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Université Mohammed V

* * * **
Ecole Supérieure de Technologie
* * ** *
Salé

Le droit des transports et de la


logistique

Préparé par :
Mohammed BOULGHALAGH

13/12/2023 1
Thématiques

 Droit des transports et de la logistique


 Acteurs du transport
 Contrats
 Droit douanier relatif au transport international
 Droit social des transports
 Droit pénal des transports

2
DROIT

Objective Subjective

-3-
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D

Définitions :

Droit: est un ensemble de règles juridiques régissant un


domaine particulier et les rapports qui s’y établissent.

Quant à la règle de droit, elle est appréhendée comme


étant une norme de conduite ayant pour objet de régir les
rapports entre les hommes et la vie dans la société. C’est aussi
une règle générale, impersonnelle et obligatoire (sanctionnée,
le cas échéant, par une contrainte exercée par l’autorité
publique).
Introduction

Définition : ‘’ logistique’’
• La logistique est un terme d’origine militaire. Il est utilisé pour
désigner les opérations de ravitaillement et de transport des
armées.
Le dictionnaire Larousse donne les définitions suivantes:
Logistique: ensemble d’opérations ayant pour but de
permettre aux armées de vivre, de se déplacer, de combattre et
d’assurer les évacuations et le traitement médical du personnel.
Logistique: ensemble de méthodes et de moyens relatifs à
l’organisation d’un service, d’une entreprise, etc… et
comprenant les manutentions, les transports, les
conditionnements et parfois les approvisionnements.
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Définition : ‘’ logistique’’

Les métiers traditionnels de la logistique sont : le


transport, le stockage et la manutention.

Actuellement, ils comprennent: l’achat, la production, la


distribution, la maintenance, l’informatique, l’e-business …
n s Introduction
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Production Distribution
Logistique

La logistique se situe entre la production et la distribution.


Elle comprend les opérations de: stockage, entreposage et
magasinage, traitement des commandes, emballage,
expédition, étude des moyens de transport à utiliser,
organisation du trajet…
n s
ti o Introduction
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Définition adoptée par les institutions internationales comme l’UE ou


l’ONU :

« La logistique est un processus de conception et de gestion


de la chaîne d’approvisionnement dans le sens le plus large.
Cette chaîne peut comprendre la fourniture de matières
premières nécessaires à la fabrication, en passant par la
gestion des matériaux sur le lieu de fabrication, la livraison
aux entrepôts et aux centres de distribution, le tri, la
manutention et la distribution finale au lieu de
consommation. »
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ti o Introduction
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D é

Définition:

« La logistique est l’activité qui a pour objet de gérer les flux:

Coût
physiques

administratifs

informatiques
délai qualité
Introduction

A préciser que, le terme ‘’ transport ‘’ porte plusieurs


significations. Il renvoie tantôt à l’idée d’acheminement, de
transfert, de déplacement, de convoyage et de colportage,
tantôt à un sentiment d’exaltation voire même au moyen de
déplacement des personnes ou des choses. Toutefois, l’on peut
s’accorder, dans le cadre de cette étude, pour retenir la
définition du transport comme étant l’action visant à déplacer
d’un lieu à un autre des personnes, des choses ou autres.
D’après l’article premier de la loi 16-99 ‘’ est
considérée comme transporteur, toute personne
physique ou morale qui utilise pour des transports
routiers, un ou plusieurs véhicules lui appartenant ou
pris en location; alors que sont considérés comme
marchandises tous les corps qui peuvent se
transporter d'un lieu à un autre soit qu'ils se meuvent
par eux-mêmes comme les animaux, soit qu'ils ne
puissent changer de place que par l'effet d'une force
étrangère comme les choses inanimées ‘’.
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• Définition : ‘’ Droit des transports’’


Le droit des transports peut être défini comme étant
l’ensemble des règles juridiques régissant le transport des
choses et des personnes et les rapports qui s’établissent entre
les transporteurs, les clients, les usagers et les intermédiaires.
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• Définition : ‘’ Droit des transports’’


Le droit des transports peut être défini également
comme étant la branche du droit s'intéressant au déplacement
des choses ou des personnes à bord d’engins mobiles.
Introduction
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Le transport est une activité vitale, qui a accompagné


l’homme depuis son apparition sur la terre. Il devait se
déplacer pour chercher la nourriture, pour se défendre, pour
rejoindre les siens, pour explorer son entourage, pour découvrir
de nouveaux espaces et autres. Pour ce faire, l’homme a utilisé
et développé durant les différentes phases de l’histoire
plusieurs moyens pour assurer sa mobilité.
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Introduction
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Ev stor
hi
Au début, l’homme s’est servi des animaux qu’il
a domestiqué, dont les chevaux, les chameaux, les
bovins… etc. Il aurait navigué selon certains
historiens depuis 120 000 ans en utilisant des troncs
d’arbres évidés.
Introduction

Vers l’an 3500 av JC, il a inventé la roue.


Introduction

Vers l’an 300, l’on a inventé la charrue.


Introduction

En 1804, une locomotive a été mise en fonction pour remplacer


les chevaux.
En 1838, l’on a commencé à équiper les bateaux et avirons en
hélices.
Vers la fin du 19ème siècle, l’Homme a inventé la voiture, qui
entrainera des changements sociaux profonds notamment avec
une forte production avec l’introduction du travail à la chaine en
1909.

Quant au transport aérien notamment des personnes, il n’a


commencé réellement qu’en 1919, bien que le premier avion ait
été conçu au début du 19ème siècle.
Le premier conteneur a été utilisé à partir des années 60
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uti ique Introduction
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Ev stor
hi

L’étude de l’histoire de l’humanité et des moyens de


transports utilisés dans chaque époque permet de dégager trois
étapes principales, qui se référent chacune à des modes de
transports distincts. Ainsi, l’antiquité était marquée par
l’utilisation d’animaux domestiqués et la navigation maritime,
qui a eu un impact décisif sur les échanges commerciaux et
même sur l’émergence de plusieurs civilisations. L’invention de
la roue a révolutionné le transport notamment avec le
développement des moyens hippomobiles, qui dominent le
secteur jusqu’au début du 19ème siècle. Une nouvelle ère est
inaugurée dans l’histoire du transport avec les multiples
inventions, qui vont métamorphoser le monde et le transformer
en un petit village et changer même le mode de vie de l’Homme.
Introduction
Actuellement, on se trouve devant une panoplie de modes de transport,
dont le routier, l’aérien, le maritime, le fluvial, le ferroviaire et le
multimodal. Ces différents modes assurent le déplacement aussi bien des
personnes que des biens à l’intérieur du territoire national qu’au-delà des
frontières, voire même un déplacement transcontinental et dans des délais
très courts. Dans ce sillage, il sied de mettre en relief les nouveaux modes de
transport ( métro, TGV etc), les structures et les plateformes aménagées pour
assurer l’accueil, l’entreposage et le transit ( dont les aéroports, les gares, les
zones logistiques), ainsi que des techniques nouvelles considérées comme
des moyens de transport car elles entrainent des circulations, dont les
oléoducs et les gazoducs.
Au Maroc, les premières mesures réglementaires intervenues
concernant le secteur des transports routiers de marchandises
datent de 1937, avec la promulgation du Dahir du 19 chaoual
1356 (23/12/1937) relatif aux transports par véhicules automobiles
sur route (BO n° : 1315, du 7/1/1938). Ladite loi avait institué un
système de contingentement de l’offre à travers les agréments, une
tarification réglementée et un monopole d’affrètement dévolu au
Bureau Central des Transports (BCT), devenu l’Office National des
Transports (ONT) en1958.
Depuis, l’ONT détenait le monopole d’affrètement des véhicules
de transport public. A ce titre, il fixait les règles de répartition de
fret, établissait les contrats de transport et assurait pour le compte
des transporteurs le fret, la gestion de leur comptabilité,
l’encadrement, l’information et diverses tâches à caractère
administratif et financier.
Cette régulation du transport routier de marchandises était
également le fait direct de l’intervention de l’Etat qui accordait
les agréments et autorisations des véhicules et fixait les tarifs
des transports. Cette situation a généré des
dysfonctionnements qui ont poussé les pouvoirs publics à
enclencher la réforme du secteur de transport routier de
marchandises.

La dite réforme a été mise en œuvre à travers l’adoption en


2000 de la loi 16-99, modifiant et complétant le Dahir n° 1-
63-260 du 12 Novembre 1963, relatif aux transports par
véhicules automobiles sur route, dans son volet relatif au
transport de marchandises
Introduction
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I
 Importance du secteur des transports

Il est indubitable que, le transport constitue de nos jours un levier


du développement économique et social. Son rôle n’a pas cessé de
s’amplifier au fil du temps et dans l’espace, à tel point qu’il serait
difficile d’imaginer une vie sans moyens de transport.
L’importance cruciale de ce secteur suscite l’intérêt des différents
acteurs, y compris les Autorités nationales qu’internationales, les
professionnels, les usagers et les chercheurs de tous bords compte
tenu de son poids et des enjeux qu’il représente pour le présent et
l’avenir de l’humanité.
j et Introduction
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In

Le transport (tous modes confondus) absorbe 34% de la


consommation nationale de l’énergie.

Le secteur du transport routier de marchandises, comprend


plus de 37000 entreprises. Il emploie 200000 personnes non
compris les emplois indirects et contribue, hors phosphates, à 75 %
des déplacements de marchandises. La part du transport routier
dans le coût logistique atteint 65 %.
Le secteur du transport et de la logistique est un secteur porteur
pour l’économie nationale avec une contribution de 5% au PIB pour
l’ensemble de la filière logistique dont 3% pour le chargement et le
transport.

L’importance du secteur du transport et de la logistique se


mesure également par son impact direct sur la compétitivité du tissu
économique aussi bien en termes d’export que d’import. Selon le
ministère de l’Equipement et du Transport, le coût logistique intégré
représente au Maroc 20% du PIB, taux supérieur à celui d’autres
pays émergents comme le Brésil, le Mexique et la Chine où ce ratio
varie entre 15% et 17%. C’est la raison pour laquelle, ce secteur
figure parmi les principales priorités du gouvernement. Ce dernier
engage tous ses efforts afin de réaliser une infrastructure de base
moderne, facilitant les échanges locaux, régionaux et internationaux
et assurant la fluidité, le confort et la sécurité des déplacements des
biens et des personnes.
Pour accompagner le développement du secteur,
plusieurs instituts publics dédiés aux formations dans les
domaines du transport et de la logistique ont été créés au
Maroc, notamment par l’OFPPT. Aussi, les écoles
supérieures privées ont intégré dans leur offre de
formation des cycles de formation et des spécialisations
dans ces filières. Aujourd’hui, les métiers du transport et
de la logistique présentent de très belles perspectives
professionnelles. Les possibilités de carrière sont très
diversifiées (transit et douane, transport routier, maritime,
aérien, ferroviaire…).
j et Introduction
u
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In
Cet état de faits a acculé les différents
gouvernements et les autorités supranationales à
élaborer un cadre législatif et réglementaire à même
d’accompagner les changements qui interviennent
dans le domaine et de répondre aux exigences des
professionnels du secteur et des attentes de ses
usagers, sachant pertinemment que le transport, qui
constitue un facteur de développement constitue
également un indicateur de progrès, qui tenant
compte de la qualité des prestations de services
permet de juger l’état d’avancement d’un Etat
quelconque.
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tiq Définitions de la loi
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Pr Le secteur de la logistique et du transport au Maroc souffre
de plusieurs maux et archaïsmes (monopole et
interventionnisme soutenu de l’Etat, économie de rente,
propagation de l’informel, vide juridique en matière logistique,
insuffisance des infrastructures dédiées à la logistique, manque
de compétences, carence des institutions publiques ad hoc,
multitude et diversité des intervenants en matière de
règlementation du transport…), qui inhibent son
développement. Aussi, les dispositifs juridiques régissant les
différents aspects relatifs notamment au transport demeurent
disparates et méconnus par les couches averties de la société
voire même par les professionnels du secteur.
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- Partie 1: Cadre juridique national du transport.

- Partie 2: Cadre juridique international du transport


gie Définitions de la loi
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Te
- Commissionnaire: est réputé commissionnaire de transport
routier, toute personne physique ou morale, qui organise et
fait exécuter sous sa responsabilité et en son propre nom, des
opérations de groupage de marchandises ou d'affrètement
pour le compte d'un commettant.

• Courtage : activité d’intermédiaire (courtier/commission


perçue par le courtier
• Transitaire: agent chargé d'effectuer les opérations de mise
sous douane ou de dédouanement, c'est-à-dire des déclarations
de douane pour le compte d'autrui, éventuellement des
déclarations complémentaires particulières, pour le compte
des expéditeurs, des transporteurs, des commissionnaires ou
des destinataires.
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in Introduction
r m
Te
• Fret : Prix d’un transport de marchandise/ou une cargaison
• Affrètement: contrat par lequel un armateur appelé fréteur
s’engage à mettre à la disposition d’un affréteur un moyen de
transport moyennant le paiement d’une somme appelée fret.
Prise de location de moyen de transport.

- Manifeste de fret: c’est le document contenant des


renseignements sur l'opération de transport exécutée pour compte
d'autrui au moyen d'un véhicule de transport routier de
marchandises, devant être à bord de celui-ci.
Le consignataire: celui qui organise l'escale des navires et prend
en charge le suivi des marchandises transportées : récupération
des titres de propriété des marchandises, analyse des
documents pour l'exportation, déclaration aux services des
douanes, répartition des frais d'escale... Il résout les problèmes
d'un équipage : consultation de médecins, entretien du bateau...

Bâtiment: navire, bateau, embarcation, engin de servitude et


tous autres engins flottants.

Bâtiment désarmé : tout bâtiment en arrêt d’exploitation et ne


disposant à bord que d’un service de garde en mesure d’exécuter
toute injonction qui pourrait lui être donnée par l’autorité
portuaire.
gie Introduction
lo
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r m
Te Définitions de la loi

- Marchandises: sont considérés en tant que telles tous les corps qui
peuvent se transporter d'un lieu à un autre soit qu'ils se meuvent par eux-
mêmes comme les animaux, soit qu'ils ne puissent changer de place que
par l'effet d'une force étrangère comme les choses inanimées.

Traçabilité : capacité à suivre un produit depuis sa production jusqu’à sa


consommation.
Un vol charter ou vol nolisé: est un vol commercial organisé en
dehors des lignes à horaires réguliers.

Vol régulier : il s'agit d'un vol dont la fréquence de rotation ne change


pas d’une semaine à l'autre.

Low cost : stratégie commerciale consistant à proposer un bien ou un


service ( transport aérien comme exemple) à un prix inférieur à ceux que
pratiquent habituellement les entreprises concurrentes.
Aconage: chargement et déchargement des marchandises à l’aide
d’embarcations appelées acons.
Cabotage: Transport de passagers, de courrier et de marchandises entre
deux points à l'intérieur du territoire d'un État, effectué par un autre État ou
une entreprise de transport aérien d'un autre État.
Transbordement: faire passer d’un navire ou d’un véhicule dans un autre
des passagers ou des marchandises.

Open Sky Accord: relatif à la libéralisation du secteur aérien

Trafic domestique : Trafic de survol à partir d’escales marocaines et vers des


escales marocaines

Trafic international : Trafic de survol vers ou de l’étranger à partir ou vers un


aéroport marocain
Fondements du droit des transports

Les fondements du droit des transports


marocain résident dans ses caractéristiques, ses
sources et ses principes.
Caractéristiques du droit des transports

Le droit des transports n’est pas un droit autonome


Le droit des transports est un droit évolutif
Le droit des transports est un droit mimétique
Le droit des transports est complexe.
Le droit des transports est d’ordre public.
Caractéristiques du droit des transports

§1. Le droit des transports n’est pas un droit autonome

Le droit des transports marocain ne constitue pas une branche


autonome. C’est un droit à cheval entre les sciences
économiques, le droit public et le droit privé. C’est aussi un
droit pluridisciplinaire. Il constitue un creuset ou se réunissent
plusieurs disciplines, puisqu’il fait appel à des dispositions
juridiques du code de commerce, du code des obligations et
contrats (droit civil), du droit des sociétés, du droit de la
protection du consommateur, du droit de la concurrence et
même du droit pénal.
Caractéristiques du droit des transports
§2. Le droit des transports est un droit évolutif

Le droit des transports est un droit qui accompagne le


développement économique, social, technologique et
écologique et tente de répondre aux exigences de qualité, de
rapidité et de sécurité. D’ailleurs, il sert d’indicateur
d’évaluation du développement d’un pays donné. Pour être au
diapason des changements qui interviennent sur les nouvelles
techniques utilisées en matière de transport et de commerce
international notamment, aussi bien au niveau interne
qu’international, le législateur s’efforce de mettre à niveau le
dispositif légal et institutionnel national et sa mise en
conformité avec l’arsenal juridique international à l’effet de
répondre aux attentes des professionnels du transport et des
différents acteurs économiques concernés.
Caractéristiques du droit des transports

§3. Le droit des transports est complexe.

C’est une matière composite, très technique et très compliquée


que régit le droit des transports. Les difficultés de son
appréhension tiennent aux spécificités même du droit applicable,
puisque plusieurs aspects sont gérés par les droits spéciaux, dont
les droits relatifs aux transports terrestre, ferroviaire, maritime et
aérien, auxquels s’ajoutent les dispositions du droit commun,
dont le dahir formant code des obligations et contrats et le code
de commerce. De la sorte on se trouve devant une multitude de
textes, qu’il est difficile d’assimiler et de maitriser, en raison
notamment de l’absence d’un code des transports tous modes
confondus.
Caractéristiques du droit des transports

§4. Le droit des transports est d’ordre public.


Le droit des transports est un droit d’ordre public. Autrement
dit, il concerne les intérêts fondamentaux de l'Etat et de la
collectivité, qui impliquent le respect de lois impératives sur le
territoire national et auxquelles on ne peut déroger (exp: morale,
bonnes mœurs, sécurité, durée maximale de travail …). Le champ
d’application de ces lois, qui revêtent un caractère obligatoire
s’arrête aux frontières du territoire national.
Aussi, la compétence judiciaire marocaine est d’ordre public
et les parties ne peuvent convenir d’accorder la compétence à une
juridiction étrangère. Toutefois, en matière de commerce, il est
permis aux parties qui se trouvent sur le territoire national de
recourir aux instances d’arbitrage international en cas de litige.
Caractéristiques du droit des transports
§5. Le droit des transports est un droit mimétique.

Le processus de construction de l’arsenal juridique national relatif


aux transports a commencé réellement durant l’époque du
protectorat. Les efforts déployés dans ce sens à l’effet de répondre
aux besoins de la puissance protectrice se sont référés très
largement à ses modèles que ce soit sur le plan institutionnel ou
juridique. Les premières mesures réglementaires intervenues
concernant le secteur des transports datent de 1919 avec
l’adoption du code de commerce maritime et 1937, avec la
promulgation du Dahir relatif aux transports. Le lendemain de
l’indépendance, les chantiers de réforme des textes juridiques ne
se sont pas écartés du modèle français, qui constitue à ce jour la
source d’inspiration de prédilection pour le législateur marocain.
Sources du droit des transports
Les sources de droit des transports sont aussi bien d’ordre interne
qu’externe.

Internes Externes
Constitution Conventions bilatérales

Loi
Conventions multilatérales
Règlement: Dahirs, Décrets, Arrêtés
Usages
Coutume/Usages

Jurisprudence Jurisprudence

Doctrine

13/12/2023 46
Sources internes du droit des transports

On distingue les sources formelles de droit de celles dites informelles

Sources formelles Sources informelles

Doctrine
Constitution

Jurisprudence
Loi

Règlement: Dahirs, Coutume


Décrets, Arrêtés

13/12/2023 47
Sources internes du droit des transports
On distingue au sein des sources formelles celles dites législatives et
d’autres réglementaire

Sources
Sources législatives
réglementaires

Dahirs/2011
Constitution
Décrets,
Loi Arrêtés

13/12/2023 48
La législation est définie par le dictionnaire
Larousse comme étant l’action par laquelle sont
élaborées, adoptées et édictées les lois d’un
pays. A préciser qu’au sein des lois, on distingue
généralement la loi constitutionnelle, la loi
organique qui structure les institutions de l’Etat
et la loi ordinaire.

13/12/2023 49
e s Sources formelles du droit des transports
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u rc §1Sources internes.
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I. Sources formelles.

La constitution:
La Constitution en tant que loi suprême du pays
constitue une source parmi d’autres du droit des
transports marocain. Elle stipule dans son article 71
que « Sont du domaine de la loi, outre les matières qui
lui sont expressément dévolues par d’autres articles de
la Constitution : le régime du transport ».
13/12/2023 50
Sources formelles du droit des transports

Article 71
Sont du domaine de la loi, outre les matières qui lui sont expressément dévolues par
d’autres articles de la Constitution :

• les libertés et droits fondamentaux prévus dans le préambule et dans d’autres


articles de la présente Constitution,
• l’organisation judiciaire et la création de nouvelles catégories de juridictions,
• le régime fiscal et l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts,
• le régime juridique de l’émission de la monnaie et le statut de la banque centrale,
• le régime des douanes,
• le régime des obligations civiles et commerciales, le droit des sociétés et des
coopératives,
• les droits réels et les régimes des propriétés immobilières publique, privée et
collective,

13/12/2023 51
• le régime des transports,
• les relations de travail, la sécurité sociale, les accidents de travail et les
maladies professionnelles,
• le régime des banques, des sociétés d’assurances et des mutuelles,
• le régime des technologies de l’information et de la communication,
• l’urbanisme et l’aménagement du territoire,
• les règles relatives à la gestion de l’environnement, à la protection des
ressources naturelles et au développement durable,
• le régime des eaux et forêts et de la pêche,
• Outre les matières visées à l’alinéa précédent, le Parlement est habilité à
voter des lois-cadres concernant les objectifs fondamentaux de l’activité
économique, sociale, environnementale et culturelle de l’Etat

13/12/2023 52
Articles de la constitution relatifs au commerce …
Entre autres articles intéressant le droit des affaires on note :
• L’article 35 dispose que : ‘’Le droit de propriété est garanti. La loi peut en limiter
l’étendue et l’exercice si les exigences du développement économique et social de la
Nation le nécessitent. Il ne peut être procédé à l’expropriation que dans les cas et les
formes prévus par la loi.
L’Etat garantit la liberté d’entreprendre et la libre concurrence. Il Œuvre
à la réalisation d’un développement humain et durable, à même de permettre la
consolidation de la justice sociale et la préservation des ressources naturelles nationales
et des droits des générations futures.
L’Etat veille à garantir l’égalité des chances pour tous et une protection
spécifique pour les catégories sociales défavorisées.
• L’article 36 stipule que : ‘’ Les infractions relatives aux conflits d’intérêts, aux délits
d’initié et toutes infractions d’ordre financier sont sanctionnées par la loi. Les pouvoirs
publics sont tenus de prévenir et réprimer, conformément à la loi, toutes formes de
délinquance liées à l’activité des administrations et des organismes publics, à l’usage des
fonds dont ils disposent, à la passation et à la gestion des marchés publics.
Le trafic d’influence et de privilèges, l’abus de position dominante et de
monopole, et toutes les autres pratiques contraires aux principes de la concurrence
libre et loyale dans les relations économiques, sont sanctionnés par la loi. Il est
13/12/2023 53
créé une Instance nationale de la probité et de lutte contre la corruption.
Projet de loi + ou décret-loi élaboré Proposition de loi (organique ou
par le Gouvernement ordinaire) élaboré par le Parlement

Déposés au Parlement
(Deux chambres) pour
discussion, modification et
adoption

Copies envoyés au Chef du Gvt


et au SGG

13/12/2023 54
• La loi est l’expression de la volonté générale. Elle doit être
élaborée par l’ensemble des citoyens soit directement soit
indirectement par leurs représentants. Au sens strict du terme
‘’loi’’, celle-ci est l’œuvre exclusive du pouvoir législatif (Le
parlement) avec ses deux chambres, dont celle des
représentants et celle des conseillers. Quant au sens large du
terme, il ajoute à l’œuvre législative le règlement, qui relève
du pouvoir exécutif (le Gouvernement) et des autorités
administratives.

13/12/2023 55
Ceci dit, l’on doit retenir que la loi est l’acte émanant du
Parlement. Or, le processus d’élaboration des lois met en
exergue l’intervention indirecte du Gouvernement. Dans la
phase qui précède l’adoption par le Parlement, l’élaboration des
textes se réalise soit sous forme de projets de lois initiés par le
Gouvernement (plus précisément par les Ministères compétents)
soit sous forme de proposition de loi à l’initiative du Parlement.

13/12/2023 56
Sources du droit des transports

La loi:
Les lois émanent du pouvoir législatif et
subsidiairement du pouvoir réglementaire
exceptionnellement dans les cas précisées par la loi.
Elles constituent une source très importante des
dispositions régissant le transport.

Toutefois, devant la multitude des textes, on se


doit de distinguer, d’une part les textes du droit
commun, et d’autre part les textes spéciaux.

13/12/2023 57
Sources du droit des transports

Le droit commun.
Le doit commun est constitué de l'ensemble des règles
juridiques applicables à toutes les situations qui ne font pas
l'objet de règles spéciales ou particulières.
• Le Code des Obligations et des Contrats, promulgué
par Dahir du 12 août 1913, tel qu’il a été modifié.
• La loi n° 15-95 formant code de commerce, promulguée
par Dahir n° 1-96-83 du 15 rabii 1417 (1er août 1996).
• Le Code des Douanes et Impôts Indirects approuvé par
le dahir portant loi n° 1-77-339 du 25 Chaoual 1397 (9 octobre
1977) tel que modifié et complété notamment par la loi n° 02-
99 promulguée par le Dahir n° 1-00-222 du 2 rabii I 1421 (5
juin 2000)

13/12/2023 58
Sources du droit des transports

• Le Dahir n° 1-03-194 du 14 rejeb (11 septembre 2003) portant


promulgation de la loi n° 65-99 relative au Code du Travail
• Le Dahir n° 1-00-225 du 5/6/2000 portant promulgation de la
loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence tel qu’elle
a été modifiée et complétée notamment par le dahir n° 1-09-
237 du 4.1.2010 portant promulgation de la loi n° 30-08.
• La loi n° 05-71 du 12 octobre 1971 relative à la protection
contre les rayonnements ionisants.

- 59 -
Sources du droit des transports

Le droit spécial.

Le droit spécial est l’ensemble des règles juridiques


applicables à une situation précise. Il est constitué des
textes spéciaux applicables à un mode de transport
particulier. On se contente de mentionner à titre
d’illustration les textes suivants :

13/12/2023 60
Sources du droit des transports

Transports maritimes.

-Code de commerce maritime du 28 joumada II 1337 (31 mars


1919)

-Dahir du 10 kaada 1372 (22 juillet 1953) relatif au courtage


maritime (Bulletin officiel n° 2132 du 4/09/1953 (4 septembre
1953)

-Dahir du 1er hija 1366 (16 octobre 1947) relatif aux mesures de
sécurité à appliquer dans les ports maritimes en ce qui concerne les
matières dangereuses autres que les hydrocarbures et les
combustibles liquides.
13/12/2023 61
• -Dahir n° 1-11-145 du 16 ramadan 1432 (17 août
2011) portant promulgation de la loi n° 20-10
modifiant et complétant la loi n° 15-02 relative aux
ports et portant création de l’agence nationale des
ports et de la société d’exploitation des ports.

13/12/2023 62
Sources du droit des transports

Transports terrestres.

Le transport terrestre comprend le transport routier et le


transport ferroviaire. Les principales lois s’y rapportant sont
reprises ci-après:

• Dahir du 19 chaoual 1356 (23/12/1937) relatif aux transports


par véhicules automobiles sur route.

13/12/2023 63
• -Dahir n°1-63-260 du 24 joumada II 1383 (12 novembre 1963)
relatif aux transports par véhicules automobiles sur route, tel
qu’il a été modifié et complété par le Dahir 1-00-23 du 9
Kaada 1420 (15 février 2000) portant promulgation de la loi
16-99 relative aux transports.
• - Dahir n° 1-11-37 du 29 joumada II 1432 (2 juin 2011) portant
promulgation de la loi n° 30-05 relative au transport par route
de marchandises dangereuses.
• - Dahir n° 1-10-07 du 26 Safar 1431 (11 février 2010) portant
promulgation de la loi n° 52-05 portant code de la route.

13/12/2023 64
Sources du droit des transports

Sources de nature réglementaire.

Les sources du droit des transports d’ordre interne sont aussi de


nature réglementaire.

Les sources du droit des transports de nature réglementaire


comprennent les dahirs, les décrets et les arrêtés ministériels pris
pour l’application de la loi des transports.

13/12/2023 65
Sources du droit des transports

Les Décrets.
Les décrets sont des actes réglementaires émanant du Chef du
Gouvernement sauf exceptions prévues par la loi notamment en
cas d’Etat d’exception. Ils sont connus aussi sous l’appellation
de ‘’décrets gouvernementaux’’. On cite, à titre d’illustration les
décrets :

Décret n° 2.61.161 du 10 juillet 1962 portant réglementation


de l'aéronautique civile tel qu'il a été modifié et complété
Décret royal n° 543-66 du 22 rebia I 1386 (11 juillet 1966)
portant fixation des horaires de travail au port de Casablanca
(B.O. n° 2802 du 13/07/1966 (13 juillet 1966)

13/12/2023 66
Sources du droit des transports

Décret n°2.03.169 du 26 mars 2003 relatif au transport routier


de marchandises pour compte d’autrui ou pour compte propre
fixant notamment les modalités d’inscription au registre
spécial de transporteur de marchandises pour compte d’autrui,
au registre spécial de commissionnaire de transport de
marchandises ou au registre spécial de loueur de véhicules
automobiles de transport de marchandises avec ou sans
conducteur, ainsi que la définition des titres et documents de
transport.

13/12/2023 67
Sources du droit des transports

Les arrêtés ministériels.


Les arrêtés ministériels sont des textes réglementaires pris
par les membres du gouvernement, les Ministres et rarement le
Chef du Gouvernement, hormis quelques exceptions. La plupart
des arrêtés régissant les transports sont pris par le Ministre
chargé des transports.
Arrêté du directeur des finances du 31/03/1949 (31 mars
1949) réglementant la profession de transitaire en douane
(Bulletin officiel n° 1902 du 8/04/1949 (8 avril 1949)
Arrêté du Ministre de l’Equipement et du Transport n°
664-03 du 26 mars 2003 pris pour l’application du décret
susmentionné précisant les conditions de satisfaction des
critères de capacité financière et d’aptitude professionnelle, et
fixant la procédure d’octroi du carnet de circulation et le
modèle et les modalités d’utilisation des documents
13/12/2023 68
de
transport.
Sources du droit des transports
La coutume.

La coutume est un usage juridique oral, consacré


par le temps et accepté par la population. En droit des
transports, les usages sont nombreux et peuvent régir
aussi bien les rapports entre les professionnels que les
rapports de ces derniers avec la clientèle, et ce, en
l’absence de textes de lois écrits spécifiques. Ces
usages qui sont développés par la pratique quotidienne
des transporteurs et autres professionnels du secteur
permettent en fait de combler les vides juridiques.

13/12/2023 69
e
o rm Sources coutumières du droit de transport
f
s in
rc e

Les éléments constitutifs de la coutume

 Elément matériel: une pratique répétitive, habituelle et régulière

 Elément psychologique : acceptation et sentiment que cette pratique


est obligatoire

13/12/2023 70
Sources coutumières du droit de transport

L'article 2 du code de commerce marocain précise


« qu'il est statué en matière commerciale conformément aux
lois et aux coutumes et usages du commerce »

et l'article 3 dispose que


« les coutumes et usages spéciaux et locaux priment les
coutumes et usages généraux ».

Les parties qui n'ont rien précisé sont censées s'y être référées.

On distingue, à cet égard, les usages conventionnels et les usages de droit.

13/12/2023 71
e
o rm Sources coutumières du droit de transport
f
s in
rc e

Les usages conventionnels.

Les usages conventionnels puisent leur origine dans des pratiques


répétées, suivies par des commerçants à l’occasion de la conclusion et
l’exécution des contrats. De la sorte, les clauses qui étaient régulièrement
insérées et répétées dans des contrats sont considérées comme acquises
même si elles ne sont pas écrites. La pratique est devenue usage de fait :
elle joue le rôle d'une convention tacite. Les stipulations deviennent avec le
temps tellement connues qu’il devient inutile de les prévoir dans les
contrats.
L’existence d’un usage se prouve par parères, qui sont des attestations
écrites émanant d’organismes professionnels divers. Ces organismes
établissent un véritable code des usages d’une profession et quelques
contrats-types.

13/12/2023 72
Sources coutumières du droit de transport

Les usages de droit.

Ces usages sont consacrés par le juge ou la loi. Une présomption de


solidarité entre débiteurs contractuels existe en matière commerciale.

13/12/2023 73
Sources du droit des transports
La jurisprudence.

La jurisprudence (‫ )االجتهاد القضائي‬est l’ensemble des


décisions de justice rendues (notamment par les hautes
instances) au sujet d’une question en l’absence d’un texte
juridique servant de précédents et d’exemples, qui illustrent
comment un problème juridique a été résolu.

Le rôle de la jurisprudence en droit des transports est


indéniable. Elle sert non seulement à l’interprétation des textes,
mais également pour établir en dehors de tout texte le régime
juridique de certaines opérations effectuées en matière de
transports.

13/12/2023 74
Sources informelles du droit des transports

• La doctrine.
On désigne par ‘’doctrine ’’ l’ensemble des textes,
circulaires, instructions de service, notes ministérielles, réponses
ministérielles aux questions écrites des parlementaires et
d’autres documents d’ordre intérieur publiés pour faire connaître
officiellement l’interprétation qu’on donne des règles législatives
et réglementaires.
En matière de transport, les professionnels sont soumis
aux décisions et recommandations émanant de l’autorité de
tutelle et qui concernent notamment le fonctionnement des
entités qui s’activent en matière de transport.
Entre autres instruments de la doctrine, on mentionne les
circulaires et les décisions dont, à titre d’illustration :

- 75 -
Sources internes du droit des transports

 Décision du Ministère de l’Equipement du 28 mai 1984


portant fixation des horaires de travail au port d’Agadir pour
les opérations de manutention sur les navires
 Décision de la DPCM n° 20/272-MBT/97/500215 du 19
décembre 1997 instaurant le travail continu aux terminaux à
conteneurs du port de Casablanca
 Circulaire n° 293-DQUAAT-DUA du 18/04/96 , relative à la
construction dans l’enceinte des ports
 Circulaire n° 2399 du 05 août 2013 relative à l’attribution des
créneaux horaires sur les aéroports internationaux du Maroc.

13/12/2023 76
Sources internes du droit des transports

La doctrine désigne également l’ensemble des opinions


émises par les praticiens du droit (professeurs, avocats,
notaires, magistrats …) à l’occasion d’étude de la matière
juridique, visant à influencer le législateur (lors de
l’élaboration des réformes) et le juge à travers les différentes
interprétations et critiques faites et diffusées dans les ouvrages
et publications scientifiques.

13/12/2023 77
Sources internationales du droit des transports

Le transport est une activité qui, par nature, ne peut se


limiter au territoire national. Elle accompagne les différents flux
que ce soit des personnes ou des choses à travers les frontières.
D’où sa soumission aux règles du droit international.
Le Maroc, restant fidèle à la tradition de l’ouverture sur
l’extérieur, a adhéré à plusieurs organisations internationales,
dont l’OMI (Organisation maritime internationale), l’OACI
(Organisation de l’aviation civile internationale), l’IATA
(L’association internationale de transport aérien), Organisation
pour les transports internationaux ferroviaires (OTIF) et autres.
De même, il a adhéré à deux nouveaux instruments de l’OCDE,
relatifs à la transparence des affaires et à la croissance verte.
- 78 -
Sources internationales du droit des transports

De surcroit, il a conclu plusieurs traités et conventions


contenant des dispositions portant sur le transport avec ses
différentes composantes. Ces conventions sont aussi bien
bilatérales que multilatérales. Elles visent à constituer une
infrastructure juridique régissant le transport international, les
rapports qui se tissent dans ce cadre et les éventuels litiges qui
peuvent surgir en la matière.
Pour illustrer cet état de fait, on se contentera de
mentionner certains actes bilatéraux et multilatéraux pour
illustrer leur place au sein de l’iceberg juridique régissant le
transport.

- 79 -
• A souligner, à priori, que dans le préambule de
la constitution de 2011, l’Etat marocain
s’engage à ‘’accorder aux conventions
internationales dûment ratifiées par lui, dans
le cadre des dispositions de la Constitution et
des lois du Royaume, dans le respect de son
identité nationale immuable, et dès la
publication de ces conventions, la primauté sur
le droit interne du pays, et harmoniser en
conséquence les dispositions pertinentes de sa
législation nationale’’.
13/12/2023 80
Pyramide des lois

Constitution
Conventions
internationales

Lois
Règlement
Coutume/usages
Jurisprudence
Doctrine

Selon le principe de hiérarchie, une règle de droit ne saurait être contraire à celle
qui lui est hiérarchiquement supérieure. L’exemple de la constitutionnalité des
lois illustre ce principe.
13/12/2023 81
Sources internationales du droit des transports

. Les conventions multilatérales.

•Protocole fait à la Haye le 28 septembre 1955 portant modification de la


convention pour l’unification de certaines règles relatives au transport aérien
international, signée à Varsovie le 12 octobre 1929 (promulgué par Dahir n° 1-
76-263).

• La convention complémentaire à la convention de Varsovie pour


l’unification de certaines règles relatives au transport aérien international
effectué par une personne autre que le transport contractuel, signée à
Guadalajara le 18 septembre 1961 (promulgué par Dahir n°1-76-259).

• La convention relative à l'aviation civile internationale signée à Chicago, le


7 décembre 1944 (promulgué par Dahir n° 1-57-172 du 10 kaada 1376 (8
juin 1957)

- 82 -
Sources internationales du droit des
transports

• Protocole fait à Montréal le 10 mai 1984 portant amendement de la


Convention relative à l'aviation civile internationale faite à Chicago le 7
décembre 1944 (promulgué par Dahir n° 1-90-107 du 27 chaabane 1422
(13 novembre 2001).
• Convention de Barcelone (1976) relative à la protection de la
méditerranée contre la pollution;
• Convention de Lisbonne (1990) (Espagne, France, Portugal et Maroc) pour
la coopération en cas de pollution marine accidentelle dans la zone de
l’Atlantique;
• Convention de Genève du 19 mai 1956 relative au contrat de transport
international de marchandises par route (CMR).
• - Convention portant création de l'Organisation Maritime Internationale
(OMI) à laquelle, le Maroc a adhéré en 1962.
- 83 -
Sources internationales du droit des
transports

• Les conventions bilatérales.

• Transport terrestre
• Maroc - Danemark Dahir n° 1-05-17 (23 novembre 2005) Accord TIR voyageurs et
marchandises
• Maroc - l'Union économique belgo-luxembourgeoise TIR voyageurs et
marchandises
• Maroc - Pays Bas Dahir n° 1-85-83 (3 juin 1987) ) Accord TIR de voyageurs et de
marchandises
• Maroc - Roumanie Dahir n° 1-99-338 (15 février 2000) Accord TIR
• Maroc - Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord TIR voyageurs
• Maroc - Suisse Dahir n° 1-88-98 (28 mai 1993) Accord TIR et protocole
• Maroc - Luxembourg Dahir n° 1-00-10 (15 février 2000) Accord TIR de voyageurs et
de marchandises
• Maroc - Union économique belgo-luxemb Dahir n° 1-85-82 (28 mai 1993) Accord
TIR et transit Voyageurs - 84 -
Sources internationales du droit des transports
. Les conventions multilatérales.

 Protocole fait à la Haye le 28 septembre 1955 portant modification de la


convention pour l’unification de certaines règles relatives au transport aérien
international, signée à Varsovie le 12 octobre 1929 (promulgué par Dahir n°
1-76-263).

La convention complémentaire à la convention de Varsovie pour


l’unification de certaines règles relatives au transport aérien international
effectué par une personne autre que le transport contractuel, signée à
Guadalajara le 18 septembre 1961 (promulgué par Dahir n°1-76-259).
La convention relative à l'aviation civile internationale signée à Chicago, le 7
décembre 1944 (promulgué par Dahir n° 1-57-172 du 10 kaada 1376 (8 juin
1957)

- 85 -
II. Les usages internationaux.
Les usages sont aussi bien d’ordre national
qu’international. Ils sont créés et mis en application par les
commerçants dans les différentes transactions transnationales.
Ils sont utilisés notamment dans les contrats-types, et ce, à
cause des disparités dans les législations nationales. Il en est le
cas, à titre d’illustration, des incoterms (international
commercial terms) émis par la Chambre de Commerce
International (basée à Paris) - C.C.I) Ce sont des termes
internationaux qui précisent les obligations des différentes
parties dans les ventes internationales.

13/12/2023 86
III. La jurisprudence.
La jurisprudence internationale a une place importante
dans les sources du droit international de transport.

Si la compétence judiciaire marocaine est d’ordre public et


les parties ne peuvent convenir d’accorder la compétence à une
juridiction étrangère, en revanche, le droit marocain permet aux
parties qui se trouvent sur le territoire national de recourir aux
instances d’arbitrage international en cas de litige.

13/12/2023 87
IV. L’arbitrage.
On peut ajouter l’arbitrage aux sources du droit des transports, et ce,
compte tenu de son rôle combien déterminant en tant que moyen non
étatique et non juridictionnel de règlement des litiges. Il fait intervenir non
pas un juge mais un arbitre (généralement un professionnel expérimenté)
pour trancher dans les litiges et prendre des décisions, qui engagent les deux
parties qui font appel à ses services. Il permet, ainsi, d’épargner aux parties
les lourdeurs de procédures, les tracasseries et bref les rouages des
tribunaux.
Le recours à l’arbitrage est régi par les articles 327-39 à 327-54 du
Code de procédure civile sans oublier les conventions internationales ratifiées
par le Maroc.X2

13/12/2023 88
Il est prévu par les articles 306 à 327 du CPC, auxquels
renvoie également le dernier alinéa de l’article 5 de la loi
instituant les tribunaux de commerce qui dispose que : « Les
parties pourront convenir de soumettre les différends ci-
dessus énumérés à la procédure d’arbitrage ».
On distingue, par ailleurs, entre la clause
compromissoire et le compromis.
• La clause compromissoire :
• C'est la clause insérée dans le contrat par laquelle les parties
décident de soumettre à l'arbitrage les litiges qui peuvent
naître de l'exécution de ce contrat. Les parties peuvent
désigner à l'avance les arbitres mais il faut que la clause soit
écrite à la main et spécialement approuvée par les parties.
13/12/2023 89
• Le compromis :
C'est la convention par laquelle les parties à un litige déjà né
soumettent celui-ci à l'arbitrage d'un ou plusieurs arbitres. Il doit être écrit,
détermine l'objet du litige, désigne les arbitres et le délai qui leur est imparti
pour rendre leur sentence arbitrale.
En principe, les arbitres ne sont pas tenus d'appliquer les règles de
droit ou de procédure étatique. Ils statuent en tant qu'amiables compositeurs
(sur la base de l'équité).

A souligner qu’il existe à l’échelon international la Cour internationale


d'arbitrage de la CCI, laquelle a été fondée en 1923 pour résoudre des litiges
commerciaux internationaux. Depuis sa création, elle a examiné plus de
13'000 affaires originaires de plus de 100 pays.

13/12/2023 90
Section 3: Principes fondamentaux du droit des transports

Les principes appliqués dans le domaine des transports, qui


sont destinés essentiellement à la protection des particuliers.
§1. La liberté.
L’exercice du transport et du commerce tant à l’intérieur du
pays qu’à l’extérieur suppose le respect du principe fondamental
de la liberté, qui conditionne la réalisation des différentes
professions dans ces domaines et leur développement. Ces
principes sont consacrés dans la constitution et dans les
différents textes du droit national et international. Il s’agit entre
autres de :
• Liberté contractuelle.
• Liberté de circulation des personnes
• Liberté de circulation des capitaux

13/12/2023 91
Principes fondamentaux du droit des transports

• Liberté de circulation des marchandises


• Liberté de circulation des services
• Liberté d’entreprendre
• Liberté de commerce
• Libre concurrence

Bien entendu, ces libertés ne sont pas absolues. Elles sont limitées par
le droit et la morale et conditionnées par le paiement d’impôts. Toutefois,
ces limitations ne doivent pas constituer des facteurs de blocage de
l’exercice du commerce et de toute autre profession.

13/12/2023 92
Principes fondamentaux du droit des transports

§2. L’égalité et la légalité.


Les principes d’égalité et de légalité sont prévus par l’article
6 de la constitution qui dispose que: ‘’ la loi est l’expression
suprême de la volonté de la nation. Tous, personnes physiques
ou morales, y compris les pouvoirs publics, sont égaux devant
elle et tenus de s’y soumettre. Les pouvoirs publics Œuvrent à la
création des conditions permettant de généraliser l’effectivité de la liberté et
de l’égalité des citoyennes et des citoyens, ainsi que de leur participation à la
vie politique, économique, culturelle et sociale.
Sont affirmés les principes de constitutionnalité, de
hiérarchie et d’obligation de publicité des normes juridiques. La
loi ne peut avoir d’effet rétroactif.

13/12/2023 93
Principes fondamentaux du droit des transports

Deux principes fondamentaux se dégagent de la lecture de cet


article :

Le principe d’égalité de traitement, qui exige :


-Même information donnée à tous, en même
temps, et avec les mêmes moyens
-Mêmes droit, dont l’accès aux différents
services

Le principe de la légalité : découle de l’obligation de se


conformer aux lois et règlements en vigueur.

94
Principes fondamentaux du droit des transports

§3. La non rétroactivité des lois.


L’article 6 de la constitution prévoit que: ‘’ La loi ne peut
avoir d’effet rétroactif ‘’. Autrement dit, la loi ne peut être
appliquée que pour l’avenir, c à d à partir du moment de sa
publication. Elle ne saurait produire des effets pour le passé,
sauf exceptions prévues par la loi. Ce principe est de mise en
droit pénal des transports.

13/12/2023 95
Première partie Cadre juridique national du
transport et de la logistique.

 Organisation du secteur du transport et de la


logistique
 Conditions de l’accès à la profession
 Acteurs de la profession
 Contrat de transport
 Contentieux relatif au transport et à la logistique

13/12/2023 96
Organisation du transport et de la
logistique
Le transport et la logistique constituent un
levier de développement de l’économie
marocaine. Néanmoins, ce secteur souffre de
plusieurs maux :
La multitude des intervenants
L’archaïsme de l’arsenal juridique
La propagation de l’informel
L’économie de rente
La vétusté des moyens de transport
L’insuffisance de l’infrastructure
Les pratiques déloyales
Le coût élevé de la logistique
Autorités et organismes intervenant en matière de
transport au Maroc.

1. Autorités gouvernementales et
administratives chargées de la régulation
et du contrôle .
2. Entreprises et établissements publics
chargés de l’organisation et l’animation
du secteur.
3. Organismes de consultation et de
représentation
Autorités gouvernementales et administratives
chargées de la régulation et du contrôle

1. Ministère de l’Equipement, du Transport


et de la Logistique et ses démembrements.
2. Ministère de l’Intérieur et ses
démembrements.
3. Ministère du Tourisme.
4. Ministère des Finances
5. Organismes interdépartementaux.
Ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique.
Le METL est le département gouvernemental dit de
tutelle en matière de transport et de logistique. Il est chargé
de:
 conception et exécution de la politique du
gouvernement en matière de transport
 contribution à l’élaboration de dispositions législatives
et réglementaires régissant le transport et la logistique, à
travers l’élaboration de projets de textes de lois, des arrêtés
et autres.
 construction des infrastructures du transport et de
logistique.
 réglementation, organisation et contrôle des activités
de transport et de logistique
Décret n° 2.06.472 du 2 châabane. (4 août 2008) fixant les attributions et
l'organisation du Ministère de l’Equipement et des Transports.
Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de
l’eau .

Le Ministère ad hoc avec ses différents


démembrements intervient dans l’organisation et
la réglementation du transport, notamment dans
les secteurs où l’Etat conserve le monopole de
l’activité (aérien, ferroviaire …), sur le plan des
autorisations accordées, la détermination des
prix de certaines prestations, la fixation de
cahiers de charges et autres…
Les services centraux intervenant dans les Transports

1. La Direction de la Marine Marchande.


La DMM gère le secteur des transports maritimes. Elle est chargée
des missions suivantes:
• Définir la politique et assurer l’organisation et le contrôle des
transports maritimes.
• Gérer les dossiers des gens de mer et de la flotte.
• Gérer les dossiers de la conservation des hypothèques maritimes.
• Assurer la sécurité et la sûreté de la navigation des navires
de commerce et la prévention de la pollution d’origine
marine.
• Surveiller et gérer le trafic maritime dans la zone du détroit
de Gibraltar.
Les services centraux intervenant dans les Transports

2. La Direction des Ports et du Domaine Public Maritime.

Cette Direction est chargée de la gestion, du développement et la


préservation des ports, ainsi que du domaine public maritime
(Littoral). Ses attributions se déclinent comme suit :
• Élaborer les textes juridiques et réglementaires relatifs aux
ports et veiller à leur application.
• Élaborer le plan directeur portuaire national et veiller à sa mise en
œuvre.
• Construction, aménagement et entretien des infrastructures
portuaires
• Veiller à l’installation, à l’exploitation et à l’entretien des
équipements de balisage et de signalisation maritime en
dehors des ports y compris les phares et balises sur toute
l’étendue du domaine public maritime.
• Prendre connaissance de tout projet portuaire entrepris par
d’autres organismes, l’approuver techniquement et en contrôler
la réalisation.
• Délimiter le domaine public portuaire et maritime.
• Gérer et préserver le domaine public maritime et assurer le suivi
du trait de côte
• Améliorer la surveillance et la sécurité du domaine public
maritime.
Les services centraux intervenant dans les Transports

3. La Direction Générale de l’Aviation Civile.

Elle coiffe deux directions, à savoir la Direction de


l’Aéronautique Civile et la Direction du Transport aérien. Elle
s’attèle aux missions suivantes :

• le contrôle et la coordination des activités aéroportuaires.


• Elaborer et adapter la réglementation en matière de transport
aérien ;

• la mise en application des dispositions des conventions


internationales ratifiées par le Maroc.
• la tutelle sur les établissements publics, dont l’activité est
en rapport avec le domaine du transport aérien.
• Assurer la sécurité et la régularité de la navigation
aérienne
• Contrôler et superviser la sécurité et la sûreté de l’aviation
civile
• Adopter les normes et pratiques recommandées par les
organisations internationales et veiller à leur respect
• Etablir les documents réglementant l’environnement
aéroportuaire
• Promouvoir les lignes aériennes, veiller à leurs attributions
aux opérateurs et en assurer la gestion et le contrôle
Les services centraux intervenant dans les Transports

4. La Direction du Transport Routier et de la Sécurité Routière.


Les missions assignées à la Direction du Transport Routier et de la
Sécurité Routière s’articulent autour de ce qui suit :

• L’exécution de la politique gouvernementale en matière de


transport routier et de sécurité routière.

• L’élaboration de plans d’action pour la mise en œuvre de la


stratégie de la sécurité routière.

• La fixation des conditions d’organisation des examens de permis


de conduire ainsi que les dispositions relatives à l’enseignement
de la conduite et de la sécurité routière.
• La contribution à l’élaboration de la réglementation
relative aux transports routiers et veiller à son application.
• L’animation, l’organisation et le contrôler de la profession
du transport routier.
• L’homologation et la supervision des établissements
agréés (centres de visite technique, établissements
d’enseignement de la conduite, agences de location de
voitures sans chauffeur…).
• L’élaboration des règles de délivrance des permis
conduire et d’immatriculation des véhicules, de contrôles
routiers, d’homologation des véhicules automobiles et de
leurs accessoires...
Les services extérieurs intervenant dans les Transports

Les services extérieurs du Ministère de tutelle sont


constitués des délégations régionales et provinciales, en
sus des services ci-après, qui relèvent directement de
l’administration centrale :

- Le Centre national de contrôle de la sécurité aérienne :


- Le service de l’information aéronautique ;
- Le Centre de surveillance du trafic maritime ;
- Les circonscriptions des bases aériennes Nord et
Sud ;
- Le Centre national d’essais et d’homologation.
Les services extérieurs intervenant dans les Transports

2. Le centre national de contrôle de la sécurité aérienne.

Ce Centre est implanté à Casablanca. Il assure en permanence


le contrôle de la circulation aérienne, l'information et la facturation
des taxes et Redevances.

Il veille à l’organisation de la circulation aérienne à travers


l’orientation des avions et la fixation des routes et trajectoires
aériennes dans le dessin de prévenir tout risque d’abordage ou de
collision et rationnaliser les durées de vols et la consommation
d’énergie.
Les services extérieurs intervenant dans les Transports
3. Le Centre de surveillance du trafic maritime.

Le Centre de surveillance du trafic maritime est implanté à Tanger.


Il a pour attributions de :

- surveiller et gérer le trafic maritime dans la zone du détroit de


Gibraltar ;
- veiller au respect par les navires des règles de la circulation
maritime dans le dispositif de séparation de trafic;
- constater et notifier au directeur de la marine marchande les
infractions commises par les navires empruntant le détroit de
Gibraltar ;
- coordonner avec les services compétents les opérations
d'assistance, de recherche et de sauvetage en mer et de prévention
de la pollution marine.
Les services extérieurs intervenant dans les Transports

1. Les Délégation régionales des Transports.

Les délégations régionales des transports sont


implantées au niveau de l’ensemble des (12) régions du
Royaume. Elles représentent le Ministre des transports
dans les préfectures et provinces de la délégation dans
toutes les activités, qui relèvent du Ministère des
transports. Elles comprennent des sous-délégations
provinciales et préfectorales.
Le Ministère de l’Intérieur

Le Ministère de l’Intérieur intervient en matière du


transport notamment des personnes à travers plusieurs
structures et entités aussi bien centrales que territoriales
et par le biais d’entités soumises à sa tutelle pour la
création, l’organisation, le contrôle et la régulation des
services publics de transport notamment des personnes
plus particulièrement dans le milieu urbain.

Décret n° 2-97-176 du 14 chaabane 1418 (15 décembre 1997) relatif aux attributions et
à l'organisation du ministère de l'intérieur
Le Ministère de l’Intérieur
Le Département de l’Intérieur comprend des structures
centrales intervenant directement ou indirectement en matière de
gestion du transport de personnes, dont la DGCL, la direction des
régies et services concédés et la DCAE. Elles agissent en matière
de réglementation et de régulation du transport en commun de
personnes, et ce, à travers la concession de l’exploitation du
transport par autobus dans les agglomérations urbaines.

Elles exercent la tutelle sur les collectivités territoriales pour


le contrôle et l’approbation des décisions et actes pris par les
communes notamment en matière de transport et de réalisation
des infrastructures et équipements de transport.

Aussi, les services centraux instruisent les différents dossiers


de demande d’agréments et tiennent des fichiers centraux à ce
sujet.
Le Ministère de l’Intérieur

B. Administration territoriale.
Les entités territoriales dépendant du Ministère de l’Intérieur
intervenant en matière de Transport sont : les Wilaya de régions, les
Préfectures, les Provinces et les communes.
1. Les Wilayas, Préfectures et Provinces.
Elles sont habilitées légalement à agir en la matière, plus
spécialement en ce qui concerne:
- L’octroi d’agrément de taxis. Cette prérogative est fixée par
l’arrêté visiriel du 24 janvier 1958 et le dahir du 12 novembre 1963
qui soumet les services des villes, en général et les taxis en
particulier à la réglementation locale. Ce texte classe les taxis en
deux catégories (1ère et 2ème catégorie), les grands et les petits taxis.
Le Ministère de l’Intérieur

- L’arbitrage des litiges entre les opérateurs;

- L’élaboration et la mise en œuvre du plan de déplacement


urbain (PDU);
- Le contrôle des opérateurs des transports publics urbains.
- L’octroi de permis de taxi (dit de confiance).

- La fixation des tarifs du transport par taxis.


Au niveau de certaines villes, dont Casablanca, il a été
procédé à l’institution de l’Autorité Organisatrice du
Transport (AOT), laquelle contribue à l’élaboration de
la politique des transports dans la région, la préparation
des décisions concernant le respect des engagements
des opérateurs et des communes arrêtées de façon
contractuelle ou réglementaire, la coordination des
politiques sectorielles des différents intervenants dans
les modes de déplacement des personnes et des
marchandises et de donner son avis sur les projets de
déplacement des personnes et des marchandises à
l’intérieur du périmètre.
Le Ministère de l’Intérieur

Les communes.

Dans le cadre de la gestion des affaires publiques locales, les entités


territoriales, en l’occurrence les communes sont habilitées à
intervenir en matière de transport à plusieurs niveaux. Dans ce
sillage, l’article 39 de la loi organique relative aux communes
prévoit que, le conseil communal décide de la création et de la
gestion des services publics communaux dans le transport
public urbain, la circulation, le roulage et la signalisation des voies
publiques, le transport des malades et des blessés, le transport de
viandes et poissons.
Il décide des modes de gestion des services publics
communaux, par voie de régie directe, de régie autonome,
de concession ou de toute autre forme de gestion déléguée des
services publics, conformément à la législation et la
réglementation en vigueur.

De surcroît, il intervient dans le cadre de la réalisation et des


modes de gestion des équipements à caractère industriel et
commercial, dont les gares et haltes routières,

En définitive, il sied de souligner que, le conseil communal


organise et contrôle les gares et stations de cars de
voyageurs, d’autobus, de taxis et de véhicules de transport de
marchandises, ainsi que tous les parcs de stationnement des
véhicules (Article 50 de la loi organique).
Le Ministère de l’Intérieur
Les groupements intercommunaux et les conventions de
coopération ou de partenariat.

En marge de ce qui précède, il importe de souligner que les


communes peuvent conclure entre elles ou avec d’autres
collectivités locales des conventions de coopération ou de
partenariat pour la réalisation d’un projet d’intérêt commun. De
même, elles peuvent créer des groupements de communes ou de
collectivités territoriales, pour la réalisation d’une œuvre
commune ou pour la gestion d’un service d’intérêt général du
groupement. Celui-ci est doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière.
Elles peuvent constituer également des groupements de
communes ou de collectivités locales, pour la réalisation d’une
œuvre commune ou pour la gestion d’un service d’intérêt général
du groupement.
Le Ministère du tourisme
Le Ministère du Tourisme est un acteur intervenant en
matière de régulation de l’activité du transport. Néanmoins, le
champ de son action se limite au transport touristique routier,
qui demeure à ce jour une profession réglementée. De la sorte,
tout investisseur désirant s’activer dans le domaine est tenu de
déposer une demande d’agrément auprès de la délégation régionale
ou provinciale du tourisme et auprès de la préfecture.
Après étude et avis du Ministère, le dossier est transmis à la
commission des Transports, qui se prononcera sur la décision de
l’octroi de l’agrément au postulant.
Quant à l’exploitation effective des moyens de transport dans
le tourisme, elle est conditionnée par le dépôt d’un dossier
d’autorisation auprès de la délégation des transports et d’une
autorisation favorable de celui-ci.
Le Ministère des Finances

Le Ministre chargé des finances intervient dans la


réglementation des activités en relation avec le transport et la
logistique à travers l’octroi d’agrément de transitaire en douane.

- l'article 68 du code des douanes


- L'arrêté du Ministre de l’Economie et des Finances n°733-10 du 05 mars 2010 fixant
les modalités d’organisation du test d’aptitude professionnelle pour l’obtention de
l’agrément de transitaire en douane
Organismes interdépartementaux de régulation et de contrôle

Des organismes intergouvernementaux et


interdépartementaux interviennent en matière de régulation et de
contrôle des activités de transport et de logistique. Il s’agit de la
commission de transport et des comités provinciaux des transports.
A.La commission des transports.
La commission des transports a été instituée par le Dahir n° 1-63-260 du
24 joumada II 1383 (12 novembre 1963) relatif aux transports par véhicules
automobiles sur route dans son article 10.
La commission des transports est composée de représentants des
Ministères des travaux publics et des communications (président), de
l’Intérieur, des Finances, de la Justice, des postes, télégraphes et des
téléphones, du Chef du service des transports routiers et d’un représentant du
Premier Ministre. Elle siège à Rabat. Suite à plusieurs amendements, la
commission a été soumise à l’influence du ministère de l’Intérieur.
Organismes interdépartementaux de régulation et de contrôle

A. La commission des transports.

La Commission a attribuer, renouveler,


compétence pour
modifier, suspendre ou retirer les agréments de transports
(décret du 14 août 1967).

L'article 6 du dahir n° 1-63-260 du 24 joumada II 1383 (12 novembre


1963) dispose que la commission des transports décide de l'agrément, et, dans
l'affirmative, fixe le nombre, la nature, la capacité des véhicules dont la mise en
service est autorisée, ainsi que le centre d'exploitation de l'entreprise, qui est,
sauf indication contraire, le domicile de l'entreprise.
Organismes interdépartementaux de régulation et de contrôle

A. La commission des transports.

Elle statue d'après les éléments d'appréciation dont elle dispose; notamment,

a) les titres ou références des demandeurs ;


b) la mesure dans laquelle le service projeté est nécessaire ou
désirable dans l’intérêt général et pour l'économie du pays ;

c) la nécessité de maintenir le jeu d'une concurrence loyale dans les


transports, et d'éviter tant la constitution d'un monopole privé que la
surabondance des moyens de transports.
Organismes interdépartementaux de régulation et de contrôle

B. Les comités provinciaux des transports.

Dans chaque province est créé un comité provincial des transports (Article
21 bis loi 16/99). Celui-ci est composé du :
- Gouverneur de la province ou son délégué, président;
- Président ou vice-président de l'assemblée provinciale;
- Représentant local du service des transports routiers ou un agent de
l'office national des transports, désigné par l'autorité gouvernementale chargée
des transports.
- Représentant des transporteurs routiers de voyageurs ;
- Représentant des transporteurs routiers de marchandises.

Le président du comité provincial des transports peut inviter à assister aux


séances, à titre consultatif, toute personne dont la présence lui paraîtrait utile.
Commission nationale

Expression des besoins


Décision : différents types de
transport

Commission locale
Organismes interdépartementaux de régulation et de contrôle

B. Les comités provinciaux des transports.

Ce comité peut être consulté par la commission des


transports sur les questions inhérentes aux transports terrestres et
notamment sur les modifications à introduire sur les plans de
transports provinciaux de voyageurs.

Aussi, ce comité étudie les besoins de la ville en matière de


transport, et en communiquer l’état à la commission des
transports, qui fixe un quota et en fait retour à la Préfecture pour
décider de l’octroi d’agréments aux pétitionnaires.
Entreprises et établissements publics chargés de l’organisation et
l’animation du secteur du transport et de la logistique.

Le Ministère de l’Equipement, du transport et de la


Logistique assure la tutelle d’établissements publics
intervenant en matière de Transport. Il s’agit plus
précisément de l'Office national des chemins de fer,
l'Office national des aéroports (ONDA), l'Agence
nationale des ports (ANP), et l’Agence Marocaine de
Développement de la Logistique (AMDL). A coté de
ces organismes publics, qui organisent et animent le
secteur du transport et de la logistique, s’ajoutent
d’autres sociétés ayant succédé aux établissements
publics: l’ONT et à l’ODEP. Il s’agit en l’occurrence de la
SNTL et Marsa Maroc.
I. Etablissements publics soumis à la tutelle du Ministère chargé du
Transport
A. L’Agence Nationale des Ports.
L’Agence Nationale des Ports est un établissement public
doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle
est soumise au contrôle financier de l’Etat. Elle constitue
l’autorité portuaire.
L’Agence exerce ses attributions sur l’ensemble des ports du
Royaume (33 ports) à l’exception du port de Tanger
Méditerranée qui est géré par l’Agence Spéciale Tanger Med.
Entre autres missions, qui échoient à cette entité et les
capitaineries qui en dépendent figurent :
• Veiller à la maintenance et à la modernisation des
ports et à la prestation de services portuaires de qualité ;
• Assurer le traitement des navires et des
marchandises dans les meilleures conditions de sécurité, de
célérité et de coût ;
Entreprises et établissements publics chargés de l’organisation et
l’animation du secteur du transport et de la logistique.

• fixer les activités à exploiter et le nombre d'autorisations et de


concessions à accorder dans chaque port et des modalités
d’attribution sur la base du libre jeu de la concurrence et
approuver les conventions conclues à ce sujet ;
• Examiner les règlements d’exploitation et les plans
d’aménagement des ports avant leur approbation
• exercer toute activité d'exploitation portuaire n'ayant pu être
confiée dans les formes légales
• veiller à la gestion des ports et à l’exercice de la police
portuaire
• fixer les tarifs publics plafonds autorisés dans les ports
(rémunération des services rendus aux marchandises au port)
• régulariser les activités des opérateurs portuaires ;
Entreprises et établissements publics chargés de l’organisation et
l’animation du secteur du transport et de la logistique.
Quant aux Capitaineries, elles veillent sur les réglementations
nationale (Police portuaire) et internationale (conventions internationales
telles que SOLAS, MARPOL, Code IMG, Code ISPS…) et sur les
conditions de fonctionnement du port, notamment : la navigation dans
le port et ses atterrages, la régulation du trafic maritime portuaire.
 La planification, la programmation et le suivi des escales des
navires ;
 La police de manutention, de stationnement et de transit des
marchandises dangereuses ; la police de balisage portuaire ;
 La coordination en matière de sûreté des navires et des
installations portuaires conformément aux dispositions du code ISPS ;
 La protection de l’environnement et la conservation du domaine
public, des ouvrages, des infrastructures, des superstructures et des
équipements portuaires ;
 L’optimisation de l’exploitation portuaire et de l’utilisation des
infrastructures, des superstructures et des équipements portuaires ;
B. L’Office national des chemins de fer (ONCF).
L’ONCF est un établissement public industriel et commercial doté de
la personnalité civile et de l’autonomie financière placé sous la tutelle du
Ministère chargé des transports. Il est chargé de l'exploitation du
réseau ferroviaire. Il a été créé par dahir n° 1-63-225 du 05 août 1963, suite
au rachat des concessions attribuées pendant le protectorat à 3
Compagnies françaises qui se partageaient les chemins de fer du Maroc.

Les attributions de l’ONCF s’articulent autour de :


• L’exploitation du réseau ferroviaire national,
• La construction et l’exploitation des lignes nouvelles des chemins
de fer,
• L’exploitation de toutes les entreprises se rattachant directement
ou indirectement à l’objet des missions de l’Office.

Le dahir n° 1-63-225 du 14 rabii I 1383 (5 août 1963) portant création de


l'Office national des chemins de fer, tel qu'il a été modifié et complété par le dahir n° 1-
70-18 du 21 joumada I 1390 (25 juillet 1970) et par le dahir n° 1-73-202 du 8 hija 1393
(2 janvier 1974)
L’ONCF

A noter que, le législateur a adopté la loi n° 52-03 relative à


l'organisation, la gestion et l'exploitation du réseau ferroviaire
national (article 17), portant création de la société marocaine des
chemins de fer (SMCF), qui se substituera à l’ONCF (devant être
dissout), dès l’approbation de la convention de concession devant
être conclue entre l'Etat et la Société marocaine des chemins de fer
pour la gestion des infrastructures ferroviaires, du réseau ferroviaire
national et pour l'exploitation technique et commerciale sur ce
même réseau de services de transport ferroviaire.
Pour précision, la SMCF est constituée sous forme de société
anonyme, dont le capital sera détenu totalement par l’Etat.

Dahir n° 1-04-256 du 25 kaada 1425 (7 janvier 2005) portant promulgation de la loi n°


52-03 relative à l'organisation, la gestion et l'exploitation du réseau ferroviaire national
(Bulletin Officiel n° : 5284 du 20/01/2005 - Page : 67)
C. L’Office national des aéroports.

L’Office National des Aéroports (ONDA) est un établissement public à


caractère industriel et commercial, doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière. Il a été créé en janvier 1990. Il remplit essentiellement
les fonctions suivantes :

•La sécurité de la navigation aérienne au niveau des aéroports et de


l’espace aérien sous juridiction nationale.
• l’aménagement, l’exploitation, l’entretien et le développement des
aéroports civils de l’Etat.
•L’embarquement, le débarquement, le transit et l’acheminement à
terre des voyageurs, des marchandises et du courrier transportés par air
ainsi que tous les services destinés à la satisfaction des besoins des usagers et
du public.
•La liaison avec les organismes et les aéroports internationaux afin de
répondre aux besoins du trafic aérien.
•L’exploitation de certains ouvrages et services qu’il peut, le cas échéant,
concéder à des tiers, en conformité avec les clauses d’un cahier des charges.
D- L’Agence Marocaine de Développement de la Logistique

L'agence Marocaine de Développement de la Logistique


(AMDL), est un établissement public doté de la personnalité
morale et de l'autonomie financière agissant sous la tutelle de l'Etat
(Ministère de l’Equipement, des transports et de la Logistique). Elle
a été créée par la loi n°59-09 publiée au B.O du 21 juillet 2011,
suite à la signature en avril 2010 d’un Contrat Programme sur la
période 2010-2015 par l’Etat et le secteur privé représenté par la
Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM),
contrat qui recommandait la création de l’AMDL et
l’Observatoire Marocain de la Compétitivité Logistique piloté
par un sous comité public-privé.
Elle est chargée de :
• réaliser les études stratégiques et les plans d’action
visant le développement de la logistique,
D- L’Agence Marocaine de Développement de la Logistique
• élaborer le schéma directeur des zones d’activités logistiques,
• élaborer les études relatives aux projets de zones d’activités
logistiques,
• rechercher et identifier l’assiette foncière pour le
développement des zones d’activités logistiques,
• créer et développer des zones d’activités logistiques,
• mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de
promotion de l’émergence d’opérateurs intégrés de la
logistique,
• participer à l’élaboration des plans de formation dans les
domaines de la logistique,
• assurer le suivi et la mesure du niveau d’efficacité et de
performance des services logistiques.
II. Les sociétés concessionnaires: la SNTL et Marsa
Maroc .
Marsa Maroc.
Marsa Maroc est une société anonyme à
Directoire et Conseil de Surveillance. Elle a été créée
en décembre 2006, dans le cadre de la loi 15/02 sur la
réforme portuaire portant création à partir de l'ex
ODEP, de l'Agence Nationale des Ports et de la
Société d'Exploitation des Ports, Marsa Maroc.
Le Conseil de surveillance de Marsa Maroc est
présidé par le ministre de l'Equipement, du Transport
et de la Logistique. Il exerce le contrôle permanent de
la gestion de la Société par le Directoire et approuve
les grandes orientations stratégiques de la Société.
II. Les sociétés concessionnaires: la SNTL et Marsa Maroc
Marsa Maroc. .
Elle est concessionnaire de l'exploitation de terminaux
portuaires dans les 9 ports du Maroc (Nador, Tanger,
Mohammedia, Safi, Agadir, Laâyoune, Dakhla,
Casablanca et Jorf Lasfar). Elle assure des prestations de
services aux navires, dont le pilotage, le remorquage, le
lamanage et l’avitaillement. De même, elle assure des
prestations de service aux marchandises, dont la
manutention à bord des navires et à quai, le magasinage,
le pointage, le pesage, l’empotage et le dépotage des
conteneurs, le débardage, le gerbage, le chargement et le
déchargement des camions, etc.
II. Les sociétés concessionnaires: la SNTL et Marsa
Marocet. de Logistique.
B. La Société Nationale de Transport
La Société Nationale de Transport et de la Logistique (SNTL)
est une société anonyme marocaine à capitaux publics. Elle a été
créée le 1er janvier 2007 en vertu de la loi 25-02, en remplacement
de l’ONT (l´Office National des Transports).
Pour rappel, l'Office national des Transports était un
établissement public institué par le dahir du 19 chaoual 1356 (23
décembre 1937), lequel a monopolisé depuis sa création jusqu’en
2003, date qui a marqué l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le
transport routier, l’activité de commissionnaire dans ce domaine. Il
était l'affréteur unique au Maroc.
S’agissant des transports de voyageurs, il intervenait dans la
tarification des transports de voyageurs et de messageries (par
route ou par voie ferroviaire), la fixation des horaires des services
de transport en commun, la gestion des gares et l’autorisation des
transports occasionnels.
II. Les sociétés concessionnaires: la SNTL et Marsa
Maroc .
Quant aux transports de marchandises, le champ de son
intervention était très large, puisqu’il s’étendait à la fixation des règles de
répartition du trafic de marchandises entre le rail et la route, d'une
part, et entre transporteurs routiers, d'autre part, ainsi que de contrôler
l'application qui en est faite par les groupements professionnels de
transporteurs routiers, de la proposition de tarification des transports
de marchandises, que ces transports empruntent la route seule ou la voie
ferrée seule, ou, à la fois, la route et la voie ferrée et autres.

La libéralisation du secteur du transport routier notamment en


vertu de la loi 16/99 a rétréci drastiquement les pouvoirs de l’ONT, qui se
limitent dans le cadre de concurrence à ce qui suit :

• assurer des services de commissionnaire dans le domaine des


transports de marchandises sur les plans national et international;
II. Les sociétés concessionnaires: la SNTL et Marsa
Maroc .
• établir et exploiter des bureaux de chargement pour le
groupage, le dégroupage, l'entreposage sous-douane ou hors
douane des marchandises. A cet effet, l'office procède à la
collecte et à la distribution des marchandises en utilisant les
moyens de transport d'autrui et éventuellement ses moyens
propres dans le respect des dispositions du présent texte et assure
toute autre opération connexe ou annexe au transport pour
compte d'autrui.
• mettre en place une bourse de fret permettant la mise en relation
dans le domaine des transports nationaux et internationaux.

Ces missions ont été concédées à la SNTL, qui remplit


désormais les missions accomplies par l’ex ONT, et offre une
panoplie de services, qui sont assurées par ses différentes
structures, dont :
Structure de la SNTL
organisation

Une structure nationale chargée de l’optimisation de flux nationaux


entre les régions.
6 directions régionales
Un réseau constitué de 22 agences
Des agences commerciales localisées aux principaux ports du
Royaume qui gèrent quotidiennement les flux de transport à
l’import et à l’export et l’affectation des véhicules.
Une direction régionale dédiée au TIR.
Centres logistiques multi flux, dont celui de Mohammedia, qui est
le premier d’un schéma directeur national couvrant tout le territoire
national (Tanger, Agadir, Fès, Meknès et Marrakech)
la SNTL
Attributions
Outre les missions à caractère commercial, la SNTL continue à
remplir les missions suivantes :
• Transports et logistique (l'organisation d'opérations de transport
pour le compte de l'administration, d'organismes publics et des
collectivités locales sur demande de ces derniers conformément à
la législation et à la réglementation en vigueur.

• Services aux administrations et gestion des gares routières de


voyageurs.

• Assurances (y compris l'assurance des véhicules automobiles


acquis par les fonctionnaires et agents de l'Etat utilisant leurs
véhicules pour les besoins du service).
§3. Organismes de consultation et de représentation.

Les organismes de consultation et de représentation du secteur des


transports et de la logistique sont très nombreux. On se contentera
de mentionner, à titre indicatif, ceux qui sont les plus représentatifs
et les plus influents.

- La Confédération générale des entreprises du Maroc –CGEM-

La CGEM est une association qui a été créée le 20 octobre 1947.


Elle constitue un consortium regroupant les entrepreneurs
marocains des différents secteurs, dont celui des transports et de la
logistique.
De par sa mission de représentation des entreprises, elle se
constitue en partie défenderesse des intérêts des entrepreneurs
auprès des pouvoirs publics et des partenaires sociaux.
CGEM

De surcroit, elle œuvre pour la promotion de l’initiative


privée, la préservation du cadre concurrentiel et la promotion de la
compétitivité des entreprises et du produit marocain. Dans cette
optique, elle engage des études dans les différents domaines de
l’économie nationale et formule des suggestions à même
d’aplanir les difficultés rencontrées en matière de financement,
d’investissement, de fiscalité et autres et partant contribuer au
développement du tissu productif national.

Dans le domaine du transport et de la logistique, faut-il le


rappeler, la CGEM a conclu le contrat programme de la stratégie
nationale de développement de la compétitivité logistique.
Confédération Nationale du Transport Routier au Maroc.

Association à but non lucratif créée en Avril 2000 à Fès


Encourager et accompagner les entreprises marocaines de
transport dans leurs processus de mise à niveau ;
> Défendre les intérêts professionnels des transporteurs routiers
aussi bien au niveau national qu’international ;
> Etudier les moyens et mesures d’encouragement pour la flotte
marocaine ;
> Résoudre tous les problèmes liés à son activité et plus
particulièrement dans les domaines d’ordre économique, social,
juridique et technique.
Nouer des relations de coopération et de partenariat avec les
différents intervenants dans le secteur du transport routier ;
 Veiller au respect des normes qui régissent la profession et ce en
étroite collaboration avec les autorités de tutelle.
Confédération Nationale du Transport Routiers au Maroc.

Dénomination Président Sous secteur


FNTR Hj. OMAR BENNOUNA Transport routier de
Fédération Nationale du transport marchandises au niveau
Routier au Maroc national
FNTRV M. A. LAHLOU Transport routier des
Fédération Nationale du Transport voyageurs au niveau
Routier de Voyageurs national

AMTRI M. A. LAHLOU Transport International


Association Marocaine des routier de Marchandises
Transports Routiers Internationaux
AMTRIV SAID GHAMMAD Transport International
Association Marocaine des routier des voyageurs
Transports Routiers Internationaux
des Voyageurs
AMTR M. F. GUESSOUS Transport touristique
Association Marocaine du transport
Touristique
AMTP M. F. GUESSOUS Transport du personnel
Association Marocaine du transport
de Personnel
AMTRM M. A. CHARIF Transport routier de la
Association Marocaine du messagerie
Transport Routier des Messageries
Confédération Nationale du Transport Routiers au Maroc.

APCVT M.A.ANNIS Visite technique du véhicule


Association des propriétaires des
CentreS de visite technique
AFMTR M. K. DAISSAOUI Formation professionnelle
Association Marocaine de la pour le transport
Formation dans les Métiers du
transport Routier
ANALOG Mme. M. TALHI Associaltion Nationale des
Association Nationale des loueurs loueurs Longue Durée
long durée
MATU HJ.O. BENNOUNA Assurances
La Mutuelle des Assurances des
transporteurs Unis
APA M. MHAMEDI ALAOUI Auto-ecole
Association des propriétaires des
Auto-École
ASTU SAAD RAISI Transport Urbain des
Association du transport Urbain- Voyageurs
FTPM M. A. RADI Transport de marchandises
Fédération de Transport dans les
Ports Marocains
GIAC M. A. HIFDI Aide aux conseil en
Transport formation
Conditions d’accès à la profession de transport.

Certes, le Maroc a ouvert plusieurs chantiers de réforme


visant la libéralisation du secteur des transports et de la
logistique dans le dessin de créer un cadre favorable à l’incitation
de la concurrence, à l’encouragement de l’initiative privée et à la
lutte contre l’économie de rente et l’informel. Il n’en demeure
pas moins que, plusieurs activités demeurent à ce jour soumises à
des dispositions juridiques, qui consacrent soit le monopole de
l’Etat, soit la réglementation voire la restriction de leur exercice.
Tandis que d’autres activités ne sont pas réglementées.

Il va sans dire que, l’accès aux activités de transport ou de


logistique demeure tributaire de la satisfaction à des conditions
qui différent d’un secteur à l’autre.
Section 1 : Le secteur du transport routier

Le transport routier de marchandises pour compte d’autrui.


L’exercice d’une activité de transport de marchandises pour compte
d’autrui, toutes directions aux niveaux national ou international ou
un service urbain, au moyen de véhicules automobiles d’un poids
total autorisé en charge supérieur à 3,5 tonnes est subordonné
(l’article 11 de la loi 16/99) aux conditions suivantes :
a. être de nationalité marocaine ou ressortissant d’un Etat avec
lequel le Maroc a passé un accord de libre-échange, dûment ratifié
et publié au Bulletin Officiel;
b. être âgé de 20 ans au moins;
c. satisfaire aux conditions d’accès à la profession de transporteur
qui sont : l’honorabilité, la capacité financière et l’aptitude
professionnelle.
d. être inscrite au registre spécial de la profession, tenu à cet
effet par l’autorité gouvernementale chargée des transports.
La demande d'inscription au registre

La demande d'inscription au registre doit être déposée auprès


de la Délégation régionale ou provinciale dans le ressort
territorial duquel le postulant est domicilié. Elle doit être assortie de
la déclaration de la capacité financière et d'une attestation bancaire
justifiant que le postulant dispose d’un montant de 15.000 dirhams
pour chaque véhicule à deux essieux. Pour les véhicules ayant plus
de deux essieux, ce montant est fixé à 60.000 dirhams pour le
premier véhicule et 30.000 dirhams pour chaque véhicule
supplémentaire.
Conditions d’accès à la profession de transport.

Concernant la condition d’aptitude professionnelle, l’inscription


au registre de la profession est subordonnée à la production :

- soit d’un diplôme d'études universitaires générales délivré par


un établissement d'enseignement supérieur ou un diplôme
équivalent ;
- soit d’un diplôme de technicien ou de technicien spécialisé,
délivré par un établissement de formation professionnelle du
secteur public ou un diplôme reconnu équivalent, sanctionnant une
formation dispensant des modules en matière de transport et/ ou
de gestion d'entreprises ;
- soit d’un baccalauréat d'enseignement secondaire complété par
une formation d'au moins 3 mois, en matière de transport et/ ou de
gestion d’entreprises, dans un établissement de formation
professionnelle.
Conditions d’accès à la profession de transport.

A défaut de diplôme, le postulant peut justifier d'une


expérience de trois années au moins dans un poste de
responsabilité, au sein d'une administration publique ou d'un
établissement public dont la mission principale est le transport, ou
au sein d'une entreprise de transport.

Pour les entreprises utilisant un seul véhicule, la personne


chargée de la direction permanente et effective de l'activité de
transport ou de location de véhicules automobiles, doit justifier
d'une formation qualifiante en matière de transport routier ou
de gestion d'entreprises d'au moins 3 mois dans un
établissement de formation professionnelle.
Conditions d’accès à la profession de transport.

Le transport public de personnes .


L’accès à une activité de transport de personnes par voiture
à titre habituel et lucratif est soumis à l’obtention d’un agrément.
Toutefois, celui-ci est accordé en principe aux personnes ayant
rendu des services exceptionnels à la Nation, dont les anciens
combattants, aux veuves des martyrs tombés aux champs
d’honneur et aux retraités des FAR et des Forces de l’Ordre à
faible revenus. (Cf Circulaire du 22 décembre 1981, Ministre de
l’Intérieur).
Les Préfectures et provinces formulent annuellement les
besoins en agréments évaluées par des commissions ad hoc,
lesquels sont portés à la connaissance de la Commission des
Transports siégeant à Rabat, qui procède à l’attribution des
licences, qui sont affectées par les entités administratives précitées
aux demandeurs retenus.
Conditions d’accès à la profession de transport.

Les pièces à fournir pour l’obtention d’un agrément de taxi


Conformément aux circulaires Ministérielles n°281 du 22-12-1981
et n°122 du 05-10-1999 ainsi que la note circulaire n° 656 du 24
juin 2002, sont les suivantes :

- Demande écrite
- Deux copies certifiées conformes de La carte d’identité nationale de l’intéressé
et du conjoint
- Deux extraits d’actes de naissance
- Deux extraits de fiche anthropométrique
- Deux copies certifiées conformes du certificat de vie collective des enfants
- Deux copies certifiées conformes du certificat de vie individuelle du postulant
- Six photos d’identité
- Deux copies certifiées conformes de l’attestation d’imposition ou de non
imposition
- Deux copies certifiées conformes de l’attestation des revenus.
Conditions d’accès à la profession de transport.

L'ouverture d'un bureau de chargement de voyageurs ou de


marchandises.

L'ouverture d'un bureau de chargement de voyageurs ou de


marchandises est interdite sans autorisation de l'autorité
gouvernementale chargée des transports. (Article 21 de la loi
16/99).

Pour l'application du présent article, est considérée comme


ayant ouvert un bureau de chargement, toute personne exerçant
de façon habituelle la profession d'intermédiaire entre les
transporteurs et la clientèle.
Section 2 : Le transport aérien.
L’exploitation de services aériens de transport public et de travail aérien
L’exploitation de services aériens de transport public et de
travail aérien au Maroc n’est pas libre. Toutefois, depuis
l’adoption de la politique du ciel ouvert en 2004, elle est ouverte à
la concurrence. Elle reste tributaire de l’obtention préalable d’une
autorisation à solliciter auprès du Ministère de l’Equipement et
des Transports.
La demande d'autorisation d'exploitation de services aériens de transport public
régulier ou non régulier est soumise aux conditions suivantes :
- L'exploitant doit être une société anonyme, domiciliée au Maroc,
régie par le droit marocain ;
- Le conseil d'administration ou le directoire de la société doit être
présidé par une personne physique de nationalité marocaine.

Arrête du ministre du transport et de la marine marchande N° 544-00 du 5 Chaabane 1421 (2 Novembre 2000) fixant les
conditions relatives à l’obtention de l’autorisation d’exploitation des services aériens de transport public et de travail aérien
tel qu’il a été modifié et complété par l’arrêté du ministre du transport et de la marine marchande n° 953-02 du 18 rabii I
1423 (31 mai 2002).
Conditions d’accès à la profession de transport.

L’entreprise postulante doit fournir un dossier comportant les


renseignements suivants :
- Nom ou raison sociale de l’entreprise (personne physique ou
société) ;
- Siège social et capital (pour les sociétés) ;
- Extrait d’inscription au registre de commerce ;
- Copie certifiée conforme des statuts pour les sociétés ;
- Etude de la faisabilité du projet ;
- Objet des services de transport aérien ou de travail aérien
envisagés
Conditions d’accès à la profession de transport.

Pour obtenir l’autorisation d’exploitation, l’entreprise de


transport public et de travail aérien doit satisfaire aux conditions
techniques et aux garanties financières indiquées ci-après :

1. La détention d’un certificat technique d’exploitation


(CTE) spécifiant les activités couvertes par l’autorisation
d’exploitation.

2. La justification de garanties financières prouvant que le


postulant est à même de faire face, à tout moment, pendant une
période de 24 mois à compter du début de l’exploitation, à ses
obligations actuelles et potentielles.
Conditions d’accès à la profession de transport.

L’autorisation d’exploitation de services aériens de transport


public régulier ou non régulier est accordée par arrêté du
Ministre de l'Equipement et du Transport qui précise les conditions
dans lesquelles doit s’effectuer l’exploitation des services aériens
autorisés. La validité de cette autorisation ne doit pas dépasser 5
ans. Elle peut être renouvelée pour une période inférieure ou égale
à 5 ans.
L'autorisation pour les vols réguliers peut être accordée par
concession.
La validité de l’autorisation d’exploitation ne doit pas dépasser
5 ans pour les services aériens de transport public et 2 ans pour
les services de travail aérien. Pour la première, elle peut être
renouvelée pour une période inférieure ou égale à 5 ans et pour la
deuxième pour une période inférieure ou égale à 2 ans
conformément aux dispositions du présent arrêté.
Conditions d’accès à la profession de transport.

L’accès à la profession de pilote.

L’exercice de la profession de pilote d’avion est conditionné par


l’obtention d’une licence. Ce diplôme sanctionne un cycle
formation et un régime d’examen spécial fixé par les arrêtés .

A préciser que, la commission d’examen pour l’obtention d’une


licence de pilote de ligne est constitué de :

- directeur de l'aéronautique civile : président ;


- deux membres représentant la direction de l'aéronautique
civile, désignés par le directeur de l'aéronautique civile ;
- deux membres représentant l'industrie aéronautique, désignés
par le directeur de l'aéronautique civile.
Section 3 : Le transport maritime.

Le secteur portuaire et du transport maritime a subi de


profondes mutations durant cette dernière décennie. L’année 2006 a
marqué un tournant décisif dans les annales de l’histoire du trafic
maritime, avec l’introduction de la concurrence et la libéralisation
des activités commerciales.
Conditions d’accès à la profession de transport.

Activités portuaires de logistique.


La loi 15-02 a mis fin au monopole de l’Etat dans plusieurs
activités portuaires de logistique, qui peuvent être exercées
désormais dans le cadre de la concurrence par des personnes autres
que les établissements publics, sur la base d’autorisations
(L’article 12). Il s’agit des activités suivantes :
1) l'exploitation des activités portuaires revêtant le caractère
de service public industriel et commercial tel le pilotage, le
remorquage, le lamanage, le magasinage et l'entreposage
portuaire ;
2) l'exploitation de terre-pleins, de hangars ou d'autres
installations portuaires ;
3) l'exploitation de l'outillage portuaire privé, avec obligation
de service public ;
4) l'exploitation de toute autre activité portuaire connexe au
Conditions d’accès à la profession de transport.

L'autorisation est accordée après appel à la concurrence.


Cependant, l’entrée en concurrence est limitée aux personnes
morales de droit public ou privé (sociétés de droit marocain), qui
s'engagent à respecter les conditions générales d'exploitation et les
clauses d'un cahier des charges. Il peut être fait recours à une
procédure d'attribution directe dans les cas prévus par la loi.
L'autorisation d’exploitation ne peut excéder 20 ans renouvelable.
Conditions d’accès à la profession de transport.

Quant à la manutention portuaire, elle est soumise au régime


de la concession. Celle-ci est attribuée après appel à la concurrence
sauf dans les cas prévus par la loi.

Article 27 : Les concessions, les autorisations d'exploitation ou


les autorisations d'occupation temporaire du domaine public
portuaire, ne peuvent être accordées, à l'intérieur du port objet de la
concession de gestion par le concessionnaire de la gestion du port,
qu'après l'accord préalable de l'Agence nationale des ports.

Loi n° 15-02 relative aux ports et portant création de l'Agence nationale des ports et
de la Société d'exploitation des ports promulguée par le Dahir n° 1-05-146 du 20 chaoual
1426 (23 Novembre 2005) (B.O. n° 5378 du 15 décembre 2005).
Section 4 : Le transport ferroviaire.
L’un des secteurs principaux du transport qui demeurent
entièrement monopolisés par l’Etat est certainement celui du
transport ferroviaire. Cependant, le Maroc affiche depuis quelques
temps une volonté pour la libéralisation du secteur qui tarde à voir
le jour, bien qu’une loi ait été adoptée en 2005 visant la
transformation de l’ONCF en société ‘’ SMCF ‘’ et l’instauration
d’un cadre concurrentiel incitatif de l’initiative privée.
En effet, la loi 52-03 a introduit une nouveauté importante en
matière de transport ferroviaire (Article 8), consistant en la
libéralisation de l'exploitation technique et commerciale de
services de transport ferroviaire de marchandises et/ou de
voyageurs. Désormais, le privé pourrait investir le secteur soit dans
le cadre d'une licence d'exploitation de transport ferroviaire
délivrée par l'Etat, soit dans le cadre d'une convention de
concession signée entre l'Etat et l'entreprise.
Conditions d’accès à la profession de transport.

Ceci dit, il demeure que l'exploitation commerciale


du Réseau Ferroviaire marocain et assurée exclusivement
par l'ONCF en attendant la signature de la convention de
la concession entre l’Etat et la SMCF.
Titre 2: Les intermédiaires en services de transport et de logistique

Les articles 6 et 7 de la loi n° 15-95 formant code de commerce


promulguée par le dahir n° 1-96-83 du 15 rabii I 1417 (1er aout
1996) prévoient que, la qualité de commerçant s'acquiert par
l'exercice habituel ou professionnel de certaines activités, dont :

• le transport,
• le courtage, la commission et toutes autres opérations
d'entremise,
• l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux
• toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et
leurs accessoires ;
• toutes opérations se rattachant à l'exploitation des navires et
aéronefs et au commerce maritime et aérien.
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique

De la lecture de l’extrait des deux articles, il ressort que


l’exercice de l’activité de transport et de logistique, ainsi que les
activités d’intermédiation dans le domaine considéré
constituent des activités commerciales et confère à ses acteurs
la qualité de commerçant.

Parmi les acteurs principaux du transport, on distingue les


commissionnaires et les commissionnaires en douane
(transitaires). L’exercice de ces activités obéit à un formalisme
strict.
Section 1 : Le commissionnaire.

La commission est définie comme étant le contrat par lequel


le commissionnaire reçoit pouvoir pour agir en son propre nom
pour le compte du commettant (Article 422 et suivants du code
de commerce). Le commissionnaire acquiert les droits résultant du
contrat et demeure personnellement obligé envers ceux avec
lesquels il a contracté. Les tiers peuvent opposer au
commissionnaire tous les moyens de défense résultant de leurs
rapports personnels. Ils n'ont aucune action directe contre le
commettant.

A ce titre, le commissionnaire constitue un intermédiaire et


un organisateur.
Contrat

commissionnaire Commettant

Tiers
Dans la législation française

De manière générale, l’article L132-16 du Code de


Commerce dispose, « Le commissionnaire est celui qui agit
en son propre nom ou sous un nom social pour le compte
d’un commettant ». Plus précisément, l’article 1411-1 du
Code de Transports 7 précise, « Sont considérés comme
Commissionnaires de transport : les personnes qui
organisent et font exécuter sous leur responsabilité et en
leur propre nom, un transport de marchandise selon les
modes de leur choix pour le compte d’un commettant ».
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique

La loi 16/99 définit le commissionnaire de transport routier


comme étant toute personne physique ou morale, qui organise et
fait exécuter sous sa responsabilité et en son propre nom, des
opérations de groupage de marchandises ou d'affrètement pour
le compte d'un commettant.

La profession de commissionnaire de transport qu’elle ait pour


objet l’organisation de transports terrestres, maritimes ou aériens
ou pour activité le groupage, l’affrètement ou autres, est
réglementée dans son accès et dans son exercice.
- Conditions d’accès à la profession.

L’exercice de la profession de commissionnaire est réglementé. Il


est soumis à l’obligation d’inscription de l’entreprise au registre des
commissionnaires de transport et à la satisfaction aux conditions de
capacités professionnelle et financière et d’honorabilité.

L’accès à la profession de commissionnaire est conditionné par


(article 1er du Décret n° 2.03.169 du 26 mars 2003) l’inscription au
registre spécial de transporteur de marchandises pour compte
d’autrui ou au registre spécial de loueur de véhicules automobiles
de transport de marchandises avec ou sans conducteur ou au
registre de commissionnaire de transport.

La demande d’inscription doit être déposée auprès de la


délégation régionale ou préfectorale de l’Equipement et du Transport
dans le ressort territorial duquel le postulant est domicilié par le chef
d’entreprise ou le représentant de la société légalement habilité.
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique

La demande doit être établie sur un formulaire


spécial et annexée de pièces justificatives de l’identité, de
l’honorabilité (fiche anthropométrique), de l’aptitude
professionnelle (diplôme ou justificatif de formation ou
d’expérience professionnelle), de la capacité financière
et autres requises pour les sociétés (statuts, inscription à la
patente et au registre de commerce).

Tout changement de la nature d’activité doit être


signalé à la délégation compétente dans un délai
n’excédant pas un mois.
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique

Les pièces demandées Pour les entreprises :

Une copie du certificat d'enregistrement au Registre de Commerce;

Une copie du certificat d'enregistrement à la patente ;

Une copie du statut pour les personnes morales ;

Le procès verbal de l'Assemblée Générale désignant le gérant pour


les personnes morales ;

La déclaration de la capacité financière accompagnée des relevés


bancaires.
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique

Pour le responsable de l'entreprise :

Une copie de la carte d'identité nationale ;

L'original de la fiche anthropométrique.

Pour la personne chargée de la gestion continue et effective de


l'activité de transport (gérant) :

Une copie de la carte d'identité nationale ;


Les justificatifs de l'aptitude professionnelle.
Obligations du commissionnaire.

Le commissionnaire qui se charge d’un transport de marchandises


est tenu d’inscrire sur son livre-journal la déclaration de la
nature et de la quantité des marchandises, et s’il en est requis, de
leur valeur.
Le livre-journal est numéroté et signé par le greffier de la
juridiction compétente dont relève le siège de l’établissement du
commissionnaire, selon les procédures ordinaires et sans frais.
Le livre-journal doit comporter les indications prévues au premier
alinéa de l’article 447 du code de commerce.
Le titre de transport doit être daté et signé par l'expéditeur ou le
commissionnaire qui se charge d’un transport de marchandises
selon le cas. Il doit indiquer:
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique

1) l'adresse du destinataire et le lieu de destination avec la mention


« à l'ordre » ou « au porteur » s'il y a lieu ;
2) la nature, le poids, le volume, la contenance ou le nombre des
choses à transporter et s'ils sont en colis la qualité de l'emballage,
les numéros et marques qui y sont apposés ;
3) le nom et l'adresse de l'expéditeur, du transporteur et
commissionnaire qui se charge d’un transport de marchandises, le
cas échéant ;
4) le prix de transport, ou s'il a été déjà acquitté, la mention de ce
paiement, et les sommes dues au transporteur pour les expéditions
grevées de frais anticipés ;
5) le délai dans lequel doit être exécuté le transport ;
6) les autres conventions établies entre les parties.
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique

Lorsque les choses à transporter sont des matières présentant de


graves dangers, l'expéditeur ou le commissionnaire qui se charge
d’un transport de marchandises, selon le cas, qui omet d'en signaler
la nature, répond des dommages-intérêts d'après les règles de
responsabilité délictuelle.
Article 430 et suivants du code de commerce.
Le commissionnaire qui se charge d’un transport de marchandises
est garant de l’arrivée des marchandises et effets dans le délai
déterminé par les parties. Toutefois, il ne répond pas du retard, s’il
prouve qu’il a été causé par le fait de l’expéditeur ou du
destinataire ou par un cas fortuit ou de force majeure non
imputable à sa faute. Il est responsable vis-à-vis de son
commettant, à partir de la réception de la chose à transporter, des
avaries ou de la perte totale ou partielle des marchandises et effets
jusqu’à sa remise à son destinataire.
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique
Par convention contraire expresse des parties, le commissionnaire
qui se charge d’un transport de marchandises peut, sauf faute
intentionnelle ou lourde, s’exonérer en tout ou en partie, de sa
responsabilité.
Les dispositions du premier alinéa de l’article 459 sont applicables
au commissionnaire qui se charge d’un transport de marchandises.
Article 430.5
Le commissionnaire qui se charge d’un transport de marchandises
est garant des faits du ou des commissionnaires intermédiaires
auxquels il adresse les marchandises dans les cas prévus au 1er
alinéa de l’article 427 du code de commerce.
Article 430.6
Les dispositions de l’article 389 du code des obligations et des
contrats sont applicables au contrat de commission de transport de
marchandises.
Chapitre 2: Le commissionnaire en douane (transitaire)

De nos jours, le transitaire (commissionnaire en douane


selon la nouvelle appellation) constitue un acteur principal du
transport et du commerce extérieur. Il se charge de l’organisation
du transport, de la négociation et de la coordination avec les
transporteurs, ainsi que de l’accomplissement des formalités
douanières inhérentes à la déclaration en détail des marchandises
importées ou exportées pour le compte d’autrui. Notre étude se
focalisera sur le commissionnaire en douane.
Conditions d’exercice de la profession .

La profession de ‘’ commissionnaire en douane ‘’ peut être


assurée aussi bien par une personne physique que morale.
Toutefois, elle est conditionnée par l’obtention de l’agrément
accordé par le Ministre chargé des finances.

Lorsqu’il s’agit d’une personne morale (société), l'agrément


doit être obtenu pour la société et pour toute personne habile à
déclarer pour son compte. Lorsqu’il s’agit d’une personne physique
à titre personnel.
Titre 2: Les intermédiaires en services du transport et de logistique
Ceci dit, l’agrément de transitaire en douane demeure
tributaire de la satisfaction aux conditions de capacité
professionnelle et d’honorabilité .
Ainsi, le requérant doit :
• jouir des droits civiques (absence d’antécédents
judiciaires) ;
• être titulaire d’une licence ou d’un diplôme reconnu
équivalent ;
• justifier de références professionnelles en matière
douanière portant au minimum sur trois ans ;
• réussir le test d’aptitude professionnelle organisé par
l’Administration des Douanes.
Lorsque la demande d’un agrément concerne une personne
morale, le représentant en douane de ladite société doit remplir les
conditions ci-dessus.
Obligations du transitaire

Le transitaire en douane est chargé d’accomplir pour autrui les


formalités douanières. Il constitue, à ce tire, un intermédiaire entre
le client et l’administration. Il est tenu d’inscrire toutes les
opérations de douane accomplies pour le compte d’autrui sur un
répertoire annuel, dont les formes sont déterminées par
l’administration ad hoc.

Après une année d’exercice qui suit l’obtention de l’agrément,


le transitaire est tenu de réaliser un minimum de cinquante (50)
déclarations chaque année, sauf cas de force majeure.
Obligations du transitaire

Ceci dit, il assume une responsabilité de taille, vu qu’il est


considéré comme étant redevable des droits et taxes et
pénalement responsable des infractions relevées dans une
déclaration. Toute manœuvre frauduleuse ou fausse déclaration
engage sa responsabilité aussi bien vis-à-vis de l’administration de
la douane et impôts indirects que vis-à-vis des propriétaires de
marchandises.
Contrats de transport.

Le transport, tel que défini précédemment, consiste à déplacer


une chose ou une personne d’un point à un autre en utilisant un
moyen mobile. Ce déplacement peut être effectué pour propre
compte ou pour autrui, à titre gratuit ou à titre onéreux, comme il
peut être effectué par un intermédiaire, une personne physique ou
morale.
S’agissant du transport fait pour autrui, il repose dans la
plupart des cas sur un contrat qui lie deux ou plusieurs parties,
dont l’une exprime son désir d’être déplacée ou plutôt de déplacer
un bien et l’autre qui offre un service. A préciser que toute
opération d’expédition d’une marchandise nécessite un contrat soit
de transport soit d’affrètement. Il s’ensuit que les deux parties
contractantes seront soumises à des obligations, dont l’une doit
assurer le transport jusqu’à un point convenu et l’autre qui doit
s’acquitter du prix de la prestation de service.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

Transport

Propre Compte
compte d’autrui
Contrats de transport.

A souligner, d’emblée, que les transporteurs sont soumis à une


obligation de résultat consistant à acheminer à bon port des
marchandises en bon état et les voyageurs sains et sauf dans les
délais convenus. Cette obligation constitue une spécificité qui
distingue la profession de transport.

Définitions
Le code de commerce définit le contrat de transport
comme étant la convention par laquelle le transporteur
s'engage moyennant un prix à faire lui- même parvenir
une personne ou une chose en un lieu déterminé.
Contrats de transport.

Le contrat de transport terrestre de marchandises est une


convention par laquelle un professionnel s'engage à déplacer une
quantité de marchandises appartenant à autrui, moyennant un prix
déterminé et dans un délai fixé par la convention des parties ou par
le contrat type applicable à l'opération.
La terminologie et les techniques utilisées en matière de
transport différent suivant les modes de transport, le cadre
territorial et le dispositif légal applicable.
Contrats de transport.
Contrats de transport.

Cela étant, on tentera de dégager les conditions générales


relatives à la conclusion de contrats de transport et leurs effets
juridiques.

Section 1 : Conditions de formation de contrat de


transport.

Dans un système libéral comme le cas du Maroc, le


contrat de transport repose sur le principe de base de la théorie
classique des contrats, à savoir le principe de l’autonomie de la
volonté, en vertu duquel les personnes sont libres de créer leur
propre loi : le contrat. D’où l’expression ‘’ Le contrat est la loi
des parties ‫العقد شريعة المتعاقدين‬- ''
Contrats de transport.

Ce principe de l’autonomie de la volonté, qui a pour socles la


liberté contractuelle, le consensualisme et la force obligatoire du
contrat, permet aux parties contractantes de conclure ou de
s’abstenir, de modifier un contrat, de choisir son contractant, de
déterminer les conditions, le contenu et les effets du contrat.

Néanmoins, cette autonomie de la volonté est limitée par


certaines conditions imposées par la loi en vigueur.
Contrats de transport.

Pour être valablement formé, le contrat doit respecter des


conditions de fond et de forme si besoin est. A défaut de quoi, il
encourt l’annulation. Toutefois, les conditions requises différent
suivant les moyens utilisés pour le transport et selon qu’il s’agit de
transport de biens ou de personnes.
Contrats de transport.
x
Je veu V
co oici
er … libres de nd m
envoy à Pr itio es
is
À ….. S n contracter ou de L i x : ns
Dans u re ieu ? :
nc d
délai
refuser on e
tre

OUI= contrat

Client Transporteur

La loi

Le contrat de transport ne peut se former que si les conditions :


1. de fond
2. de forme

sont satisfaites
Contrats de transport.

§1. Conditions de fond.

L’article 2 du DOC dispose que : les éléments nécessaires


pour la validité des obligations, qui dérivent d’une déclaration de
volonté sont :
-1. La capacité de s’obliger,
-2. Le consentement : déclaration valable de volonté portant
sur les éléments de l’obligation
-3. Un objet certain pouvant former objet d’obligation
-4. Une cause licite de s’obliger.

Il va sans dire que, le contrat ne peut être formé que lorsque


ces quatre conditions sont réunies.
Conditions de formation du contrat

Conditions

Fond Forme

Capacité Consentement

Objet Cause

13/12/2023 225
Contrats de transport.

I. La capacité.
Pour les personnes physiques, il faut être capable pour
contracter valablement. Toute personne peut contracter, si elle
n’en est pas déclarée incapable par la loi. Quant aux personnes
morales, il faut être habilité par les organes de direction ad hoc.
Les acteurs de la vie des affaires.

Personnes de droit

Personne Personne
physique morale

…et + +
Conditions tenant à la personnalité juridique.

La personnalité juridique peut être définie comme


l'aptitude à être titulaire de droits et débiteur d'obligations . C'est
un concept fondamental du droit qui permet de reconnaître les sujets de droit et de
les distinguer des choses non pourvues de la personnalité.

La personnalité juridique est reconnue non seulement à la personne


physique, mais également à la personne morale, qui constitue un groupement de
personnes physiques.

Dans le domaine du commerce, on peut agir tant individuellement en tant


que personne physique que collectivement en tant que personne morale, sachant
pertinemment que ces deux catégories de personnes de droit, sont les seules entités
juridiques habilitées à agir en droit.

Néanmoins, pour ce faire on doit satisfaire à des conditions juridiques bien


définies. Ces conditions varient selon les situations, qui seront développées ci-
dessous.
Personnalité juridique

Personne
physique
Naissance Mort ou
absence

Personne
morale
Création Dissolution
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

§1. Les personnes physiques.

Tous les êtres humains jouissent de la personnalité juridique depuis leur


naissance. Ils constituent, à ce titre, des personnes physiques. Ils sont
individualisés par trois éléments essentiels :

Le nom
Le domicile
L’état civil

La personnalité juridique ne s’éteint que par la mort ou l’absence.


Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

La personnalité juridique ne s’éteint que par la mort ou l’absence.

Par ailleurs, il y a lieu de distinguer deux sortes de capacité juridique :

La capacité de jouissance : c'est la faculté d’acquérir des droits et


d’assumer des devoirs et qui est attachée à la personne dès sa naissance et
jusqu'à sa mort.

La capacité d’exercice : c'est la faculté qu’a une personne d’exercer ses


droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses actes valides. Cette capacité
est reconnue à toute personne ayant atteint l’âge de la majorité à moins qu’un
motif quelconque ne lui limite ou ne lui fasse perdre cette capacité.

Ceci dit, toutes les personnes physiques qui jouissent de la personnalité


juridique n’ont pas toutes la capacité d’exercer leurs droits elles mêmes.
Capacité civile et capacité commerciale

Capacité
Emancipation à
16 ans

Naissance Incapable 18 ans


12 16 révolus
ans ans

+ Facultés
mentales
Contrats de transport.

Tous les êtres humains jouissent de la personnalité juridique.


Néanmoins, ils n’ont pas tous la capacité d’exercer leurs droits
eux mêmes.
Dans le cadre de l’exercice des différentes activités que ce
soit à titre de commerçant ou à titre de sujet de droit civil, on doit
remplir suivant les cas les conditions de capacité civile ou
commerciale.
Contrats de transport.

1- La capacité civile.
La capacité civile est une condition sine qua non pour la
conclusion d’un contrat et la validité de l’obligation. Elle désigne
le pouvoir reconnu par la loi aux personnes d’accomplir des actes
d’administration, de prendre des engagements et de défendre leurs
intérêts. Légalement toute personne est capable d'obliger et de
s'obliger, à l’exception des mineurs (n’ayant pas atteint l’âge de la
majorité légale fixée à 18 ans révolus par le code de la famille) et
des personnes déclarées incapables totalement ou partiellement
(déments, prodigues…).
Le mineur et l'incapable qui ont contracté sans l'autorisation de
leur père ou tuteur ne sont pas obligés à raison des engagements
pris par eux et peuvent en demander la rescision dans les conditions
établies par le DOC, excepter les cas prévus par la loi.
Contrats de transport.
2. La capacité commerciale.
Les personnes majeures frappées d’incapacité par décision de
la Justice (dément, faible d’esprit, prodigue …) sont interdits de
l’exercice du commerce et bien évidemment ne peuvent agir dans le
domaine commercial que par le biais de leurs représentants légaux
ou sous leur contrôle. Il en va de même s’agissant des mineurs. De
la sorte, les personnes incapables et celles partiellement incapables
sont soumises à la tutelle - article 136 de la Moudouwana.
Un mineur peut être émancipé avant l’âge de 18 ans sur
autorisation du juge de la famille.
La femme mariée peut exercer le commerce sans le
consentement de son mari.
Contrats de transport.
B. Les personnes morales.
Les personnes morales jouissent à l’instar des personnes
physiques des droits subjectifs et sont soumises à un certain nombre
d’obligations. Elles peuvent être individualisées par le nom (raison
sociale), le domicile (siège social) et même la nationalité. Elles ont
leur patrimoine qui se distingue de leurs membres. Elles peuvent
conclure différents actes juridiques et ester en Justice.
On distingue au sein des personnes morales outre, les
groupements de biens ceux des personnes qui comprennent des
personnes morales qui peuvent être de droit public ( Etat,
établissements publics, collectivités territoriales ) comme de droit
privé ( sociétés, syndicats, coopératives et associations).
Pour les associations, les coopératives, les partis politiques et
les syndicats, la vérification porte sur la détention de récépissés
définitifs délivrés par qui de droit.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

Les interdictions
Visant la protection de
l’intérêt général:
Visant la protection - Déchéance
des incapables: - Incompatibilités
mineurs et majeurs - Restrictions relatives
(malades mentaux aux professions
et prodigues) soumises à
autorisation
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

II. Les incapacités et interdictions d’exercice du commerce.

On distingue différents cas d’interdiction de l’exercice du commerce. Ces


interdictions visent à protéger, d’une part, les intérêts des incapables et ceux
de l’intérêt général, d’autre part.

A. Les incapacités visant la protection des mineurs et majeurs.


Le législateur a institué des incapacités interdisant aux mineurs et aux
majeurs (dément, faible d’esprit et prodigue) d’exercer le commerce.
Toutefois, il leur permet d’être représentés par leurs tuteurs.

Par ailleurs, il y a lieu de distinguer, de prime abord, entre deux sortes


d'incapables : ceux qui n'ont aucune capacité d'exercice (moins de 12 ans et
dément ayant perdu complètement la raison) et ceux dont la capacité
d'exercice est simplement limitée, à savoir les enfants ayant atteint l’âge de
discernement de 12 ans, qui peuvent être autorisés à accomplir quelques actes
d’administration.
L'autorisation d'administrer une partie des biens :

Le mineur ayant atteint l'â ge de 12 années révolues et doué de discernement,


peut recevoir de son représentant légal une partie de ses biens à administrer, à titre
d'essai.

Le mineur est autorisé à cet effet par son tuteur légal ou par une décision du
juge chargé des affaires des mineurs, sur demande du mineur lui-même ou celle du
tuteur datif ou testamentaire.
Le mineur est alors considéré comme ayant la capacité d'exercice mais uniquement
dans le domaine d'autorisation.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.
1. Les incapacités visant la protection des mineurs.

Un mineur n’ayant pas atteint la majorité légale (18 ans révolus) ne peut
exercer le commerce. Toutefois, en droit civil et en droit commercial, on dégage
quelques exceptions concernant certains cas.
a. Le mineur non émancipé.
C’est un mineur ordinaire âgé de moins de 18 ans. Il ne peut
devenir commerçant ni même faire occasionnellement des actes de
commerce, que par l’intermédiaire d’un tuteur ou d’un représentant
légal.
A noter que, l’article 14 du c.co dispose que le tuteur ne peut
exploiter les biens du mineur dans le commerce, qu'après autorisation du
juge et son inscription au registre de commerce, sachant qu’en cas
d'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire
imputable à la mauvaise gestion du tuteur, ce dernier est passible des
sanctions prévues par la loi.
Toutefois, le mineur ayant contracté sans l'autorisation de son père
ou tuteur n’est pas obligé à raison des engagements pris par lui et peut en
demander la rescision dans les conditions établies par le DOC, excepter
les cas prévus par la loi.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

Article 225 du code de la famille dispose que ‘’ Les actes du mineur, doué de
discernement (à partir de l’âge de 12 ans), sont soumis aux dispositions suivantes :

1) ils sont valables, s’ils lui sont pleinement profitables ;


2) ils sont nuls, s’ils lui sont préjudiciables ;
3) s’ils revêtent un caractère à la fois profitable et préjudiciable, leur validité est
subordonnée à l’approbation de son représentant légal, accordée en tenant
compte de l’intérêt prépondérant de l’interdit et dans les limites des
compétences conférées à chaque représentant légal.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.
b. Le mineur émancipé :

Le mineur peut être émancipé lorsqu’il atteint l’âge de 16 ans, et


ce, sur décision du Juge (article 218 du code de la famille). La demande
d’émancipation peut être formulée aussi bien par le mineur que par son
représentant légal.

La personne émancipée entre en possession de ses biens et acquiert


sa pleine capacité en ce qui concerne la faculté de gérer et de disposer de
ses biens.

Ceci dit, le mineur émancipé ne peut exercer le commerce que s’il


est autorisé à le faire par son père, sa mère ou par son tuteur. Encore
faut-il que, l'autorisation d'exercer le commerce par le mineur et la
déclaration anticipée de majorité soient inscrites au registre du
commerce conformément aux termes de l’article 13 du code de
commerce.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

2. Les conditions visant la protection des majeurs incapables.

Ce sont les malades mentaux et les prodigues. Ils sont assimilés aux
mineurs non émancipés. Ils font l’objet d’une mesure de tutelle (régime de la
représentation, afin de les protéger contre eux même et contre les autres.

Le code de la famille définit le prodigue dans son article 215 comme étant ‘’
celui qui dilapide ses biens par des dépenses sans utilité ou considérées comme
futiles par les personnes raisonnables, d’une manière qui porte préjudice à lui-
même ou à sa famille’’.

Le même code définit dans son article 216 le faible d’esprit comme celui
qui est atteint d’un handicap mental l’empêchant de maîtriser sa pensée et ses
actes’’.

La mesure d’interdiction est prise par jugement du tribunal ( sur demande


Parquet…) à partir du moment de constatation de la perte de la raison, de la
prodigalité ou de la faiblesse d’esprit, sur la base d’une expertise médicale et de
tout autre moyen de preuve légal.
B. La représentation légale.
Les personnes incapables et les personnes non pleinement capables sont
soumises au régime de la tutelle car elles ne peuvent exercer leurs droits
personnellement mais par l'intermédiaire d'un représentant légal.
La représentation légale est assurée au titre de la tutelle légale, la tutelle
testamentaire ou la tutelle dative.

•Le tuteur légal : le père, la mère à défaut du père ou par suite de la perte de
la capacité de ce dernier ou le juge.
•Le tuteur testamentaire : c'est la personne désignée par le père ou par
la mère dans leur testament.
•Le tuteur datif : en l’absence du père, de la mère ou du tuteur testamentaire, le
tribunal désigne un tuteur datif pour l’incapable, qu’il doit choisir parmi les
plus aptes des proches parents (âsaba). A défaut, le tuteur datif doit être choisi
parmi les autres proches parents, sinon parmi des tiers.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

Ne pas faire l’objet d’interdiction

Incompatibilité:
Déchéance: Exercice de fonctions Restriction:
publiques et privées
Condamnation incompatibles avec Exercice de
fonctions
pour différents l’exercice du réglementées
crimes et délits commerce (soumises à
(interdiction du autorisation)
cumul)
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

C. Les interdictions visant la protection de l’intérêt général.

Dans le but de protéger l’intérêt général, le législateur a interdit l’exercice


du commerce dans les cas qui seront développés ci-après :

A. Les déchéances.

Le commerce repose sur le principe de bonne foi. Les relations de confiance


qui doivent s’installer, donc, entre les différents professionnels imposent la
condition d’honorabilité. Dans cette optique, le législateur interdit le commerce
aux personnes qui ont encouru certaines condamnations.

La déchéance commerciale emporte interdiction de diriger, gérer,


administrer ou contrôler directement ou indirectement, toute entreprise
commerciale ou artisanale et toute société commerciale ayant une activité
économique (article 711 c.co).
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

Lorsque le tribunal prononce la déchéance commerciale, il fixe la durée de


la mesure, qui ne peut être inférieure à cinq ans (5) ans. Il peut ordonner
l’exécution provisoire de sa décision. La déchéance commerciale et l’incapacité
élective qui en résulte, cessent de plein droit au terme fixé, sans qu’il y ait lieu au
prononcé d’un jugement.

Lorsqu’il y a relèvement total de la déchéance commerciale et de l’incapacité


élective, la décision du tribunal emporte réhabilitation (article 720 c.co).
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.
B. Les incompatibilités.
L’incompatibilité est une situation qui résulte de l’exercice simultané de
fonctions, mandats ou autres, dont le cumul est interdit par la loi. L’exercice
du commerce est interdit pour certaines personnes en raison de leur profession. Il
en est le cas des fonctionnaires de l’administration publique marocaine. Ainsi, le
dahir du 25 février 1958 formant statut de la fonction publique interdit aux
fonctionnaires d’exercer le commerce.
De même, les professions d’avocat, de notaire et d’autres professions
libérales sont également incompatibles avec l’exercice d’une activité
commerciale.
Il est à noter que ces personnes ne sont pas incapables : si elles font des actes
de commerce malgré le statut de leur profession, elles pourront être passibles
de sanctions disciplinaires ou pénales, mais les actes seront valables. Et si elles
font assez d’actes de commerce pour qu’ils puissent constituer l’exercice d’une
profession, elles auront la qualité de commerçants avec toutes les conséquences de
droit, y compris l’admission au redressement judiciaire ou à la liquidation
judiciaire.
Section 1 : Conditions tenant à la personnalité juridique.

C. Les commerces soumis à autorisation adminstrative.

Certaines activités commerciales sont réglementées. Elles ne peuvent être


exécutées que dans les conditions légales définies. C’est le cas des assurances, des
banques, des transports de publics de voyageurs et de marchandises, du raffinage
de pétrole etc…

D’autres activités sont interdites aux particuliers en vue de leur caractère


(défense nationale, ordre public).

Remarque : toute personne qui, en dépit d’une interdiction, d’une


déchéance ou d’une incompatibilité exerce habituellement une activité
commerciale est réputée commerçante (article 11 c.co)
Contrats de transport.

II. Le consentement des parties.


Le consentement est l’un des principes de base de la théorie
de l’autonomie de la volonté. Il constitue la condition sine-qua-non
pour la formation d’un contrat de transport, lequel suppose la
rencontre de deux volontés, donc un échange de consentement. En
effet, la réunion d'une offre et d'une acceptation suffit à former le
contrat de transport. Le contrat devient parfait entre les parties par
leur consentement et par la remise de la chose au transporteur,
même à défaut de titre de transport.

De même, le destinataire d’un envoi, s'il est distinct de


l'expéditeur n'est tenu des obligations nées du contrat de transport
que par son acceptation, expresse ou tacite, donnée au transporteur.
Contrats de transport.

A ce propos, l’article 19 du DOC dispose que : « la convention


n'est parfaite que par l'accord des parties sur les éléments
essentiels de l'obligation, ainsi que sur toutes les autres clauses
licites que les parties considèrent comme essentielles ».
Ceci dit, le consentement des parties contractantes doit être
libre et éclairé. Autrement dit, il ne doit pas être entaché de vices
de consentement, qui peuvent remettre en cause le contrat.
(articles 39 à 56 du DOC).
L’article 39 du DOC déclare : « Est annulable le consentement
donné par erreur, surpris par dol ou extorqué par violence ».
L’erreur, le dol, la violence et la lésion constituent des vices de
consentement susceptibles de provoquer l’annulation du contrat.
Contrats de transport.
A/ L’erreur.
L’erreur consiste dans une fausse représentation de la réalité qui a conduit
une personne à contracter et qui ne l’aurait pas fait si elle avait connu la réalité.
C’est une sorte de ‘’malentendu’’. L’erreur pourrait porter sur une personne ou
une substance. L’erreur peut porter sur la nature du contrat (une personne
pensait conclure un contrat de location, alors que l’autre pensait vendre le bien,
ou donation/alors qu’il s’agit de vente, ou vente Dhs/$), ou sur l’objet (une
personne pense acheter un vase en cristal, alors qu’il s’agit d’un vase en verre).
Quant à l’erreur portant sur la personne ( elle peut concerner un contrat passé
avec un cocontractant croyant qu’il s’agit du propriétaire qui ne l’est pas, ou un
contrat de travail passé avec une personne croyant qu’il a un profil particulier
alors qu’il en est rien.
B/ Le dol.
Le dol est une tromperie, une fraude ou manœuvre frauduleuse visant à
induire une personne en erreur afin de l’amener à conclure un contrat (fausses
déclarations, transformation de l’aspect extérieur d’un objet). C’est une erreur
délibérément provoquée. L’auteur du dol peut être condamné à payer des
dommages-intérêts, car le dol est considéré comme un délit civil.
Contrats de transport.

C/ La violence.

La violence consiste à forcer et contraindre une personne à


conclure un contrat. Elle ne permet d’exprimer librement son
acceptation. De la sorte, le consentement est obtenu sous la force
ou tout moyen de menace ou de dissuasion.

Selon l’article 46 du DOC : « La violence est la


contrainte...moyennant laquelle on amène une personne à
accomplir un acte qu’elle n’a pas consenti ». Dans la majorité
des cas, il s’agit de la violence morale.
Contrats de transport.
D/ La lésion.
La lésion constitue une rupture flagrante dans l’équilibre
entre les parties contractantes, qui se traduit par un préjudice subi
par la victime. Autrement dit, c’est le dommage issu du
déséquilibre entre la valeur des prestations que reçoit ou doit
recevoir un des contractants et la valeur de celles qu'il a fournies ou
qu'il doit fournir à son cocontractant. Au sens du DOC est réputée
lésion toute différence au-delà du tiers entre le prix porté au
contrat et la valeur effective de la chose (Article 56 du DOC).
Cependant, dans le droit marocain, la lésion ne peut provoquer
à elle seule la rescision du contrat. Elle doit être accompagnée du
dol. Une seule exception est prévue, toutefois, au profit des
mineurs et incapables, qui lorsqu’ils sont victimes de lésion même
s’ils ont contracté avec l’assistance de leur tuteur, peuvent
bénéficier de la rescision du contrat.
Contrats de transport.

III. L’objet et la cause.


Le contrat de transport doit avoir un objet déterminé ou
déterminable, qui soit réalisable ou possible et licite. Les articles 57 à
61 du D.O.C précisent que sont dans le commerce toutes les choses au
sujet desquelles la loi ne défend pas expressément de contracter.
Encore faut-il que la chose qui forme l'objet de l'obligation doit
être déterminée au moins quant à son espèce. Est nulle l'obligation qui a
pour objet une chose ou un fait impossible, physiquement ou en vertu
de la loi. La partie qui savait, ou devait savoir, au moment du contrat, que
la prestation était impossible, est tenue à des dommages envers l'autre
partie. Il n'y a pas lieu à indemnité, lorsque l'autre partie savait, ou devait
savoir, que l'objet de l'obligation était impossible. L'obligation sans cause
ou fondée sur une cause illicite est non avenue. La cause est illicite, quand
elle est contraire aux bonnes mœurs, à l'ordre public ou à la loi.
Contrats de transport.

Le transport peut concerner les hommes et les objets. Toutefois, la


loi interdit le transport d’émigrés clandestins et produits prohibés, dont
les armes et explosifs (sauf autorisation spéciale des départements ad
hoc), les objets de contrebande, les drogues, les matières toxiques,
radioactives et autres.
Dans ce sillage, il importe de souligner que le code de douane
(Article 212 et 223) prévoit la confiscation des moyens de transport, qui
ont servi à la fraude ou à la tentative de fraude et considère comme étant
pénalement responsables :
a) les détenteurs et les transporteurs de marchandises de fraude,
b) les capitaines de navires, bateaux et embarcations ainsi que les
commandants d’aéronefs, pour les omissions et inexactitudes relevées
dans les manifestes et, d’une manière générale, pour les infractions
douanières commises à bord de leurs navires, bateaux, embarcations et
aéronefs.
Contrats de transport.

De même, la loi soumet le transport de certains objets à des


restrictions. Il en est le cas des produits inflammables, explosifs,
corrosifs et autres, qui présentent un danger pour la sécurité et
l’ordre publics.

Lorsque les choses à transporter sont des matières présentant


de graves dangers, l'expéditeur qui omet d'en signaler la nature
répond des dommages-intérêts d'après les règles de responsabilité
délictuelle (Article 447 du CC).
Contrats de transport.

§2. Conditions de forme.

Le contrat de transport est un contrat consensuel, qui se


forme donc par le simple échange des consentements. A ce titre, il
ne requiert pas obligatoirement un écrit. Toutefois, l’écrit constitue
un moyen de preuve et un instrument juridique visant à protéger à
la fois le transporteur et le donneur d’ordre.
Contrats de transport.

L’ Article 11 quater de la loi 16/99 sur les transports routiers


dispose que, le contrat de transport de marchandises pour compte
d'autrui, doit prévoir, sous peine de nullité, des clauses précisant la
nature et l'objet du transport, les modalités d'exécution du
service en ce qui concerne le transport proprement dit et les
conditions d'enlèvement et de livraison des objets transportés, les
obligations respectives de l'expéditeur, du commissionnaire, du
transporteur et du destinataire ou de tout autre donneur d'ordre
de fait, du prix du transport et celui des prestations accessoires
éventuelles, ainsi que, le cas échéant, les indemnisations pour
manquement à ces obligations. Le contrat doit assurer la couverture
des coûts réels du service rendu dans des conditions normales
d'organisation et de productivité.
Contrats de transport.

Bien entendu, lors de la conclusion d’un contrat de


transport, l'expéditeur doit remettre un titre de transport au
transporteur, si ce dernier le demande. Toutefois, il ne demeure
pas exigible pour produire ses effets.

Le titre de transport doit être daté et signé par


l'expéditeur. Il doit indiquer:

1) l'adresse du destinataire et le lieu de destination avec la


mention à l' ordre ou au porteur s'il y a lieu;
Contrats de transport.

2) la nature, le poids, le volume, la contenance ou le nombre des


choses à transporter et, s'ils sont en colis, la qualité de l'emballage,
les numéros et marques qui y sont apposés;

3) le nom et l'adresse de l'expéditeur et du transporteur;

4) le prix de transport, ou s'il a été déjà acquitté, la mention de ce


paiement, et les sommes dues au transporteur pour les expéditions
grevées de frais anticipés;

5) le délai dans lequel doit être exécuté le transport;


Contrats de transport.

Le transporteur doit restituer à l'expéditeur un double du


titre de transport, signé par lui.

L’article 449 du CC stipule que, le transporteur a le droit de


constater sur le titre de transport ou par document séparé, l'état
des choses à transporter, au moment où il les reçoit.
Contrats de transport.

S'il les accepte sans réserve, elles sont présumées ne


présenter aucun défaut extérieur d'emballage.

Quant aux défauts qu'on ne peut reconnaître extérieurement,


le transporteur n'est point déchu du droit d'en faire la preuve,
encore qu'il ait reçu les objets à transporter sans observation ni
réserve.

A défaut de contrat écrit définissant les rapports entre les


parties pour le transport pour compte d'autrui de marchandises, ou
pour la location de véhicules automobiles de transport de
marchandises, les clauses de contrats types s'appliquent de plein
droit.
Contrats de transport.

Ces contrats types sont établis par voie réglementaire,


conformément à la législation en vigueur et aux dispositions du
présent texte (Article 11 septies de la loi 16/99).

En marge de ce qui précède, l’on doit souligner que le contrat


de transport est un contrat synallagmatique, basé sur l’équilibre et
la parité et impliquant un engagement réciproque des parties.
Néanmoins, la pratique a imposé un autre type de contrat dit
d'adhésion. A défaut d'écrits concernant les obligations de chacune
des parties, ce sont les contrats types, d'ordre supplétif, qui
s'appliquent. Ces contrats types définissent ainsi : les limites de
responsabilité, les opérations de chargement et de déchargement,
les cas d'exonérations…
Contrats de transport.

Par ailleurs, on distingue actuellement 7 contrats-types (1


général et 6 spécifiques) :

1. contrat-type applicable aux transports publics routiers de


marchandises pour lesquels il n’existe pas de contrat type
spécifique approuvé par décret n° 99-269 du 6 avril 1999, dit
contrat-type « général ».
2. contrat-type spécifique pour le transport en citernes.
3. contrat-type spécifique pour les marchandises périssables
acheminées sous température dirigée
4. contrat-type spécifique pour les animaux vivants
5. contrat-type spécifique pour les masses indivisibles en
transport exceptionnel
6. contrat-type spécifique de transport de voitures
7. contrat-type spécifique pour les transports de fonds.
Contrats de transport.
A préciser que, les contrats types comprennent des clauses
intéressant :

 Le domaine d’application du contrat et des définitions


(envoi, jours non ouvrables, distance-itinéraire, plage horaire,
prise en charge des marchandises, etc.)
 Les informations et documents à fournir au transporteur
 Le chargement, l’arrimage et le déchargement
 Les durées de mise à disposition du véhicule en vue du
chargement et du déchargement
 Le délai d’acheminement
 La livraison
 La rémunération du transport et des prestations annexes
 Les modalités de paiement
 Les indemnisations (pertes et avaries, retard à la livraison).
Contrats de transport.

Section 2 : Effets du contrat de transport.

Un contrat de transport matérialise un lien juridique entre un


donneur d’ordre et un transporteur voire même une tierce
personne, le destinataire. Il va sans dire que, tout contrat
légalement formé produit ses effets juridiques à l’égard des parties
contractantes. Il constitue en fait la loi régissant les rapports entre
les différentes parties concernées, qui ne peuvent se défaire de
leurs engagements, sous peine de s’exposer aux sanctions.
Contrats de transport.

Par conséquent, le transporteur se voit obliger d’assurer le


transport de marchandises, de personnes ou de colis de tel point à
tel point. C’est pourquoi on dit qu’il a une obligation de résultat.
En cas d’inexécution de l’obligation, il engage sa responsabilité.
Quant à l’usager il est tenu de payer le prix promis et de respecter
certaines obligations.

Ceci dit, dans la réalité on peut rencontrer des situations


d’exécution comme d’inexécution des obligations contractuelles.
.Effets du contrat de transport

§1. Exécution de l’obligation contractuelle.

L’obligation contractuelle nait de la volonté des parties;


autrement dit l’obligation contractuelle est un acte volontaire. Ce
sont les parties elles mêmes, qui déterminent l’étendue de cette
obligation. Lors de la passation d’un contrat, on se met d’accord sur
le prix, la chose, les délais, les destinations et les différents
éléments de l’acte.

Pour rappel, l’obligation est le lien juridique qui nous oblige à


donner, à faire ou à ne pas faire. Ce lien juridique est sanctionné
au cas où l’obligation n’est pas respectée. La personne victime de
l’inexécution peut introduire une action en justice pour obtenir
satisfaction.
Contrats de transport.

L’Article 230 du D.O.C pose le principe de la force


obligatoire du contrat en stipulant que : « Les conventions
légalement formées tiennent lieu de lois à ceux qui les ont faites et
ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans
les cas prévus par la loi ».

Les obligations contractuelles en matière de transport


consistent en l'acheminement de la personne ou de l'envoi et le
paiement du prix et autres. Il s’agit en fait d’obligations qui pèsent
sur les différentes parties au contrat.
Contrats de transport.

I) Les obligations du donneur d’ordre.


La passation d’un contrat de transport se traduit par des
obligations qui pèsent à la fois sur le transporteur et le donneur
d’ordre.
A) La présence de la personne ou de la marchandise au lieu du
départ et à l’heure convenus.
L’exécution du contrat de transport commence par l’acte de
présence de la personne ou de présentation de la marchandise
sur le lieu du départ convenu, qui constitue une manifestation de la
volonté d’exécution du contrat par le client. A défaut de quoi, cette
défection pourrait être interprétée, sauf exceptions prévues par la
loi, comme étant une rupture volontaire du voyage par le client et
donne droit au transporteur de réclamer le prix de la prestation
sans l’avoir effectuée.
Contrats de transport.

S’agissant des marchandises, elles doivent être embarquées


par le transporteur en principe dès leur présentation. Toutefois,
l’expéditeur est tenu d’informer le transporteur sur le contenu de
son envoi et sur sa valeur.

L'expéditeur doit donc globalement mettre la marchandise en


l'état d'être transportée et se charger lui-même de son
chargement.

Le chargement doit être effectué dans le délai convenu ou


fixé dans le contrat. Si rien n'est prévu, il s'agit d'un délai
raisonnable. Le délai court à compter de la mise à disposition du
véhicule. D'ailleurs, l'heure de mise à disposition et l'heure de fin
de chargement doivent être reportées sur le bulletin de transport.
Contrats de transport.

B/. Obligation de conditionnement, de marquage et de chargement des


marchandises.

Pour l’envoi de colis et d’autres objets, le donneur d’ordre est soumis à


l’obligation de son conditionnement préalablement à sa mise à sa disposition
auprès du transporteur. Ce conditionnement doit être réalisé de telle sorte qu’il
permet à la marchandise de supporter les aléas du transport. La responsabilité de
toute défaillance qui provoque un dommage est imputable à l’expéditeur qui
connait la nature de sa marchandise.

A souligner, par ailleurs, que le code de travail pose une obligation de


marquage quant au transport de colis ou objet pesant au moins 1tonne.
L’article 302 du code de travail dispose que : ‘’ l’expéditeur de tout colis ou
objet pesant au moins mille kilogrammes de poids, destiné à être transporté par
quelque mode de transport que ce soit, doit porter sur le colis, l’indication de
son poids, de la nature de son contenu et de la position du chargement.
L’indication doit être marquée à l’extérieur du colis en lettres claires et durables
suivant les modalités fixées par voie réglementaire.
.Effets du contrat de transport

Dans les cas exceptionnels où il est difficile de déterminer le


poids exact, le poids marqué peut être estimé à un poids maximum
établi d’après le volume et la nature du colis.

A défaut de l’expéditeur, son mandataire se charge de porter


sur le colis les indications visées aux alinéas ci-dessus.

Le défaut de l’indication à l’extérieur du colis est puni


d’une amende de 2000 à 5000 dirhams.
.Effets du contrat de transport

C. Le respect des règlements et consignes de sécurité.

Le voyageur comme l’expéditeur de marchandises ou de


courrier est tenu au respect de règlements et consignes ayant trait
notamment aux exigences de sécurité.
Un passager d’un vol aérien, d’un train ou d’un autocar est
tenu au respect des normes légales et sécuritaires, dont :
• L’occupation d’une place de la classe définie.
•La présentation du titre de voyage, des bagages et autres au
contrôle des agents habilités.
•L’abstention de transport d’objets présentant un danger
(utilisation de GSM pendant le décollage d’avions).
•L’abstention de fumer…
.Effets du contrat de transport

D) La réception à l’arrivée à destination.


L’expéditeur d’une marchandise et le destinataire qui demeure
créancier de l’obligation de son acheminement endossent la
charge de réception de la marchandise une fois arrivée à
destination. L’inexécution de cette obligation, donne droit à l’autre
partie au contrat, le transporteur d’agir contrairement aux
stipulations du contrat.
L’article 474 du code de commerce stipule que : Si le
transporteur ne trouve pas le destinataire et, en cas de refus, de
contestation ou d'autre empêchement à la délivrance des choses
transportées, le transporteur doit avertir immédiatement
l'expéditeur et attendre ses instructions. Si cet avis ne peut être
donné ou si l'expéditeur tarde à répondre, ou s'il donne des ordres
inexécutables, le transporteur peut déposer la chose transportée
en lieu sûr ou la consigner aux risques et périls de l'expéditeur.
.Effets du contrat de transport

Lorsque les choses sont sujettes à dépérissement et s'il y a


péril en la demeure, le transporteur doit faire vérifier l'état des
choses par l'autorité judiciaire du lieu; il peut même se faire
autoriser à les vendre en présence de l'autorité judiciaire ou
autres autorités à ce commis et à se faire payer de ce qui lui est dû
pour le transport et les frais. Le transporteur doit aviser l'expéditeur
et le destinataire, dans les cas où cela est possible et dans le plus
bref délai, tant du fait du dépôt que de celui de la vente, à peine de
dommages.
.Effets du contrat de transport
E/ Le paiement du prix.
Le paiement du prix de la prestation de transport constitue la
principale obligation contractuelle qui s’impose au donneur d’ordre
(client, usager, passager …).
Dans un contexte libéral, le prix à payer obéit à la règle de
concurrence. Il est fixé suivant la règle de l’offre et de la demande.
Toutefois, en matière de transport, l’on distingue au niveau national
et international plusieurs modes de fixation des tarifs. Certains
secteurs subissent toujours l’interventionnisme de l’Etat ou
d’organisations internationales en matière de fixation de prix.
A titre d’illustration, l’on note que l’IATA impose une
fourchette des prix aux compagnies membres, y compris celles
qualifiées de « low-cost », qui limitent au maximum les services à
bord, mais qui demeurent obligées d’assurer un maximum de
sécurité avec la pratique d’un tarif raisonnable, pour éviter le
« dumping ».
Dumping : pratique de commerce qui vise à vendre un
produit moins cher que son prix de revient

Le terme de dumping désigne des pratiques


commerciales contraires à l'esprit de concurrence. Ces
actions peuvent être qualifiées comme étant déloyales,
voire comme étant franchement abusives,
correspondant à des positions ou agissements interdits
par les réglementations nationales.
.Effets du contrat de transport

A souligner, que le paiement devrait en principe intervenir


après l’arrivée. S’agissant du transport de marchandises, le
législateur commercial stipule dans l’article 468 du CC que : Le
paiement du prix du transport n'est dû qu'au lieu où les choses
devaient être transportées et après leur arrivée. Le destinataire
est tenu, à la réception des choses transportées, de payer le prix de
transport, de magasinage, les frais dont les choses sont grevées et
les avances ordinaires faites de ce chef par le transporteur, et à
remplir toutes les autres obligations dont il pourrait être tenu à
raison du contrat de transport.
Néanmoins, les usages professionnels ont développé différents
modes de paiement que ce soit du transport de personnes, ou de
marchandises. Il intervient souvent avant l’opération de transport,
comme il peut être réparti sur les deux phases (départ et arrivée).
Le paiement peut être effectué au comptant, comme il peut être
effectué par chèque ou autres moyens.
.Effets du contrat de transport

A souligner que, le législateur a prévu un droit à un


supplément proportionnel de prix et au remboursement du
surplus de ses frais et avances au profit du transporteur si la
distance à parcourir ou le temps du trajet a été augmenté par les
contre-ordres ou les instructions nouvelles de l'expéditeur ou du
destinataire (Article 453 du CC).
.Effets du contrat de transport

II. Les obligations du transporteur.


Moyennant un prix, le transporteur s’engage à assurer le
déplacement de personnes ou de choses d’un point convenu, à un
horaire déterminé vers une destination fixée. Il endosse de ce
fait une obligation de résultat.
Le transporteur ayant conclu un contrat, qui s’engage par
exemple d’assurer l'expédition des choses suivant un ordre est
tenu de le faire dans l'ordre dans lequel il les a reçues. Il ne peut
modifier cet ordre que s’il a été empêché par un cas fortuit ou de
force majeure (Article 450 du CC).
A préciser, à priori, que le transporteur ne devient donc
responsable qu'à partir de la fin de la prise en charge de la
marchandise puisque l'embarquement est de la responsabilité de
l'expéditeur.
.Effets du contrat de transport

A. Obligation de déplacer.

Lors de la conclusion du contrat, le transporteur manifeste son


accord pour assurer le déplacement de personnes ou de choses.
Pour ce faire, il s’engage à mobiliser un moyen de transport
adéquat réunissant les conditions de sécurité, de confort et autres en
mesure d’assurer cette mission.

L’article 11 quinquies de la loi 16/99 sur les transports dispose


que « le transporteur qui a passé un contrat de transport de
marchandises pour compte d'autrui est tenu soit de l'exécuter par
ses propres véhicules, soit de l'exécuter en passant un contrat de
location avec un loueur de véhicules de transport de
marchandises avec ou sans conducteur.
.Effets du contrat de transport

B. Obligation de sécurité.

L’acheminement à destination sain et sauf constitue une


condition sine qua non notamment en matière de transport de
personnes. Cette condition s’impose de plein droit au transporteur,
qui a la charge de réunion des conditions et moyens nécessaires
pour assurer le transport dans des conditions de sécurité
opportunes.

Cette condition de sécurité ne s’impose pas uniquement en


matière de transport de personnes, elle s’impose d’autant plus
s’agissant du transport de certaines marchandises, dont la nature
pourrait avoir un impact négatif sur la santé publique, sur la
sécurité et sur l’environnement et d’autres nécessitant un soin et un
traitement spécial à même d’assurer leur acheminement en bon état.
.Effets du contrat de transport

C. Obligation de chargement des marchandises.

En France, le chargement des envois de moins de 3 tonnes sur


l’engin de transport est réalisé par le transporteur et sous sa
responsabilité et sa prise en charge juridique intervient donc dès
le commencement de cette opération par le transporteur.

Le transporteur est tenu de bâcher le véhicule une fois le


chargement effectué par l'expéditeur et il doit aussi s'assurer de
la sécurité du transport. Le transporteur n'a pas à vérifier le
chargement de la marchandise dans le camion, mais il doit tout de
même vérifier si le chargement ne porte pas atteinte à la sécurité
routière.
.Effets du contrat de transport
D. Obligation de respect du délai.
L’adage anglais ‘’ Time is money ‘’ trouve sa meilleure
application dans le domaine du transport. La rapidité de transmission
de l’information, d’acheminement des personnes et des marchandises
est de mise surtout dans le commerce aussi bien au niveau local
qu’extérieur. Elle conditionne même le choix des moyens de transport
et du professionnel auquel sera confiée la tache. De surcroit, elle
impacte le coût de la prestation. D’où la nécessité de respect des
délais, qui constitue l’une des obligations essentielles du transporteur.
Celui-ci endosse la charge de se présenter au point de départ et à
l’heure convenue et d'acheminer la marchandise dans les délais
impartis. Il est, donc, garant de l’arrivée de la personne ou de la
marchandise à la date et l’heure convenues.

L’article 456 du CC dispose que, le transport doit être


effectué dans le délai déterminé par les parties ou par l'usage du
commerce, et, à défaut, dans le délai qui doit être considéré
.Effets du contrat de transport
E. La livraison de la marchandise.

La livraison constitue le résultat de l’exécution d’une


obligation contractuelle et le couronnement d’une opération de
déplacement d’un point à une destination. Cependant, cette notion
de livraison pose problème sur le plan juridique. Ainsi, l’arrivée
même à destination peut être assimilée à une livraison, et ce, sans
remise de la cargaison au destinataire.

Dans cet ordre d’idées, l’article 466 du CC pose l’obligation


pour le transporteur d’aviser immédiatement le destinataire de
l'arrivée des choses transportées.

Le porteur d'un titre de transport à l'ordre ou au porteur est


considéré comme destinataire.
.Effets du contrat de transport

Quant à l’article 469 du CC, il dispose que ‘’ le transporteur


n'est pas tenu de délivrer les choses transportées lorsque la
personne, qui se présente pour les recevoir ne remplit pas ses
obligations. En cas de contestation, et si le destinataire paye la
somme qu'il croit due et consigne la différence, le transporteur doit
lui délivrer les choses transportées. Le transporteur n'est pas tenu
de délivrer les choses transportées si on ne lui remet le double du
titre de transport par lui signé, qu'il soit nominatif, à ordre ou au
porteur ‘’.

Le transporteur est tenu de veiller avec diligence aux intérêts


du propriétaire des choses transportées; il répond de tous
dommages causés par sa faute.
.Effets du contrat de transport

En matière de transport, la livraison implique le déchargement


total du véhicule et que le destinataire ait pris possession de la
marchandise après en avoir vérifié les qualités.

Ceci dit, le destinataire est considéré comme étant créancier


de l'obligation d'acheminement de la marchandise. C'est
pourquoi, on dit qu’il a le droit de réclamer au transporteur
l'exécution de son obligation de livraison.
.Effets du contrat de transport

Dans ce sillage, l’article 467 du code de commerce dispose


qu’avant l'arrivée des choses transportées, le transporteur doit
exécuter toutes les instructions qui lui seraient données par le
destinataire et relatives à leur conservation.

Après l'arrivée des choses transportées, ou après le jour où


elles auraient dû arriver à destination, le destinataire peut exercer
tous les droits résultant du contrat de transport, soit en sa faveur,
soit en faveur des tiers, y compris l'action en dommages-intérêts. Il
peut, à partir de ce moment, exiger la remise des choses
transportées et du titre de transport.
.Effets du contrat de transport

§2. L’inexécution de l’obligation contractuelle.

Le transport est une activité vitale et combien sensible. Toute


rupture de cette activité mettra en jeu les droits et intérêts des
personnes physiques et morales constituant les principaux acteurs
du commerce notamment, et par effet de translation l’économie
toute entière.

Pour parer à toute éventualité et protéger les droits et intérêts


des clients d’une part, et les transporteurs d’autre part, le législateur
a veillé sur l’encadrement de l’activité du transporteur, à qui il
confère la qualité de commerçant et lui impose plusieurs
obligations et règles de bonne conduite.
.Effets du contrat de transport

L’irrespect des dispositions législatives et réglementaires


comme les termes et clauses des contrats préjudiciant aux intérêts
tantôt des clients, tantôt des transporteurs, tantôt des logisticiens est
susceptible de remettre en cause la responsabilité de la partie
défaillante, sauf dans les cas d’exception consacrés par le droit
positif. Cette responsabilité diffère suivant la nature et le degré de
gravité de la tentative ou de l’acte commis, ainsi que de l’intention
du contrevenant. Il s’ensuit que la sanction qui pourrait être soit de
nature civile (visant la réparation du dommage causé), soit de
nature pénale (sanctions pécuniaires ou privatives de liberté). On se
limitera dans le cadre de cette étude à l’analyse de la responsabilité
contractuelle.
.Effets du contrat de transport

A préciser, dans ce sillage que l’inexécution d’un contrat de


transport de marchandises peut être perturbée par différents
évènements; lesquels peuvent être soit volontaires soit
involontaires. De même, ils peuvent intervenir avant ou après le
départ. Il n’en demeure pas moins que dans la quasi-totalité des
cas la non-exécution d'une obligation par l'une des parties permet
à l'autre de ne pas s'exécuter.

Ceci dit, on mettra l’accent dans un premier temps sur les cas
exceptionnels d’exonération de la responsabilité avant de s’attaquer
aux cas d’inexécution des obligations contractuelles par les
différentes parties et les responsabilités qui en découlent.
.Effets du contrat de transport
I. Cas d’exonération.
Entre autres cas invoqués pour l’exonération de la
responsabilité en matière transport celui du cas fortuit ou de
force majeure; lequel se définit comme étant un événement
imprévisible et insurmontable pour le transporteur ayant
empêché l’exécution de l’obligation contractuelle. A titre
d’illustration, l’on note le cas catastrophes naturelles, de
conditions atmosphériques et autres.
A ce propos, l’article 459 du code de commerce dispose
que, le transporteur est déchargé de toute responsabilité s'il
prouve que la perte ou les avaries ont été causées:
1) par le cas fortuit ou force majeure non imputable à sa
faute;
2) par le vice propre des choses elles-mêmes ou par leur
nature;
3) par le fait ou les instructions de l'expéditeur ou du
.Effets du contrat de transport

Lorsque le transport est empêché ou retardé à cause d’un


évènement involontaire dû à un cas fortuit ou de force majeure
non imputable à l'une des parties. Dans ce cas, le transporteur est
tenu d’aviser dans l’immédiat l'expéditeur. Celui-ci peut, dans ce
cas, résoudre le contrat, en restituant au transporteur le double du
titre de transport et en l'indemnisant (l'article 451 du CC).

S’agissant du transport de personnes, le législateur a tenu


compte également de certains cas qui libèrent l’une des parties de
son obligation. Il en est le cas du décès, de la maladie ou d’autre
empêchement de force majeure, qui entraine la résolution du
contrat sans indemnité. (Article 477 du CC)
.Effets du contrat de transport

. Responsabilité du donneur d’ordre.

Le voyageur, l’expéditeur ou le donneur d’ordre endosse la


responsabilité de l’inexécution de l’obligation contractuelle
dans certains cas.

Les conséquences de l’inexécution des obligations diffèrent


d’un cas à l’autre.
.Effets du contrat de transport

A. Avant le départ :

Concernant le transport de personnes, le code de commerce


apporte des réponses aux différentes hypothèses d’inexécution des
obligations contractuelles avant le départ. Lorsque le voyageur ne
se trouve pas en temps utile au lieu de départ, il a droit de partir
pour le voyage suivant, mais s’il décide de rompre le contrat, il
doit le prix entier. Dans le cas où la faute incombe au
transporteur, le voyageur a droit à la restitution du prix du
transport et aux dommages-intérêts (Article 477 du CC).
.Effets du contrat de transport

B. Après le départ :

La rupture du voyage provoquée volontairement par le


voyageur, qui décide par exemple de s’arrêter à mi-chemin se
traduit par l’obligation de payer le prix entier (Article 478 du CC).

Dans le cas où le voyageur refuse de payer le prix du


transport, le législateur prévoit un droit de rétention des bagages
du voyageur au profit du transporteur.

L'article 484 du CC énonce que « le transporteur a un droit de


rétention sur les effets et bagages du voyageur pour le paiement
du prix du transport et des fournitures faites à ce dernier pendant le
voyage ».
.Effets du contrat de transport

Quant à l’article 470 du CC, il dispose que le droit de


rétention du transporteur a lieu pour toutes les créances
résultant du contrat de transport. S'il y a plusieurs
transporteurs, le dernier exerce les droits des précédents.
Les sommes consignées conformément à l'article précédent
remplacent la marchandise en ce qui concerne le droit de
rétention du transporteur.
.Effets du contrat de transport

II. Responsabilité du transporteur.

On distingue plusieurs cas d’inexécution ou de mauvaise


exécution des contrats de transport, qui peuvent engager la
responsabilité du transporteur.

Ainsi, le transporteur peut même être condamné, s'il ya


lieu, au payement de dommages et intérêts, soit à raison de
l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans
l'exécution, tant qu’il n’arrive pas à apporter la preuve que ces
faits ne sont pas dus à sa faute.
.Effets du contrat de transport

A. L’inexécution du contrat de transport dans les délais


impartis.

Le retard de livraison de la marchandise dans les délais


impartis justifie un droit de retenue sur le prix de transport
proportionnée à la durée du retard. Dans le cas d’un retard
équivalant le double du temps établi pour l'accomplissement du
transport; le transporteur perd le droit au prix entier de sa
prestation, sauf dans les cas spécifiés par la loi.

Il en va de même s’agissant du transport de personnes. En cas


de retard anormal ayant préjudicié au voyageur ou ayant rendu
sans intérêt son déplacement, il a droit de résilier le contrat et de
réclamer les dommages et intérêts.
.Effets du contrat de transport

B. Les avaries et dommages


Le transporteur répond des dommages qui surviennent à la
personne du voyageur pendant le transport. Sa responsabilité ne
peut être écartée que par la preuve d'un cas de force majeure ou de
la faute de la victime (Article 485 du CC).
De même, le transporteur répond de ce qu'il a déjà reçu dans
son moyen de transport et de ce qui lui a été remis dans tout
emplacement destiné à la réception des marchandises en vue de leur
transport.
Le transporteur répond du fait et de la faute de tous les
transporteurs qu'il s'est substitués, et de toutes autres personnes
dont il se fait aider ou auxquelles il confie l'accomplissement du
transport, jusqu'au moment de la délivrance au destinataire des
choses transportées. Toute convention contraire est réputée nulle et
sans effet.
.Effets du contrat de transport

De même, le transporteur répond de la perte et des avaries des


objets qui lui ont été confiés, depuis le moment où ils ont été
remis jusqu'à celui où il les délivre au destinataire; toute clause
tendant à le décharger de cette responsabilité n'a aucun effet.

Pour précision, le dommage résultant de l'avarie est constitué


par la différence entre la valeur de la chose dans l'état où elle se
trouve et sa valeur à l'état sain.

En cas de dol ou de faute lourde du transporteur, il est fait


application, pour le calcul des dommages, des règles de la
responsabilité délictuelle.
Documents
du

transport international

304
Mode de Maritime Aérien Routier ferroviaire Multimodal
transport

Document de Connaissement Lettre de Lettre de Lettre de Connaissement


transport maritime transport transport Voiture de transport
Bill of lading aérien (LTA) routier Internationale combiné ou
ou Air Way (LTR) ou (LVI) ou (CiM) CTBL
Bill (AWB) CMR (Combined
Transport Bill of
Lading).
Documents de transport international

Le transport routier

 Le document utilisé est la Lettre de Voiture (CMR) ou


la Lettre de Transport Routier (LTR).
Documents de transport international

La LTR atteste la prise en charge des marchandises en bon état


si elle est nette de réserves, et l'expédition dès la signature par le
transporteur.

 Elle est la matérialisation d’un contrat de transport de


marchandises qui existe indépendamment de celle-ci. Elle doit être
établie dans la forme prévue par la « Convention relative au contrat
de transport international de Marchandises par Route » (CMR).
Documents de transport international

Le transport ferroviaire

Lettre de Voiture Internationale (LVI).

 Ce document est établi par l'expéditeur et la compagnie de


chemin de fer.
Documents de transport international

Il y a contrat de transport dès l’instant où la compagnie a


accepté de transporter la marchandise. Cette acceptation est
constatée par l’apposition sur la lettre de voiture du timbre à date
de la gare expéditrice.

 Cette lettre de voiture doit être établie sur un formulaire


conforme au modèle prévu par la « Convention Internationale
concernant le transport de Marchandises par chemin de fer »
(CIM).
Documents de transport international

Le transport aérien

 Le document utilisé est la Lettre de Transport Aérien (LTA) (en


anglais Air Way Bill (AWB)).

 La LTA est émise par l'agent de la compagnie aérienne.


S'il s'agit d'un envoi en groupage, la Air Way Bill est établie par
le groupeur de fret aérien. Elle est ensuite signée par la
compagnie aérienne avant l'embarquement effectif de la
marchandise, et remise
au chargeur.
Cette signature engage la responsabilité du transporteur.
Documents de transport international

La LTA est à la fois la preuve du contrat de transport, la preuve de


la prise en charge de la marchandise et le justificatif des prix.

 La LTA certifie l'expédition effective une fois que la compagnie y


a porté la date et le numéro de vol.

 Les transports aériens sont régis par la convention de Varsovie du


12 octobre 1929.

 International Air Transport Association (IATA) a établi un modèle


de lettre de transport aérien qui se conforme aux règles
mentionnées dans cette Convention.
Documents de transport international

Le transport maritime

1. Le connaissement maritime ou BILL OF LADIN

 Le connaissement maritime est un document essentiel émis en


trois originaux. En le délivrant, le capitaine d'un navire, ou son
agent, reconnaît avoir reçu les marchandises qui y sont mentionnées
et s'engage à les transporter aux conditions convenues et à les
délivrer à destination conformément aux instructions reçues
moyennant le paiement du fret.
 Le connaissement est émis en exécution d'un contrat de transport.
Documents de transport international

Sur présentation d’un des originaux à l’agent de la ligne au


port de destination, il donne droit à la délivrance et donc à la remise
des marchandises à destination.

 Il constitue le support matériel du contrat de transport.

 Le connaissement est un titre indispensable pour obtenir les


marchandises mais ne détermine pas que son détenteur soit le
propriétaire des marchandises.
Documents de transport international

3. Le document de transport multimodal.

 Il s’agit d’un document de transport couvrant au moins deux


modes de transport.

 On retrouve dans cette catégorie, le connaissement de transport


combiné ou CTBL (Combined Transport Bill of Lading).

 Ce document couvre des transports combinés dont la partie


principale est maritime.
Documents de transport international

4. La charte-partie (charter-party)

 Ce document intervient dans le cadre d’un contrat d’affrètement


(location d’un moyen de transport pour un voyage, ou pour une
période donnée par le chargeur) en transport maritime. Elle
énumère les obligations de chacune des parties.
Points frontaliers de transit

316
• Bulletin officiel n° 3962 du 22 safar 1409 (5 octobre 1988)
• Arrêté du ministre des transports n° 1217-88 du 15 safar
1409 (28 septembre 1988) fixant la liste des aérodromes
principaux de 1er et 2e catégorie.
• Article Premier : Est classé aérodrome principal de 1ère
catégorie tout aérodrome contrôlé enregistrant un nombre
annuel de mouvements égal ou supérieur à 2.000
mouvements avions.
• Article 2 : Les aérodromes suivants sont classés aérodromes
principaux de 1ère catégorie: Oujda-Angads, Tanger-
Boukhalef, Fès-Saïss, Rabat-Salé, Casablanca-Mohammed-V,
Marrakech-Ménara, Agadir-Inezgane, Laâyoune-Hassan-1er,
Casablanca-Anfa, Ouarzazate et AI Hoceima-Côte du Rif.

13/12/2023 317
• Article 3 : Est classé aérodrome principal de 2e catégorie
tout aérodrome contrôlé enregistrant un
• nombre annuel de mouvements inférieur à 2.000
mouvements avions.
• Article 4 : Les aérodromes suivants sont classés aérodromes
principaux de 2e catégorie: Tétouan-
• Saniat-R'mel, Ifrane, Casablanca, Tit-Mellil, Errachidia, Tan-
Tan-Plage Blanche, Ed-Dakhla, Beni- Mellal, El-Jadida,
Essaouira, Fès-Sefrou, Kenitra-Tourisme, Nador-Taouima,
Ouazzane, Safi, Sidi- Ifni, Taroudant et Zagora

13/12/2023 318
13/12/2023 319
13/12/2023 320
Les voies ferrées sont considérées, de droit, comme des «chemins directs». En
ce qui concerne les transports par route, il a été nécessaire de définir très
exactement les chemins légaux utilisables pour le transport des marchandises
depuis la frontière jusqu’au bureau ou poste de douane d’entrée.
CHEMINS DIRECTS BUREAUX OU POSTES DE DOUANE
- route de Saïdia à Ahfir (R.P.6011) ......................... AHFIR
- route de Berkane à Ahfir (R.N2) ............................ «
- route d’Ahfir à Oujda (R.N2) ................................... «
................................................................................... OUJDA-ROUTE
- route de Fès- Taza- Oujda - Zouj Beghal
(R.N6.)....................................................................... OUJDA-ROUTE
route d’Oujda à Figuig par Aïn Beni-Mathar,
Tandrara, Bouarfa (R.N17.) ...................................... FIGUIG
- route de Tétouan à Sebta
(R.N13) .......................... BAB SEBTA
- route de Nador à Mélilla (R.2) ................................. BENI ENZAR
- Route de Guergarate à Dakhla (RN 1).................... Guergarate

13/12/2023 321
Chapitre 3. Le droit douanier du transport international.

Si la définition du terme ‘’ droit ’’ ne soulève pas assez de


difficultés, puisqu’il désigne l’ensemble des règles juridiques
régissant un domaine particulier; Il en est autrement s’agissant du
terme ‘’ douane ’’. En puisant dans ses origines, on apprend qu’il
est très ancien. Il remonte à l’ère antique et son origine prête à la
divergence.

D’aucuns relèvent d’ailleurs que, le mot ‘’douane ‘’ a la


même origine persane que le mot ‘’DIVAN’’. D’antan, il
signifiait le lieu de réunion des administrateurs des finances. Il
est parvenu au monde occidental de l’Arabe ‘’DIOUAN’’ et de
l’Italien (dogana) .
Chapitre 3. Le droit douanier du transport international.

D’autres estiment que le mot ‘’douane’’(Customs) en anglais,


a pour origine une lutte, ayant opposé la monarchie anglaise au
parlement, au terme de laquelle, le Roi d’Angleterre l’ayant
emporté, il a affirmé que la coutume (Customs) permettait à la
couronne de prélever des droits sur les opérations commerciales.

Le terme douane est accessible de plusieurs définitions. Il est


perçu soit comme le droit prélevé sur les marchandises importées
ou exportées , soit comme l’administration chargée de percevoir ce
type de droits, ou encore comme le siège de ce service. Bref, il
renvoie à l’idée de frontière. A ce titre, il s’intéresse à tous les
mouvements transfrontaliers (le franchissement des frontières) des
marchandises.
Chapitre 3. Le droit douanier du transport international.

Quant au terme ‘’ Transport ‘’, il a été développé


précédemment. Ceci dit, l’on pourrait, en synthétisant, définir le
droit douanier du transport international comme étant un
système comprenant toutes les lois et dispositions, qui
réglementent la circulation transfrontière des personnes et des
biens.

A souligner, à priori, que tout mouvement transfrontalier de


personnes, de marchandises, de moyens de transport et de
capitaux est soumis à un dispositif législatif et réglementaire strict
aussi bien au niveau national qu’international, qui conditionne
voire limite dans certains cas les flux transfrontaliers, à défaut de
satisfaction aux exigences légales de la circulation internationale.
De surcroit, le transport de marchandises est soumis à la fiscalité
extérieure.
Chapitre 3. Le droit douanier du transport international.

L’application de la législation et la réglementation douanière,


ainsi que la perception des droits de douane et autres taxes échoit à
l’Administration de Douanes et impôts indirects, organisme pourvu
de pouvoirs étendus, de moyens humains et matériels importants et
de structures adaptées, lui permettant d’accomplir sa mission avec
toutes les exigences d’économie et d’efficacité requises.
Avant de mettre en relief les procédures de dédouanement des
marchandises, qui doivent être respectées dans le cadre du transport
international, nous sommes tentés, au préalable, par l’idée de
défricher le champ par la présentation de l’administration
chargée de la fiscalité douanière, ses missions et son champ
d’action, et ce, dans un premier temps. Dans un second temps, on
mettra l’accent sur les régimes suspensifs de la fiscalité
douanière et notamment les entrepôts en douane qui intéressent
l’aspect logistique.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
L’étude porte respectivement sur le champ d’action de la
Douane et ses missions ainsi que les procédures de
dédouanement des marchandises.

§1. Champ d’action de la Douane.

Généralement, la douane se positionne dans les lieux, qui lui


permettent de contrôler les flux transfrontaliers, notamment, des
marchandises. Ce constat prête à penser que la douane agit
uniquement au niveau des frontières. Une autre idée inspirée de
la présence de locaux et d’aires de dédouanement à l’intérieur du
territoire national fait penser que la douane agit au niveau du
territoire national sans limite, ni distinction. En réalité, l’action de
l’administration douanière englobe l’ensemble du territoire
national, néanmoins, certaines nuances s’imposent.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
Les champs d’action de la douane sont très divers.
D’ailleurs, le code des douanes distingue dans son article premier :
le territoire douanier (A), le territoire assujetti (B) et le rayon de
douane (C), ci-après étudiés.
I. Le territoire douanier.
Suivant les termes de l’article 24-1er du CDII, l’action de
l’administration s’exerce dans les conditions prévues par la loi sur
l’ensemble du territoire douanier. Celui-ci correspond
relativement à la notion de territoire national, y compris les eaux
territoriales, c’est à dire l’ensemble de la portion géographique de
la planète sur laquelle s’exerce la souveraineté du Royaume du
Maroc. Il comprend l’espace aérien et s’étend jusqu’au lit et au
sous sol de la mer dans la limite des eaux territoriales . Cependant,
la connotation de territoire douanier ne coïncide pas de façon
absolue avec celle de territoire national , vu que certains espaces
échappent au droit douanier, telles les zones franches.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
Il va sans dire que, les lois et règlements douaniers
s’appliquent à l’ensemble du territoire douanier, mais sous certaines
réserves. De ce fait, la législation douanière est mise en œuvre dès
le franchissement des limites de ce que le code des douanes
définit comme étant le territoire douanier, territoire à l’intérieur
duquel la douane s’est vue conférer progressivement des pouvoirs
de plus en plus étendus. D’où l’obligation de justifier la détention
ou le transport de toute marchandise passible des droits et taxes.

Il s’ensuit que, l’Administration se positionne sur différents


points du territoire douanier et notamment sur les frontières à
l’intérieur du territoire au niveau des bureaux de postes ou salles
de tri en correspondance directe avec l’étranger pour vérifier les
courants d’échange et veiller à l’application des dispositions
fiscales, douanières et autres.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
II. Le territoire assujetti.

Le territoire assujetti, tel que le désigne son qualificatif est la


partie terrestre du territoire douanier soumise à la législation et à la
réglementation douanière marocaine. L’article 1er –b du CDII
définit le territoire assujetti comme « la partie terrestre du territoire
douanier, y compris les ports, les rades, les plates-formes
‘’offshore ‘’, ainsi que les dragues et équipements similaires
circulant ou opérant dans les eaux territoriales et définie par décret,
à l’exclusion des zones franches ».

Il en découle que, les zones franches telles que celle de


Tanger, parties du territoire douanier, sont donc exclues du territoire
assujetti au regard du droit douanier. Elles pourraient, cependant,
être soustraites à tout ou partie des lois et règlements douaniers
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
La notion de territoire assujetti revêt une importance
capitale en matière douanière. Elle permet, en effet, de
déterminer le moment exigible pour le dédouanement des
marchandises et partant de déterminer d’autres notions cruciales en
matière d’application de la fiscalité dont l’importation,
l’exportation et la mise à la consommation.

L’importation est définie comme étant « l’entrée sur le


territoire assujetti de marchandises en provenance de l’étranger ou
de zones franches ».

L’exportation est définie par le code de douane comme la


sortie des marchandises du territoire assujetti Alinéa (d) de l’article
précité.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
La mise à la consommation peut être appréhendée comme
étant le régime douanier, qui permet aux marchandises importées
de demeurer à titre définitif dans le territoire assujetti, et ce,
évidemment après paiement des droits et taxes éventuellement
exigibles à l’importation et l’accomplissement de toutes les
formalités de douane requises .
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.

III. Rayon de douane.


A. Notion.
Certes, le champ d’action de la loi douanière s’étend, à
quelques exceptions près, sur l’ensemble du territoire douanier .
Néanmoins, la douane ne peut être présente sur le territoire national
dans sa totalité. Pour optimiser ses moyens d’action, elle devait se
positionner sur les lieux, qui présentent un intérêt majeur pour la
surveillance des flux internationaux des biens, de percevoir les
droits et de prévenir toute opération d’importation ou d’exportation
frauduleuse. Pour ce faire, elle devait concentrer son action sur les
portions géographiques permettant d’atteindre les résultats
escomptés et en même temps de réduire l’aspect répressif de ses
actions.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.

C’est dans cette optique que s’est inscrit le raisonnement du


législateur douanier marocain. Il a délimité une zone de
surveillance spéciale où se déploie l’action douanière. Celle-ci est
organisée le long des frontières terrestres et maritimes. Elle est
appelée « rayon des douanes ».

L’article 24 du CDII.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.

A noter que, le rayon des douanes ne se limite pas au tracé


transfrontalier. Car dans ce cas, il ne permettrait pas d’avorter
toutes les tentatives d’importation ou d’exportation frauduleuse des
marchandises. Pour ce faire, il était nécessaire selon l’expression de
M. L. Alaoui de « mettre un obstacle suffisant aux entreprises de
fraude, de la gêner dans ses mouvements et de l’exposer à la saisie
sur un certain espace » .

Cet espace est délimité par l’article 25 du code des douanes.


Celui-ci dispose que, le rayon de douane comprend une zone
maritime et une zone terrestre.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.

1) La zone maritime du rayon des douanes.


La zone maritime du rayon de douane correspond aux eaux
territoriales marocaines ainsi qu’à la zone contiguë.
Le rayon maritime a une largeur de 24 miles marins
calculée à partir des lignes de base normales qui servent à
mesurer la largeur de la mer territoriale .
Concernant le détroit de Gibraltar, l’action du service est
limitée, en droit comme en fait, à la zone maritime comprise
entre la côte marocaine et une ligne médiane dont tous les
points sont équidistants des côtes africaines et européennes.
B.O n° 3575 du 05-06-81 portant promulgation de la loi
n° 1.81 instituant une zone économique exclusive de 200 miles
marins au large des côtes marocaines.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
2) Zone terrestre du rayon des douanes.

La zone terrestre s’étend, d’une part, sur les frontières


maritimes, entre le littoral et une ligne tracée à vingt (20) km en
deçà du rivage de la mer, et d’autre part, sur les frontières terrestres,
entre la limite du territoire douanier et une ligne tracée à vingt (20)
km en deçà . Soulignons, par ailleurs, que le rayon de douane
comprend les routes, les voies ferrées et les cours d’eau qui le
délimitent, ainsi que toutes les parties d’une localité traversée par la
ligne de démarcation dudit rayon.
A l’intérieur du rayon de douane, les services de douanes
sont libres de sillonner de jour comme de nuit toute la surface en
fonction des effectifs et des moyens matériels affectés à la
surveillance douanière, pour prévenir, rechercher et s’opposer à
la contrebande.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
B. Conséquences.
La délimitation d’un ‘’rayon de douane’’ se traduit par sa
soumission à une législation et à une réglementation spécifiques
à cette zone de surveillance spéciale. Il s’agit de la police du rayon.
Partant, la circulation et le dépôt de certaines marchandises y
sont soumises à des règles très strictes, de manière à ce qu’il soit
possible, à tout moment, d’en déterminer l’origine .
Le principe est qu’à l’intérieur de la zone terrestre du rayon
des douanes, les marchandises ne peuvent circuler que sous le
couvert d’un laissez-passer délivré par l’administration des
douanes ou par les autorités locales (Gouverneur, Pacha, Caïd)
dans les localités situées dans le rayon et où la douane n’est pas
représentée, ou autre justificatif de détention de la marchandise.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.

Les marchandises soumises à la police du rayon sont ainsi


réputées avoir été introduites en fraude, lorsqu’elles sont trouvées
dans le rayon sans être munies d’un acquit de paiement, laissez-
passer ou autre expédition valable pour la route qu’elles suivent et
pour le temps dans lequel se fait le transport, à moins qu’elles ne
viennent de l’intérieur par la route qui conduit directement au
premier bureau ou poste de douane et se trouvent encore entre la
limite intérieure du rayon et ce bureau.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
§2. Missions de la Douane.

Les missions imparties à l’ADII sont très diverses et


touchent des domaines très variés. Nous tenterons de mettre
l’accent sur ses missions fiscales (A), puis celles économiques (B)
et les autres auxquelles s’attache son action (C).

I. Les missions d’ordre fiscal.

Les droits et taxes dont le recouvrement échoit à l’ADII sont


très nombreux. On présentera ceux les plus importants ci-après :
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
-Droit d’importation ou d’exportation,
-Taxes intérieures de consommation relevant de l’ADII,
-Taxes sur la valeur ajoutée,
-Taxes sur les maïs exportés,
-Prélèvement sur le crin végétal exporté,
-Taxes parafiscales sur les vins et bières,
-Taxes de magasinage,
-Taxes de contrôle et d’estampillage sur les tapis importés,
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
-Taxes de navigation et de licence de pêche (droits d’armement,
droits de congé, rôle d’équipage, licences de pêche, taxe
additionnelle à la redevance pour licence de pêche en mer, taxes
spéciales sur le poisson dit ‘’ industriel’’, taxes de visite des navires
de commerce, de pêche et de plaisance),
- Droits de port (taxes de remorquage, pilotage, aconage,
magasinage et droits de port sur navires, marchandises et
passagers applicables à certains ports, taxes perçues à l’occasion
de l’usage des cales de hallage du port de Casablanca, taxe de
péage perçue sur le poisson débarqué dans les limites des ports du
Maroc),
- Taxe d’inspection et prélèvement pour le financement de
l’inspection et de la promotion des exportations pour les produits
soumis au contrôle technique à l’exportation,
- Taxe d’inspection sanitaire vétérinaire à l’importation et à
l’exportation,
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
Redevances pour frais de fumigation des végétaux,
- Droits de timbres (timbre proportionnel, timbre de dimension,
droits de timbre spéciaux),
- Taxe sur les transports privés de marchandises,
- Droits de chancellerie,
- Taxe sur les bois importés,
- Redevances sur l’exploitation des phosphates,
- Taxes uniformes,
- Taxe de commercialisation de la pulpe sèche de betterave à
l’importation,
- Taxe parafiscale sur la commercialisation de la pulpe sèche de
betterave,
- Taxe parafiscale à l’importation pour le financement
économique et de l’inspection des exportations,
- Redevance sur l’utilisation par les usagers des systèmes
informatiques de l’ADII, etc…
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.

L’ADII assure le recouvrement d’environ 40%


des recettes du budget général de l’Etat. A noter que, les
recettes douanières représentent plus de la moitié des
recettes fiscales de l’Etat
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
II. Les missions d’ordre économique et autres.

L’ADII assure les missions ayant trait à :

• Protection des industries nationales,


• Incitation des exportations,
• Promotion des investissements,
• Le contrôle du commerce extérieur,
• Contrôle de la librairie et répression des fraudes,
• Police sanitaire,
• Réglementation générale des transports
• Police maritime;

En outre, l’ADII est habilitée par le CDII ainsi que par


d’autres textes et lois à appliquer la législation et la réglementation
des transports et d’assurer la coordination des transports au
bénéfice du Ministère de l’Equipement et du Transport.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
§2. Le dédouanement des marchandises.

La circulation internationale des moyens de transport et des


marchandises, faut-il le rappeler, n’est pas libre. Elle suppose, sur
le plan douanier, la satisfaction aux conditions de conduite des
marchandises à un bureau de douane et leur mise à ce service,
ainsi que leur déclaration conformément à la législation et la
réglementation en vigueur.

I. La conduite des marchandises en douane.

La conduite en douane consiste à acheminer directement les


marchandises importées au premier bureau ou poste de douane
d’entrée pour y être déclarées.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
A. Transport par mer.
Les navires ne peuvent accoster que dans des ports
pourvus d’un bureau de douane, sauf dérogation accordée par
décision du directeur de l’administration ou en cas de force
majeure dûment justifié.
Ce faisant, les marchandises importées par voie maritime
doivent être inscrites sur le manifeste commercial du navire ou
état général du chargement du navire. Le manifeste est signé
par le capitaine du navire. Il doit mentionner l’identification du
navire, les marchandises composant la cargaison du navire,
les numéros des connaissements, les marques, les numéros,
l’espèce et le nombre de colis ou, le cas échéant, l’identification
des unités de transport utilisées (conteneurs, camions,
remorques, par exemple), la nature et le poids brut ainsi que les
lieux et dates de chargement des marchandises.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
B. Transport terrestre.
Les transporteurs de marchandises importées par routes ou
chemins de fer sont assujettis à l’obligation de les conduire au
premier bureau ou poste de douane d’entrée situé sur un chemin
direct légalement défini. Le détournement de cette voie constitue
une infraction.
Les feuilles de route, lettres de voiture et autres documents
commerciaux établis à l’occasion de transports de marchandises par
les voies terrestres doivent reprendre un certain nombre
d’énonciations concernant :
- le transporteur (nom, raison sociale pour les sociétés, adresse, etc.);
- le moyen de transport utilisé (identification);
- les marques, numéros, espèces et nombre des colis;
- la nature et le poids brut des marchandises;
- l’expéditeur et le destinataire des marchandises.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
C. Transport par air.
Les aéronefs qui effectuent un mouvement international ne
doivent atterrir que sur un aérodrome international. Tout
déchargement et jet de marchandises en cours de route est interdit
sauf en cas de force majeure. Les aérodromes ouverts à la
circulation aérienne publique sur lesquels sont installés, soit en
permanence, soit dans certaines conditions, des services
d’immigration, de police, de douane, de santé, …etc, sur lesquels
doit atterrir tout aéronef arrivant sur le territoire marocain ou le
quittant, à moins qu’il ne soit expressément dispensé de cette
obligation.
Le fret transporté par aéronef doit être inscrit sur le manifeste
des marchandises qui est signé par le pilote commandant de bord
.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
Le manifeste porte mention :

- de l’exploitant (ou du propriétaire) ;


- du n° de la ligne et de l’immatriculation de
l’avion ;
- de la date du vol ;
- du lieu de chargement ;
- des numéros des L.T.A. ;
- du nombre de colis ;
- de la nature et du poids brut de la marchandise ;
- du lieu de déchargement.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
II. La mise en douane des marchandises.

La mise en douane des marchandises est réalisée par le dépôt entre les mains du
service d’une déclaration sommaire ou de tout autre document en tenant lieu
dont la charge incombe au transporteur.

A. Transport par mer.

Le capitaine du navire ou son représentant est tenu de déposer par procédé


informatique au bureau de douane une déclaration sommaire, au moins 24
heures avant l’arrivée du navire dans le port.

A l’arrivée, il doit déposer une copie écrite de la déclaration sommaire et de lui


joindre les connaissements, charters-parties, acte de nationalité du navire et tous
autres documents jugés utiles ; et de soumettre à l’examen et au visa des agents
de l’administration, le journal de bord, qui doit être présenté à première
réquisition.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
La déclaration sommaire est constituée par la partie du manifeste
commercial concernant les seules marchandises à débarquer dans le port
d’escale.

La déclaration sommaire doit comporter les énonciations suivantes :

1° le nom du déclarant ;
2° les numéros et date des connaissements ;
3° les marques et numéros, le nombre et l’espèce des colis pour les
marchandises qui ne sont pas transportées en vrac ;
4° la nature et le poids brut des marchandises et les lieux et dates de leur
chargement ;
5° le numéro S.H à 4 chiffres des marchandises ;
6° le nom ou code du destinataire ;
7° l’identification du navire transporteur tel que nationalité et nom du
navire ;
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
8° la date d’établissement de la déclaration sommaire et la signature du capitaine
en dessous de la dernière inscription des connaissements ;

Pour l’accès au système informatique de la douane aux fins de saisie,


signature et validation des énonciations de la déclaration, l’administration
attribue aux intéressés et à leur demande, un code d’identification. A défaut de
quoi, la déclaration sommaire est déposée en autant d’exemplaires que nécessaire
par le capitaine du navire, la compagnie consignataire, l’armateur ou toute autre
personne mandatée à cet effet et ce, dès l'arrivée du navire.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
B. Transport terrestre.

1. Transport routier.

A son arrivée au bureau de douane, le transporteur est tenu de remettre à


l’administration, à titre de déclaration sommaire, une feuille de route indiquant
les marchandises qu’il transporte.

Les marchandises qui arrivent après la fermeture du bureau de douane


sont déposées, sans frais, dans les dépendances dudit bureau jusqu’au moment de
son ouverture. Dans ce cas, la déclaration sommaire doit être remise à
l’administration dès l’ouverture du bureau, si les marchandises ne sont pas
déclarées en détail immédiatement.

A ce sujet, il est rappelé que, les «transporteurs» sont réputés


propriétaires des marchandises qu’ils transportent. De ce fait, ils sont
habilités à déposer les déclarations sommaires.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
2. Transport ferroviaire.
S’agissant des marchandises transportées par chemins de fer,
le dépôt du relevé récapitulatif, par gare, des marchandises est
assuré par le fondé de pouvoirs de l’ONCF.
Le déchargement des marchandises a lieu sous la surveillance
du service qui détermine les conditions matérielles de l’opération
après dépôt de la déclaration sommaire. Après dénombrement des
colis, les marchandises sont gardées dans les magasins de
l’administration ou confiées par cette dernière à une personne
physique ou morale dûment mandatée à cet effet, en attendant le
dépôt de déclarations en détail leur assignant un régime douanier
définitif.
Comme pour les marchandises transportées par mer, le dépôt
entre les mains du service de la déclaration sommaire entraîne
automatiquement la mise en douane des marchandises.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
C. Transport aérien.

Le pilote commandant de bord ou son représentant dûment


mandaté doit déposer par procédé informatique au bureau de
douane de l’aérodrome une déclaration sommaire des
marchandises à débarquer dans cet aérodrome au moins 4 heures
avant l’arrivée de l’aéronef ou au plus tard au moment du décollage
de l’aéronef du dernier aéroport desservi si la durée du vol est
inférieure à 4 heures.

Si à l’expiration d’un délai de cinq (05) jours l’aéronef n’est


pas arrivé, la déclaration sommaire déposée est annulée par
l’administration. Ce délai est calculé à compter de la date
d’enregistrement de la déclaration sommaire.
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
III. La déclaration en détail des marchandises.
Le dépôt de la déclaration en détail assigne aux marchandises
un régime douanier définitif (mise à la consommation, ou régimes
économiques etc… ). Cette déclaration en détail sert de support à
l’accomplissement de toutes les formalités douanières (et non
douanières) auxquelles les marchandises déclarées sont soumises.

L’article 65 - 1° du code de douane dispose que : « toutes les


marchandises importées ou présentées à l’exportation doivent faire
l’objet d’une déclaration en détail leur assignant un régime
douanier ».
Section 1 : Compétences de la douane et procédures de
dédouanement.
Quant à l’article 66 - 1°, il stipule que : « la déclaration en
détail doit être déposée exclusivement dans un bureau de douane
ouvert à l’opération douanière envisagée;

2° Elle peut être déposée, dans les conditions fixées par arrêté
du ministre chargé des finances, avant l’arrivée des marchandises
au bureau de douane.

3° Passé un délai fixé par arrêté du ministre chargé des


finances, la déclaration en détail est irrecevable sauf dérogations
prévues par ledit arrêté ».
Section 2. Les régimes dérogatoires.

Le rôle de la fiscalité douanière est capital à bien des égards.


Sur le plan financier, elle remplit une fonction vitale. Ceci,
n’empêche qu’elle peut être utilisée comme un instrument
économique destiné à la protection du produit national, à la
réduction de la consommation de certains produits étrangers, à la
régulation des flux commerciaux, à la réalisation de l’équilibre de
la balance commerciale et autres. Elle permet, en outre, de favoriser
certaines activités exportatrices.

C’est dans ce cadre que s’est inscrite l’orientation du


législateur marocain, à travers la mise en place de plusieurs
mécanismes visant à permettre à certains opérateurs économiques
de bénéficier de dérogations au régime de la fiscalité douanière en
vigueur.
Section 2. Les régimes dérogatoires.
Les régimes dérogatoires à la fiscalité douanière consistent en la suspension ou
l’exonération partielle ou totale des droits et taxes dont sont passibles les
marchandises. Ils comprennent les régimes économiques et les régimes
particuliers.

L’application de ces régimes demeure cependant tributaire de la satisfaction à


certaines conditions. Elles répondent essentiellement aux préoccupations de
préservation de l’espace économique national, de la santé publique, de
l’environnement et d’autres considérations. En outre, les régimes économiques
comportent des règles de mise œuvre et de gestion propres à chacun d’eux.

Le placement d’une marchandise sous un régime économique nécessite au


préalable le dépôt d’une déclaration en détail auprès des services de la douane
ad hoc, ceci est d’une. Secundo, cette déclaration doit être couverte par un
engagement du soumissionnaire (le bénéficiaire d’un régime suspensif ou
autres). Cet engagement est généralement cautionné par un organisme
bancaire en vue de pallier la défaillance éventuelle du souscripteur.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

§ 1: Les régimes suspensifs de la fiscalité douanière.

Les régimes suspensifs permettent le stockage, l’utilisation, la


transformation, ou la circulation de marchandises en
suspension des droits de douane, des taxes intérieures de
consommation ainsi que de tous droits et taxes dont elles sont
passibles . Ceci dit, l’on est amené à se focaliser sur les régimes
suspensifs de la fiscalité douanière ayant un rapport avec les
activités de transport et de logistique. Article 114- 2 du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

I. Régimes permettant le stockage.

Les régimes permettant globalement ou le stockage ou la transformation


sous douane des marchandises sont l’entrepôt en douane, l’entrepôt industriel
franc, l’admission temporaire pour perfectionnement actif et l’exportation
temporaire pour perfectionnement passif. On se contentera des régimes de
stockage.

A. Entrepôt de stockage.

L’entrepôt de stockage est connu également sous l’appellation d’entrepôt


en douane. Ce régime permet, selon l’article 119 du CDII de ‘’ placer des
marchandises pour une durée déterminée dans les établissements soumis au
contrôle de l’administration ’’.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

C’est l’un des régimes de séjour ou d’utilisation temporaire des


marchandises, qui s’opère à l’importation et à l’exportation. Il permet de stocker
des marchandises étrangères qui seront versées ultérieurement sur le
marché intérieur ou réexportées, en suspension des droits, taxes et prohibitions
.

A l’importation, il permet de soustraire les marchandises importées placées


sous ce régime durant leur séjour en entrepôt à l’application des diverses mesures
auxquelles elles seraient assujetties, si elles étaient placées sur le marché
intérieur.

A l’exportation, le régime de l’entrepôt de stockage permet de garder les


marchandises à exporter sous douane en suspension des droits, taxes et
prohibitions pendant deux autres années, en attendant l’opportunité d’une
exportation sur les pays étrangers.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

La durée maximale de séjour des marchandises est de trois


ans pour l’entrepôt public, à compter de la date d’enregistrement de
la déclaration d’entrée en entrepôt de stockage, sauf dérogation
accordée par le Ministre chargé des Finances .

Les entrepôts de douane peuvent être autorisés sur tous les


points du territoire assujetti où les besoins du commerce et
d’industrie les rendent nécessaires. Toutefois, ils doivent répondre à
certaines exigences en matière de construction et de contrôle de
l’administration ad hoc et d’autres conditions, qui diffèrent selon
chaque type d’entrepôt.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

1- Types d’entrepôts.

Dans la législation douanière marocaine, on est amené à distinguer deux


catégories d’entrepôts de stockage, d’une part celui dit public, et d’une autre,
l’entrepôt privé qui peut être banal ou particulier .

Ces entrepôts de stockage sont dits d’exportation, lorsque les marchandises


sont destinées exclusivement à l’exportation. Ils peuvent être également
qualifiés de spéciaux dans les cas suivants : lorsque les marchandises admises
exigent des installations spéciales pour leur conservation ou présentent des
dangers particuliers, ou sont destinées, à être présentées au public dans des
foires, expositions et autres manifestations de même espèce, ou à être mises à la
consommation au bénéfice de l’un des régimes d’exonération totale ou partielle
des droits et taxes prévus par des lois.
Article 119, alinéa 2 du CDII.
Article 119, 3° du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

a- L’entrepôt public.

Les entrepôts publics sont destinés à satisfaire des besoins


d’intérêt général. Ils sont concédés par arrêté du Ministre chargé
des Finances, pris après avis des Ministres intéressés, selon l’ordre
de priorité suivant : à une ville ou à une chambre de commerce .
Les locaux établis, à cet effet, sont mis à la disposition du public
pour y entreposer les marchandises.

L’entrepôt public est placé sous surveillance permanente de la


Douane. Ses utilisateurs sont dispensés, de ce fait, de constituer
une caution pour les marchandises qu’ils y entreposent, qui
peuvent être de toute nature.
Article 120 du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

b. L’entrepôt privé.

On distingue deux types d’entrepôts privés. Le premier est connu sous


l’appellation d’entrepôt privé banal. Le second est dit entrepôt privé particulier.

- Entrepôt privé banal.

L’entrepôt privé banal s’apparente à l’entrepôt public puisqu’il est ouvert au


public. Cependant, il peut être concédé aux personnes physiques ou morales
faisant profession, à titre principal ou accessoire, d’entreposer des marchandises
pour le compte de tiers. La concession est accordée par arrêté du Ministre chargé
des Finances pris après avis des Ministres intéressés .

L’entrepôt privé banal est aussi gardé par les agents de la Douane.
Article 120-2° du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

- Entrepôt privé particulier.

L’entrepôt privé est ouvert seulement aux marchandises appartenant au


bénéficiaire pour une durée de deux ans .

L’entrepôt privé particulier peut être accordé aux entreprises (personnes


physiques ou morales) industrielles ou commerciales pour leur usage exclusif.
Les locaux peuvent également être réservés à l’usage d’un seul opérateur. Il
s’agit dans ce cas d’entrepôts privés particuliers .

L’autorisation d’ouvrir un entrepôt privé particulier est accordée par le Directeur


Général de l’Administration des Douanes et Impôts Indirects. Cette autorisation
fixe les charges du bénéficiaire au titre de la surveillance dudit entrepôt.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

L’entrepôt privé particulier étant ouvert dans les locaux mêmes de


l’entrepositaire , il n’est pas gardé par les agents de l’Administration. Toutefois,
il reste soumis à son contrôle. A cet effet, l’entrepositaire doit tenir une
comptabilité matière des marchandises entreposées à l’intention de
l’Administration et signaler à celle-ci toutes modifications de l’état et de
l’emplacement des marchandises placées en entrepôt.
Entrepositaire : le propriétaire de la marchandise entreposée est appelé
‘’entrepositaire’’ ( Article 126 du CDII).
Section 2. Les régimes dérogatoires.

2. Conditions formelles de séjour.

L’entrepôt de stockage peut recevoir différentes marchandises, à l’exception des


produits prohibés et ceux en mauvais état de conservation . Les marchandises
admissibles sont notamment celles frappées d’impositions douanières, celles
prises à la consommation devant servir soit à des mélanges ou à des
manipulations avec les marchandises visées ci-dessus, ainsi que les sacs et autres
contenants pris à la consommation, destinés aux changements d’emballages
desdites marchandises et autres .
Article 115 du CDII.
Article 123 du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.
3- Effets de séjour des marchandises en entrepôt.

a. A l’importation.

Les marchandises importées qui sont placées sous le régime de l’entrepôt de


stockage bénéficient, pour toute la période de leur séjour en entrepôt d’une
suspension de l’application des diverses mesures auxquelles elles seraient
assujetties si elles étaient placées sur le marché intérieur.
Les marchandises constituées en entrepôt de stockage sont considérées comme
se trouvant toujours à l’étranger.
A noter qu’à la sortie, les marchandises peuvent recevoir sauf dispositions
spéciales contraires, les mêmes destinations, que si elles provenaient de
l’importation directe et aux mêmes conditions . Cette conséquence est
particulièrement nette dans le cas de mise à la consommation. Les marchandises
peuvent être déclarées sous les régimes douaniers comme si elles arrivaient de
l’étranger.
L’entrepôt de stockage offre donc la possibilité aux bénéficiaires de constituer
des stocks, de surseoir ou de reporter le paiement des droits et taxes.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

b- A l’exportation.

La mise en entrepôt de stockage des marchandises est assimilée à une


exportation et entraîne, par provision, les mêmes conséquences .

De ce fait, les industriels exportateurs peuvent disposer de locaux agréés par la


Douane, à l’effet d’y stocker les produits compensateurs obtenus sous le régime
de l’AT, en attendant l’opportunité d’une exportation sur les pays étrangers.

Ce régime donne ainsi la possibilité de garder les marchandises admises


temporairement sur le territoire national en suspension des droits et taxes
pendant une durée supplémentaire de deux autres années, outre celles prévues
pour le régime de l’AT.
Article 124 du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.
B. Entrepôt industriel franc.

Le régime d’entrepôt industriel franc a été créé par la loi de finances


pour 1995 . Il est destiné à une catégorie d’entreprises (exportatrices) placées
sous le contrôle de l’ADII. Il leur permet d’importer ou d’acquérir en
suspension des droits et taxes certains biens et matériels nécessaires à leurs
activités. Il s’agit des matériels, biens d’équipements et leurs parties et pièces
détachées, des marchandises destinées à être mises en œuvre par lesdits
matériels et équipements ainsi que des marchandises, dont la liste est établie
par arrêté du Ministre chargé des finances, qui ne se retrouvent pas dans les
produits compensateurs, mais qui permettent l’obtention de ces produits,
même si ces marchandises disparaissent totalement ou partiellement au cours
de leur utilisation.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

Les produits compensateurs obtenus doivent être destinés, en totalité ou en


partie, à l’exportation. La proportion pouvant être mise à la consommation est
déterminée par voie réglementaire .

L’entrepôt industriel permet, donc, aux entreprises qui travaillent à la fois


pour l’exportation et pour le marché intérieur de procéder à la fabrication de
certains produits à base de matières importées en suspension des droits et taxes et
apurer leurs comptes.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

1- Conditions d’octroi et d’utilisation du régime d’entrepôt industriel franc.

L’autorisation d’ouverture de l’entrepôt industriel franc est accordée par le


Directeur de l’ADII après avis du Ministère chargé de la ressource .

Quant à l’utilisation de l’entrepôt industriel franc, elle est tributaire de


l’obtention du certificat de conformité prévu par le législateur sur l’urbanisme.
Ce certificat n’est délivré qu’après accord de l’administration des Douanes et
Impôts Indirects.

Le bénéficiaire de l’entrepôt industriel franc doit, dans les formes agréées par
l’ADII, tenir une comptabilité matière qui prend en charge les matériels,
équipements, parties et pièces détachées et les marchandises destinées à être
mises en œuvre, dès leur introduction dans les locaux de l’établissement
considéré. Cette comptabilité doit permettre à l’administration d’identifier les
marchandises et faire apparaître leurs mouvements.
Article 98 ter du décret d’application du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

De même, il est tenu d’établir un compte général global de fabrication reprenant


mensuellement, d’une part, les quantités de marchandises d’origine étrangère
mises en œuvre au bénéfice de l’entrepôt industriel franc, et d’autre part, les
quantités de produits finis obtenus à partir de ces marchandises.

Le délai de séjour des matériels et équipements se limite à la durée nécessaire à


l’emploi.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

2. Effets de l’entrepôt industriel franc.

A l’importation, les marchandises déclarées sous le régime d’entrepôt industriel


franc en vue de leur transformation, ouvraison ou complément de main d’œuvre
ainsi que les matériels, les équipements et leurs parties et pièces détachées
bénéficient de la suspension des droits, taxes, prohibitions et restrictions qui leur
sont applicables.

A l’exportation, les produits compensateurs sont frappés d’une taxe


d’inspection, laquelle est perçue au profit de l’établissement autonome de
contrôle et de coordination des exportations.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

Quant aux produits compensateurs des marchandises non transformées, des


matériels, équipements et leurs parties et pièces détachées, ils bénéficient, à leur
exportation, de la franchise des droits et taxes de sortie normalement exigibles et
avec dispense des formalités de contrôle du commerce extérieur.

II. Régimes permettant la circulation ou le transit.

Le transit est un régime permettant le transport de la marchandise sous


douane d’un bureau ou d’un entrepôt de douane à un autre bureau ou à un
autre entrepôt, et ce, en suspension des impositions douanières et de
l’application de différentes dispositions législatives et réglementaires
prohibitives ou restrictives
Section 2. Les régimes dérogatoires.

En pratique, on rencontre plusieurs cas distincts de transit. A titre


d’illustration, on note le cas de marchandises provenant de l’étranger acheminées
sous le régime du transit d’un bureau d’entrée vers un entrepôt de douane ou un
bureau intérieur, qui bénéficient de la suspension des droits, taxes, prohibitions et
restrictions d’importation jusqu’au dit bureau intérieur ou à l’entrepôt. Si, à la
sortie de l’entrepôt, ces marchandises sont acheminées sur l’étranger sous le
régime du transit, les droits, taxes, prohibitions et restrictions d’exportation ne
leur sont pas appliqués dans la mesure où l’origine étrangère desdites
marchandises peut être établie sans équivoque.

Un autre cas d’espèce concerne les marchandises nationales en libre


pratique acheminées sous douane d’un bureau douanier, dit bureau de départ,
jusqu’au bureau frontière par où l’exportation effective a lieu. Les droits et taxes
de sortie et autres mesures douanières sont accomplies dès le bureau de départ.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

A. Conditions d’application du régime du transit.

Peuvent être admises au bénéfice du régime du transit les marchandises


provenant de l’étranger, à l’exception de celles exclues en vertu de l’article 115
du CDII et les marchandises nationales destinées à l’exportation ou soumises à
des taxes intérieures de consommation.

Les marchandises en transit circulent sous le couvert d’un acquit à caution


ou de tout autre document en tenant lieu, dont ceux prévus par les conventions
internationales régissant le domaine du transport.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

B. Effets du régime du transit.

Les marchandises en transit bénéficient de la suspension des droits, taxes,


prohibitions et restrictions normalement applicables.

A leur arrivée au bureau de destination, les marchandises peuvent être déclarées


pour tous les régimes douaniers qui auraient pu leur être assignés si elles avaient
été importées par ce bureau .

Quant aux marchandises déclarées pour la consommation, elles sont


soumises aux doits et taxes qui leur sont applicables d’après le taux en
vigueur à la date d’enregistrement de la déclaration en détail pour la
consommation. Elles sont également soumises aux formalités de contrôle du
commerce extérieur et des changes Article 157-1° du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

Pour l’application des droits et taxes, la valeur imposable ne peut être inférieure
à la valeur des mêmes marchandises en l’état et au jour de leur entrée sur le
territoire assujetti . Dès lors, si en cours de transport, ces marchandises subissent
des avaries, lors de la mise à la consommation, il n’est pas tenu compte de ces
avaries et la valeur taxable est celle de ces marchandises saines, au jour de
l’entrée sur le territoire assujetti.

En cas de constatation de déficits, les droits de douane et taxes applicables


sont ceux en vigueur à la date de constatation de déficits. Alors que, la
valeur imposable ne peut être inférieure à celle de la marchandise à l’état où
elle a été importée Article 157- 3 du CDII.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

§2 : Les régimes particuliers applicables aux zones franches.


Outre les régimes économiques en douane, qui dérogent à la fiscalité douanière,
d’autres régimes dits particuliers s’ajoutent à l’arsenal juridique visant à
assouplir le système d’imposition du commerce extérieur marocain. Si les
premiers régimes permettent de suspendre l’application de la fiscalité douanière,
les seconds vont plus loin que çà en dérogeant en tout ou partie au droit douanier
commun .

Dans l’ensemble, les dérogations accordées à base de dispositions légales et


réglementaires tiennent compte, pour ainsi dire, de la spécificité de certaines
opérations économiques dépourvues de caractère commercial, du statut de
certains territoires et d’autres considérations historiques, diplomatiques … etc.
Zones franches au Maroc :
Zone Franche d'Exportation de Tanger.
Zones franches dans Tanger Med Ksar el Majaz Mellousa 1 et 2.
Zone franche de Dakhla et de Laayoune :
Zone franche de stockage des hydrocarbures : Kebdana et Nador.
Zone franche d'exportation de Kénitra.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

L’instauration des régimes particuliers témoigne, donc, de la volonté du


législateur douanier de promouvoir certains secteurs d’activités à caractère
culturel et humanitaire et de réserver un traitement privilégié à certaines
institutions nationales et étrangères. Dans d’autres cas, elle traduit l’intention de
créer un cadre propice et incitatif de l’économie nationale.

Nous nous intéresserons uniquement au régime particulier applicable à certaines


portions du territoire, en raison de leur statut spécifique, en l’occurrence les
zones franches d’exportation.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

I– Généralités concernant les ZFE.

L’un des régimes dérogatoires à la fiscalité douanière les plus anciens est le
régime applicable aux zones franches. Celles-ci existaient en Suisse depuis
1815 . Au Maroc, la première expérience en la matière date du 1 er janvier 1962.
Elle a été instituée dans l’enceinte portuaire de Tanger .

Cette expérience pilote est intervenue pour consolider le processus de


libéralisation entamé et consacrer, de ce fait, la volonté du législateur douanier
d’instituer d’autres mécanismes susceptibles d’inciter l’économie marocaine et
plus particulièrement le secteur de l’exportation.

D’ailleurs, la loi n° 19-94 relative aux zones franches d’exportation ajoute ce


qualificatif ‘’exportation’’. Elle définit les zones franches comme étant des ‘’
espaces déterminés du territoire douanier où les sociétés industrielles et de
service qui y sont liées sont soustraites, selon les conditions et limites prévues
par ladite loi à la législation et à la réglementation douanière et à celles
relatives au contrôle du commerce extérieur’’.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

Sous un autre angle, on peut reprendre la définition donnée par M. Duverger


pour s’apercevoir que les zones franches constituent en fait : ‘’ des parties du
territoire national qu’on soustrait à l’application des droits de douane : la
frontière douanière est reportée au-delà de ces zones en quelque sorte et ne
coïncide pas avec la frontière politique ’’ .

Les zones considérées sont créées et délimitées par un acte réglementaire (un
décret) qui fixe, en outre, la nature des activités des entreprises pouvant s’y
installer. Aux termes de l’article 3 de la loi précitée ‘’sont autorisées dans les
zones franches d’exportation (ZFE) toutes les activités exportatrices à caractère
industriel ou commercial ainsi que les activités de service qui sont liées, dans les
conditions et formes prévues par ladite loi et les textes pour son application’’.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

II. Régime fiscal réservé aux ZFE.

L’instauration de ZFE se traduit sur le plan fiscal par l’accord de franchise des
droits de douane, impôts directs et indirects. Il va sans dire que, les prérogatives
dont dispose l’ADII en la matière et celles relatives aux différents contrôles qui
lui sont conférées ne peuvent être exercées que si les produits en provenance des
zones franches sont importés au Maroc. La zone franche bénéficie, en effet, quel
que soit le lieu de son implantation d’une fiction d’extraterritorialité .

Le statut de zone franche confère à la portion territoriale, même située sur le


territoire national une fiction ‘’d’exterritorialité‘’ et partant un régime fiscal
particulier. Celui-ci est caractérisé par une grande liberté et une soustraction aux
règles du contrôle de commerce extérieur aussi bien à l’importation qu’à
l’exportation . Ce statut détermine, d’ailleurs, le régime applicable aux
marchandises entrant en zone franche d’exportation ou en sortant, ainsi que
celles y obtenues ou y séjournant, lesquelles sont exonérées de tous droits, taxes
ou surtaxes frappant l’importation ou l’exportation.
Section 2. Les régimes dérogatoires.

A cet égard, l’article 22 de cette même loi précise que, les marchandises
entrant en ZFE à partir du territoire assujetti sont considérées exportées du
territoire. De même, les marchandises entrant dans le territoire assujetti en
provenance de ces zones sont considérées comme importées. La valeur des
intrants d’origine marocaine éventuellement incorporés dans ces marchandises
étant déduite de la valeur taxable de celle-ci.

S’agissant du régime douanier applicable aux effets, objets, mobiliers et


véhicules automobiles appartenant au personnel étranger affecté dans les zones
franches, l’article 25 de la loi n° 1994, précise que le personnel étranger des
entreprises opérant en ZFE bénéficie de la suspension des droits et taxes ainsi
que les formalités de contrôle du commerce extérieur pour les effets et objets,
neufs ou en cours d’usage, composant le mobilier importé à l’occasion de son
installation au Maroc.
Chapitre 3: Le droit pénal du transport
Le droit pénal du transport peut être défini comme
étant l’ensemble des règles juridiques relatives aux
infractions en matière de transport, tous types confondus,
et les sanctions qui leur sont applicables.
C’est un droit répressif visant à punir les
comportements nuisibles et toute atteinte à la sûreté de
l’Etat, à l’ordre public, à la sécurité des biens et des
personnes et à l’environnement, à l’occasion de
l’accomplissement d’une activité de transport

- 389 -
A préciser, par ailleurs, que l’infraction est
perçue comme étant toute action ou omission
expressément prévue par la loi, qui la
sanctionne par une peine en raison de l'atteinte
qu'elle constitue à l'ordre politique, social ou
économique.
Avant de s’attaquer à l’étude du dispositif
juridique répressif des différentes infractions en
matière de droit de transport, il sied au
préalable de donner un aperçu général sur
l’organisation judiciaire du Maroc et de la police
judiciaire.
Section 1: Les instances judiciaires et les organes de la police
judiciaire chargés du droit pénal de transport
§1. L’organisation judiciaire du Royaume.
L’organisation judiciaire du royaume est définie par
les dispositions du dahir du 15 juillet 1974 tel que modifié et
complété. Elle est marquée par l’existence de plusieurs
instances, avec au sommet de la hiérarchie la cour de
cassation, puis dans une position intermédiaire les cours
d’appel (dites juridictions de second degré) et à la base les
tribunaux de première instance (dites juridictions de premier
degré), auxquelles on peut ajouter les juridictions de
proximité.

- 392 -
Les instances judiciaires

Au sein de cette organisation, l’on est amené à


distinguer, selon le critère de compétence, trois ordres
de juridictions, dont celles dites de droit commun et
celles dites spécialisées et enfin celles dites
exceptionnelles ou particulières. Ces instances
connaissent, chacune en ce qui la concerne, des
différents litiges qui leur sont soumis.

Depuis 2011, il n’existe plus qu’une seule


juridiction d’exception, à savoir : Le Tribunal Militaire
Permanent des Forces Armées Royales.

13/12/2023 393
394
Juridiction degré Attribution civile Attribution pénale Autres
Section successions, état civil et protection de la famille
1er
Famille
Trb 1ère Section - 5000 Dhs Contraventions
1er
Instance Proximité
1er
-20000 Dhs -appel au trb Contraventions et Contrats et accidents
1ère Inst et + 20000 appel de travail,
délits
Cour d’appel immobilier ….
Tribunal Recours pour excès de pouvoir, contrats
1er
administratif administratifs, contentieux fiscaux , litiges
électoraux , coll territoriales et EP
contrats commerciaux, actions entre commerçants a/s activités
Tribunal 1er commerciales, effets de commerce; différends entre associés d’une
commercial société commerciale et ceux à raison de fonds de commerce,
sociétés et difficultés d’entreprises

Cours d’appel appels des Crimes en 1er et 2ème Autres


2ème jugements de 1ère degrés
instance
Cours d’appel
2ème appels des jugements des tribunaux adfs
administrative
Cour d’appel appels des jugements des tribunaux adfs
commerciale 2ème
Cour de Cassation Juridiction de
Pourvois en Pourvois en Extraditions,
droit + cassation à cassation recours contre
395
l’exception affaires décisions du
Section 1 : Les juridictions de droit commun.

Une juridiction de droit commun peut être définie


comme étant une instance ou un organisme qui a une
compétence générale, autrement dit, il est compétent
pour connaitre de tout litige qui n’est pas spécialement
attribué par la loi à une autre juridiction. On se
contentera de quelques notions générales sur les
tribunaux de première instance et la cour de cassation.

396
§1. Les tribunaux de première instance
Le tribunal de première instance est une juridiction
ordinaire. Il est habilité à examiner un litige et rendre une
décision en premier ressort et parfois même en dernier ressort.
C’est pourquoi on le qualifie de juridiction de premier degré.

Les tribunaux de première instance peuvent connaitre de


toutes les matières sauf lorsque la loi attribue formellement
compétence à une autre juridiction. C’est une compétence
générale qui s’étend à toutes les affaires civiles, immobilières,
pénales et sociales. Toutes les questions relatives au statut
personnel, familial et successoral relèvent également de la
compétence du tribunal de première instance.

397
Les instances judiciaires

En matière civile, les tribunaux de première


instance statuent en premier et dernier ressort lorsque le
montant du litige est égal ou inférieur à 5000 dirhams.
Dans ce cas, l’appel est exclu, mais la décision peut
toujours faire l’objet d’un Pourvoi en cassation devant
la cour suprême. Si la valeur du litige est supérieure à ce
montant ou si elle est indéterminée, le tribunal statue
uniquement en premier ressort et l’appel est possible. Il
peut s’exercer devant la cour d’appel.

13/12/2023 398
Les instances judiciaires

En matière civile, lorsque le montant du litige est


égal ou inférieur à 20 000 dirhams, les décisions du
tribunal de première instance peuvent faire l’objet d’un
appel devant des chambres, dites chambres d’appel (qui
siègent au tribunal), qui connaissent de certains appels
formés contre les jugements rendus par les tribunaux de
première instance en premier ressort.

Si la valeur du litige est supérieure à ce montant ou


si elle est indéterminée, le tribunal statue en premier
ressort et dans ce cas l’appel peut s’exercer devant la
cour d’appel.
13/12/2023 399
Les instances judiciaires

En matière pénale, les tribunaux de première


instance sont compétents pour juger les contraventions
et les délits. En revanche, les crimes relèvent de la
compétence de la cour d’appel (chambre criminelle).

13/12/2023 400
Les instances judiciaires
§2. La Cour de cassation.
La cour suprême est placée au sommet de la
hiérarchie judiciaire et coiffe toutes les juridictions de
fond du Royaume. Elle exerce sa compétence sur
l’ensemble du territoire. Elle ne constitue pas un
troisième degré de juridiction. Ses missions sont de
diverses natures. Cependant, la loi a limité son rôle à
l’examen des seules questions de droit : elle contrôle la
légalité des décisions rendues par les juridictions de
fond et assure ainsi l’unité d’interprétation
jurisprudentielle. Il s’agit d’un contrôle de la
conformité au droit sans réexaminer les faits et la
fixation du sens dans lequel la règle de droit doit être
appliquée. 401
Les instances judiciaires
Ce contrôle porte sur toute décision rendue en dernier
ressort par les Tribunaux de première instance ou par les
cours d’appel qui peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation.
L’article 353 du Code de procédure civile énumère les
attributions de cette instance.
Elle statue sur :
• Les pourvois en cassation formés contre les décisions
rendues en dernier ressort par toutes les juridictions du
Royaume ;
• Les recours formés contre les décisions par lesquelles
les juges excèdent leurs pouvoirs ;
• Les règlements de juges entre juridictions n’ayant au-
dessus d’elles aucune juridiction supérieure commune autre
que la Cour Suprême ;
402
Section 2 : Les juridictions spécialisées

Les juridictions spécialisées comprennent les


tribunaux de commerce et les tribunaux administratifs.
§1. Les juridictions administratives.
Les juridictions administratives comprennent
d’une part, les tribunaux administratifs et d’autre part, le
cours d’appels administratives.
Les tribunaux administratifs sont régis par la loi
41-90. Ils sont compétents pour juger en premier ressort
:
• Les recours en annulation pour excès de pouvoir
formés contre les décisions des autorités administratives
13/12/2023 403
Les instances judiciaires

• Les litiges relatifs aux contrats administratifs


• Les actions en réparation de dommages causés par les
actes ou les activités des personnes publiques
• Les litiges nés à l’occasion de l’application de
pensions et du capital décès des agents de l’Etat, des
collectivités locales, des établissements publics et du
personnel de l’administration de la chambre des
représentants et de la chambre des conseillers
• Les contentieux fiscaux
• Les litiges électoraux
•La légalité des actes administratifs

13/12/2023 404
Les juridictions de commerce
Les juridictions commerciales ont été créées par
la loi n° 53.95 du 6 janvier 1997, elles fonctionnent
depuis mai 1998. Elles ont été instituées dans les
principales villes du Royaume dans le dessin du
parachèvement du processus d’autonomisation du
droit des affaires, l’allégement du fardeau des
juridictions de droit commun et partant l’accélération
des démarches de règlement des litiges de nature
commerciale.
Les juridictions commerciales comprennent
les tribunaux de commerce et les cours d’appel de
commerce.
13/12/2023 405
Les juridictions de commerce
I. Organisation.
Le tribunal de commerce comprend : un président,
des vices présidents et des magistrats ; le Ministère public
composé du procureur du roi et de un ou plusieurs
substituts ; un greffe et un secrétariat du parquet.
Quant aux cours d’appel de commerce, elles
comprennent : Un premier président, des présidents de
chambre et des conseillers ; Un ministère public composé
d’un procureur général du roi et substituts ; Un greffe et
un secrétariat du ministère public.
Les magistrats du siège et du parquet des juridictions
commerciales sont tous des magistrats professionnels
intégrés au corps unique de la magistrature.
13/12/2023 406
Les juridictions de commerce
II. Attributions.

Les tribunaux de commerce sont compétents pour


connaître :

1 — des actions relatives aux contrats


commerciaux;
2 — des actions entre commerçants à l’occasion
de leurs activités commerciales;
3 — des actions relatives aux effets de
commerce;
4 — des différends entre associés d’une société
commerciale;
13/12/2023 407
Les juridictions de commerce
Le commerçant peut convenir avec le non
commerçant d’attribuer compétence au tribunal de
commerce pour connaître des litiges pouvant les
opposer à l’occasion de l’exercice de l’une des activités
du commerçant.
Les parties pourront convenir de soumettre les
différends ci-dessus énumérés à la procédure
d’arbitrage conformément aux dispositions des articles
306 à 327 du code de procédure civile.
6. Elles connaissent également des litiges
impliquant des sociétés, des entreprises en difficulté et
des demandes de conservation

408
Les juridictions de commerce

7. Les tribunaux de commerce sont compétents pour


connaître, en premier et dernier ressort, des demandes
dont le principal n’excède pas la valeur de vingt mille
dirhams (20000 DH) et en premier ressort, de toutes
demandes d’une valeur supérieure à ce montant.

13/12/2023 409
§ 2: Les organes chargés de la constatation et
poursuite des infractions en matière de transport
Une sanction pénale est une sanction infligée à une personne
parce qu'elle a commis une infraction. La sanction pénale est
définie dans le jugement de condamnation de cette personne par un
tribunal pénal. Il peut s'agir d'une peine de prison, d'une amende ou

d'un travail d'intérêt général.

- 410 -
Les organes chargés de la constatation et la
poursuite des infractions en matière de transport

La mission de constatation et de sanction des infractions


relatives au transport est réalisée par différents corps investis de la
qualité d’officier de la police judiciaire ( O P J ).
La police judiciaire constitue l’un des principaux auxiliaires du
juge. Elle désigne l’autorité chargée de constater les infractions,
d’en rechercher les auteurs et de rassembler les preuves. Ses
membres sont des fonctionnaires dotés de la qualité d’officier ou
d’agent de police judiciaire. Tous les policiers ne sont, donc, pas en
charge d’une mission de police judiciaire. Aussi, la police judiciaire
n’est pas composée exclusivement de policiers. Elle comprend
différents corps.

- 411 -
Les OPJ
• Les officiers supérieurs de la police judiciaire (Procureur général,
procureur du Roi et leurs substituts) et juges d’instruction
• Les officiers de la police relevant de la Direction Générale de la Sûreté
Nationale.
• Les officiers et gradés de la Gendarmerie Royale
• Les officiers de la police judiciaire relevant de la Direction Générale de la
Surveillance du Territoire.
• Les Pachas et la Caïds.

Certains agents et fonctionnaires se voient attribuer des pouvoirs de


police judiciaire, sans être pour autant des OPJ. Ils sont chargés de certaines
fonctions de police judiciaire (compétence limitée). Il s’agit de :

13/12/2023 412
Les fonctionnaires et agents de certaines administrations : ces
fonctionnaires et agents sont dotés de certains pouvoirs judiciaires en vertu
de l’article 27 du code de procédure pénale marocain. Il s’agit notamment des
Walis et Gouverneurs. Auxquels s’ajoutent en vertu des textes spéciaux, les
agents de services de chemin de fer, de la répression des fraudes, des
impôts, de l’administration des douanes, les commandants de port et de
leurs adjoints, les ingénieurs et préposés des eaux et forêts, les contrôleurs
des prix, les commandants des aéronefs et autres.
Les pouvoirs de police judiciaire de ces fonctionnaires et agents se limite
à la recherche et à la constatation des infractions commises au préjudice de
leur propre administration, à cet effet, ils dressent des PV, effectuent des
saisies et peuvent en présence d’un OPJ procéder à des perquisitions. Aussi,
ils peuvent dans l’exercice de leurs fonctions requérir à la force publique.

413
Section 2: Le droit pénal de transport
Notre propos dans le cadre de cette section se
focalisera sur les infractions en matière de transport et les
sanctions qui leur sont applicables.

Section 1 : L’infraction.
Une infraction désigne une action ou un
comportement interdit et réprimé par la loi et passible de
sanctions pénales : prison, amende, travail d'intérêt
général (un projet de loi prévoit des peines alternatives).

- 414 -
13/12/2023 415
Section 2: Le droit pénal de transport
Les éléments constitutifs de
l’infraction

Elément légal Elément Elément


matériel moral

- 416 -
Section 2: Le droit pénal de transport
Le droit pénal prévoit les trois éléments constitutifs de
l’infraction: légal, matériel et moral, sans lesquels il ne peut y avoir
d’infractions ni sanctions.

1. Elément légal : pour qu’une action ou une abstention soit


punissable, il faut qu’elle soit prévue et réprimée par un texte de
loi (pas d’infraction, pas de sanction pénale sans loi). Cet élément tire
son fondement des dispositions de l’article 3 du code pénal selon lesquelles nul ne peut
être condamné pour un fait qui n’est pas expressément prévu comme infraction par la
loi , ni puni de peines que la loi n’a pas édictées

- 417 -
Section 2: Le droit pénal de transport
2. Elément matériel : manifesté par un acte extérieur
et qui représente le fait déclencheur. Il peut consister soit
en la commission d’un acte interdit par la loi, soit en
l’omission d’un acte prescrit par la loi. Article 110 du
C.P « l’infraction est un acte ou une abstention
contraire à la loi pénale et réprimé par elle ».

- 418 -
Section 2: Le droit pénal de transport
On distingue:

 Les infractions de commission, la majorité d’entre elles sont des infractions


dites matérielles, exemple : meurtre, vol, viol, diffamation…elles supposent
pour leur consommation trois conditions :
1- Un acte positif contraire à la défense légale qui se traduit le plus souvent
par une initiative physique, exemple : violeur et meurtrier sont actifs.
2- Un résultat dommageable qui peut être soit matériel (exemple : vol,) soit
moral, (exemple : diffamation).
3- Un lien de causalité entre l’acte et le résultat.

 Les infractions d’omission, certaines d’entre elles peuvent ne pas être


assorties d’un résultat positif, exemple : non révélation du crime consommé,
non témoignage en faveur d’un innocent poursuivi, omission de verser à
l’échéance une pension alimentaire…

- 419 -
Section 2: Le droit pénal de transport

3. Elément moral (ou psychologique):


Pour qu'une infraction soit constituée, il faut que l'acte provienne de la
volonté de l'auteur, qu'il s'agisse d'une faute intentionnelle ou non-intentionnelle.
L’article 123 du code pénal précise que ‘’ il n’y a point de crime ou de délit sans
intention de le commettre ‘’. Par ailleurs, on distingue:

 La faute intentionnelle : conscience et la volonté d’accomplir


un acte illicite.
 La faute non-intentionnelle : la faute d’imprudence ou la
faute contraventionnelle.

- 420 -
L’article 221 du code des douanes. Les co-auteur et complices d’une
infraction sont dans les conditions du droit commun, passibles des
mêmes peines que les auteurs principaux. Sont également passibles de
ces peines et ces mesures de sureté, les personnes physiques ou morales
intéressées à la fraude dès lors qu’il y est prévu que ces derniers ont agi
en connaissance de cause.

13/12/2023 421
Section 2: Le droit pénal de transport
Les infractions sont classées, selon le degré de
gravité et notamment suivant les sanctions dont ils sont
passibles (article 111 du code pénal). On distingue, à cet
égard, les crimes, les délits (délits de police et
contraventionnels) et les contraventions. De cette
classification dépend la détermination de la juridiction
compétente.

- 422 -
Section 2: Le droit pénal de transport

Typologie des infractions

Contravention Délit
(-1mois) (1mois à 5 Crime
ans) (+ 5ans)

- 423 -
Article 111

Les infractions sont qualifiées crime, délit correctionnel, délit de police


ou contravention :
L'infraction que la loi punit d'une des peines prévues à l'article 16 est un
crime;

L'infraction que la loi punit d'une peine d'emprisonnement dont elle fixe
le maximum à plus de deux ans est un délit correctionnel;
L'infraction que la loi punit d'une peine d'emprisonnement dont elle
fixe le maximum à deux ans ou moins de deux ans, ou d'une amende de
plus de 200 dirhams est un délit de police;

L'infraction que la loi punit d'une des peines prévues à l'article 18


est une contravention.
Article 16

Les peines criminelles principales sont :


1° La mort;
2° La réclusion perpétuelle;
3° La réclusion à temps pour une durée de cinq à trente
ans;
4° La résidence forcée;
5° La dégradation civique.
Article 17

Les peines délictuelles principales sont :


1 -L'emprisonnement ;
2-L'amende de plus de 1.200 dirhams

La durée de la peine d'emprisonnement est d'un


mois au moins et de cinq années au plus, sauf les cas
de récidive ou autres où la loi détermine d'autres
limites.
Article 18

Les peines contraventionnelles principales


sont :

1 -La détention de moins d'un mois ;


2 -L'amende de 30 dirhams à 1.200
dirhams
§2 : Infractions et pénalités du droit pénal marocain

I: Secteur routier

Pour les sanctions et pénalités en transport routier au Maroc, les sanctions


sont mentionnées dans la loi 16/99 complétant le Dahir 1-63-260 qui régit
l’exercice de transport au Maroc, et aussi quelques sanctions présentes
dans le code de la route.
A. Transport de voyageurs :

Article 2 :
Est puni d'une amende de 2.000 à 10.000 dirhams et d'un
emprisonnement de six jours à six mois ou de l'une de ces deux
peines seulement:
1. Quiconque exploite un service public de transports de voyageurs par
véhicules automobiles sans avoir été agréé à cet effet, ou avec un
véhicule non autorisé, ou dans des conditions différentes de celles
indiquées sur la carte d'autorisation du véhicule;
2. Quiconque contrevient, à quelque titre que ce soit, aux prescriptions du
présent dahir ou des textes pris pour son application.
Article 219 du code de la route :
Est puni d’une amende de 700 à 1 400 dirhams :
1. tout Arrêt pour le ramassage et le dépôt des voyageurs sur les
autoroutes;
2. Transport non réglementé de personnes debout;
3. Dépassement du nombre autorisé de passagers en cas de transport
commun.
A. Transport de marchandises :

Article 24 bis :
Est puni d'une amende de 2.000 à 10.000 dirhams et d'un
emprisonnement de six jours à six mois ou de l'une de ces deux
peines seulement ;
1. Quiconque exploite un service de transport de marchandises par un ou
plusieurs véhicules dont le poids total autorisé en charge est supérieur à
3.500 kilogrammes, sans être inscrit au registre de la profession, tenu à cet
effet par l'autorité gouvernementale chargée des transports ou avec un
véhicule non déclaré;
2. Quiconque exploite un véhicule affecté aux transports de marchandises dont
les caractéristiques techniques sont différentes de celles mentionnées dans la
carte d'autorisation;
3. Quiconque exerce le métier de commissionnaire de transport de marchandises
sans être inscrit au registre spécial tenu à cet effet par l'autorité gouvernementale
chargée des transports;

4. Quiconque exerce le métier de loueur de véhicules de transport de marchandises


sans être inscrit au registre spécial tenu à cet effet par l'autorité gouvernementale
chargée des transports;

5. Quiconque, prête son concours à cette exploitation aux personnes exerçant se


trouvant dans les situations visées aux 3) et 4) ci-dessus ou exerce de quelque façon
que ce soit le métier d'intermédiaire entre le transporteur et le client;
6. tout propriétaire de véhicule automobile de transport de marchandises
pour compte propre, circulant sans être titulaire d'un carnet de circulation
en cours de validité ou avec une marchandise dont le transport n'est pas
autorisé ou dans des conditions différentes de celles indiquées sur le carnet
de circulation;

7. toute personne, titulaire d'un carnet de circulation pour le transport de


marchandises pour compte propre, effectuant un transport public de
voyageurs ou de marchandises pour compte d'autrui;
Article 24 ter. :
Sans préjudice des sanctions pénales prévues pour les infractions énumérées à
l'article 24 bis, est puni d'une amende de 500 à 1.000 dirhams le conducteur qui ne
présente pas, lors d'une réquisition, à l'agent de contrôle les documents suivants
afférents au véhicule qu'il conduit:
1. le certificat d'inscription de son employeur au registre afférent à sa profession,
l'attestation de déclaration du véhicule automobile de transports de marchandises
pour compte d'autrui qu'il conduit, et les documents visés;

2. le carnet de circulation pour le transport de marchandises pour compte propre au


moyen de véhicules automobiles dont le poids total autorisé en charge dépasse
3.500 kilogrammes;
3. le certificat d'inscription au registre spécial à leur profession pour les
transporteurs exploitant des véhicules automobiles dont le poids total
autorisé en charge (PTAC) est supérieur à 3.500 kilogrammes;

4. Le conducteur d'un véhicule automobile de transport en surcharge par


rapport au poids total autorisé en charge du véhicule, est puni d'une amende
égale au produit de la surcharge exprimée en tonnes par 50 dirhams, toute
fraction de tonne étant comptée pour une tonne.
Article 219 du code de la route :
Est puni d’une amende de 700 à 1 400 dirhams :
1. Transport exceptionnel sans autorisation
2. L'accès à l'autoroute par des véhicules de transport exceptionnel sans
autorisation
3. Surcharge en poids de 30 % à 40 %
Sous section 2 : Secteur aérien

Pour les infractions et les sanctions du transport aérien ont été présentées
dans la loi 40-13 portant le code de l’aviation civile.
Cette loi réglemente toutes les activités qui ont une relation avec le
transport aérien afin d’assurer la sécurité des vols.
A. Constatation des infractions:

Les infractions aux dispositions de la loi et des textes juridiques sont


constatées, outre les officiers et les agents de police judiciaire, par :
a) les officiers commandant les aéronefs chargés de la sécurité de l'espace
aérien;
b) commandants de bord des aéronefs dans lesquels a eu lieu l'infraction;
c) les inspecteurs de l'aéronautique civile: désignés à cet effet par l'autorité
gouvernementale chargée de l'aviation civile ;
d) les agents spécialement habilités à cet effet par l'autorité
gouvernementale chargée de l'aviation civile.
A. Constatation des infractions:

Outre, les agents habilités par l'autorité gouvernementale chargée de


l'environnement sont également compétents pour constater toute infraction
relative à la protection de l'environnement et à la limitation des nuisances
en matière d'aéronautique civile.
B. Procédures de suivi :

Toute constatation d'une infraction doit être immédiatement suivie de


l'établissement d'un procès-verbal dûment signé par l'agent verbalisateur et
par le ou les acteurs de l'infraction.
Le procès verbal indique notamment :
a) les mentions propres à identifier :
l'aéronef et son propriétaire ou exploitant ;
les locaux, installations, équipements et moyens concernés par l'infraction;
b) la date et le lieu de la commission de l'infraction et de l'établissement du
procès-verbal;
c) l'état civil, la nationalité et la qualité du ou des auteurs de l'infraction;
d) la nature de la ou des infractions commises.
C. Infractions et pénalités :

Article 276 : Est puni d'une peine d'emprisonnement de deux mois à deux
ans et d'une amende de 1 200 à 100 000 dirhams ou de l'une de ces deux
peines seulement.
1. Le propriétaire ou l'exploitant d'un aéronef qui :
- met en service ou laisse en service un aéronef sans l'un des documents
visés ou avec un document périmé ou délivré pour un autre aéronef.
L'amende est due pour chaque document manquant ou périmé;
- fait voler ou tente de faire voler un aéronef sans immatriculation ou avec
une immatriculation ne correspondant pas aux documents d'identification
dédié au aéronef;
- fait voler ou tente de faire voler un aéronef sans marque
d'identification ou avec des marques rendues illisibles ;

- fait immatriculer un aéronef sur un registre étranger sans avoir obtenu,


au préalable, sa radiation du registre marocain d'immatriculation;

2. Le concessionnaire qui n’a pas souscrit l’assurance ou toute autre


garantie financière ou a souscrit pour un montant ne couvrant pas
l’intégralité de sa responsabilité.
Article 277: Est puni d'une peine d'emprisonnement d’un mois à un
an et d'une amende de 1200 à 100 000 dirhams, ou de l'une de ces
deux peines seulement le pilote qui a conduit un aéronef :

- dépourvu de certificat de navigabilité ou ayant un certificat de


navigabilité périmé ou délivré pour un autre aéronef;
- sans immatriculation ou avec une immatriculation ne correspondant
pas à ses documents d'identification;
-
sans marque d'identification ou avec des marques rendues illisibles;
- sans sa licence ou tout autre titre aéronautique, en cours de
validité, exigé compte tenu du vol effectué;
- de manière négligente ou imprudente.

13/12/2023 444
Article 278: Est puni d'une amende de cinq milles dirhams à dix milles
dirhams, l'exploitant de l'aéronef ou son représentant qui :
- ne dépose pas le manuel de sûreté dans les délais fixés par l'autorité
administrative compétente ;
- n'a pas assuré le contrôle d'accès à ses aéronefs ;
- a laissé ses aéronefs sans protection et sans surveillance ;
- a transporté des personnes armées sans autorisation des services
concernés ;
- a transporté des personnes, des bagages, des marchandises à bord des
aéronefs sans subir les contrôles de sûreté exigés par les règlements en
vigueur ;
- n'a pas effectué les mesures de rapprochement
passagers/document de voyage ;
- n'a pas effectué les contrôles et les fouilles de sûreté avant le vol
conformément au règlement en vigueur.

13/12/2023 446
Article 279: Est puni d'une peine d'emprisonnement de six jours à
trois mois et d'une amende de 1200 à 100 000 dirhams, ou de l'une de
ces deux peines seulement le pilote qui:

1. Survole une zone interdite ou réglementée, ou survole l'espace aérien


avec un aéronef supersonique, sans autorisation.
2. Quiconque transporte ou tente de transporter des marchandises
dangereuses sans se conformer aux conditions prévues.
3. Toute personne ayant fait survoler, sans autorisation, le territoire
marocain à un aéronef sans pilote.
Article 280: Est puni d'une amende de 1200 dirhams à 50 000 dirhams,
tout pilote qui :
- ne respecte pas les règles de l'air et de circulation aérienne ou le
système de feux et des signaux utilisés pour la circulation aérienne;
- exécute des vols acrobatiques en plein air, sans. Est puni de la même
peine celui qui a organisé ou participé à l'organisation de tels vols.
- n'a pas effectué la notification visée concernant les accidents ou
incidents graves d'aviation;
- refuse, sans raison et alors qu'il en a la possibilité, de participer à des
opérations de recherches et de sauvetages.
Article 283: Est puni d'une amende de 10 000 à 20 000 dirhams tout
membre du personnel aéronautique civil qui :
- a mis en danger la sécurité des aéronefs, des aérodromes et toutes
autres installations de la navigation aérienne, par un acte ou une
omission;
- exerce ses fonctions, alors qu'il se trouve sous l'influence de boissons
alcooliques, de narcotiques ou de;
- exerce des fonctions sans être titulaires des titres aéronautiques requis.

Article 284: Est puni d'une amende de vingt milles à cinquante milles
dirhams quiconque exerce des activités de maintenance des aéronefs et
leurs accessoires sans autorisation de l'autorité compétente.
Article 286: Tous objets ou matières susceptibles de causer des
dommages aux personnes et aux biens à la surface sont interdits à bord
des aéronefs en cours de vol et seront punis d'une amende de dix milles à
quatre vingt dix mille dirhams ou d'une peine de six jours à deux mois
de prison, ou des deux peines, même si ces objets n'ont causé aucun
dommage et sans préjudice de peines plus graves qui pourraient être
encourues en cas de délit ou de crime.
Article 287: Est puni d'une amende de cinq milles à dix milles dirhams
quiconque:
- est trouvé à bord d'un aéronef sans pouvoir justifier sa présence par un
titre de transport ou par l'assentiment de l'exploitant ou du commandant
de bord;
- ne s'est pas conformé ou a refusé de se conformer aux instructions
données par le commandant de bord ou par son préposé en vue de la
sécurité de l'aéronef ou de celle des personnes transportées;
- est trouvé, sans autorisation, dans une zone de sûreté à accès
réglementé.
Sous section 3 : Secteur maritime

Pour les infractions et les sanctions du transport maritime ont été présentées
dans le code u commerce maritime de 1919 qui a été modifié sur plusieurs
reprises
A. Constatation des infractions :

Les infractions aux dispositions du présent dahir seront constatées au Maroc par
les agents de la direction générale des travaux publics, par les agents des
douanes, par tous officiers de police judiciaire, et par tous les agents
assermentés de l'administration marocaine, par tous les militaires de la
gendarmerie, par tous les agents de police ; par l'administration
maritime ; à l'étranger, par les consuls du Maroc
B. Infractions et sanctions :

ARTICLE 60 : ­Sera passible d'une amende de 250 dhs, tout capitaine ou


propriétaire de navire qui aura enlevé ou laissé enlever les chiffres de jauge
d'un navire ou les marques destinées à faciliter la vérification de cette
jauge.

ARTICLE 61 : ­Seront punis d'une amende de 250 à 15000 dhs et d'un


emprisonnement de six jours à un an ou de l’une de ces deux peines
seulement :
1° Tout propriétaire qui aura vendu, prêté ou fait don de l'acte de nationalité
de son bateau, si ce bateau jauge plus de 20 tonneaux ou qui aura fait usage
de l'acte de nationalité pour un bateau autre que celui qu’il concerne;
2° Celui qui, après la délivrance de l'acte de nationalité, aura modifié son
bateau dans la
forme, dans le tonnage ou de quelque autre manière que ce soit ;

3° Tout propriétaire de tout bateau navigant avec un registre d'équipage


incomplet, faux ou appartenant
à un autre bateau, ainsi que toute personne ayant favorisé cette fraude.
ARTICLE 62 ­ Sera puni d'une amende de 125 à 500 dhs tout
capitaine qui aura fait de fausses déclarations concernant le nombre des
passagers ou des marins embarqués à son bord.
ARTICLE 63 :
Sera puni d'une amende de 250 à 1000 dhs :

1° Tout capitaine qui, pour quelque cause que ce soit, n'aura pas pu
produire ou aura refusé de produire ses papiers de bord ou son registre
d'équipage aux agents des douanes, aux officiers de police judiciaire et
aux autres agents et fonctionnaires qualifiés pour les exiger et contrôler.;

2° Tout capitaine qui, sans acte de nationalité marocaine et sans congé,


aura arboré un pavillon marocain sur le bâtiment qu'il commande.
ARTICLE 63 bis : (Ajouté par le dahir­29 Juin 1929).
Sera puni d'une amende de 500 à 2500 dhs, s'il s'agit d'un bateau de
moins de 100 tonneaux de jauge brute, et de 2500 à 20000 dhs, s'il s'agit
d'un bateau de jauge brute égale
ou supérieure à 100 tonneaux, tout propriétaire ou armateur :

a . Qui fait naviguer un navire sans qu'il soit pourvu d'un permis de navi
gation ;

b. Qui a continué à faire naviguer un navire dont le permis de navigation


a été suspendu,
refusé ou retiré par l'autorité chargée de la police de la navigation mariti
me ;
c. Qui a continué à faire naviguer un navire avec un permis de navigation
périmé, alors que la déchéance du permis n’est pas survenus en cours de
route.
Le capitaine ou patron qui a commis personnellement, ou d'accord avec
l'armateur, l'une des infractions ci-dessous visées, est passible des mêmes
sanctions.
Le droit social du transport

Le droit social du transport peut être défini comme étant


l’ensemble des règles juridiques régissant le travail et la
sécurité sociale des transporteurs et globalement des
professionnels du transport. Il s’interpose dans ces relations
pour veiller sur la préservation de l’équilibre entre les droits et
obligations des uns et des autres.

D’ailleurs, l’objet même du droit social est d’organiser


tous les aspects des relations de travail : contrat, conditions de
tv, salaire, durée, accidents de travail et maladies
professionnelles, grève, relations individuelles et collectives….
Le droit social du transport

Le droit social du transport régit, ainsi, les rapports du


transporteur avec l’employeur et ceux du transporteur avec le
régime de protection sociale auquel il a le droit.

Pratiquer le droit social du transport afin de structurer les


relations juridiques entre les professionnels du domaine de transport
(conseil, rédaction des outils contractuels et réglementaires) permet
de cerner les différents textes qui régissent les conditions sociales du
transport.
Le droit social du transport

A noter, par ailleurs, que si les conditions de travail dans le


secteur de transport sont entourées d’un dispositif législatif et
réglementaire étoffé dans les pays développés, compte tenu des
exigences de sécurité, il en est autrement au Maroc où les déficiences
et lacunes juridiques sont relayées pas un manque de culture de
respect des durées de repos, ce qui expose les professionnels à
plusieurs accidents et risques qui préjudicient aussi bien à leur
sécurité qu’à celle des autres.
Le droit social du transport

A souligner, en marge de ce qui précède, que les relations de


travail dans le domaine de transport sont soumises aux dispositions
du code de travail à l’exception de certaines activités assujetties aux
textes spéciaux. L’article 3 du code de travail dispose que ‘’
Demeurent régies par les dispositions des statuts qui leur sont
applicables et qui ne peuvent en aucun cas comporter de garanties
moins avantageuses que celles prévues dans le code du travail, les
catégories de salariés ci-après: dont les services, les marins ( et
autres) ‘’.
Champ d’application
Secteur
privé
Commerce Artisanat

Industrie Associations et
Services coopératives

Etp agricoles
Syndicats
Etp forestières

Employés des établissements


publics, marins, employés des
entreprises minières,
journalistes, Concierges,
Le droit social du transport

Cela nous conduit à dire que le droit social de transport


marocain est épars. Il puise ses sources aussi bien dans la législation
nationale qu’internationale vu qu’une partie importante du transport
transcende les frontières. C’est aussi un droit qui est à cheval entre le
droit public et le droit privé. L’Etat intervient pour imposer des règles
de droit impératives visant essentiellement à protéger l’employé et
notamment pour la préservation de la sécurité du transport qu’il soit
terrestre, maritime et aérien.
Le droit social du transport

Certes, le législateur marocain a consenti des efforts colossaux


pour mettre à niveau le dispositif juridique régissant les conditions de
travail et de sécurité dans le secteur du transport et de la logistique.
Or, il reste encore du chemin à faire pour disposer d’un arsenal
juridique étoffé et harmonieux.

Ceci dit, on tentera, dans un premier temps, de mettre en


exergue le dispositif réglementaire régissant les conditions de travail
et de sécurité et dans un second temps, on essayera de traiter la
question de la sécurité sociale.
L’historique du droit social du transport

Assurance
La Caisse Maladie
Interprofessionnelle Obligatoire
Marocaine de
Retraites

la Caisse d’Aide
2005
Sociale 1949

1942
Assurance sociale
des travailleurs
français
Période du
protectorat
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Le transport est une activité vitale, mais combien périlleuse à la


fois pour les professionnels du secteur, que pour la sécurité routière,
l’environnement et autres. A l’effet de garantir l’exercice de cette
activité dans des conditions répondant aux normes tant nationales
qu’internationales et in fine faire face à toute éventualité, le
législateur a prévu un dispositif visant l’organisation de ce secteur
d’activité.

§1. Les contrats de travail.


Les relations de travail sont régies par le contrat, qui détermine
les droits et obligations à la fois de l’employeur que de l’employé.
Pour qu’il produise ses effets juridiques, il faut qu’il soit formé
conformément aux conditions de fond et de forme (telles que décrites
précédemment) édictées notamment par le D.O.C.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Le contrat de travail est conclu soit pour une durée indéterminée,


soit pour une durée déterminée ou pour accomplir un travail
déterminé.
Le contrat de travail à durée déterminée peut être conclu dans les
cas où la relation de travail ne pourrait avoir une durée indéterminée.
Le contrat de travail à durée déterminée peut être conclu dans
certains secteurs et dans certains cas exceptionnels fixés par voie
réglementaire après avis des organisations professionnelles des
employeurs et des organisations syndicales des salariés les plus
représentatives ou en vertu d'une convention collective de travail.
Toutefois, le contrat conclu pour une durée maximum d'une année
devient un contrat à durée indéterminée lorsqu'il est maintenu au-
delà de sa durée.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

§2. La rémunération.
La rémunération est la contrepartie des services assurés. Elle est
constituée de l'ensemble des salaires ou des prestations fournies par
un employeur à chacun de ses salariés en rétribution de leurs
services.
A noter que, le salaire est librement fixé par accord direct entre les
parties ou par convention collective de travail, sous réserve des
dispositions légales relatives au salaire minimum légal.
Depuis le 1er juillet 2015, le salaire horaire minimum brut est de
13,46 DH dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des
professions libérales soit 2 570 DH pour 191 heures par mois. Il est
de 69,73 DH par jour dans le secteur de l'agriculture. La durée légale
de travail hebdomadaire est de 44 heures pour les activités non
agricoles.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Toutefois, dans le domaine de transport, on retrouve quelques


dispositions anciennes qui régissent quelques aspects notamment du
transport maritime. Il en est le cas de quelques articles du code de
commerce maritime du 28 joumada II 1337 (31 mars 1919) (B.O.du
26 mai 1919) :
ARTICLE 177 ­Tout contrat d'engagement aux termes duquel la
rémunération du marin consiste, en tout ou en partie, en une part sur
le profit ou sur le fret, détermine les
dépenses et charges à déduire du profit brut pour former le profit net.
ARTICLE 179 ­ Lorsque les marins sont payés au voyage,
l'abréviation volontaire du
voyage n'entraîne aucune diminution de salaire. La prolongation ou
le retardement volontaire du voyage entraîne une augmentation de
salaire proportionnelle à sa durée.
La réglementation du Salaire en cas de maladie est prévue dans
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

§3. La durée de travail.

Le droit social de transport au Maroc est constitué de normes


figurant essentiellement dans le code de travail qui constitue le droit
commun et d’autres textes spéciaux régissant les différents modes de
transport. Il en est le cas de l’Arrêté au ministre des travaux publics
et des communications n° 344-69 du 28/5/1969 (28 mai 1969) relatif
à la durée de travail du personnel navigant professionnel.

Compte tenu de l’inexistence d’un code unifié, l’étude portera


sur les législations des différents modes de transport.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

I. Transport maritime.

Selon l’article 3 du l’Arrêté viziriel du 21 janvier 1953


‘’ la durée du travail effectif est le temps pendant lequel le personnel
embarqué est, par suite d’un ordre donné, à la disposition du
capitaine, hors des locaux qui lui servent d’habitation à bord ”.

Quant à la durée légale du travail est de 48 heures par semaine.


Elle aurait dû être alignée sur les dispositions du code travail, qui
fixe la durée maximale de travail à 44 heures par semaine.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Les entreprises de navigation maritime devront donc choisir l’un des


modes ci-après :

• Limitation du travail effectif à huit heures par jour.


• Répartition inégale du travail effectif journalier, sur la base de
quarante-huit heures par semaine, non compris le jour affecté au
repos hebdomadaire.
• Répartition inégale du travail effectif journalier sur la durée d'un
mois et sur la base moyenne de huit heures par jour.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Les employés peuvent avoir droit à la compensation ou aux


indemnités pour les heures supplémentaires de travail, le cas échéant
dans les conditions ci-après :
(Art. 27 du l’Arrêté viziriel du 21 janvier 1953). « Pour tout le
personnel, officiers compris, et sauf les circonstances où le salut du
navire, des personnes embarquées ou de la cargaison est en jeu,
circonstances dont le capitaine sera seul juge, toute heure
supplémentaire de travail commandée au-delà des limites fixées à
l'article premier devra être compensée »
huit heures de travail supplémentaire = vingt-quatre heures de repos
Toute heure supplémentaire allocation supplémentaire
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

II. transport terrestre.

La loi 52-05 relative au code de la route dispose dans son


article 92-5 que « tout conducteur doit… lorsqu’il conduit un
véhicule professionnel, respecter les durées de conduite et de repos
… ». Il s’agit du texte actuellement le plus important de la référence
en cas de contrôle par les services compétents. Il fixe en effet les
temps de conduite et de repos pour le chauffeur au niveau du
territoire marocain. Toutefois, il existe des disparités car ce texte
parle de temps de conduite et non de travail ou de service comme les
opérations de chargement, de déchargement ou même d’attente.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

La loi précitée n’a pas défini la notion du temps de conduite et


de repos, ni donner des détails sur ce sujet. Elle a par contre disposé
que « le temps de conduite et de repos sont ceux fixés par
l’administration ». Il va s’agir donc d’un texte d’application pour
régir cette mesure. A cet effet, un décret a été promulgué et publié au
B.O n° 5878 du 30 septembre 2010. C’est le décret 2-10-314 du 29
septembre 2010 pris pour l’application des dispositions du code de la
route, relatives à la conduite professionnelle.
Le législateur détermine les conducteurs concernés, en faisant
référence aux catégories de permis dont ceux-ci disposent. L’article
13 du décret du 29 septembre 2010 dispose que « sont soumis à
l’obligation de respect des durées de conduite et de repos, les
conducteurs de véhicules :
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

pour la conduite desquels est requis un permis de conduire de la catégorie « D »


ou « E (D) » pour la conduite desquels est requis un permis de conduire de la
catégorie « C » ou « E (C) »

L’article 17 du décret du 29 septembre 2010 définit la durée de conduite,


comme une « durée totale cumulée, de conduite effective entre deux repos
obligatoires sur une période de 24 heures, décomptée à partir de la prise de
service. Elle ne doit pas dépasser 9heures ».

En vertu de l’article 18 du décret : «le conducteur doit, après 4 heures et


demie de conduite, observer une pause ininterrompue d’au moins 45 minutes,
à moins qu’il ne prenne un repos. Pendant la pause, le conducteur n’a pas le droit
de conduire ou d’effectuer d’autres taches. Cette pause doit uniquement lui
permettre de se reposer »
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Cette interruption peut être remplacée par des interruptions d’au


moins 15 minutes chacune, intercalées dans la période de conduite
ou immédiatement après cette période (article 18 du décret).
Sur une période donnée, on ne comptabilisera que les périodes de
conduite à l'exclusion d’«autres travaux », «repos » ou «attente ». Le
repos et les temps d'attente (il s’agit du temps que passe le
conducteur en attendant le chargement du véhicule sur le lieu de
chargement), sont considérés comme des interruptions de conduite si
cette interruption est d'au moins 15 minutes.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

le repos hebdomadaire qui n'aura pu être remplacé rémunération.


Le marin bénéfice d’autorisation d’absence dans le lieu de résidence
de sa famille selon l’article 38 de la Convention collective nationale
des marins du commerce du 2 novembre 1959, pour les circonstances
suivantes :
Mariage du marin, repos de 4 jours
Mariage d’un enfant du marin, repos de 2 jours
Décès du conjoint ou d’un descendant direct, durée de 3 jours
Circoncision durée d’un jour.
Naissance d’un enfant du marin durée de 3 jours.
Opération chirurgicale grave du conjoint ou d’un enfant du
marin d’un jour.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

§2- Le repos.
L’étude porte respectivement sur les secteurs de transport maritime et
terrestre.
I. Transport maritime.
Le marin bénéficie de repos variant suivant les circonstances
suivantes :
Un repos quotidien d'au moins 08 heures par période de 24 heures
est accordé au marin.
Un repos complet d'une journée par semaine.
Une journée de repos hebdomadaire s'entend de vingt-quatre heures
de repos consécutives.
le repos hebdomadaire n'aura pu être donné au jour fixé par le
capitaine un repos de vingt-quatre heures
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

II . Transport terrestre.
Est considérée comme repos toute période ininterrompue d’au moins 1 heure
pendant laquelle le conducteur peut disposer librement de son temps. Toutefois, les
temps d’attente ne sont pas pris en compte dans le calcul du temps de repos.
Les durées minimales de temps de repos journalier :
Les jours ou le repos journalier de 11 heures ne sont pas réduit à 9heures, il peut
être pris en deux ou trois périodes séparées, au cours de la période de 24 heures.
Dans ce cas, la durée minimale de repos doit être portée à12 heures pour
l’ensemble des périodes, l’une d’entre elles devant être d’au moins 8 heures
consécutives.
Au cours de ces périodes de repos, qui ne peuvent être en aucun cas inférieures à
une heure, le conducteur doit disposer librement de son temps
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Fractionnement du repos journalier : en Ro/ro ou rail/route :


Les conducteurs concernés peuvent fractionner en deux parties leur repos
journalier, l’une étant prise à bord du car-ferry ou du train, l’autre à terre avant
l’embarquement ou après le débarquement, à la triple condition:
-de disposer d’un lit ou d’une couchette ;
-que l’interruption entre les deux périodes de repos ne dépasse pas une heure, ce
qui revient à dire qu’il ne peut pas y avoir fractionnement régulier dès lors que les
opérations d’embarquement ou de débarquement (y compris les formalités en
douane) durent plus d’une heure ;
-que la durée totale du repos journalier soit augmentée de deux heures.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

2. Le temps de repos hebdomadaire :


Au cours de chaque semaine calendaire, une des périodes de repos journalier (en
simple ou double équipage) doit être portée à 45 heures consécutives pour
constituer un repos hebdomadaire. Cette période peut être réduite :
-à 36 heures consécutives si le repos est pris au point d’attache du véhicule ou
conducteur
-à 24 heures consécutives si le repos est pris hors de ces lieux
Cela doit être appliqué sous condition d’une compensation intégrale, non
fractionnable, ajoutée repos d’au moins 8 heures pris au point d’attache du
véhicule ou du conducteur avant la fin de la troisième semaine.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Quand le repos hebdomadaire chevauche deux semaines (il commence en fin de


semaine mais se poursuit sur la semaine suivante) il est rattaché dans son inégalité
à l’une ou l’autre des deux semaines concernées
Cette période de repos hebdomadaire peut être réduite à un minimum de 24 heures
consécutives si elle est prise en dehors de ces lieux.
En toute hypothèse, les durées de repos hebdomadaire s’entendent de la durée
totale de repos continu, hebdomadaire ou journalier, dont bénéfice le personnel
roulant en principe en fin de semaine. Le repos hebdomadaire a lieu normalement
le dimanche, sauf nécessité impérieuse de l’exploitation.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Section2 : La sécurité des transporteurs.


S’agissant de la sécurité du travail, le droit commun institue des obligations à la
charge de l’employeur consistant en l’aménagement de locaux de travail répondant
aux conditions d'hygiène et de salubrité nécessaires à la santé des salariés ( dont le
dispositif de prévention de l'incendie, l'éclairage, le chauffage, l'aération,
l'insonorisation, la ventilation, l'eau potable, les vestiaires, la toilette …) et à leur
sécurité.
A ces normes, s’ajoutent d’autres qui ont un rapport avec le secteur du transport et
de la logistique.
Cette section sera consacrée à l’étude des conditions de sécurité à respecter dans le
cadre de l’exercice de toute activité professionnelle de transport.
Section 1 : La réglementation des conditions de travail.

Section2 : La sécurité des transporteurs.


S’agissant de la sécurité du travail, le droit commun institue des obligations à la
charge de l’employeur consistant en l’aménagement de locaux de travail répondant
aux conditions d'hygiène et de salubrité nécessaires à la santé des salariés ( dont le
dispositif de prévention de l'incendie, l'éclairage, le chauffage, l'aération,
l'insonorisation, la ventilation, l'eau potable, les vestiaires, la toilette …) et à leur
sécurité.
A ces normes, s’ajoutent d’autres qui ont un rapport avec le secteur du transport et
de la logistique.
Cette section sera consacrée à l’étude des conditions de sécurité à respecter dans le
cadre de l’exercice de toute activité professionnelle de transport.

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