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Table des annexes

Annexe n°1 : guide d’entretien avec Nel Tsopo ..................................................................... 2

Annexe n°2 : guide d’entretien avec les artistes ..................................................................... 2

Annexe N°3 : guide d’entretien avec Julien Fournier ............................................................ 5

Annexe n°4 : entretien avec Nel Tsopo .................................................................................. 6

Annexe n°5 : entretien avec Mac Lister ............................................................................... 14

Annexe n°6 : entretien avec Kunta ....................................................................................... 23

Annexe n°7 : entretien avec Esinam ..................................................................................... 36

Annexe n°8 : entretien avec Oussama .................................................................................. 41

Annexe n°9 : entretien avec Julien Fournier ........................................................................ 43

Annexe n°10 : préparation du dossier de demande d’intervention du fond d’urgence. ........... 56

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Annexe n°1 : guide d’entretien avec Nel Tsopo

Introduction

1. Pouvez-vous me parler de votre travail au sein du Magazine Brukmer ?


2. Comment décririez- vous la mission de votre magazine en termes de promotion
d’artistes émergents, en particulier ceux d’origine afro-descendante ?
3. Comment la pandémie de la Covid- 19 a-t-elle affecté le travail de votre magazine et sa
capacité à promouvoir des artistes émergents ?
4. Comment la crise sanitaire a-t-elle affecté les artistes émergents afro-descendants de la
région de Bruxelles- Capitale que vous soutenez ?
5. Quelles ont été les principales difficultés rencontrées par ces artistes pour promouvoir
leur travail au cours de la pandémie ?

Mécanismes de promotion

6. Comment avez-vous réussi à promouvoir les artistes musiciens émergents afro-


descendants de la région de Bruxelles Capitale malgré les défis posés par la pandémie
?
7. Quels ont été les canaux de promotion les plus efficaces pour ces artistes au cours de la
pandémie ?
8. Avez-vous mis en place des initiatives spécifiques pour aider ces artistes à promouvoir
leur travail pendant la pandémie ? Si oui, pouvez-vous les décrire ?
9. Comment pensez-vous que la pandémie de la Covid-19 va affecter la scène musicale
locale sur le long terme, en particulier pour les artistes émergents afro-descendants ?

Conclusion

10. Avez-vous des recommandations pour les artistes musiciens émergents afro-
descendants de la région de Bruxelles Capitale qui cherchent à promouvoir leur travail
pendant la pandémie ?
11. Comment voyez-vous l’avenir de la promotion des artistes émergents afro-descendants
dans un contexte post- Covid ?

Annexe n°2 : guide d’entretien avec les artistes


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Introduction

1. Pouvez-vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours artistique jusqu’à


présent ?
2. Comment la pandémie de la Covid-19 a-t-elle affecté votre travail et votre carrière
artistique jusqu’à présent ?

Promotion en ligne

3. À quels sont les canaux en ligne que vous utilisez pour promouvoir votre travail
artistique ?
4. Comment avez-vous adapté votre stratégie de promotion en ligne depuis le début de la
pandémie de la Covid-19 ?
5. Avez-vous remarqué des différences dans l’efficacité de vos campagnes de promotion
en ligne avant et après la pandémie de Covid- 19 ?

Réseaux sociaux

6. Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans la promotion de votre travail artistique ?
7. Avez-vous changé votre stratégie de marketing sur les réseaux sociaux depuis le début
de la pandémie de Covid- 19 ?
8. Quels sont les avantages et les inconvénients de l’utilisation des réseaux sociaux pour
promouvoir votre travail artistique ?

Partenariats

9. Avez-vous collaboré avec d’autres artistes ou organisations pour promouvoir votre


travail artistique ?
10. Comment avez-vous trouvé ces partenaires et quel a été l’impact de ces collaborations
sur votre carrière artistique ?
11. Avez-vous remarqué des différences dans votre capacité à établir des partenariats depuis
le début de la pandémie de la pandémie de la Covid-19 ?

Performances en ligne

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12. Avez-vous organisé des performances en ligne depuis le début de la pandémie de la
Covid-19 ?
13. Comment avez-vous promu ces performances et quel a été l’impact sur votre carrière
artistique ?
14. Avez-vous des conseils pour les artistes qui cherchent à organiser des performances en
ligne ?

Conclusion

15. Quels conseils donneriez-vous aux artistiques émergents afro-descendants qui


cherchent à promouvoir leur travail artistique en période de Crise- 19 et, voire au-delà
de celle- ci ?
16. Y a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter à propos de la promotion des œuvres
artistiques en période de crise Covid-19 ?

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Annexe N°3 : guide d’entretien avec Julien Fournier

Guide d’entretien dans le cadre de mon mémoire sur le thème : « les mécanismes de
promotions des œuvres artistiques en période de crise de la covid- 19 : cas des artistes musiciens
émergents afro-descendant de la région de Bruxelles-Capitale ».

1. En tant que directeur de la Fédération Wallonie. Musique, pouvez-vous m’expliquer en


quoi consiste le rôle de la fédération Wallonie Musique : ses missions, sa vision ?
2. Pouvez-vous me donner un aperçu de l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur
l’industrie musicale en général et sur les musiciens émergents afro-descendants en
particulier ?
3. Est-ce que la fédération a soutenu en particulier les artistes pendant la période de la
crise, si oui comment ? y a-t-il eu des subventions spéciales ou des aides spéciales ?
4. En tant directeur de la fédération Wallonie musique, quels canaux de promotion
recommanderiez-vous à des artistes musiciens émergents afro-descendants en période
de crise (car on est peut-être sortie de celle de la Covid-19, mais on n’est pas à l'abri
d’autres crises) ?
5. Est-ce que la fédération a travaillé en collaboration avec d’autres institutions ou
organisations pendant la période la crise pour soutenir les artistes musiciens ?

Merci !

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Annexe n°4 : entretien avec Nel Tsopo

Lieu : Rue Bara 175 Anderlecht

Date : 12 mars 2022

Bérénice : Bonjour, alors je suis Bérénice et je suis étudiante en master en gestion culturelle à
l'ULB dans le cadre de mémoire sur le thème intitulé : les mécanismes de promotion des œuvres
artistiques en période de crise covid- 19 cas des musiciens, émergents afro-descendants de la
région de Bruxelles- Capitale décelé par le magazine Brukmer, j’aurais quelques questions à te
poser en tant que responsable dudit magazine et si tu es d'accord, on y va.

Nel Tsopo : Je suis tout à fait d'accord.

Bérénice : On va directement aller dans le sujet, ma première question d’abord savoir est-ce
que vous pouvez parler me parler de votre travail au sein du magazine Brukmer ?

Nel Tsopo : Au sein du magazine Brukmer, je suis rédacteur en chef, ça veut dire que j'organise
l'information, je choisis les sujets, je choisis les rédacteurs, j'écris aussi sur certains sujets. En
gros, c'est ça, c'est l'organisation de l'information, le choix de rédaction, le choix d'une ligne
éditoriale. Et en plus de ça, forcément, je m'occupe aussi de l’édition en gros, de la distribution
de tout.

Bérénice : Et quand la distribution de tous, il s’agit de quoi exactement ?

Nel Tsopo : Donc je m'occupe un peu de la vie du magazine en 360°.

Bérénice : Comment décririez-vous la mission de votre magazine en termes de promotion


d'artistes émergents et en particulier ceux d'origine afro-descendante ?

Nel Tsopo : Nous nous sommes assigné une mission de promotion, de vulgarisation des œuvres
artistiques et des artistes d'origine afro-descendante simplement parce que pour des raisons
multifactorielles les artistes afro-descendants, bénéficie de peu de visibilité dans le système
culturaux médiatique en Belgique. Donc il faut pour , pour pallier cela, mettre en place un
ensemble de mécanismes qui leur permettrait à eux de profiter des espaces culturels qui sont
dédiés aux artistes et aussi des espaces promotionnels et nous à notre petit niveau, nous mettons
en place des choses : parmi lesquelles la promotion à travers le journalisme, la rédaction, la
mise en avant, la promotion des vidéos de ces artistes et quand on est artistes, on ne parle pas
que des artistes musiciens, on parle à peu près tout, tout type, c'est pluridisciplinaire quoi ! Et

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en deuxième partie, nous mettons en place chaque année les Golden Afro Artistique Awards qui
ont pour but de remettre des prix aux artistes justement de cette catégorie-là.

Donc, il s'agit à la fois de promouvoir, mais aussi d'apporter une reconnaissance à des artistes
qui ont déjà pignon sur rue, mais qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur, voilà donc c'est
deux axes notamment, le magazine Brukmer et le festival que nous parlions à ce déficit injuste
et presque discriminatoire.

Bérénice : Et le magazine, c'est un mensuel ? ou annuel ?

Nel Tsopo : C’est annuel, à partir de 2023, ce sera semestriel et en 2024 il en aura 4.

Bérénice : À quelle période l’année le magazine parait-il ?

Nel Tsopo : Jusqu'ici, c'était une parution annuelle lors des Awards au mois d’octobre
généralement.

Bérénice : Comment la pandémie de la covid-19 a affecté le travail de votre magazine dans sa


capacité à promouvoir les artistes afro-descendants émergents.

Nel Tsopo : Bon, disons que pendant la pandémie, nous, on ne s'est pas arrêté pendant la
pandémie, on a forcé pour continuer. En revanche, les artistes ont eu un coup d'arrêt à eux. Bon,
un coup d’arrêt, Un coup d'arrêt forcément lié au fait que toutes les salles étaient fermées. Donc
un coup d'arrêt au niveau de leur travail, c'est-à-dire au niveau de la présentation de leur travail
artistique, cependant beaucoup ont continué à travailler, à produire, à créer, c'était aussi
l'occasion pour beaucoup d'artistes de se repenser et de faire une pause et de penser leur carrière,
de se réorganiser, de décrire, de s'inspirer. Je trouve que moi personnellement que c'était une
plus une opportunité qu’une fermeture, même une chose. Maintenant, il y a eu malheureusement
des artistes qui étaient justement au bout d'un processus de création et qui n'ont pas pu vendre
leurs albums, leur production, parce qu’effectivement, c'était fermé. Bon, maintenant, nous, de
notre côté, on a continué à faire, à mettre en place le festival.

On a d'ailleurs, pendant la pandémie, a mis en place un concours de l'artiste émergent justement


pour booster ses artistes qui déjà n'avaient pas assez d'opportunités, les émergents surtout
n'avaient pas assez d'opportunités, mais qui en plus de la covid se rajoute ça double, leurs
difficultés.

Donc, nous, on a organisé un concours qui dont le process était d’ouvrir, d'ouvrir le concours,
de laisser postuler les artistes émergents. Il y a eu cette première année quatre-vingt artistes qui
ont postulé et un jury qui a tablé pour sélectionner dix artistes, dix finalistes. Les dix finalistes

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ont été présentés au public et le public a ensuite voté. Le gagnant a reçu un prix et à bénéficier
de notre accompagnement pour réaliser un album, deux clips vidéo et une visibilité médiatique
grâce aux avoirs. Voilà à peu près ce qu'on a fait musicalement pour ces artistes et pour les
autres, pour ces artistes musiciens et pour les autres, on a continué à faire de la promotion par
nos articles et par les armes d'accord, personne ne s’est à dire reconduire

Bérénice : Dans tous les cas que vous avez énuméré ici vos difficultés rencontrées pour
promouvoir le travail au cours de la pandémie parce que forcément, il y a aussi eu des difficultés
pour pouvoir continuer l'activité tel que vous l'avez fait, quelles sont celles que vous avez
rencontrées pendant ce temps-là ?

Nel Tsopo : Pour promouvoir les difficultés étaient plus liés à A l'état d'esprit des articles des
artistes

Parce que nous, comme j'ai dit, on ne s'est pas arrêté, on a continué, mais les artistes, beaucoup
essayaient de comprendre ce qui se passe, beaucoup ont été arrêtés. Il y avait une ambiance
plutôt morose, pas beaucoup d'espoir. Or, quand on travaille dans un milieu créatif, on a besoin
d'émulsion pour que la créativité engendre la créativité, etc. mais là, c'était très morose. C'était
un peu, c'est plutôt l'environnement qui n’était pas très positif. Donc il fallait vraiment même
pour les équipes, il fallait vraiment aller chercher des ressources loin pour pouvoir mobiliser
les équipes de bénévoles qui ont l'habitude de travailler parce qu'on était. Il n'y avait pas
beaucoup d'espoir quand on n'a pas une vue claire sur ce qui va se passer dans le futur, c’est
très compliqué pour nous-mêmes. Mais on a vraiment forcé parce que les salles fermées, les
contraintes des salles, on ne sait pas si l'événement allait avoir lieu, combien de personnes y
auraient, quel serait le dispositif mis en place ? Est-ce que deux jours avant, on n'annulerait pas
l'événement dont tu te souviens de ça ? C'était horrible, il y a beaucoup de lieux culturels qui
ont fermé, donc, ça a été cela. Mais bon, voilà, moi, je suis de nature positif e plutôt du genre à
regarder les opportunités donc pour nous aussi, ça a été une opportunité.

Bérénice : Donc ce n’est pas forcément néfaste ?

Nel Tsopo : Non, ce n’était pas forcément néfaste, c’est justement ça nous a permis de créer ce
concours, d'y travailler et en travaillant s'adonner l'engouement puisqu'il ne se passait rien, les
gens adhéraient au concours donc le concours a eu du succès. Ça permit que les gens
s'intéressent vraiment.

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Bérénice : On va parler un peu des d mécanismes de promotion même, alors j'aimerais savoir
comment est-ce que vous avez réussi, donc, à promouvoir les artistes émergents afro-
descendants de la région de Bruxelles capitale malgré tous les défis posés par la pandémie ?

Nel Tsopo : On a procédé comme on faisait avant, c'est-à- dire qu’au début, avant, on allait vers
les artistes, vers des collectifs d'artistes, on leur propose, on dénichait les talents et puis on leur
proposait une mise en avant grâce à des articles écrits sur eux ou on les sélectionnait pour les
présenter au festival.

Entre temps, en se faisant connaître, les artistes faisaient la démarche eux-mêmes de nous
contacter et c'est ce qui se passe aujourd'hui. Donc, on reçoit les éléments d'ailleurs, parfois, on
est débordé par rapport à nos ressources internes, on n’a pas assez de monde pour répondre,
gérer, donc on reçoit les demandes d'artistes et il y en a de plus en plus d'ailleurs, ce qui est
bizarre !!!On a de plus en plus d'artistes et d'artistes qui veulent se faire connaître, qui font eux-
mêmes la démarche, mais on voit bien que, c'est difficile pour eux parce qu’il faut être visible.
Les réseaux sociaux deviennent de plus en plus corsés, difficile d'être visible, même sur les
réseaux sociaux.

C'est encore toute une stratégie, il faut beaucoup payer, donc il faut beaucoup d'argent, c'est
plus aussi simple que ça. Les médias, mainstream sont assez fermé, il faut connaître, des gens,
il faut être dans un réseau, il faut avoir la chance qu'on écoute ce que vous présentez.

L'environnement promotionnel artistique en Belgique est très fermé et nous, on vient comme
une alternative comme j'ai l'habitude de dire, on est un projecteur alternatif, qu'il y a des grands
projecteurs, qu'on connaît de grands médias et nous, on vient projecteur alternatif Regardez, il
y a des gens ici. Et nous, on n'est pas là pour cela, ce n'est pas une démarche de rébellion, c'est
simplement un outil en plus qui dit voilà plus qui dit, vous savez, gros projecteurs, regardez
ceci. Ils sont bons donc voilà notre démarche, qu'est-ce que c'est ?

Bérénice : Quelles sont les canaux de promotions les plus efficaces que vous avez utilisé
pendant la pandémie pour promouvoir ces artistes ?

Nel Tsopo : Le plus efficace a été le festival. Le festival, le concours G3A. Les dix finalistes
ont connu eu une visibilité brusque et grâce au concours. Et je trouve par rapport à tous les
outils qu'on a parce que parfois, on peut publier des articles, on peut mettre, montrer des vidéos
sur les réseaux sociaux, mais là, quand même, ça a apporté quelque chose. Et les gagnants
surtout, on va dire les finalistes, déjà en ont bénéficié Bon, malheureusement, il n'y a qu'un seul
gagnant par an, mais c'est vraiment un truc qui booste et qui peut booster une carrière.

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Bérénice : Quand vous dites que c'est un festival qui a été le moyen le plus efficace en termes
de promotion, de visibilité, tout le festival a glandé à peu près combien de personnes pour les
différentes années ?

Nel Tsopo : Donc les deux dernières années, ou bien du moins ces trois dernières années ont
fait salle pleine.

Bon, pendant la Covid, on ne pouvait pas faire salle pleine puisqu’il y avait des restrictions.
Mais nous faisons de 800 personnes, donc normalement, on fait 800 places. Ensuite,
l'événement est diffusé en direct sur la chaîne BX1, les deux combinés, sachant aussi l'effet des
deux combinés quand ils sont convergents sur un événement, il y a un retentissement dans tout
le pays et voir à l'internationale, c'est aussi un magazine web et le magazine aussi qui appuie,
qui rapporte un Cachet donc ces deux outils combinés moi, je trouve que c’est satisfaisant.

Bérénice : Est-ce que vous avez mis en place des initiatives spécifiques pour aider ces artistes
à promouvoir le travail pendant la pandémie ? Si oui est-ce que vous pouvez me les décrire ?

Nel Tsopo : Pendant la pandémie spécifiquement, non, par contre oui, le concours est né de la
pandémie.

La pandémie ! ce qu'on fait ! on fait un concours ! Qu'est-ce qui se passe ! C’est mort, même
les petites scènes, les petits bars et autres dans lesquels les gens pouvaient s'exprimer, des petites
salles d'exposition, tout est fermé. Voilà le concours, c’est l'outil qui a été mis en place, alors
maintenant, on va quitter un peu de votre cadre dans le cadre plus institutionnel.

Bérénice : Est-ce qu'au niveau régional, puisqu'on est en train de parler de la région de
Bruxelles-Capitale, est-ce que vous avez eu les accompagnements ? est-ce que les artistes
émergents de la région de Bruxelles-Capitale bénéficient d'un accompagnement peut-être, je
dis n'importe quoi Peut-être de la Fédération Wallonie Bruxelles par exemple ? Est-ce qu'il y a
un dispositif spécifique mis en place pour accompagner cette catégorie d'artistes ?

Nel Tsopo : Oui, tout à fait maintenant, ils doivent savoir mieux que moi, mais ce que je sais,
c'est que la Fédération Wallonie Bruxelles a dans son département musique dispose des budgets
d'accompagnement pour artistes émergents. Maintenant, l'artiste peut faire une demande
individuelle, mais l'artiste doit montrer déjà qu'il y a un minimum de travail qui est fait avant,
donc ce n’est pas vous en train de chanter dans votre salle de bain, vous allez voir la fédération
pour dire, je veux, je veux chanter !

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Donc il faut un minimum de structures déjà pour rentrer dans les critères et les artistes qui sont
accompagnés en bénéficient plus facilement, notamment nous par exemple notre artiste, le
gagnant de G3A a bénéficié d'un soutien, d’un accompagnement à la sortie de son clip.

Il y a des outils tout à fait et les artistes émergents devraient se rapprocher un peu de la
Fédération pour voir tout ce qui est mis en place, mais ça nécessite un minimum de structure
de base.

Bérénice : En dehors de la fédération, y a-t-il d’autres structures qui accompagnent ces


artistes ?

Nel Tsopo : Il y a des structures qui ont pour rôle d'accompagner et qui sont aussi soutenues
par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je pense à Apéro it, qui fait des formations, de coachings
pour lequel j'interviens parfois d'ailleurs aussi pour faire des conférences, pour expliquer aux
artistes les mécanismes qui leur permettent de mettre toutes les chances de leur côté pour s'en
sortir, tant en termes de promotion, en termes de démarche vis-à-vis des bookeurs, ça, c'est plus
musique, on va dire parce qu'il y a plusieurs métiers qui tournent autour d'un artiste et le fait
d'être talentueux ne suffit pas, pour une structure.

Il faut envoyer les dossiers de presse, Tous les artistes ne savent pas comment le faire. Il faut
négocier auprès des festivals, quelles démarches ? Comment on fait pour être pris dans un
festival ? Toutes ces questions sont posées et il y a des personnes qui sont habilitées à
accompagner des artistes, à améliorer leur démarche. Tout cela contribue à être vu, connu et
reconnu. C'est un travail. Moi, j'anime souvent des conférences sur l'image, l’importance et
comment mener des démarches pour avoir des scènes.

Bérénice : Comment est-ce que vous pensez que la pandémie de la covid- 19 a pu affecter la
scène musicale sur le long terme, en particulier celle des artistes émergents afro-descendants
parce que forcément les conséquences, il y en a, mais là, je ne sais pas si on peut dire qu’on est
déjà dans pendant l'après. Mais sur le long terme, comment est-ce que vous pensez que cette
pandémie aura affecté cette catégorie d'artistes en particulier ?

Nel Tsopo : C’est une question compliquée ha ha ha.

Je pense qu’il y a deux temps en gros ce sont les effets de la crise-19 sur la carrière des artistes
émergents. Il y a eu deux temps où tout s'arrête, et ensuite, il y a une reprise, mais à une à la
reprise, qu'est-ce qui s'est passé ! Il y a eu des bouchons toutes les salles de concert, toutes les
salles, tout endroit qui permettait d'exprimer son art était fermé, et après, ils étaient sursollicités,
c'est la file, et comme ce monde réfléchit en termes de profit, ça a désavantagé les émergents

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parce qu’ils ramènent moins d'argent aux organisateurs de concerts, à priori et donc ils ont
privilégié les artistes connus, donc les émergents devaient attendre ce qui est compliqué
maintenant. Cela aussi à pousser les émergents à imaginer d'autres formes de promotion
notamment digitale, on a vu des gens qui ont fait des concerts en ligne, on a vu des gens qui ont
organisé eux-mêmes leurs événements, des artistes qui se mettent ensemble pour organiser eux-
mêmes, leurs concerts.

Ça, ça modifie un peu la façon, même au niveau des lieux d'événements, c'est-à-dire que les
gens sont devenus plus créatifs en termes de lieu de concert, par exemple il y a une association
qui a imaginé de faire des concerts chez les gens, c'est-à-dire que tu as le chez-toi, tu estimes
que c’est grand et c’est suffisant pour accueillir des gens, tu les sollicites, ils font une sélection
d’artistes avec toi, les gens viennent chez toi, on paye et ont fait le concert chez toi. Ce sont les
artistes émergents qui bénéficient plus de ce genre de lieux.

On ne parle plus vers une auto-promo comme ça et dans la façon même de créer, parce qu'il y
a eu des beaucoup d’intérêt pour les featuring, bosser avec d'autres personnes, tout cela t'a
affecté maintenant les grands gagnants.

Je ne sais pas qui est gagnant, vraiment, c'est un mal pour un bien, c'est un mal pour un bien
parce que tel que de toutes les façon le système de promotion d'artistes était fait déjà
désavantageux pour les émergents maintenant, il y a d'autres opportunités.

Bérénice : Pour conclure, est-ce que vous avez des recommandations pour les artistes
émergents afro-descendants de la Région Bruxelles-Capitale qui cherchent à promouvoir leur
travail, je ne sais pas, on est encore dans les braises de la pandémie On ne dira pas qu'on est
déjà à la fin donc qui cherchent à promouvoir leurs œuvres à partir de ce moment si et aussi
après la covid. Donc qu'est-ce que vous pouvez dire comme recommandations stratégiques ?

Nel Tsopo : Je pense que certes, on est en post covid entre guillemet, mais on n'est pas à l'abri
d'une autre crise, je pense que des trucs comme ça, vont arriver tous les trois ans, tous les X
temps. Maintenant, il faut pouvoir intégrer cela. C'est dur de lier des recommandations,
forcément à une situation covid, parce que ça reste quand même une situation exceptionnelle
même si je pense que ça va être récurrent.

Ceux qui s'en sortent le mieux, ce sont ceux qui ont des réseaux, je pense que chaque artiste
doit pouvoir travailler urgemment tout le temps son réseau, faire partie des collectifs, ne pas
faire solo, être avec des gens comme ça, à chaque fois qu'il y a des ouvertures, il y a de nouveaux
concepts qui arrivent

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Il faut être dedans, il ne faut pas avancer solo ou avec sa petite équipe comme ça, il faut
rencontrer d'autres artistes. Il faut être très open aussi aux nouvelles technologies. Il faut se
créer son monde à soi, il faut travailler beaucoup sa présence digitale, elle se travaille
maintenant plus sur le long terme, c'est plus facile donc il faut s'y mettre tout de suite pour avoir
une vraie présence digitale.

Et de toute façon, il faut travailler son art, de toute façon, il faut travailler son art, le travail,
c'est la base de tout.

Bérénice : On est arrivé à la fin de notre entretien Nel, un tout grand merci.

Nel Tsopo : J'espère que j'ai pu faire une tentative de réponse très compliquée, très pointue.

Bérénice : Je pense que oui, si jamais toute question autre, je ne manquerais de revenir vers
toi, merci une fois de plus.

Nel Tsopo : Je t’enverrai la facture !!

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Annexe n°5 : entretien avec Mac Lister

Lieu : gare du Nord

Date : 21 mars 2023

Bérénice : Bonjour Mac Lister, moi, c'est Bérénice, étudiante en master en gestion culturelle à
l'ULB et dans le cadre de mon mémoire qui porte sur les moyens de promotion des artistes
musiciens émergents afro-descendants de la Région de Bruxelles capitale. Je me suis intéressée
sur comment est-ce que ces artistes-là ont pu promouvoir leurs œuvres pendant la période covid
dix-neuf et de ce fait toi en tant qu’artiste afro-descendants, j'aimerais te poser quelques
questions sur ton parcours pendant cette période de la crise.

Avant de commencer, je vais vous demander de présenter brièvement et parler de ton parcours
artistique jusqu'à présent.

Mac Lister : Écoute, je suis un rappeur belge d'origine camerounaise. Le rap est venu à moi
simplement par circonstance. Parce que même si, comme certains les disent, ils se sont sentis
investis de la renaissance d'un parent artistique prémonitoire.

Moi, pour ma part, ce n’était vraiment pas le cas. Je veux dire qu’un, j'ai rencontré, il y a un
moment donné de ma vie où je faisais face à des situations difficiles. Et donc moi en rencontrant
des amis, en rencontrant des personnes qui m'ont fait découvrir le rap dans les événements.
Culturels, des événements de musiques urbaines.

J'ai pu en fait découvrir cette musique-là. J'ai pu en fait nourrir mon amour pour cette musique,
et donc du coup, les premières scènes que j'ai pu faire, c’était déjà au Cameroun, à la base, dans
le cadre d'événements culturels, que ce soit au lycée, pendant les Kermesses ou, dans les fêtes
du quartier.

Mais finalement, de fil en aiguille, j'ai nourri la passion et j'ai vu en réalisé que mon amour pour
le hip hop ne cessait de grandir, et que je pouvais en faire quelque chose. Et donc c'est la raison
pour laquelle, après les premiers projets qui ont un petit succès d'estime, au Cameroun, avec
des potes, des amis, dans le cadre de mes études supérieures, quand j'arrive, je me suis dit Non,
ce sera peut-être un bon moyen de me structurer et d'avoir un cadre et de pouvoir me donner
une chance véritable à une carrière artistique, c'est la raison pour laquelle dès ma première
année en Belgique, et j'ai commencé justement à m’informer sur le milieu institutionnel, sur le
milieu culturel parce que je pense que pour comme beaucoup de jeunes rappeurs, quand on fait
de la musique hip hop, on a tendance à se dire que c'est une musique qui évolue, sans cadre
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formé en fait et donc on ne pense pas aux structures institutionnelles qui existent, qui peuvent
accompagner, qui peuvent financer, qui peuvent nous aider à structurer notre travail. Et ça, je
pense aussi qu'il y a un véritable manque de vulgarisation de l'information, bien qu'il y ait une
volonté, en tout cas politique, de rendre l'information accessible.

Il faut cependant noter que voilà, les conditions d'octroi ne sont pas de nature à faciliter une
aide à grande échelle, en fait des artistes. Et donc c'est souvent difficile pour les jeunes lorsqu'ils
ont cette appréhension-là de pouvoir se motiver à se rapprocher des services compétents.

Et donc, pour ma part, c'est un peu dans ça que j'ai évolué dans ce contexte-là Les premières
années, j'ai fait des petits concerts. J'ai sorti un premier projet où j'étais signé avec un label
montois. Après ce projet-là, je me suis recentré sur Bruxelles avec la rencontre très bénéfique
de Nel qui m'accompagne aujourd'hui depuis plusieurs années, non seulement en tant que
mentor de vie, mais surtout en tant que manager et lui aussi, c'est une profession qu'il découvre
au fil des années parce que jadis, il ne s'était jamais lancé dans ce domaine en particulier. Et
donc aujourd'hui, c'est un peu ça, après un an que j'ai sorti mon premier album le 1er octobre
2022. Aujourd'hui, j'ai envie de dire que malgré le contexte de la crise covid, les choses se
passent plutôt pour mieux.

Maintenant, on peut encore faire mieux et à mon sens, ce qui doit être amélioré, c'est la
promotion scénique au niveau des scènes, des marchés. Trouver des moteurs pour faire tourner
le projet, le défendre plus à ce niveau. Je pense que, au niveau francophone, d'énormes
difficultés à programmer le plus facilement possible par des promoteurs, c'est une grosse galère,
sachant que ça évolue en vase fermé et ainsi, tu n’as des réseaux, des contacts.

Très difficile de faire un programme et pour moi, je sais que j'ai passé très largement l'âge de
faire des tremplins.

Bérénice : D'accord, alors on va continuer. Jusqu’à présent, moi, j'aimerais savoir comment
est-ce que la pandémie de la Covid-19 a affecté, ton travail et ta carrière artistique

Mac Lister : Personnellement, je pense que c'est une question qui peut être traité de manière
ambivalente dans les deux sens.

C'est-à-dire que sur le plan scénique il y avait plus de concert, mais dans le cadre de la
créativité, du processus créatif. Je pense que ça a été une bonne chose et à propos de l'isolement
ça permettait le rapprochement avec son processus créatif, avec ses idées, son inspiration, ça
permet un isolement là, il y avait un véritable régal.

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Véritable statut véritable s'en va, donc on ne pouvait pas faire plus que ça, à pas resté là, créée
par-là de nouvelles sonorités, penser les nouveaux textes de nouvelles thématiques abordées.
Donc pour moi, c'est dans ce sens-là que pour moi, ça a été bénéfique. Hormis l’absence de
scènes de « gombo »

Bérénice : Alors, on va parler maintenant de la promotion en elle-même pendant la crise.

À quelles sont les canaux de communication en ligne que vous avez utilisée pour promouvoir
e votre travail artistique ?

Mac Lister : De manière générale, ce n’est pas un secret de polichinelle, c'est bien évidemment
les réseaux sociaux : Instagram, Facebook, YouTube, TikTok, c'est vrai que voilà, tout se fait
de manière dématérialisée et aujourd'hui c'est la donne, un peu tout ce qu'on fait.

Et je pense que pendant la crise covid, les gens étaient franchement accentués, connecté, hyper
connectée, même sur le réseau pour suivre tout ce qui se passait. J'ai envie de dire que les gens
avaient eu plus de temps à se concentrer sur les œuvres musicales, sur du contenu artistique. Et
donc pour moi, c'est dans ce cadre-là, je pense que le contexte de la pandémie de la Covid- 19
a aidé justement les artistes dans le travail artistique à se retrouver et même à se reconnecter,
pour ne pas dire se retrouver avec leur public, voire un nouveau public. Parce qu’il y avait de
tout pour tout le monde, chacun pouvait trouver chaussure à son pied et chacun pouvait trouver
une nouvelle dimension artistique à sa carrière par rapport à ce contexte spécifique.

Bérénice : Je me dis, il a fallu adapter un peu les stratégies de promotion en ligne avec la
pandémie. Quelles sont les stratégies, quelles sont les adaptations que vous avez faites dans
votre cadre précis ?

Mac Lister : Concrètement, on n'a plus fonctionné avec du bouche-à-oreille, avec des contacts
relai qui puissent porter le projet. On a passé certaines communications publiques sponsorisées,
certaines annonces de projets et donc ça permet d'avoir une certaine force. Parce que, passer
par les canaux traditionnels médiatiques, ce n’est pas toujours évident, car passer en radio
nécessite non seulement des contacts efficaces et parfois aussi une bourse, ça nécessite de
l'argent, ça nécessite un budget. Et donc si tu n’as pas les moyens d’acheter les services de
l'attachée de presse de la RP, c'est clair que ce sont les réseaux sociaux qui vont pouvoir aider
à voir plus clair à moindre coût.

Bérénice : Est-ce que vous avez remarqué une différence dans l'efficacité de vos des campagnes
de promotion que vous avez mis sur pied en ligne avant et après la crise de la Covid-19. On
peut se dire qu'on est entre guillemets dans l’après Covid-19.

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Mac Lister : Clairement Aujourd'hui, il faut savoir que les prestataires de services
intermédiaires que sont les compagnies IT, en gros les réseaux sociaux, aujourd'hui, ont élaboré
en fait une nouvelle stratégie de business pour faire en sorte que les publicités, les annonces
faites aujourd'hui n'ont plus de grande portée.

Si ce n'est pas financé, ce n'est pas sponsorisé. Donc aujourd'hui, on rend ces entreprises
rentables sur la publicité, ce qui fait que pour un artiste, un centre venu à revenus modestes
comptait juste sur les simplifications sens, on ne saurait, il devient difficile. Oui, parce que ce
dernier va atteindre difficilement son public, difficilement sa cible. Parce que si les œuvres
artistiques ne sont pas promotionnés avec un financement derrière, ça fait un long chemin.
Donc, on est obligé de mettre toujours un budget derrière. Pour pouvoir cibler un public,
l'identifier en fonction justement de nos besoins et des besoins du public.

Et ça nécessite justement un travail permanent, un travail de questionnement, de redéfinition


des stratégies, de déploiement, de stratégie. Ce n’est pas toujours évident. Il n'y a pas de formule
absolue parce qu'on peut se tromper dans ce qu’on veut faire. Seulement, on peut avoir un échec
consistant dans le fait qu'on n'a pas atteint sa cible tout simplement.

Ça ne veut pas pour autant dire qu'on n'est pas compétent ou qu'on n'a pas les ficelles du métier
où on n'a pas les compétences et les connaissances nécessaires, c'est simplement qu'elle est un
peu du terrain qui nous échappe. Et les raisons sont parties.

Bérénice : Est-ce que vous avez adapté votre stratégie marketing sur les réseaux sociaux depuis
le début de la pandémie ? Est-ce que vous avez communiquées comme avant ?

Mac Lister : Alors, il y a quelques petites adaptations honnêtement, il n'y a pas de ramification,
il n'y a pas d'adaptation par rapport à ça parce que je ne voulais pas juste montrer qu'en profitant
de la crise sanitaire pour pouvoir alourdir les oreilles des gens, on est restés fidèles à notre
démarche. La démarche a été la même démarche qui était là.

Bérénice : Quels sont les avantages et les inconvénients de l'utilisation des réseaux sociaux
Pour promouvoir un travail artistique ?

Mac Lister : L'avantage, c'est qu'à l’ère de l'économie numérique et des technologies de
l'information et de la communication, on n'a plus besoin nécessairement de vendre sa musique
dans les magasins, on n'a plus besoin nécessairement de se faire passer en radio, d'avoir une
audience radio pour se faire connaître.

Mais il faut pouvoir communiquer de manière stratégique et efficace sur les plateformes, sur
les réseaux, c'est dans ce sens une stratégie rondement menée, efficacement menée sur les
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réseaux va contribuer à l'impulsion ou à 'amélioration d'une carrière maintenant comme je te
disais en début de propos, il n'y a pas de règle absolue, il faut seulement savoir que toute
stratégie est faillible et il faut simplement se dire qu’avec le service de la discipline, la méthode
organisation et le budget qui est disponible pour mener à bien le projet, on peut effectivement
réussir à toucher le public et à faire prospérer un projet artistique, c'est ce qui est important
avec les réseaux. Et c'est là que c'est efficace en termes de force, de propagation, oui en termes
de force connaissent pour toucher un maximum de personnes sans pouvoir se déplacer
nécessairement. C'est aussi ça la force des réseaux sociaux. C'est la force dans la mesure où,
quand le son, comme on dit au quartier, « a pété », c'est un succès total.

C'est tout le monde entend parler de toi et c’est en ce sens que ta notoriété connait une ascension
exponentielle aussi intéressante.

Mais il peut arriver que dans d’autres cas ce soit le flop et que les personnes parfois interprètent
mal tes propos et dans ce sens-là, c'est plutôt un désamour ou un mépris qui évoluent de manière
exponentielle et qui évolue dans les quatre coins du globe et ça fait toi un paria de l'après,
s'emparer des réseaux, une personne que les gens vont mépriser honnêtement, les gens vont se
moquer, donc ça va dans les deux sens. Et je pense qu'il faut juste rester dans la mesure où
parfois, il y a des gens dont la stratégie, c'est justement de raconter des insanités, de la merde,
des choses stupides sur les réseaux pour se faire connaître, ce qu'on appelle la stratégie sauvage.

À chacun sa stratégie pour ce qu'on est, plutôt à des gens qui restent fidèles à elle-même depuis
le départ avec ou sans succès, restent avec une ligne éditoriale bien précise.

Bérénice : On va parler partenariats maintenant alors, je veux savoir est-ce que dans le cadre
de votre carrière avec la covid-19 a été l'occasion parfois de certains artistes de se recréer, de
se relever, de se remettre en cause. Est-ce que pendant cette période en particulier, vous avez
collaboré avec d'autres artistes ou des organisations pour la promotion de votre travail d’artiste
?

Mac Lister : Concrètement, je pense que, ce n’était pas évident de pouvoir être enthousiaste à
l'idée de contacter les gens que de pouvoir collaborer physiquement et donc parce qu'il se faisait
pour certains artistes, c'était de faire des collaborations à distance, chacun enregistre chez lui et
on assemble les voix. On a un morceau mixé et masterisé et pour les partenariats, il est évident
que ce n'était pas possible parce que, beaucoup de structures avaient fermé et le travail était au
point mort. Je pense particulièrement aux salles de programmation des salles de concert qui est
simplement fermaient pendant cette période parce que ce n'était vraiment pas évident. Il faut
savoir que le secteur culturel est l'un des derniers secteurs à rouvrir.
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Bérénice : Est-ce que dans cette période, vous avez remarqué une différence dans la capacité
de pouvoir établir les partenariats depuis le début de la pandémie de la covid-19 ?

Mac Lister : C'était plus difficile de pouvoir faire des partenariats, difficile, car le contexte
politique, faisait en sorte que c'était vraiment tendu quand les politiques économiques et
sociales rendent ce besoin simplement irréalisable, et ce qui génère de la frustration.

C'est clair où il y avait des projets, soit ils étaient repoussés, soit annulé tout simplement et donc
on avait l'impression que les choses n’avancent pas justement, on ne va pas se mentir.

Bérénice : votre cas précis, est-ce que pendant la covid-19 ou du moins depuis le début de la
crise, jusqu'au moment où on est, avez-vous avez organisé des performances ? Il y a des artistes
qui faisaient des duos, est-ce que vous avez fait des prestations ?

Mac Lister : Personnellement, je n'ai pas fait, mais je voyais quand même, certains artistes le
faire parce que c'est quand même important de garder le lien avec le public, les personnes, que
les choses ne meurent pas artistiquement parlant, socialement et psychologiquement, de se
maintenir en activité. Vraiment existé, là-dessus de se maintenir en activité Et donc euh, c'est
une chouette idée, mais e pour moi, j'étais plus concentré.

Bérénice : Donc pour vous la période de la covid-19 a été plus créative.

Partant de ce fait, avez-vous des conseils à donner aux artistes qui cherchent à organiser des
performances en ligne ? Parce qu’il faut se dire que la covid- 19 a permis de comprendre qu'on
peut faire des évènements en ligne.

Mac Lister : C’est clairement de ne pas hésiter, de considérer qu’il faut le faire avec tout le
sérieux, qu’on peut appliquer quand on fait une scène en présentiel, le même sérieux qu'on
donne en présentiel, on donne le même distanciel, ça va permettre de garder la même énergie
la même ferveur

Par contre, si on se dit juste que voilà, actuellement, il y a des gens à distance, je me plante sur
la prestation ou si je rate le tempo d'un morceau, la manière de poser ou que je montre une
certaine fébrilité vocale à un moment donné, il faudrait savoir que ça peut avoir un impact aussi
sur le sérieux qu'on donne qu’on exprime aux autres.

Bérénice : Alors pour terminer, est-ce que vous avez des conseils à donner aux artistes
émergents Afro-descendants qui cherche à promouvoir leur travail artistique ? je vais dire en
période de crise, là, on parle de la crise de la covid-19, mais on n'est pas à l'abri d'autres crises
qui sont susceptibles d'arriver.

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Du coup, on pourrait calquer peut-être ses conseils pour les appliquer à d'éventuelles crises. On
ne souhaite pas, mais ça peut arriver. Donc est-ce que vous avez des conseils à donner à ces
artistes-là pour pouvoir se promouvoir dans des périodes pareilles ?

Mac Lister : Un conseil fondamental passé fait preuve de résilience parce que, ce n'est
clairement pas donner de faire une carrière dans la musique en général et en particulier en
Belgique pour les afro-descendants n’est pas aisé. Les structures d'accompagnement ne sont
pas nombreuses et comme je disais tantôt, les opportunités se créent plus dans le secteur privé,
ce qui de sorte que les gens, qui détiennent les opportunités, évoluent en vase clos, par affinité,
en cercle

C’est difficile de se frayer un chemin, de pouvoir contacter les gens efficacement pour avoir
une chance de montrer ce que tu sais faire, ce que tu vaux, bénéficier de la confiance Le respect,
c'est ça, en fait, qui est assez frustrant et est décevant dans le milieu francophone.

C'est pour ça que beaucoup vont se chercher en France pour les artistes francophones et
néerlandophones, ils rentrent dans leur partie flamande, mais plus aussi orienté vers la Hollande.
Voilà donc c'est aussi un choix de démarche artistique qu'il faut prendre en compte et bien se
faire accompagner, être bien entouré. C’est aussi un choix de démarche artistique qu’il faut
prendre en compte donc il y a le côté résiliant sur le plan de la démarche artistique et l’entourage
professionnel qui va avec.

Bérénice : Si je comprends bien en Belgique, il n'y a pas de structures étatiques de la fédération


poussaient et est-ce qu'elle accompagne les artistes ?

Mac Lister : Elle le fait, mais pas spécifiquement les afro-descendants sinon ça deviendra
qu’elle discrimine les personnes d'autres couleurs. Mais force est de constater quand même
qu'en tout cas pour cette discipline artistique, c'est difficile de se faire subsidier, parce qu'il y a
un quota, il y a beaucoup d'appelés, peu d'élus et donc des fois son dossier pour le faire avec
tout le sérieux nécessaire et une commission de musique qui décide et ça peut arriver que ton
dossier ne passe pas comme pour beaucoup d’autre et ça peut être frustrant et créer un impact
très négatif sur le moral. Mais c'est pour ça que je parle de résilience, et l'association qui existent
la plupart sont aussi subsidiés donc parfois n'ont pas toujours les possibilités financières pour
accompagner un grand nombre d'artistes, elles même aussi ont leurs propres conditions avec
les affinités dont je parlais ce qui fait que parfois on te rejette tu ne sais pas pourquoi tu acceptes
juste et tu avances. Par exemple court-circuit - qui est un organisme francophone
d'accompagnement de promotion de la musique qui accompagne souvent les artistes émergents.

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Force est de constater que ce n’est pas évident de glaner une opportunité au sein de cette plate-
forme au sein de cette structure, elle évolue avec des registres musicaux différents, c’est bien,
mais quand il s'agit là d'une musique urbaine, il faut savoir qu'il y en a beaucoup qui râpent
chacun veut une place au soleil, c’est un peu à chaque œuvre veut avoir le Saint Graal de la
lumière et c'est très difficile. Franchement, je t'ai dit, c'est très difficile. Je voudrais que certains
n'hésitent pas à gratter au niveau de la France parce que, en Fédération Wallonie Bruxelles, le
tour est vite fait et donc structurellement pouvoir nécessairement élargir son spectre pour
pouvoir vivre de leur art.

Bérénice : Et juridiquement, quel est le statut de l'artiste musicien en Belgique ?

Mac Lister : Juridiquement, le statut de l'artiste aujourd'hui, il est assez alambiqué, très, très,
très précaire oui, sachant que voilà le statut de l'artiste en termes de prestations sociales en
termes de revenu d'allocation sociale et calquée est fondamentalement sur les allocations
chômage, allocations chômage versant des prestations d'artistes. Ce qui fait en sorte que e pour
un artiste, justifier à chaque fois pendant telle période, je n’étais pas en activité, il faut
indemniser cette période, c'est difficile à documenter, il faut apporter les preuves pour pouvoir
entrer dans les conditions et récemment ici avec le ministre du Travail et de l’économie Pierre
-Yves Dermagne à l’initiative de cette réforme législative, survient la loi du 1er décembre 2022,
portant création de la commission du travail des arts et amélioration de la protection sociale des
artistes en ce qui concerne l’assurance chômage.1

C’est une réforme qui n’égaie pas qui n’enchante pas beaucoup. Parce que les mesures
escomptées ne sont pas finalement celles qui ont été retenues dans cette réforme. Ça, c'est d'un
point de vue de la Sécurité sociale. D’un point de vue fiscal, ce n’est pas non plus avantageux,
parce que voilà, il faut facturer à chaque fois des prestations qui ne sont pas déjà fréquentes,
sont déjà rares et que, à part après, pour finir, tu te retrouves avec pas grand-chose par poche ce
n'est pas évident. On ne va pas faire cette prestation de manière non déclarée pour pouvoir se
mettre l’argent dans la poche. C'est ça la réalité, car passer par les RPI c’est complexe. Tout
dépend de comment il négocie à son contrat avec le promoteur, l'organisateur de l'événement.

Bérénice : Est-ce que vous avez autre chose à ajouter au sujet de la promotion, de manière
générale ?

Mac Lister : Je pense que comme je le disais, rien de grand ne s’est fait dans ce monde sans
passion

1
https://www.socialsecurity.be/citizen/fr/actualites/reforme-du-statut-dartiste
21
Cela étant, il y a surtout aussi les enjeux de la réalité sociale, socio-économique qui font qu'on
est obligés d'ouvrir les yeux et de se dire qu'on ne vit pas que de passion, il faut faire rentrer de
l'argent, ce n’est pas pour être vénale, mais il faut faire rentrer de l’argent. Les gens ont des
factures à payer, des maisons dont rembourser le prix, les crédits, besoin de voyager, etc.

Mais voilà, en tant qu'artiste, quand tu veux évoluer de manière formelle, dans ce cas, c'est très
difficile. Donc moi, je conseillerais aux artistes d’avoir un job sur le côté, cela permet de tenir
et gérer leurs besoins quotidiens, de fonctionner toujours dans la musique, et donc
accessoirement de toujours fonctionner dans la musique. Et la musique, c'est bien le bien-être
mental, bien-être psychologique, spirituel, et ce, dans l'optique de pouvoir verser et le pouvoir
vivre totalement de sa passion. Voilà le fin mot de l’histoire.

Bérénice : Un tout grand merci Mac Lister

Mac Lister : Merci à toi également Bérénice et courage pour la suite.

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Annexe n°6 : entretien avec Kunta

Lieu : Rue de wautier 77 Laeken

Date : 29 mars 2023

Bérénice : Bonjour Kunta

Kunta : Bonjour Bérénice

Bérénice : Je suis Bérénice étudiante en master en gestion culturelle à l'ULB dans le cadre de
mon mémoire portant sur les moyens de promotion des œuvres musicales des artistes musiciens
afro-descendants émergents en Région de Bruxelles- Capitale, j'aurais quelques questions à te
poser en tant qu’artiste musicien émergent afro-descendant. Si tu es d'accord sans tarder, on va
entrer dans le vif du sujet.

Kunta : Cela me convient.

Bérénice : Premièrement, alors j'aimerais que tu fasses une brève présentation de toi et tu nous
parles de ton parcours artistique jusqu'à présent.

Kunta : Moi du coup, mon nom artiste, c'est Kunta, j'ai commencé à faire de la musique quand
j'étais à l'internat à Liège, mais j'ai commencé comme à peu près tout le monde, dans le créneau
du rap et de la musique urbaine du hip hop… Mais je fais aujourd’hui de l'afro pop à l'heure
actuelle, je peux me considérer comme un artiste qui chante pour la francophonie donc en
langue française, mais qui fait de là de l'afro pop. Ça fait maintenant 10 ans que je fais de la
musique, mais 3 années axées réellement sur l’afro pop et la musique qui en découle quoi.

Bérénice : Comment est-ce que la pandémie de la covid -19 a affecté ton travail et ta carrière
artistique ?

Kunta : D'une manière assez forte dans le sens où en tant qu'artiste, j'ai des performances, ça
veut dire qu'on avait des concerts, on avait des représentations, mais du coup, comme la Covid-
19 a mis un terme à tout ce qui était représentation, performances, concerts…, on a été stoppé
par rapport à cet axe, qui est un axe d'action, lequel est très important pour un artiste dans son
développement, dont le but est de se faire voir, de se faire connaître par un public qui ne le
connaît pas encore et de créer une fan base autour du fait qu'il y ait une performance qui peut
plaire aux gens. Et, par rapport à ça, on a dû s’axer sur d'autres choses. On a dû s’axer sur des
choses beaucoup moins organiques et plus virtuelles. C'est une autre manière de travailler, c'est

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une autre approche et une autre stratégie de penser, ça change beaucoup, ça change énormément
et on a essayé de s'adapter pour le mieux.

Bérénice : Quand vous dites que vous vous êtes axé sur autre chose, autre chose, c'est-à-dire
qu’est-ce que vous avez fait pendant cette période-là ?

Kunta : En fait, je pense que dans un premier temps, on a été pris un peu comme tout le monde
par cette attente où on se dit comment est-ce que les choses vont redémarrer !

Parce que la Covid-19 a été à un moment donné où il y a eu un questionnement, même l'État en


place ne savait pas quand est-ce que réellement la vie allait redémarrer, au début de la crise, on
était tous dans l’angoisse, les inquiétudes, les interrogations. Donc en fait, dans un premier
temps, on ne prend pas directement des décisions, on essaie d'atteindre un peu, on essaie
d'appréhender les choses en se disant peut-être n fait, je vais pouvoir continuer ma stratégie de
base qui est celle de faire ma musique et de la promouvoir comme je l'ai toujours faite. Mais à
un moment donné, où on voit que les choses n’avancent plus là, on s’axe beaucoup plus sur le
virtuel, j'ai commencé à proposer des vidéos sur mes réseaux sociaux, j'ai commencé à plus
entrer en interaction avec les gens puisque c'était la seule manière de pouvoir le faire. C’était
via les réseaux sociaux, via des live, via des vidéos où je montre en fait ma vie de tous les jours
durant la covid, où je montre un peu mes habitudes par rapport à mon monde artistique.

La manière dont je crée une musique, la manière dont j’aboutis à un son et tout ça… Le but est
de créer un engouement plus virtuel, j'ai essayé de changer la donne, de rendre tout ce qui était
organique virtuel.

Bérénice : On va parler de promotion proprement dit, vous venez de parler de promotion en


ligne, alors j'aimerais savoir quels sont les canaux en ligne que vous avez utilisée pour
promouvoir votre travail ?

Kunta : Dans un premier temps, moi, j'ai commencé à reprendre des musiques qui étaient
virales ce que je faisais, c'est que je gardais le refrain de l'artiste et moi sur le deuxième couplet,
j’enlevais son couplet et moi, je reposais un nouveau couplet, c'est-à-dire, je faisais un featuring
virtuel avec des artistes qui étaient virales pendant ce moment-là, en fait. De part ça crée une
intrigue sur les réseaux où les gens se sont dits oui, c'est musique que j'écoute souvent, mais je
suis curieux de voir ce que lui, il a proposé sur le sur la musique originale exactement là et, j'ai
fait quelques séries de reprise comme ça, des coovers et de parler en fait, ça a commencé à créer
un engouement où les gens, ils ont réellement apprécié, j'ai même eu les réponses des artistes
eux-mêmes qui étaient à l'origine du son et donc ça, c'est une promotion beaucoup plus

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organique. On va dire que je crée un contenu et il y a un engouement, ça devient un peu viral,
donc c'est organique, ce n'est pas une promotion de payer, mais à côté de ça, il y a aussi du
sponsor, donc ça veut dire que j'ai budgétisé en fait certaines vidéos pour toucher un nombre de
personnes et surtout cibler un nombre de personnes, un style de personnes, des régions bien
spécifiques qui sont des régions dans la francophonie, c'étaient vraiment ces deux axes, essayer
de faire quelque chose qui devient viral et le payer, où on essaie de cibler réellement le public
cible qu'on veut toucher et créer quelque chose autour de ça. Donc, je pense que ce sont
réellement les deux points qui ont fait réellement que ma promotion a pu marcher durant mon
temps d'arrêt pendant la covid- 19

Bérénice : On va continuer avec les moyens de promotion, moi, j'aimerais savoir comment
est-ce que tu as adapté ta stratégie de promotion en ligne depuis le début de la crise.

Est-ce que tu es resté dans le mode d’avant ou pendant cette période il y a eu une sorte de
modification de tes habitudes de promotion en ligne ?

Kunta : Ça a changé parce que déjà dans un premier temps, la covid m'a permis en fait de
pouvoir aussi beaucoup plus me recentrer sur moi-même. Et donc il y a eu un travail où c'était
plus de la recherche sur mon monde artistique, mon personnage artistique et ma musique, ce
que je veux réellement proposer, avant même la promotion, il y a eu plutôt une recréation de
mon monde artistique et de ce que je veux proposer et basé sur dessus, ça a été une toute
nouvelle manière de promouvoir les choses puisque j’ai présenté un nouveau personnage

J'ai présenté un nouveau style de musique, j'ai présenté une nouvelle chose, donc la promotion,
c'était réellement basé sur le fait que, je reviens avec du renouveau, je reviens avec une nouvelle
facette de moi-même et là, je vous propose quelque chose qui est inédit dans le sens où avant,
je faisais du rap mélodique. Mais maintenant, je reviens avec de l'afro et je vous montre que le
personnage a changé, donc Oui, je pense que ma manière de promouvoir les choses changent,
parce que déjà ce n’est pas le même public. On va dire que le rap mélodique, en fait, vise une
moyenne de plus de garçons que de filles alors que ma musique maintenant faite vise beaucoup
plus une moyenne féminine que masculine puisque ça parle beaucoup plus d'amour, c'est
beaucoup plus mélodieux.

En fait, c'est beaucoup plus ciblé sur des choses qui sont beaucoup plus attrayantes pour les
filles que pour les garçons en moyenne et, la manière de promouvoir a été aussi dans mon
image. La manière dont je me présente aux gens, j'ai dû ramener beaucoup plus une image
grossièrement dit plus dans la séduction, plus dans l'attirance puisque bon, si je parle à mon
public, il faudrait aussi que mon public puisse réceptionner le message de la meilleure des
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manières, je ne peux pas venir en training, casquette à l'envers, lunettes comme un bandit qui
va faire du rap alors que moi, je prône en l’amour, etc.

Et ces énergies-là Donc ça veut dire que même à travers mon image, j'ai dû retravailler et c'est
ça le style. J'ai dû retravailler le CV de mon Instagram parce que pour moi, c'est un CV, c'est
une carte de visite. Quand les gens viennent directement au premier abord, ils vont se dire oui,
il fait ce genre de musique, ou c’est ça qu’il dégage comme image ou quoi que ce soit. Donc,
je pense que c'est une manière naturelle de pouvoir se promouvoir, c'est de savoir se connaître
et en fait de mettre en avant toutes nos qualités déjà ne serait-ce que dans le visuel, mais aussi
en fait musicalement que de par trouver son savoir musical et celui qui nous correspond
réellement.

Et je pense que durant la Covid, pour moi en tout cas, ça a été un moment de pause qui a permis
que je puisse réellement chercher et aller beaucoup plus loin dans cette recherche. Parce que
quand, tu n'as pas le temps de t'arrêter, tu n'as pas le temps de prendre le dessus ça et de pouvoir
voire les choses d'un pied ou tu dis ok ! là, on est à l'arrêt, mais ce qu'on peut changer pour
redémarrer mieux, je pense que ça a été bénéfique dans ce sens-là. La Covid-19, pour moi en
tout cas, c'était un moment où je me suis retrouvé. C'était très positif beaucoup.

Bérénice : Et face à tous ces changements-là, est-ce que tu as remarqué une différence dans
l'efficacité de tes campagnes de promotion en ligne avant et après la Covid-19 ? Partant du fait
qu’on se considère déjà un peu dans l'après covid, même si on est entre guillemets, pas
totalement sortis ou à l'abri Mais on dira quand même qu’entre 2020 et maintenant, il y a une
reprise dans le monde culturel même si ce n’est pas comme avant. Est-ce qu'il y a des
différences d'efficacité dans ces campagnes de promotion en ligne que tu as mené ?

Kunta : Oui, moi, je trouve qu'en fait, à partir du moment où tu te trouves, en fait, la sincérité
se ressent et je trouve que la période de la covid a permise à ce que moi, je travaille sur ma
sincérité musicale et même dans mon image. Donc ça veut dire qu'à partir du moment où après
ça, ou même durant ça je faisais des campagnes, où j’effectuais un travail sur la promotion, elle
était mieux perçue parce qu'elle était perçue beaucoup plus naturellement et beaucoup plus
authentique qu’avant, là où je n'étais pas encore trouvé à 100%.

Donc ça veut dire que l'efficacité de cette promotion-là, c'est vrai qu'elle a été optimale durant
la covid après la covid, parce que je trouve justement les gens ont ressenti une certaine sincérité.
Ils se sont dit, c'est lui en fait ça, ça, c'est réellement lui. Et partant de là tout ce qui était
promotion organique ont beaucoup mieux marcher, j'ai eu des meilleures réactions. J'ai eu
beaucoup de gens qui sont venus et ont commencé à follow, j'ai eu des collaborations avec des
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artistes aussi avec qui on a fait des statistiques sur Spotify qui ont dépassé les millions de
Stream ça a bien marché par rapport à ça et pour le moment, je suis encore dans le
développement quand même, je ne suis pas encore arrivé à mon apogée ou quoi que ce soit,
mais je trouve que réellement ça a impacté après, je ne sais pas si c'est directement lié à ma
Covid-19 ais, je pense que c’est indirectement lié au fait que, j'ai eu un temps de pause, ce temps
de pause aurait pu être peut-être un décès aurait pu être peut-être un moment donné où moi, je
me le permets moi-même de l’avoir où je quitte tout, je vais me ressourcer quelque part ici, la
vie a décidé que c'était la covid. Donc c'est entre guillemets grâce à la covid que j'ai pu
redécouvrir tout ça. Mais je pense que le plus important, c'est réellement le temps de pause ou
tout s'arrête en fait, où la culture est en pause et c'est ça qui permet en fait à ce que moi et
beaucoup d'autres artistes, on puisse aller se rechercher et se retrouver d'une autre manière, se
renouveler.

Il y a eu beaucoup de changements par rapport à beaucoup d'artistes. Il y a des gens, qui sont
revenus changés et nouveau parce qu'ils ont eu le temps de se trouver, de s'écouter, de se dire
OK !!!, on a plus la pression, tout le monde est à l'arrêt. Donc ce n’est pas que moi là, j'ai le
temps de me regarder et me dire ok !!! On peut faire mieux, là, on peut faire moins bien, là, on
peut faire si où... je pense que j'ai senti une grande différence, mais en bien en termes de la
promotion.

Bérénice : On va continuer en parlant de réseau, on parle de promotion en ligne, qui dit


promotion en ligne dit réseaux sociaux, on va parler des réseaux sociaux proprement dit et
j'aimerais savoir donc quel rôle est-ce que les réseaux sociaux ont eu dans la promotion du
travail artistique ?

Kunta : Ils ont été un boost, un peu comme je l'ai dit un petit peu auparavant, je pense que les
réseaux sociaux d'aujourd'hui sont les CV d'avant. Donc, pour finir, quand tu promeus quelque
chose, c'est via ton réseau social et ce réseau te permet de faire de la manière la plus optimale
possible.

Ça veut dire que, à partir du moment où dans ton CV, tu mets toutes tes capacités, toutes les
qualités, tu vas être beaucoup plus attrayant, fait pour les gens. Et moi, c'est via mon réseau,
c'est via mes réseaux, que j'ai pu être attrayant pour les gens, donc c'est via ces réseaux-là aussi,
comme qu’on me contacte pour des partenariats. C’est via ces réseaux-là aussi qu’on me
contacte pour un show case, pour des concerts ou quoi que ce soit, c'est lié à ces réseaux-là
aussi où j'ai su gagner un prix cette année, l'Award de l'artiste afro émergent de l'année qui est
un prix de la ville de Bruxelles et de la loterie nationale.

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Donc c’est un prix assez officiel, mais ils m'ont trouvé via mes réseaux encore une fois de plus
et c'est via mes réseaux q qu’ils ont pu me mettre en avant parce que c'était sous forme de vote,
donc c’était via mes réseaux que j'ai faits cette campagne où je me suis dit, je vais parler à mes
followers, ma famille, on va dire parce que je n'aime pas trop le terme fans. Ce sont les gens
qui me donnent de la force et qui me suivent, c'est via eux. Que j’aie gagné, c'était sous forme
de voter via, j’ai une petite campagne, ils m'ont fait gagner. Ils ont pris leur temps, ils sont
venus, ils ont voté. Donc, je pense que dans un premier temps, mon réseau a permis ça. Mon
réseau a permis de créer quelque chose où des gens me suivaient. Ils sont réellement là, derrière
moi, à regarder ce que je fais réellement donner cette force qui réel en fait, même si c'est virtuel
derrière l'ordinateur, le prix que j'ai gagné était réel. Réellement, je suis passé à la télévision
avec l’Awards de grâce à des votes virtuels, donc ça devient réel. Pour moi, ça change quelque
chose, je trouve que oui les réseaux sociaux ont un réel impact dans la manière de promouvoir
et la manière de pouvoir se faire voir. C’est réellement le CV, c'est avantageux.

Bérénice : Puisqu’on parle davantage, chaque outil a forcément un avantage et un inconvénient.


Selon toi, quels sont les avantages et les inconvénients de l'utilisation des réseaux sociaux pour
promouvoir un travail artistique ou alors pour pouvoir pour promouvoir ton travail artistique.

Est-ce que tu penses qu'il y a des avantages et des inconvénients ? Si oui lesquelles ?

Kunta : Je pense qu'il y a des avantages, on va commencer par les avantages : je pense que les
avantages sont la facilité à pouvoir accéder aux gens, la facilité à se dire que la personne peut
vivre au Québec et tout autant bien tomber sur ce que tu fais, donc les réseaux sociaux ont créé
quelque chose qui connecte les gens entre eux, peu importe où ils peuvent se situer dans le
monde, donc de la manière dont tu as proposé ta musique, de proposer ton art va impacter les
gens, mais pas seulement les gens qui sont tes voisins, qui vont dire de mettre la musique fort
quand tu chantes le soir, mais vraiment des gens qui vivent loin de toi.

Et ça, c'est un avantage assez incroyable parce que en fait, ça a agrandi le champ de vision de
ta musique, de ton art et surtout en fait s'agrandit ta fan base, aujourd’hui, je fais de la musique,
mais peut-être que ma musique peut beaucoup mieux être réceptionnée dans un monde
francophone africain donc dans les pays africains de la francophonie qui parlent le français et
qui eux vont adhérer à ce que je fais parce que moi, je fais de l'afro à fond à 100%

Mais je sais qu’ici, il y a beaucoup de gens qui aiment, mais je sais que mon public cible le
premier, c'est pour mes frères africains qui vivent en Afrique même, qui parle peut-être, même
pas français ou qui parlent français, mais qui vivent là-bas. Les réseaux sont un moyen qui
permet de se connecter à des gens qui sont loin de toi.
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J'ai eu tellement de réponse des gens qui vivent en Afrique, qui me disent trop bien ta musique,
c'est trop bien ! Je me dis, c'est incroyable moi-même, je suis né là-bas, j’ai grandi là-bas, je
suis ici et maintenant les gens du bas m’envoie de la force et ça, c'est vraiment un très bel
avantage.

Je Pense que les réseaux connectent les gens. Mais qui dit avantages dit aussi inconvénients. Je
pense que les réseaux, là où il y a aussi un problème, c'est que de la manière dont on connecte
les gens, c'est de la manière où on peut aussi les déconnecter à la vraie vie, à ce qui nous entoure
dans le monde de tous les jours.

C'est-à-dire que moi, sur mes réseaux, je suis Kunta cet artiste qui promeut sa musique et qui
donne un peu de sa personne à travers sa musique, puisque je reste quand même sincère dans
ma musique, je raconte des choses que j'ai vécues, qu’où que, que ou que j'écris, comme un
livre, d'une certaine manière c’est un certain exutoire. Mais à côté de ça j'ai ma vie aussi. C'est
ma vie de famille, j'ai tout ce qui me bout, ce qui me lie à ce monde, mais dans le tangible, et à
travers les réseaux sociaux parfois, on se perd entre cette vie-là et la vraie vie qui est la vie de
dehors, qui est la vie sociale, parce qu'en fait, là, c'est un réseau social.

C'est un réseau qui permet à ce que les gens puissent être que socialement connecté Mais on
oublie qu'avant de créer ce réseau-là, on pouvait être connecté socialement, avec beaucoup de
gens dehors aussi, et donc parfois, ça met une barrière, invisible, entre le virtuel et le réel monde
dehors. Ça peut être problématique dans le sens où on peut se perdre entre ces deux mondes et
vivre à travers les réseaux au lieu de vivre dans la vraie vie. Il y a des gens, ils sont obligés à
travers les réseaux de poster que les choses bien et à côté de ça, il ne voit que des choses bien
aussi parce que les réseaux sociaux, c'est une constante page où tu vas voir que des promotions,
mais des belles choses, tu vas pouvoir, des voyages, des gens qui se marient, un fils qui offre
une voiture à sa maman qui est devenu riche maintenant que les belles choses en mais à côté de
ça, ces gens-là, ils ont galéré pour arriver là où ils sont. Donc, on montre que l'aspect positif,
sans réellement montrer qu'en fait la vie, n’est pas belle tous les jours, elle n'est pas jolie tous
les jours. À partir du moment où on vit à travers les réseaux comme dans la vraie vie, tu es
confronté à une situation qui va t’impacter comme tu es d’une certaine manière matricée d’une
certaine manière par les réseaux sociaux et tout ce que tu fais au quotidien.

Tu vas dire, mais il n'y a que moi qui vive une vie comme ça. Je ne vis, que ça travers les
réseaux et dans la vraie vie, je suis seulement dans la souffrance, dans la dépression, je suis
seulement dans ça, je pense qu’il y a une réelle sensibilisation des réseaux sociaux qui doit se
faire rendre compte aux gens qu'en fait les réseaux sociaux, ce n'est pas la vraie vie, ce n'est

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même pas 20% de la vie. Moi, je me permets de montrer que des choses bien dans les réseaux
sociaux, parce que justement, c'est attrayant, c'est important. Mais à côté de ça, j'ai des vidéos
aussi où je suis beaucoup moins heureux ça aussi, je pense que c'est important, justement, je
fais un travail dessus de pouvoir démocratiser et montrer plus de ma vraie personne sur les
réseaux sociaux, je pense que c'est important. Donc c'est positif parce que ça connecte, mais
c'est négatif parce que ça dès qu'on peut aussi déconnecter du réel. C’est paradoxal

Bérénice : En propos introductif, tu as parlé de partenariat, on va parler de partenaires alors


est-ce que pendant la période de la covid, tu as collaboré avec d'autres artistes ou des
organisations pour promouvoir ton travail artistique ?

Kunta : Oui, j'ai pu travailler avec deux artistes qui sont réellement en place.

Le premier, c'est Sofiane Palmant, c'est un pianiste qui est très connu en tout cas, il commence
à se faire un réel nom. C'est le premier pianiste de toute l'histoire à avoir fait le Bercy à Paris, à
l'Accor Arena, c’est le premier à l'avoir rempli et avoir été bookée avoir fait sold out.

Donc c'est historique, c'est incroyable, c’est vrai que c'est avec fierté que j'ai pu travailler avec
lui. On a fait quelque deux ou trois chansons qui sont sorties d'ailleurs. L'autre, il s'appelle,
Dabell, il est plus axé sur de la funk musique, c'est un autre axe dans lequel je me suis lancé.

C'est ça en anglais, c'est vraiment de la musique disco funk à l’ancienne. Lui aussi est
réellement en place, j'ai pu travailler avec ces deux personnes et collaboré en fait avec eux.
Mais si on parle en termes de partenariat d'entreprise, mais si on parle plus en termes des firmes
ou des labels ou des choses comme ça, j'ai eu des propositions. J'ai des propositions à Paris où
je suis descendue, j'ai rencontré des labels, on a discuté, on a échangé, on a essayé de voir un
peu, des contrats parce qu'ils étaient intéressés pour me les signer, ça n'a pas abouti parce qu'on
n'a pas trouvé un terrain d'entente tous les deux. Mais je pense que franchement, les deux
connexions, ce sont surtout ces deux personnes là où ça a réellement abouti à quelque chose.

Bérénice : Comment est-ce que vous avez trouvé ces partenariats et ces deux artistes avec
lesquels vous avez collaboré ? Quel a été l'impact de cette collaboration sur votre propre carrière
?

Kunta : En fait, le premier qui s'appelle Sofiane Palmant, son manager, il s'appelle Guillaume
Héritier et c'est le grand frère de mon manager à moi, donc indirectement ça a toujours été la
famille, ça veut dire que le pianiste, je l'ai vu réellement prendre son ascension et grandir.

Il arrive à un stade où il est en place maintenant, il est signé chez Universal Musique à Paris et
à ce moment-là, il m'a proposé une collaboration et on est descendu sur Paris pour travailler
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dessus et inconsciemment après, j'ai quand même eu de l'intrigue de la part de beaucoup de
gens parce qu'ils se sont dit pour l’influence que cette personne a on va dire moi, comment
est-ce qu'elle a pu travailler avec cette personne-là ? ils ne voyaient pas la connexion. Ils ne
comprenaient pas comment ça se fait que d'un coup, je travaille directement avec une personne
comme ça, donc directement, ça pose une intrigue, mais ça pose aussi cet aspect, on va le
prendre au sérieux parce que des gens qui sont en place commence à prendre au sérieux aussi.
C'est-à-dire qu'il y a réellement quelque chose qui s'y cache, y a réellement un bagage derrière
et il y a quelque chose à aller chercher là. Et partant de là, j'ai eu des propositions pour des
labels, j'ai eu des gens qui m'ont rajouté sur les réseaux sociaux. J'ai eu d'autre collaboration,
on m’a proposé de travailler avec eux et lui comme il fait de la musique, c'est du piano, que du
piano, il a un autre fan bas ce n’est pas la même que la mienne, mais quand les deux
s’entremêlent chacun grignote un peu de la fan base de l’autre. À travers lui, j’ai eu une
augmentation de mon réseau de followers et il y a eu plus d’interactivité. Et je me suis dit ok,
ça impacte réellement.

Dabell qui est le deuxième, je l'ai rencontré après un concert, c'était juste un petit peu avant la
covid, je pense ! On est restés en contact et i cherchait un interprète pour finir son projet et il
m'a appelé un jour comme ça et je suis parti chez lui et on a créé la musique qu'on a faite
ensemble et à partir de là, on a commencé à travailler ensemble et ça a été fluide, c'était hyper
fluide et lui, il fait du funk, c'est à l’international qu’il est plus connu pas qu’en Belgique ou en
France. Après avoir travaillé avec lui, j'ai eu des messages de gens qui habitent en Corée et j'ai
vu des gens qui habitaient en, au Mexique, en Californie, à Séoul qui m’envoyaient des
messages en anglais qui me disait, j'aimerais travailler avec toi, collaborer avec toi. J'ai eu même
une proposition d’un label anglais pour pouvoir signer, mais mon premier axe, il est en français,
je sentais que j'allais commencer à déséquilibrer un peu ma vision musicale qui est propre à
moi, alors que là plus tôt, j'étais dans un rôle d’interprète, j'ai écrit les musiques avec lui, mais
je suis calé. Il aime bien mon timbre vocal, on fait quelque chose ensemble, mais moi, ma réelle
vocation musicale, c'est de chanter en français, j’ai senti que ça m'a apporté un plus, mais on va
dire ça a moins un impact sur moi et sur ce que je veux réellement proposer que des Sofiane,
car une Sofiane Pamart n'y a pas de parole, donc c'est international, mais c'est aussi universel.
Là, c'est en anglais donc c'est déjà beaucoup plus axé sur quelque chose de précis, ça va
impacter, on va dire ça à rajouter des followers, mais bon après quand ils écoutent des sons de
moi en français, c'est totalement différent pour eux c'est de l'afro et en plus en français et ils se
dis est-ce que c'est le même artiste ?

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Tu vois il y a des gens qui me demandaient, est-ce que c'est toi qui fais les deux musiques sur
ta page ? parce que d'une part, c’est le français, d'une part, c'est de l'anglais, donc le timbre n'est
pas le même. Si tu écoutes et tu vas dire maintenant ce n’est pas toi et vraiment, c'est différent.

Bérénice : Je souhaiterais bien écouter !

Après ces partenariats, est-ce que tu as remarqué une différence dans ta capacité à pouvoir
établir des contacts, des partenariats avec d'autres artistes ou bien d'autres labels ou
organisations ?

Kunta : J'ai remarqué une différence parce que le fait de voir que les gens ont commencé à
prendre au sérieux, je me suis moi-même pris au sérieux et se prendre au sérieux, ce n’est pas
avoir un excès d'égo je pense, c'est se rendre compte de sa valeur dans le marché, c'est-à-dire
que et grotesquement dit, on est présenté sous forme de produit, avec nos capacités, nos habilités
à pouvoir plaire aux gens. Et on va dire par exemple que Coca-cola ne pourra jamais collaborer
avec Free way non pas parce qu'ils ne les aiment pas, mais parce qu'ils savent que sur le domaine
du marché, ils ont atteint d'autres stades, ils ont ouvert d'autres portes qui ne leur permettent
pas en fait de pouvoir causer du tort à leurs produits d'une certaine manière, mais ce n’est pas
ce n’est pas de l'ego, je pense que c'est commercialement pensé. C'est une certaine manière de
pouvoir se promouvoir au maximum et de toucher les gens au maximum sans dégrader l’image,
ça veut dire que moi d'aujourd'hui, il y a des artistes que je peux écouter, mais je ne pourrais
jamais faire de collaboration avec eux parce que la manière dont moi, je présente ma musique
et la manière dont ils présentent la leur, c’est deux modes différents.

Je suis totalement ouvert sur tout style de musique, mais je sais qu'il y a des gens et le style de
musique à qui je ne pouvais pas collaborer par le fait de perdre un fil conducteur qui guide en
fait tous les gens qui me suivent à l'heure d'aujourd'hui. Le fait de se prendre au sérieux et le
fait de se rendre compte de tout ça permet d'avoir une force de négociation qui est beaucoup
plus droite, et qui est beaucoup plus axé sur quelque chose de cohérent.

Quand tu te connais, je pense qu’après avoir travaillé avec ces gens-là, après avoir eu ces
propositions, en label, je me suis rendu compte que, c'est comme ça que mon produit artistique
est et c'est comme ça que je dois le défendre et que je ne peux pas rebrousser chemin ou je ne
peux pas aller à gauche ou à droite, je dois réellement avoir un axe de pensées qui est cohérent
et qui suit une certaine direction artistique.

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Je pense que ça a réellement impacter la manière dont, après, j’appréhendais, ne serait-ce que
les collaborations, la manière dont je parle avec les gens et je me présente aux gens, c'est très
positif.

Bérénice : On va quitter les partenariats et on va parler des performances en ligne. Est-ce que
pendant la période de la Covid-19, tu as eu organisé des performances en ligne, des shows cases
par exemple ?

Kunta : Oui, j'ai fait des live en ligne ça veut dire par exemple, je suis au studio, je leur permets
de voir l'étape de la création musicale que je fais, je suis dans le studio et à la fin, on arrive à
un aboutissement, on fait la musique, on crée la musique et on arrive à la fin où la musique est
créée, on l'écoute ensemble et moi, je vois leur réaction c'est interactif les gens parlent, j'échange
avec eux, j'écoute parfois, je mets sur pause, je prends les avis, je commente, c'est une certaine
manière de pouvoir être connecté avec les gens et, je pense que c'est à peu près tout ça.

Il n'y a pas énormément de choses à faire sur les réseaux, si ce n'est des live ou des vidéos à
contenu musical ou même faire des sondages dans les stories, pour poser des questions, à
s'intéresser à la vie des gens. Mettre en avant le fait que les gens se sentent à l'aise de faire des
vidéos sur votre musique, comme ça, tu peux les repartager. Je pense que c’est même la base
de l'activité sur les réseaux sociaux pendant cette période-là. En tout cas, il n'y a pas
énormément d'autres choses à faire, c’est compliqué !

Bérénice : Ces performances, là, tu penses que ça a eu quel impact sur ta carrière artistique ?

Kunta : Je pense que ça a eu un bon impact parce qu'on a découvert une autre manière, c'est-
à-dire quand je suis en live, on va dire dans le concert, je suis sur le devant de la scène, mais ça
va très vite. Je fais ma musique, j’échange avec les gens, je suis connecté avec eux, mais ça va
très vite. Alors que sur les réseaux, il y a plus de temps d'arrêt ok, je suis avec vous. On échange,
on parle, on discute, on vous dit que vous en pensez. Je vous dis ce que j'en pense aussi donc
là, il y a cet aspect connexion et je pense que c'est ça qui a apporté. C’est ce qui a été un plus,
un apport par rapport aux réseaux sociaux, c'est que réellement, j'ai senti cet aspect familial, cet
aspect où ce ne sont pas juste des gens, des fans, Non ! ce sont des gens qui ont de vraies vies,
qui ont aussi des histoires qui peuvent se sentir connectés par rapport à ce que je leur dis et
peuvent être réellement en osmose avec ma musique et moi-même Donc il y a une réelle
connexion sur les réseaux sociaux.

Bérénice : On parle de performances, tu viens d'épiloguer sur comment est-ce que tu as pris la
chose pendant la Covid.

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Quels conseils peux-tu donner à travers cette expérience que tu as eue, des conseils à donner
aux artistes, qui cherchent parfois à faire des performances en ligne ?

Parce que, avec la Covid, on a été plus en ligne, ça a été positif ! c'était négatif ! Alors quels
conseils que tu donnerais à un artiste qui voudrait organiser des performances en ligne ?

Kunta : Je pense que le premier conseil déjà, ce serait basé sur le fait de se connaître soi-même,
le plus important, c'est d’effectuer un travail en amont, qui est vraiment focalisé sur réellement,
savoir : Qu'est-ce qu’on veut apporter en fait aux gens ? Quelle est la direction artistique qu'on
veut apporter aux gens ? Qu'est-ce qu'on veut leur raconter ? Quelle est l’histoire qu'on veut
apporter aux gens à partir du moment où ça, c'est cohérent, je pense qu'il faut mettre en place
une certaine stratégie où il y a cet apport de contenus et de l'histoire de ton personnage artistique
sous forme de différentes étapes. Pas tout d'un coup, parce que les gens, ils auront du mal à
comprendre directement. Mais je pense que, c'est quelque chose qui se met en place. Un autre
conseil aussi, c'est de ne pas craindre d'être soi-même, de ne pas jouer un autre rôle, de ne pas
craindre d'être soi-même sur les réseaux, de pouvoir se montrer à nu de temps en temps et de
proposer quelque chose de réel.

Parce que, à partir du moment où la musique, elle est réelle, c’est sûr, elle ne plaira pas à tout
le monde, mais quand elle va plaire aux gens, ces gens-là vont s'y accrocher d'une manière
sincère et ils vont y rester accrochés, blottis, c'est ça la grande différence, je pense que c’est être
réel et prendre le temps de se connaître et ne pas se dire qu'on n'a plus le temps, ça prendra le
temps que ça prendra, mais on a du temps encore et encore. Il y a des gens qui réussissent à
trente ans, d’autres réussissent à vingt et un ans, mais chacun son parcours de vie.

Il faut juste se dire qu'on a le temps, tant qu'on aura encore la passion de faire les choses, on
pourra aller jusqu'au bout des choses, donc il n'y aura jamais de soucis avec le temps. On a du
temps et le temps, c'est subjectif, ça n'existe pas, ça n'existe pas. OK alors pour conclure, là, on
parlait plus de crise covid alors, on va toujours.

Bérénice : Ma conclusion va toujours dans le sens des conseils si tu as un conseil à donner aux
artistes Afro-descendants émergents qui cherchent à promouvoir le travail artistique en période
de crise. Parce que la covid-19 est passé certes, mais on n'est pas à l'abri d'autres crises, donc à
travers celle-ci demain si on se retrouve dans une autre crise, qui voit le secteur culturel fermé
comme ça a été le cas avec la crise de la covid-19 que leur diras-tu ?

Kunta : Je pense que c'est important de se rendre compte qu'à partir du moment où il y a eu la
covid-19, il y a eu un développement assez intense des réseaux sociaux, ils ont pris une place

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très importante dans la vie de tout le monde durant et après la crise covid, je pense que le seul
conseil que je donnerais, c'est de rester connecté à tout ce qui se passe

Donc ça veut dire rester connecté aux réseaux, que ce soit TikTok, que ce soit Instagram,
Snapchat, etc. Et réellement utilisé ça comme une arme, mais après l'artiste en soi, lui, ce n’est
pas forcément son travail, je pense que souvent quand il travaille en groupe avec un manager et
producteur, c’est à eux aussi de pouvoir rester à l'affût de tout ça.

Parce que lui, il a tellement d'informations tous les jours qu’il ne peut pas se permet de rester
connecté et de ne rien louper. C’est compliqué pour un artiste de pouvoir rester connecté, mais
c'est réellement important, il faut savoir tout ce qui se passe sur les sociaux.

Parce que c'est là où on ne capte ce qui peut facilement devenir virale et ça peut être une arme
pour nous et pour mieux développer et promouvoir notre musique. E aujourd'hui le réseau
social le plus viral pour moi, c'est TikTok, il se passe tellement de choses sur TikTok, les gens

Pensent que c'est que pour les jeunes, mais il y a beaucoup de monde et ce qui veut dire
beaucoup de monde dit aussi visibilité. Les gens sur TikTok sont aussi connectés sur Instagram,
donc d'une pierre deux coups TikTok peut aussi rouvrir une vision sur Instagram. Je pense qu'il
faut rester connecté est resté jeune dans sa tête et voir tout ce qui se passe.

Bérénice : On est arrivé au terme de notre entretien, as-tu autre chose à ajouter peut-être ?

Kunta : Non, je pense que j’ai beaucoup trop parlé d’ailleurs !!!

Bérénice : Merci du temps que tu m’as consacré pour cet entretien assez riche pour ma part

Kunta : Non, c'est moi qui te remercie, c'était très intéressant. Je pense que c'était, c'est hyper
intéressant beaucoup en fait Même moi ça me renvoie à ce que j'ai fait sans réellement sans
savoir. Inconsciemment, je me dis OK, c'est ça que j’ai donc c'est important de mettre des mots
au-dessus, justement, il faut savoir ce qui a bien marché, ce qui n'a pas marché important et
continuer un peu dans cette lignée-là. Merci, vraiment, merci Bérénice

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Annexe n°7 : entretien avec Esinam

Date : 04 avril 2023

Lieu : avenue de la Toison d’or

Bérénice : Je suis Bérénice, étudiante en master en gestion culturelle à l'ULB dans le cadre de
mon mémoire de fin d’études dont le thème est : les moyens de promotion des œuvres musicales
des artistes musiciens afro-descendants émergents en région de Bruxelles- Capitale, j'aurais
quelques questions à te poser en tant qu’artiste musicien émergent afro-descendant.

Esinam : Esinam, je suis un multi-instrumentiste belgo-ghanéen basé à Bruxelles. Dès mon


plus jeune âge, j’ai été passionnée de musique, en particulier pour les instruments à percussion
comme le tama. Le piano est mon premier instrument principal, puis j’opte pour la flûte. Je suis
orientée dans le Jazz principalement. J’ai créé mon propre monde musical, rempli de rythmes,
de grooves, de mélodies et de boucles.

Bérénice : Esinam dans quel genre musical excelles-tu de nos jours ?

Esinam : Mes paysages sonores !!! je dirais que réussit à mêler ma voix soul aux percussions
traditionnelles africaines, ajoutant ici et là quelques influences électroniques combinées à des
mélodies sensées et des improvisations à la flûte. Mes compositions portent les traces de
nombreuses influences géographiques, culturelles et musicales, que j’ai recueillies dans mon
histoire personnelle et au travers de divers voyages, rencontres, tournées et collaborations.

Du point de vue scénique, après avoir commencé ma carrière solo en tant que "one woman
band", échantillonnant et bouclant tous les instruments moi-même pour construire mes
morceaux. J’ai été invité par d'autres musiciens à les rejoindre afin d'avoir un groupe live
complet. Toujours performante en solo et en groupe, je me dévoile toujours en orchestrant une
musique authentique, pleine de poésie, avec des rythmes et des mélodies qui font de moi une
voix unique dans la scène jazz d'aujourd'hui, ne laissant aucun auditeur indifférent.

Bérénice : On va parler de promotion proprement dit, vous venez de parler de promotion en


ligne, alors j'aimerais savoir quels sont les canaux en ligne que vous avez utilisée pour
promouvoir votre travail ?

Esinam : J’ai utilisé plusieurs canaux :

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- D’abord les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et Twitter pour promouvoir mes
concerts en ligne et partager ma musique avec mon public.
- Ensuite, j'ai eu recours aux Les plateformes de streaming telles que Spotify et Apple pour
promouvoir ma musique. J’ai organisé des concerts en ligne via Facebook Live et YouTube
afin de rester en contact avec mon public.
- Enfin, j'ai fait des vidéos en direct montrant à mes suiveurs ce que je fais au quotidien, comment
j’enregistre, etc.

Bérénice : Parlant toujours des moyens de promotion, moi, j'aimerais savoir comment est-ce
que tu as adapté ta stratégie de promotion en ligne depuis le début de la crise.

Est-ce que tu es resté dans le mode d’avant ou pendant cette période il y a eu une sorte de
modification de tes habitudes de promotion en ligne ?

Esinam : Ça a changé parce qu'au début, la covid m'a effectivement permise de me recentrer
davantage sur moi-même. Je montre une nouvelle chose, donc cette promotion, c'est vraiment
basé sur le fait que je suis de retour avec une mise à jour, je suis de retour avec une nouvelle
façon de pouvoir inter agir avec mon public. Mais maintenant que je suis de retour avec nouvel
instrument, j’ai aussi de nouveaux publics. Aussi, je chante en anglais, ça fait que je suis
souvent appelée à inter agir avec un public hors Belgique, notamment Allemagne, Angleterre…

Bérénice : Au regard des différents changements, est-ce que tu as remarqué une différence dans
l'efficacité de tes campagnes de promotion en ligne avant et après la Covid-19 ? Partant du fait
qu’on se considère déjà un peu dans l'après covid, même si on est entre guillemets, pas
totalement sortis ou aux abris. Mais on dira quand même qu’entre 2020 et maintenant, il y a
une reprise dans le monde culturel même si ce n’est pas comme avant. Est-ce qu'il y a des
différences d'efficacité dans ces campagnes de promotion en ligne que tu as mené ?

Esinam : Oui, il y a eu un réel changement, car la promotion en ligne m’a permis de toucher
plus de public et un public diversifié à travers les plateformes de streaming et les réseaux
sociaux. J’ai bénéficié d'une plus grande visibilité en étant présente sur des playlists de
streaming et en étant recommandés à des utilisateurs ayant des goûts similaires. De plus, j’ai
pu utiliser les réseaux sociaux pour interagir directement avec le public, ça, c'est une réelle
efficacité pour moi et tout cela m’a permis de créer une communauté autour de ma musique. Et
je rajoute que l’optimisation est plus après la crise.

Bérénice : Pour la suite, je veux savoir pour toi quel rôle a joué ces réseaux sociaux dans la
promotion de ton travail artistique ?
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Esinam : Les réseaux sociaux ont considérablement amélioré la visibilité des artistes que nous
sommes et offrant ainsi des opportunités de développement de carrière qu'on aurait n'auraient
peut-être pas eu autrement. Pour ma part, j'ai utilisé les réseaux pour promouvoir ma musique
et mon image à un plus large public. Et mes fans partageaient mes vidéos sur leur profil propres,
ce qui est un vrai boost, car ça permet de toucher plus de personnes. J'ai communiqué de façon
directe avec mes fans ce qui a renforcé leur fidélité, ils m’ont vu en action, ils ont vu comment
je procède, ils ont été en phase en osmose avec moi. Les fans ont pu me poser des questions,
donner leurs avis sur les nouvelles chansons et discuter avec moi de toute mon actualité. Aussi,
en tant artiste qui cherche à se faire connaître, les réseaux sociaux sont le meilleur lieu ? car les
chansons partagées sur les réseaux deviennent facilement virales, ce qui m’a permis de mieux
me faire remarquer et de gagner en popularité.

Et ça a été aussi facile de collaborer avec d’autres artistes grâce aux réseaux sociaux. En gros,
j'ai été facilement été connecté à mon public, ce qui a davantage boosté ma carrière.

Bérénice : Quels ont été les avantages et les inconvénients de ces promotions via les réseaux
sociaux sur votre carrière ?

Esinam : Pour moi l’avantage principal et majeur, c'est le fait de pouvoir être connecter partout
dans le monde sans avoir à se déplacer.

En termes d’inconvénients, je dirais que le succès des artistes ne dépend pas uniquement de la
promotion en ligne. Il faut toujours travailler correctement la qualité de sa musique, toujours
bien performer en ligne, car les réseaux nous font parfois oublier qu'on a une vie en dehors de
réseaux, on se déconnecte des gens qui nous entourent directement.

Bérénice : Pendant la crise de la Covid-19, as-tu collaboré avec d’autres artistes ou maisons de
production ?

Esinam : Oui, j'ai fait une collaboration avec sibusile Xaba issus l'un et l'autre de parcours
spécifiques, Sibusile et moi sont des âmes vagabondes et proches de la musique. Multi-
instrumentistes, tous les deux ont traduit les messages de nos ancêtres à travers des rythmes et
des grooves. Notre psalmodie vocale amplifie la transe sur des motifs rythmiques qui nous
gratifient de mélodies du futur et du passé.

Grâce à nos racines belgo-ghanéennes et sud-africaines, nous sommes uniques dans notre être,
forts notre union est connectée sur des plans artistiques et spirituels profonds. Notre
collaboration a apporté la guérison au corps et à l'âme des fans pendant la crise et après. Donc
c’est cette collaboration que j’ai eue pas de collaboration avec les maisons de production.

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Bérénice : Comment es-tu entrée en contact avec sibusile Xaba ?

Esinam : Lui et moi, on se suivait mutuellement sur les réseaux et on a eu à faire des scènes
ensemble et un jour pendant la crise en échangeant il me dit, mais on peut faire quelque chose
ensemble, tu en penses quoi ? Et on a commencé à bosser dessus voilà tout.

Bérénice : Après cette collaboration, est-ce que tu as remarqué une différence dans ta capacité
à pouvoir établir des contacts, avec d'autres artistes ?

Esinam : Oui, il y a une différence parce que le fait de voir que les gens qui ne te suivaient pas
avant ont commencé à le faire, car ils t’ont vu sur le réseau de l’autre et c’est bien, ça fait se
sentir encouragé. Je me suis davantage mise au travail pour ne pas les décevoir, pour avoir
toujours des choses innovantes et belles à leur proposer. C’est très encourageant de savoir que
ce qu’on produit comme art est apprécié et bien perçu. Aussi la collaboration m’a fait apprendre
de l’art de l’autre.

Bérénice : On va quitter les partenariats et on va parler des performances en ligne. Est-ce que
pendant la période de la Covid-19, tu as eu organisé des performances en ligne, des shows cases
par exemple ?

Esinam : Oui, j'en ai fait, car c’était le seul moyen de rester interactif sur les réseaux, je faisais
des vidéos via Facebook live où les fans suivaient mes activités, me posaient des questions, me
faisaient des remarques sur mon travail, etc.

Bérénice : Ces performances, là, tu penses que ça a eu quel impact sur ta carrière artistique ?

Esinam : Je dirais que oui, c'était comme un miroir à travers lequel je pouvais me voir et
réajuster mon art, chose qu’on ne sait et ne fais généralement pas dans le présentiel. J’ai pu
perfectionner mon art, j’ai eu la sensation d’être avec une famille proche, l’interaction était au
top.

Bérénice : Quels conseils peux-tu donner à travers cette expérience que tu as eue, des conseils
à donner aux artistes, qui cherchent parfois à faire des performances en ligne ?

Parce que, avec la Covid, on a été plus en ligne, ça a été positif ! c'était négatif ! Alors quels
conseils que tu donnerais à un artiste qui voudrait organiser des performances en ligne ?

Esinam : Je vais le dire en quelques mots :

- Bien connaitre son art


- Écouter les critiques constructives, car il y en a j'ai pu te dire visant à déstabiliser ton mental, il
y en a de tout genre ha ha !!!
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- Se prendre au sérieux.

Bérénice : Pour conclure, as-tu un conseil à donner aux artistes Afro-descendants émergents
qui cherchent à promouvoir le travail artistique en période de crise. Parce que la covid-19 est
passé certes, mais on n'est pas à l'abri d'autres crises, donc à travers celle-ci demain si on se
retrouve dans une autre crise, qui voit le secteur culturel fermé comme ça a été le cas avec la
crise de la covid-19 que leur diras-tu ?

Esinam : Je dirais aux artistes qui n’ont pas encore des réseaux sociaux forts de s’y mettre
réellement avec acharnement, car c’est l’un des moyens de promotion des plus virales, regardez
TikTok, Instagram… la propulsion qu’il y a dans les réseaux est simplement à exploiter.

Bérénice : Nous sommes arrivés au terme de cet entretien, un tout grand merci du temps que
tu y as accordé

Esinam : Merci à toi également Bérénice et bonne chance pour la suite de ton mémoire.

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Annexe n°8 : entretien avec Oussama

Lieu : Rue de wautier 77 Lakean

Date : 29 mars 2023

Bérénice : Bonjour Oussama, je suis Bérénice et je suis étudiante en master en gestion


culturelle à l'ULB dans le cadre de mémoire sur le thème intitulé : les mécanismes de promotion
des œuvres artistiques en période de crise covid- 19 cas des musiciens, émergents afro-
descendants de la région de Bruxelles- Capitale. Dans ce cadre, j'ai des questions à te poser en
tant que manager d’artistes si tu le veux bien ?

Oussama : Bonjour Bérénice, oui, je suis totalement partant

Bérénice : Ma première est de savoir qui est Oussama ?

Oussama : Je suis Oussama, manager de l’artiste Kunta qui est un jeune artiste bruxellois
originaire de Goma, RDC, qui est un afro-descendant.

Bérénice : Comment peux-tu décrire ton travail de manager pendant la crise de la Covid-19,
comment as-tu aidé à promouvoir son travail d’artiste ?

Oussama : Pendant la crise de la COVID-19, j’ai joué un rôle important dans le soutien de
Kunta et dans la promotion de son travail malgré les défis posés par la pandémie, je vais
énumérer quelques actions de promotion que j’ai déployé :

- J’ai dû trouver des moyens créatifs afin qu’il puisse continuer à créer et se produire, notamment
moyens virtuels pour se connecter avec leur public, tels que des concerts en public, tels que les
concerts en ligne, des vidéos de performance et de session de streaming en direct.
- J’ai fait la promotion du travail de Kunta sur les réseaux sociaux et sur d'autres canaux en ligne
pour aider à accroître sa visibilité et à atteindre de nouveaux publics.

J’ai aidé à trouver des bourses pour Kunta il a obtenu le Awards de l'artiste afro émergent de
l'année qui est un prix de la ville de Bruxelles et de la loterie nationale.

- J’ai dû garder les yeux et les oreilles ouverts pour avoir les dernières informations et directives
relatives aux performances et à l’organisation de concerts et d’autres évènements.
- J’ai porté également un soutien moral à Kunta en cette période difficile, en l’aidant à faire face
à l’anxiété et l’incertitude liée à cette crise déprimante. Car le plus difficile pour eux c’était
difficile de rester concentré et optimiste.

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Entre autres action, j’ai accompagné Kunta à collaborer avec d’autres artistes musiciens, à
collaborer avec d'autres artistes afin de créer de nouvelles œuvres. Ces collaborations ont
permis de diversifier la production artistique et de renforcer sa visibilité.

Bérénice : Quels sont les artistes avec lesquels il a collaboré durant cette période ?

Oussama : Il a collaboré avec deux artistes à savoir dabeull qui est un artiste qui fait dans de
la fun musique et Sofiane palmart qui est un artiste. Je pense à cet effet, que Kunta pourras
mieux te détailler ces différentes collaborations.

Bérénice : D’accord, en guise de conseils, que diriez-vous à des artistes émergents afro-
descendants qui ont fait face à la crise de Covid-19, car même si elle est entre guillemet fini, on
n’est pas à l’abri d’autre crise.

Oussama : Je dirais qu'en période de crise, il est important pour les artistes émergents afro-
descendants et les autres en général de se concentrer sur la création et la promotion de leur
travail de manière créative et innovante. Ils doivent exploiter les réseaux sociaux, car les
réseaux sociaux sont des plateformes incontournables pour promouvoir le travail artistique. Il
est important pour les artistes émergents de développer leur présence sur les réseaux sociaux et
d'interagir avec leur public pour construire une base de fans fidèles.

Ils doivent au maximum participer à des évènements en ligne, car pendant cette crise de
nombreux évènements ont eu lieu en ligne. Les artistes émergents doivent profiter de ces
opportunités pour se faire connaître et présenter leur travail à un public plus large. Et comme je
l’ai dit plus haut, ils doivent collaborer avec d’autres artistes, car la collaboration avec d'autres
artistes peut être bénéfique pour tous les artistes impliqués. Cela permet de partager des idées
et des connaissances, et peut conduire à des opportunités de travail intéressantes.

Surtout, il faut Continuer à créer : Malgré les défis auxquels ils sont confrontés, les artistes
émergents ne doivent pas abandonner leur passion pour la création artistique. Continuer à créer
peut aider à maintenir leur motivation et à explorer de nouveaux territoires artistiques.

Bérénice : On est arrivé au terme de notre entretien, je te remercie pour le temps que tu m’as
accordé à cet effet.

Oussama : Pas de quoi Bérénice, ce fut un plaisir, bonne continuation pour ton mémoire.

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Annexe n°9 : entretien avec Julien Fournier

Date : 24 avril 2023

Lieu : Par appel téléphonique à 13h

Julien Fournier : Alors le premier accès au fait, vous enregistrez justement e à des fins
académiques purement par ce que je fais des retranscriptions alors, il y a déjà sur votre première
question, il y a une précision, c'est que la fédération Wallonie Bruxelles et Wallonie Bruxelles
International sont deux choses différentes.

Donc la fédération Wallonie Bruxelles, elle est plutôt donc ça ce n’est pas nous. La fédération
Wallonie Bruxelles est chargée du soutien en général à l'ensemble du secteur musical en fédération
Wallonie Bruxelles, donc ce sont eux qui soutiennent les centres culturels, les bookers, les artistes,
les salles de concerts, les festivals, tout ce qui concerne la Belgique, donc que le développement
en Belgique aussi l'aide à ce qu'on appelle l'aide à l'enregistrement et à la promotion en Belgique.
Donc tout ce qui concerne la création, l'enregistrement de disques et sa promotion en Belgique,
ça se fait du côté de la fédération Wallonie Bruxelles. Moi, je travaille pour Wallonie Bruxelles
International pour l'agence voilà Bruxelles musique et donc un département de Wallonie Bruxelles
International qui elle-même est un organisme d'intérêt public, donc un comme on dit et donc à
Bruxelles Internationale est chargée de soutenir le développement, comme son nom l'indique
international, du soutien des artistes, musiciens, de la fédération Wallonie Bruxelles. Oui, donc
c'est une partie très spécifique du soutien au développement que nous, on ne fait pas l'ensemble,
ce n'est pas à Wallonie Bruxelles Musique qu'on soutient l'ensemble du secteur musical de la
fédération.

Bérénice : Comme je vous l'ai dit, mon thème concerne les artistes musiciens émergents qui sont
dans la région de Bruxelles- Capitale.

Julien Fournier : Ce que je peux vous dire, c'est que je peux vous parler de la manière dont on
soutient l'exportation de ces artistes, mais je n'ai pas des données, j’ai des connaissances,
évidemment parce qu'on travaille avec eux. Mais je n'ai pas de connaissance fine du type de
soutien qui est offert pour notamment l'aide à l'enregistrement, l'aide à la promotion, de ce genre
de choses, ça ne se fait pas chez nous donc nous, on intervient vraiment à partir du moment où les
artistes ont déjà une carrière en Belgique, ont déjà peut-être ou pas demander des aides à la
Fédération Wallonie Bruxelles pour pouvoir enregistrer leurs disques, le promotionner en

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Belgique, ce genre de choses. Nous, on intervient au moment où cette carrière qui existe déjà en
Belgique, va se développer à l'étranger. Donc c'est un moment très spécifique du développement
de la carrière qui ne vient pas. On ne sait pas du tout premier moment, c'est vraiment quelque
chose qui vient théorique. Théoriquement, on intervient, je dirai, à un moment où théoriquement,
les projets musicaux sont proches de pouvoir sortir du giron des aides publiques, c'est-à-dire
qu'elles sont déjà suffisamment développées que pour pouvoir fonctionner elle-même. Mais quand
elles veulent s'exporter, ce qu'elles veulent monter une, elles veulent passer une étape dans leur
développement et c'est là que nous, on peut les aider. C'est là que nos outils les plus efficaces voilà
Donc ça, c'est en gros e le rôle de la fédération, donc parce que je vois que vous écrivez la
fédération Wallonie Musique.

Donc c'est soit la fédération Wallonie Bruxelles, soit Wallonie Bruxelles Musique, la fédération
Wallonie Musique, ça n'existe,

Bérénice : OK d'accord !

Julien Fournier : Donc, si vous voulez, je peux vous expliquer nos missions en général. Alors
nos missions au niveau de Wallonie Bruxelles international, je rappelle parce qu'il y a d'autres
collègues à moi qui s’occupent de toutes sortes d’autres types de soutien pour la musique qui ne
concerne pas l'export.

Moi, je vous le rappelle, je vous rappelle, je fais juste l’export donc nos missions :

- C’est de mettre en lien les professionnels du secteur de la musique en fédération Wallonie


Bruxelles avec leurs homologues à l'étranger, d'une part, de soutenir les projets qui vont à
l'étranger en termes de promotion à l'étranger, d'aide à la tournée, d’aide à la mobilité quand ces
projets sont invités dans des manifestations professionnelles. Dans notre jargon, on appelle ça des
événements à caractère multiplicateur, donc ce sont des événements dans lesquels on va pour
rencontrer d'autres professionnels, c'est-à-dire, j'ai écrit un nouveau spectacle, il a tourné un peu
en Belgique,

maintenant, je voudrais m’exporter, je peux par exemple postuler des festivals qui font des
sélections à l’international, donc un peu partout en Europe, et qui présente à des professionnels
qui cherchent des nouveautés, donc là, on parle plutôt des bookers de festival, des bookers de salle
qui eux sont à la recherche de nouveaux projets,

moi, en tant que musicien, la personne que j'incarne pour faire cette démonstration, là, je peux
moi postuler pour ce festival et si je suis sélectionné et que par exemple, c'est pour « le mama » à
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Paris qui est un de notre plus gros événement, en octobre, me sélectionne, je peux demander à
Wallonie Bruxelles international de payer l'entièreté du trajet pour me rendre là-bas donc ça, c'est
une des manières dont Wallonie Bruxelles international, soutient les projets. Voilà, Après ça, on
discute, un de notre grand rôle aussi est de construire et de maintenir des réseaux professionnels,
donc de connaître les personnes qui travaillent à l'étranger, dans les secteurs qui nous intéressent,
on travaille principalement sur cinq territoires :

donc les territoires prioritaires sont les territoires limitrophes à la Belgique donc hors Luxembourg
donc France, Pays-Bas et Allemagne et alors deux des territoires francophones occidentaux, je
dirais qui sont le Canada francophone et enfin le Canada en général et spécifiquement le Québec
et la Suisse, donc ça, c'est en gros ce sont nos attributions. On travaille pour tous les genres
musicaux donc aussi bien la chanson jeune public, le Hip Hop que la musique électronique que le
jazz, tous les genres musicaux sont représentés chez nous.

Bérénice : Est-ce que pendant la crise, en dehors de tous ses soutiens que vous apportez aux
artistes au quotidien, est-ce qu'il y a des accompagnements spécifiques spéciaux qui ont été faites
pendant la crise pour les artistes ?

Julien Fournier : Oui, oui, il y en a plusieurs de nouveaux, uniquement en ce qui concerne


l'export, parce qu'il y a d'autres types d'accompagnement qui ont été faits du côté de la fédération
Wallonie Bruxelles, mais uniquement pour l'export.

-On a mis en place ce qu'on appelle une bourse d'opportunités, vous pouvez trouver la description
sur notre site, dans ce soutien, il y a une, il y a une partie dessus deux opportunités. Je vais vérifier
qu'il est toujours en ligne parce que comme le projet est terminé maintenant. Donc il y a beaucoup
d'opportunités, vous avez toute la description qui est là.

Bérénice : D’accord !

Julien Fournier : Alors, on a mis aussi en place une aide à la résidence internationale, tout ça se
fait dans le cadre du plan de relance du cabinet du ministre président de la fédération Wallonie
Bruxelles, Pierre Violet. C'est important de mentionner parce que c'est de l'argent qui a été mis en
place grâce à ce plan de relance. C'est deux choses qu'on a mises en place. Cela étant, on a aussi,
il y a des choses qu'on a mises en place, plus de l'ordre de l'éducation permanente pour le secteur,
c'est-à-dire qu’on s'est mis en veille pour comprendre un petit peu l'état de la situation dans les
pays qui nous entourent et les possibilités de développement qui restaient quand même, malgré le
fait qu'on ne pouvait plus voyager. Donc il y avait en dehors de toutes ces aides vraiment sonnantes

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et trébuchantes dont je viens de parler, il y avait aussi la possibilité de pouvoir bénéficier de
l'expertise de Wallonie Bruxelles Musique par rapport à l'ensemble des secteurs autour de nous,
c'est-à-dire qu'on était très attentif à ça et qu'on faisait circuler l'information à un moment ou un
peu comme les artistes comme nous. On travaille avec l'activité professionnelle de la fédération
Wallonie Bruxelles et des artistes, musiciens et musiciennes de la fédération Wallonie Bruxelles,
quand il y a plus d'action, quand il n'y a plus d'activité, nous, on doit trouver d'autres choses à
faire, donc on a quand même fait des choses, on a construit de nouveaux ponts avec nos
homologues en Suisse et au Québec, on a beaucoup échangé de l'information à cette période-là
c'est là qu'on était le plus pertinent,

Bérénice : C’est-à-dire qu’il y avait beaucoup de collaboration pendant cette période-là ?

Julien Fournier : C'est-à-dire que nous, on a beaucoup parlé avec le secteur, on peut dire par les
collaborations, ce n'est peut-être pas le mot exact puisqu'il n'y avait pas vraiment, on n'avait pas
vraiment de projet avoir puisque tout le monde est un peu dans l'expectative, ce n'est pas comme
si on avait monté des choses ensemble, on a organisé, je dirais toute une série de discussions
durant la période de la pandémie avec un organe qui s'appelle la COHORT, Et ça, c'était vraiment
un ensemble de professionnels de fédération Wallonie Bruxelles du Québec de Suisse qui se sont
mis en commun sous l'égide de WBM la Pour la fédération Wallonie Bruxelles de la FCMA donc,
c'est la fondation Chansons et musiques actuelles en Suisse.

et de la SODEC au Québec : Société de développement des entreprises du Québec la Société de


développement des entreprises du Québec, Oui, c'est ça, et donc nous trois, on s'est mis ensemble
pour créer des moments de rencontres et de discussions pour pouvoir échanger justement sur la
manière dont nos secteurs évoluent face à la pandémie, donc notre rôle principal. Une de nos
questions principales était de maintenir le contact et surtout de ne pas perdre le travail qui avait
déjà été fait auparavant, donc de maintenir un peu les réseaux qu'on avait déjà mis en place malgré
le fait qu'il y avait plus d'activité. Donc, on doit trouver d'autres manières de pouvoir connecter
ces personnes. Voilà, ça, c'est une des choses qu'on a faites.

Julien Fournier : Alors, je vois ici un impact ! L'impact de la pandémie de covid- 19 sur
l'industrie musicale en général sur les musiciens émergents afro-descendants particuliers. Alors
là, en réalité, mon problème, c'est qu'on n'a pas de marqueurs pour les musiciens afro-descendants,
mais de façon générale !

Bérénice : De façon générale cela me convient bien !

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Julien Fournier : De façon générale, on peut observer plusieurs tendances, c’est encore en
cours, donc c'est un peu difficile C'est encore la manière dont le secteur évolue suite à la pandémie
est encore en cours, car on n'est pas vraiment sorti de la crise il y a encore du travail avant de
revenir à une situation qu'on pourrait qualifier de normal, même si c'est difficile de qualifier la
normalité aussi parce que je pense que c'est juste une évolution.

On ne reviendra pas à une situation comme on a comme on l'a connu auparavant. Mais ce qu'on
peut observer : c'est d'une part, il y a un problème de goulets d'étranglement, parce qu'après deux
ans de pandémie et du coup de non sorti des albums et de non tournée des groupes, on se retrouve
avec énormément de production puisqu'en plus la pandémie a favorisé beaucoup l'écriture du côté
des artistes donc voilà beaucoup de création et donc à un moment, il faut bien que cette création
soit diffusée, soit via la sortie de musique enregistrée, soit via les concerts et les représentations
en public.

ces deux choses n'ont pas pu avoir lieu et bien, ils sont maintenant en train encore de se résorber.
C'est-à-dire qu'il y a une offre créative qui est beaucoup trop grosse par rapport à ce que l'industrie
peut absorber et je dirais traités en termes de diffusion, donc là, on a une première conséquence :

C’est que pour le moment, les labels sont débordés.

Les services de relations de presse sont débordés, les médias, qui existaient assez peu en fédération
Wallonie Bruxelles, sont aussi débordés et reçoivent beaucoup plus de choses à traiter. Donc il y
a un problème de visibilité qui est encore accrue pour les musiciens émergents, qui était déjà
problématique auparavant, notamment par le manque d'existence de médias et qui là maintenant
s'est encore accentué grâce à ce que cette surproduction et l'incapacité du secteur à pouvoir
absorber de manière satisfaisante donc ça, c'est une chose, quelque chose d'autre, quelque chose
de positif qu'on peut, observer par contre, c'est le fait que le secteur s'est beaucoup organisé. Si
vous voulez historiquement la musique en fédérations, Bruxelles est un secteur qui est très peu
organisé professionnellement, c'est-à-dire qu'en théâtre ou au cinéma par exemple, il y a toutes
sortes de guilde, syndicats, d'organismes représentatifs du secteur, donc des acteurs, des actrices,
des producteurs tout ce petit monde est organisée en sorte de syndicat en musique. C'était très,
très peu le cas avant la pandémie, donc il y avait quelques éléments : il y avait la FLIF (Fédération
des labels indépendants francophones). Il y avait la FACIR, la fédération des auteurs,
compositeurs et interprètes réunis, il y avait la BIMA (Belguim Music Association)

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Et depuis cette pandémie, en fait, il y a eu l'apparition de nouveaux organes qui ont permis, parce
que les gens avaient besoin de se parler aussi pour se faire respecter des décideurs politiques et se
faire entendre aussi sur leurs revendications.

Il y a eu plusieurs nouvelles organisations qui sont apparues, on parle notamment de la CMA qui
est la confédération des musiques actuelles, on a aussi la Fédération des festivals de musique en
fédération Wallonie Bruxelles, quelque chose qui n'existait pas auparavant. On a la FBMU
(Fédération des bookers et managers unis).

Voilà donc on a pu observer vraiment beaucoup de mise en commun et de discussions et


l’apparition de ces nouveaux organismes représentatifs pour le secteur, ce qui est vraiment plutôt
une bonne chose. Voilà, ça, c'est un des éléments positifs. On a la chance quand même, comme
on est dans un secteur extrêmement subsidié de ne pas avoir dû déplorer trop de fermeture ni de
salles et festivals, donc ça, c'est quelque chose quand même assez positif aussi. Bon après, je dans
le fond, il ne s'agit pas trop de s'en réjouir parce que si notre culture est très subventionnée, c'est
parce qu'on est un petit pays qui est très difficile de vivre correctement de son art chez nous donc
c'est pour ça qu'on est très subventionnée, mais un effet de bord positif de ce lourd
subventionnement et qu'on est en capacité de pouvoir résister à des crises comme ça puisqu'il y a
eu des fonds de garantie puisqu'il y a eu ce genre de choses qui a permis que les acteurs n'étaient
pas livrés à eux-mêmes quoi. C'est quelque chose qui a très bien fonctionné chez nous. On a connu
beaucoup moins de problèmes de banqueroute que dans des pays comme l'Allemagne ou les Pays-
Bas par exemple, c'est une des bonnes choses. Il y a aussi quelque chose à mentionner c'est plus
global pour la société, mais ça touche aussi notre secteur, c'est qu'on constate quand même une
dégradation des conditions de santé mentale globalement pour l'ensemble des acteurs et des
actrices c'est une période qui a été très difficile, où les artistes n'ont pas été vraiment très bien
considéré par le pouvoir politique et par la société en général, avec le fait d'être qualifiés de non
essentiels, de fermer en premier, de rouvrir en dernier, voilà, il y a une sorte de rupture comme
ça entre le secteur culturel et la société au sens large et le fait que comme je vous l'expliquais tout
à l'heure avec le goulet d'étranglement, ça veut dire qu'il y a encore moins de possibilités pour un
groupe pris individuellement de pouvoir se développer, pouvoir jouer sur les scènes, pouvoir
tourner en Belgique pour développer sa carrière, ça n'a pas un effet très positif sur la santé mentale
de toutes les parties prenantes.

Donc clairement, on se retrouve dans une situation où ce n’est pas joyeux quoi en termes de santé
mentale, globalement pour tout le monde. ça il me semble alors ça, je crois qu'il y a quelque chose
qui va redevenir important dans les mois qui viennent dans les années qui viennent, c'est le fait
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que cette période de pandémie a aussi attiré l'attention sur le fait que depuis le début de la crise
du disque donc au début des années 2000, la plupart du secteur, c'était réorganisé autour du secteur
du life en utilisant la musique enregistrée comme une sorte de carte de visite pour vendre des
spectacles, c'était plutôt ça, c'était la majorité de l'activité du secteur musical et du chiffre d'affaires
de l'industrie musicale passait plutôt par le life plus trop parler par les ventes de disques et tout
ça qui est devenu bien maigre donc à un moment comme le streaming est arrivé pendant cette
période-là et que notoirement, il y a très peu d'argent qui est reversé aux artistes dans le streaming
jusque-là, tout le monde faisait un peu son affaire puisqu'on se disait au moins grâce au streaming
ma musique est disponible partout et grâce à ça, je vais pouvoir vendre des concerts et c'est avec
ça que je vais me rémunérer.

La pandémie a démontré que les concerts, c'est extrêmement fragile, que ce n'était pas aussi certain
et sûr de pouvoir, de s'appuyer sur une stratégie uniquement pour pouvoir vraiment vivre de son
art. Maintenant, je crois qu'il y a quelque chose qui va revenir un petit peu sur la réflexion autour
de la valorisation de la musique enregistrée.

Ça, je crois que c'est aussi quelque chose qui est qu'on va pouvoir observer dans les années qui
viennent et qui, à mon avis, découle de la pandémie.

Donc, je pense que vous avez déjà comme l'un des événements par rapport à ça. Donc ça, la
troisième question, vous vous me l'avait déjà posée !

Bérénice : Conseils en période de crise pour des artistes musiciens en période de Covid-19 ou de
crise en général

Julien Fournier : Alors moi je serai plus à l'aise de vous répondre de manière globale n'est pas
en période de crise parce que la période de crise soit on se base sur la crise du covid et euh là on
pouvait en parler. Mais je suis vraiment très intéressant. C'est une crise qui actuel. Et euh oui, non,
mais je veux dire c'est plus et plus et la manière dont je vous aurais dit dont j'aurais pu conseiller
de travailler pendant le lockdown ce n'est pas la même que maintenant.

Je ne donnerai pas les mêmes conseils pendant que maintenant

Bérénice : je peux avoir les deux versions ?

Julien Fournier : Pendant le lockdown, il n'y avait pas grand-chose à faire c'est on l'a tous vu ce
sont un peu des vidéos, mais tout le monde en a eu marre assez vite je veux dire les vidéos où les
artistes parlaient de leur processus créatif et ce genre de choses, c'est intéressant, mais après trois
mois, tout le monde en avait assez vu, je pense et il y avait aussi la possibilité de faire tous les
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concerts qu'on a vus en appartement, dans des cuisines, dans des caves, dans les jardins, et là
aussi, je crois qu'il y a eu une lassitude du public qui s'est montré assez rapidement. Nous en fait,
au niveau de l'agence, on a créé pendant cette période-là, on a fait réaliser un podcast sur la
musique émergente en fédération Wallonie Bruxelles, parce que pour nous, c'était une manière de
pouvoir mettre en lumière ces artistes qui habituellement était mis en lumière via leurs tournées
via leur sortie de disque. Comme il n'y a plus ni tourner une sortie de disque, on a utilisé une partie
du plan de relance dont je vous parlais tout à l'heure pour faire créer par BING, audio qui est un
grand studio de podcasts en France, ça par exemple, pour moi, c'était en fait une manière de
pouvoir mettre en lumière des artistes sans devoir compter sur le fait qu'ils sortent des disques, où
qu'ils aillent en tournée, c'était une manière de le faire pendant la pandémie enfin pendant le
lockdown à ce moment-là et là aujourd'hui alors je dirais qu'à ce niveau-là on est revenu quand
même à des habitudes de travail qui sont à peu près similaire à ce qu’on avait auparavant le
paysage n'est pas le même, mais la manière de travailler dans ce paysage est quand même à peu
près similaire, c'est-à-dire que c'est la musique, c'est une industrie de personnes donc il est très
important de pouvoir se construire un réseau et de pouvoir montrer aux personnes à qui on parle
que ce qu'on produit vaut la peine de prendre un risque parce que c'est un peu là-dessus selon moi,
beaucoup de choses reposent dans le cadre d'un développement musical, c'est qu'il faut démontrer
à des personnes de plus en plus éloignées de soi et de plus en plus, je dirais importante dans le
secteur, c'est-à-dire et on part évidemment de manière concentrique quoi, c’est-à-dire on va jouer
au café du coin et puis si moi, j'habite la forêt par exemple à Bruxelles, je ne sais pas si vous
voyez, mais voilà, par exemple, on va jouer brasse en premier, puis on va jouer à la Botanique et
on va faire de Dour puis on va faire Walter le pop’s et puis ça, on va faire l'étranger. Il y a un truc
aussi où de manière concentrique on doit essayer de vraiment construire une carrière de manière
réfléchie, rationaliser en discutant avec en étant très présent dans les discussions, donc, c'est-à-
dire aller dans les événements professionnels, rencontrer du monde, parler de son projet, se trouver
des personnes qui sont capables de l'accompagner aussi donc ça, c'est une chose qui est plus
compliquée en fédération Wallonie Bruxelles, c'est vraiment le fait de pouvoir trouver des
personnes qui sont en capacité d'accompagner les projets des managers et des bookers ça, c'est
vraiment quelque chose qui nous manque malheureusement beaucoup en fédération Wallonie
Bruxelles et qui est le plus important. Enfin, qui fait partie des choses les plus importantes parce
qu'on peut très bien développer un projet musical sans manager et sans bookers jusqu'à un certain
point, mais dès qu'on veut passer dans un niveau professionnel et avoir vraiment un
développement de carrière, c'est très difficile de le faire si on n'est pas manager.

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Bérénice : Quels canaux de production recommanderaient -vous par-dessus tout ?

Julien Fournier : Les canaux de promotion que je recommanderais par-dessus tout c'est
l'entourage et les personnes qui sont autour de nous et parce que les canaux de promotion par
ailleurs, évidemment les autres peuvent être intéressant aussi, je ne dis pas qu'il faut absolument
pas avoir de personnes qui fait des relations publiques ou de labels et tout ça, évidemment, tout ça
est important. Mais je crois que, quelque chose qui est encore plus important que tout ça, en fait,
si vous voulez tout le travail qu'on met dans le développement, avec des relations publiques, avec
des concerts dans les salles avec des concerts dans les festivals, n'a de sens que si on a travaillé
son réseau en amont et qu'on sait qu'on va pouvoir utiliser tous ces éléments pour faire levier pour
pouvoir monter à l'étape supérieure dont je vous parlais tout à l'heure de d'essayer de convaincre
les personnes de prendre un risque pour moi, c'est vraiment ça qui joue c'est-à-dire surtout dans le
développement international. Moi, je recommande toujours de commencer à parler à
l'international dès le début, mais de ne pas avoir de trop grandes attentes par rapport à son retour
tant qu'on n'a pas fait ses preuves dans son propre pays parce que les personnes à l'étranger
pourraient légitimement poser la question de dire, « pourquoi moi, je devrais te booker si chez toi
n'a pas été capable de convaincre le directeur ou le programmateur du brasse, le festival de Dour
tout ça… » Pourquoi moi je devrais te faire confiance alors qu’autour de chez moi aussi, j'ai des
artistes qui font des choses qui sont en développement et eux je vais plutôt leur donner la
possibilité à eux parce qu'ils ne viennent pas loin parce qu'ils peuvent, tu vas travailler leur projet
de manière locale.

Tu vois, il peut aller dans les radios associatives, faire de la publicité, tu vois ce que je veux dire,
c'est qu'il y a vraiment tout ça les programmateurs étrangers programmatrices vont réfléchir pour
moi de cette manière-là, donc c'est très important, c'est pour ça que je vais insister sur le fait que
pour moi, un des vecteurs de développement, le plus important, c'est de travailler son réseau, de
se faire connaître autour de soi et de chaque fois, consolider les connaissances, de consolider ce
qu'on aura fait avec les personnes qui se trouvent autour de soi pour aller parler à une personne
qui est un petit peu plus lointaine.

Bérénice : Est-ce que la fédération a travaillé avec d’autres institutions ?

Julien Fournier : Oui, énormément, nous on a, on a beaucoup travaillé avec justement les autres
institutions donc que ce soit la fédération Wallonie Bruxelles les institutions étrangères donc,
comme je disais la fédération Chansons musiques actuelles en Suisse, la Sodec au Québec et le
CNES en France, nous sommes aussi membres d'une association de bureau export européen qui

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s'appelle EMEE ( Europeen Music Export Exchange) et donc ça, c'est une organisation qui
travaille à l'échange d'informations entre toutes les personnes qui font le même métier que moi
enfin que nous en fédération Wallonie Bruxelles et dans les autres pays.

Donc ça on est à peu près trente-six, donc on a beaucoup échangé d'informations.

Bérénice : Le but des échanges d'informations, c’était de pouvoir faire quoi, une sorte de bulle,
de voir comment les autres travaillent et adaptées à vos méthodes de travail, c'est-à-dire de la
collaboration ?

Julien Fournier : La collaboration c’'était principalement d'échanger des informations


concernant la réalité de l'adaptation de marché par rapport à la crise qu'on est en train de vivre ce
moment-là. Donc c'est vraiment juste une histoire de discuter entre nous, de qu'on puisse
comprendre l'évolution au jour le jour, qu’on ne se retrouve pas un an plus tard à devoir apprendre
tout le chemin qui aurait été fait par nos partenaires et pouvoir rattacher les wagons assez
rapidement, au moment où ça prendrait quoi ?

Bérénice : D'accord, les artistes que j’ai interrogés jusqu’à présent disent que la crise a été positive
pour eux, mais comme vous l’aviez dit tout à l'heure, beaucoup ont créé Certains artistes ce sont
recréer une nouvelle direction artistique, pensez-vous que ce trop-plein de création pourra être
rattrapé ? Tant ça va créer un parce qu'il y a trop de création, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
et les artistes aussi de l'autre côté m'ont dit la Covid leur a permis de pouvoir collaborer avec
d'autres artistes dans la création.

Julien Fournier : Oui tout à fait, toute la partie créative a été effectivement bien faite Ouais, elle
a été bien favorisée par cette ambiance parce que forcément on ne peut pas sortir, ça dégage
beaucoup de temps, ça dégage beaucoup de temps pour tout le monde et les artistes ont cet
avantage tiré sur d'autres métiers qui est que le temps passé tout seul peut-être le temps utilisé de
manière créative et professionnelle quoi. Donc ça, c'est quelque chose pour lequel, je ne sais pas
moi, un boucher par exemple, s'il n'avait rien à faire pendant la pandémie, il ne pouvait pas ne pas
exploiter son temps, son activité était terminée. Les artistes. On peut utiliser cette période-là pour
rencontrer d'autres personnes, créé, revoir un peu leur proposition artistique donc effectivement,
ça, c'était si on doit pointer des choses positives La danse celle-là, on fait partie.

Bérénice : Oui, parce que le négatif était plus, peut-être pour ceux qui étaient en fin de processus
de création, il n'y avait pas de scène, tout était fermé.

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Julien Fournier : Tout ça, c'est le grand perdant, ce sont évidemment les personnes qui avaient
des sorties de disques ou des tournées prévues entre mars et juin 2020, parce qu’évidemment, une
fois le lockdown arrivé tous ceux qui avaient des sorties ne pouvaient pas sortir leurs disques.
Donc ça s'ajoute aussi à l'énorme goulet, enfin à l’énorme sur proposition qu’il avait pour le
moment, c'est qu'il y a aussi toutes les personnes qui non seulement ont écrit pendant cette période,
mais aussi toutes les personnes qui devaient déjà sortir quelque chose pendant toute cette période,
qu'ils ont mis tout leur projet sur pause pour pouvoir la sortir quand tout le monde pouvait
retourner dans les salles pour acheter des disques tout ça, c'est aussi important à garder en tête

Bérénice : Est-ce que vous pensez que voilà ce trop-plein de création, c'est quelque chose qui
pourra être rattrapé un jour ?

Julien Fournier : je crois qu'un peu de manière bonne, ce n'est pas, ce n'est pas super réjouissant
comme position, mais je crois qu'il y a certains projets qui vont ne jamais voir le jour à cause de
ça parce qu'il y a un moment où la musique, elle est écrite à un moment, elle n'a pas non plus
vocation à rester dans une armoire et pouvoir ressortir cinq ans après, des fois l’artiste a bougé de
chemin, il n'est plus dans cette esthétique-là, il a trouvé d'autres collaborations enfin bref, toute
une série de raisons pour lesquelles quelque chose qu'on a écrit il y a quatre ans n'a plus trop
d'intérêt être sorti maintenant.

Donc, je pense que oui, il y a un moment où on va pouvoir, je dirai sortir en tout cas de cette
situation de trop-plein, ça c'est sûr maintenant, je crois que ce n'est pas prendre le problème du
bon côté de se demander quand est-ce qu'on va pouvoir revenir à une situation normale et qui est
une situation d'avant la crise ça n'arrivera plus, le cheminement n’a qu’une direction, on va vers
l'avant donc là maintenant, les choses ont changé il y a des manières de fonctionner qui sont restés
les mêmes, mais il y a un tissu qui a quand même évolué et je crois que l'idée maintenant, c'est
d'arriver à s'adapter à ce nouveau fonctionnement tel qu'il est et pour moi en tout cas, c'est je crois
que c'est une perte d'énergie d'essayer de revenir à une situation telle qu'elle était avant tout, de la
même manière que je ne sais pas quand il y a eu la crise du disque et que le piratage et l'échange
de fichiers a pu se faire à très grande échelle et que les maisons se sont complètement plantés en
décidant de revenir à une situation où ça n'arrivait pas oui, où les gens ne s'échangeaient pas des
fichiers par MP3 ou machin, ils ont avec tous les trucs contre la piraterie avec tous les énormes
procès qu'on a fait en France sur les pères de famille qui téléchargeaient de MP3 voilà le genre
de choses a été complètement contre-productif, ça n'a pas du tout aider ça a retardé le fait que
l'industrie musicale se soit mise au streaming elle-même ! et du coup, ça fait coiffer au poteau par
d'autres entreprises comme Spotify donc, ça a été très. On a vu que c'était vraiment une attitude
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qui a été une fille très contreproductive pour elle de ne pas avoir accepté que l'histoire est en
mouvement et que maintenant, il faut trouver une solution pour vivre avec cette situation-là et pas
spécialement essayer de renverser la situation pour revenir à une situation antérieure.

Bérénice : Oui, d'accord, en gros, il faut avancer !

En gros, c'est ça ne sert à rien de pleurer parce que maintenant, il faut avancer et, comme vous
l'avez dit, à créer quelque chose en 2021, parfois l'inspiration est actuelle, donc ressortir le même
disque en 2023 n’a pas de sens !

Julien Fournier : Oui, exactement ça, je crois qu'il y a un moment ça, c'est une discussion qui
n'est évidemment pas très agréable à pouvoir dire aux opérateurs aussi, mais à un moment ou de
temps en temps, il faut bien se dire ok en fait, tu l’as sorti ok, mais c’est plus actuel. Parce que
nous, on a eu quelques fois des demandes, des disques qui étaient sorti genre début mars 2020 qui
forcément sont sortis, une fois qu'on est sorti, c'est sorti, on ne peut pas de sortir un album. Donc,
par contre, il y a des personnes qui disent oui, mais je n'ai pas pu le promotionner à ce moment-
là, donc je veux maintenant faire de la promotion sur cet album il y a deux ans Machin et bon,
évidemment, ce n'est pas notre rôle de leur dire de ne pas le faire, mais quand même, on essaie de
les faire réfléchir sur la possibilité peut-être justement de passer à autre chose que ce truc-là, c'était
il y a deux ans et maintenant à les claquer 10 mil balles dans la promotion pour un truc qui date
de il y a deux ans, alors qu'il y a trois mille trucs qui sortent par jour et comme on disait au début
de la conversation, il y en a de plus en plus qui sorte, ce n'est pas très efficace en termes
économiques, quoi et évidemment, c'est quelque chose qui, je comprends bien, est assez difficile
à réconcilier avec une vision artistique d'un projet, mais il y a un moment, il faut quand même
prendre en considération le fait que le projet de loi doit avoir une vie économique aussi et que
dans ce cadre-là, le bon choix économique sera peut-être de mettre toutes ses forces dans la
création de quelque chose de plus adapté à l'époque et plus dans l'esprit du moment, c'est si on
fait ce genre de musique parce que la musique qui s'en fou de l'esprit du moment, mais euh voilà,
ça, c'est le genre de conseils comme moi, j'aurais pu donner à cette époque-là et ce n'est pas
toujours facile à entendre pour des artistes qui parfois ont passé deux ou trois ans dans la création
d'un album ça j’entends bien, mais de temps en temps, il faut pouvoir avoir une analyse un peu
froide de la situation.

Bérénice : Qu'est-ce que vous pensez de la promotion en ligne d’œuvres musicales parce que les
artistes que j'ai interviewés m’ont fait comprendre que pour eux, la promotion en ligne reste l'outil
de promotion ultime, l'outil de l'avenir ?

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Julien Fournier : Il est difficile de leur donner tort parce qu'effectivement, il y a de moins en
moins de médias spécialisés que les médias. Quand on parle de musique émergente, ce n’est pas
vraiment des médias mainstream qui parle, c'est plutôt la presse spécialisée, la presse spécialisée
en Belgique, il n'existe pour ainsi dire plus.

On peut tout à fait, ce n'est pas une initiative privée, et pour le reste, il y a des blogs, mais qui ont
des petites, et/ou des sites internet qui ont chaque fois une audience qui est vraiment une fraction
de ce qu'ont pu être les médias auparavant. On ne peut pas dire que la situation en fédération
Wallonie Bruxelles des radios ne soit vraiment meilleur en termes de diffusion musicale donc je
veux dire un peu à défaut la promotion en ligne est effectivement plus efficace que ce sont toutes
ces autres manières de le faire.

Cela étant, il y a promotion en ligne et promotions en ligne, Taper du sponsoring Facebook sur
une page qui 850 abonnés, ça n'a aucun sens par contre, ce n'est pas évident du tout parce que c'est
un, il y a des gates keepers un peu partout, mais par contre une fois qu'on y arrive ça, c'est vraiment
quelque chose en termes de promotion si on peut appeler ça la promotion en ligne parce que c'est
la promotion via les digital audio provider mais ça, c'est quelque chose d'assez efficace.

Bérénice : OK, d’accord, donc c'est vraiment le canal de l'avenir.

Julien Fournier : Oui, je ne veux pas non plus avoir l'air d'encenser absolument est au-dessus de
tout fait la promotion en ligne dans le sens le sponsoring de pubs Facebook parce que ça je trouve
que c'est vraiment le niveau zéro de la créativité de la promotion en ligne. Effectivement passer
par internet permet non seulement une diffusion beaucoup plus large, mais aussi et surtout une
diffusion beaucoup plus qualifiée, c'est-à-dire qu'on peut faire des augmentations, qui permet de
toucher les bonnes personnes au bon moment. Quand on va faire un concert dans une ville où on
sait qu’on a des fans, il y a maintenant toute une panoplie d'outils qui permettent de parler
principalement à des personnes qui sont supposément intéressées par le genre de musique que
vous faites et donc ça c'est quelque chose, on peut beaucoup plus cibler la publicité, donc elle est
de ce fait beaucoup plus efficace que si on prenait e une demi-page dans un journal local pour dire
je vais faire mon concert et ça coûte très cher et ça touche peut-être que 0,7% des personnes qui
vont voir ces publicités seront effectivement intéressées par la publicité, tandis que la publicité
en ligne a cet avantage de pouvoir comprendre un petit peu toutes les démographies à qui on
s'intéresse, à qui on s'adresse et pouvoir être beaucoup plus précis sur la manière de travailler.

Bérénice : D’accord !

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Julien Fournier : Euh, vous avez ce qu'il faut, c'est tout. C'est l'impression que j'ai pas mal parlé.

Bérénice : Merci, avez-vous quelque chose à ajouter ?

Julien Fournier : Non, si ce n’est bonne chance, si vous avez d’autres questions, vous pouvez
me contacter.

Annexe n°10 : préparation du dossier de demande d’intervention du fond d’urgence.

Préparation du dossier de demande d'intervention du Fonds d'urgence Transversal Culture du 4


mai au 5 juillet 2020 – Musiques

Ce document est une checklist visant à vous aider à remplir votre formulaire de demande
d’indemnisation dans le cadre du fonds d’urgence. Celui-ci a été légèrement adapté en fonction
des retours reçus mais au vu des délais très courts, il est important de suivre les consignes ci-
dessous afin de permettre une estimation la plus juste possible de votre préjudice.

Onglet 1 : Votre organisation

Votre organisation est liée à la Fédération Wallonie-Bruxelles par … ?

La reconnaissance en arts de la scène ne constitue pas un élément suffisant pour bénéficier du


fonds d’urgence (ce terme concerne le secteur des musées et des CEC). Par contre, si vous figurez
au catalogue Art & Vie, Programme Rock, Programme Classique ou Spectacles à l’Ecole, vous
êtes considéré comme bénéficiant d’une subvention ponctuelle.

Onglet 2 : Le préjudice subi

Décrivez le préjudice subi… :

Il n’est pas nécessaire de faire de longues descriptions de vos activités. Il s’agit ici de répertorier
de manière synthétique les activités impactées.

Gardez bien à l’esprit que seules seront prises en compte les activités qui devaient se tenir du 4
mai au 5 juillet 2020. Les impacts à long terme ou le manque à gagner ne peuvent être pris en
compte.
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Impact budgétaire :

Recettes directement liées aux activités prévues et réelles : les recettes ici s’entendent comme les
recettes propres (autres que subventions donc) et doivent uniquement concerner la période du 4
mai au 5 juillet 2020

Dépenses directement liées aux activités prévues et réelles : les dépenses doivent inclure les frais
déjà engagés liés à vos activités. Si vous avez honoré partiellement les rémunérations des artistes
et techniciens, veuillez l’inclure dans vos dépenses réelles. Les rémunérations encore à honorer
seront calculées par ailleurs au moyen du tableau des prestataires finaux.

Frais de fonctionnement prévus et réels : il s’agit de vos charges structurelles ou transversales sans
être directement liés à une seule activité de votre organisation.

Avez-vous rémunéré les créateurs et prestataires finaux (auteurs, artistes, compagnies,


techniciens) ?

Si vous les avez rémunérés en partie, veuillez cocher « pas encore mais… », vous pourrez faire le
détail dans le tableau des prestataires.

Onglet 3 : Autres démarches effectuées pour limiter l’impact du préjudice

Si vous n’êtes pas en lien direct avec le public, veuillez le préciser

Onglet 4 : Informations complémentaires

Pas de remarque particulière.

Onglet 5 : Documents à joindre et attestation sur l’honneur

Note explicative :

Il s’agit pour chaque activité de rappeler le type d’activité, les dates des activités répertoriées et
éventuellement de détailler les recettes attendues pour chacune de ces activités.

Budget 2020 initial :

Attention, contrairement au premier volet du fonds d’urgence pour la période du 13 mars au 3


mai, il n’est plus nécessaire d’y intégrer le budget ajusté. Par contre, il est important que dans
votre budget initial, nous puissions distinguer les différents subsides structurels dont vous
bénéficiez.

Bilan et comptes :
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Pas de remarque particulière.

Attestation bancaire :

Pas de remarque particulière.

Autres documents utiles :

Veuillez obligatoirement remplir et annexer le tableau des prestataires finaux à télécharger.

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