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Prostitutions des mineur(e)s

La loi

- Loi 13 avril 2016


- Loi Taquet du 7 février 2022

La loi punit

Le fait de Solliciter/Accepter/Obtenir des relations sexuelles d'un prostitué en contrepartie d'une


rémunération, d'une promesse de rémunération, d'un avantage en nature ou de la promesse d'un tel
avantage

- Client d'un prostitué mineur

Les peines prévues pour ces faits sont de :

 3 ans d'emprisonnement
 Et 45 000 € d'amende

Ces peines sont aggravées jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende, lorsque :

 L'infraction est commise de façon habituelle ou à l'égard de plusieurs mineurs,


 Le mineur a été mis en contact avec l'auteur des faits par Internet
 Les faits sont commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses
fonctions

Si le mineur a moins de 15 ans, les peines peuvent être portées à 7 ans d'emprisonnement
et 100 000 € d'amende.

- Proxénète

La loi punit le fait de :

 Aider, assister ou protéger la prostitution d'un ou plusieurs mineurs, même sans en tirer des
bénéfices
 Tirer profit de la prostitution d'un ou plusieurs mineurs
 Embaucher, entraîner ou détourner un ou plusieurs mineurs en vue de la prostitution, ou
exercer sur eux une pression pour qu'ils se prostituent ou continuent à le faire
 Faire office d'intermédiaire entre un prostitué mineur et ses clients
 Faciliter à un proxénète de prostitués mineurs la justification de ressources fictives
 Vivre avec un prostitué mineur et être dans l'impossibilité de justifier des ressources de son
train de vie
 Entraver l'action de prévention, de contrôle, d'assistance, ou de rééducation, entreprise par
les organismes qualifiés pour aider les prostitués mineurs

La peine encourue :

 10 ans d'emprisonnement et 1,5 million € d'amende, si le mineur a 16 ou 17 ans


 15 ans et 3 millions € d'amende, si le mineur a moins de 15 ans
 20 ans et 3 millions € d'amende, si les faits sont commis en bande organisée
 La perpétuité et 4,5 millions € d'amende, en cas d'actes de torture ou de barbarie

Des chiffres

2/3 des enfants de moins de 12 ans possèdent un smartphone

7000 à 10 000 mineur(e)s concerné(e)s.

5 priorités :

1. Connaitre le phénomène (recherches, diagnostics, repérer signaux alerte)


2. Informer
3. Signaler
4. Protéger (par le soin médical et psychologique, hébergement…)
5. Poursuivre (partenariat avec les forces de l’ordre, justice)

2017 : Création de la commission départementale de lutte contre la prostitution et de la traite des


êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, une connaissance du phénomène prostitutionnel a
été la première étape pour permette d’identifier les victimes et objectiver les faits.

La démarche repose sur un partenariat renforcé avec le parquet, les forces de sécurité, le conseil
départemental, les services académiques, le conseil de l’ordre des médecins et des représentants des
maires des Yvelines.

La commission a confié à l’amicale du Nid l’élaboration de 2 diagnostics en 2018 et en 2022

Méthodologie de la recherche :

Littérature (fr et internationale), recensements outils, données statistiques, observations terrains,


entretiens auprès des professionnels, entretiens avec des mineur(e)s, entretiens avec les parents,
analyses des dossiers de procédures judiciaires.

Recherches portant sur 14 territoires métropolitains (Idf, Lille, Strasbourg, Mulhouse, Lyon, Nice,
Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes…).

Dans les Yvelines 3 typologies de prostitution :

- visible sur la voie publique, et notamment en forêt via des réseaux de proxénétisme organisés,
essentiellement étrangers et communautaires,

- la prostitution des « cités », touchant principalement des jeunes femmes souvent mineures en
rupture sociale,

- la prostitution locative via la location d’appartements par des plateformes comme le bon coin et
air-bnb et des annonces sur des sites comme Instagram ou coco.fr

Selon le diagnostic de 2022 auquel 240 professionnels ont répondu

- 64 % de professionnels sollicités ont été confrontés dans leur pratique professionnelle à des
situations de prostitution,
- Sur les 119 mineurs recensés en situation prostitutionnelle :

1. 86 % sont des filles


2. 56 % des jeunes françaises
3. 25 % des jeunes étrangers, notamment mineurs non accompagnés, originaires
principalement de pays d’Afrique

Facteurs de vulnérabilité :

L’exposition aux violences dans l’enfance et les fugues. La précarité arrive ensuite seulement
comme facteur d’entrée dans la prostitution.

Signes qui doivent alerter :

- Familles avec évènements problématiques interférant avec la disponibilité des parents


(carences éducatives et affectives liées à des contextes familiaux dysfonctionnels)
- Difficultés scolaires : déscolarisation, décrochage, scolaire, absences inexpliquées,
inattention, oublis, incapacité́ à se concentrer, difficultés d’apprentissage.
- Evénements traumatiques (dont violences sexuelles durant l’enfance)
- Blessés émotionnels et relationnels (mauvaise santé mentale avec symptômes psycho-
trauma complexe et difficultés relationnelles exposant à des risques : influence, emprise)
- Perte motivation et d’intérêt
- Comportements à risques (notamment fugues)
- Traumatismes physiques : ecchymoses, cicatrices, tatouages, automutilations, ou tout autre
signe physique avec parfois tentative de dissimulation.
- Addictions : signes d’intoxication (drogues, alcool, médicaments).
- Fugue : rupture familiale, isolement social, déplacements fréquents dans d’autres villes
- Demande de dépistage d’infection sexuellement transmissible, d’une grossesse ou
demande d’IVG.
- Hygiène inhabituelle : douches très fréquentes ou absence de toilette quotidienne.
- Rapport au corps inadapté : langage cru, évocation de relations sexuelles dégradantes sur un
ton différent, utilisation d’une terminologie inadaptée pour son âge.
- Usage intensif des moyens de communication : échanges avec des inconnus sur les réseaux
sociaux, usage permanent du téléphone.
- Changement de comportement : agressivité, colères, irritabilité, impulsivité, hyperactivité,
dépression, pleurs fréquents, comportements régressifs, faible estime de soi, tentatives de
suicide, comportements autodestructeurs, anxiété ́, peurs, paniques, phobie, troubles du
sommeil.
- Possession de sommes d’argent inexpliquées : train de vie onéreux, objets ou cadeaux de
provenance incertaine et inexpliquée.
- Vêtements de rechange : codes vestimentaires hypersexualisés ou en contraire une
présentation de manière négligée.

Caractéristiques prostitutions mineur(e)s  :

- Les victimes sont majoritairement des filles âgées de 13 à 17 ans et de nationalité française
- Leurs parcours de vie est marqué par de multiples évènements qui fragilisent leur
développement
- Les faits de prostitution surviennent majoritairement dans un contexte de fugue (l’argent est
une des motivations pour sortir d’une situation de précarité financière liée à la fugue)
- La « mauvaise rencontre ». Séduite par un jeune homme ayant pour objectif de la prostituer,
la JF tombe rapidement sous l’emprise psychologique, voire affective, de celui-ci.
- Son caractère protéiforme :
1. Pluralité des vecteurs de mise en contact avec les clients et les proxénètes (réseaux
sociaux, sites spécialisés, etc.),
2. Pluralité des comportements des proxénètes envers les victimes (marques
d’affection aux violences physiques, psychologiques et sexuelles)
3. Pluralité́ des lieux de prostitution (appartements privés, locations via des
plateformes en ligne, hôtels, domicile du client),
4. Pluralité́ des durées de la prostitution (d’une journée à plus d’une année) et de la
fréquence des actes (d’un client à dix),
5. Pluralité des tarifs avec les clients (selon le type de rapport, selon la durée du
rapport, selon les risques d’infection sexuellement transmissibles),
6. Pluralité des modes de révélation aux autorités judiciaires.

Conclusion :

La prostitution pour mineurs entraîne :


- Des risques pour la santé physique des victimes (IST, grossesse non désirée, violences
physiques, psychologiques et sexuelles perpétrées majoritairement par les proxénètes,
consommation de produits stupéfiants, impact sur le sommeil, l’alimentation, et l’hygiène
corporelle).
- Troubles émotionnels et relationnels (Une perte de confiance en soi et en l’autre, rapport au
corps différent amenant parfois sentiment d’étrangeté, sentiment d’insécurité permanent),
mauvaise santé mentale (des sentiments de dégoût, de honte, de culpabilité, pouvant aller
jusqu’à des idées suicidaires et des scarifications).

Ces modifications internes sont renforcées par la confrontation au regard de l’autre qui devient
insupportable.

Ressources vidéo :

Association Point de Contact - YouTube

Point de Contact est une association loi 1901 fondée en 1998 permettant aux internautes de signaler
de manière gratuite et anonyme tout contenu choquant rencontré sur Internet et a pour objectif de
lutter contre les contenus illicites en ligne en coopérant, innovant, protégeant et informant
l’ensemble des internautes et parties prenantes au signalement de contenus choquants en ligne.

Autres ressources :

- Plateforme Phare de l’éducation nationale


- BD point de contact dispo sur leur site et en vidéo YouTube

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