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En matière juridique, le transport est une activité qui va couvrir l’ensemble des aspects du droit et
l’ensemble de l’organisation sociale. En matière de transport, le transport de marchandises et de
personnes n’est pas une distinction fondamentale. La distinction réside dans :
Chaque fois qu’il y a une activité de transport ou une activité de transport pour le compte de celui
qui le réalise.
L’opération couvre les propres besoins. Cela est important économiquement (mise en place par
Airbus).
L’une des catégories de transport pour compte propre c’est le transport des salariés par l’entreprise
avec des itinéraires, des horaires organisés. Si l’entreprise ouvre ses transports au public autre que
ses salariés, il s’agit d’un transport pour compte d’autrui.
Il s’agit d’une offre de transport au public. Le transport pour compte d’autrui recouvre l’offre
commerciale de transport et tous les services publics de transport.
Chaque fois qu’une entité va organiser ou réaliser du transport pour elle-même, elle sera dans du
transport pour compte propre.
Il y a une multitude d’aspects juridiques répondant à des problématiques, des métiers et des affaires
diverses.
En matière ferroviaire, un principe de libéralisation est né par une loi du 17 juin 2018 qui introduit à
l’horizon de 2023 la libéralisation du transport ferroviaire régional : la dernière étape dans la
libéralisation ferroviaire.
En 1991, tout transport ferroviaire est centralisé (SNCF c’est l’Etat) : il s’agit du seul opérateur et
organisateur ferroviaire. La SNCF était propriétaire des trains mais surtout des infrastructures.
En 1997, il y a une séparation des deux activités : activité de transport et activité de réseau. Il est créé
le réseau ferroviaire de France (RFF) qui devient propriétaire des rails. Le but est d’avoir deux entités
distinctes et de manière indépendante afin de faciliter l’accès à la concurrence.
+ARAF autorité de régulation des activités ferroviaire chargé de vérifier RFF
+ gestion des litiges entre RFF et SNCF
[MANQUE FIN SNCF]
L’ensemble des aspects du transport fait appel aux juristes. Mis à part l’organisation du transport, il y
a une libéralisation des structures avec la libéralisation des ports, la privatisation des aéroports, etc.
En matière de droit du travail spécifique aux transports, les règles sont largement différentes.
Le législateur a rassemblé aussi bien les textes législatifs que règlementaires concernant le transport
et les a réunit dans un code officiel. Les anciens textes ont été évidemment abrogé. Auparavant,
l’accès au droit des transports était déjà une affaire de spécialiste.
Le transport est une activité pratique, logique et relativement importante pour l’entreprise car le
transport et particulièrement de marchandise, est essentiel à l’activité commerciale de l’entreprise.
En effet l’entreprise est utilisateur de transport car elle doit distribuer ses marchandises à la
clientèle.
On assiste actuellement à une montée en puissance du droit de transport des voyageurs qui est
relativement différent à celui du transport des marchandises car ce dernier met en relation des
professionnels.
A l’heure actuelle on a un droit de la consommation qui se développe en matière de transport. De
plus en plus d’entités (avocat, associations…) vont aller faire des actions relevant du contrat de
transport de voyageurs Secteur relativement performant sur le plan économique.
La qualification de contrat de transport entraine l’application d’un régime juridique qui est
totalement différent du droit commun. On a un droit des transports pratique et spécialisé pour lui
conférer un intérêt concret.
- 1ère étape : Qualifier le contrat au regard de la notion de contrat de transport,
- 2ème étape : Application du régime
Manque Cours
La CJCE prévoit que ce soit un cas de force majeure ou non, l’obligation d’assistance est la plus
importante. Le critère économique (un coût dévastateur si une compagnie devait payer un
maximum) n’a pas à entrer en ligne de compte s’agissant de la protection des consommateurs.
L’affaire McDONAGH/Ryanair CJCE 31 janvier 2013 est un exemple où la CJCE démontre sa volonté
d’appliquer le règlement et que leur protection est un droit absolu.
Le règlement s’applique aérien et fonctionne. Il sera possible de bénéficier de ce règlement s’il est
possible de prouver la preuve de l’embarquement. Cela a été censuré par un arrêt du 24 octobre
2019 de la CJUE : impossibilité d’indemniser une personne au motif qu’elle pas la preuve de son
embarquement.
Le droit du transport aérien est dans un courant libéral. Cette libéralisation du transport aérien est,
dans la politique communautaire du transport, la plus ancienne (1992). Alors que le traité de Rome
de 1957, il est attendu 1992 pour avoir une libéralisation du transport aérien et, il a été d’abord
libéralisé le transport aérien avant tous les autres transports.
En 1992, il y a des règlements européens 2407-92 du 23 juillet 1992 concernant les licences de
transports aériens et règlement 2408-92 du 23 juillet 1992 concernant l’accès des transporteurs
aériens aux liaisons aériennes intra-communautés. Il s’agit de deux textes fondateurs.
Le premier texte relatif aux licences pose un principe de liberté d’exercice de l’activité de
transporteurs aériens. La seule condition qui est mise pour que soit exercé l’activité de transporteurs
aérien c’est que l’entreprise soit titulaire d’une licence. La particularité de cette licence c’est qu’elle
est délivrée uniquement sur la base de critères objectifs. Les critères objectifs il y en a de deux
catégories :
- L’entreprise soit titulaire d’un certificat de sécurité ;
- Des conditions commerciales d’honorabilité, de capacité professionnelle et de capacité
financière. Si l’entreprise satisfait à ces trois conditions, l’entreprise obtient la licence de
transport aérien. Tout ce que va demander le règlement c’est qu’il faut démontrer de
manière suffisamment convaincante que l’entreprise est capable de faire face à ces
obligations pour une période de deux ans évaluée sur la base d’hypothèses réalistes.
Il n’est pas exigé de la part de l’entreprise qu’elle ait une surface financière importante, qu’elle
possède des avions, etc.
L’entreprise dispose d’un ou de plusieurs aéronefs en propriété ou dans le cadre d’un contrat de
location.
Pour avoir une licence communautaire : pays établi dans un pays état membre et l’entreprise est
détenue et est effectivement contrôlée à plus de 50% par des états membres ou des ressortissants
européens.
Dès création des entreprises de transports aériens : faillites dès 1992. Dans la libéralisation du
transport aérien, le risque de faillite a été tout de suite accepté.
Correspondant à cette facilité d’acquisition de la licence, lorsque les entreprises tombent en
procédure collective, la licence tombe : réexamen de la licence dans un délai de trois mois puis
retrait licence.
Règlement relatif aux services intra-communautaire a permis de libéraliser non plus la création de
l’entreprise mais les services aériens. Le principe est que toute entreprise aérienne établie dans un
état membre peut librement effectuer tous les transports aériens sur tout le territoire de l’UE.
Les transporteurs aériens communautaires sont autorisés à exploiter des services aériens intra-
communautaires. Les états membres ne soumettent l’exploitation des services aériens intra-
communautaires à aucun permis ou autorisation.
Les entreprises exercent librement les liaisons qu’elles veulent et d’autre part l’Etat n’a plus le droit
d’organiser les liaisons aériennes et d’instaurer des liaisons de service public sauf si cette liaison est
considérée comme vitale pour le développement économique et social de la région desservie par
l’aéroport.
[…]
L’indemnisation des passagers victimes d’un accident aérien sous la convention de Montréal est tout
simplement intégrale : il n’y a pas de plafonnement.
[…]
Tous les transporteurs communautaires, quel que soit le trajet seront soumis à la convention de
Montréal.
[…]
[…]
Dans un contrat, les incoterms concernent le contrat de vente (de distribution, de fabrication, etc.).
C’est l’organisation de l’obligation de délivrance. La marchandise est délivrée par le vendeur au lieu
où elle se trouve au moment de la marchandise : incoterm EXWORKS (« départ usine »).
Les incoterms c’est les relations entre un vendeur et un acheteur. Ce sont des clauses du contrat de
vente. Ce ne sont pas des clauses d’un contrat de transport.
Les incoterms sont des termes normalisés, édités par la chambre de commerce internationale de
Paris. A chaque incoterm définis par trois lettres, il y a une multitude de détail : qui doit délivrer, quel
endroit, assurance, mode de transport, moment du transfert des risques, formalités douanières,
paiement des taxes.
Quand un incoterm est utilisé : se référer à la dernière édition et indiquer la date de l’incoterm.
[…]
DEMANDER LE COURS
DEFINITION : Le contrat de transport est le contrat par lequel un prestataire s’engage à déplacer des
personnes ou des biens moyennant rémunération.
- L’obligation de déplacement : Pour qu’un contrat soit qualifié de contrat de transport, il faut
qu’il créé une obligation de déplacement.
AUTO STOP : Il ne s’agit pas d’un contrat de transport, ni de contrat tout simple.
Tous les accords de volonté ne créé pas des contrats, en effet un contrat est un accord de volonté
créateur d’obligation. Pour qu’il y ait contrat, il faut qu’il y ait une volonté de créer des obligations.
COVOITURAGE : En théorie, le prix dans le contrat de covoiturage est la participation aux frais,
juridiquement, la simple participation aux frais est un prix.
Ainsi le covoiturage, car il y a stipulation d’un prix, engendre nécessairement une obligation de
déplacement, il s’agit donc d’un contrat de transport depuis 2015.
Loi de 2015 qui vient autoriser le covoiturage. C’était auparavant interdit car en principe un
transport à titre onéreux ne peut être fait que par un professionnel et pas par un particulier.
Cette définition est fausse. En effet le prestataire ne s’engage pas à déplacer, mais il a un
engagement beaucoup plus fort ; il s’engage à amener à destination sains et sauf les personnes et à
livrer les marchandises au destinataire.
La prestation qui va réaliser l’obligation du contrat du transport ce n’est pas le déplacement, mais
c’est :
- En matière de passager : L’arrivée à destination.
- En matière de marchandise : La livraison qui consiste dans la remise physique des
marchandises au destinataire convenu.
Affaire AIR FRANCE : On confie à AIR FRANCE une caisse de bouteille de vin devant être livré de
France au UK. Le transporteur remet la marchandise à l’entrée de l’immeuble à la personne se
trouvant à l’accueil. Or la marchandise n’arrive jamais au destinataire final.
L’expéditeur assignée AIR FRANCE qui va opposer « la clause de livraison à l’adresse indiquée » ;
c’est-à-dire que le contrat est exécuté car ils ont déplacé la marchandise jusqu’à l’adresse indiquée.
Pour la Cour de Cassation la clause est nulle car l’obligation essentielle du transporteur est de livrer
la marchandise au destinataire, et non de la déplacer jusqu’à l’adresse indiquée.
Cette définition est néanmoins la définition sur la base de laquelle on va qualifier un contrat de
transport ou non. On va qualifier un contrat de contrat de transport aussi bien en retenant ce que dit
la définition (obligation de déplacement) qu’avec ce qu’elle ne dit pas Définition fonctionnelle :
son utilité est de permettre de qualifier un contrat et non de le décrire.
DISTANCE : La définition ne précise pas d’un point à un autre, ainsi il peut y avoir un contrat de
transport pout des déplacement circulaire (point de départ = point d’arrivée)
CASS, 1ère CIV, 22 novembre 2005 Baptême de l’air avec un vol circulaire est-il ou non un contrat de
transport. Pour la Cour de Cassation il s’agit d’un contrat de transport, peut important que le vol soit
circulaire ou non.
QUALITE DU PRESTATAIRE : La définition ne précise pas la qualité du prestataire. Ainsi on peut avoir
un contrat de transport avec un prestataire professionnel ou non professionnel.
En principe, seules des entreprises commerçantes et titulaire d’une licence de transporteur peuvent
effectuer des transports.
Pour réaliser la même prestation, à savoir déplacer des personnes ou des marchandises, le
transporteur ou l’utilisateur du transport a 3 contrats à sa disposition :
- Contrat de transport,
- Contrat de commission de transport,
- Contrat d’affrètement.
Ces trois contrats ont des régimes juridiques distincts et se distinguent en ce que le contrat de
transport créé une obligation de déplacement à l’inverse des deux autres. Permet de distinguer
le contrat de transport de contrats voisins.
CASS, COM, 3 novembre 2009, BTT c/ GEFCO : BTT est une société spécialisée dans la fabrication de
tube de forage. Elle a reçu une commande de 80 tonnes de tube de total devant être livré en
Indonésie.
BTT s’adresse à GEFCO pour livrer les tubes en Indonésie. GEFCO demande à transporteur aérien
situé en Ukraine car le transport ne peut être fait que par un certain avion (ANTONOV). BTT refuse de
charger les tubes dans l’avion qui repart à vide en Ukraine.
BTT assigne GEFCO en disant que ces derniers n’ont pas été capable de remplir leur mission. GEFCO
assigne BTT en disant qu’ils ont envoyé l’avion et que BTT a refusé de le chargé.
A la veille du départ de l’avion, BTT apprend que l’avion ne peut pas se poser sur l’aéroport
indonésien car il est trop gros. Pour BTT c’est à GEFCO de veiller à l’accessibilité de l’aéroport alors
que pour GEFCO c’est à BTT de vérifier cette information. Les deux parties se renvoient la balle.
S’il s’agit d’un contrat de transport c’est à l’expéditeur qui est responsable de l’accessibilité du lieu
de destination, le transporteur n’est qu’une exécution.
Dans le contrat de commission de transport porte sur l’organisation d’un transport, c’est le
commissionnaire qui doit vérifier l’accessibilité des lieux.
Le transporteur et le commissionnaire sont responsable de plein droit en cas de dommages, car ils
prennent en charge les personnes ou les marchandises.
Inversement dans le contrat d’affrètement, le fréteur (celui qui fournit le véhicule) n’est pas
responsable de plein droit car il ne prend ni les personnes ni les marchandises en charge. Il sera
responsable qu’en cas de faute de conduite (sur le véhicule ou l’équipage)
SYNTHESE :
Même si chaque contrat réponde à un besoin spécifique, il est possible d’utiliser un contrat alors
qu’un autre serait plus adapté.
Cela signifie que naturellement, on peut qualifier un contrat de contrat transport même lorsqu’il y a
plusieurs obligations. On va alors exiger que l’obligation de déplacement soit l’obligation principale
du contrat.
Le contrat est qualifié de contrat de transport et les obligations accessoires seront soumise au
régime juridique du contrat de transport.
La première conséquence au fait que l’on exige que le déplacement soit l’obligation principale du
contrat est qu’il peut y avoir des obligations accessoires mais que le régime juridique de ces
dernières est celui du transport.
CASS, COM, 28 juin 2016 : Le transporteur maritime transmet un conteneur à l’expéditeur pour qu’il
charge la marchandise, et le transporteur assure le transport. A l’arrivée à destination, le destinataire
décharge le conteneur et l’abandonne sur le port. Le port réclame au transporteur des frais
(surestarires) en raison du stationnement du conteneur.
Le transporteur paie le port et se retourne contre l’expéditeur.
La cour de Cassation décide que le transporteur n’est pas dans les temps pour agir car la fourniture
de conteneur est une prestation accessoire du contrat de transport maritime et que le paiement par
l’expéditeur des frais correspondant à cette fourniture est soumis à la rescription du contrat de
transport maritime 1 an.
2ème situation : Il faut établir que l’obligation de déplacement est l’obligation principale du
contrat pour qualifier le contrat de contrat de transport.
AFFAIRE FRANPRIX : Contrat de franchise avec des petits épiciers qui sont intégrés dans un réseau de
distribution. FRANPRIX confie à un prestataire (transporteur) toute la logistique sur un territoire
déterminé. Contrat d’externalisation de logistique.
La logistique comprend :
- Le stockage des marchandises,
- La livraison, le transport des marchandises,
- La gestion des stocks.
Les épiciers achètent des marchandises a FRANPRIX pour les revendre, or ces achats et facturations
se font par le transporteur au nom de FRANPRIX.
Le transporteur devant à FRANPRIX l’application de la réglementation relative à l’indexation du
transport sur le cout du carburant. Ainsi lorsque le prix du carburant augmente, le prix du transport
augmente automatiquement. Ainsi le transporteur demande 2 millions € à FRANPRIX.
L’indexation du transport sur le cout du carburant est une disposition du contrat de transport, si on
qualifie le contrat de contrat de transport cette réglementation s’applique. A l’inverse la
réglementation ne s’applique pas.
Il s’agit ici d’une question d’exécution du contrat, et de philosophie du contrat d’entreprise qui est
l’indépendance.
La contrepartie du cout faible, est que le prestataire est indépendant, on n’intervient pas dans la
réalisation de la prestation. Ainsi la maitrise de l’exécution de l’obligation de déplacement traduit
l’indépendance du transporteur.
Contrat de sous-traitance.
La seule garantie du donneur d’ordre et la responsabilité ; il n’a donc pas à donner d’instruction au
prestataire. Ce mécanisme à sa logique car il est payé par un prix modique.
Si le donneur d’ordre donne trop s’instruction le contrat sera requalifié en contrat de travail
(AFFAIRE EXAPACK) ou la disqualification du contrat de transport, c’est-à-dire que le prestataire ne
sera pas responsable s’il a suivi les instructions.
LECON 2 : LA REGLEMENTATION DES CONTRATS DE TRANSPORTS
Il existe une corrélation entre sources internes et transports nationaux, mais cette dernière n’est pas
absolue.
A. Les lois
Ce code résulte d’une ordonnance du 28 octobre 2010 et est entrée en vigueur en décembre 2010
(ordonnance ratifiée en 2011) et il contient la totalité du droit des transports.
Ce code réglemente l’intégralité du droit des transports et va bien au-delà du contrat en traitant de :
- L’organisation des transports,
- Droit du travail des transports,
- Les infrastructures de transports,
- Les contrats de transports.
Avant le Code des transports, la législation sur le transport (contrat ou autre) était totalement
dispersée soit dans des codes particuliers soit dans de multiples lois spéciales (L’organisation des
transports en commun était prévue par une loi du 30 décembre 1982 – LOTI)
La conséquence de cet éparpillement du droit des transports est qu’il était compliqué d’avoir accès à
ce droit. (L’indexation du transport sur le prix du carburant a été créée par une loi de 2006 qui l’a
intégré dans une loi du 1er février 1995 relative au droit de la consommation)
Désormais, avec ce code, on a un accès au droit des transports, les dernières réformes sont
directement intégrées dans le Code des transports. Codification à droit constant.
Ainsi le législateur a créé un code et reprend dans ce dernier les dispositions existantes et abrogent
les textes de loi qui contenaient auparavant ces dispositions. (Les articles du code sur le contrat de
transport maritime reprennent à droit constant les dispositions de la loi du 18 juin 1956)
LE CODE DE COMMERCE
Le Code de Commerce contient toujours les dispositions de droit commun des contrats de transport
terrestre, c’est-à-dire le transport routier, ferroviaire, et fluvial. Articles 132-8 et 133-1 à 133-8 du
Code de Commerce.
La prescription est également prévue par le Code du Commerce, en effet, en règle générale la
prescription en matière de contrat de transport est de 1 an.
Naturellement la règlementation du contrat de transport ne contient pas seulement des textes de loi
mais également des textes règlementaires et notamment les contrats-types.
Ces contrats-types est règlementation supplétive. On peut déroger à ces contrats-types par écrit, or
si tel n’est pas le cas, ces contrats s’appliquent.
Les contrats-types vont donner des règles pratiques concernant l’exécution concrète du transport.
- Qui doit charger ou décharger la marchandise ?
Chaque contrat-type vient préciser qui doit charger et décharger la marchandise :
o En dessous de 3 tonnes c’est le transporteur,
o Au-dessus de 3 tonnes c’est l’expéditeur et le destinataire.
- Qui doit vérifi er que les lieux sont accessibles ?
C’est le contrat-type qui va prévoir la mission de l’expéditeur, du transporteur et du destinataire.
- De combien le transporteur doit il indemniser l’entreprise ?
Le plafond d’indemnisation en matière de transport routier de marchandise est fixé par les contrats
types. Le contrat-type général donne un double plafond c’est-à-dire :
o 23€ par kilo de marchandise perdue,
o Limite de 750€ par colis.
En pratique il faut systématiquement souscrire à une assurance transport pour être indemnisé.
Lorsque l’on prépare un transport, on va devoir regarder la règlementation et les contrats types afin
d’éviter des litiges ou de graves difficultés.
CASS, COM, 22 mai 2013, GEFCO c/ FRIGO7 LOCATEX: GEFCO ne transporte pas lui-même et a
recours à de multiples sous-traitants dont FRIGO7 LOCATEX avec qui ils sont en relation de 1972
(environ 38 ans).
FRIGO7 demande à bénéficier de l’indexation du transport sur le cout du carburant. Elle assigne
GEFCO et réclame 2 millions € d’indexation sur les 4 années.
GEFCO envoi un courrier à FRIGO7 en indiquant qu’ils leur laissent un délai de 6 mois, à la fin duquel
les relations commerciales sont rompues.
FRIGO7 assigne une deuxième fois GEFCO pour rupture brutale des relations commerciales.
- 1er jugement : Le TC donne raison à GEFCO pour les 2 millions de l’indexation.
- 2ème jugement : GEFCO est condamné à payer 9 millions € de dommages et intérêts.
Ces conventions sont sectorielles, c’est-à-dire qu’elles réglementent les contrats de transports en
fonction du mode de transport :
- Convention sur le transport par route :
o Convention de Genève du 19 mai 1956, relative au contrat de transport international
de marchandises par route (CMR),
- Convention sur le transport ferroviaire :
o Règles uniformes, relatives au transport international de marchandises par chemin
de fer (RU-CIM), 3 juin 1999
- Convention sur le transport fluvial :
o Convention de Budapest du 22 juin 2001 relative au contrat de transport de
marchandises en navigation intérieure (CMNI),
- Convention sur le transport aérien :
o Convention de Varsovie du 12 octobre 1929, pour l'unification de certaines règles
relatives au transport aérien international,
o Convention de Montréal du 28 mai 1999, pour l'unification de certaines règles
relatives au transport aérien international,
- Convention sur le transport maritime :
o Convention de Bruxelles du 25 août 1924 pour l'unification de certaines règles en
matière de connaissement, (règles de la Haye)
o Convention de Hambourg du 31 mars 1978 sur le transport de marchandises par
mer, (non ratifiée par la France)
EXEMPLE : La société CREA’PAIN fabrique des petits pains. Elle a un contrat avec un distributeur en
Espagne. Elle fait transporter les petits pains en Espagne qui ont pris un coup de chaud et sont
inconsommables et ceux à deux reprises.
Le distributeur espagnol décide alors d’arrêter le contrat de distributeur. Le fabricant perd une
possibilité de commercialisation des petits pains à cause du transporteur.
Elle assigne alors le transporteur pour la perte d’une chance au visa du code de Commerce, alors que
la CMR était applicable.
L’article 23 §4 de la CMR ne prévoit pas la perte de chance, ainsi elle ne peut trouver à s’appliquer.
En CMR le seul préjudice réparable est la perte de valeur de la marchandise et aucun autre
préjudice n’est réparable.
ATTENTION : L’article qui définit le champ d’application d’une convention internationale n’est
applicable que devant le juge de l’Etat qui a ratifié la convention dans laquelle cet article est inséré.
En matière de droit des transports il y a un véritable problème pour les CAJ. Il s’agit d’un contrat avec
un déplacement donc il convient de centraliser les litiges, or les cocontractants vont quant à eux
vouloir assigner au lieu de livraison des marchandises.
Comment faire pour opposer les CAJ aux desti nataires dans le contrat de transport ?
Pour les transports maritimes cela est possible.
En droit français on appliquera une convention de LA HAYE de 1978, sur la loi applicable au contrat
d’intermédiaire.
*********
EXEMPLE : La CMR s’applique aux transports au départ ou à destination d’un Etat contractant. Ainsi
tous les transports au départ ou à destination de la France sont soumis à la CMR.
Dans tous les cas, toutes les actions en responsabilité contre le transporteur sont des actions
contractuelles soumises à la réglementation du contrat de transport.
Le but est de protéger le transporteur, ainsi il n’est pas possible d’exercer contre lui une action en
responsabilité délictuelle.
Ce caractère tripartite du contrat de transport pose des difficultés qui n’ont pas été résolues par la
jurisprudence et notamment en matière de transport terrestre et aérien Quid de l’opposabilité
des clauses att ributi ves de juridicti ons au desti nataire agissant contre le
transporteur ?
La réciproque est que si le contrat de transport a été conclu par le destinataire, le transporteur peut
demander paiement à l’expéditeur.
Il n’existe aucune échappatoire à l’action directe du transporteur. En effet il n’est pas possible de se
prévaloir de :
- Du bénéfice de discussion : on ne peut actionner le destinataire que si l’expéditeur ne paie
pas REFUS
- D’une insolvabilité ou procédure collective de l’expéditeur : Si le transporteur ne déclare
pas sa créance sur le débiteur en procédure collective il ne peut en demander le paiement au
destinataire REFUS.
- La faute du transporteur : Contrat conclu avec un expéditeur insolvable REFUS
Dans tous les transports de marchandises on retrouve un document d’accompagnement, une lettre
de transport. Ainsi lorsque le transporteur réclame le paiement du prix, il doit prouver le transport
dont il réclame paiement en produisant la lettre de transport correspondante.
CONCLUSION : En cas d’action directe en paiement, le destinataire doit toujours exiger les lettres de
transport correspondantes aux transports effectués.
Tous les contrats de transports sont enfermés dans la même période d’exécution. Ainsi l’obligation
de déplacement s’exécute à partir de la prise en charge de la marchandise par le transporteur et
jusqu’à la livraison.
Dans les deux cas, il doit y avoir une acceptation, c’est-à-dire que le transporteur et/ou le
destinataire accepte la marchandise qu’on lui remet.
Cette acceptation est relativement importante pour la livraison qui est faite à la personne
destinataire et acceptation de cette livraison par le destinataire, c’est-à-dire une manifestation de
volonté dont il faut rapporter la preuve.
Cela est relativement important car tant qu’il n’y a pas eu de livraison, le contrat de transport est
toujours en cours d’exécution et le transporteur est toujours responsable de la marchandise.
La livraison est la remise de la marchandise au destinataire qui l’accepte, mais les modalités de cette
dernière peuvent être réglées contractuellement.
En transport routier :
- Si la marchandise fait moins de 3,5 tonnes : C’est le transporteur qui charge et qui décharge
( Même règles en matière de transport maritime quel que soit le poids)
- Si la marchandise fait plus de 3,5 tonnes : C’est l’expéditeur qui charge et le destinataire qui
décharge.
EXEMPLE : Une centrale d’achat de pharmacie se fait livrer une caisse de vaccin pour un montant de
60.000€. La marchandise arrive à la centrale d’achat, elle est entreposée dans une chambre
frigorifique et le lendemain on constate que les vaccins sont entièrement détruits.
Ce sont ces réserves qui établiront que le dommage a eu lieu entre la prise en charge et la livraison.
A défaut d’inspection ou de réserve le transporteur est présumé avoir remis la marchandise en bon
état Présomption simple.
ATTENTION : il existe un délai supplémentaire après la livraison pour faire des réserves sur les
dommages non apparents. Or ces dommages sont très difficilement identifiés par la jurisprudence.
Ces causes d’exonérations se compliquent au fur et à mesure des réglementations. Ainsi elles sont
très réglementaires dans le transport terrestre national et se complexifie.
Cela est relativement complexe notamment au regard de l’évaluation du préjudice (quelle valeur
retenir ? Valeur de remplacement ? Valeur à neuf de la machine ?)
Cette limitation de la responsabilité peut être plus sévère car on retrouve dans certaines
réglementations des préjudices non réparables (dans le TRI : le préjudice commercial n’est pas
réparable).
En principe les limitations de responsabilité ne jouent pas en cas de faute intentionnelle ou de faute
lourde du débiteur :
o Faute intentionnelle : le débiteur cause intentionnellement le dommage
o Faute lourde : Le débiteur est incapable.
o (Faute inexcusable : Mise en danger délibérée de la marchandise Pas de
contentieux en la matière)
En matière de transport la faute intentionnelle fonctionne, mais la faute lourde ne suffit pas à priver
le transporteur des limitations d’indemnisation.
Ces limitations sont très peu efficaces pour des raisons de preuve Comment prouver la faute
alors que l’on n’y était pas ?
La jurisprudence est allée jusqu’à dire que le transporteur n’était pas tenu d’indiquer les causes du
dommage.
( Souscrire une assurance pour être sûr d’être remboursé en cas de dommage)
L’action principale se prescrit en 1 an, mais les actions récursoires (entre transporteurs) se
prescrivent en 3 mois.
ACCIDENT AERIEN : C’est un accident qui intervient pendant le transport aérien, c’est-à-dire à partir
du moment où les passagers sont passés sous la responsabilité du transporteur aérien.
Un accident est défini comme tout fait extérieur aux passagers Pas de responsabilité lors que le
dommage a une cause inhérente aux passagers.
Cette convention est encore en vigueur aujourd’hui et elle est ratifiée par la quasi-totalité des Etats
(La Thaïlande ne l’a pas ratifiée par exemple – La Thaïlande n’a ratifié aucune convention de
transport aérien).
Le transporteur peut s’exonérer très simplement, en effet il n’est pas tenu d’une obligation de
résultat mais d’une présomption de responsabilité.
Ainsi il peut s’exonérer en prouvant qu’il n’a pas commis de fautes.
Les sommes auxquelles on va arriver grâce à cette réparation intégrale sont relativement
importantes.
AFFAIRE AIR FRANCE RIO/PARIS : La convention de Montréal c’est appliqué pour l’indemnisation
- Pas d’exonération : la convention de Montréal fait une distinction :
o Dommage inférieur à 113.000€ : Pas d’exonération du transporteur aérien.
o Dommage supérieur à 113.000€ : Pour la portion excédent, le transporteur peut
s’exonérer à condition de prouver la force majeure.
Le transporteur ne peut plus s’exonérer tout le temps et doit en outre prouver les trois conditions de
la force majeure.
Le 13 mai 2002, l’UE adopte un règlement selon lequel elle impose l’application de la convention de
Montréal a tous les transporteurs aériens communautaires, quel que soit le trajet c’est-à-dire entre
des parties ou non de la Convention ou que ce soit des transports internes.
Ce règlement se lance dans le droit purement consumériste des passagers en matière de droit aérien.
Il vient octroyer des droits aux passagers pour certains inconvénients.
Ce règlement reste néanmoins flou sur certaines questions spécifiques et limitées (Qu’est ce que la
circonstance exceptionnelle ?)
CJUE, 31 janvier 2013, DENIS McDONAGH c/ RYANAIR LTD : Suite à l’éruption du volcan islandais
Eyjafjallajökull, Madame McDONAGH est bloquée dans un aéroport sans prise en charge par la
compagnie. Ainsi à son retour, elle saisit les juridictions en demandant la responsabilité civile de
RYANAIR pour inexécution de ses obligations.
Est-ce qu’un évènement aussi grave dispense le transporteur de son obligati on de prise
en charge et d’indemnisati on ?
La CJUE décide que le transporteur ne peut pas être dispenser de son obligation de prise en charge et
que le critère du coup ne doit aucunement être pris en compte.
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Aujourd’hui ce règlement est victime de son succès, ainsi d’autres sont intervenus dans d’autres
modes de transports. Ainsi le même mécanisme a été adopté pour ces autres modes, à savoir :
- Une responsabilité du transporteur en cas d’accident,
- Des droits consuméristes en cas de retard, annulation…
Le règlement du 23 octobre 2007 sur les droits des passagers des transports ferroviaires qui va venir
combiner les règles et cas d’accident et en matière consumériste.
Ces nouveaux règlements demeurent quand même moins consuméristes que le règlement sur le
transport aérien. En effet ces règlements sont venus abandonner le principe de responsabilité
intégrale en cas de dommage corporel.
Le règlement est venu préciser que le dommage moral n’est pas réparable.
Ainsi sont réparés :
- Les frais médicaux,
- Les dommages matériels pécuniaires sont plafonnés à 100.000€
EXEMPLE : La Cour de Cassation précise que la SNCF ne peut pas invoquer la force majeure en cas
d’agression d’une personne dans un train.
Ce règlement précise au départ que l’obligation de sécurité sans préjudice de dispositions plus
favorable des droits nationaux.
Or, l’article L. 2151-1 du code des transports dispose que :
« Le règlement (CE) no 1371/2007 du 23 octobre 2007 s'applique aux voyages et services ferroviaires
pour lesquels une entreprise doit avoir obtenu une licence des entreprises ferroviaires. »
Ainsi le droit interne français est venu se caler sur la législation européenne.
Il y a une sorte de perversion du droit communautaire, puisque maintenant on vient utiliser l’alibi
consumériste pour limiter le droit à indemnisation le plus fondamental, celui en cas de dommage
corporel.