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Chapitre 4
La chaine médicale de secours
Chapitre 4 : Plan blanc des catastrophes (chaine médicale de
secours)
I.Le contexte
Une catastrophe est une perturbation grave du fonctionnement d’une societé qui
cause, sur une grande échelle des pertes en vies humaines, la perte des biens ou
des pertes dans l’environnement, a un degré qui depasse les capacités normales de
la societé affectée pour faire face en recourant uniquement à ses propres
ressources. La médecine de catastrophe est la forme d’exercice de la médecine la
plus appropriée pour répondre d’une façon cohérente et adaptée à la situation de
destruction que subit un groupe social aprés un évenement catastrophique.
L’histoire a toujours connu ce risque, les catastrophes ont au cours des siécles
existés et existeront toujours. Ni la nature, ni les hommes ne pourront les éviter.
Quel que soit le drame devant lequel se trouvent des sauveteurs, la médecine de
catastrophe ne s’improvise pas ; devant une situation ineluctable, ils doivent se
préparer à en subir les conséquences, tout en essayant de les limiter. Dire et
expliquer ce qu’est et doit être la médecine de catastrophe et quelles seront ses
caractéristiques c’est limiter son cadre d’action, fixer ses objectifs et ses limites,
ses droits comme ses devoirs.
Le nombre de catastrophes, d’origine naturelle et humaine, a aug
ces derniéres decennies dans des proportions importantes. Le r
annuel de la croix rouge et du croissant rouge pour l’année 2006 m
que les societés nationales ont du faire face é 420 catastrophes ou
différentes, soit une augmentation respective de 22% et 47%
comparaison en 2005 et 2003 (Federation international des societés
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2006).
Dans ce contexte, un grand interêt est porté à la médeci
catastrophe et plus particuliérement l’organisation des soins en sit
d’exception qui s’étend du lieu sinistre jusqu’aux infrastru
hospitaliées qui assureront la prise en charge médicale définitive.
Cette filiére d’urgence ressent aujourd’hui de plus en plus le besoin
développement d’outils d’aide à la decision dans le but d’anticip
par voie de conséquence de s’organiser au mieux afin de sau
maximum de vies humaines avec les moyens sanitaires disponibles.
Les champs d’application et mode d’exercice de la médecine de catastrophe
sont:
-Une médecine d’urgence et de terrain : qui offre le spectacle de l’exercice d’une
médecine éfficace, sur le site même de l’accident ou dans les structures provisoires
transportées, amenagées au plus prés de la zone de l’accident
- Une médecine d’adaptation de ces techniques : qui doivent allier la rigueur
dans l’indication et l’execution.
- Une médecine globale car elle integre tous les aspects de la prise en charge
médicale : somatique mais aussi comportementale et psychique. Elle
nécessite la presence de spécialités multiples : chirurgie, anesthesie,
reanimation, hygiene, psychologie, psychiatrie et secourisme ;
- Une médecine d’équipe et de masse : car elle doit tenir compte du nombre de
victimes, de leurs diversités mais aussi des conditions précaires d’exercice.
-Enfin c’est aussi une médecine dependant d’imperatifs extramédicaux et de
doctrines. La médecine de catastrophe n’est pas la médecine d’urgence habituelle,
elle exige des techniques spécifiques et par conséquent la formation de specialistes.
Il faut savoir prendre des décisions d’une portée considérable dans un contexte de
crise ou les installations sanitaires font trop souvent défaut. Pour cela il faut
d’exceptionne et de qualités de dévouement, de sang froid, des methods et de
travail d’équipes.
II. LA CHAINE MEDICALE DE SECOURS
2.1. Situation d’exception
Une situation d’exception ou une catastrophe est définie comme étant une grave perturbation
d’une societé, causant des pertes en vies humaines et en biens au point que la societe sinistree ne
peut y faire face en recourant a ses seules ressources disponibles. La commission d’étude pour le
plan catastrophe majeure reunie a Brignole en 1983 a defini une catastrophe comme etant un «
Evenement destructeur constituant une atteinte grave pour la population et l’environnement et
entrainant une disproportion entre les besoins et les moyens ».
Il est rare qu’une semaine se passe sans que les médias ne présentent un reportage sur une
catastrophe ayant pour conséquences, mort et destruction, catastrophe qui fréquemment efface
des années de programme de développement, ralentit encore davantage le rythme dejà lent des
ameliorations dans les pays du tiers monde, gaspille de précieuses ressources . Une catastrophe,
qu’elle resulte d’un fléau naturel ou d’une cause accidentelle, se caracterise par sa survenue
brutale et imprevisible, par un afflux massif de victimes et par un débordement rapide des
structures médicates immédiatement disponibles [.
Les secours supposent une organisation préalable à la fois matérielle et administrative, comme
dans la plupart des pays « industrialisés ou en voie de developpement ”, qu’il s’agisse
d’accidents individuels ou collectifs, cette organisation existe et repose sur l’application d’un
certain nombre de textes administratifs. Chaque pays, de part sa culture, ses moyens, sa
structure, son environnement géographique et politique, ses propres risques particuliers,
développe une strategie de secours. Il en est de même en ce qui concerne la médecine de
catastrophe (qui est un concept relativement recent). Cette strategie ou plan est declenche
immediatement en cas de catastrophe, et englobe les services de santé, les services de protection
2-2- Historique
«. Definition de la notion d’urgence selon HIPPOCRATE (460-377 avant J .C.).
L’empire Romain fut le premier a disposé d’une organisation permanente de lutte contre
l’incendie, divisée en cohorts d’environ 1000 hommes et pour lesquels étaient rattachés 28
médecins (premier exemple de service de santé dans le milieu des secours) .
En 1792, M. LARREY ( grand théoricien de la logistique de l’avant et Médecin des Armées de
l’empire ) imagine le principe d’ambulances volantes constituées d’une équipe de chirurgiens,
infirmiers, se portant au devant des moribonds pour les prodiguer des soins d’urgence et les
conditionnés en vue d’une évacuation vers l’arriére.
En 1871, les oeuvres des ambulances urbaines de l’hopital Saint-louis crée la premiére
structure d’assistance médicale d’urgence pour les civils dans laquelle se tiennent prêt à
intervenir des médecins et infirmiers avec des voitures hippomobiles. Ce projet sera abandonné
en 1907.
En 1953, le decret n° 53170 du 07 mars structure l’organisation du service Medicale de santé
des centres de secours.
Le 27- 28 septembre 1976 se tenait à GENEVE, la premiére réunion de travail de la societé
internationale de médecine de catastrophe (SIMC). La majorité des medecins est habituée à la
pathologie de l’individu et non à celle des masses de blessés : la conduite du triage, du
traitement, de la surveillance et de l’évacuation des blessés dans des circonstances cruellement
hors de toutes normes habituelles peuvent se faire dans des conditions et des régles
inhabituelles.
2
2-3- Causes et consequences
-3-1-Causes : Pendant longtemps, le rapport de cause à effet entre catastrophe et
développement social et économique fut ignoré, les ministéres du plan et des
finances, comme d’autres planificateurs du développement ne se préoccupaient pas
des catastrophes. Au mieux les planificateurs du developpement esperaient que les
catastrophes ne se produiraient pas,
et que si cela devait arriver, se seraient les opérateurs de secours des pays , donateurs
et des organisations d’entre aide qui en prendraient soin le plus éfficacement.
Les programmes de développement ne furent pas évalués dans la perspective d’ une
catastrophe, ni dans la perspective des effets d’une catastrophe sur un programme de
développement, ni sur la question de savoir si les programmes de développement
allaient accroitre les effets destructeurs potentiels d’une catastrophe.
Par exemple les projets conçus pour multiplier les occasions d’emploi et par
conséquent de revenu, en géneral encouragent un accroissement de la population.
Des personnes à bas revenus vont probablement chercher à s’installer dans des
zones jusque-la evitées : sur les flancs de la colline, ou des plaines sujettes à des
inondations. Le cout des secours et de l’assistance aprés un glissement de terrain ou
une inondation peut facilement dépasser ce que l’economie a gagné en emplois
supplementaires.
De même que des projets de développement peuvent produire des conséquences
Consequences : Ce sont les conséquences de l’évenement, tant au pla
2-3-2-
humain que materiel qui definissent réellement la catastrophe.
On peut considerer trois sortes d’effets :
- les effets sur l’environnement
- les effets sur les populations
- l’interaction des conséquences materielles et humaines
Consequences matérielles : les conséquences matérielles doivent être envisagée
au plan des déteriorations et déstructions des constructions ou l’on peut distinguer :
- Les habitations • les immeubles • Les grands ensembles caracterisés à la foi
par leur surface au sol, leur hauteur et leur mode de construction
- Les constructions et locaux à usage administratif et/ ou collectif. Ce sont de
batiments publics ou privés qui servent pour l’ensemble de la population résidan
dans l’agglomeration dont : • les batiments publics, • les centres d’hébergement,
les batiments ou sont stockés les produits de premiére necessité ( magasin
d’alimentation, pharmacie).
- Les batiments à usage collectif : Ce sont ceux qui sont utilisés pour les rassemblements habituels de population
(lieux de culte, thêatre, cinema, stades)
- Les établissements industriels : De moyenne ou grande importance, ils peuvent se differencier en fonction de la
nature des travaux qui y sont effectués. Les résultantes de ces destructions vont varier en fonction du type
d’évenement ; on peut citer entre autres :
.►Les tremblements de terre : Dont l’importance des dégats varie avec l’intensité de la secousse sismique classsée
selon l’echelle de Richter ou l’echelle de Mercali, le type d’habitat et le type de construction.
► Les mouvements de terrain : Autres que ceux provoqués par les tremblements de terres, ils peuvent être
^également meurtriers (glissements de terrains, avalanches... )
►Les inondations : qui s’inscrivent pour la plupart dans le cadre des catastrophes naturelles soit directes (pluie, raz de
marée, tempêtes), soit indirectes par ruptures de digues ou éffondrement de barrage, eux - mêmes provoqués par la
mise en jeu des élements naturels.
►Les catastrophes naturelles liées aux vents : les mouvements de l’air et les perturbations atmosphériques
representent sur toute la surface du globe un risque de catastrophe naturelle non negligeable
►Les incendies : qui peuvent être classés en plusieurs categories en fonction des lieux de survenue ! On peut
proposer cinq types de sinistres, qu’ils soient d’origine accidentelle ou volontaire.
- les incendies de locaux d’habitation : d’origine le plus souvent accidentelle( fuite de gaz, court-circuit electrique,
foyers mal proteges ...)
• Les incendies dans les etablissements industriels.
• Les incendies dans les etablissements publics.
• Les incendies des moyens de transport ;
• Les incendies forestiers.
►Les catastrophes liées au trafic : suivant le mode transport et le lieu de survenue, le mécanisme declenchant
( déraillement, naufrage, chute, incendie, collision, explosion), l’origine du sinistre (volontaire, accidentelle, liée aux
forces de la nature).
:
-
• Maintient les personnels en place et fait rappeler le personnel nécessaire selon les procedures
(chaine d’alerte, «bips»); fait recenser les lits d’hospitalisation disponibles dans la zone
géographique concernée
• Met en alerte les SAMU limitrophes.
La connaissance rapide des possibilites d’accueil facilite l’orientation des victimes vers une
structure adaptée.
Depuis plusieurs années, les établissements de santé ont entrepris une réflexion dynamique sur la
prise en charge tres spécifique liée au traitement d’eventuelles victimes d’accidents nucleaires,
radiologiques, biologiques ou chimiques (NRBC). Certaines motivations se sont exprimées le plus
souvent en raison de la proximité d’un site industriel à risques. Depuis, des évenements
dramatiques accidentels de grande ampleur sont venus confirmer l’interêt de travailler sur cette
problématique. La menace réelle d’une attaque terroriste chimique, biologique ou nucleaire est
venue
Renforcer l’idee qu’il est urgent de se préparer de façon a être efficace quels que soient le
moment et le lieu ou elle se produit. Des évenements tels que ceux de Tokyo (terrorisme), Bhopal
(risque industriel) mettant en cause des toxiques chimiques prouvent l’importance d’une réflexion
et d’une préparation de l’ensemble des établissements et des SAMU- SMUR à la gestion de ces
risques.
Les plans blancs élaborés par les établissements de santé pour un accueil de victimes en nombre
massif ou pour un accident interne sont assortis d’annexes NRBC de faqon à faire face a un afflux
de victimes potentiellement contaminées. Tous les établissements peuvent être concernés et doivent
Il est desormais obligatoire de faire figurer des annexes nucléaires, radiologique,
biologique et chimique aux plans blancs pour gérer ces accueils de victimes trés
spécifiques. Tous les établissements de santé ne peuvent accueillir, ce type de victimes
et le plan blanc élargi devra prévoir le role de chaque établissement public, privé,
specialisé ou non, et son niveau de préparation. Il sera parfois difficile de connaitre
avec certitude l’agent en cause au moment de l’alerte. L’eventualité d’une action
terroriste impose une vigilance toute particuliére. Tous les mélanges sont possibles avec
des agents radio nucleaires ou avec des agents chimiques ou biologiques. Les attaques
peuvent être simultanées dans divers sites. La volonté de désorganiser les structures de
soins peut être un objectif d’actions terroristes. En attendant l’identification précise des
agents en cause (qui peut necessiter quelques heures pour les agents chimiques), les
établissements de santé doivent être prêts a assurer leur protection et celle de leurs
personnels.
►Le nucleaire et le radiologique
L’elaboration des annexes nucl^éaire et radiologique a de nombreux points communs avec celle de
l’annexe chimique.. Le risque radio nucléaire a la particularité de pouvoir être identifié immediatement
grace à des detecteurs spécifiques dont peuvent se doter les établissements et SAMU / SMUR. Les
procedures de décontamination sont simples et similaires à celles d’une decontamination chimique.
Les tenues de protection sont moins contraignantes. La décontamination ne prime pas sur le traitement
urgent. L’urgence vitale peut etre opérée sans decontamination préalable au bloc opératoire à condition de
protéger le circuit d’accueil par du vinyle et de protéger le personnel du bloc opératoire.
► Le biologique
Les risques biologiques, qu’ils soient à l’origine d’un acte malveillant ou d’une épidemie, imposent
l’elaboration d’un plan d’accueil spécifique. Ces risques ne sont pas étrangers au milieu soignant. Les
procédures reposent essentiellement sur des mesures d’hygiéne et de prevention de contamination inter-
humaine. L’alerte pour ce type d’évenement ne suivra pas la logique habituelle des accidents
catastrophiques. C’est le croisement d’informations transmises par les médecins géneralistes, les services
d’urgences et les DASS qui permettra la réaction adaptée. L’alerte est ici de type veille sanitaire. L’acte
malveillant semble en effet plus difficile à identifier d’emblée. Le plan Pandemie grippale est un exemple.
Le risque de transmission inter-humaine doit être detecté dés que possible et faire l’objet d’une veille
international. L’accueil hospitalier doit être preparé . Les secteurs doivent être clairement identifiés
avec des lits spécifiques d’hospitalisation et de réanimation. La prise en charge pédiatrique
doit etre specifiée également. Le personnel formé et immunisé est repertorié. La logistique
pharmaceutique est preparée : stocks d’antibiotiques, d’antiviraux, de vaccins. Les
procédures de vaccination du personnel sont prévues.
Les items qui composent les fiches de recommandations doivent faire mention des
personnes ressources (infectiologues), des laboratoires, des protocoles et procedures, des
lieux d’hospitalisation dediés, des circuits patients, des circuits de transferts et des instances
à prevenir.
Les procedures mises en place lors de l’epidemie de SRAS et Coronavirus 19 ont montre
l’interêt d’une information scientifique centralisée au niveau national, validée
quotidiennement et relayée au réseau sanitaire par les SAMU départementaux. Les
procédures coordonnées par le SAMU ont permis d’etablir des circuits courts pour les
transferts des patients directement vers les services specialisés (hopitaux réferents et
établissements cibles) ou services d’urgences preparés .
En tant que de besoin, une cellule d’expertise d’appui en lien avec le SAMU départemental
peut apporter des conseils aux particuliers ou aux professionnels.
Le risque biologique est particulier car il peut s’installer dans le temps et affecter également
le personnel soignant en cas de contagiosité , fragilisant ainsi le systéme de soins dans son
ensemble.
► Le chimique
La prise en charge de ces victimes doit se faire avec des conditions de securité maximale.
Leur décontamination débute des la phase préhospitaliére. Cependant, les victimes validés,
non decontaminées sur site, vont se rendre spontanément vers les établissements
environnants. A la phase initiale, les données sur le ou les toxiques en cause peuvent
manquer, il faut donc envisager une décontamination pour un grand nombre de victimes
jusqu’a ce que le produit puisse etre identifié de fapon certaine. La securité commence par
la mise en protection des établissements d’accueil et de leer personnel. Il faut identifier des
circuits précis et separés qui dirigent toutes les victimes vers une structure de
Dans la mesure du possible, les victimes sont orientées vers l’établissement reférent ou d’autres
établissements repertoriés qui disposent d’unités de décontamination. L’accueil sera qualifié d’inopinée
pour les autres établissements. Des mesures d’accueil spécifique doivent y être preparées. Chaque
établissement doit évaluer son mode de réponse, sensibiliser l’ensemble du personnel et former les
personnels en interface (services d’urgences, reanimation). Des équipes formées pourront venir renforcer
ces établissements aprés demande au SAMU de zone.