un rôle important dans l’histoire économique. En effet, les historiens,
ont montré depuis longtemps le rôle essentiel que les transports, tant de personnes que de
marchandises, ont joué dans la multiplication des échanges et par ricochet dans le
développement économique et plus largement dans celui de nos civilisations.
Les historiens ont montré depuis longtemps le rôle essentiel que les transports, tant de
personnes que de marchandises, ont joué dans la mutiplication des échanges et par là le
developement économique et plus largement dans celui de nos civilisations1.
En matière de développement économique, les transports jouent un rôle fondamental parce
que pour se développer, il faut échanger. Ce qui suppose un mouvement des personnes et de
biens à l’intérieur du pays ou à l’extérieur. Ce mouvement de personnes et des biens se fait
grâce à un système de transport adapté. Autrement dit, il n’y a pas de développement sans un
bon système de transport. Ne dit-on pas très souvent que le développement passe par la route.
En effet, il a été démontré que les mauvaises infrastructures routières mais aussi les
embouteillages incessants dans les grandes agglomérations constituent des freins au
développement.
Les modes de transport
Il y a différents modes de transport. Il y a au moins trois grands mode de transport. On peut
citer le transport aérien qui se fait par avion, par un aéronef. Les transports terrestres qui
renvoient aux transports par voie routière, par voie ferroviaire et par voie fluviale. Et le
transport maritime qui se fait par mer au moyen d’un bâtiment de mer, un navire.
On appelle transport multimodal, le transport effectué par au moins deux modes différents : ça
peut être rail-route, mer-terre. Il faut au moins deux modes et quelque soient les modes. Une
nuance doit être apportée dans les transports trans-maritimes ou transports maritimes plus.
C’est un transport multimodal qui comporte au moins un maillon maritime. Ce n’est donc pas
un véritable transport multimodal.
La classification des transports selon l’espace géographique d’exécution
On peut distinguer également dans les transports trois catégories du point de vue
géographique: les transports intérieurs ou nationaux, les transports internationaux et les
transports intracommunautaires. Du point de vue normatif, les transports ont fait l’objet de
beaucoup de texte s’y appliquant. Mais en ce qui concerne les conventions internationales, il
n’en existe qu’une seule en matière de transport international de marchandises. Par exemple
dans l’espace européen, c’est le cas de la convention relative au transport international de
marchandises par route (CMR). Celle-ci ne s’applique pas dans les pays de l’Afrique sub
sahérienne.
En ce qui concerne le cas particulier des pays membres de l’espace UEMOA, il est possible
de déceler deux catégories de normes en matière du transport par route. Celles-ci diffèrent
selon qu’il s’agit du contrat de transport routier des marchandises ou de la politique globale
relative à l’organisation et à l’exécution des activités de transports. Le contrat de transport de
marchandises par route dans l’espace OHADA est régi par l’Acte Uniforme de l’Ohada du 22
mars 2003 relatif au contrat de transport de marchandises par route entré en vigueur le 1er

1
BON-GARCIN (Isabelle), BERNADET (Maurice), REINHARD (Yves), Droit des transports, Paris, Dalloz, 1 ère
édition, 2010, p.1

1
janvier 2004.2 Quant à la réglementation des activités ou des opérations de transport ou de
déplacement matérielle des marchandises par route, elle résulte d’un certain nombre d’accords
ou de conventions à caractère national et sous-régionale.
II.OBJET DU DROIT DES TRANSPORTS
Le droit des transports est la branche du droit qui a pour objet essentiel d’étudier la
réglementation régissant ce mouvement de personnes et des biens.
En effet, le champ du transport a longtemps été considéré comme l’un des plus réglementés.
L’Etat intervient pour des raisons stratégiques, économiques, sociales et sécuritaires 3, non
seulement pour définir le cadre de l’activité, mais souvent à l’intérieur de ce cadre comme
acteur. Ainsi, les interventions de l’Etat prennent des formes diverses dans chaque secteur des
transports comme le transport ferroviaire, le transport routier ou encore le transport fluvial. De
tous ces modes de transport, le transport routier de marchandises est de loin le mode principal
de transport terrestre (VOIR LES STATISTIQUES ivoiriennes) 4. Ces mouvements de
personnes et de biens d’un point de vue juridique, se font essentiellement à travers des
contrats de transport.
III. LA GENESE DES TRANSPORTS
1- Cadre d’ordre général
Il y a moins de 150 ans, les seuls modes de transport utilisé étaient le transport maritime et
pour le mode terrestres, le transport fluvial et le transport routier lui hippomobile. Dans un
temps très court à l’échelle historique ont successivement apparu le train, l’automobile, le
métro, le camion et l’avion.
Les possibilités de déplacement des biens, des hommes, des idées, des cultures… se sont
considérablement accrues, justifiant la célèbre formule de Paul Valery : « le temps du monde
fini, commence ».
Le progrès technique ne s’est pas limité à faire naître de nouveaux modes de transport. De
plus, si l’évolution des matériels et des infrastructures a joué un rôle décisif dans les
transformations du paysage des transports, elle n’est pas la seule et … l’émergence de
technologies de l’information et de la communication a contribué à, ces transformations.
2. Evolution du cadre juridique
Le cadre juridique dans lequel s’inscrivent les transports ne pouvait résister à des tels
changements et il lui fallait nécessairement s’adapter.
Le cadre juridique à considérablement évolué tant dans le domaine du droit public organisant
le fonctionnement des marchés sous l’autorité des pouvoirs publics, que dans celui du droit
privé régissant les relations entre opérateurs de transport d’une part et entre opérateurs et
utilisateur d’autre part.

III-LES SOURCES TRES DIVERSIFIEES DU DROIT DES TRANSPORTS


Les sources peuvent être distinguées selon qu’elles sont internationales ou nationales.
A. A l’échelle internationale
L’expression « droit des transports » donne à penser qu’il existe un corps de règles unifiées,
s’appliquant quel que soit le mode utilisé. La réalité est à priori différente. En effet,
l’éclatement du droit dans le domaine des transports est lié à leur histoire, aux infrastructures
qu’ils utilisent, à l’organisation professionnelle construite autour des besoins spécifique de
chaque mode.
2
Mais cet Acte Uniforme ne régit que le transport de marchandises et seulement de marchandises et ne concerne
pas les passagers ni leurs bagages. L’OHADA, à ce jour, n’a adopté aucun texte dans le transport aérien et
encore moins dans le transport maritime.
3
BON-GARCIN (Isabelle), BERNADET (Maurice), REINHARD (Yves), Droit des transports, Paris, Dalloz, 1 ère
édition, 2010, p.5-8
4
BON-GARCIN (Isabelle), BERNADET (Maurice), REINHARD (Yves), Droit des transports, Paris, Dalloz, 1 ère
édition, 2010, p.13-14

2
Il existe donc un droit de chacun des modes de transport, avec des sources distinctes.
Cet obstacle à l’unification de la matière est renforcé par l’approche interne et internationale
du transport, et par la distinction entre transport de voyageur et transport de marchandise.
La matière est donc hétérogène, constitué par un ensemble de règles, souvent dérogatoire de
droit commun, essentiellement technique pour répondre aux besoins des opérateurs
économique
Mais une observation laisse apparaitre un cousinage des sources qui se manifeste lors de leur
création et leur modification substantielle : ainsi le législateurs aériens s’inspira directement
de la convention maritime de Bruxelles, la route du ferroviaire qui par la suite s’initia
quelques principes routiers. Dans les transports terrestres sont compris les transports par
route, ferroviaire et fluvial
En ce qui concerne les conventions internationales, il en existe par exemple dans l’espace
européen, c’est la convention relative au transport international de marchandises par route
(CMR). Elle ne s’applique pas dans les pays de l’Afrique sub sahélienne.
E, matière du transport aérien il faut noter la convention relative à l’aviation civile
internationale signée le 7 décembre 1944 à Chicago. Elle est connue sous le no, de la
Convention de chicago. Elle a instauré l’organisation de l’aviation civile internationale
(AOCI). Celle-ci est l’agence spécialisée des Nations Unies qui est chargée de la coordination
et de la régulation du transport aérien internationale.

B- A l’échelle nationale ivoirienne et sous régionale ouest africaine


En ce qui concerne le cas particulier des pays membre de l’espace UEMOA, il est possible de
déceler deux catégories de normes en matière du transport par route.
La politique d’intégration des Etats ouest africains au moyen de la législation sur les
transports et transits routiers se manifeste par les plans de collaboration entre les pays
concernés en vue notamment de renforcer le principe de la libre circulation des biens et des
personnes dans l’espace sous régional ouest africain.
La politique de transports routiers et transits routiers intégrés a un fondement. En effet, elle
est justifiée par le contexte économico géographique et par la nécessité de désenclaver de
certains pays.

I. Le contexte économico géographique


La CEDEAO est un sous groupement qui avait en son sein 16 pays. Aujourd’hui, elle
comprend 15 Etats depuis le retrait de la Mauritanie. Ces 15 pays sont repartis en deux
groupes à savoir les pays côtiers et ceux sans littoral.
Les pays côtiers sont, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée Bissau, la
Guinée, le Nigéria, le Sénégal, la Siéra Léone, le Togo. Et les pays sans littoral sont le
Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Dans ces pays, les principaux modes de transport sont le transport routier, maritime, fluvial et
ferroviaire. Mais les 95% du transport intérieur sont assurés par la route.5
II. La nécessité de désenclavement des pays sans littoral maritime
Des accords maritimes et portuaires signés en la matière définissent l’octroi de concession et
les facilité portuaires, les principes pour l’exploitation des espaces et installation de stockage,
les tarifs préférentiels, les délais de franchises par rapport au régime de droit commun, les
avantages fiscaux et l’accès des véhicules et du personnel roulant dans l’enceinte portuaire.
A titre d’illustration de ce qui précède, il est possible de citer la Charte des transports
maritimes en Afrique de l’ouest et du centre ou « Charte d’Abidjan », signé à Abidjan le 7
5
Cf. YOUNOUSSA Koita, « La situation des opérations de transport sur les corridors de la Communauté
Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest », p.1

3
mai 1975. Il ressort du préambule de la Charte d’Abidjan que « Les Etats de l’Afrique de
l’ouest et du centre, en considération notamment de leur développement économique, de
l’impact des transports maritimes sur leurs économies, décident de mettre en place un
organisme permanent de concertation aux transports maritimes… ». En outre, à travers la
Charte, les pays ont décidé :
« D’institutionnaliser la participation des pays sans littoral à la gestion des ports dont ils
sont tributaires et de les encourager à prendre des participations au capital des compagnies
de navigation des pays côtiers. »6 Et, « de veiller à l’application de tarifs préférentiels aux
marchandises en provenance ou à destination des pays sans littoral avec l’accord des pays
côtiers. »7
Par ailleurs, des accords douaniers signés matérialisés par la convention TRIE, permet
notamment de repérer l’itinéraire et les bureaux de passage, la frontière de destination, de
préciser les prescriptions de délai de traversée et autres obligations exigées au conducteur du
véhicule, déterminer le champ d’application du régime et de la déclaration du transit,
déterminer la responsabilité du principal obligé : transporteur/transitaire ; fixer les procédures
en cas de force majeure ; servir de supports statistiques et d’information en cas d’infraction ;
régler les différends et de coopération douanière ; agréer les caractéristiques techniques des
moyens de transport ; et identifier la marchandise, le véhicule objet du transit.8

Ainsi, l’état des lieux des normes d’intégration régionales aide à constater l’existence de la
règlementation des opérations des transports et de transit dans la sous-région résulte des
conventions relatives aux Transports Routiers Inter-Etats (TRIE) et au transit Routier Inter-
Etat(TIE).
Dans l’ensemble, la législation au niveau sous régional relative à la politique d’intégration des
transports, a pour but d’optimiser les activités commerciales et les transports internationaux
en vue de stimuler le développement économique.
A titre d’exemple on peut citer la Code communautaire de l’aviation civile des Etas membres
de l’UMOA du 13 septembre 2013 et l’annexe au Règlement n°08/2013/CM/UEMOA du 26
septembre 2013.
En outre, à terme, l’application rigoureuse des Conventions internationales de référence,
permet de favoriser et d’assurer l’expansion ordonnée du commerce et du transport,
d’harmoniser les normes et moyens techniques de déplacement des marchandises ; faciliter les
formalités et procédures du commerce et du transport ; accélérer les opération physiques de
transport ; optimiser les coûts et les délais ; protéger l’espace économique de chaque pays
contre les fraudes fiscales et douanières ; accorder des facilités maritimes portuaire et de
transit pour les pays sans littoral maritime ; accorder des régimes de faveur à certaines
catégories de marchandises; faciliter le transport intégré ; faciliter la conclusion des contrats
commerciaux et de transport et mettre en place des bases de données sur toute la chaine du
commerce et du transport.

IV. Une harmonisation inévitable


Quel que soit le mode de transport utilise, les mêmes contraintes pèsent aujourd’hui sur les
transporteurs. Il faut garantir la sécurité et la sureté, il faut gérer le transport de masse, il faut
offrir de la flexibilité et de la rapidité.
Ces exigences sont des facteurs d’unification, car elles appellent des réponses similaires.

6
Cf. Article 19
7
Cf. Article 20
8
YOUNOUSSA Koita, « La situation des opérations de transport sur les corridors de la Communauté
Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest », p.2

4
L’étude consacrée à l’introduction générale au contrat de transport de marchandises par route
succèdera à celle du droit précédemment analysé qui régit les transports en général et en
particulier celui de transport de marchandises par route.

V. NOTION DE CONTRAT DE TRANSPORT DE MARCHANDISES


La notion de contrat de transport de marchandises comporte deux éléments essentiels à savoir
la généralité sur la notion et les conditions de formation du contrat.
A. Généralité sur la notion de contrat de transport
L’énoncé de la définition du contrat de transport et les critères seront analysés.
1. Enoncé de la définition de la notion du contrat de transport et ses critères
Le contrat de transport est celui dans lequel une personne appelée transporteur accepte de
déplacer d’un point à un autre, des personnes ou des biens moyennant rémunération. A
l’analyse, il ressort de cette définition, un certain nombre de caractéristiques permettant
d’identifier le contrat de transport.
2. Les critères du contrat de transport
Il ressort de a définition du contrat de transport les critères suivants : transporteur,
déplacement et rémunération.
a. Le transporteur
Il ressort de l’article 2.k) AUCMR que le transporteur est une personne physique ou morale
qui prend la responsabilité d’acheminer la marchandise du lieu de départ au lieu de
destination au moyen d’un véhicule routier.
En général, il s’agit d’une entreprise commerciale au sens de l’Acte Uniforme relatif au droit
commercial général de l’Ohada définissant le commerçant. C’est donc en principe un
professionnel.
Encore que le contrat de transport peut bien être effectué par un bénévole. C'est-à-dire des
personnes qui ne sont pas des professionnels du transport. Et en droit on verra que ce
transporteur peut être un transporteur contractuel lorsque c’est lui qui a conclu le contrat de
transport.
Il peut s’agir d’un transporteur appelé transporteur de fait ou transporteur substitué. C’est-à-
dire que dans la pratique, un transporteur qui n’a pas conclu le contrat de transport mais sera
amené à l’exécuter en lieu et place de l’autre.

b)Le critère du déplacement de contrat de transport


Le déplacement d’une personne ou d’une chose consiste dans l’accomplissement d’un acte
positif de caractère matériel. Le déplacement est le critère principal du contrat de transport.
Cela veut dire qu’il n’y a pas de transport sans déplacement. Mais tous les contrats avec
déplacement ne constituent pas nécessairement un contrat de transport. Et dans le contrat de
transport il n’y a qu’un déplacement et rien qu’un déplacement des personnes et des biens.
Mais lorsqu’en plus du déplacement, le débiteur de la prestation s’engage à fournir d’autres
prestations il ne s’agit certainement plus d’un contrat de transport mais d’un autre contrat.

Le déplacement est par définition même, de l’essence du contrat de transport, il doit aussi
constituer l’obligation principale assumée par le transporteur.
Quelle est la notion de déplacement, objet du contrat ? Le déplacement comporte certains
éléments, présente certains caractère et droit revêtir une certaine importance.
Le déplacement des marchandises comporte des éléments et caractères essentiels.
. Les éléments et caractères du déplacement
 Les éléments du déplacement

5
Le déplacement se traduit par des éléments tels qu’ils suivent. L’acheminement d’une
marchandise ou d’une personne implique nécessairement un point de départ et un lieu de
destination. Si la fixation du lieu de prise en charge de la marchandise ou du voyage est
essentielle, celle du lieu de destination l’est moins, celui-ci pouvant être modifié en cours de
transport.
 Les caractères du déplacement
Acte positif de caractère matériel. En effet, le déplacement d’une personne ou d’une chose
consiste dans l’accomplissement d’un acte positif de caractère matériel.
Ex : 1- au contraire du contrat de transport, le mandat a pour objet l’accomplissement des
actes juridiques, dans le contrat de location, le bailleur ne promet que la jouissance paisible
d’un chose à titre temporaire. Or le transporteur ne s’engage pas seulement à mettre un engin
de transport à la disposition de son client, il promet l’acheminement de la marchandise ou du
passager jusqu’au lieu de destination.

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