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Ce guide a été élaboré avec le soutien du Bureau de l’Organisation mondiale de Santé d’Alger. Qu’il soit ici remercié.
Nous remercions aussi les différents contributeurs, des autres agences de l’ONU ainsi que les professionnels notamment
médecins et psychologues qui ont apporté de précieuses contributions.
La synthèse et la rédaction ont été assurées par l’équipe de santé mentale du Ministère de la Santé ainsi les Docteurs Boudarene
Mahmoud, écrivain et psychiatre; Yabrir Miloud, écrivain et psychiatre; Heraoui Amir, addictologue; Mme Messaouden
Sarah, psychologue et le Docteur Oubraham Lylia, du bureau de l'OMS d'Alger.
Remerciements 3
Introduction
Depuis les temps les plus anciens, l’humanité est frappée par des catastrophes naturelles et est l’objet de conflits ou de guerres.
Ces événements provoquent toujours des destructions massives des habitats et des biens, génèrent des déplacements des
populations et des réfugiés. En confrontant les sujets avec la mort, ces événements hors du commun abolissent les capacités
d’action (de réaction) des individus et les mettent dans des conditions d’impuissance à agir - laquelle impuissance constitue le
socle sur lequel viendront s’organiser toutes les souffrances ultérieures. Cette situation traumatique marquera les mémoires.
Elle mettra à mal le sentiment intérieur de sécurité et ébranlera les certitudes sur lesquelles les sujets ont fondé la croyance en
leur invulnérabilité. Beaucoup en souffriront, certains durablement.
Qu’il s’agisse de séisme, de tsunami, de tornade et autres catastrophes naturelles, qu’il s’agisse de guerres ou d’autres formes
de désastres, tels que les accidents de la circulation ou encore les violences urbaines (viols, rapts, agressions…), ces
événements engendrent souvent des comportements inadaptés, quelques fois désordonnés et dangereux, qui aggravent la
situation traumatique et en amplifie l’impact sur la vie psychique. C’est pourquoi, ils doivent être rapidement pris en charge,
afin d’éviter la panique qui s’empare toujours des individus, dans de telles circonstances, et les troubles psychiques qui
apparaissent au décours de l’événement mais aussi à distance de celui-ci. Au même temps que les aspects cliniques ont été
spécifiés, il a été démontré et affirmé avec force la nécessité d’apporter immédiatement - sur les lieux de la catastrophe - une
aide psychologique aux victimes, afin de réduire l’impact de l’événement et de prévenir les séquelles psychiques.
La violence terroriste qui a prévalu durant la décennie noire a été révélatrice et à l’origine de la prise de conscience des effets du
psychotrauma et de l’impératif d’une prise en charge psychologique des victimes. Des équipes s’étaient constituées et avaient
commencé à travailler avec les moyens de leurs connaissances du moment. L’aide psychologique s’est organisée dès 1997 avec
l’installation de cellules d’accueil des victimes dans de grands hôpitaux de l’algérois. Après le séisme qui a secoué la wilaya de
Boumerdes et les autres wilayas limitrophes, en 2003, institutions et société civile se sont mobilisées pour l’accompagnement
psychologique mais sans dispositif préalable, ni pérenne, et sans suivi ni évaluation.
Introduction 5
En revanche, le dispositif naissant en 2021 a été mis à profit à la suite des incendies des étés 2021 et 2022. Il s’avère que la
continuité de l’action, ainsi que son évaluation, soient nécessaires afin que le dispositif soit pérenne et en mesure de se mettre
en place immédiatement, de façon ordonnée et coordonnée. Un besoin qui s’est fait ressentir et qui a fait défaut durant la
pandémie Covid-19.
Pour autant, un dispositif national d’aide psychologique aux victimes des catastrophes est une nécessité. Les arguments
scientifiques sont nombreux, tant en ce qui concerne les connaissances de l’impact du traumatisme sur l’avenir psychologique
des sujets que l’efficacité (avérée) des actions de terrain. Ce dispositif doit être formel et inscrit à l’actif du Ministère de la Santé.
Les contours à donner à ce dispositif doivent être précisés et ses objectifs définis, au besoin par un texte règlementaire qui lui
octroie des prérogatives et un pouvoir de décision. C’est ainsi que ses actions sur le terrain seront légales, qu’elles auront à la
fois la légitimité et l’autorité indispensables qui conféreront aux personnes qui activent en son sein la reconnaissance et la
possibilité d’agir. La composante humaine est à préciser et les missions/mandats à rationaliser (standardiser) et clarifier. Qui
est qui et qui fait quoi ? Les personnes ressources identifiées dans chaque wilaya s’organisent progressivement au sein du
dispositif en constituant notamment les équipes et en mettant en place le plan d’action dans le cadre de ce dispositif. L’objectif
étant à la fois d’apporter l’aide psychologique à même de réduire l’impact du traumatisme et de prévenir ses retombées sur la
vie psychique des personnes, et de pouvoir évaluer les résultats des actions, une fois ces dernières accomplies. L’évaluation des
actions permettra d’apporter d’une part les améliorations au travail des acteurs de terrain et d’autre part de perfectionner les
équipes afin de leur donner une expertise. Ce dispositif doit enfin faire de la communication et de la pédagogie le levier qui
soutiendra son action, avec l’idée que l’information doit être au cœur de sa stratégie de lutte contre le stress et le traumatisme
psychique générés par les catastrophes.
Dispositif pour une aide
psychologique aux victimes en situation de crise
• Aide et assistance psychologique (réduire l’impact et prévenir les retombées psychologiques durables)
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Quelques definitions
1. La catastrophe (critères)
Survenue d’un événement funeste (souvent brutal et soudain).
Causant des destructions matérielles et humaines importantes – la dimension psychosociale est négligée dans
un premier temps.
Provoquant un grand nombre de victimes (en même temps, sur le même lieu).
Provoquant une perturbation sociale (altération du fonctionnement des réseaux et infrastructures sociaux).
LES CATASTROPHES SE PRODUISENT LORSQU'UNE COMMUNAUTE « NE DISPOSE PAS DES RESSOURCES OU DE L'ORGANISATION
NECESSAIRES POUR RESISTER A L'IMPACT, ET DONT LA POPULATION EST VULNERABLE EN RAISON DE LA PAUVRETE, DE L'EXCLUSION
OU D'UN DESAVANTAGE SOCIAL QUELCONQUE »
(MIZUTORI, 2020).
« Par conséquent, les catastrophes peuvent et doivent donc être évitées. Nous pouvons empêcher les risques de conduire à
des catastrophes en aidant les communautés à se préparer, à réduire leurs risques et à devenir plus résilientes »
(IFRC/fédération internationale des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge).
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Paramètres d’une catastrophe
1 Zones (d’impact/de
destruction/
marginale/externe) 2 Destruction
matérielle 3 Désorganisation
sociale
1 2 3 4 5 6
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Classifications des catastrophes
Acceptation Culpabilité
Catastrophes naturelles +++ ---
Degré
Ordre Étendue Nombre de Importance des
d’industrialisation Survenue
d’urgence Zone d’impact et d’urbanisation victimes dommages
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2. La crise
Le terme “crise” désigne une période, un phénomène critique où il est nécessaire de faire un choix pour faire face
à un changement majeur. Une crise est alors une situation intenable, inattendue et qui est une menace pour un
système. Elle peut intervenir dans n’importe quel cadre. Elle peut se dérouler dans un temps court, mais
également dans un temps long. Une crise est le résultat d’un événement perturbateur. Les conséquences liées à
la crise peuvent être multiples et impacter divers domaines.
À l’origine, le terme de crise est lié à l’univers médical. Cela signifie un changement brutal de l’état de santé d’un
patient. La notion de crise est aujourd’hui présente dans de nombreux domaines. On connaît notamment les
crises sanitaires, cybernétiques, environnementales, sociétales, médiatiques, etc.
(SOURCE : HTTP://WWW.CERCLE18.COM/LART-DE-LA-GESTION-DE-CRISE.HTML)
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Acteurs de la crise
• Les intervenants des différents secteurs (soignants, psychologues, sécurités …)
• Les victimes et les familles
• Les rescapés
• Commis de l’État (décision/tutelle)
• ONG, personnes (usagers) ressources
Atteinte de la société
La société, comme un organisme vivant, est frappée dans son ensemble
Le critère le plus pertinent pour définir et évaluer une catastrophe est la désorganisation sociale/atteinte des
“systèmes sociaux fonctionnels”
CRISE = SITUATION DE TROUBLE, DUE A UNE RUPTURE D'EQUILIBRE ET DONT L'ISSUE EST DETERMINANTE
POUR L'INDIVIDU OU LA SOCIETE.
CRISE = SITUATION DE TROUBLE PROFOND DANS LAQUELLE SE TROUVE LA SOCIETE OU UN GROUPE
SOCIAL ET LAISSANT CRAINDRE OU ESPERER UN CHANGEMENT PROFOND.
(SOURCE : CENTRE NATIONAL DE RESSOURCES TEXTUELLES ET LEXICALES/CNRTL)
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3. La panique collective
Peur collective intense
Déclenchée par la perception d’un danger réel ou imaginaire
Caractérisée par la régression des consciences à un niveau primitif grégaire se traduisant par des comporte-
ments collectifs inadaptés : sidération stuporeuse, agitation incoordonnée, fuite éperdue …
Crée de la désorganisation sociale
Aggrave le danger
Accroit le nombre des victimes
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4. Comportements et réactions observés en individuel
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Impact psychologique et comportements
observés
Personnes à risque (facteurs de vulnérabilité)
A - Réaction adaptée
Réponse la plus fréquente, trois phases
1. La phase d’alerte
caractérisée par un état d’hyper vigilance et d’hyper réactivité neurovégétative avec élaboration d’une stratégie
pour faire face au stress.
2. La phase de lutte
correspondant à la mise en œuvre de la stratégie ajustée en fonction de l’évolution de la situation de stress.
3. La phase d’adaptation
nouveau réaménagement du sujet face à son nouvel environnement.
DISTINGUER L’IMPACT SUR LES VICTIMES DIRECTES, SUR LES FAMILLES, LA SOCIETE, LES DECIDEURS, etc.
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B - Réaction inadaptée
Les capacités adaptatives du sujet sont dépassées
Ses réactions biologiques, psychologiques et comportementales sont inadéquates et se manifestent :
Des troubles immédiats brefs : caractérisés par un état de sidération ou d’agitation, survenant au décours de
l’événement et qui durent au maximum 48 heures.
Un trouble stress aigu : caractérisé par le développement de symptômes essentiellement anxieux qui
persistent jusqu’à un mois après la survenue de l’événement en cause.
Un trouble stress post traumatique : caractérisé par le développement d’un ensemble de symptômes
spécifiques entrainant une perturbation du fonctionnement de l’individu qui dure plus d’un mois.
Si la panique se manifeste plus souvent par de l’agitation, des attitudes de fuite ou tout simplement par des
désordres psychiques, les postures qui donnent à croire que les sujets ignorent la menace ou ne se sentent pas
concernés participent également de cet état de panique.
Ce qui semble être de l’indifférence vaut sidération des fonctions intellectuelles, et l’apparent déni individuel ou
collectif de la menace est en réalité une forme de défense contre la frayeur qui s’empare des individus.
On observe parfois chez les personnes, qui sont dans cet état d’esprit, des attitudes d’inertie, de non-concerne-
ment, de négation des faits, mais également des comportements de défi, de témérité et d’affrontement du
danger ; et quelques fois des attitudes qui s’apparentent à des conduites suicidaires.
(M BOUDARENE : COVID ET TRAUMATISME PSYCHIQUE, KOUKOU EDITIONS, ALGER 2020).
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« Le syndrome du survivant » : il met en avant la problématique de la culpabilité observée chez des sujets resca-
pés des grandes catastrophes ou des accidents engageant des sujets qui travaillent en équipe, dans une
cohésion étroite du groupe. Sauver sa vie et ne pas en avoir fait assez pour sauver les autres est le reproche qui
ronge le sujet. La honte d’avoir survécu et la culpabilité qui y est associée donnent souvent naissance au désir
de mourir et provoquent le passage à l’acte suicidaire.
Recherche de l'information
Analyse de la situation/
Hypervigilance/hyperréactivité Demande d'aide
traitement des données
Trouver des solutions
Recherche de stratégies
Pouvoir manger et dormir
Réaction inadaptée
Anxiété/Agitation/Troubles du sommeil
Irritabilité/Insomnie
Symptômes somatiques
répétition de l'évènement traumatique
Besoin de prise en charge
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3. La réaction aiguë de stress - CIM-11
La réaction de stress aigu fait référence au développement de symptômes transitoires émotionnels, soma-
tiques, cognitifs ou comportementaux à la suite d’une exposition à un événement ou à une situation (de courte
ou longue durée) d’une nature extrêmement menaçante ou horrible (catastrophes naturelles ou humaines,
combats, accidents graves, violences sexuelles, voies de fait, etc.).
Les symptômes peuvent inclure des signes neurovégétatifs de l’anxiété (tachycardie, transpiration, bouffées
de chaleur), étourdissements, confusion, tristesse, anxiété, colère, désespoir, hyperactivité, inactivité, repli sur
soi ou stupeur.
La réponse à l’agent de stress est considérée comme normale étant donné la gravité de l’agent de stress et commence
généralement à s’atténuer quelques jours après l’événement ou après la disparition de la situation menaçante.
La réaction de stress nécessaire à la mise à l’abri face au danger se doit d’être adaptée au contexte.
Sa résolution se fait en quelques mn à 24 heures en moyenne, de façon :
- spontanée - provoquée - sans séquelles
Ou avec persistance de quelques symptômes : queue du stress qui se résout avec ou sans intervention médicale
en quelques jours.
Cette pathologie engendre une désinsertion sociale, professionnelle et quelques fois familiale. Si elle
compromet souvent l’avenir de l’individu par le handicap dont elle est responsable, elle peut être moins
grave et ne pas hypothéquer l’équilibre psychologique et social du sujet. Toutefois, toutes les victimes
de catastrophes ne développent pas une telle pathologie ; seules les personnes les plus vulnérables sont
concernées.
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5. Comment reconnaitre un état de stress post traumatique ?
Début par des signes isolés, plus tard se constituent des tableaux cliniques variés :
• Angoisse avec attaque de panique
• Troubles de l’humeur avec perte du plaisir et anesthésie affective (difficulté à éprouver des sentiments)
• Insomnie avec cauchemars répétés et terrifiants
• Souvenirs (réviviscences et flashs) désagréables
• Inadaptation familiale, sociale et professionnelle
• Comportements d’intoxication à l’alcool, aux substances psychotropes et/ou aux stupéfiants (addictions)
• Irritabilité, agressivité avec des passages à l’acte violent,
• Velléités suicidaires
Symptômes qui se manifestent ou s’aggravent à la faveur de la confrontation du sujet avec des situations
réelles ou imaginées (remémorées) ou encore à l’occasion de souvenirs ou de cauchemars qui rappellent
l’expérience vécue.
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Symptômes associés
Évènement
Psycho Trauma
Réaction de Stress
ESPT
Effraction
Adaptée Inadaptée
Phase de Latence
Reviviscences
Agitation Comportements
automatiques Disparition
désordonnés Si PEC
Sidération
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TRAUMATISME
• Le cadre
• L’écoute
• Le retour à la vie courante
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Le non-respect de ces trois principes est préjudiciable au travail du débriefing (Katz, 1997, 1998). Ces principes
s’appliquent aussi à l’accueil des familles qui traversent une situation de crise. Le débriefing représente, d’une
certaine façon, un gué entre le chaos du trauma et le retour à la vie courante. En ce sens, il est plus une méthode
préventive qu’une thérapie. Il commence avec le retour d’un cadre rassurant et se poursuit dans la préparation
des nouvelles difficultés que la victime devra affronter. L’écoute et la verbalisation restent au centre d’un travail
personnel et collectif d’élaboration des vécus, pensées, angoisses, émotions que l’évènement a provoquées.
La prédiction et la préparation portent sur le plan matériel et le plan psychique, (AUDET J, KATZ JF, 1999, PRECIS DE VICTIMO-
LOGIE GENERALE. DUNOD. PARIS).
Évaluation des effets sanitaires, Elles concernent (Population cible) : Afin d’éviter des catastrophes ou d’en réduire
psychosociaux, sociétaux et • Les victimes les effets
économiques : pour améliorer • Les familles • Organisation des secours
les modalités de soutien des • Les intervenants - « Burnout » • Mise en place du dispositif d’aide psycholo-
communautés touchées et • Les décideurs (Solitude, stress, etc.) gique
restaurer des conditions de vie • Mécanismes de réparation
normales après une catastrophe.
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L’assistance psychologique se structure en trois temps
L’activité est assurée par des équipes constituées de psychiatres, de psychologues et de médecins généra-
listes formés.
Réunion de coordination, dans la mesure du possible, des équipes intervenant de différents secteurs de la
Wilaya à instituer.
Objectifs
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Importance de l’information et de la communication
En toute chose, la communication et l’information sont essentielles. Elles constituent le pilier de toute stratégie
de lutte contre tout ce qui pourrait affecter les populations. Aller vers les citoyens et leur parler.
En mettant au même niveau d’information tous les citoyens, on réduit le stress dans la communauté. On éteint
les inquiétudes et les frayeurs que peut engendrer, chez les sujets, un événement hors du commun, et on fait de
ces derniers des partenaires dans la prise en charge des retombées sur la société. Cela est bien connu des spécia-
listes de la gestion des catastrophes. L’impact de l’événement sur la vie psychique des individus et son coût social
en sont par conséquent moins importants. Il faut faire confiance aux populations et avoir conscience que leur
collaboration est non seulement utile mais indispensable. Cela est un préalable à toute communication et tout
travail pédagogique à mettre en place.
Les réseaux sociaux ont rendu aisé l’accès à l’information et à la connaissance. Mais, parce que l’une et l’autre
sont libres et libres d’accès, ils peuvent avoir un effet pervers et constituer un outil de désinformation ou de
propagande redoutable. Cela s’est particulièrement vu durant la pandémie Covid 19. Le complotisme et les
craintes que celui-ci a engendré au sein des populations en est un.
La communication est un indéniable bienfait et les réseaux sociaux en sont devenus un vecteur incontournable,
quand bien même ceux-ci amplifient et manipulent l’information. À chaque événement important qui affecte les
populations, la consommation de l’information et partant des réseaux sociaux s’accroit.
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Phases d’intervention
1. La phase immédiate
Elle correspond aux premières heures suivant l’événement traumatisant, comme un attentat ou la survenue d’une
catastrophe naturelle, avant le premier sommeil (le defusing).
Intervention précoce et soins immédiats
Elle s'adresse aux victimes mais aussi aux familles.
Double objectif : reconnaitre la détresse de la victime et soulager la souffrance psychique
L’intervention se déroule sur le site du sinistre et s’exerce donc dans le cadre de l’urgence.
La présence sur le site des intervenants, spécialistes de la santé mentale, peut avoir à elle seule un effet d’apaisement
sur les victimes.
Il s’agit au cours de ces premiers moments d’établir avec la victime, en la plaçant dans une situation inter humaine de
dialogue, un lien qui puisse l’aider à recadrer la situation et la ramener de nouveau sur le registre de l’Humain, elle, qui
vient de subir l’« inhumain ».
C’est aussi le moment où le lien de parole établi va aider la victime à mettre des mots, avec un intervenant extérieur à la
situation, sur l’expérience qu’elle vient de vivre et qui la submerge.
• Les soins post immédiats constituent le temps décisif de la prise en charge. Leur précocité est le principal élément
qui détermine leur succès.
• Ils visent à libérer le sujet de l’emprise de la répétition, présente ou à venir, et de faire céder l’angoisse.
• Ils consistent en des entretiens de debriefing, individuels ou collectifs centrés sur l’événement, son déroulement, les
émotions éprouvées, les pensées qui ont surgi à tel ou tel moment.
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Ce travail où la parole et l’émotion se libèrent ne doit pas être obligatoire, il ne s’agit pas de « tirer les vers du nez »
au sujet – « le debriefing ferait moins bien que le passage du temps » -, mais il doit être possible quand ce dernier
en manifeste le besoin
(M.BOUDARENE. LE STRESS, ENTRE BIEN-ETRE ET SOUFFRANCE, ÉDITIONS CREAPSY, ALGER 2022).
Individuelle ou collective, cette rencontre est proposée le 2ème ou 3ème jour après la période aiguë.
Elle est une intervention habituellement réalisée en groupe au cours de laquelle les personnes confrontées à un
même événement en reparlent, partagent leur vécu, articulent leur compréhension de l’événement et le sens
qu’elles lui donnent. Ce moment de partage doit être encadré afin d’éviter qu’il ne devienne délétère pour les
victimes mais aussi pour les intervenants (MITCHELL JT, EVERLY GS. CRITICAL INCIDENT STRESS DEBRIEFING (CISD): AN OPERATIONS
MANUAL FOR THE PREVENTION OF TRAUMATIC STRESS AMONG EMERGENCY SERVICES AND DISASTER WORKERS. ED. ELLICOTT, CHEVRON PUBLISHING
CORPORATION ; 1993).
À distance de l’évènement, les traitements recommandés en première intention sont les psychothérapies
- TCC (Thérapie Cognitivo-Comportementale)
- EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing).
L’intervention au cours de cette phase se fait généralement en milieu spécialisé ou bien dans des lieux spéciale-
ment aménagés pour la prise en charge des victimes.
LES TECHNIQUES LES PLUS UTILISEES PEUVENT ETRE SIMULTANEES OU SUCCESSIVES ET ASSOCIEES OU NON À UN
TRAITEMENT MEDICAMENTEUX.
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La thérapie cognitivo-comportementale
Lors de l'exposition en imagination, le patient se représente des éléments de plus en plus anxiogènes liés au
traumatisme. Elle comprend la relaxation dans la désensibilisation systématique.
Lors de l'exposition in vivo, le patient, qui a acquis une certaine maitrise de son anxiété, affronte graduellement
les lieux et les objets anxiogènes, selon un programme préétabli.
Lors de la restructuration cognitive, sont envisagées des pensées alternatives pour remettre en question les
pensées erronées concernant le vécu du traumatisme, en particulier les pensées négatives sur soi, telles que la
honte, la culpabilité, l'incompétence, ou la vision d'un monde dangereux.
La gestion de l'anxiété comprend des techniques de relaxation et des techniques cognitives pour lutter contre
les phénomènes répétitifs d'intrusion qui induisent une charge anxieuse massive.
Les traitements chimiques, quelquefois nécessaires, visent à réduire l’anxiété envahissante, l’agitation et les
troubles confusionnels.
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Phase immédiate à Phase post-immédiate Phase de prise en charge
quelques heures quelques heures à 8/10 jours au long cours après 10 jours
Populations - Victimes et leurs familles - Victimes et Familles - Victimes avec troubles persistants
cibles - Identification des populations - Identification des populations vulnérables
vulnérables
Lieu - Autour du site du sinistre - Consultation de gestion de crise mise en place - Services d’hospitalisation
d’intervention - Services d’hospitalisations - Consultations spécialisées
- CISA
Intervenants - Agents de sécurité - Personnel spécialisé en santé mentale - Personnel spécialisé
- Agents de protection civile - Intervenants de la société civile
- Intervenants institutionnels (OIM, HCR..)
Constat / - Sécuriser la zone de crise - Soins post-immédiats/debriefing individuel - Psychothérapie (TCC, EMDR …)
Actions et collectif
- Identifier les lieux d’accueil - Traitement chimique
et de consultation
- Apaisement des victimes
- Établir le dialogue
- Prévenir les comportements
qui aggravent la détresse
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Pour le Bureau International du Travail : « Le stress est devenu l’un des plus graves problèmes de notre temps : il
met en péril la santé physique et mentale des individus et, en outre, il coûte très cher aux entreprises et à l’écono-
mie nationale. »
Le Syndrome d’Épuisement Professionnel (SEP) ou burnout est un état qui découle d’une tension psychologique
due à un déséquilibre entre les ressources de l’individu et la demande qui lui est faite ; celui-ci se défend en se
détachant de son travail.
Le manque d’enthousiasme et d’optimisme - qui caractérise le SEP - diminue les chances de succès de l’action.
Il n’est pas rare de constater alors des attitudes d’auto-déculpabilisation, le sujet blâme le système ou en veut aux
victimes de la catastrophe pour tel ou tel échec.
Définition du SEP
C’est un syndrome de fatigue physique et émotionnelle qui amène l’individu à une perception de soi dévalorisée,
des attitudes négatives et une diminution importante de l’implication personnelle auprès des patients,
LEITER ; UNDERSTANDING BURN OUT, NEW MODELS, 2017, PSYCNET.APA.ORG).
A PARTIR DE 1981, DES AUTEURS DEVELOPPENT UN QUESTIONNAIRE D’EVALUATION, LE MBI (C.MASLACH, SE. JACKSON; THE MEASUREMENT OF
EXPERIENCED BURN OUT, JOURNAL OF ORGANIZATIONAL BEHAVIOR, 1981 - WILEY ONLINE LIBRARY).
1. L’épuisement émotionnel
Le fait de craquer émotionnellement et de perdre sa capacité émotionnelle, c.a.d. le sentiment de ne plus avoir
rien à donner sur le plan affectif.
2. La dépersonnalisation
1. En période de crise, tous les facteurs sont réunis pour perturber le fonctionnement d’une communauté et
mettre à l’épreuve l’équilibre des sujets qui en sont affectés, les victimes directes mais aussi les intervenants sur
le terrain pour porter les secours – en particulier les personnels de la santé, de la protection civile et des services
de sécurité.
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• Décalage entre leurs capacités et la demande
• Surcharge de travail/mauvaise répartition des tâches
• Les pertes humaines et dans le corps des professionnels (accidents, maladies, décès, etc.)
• Les difficultés dans l’accomplissement des tâches
• Le décalage entre les moyens mis à disposition et les résultats attendus - obligation de résultat
• Traumatisme vicariant (CONTRAINTE EMOTIONNELLE, EPUISEMENT, DESESPOIR DE LA VICTIME)
2. Les intervenants sont confrontés à une importante charge de travail qui nécessite une flexibilité et une somme
d’informations qui sollicite fortement leurs capacités cognitives.
• Victimes en nombre important
• Consignes organisationnelles en évolution continue
• Les prises de décision sont répétées, rapides, difficiles
• Efforts non reconnus et non récompensés (rétribution symbolique)
• Tâches paraissant parfois ingrates/situation désespérée nombre de décès élevé
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Alors que la situation à laquelle ils sont confrontés est souvent désespérée, il ne vient pas à l’esprit des interve-
nants de parler de leur souffrance. Ils diffèrent leur propre détresse pour faire face à celle des nombreuses
victimes dont ils ont la charge.
Le travail de libération de la parole et de l’émotion, en groupe, doit être quotidien, en fin de journée de travail, et
à chaque fois que cela est besoin. En particulier quand des tensions apparaissent au sein de l’équipe et que les
humeurs ne se contiennent plus ; quand les émotions débordent et que les sujets manifestent des signes d’irrita-
bilité et/ou de fatigue, et baissent les bras ; quand l’intervenant dévalorise son rôle, manifeste un rejet par rapport
à sa tâche, qu’il devient inopérant et qu’il commet des erreurs dans son action.
Le soutien psychologique consiste à partager les expériences traumatiques, à donner une signification au vécu
émotionnel et du sens aux pensées négatives - notamment les sentiments d’échec et de culpabilité -, que les
sujets ressentent au décours de l’événement. Il a, à la fois, une dimension curative et préventive. Il apporte le soin
à l’intervenant de terrain en permettant d’une part d’apaiser les angoisses du moment et d’éviter des réactions
de stress aigües ; il sert d’autre part - et c’est l’objectif principale - à prévenir la survenue de l’épuisement
émotionnel des sujets, le burn out. Il amortit également l’impact du traumatisme sur la vie psychique et réduit
ainsi le risque d’apparition de l’état de stress post-traumatique.
Le burn out et l’état de stress postraumatique sont des pathologies redoutables qui peuvent compromettre
l’action sur le terrain mais aussi mettre en danger l’avenir psychologique et social des sujets. Il est important que
ces interventions « in situ » soient faites - même de façon sommaire, l’essentiel étant de maintenir le lien -, et par
des intervenants formés à ce genre de travail, (M BOUDARENE, COVID 19 ET TRAUMATISME PSYCHIQUE, KOUKOU ÉDITIONS, ALGER 2020).
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Réfugiés et migrants
Reconnaitre les cas
Réfugiés
Personnes fuyant la guerre ou la persécution en franchissant une frontière internationale, et ne pouvant pas
revenir dans leurs pays d’origine par peur de représailles, menace, persécution etc.
Migrants
Personnes choisissant de quitter leur pays afin d'améliorer leurs conditions socioéconomiques, regroupement
familial ou pour d'autres raisons. Contrairement aux réfugiés, les migrants ne font pas face aux menaces directes
de persécution ou de mort en cas de retour. S'ils choisissent de rentrer chez eux, ils continueront de recevoir la
protection de leur gouvernement.
Refugies et migrants 49
Prise en charge
(Approche inclusive basée sur le droit humain)
Prise en considération, lors du processus de PEC, le terrain doublement vulnérable des populations mobiles,
vulnérabilité psychologique, économique et sociale, ainsi que leurs spécificités culturelles et linguistiques.
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Cas particuliers à référer d’office au HCR
• Mineurs non accompagnés
• Personnes âgées vivant seules
• Personnes vivant avec le VIH (PVVIH)
• Personnes avec besoins spécifiques.
• Personnes s’exprimant en langues et dialectes autres que l’arabe, tamazight, et français.
• Personne nécessitant une réinstallation et ce sur la base d’un rapport d’expertise psychiatrique (MAF : Medical
Assessment Form).
Refugies et migrants 51
Ressortissants étrangers et populations
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Usagers de drogues
Argumentaire
• La pandémie COVID-19 a révélé de façon évidente la vulnérabilité psychologique particulière des usagers de
substances psycho-actives, en amenant les uns à débuter la consommation et les autres à l’amplifier.
• Le stress généré par la crise facilite le recours aux drogues, en retour ces dernières accentuent la fragilité des
individus et majorent de ce fait l’impact de la situation de crise.
Stress Drogues
Objectif
Permettre aux professionnels de la santé d’intervenir rapidement et avec efficacité, en les dotant de moyens
appropriés.
Écouter l’usager des substances dans la neutralité, sans juger, sans culpabiliser, sans dramatiser
Usagers de drogues 53
Comment reconnaître l’usager des drogues
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Que faut-il faire ?
• Reconnaître les sujets.
• Écouter.
• Identifier les spécificités des besoins.
• Faire bénéficier les sujets de l’aide appropriée.
• Prendre en considération la demande des parents.
Usagers de drogues 55
2. Agir en direction de l’usager
Proposer une évaluation de sa consommation
Adapter la prise en charge selon le type d’usage
Préparer l’usager a une prise en charge spécialisée dans les jours qui viennent dans un centre de soins en
addictologie CISA
Devant un état de panique, penser à un sevrage ou à une intoxication aigüe par des substances psychoactives.
Si suspicion d’une consommation ou dépendance, adresser le sujet à un centre Intermédiaire de soins en
addictologie (CISA) de sa wilaya de résidence.
Écouter les parents : ils orientent vers un diagnostic plus précis.
Orienter les parents du consommateur vers les bonnes pratiques à adopter.
56
Enfant et adolescent en situation
de catastrophe
Les enfants et les adolescents sont plus résilients que les adultes. Ils sont en effet capables de s’adapter aux
situations nouvelles sans trop de perte d’énergie psychique. Toutefois, cette résilience n’est pas inépuisable et
cette apparente imperméabilité psychique peut-être mise à l’épreuve si les adultes (les parents notamment)
manifestent eux-mêmes un sentiment d’insécurité face à l’événement traumatisant.
L’anxiété est contagieuse, celle des parents à plus forte raison, en particulier si l’inquiétude de ces derniers entre
en résonance avec celle qui s’est emparée de toute la communauté. Les barrières psychologiques ne résistent pas
et parce que l’émotion des adultes réduit à néant le climat de sécurité dans lequel baignent l’enfant et l’adoles-
cent, elle fait effraction dans leur vie psychique et fait s’effondrer leur sentiment intérieur d’invulnérabilité. Ils
deviennent poreux aux frayeurs exprimées par les adultes et les absorbent comme des éponges.
L’angoisse des parents nourrit les représentations inquiétantes que chacun des enfants et adolescents se fait de
l’événement. Elle renforce le fantasme de la menace qui devient soudain imminente et rend le traumatisme
psychique, dans cette population, d’autant plus probable. Les parents doivent exercer à chaque instant le
contrôle sur leurs émotions. Cela n’est pas évident mais n’est pas impossible dès lors que les adultes font preuve
de rationalité dans leur discours et l’interprétation qu’ils donnent à l’événement (M.BOUDARENE. COVID-19 ET TRAUMA-
TISME PSYCHIQUE, EDITIONS KOUKOU, ALGER, 2020).
58
Les facteurs influençant les réactions observées
Identification des Enfants 1er contact Evaluation sommaire Apporter les PSP
en souffrance
Chercher les signes d’alerte qui Se présenter Faire une évaluation sommaire Prêter attention et écoute
apparaissent dans l’immédiat de la manière dont la crise
Etablir un lien de confiance en affecte l’enfant et sa famille Aider l’enfant à trouver des
rassurant l’enfant solutions à ses besoins et
Évaluer les ressources et les problèmes immédiats.
Ne pas le forcer à faire le récit difficultés de l’enfant
de l’expérience Aider l'enfant à bénéficier de la
Repérer les facteurs de risque protection et des services
L’écouter s’il parle spontané- et les facteurs de protection élémentaires
ment (habileté à la communication
orale, présence d’un soutien Mettre l'enfant en contact avec
Utiliser des objets médiateurs ses proches, les services
(dessin, images, jouets,etc.) en social positif, les compétences
cognitives de l’enfant) sociaux.
cas de refus de parole
Evaluer les troubles exprimés
par l’enfant dans l’immédiat
60
Apporter les PSP
Observer Obtenir des informations sur ce qui s’est passé:
- Identifier les risques de sûreté et de sécurité
- Identifier les blessures physiques
- Identifier les besoins essentiels
- Identifier les réactions émotionnelles
Offrir une écoute active (dans le respect, sans jugement) et agissante (empathique, non directive avec des reformulations)
1. Traitement psychothérapeutique
• Thérapie cognitivo-comportementale
• EMDR (eye movement desensitization and reprocessing)
Important
1. Les parents ne doivent pas oublier que leurs enfants sont perméables aux émotions des adultes, ils doivent de
ce fait exercer à chaque instant le contrôle sur leurs émotions.
2. Le jeu a un effet cathartique sur les émotions des enfants.
3. Les activités de divertissement constituent des moments privilégiés pour renforcer leurs ressources d’adapta-
tion et de résilience.
62
Femmes Enceintes
Spécificités de la femme enceinte
Femmes Enceintes 63
Complications ultérieures du PTSD prénatal chez le nouveau-né et l’enfant
• Les premières semaines de vie : pleurs incessants, troubles du sommeil et perte d’appétit
• Troubles du développement moteur et cognitif avant 02 ans
• Troubles de la régulation du comportement, de l’attention et anxiété après 2 ans
Utérus cicatriciel
64
Inventaire des détresses péri traumatiques
Antécédent de pathologie psychiatrique, de pertes fœtales à répétition
Identifier les mères célibataires
Dépistage d’une complication gravidique qui peut survenir à la suite de l’état de catastrophe
Prise de la TA
Recherche d’une hémorragie
Vérifier les mouvements fœtaux et l’apparition de contraction utérine
Orienter
Vers un service d’obstétrique avec service de néonatologie pour le suivi de la grossesse
et l’accouchement
Femmes Enceintes 65
Crise, catastrophe et personnes âgées
Toute crise ou catastrophe est source de crainte et de souffrance indicible chez les personnes âgées. Pour autant
ces dernières font souvent preuve de résilience et d’un esprit positif. Elles assument dans la société des rôles
multiples et s’occupent souvent de personnes en souffrance.
Les femmes sont surreprésentées à la fois parmi les personnes âgées et parmi celles qui prennent soin de ceux ou
celles qui sont en détresse - qu’elles soient rémunérées ou non.
Vie et mort
Bien que toutes les tranches d’âge soient exposées aux risques liés à une catastrophe, le taux de mortalité des
plus de 80 ans est cinq fois plus élevé que la moyenne.
Les personnes âgées peuvent également être confrontées à une discrimination liée à l’âge lors des décisions
concernant l’offre de soins médicaux, lors du triage et en ce qui concerne l’offre de thérapies vitales.
66
Vulnérabilité et négligence
Certaines personnes âgées sont confrontées à des vulnérabilités supplémentaires.
Que faire ?
2. Le dommage psychique
Le dommage psychique constitue un problème de santé:
• Par ses répercussions professionnelles et économiques.
• Par l’absence de textes réglementaires spécifiques.
68
L’expertise médicale est la clé de sa reconnaissance et de sa réparation au sein d’une procédure médico-adminis-
trative complexe visant la préservation des droits des blessés (physiques et/ou psychiques).
La procédure d’indemnisation des troubles psychiques post-traumatiques doit obligatoirement passer par
l’expertise médicale qui s’élève au rang de preuve_selon une procédure bien règlementée appelée à être
initiée.
Cette expertise doit répondre à trois (03) questions essentielles en rapport avec :
1. Le maintien ou non du blessé psychique en position d’activité.
2. L’établissement de l’imputabilité à l’évènement traumatique des troubles psychiques révélant la blessure
invisible.
3. La proposition d’un taux médical d’incapacité, après consolidation, qui sera à l’origine d’une pension
d’invalidité.
La Réparation 69
3. L’expertise médical
Durant les six premiers mois, la réparation est essentiellement de nature médicopsychologique. La victime peut
bénéficier de l’ITT (incapacité temporaire totale exprimée en nombre de jours).
L’expertise médicale en vue de la réparation avec imputabilité et indemnisation se réalise après consolida-
tion. Elle s’effectue sur la base d’une fiche médicale initiale établie lors des suites immédiates de l’exposition à
l’évènement traumatique.
Une phase de latence peut précéder la manifestation des troubles.
L’expertise médicale détermine un taux d’IPP (incapacité partielle permanente). Elle donne droit à une pension.
La non-réparation d’un syndrome psychotraumatique avéré peut constituer « un second trauma » et engendrer
des complications d’ordre psycho-sociales.
70
Conclusion
Ce guide n’est pas un manuel de psychologie, encore moins de psychiatrie des catastrophes, loin s’en faut.
Il est, comme son nom l’indique, un ouvrage informatif, un memento, le principe directeur qui sera mis à disposition pour
rendre aisée l’action et aider les intervenants de terrain à apporter – avec le plus de compétence possible – le soutien psycholo-
gique indispensable aux victimes des catastrophes, ainsi qu’à leurs familles et proches.
Il est, bien sûr, perfectible, et il le sera au fur et à mesure de son usage et de sa confrontation avec le terrain ; les intervenants –
notamment les psychologues et les médecins engagés dans l’action – étant naturellement les principaux acteurs à même de
relever les limites de ce guide et de le parfaire par leurs remarques et suggestions.
Il appartient à chacun de faire sa propre expérience et de trouver de nouvelles sources d’information – appropriées – afin de
monter en compétence sur le terrain de l’action ; l’idée étant, bien sûr, de partager avec les autres acteurs, dans le cadre de
réunions ou de regroupements d’évaluation et de formation des équipes engagées dans le dispositif de prise en charge
médico-psychologique qui sera mis en place à travers le territoire national.
Conclusion 71
LISTE DES POINTS FOCAUX
(DISPOSITIF D’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE )
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Wilaya Nom et prénom Fonction N° Tel. Adresse email
11. Tamanrasset Meni Leila Medecin 0669000642 mililus@hotmail.com
12. Tébessa Atamnia Chafik Psychologue 0659807440 choukou-12@yahoo.com
13. Tlemcen Lalout Touria Médecin 0790317941 tourialalout@gmail.com
14. Tiaret Zitouni Karim Psychologue - -
Kouadria Khalida Medecin 055760040 khalida098med@gmail.com
15. Tizi-ouzou Bekri Nadia Médecin 0554303182 nadiabekri@yahoo.fr
Hassain Amina Dina Psychologue 0561269368 dinamhfbg@gmail.com
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Wilaya Nom et prénom Fonction N° Tel. Adresse email
26. Médéa Bouyahia Ahmed Psychologue 0560301855 bou.psy@gmail.com
27. Mostaganem Essalma Ibrahim Médecin de travail 0658508330 esselmabrahim@yahoo.fr
28. M'sila Maarouf Zineb Psychologue 0773002532 zinebmarouf79@gmail.com
29. Mascara Kerbouche Lila Psychologue 0662771482 leilakrbouche@gmail.com
30. Ouargla Bouziane Assia Psychologue 0662312081 spdsp30@gmail.com
31. Oran Moulay Mohamed Psychologue 0749706464 moulay.m89@gmail.com
32. El bayadh Tidjini Mohamed Psychologue 0664892979 psymohamed@gmail.com
Abdalah Khadidja Psychologue 0664378744 khadidjaabdalah3@gmail.com
33. Illizi - - - -
34. B.B Arrerridj Benallegue Anis Psychiatre 0556117328 anisbenallegue09@gamil.com
Benkadi Azzedine Psychologue 0660652897 azouminou94@gamil.com
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Wilaya Nom et prénom Fonction N° Tel. Adresse email
42. Tipaza Cherfi Zineb Psychologue 0665314428 cheurfizina1@gmail.com
Messaoudene Sarah Psychologue 0659628374 sarah.messaoudene@gmail.com
43. Mila Bouafia Azedine Medecin 0662888115 bazzeddine755@gmail.com
44. Ain defla koubiti mustapha - 0664095124 koubitimoh@gmail.com
45. Naâma - - - -
46. Ain-temouchent Ben Hamou Khadidja Psychologue 0779858740 benhamoukhadidja26@gmail.com
47. Ghardaïa - - - -
48. Relizane Fateh Ali Medecin 0776357701 aliepi48@gmail.com
49. Ouled djellal Djelili Aissam Paramedical 0556117328 ddspouleddjelallal@gmail.com
50. Timimoun - - - -
51. B.B.Mokhtar Benkadhi Azedine Psychologue 0660652897 azouminou94@gmail.com
52. Beni abbas - - - -
53. In salah - - - -
54. In guezam - - - -
55. Touggourt Moula Hamid Psychiatre 0661138268 h.moula@yahoo.fr
Khemissat Hasina Psychologue 0665192954 hacina.kh1@gmail.com
56. Djanet - - - -
- - - - -
58. El meniaa Si Bachir Souhila Psychiatre 0666887426 psychocovid58@gmail.com
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République Algérienne Démocratique et Populaire
Le Ministre de l’Intérieur, des Collectivités Locales Le Ministre de la Santé, de la Population
et de l’Aménagement du Territoire et de la Réforme Hospitalière
Les retombées psychologiques actuelles et à Une importance particulière doit être accor- Selon les ressources et les capacités à mobili-
venir en rapport avec la crise sanitaire que tra- ser, ces actions peuvent prendre la forme d’ac-
verse notre pays nécessitent une mobilisation santé des enfants et adolescents scolarisés et tions générales, en utilisant les médias locaux et
des ressources selon les capacités de chaque wi- aux besoins de la population estudiantine.
laya en concertation avec le personnel de santé peuvent prendre la forme d’accompagnement et
mentale (notamment les psychiatres et les psy- De même, la situation exige, de nous tous, un de prise en charge individuelle.
chologues) de chaque wilaya.
Il y a lieu aussi d’associer la société civile, à
La mise en place du dispositif fait suite aux travers les associations organisées, ainsi que les
structures existantes à renforcer. Une correspon- Il y a lieu, de tenir compte de l’impact psycho- professionnels bénévoles qui s’engagent dans
dance a été adressée à Mesdames et Messieurs logique de cette pandémie sur la vie profession- ces actions d’accompagnement et de prise en
les Directeurs (trices) de la Santé des Wilayas en nelle et particulièrement chez les personnels de
matière de mise en place du dispositif et de re-
censement des ressources par Wilaya. appui aux services de santé et dans le cadre des Il est important de rappeler que toutes les me-
urgences. sures de sécurité sanitaire qu’exige la situation
Il s’agit donc de mobiliser encore plus les doivent être prises pour nos personnels, tout en
équipes de prise en charge en santé mentale, privilégiant, dans la mesure du possible, les té-
en étroite collaboration avec les personnels des d’organiser au niveau de votre wilaya l’accom- léconsultations et communication par voie télé-
autres secteurs concernés notamment ceux de pagnement psychologique des personnes at- phonique.
la Solidarité, de l’Education Nationale (UDS) et teintes ou suspectes de Covid-19, ainsi que leurs
de l’Enseignement Supérieur (équipes de santé proches, mais aussi les professionnels de la santé Cette action gagnerait à être conduite sur le
Universitaire). et la population en général.
leurs proches pour d’éventuelles séquelles psy- 4. Procéder au renforcement des équipes de 7. Assurer, dans la mesure de moyens et des
chologique qui peuvent persister durablement. prise en charge en charge psychologique, incom- ressources humaines disponibles, des accompa-
plètement constituées par : gnements de proximités (équipes mobiles à des-
- tination des familles endeuillées par le Covid-19
- • La disponibilité des espaces susceptibles et des zones éparses)
pagnement psychologique, il est donc néces- d’être dédiés à ces activités, dans le respect
saire de mettre en œuvre les mesures énergiques de la réglementation en vigueur, 8. Se préparer à un processus d’évaluation de
et immédiates suivantes: ce dispositif d’accompagnement psychologique,
• Le renforcement en moyen de communica- selon la démarche qui sera préconisée ultérieu-
1. - tion qu’impose la situation sanitaire et par- rement.
- ticulièrement la nécessité des distanciations
biliser, sous la coordination des Directeurs de la physique en privilégiant le travail à distance Cette action multisectorielle et multidiscipli-
Santé de la Wilaya. De même, il y a lieu de mutua- (téléconsultation, utilisation des réseaux so- naire exige la désignation d’un point focal(mé-
- ciaux, etc.) decin ou psychologue) qui aura la charge du
compagnement psychologique, mises en place suivi et de l’évaluation de cette opération et qui
depuis le début de cette crise sanitaire. • L’organisation de formations à court et moyen
sera localisé au niveau de la Direction de la Santé
de la Wilaya. Les coordonnées de ce point focal
2. Demander à toutes les équipes de santé local, en mobilisant les formateurs potentiels
(nom et prénom, qualité, numéro de mobile,
- à ce niveau.
email) doivent être communiquées à la direction
sent les actions qui assurent leur visibilité et leur générale de la prévention et de la promotion de
disponibilité pour les citoyens présentant des 5. Assurer l’accompagnement et le soutien des
la santé ( Fax : 021 27 08 28 ) dans les plus brefs
patients usagers de drogues ou toute personne
délais.
de tenir compte aussi du phénomène de l’usage ayant un comportement addictif et leurs familles
excessif, voire dangereux des écrans chez les en- aussi, au niveau des centres intermédiaires de
Nous attachons une grande importance à l’ap-
- soins en addictologie.
plication et au suivi rigoureux de ces directives
ment. qui visent à renforcer le dispositif d’accompa-
6. De nombreuses études attirent l’attention
gnement psychologique de la population suite à
3. - sur l’émergence des comportements violents, en
la pandémie.
pistées en accordant une attention particulière période de Covid-19, aussi les professionnels de
aux maladies chroniques pour lesquelles il est santé doivent être attentifs aux mesures préven-
nécessaire d’organiser et de mettre en place des tives dans ces domaines ainsi qu’au dépistage,
l’orientation et la prise en charge d’éventuelles
victimes de violence.