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INSTITUTION : UNIVERSITÉ ALASSANE OUATTARA

UFR : COMMUNICATION MILIEU ET SOCIÉTÉ


DÉPARTEMENT : GÉOGRAPHIE
NIVEAU D’ÉTUDE : LICENCE 3

Année académique : 2023 - 2024

SYLLABUS DE COURS

INTITULE DU COURS : LE TIERS-MONDE

Nom de l’enseignant : DIARRASSOUBA BAZOUMANA .………………………


Grade : MAITRE DE CONFÉRENCES …………………………………
EMAIL : diarrabazo@yahoo.fr …………………………………………..

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OBJECTIFS DU COURS

Ce cours est une introduction aux problématiques propres aux pays en


développement (PED) à partir d'une perspective géographique.

OBJECTIF GENERAL :

De manière générale ce cours a pour objectif d’expliquer aux étudiants les


conditions d’éclosion de la notion de tiers-monde et son évolution dans le temps.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES :

• Faire la genèse de la notion de Tiers monde ;

• Montrer la situation géographique des pays du tiers-monde ;

• Déterminer les éléments de ressemblance ou facteurs communs dans l’espace


Tiers monde ;

• Analyser l’éclatement du tiers monde.

ORGANISATION DES ENSEIGNEMENTS

Les enseignements se dérouleront sous la forme d’un cours magistral.

MODE D’ÉVALUATION

L’évaluation des apprenants sera faite sur la base d’un devoir sur table.

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INTRODUCTION

À travers le monde entier, les pays se distinguent les uns des autres selon plusieurs critères : étendu
de l’espace ; ressources naturelles ; le volume de la population ; les activités économiques,…
sont entre autres des éléments d’appréciation, mais, le critère le plus important est sans contexte
celui du développement.

Le terme de développement, utilisé dans les sciences humaines, désigne l’amélioration des
conditions et de la qualité de vie d’une population, et renvoie à l’organisation sociale servant
de cadre à la production du bien-être. Ainsi, il existe des indicateurs qui permettent de mesurer
le développement.

➢ INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Un indicateur économique est une statistique construite afin de mesurer certaines dimensions de
l'activité économique.

• Le PIB
Le Produit Intérieur Brut (PIB) est, l’indicateur de la richesse d’un État sur une année, calculé en
dollars américains. C’est la somme des richesses créées par tous les agents, privés et publics, sur
un territoire national pendant une période donnée.
• Le PNB
Le Produit National Brut (PNB) mesure la production sur une période donnée, en général sur une
année, de biens et services marchands créés par une nation, que cette production se déroule sur le
sol national ou à l'étranger. À la différence du PIB, le PNB inclut les produits nets provenant de
l'étranger, c'est-à-dire le revenu sur les investissements nets réalisés à l'étranger. Le PNB est donc
égal au PIB auquel on rajoute les produits nets provenant de l'étranger.

➢ LES INDICATEURS SOCIAUX (IS)


Un indicateur social est une mesure du bien-être de la population.
Les indicateurs sociaux ont été mis au point par le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) afin de mesurer l’inégalité de développement. Les indicateurs sociaux

3
les plus utilisés sont : L’indice de développement humain (IDH), l’espérance de vie, le revenu par
habitant, le taux d’alphabétisation et l’Indice de Pauvreté Humaine (IPH).

➢ LES INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES (ID)

L’indicateur démographique indique le nombre de personnes qui vivent un événement


démographique pendant une période de temps donné par rapport à un effectif fixe de population à
risque. Normalement, cet effectif fixe est de 1 000 bien que, dans la pratique, les chiffres de 10 000
ou 100 000 soient également utilisés.
Les indicateurs démographiques sont calculés à partir des statistiques de l'état civil et des
estimations de population. Ce sont des indicateurs importants et révélateurs. Ils renferment les
variables tel que le nombre moyen d’enfant par femme, la mortalité infantile1, la mortalité
néonatale2, …

La combinaison de ces indicateurs aboutit à distinguer deux ensemble dans le monde : le NORD
et le SUD ou les pays développés et les pays sous-développés. Le développement désigne des
évolutions positives dans les changements structurels d'une zone géographique ou d'une population
notamment aux niveaux : démographique, technique, industriel, sanitaire, culturel, sociaux... De
tels changements engendrent l'enrichissement de la population et l'amélioration des conditions de
vie.
Dans ce contexte, la remarque que l’on fait généralement est que les pays du nord ont un
niveau économique généralement élevé tandis que les pays dits du sud ont de faibles
productivités.

1
La mortalité infantile est une statistique calculée en faisant le rapport entre le nombre d'enfants morts avant l'âge d’un
an sur le nombre total d’enfants nés vivants. Cette statistique est exprimée pour 1 000 naissances (‰).
2
La mortalité néonatale est l'ensemble des enfants nés vivants mais décédés entre la naissance et le 28 e jour de vie.

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I. GENÈSE DE LA NOTION DE "TIERS MONDE" ET LOCALISATION DES PAYS
AFFÉRENTS

Le terme "tiers monde" est un néologisme crée par A. Sauvy 3 dans un article publié le 14
août 1952 par l'hebdomadaire l'Observateur, à la dernière phrase d'une chronique intitulée « Trois
mondes, une planète ». Dans son analyse, Sauvy a fait référence aux revendications du Tiers-Etats4
français. Il évoque l'existence de deux mondes, pays « occidentaux » et pays du « bloc
communiste », entre lesquels sévit une guerre froide pouvant se muer en conflit ouvert. Cette
opposition tend à nier l'existence d'un troisième monde, l'ensemble des pays sous-développés,
d'ailleurs convoités par les deux blocs.
Selon Alfred Sauvy, ce troisième monde a des caractères spécifiques, notamment sa croissance
démographique galopante. Et l'auteur de conclure : « Car enfin, ce tiers-monde ignoré, exploité,
méprisé comme le tiers état, veut, lui aussi, être quelque chose. ». Il établit donc une comparaison
explicite entre le tiers-monde et le tiers état de la France de l'Ancien Régime, autre ensemble aux
contours flous, sans unité sociale, comprenant les misérables ouvriers agricoles et les bourgeois,
unis seulement par l'absence de participation aux privilèges dont bénéficiaient noblesse et clergé.

Le tiers-monde, c’est l’ensemble des pays exclus. Il désigne les pays n’appartenant ni au monde
occidental capitaliste (ou premier monde : Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Japon,
Australie…), ni au bloc communiste (ou second monde : URSS, Chine, Europe de l'Est…), mais
des pays issus généralement de la décolonisation et situés en Afrique, en Asie et en Amérique-
latine.

3
ALFRED SAUVY : Économiste et démographe français Alfred Sauvy (1898-1990).

4
En France, dans l'Ancien régime, le tiers état désignait le groupe social constitué des personnes qui
n'appartenaient ni à la noblesse, ni au clergé. Formant la très grande majorité de la population, il occupait la
troisième place dans la hiérarchie sociale (le troisième ordre).

L'Ancien Régime désigne alors l'organisation sociale, économique, religieuse et politique du royaume de France
dans toutes ses dimensions avant la Révolution Française, entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle. Avec la
Révolution française, le régime qui existait auparavant est aboli. Il devient donc ancien.

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CARTE 1 : SITUATION GÉOGRAPHIQUE DES PAYS DU TIERS-MONDE

Source : cheneliere.info

Le tiers monde est un espace géographique avec des problèmes économiques, une agriculture
archaïque et peu productive, une croissance démographique très forte avec un bas niveau de vie et
des industries peu développées. Environ 6,74 milliards personnes vivent aujourd'hui dans les pays
en développement selon la définition du FMI. Avec 85,43%, cela représente une part considérable
de la population mondiale. Elle comprend toute l'Amérique centrale et du Sud, toute l'Afrique,
presque tous les pays d'Asie et de nombreux autres États insulaires.

Toutefois, cette expression considérée de plus en plus comme dévalorisant est souvent remplacée
par d'autres expressions comme "Pays du Sud", "Pays en voie de développement", "Pays en
développement", "Pays les moins avancés", "Nouveaux pays industrialisés", etc.

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II. ÉLÉMENTS DE RESSEMBLANCE OU FACTEURS COMMUNS DANS L’ESPACE
TIERS MONDE : QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DES PAYS SOUS-
DÉVELOPPÉS ?

2.1. Une démographie galopante

La population du monde entier augmente très rapidement avec un taux d’accroissement de plus de
2 %. Cette augmentation ne relève pas des pays industrialisés car 3 hommes sur 4 vivent dans le
1/3 Monde.
Les pays du tiers monde se distinguent par Une natalité très forte (c’est par exemple le cas du Brésil avec un
taux de natalité de 16,56 ‰ et celui du Mexique avec 18,87 ‰). Les raisons sont multiples pour justifier cet de
fait :
- Le progrès de la médecine : Beaucoup de naissances à terme viables.
- Une faible utilisation des moyens de contraception : dans la plupart des Etats, faute de pouvoir
changer les mentalités, on pratique une politique anti nataliste, mais les résultats sont plutôt limités.
Ex: La Chine: On oblige la population à ne faire qu'un enfant par foyer, maximum deux; au-delà,
on pénalise financièrement les ménages, ou on oblige l'avortement mais les résultats demeurent
mitigés et la population continue de croitre fortement.
- Etc.

2.2. Un faible niveau de vie

Le tiers monde se distingue par un niveau de vie très bas. Le revenu moyen par habitant correspond
à un PNB/Hab. de 10 à 30 fois inférieures à ceux des pays riches. A cela il faut noter des disparités
très accrue entre le niveau de vie des ménages dans un même espace. En Inde par exemple, 1/3 de
la population en dessous du seuil de pauvreté5 absolu pendant que 30 Millions d'Habitants sur
1 277 803 914 ont un revenu comparable à celui de l'Europe Occidentale. Dans le cas des Emirats
Arabes, le revenu est excessif et repose sur les ressources pétrolières. Mais en général, dans le tiers

5
Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre.

7
monde, le PNB est très bas il est inférieur à 2000 Dollars/Hab./an. L'Afrique ne représente que 3%
du PNB mondial.

2.3. Un analphabétisme important

Le niveau d'alphabétisation est l'un des éléments qui permettent d'évaluer le degré de
développement d'un pays. Si, à l'échelle mondiale, le niveau d'instruction a globalement progressé,
il présente encore de disparités considérables selon les différentes régions du monde. Ainsi il reste
encore 950 160 millions d'adultes illettrés dans le monde, dont la moitié vit en Asie, essentiellement
en Inde, en Chine, au Pakistan et au Bangladesh. Toutefois, l’Afrique connaît les plus forts taux
d'analphabétisme. La situation est particulièrement préoccupante dans la partie subsaharienne. Au
Mali, par exemple, 56,9 % des hommes et 71,8 % des femmes sont analphabètes ; seuls 12,8 % des
adolescents sont scolarisés dans le secondaire (contre 94,4 % en France, en 1998).

2.4. Des inégalités sociales accrues

En milieu urbain, on note un contraste très important entre les quartiers riches et les quartiers
pauvres (rejetés en périphérie dans les zones les plus insalubres; pas d'eau, pas d'électricité...). De
nombreux quartiers précaires se localisent à côté des usines et grandissent trop vite à cause de
l'exode rural. Des contrastes sont très visibles entre les quartiers de commerce, héritage de la
colonisation et de la modernisation les contrastes avec les quartiers des affaires (centres ville) où
le luxe déborde de partout.

En milieu rural, il existe une partie minoritaire de la population qui possède une grande partie des
terres agricoles. Ces contrastes s’affirment de plus en plus au niveau national. Par exemple au
Mexique, les 20% plus riches possèdent 50% du revenu national.

Les inégalités sociales sont à l’origine de nombreux de nombreux problèmes d'ordre humain : Bas
niveau de vie, des tensions sociales (Lutte des classes entre propriétaires et agriculteurs.),
et contribue à l'instabilité du pays.

En somme dans le tiers monde on note des caractéristiques communes dans l’ensemble des
pays, marquée par une transition démographique inachevée. Des taux de mortalité en baisse mais

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et un maintien d'un taux de natalité élevé, une population de jeunes…Un faible niveau d'instruction,
une faible espérance de vie et de fortes disparités socio-économiques.

Malgré cette apparente ressemblance dans le tiers monde, de nombreuses dissemblances sont à
relever ce qui nous amène à parler de l’éclatement du Tiers monde.

III. L’ÉCLATEMENT DU TIERS MONDE

Des progrès réels sont constatés dans l’ensemble des pays du tiers monde : amélioration des
niveaux de santé et d’instruction, chute de la mortalité infantile, recul de l’analphabétisme,
croissance du taux de scolarisation. Cependant, ces progrès sont très variables selon les
régions du Tiers monde. A partir des années 1970 on assiste, à une diversification croissante des
situations. D’abord en termes démographique et économiques, ensuite en matière de stratégie de
développement et enfin au niveau des caractéristiques sociaux-culturelles.

Carte 2 : LA DIVERSITÉ DU TIERS-MONDE

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3.1. Des situations démographiques diverses

Le nombre d'habitant varie considérablement d'un pays à l'autre, et il n'est pas possible de
rassembler des économies peuplées de 1,3 milliard (Chine) ou de 1,1 milliard (Inde) à celles de
100 000 habitants pour les Seychelles, ou d'un million d'habitant pour le Gabon. On peut donc
constater que la Chine et l'Inde représentent à elles seules près de la moitié de la population des
pays du tiers-monde.
Des problèmes spécifiques se posent aux pays très peuplés ainsi qu'aux petits pays parfois enclavés.
De plus les différences de densités de population n'ont pas vraiment de significations économiques
sauf par rapport à la surface utilisée. Par ailleurs il faut également ajouter une forte différenciation
en matière d’indicateurs démographiques, comme les taux de natalité et de mortalité qui varient
considérablement d’un pays à l'autre.

3.2. Des situations économiques variées

L'hétérogénéité économique des pays du tiers-monde est évidente quel que soit l'indicateur de
développement retenu. Le PIB même s'il présente des limites certaines, indique des écarts très
importants d'un pays à l'autre ainsi que des inégalités. En outre, la mesure de l'espérance de vie à
la naissance (Nombre moyen d'année que vivras en moyenne un individu) ; le niveau d'éducation,
à travers le taux de scolarisation des moins de 16 ans et le nombre moyen d'années d'études sont
aussi des variables qui montrent les disparités entre les pays.

Les pays du tiers-monde ont beaucoup évolué depuis les années 50. On est passé de l'expression
PVD à l'expression de pays émergents, dont les pays leader sont les BIC (Brésil, Inde, Chine), où
le taux de croissance économique reste très élevé par rapport à ceux des PID (Pays développés et
Industrialisés) où sévit la récession économique. Le taux de croissance chinois tourne autour de
8/9%, ceux de l'Inde et du Brésil autour de 6%, alors que celui de l'Allemagne tourne autour de
2,5% (meilleur taux des PID). Parmi les pays d'Afrique le taux de croissance reste relativement
élevé puisque le taux moyen de l'ensemble de ces pays avoisine 5%.

La diversité dans les pays en voie de développement est clairement établie tant les disparités sont
croissantes entre les différents pays. Les NPI et les grandes puissances du Tiers monde (Inde,
Brésil, Chine) n’ont plus rien de comparable avec les pays d’Asie, et surtout d’Afrique, demeurés

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en marge du développement. Les PMA (Pays les Moins Avancés) demeurent les plus pauvres. Ils
sont principalement situés en Afrique sub-saharienne et connaissent encore des problèmes de
malnutrition et ponctuellement de famine. Leurs populations ne sont pas à l’abri des aléas
climatiques (sécheresses, inondations) et des épidémies. Leur IDH demeure bas et leur place dans
les échanges mondiaux reste négligeable.

3.3. Essaie de classification des pays du Tiers monde

Cinq grandes catégories de pays peuvent être distinguées dans le tiers monde :

➢ Les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI)

Il n'existe pas de liste officielle des nouveaux pays industrialisés. C’est l’ensemble des pays qui se
sont distingués par une industrialisation rapide au cours des vingt à quarante dernières années (pays
caractérisés par le progrès de l'industrialisation depuis 1970).
Parmi les NPI, on trouve aujourd'hui :
- Les « 5 bébés Tigres » : Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Viêt-Nam
- Les « jaguars » : Mexique, Chili, Colombie
- Les BRICS (à l'exception de la Russie, déjà industrialisée) : Chine, Inde, Brésil et l'Afrique
du Sud.
- La Turquie.
Il faut toutefois relever que les « 4 Dragons du Mapi » (Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong
Kong) sont considérés depuis les années 1990 comme des pays développés et ne font plus partie
des NPI. On pourrait éventuellement les appeler « anciens NPI ».

➢ Les pays pétroliers

Ce sont des pays à haut revenu qui vivent de leurs exportations de pétrole et de gaz. Pour autant,
leur développement n'est pas achevé. La plupart de ces pays n’utilise pas cette rente pour diversifier
leur économie ou améliorer les conditions de vie de leurs populations. Le secteur industriel y est
très peu étendu. Par ailleurs, l'accès à l'éducation n'y est pas toujours assuré à tous, en particulier
aux femmes (dans les pays du Golfe notamment).

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Les Etats pétroliers, notamment les Emirats arabes, Arabie Saoudite, etc. ont une faible population,
un enrichissement considérable grâce au pétrole. Cela donne à la population un niveau de vie
intéressant.

➢ Les pays intermédiaires

Ils recouvrent une grande variété de situations. Ces pays sont aussi appelés « pays émergents ». Le
cas du Brésil, pays puissant dont le PNB est le 12e mondial est révélateur.
Il demeure mal développé car il y subsiste de fortes inégalités entre les hommes à travers le niveau
de vie. Par ailleurs, la mise en valeur de l'espace y est déséquilibrée : la région du Sudeste concentre
l'essentiel des hommes et des activités. La Chine connaît aussi une forte croissance mais les
inégalités y restent très fortes, en particulier entre les paysans du centre et les habitants des villes
du littoral.

➢ La Chine et l'Inde

Malgré leur évolution économique (rapidité de leur croissance économique, ouverture et


libéralisation de l'économie) tend à les rapprocher des NPI, la Chine et l'Inde demeure des pays du
tiers monde. Ce sont deux pays immenses avec d’énormes masses humaines. Près de deux tiers des
populations indienne et chinoise vivent en milieu rural avec des revenus inférieurs à mille dollars
par an.

En somme, ces deux pays connaissent de nombreux problèmes : très fortes inégalités sociales et
taux de pauvreté toujours important notamment dans l’intérieur du pays, démographie
déséquilibrée par la politique de l’enfant unique en Chine, faible productivité de l’agriculture,
insuffisance d’infrastructures notamment de transport…
Le chemin parcouru cependant par ces deux pays depuis la fin de la 2e guerre mondiale est
néanmoins considérable : de géant démographique sous développé, la Chine et l’Inde sont d’abord
devenues des puissances écoutées.

Avec l’ouverture économique des années 80, ils sont aujourd’hui : 2ème (Chine) et 4eme (Inde)
puissance économique en passe de supplanter, d’ici quelques années, les USA, tout au moins si

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l’on s’en tient au PIB. Mais, la Chine et l’Inde restent malgré tout des puissances incomplètes et
en tout cas pas des hyperpuissances comme les États-Unis.

➢ Les Pays les Moins Avancés (PMA)

Les PMA sont très nombreux en Afrique subsaharienne (Mozambique, Niger) mais existent aussi
en Asie (Bangladesh). Ces pays ont un PIB/hab. inférieur à 500$, un secteur industriel qui pèse
moins de 10% du PIB et un taux d'alphabétisation inférieur à 20%. Certains parmi eux sont encore
touchés par la sous-alimentation. Ils comptent parfois plus de 50 % de pauvres (Éthiopie). L'accès
à l'hygiène, aux soins et à l'éducation y est limité.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation : l'instabilité politique, la croissance rapide de la


population qui absorbe toute augmentation des richesses, le manque d'investissements, la
dépendance vis-à-vis du Nord et une explosion urbaine mal maîtrisée qui renforce la misère.

La grande hétérogénéité des pays du tiers-monde ne permet pas un classement aisé ni des regroupements
homogènes. Mais il est essentiel de retenir que les pays du tiers monde regroupent d’un côté des pays très pauvres
que l'on appelle PMA et de l’autre les NPI.

CONCLUSION : La notion de tiers monde a-t-elle encore un sens ?

L’hebdomadaire américain Newsweek titrait en avril 1992, « Abolissons le tiers-monde ». Cette


assertion n’est-elle pas juste si l’on s’accommode aux réalités actuelles avec l’éclatement de
l’empire soviétique et l’émergence de nouveaux pays industrialisés ?
La répartition tripartite du monde dont le monde capitaliste et occidental constituant le « premier
monde » ; les pays socialistes (ex-URSS, Cuba, pays de l’Est), représentant le « deuxième
monde », et le tiers-monde ou troisième monde, l’ensemble des pays exclus est-elle toujours
d’actualité ?

La crise mondiale qui toucha tous les pays au début des années 1980 et les échecs de certaines
tentatives d’autonomie ont fait apparaître la diversité du tiers-monde. Dans cet espace
géographique, certains pays connaissent une forte croissance économique, supérieure parfois celle

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des pays occidentaux, d’autres par contre subissent encore la famine, les guerres, la corruption,
l’urbanisation croissante…les syndromes du sous-développement. Dans ce contexte, le tiers-
monde s’analyse dans une pluralité de succès et d’échecs. Alors pouvons-nous parler de « tiers-
monde » ?

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

▪ BURGEL G., 2000, Du Tiers-Monde aux tiers-mondes, coll. Les topos, Dunod, Paris
▪ Carlos RANGEL, 1982, L'Occident et le Tiers Monde, Laffont, Paris.
▪ CHANTEBOUT B., 1986, Le Tiers-monde, éd. A. Colin, Paris.
▪ Claude LIAUZU, 1982, Aux origines du tiers-mondisme, Le Harmattan, Paris.
▪ Gérard CHALIAND, 1984, Les Faubourgs de l'histoire, tiers-mondisme et Tiers Monde,
Calmann-Lévy, Paris.
▪ Gérard GRELLET, 1994, Les Politiques économiques des pays du Sud, P.U.F.
▪ Jacques ADDA, 2006, La mondialisation de l’économie de la Genèse à la crise, Grands-repère,
La découverte, Paris, 256 p.
▪ Paul BAIROCH, 1992, Le Tiers Monde dans l'impasse, Gallimard, Paris.
▪ Paul CLAVAL, 1976, Eléments de géographie économique, Genin, Librairie technique, Paris,
P.361
▪ Pierre JALEE, 1967, Le tiers monde dans l’économie mondiale, Maspero, p.200
▪ Rony BRAUMAN, 1986, Le Tiers-Mondisme en question, Olivier Orban, Paris.
▪ Samir AMIN, 1979, Le développement inégal : essai sur les formations sociales du capitalisme
péripherique, éd. De minuit, Paris.
▪ Samir AMIN, 1991, La faillite du développement, éd. l’Harmattan, Paris.
▪ Sylvie BRUNEL, 1995, Le Sud dans la nouvelle économie mondiale, P.U.F., Paris.
▪ Sylvie BRUNEL, 1987, Tiers Mondes, controverses et réalités, Economica, Paris.
▪ William EASTERLY, (2006), Les pays pauvres sont-ils condamnés à le rester ?, Editions
d’Organisation, Paris traduction de l’anglais par Aymeric Piquet-Gauthier (Edition Originale, MIT
Press, 2001), 400 p.
▪ Yves LACOSTE, 1980, Unité et diversité du tiers monde, Paris, Librairie François Maspero,
202 p.

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