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Le syndrome anxieux

L'anxiété est un état émotif complexe caractérisé par le vécu pénible d'un danger imminent et imprécis, sans objet
réel, avec sentiment d'incertitude et d'insécurité indéfinissable.
Aujourd'hui les termes " anxiété " et " angoisse " sont utilisés comme synonymes.
Autrefois le terme " angoisse " servait à désigner l'ensemble des sensations et des réactions somatiques qui
accompagnent l'anxiété.
Cette dernière étant un trouble psychique traduit par un sentiment pénible d'attente.
L'anxiété est un phénomène psychique normal souvent maîtrisé par le sujet.
On évoque une anxiété pathologique lorsque :
 elle est intense, de sorte qu'elle perturbe la vie du sujet et son adaptation socioprofessionnelle.
 elle est disproportionnée par rapport au danger évoqué.
 elle persiste après la disparition du danger.
Présentation et comportement lors de l'entretien
•Hypermimie :
Faciès tendu avec exagération de la mimique, ou hypomimie :
visage figé peu expressif (sidération anxieuse).
Excitation psychomotrice avec exagération des mouvements, tics, tremblements des mains ; va et vient, tripote ses
doigts, serre les poings, ne tient pas en place (impatience).
Réactions de sursaut exagéré.
Pâleur faciale, sueurs froides, respiration haletante.
Agrandissement de la fente palpébrale et dilatation de la pupille avec battements des paupières ; avale sa salive,
éructations éventuelles ; altération de la voix, parfois bégaiement.
Le syndrome subjectif (symptômes psychiques)
Attente anxieuse :
Peur sans objet réel et défini ;
Attente du pire, du danger, anticipation des événements à venir avec peur ;
Intuition de la mort prochaine ou possible, peur de devenir fou ou de commettre un acte incontrôlé ;
ruminations anxieuses : répétition incessante et monotone des mêmes idées douloureuses.
Inquiétude :
Sentiment d'insécurité ; incertitude ; hyperémotivité, irritabilité, sensation d'être incapable de rester en place ;
désarroi psychique ; difficultés de concentration, troubles de la mémoire.
Les manifestations somatiques
Insomnie :
 Souvent difficultés d'endormissement ;
 Réveils nocturnes fréquents.
Symptômes cardio-vasculaires :
Tachycardie ou bradycardie ;
Troubles du rythme cardiaque ;
Douleurs dans thoracique (faux angor) avec sensations de constriction et de pesanteur (oppression thoracique) ;
sensations syncopales.
Symptômes respiratoires :
 Respiration haletante,
 sensation d'étouffement (dyspnée),
 toux, sanglots et soupirs,
 raucité de la voix avec bégaiement,
 blocage respiratoire asthmatiforme.
Symptômes neuro-végétatifs :
Pâleur ou rougeur de la face, bouche sèche, sudation, humidité des mains, vertiges, refroidissement des extrémités.
Symptômes neuromusculaires :
Réaction de sursaut exagérée, tremblements avec grincements des dents, douleurs musculaires avec raideur,
exagération des réflexes tendineux, tics.
Symptômes sensoriels :
Bouffées de chaleur ou sensation de froid,
Picotements, bourdonnements d'oreilles.
Symptômes gastro-intestinaux :
Nausées, vomissements, perte de l'appétit, douleurs avant ou après le repas (dyspepsie), sensation de brûlure
épigastrique (pyrosis), diarrhée profuse ou constipation alternant avec la diarrhée, coliques abdominales, creux à
l'estomac, amaigrissement, ictère.
Symptômes génito-urinaires :
Mictions fréquentes (pollakiurie),
Urgence de la miction,
Aménorrhée, ménorragies,
Frigidité, impuissance, éjaculation précoce.
Le fond permanent anxieux (Anxiété généralisée)
Disposition anxieuse de base, soit isolée,
soit entrecoupée par des crises d'angoisse aiguës.
Soucis injustifiés ou excessifs sans objet réel et défini.
Attente anxieuse d'un danger imprécis (mort, folie, maladie, etc.).
Ruminations des idées pessimistes avec anticipation des événements à venir.
Exploration hypervigilante de l'environnement.
Réactions de sursaut :
Réaction exagérée aux moindres stimuli (bruits, lumière...).
Asthénie :
Sentiment de fatigue ou d'épuisement qui n'a rien de commun avec la fatigue physiologique (pas d'amélioration
après le repos).
Le malade est surtout fatigué le matin au réveil avec une lassitude morose au début de la journée et avec une
répugnance à se lever tôt.
Défaillance de la mémoire avec difficulté de concentration et distractibilité.
Manifestations somatiques :
Symptômes digestifs :
Dyspepsie :
Tympanisme, lenteur de la digestion avec retentissement sur les organes cardio-respiratoires
(troubles du rythme, extrasystoles et gêne respiratoire par distension de l'estomac).
Ces symptômes diminuent d'intensité au fil des années, l
e malade peut présenter des épisodes de douleurs tardives par rapport au repas.
Entérite fonctionnelle :
Le plus souvent, constipation spasmodique avec débâcles diarrhéiques, parfois diarrhées profuses.
Symptômes cardiaques :
Tachycardie et troubles du rythme avec extrasystoles persistantes,
Souffle d'insuffisance cardiaque fonctionnelle,
Battements épigastriques et carotides.
Hypertension :
Modérée, variable, coïncidant avec des troubles neurovégétatifs.
Troubles sexuels :
 Troubles de l'érection, éjaculation précoce chez l'homme
 frigidité chez la femme.
Symptômes neurologiques :
 Vertiges,
 Céphalées,
 Incoordination motrice,
 Altérations de la parole,
 Tremblements.

La crise d'angoisse aiguë :


Attaque de panique
État critique où l'angoisse se manifeste de façon brutale, intense et limitée dans le temps
(moins de trente minutes dans la majorité des cas).
Le patient est pris soudainement sans raison apparente d'une impression extrêmement pénible d'un danger
imminent (mort, folie, danger imprécis).
Il appelle à l'aide ou fuit brusquement le milieu où il se trouve.
Il sent alors sa poitrine oppressée, son cœur battre, ses extrémités se glacer, ne plus pouvoir serrer de la main un
objet, des barres épigastriques, nausées, envie d'uriner, des bouffées de chaleur lui montent à la tête...
Puis peu à peu il se calme mais reste désormais dans la crainte d'un nouvel accès.
Équivalents physiques de la crise d'angoisse aiguë :
Crise anxieuse dyspnéique :
Gêne respiratoire, toux, mouvements respiratoires irréguliers et superficiels, impression d'étouffement, crise
asthmatiforme, bégaiement, aphonie (perte de la voix).
Crise anxieuse cardiaque :
Palpitations, troubles du rythme (extrasystoles), impression angineuse (précordialgies), oppression thoracique, état
syncopal.
Crise anxieuse intestinale : coliques abdominales, diarrhée profuse alternant avec constipation opiniâtre, boule
œsophagienne, nausées,
Vomissements, éructations, faim ou soif paroxystique.
Crise anxieuse motrice : tremblements, maladresse musculaire avec impression de paralysie des membres.
Crise anxieuse vasomotrice : rougeur et pâleur de la face (bouffées vasomotrices), impression de coulée d'eau
chaude ou froide sous la peau, refroidissement des extrémités.
Crise anxieuse neurologique : céphalées, vertiges (le sujet a l'impression qu'il va tomber), démarche incoordonnée.
Crise anxieuse génito-urinaire : pollakiurie (miction fréquente), douleurs abdomino-pelviennes, inhibition sexuelle.

Équivalents psychiques de la crise d'angoisse aiguë :

Agoraphobie :

Le sujet a très peur de se retrouver seul ou dans des endroits publics d'où il pourrait être difficile de s'échapper ou
dans lesquels il pourrait ne pas trouver de secours (foule, transport en commun, tunnel...).
La phobie sociale est une peur irrationnelle persistante entraînant un désir irrépressible d'éviter une situation dans
laquelle le sujet est exposé à l'éventuelle observation attentive d'autrui et dans laquelle il craint d'agir de façon
humiliante ou embarrassante.
Tous les types de phobies peuvent être à l'origine d'une angoisse paroxystique lors de la confrontation avec l'objet
ou la situation phobogène.

Dépersonnalisation (voir Troubles des perceptions) :

La disparition du sentiment d'individualité personnelle d'avoir un corps, d'être une personne ayant une identité et
de percevoir un monde familier, caractérisé par le sentiment de n'être plus soi-même, de transformation corporelle
ou de l'organe.
Ce vécu angoissant et pénible peut concerner son intégrité psychique (désanimation) ou corporelle
(désincarnation).
La déréalisation est la perte du sentiment de réalité, de familiarité, bien que le sujet continue à avoir la sensation et
la perception du monde extérieur.
Sentiment d'étrangeté du monde.
Parfois accompagné de fausses reconnaissances et d'impressions de déjà vu (impression d'avoir déjà vécu ou perçu,
contre toute vraisemblance, une situation présente).

Raptus anxieux :

Des impulsions, souvent dans les moments moins prévisibles, pendant lesquelles le malade peut réaliser des actes
de violence ou un passage à l'acte suicidaireArticle 6 - Cas particulier :
Le stress post-traumatique
En rapport avec un événement traumatisant grave,
peuvent apparaître des symptômes suivant un ordre chronologique constituant un syndrome,
autrefois appelé " névrose traumatique " ou, plus récemment, " état de stress post-traumatique ".
Le tableau clinique associe :
L'anamnèse :
-Existence d'un événement traumatisant grave :
 attentat terroriste ;
 catastrophe aérienne ou ferroviaire ou de circulation routière ;
 faits de guerre ;
 cataclysme naturel (tremblement de terre, incendie, inondation...).
-Événement durant lequel des individus ont pu mourir ou être très gravement blessés ou bien ont été menacés de
mort ou de graves blessures, ou bien durant lequel leur intégrité physique ou celle d'autrui a pu être menacée ;
La réaction du sujet à l'événement s'est traduite par une peur intense, un sentiment d'horreur ou d'impuissance.
Un temps de latence clinique :
Variable de quelques jours à plusieurs mois ;
Parfois appelé "temps d'incubation" ou "temps de méditation" ;
Aucun symptôme n'apparaît de façon marquée.
Seul un examen attentif permet de noter
 un retrait dépressif,
 un repli sur soi ou,
 au contraire, une euphorie paradoxale.
On note parfois une hyperadaptation à la situation (exemple de la victime qui participe aux secours...) ;
correspond à un travail dynamique de remaniement des défenses de la personnalité pour élaborer de nouvelles
défenses permettant de faire face à l'intrusion d'un événement dont la survenue n'a pu être maîtrisée.
Le syndrome de répétition :
Quasi pathognomonique (permet à lui seul d'affirmer le diagnostic) ;
Cauchemar de répétition dans lequel le patient revit, de façon quasi hallucinatoire, la scène traumatisante
inaugurale ;
Pensées forcées, ruminations mentales, visions de la scène inaugurale ;
Forte réaction affective du sujet :
Angoisse massive, sueurs, palpitations.
Apparition de symptômes non spécifiques :
symptômes neuro-végétatifs :
Hyper vigilance, réaction de sursaut exagérée, difficultés de concentration, irritabilité ou accès de colère,
Difficultés d'endormissement ou sommeil interrompu ;
anxiété, asthénie, impuissance sexuelle, anhédonie ;
phobies, conversions hystériques, rituels obsessionnels ;
troubles psychosomatiques ;
évitement persistant des stimuli
Associés au traumatisme (efforts pour éviter les pensées, sentiments ou conversations associés au traumatisme) et
émoussement de la réactivité générale (sentiment de détachement d'autrui, etc.) ;
installation d'un syndrome dépressif dont l'évolution conditionne le pronostic (risque suicidaire).

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