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La sidération prolongée : une réaction

instinctive au stress aigu


Comme tous les mammifères, nous sommes dotés de mécanismes de survie puissants nous
permettant de réagir en cas de danger. Dans la nature, lorsqu'un organisme est exposé à un
prédateur, son instinct de survie lui permet de prendre la fuite.  C'est ce qui nous permet également
d'avoir une prompte réaction lorsqu'un conducteur inattentif risque de nous percuter en traversant la
rue.

Quelle est l'origine de la sidération prolongée?


La réaction de sidération est aussi courante chez les jeunes enfants exposés d'une manière répétée
à un stress aigu, notamment lorsqu'ils ne sentent pas suffisamment en sécurité avec leur figure
parentale.
Dans le système de feedback nerveux primitif d'un jeune enfant, la source du "danger" émane de
la la même personne qui est censée le protéger - le parent. De plus, cette source de menace n'est
pas éliminée.
L'enfant est pris entre deux forces antagonistes:
• Son système d'attachement d'un côté; et 
• Son système de survie de l'autre côté.

Il n'a pas le choix: il doit s'adapter en permanence. Dans ce cas, la sidération est la stratégie la
plus accessible et la moins coûteuse pour son système nerveux.

N'ayant pas la possibilité de lutter ou de prendre la fuite, il ne lui reste qu'une possibilité : se figer et
s'engourdir. Ceci se traduit par un état d'angoisse permanent.

C'est viscéral...
La partie de notre cerveau impliquée dans ces mécanismes est aussi responsable des fonctions
viscérales de notre corps, comme la respiration, le rythme cardiaque et la digestion.

L'exposition répétée à un stress aigu pendant l'enfance - en particulier durant la phase précoce -
engendre une empreinte neurale hypertrophiée qui déforme la façon avec laquelle l'organisme
réagit aux stimuli de stress à l'âge adulte.

Parfois, il suffit d'un stimulus insignifiant pour nous faire basculer, comme un voyant allumé au
niveau du tableau de bord de la voiture, le téléphone qui ne fonctionne plus correctement, un bug
informatique, le café renversé le matin... Ces incidents mineurs qui font partie de notre quotidien
sont, certes, exaspérants pour tout un chacun.
Quand la tension s'accumule...
Lorsqu'on est dans un état de sidération, notre corps et notre système nerveux nous prépare à la lutte
ou à prendre la fuite. Mais lorsque nous n'avons pas d'échappatoire, nous sommes dans un état
d'engourdissement prolongé.

Au niveau neurobiologique, cela signifie que notre corps est en état de "guerre". Il se prépare pour
dépenser une quantité conséquente d'énergie, qui, en théorie, devrait être libérée par le la lutte ou la
fuite. Mais en étant figés, la tension s'accumule dans le corps. À un moment ou un autre, cette
tension doit être relâchée. Le système nerveux est débordé. 

Les signes les plus courants


Des phénomènes tels que les phobies, les attaques de panique, les crises d'angoisse et les
tendances obsessionnelles et/ou compulsives peuvent être considérés comme des symptômes de la
sidération. Mais il existe aussi d'autres signaux moins évidents à attribuer à la sidération et plus
subtils à identifier tels que : 
• La difficulté à se concentrer et l'impression d'être dans les vapes. 
• L'apathie généralisée. 
• La somnolence inexpliquée. 
• La fatigue chronique. 
• L'état d'appréhension/d'effroi constant. 
• Les moments "d'absence". 
• L'hypervigilance. 
• La respiration superficielle et accélérée. 
• Une baisse ou une augmentation soudaine fréquence cardiaque en l'absence d'une pathologie
médicalement établie et sans raison apparente. 
• La tension musculaire persistante à divers endroits du corps et en particulier au niveau de la
nuque et entre les omoplates. 
• Le sentiment d'être coincé ou bloqué dans la vie. Certaines personnes diront que c'est de la
procrastination. 
• Les tendances à l'évitement, notamment via le recours aux échappatoires addictives (alcool,
sucre, tabac, etc..)

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