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Blanche Neige et les Sept Chakras

Bernard AURIOL
 

 
Tous les peuples devaient être au fait de l'éminent intérêt du conte, poli par la transmission qui s'en fait
de siècle en siècle, structuré pour garder bon pied bon oeil, reflet, non des angoisses d'une époque mais
de celles qui subsistent de siècle en siècle, témoin des réponses imaginales de l'humanité aux demandes
répétées de ses enfants.
Plus près de nous, Bettelheim ou Von Franz croient y déceler de nouveaux trésors, cachés depuis le
commencement, mais actifs depuis toujours. Pas nécessairement la violence du sacré, au moins celle de
nos pulsions et l'éblouissement de la sublimation envisageable.
Je tenterai de montrer l'intérêt psychodynamique et anthropologique de Blanche Neige et les sept
Nains, à partir du point de vue hindou relatif à l'énergie psychique et à ses avatars, sans omettre une
nouvelle donne quant à la nécessaire référence à sa compréhension psychanalytique.
Les contes de fée ont été interprétés de plusieurs manières, selon l'angle de vision du commentateur :
points de vue historiques, littéraires ou psychanalytiques. Analyse structuraliste, épanchements
sentimentaux sur tout ce qui d'eux fut perdu... J'aimerais, quant à moi, que vous m'accordiez d'en
prendre prétexte pour s'envisager soi-même. Un peu comme firent les gourous guérisseurs ou certains
directeurs spirituels du bouddhisme. Le conte était donné, choisi et médité longtemps, pour ses vertus
propres : il exposait le problème et traçait les voies d'une solution dont l'irréalisme se dissoudra peut-
être au regard de l'analyste... D'autant que certains d'entre nous, sous l'égide du Rêve Eveillé,
demandent à leur patient plus que d'en user : ils les poussent à fomenter leur propre histoire sans
omettre les djinns, les fées et les sorcières, les ogres et les ours ...
 

N'attendez pas un travail d'ensemble comme le firent Bettelheim, Von Franz ou Propp... Je ne prendrai
d'eux que pour servir mon propos relativement à la structure de notre être; dont nous tâcherons de
n'exclure, au principe, aucun aspect controversé : organique, psychique, sociologique, spirituel, voire
paranormal ! Nous ne les exclurons pas mais nous nous garderons d'en parcourir toutes les allées. Nous
sommes pressés de rejoindre notre Mère Grand.
A qui nous envoie notre maman car c'est "le rôle des parents de conduire leurs enfants au seuil de la
forêt initiatique" (Simonsen, 38) Mais il ne s'agit pas seulement des enfants. Ni de leurs parents comme
tels. Il s'agit aussi du pédagogue pour les enfants et du thérapeute pour leurs ainés ! C'est tardivement
(XVIII° s.) qu'on se met à réserver les contes aux petits et à les censurer en conséquence. Leur fonction
reparait autrement sous les espèces de toutes sortes de fictions, à présent c'est Indiana Jones, les dents
de la mer, etc...
Art de conter sophistiqué qui y perd son retour : rien n'en revient au conteur qu'un audimat ou un
chiffre d'affaire. Le club des fans réservé aux héros des contes modernes n'ont de vivant que
l'apparence et leur parole est pure statistique. Ainsi la star n'a pas plus d'invention que la pièce de carton
qui doit s'encastrer exactement aux autres pièces d'un puzzle plastifié. Nous sommes loin du conteur
aux aguets de la brillance des yeux, du sourcil levé, de la bouche bée; aux aguets pour la suite, pour
développer la péripétie ou amoindrir l'os du fantasme, ajouter ce qui répond aux inquiétudes du
moment, du groupe ici présent ou de tel qu'on discerne à peine dans le coin qui le dérobe aux
flamboiements de la cheminée...

Blanche-Neige et les sept Nains


Nous allons parcourir rapidement le conte de Blanche Neige pour nous arrêter sur un point précis :
celui des sept nains.
C'est l'hiver : nous ne serons pas aux fêtes de l'amour ! Engendrée dans le froid Blanche Neige est
exposée aux rigueurs d'un foyer ou le sexe n'est pas roi, ou la reine, toute d'absolu, ne connait de
couleur que la rouge, celle de l'excitation sans assouvissement.
Tout est déjà dit. Je pourrais vous planter là et vous laisser déduire la suite...
La conception se fait pourtant par pénétration, non de l'oreille comme il advient chez Rabelais, mais du
doigt : cette reine-mère ne peut soutenir son désir de l'avoir et se blesse à l'accouplement qui l'endolorit
comme à l'accouchement qui la tue.
Au moins pour faire image et séparer le noir du blanc : on la retrouve, un an plus tard (ou peut-être huit
mois si nous en appelons à Spitz) sous les traits si beaux, si durs, si implacables de la belle-mère. Elle
est la plus belle des mères mais doute tant de l'être, que le miroir, sa propre mère (et nous voici
remontés à la troisième génération) doit sans cesse le lui redire !
Jusqu'au jour fatidique ou sa fille la supplante, de l'aveu véridique du miroir froid et objectif qui ne sait
dire que la vérité. Est-ce à dire, comme on l'a souvent commenté, qu'il s'agit de l'Oedipe et que les yeux
du miroir sont alors devenus ceux du roi ? Probablement que bien des auditeurs, enfants ou plus murs,
l'entendront ainsi... A moins qu'ils n'aient quelques relents de ce huitième mois ou l'abandon fut à
craindre, ou l'intuition d'une conception par des seins de glace...
Car si la reine est jalouse, c'est peut-être à cause du roi qu'on ne voit guère dans le conte, c'est en tous
cas parceque Blanche Neige n'a pas voulu rester petite, rester l'image sans éclat de celle qui la porte :
elle grandit, elle embellit, elle se fait fille, on devine la femme. Alors sa maman devient verte (ce qui
est toujours mauvais signe) et l'envoie se faire égorger par le chasseur. autant dire papa. Un peu faible
sans doute puisqu'il s'exécute; mais un papa quand même : il fera mine d'exécuter la petite mais ne
donnera en festin à sa femme qu'un semblant de cette chair rebelle.
Elle ne se sent pas pour autant très à son aise : elle est une fois de plus, abandonnée dans la forêt
profonde...
Elle n'a d'autre ressource que la dépersonnalisation, come disent les psychiatres : elle ne saura plus où
elle est, que désirer, que faire. Elle ne saura même plus qui elle est, ni même si elle existe !  Le temps
est cassé, l'univers brisé et jusqu'à son corps dont elle avait imprudemment anticipé l'unité dans l'amour
fallacieux... (un certain narcissisme !).
Comme les bons jouets, elle est cassée. Mais elle n'a pas tout perdu. Sa destruction comme unité reine
lui laisse de la santé : les vaillantes pulsions partielles qui vont se mettre à son service et oeuvrer à sa
reconstruction. Car les petits nains ne sont pas paresseux : "aï Hi, Aï Ho, On revient du boulot !"; de la
mine s'il vous plait ! Un peu d'affollement à la découvrir endormie... mais ils en prendront soin.
Chacun de nous sait bien que lorsqu'il se repose ou se décourage, tout ne s'arrête pas pour autant ! Le
bruissement affairé de la vie - souterraine soit-elle - continue. Le sang circule, l'air pénètre, les plexus
aiguillent, les hormones modulent...
L'éclatement, le morcellement, la mort ne va pas jusqu'à son terme à chacun des rejets que nous
essuyons; il est des ressources profondes, des espérances souterraines...
Vous savez la suite : la reine cherchera en vain à parfaire son oeuvre de mort : par l'étouffement que
donne le blanc lacet de l'angoisse, par la séduction du peigne noir, par le poison rouge d'une pomme
insincère...
Ce qui tue d'abord Blanche Neige n'est autre que la prise de conscience angoissante de son abandon,
elle n'est pas désirée : cela l'étouffe; mais les nains lui apprennent le "release", ils coupent les lacets, lui
enseignent la relaxation !...
Le peigne: on sait que le peigne est pour les japonais, un moyen de communication avec les puissances
d'en haut ou d'identification à elles; il pénètre la tête d'en haut... Ainsi la mère jalouse fait-elle usage de
ce qu'elle est investie des puissances d'en haut, elle use des oripeaux sur-moïques, elle injecte en sa fille
le poison délétère de la culpabilisation, de l'idéal spirituel mortifiant, d'une unité de mort basée sur la
maitrise abusive et généralisée de toutes les puissances vitales instinctives... Cependant les nains sont
encore présents et savent quoi faire : retirer le peigne, renoncer à cette unité d'airain qui n'a rien à faire
avec la vie...
Reste l'arme qui dépasse leurs ressources, celle de la régression orale, si nous écoutons Bettelheim.
Blanche Neige n'est pas dépourvue de nostalgie, elle redemande d'un sein rouge qui l'empoisonne, la
voilà inerte pour longtemps, cent ans peut-être, en tous cas jusqu'à l'éveil d'une pulsion vers l'extérieur
qui prenne appui sur une image paternelle idéalisée : un charmant garçon vous dis-je...
A moins qu'il ne s'agisse de l'arbre de la connaissance, une forme plus primitive du bien et du mal, du
vrai et du faux. Tous les désirs bannis, exclus, éteints : totale aphanisis... Peut-être tout simplement la
haine de l'homme que le trébuchement d'un serviteur lui permettra de recracher...
Les petits amis ne peuvent plus rien pour elle, sauf de lui vouer un culte, de l'exposer aux regards
admiratifs, au sommet de la montagne... Elle est ainsi exposée au désir d'un autre qui la sauvera de son
morcellement et de sa léthargie. La morale est sauve qui punira d'enfer sa méchante mère : elle devra
chausser des souliers chauffés à blanc et danser jusqu'à la mort; chatiment ou se lit le sceau final d'un
amour maternel qui ne lui permit jamais le repos...
Nous n'avons plus besoin des nains !

Aussi ferons nous leur autopsie :


 

Les Sept Chakras


Pour l'écriture traditionnelle des noms des chakras, voir
http://www.tilakpyle.com/sanskrit_cakras.htm

Mythe Anatomie Description tantrique Psychanalyse

Nains Squelette Chakra Organe de Organe


Structure Pulsion Sublimations
perception (Lacan) (exemples)
d'action

Simplet Voute du sahasrara (?)  ( ? ) Autre Mystique (?) Investissement


religieux
Crâne

Prof Base du ajna E.S.P. (?) P.K. ( ?) Symbolique Epistémophilique Littérature
Crâne

Atchoum Cervicales Vishudda Ouie Voix Demande invocante Musique

Joyeux Thorax Anahata Tact Phallus Désir phallique Sculpture ?

Timide Lombaires Manipura Vue Anus Pulsion Anale Arts visuels

Grincheux Sacrées Svâdhishthâna Goût Main Besoin Orale Arts culinaires

Dormeur Coccyx Muladhara Odorat Pied Manque Sécuritaire Parfumerie


Le nombre sept est magique et placebo, d'où l'abus qu'on peut en faire. Il s'agit peut être
là d'un fait de structure; non seulement de celle que Propp discerne en énonçant sept[1]
personnages répondant à sept fonctions[2] et qui seraient présents dans tout conte, mais
d'une structure qui précède le langage et ne doit que peu aux avatars culturels : une
division dont le fondement serait anatomique, physiologique, psychologique et
universel. Autant dire un archétype à remonter jusqu'aux temps les plus primitifs de
l'inexistence humaine : les mammifères ou même les vertébrés si pas les chromosomes
tout court...
 Suggestion par trop imprudente à ne pas lui donner de suite ! Mais nous comptons le
faire.
 Aujourd'hui je me contenterai de donner à chacun des sept nains, par delà le petit nom
dont les a baptisé Walt Disney (nous utilisons la version française), une fonction
anthropologique précise.
 
 

Mythe Anatomie Tantras Kabbale

Nains Squelette Chakra Sephiroths Sephiroths Sephiroths


gauches du milieu droits

Simplet Voute du sahasrara   Keter  


Crâne

Prof Base du ajna Binah   Hochmah


Crâne

Atchoum Cervicales Vishudda Geburah   Hesed

Joyeux Thorax Anahata   Tiphereth  

Timide Lombaires Manipura Hod   Nizah

Grincheux Sacrées Svâdhishthâna   Iesod  

Dormeur Coccyx Muladhara   Malkhout  


 

Les "Nadis" (canaux subtils)


Le système des chakras est lié à la conception des nadis, "canaux" d'énergie subtile qui sont en très
grand nombre mais dont on retient surtout les trois principaux : ida, pingala et sushumna.
Ces courants parcourent le corps de bas en haut (ida, à point de départ inférieur droit) ou de haut en bas
(pingala, à point de départ supérieur gauche) et sont liés à une énergie féminine (lunaire, rahu) pour ida
et masculine (solaire, kalagni) pour pingala. Ils sont liés aussi à deux étapes respiratoires, prana pour
ida, apana pour pingala.
Il s'agit sans doute de structures hélicoïdales, du type escalier en colimaçon dont les croisements sont
peut-être uniquement virtuels, résultant de leur projection sur le plan. Ces points de croisement
définissent, de fait, la distribution des chakras. Ces derniers sont dépendants de sushumna, axe central
plus que des nadis périphériques (ida et pingala).
Il est intéressant de représenter les nadis selon une structure borroméenne; on peut dans cette
perspective les rapprocher de l'index, de l'icone et du symbole tels que définis par Charles Sander
Peirce et repris par Jacques Lacan quand il utilise les termes Réel, Imaginaire et Symbolique. Dès lors,
l'axe Sushumna pourrait représenter le Réel, Ida l'Imaginaire et Pingala le Symbolique...
 
Représentation borroméenne des nadis (B. Auriol)

 
(Gen. 27, 27
Michel-Ange (1509-1510), fresque de la voûte de la chapelle Sixtine illustrant le péché originel;
ici, détail de l'arbre de la Connaissance autour duquel s'enroule le tentateur, homme serpent;
à gauche, Adam et Eve (d'après isbn 2-7309-0521-9)

La Thora indique " le serpent était le plus astucieux de toutes les bêtes des champs"; il explique à Eve
que loin de les faire mourir, le fruit de l'arbre du bonheur et du malheur ouvrira leurs yeux et qu'ils
seront comme des dieux". Dieu punit le serpent pour avoir trompé la femme, la porteuse de vie : "tu
seras maudit entre toutes les bestioles; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras la poussière toute
tavie. Je mettrai de l'hostilité entre toi et la femme. Elle écrasera ta tête et tu la mordras au talon"
Genèse, III.

"Que fit l'ignoble serpent ? Il insinua ceci : Vois, dit-il, j'ai touché l'arbre et je n'en suis pas mort.
Approche toi de même et touche le avec la main, tu n'en mourras pas ! L'interdiction de toucher l'arbre
était une invention du serpent. La femme vit aussitôt "que l'arbre est bon". En quoi le vit-elle bon ?
Rabbi Isaac dit : des parfums s'exhalaient de cet arbre, comme il est écrit : "tel le parfum du champ
que YHVH a béni" (Gen. 27, 27). C'est donc l'odeur qui s'élevait de l'arbre qui lui fit désirer en
manger". (Zohar, I, Berechit II, 36a) [Cf. Muladhara chakra]

Les péchés capitaux décrits par Evagre le Pontique puis Saint Thomas d'Aquin ne semblent pas
coincider valablement avec les étages psycho-physiologiques que nous synthétisent les chakras.
Plusieurs d'entre eux semblent se référer au même ensemble pulsionnel et d'autres ensembles sont mal
représentés : "Les sept péchés capitaux sont, dans la tradition catholique, la paresse, la gourmandise,
l’avarice, la luxure, l'envie, la colère et l’orgueil. Ils sont nommés capitaux parce que ce sont d'eux que
découleraient tous les autres.
"
 

Le caducée, un symbole du système des chakras ?

excerpted from
"Decimus Tomus, Operum Divi Aurelii Augustini Hip., ponensis espiscopi, continens reliqua
tractata apud populum, quaerum summam indicabit haec pagina versa."
(C) Dr Bernard Auriol
Basilae in Officina Frobeniana, Anno M.D.XXIX.
(with a manuscripted writing : Dono Illustrissimi  ?ni D. Bemari Ludovici Josephi De Monteil De
Grignan Episcopi Carcass.)
 
Le Grand-Oeuvre de l'Alchimie
Selon Dom Pernety in Dictionnaire Mytho-Hermétique, Retz-Denoël, 1972 p.57
Il se représente comme un oeuf. Les étapes sont représentées verticalement, de bas en haut selon un certain nombre d'étages qui semblent tout à
fait correspondre avec l'ascension de Kundalini.

Les lotus et leurs pétales


 
Si on veut numéroter les chakras en se basant sur la tradition, il est loisible de diviser le nombre des
pétales de chaque chakra par deux (c’est à dire de considérer qu’il y a eu redoublement en raison de la
symétrie gauche-droite. C’est ce qui expliquerait que les pétales soient toujours en nombre pair). On
aurait alors un numéro pour chaque chakra déduit du nombre unilatéral de pétales. Cette approche nous
obligerait alors à prendre en considération deux chakras "ésotériques" qui viendraient s'intercaler entre
svadishthana et manipura d'une part, et entre anahata et vishudda d'autre part.
Remarquons que cette proposition tend à diviser les chakras les plus connus en trois groupes séparés
par des "chakras ésotériques : chakras du bas (Muladara, Manipura), chakras médians (Manipura,
anahata), chakras du haut (vishudda, ajna). A quoi il faut ajouter un chakra absolu qui fait l'union du
haut, du milieu et du bas : le sahasrara doté d'une infinité de pétale (ce que la tradition symbolise par le
nombre 1000) et correspondant à l'abolition de toutes divisions, à l'Absolu et à l'expérience du vide
béatifique (0/ ).
Par exemple le lotus du manipura est pourvu de dix pétales, ce qui correspond à { 5 pétales [8] x 2
côtés}. Ce qui ferait de ce chakra le cinquième (1-Ajna, 2-Muladhara, 3-Svadhishthana, 4-(8 pétales :
Ashtadal) –Sarva Sankshoban Chakra.) ou http://www.kheper.net/topics/chakras/Hrit.htm, 5-Manipura,
6-anahata, 7-???, 8-vishuddha, 1000-sahasrara).
Numérotation
Nombre de pétales
Nom du chakra Nombre unilatéral de pétales => n/2 du chakra
(n)
(N°=n/2)

Sahasrara ou 1000 - 0/

Ajna 2 1 1

Vishudda 16 8 8

?? 14 7 7

Anahata 12 6 6

Manipura 10 5 5

? 8 4 4

Svadhishthana 6 3 3

Muladara 4 2 2

Formes de respiration (vayu) et chakras


Pour le Yoga, il existe au moins cinq formes du souffle (vayu) , qu'on fait correspondre aux cinq
premiers chakras :
1. Apana (expiration)      : chakra muladhara (qui siège au niveau de l'anus)
2. Vyana (distribution)    : chakra svâdhishthâna (all-pervading: It moves all over the body)
3. Samana (assimilation) : chakra manipura (qui siège au niveau du nombril)
4. Prâna (inspiration)      : chakra anahata (qui siège au niveau du coeur)
5. Udana (expression)     : chakra vishudda(qui siège au niveau de la gorge)

Déclinaison de l'objet "a"


L'objet "a" dont les pulsions partielles sont la figure est divers même si Jacques Lacan insiste sur le
côté assez restreint de cette variété.
 L'objet oral,
 l'objet fécal
 le phallus
 le regard
 et la voix.

Organes des sens et chakras


Les organes des sens dont on parle pour chacun des chakras correspondent surtout à un type de
jouissance :

·        (jouissance de l') odorat


c'est la première nécessité, la première sauvagarde, du nouveau né. Il reconnaît et
recherche l'odeur maternelle, spécialement celle de la région des seins et des
aisselles maternelles.
L'odeur est un des tous premiers indices dans le monde animal et reste importante
pour l'être humain.
L'odeur de l'encens est à même de porter la piété du fidèle dans la sublimation de
son besoin d'inclination, d'humilité. L'odeur de l'encens s'est même donné
exceptionnellement une valeur archéologique; ce fut le cas à Nazareth ou une odeur
d'encens conservée dans une cavité souterraine cachée, secrète, hermétique, a
permis de reconnaître la valeur sacrée dans un des sites possibles pour la résidence
de la Sainte Famille (Cf. Les fouilles chez les religieuses de Nazareth, p.5, sd).
 
·        (jouissance du) goût

·        (jouissance de la) vue (regard, voyeurisme)

·        (jouissance du) toucher

·        (jouissance de l') ouïe (écoute)

·        (jouissance de la) perception intuitive (télépathie, précognition)

·        (jouissance de l') Extase


 

Les couleurs et les chakras


Les dessins de lotus représentant chacun des chakras, comportent de nombreux éléments. A chacun de
ces éléments on attribue une couleur en harmonie avec sa signification symbolique.
On peut aussi considérer que chaque chakra correspond à une couleur dominante qui symbolise ses
valeurs essentielles.
La tradition en a proposé une grille que les ésotéristes et d'autres auteurs relativement récents ont
remplacé souvent par une distribution des septr couleurs de l'arc-en-ciel avec le rouge en bas et le violet
en haut, en raison de la longueur d'onde des différentes couleurs. Le seul argument traditionnel en
rapport avec cette correspondance pourrait se chercher dans le cheval blanc (Ucchaisshravas), ancêtre
de tous les chevaux, issu du barattage de la mer de lait. Ses sept bouches symboliseraient les sept
couleurs de l'arc-en-ciel.
 

couleur donnée par la tradition


Chakra tattva ésotérisme
en fonction du tattva

  Karma Purana
Arthur Avalon Ajit Mookerjee "sept rayons"
(Sarah Combe, com. pers.)

sahasrara absolu - - - violet

ajna esprit ... blanc - indigo

Vishudda espace blanc jaune bleu bleu

Anahata air gris-fumée violet vert


Manipura feu rouge rouge jaune jaune

Svâdhishthâna eau blanc bleu indigo orange

Muladhara terre jaune rose vert rouge

Dans le Kurma Purana Ch III, 1,2,3..., il est question des 7


rayons,

des sept loka

et aussi des panchamahabudha (Sarah Combe)

Ci-contre les sept rayons selon le site


http://www.navgreh.com/gemology.htm

Formes de la Transe et Chakras


Nous écrivions ailleurs : "Il existe six types de transe qu'on pourrait rapprocher des différents
caractères exhibés par différents démons ou esprits évoqués par le biais des verres et des tables
tournantes. Les types sont les suivants :
1. mystique
2. [???]
3. furieux, érotique
4. comique
5. tragique
6. amer"
7. [dogmatique, pontifiant]

Pulsions et Chakras
Nous pouvons assez facilement les mettre en relation avec les centres pulsionnels et les nains :

Nains Squelette Chakra Organe de Organe Pulsion Souffles type de transe


perception
d'action

Simplet Voute du sahasrara (?)  ( ? ) Mystique (?) - perte de


connaissance
Crâne

Prof Base du ajna E.S.P. (?) P.K. ( ?) Epistémophilique - dogmatique,


Crâne pontifiant

Atchoum Cervicales Vishudda ouie Voix invocante Udana amer


(expression)

Joyeux Thorax Anahata Tact Phallus phallique Prana tragique


(inspiration)

Timide Lombaires Manipoura Vue Anus Anale Samana comique


(assimilation
)

Grincheux Sacrées Svâdhishthâna Goût Main Orale Vyana furieux,


(distribution érotique
)

Dormeur Coccyx Muladhara Odorat Pied Sécuritaire Apana ?


(expiration)

 
La Montée de Kundalini : sublimation de l'énergie sexuelle

PNL et chakras
 
La PNL décrit des "types" de personnalité liés au fait d'utiliser un canal sensoriel plutôt qu'un autre.
Cette typologie rejoint assez bien l'idée que chaque chakra utilise un sens préférentiel et un type
d'action également.
On avait déjà cette observation présente dans l'oeuvre de Charcot, dans ses études sur l’aphasie; il avait
expliqué que les individus appartiennent, du point de vue de leur imagerie mentale, à au moins trois
types différents :

- les uns pensent surtout avec des images visuelles (type visuel),
- d'autres avec des images auditives (type auditif),
- d'autres encore avec des images motrices d'articulation (type moteur),
- et le plus grand nombre avec des images de l'une ou de l'autre des catégories
précédentes.
 
Chakras et métamères (macro-métamères)

La ligne latérale des poisssons, une métamérie évidente

La ligne latérale (ébauche de l'audition chez les poissons) est métamérisée, comme le seront d'une
certaine façon le labyrinthe et la cochlée (d'après Alfred Tomatis).

C’est un tube sur chacun des côtés de l'animal. Elle est munie d'une ou plusieurs ouvertures qui
permettent au poisson d'être en communication directe et constante avec le milieu extérieur.
Ces tubes sont tapissés de cellules capables, en fonction de l'existence de leur panache ciliaire, de
créer des impulsions d'influx nerveux En réponse aux stimuli de contact et de pression émanant du
milieu ou des tissus.

activité génératrice d'énergie

si on injecte de l'eau à l'un des bouts du tube-ligne-latérale on voit se mobiliser les nageoires ; une
injection en sens inverse engendre leur mobilisation en sens inverse. L'immobilité se rétablit dès que
l'injection s'arrête.

Cet appareil est extraordinairement sensible et son activité peut être considérée comme permanente,
incessante. obéissant aux mobilisations liquidiennes.

Voies de cet effet stimulant

La stimulatioon dépend de l'inclinaison des cils par rapport à la surface, orientation angulaire qui elle-
même reste fonction des déplacements liquidiens ou de la pression exercée sur la surface ciliée.

1°) Les cellules ciliées sont les parties essentiellement actives des lignes latérales ; elles agissent
tactilement par rapport au milieu liquide environnant. Le rôle de la ligne latérale est de toucher l'eau.

2°) La distribution de l'influx nerveux répond à une répartition métamérique.

La ligne latérale grâce permet de connaître certains aspects de l'environnement:

force gravitaire, pressions variables avec la profondeur, déplacements topographiques. La


ligne latérale permet, grâce à sa direction antéro-postérieure, de connaître les déplacements,
linéaires ou rotatifs, variables ou permanents, en direction latérale droite ou gauche.
Toute mobilisation liquidienne provoque la sensation de déplacement relatif :
- si le liquide bouge sans action musculaire? le milieu est en mouvement, pas l’individu
- s’il y a activité musculaire ? l’individu se perçoit en mouvement actif
- angulation initiale des cils des cellules ciliées ? accélération
- angulation inverse ? décélération
- angulation stable dans une direction ou dans l'autre ?Vitesse de croisière.
- différences d'angulation des cils entre les deux canaux ? Rotation
- contact avec le milieu;
- localiser l'animal dans le milieu
- ébaucher une auto-connaissance du corps.

métamérie
La métamérie va-t-elle persister dans les organismes plus évolués ?

Il semble que oui :

circuits vestibulo-spinaux à l'adresse des racines antérieures qui seront en partie


commandées par le vestibule auditif
fonction posturale. Liée à la représentation métamérique vestibulo spinale.
La centralisation du Système nerveux gardera l'architecture de correspondance localisatrice de
l'ancienne division métamérique (Tomatis).

 
 
Système nerveux végétatif et chakras
Au niveau du système nerveux, il convient de s'intéresser aux nerfs responsables de la vie de relation
qui nous permettent de recevoir des informations par nos sens et d'agir par nos muscles; c'est le système
cérébro-spinal.
On s'intéressera aussi aux systèmes neuro-végétatifs :
 le système sympathique (ergotrope) dans la moelle thoracique et lombaire; il correspond aux
chakras thoracique ou Anahata et lombaire ou Manipura.
 et para-sympathique (trophotrope) dans le tronc cérébral et la moëlle sacrée. Ces deux sous
ensembles comportent aussi des voies réceptrices et des voies effectrices. Il correspond aux
chakras Ajna (?), Vishudda, Svadhishthana, muladara.
d'après http://www.physiologie.staps.univ-mrs.fr/ImagesIcones/4-SN_Vegetatif.pdf
 

Projections des chakras (projection métamérique) sur des


"fragments corporels"
A la suite des travaux en acupuncture de l'Ecole de Lyon, on considère qu'il existe une "représentation",
une "projection" de l'ensemble du corps sur le pavillon de l'oreille. Cette projection pourrait être assez
précise et bien marquée, notamment en cas de souffrance d'un organe particulier. On positionne la tête
en bas et les fesses en haut; cette disposition serait vérifiable par détection de points de meilleure
conductivité électrique grâce à un appareil convenablement étalonné.
Ce type de projection pourrait se retrouver également au niveau de la plante des pieds, sur les gencives,
sur les dessins que présente l'iris, etc...
Selon la tradition indienne, les doigts de la main auraient chacun une fonction symbolique distincte
rattachable aux différents chakras :
ainsi :
 le pouce symboliserait ce qui est le plus élevé (sahasrara et ajna ?)
 l'index correspondrait à l'âme (vishuddha ? anahata ?)
 le majeur correspondrait à la colère (manipura ?)
 l'annulaire à l'envie (svadhishthana ?)
 et l'auriculaire au désir (muladara ?)

La lampe et les chakras


On trouve souvent en Inde, notamment dans les temples, des lampes à huile, comportant de très
nombreuses cupules qui sont susceptibles de recevoir de l'huile ou un autre corps inflammable. Ces
cupules sont disposées de manière circulaire, comme s'il s'agissait de pétales, sur une série de plateaux
portés par un axe vertical. L'ensemble est très évocateur du système des plans de l'être ou des chakras.
En voici quelques exemples
En voici quelques exemples
A côté du symbolisme relatif à l'axe vertical et au stupa symbole du corps, de la parole et de l'esprit du
Bouddha, nous connaissons une utilisation directe des chakras et le'ur utilisation médicale, au tibet et
en chine; voici par exemple la reproduction d'une planche qu'on peut contempler à la Bibliothèque Est-
Asiatique de l'Université de Californie. C'est l'oeuvre d'un lama d'après d'anciens rouleaux (75 x 58 cm)
qui se trouvent dans le temple de µYu-Ho-Kung (Pékin / Beijin). Ce travail de peinture a été dirigé par
Ferdinand Lessing (1947). (Publié par Da-Costa pour Latéma) :
 
 

La Pagode Kofukuji de Nara dans l'île de


La Pagode Liuhe d'Hangzhou (ou Hangchow) Honshu (Japon)
(à 180 km au sud ouest de Shanghaï, Chine) d'après Présence Mariste, 250 01-2007
treize niveaux (plus la flêche) 5 niveaux terrestres
construite en 1165 (Dynastie Song) plus la flêche de 12 niveaux célestes
(Cf aussi le Temple Yakushiji)

On voit que la pagode chinoise multiplie les niveaux; on se rapproche du ciel ?

Le Japon, visiblement influencé, réduit néanmoins le nombre de niveaux à celui des cinq
éléments, évocateurs des principaux chakras,

 
 

Représentations spontanées en niveaux


 
On donnera ici quelques exemples de représentations en "niveaux", en "étages" ou en "échelles" et
autres "escaliers" qui semblent retrouver à diverses époques et en divers lieux géographiques, l'intuition
qui a présidé à la création de la doctrine des chakras.

A Sarlat (Dordogne, France), on


découvre un étrange monument, "la
lanterne des morts" qui , selon
Bouffanges, fut édifié au XII° siècle par
les habitants pour commémorer le
miracle des pains attribué à Saint
Bernard qui revenant de la croisade des
Albigeois, en 1147, aurait sauvé les
Sarladais de la peste.

Il est impossible de déterminer l'origine


de cette hypothèse, ni même de mesurer
ses fondements.

Sur certaines cartes postales du début


du siècle, on l'appelait plutôt « Lanterne
des Maures » en raison sans doute de
son aspect oriental. Surprenante par sa
forme, on a pensé qu'elle était une
reproduction d'éléments architecturaux
en correspondance avec la Tour de la
Résurrection ou Anasiasis de
Jérusalem.

Depuis le XVIIe siècle au moins, et


jusqu'à nos jours, on s'interroge sur son
utilité.
Eglises orthodoxes

Eglise de la Résurrection (image adaptée par suppression de l'arrière plan)


 

Les plans de l'être dans la publicité !

Les publicitaires indiens ne se sont


pas privés d'employer la
représentation des "étages" de l'être
pour suggérer une ascension vers un
"plus", serait-ce au niveau
financier !

(ci-contre une publicité du fond de


pension "Birla Sun Life" parue dans
"The Hindu", January 8, 2008.)

 
 

Chakras et Anthropologie Clinique


(ou Théorie de la Médiation) de Jean Gagnepain
(ces conjectures doivent être prises sous toutes réserves)
 
Le texte ci-dessous est des plus hypothétiques et devra faire l'objet d'un examen critique approfondi.
Pour l'heure, il sera utile au lecteur de prendre connaissance du travail synthétique de Frank Gary.
La Théorie de la Médiation se veut scientifique (c'est-à-dire falsifiable). Elle pose l'hypothèse que la "
raison " humaine fonctionne sur quatre (au moins) "plans" ou modalités différentes : le Signe, l'Outil, la
Personne et la Norme.
On voit immédiatement la parenté de la Norme et du chakra de l'autorité (Ajna), de la personne et du
chakra central (anahata), de l'outil et du chakra dédié à la création, la maîtrise, etc (manipura chakra).
On peut sans doute mettre en relation le Signe et le chakra vishuddha en quoi le yoga voit une instance
de discrimination, d'abstration, de purification, d'appel, etc
Resterait à attribuer des "plans" selon la démarche de l'anthropologie clinique aux autres chakras :
muladhara, svadishthana, sahasrara. Le dernier ferait envisager une modalité de la raison transcendante,
le muladhara conduirait à admettre un plan de la raison lié au champ du réel, tandis que le svadishthana
ferait intervenir une modalité de la raison qui inclurait la mise en jeu nécessaire du désir.

Plans impliqués dans la raison humaine


chakra
(anthropologie clinique de Jean Gagnepain)

sahasrara
Dépassement ??? modalité transcendante
Norme Ajna

Signe vishuddha

Personne Anahata

Outil manipura

svadishthana
--- ??? modalité désirante
---??? champ réel muladhara

BIBLIOGRAPHIE
 
1. Auriol  B., Blanche Neige et les sept chakras,(ouvrage en préparation)
2. Auriol B. Yoga et Psychothérapie, Privat (épuisé)
3. Auriol B, Introduction aux Méthodes de Relaxation, 2° Edition, Privat
4. Auriol B.  La Clef des Sons, Eres éd., 1991
5. Bettelheim B.  Psychanalyse des Contes de Fée, Laffont, 1976
6. Albert Burloud, Psychologie, Hachette, 1948.
7. Donnars J. La Transe : Technique d'épanouissement, L'Homme et la Connaissance, 1981
8. Von Franz M.L. L'interprétation des Contes de Fée, La Fontaine de Pierre, 1978
9. Jeanperrin M.  Le Conte : Langage transitionnel dans l'institution, DESS, Psychologie Clinique,
UTM, 1977
 

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