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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR,


UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES

Département d’Environnement

COURS DE GESTION DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX

Par

Le Prof Dieudonné WAFULA MIFUNDU

Docteur en Science Volcanologique

Année Académique 2014-2015

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I. INTRODUCTION

1.1. Aléa naturel

Définition

Un aléa naturel est une cause naturelle capable de générer une catastrophe naturelle
suivant le degré de vulnérabilité de la société considérée.

Les aléas naturels comprennent des phénomènes tels que les tremblements de terre,
l’activité volcanique, les glissements de terrain, les tsunamis, les cyclones tropicaux et
autres tempêtes tropicales ou de forte intensité, les tornades et les vents violents, les crues
et les inondations du littoral, les incendies de forêts ou de brousse et les fumées dégagées
par les incendies, les sécheresse, les tempêtes de sable et les infestations.
Les aléas géophysiques et géologiques ou climatiques sont des aléas brusques ou à
déclenchement soudain.

1.2. Catastrophe naturelle

Définition

Une catastrophe naturelle est le résultat de l’impact d’un aléa naturel sur un système
socioéconomique ayant un certain degré de vulnérabilité, qui empêche la société ou la
population touchée de faire face comme il convient à cet impact. Les aléas naturels ne
débouchent pas forcément sur des catastrophes.

Une catastrophe est généralement définie comme une grave perturbation du fonctionnement
d’une société, causant d’importantes pertes en vies humaines et de gros dégâts matériels
ou environnementaux auxquels la société touchée n’est pas en mesure de faire face avec
les seules ressources dont elle dispose (IDNDR/DHA, 1992).
IDNDR: Décennie Internationale de réduction de catastrophes naturelles.

La stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles ne s’applique aux


catastrophes industrielles ou écologiques que lorsqu’elles sont provoquées par des aléas
naturels.

1.3. Risque

Un risque est la probabilité d’avoir des conséquences négatives ou des pertes anticipées
(en vies humaines, personnes accidentées, perturbation de la vie économique, dégâts de
l’infrastructure ou pollution de l’environnement) suite à l’interaction entre les aléas naturels
ou ceux causés par l’activité humaine avec des conditions vulnérables.

1.4. Vulnérabilité

La vulnérabilité est le degré d’exposition d’une société à un aléa quelconque. Les


faiblesses que présente une société à faire face à l’impact d’un aléa.

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Le risque est souvent décrit par l’équation suivante :

1.5. La prévention des catastrophes naturelles

Définition

Il existe des solutions pour atténuer l’impact croissant des aléas naturels dans le monde.
Les connaissances et la technologie nécessaire pour les appliquer sont largement
répandues.

La prévention des catastrophes consiste à mettre en œuvre toutes les mesures qui peuvent
être prises pour réduire la vulnérabilité d’un peuple aux aléas naturels. Ces mesures
couvrent un large éventail d’activités, allant des interventions visant à éviter les catastrophes
(prévention des catastrophes) à celles qui sont destinées à en limiter la gravité lorsqu’elles
se produisent. Les succès des mesures de prévention passent par une bonne information et
une action déterminée des pouvoirs publics.

Il s’agit d’un processus continu, qui ne se limite pas à une seule catastrophe. L’objectif est
d’amener les sociétés à risque à s’engager dans une gestion responsable des catastrophes
allant au-delà des réponses traditionnelles. La prévention des catastrophes est par sa
nature même multisectorielle et interdisciplinaire et fait intervenir des multiples activités
interdépendantes à tous les niveaux; local, national, régional et international.

1.6. Le Secrétariat Inter-organisations des Nationaux Unies de la stratégie


Internationale de prévention des catastrophes

Le Secrétariat des Nations Unies de la Stratégie Internationale de prévention des


catastrophes assure au sein du Système des Nations Unies, la coordination des stratégies
et des programmes de prévention des catastrophes. Il a pour tâche d’aider les populations à
résister aux catastrophes en les sensibilisant sur l’importance des mesures de prévention
des catastrophes en leur apportant un appui afin de réduire les pertes en vies humaines,
économiques et sociales.

Le secrétariat apporte également un concours à une équipe spéciale inter-institutions de la


prévention des catastrophes.
Présidée par le Secrétaire Général adjoint aux affaires humanitaires et composées de
représentants d’un certain nombre d’organismes nations Unies, d’Institutions régionales et
d’ONG, celle-ci est, au sein du système des Nations Unies, la principale instance chargée
d’élaborer des politiques en matière de préventions des catastrophes.

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1.7. Coordination et Zonage en cas d’Urgence

1.7.1. Coordination d’Urgence

La définition de la situation d’urgence parle de l’indispensable coordination des différentes


disciplines. Cette coordination s’établit à deux niveaux.

Le niveau opérationnel, sur le terrain, est géré par le Poste de commandement opérationnel
(PCOps). Le PCOps est dirigé par le Dir-PcOps, en général un officier du Service d’incendie,
sauf si les circonstances exigent une autre disposition. Par exemple, une émeute dans une
prison peut nécessiter une direction par la police. Le PCOps est également constitué d’un
directeur pour chaque discipline : le Dir-Si pour le service d’incendie, le Dir-Med pour les
secours médicaux, sanitaires et psychosociaux, aidé pour ce dernier point par le
Coordinateur psychosocial local, le Dir-Log pour la discipline 4 et le Dir-Info pour la
discipline 5. Souvent, s’y adjoindra un représentant de l’institution sinistrée. Le PCOps
organise les lieux de l’intervention, met en place les différents périmètres, échange les
informations avec les autorités, veille à la sécurité des intervenants, etc.

Le Comité de coordination communal (CCC) est la cellule multidisciplinaire chargée


d’assister le bourgmestre dans la coordination stratégique. Il se réunit dans le centre de
crise. Il comprend le fonctionnaire communal responsable de la planification d’urgence, un
représentant de chaque discipline et toute autre personne nécessaire à la gestion de la
crise. La discipline 2 est représentée par l’Inspecteur d’hygiène fédéral pour les aspects
médicaux et le Psychosocial manager (PSM) pour les aspects psychosociaux. Pour la phase
provinciale, la Comité de coordination provincial (CCP) suit la même logique mais comprend
en outre les bourgmestres de chaque commune concernée. Si une phase fédérale est
déclenché, les cellules de crise se réunissent au sein du Centre de crise gouvernemental.
Sous la présidence du Ministre de l'Intérieur, la Cellule de gestion réunit les Ministres
concernés afin de coordonner les actions au niveau national.

1.7.2. Le zonage

Les lieux d’intervention sont répartis en trois zones, délimitées chacune par un périmètre.

 La zone rouge, délimitée par le périmètre d’exclusion, accessible uniquement aux


services de secours intervenants, aux experts et aux techniciens. Pour y aller, il faut
donc être équipé, entrainé et avoir une mission à accomplir. Les personnes qui s’y
trouveraient déjà doivent immédiatement quitter cette zone ou en être évacuées.
 La zone orange, délimitée par le périmètre d’isolation, où se trouveront le PCOps, le
Poste médical avancé et l’appui logistique. Cette zone est aussi accessible aux
habitants et aux travailleurs.
 La zone jaune, délimitée par le périmètre de dissuasion, dont l’accès est déconseillé
aux personnes qui n’y habitent pas ou n’y travaillent pas. Il vise à éviter le tourisme
de catastrophe.

À la demande de l’autorité judiciaire, un périmètre judiciaire peut être tracé en concertation


avec le Dir-PCOps.

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II. CATASTROPHES NATURELLES D’ORIGINE CLIMATIQUE

Définition

Une catastrophe d'origine climatique est celle qui est liée aux perturbations météorologiques
dans une région donnée. Nous citerons les vents violents, les fortes pluies, les érosions, les
inondations et les sécheresses. Il est parfois difficile d’empêcher certaines catastrophes
naturelles de se produire, mais il ne faut pas lui laisser faire ce qu’elle veut. Il faut dans
certains cas les domestiquer.

2.1. VENTS VIOLENTS

Définition

Le vent violent est un mouvement naturel d'une masse d'air qui se déplace à une grande
vitesse suivant une direction déterminée et causant d'énormes dégâts à son passage.
On peut encore dire que le vent est un mouvement de l'atmosphère ressenti au voisinage du
sol, déplacement d'air; exemples de vents violents : Typhon, ouragan, alizé,… causent
d'énormes dégâts dans la vie de l'homme.

Certaines îles des Antilles sont exposées à l'alizé, il s’agit des îles orientales: Porto Rico,
Trinité, Guadeloupe, Martinique, etc.

Les villes de Goma et Bukavu ont déjà expérimenté des vents violents, à savoir:
- Le 18 Mars 2002 Bukavu a été à secouée par un ouragan, il y eu 2 blessés et
140 maisons endommagés (toitures emportés).

- Le 2 Mars 2003 Goma a été secoué par un ouragan accompagnée de la pluie,


il y a eu 5 blessés et 160 maisons et des écoles détruites.

Dégâts causés par un Vent violant à Bukavu Avril 2010

5
(©Wafula CRSN/ Lwiro).

La tornade (coup de vent violent de courte durée et toubillonante) de Tsukuba au Japon le 6


Mai 2012, a été très catastrophique.

Véhicules renversés. Arbres cassés.

Grand camion renversé Maison en bois rasée.

Tornade du 6 Mai 2012, Tsukuba au Japon.

Pour un vent violent, il n'existe presque pas d'avantages. Ce sont les conséquences qui se
font plutôt voir après l'événement.

Conséquences des vents violents :

- démolition des maisons;


- végétations endommagées;
- perte en vies humaines;
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- destruction des cultures;
- famine;
- dégâts matériels importants;
- etc.

Les dégâts matériels peuvent être parfois incalculables.

2.1.1. Cyclone

A. Définition

Un cyclone tropical en météorologie, est un type de cyclone (dépression) qui prend forme
dans les océans de la zone intertropicale à partir d'une perturbation qui s'organise en
dépression tropicale puis en tempête. Son stade final est connu sous divers noms à travers
le monde : Ouragan dans l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord-Est, Typhon en Asie de
l'Est et Cyclone ailleurs.

Structurellement, un cyclone tropical est une large zone de nuages orageux en rotation
accompagnée de vents forts. On peut les classer dans la catégorie des systèmes convectifs
de méso-échelle puisqu'ils ont un diamètre inférieur à une dépression classique, dite
« synoptique », et que leur source d'énergie principale est le dégagement de chaleur latente
causé par la condensation de vapeur d'eau en altitude dans leurs orages. Le cyclone
tropical est semblable à une machine thermique, au sens de la thermodynamique. Le
dégagement de chaleur latente dans les niveaux supérieurs de la tempête élève la
température à l'intérieur du cyclone de 15 à 20 °C au-dessus de la température ambiante
dans la troposphère à l'extérieur du cyclone. Pour cette raison, les cyclones tropicaux sont
des tempêtes à « noyau chaud ».

Les cyclones tropicaux sont redoutés pour le caractère destructeur de leurs pluies
torrentielles et de leurs vents. Ils sont classés parmi les risques naturels les plus courants et
font chaque année des milliers de victimes. Les régions les plus menacées ont mis en place
des mesures de surveillance météorologique, coordonnée par l'Organisation météorologique
mondiale, ainsi que des programmes de recherche et de prévision du déplacement des
cyclones.

B. Niveaux d’alerte et Codes de couleur

Nous allons ici aborder les niveaux ‘d’alerte et les codes de couleur en nous inspirant de
l’expérience du Madagascar.

D’après les expériences, il a été constaté que les messages Météo sont trop techniques, or
le taux d’alphabétisation est encore bas à Madagascar. Pour pallier à cette situation et dans
le cadre de la réduction de risques aux catastrophes, la DGM et le Bureau National de
Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) se sont mis d’accord pour passer à l’aspect
visuel des alertes comme le codage couleur. Un atelier de validation a été organisé en
Septembre 2013 durant lequel le CARE International a exposé le cas concret de l’utilisation
de ce code couleur dans ces régions d’intervention.

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Quatre couleurs ont été adoptées : Verte, Jaune, Rouge et Bleue.

* L’alerte verte correspondant à l’avis d’avertissement ;


* L’alerte jaune correspondant à l’avis de menace :
* L’alerte rouge correspondant à l’avis danger imminent :
* L’alerte bleu correspondant au résidu de système.

Ce codage couleur entrera en vigueur à partir de cette saison cyclonique 2013 – 2014 ;
dans un premier temps les deux indications figureront encore sur les bulletins
météorologiques.
Actuellement, CARE International procède à l’étude de l’élaboration d’outils de
communication pour l’utilisation de ce codage couleur (Spot audio-visuel, Brochure, Affiche).

1. Alerte verte

Signification

5 à 2 jours avant la catastrophe

Il existe un cyclone dans les parages, mais la menace pour la localité est encore vague et
imprécise.

Soyez attentif

La station météorologique est en état d’alerte et les autorités locales sont informées.

Actions à entreprendre

 Hisser le drapeau CYCLONE ;


 Ecouter régulièrement et attentivement les informations concernant la météo à la
radio et à la télévision ;
 Renforcer portes et fenêtres ;

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 Avoir un stock suffisant de bougies et de piles électriques ;
 Garder les médicaments et les papiers dans un endroit sec.

2. Alerte Jaune

Signification

48h à 24h avant l’impact

Le cyclone menace la localité mais le danger n’est pas immédiat.

Dans les prochaines heures, Soyez très vigilant

 Les autorités locales prennent toutes les dispositions qu’elles jugent utiles ;
 Mettez vous à l'abri, tenez-vous informés ;
 L’Avis de menace peut être très court ou même ne pas exister.

Actions à entreprendre

 Ecouter en permanence les informations radiophoniques et télévisées ;


 Abandonner les maisons situées au bord de l’eau ;
 Rejoindre un endroit sûr, si l’habitation ne l’est pas ;
 Faire une provision suffisante pour quelques jours ;
 Cesser toutes activités maritimes :
 Stocker de l’eau potable ;
 Mettre dans un endroit sûr le bétail ;
 Ramener les pirogues vers la terre ferme et bien les amarrer.

3. Alerte rouge

Signification

12h avant l’impact

Le cyclone menace à brève échéance la localité et ses effets constituent un danger pour la
population.

Phénomène prévu dans l'immédiat ou en cours

Restez à l'abri de votre habitation, ne circulez pas, tenez-vous informés.

Une vigilance absolue s'impose

Tenez-vous régulièrement au courant de l'évolution météorologique et conformez-vous


scrupuleusement aux conseils ou consignes émis par les Autorités Locales.

Actions à entreprendre

 Cesser toute activité ;


 Se tenir toujours au courant des dernières informations météorologiques ;

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 Couper le courant électrique ;
 Etre vigilent et ne pas sortir ;
 Prendre garde au calme apparent lors du passage de l’œil du cyclone ;
 Rester à l’intérieur d’un bâtiment sûr.

4. Alerte bleue

Signification

Phénomène s'éloignant ou se comblant. Mais il reste des résidus de phénomènes, des


dangers persistent localement.

Fortes pluies, crues, mer grosse et vents violents sont encore possibles. Les secours
s'activent, les services réparent. Evitez les déplacements, tenez-vous informés.

Pas de vigilance particulière

Attention, cela ne veut pas dire qu'il fait beau : un ciel couvert et faiblement pluvieux, des
petites averses sont classés en alerte bleue. L’alerte bleue peut ne pas exister.

Actions à entreprendre

 Continuez à écouter les informations radio pour tous les avis et communiqués
officiels ;
 Attendez d’avoir été officiellement prévenus que les alertes sont levées avant de
sortir ;
 Ne vous approchez pas des fils tombés à terre, des bâtiments et des arbres ;
endommagés, ni des cours d’eau en crue ;
 Facilitez l’accès des secours ;
 Traitez l’eau du robinet.

Préparons-nous, soyons vigilants, restons toujours sur nos gardes.

2.1.2. Ouragan

Sont désignés par le terme d'ouragan deux phénomènes météorologiques distincts, tous
deux bien identifiables et tous deux très violents, mais de nature physique nettement
différente :

- d'une part, l'ouragan est le nom générique attribué à un cyclone tropical dans deux
régions des zones tropicales et subtropicales : ce sont d'un côté l'Atlantique nord, le
golfe du Mexique, l'Est du Pacifique Nord et les zones côtières attenantes (dont
l'archipel des Antilles), et de l'autre le Sud-Est de l'océan Indien, entre l'Indonésie et
l'Australie, le Pacifique Sud et les zones côtières attenantes (dont la Nouvelle-
Calédonie et la Polynésie française) ;
- d'autre part, en dehors des zones tropicales et subtropicales, l'ouragan est, au sens
courant, une tempête très violente suscitant des vents dont les vitesses moyennes
atteignent des valeurs de l'ordre de 120 km/h ou davantage.

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En fait, l'usage de cette seconde signification s'est peu à peu imposé en Europe
concurremment à celle de cyclone tropical, du fait de la dénomination du plus violent des
vents de tempête, qui a toujours prêté à confusion : en météorologie marine, en effet, on
appelle ouragan tout vent repéré dans l'échelle Beaufort par des vitesses moyennes
atteignant ou dépassant la force 12, soit 64 nœuds ou 118 km/h.

2.1.3. Foudre

La foudre est un phénomène naturel de décharge électrostatique disruptive qui se produit


lorsque de l'électricité statique s'accumule entre des nuages d'orage, entre un tel nuage et la
terre ou vice versa. La différence de potentiel électrique entre les deux points peut aller
jusqu'à 100 millions de volts et produit un plasma lors de la décharge, causant une
expansion explosive de l'air par dégagement de chaleur. En se dissipant, ce plasma crée un
éclair de lumière et le tonnerre.

La foudre a tendance à frapper les régions de haute altitude et les objets proéminents. Le
tonnerre peut résonner d'un craquement sec lorsque l'éclair est proche ou gronder au loin.
Comme la lumière voyage plus vite que le son, l'éclair est visible avant que le tonnerre ne
soit audible.

La foudre s'accompagne d'une onde acoustique, le tonnerre. Cette onde est engendrée par
la dilatation (expansion) brutale de la fine colonne d'air surchauffé par l'arc électrique. Elle
peut consister en un bruit sec ou un roulement sourd selon la distance séparant l'auditeur de
la foudre.

Lors d'un coup de foudre, l'air au niveau du passage du courant électrique est chauffé (à
~30 000°C) en quelques millièmes de secondes. En effet, le courant électrique circulant
dans l'éclair crée un champ magnétique qui a pour effet de comprimer ce courant : on parle
de striction axiale. Ce processus réduit la taille transverse de l'éclair jusqu'à un rayon de
l'ordre de 2cm. Les forces magnétiques mises en jeu lors de la striction axiale impliquent
une augmentation de la pression des gaz à l'intérieur de l'éclair, ce qui génère une
surpression de l'ordre de 2 bar, et une augmentation de la température qui peut atteindre
environ 30000 °C. Après le passage de l'éclair, il n'y a plus de courant et donc plus de
striction axiale ; les gaz contenus dans l'éclair sont brusquement détendus, générant une
onde de choc se propageant plus loin selon une onde sonore : c'est le tonnerre.

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Foudre engendrant un éclair lumineux.

En hypothèse, on doit considérer que la vitesse de la lumière (environ 300 000 km/s) est
virtuellement « infinie » et que l'observateur, qui n'est qu'à quelques dizaines de kilomètres
tout au plus de la foudre, voit l'éclair au moment où il se produit. Cette approximation est
raisonnable car de toute façon le temps requis en réalité est infinitésimal. Il suffit ensuite de
multiplier le nombre de secondes entre la perception de l'éclair et celle du tonnerre par la
vitesse du son dans l'air (340 m/s) pour obtenir la distance. En pratique, il est raisonnable de
considérer qu'un écart de 3 secondes correspond à une distance d'environ un kilomètre,
surtout avec l'imprécision du délai de réception du signal sonore par l'ouïe de l'observateur.

Le paratonnerre (qui serait plus justement appelé parafoudre) permet de protéger quelque
peu un bâtiment contre les effets de la foudre. Cependant, le parafoudre, censé canaliser la
décharge de foudre vers le sol, l'attire aussi (par effet de pointe): s'il est mal mis à la terre, il
a l'effet inverse (mieux vaut ne pas avoir de parafoudre qu'avoir un parafoudre mal isolé).

2.2. FORTES PLUIES

Définition

La pluie est une précipitation liquide d’eau atmosphérique sous forme de gouttes.

La pluie résulte de l’ascendance de l’air, entraînant un refroidissement de cet air qui


provoque à son tour la condensation en gouttelettes de la vapeur d’eau qu’il contient. C’est
alors la formation d’un nuage, qui donne des pluies qu’avec l’accroissement de la taille et
du poids des gouttelettes, qui ne peuvent plus demeurer en suspension.

Une forte pluie n’est rien d’autre qu’une précipitation des gouttes avec grande intensité,
souvent accompagnée des vents violents.

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En cas de forte pluie, il y a de dégâts énormes qui surviennent surtout s’il n y a pas de voies
d’évacuation adéquates de ces eaux de pluies. Ces voies d’évacuation peuvent à un certain
moment débordées. Les normes urbanistiques doivent être prises en ligne de compte dans
la construction d’une ville.
De toutes les façons une forte pluie a souvent fait des dégâts, quelque soit les préventions
qui peuvent être faites.
Les dégâts ne se font pas voir seulement sur des bâtiments, mais aussi les plantes sont
endommagées, les personnes sont tuées, les activités quotidiennes peuvent même être
interrompues si la ville est pleine d'eau.
Les pluies avec grêles ravagent sérieusement les cultures même la végétation.

Conséquences de fortes pluies :

- inondation;
- démolition des maisons;
- destruction des voies d’évacuation des eaux;
- ponts, barrages et routes endommagées;
- destruction des cultures;
- destruction de la végétation;
- érosion;
- épidémies;
- perte en vies humaines;
- dégâts matériels importants;
- famine;
- etc…

2.3. INONDATION

2.3.1. Définition et Caractéristiques

a. Définition

Crues éclair naturelles des eaux, inondations par les rivières ou sur les côtes à la suite de
pluies intenses, associées avec des circonstances saisonnières.
Modification par l’homme de bassins versants, bassins d’alimentation et plaines à
inondations.

13
.
Inondation

Dégâts sur la concession de l’ONC suite à l’inondation


causée par les pluies du 2 Oct . 2011.
(©Wafula CRSN/ Lwiro).

14
Habitations de fortune sur l’estuaire détruites le 2 Oct. 2011
(©Wafula CRSN/ Lwiro).

Plus de 12.000 victimes des inondations de Novembre 2012.


Plus de huit jours de pluies sans cesse, la rivière Kibali a débordé.

15
Une famille inondée par les eaux de pluie, tente
Des maisons inondées après une pluie à
de récupérer leurs biens en évacuant les eaux
Kinshasa, ce 03/04/2011. Radio Okapi/
stagnantes dans la parcelle. Plus de 2 000
personnes sont victimes des inondations à la
Ph. John Bompengo.
suite des pluies qui se sont abattues, depuis
deux jours, dans cinq localités du groupement
Mupfunyi-Shanga, en territoire de Masisi (Nord-
Kivu). Il s’agit notamment des localités de Rueni,
Maona, Nyamubingwa et Kyabondo, situées au
bord du lac Kivu.
Radio Okapi/Ph. John Bompengo, 8 Octobre
2014.

b. Caractéristiques et effets généraux

Crue éclair: déversement accéléré, rupture de barrage, rupture d’embâcles de glaces.

Inondation du littoral: associée avec les cyclones tropicaux, tsunamis ou vagues


séismiques, les pointes de tempêtes.

Facteurs aggravant le niveau du danger:

- la hauteur de l’eau;
- la durée de l’inondation;
- la rapidité du courant;
- le rythme de l’élévation du niveau;
- la fréquence de l’occurrence;
- un effet saisonnier.

c. Prévision

La prévision des inondations dépend de considérations saisonnières, de la capacité de


drainage des bassins, de cartes des plaines à inondations, d’observations aériennes et au
sol. L’alerte est possible longtemps à l’avance pour les inondations saisonnières, mais

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seulement quelques minutes à l’avance en cas de pointes de tempêtes, de crues éclair ou
tsunamis.

2.3.2. Facteurs contribuant à la vulnérabilité

- Implantation de localités dans les plaines à inondation;


- Prise de conscience insuffisance quant aux menaces d’inondation;
- Réduction de la capacité d’absorption du sol (érosion, bétonnage) ;
- Bâtiments et fondations sans résistance;
- Eléments à hauts risques dans l’infrastructure;
- Stokcs alimentaires, récoltes sur pied, bétail non protégés;
- Bateaux de pêche et industries maritimes ;
- manque de canalisation des eaux ;
- insuffisance de la canalisation des eaux suite à une forte pluviosité :
- bouchage de la canalisation suite à un manque d’entretien :
- destruction de la canalisation des eaux suite à un tremblement de terre ou un
glissement de terrain.

Bouteille en plastique sur la rivière Kalamu Inondation sur l’avenue de l’Université à Yolo.
Pont Bongolo.

2.3.3. Conséquences

a. Dommages physiques:

- structure endommagée parce qu’elles sont emportées par les eaux, ou inondées,
s’effondrent, ou sont frappées par des débris flottants;
- glissements de terrain dus à des sols saturés;
- dommages plus élevés dans les vallées que dans les régions dégagées.

b. Victimes et santé:

- Décès dus à la noyade, mais peu de blessures sérieuses;


- Eclatement possible de la malaria; diarrhées et d’infections virales.

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c. Réserves d’ eau:

- Contamination possible des puits et des nappes phréatiques;


- Pénurie possible d’eau propre;

d. Cultures et réserves alimentaires:

- les récoltes et les stocks de nourriture peuvent être perdus `a cause de l’inondation.
- Des animaux, des outils agricoles et semences peuvent être perdus.

2.3.4. Recommandation, mesures de réduction des risques et prise en charge

a. Recommandation, mesures de réduction des risques

- contrôle des inondations (canaux, digues, barrages, étanchéité, contrôle de l’érosion);


- établir la carte des plaines à inondations; contrôle de l’usage du sol;
- établir un système de détection des inondations;
- participation de la communauté et éducation;
- développement de plans d’ensemble pour l’aménagement des plaines à inondation.

b. Prise à charge

- recherche et sauvetage;
- assistance médicale;
- évaluation de la catastrophe;
- fourniture temporaire de nourriture et d’eau;
- purification de l’eau;
- surveillance des épidémies;
- abris temporaires.

c. Evaluation de l’impact

- Etablir une formule enquête sur les dommages;


- observation aérienne.

2.4. Erosion

2.4.1. Définition

L’érosion de la terre est l’ensemble des processus de dégradation d’un relief due au
déplacement des matériaux qui la constituent par l’air et l’eau. Ces matériaux sont: l’argile,
le sable, les matières organiques comme feuilles mortes, les déchets de bois, les
excréments animaux et aussi les sels minéraux qui sont les aliments pour les plantes.

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Erosion à Cimpunda/ Kadutu, Bukavu
24 Nov. 2012 (©wafula CRSN/Lwiro).
Erosion de l’ITFM/ Kadutu, Bukavu
25 Nov. 2012 (©wafula CRSN/Lwiro).

Erosion au Camp militaire Badiadinge à Kinshasa.

L’érosion progressive peut être définie comme étant le creusement d’un canal d’écoulement
par les eaux qui charrient les matériaux qui le constitue.
Si le creusement se propage en amont à partir d’un point fixe nommé niveau de base,
l’érosion est régressive.

2.4.2. Erosion par le vent ou érosion éolienne

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Le tourbillon est une masse d’air en mouvement. Ce vent est assez fort pour entraîner avec
lui des particules de sol et les déplacer. Le tourbillon peut aussi se produire sur des grandes
zones, on assiste à ce moment là aux vents de sable.

L’érosion par le vent est souvent moins spectaculaire que l’érosion par l’eau, mais ses effets
sont parfois tout aussi graves: déracinement des arbres, remplissage des bas-fonds,
formation de dunes sur les terres agricoles ou les pâturages et entraînement des argiles
fines fertiles à grande distance.
Dans les zones où sol dénudé, les vents forts emportent parfois de grandes quantités de
sable et d’argile.

2.4.3. Erosion par l’eau ou érosion hydrique

Le mouvement de l’eau qui coule le long d’une pente est appelé ruissellement.

Leruissellement en nappe: il a tendance à racler superficiellement le sol et à le


transformer, comme le ferait un balai. Les particules fines de sable et d’argile s’en vont
avec l’eau. Les cailloux et les rochers restent sur place. La pierre « pousse » d’année en
année.

Le ruissellement en rigole ou en ravine dont la force concentrée est plutôt comparable à


celle d’une daba ou d’une charrue: il a en effet tendance à creuser le sol là où le flux d’eau
est concentré. L’eau qui coule sous forme de nappe finit par se rassembler à certains
endroits. Ce rassemblement est à l’origine des rigoles qui, elles-mêmes, peuvent évoluer en
ravines.

Ravine: Torrent passager résultant de fortes chutes de pluies.

b. Causes principales d’une érosion

- les fortes pluies;


- manque de canalisation des eaux;
- insuffisance des canalisations des eaux;
- destruction de la canalisation des eaux.

c. Recommandation

- faire une bonne canalisation des eaux;


- maintenir la canalisation existante.

2.5. La Sécheresse

2.5.1. Définition

La sécheresse est définie comme étant un temps très sec caractérisé par une absence ou
une insuffisance des précipitations (pluies).

20
Comme toute autre catastrophe naturelle, il est parfois difficile d’empêcher une sécheresse
de se produire.
Pour parer à une telle catastrophe, il faut pratiquer l’irrigation c’est à dire canaliser l’eau à
partir d’une région non affectée vers la région sinistrée. Cette pratique coûte énormément
cher quand il faut amener l'eau d’une longue distance.

2.5.2. Conséquences

Les conséquences de la sécheresse sur une région donnée sont:


- disparition de certains cours d’eau;
- famine (destruction des cultures);
- épidémies surtout des maladies des mains salles;
- maladies de la peau;
- exode de la population;
- dégradation de la flore;
- économie très affectée;
- développement ralenti;
- etc...

III. CATASTROPHES NATURELLES D’ORIGINE GEOPHYSIQUE ET/OU GEOLOGIQUE

Les catastrophes naturelles d’origine géophysique et/ou géologique sont constituées de


tremblements de terre, tsunamis, glissements de terrain et éruptions volcaniques.

3.1. Le tremblement de terre et le volcan

3.1.1. Le Tremblement de terre ou le séisme

Définitions

Un séisme, ou tremblement de terre, résulte de la libération brusque d'énergie accumulée


par les contraintes exercées sur les roches. Ce mouvement du sol se produit au niveau de
la croûte terrestre. C’est aussi le glissement de la croûte rocheuse le long d’une faille ou
zone de tension et brusque réalignement.

Pendant un tremblement de terre plusieurs ondes élastiques sont générées. Ces ondes
(déformations) se propagent suivant certaines vitesses dans la terre qui se comporte
comme un corps élastique.

Les plus remarquables de ses ondes sont :


- l’onde primaire: longitudinale, est une onde qui se propage parallèlement à la
direction de propagation.
- l’onde secondaire: transversale, est une onde qui se propage dans une direction
perpendiculaire à la propagation. Cette onde est souvent responsable de la destruction
des bâtiments.

21
Modes de propagation de diverses ondes1
http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s1/seismes.html

L’épicentre (latitude, longitude) est l’endroit sur la surface de la terre où se produit le


tremblement de terre.

L’hypocentre (latitude, longitude, profondeur) est la source même du tremblement de


terre en profondeur.

L’heure à laquelle se produit le séisme s’appelle temps d’origine. Ainsi un séisme est
caractérisé principalement par les quatre paramètres:

* la latitude,
* la longitude,
* la profondeur,
* le temps d’origine.

Schéma d’un
séisme1.

Schema d’un
séisme et la faille2

22
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:fault_types_Types.Defaults.jp

Les 3 grands types de failles

Lors qu’il y a tremblement de terre, il se forme deux bloques; un bloc supérieur et un bloc
inférieur.

- Faille normale : Le bloc supérieur glisse vers le bas.


- Faille inverse : Le bloc supérieur glisse vers le haut.
- Chevauchement : un bloc glisse horizontalement rapport à l’autre.

Senestre Dextre

Les grands types de failles2

Les types principaux de failles2-2’


2’ :http://www.seismes.nc/images/documents/fr/dossiers_pedagogiques/
savoirs/failles_typesgr.jpg.

23
3.1.2. Le volcan

Définition

Un volcan est une sorte de cassure à la surface de la terre à travers laquelle remontent des
roches en fusion appelées magma. A la longue autour de cette cassure se construit une
montagne appelée cône volcanique constituée essentiellement des produits volcaniques. Du
sommet du cône sortent souvent la fumée, la cendre et la lave.

Le Volcan Nyiragongo le 6 Novembre 2012avec son panache


de gaz au sommet du cratère (©wafula, CRSN/Lwiro).

3.2. Origine de tremblements de terre et de volcans

Le tremblement de terre et les volcans sont consécutifs aux mouvements des plaques
tectoniques (tectonic plates) qui constituent la planète terre.
La terre est donc constituée de plusieurs plaques tectoniques. Ces plaques tectoniques sont
en mouvement relatif les unes par rapport aux autres.
Les zones où les plaques se rencontrent ou entre collision s’appellent zones de
convergence ou zones de subduction
Les zones où les plaques se séparent sont les zones de divergence ou crête océanique.
Ex: La zone de séparation entre les continents l’Africain à l’Américain.

24
Mouvement de convection au niveau du manteau.

Il peut y avoir aussi des cassures sur une plaque pour donner lieu aux Rifts continentaux ou
fossés tectoniques, c’est le cas du Système des Rifts Est-Africains.

Ce système des Rifts qui commence par le Golf d’Eden, se subdivise en deux branches Est
et Ouest.
La branche Est passe par le Kenya, la Tanzanie et la Branche Ouest inclus tous grands
lacs ; Albert, Edouard, Kivu et Tanganyika qui sont parmi les plus profonds dans le Monde.
Les deux branches se rencontrent vers le lac Malawi.

25
Profondeur des séismes
(km)
Répartition mondiale des séismes de 1975 à 1995 (USGS-NEIC).
Les points bruns, jaunes, verts, violets et rouges représentent les
tremblements de terre suivant leurs profondeurs3.
3
http://www.physicalgeography.net/fundamentals/10m.html

La Séismicité du Système des Rifts Est-Africains se repartissent suivant ces deux branches
orientale et occidentale.

Les régions les plus sismiquement actives dans la Branche Occidentale sont :

- les régions des lacs Malawi et Rukwa;


- les régions des lacs Moero et Upemba;
- la partie Sud-Est, la partie Centrale et la bordure Nord du lac Tanganyika;
- la plaine de la Ruzizi;
- le bassin du lac Kivu, incluant les régions de Ngweshe, Masisi et Walikale,
- la région du lac Edouard;
- la région du Mt. Ruwenzori;
- la région du lac Albert;
- le Sud Soudan.

26
Ouganda

Séismicité du Système des Rifts Est Africains


(USGS,1977-2009, modifié) 4.
Cercle noir plein ( ) : épicentre du séisme.
4
http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/eqarchives/epic/

La séismicité du bassin du lac Kivu se présente comme l’indique les figure suivantes :

Idjwi Island

La séismicité du bassin du lac Kivu pour la période d’ Août1979


à Déc. 1980, la plupart de séismes ontleur magnitude ≤ 3.5.

27
Fig. 1.5: La séismicité du basin du lac Kivu pour la période1960 à 2008.
Ne sont considérés que les séismes (cercles pleins) de
magnitude supérieure ou égale à quatre (mb ≥ 4.0).
- ( ) : les répliques associées au tremblement de terre du 24
Octobre 2002 (cercle plein rouge et encerclé: (O ) ;
- ( ) les répliques associées au tremblement de terre du
3 Février 2008 représenté par le cercle plein vertclair ( );
-  : failles.

Dans les deux cas c’est à dire de la convergence et la divergence de plaques tectonique
sont générés une séismicité et un volcanisme. D’une manière générale les deux
phénomènes sont associés.

Les tremblements de terre qui sont générés dans des zones de subduction sont très
violents parfois très profonds par rapport à ceux générés dans les zones de divergence
(crête océanique) ou dans les rifts continentaux.
Aussi la fréquence des tremblements de terre est plus élevée dans les zones de subduction
que dans celles de divergence.

Un exemple typique d’ une zone de subduction est le Japon où trois plaques tectoniques
entre en collision; à savoir: la pacifique, eurasienne et philippine. Comme conséquence de
cette situation, 10% de séismes dans le monde se produisent au Japon.

Dans la zone de subduction le volcanisme est explosif (lave à forte viscosité ; ex : le volcan
Uzen au Japon), tandis que dans la zone de divergence (crête océanique, rifts

28
continentaux) le volcanisme est non explosif (lave à faible viscosité, fluide, liquide ; ex : les
volcans Nyiragongo et Nyamuragira en RD Congo, Kilauea aux îls Hawaii aux Etats Unis).

La carte mondiale de répartition du volcanisme5.


5
http://www.fournaise.info/peda_secondaire.php

Eruption volcanique explosive: Eruption du Mont Usu, Japon,4 Avril 20006.


volcan Pinatubo (12Juin1991)6.
6
http://pubs.usgs.gov/fs/1997/fs113-97

29
Coulée de lave lors de l’éruption du volcan Nyamulagira
du 20 Septembre 1991(© Kasahara, Hokkaido Uni. Japan).

IV. LE TREMBLEMENT DE TERRE

4.1. Les propriétés des tremblements de terre

4.1.1. Classification des tremblements de terre

Il y a 2 grandes catégories de tremblements; le tremblement de terre d’origine tectonique et


celui d’origine volcanique:

- Les tremblements de terre d’origine tectonique proviennent de la cassure d’une roche


en dehors d’une région volcanique.
- Les tremblements de terre d’origine volcanique sont ceux qui ont une conjonction
avec une activité volcanique dans une région donnée.

Les roches sollicitées par des forces tectoniques emmagasinent de l’énergie et quand
l’énergie accumulée dépasse un certain seuil, la roche cède en générant les ondes
séismiques.

Il y a de tremblements de terre qui peuvent être générés par l’effondrement d’une mine,
carrière, par une explosion, par un grand glissement de terrain. Ils peuvent être générés
aussi par le fonctionnement d’un barrage hydroélectrique,…

4.1.2. Types d’ondes et leurs vitesses

Quand un séisme a lieu, plusieurs ondes séismiques sont générées. Ces ondes se
propagent sous la terre sous forme d’ondes élastiques. Les ondes les plus caractéristques
sont l’onde P (P ou premier onde) et l’onde S (S seconde onde).

p s

30
Un sismogramme d’un séisme proche (local).

Avec : P = ondes premières qui se propagent longitudinalement.


S = ondes secondes qui se propagent transversalement.

4.1.3. Equation d’une onde Séismique

Lorsqu’ un ébranlement se produit à un point quelconque de la lithosphère


qu’il soit d’origine tectonique, volcanique ou artificielle les ondes élastiques émises
obéissent à une équation pour les déplacements dans un milieu isotrope et homogène ( u⃗  )
de la forme:
2
∂ u⃗ (
ρ 2
= λ+2 μ ) ⃗
∇ (⃗
∇ . u⃗ ) −μ ⃗
∇×⃗
∇ × u⃗
∂t

Dans cette équation, les paramètres λ et sont appelés constantes de Lamé,


caractérisant l’élasticité d’un solide isotrope homogène et ρ la masse volumique avec
2
λ=k − μ, k (module d’incompressibilité).La constanteμ est aussi appelée module de
3
rigidité. Nous pouvons séparer cette équation pour les ondes (P) et (S) en prenant,
respectivement, la divergence et le rotationnel de l’équation (1.1); nous obtenons ainsi les
expressions suivantes:

( )
4 12
k + μ
( )
1
λ+2 μ 2 3
α= =
ρ ρ

et

()
1
μ
β= 2
ρ

En séismologie les constantes (α ) et ( β ) représentent, respectivement, la vitesse de


l’onde P (V P) et de l’onde S (V S ). L’analyse des enregistrements sur laquelle repose notre
étude est basée sur les caractéristiques des spectres de deux ondes qui portent la signature
des milieux traversés via les paramètres ( λ ) et ( ). Comme nous pouvons le remarquer
.

31
Notons que les substances isotropes parfaitement élastiques sont classées en trois types
selon les valeurs de (μ). Si μ est infini, la substance est un corps rigide (idéal), si μ est fini et
non nul, la substance est un solide parfait; si μ est nul, la substance est un fluide parfait.
Pour un fluide parfait , ainsi , ceci signifie que l’onde S ne se
propage pas dans le fluide parfait.
L’élasticité d’un solide isotropique homogène peut être définie par 2 constants suivants : k et
μ.
k= module d’imcompressibilité (Bulk modulus) pour le granite k = 27x10 10 dynes/cm2
pour l’eau k = 2,0 x 1010 dynes/cm2
μ = module de rigidité pour le granite μ =26x10 11dynes/cm2

pour le granite Vp= 4,8 105 cm/s = 4,8 km/s


pour l’eau Vp= 1,4 105 cm/s = 1,4 km/s

pour le granite Vs= 3,0 105 cm/s = 3,0 km/s


pour l’eau μ=0, Vs= 0 cm/s = 0 km/s
Le module de Young ou module de compressibilité ( ) et le rapport de Poisson (
) sont donnés par:

E et σ sont aussi les paramètres élastiques. Le rapport de poisson σ est le rapport de


contraction latérale à l’extension longitudinale.

La relation de Poisson néglige la différence des valeurs de λ et μ, ainsi pour:

ainsi

et

Le rapport de poisson est parfois donné en termes de V p et Vs:

(VP2/Vs2- 2)

32
2(VP2 /Vs2 - 1)

4.1.4. La distance épicentrale

Distance (d)

(E) (S)
épicentre station

La distance épicentrale est distance qui sépare l’épicentre de la station et le point de


l’observation, est donnée par les relations:

d = Vp x tp et d=Vs x ts

d = (s – p) Vp /(γ-1)

où (s-p) = ts - tp et γ = Vp / Vs

4.2. Localisation d'un tremblement de terre à la surface de la planète?


7
http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s1/seismes.html

En moins d'une heure après un tremblement de terre, on nous annonce son épicentre.
Comment arrive-t-on à localiser aussi rapidement et avec autant de précision un séisme?

Comme signalé plus haut, les ondes P se propagent plus rapidement que les ondes S; c'est
cette propriété qui permet de localiser un séisme. Les ondes sismiques sont enregistrées en
plusieurs endroits du globe par des appareils qu'on nomme sismographes. En gros, il s'agit
d'un appareil capable de "sentir" les vibrations du roc; ces vibrations sont transmises à une
aiguille qui les inscrit sur un cylindre qui tourne à une vitesse constante. On obtient un
enregistrement du type de celui-ci.

Enregistrement d’un signal séismique1.

33
En un lieu donné, comme les ondes P arrivent en premier, il y aura sur l'enregistrement
sismographique un décalage entre le début d'enregistrement des deux types d'ondes; ici par
exemple, il y a un retard de 6 minutes des ondes S par rapport aux ondes P.

Les vitesses de propagation des deux types d'ondes dans la croûte terrestre ont été établies
et on possède par conséquent des courbes étalonnées, comme celle-ci.

Vitesses de propagation des ondes (P) et (S) dans la croute terrestre1.

Ce graphique nous dit, par exemple, que pour franchir une distance de 2000 kilomètres,
l'onde P mettra 4,5 minutes, alors que l'onde S mettra 7,5 minutes pour parcourir la même
distance; il y a un décalage de 3 minutes. Pour un séisme donné, il s'agit de trouver à quelle
distance sur ce graphique correspond le décalage obtenu sur l'enregistrement
sismographique; on obtient alors la distance entre le séisme et le point d'enregistrement.
Dans notre exemple, la distance qui correspond à un décalage de 6 minutes est de 5000
km. Ceci ne nous donne cependant pas le lieu du séisme à la surface du globe. Pour
connaître ce point, il nous faut au moins trois enregistrements.

Localisation d’un tremblement de terre1.

34
Dans cet exemple, considérons les enregistrements d'un séisme en trois points: Halifax,
Vancouver et Miami. Les enregistrements indiquent que le séisme se situe dans un rayon de
560 km d'Halifax, un rayon de 3900 km de Vancouver et un rayon de 2500 km de Miami. On
situe donc le séisme au point d'intersection des trois cercles, soit à La Malbaie. En pratique,
on utilise évidemment plus que trois points.

4.3. Types de séismes tectoniques et volcaniques

4.3.1. Séismes tectoniques

Les séismes tectoniques sont principalement caractérisés par des hautes fréquences
(courte période).

On distingue trois types de séismes tectoniques:

- Les séismes locaux ( la distance est inférieure à 500km)


- Les séismes semi distants ( la distance varie entre 500km et 1000km)
- Les téléséismes ( la distance est supérieure à 1000km ).

4.3.2. Séismes volcaniques

On distingue trois types de séismes volcaniques:

- Type A : Séisme tectonique local (haute fréquence, courte période) dont l’origine est
la région volcanique.
- Type B : Séisme (basse fréquence, longue période) se produisant autour du
réservoir de magma juste avant l’éruption.
- Type C : Séisme (basse fréquence, longue période) associée à la vibration
magmatique dans le réservoir.

Notons que l’activité magmatique génère des vibrations (oscillations) continues dans le
réservoir ou cheminée (conduit) appelée: tremors volcaniques. Une éruption volcanique
est souvent caractérisée par des tremors volcaniques.

Les tremblements de terre d’origine volcanique sont souvent modérés, c’est à dire de
magnitude faible.

Essaims de séismes (earthquakes swarms ): c’est une séquence de beaucoup de


tremblements de terre qui se produisent pendant une période donnée.

Les essaims pour un volcan sont les indicateurs d’une éruption volcanique imminente. Dans
le cas particulier du volcan Nyamuragira un essaim précède souvent l’éruption 3,4 ou5 mois
avant. L’éruption elle même est souvent accompagnée d’un essaim de séismes
volcaniques très caractéristique.

Nombre
de séismes
Essaim Eruption

35
_________ !__________________ !_________________

3-5 mois avant l’éruption temps

NB: Un grand tremblement de terre tectonique peut avoir un impact direct sur le
comportement du volcan. Il peut soit précipitée une éruption si le volcan est située dans une
zone de compression par rapport au séisme, soit désamorcée une éruption en préparation
s’il est plutôt dans une zone de dilatation (Wafula, 2011).

Un grand tremblement de terre peut être précédé par d’autres petits tremblements de terre
pratiquement de même source qu’on appelle pré-séismes (foreshocks ). Après le grand
événement on peut s’attendre à des répliques (aftershocks).
Les répliques sont souvent très dangereuses, ils sont les responsables de la destruction
des infrastructures déjà entamées par le séisme principal.

4.4. Bref aperçu sur les enregistrements séismographiques

4.4.1. Le séismomètre

Le séismomètre est un instrument très sensible utilisé en séismologie pour détecter tout
mouvement du sol, si petit soit-il. Le séismomètre est connecté à l’enregistreur qui
matérialise le mouvement détecté par le séismomètre. Les enregistrements peuvent se faire
en analogique ou en digital.
4.4.2. Séismographe

Le séismographe est composé du séismomètre et de son enregistreur.

Un séisme peut être enregistré sur un séismographe sur 3 composantes suivantes :


- 1 composante verticale;
- 2 composantes horizontales (NS et EO);
- la phase (P) de l’onde séismique peut être mieux observée sur la composante
verticale tandis que la phase S est plus discernable sur les composantes
horizontales.

36
Séismomètre Enregistreur Kinemetrics

4.5. Protection contre les tremblements de terre

4.5.1. Quelques dégâts causés par les tremblements de terre dans le Monde

Chaque année il y a de tremblements de terre destructeurs qui ont lieu dans le monde. Les
rapports font toujours état des pertes en vies humaines et des dégâts matériels très
importants dus aux tremblements de terre.

Le 4 Février 1976, le séisme de Guatemala: 23.000 personnes ont été tuées.


Le 6 Mai 1976, le séisme à côté de Friuli (Italie): 900 personnes tuées.
Le 28 Juillet 1976, le séisme près de Tang Shan en Chine: environ 250.000 personnes
tuées.
Le 25 Juin 1976, le séisme magnitude 7,1 à l’Ouest de l’Iran:  6.000 personnes tuées.
Le 16 Août 1976, le séisme aux îles philippines accompagnés des Tsunamis : 2000 dégâts
enregistrés et plus de 24.000 personnes tuées.
Le 24 Novembre 1976, le séisme près de Muradiye en Turquie : plus de 4000 personnes
tuées.
La plus part de cas sont directement causés par les écroulements des maisons ou des
buildings qui sont faibles.

Paradoxalement, malgré ces statistiques, l'année 1976 avait une moyenne faible de grands
tremblements de terre.
Les statistiques montrent que chaque année, il y a en moyenne environ 100 tremblements
de terre de magnitude 6 ou plus.
Environ 20 tremblements de terre de magnitude 7 ou plus ont lieu chaque année soit
environ un grand tremblement de terre chaque trois semaines.
Ainsi, l'année 1976 n'avait pas une activité séismique vraiment exceptionnelle; le bilan était
lourd parce que les tremblements de terre ont y eu lieu dans les villes très surpeuplées.
Les risques dus aux tremblements de terre peuvent être contre balancés par ceux que nous
vivons chaque jour.

Aux USA par exemple, les principaux risques non catastrophiques de chaque jour sont
causés par les accidents d'automobiles.
37
Sur 1000 000 de personnes, 300 meurent chaque année d'accidents d'automobile aux USA.
Mais les catastrophes tels que le feu tuent 0,5 personne par million chaque année. Et
l'ouragan peut tuer 0,4 personne par million par année.

Le risque à partir des tremblements de terre est toute fois très bas. Il peut être réduit si
nous nous protégeons nous-mêmes contre le tremblement de terre.

Les méthodes de réduire les risques dus aux tremblements de terre varient suivant les
circonstances:

4.5.2. Les principaux risques dus aux tremblements de terre (conséquences


des tremblements de Terre )

Les principaux risques dus aux tremblements de terre sont:

- perte en vies humaines;


- mouvement du sol;
- mouvement différencié du sol;
- glissement des terrains et des boues;
- inondation;
- érosion;
- liquéfaction du sol (la terre qui est solide devient de la boueuse);
- sol instable;
- destructions des ouvrages tel que ; barrages hydroélectriques, immeubles, maisons,
ponts, routes, chemin de fer…;
- avalanche;
- déplacement du sol le long des fissures;
- tsunamis (raz des marais);
- inondation à partir des barrages;
- faillite ou affaissement des digues;
- incendie;
- contamination toxique (intoxication);
- effondrement des structures;
- chute des objets;
- déclenchement d’une éruption volcanique de façon prématurée.

4.5.3. Protection personnelle contre les tremblements de terre

a. Avant le tremblement de terre

 A la maison :

- avoir une radio à pile;


- avoir une trousse d'urgence pour les premiers soins;
- chacun dans la maison doit savoir où se trouve cette trousse;
- garder avec soin les piles;
- avoir une lampe torche;

38
- apprendre à administrer les premiers soins;
- savoir où se trouve les fusibles de la maison;
- les robinets de l'eau et les vannes de gaz;
- chaque membre responsable de votre famille doit savoir où se trouve les fusibles,
les vannes;
- ne pas garder les objets lourds à des endroits élevés, attacher avec sécurité ou
placer les appareils lourds sur les planchés;
- fixer les meubles lourds tels que les armoires, bibliothèques aux murs;
- avoir le plan de réunir le plus rapidement possible tous les membres de la famille.

 A l'école:

- encourager le conseil de l'école et les enseignants de votre école à discuter de la


sécurité sur les séismes dans la classe;
- sécuriser les objets lourds de la chute.

 Au travail :

- chercher si votre bureau ou vos installations ont un plan d'urgence;


- avez-vous des responsabilités dans le plan d'urgence?
- y a-t-il des actions spéciales à entreprendre par vous pour être sûr que votre travail
est en sécurité.

b. Pendant un séisme

 A la maison:

- rester calme, si vous êtes à l'intérieur restez-y, si vous êtes dehors restez-y aussi,
beaucoup d'accidents ont lieu quand les gens entrent ou quittent le bâtiment;
- si vous êtes à l'intérieur tenez-vous contre un mur près du centre du bâtiment ou
mettez-vous en dessous d'une table solide; mettez-vous loin de la fenêtre et loin de
la porte.

 A l'extérieur :

- rester sur un endroit ouvert, si vous êtes dehors restez en plein air;
- restez loin des lignes électriques suspendues ou toute chose qui peut tomber
(cheminé, mur surélevé, mur de bâtiment);
- ne pas utiliser une bougie, une allumette ou une lumière ouverte;
- si vous êtes dans un véhicule en mouvement arrêtez-vous loin du croisement et
le pont, restez à l'intérieur jusqu'à ce que les secousses s'arrêtent.

 A l'école:

- entrez en dessous du pupitre qui est loin de la fenêtre;


- si on est dans la cours de l'école restez loin des bâtiments;
- si on est dans un bus scolaire restez assis jusqu'à ce que le chauffeur arrête le bus.

 Au travail :

39
- entrez en dessous de votre bureau ou d'un mobilier solide;
- restez loin de la fenêtre;
- dans les hauts bâtiments ou buildings, protégez-vous en dessous d'un mobilier ou
meuble solide ou tenez-vous contre une colonne de support;
- évacuez si on vous demande de le faire;
- utilisez les escaliers au lieu des ascenseurs.

c. Après le séisme

 A la maison:

- essayer de s'examiner soi-même et les gens qui sont à vos côtés pour voir s'il y a
les blessés;
- donner les premiers soins si c'est nécessaire;
- vérifier l'eau, le gaz et les lignes électriques s'ils sont endommagés; fermer les
vannes, couper le courant, vérifier l'écoulement de gaz;
- vérifier la fuite de gaz par l'odeur, n'utiliser jamais les allumettes;
- si la fuite est détectée ouvrir toutes les portes et fenêtres, fermer les compteurs de
gaz, quitter immédiatement et informer les autorités, allumez votre radio pour les
instructions d'urgence;
- n'utilisez pas votre téléphone, il sera utilisé pour des messages hautement
prioritaires;
- ne chasser pas l'eau de toilette jusqu'à ce que la ligne des égouts soit vérifiée;
rester en dehors du bâtiment endommagé;
- porter les gants et les bottes pour se protéger contre les vitres cassées et les
débris;
- approcher les cheminés avec précaution et prudence.

 A l'école comme au travail:

- suivez le plan d'urgence ou les instructions données par la personne en charge;


- rester loin des côtes, des endroits qui peuvent être attaqués par les tsunamis. Ne
pas aller aux endroits endommagés sans autorisation, il existe des lois contre les
pilleurs;
- il faut faire attention aux répliques qui peuvent encore causer d'autres dégâts, par
exemple; écrouler bâtiment déjà fragilisé.

4.6. Calcul d’Intensité, Magnitude et Energie d’un tremblement de terre

4.6.1. Types de maçonnerie

Il y a quatre types de maçonneries:

a. maçonnerie A: on a une bonne exécution avec mortier, la construction est renforcée


horizontalement de façon spéciale et collée ensemble utilisant l’acier, le béton ,
conçue pour résister aux force horizontales.
b. maçonneries B: bonne exécution, mortier, construction renforcée mais pas conçues
en détail pour résister aux forces horizontales.

40
c. maçonnerie C: exécution ordinaire, mortier, mais ni renforcée, ni conçue pour
résister aux forces horizontales.
d. maçonneries D: matériaux faibles comme en adobe, mortier faible, faible niveau
d’exécution, horizontalement faible.

4.6.2. Echelles d’Intensité de Mercalli modifiée de 1931 et de Rossi Forel

Variation des intensités liées à un séisme donné.

I. Le séisme n’est pas ressenti. Effet limite et à longue période pour les grands
tremblements de terre (1 RF).

II. Le séisme est ressenti par les personnes se trouvant en repos en étage ou
placées à des endroits exposés (1-2 RF)

III. Le séisme est ressenti à l’intérieur de la maison. Les objets suspendus


Balancent, les vibrations sont semblables à celles d’un véhicule léger, la
durée peut être estimée, peut ne pas être reconnu comme séisme (3 RF).

IV. Les objets suspendus balancent, les vibrations sont semblables à celles d’un
véhicule lourd ou secousse similaire une balle lourde qui heurte les murs. Les
voitures en stationnement sont secouées. Les fenêtres, les portes et les plats
vibres. les vitres teintes, la poterie raisonne. Au niveau le plus élevé de
l’intensité IV, les mûrs et les cadrent en bois craquent (1V-V RF).
.
V. Séisme ressenti en dehors de la maison, la direction peut être estimée,
Les dormeurs peuvent se réveiller, les liquides sont troublées, certaines
même se déversent, les petits objets se déplacent ou se renversent, les

41
portes balancent, se ferment, ou s’ouvrent.
Les horloges s’arrêtent, démarrent, changent le rythme (5-6 RF).

VI. Séisme ressenti par tous, beaucoup de gens sont effrayés, courent dehors, les
personnes marchent d’une manière instable, les fenêtres, assiettes et les articles
en verre se cassent, les colis fichiers, les livres…tombent de rayon, les photos
tombent des mûrs, les mobiliers bougent ou se renversent, les plâtres faibles et la
maçonnerie D craquent, les clochettes sonnent à l’église et à l’ école, les arbres et
les arbustes sont secoués (6-7 RF).

VII. Difficile de se tenir debout, c’est remarqué par les conducteurs, les objets débout
frémissent, les mobiliers se cassent, la maçonnerie D est endommagée, les
cheminées faibles se cassent à travers les fenêtres, les plâtres tombent, les
briques quittent et tombent, tout le monde court dehors, les ondes sont observées
dans les étangs, l’eau est troublée, avec la boue, petit glissement de terrain
et affaissement le long du sable ou par des gravières, les grandes cloches
sonnent, les rigoles d’irrigation sont endommagés (8 RF).

VIII. La conduite des voitures est affectée, la maçonnerie C est endommagée,


Ecroulement en parti, quelques dégâts sont observés sur la maçonnerie B, pas de
dégât sur la maçonnerie A, chute des sticks et de quelques mûrs de
construction, chute des cheminées, des rayons, des monuments, tours et
réservoir élevés. Les charpentes des maisons bougent sur les
fondations si elles ne sont pas verrouillées, les panneaux détachés sont
projetés, les empilements en ruine se cassent, les branches d’arbres se
cassent, changement dans le courant d’eau et de température des sources et
de puits, cassure dans le sol sec et sur des fortes pentes (8-9 RF).

IX. Panique générale, la maçonnerie D est compétemment détruite, la


Maçonnerie C est très endommagée, on assiste parfois avec écroulement total et la
maçonnerie B est sérieusement endommagée, dégât majeur sur la fondation, les structures
des charpentes, si pas verrouillées sont projetées de la fondation. Les cadres se délabrent,
les réservoirs subissent des dégâts importants, les tuyaux souterrains cèdent, les
cassures sur le sol sont visibles. Dans les régions à alluvion, le sable et la boue sont
injectés ; apparition des cratères des sables (9 RF).

X. La plupart des maçonneries et les structures des charpentes sont détruites jusqu’au
niveau leurs fondations. Quelques puits avec structure en bois et ponts sont détruis.
Sérieux dégâts au niveau des barrages, digues et quais: grand glissement de terrain,
l’eau est projetée sur les berges des canaux, rivières,
lacs, …Les rails sont courbés (10 RFS).

XI. Les rails sont sérieusement courbés, très peu de construction restent débout,
les tuyaux souterrains sont complètement hors service.

XII. Dégât presque total, une grande masse de roches se déplace, les ondulations
sont observées sur la surface du sol, les lignes de vue et les niveaux sont
distordus. Les objets sont projetés en l’air.

42
4.6.3. Dégâts dus aux tremblements de terre

a b

a). Effondrement d’une maison à trois niveaux à Bukavu (Fev.2, 2008).


b). Ecrasement d’une maison en étage sur une voiture à Bukavu(Fév.2, 2008).
(©Wafula CRSN/ Lwiro).

Tremblement de terre d’Haiti. Construction anarchique Bukavu

4.6.4. Distribution des intensités liées au séisme du 3 Février 2008

43
En ce qui concerne la distribution des intensités liées au séisme du 3 février 2008,
l’intensité maximale a été obtenue non loin de la zone épicentrale.

Distribution des intensités liées au séisme du 3 Février 2008.

4.6.5. La Magnitude

i. Magnitude locale

La magnitude d’un séisme permet d’apprécier son importance ou puissance.

La notion de magnitude a été introduite par Ricther en 1935 par la relation 

Ml= loga – log a0

où (a) est l’amplitude maximum obtenue à une distance donnée et enregistrée à l’aide d’un
séismomètre Wood-Anderson (To = 0,8 sec. H=0,8 et V0 = 2800), tandis au a 0 serait
l’amplitude d’un séisme de magnitude zéro obtenu à la même distance. La magnitude locale
a été finalement développée en incluant la distance épicentrale sous la forme:

44
D’autres échelles de magnitude ont été introduites à savoir:

- mb: magnitude physique basée sur l’amplitude des ondes longitudinales;


- Ms basée sur la variation de l’amplitude des ondes de surface.

Ii. La magnitude des ondes de volume

La magnitude des ondes de volume noté "body waves" est donc une mesure
qui se fait sur le premier train d'onde P et permet une estimation rapide de l'importance du
séisme. Sa formulation est dépendante de la période dominante T du signal:

où est l'amplitude maximale mesurée, est la distance épicentrale (toujours en degré)


et est la profondeur hypocentrale. est une fonction de calibration dépendant des deux
paramètres précédents.

iii. La magnitude des ondes de surface

La magnitude des ondes de surface a été introduite par Gutenberg etRichter en


1936. Elle est basée sur la mesure de l'amplitude maximale des ondes de surface (en
général l'onde de Rayleigh sur la composante verticale du sismomètre, à une période de
20s). Elle se formule de la manière suivante:

où est l'amplitude mesurée, est la distance épicentrale exprimée en degré, et


sont des constantes de calibration. On utilise généralement l’expression suivante:

Les différentes magnitudes sont reliées par les relations:

mb= 1,7 + 0,8 Ml – 0,01 Ml2

mb = 0,56 Ms + 2,9

La magnitude F-P et celle basée sur l’amplitude maximum (Tsumura ,1967 et


Watanabe,1971) modifiéessont respectivement données par les rélations :

MF-P=- 2,86 + 2,85 log (F-P)

MAmax = log(Amax) + (1,73 logR + 2,5)/0,85 - 4,3

où (F – P) est le temps entre le début est la fin du séisme, (A max) l’amplitude maximum et (R)
la distance épicentrale.

45
L’Energie (E) exprimée en (erg) est donnée par la relation:

Log E = 11,8 + 1,5 M (E est exprimée en ergs)

iv. Moment et Magnitude Sismique

Le moment sismique est relié à la source par la relation:

où est la rigidité du milieu, est la superficie de la faille ayant joué lors du séisme et

est le déplacement moyen ayant eu lieu sur la faille. L'unité de mesure est donc le

Newton-mètre ( ) dans le système international. On détermine aussi cette grandeur

en dynes centimètre ( ).

La Magnitude de Moment sismique

La magnitude du moment sismique est établie par la relation empirique entre magnitude et
moment sismique:

où Mo le moment est exprimé en .

L’énergie est reliée avec la magnitude MS par la relation:

(3. 17)

L’énergie sismique est reliée au moment sismique par les relations:

(3.18)

46
4.6.6. Les éléments d’un Mouvement d’onde

Pour le mouvement d’une onde harmonique simple, le déplace (y) est fonction de la
position (x) et du temps (t), elle est donnée par :

y=A sin(2π/ λ)(x+vt)

A = Amplitude
BD = λ longueur d’onde
T = période (s)

V =λ/T = f λ

f= 1/T, f = fréquence ( s -1) = f (Hz)= f(cycle/s)

ω=2 πf =2π/T

ω= fréquence angulaire (radian/s)

A l’origine x=0, y=A sin(2π/ λ)vt=A sin2πt/T=A sin(ωt)

La vitesse est donnée par la dérivée de (y):

v=(y)’ = (ωA) cos (ωt), (m /s)

L’accélération est donnée par la dérivée de la vitesse ou la dérivée seconde de (y):

a = (v)’=(y)’’ = - (ω2)A sin(ωt) = - (ω2)y, (m/s2)

ex : si ω = π/4, t = 2s, x = 0 m, A= 10-3 m

y =10-3 sin (π/4)x 2 = 10-3 sin π/2= 10-3 m

v = (ωA) cos(ωt) = ( π/4x 10-3) x 0 = 0 m/s, a = -( ω2)y = - (π/4)2 (10-3 )= -0,62 x 10-3 m/s2

4.7. Bâtiments (buildings) résistants contre les tremblements de terre

4.7.1. Introduction

Les constructions dans certains pays concernés par les tremblements de terre sont
aujourd’hui bien conçues avec beaucoup plus de sécurité ( Ex :Etats-Unis, Japon, …).
Ceci non parce que les propriétaires deviennent plus consciencieux pour des raisons
financières en adoptant des modèles résistant aux tremblements de terre et la
rénovation, mais plutôt parce que c’est devenu une préoccupation publique.

47
Cette préoccupation est due d’une part à un réveil de conscience sur l’environnement
qui se développe et d’autre part par la reconnaissance que le public même de supporter le
coût de la reconstruction.

Les développements sociaux modernes sont tels que la plupart des pertes industrielles
doivent être couvert par les programmes du gouvernement financés par des taxes.

Comme conséquences de ce développement, les agences régulatrices sont établies sur


le plan local, de l’Etat ou du gouvernement dans beaucoup de pays pour protéger le bien
être économique individuelle et communautaire.

4.7.2. Etude de Risques séismiques pour un sol particulier

a) Etudes géologiques

- Etude de la tectonique régionale est de modèle de déformation.


- Mise sur carte des failles significatives dans un rayon de 100 km.
- Détermination des types de failles.
Dans notre cas ici à la Branche Ouest du Système des Rifts Est Africain, nous
sommes concernés par de failles normales et décrochantes.
- preuve oui ou non sur les mouvements récents le long des failles.
- Missions de terrain pour localiser les glissements de terrain éventuels,
emplacement du sol ( arrangement du sol ), ou des problèmes d’inondation.

b) Etude de génie du sol

- Mission de terrain sur le fondement du sol et leur susceptibilité au mouvement des


tremblements de terre ou secousses séismiques.
- Traitement spécial des pentes d’instabilité et d’affaissement quand c’est nécessaire.
- Modifications des paramètres macroscopiques du mouvement quand c’est
nécessaire.

c) Etudes séismologiques

- Etude historique des tremblements de terre enregistrés.


- Mise sur carte des épicentres.
- Détermination des intensités des tremblements de terre et des relations de
récurrence des magnitudes au courant des temps dans la région.
- Etude des toutes les informations historiques sur les intensités autour près de site.
- Etude de la corrélation entre la localisation des séismes avec la carte des failles
tracées.
- Estimation des intensités séismiques futures près des sites avec les chances
estimées de réapparition.
- Sélection des mouvements fort enregistrés à partir des tremblements de
terre passés qui représentent mieux des les intensités probables ( strong motion =
mouvement fort).

4.7.3. Relation Intensité-Accélération

48
L’on a cherché à relier les effets macroscopiques décrits ci-dessus à une grandeur physique
quantifiable de manière plus précise. L’on a tenté ainsi de relier l’échelle empirique
d’intensité à une échelle rationnelle basée sur l’accélération maximun communiquée par un
séisme à une particule du sol.

Les deux quantités fondamentales qui définissent la force de destruction d’un séisme sont :
la période, T et l’amplitude A du mouvement du sol. Dans ce cas, la période T est le temps
mis par une particule du sol pour revenir à son état initial (position). L’amplitude A est la
distance totale dont une particule du sol s’est éloignée de sa position initiale.

L’accélération maximun est alors donnée par la relation :


2
4π A
γ=
T2

Ainsi, par exemple, une accélération maximun de 1 cm s -2 correspond à une intensité de I ~


II. Une accélération γ = 100 cm s-2 correspond à une intensité VII ~ VIII. Pour chaque région
sismique, l’on peut établir de manière empirique des relations telle que :
2 2
r h +h
2
Io – 2 = 3 log h

où Io ≡ intensité maximun à l’épicentre ;


rh ≡ rayon de l’aire macroséismique ;
h ≡ profondeur du foyer.

ou encore :
r 2 +h2
2
Io – I = 3 log h

Où I ≡ intensité à la distance épicentrale r. on en déduit aussi la relation :

Io = 3 log γo + 1.5

où γo ≡ accélération à l’épicentre.

Remarque : Les coefficients numériques varient d’une zone sismique à l’autre.


Ces relations ne doivent être appliquées qu’avec précaution.

V. LES TSUNAMIS

5.1. Définition, caractéristiques et prévision

49
5.1.1. Définition

Le Tsunamis est un mot japonais qui signifie; vague océanique géant ou des séries des
vagues produites par une perturbation à grande échelle au fond de l’océan.

Les tsunamis sont générés quand il y a un mouvement brusque du fond de l’océan ou


quand le lit de la mer déplace une grande masse d’eau, souvent comme résultat d’un
séisme sous marin mais occasionnellement comme résultat de l’effondrement du cratère
d’un volcan près ou en dessous du niveau de la mer, ou encore du glissement de terrain
provenant des flancs d’un volcan.

5.1.2. Caractéristiques et effets généraux

Tsunami ou raz de marée: catastrophe consécutive à un séisme.

Le tsunami engendre un phénomène particulièrement destructeur consécutif à un


mouvement du fond sous-marin généré par un séisme, une éruption volcanique ou un
glissement de terrain. Il est en quelque sorte sournois parce qu'il peut survenir plusieurs
heures après l'événement. Ce schéma illustre la nature d'un tsunami engendré par un
soulèvement du fond marin causé par un séisme.

Tsunamis1

(A) Le soulèvement du fond marin engendre un gonflement de la masse d'eau. Ce


gonflement donne lieu à une vague qui en surface de l'océan est à peine perceptible (de
quelques centimètres à moins d'un mètre d'amplitude en général), mais qui s'enfle en eau

50
peu profonde pour atteindre des amplitudes pouvant aller jusqu'à 30 m. La vitesse de
propagation de ces vagues est de 500 à 800 km/heure en eau profonde peu atteindre 1000
km/h, diminuant à quelques dizaines de km/heure en eau peu profonde (moins de 100 m).
Le mouvement de l’eau se propage dans toutes les directions sous forme des vagues qui se
propagent à une vitesse proportionnelle à la racine carrée de la profondeur de l’eau.
Ainsi, un tsunami initié par un mouvement du fond marin à la suite d'un séisme qui se sera
produit à 1000 km des côtes viendra frapper ces dernières environ 2 heures plus tard si on
considère une vitesse de 500 km/h. La périodicité des vagues est de l'ordre de 15 à 60
minutes. On peut enregistrer jusqu’à un groupe de 10 vagues. Dans l’océan ouvert le
mouvement est parfois imperceptible.
On peut aisément imaginer l'effet destructeur de telles vagues déferlantes sur les côtes
habitées et les populations. Le phénomène de la vague déferlante qui balaie tout sur son
passage est appelée raz de marée.
(B) À l'approche de la première vague de tsunami, il se produit d'abord un retrait de la mer
(ce qui est de nature à attirer les curieux!).
(C) Vient ensuite la première vague.
(D) Celle-ci peut être suivie d'un second retrait, puis d'une autre vague, et ainsi de suite. On
compte normalement quelques vagues seulement qui en général diminuent
progressivement en amplitude.

Le 26 décembre 2004, l'île de Sumatra (Indonésie) a connu un des plus grands séismes
jamais enregistrés dans cette région (M = 9,0). Ce dernier a engendré un puissant tsunami
qui s'est propagé dans tout le golfe du Bengale et dans l'océan indien, causant une
destruction indescriptible.

5.1.3. Prévision

Le « Tsunami warning system », dans le pacifique, surveille les activités volcaniques et


proclame les mises en garde et les alertes.
Des vagues produits par des tremblements de terre locaux peuvent frapper les côtes
voisines dans les minutes qui suivent; une mise en garde du public peut ne pas être
possible.
Au Japon, l’agence japonaise de météorologique sort un communiqué dans les 15 min qui
suivent, quand un grand tremblement de terre est signalé dans l’océan ou dans la mer.

5.2. Facteurs contribuant à la vulnérabilité

- implantation de logement dans des régions côtières basses;


- pas de bâtiments résistant à un Tsunami;
- absence de systèmes d’alerte suffisamment rapides, et de plans d’évaluation;
- manque de prise de conscience par le public de la force destructive des tsunamis

5.3. Conséquences

5.3.1. Dommages physiques

51
- la force des eaux peut raser tout sur son passage, mais la majorité des dommages
aux structures et à l’infrastructure provient de l’inondation;
- le retrait de la vague arrache des sédiments du rivage;
- il peut faire effondrer des ports et des bâtiments et maltraiter les bateaux.

5.3.2. Victimes et Santé publique

Les décès sont produits principalement par noyade et blessures infligées par des débris.

5.3.3. Réserve d’eau

- la contamination par l’eau salée et les débris, ou par les égouts, peut créer une
pénurie d’eau potable propre.

5.3.4. Récoltes et réserves alimentaires

- les récoltes, réserves alimentaires, bétail, les machines agricoles, ainsi que les
bateaux de pêches peuvent être perdus;
- le sol peut être rendu stérile à cause de l’incursion de l’eau salée.

5.4. Recommandations, mesures possibles de réduction des risques et prise en


charge

Beaucoup de gens peuvent survivre après grand tremblement de terre, mais le tsunami
pouvant être généré tuerait plus dans le cas où le choc proviendrait d’une zone de
subduction.

Par conséquent des mesures préventives peuvent être prises pour minimiser surtout les
pertes en vie humaine.

5.4.1. Recommandations

* Tenez compte des avertissements naturels.

Un tremblement de terre peut servir comme avertissement que le tsunami est en train de
venir et que les eaux sur les côtes peuvent rapidement monter ou descendre.

* Tenez compte des avertissements officiels.

Il faut agir, même si les avertissements semblent être ambigus ou que vous penseriez
que le danger est déjà écarté.

* Suspectez que beaucoup des vagues peuvent surgir.

Les vagues qui suivent le tremblement de terre peuvent être importants, le tsunami peut
suivre quelques heures plutard.

* Courez vers un endroit surélever et restez-y.

52
Il faudrait courir et monter sur un endroit surélevé à la limite sur une île, mais il faudrait
rester loin de la côte. Attendre que la situation redevienne calme avant de descendre.

* Abandonnez les biens

Sauver votre vie et non les biens. Sachez que votre vie est plus précieuse que les biens
que vous chercheriez à sauver. Il faudrait donc agir sans perdre le temps dès que l’alerte
est donnée.

* Ne comptez pas sur les routes.

Sachez que, quand vous fluiez le tsunami causé par un tremblement de terre proche,
vous pouvez trouver les routes cassées ou bloquées. Il faudrait donc chercher le meilleur
issu pour échapper à la catastrophe quand on est exposé au danger.

* Montez vers le niveau élevé ou sur le toit du bâtiment.

Seulement si vous êtes bloqués ou incapable d’atteindre un endroit élevé que vous
pouvez monter vers un niveau élevé d’un bâtiment robuste ou sur son toît.

* Montez sur un arbre.

Comme dernier recours, montez sur un arbre solide si vous êtes bloquées sur un terrain
bas.

* Montez sur quelque chose qui flotte

Si vous êtes entraînés par le tsunami, cherchez quelque chose que vous pouvez utiliser
comme radeau.

* Attendez vous que les vagues laissent des débris

Un tsunami peut laisser en arrière sur la côte les restes des maisons et des corps.

* Attendez-vous aux secousses sur la région basse de la côte

Un grand tremblement de terre peut faire que les régions basses de la côte la plus
proche soient attaquées par les secousses (répliques).

* Comptez sur la compagnie

Portez secours aux voisins sinistrés surtout ceux qui n’ont plus de maisons.

5.4.2. Mesures possibles de réduction des risques

- établir une carte de risques;


- installation de systèmes d’alerte;
- plan d’évacuation;
- planification des routes d’évacuation;
- protection des bâtiments le long des côtes;
- maisons sur pilotis;

53
- construction de protections, comme des brise-lames;
- éducation de la communauté.

5.4.3. Prise en charge

- recherche et sauvetage;
- assistance médicale;
- exécution d’une évaluation de la catastrophe;
- mise à disposition de nourriture, d’eau et d’abris.

5.4.4. Système d’évaluation

- observation aérienne des régions côtières;


- enquêtes sur les dommages;
- évaluation des systèmes d’alerte et plans d’évacuation.

5.4.5. Dégâts liés au Tsunamis

Japon 8,9 2011. 03.11 21.910

54
Dégâts causés par le tsunamis générés par le séisme de
Honsu. Au Japon le 11 Mars 2011.

VI. LE GLISSEMENT DE TERRAIN

6.1.Définition, Caractéristiques et prévision

6.1.1.Définition

Un glissement de terrain est un mouvement en aval d’une grande masse de terre (roches)
qui s’arrache en bordure d’une falaise, en haute montagne, sur une colline ou le long des
talus de routes non stabilisés.

En des termes plus techniques, c’est un déplacement, vers le bas de terre et de pierres,
causées par des vibrations naturelles, une modification directe du contenu en eau,
l’enlèvement d’un support latéral, l’adjonction d’une surcharge, ou une désagrégation; ou
une modification par l’homme de cours d’eau et de la pente.

55
Glissement de terrain deBagira à Bukavu le 23 Juil. Glissement de terrain de Bagira Août 2006
1997 (©Wafula CRSN/ Lwiro). (©Wafula OVG/CRSN- Lwiro).

Glissement de terrain de Bagira à Bukavu 23 Nov.2012.


(©Wafula CRSN/ Lwiro).

56
Glissement de terrain de Chimpunda à Bukavu.
(©Wafula CRSN/ Lwiro).

6.1.2. Caractéristiques et effets généraux

Les glissements de terrain varient dans leurs modalités de déplacement: chutes,


glissements, effondrements, étalements, coulées, avalanche, éboulement ; ils peuvent être
l’effet secondaire de pluies diluviennes, de tremblements de terre et d’éruptions volcaniques.

- Effondrement : Action de s’effondrer, destruction complète, chute.


- Avalanche : Masse de neige (roche), détachée d'une montagne, qui dévale
subitement.
- Eboulement : Chute de matériaux qui se renversent en roulant, qui s’écroulent.

Les glissements de terrain sont plus répandus que n’importe quel autre événement
géologique.

6.1.3. Prévision

La fréquence d’occurrence des glissements de terrain, les dimensions et les conséquences


des glissements de terrain peuvent être estimées et des zones à hauts risques déterminées
en recouvrant à l’information offerte par la géologie locale, géomorphologie, l’hydrologie et
végétation.

6.2. Principales causes du glissement de terrain

- une forte séismicité dans la région;


- la présence des hautes montagnes;
- la présence des nappes aquifères;
- l'érosion régressive;
- l'infiltration des eaux de ruissellement;
- canalisations enterrées, conduites cassables;
- routes et lignes de communications dans des zones de montagnes ;
- l'augmentation des charges et l'action anthropique (culture, lotissement,
déboisement) sur des pentes escarpées (fortes pentes);

57
- implantation de constructions à la base des pentes escarpées, sur l’estuaire de
rivières provenant de montagne;
- bâtiments dont les fondations sont médiocres;
- compréhension insuffisante des menaces de glissement.

6.3. Conséquences

6.3.1. Dommages physiques

- tout ce qui se trouve en surface ou sur le passage du glissement de terrain va


souffrir;
- les décombres peuvent bloquer les routes, les lignes de communication et les cours
d’eau;
- des effets indirects peuvent inclure une perte de la productivité agricole ou
forestière, des inondations, une diminution de la valeur foncière.

6.3.2. Victimes

- des effondrements des pentes ont souvent causé des victimes;


- des glissements de débris et des coulées de boue catastrophiques ont tué des
milliers de victimes.

Glissement de débris et coulée boueuse à Nkafu Bukavu


(3 enfants tués le 28 Septembre 2011)(©Wafula CRSN/ Lwiro).

58
Coulées boueuse de Kanjuba/ Bushwira à Kabare (4-5 Nov. 2012)
(©Wafula CRSN/ Lwiro).

6.4. Recommandations, mesures possibles de réduction des risques et prise en


charge

6.4.1. Mesures préventives

Pour favoriser la stabilisation du sol on peut ce qui suit :

- établir une carte des risques;


- interdire les cultures et le lotissement dans le secteur où une de causes précitées se
fait voir;
- canaliser les eaux de ruissellement en creusant un collecteur au pied du talus de la
route ;
- amoindrir l'action érosive sur la surface topographique de ce secteur en y plantant
des arbres ou des herbes antiérosives et enfin refaire quelques égouts s'il y en a;
- éducation de la communauté.

6.4.2. Réduction des risques

- système de surveillance;
- système d’alerte et d’évacuation;

6.4.3. Prise en charge

- recherche et sauvetage (utilisation d’équipements pour le déplacement de la terre);


- assistance médicale;
- abris d’urgence pour les sans abris.

6.4.4. Système d’évaluation de l’impact


- formules pour l’évaluation des dommages.

59
VII. LE VOLCAN

7.1. Les grandes subdivisions d’un volcan

Définitions

Un volcan est une sorte de cassure à la surface de la terre à travers laquelle remontent des
roches en fusion appelées magma. Ces roches chaudes se trouvent à plusieurs kilomètres
de profondeur sous la terre à très haute température (plus de 1000 ˚C) au niveau du
manteau supérieur. A cette température, les roches fondent, mais comme dans une
soupape épaisse, des bulles se forment dans le magma qui peut contenir une grande
quantité de gaz. Les roches en fusion migrent vers la surface grâce à la leur faible viscosité
et densité, et leur haute température en comparaison avec les roches environnantes. La
surface solide de la terre est comme un couvercle appliqué fermement sur une marmite
d’eau bouillante qui empêche le gaz de sortir. Mais si le sol solide se casse les gaz sortent
en emportant le magma avec eux.
La lave n’est rien d’autre que le magma arrivé en surface à travers un conduit appelé
cheminée. La cheminée part d’une poche de magma en profondeur appelée réservoir de
magma et débouche par un orifice appelé cratère. La lave coule en formant une coulée de
lave. La lave une fois refroidit donne lieu à la roche volcanique.
Quand il y a une fontaine de lave, celle qui est déchiquetée pendant la projection
donne lieu aux scories. Au fur à mesure que la lave sort, calmement ou violemment, une
sorte de montagne fumante se construit, c’est le cône volcanique.
Le cône volcanique est souvent constitué des scories autour du cratère. La cendre est
constituée des particules plus fines que les scories, tandis que les cheveux de pelé sont
des fibres minces et durs.
Du sommet du cône sortent souvent un panache de fumée (contenant le gaz volcanique, le
cendrée de la lave).

Une éruption volcanique est un processus physique par lequel le magma stocké dans le
réservoir en profondeur sous la terre monte en surface accompagné de gaz.

7.2. Classification de volcans

7.2.1. Classification selon la génétique

Il existe deux sortes de volcans:

a. Les volcans polygénétiques

Les volcans polygénétiques sont ceux qui peuvent entrer en éruption plusieurs fois.
Ex.: Nyamuragira, Nyiragongo, Karisimbi, Kilauea, Uzen, etc.

b. Les volcans monogénétiques

Les volcans monogénétiques sont des cônes volcaniques formés lors de l’éruption d’un
volcan polygénétique.

60
Ex. pour le Nyiragongo : Mont Goma, Bulengo, Mudjoga, ...
Ex. pour le Nyamuragira : Rugarambiro, Murara, Mikombe,… 

7.2.2. Classification selon l’intensité

Certains volcans sont peu dangereux, mais d’autres peuvent avoir de terribles colères qui
mettent en danger les gens qui habitent à côté. Les premiers sont de la famille des volcans
rouges et les seconds de la famille des volcans gris.

a. Les volcans rouges

Définition

Les volcans rouges, appelés aussi volcans effusifs entrent en éruption de manière
spectaculaire mais ne sont pas très dangereux. Des magnifiques fontaines de lave s’élèvent
au-dessus de leurs cratères, des lacs de lave y bouillonnent et des laves s’écoulent sur
leurs pentes. Un vrai feu d’artifice est observé. Comme ses coulées de lave sont très
liquides et contiennent peu de gaz, elles peuvent couler à grande vitesse depuis le cratère.
Si les roches brûlantes ne rencontrent pas d’eau lors de la remontée, il n’y aura pas
d’explosion violente.

b. Les volcans gris

Définition

Les volcans gris, appelés aussi volcans explosifs sont les plus violents et les plus
dangereux. Quand ils entrent en éruption, ils explosent parce que les bulles de gaz ont
beaucoup de mal pour sortir du magma pâteux. Lors de ces explosions, des cendres, des
gaz et des roches brûlantes peuvent monter très haut dans le ciel. Souvent ces énormes
fumées retombent vers la terre et coulent comme un torrent brûlant sur les pentes du volcan
en cassant tout sur leur passage. Quand l’éruption est finie, une couche grise recouvre les
champs et les maisons, c’est pourquoi on les appelle des volcans gris.

7.2.3. Classification selon l’emplacement du site éruptif

Il existe deux sortes d’éruptions :

a. Eruption intra-cratérelle (interne)

L’éruption intra-cratéralle, c’est lorsque le volcan entre en éruption dans son cratère.

b. Eruption fissurale (externe, sur le flanc)

L’éruption fissurale, c’est lorsque il y a une ouverture sur le flanc du volcan qui donne lieu à
une coulée de lave et à la formation d’un cône volcanique.

61
7.2.4. Classification des volcans selon leurs intensités et manifestations éruptives

Tabl 7.1 : Classification des volcans selon leurs intensités et manifestations éruptives.

Peléen (Plinien) Très forte viscosité Très explosif

Vulcanien Forte viscosité Explosif

Strombolien Viscosité modérée Modéré

Hawaiien Faible viscosité (très Non explosif (cela n’empêche


fluide) qu’il ait des petites explosions)

Une éruption phréato-magmatique est caractérisée par des fortes explosions dues au
contact direct du magma avec l’eau.

Ex : Le mont Goma.

7.2.5. Volcans du point Chaud (Holspot volcanoes)

Le point chaud se trouve au niveau du noyau, c’est à dire dans la partie fixe de la terre,
quand la croûte se déplace vers l’Est par exemple, un nouveau volcan peut surgir vers
l’Ouest.
La caractéristique des volcans à point chaud c’est l’existence d’un lac de lave dans leur
cratère. Ils peuvent entrer en éruption après avoir concentré une grande quantité de lave.

Le monde compte quatre volcans du point chaud qui sont qui sont situés aux antipodes :
- Le Nyiragongo - Kilauea (Hawaii)
- L’Iceland - le Mt. Erebus

La formation d'un chaînon de volcans de point chaud, cas de


la crête hawaïenne (d’après Robert, et al., 1983, modifié).

62
7.2.6. Volcans éteints

Au Japon, pour qu’un volcan soit déclaré éteint il faut 2.000 ans et pour les Américains c’est
plutôt 10.000 ans ceci à partir de la dernière éruption.

7.3. Quelques définitions sur les produits éruptifs

7.3.1. Types de colonne et pluie acide

- Le panache: colonne de fumée contenant des gaz au dessus d’un volcan.


- La colonne non convective: le panache de fumées issues du cratère s’éparpillent
directement dans l’atmosphère.
- La colonne convective: le panache de fumée issue du cratère constitue une
colonne qui monte verticalement très haut avant de s’éparpiller.
La dispersion de la colonne se réalise lorsque la densité de la colonne devient
égale à celle de l’air.
- Pluie acide: Lorsqu’une pluie travers le panache, les molécules d’eau qui traverse
les gaz qui constituent le panache réagissent pour donner lieu à certains
acides, ainsi il y a formation des pluies acides.

Les parties d’un volcan et ses produits.

Tabl.7.2: Classification des volcans selon les types de colonne.

63
Continue Episodique (périodique )
Peléen Vulcanien
Colonne convective Ex : Japon (Uzen), Ex : Italie
Indonésie

Hawaïen Strombolien
Colonne non Ex : Virunga Ex : Italie, parfois Virunga
convective (Nyiragongo et
Nyamulagira)

7.3.2. Types de lave

- Lave « aa »: Coulée de lave formée de blocs en désordre. Elle provient d’une lave
contenant encore beaucoup de gaz.
- Lave pahoehoe: Coulée de la lave lisse. Elle provient d’une lave pauvre en gaz.
Elle peut former des plateformes. On peut aussi la trouvée sous forme de lave
cordée.
- Kipuka: lopin de terre isolée par une coulée de lave sans être brûlée.

7.4. Types de coulée

- La coulée de lave: constituée de la lave.


- La coulée pyroclastique: constitué de matériaux pyroclastiques.
- La coulée de boue (volcanic mud flows, lahars).
- La nuée ardente: nuage des poussières pouvant atteindre plus 400° C.
- La houle pyroclastique (pyroclastic surges): pouvant monter très haut.
- La dome de lave (lava dome): la lave fait monter une colline qui fini par exploser et
donner lieu à un débris avalanche.

7.5. Les 7 visages des colères d’un volcan et les Champions de la famille des volcans

7.5.1. Les 7 visages des colères d’un volcan

a. Le volcan recouvre les maisons et les cultures sous les cendres avec une
couche: c’est une retombée.
Ex : Galunggung (indonésie) 1982; Rabaul (Papouasie- Nouvelle Guinée)
1994.

b. Le volcan recouvre les villages et les champs sous une rivière de feu qui
brûle tout: c’est une coulée de lave.
Ex : Vésuve (Italie) 1944, Heimaey (Islande) 1973, Nyiragongo et
Nyamulagira (R.D.Congo) 2002.

c. Le volcan brûle et détruit tout sur son passage comme un ouragan de feu:
c’est une nuée ardente.
Ex: Mont Pelée (Martinique-France) 1902, El Chichon (Mexique) 1982,
Uzen (Japon) 1991.

64
d. Le volcan crache des fumées qui peuvent empêcher de respirer et même
tuer: c’est le gaz volcanique.
Ex : Dieng (Indonesie) 1979, Lac Nyos (Cameroum) 1986.

e. Le volcan réchauffe la neige ou la glace, ou bien la pluie déplace les


cendres qui sont tombées avant en faisant descendre un torrent de boue
dans les vallées habitées:
c’est une coulée de boue.
Ex: Ruapehu (Nouvelle Zelande) 1953, Nevado Del Ruiz (Colombie) 1985,
Pinatuubo (Philippines) 1991.

f. Le volcan détruit les maisons et couvre le sol et les cultures avec les
boulders: c’est un débris avalanche.
Ex: Papandayan (Indonésie) 1772, Merapi (Indonésie) 1979, Mont St.
Helens (Etats Unis) 1980.

g. Le volcan peut noyer les villes et les champs qui se trouvent au bord de la
mer ou à côté d’un lac en envoyant beaucoup de rochers dans l’eau: c’est
le Tsunami.
Ex: Krakatau (Indonésie) 1883, Colo (Indonésie) 1983.

7.5.2. Les champions de la famille des volcans

a. Le volcan le plus costaud: le volcan Mauna Loa qui mesure 9.000 m de hauteur
depuis le fond de la mer jusqu’au sommet et qui a 250 km de diamètre à sa base.

b. Le volcan le plus haut sur terre: le volcan Nevado Ojos Del Salado au Chili qui
s’élève à 6885 m.

c. Le volcan le plus souvent actif: le volcan Kilauea à Hawaii aux USA avec 74
éruptions depuis l’année 1794.

d. Le volcan le plus violent: le volcan Tambora en Indonésie qui a fait mourir plus
de 90.000 personnes en 1815 à la suite de son éruption.

e. Le volcan qui a le plus grand cratère (caldera): le volcan Toba en Indonésie


sur l’île de Sumatra. Le caldera volcanique mesure 100 km de long et 30 km de
large.

f. Le volcan qui a envoyé le plus haut panache de fumée: le volcan Taupo en


Nouvelle-Zelande au cours de l’année 186. La colonne de fumée est montée à 50
km de hauteur.

g. Le volcan qui a craché la plus grosse coulée historique: le volcan Laki en


Islande en 1783 avec une longueur de 60 km et une surface recouverte de 580
km2.

65
7.6. La région volcanique des Virunga

La région volcanique des Virunga est située dans la branche Ouest du Système des Rifts
Est-Africain. En effet, la région des Virunga est composée de huit volcans, à savoir :
Muhavura (4127 m), Gahinga (3474 m) et Sabinyo(3647 m) à l’Est : Visoke (3911 m),
Karisimbi (4506 m) et Mikeno (4437 m) au Centre; Nyiragongo (3470 m) et
Nyamuragira(3056 m) à l’Ouest. A l’exception de la petite éruption de Visoke en 1957, les
volcans de l’Est et du centre sont présentement non actifs, ils sont supposés être endormis,
tandis les volcans de l’Ouest ; Nyiragongo et Nyamuragira sont totalement localisés dans le
territoire de la République Démocratique du Congo sont comptés parmi les volcans les plus
actifs dans le monde. Ces volcans situés dans la partie nord du lac Kivu sont caractérisés
par une lave d’origine basaltique, c’est dire une lave à très faible viscosité ou très fluide. Ces
deux volcans actifs de Virunga sont des volcans rouges.

La région des Virunga

7.6.1. Le volcan Nyiragongo

Le volcan Nyiragongo est localisé à environ 15 km seulement de la ville de Goma. Ce


volcan est caractérisé par deux types d’éruption; interne (intra-cratérelle) et externe
(fissurale, sur le flanc). L’activité volcanique du Nyiragongo depuis le siècle passé a été
caractérisée par un lac de lave dans son cratère. Ce lac de lave formé depuis 1928 (Tazieff,
1977) a complètement disparu le 10 Janvier 1977, lors d’une éruption fissurale (Hamaguchi
et al 1977).

Cette éruption exceptionnelle a donné lieu à quatre coulée de lave (Demant et al 1994),
dont la plus longue a été celle sur le flanc Sud qui s’était arrêtée à 1,5 km seulement de l’
aéroport international de Goma. La vitesse de la coulée avait dépassée 40 km/h, plus de 70
personnes ont été tuées pour la plupart rattrapées par cette coulée très rapide.

66
Notons que lors de cette éruption environ 22 millions de mètres cubes de magma ont été
libérés pendant moins de 30 minutes et tout s’est arrêté en moins d’une heure. Le lac de
lave s’est complètement vidé et un trou d’environ 800m de profondeur a été formé dans le
cratère du volcan.. Notons que cette éruption fissurale a eu lieu au moment où le lac de lave
avait atteint le niveau de la première terrasse située à 180 m du bord du cratère.

Le Nyiragongo est entré en éruption dans son cratère au mois de Juin 1982, pendant trois
mois environ 70 millions de mètres cubes de magma se sont accumulés de nouveau dans le
cratère. Cette éruption s’arrêta au mois de Septembre et en Novembre 1982 la partie
superficielle du lac de lave s’est complètement figée.

En Juin 1994 le Nyiragongo est de nouveau entré en éruption dans son cratère. Cette
éruption avait continué jusqu’en Août 1995, soit 14 mois d’activité éruptive. Le volume du lac
de lave est passé à plus cent millions de mètres cubes.

Le Nyiragongo est entré encore en éruption le 17 Janvier 2002 sur plus de 7 fissures. Cette
éruption qui a commencé depuis 8h 30’a été très catastrophique pour la ville de Goma où la
population n’était pas préparée.

a. Description de l’éruption

La ville de Goma a connu le 17 janvier 2002 une grande surprise qui est l’éruption du volcan
Nyiragongo avec des coulées dans la ville. Cette éruption du volcan Nyiragongo a
commencé à 8h30’ sur une fissure ouverte sur flanc nord du volcan. A 9h00 a surgit une
seconde coulée sur une fissure qui s’est ouverte entre le cône Nyiragongo et celui de
Shaheru. Au troisième niveau s’ouvrirent deux fissures sur le flanc sud du cône de Shaheru.
Les coulées provenant de ces premières fissures étaient très rapides tel que l’ont témoigné
plusieurs observateurs entre autre les gardes du Parc National des Virunga et les
observations faites sur terrain. Jusqu’à midi toutes les coulées se sont ralenties et ont
semblé s’arrêter. Au début de l’après midi, pratiquement toute la population de Goma s’était
un peu démobilisée croyant que l’éruption s’est complètement arrêtée.

La situation était devenue fatale aux environs de 15h30’ lorsque deux nouvelles fissures se
sont ouvertes au nord de la ville et la grande fissure de Munigi ouverte à 16h30’ sur environ
1 km. C’est de ces dernières fissures que sont parties les coulées qui ont rasé une partie
de la ville de Goma.

Une population d’environ 400.000 habitants devrait être évacuée d’une ville où il n’existait
aucun plan d’évacuation et des structures d’accueil dans les lieux de refuge. Le nombre de
morts était d’environ 105 tués directement par la lave et par l’explosion d’une citerne de
carburant.

Les coulées de lave se sont dirigées vers la ville à des vitesses qui variaient entre 5 et 20
km. Les fontaines de lave se sont arrêtées pratiquement le 18 Janvier 2002, tandis que les
coulées ont continué leur œuvre destructrice jusqu’au samedi 19 tout la journée. Le volume
de la lave dans la ville de Goma et sa périphérie a été estimé à environ 60 millions de
mètres cubes.

Depuis Mars 2002 le volcan Nyiragongo présente de nouveau une activité volcanique très
intense caractérisée par des fontaines sporadiques des cendres volcaniques à très haute
pression. Cette activité s’est plus intensifiée depuis le tremblement de terre du 24 Octobre

67
2002 de magnitude Mw égale 6,2. Le lac de lave est réapparu depuis le début du mois de
Novemebre2002, dans le cratère avec un dégagement important des gaz, de la cendre et de
la fumée. Ainsi un panache quasi permanent est observé au sommet du cratère de ce
volcan jusqu’à nos jours.

Le lac de lave dans le cratère du volcan Nyiragongo.(©Kasereka, OVG/CRSN).

Le panache de gaz du volcan Nyiragongo peut s’etendre sur plus de 1000 km


de sa source suivant la direction du vent.

68
Le Danger de Mazuku (CO2).

b. Les dégâts enregistrés dans la ville de Goma

Tabl.7.3 : Les dégâts enregistrés dans la ville de Goma.

  No. Désignation Quantité


1. Maisons détruites 5.000
2. Maisons de l’Etat sur 146 80
3. Ecoles détruites 45
4. Structure de santé 27
5. Bureaux + services de l’Etat 28
6. Pharmacies 76
7. Papeteries et librairies 13
8. Compagnies d’Imports et Exports 66
9. Boutiques 125
10. Grands magasins 6
11. Hôtels 19
12. Agences de voyages 9
13. Restaurants 15
14. Stations services 7
15. Avenues détruites 114
16. Ménages sinistrés (Goma 580), (Karisimbi 16.901) 17.481
17. Longueur de la piste de l’aéroport endommagé 30% , 1050m
18. Superficie de la ville endommagée sur 66,5 km2 13% , soit 8,6 km2
19. Superficie de la zone commerciale endommagée 80%

69
Evacuation chaotique suite à l’avancée de la coulée.

Coulée de lave sur l’aéroport de Goma

Les dégâts dus à l’éruption du volcan Nyiragongo du 17


Jan. 2002.

7.6.2. Le volcan Nyamuragira

70
Le volcan Nyamuragira possedait aussi un lac de lave dans son cratère pendant la période
entre 1921 et 1938 (Hamaguchi and Zana, 1983). Ce lac de lave a complètement disparu
lors de la grande éruption fissurale du Nyamuragira en fin Janvier 1938 et qui s’était
poursuivie jusqu’en mi-Juin 1940. Cette éruption est la plus longue observée durant ce
siècle pour ce volcan. Sa coulée a fait plus de 20 km jusqu’à couper une partie du lac Kivu.

L’activité volcanique de Nyamuragira est caractérisée par la fréquence de ses éruptions


fissurales soit plus 25 éruptions durant le siècle passé, la longueur de ses coulées et la
quantité de matériaux pyroclastiques ; scories, cheveux de Pelé, la cendre et les autres
polluants atmosphériques éjectés de l’atmosphère. Les produits volcaniques projetés dans
l’atmosphère peuvent atteindre l’altitude de 10 km et se rependre sur un rayon de plus de 20
km du cône éruptif, en brûlant les cultures et les pâturages, décimant les bétails et causant
des épidémies parfois mortelles.

Nouveau cône (image gauche), et fontaine et coulée de lave (image droite),


éruption du Nyamuragira du 6 Novembre 2011 (© OVG).

Coulée de lave du Nyamulagira en 1991


(©Kasahara Hokkaido Univ., Japan).
Cône volcanique et fontaine de lave. (©Wafula OVG/CRSN-Lwiro).

71
Champ de scories(©Wafula OVG/CRSN-Lwiro).Bananerais brulées par la cendrée volcanique
(©Wafula OVG/CRSN-Lwiro).

Panache de gaz lors de l’éruption du volcan Nyamulagira du 2 Jan. 2010.

Notons que de 1980 jusqu’à 2011, le volcan Nyamuragira s’était caractérisé par des
éruptions régulières tous les deux ans. Mais, les sept dernières éruptions (2000-2001-
2002-2004-2006-2010-2011).

Les éruptions de Nyamuragira sont souvent précédées des signes précurseurs déjà bien
identifiés,  à savoir: essaims importants des séismes volcaniques et apparition des tremors
volcaniques.
Le volcan Nyamuragira est situé à environ 13 km au Nord-Ouest du volcan Nyiragongo qui
constitue un véritable écran aux différentes coulées de Nyamuragira dirigée vers le Sud,
c’est-à-dire en direction de villes de Goma et Gisenyi.

L’intensité des dernières éruptions de ce volcan et l’intervalle de temps entre deux


éruptions successives prouvent que ce volcan est devenu présentement très actif.

7.7. Avantages et désavantages d’un volcan


72
7.7.1. Avantages

- Fertilité du sol: les régions volcaniques sont d’habitude très fertiles à cause de
l’apport de certaines subsistances fertilisantes provenant du manteau.
Ex: Les provinces du Nord et Sud Kivu, considérées comme greniers de la RDC.
Les provinces du Gisenyi et Ruwengeri, considérée comme grenier du Rwanda.
- Tourisme: les régions volcaniques constituent d’habitude des sites touristiques
donc générateur de devises.
La ville de Goma est considérée comme capitale touristique du Congo.
- Matériaux de construction à bon prix: le volcan par ses éruptions peut fournir des
matériaux de construction à bon prix.
- Production de l’électricité: les eaux thermales peuvent être utilisées dans les
centrales hydrothermales pour produire de l’énergie électrique.
Une eau thermale est celle qui est chaude provenant d’une région volcanique ou
celle du Rift.
Ex: les sources d’eau chaude de Katana et le Mayi ya moto dans le parc
national de la Rwindi.
- Développement des connaissances scientifiques: un volcan constitue toujours
un pool d’attraction pour les scientifiques du monde.

7.7.2. Désavantages

- Perte en vies humaines: une éruption volcanique peut causée des pertes en vies
humaines, surtout quand le volcan n’est pas bien surveillé pour prévenir la
population.

- Destruction de l’environnement:
* une coulée volcanique (de lave, boueuse ou pyroclastique,), détruit tout sur
Son passage (villes, villages, cultures, pâturages, végétations).
* Les retombés de cendre qui impliquent la destruction des cultures, de la
Végétation (faunes). 
* Les bombes peuvent détruire les habitations, blessés et même tuer les gens.
* Les cheveux de pelé sont très dangereux pour les pâturages. Les bêtes qui
broutent herbe polluée par les cheveux de Pelé tombent malades et crèvent
même.

- Déplacement de la population: une population menacée par l’éruption est obligée


de se déplacer vers les sites de refuges ou les conditions de survie sont précaires.
Le mouvement de la population peut se faire avec précipitation donc entraîner des
embouteillages, accidents de circulation, …
Séparation des familles à cause de la précipitation et de la fuite parfois
désordonnée.
La fuite désordonnée entraîne des blessures, fractures, noyades, …
Au niveau de ses sites se pose le problème de promiscuité et de sexualité.

- Sources des maladies: les produits volcaniques peuvent polluer l’air et les
eaux de breuvage, les épidémies telles que la conjonctivite, la diarrhée, la fièvre,
les maladies respiratoires, les maux de tête peuvent se déclencher.
Les maladies telles que psychosomatique, cardiovasculaire, hypertension, AVC,
crise cardiaque, gastrique, traumatisme, sont aussi enregistrés.

73
On assiste parfois aux avortements.

- Gaz: les gaz volcaniques sont souvent très toxiques.

- Activité séismique intense: les éruptions volcaniques sont accompagnées souvent


d’une intense activité séismique qui entraîne des éboulements, écroulements des
maisons, …
Ex: l’éruption du volcan Nyiragongo du 17 Janvier 2002.

7.8. Les risques des gaz volcaniques

7.8.1. Gaz volcaniques et leurs risques

Les principaux gaz volcaniques rencontrés sont: le dioxyde de carbone CO2, le monoxyde


de carbone CO, le sulfure d’hydrogène H2S, le dioxyde de souffre SO2, le chlorure
d’hydrogène ou l’acide chlorhydrique HCl, l’acide fluorhydrique HF, l’acide sulfurique H2SO4,
le radon Rn.

NB: 10.000 ppm = 1 %

a) Le gaz carbonique (CO2 ) est dangereux, il est sans couleur, sans odeur et plus
dense que l’air:
- de 3 - 5 % accélère la respiration;
- de 8 -15 %, on a des vertiges, maux de tête, évanouissement, …;
- maximum recommandé 0,5 %.

A forte concentration il irrite les yeux, le nez et la gorge. Si vous respirez le gaz carbonique
à forte concentration il passe dans le sang qui contient aussi du CO 2, les deux entrent en
compétition et montent au niveau du cerveau et tue.
A long terme, à plus de 10% une exposition à long terme entraîne l’inconscience.

b) Le monoxyde de carbone (CO), sans couleur, moins dense que l’air:


- à 0,4 % asphyxiant;
- maximum recommandé 0,005 %
Il provoque des complications respiratoires, nausées, maux de tête et fatigue. Il
est plus dangereux avec des réactions plus fortes dans le sang que le CO 2, et
s’accumule dans l’hémoglobine.
Exposer la personne sinistré par le CO à l’oxygène.

c) Le sulfure d’hydrogène (H2S ) est très toxique, il est sans couleur, plus dense que
l’air, odeur des œufs pourris, gaz inflammable:
- asphyxiant à une basse concentration peut tuer à 0.1% pour certaines personnes, il
provoque la nausée ,les maux de tête , la vertige …;
- 0,002 % – 0.0150 % il irrite les yeux;
- maximum recommandé 0,002 %;
- il peut tuer rapidement déjà à 0,1 %;
- à long terme, à moins de 0,0050 % peut causer la bronchite
- à long terme, à plus de 0,0250 %, peut causer la pneumonie.
-
d) Le dioxyde de souffre ( SO2): il est sans couleur, plus denses que l’air, odeur
piquante, très irritant aux yeux:

74
- taux d’irritation des yeux à 0.002%;
- maximum recommandé 0,0005 %.

Les personnes asthmatiques sont très sensibles à ce gaz et Il attaque sérieusement les
récoltes.

e) L’acide chlorhydrique (HCl), sans couleur, odeur irritant, plus léger que l’air:
- 0,0001 – 0,0005 détectable par la plupart de gens;
- 0,0005 – 0,0035 % provoque la toux et irrite le thorax;
- à plus de 0,1 % produit des dégâts irréversibles;
- maximum recommandé 0,0005 %.

Il peut causer des brûlures insidieuses.


A long terme, une exposition même à faible concentration peut être dangereuse pour les
personnes souffrant des maladies cardio-pulmonaires chroniques.

f) L’acide fluoridrique ( HF), clair, sans couleur, plus léger que l’air, gaz avec une odeur
très Irritante:
- à moins de 0,0005 irrite les nez et les yeux ;
- maximum recommandé 0,0003 %.
Peut causer des brûlures insidieuses.

g) L’acide sulfurique (H2SO4), sans couleur dans le brun foncé, irrite le nez et les yeux à
faible concentration:
- maximum recommandé 0,002 %.

A court terme: irrite les yeux, le nez, la gorge, brûlures sévères avec une destruction de
la peau, corrosion des dents, provoque des complications et inflammations
respiratoires.
A long terme: corrosion des dents, irritation chronique des yeux, nez, gorge et
poumons.

h) Le radon (Rn ), sans couleur, ni odeur et ni goût, gaz radioactif formé à partir de
l’uranium (U), peut provoquer le cancer de poumons surtout chez les fumeurs.

7.8.2. La catastrophe du lac Nyos

La catastrophe du lac Nyos au Cameroum s’est produit en 1986. Suite à un tremblement de


terre les pierres sont tombées dans le lac où se trouvait le gaz CO 2 dilué dans l’eau au fond.
Il y a eu aussi un vent violent qui a crée un mouvement de convection dans l’eau du lac.
L’eau au fond du lac était troublée alors il s’est formé les bulles de gaz qui commençaient à
monter en surface. Il s’est suivi alors une explosion (éruption) de CO 2 à la surface du lac.
Comme le lac était perché et que le CO2 est plus lourd que l’air, le gaz commença à gagner
les régions à basse altitude (vallées) où se trouvaient justement les villages. La population
et les bétails dans les villages voisins du lac ont été complètement asphyxiés. Il y a eu
environ 2.000 morts.

75
La Catastrophe du lac Nyos.

7.8.3. Le lac Kivu une bombe à retardement

Le lac Kivu est situé sur la Branche Occidentale du système des Rifts Est-Africains à une altitude de
1462 m. Il est en pratique le plus haut parmi tous les autres lacs dans cette Branche.

Ce lac contient : le dioxyde de carbone CO 2 (75%), méthane CH4 (15%) et autres gaz 10%. La
quantité de CO2, est estimée à 256 km3, CH4 à 54 km3 et le volume du l’eau du lac à 560 km 3
sur une superficie de 2.055 Km². Les deux gaz ( CO2 et CH4) sont intimement liés et
physiquement dissous dans l’eau de l’hypolimnion.

Le lac Kivu: une bombe à retardement ou une source d'énergie ?

Un tremblement de terre dans le lac peut générer un tsunamis qui pourrait entraîner un
bouleversement des eaux du lac et libérer par conséquent les gaz dissouts.

Une éruption dans le fond du lac Kivu pourrait entraîner une remontée brusque des eaux en
profondeur qui entrainerait aussi une explosion gazeuse.

76
Le lac Kivu avec ses gaz.

7.9. Bilan sur risques volcaniques

Plus de 270.000 personnes ont été tuées directement ou indirectement par l’activité
volcanique à travers le monde durant les 500 ans passés. Presque tous ces décès ont été
causés par des éruptions explosives des volcans gris le long de la zone de collision des
plaques tectoniques. Le pire et récent catastrophe volcanique a eu lieu en Novembre 1985,
quand une coulée boueuse déclenchée par une petite éruption du volcan Nevado Del Ruiz
en Colombie a brûlé la ville d’Armero en tuant 22.000 personnes.

7.10. Les signes précurseurs d’une éruption

Plusieurs anomalies des phénomènes physiques et chimiques ont été observées au


voisinage des volcans avant les éruptions, telles que:

7.10.1. Activité séismique

- augmentation de l’activité séismique locale;


- Apparition des tremors volcaniques ;
- vibrations audibles, grondements.

7.10.2. Déformation du sol

- Bombement ou élévation de l’orifice volcanique;


- expansion ou dilatation du cratère ;
- changement de la pente au niveau du sol prêt du volcan ;
- déformation de la surface du volcan
- ouverture des fissures au sol.

77
Inflation pré-éruptive d’un volcan

7.10.3. Phénomène hydrothermal

- augmentation de débit à partir des sources d’eau thermale (eau chaude);


- augmentation de la vapeur à partir des fumeroles;
- augmentation de la température de l’eau dans les sources d’eau thermale ou de la
vapeur dans les fumeroles;
- augmentation de la température des lacs dans les cratères;
- fusion de la neige ou glace sur le volcan;
- dessèchement de la végétation sur les pentes des volcans.

7.10.4. Changements chimiques

- changements dans la composition chimique des gaz émanant des orifices sur
volcan
(Ex : augmentation de la concentration du SO 2 ou H2S).

Tous ses phénomènes listés ci-dessus ont été observés à un moment ou autre avant les
éruptions.
Malheureusement pour les efforts de prédiction, ils n’apparaissent pas toujours avant les
éruptions, non plus les éruptions se produisent toujours pas quand ces faits sont observés.

En effet, il n’y a un indicateur parfaitement sûr une éruption imminente n’a été découvert.
Néanmoins, la détection de tels précurseurs possibles est précieux, parce qu’elle permet
d’estimer la probabilité d’une éruption de se produire, en comparaison avec l’expérience du
passé.

78
7.10.5. Une prédiction utile

Pour qu’une prédiction soit utile, elle doit satisfaire aux critères suivants:

a) Le « lead time » (c'est-à-dire le lapse de temps entre la prédiction et le


déclenchement du phénomène prédit) doit être longue par rapport au temps
nécessaire pour mettre en application les mesures préventives.

b) Le « time-window » de la prédiction (c'est-à-dire l’intervalle de temps pendant


lequel le phénomène prédit peut être attendu) doit être le plus court possible.

c) La prédiction doit être digne de foi. La probabilité de faire une fausse alerte d’une
éruption destructive doit être minimum.

Il est important que les scientifiques aient ces critères à l’esprit quand ils décident quand
et sous quelle forme communiquer leurs découvertes aux Autorisés Civiles ou au Public.

VIII. MESURES DE PROTECTION CONTRE LES


ERUPTIONS VOLCANIQUES

Le but de ce chapitre est de décrire les mesures qui peuvent être prises pour assurer une
protection temporaire ou permanente contre les phénomènes destructifs variés qui
accompagnent les éruptions volcaniques.

8.1. Protection contre les retombées de cendres

Les principaux effets de fortes retombées de cendres sont :


- une obscurité totale;
- l'ensevelissement de basses structures;
- la surcharge des toitures; et
- le recouvrement de la végétation et des cultures.

Les fortes retombées dans le sens du vent à partir de grandes éruptions peuvent causer
soudainement une obscurité totale brusque et réduire la visibilité à tel point que même de
puissantes lumières ne peuvent être vues seulement quelques mètres.

Les équipements très utiles tel que les bouches anti-incendie (extincteur) peuvent être
enterrées sous une couche de cendres profonde, à tel point qu'il est difficile de les trouver
rapidement pour s'occuper des incendies causées accidentellement ou lors de la retombée
des produits chauds provenant du volcan.

Ce problème peut être surmonté en gardant les tuyaux anti-incendie connectés de manière
permanente aux bouches d'incendie, sous pression et en les maintenant dégagés au sol.
Durant l'éruption du volcan Heimaey (Islande) en 1973, cette procédure a été pratiquée avec
succès, et les services anti-incendie étaient capables de continuer toute l'opération dans la
ville de Vestmannaeyjar même quand les bouches anti-incendie étaient enterrées sous des

79
couches épaisses de cendre.

La cause principale des dommages causés par les fortes retombées de cendres est
l'accumulation de cendres sur les toitures des bâtiments qui s'effondrent sous la surcharge -
additionnelle, notamment si la cendre est mouillée. Dans des régions où l'on s'attend à de
fortes retombées de cendres, un plan de récupération de la cendre devrait être établi ainsi
qu'un équipement gardé toujours prêt pour cette cause.

Une enquête doit être faite sur la résistance des toitures dans la région en relation avec
l'épaisseur maximum possible des retombées de cendres afin de s'assurer que ces toitures
les supporteront sans danger, tout en gardant à l'esprit que la densité des cendres
volcanique varie entre 0,5 et 0,7 tonnes/m3, alors que celle des cendres mouillées peut
atteindre 1 tonne/m3.

Durant les fortes retombées de cendres sur la ville de Vestmannaeyjar sur l'île de Heimaey
en 1973, les maisons dont les toitures étaient inclinées à plus de 20° n'ont souffert d'aucun
dommage par les retombées, alors que les toitures qui étaient plates ou légèrement
inclinées se sont écroulées sous le poids de cendres à moins que ces dernières n'aient été
régulièrement enlevées. Les toitures excessivement inclinées et couvertes de tôles
métalliques ne retiennent pas la cendre et sont aussi protégées du feu contre les retombées
de fragments de lave incandescents. Dans les régions où les retombées de cendres sont un
risque majeur, le respect des codes appropriés et des principes de construction peut par
conséquent réduire sensiblement le risque d'endommagement.

Les retombées de cendre peuvent avoir certains effets indirects importants. La cendre peut
contenir quelques composants volatiles, comme le fluor, qui sont très toxiques. Une autre
menace vient des champs électriques puissants générés dans les nuages de cendres, avec
des décharges et éclairs intenses des grandes amplitudes et fréquentes qui interférent avec
les communications radio et qui parfois endommagent les installations électriques et mettent
à feu les bâtiments et la végétation. Ceci doit être prévu lorsqu'on planifie les sauvetages et
les opérations de secours.

Lorsque des fortes retombées de cendre ont lieu, il peut être difficile, ou impossible,
d’assurer la protection de tout le monde dans une région densément peuplée. Cependant,
un programme d'information du public bien préparé peut jouer un rôle capital pour aider les
gens à prendre les actions adéquates lorsque l'urgence survient. Lorsque les nuages de
cendres sont emportés par le vent sur des grandes distances, une prévision de retombées
de cendres peut être ajouter aux prévisions météorologiques normales de la région qui sera
affectée. Ceci a était fait en 1980 durant l'éruption du Mt. St. Helens aux USA.

Des émissions radio-diffusées peuvent donner de l'information sur les routes les plus
courtes à prendre afin d'éviter la région où retombent les cendres ( ex. en prenant une
direction perpendiculaire au vent ), et sur la façon d'éviter de respirer les cendres et les
poussières fines en utilisant des filtres avec du linge mouillé que l'on apposent sur la bouche
et sur le nez.
Les gens peuvent aussi être informés du danger d'accumulation des cendres sur les toitures
des maisons et la manière de les dégager.

Le personnel de sauvetage et de secours en service dans les régions où il y a de fortes


retombées de cendres peuvent être protégées par des casques avec visière et par des
pèlerines protégeant contre la chaleur rembourrée au cou et aux épaules. Des masques à

80
gaz sont requis si des gaz toxiques sont détectés.

Des mesures variées peuvent être prises pour protéger les maisons contre les retombées
de cendres:
le moyen le plus commun est d'enlever la cendre sur les toitures peut se faire à la main ou
avec une pelle. Dans l'île de Hermaey, les gens ont eu recours à un grand racloir constitué
d'une plaque métallique de 1 m sur 1,5 m, fixé sur des roulettes en bois et commandé à
partir du sol à l'aide de cordes qui retombent du toit.

Sur de grands bâtiments avec des toitures plates d'une grande capacité de support, de
petites pelles mécaniques peuvent être utilisées pour enlever la cendre de la toiture, pourvu
que la pelle soit capable d'être hissée sur le toit par une grue ou d'y être déposée par un
hélicoptère. Cette méthode a été utilisée pour enlever quelques 600 tonnes de cendres sur
le toit de l’hôpital municipal de Vestmannaeyjar en 1973.

Lorsque de grandes quantités de cendres sont dégagées des toitures, elles s'accumulent
sur les côtés du bâtiment et peuvent exercer une pression sur les murs. Il faut des
bulldozers pour enlever les tas de cendres et garder les rues dégagées ou au moins les
niveler. Finalement dans les cas de fortes retombées de cendres, alors que la visibilité est
très réduite, nous devons nous souvenir que les lignes électriques peuvent présenter un
risque aux personnes, particulièrement lorsque la hauteur des cendres accumulées ne
permet aux personnes de passer sous les lignes.

D'un autre côté, plus positif, la cendre dégagée des toitures et des rues donne un excellent
matériau pour la fondation des routes, des pistes d'aéroports et des chantiers de
construction. Sur l'île Heimaey, la cendre évacuée de la ville de Vestmannaeyjar a été
utilisée pour élargir la piste à l'aéroport de l'île et pour niveler une ancienne coulée de lave
afin d'établir de nouvelles constructions en remplacement des maisons détruites durant
l'éruption.
Dans les environs immédiats d'une éruption, les retombées de cendres incandescentes
peuvent partir des incendies, et si les fragments sont assez gros, ils peuvent briser les
fenêtres ainsi que brûler les rideaux et les meubles dans les maisons. Durant l'éruption de
Heimaey, 25 maisons ont ainsi été brûlées mais d'autres dégâts qui auraient pu être causés
par le feu ont été évités en protégeant les toitures et les fenêtres faisant face au volcan avec
des tôles métalliques. Les citernes d'essence ont été protégées en fixant des grillages
métalliques fins au-dessus des tuyaux de ventilation.

8.2. Protection contre les explosions volcaniques et les coulées


pyroclastiques

Dans les régions exposées à des types plus violents d'éruption tel que les coulées
pyroclastiques et les explosions allant dans le sens horizontal, la destruction de bâtiments
communs sera presque totale. La seule structure capable d'assurer la protection contre
pareilles éruptions est un abri souterrain avec des murs et un plafond renforcé, et
hermétiquement scellé, avec des portes et des fenêtres qui résistent au choc, comme celles
conçues pour servir d'abri face aux bombes nucléaires dans certains pays. Cependant, dans
la plupart des pays à hauts risques volcaniques, le coût de construction de tels abris
dépasse les moyens des propriétaires des maisons privées ou même de ceux de l'Etat.

Cependant, il serait approprié et justifié de construire de tels abris qui résistent contre les
explosions pour les édifices servant d'observatoires des volcans ainsi que pour ceux abritant
les policiers et autres responsables qui auront à maintenir des services essentiels dans les

81
régions abandonnées. Les installations chères et importantes, comme les centrales
électriques et les centres de communications, ou les archives importantes étant situées
dans les régions à haut risque mériteraient une protection similaire. Avec l'augmentation
graduelle de l'utilisation de ciment renforcé dans les constructions dans les pays en
développement, il peut aussi être possible de concevoir des modifications simples au niveau
des portes, des fenêtres et des ventilateurs des caves ou des garages souterrains afin de
les rendre, en cas d'urgence, immédiatement convertibles en abris contre une éruption
volcanique.

Un niveau moindre mais souvent adéquat de protection pourrait être assuré en aménageant
dans les grandes constructions publiques ( et notamment dans de futures constructions de
ce genre ) des portes et des fenêtres qui peuvent se fermer hermétiquement pour se mettre
à l'abri des nuages de poussières chaudes qui se répandent à partir des franges des
coulées pyroclastiques, et qui, dans de nombreuses éruptions s'infiltrent dans les maisons et
asphyxient les occupants même quand les maisons ne sont pas endommagées.

8.3. Protection contre les coulées de boue

Des petites coulées de boue peuvent être déviées par des barrières ou par des
canaux artificiels qui les conduisent loin des terres arables et des propriétés, mais dans la
plupart des cas, le volume et la force de la boue sont tel qu’ils sont au-dessus de la
puissance humaine pour être contrôlée.

Comme principe général, il n’est pas prudent de bâtir une colonie de personnes dans une
aire qui est connue avoir était affectée par une coulée boueuse dans passé récent.
L’identification de telles aires est possible. Cependant l’ignorance d’un tel principe a fait que
plusieurs colonies de personnes ont été exposées aux risques. Dans ces cas l’unique
protection possible est de quitter l’aire à temps, quand une éruption menace ou a
commencé et qu’une coulée boueuse est probable.

Si un volcan est en éruption et qu’il est supposé déversé une grande quantité de cendre sur
la partie supérieure de son flanc, toutes les colonies permanentes dans les vallées autour k-
du volcan devrait être évacuées à titre préventif, spécialement à partir des vallées où les -
coulées boueuses ont déjà eu lieu. Les gens sont permis de rentrer dans les aires
dangereuses pour travailler, mais à condition qu’un système d’alerte soit établi ainsi ils
peuvent quitter l’aire immédiatement quant une coulée boueuse est détectée ou suspectée.

Ces systèmes d’alerte doivent être soigneusement montés et opérés, puis que la coulée
boueuse peut couler à des grandes vitesses jusqu’à 100km/h et les gens sur leur sentier ont
très peu de temps pour se sauver sur un terrain surélevé.

8.4. Protection contre les coulées de lave

La première tentative connue pour dévier la coulée de lave a été faite à Cicile en Italie en
1669, quand une grande coulée provenant de l’Etna avançait vers la cité de Catania.
Plusieurs douzaines de personnes provenant de la cité couverte des peaux de vaches
humides comme protection contre la chaleur et avec des barres de fer se sont organisés
pour ouvrir une brèche dans la coulée, à travers la quelle la lave coula dans une autre
direction. Malheureusement cette nouvelle coulée menaça un autre village qui est Paterno,
dont les habitants se sont ligués à grand nombre pour arrêter cette opération. Les gens de
Catania étaient forcés d’abandonner leurs efforts, la brèche était aussitôt bouchée et la
coulée continua dans la cité.

82
Depuis 1669, plusieurs autres méthodes pour dévier les coulées ont été essayées :

a) Bombardement

Les coulées de lave de faible viscosité ont été bombardées à partir des hélicoptères dans
les tentatives d’ouvrir de nouveaux canaux ou pour rompre et boucher les coulées qui
menacent les biens de grandes valeurs. Par exemple, pendant l’éruption du volcan Mauna
Loa aux îles Hawaii, une coulée de lave a été bloquée en haut sur la pente du volcan et le
front de la coulée stoppa son avancée aussitôt, cependant, l’intensité de l’éruption cessa
entre temps, ainsi il n’a pas été prouvé que c’était le bombardement qui avait arrêté
l’avancée de la coulée.

Les bombardements à partir des hélicoptères peuvent être tentés que si le temps est clair et
avec une bonne visibilité ; durant les éruptions, cependant, la visibilité est souvent très
faible, et des violentes turbulences de l’air peuvent aussi rendre l’opération dangereuse.
Les missiles guidés air-sol pourraient peut-être donner des meilleurs résultats mais ils n'ont
jamais été utilisés à cette fin.

Même sous les meilleures conditions, les bombardements aériens ne sont généralement
pas assez précis, et il y a toujours le risque qu'une bombe mal dirigée puisse entraîner la
coulée dans une mauvaise direction. On doute de l'efficacité d'un bombardement lorsque les
coulées sont épaisses. La méthode alternative de l'ouverture d'une brèche dans les coulées
de lave par l'explosion des charges installées à la main dans des trous peu profonds a été
expérimentée sur l'Etna en mai 1983.

b ) Les barrières de déviation

Il y a eu beaucoup de discussions sur la faisabilité de construction de barrières de déviation


des coulées de lave. En 1881, W .R Lawrence a proposé de construire une barrière pour
ralentir une coulée provenant du Mauna Loa qui menaçait la cité de Hilo, mais l'éruption
s'est arrêtée avant que le travail ne soit réalisé.

Il a été observé à plusieurs occasions que la lave tend à couler autour des obstacles tel que
les maisons et les murs en pierres plutôt que de les détruire. Durant l'éruption du Vésuve en
1906, la lave a coulé à travers les rues de Bosco Trecase sans détruire les bâtiments.
Cependant, une lave plus visqueuse, comme celle produite par l'éruption de l'Etna en 1983,
a renversé des maisons.

Dans la région Krafla en Islande du Nord, où la lave coule très librement, deux barrières ont
été construites, l'une pour protéger un village de 200 habitants et l'autre une usine de “
diatomite ”. Une petite monticule (crête) sur le terrain a été nivelée par un bulldozer pour
orienter la lave loin des maisons. Il n’ y a eu aucune éruption depuis que ce travail a été
réalisé, ainsi on ne peut apprécier comment cette méthode pourrait s'avérer efficace dans
l'avenir .

En 1983, des barrières ont été construites sur l'Etna à un prix considérablement cher en
utilisant une flotte des bulldozers et des camions, et celles-ci ont remarquablement réussi à
dévier la coulée de lave qui menaçait un hôtel ainsi qu'une zone de recréation.

c ) Le refroidissement par la vaporisation d'eau

83
L'idée de refroidir les fronts de lave en vaporisant de grandes quantités d'eau sur eux a été
parfois débattue et même expérimentée à une petite échelle en 1960, lorsque le
département Incendie a Hawaï a vaporisé de l'eau sur un front de lave au moyen de deux
tuyaux d'incendie et ont croit que cette méthode a réussi à freiner la vitesse de la lave
pendant quelque temps.

La première tentative à grande échelle de ralentir une coulée de lave par la vaporisation
d'eau a été faite à Heimaey en 1973. La lave s'approchait alors de la ville de
Vestmannaeyjar et de son port, vital pour l'existence des gens sur l'île.

A peu près deux semaines après, le début de l'éruption, alors que le front de la lave
s'approchait de l'entrée du port, des pompes ont été rassemblées par la défense civile, le
département Incendie et d'autres organisations, et à peu près 100 litres d'eau par seconde
étaient vaporisées sur le front de la coulée de lave d'une largeur d'environ 500 mètres. Dès
le début de l'opération, on a remarqué que le front de lave s'agglutinait là où on le vaporisait
jusqu'à une hauteur d'environ 20 mètres et qu'il ralentissait, alors que de l'autre côté de la
zone refroidie, il continuait son avancée à la même vitesse qu'avant.

Il a été par conséquent décidé d'augmenter la capacité de pompage et un bateau spécial de


pompage a été envoyé pour pomper l'eau de la mer" sur le front de la lave. La capacité de
pompage a été ainsi augmentée à 400 litres/sec, puis par la suite à 1200 litres/sec. Il a été
estimé que durant les 150 jours qu'a duré cette opération, 6,2 millions de mètres cubes
d'eau de mer ont été vaporisés sur la lave.

Après la fin de l'éruption, des trous ont été creusés dans la lave pour mesurer l'effet de la
vaporisation d'eau. Dans les endroits où il n'y avait pas eu de vaporisation, une température
de 500 à 700 ºC était atteinte à une profondeur comprise entre 5 et 8 mètres en dessous de
la surface de la lave, mais dans la région vaporisée, il a fallu atteindre une profondeur de 12
à 16 mètres pour obtenir ces mêmes températures.

On a débattu de la question de savoir si l'opération avait valu la peine. Le coût total de la


vaporisation a été estimé à 1,6 millions de dollars. Etant donné que chaque mètre d'avancée
du front de lave signifiait des destructions de propriétés dans laville, toutralentissementdu
mouvement impliquait une économie d'argent. Il est impossible de dire de combien de
mètres en plus le front de lave aurait pu avancer sans le refroidissement parvaporisation
mais il est certain que cette méthode a sauvé les installations du port estimées à plusieurs
fois le coût de l'opération.

8.5. Le Développement d’un plan d’urgence volcanique

8.5.1. Introduction

On supposera dans ce chapitre:

a) que dans chaque communauté exposée aux risques volcaniques il y ait une prise de
conscience générale du risque et des risques concomitants à la vie et aux biens, et un
désir général de prendre une action commune pour réduire ces risques;
b) qu'un cadre législatif existe dans lequel il est possible de planifier, d'organiser, et de
mettre en application, aux niveaux national et local, des mesures de protection
appropriées, y compris, si nécessaire, l'évacuation des zones menacées et l'assistance
aux personnes évacuées;

84
c) que la connaissance scientifique des volcans potentiellement dangereux soit
suffisamment avancée pour permettre l'élaboration des scénario des éruptions
possibles, leurs effets destructifs et leurs conséquences sociales et économiques ;
d) qu'il sera possible d'avoir quelques avertissements d'éruptions imminentes soit à partir
de signes visibles de l'activité volcanique ou d'une surveillance scientifique des
volcans, et que cet avertissement sera donné à temps pour une action appropriée à
prendre;
e) que si les conditions ci-haut mentionnées sont remplies, un plan d'action d'urgence
en cas d'éruption sera préparé pour chaque volcan potentiellement dangereux.

Un résumé des exigences d'un plan global, comprenant leurs séquences chronologiques et
indiquant respectivement les responsabilités des autorités et des volcanologues impliqués
dans la planification, est donné dans le tableau 1.

8.5.2. Eléments de base du plan

Le plan d'urgence pour chaque volcan comprend normalement les éléments suivants:

- Identification et cartes des zones à risques ; enregistrement des biens de valeur


pouvant être déplacés (en excluant les effets personnels facilement transportables).
- Identification des zones sûres vers lesquelles la population sera évacuée en
cas d’une éruption dangereuse.
- Identification des routes d’évacuation; leur entretien et leur dégagement.
- Identification des points de rassemblement pour les personnes attendant le transport
pour l’évacuation.
- Moyens de transport disponible, contrôle du trafic.
- Abri et logement dans les zones de refuge.
- Recensement du personnel pour la recherche, le sauvetage et inventaire de
l’équipement.
- Hôpital et services médicaux pour le traitement des personnes blessées.
- Sécurité dans les zones évacuées.
- Procédures d'alertes.
- Formulation et communication des avertissements publics; procédures pour les
communications durant l'urgence.
- Dispositions pour réviser et mettre le plan à jour.

8.5.3. Le facteur temps

Une question importante qui doit être examinée dès le départ est la relation entre l'échelle
de temps des événements volcaniques et le temps nécessaire pour rendre effectives les
diverses mesures de protection (évacuation et/ou protection sur le site).

L'expérience a montré que l'intervalle entre le début de l'éruption, ou l'apparition de signes


précurseurs significatifs, et un point culminant violent, telle qu'une éruption, peut aller de
quelques heures à plusieurs jours, semaines ou mois. D'autre part, le temps requis, en
heures ou en jours, pour mettre les mesures de protection d'urgence en vigueur dépend de
la superficie de la zone à risque, de la densité de la population et leur emplacement, du
degré de mobilité de la population, des facilités de transport et des moyens de
communications disponibles, et du niveau général de développement technologique. Il sera
généralement mesuré en heures ou jours.

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En pratique, il sera souvent approprié de planifier deux types d'action :

(i) une réponse progressive à une crise volcanique se développant graduellement,


au cours de laquelle on peut s'attendre d'avoir des signes précurseurs d'activités
volcaniques dangereuses au moins 24 heures avant qu'elles ne surviennent.

(ii) une réponse immédiate à une situation nécessitant l'évacuation la plus rapide
possible des gens par n'importe quels moyens immédiatement disponibles.

Plus on connaît l'histoire d'un volcan et plus que des efforts aient été consentis à la fois dans
des études scientifiques et dans le suivi de son comportement, plus facile il sera de prévoir
le laps de temps disponible pour prendre des actions de protection lorsqu'une éruption se
produira.

8.5.4. Identification des zones à risques

Le premier élément d'un plan d'urgence volcanique est une carte montrant les zones à
risques autour du volcan qui sont susceptibles d'être affectées par un ou plusieurs
phénomènes destructifs ( coulées pyroclastiques, coulées de boue, coulées de lave, fortes
retombées de cendres, etc...) au cours d'une éruption. De telles cartes comprennent
normalement la subdivision de la zone exposée par chaque type de risque en deux ou trois'
sous-zones correspondant à des éruptions d'amplitudes différentes.
La carte des zones à risques sera établie à partir des celles dessinées par les
volcanologues, montrant les zones dévastées au cours des éruptions antérieures
(historiques ou préhistoriques géologiquement reconstruites). Une revue détaillée sur la
façon dont ces cartes sont préparées est donnée dans un manuel séparé (Crandell et coll.,
1984). Cependant, il convient de noter que ces cartes des zones à risques sont basées sur
des critères purement géologiques. Pour des fins pratiques, comme des plans d'évacuation
et autres, les autorités locales responsables de la gestion de l'urgence peuvent être obligées
d'élargir les limites de certaines zones en vue de tenir compte des routes permettant
l'évacuation, des limites des zones d'habitations, etc...

8.5.5. Recensement de la population et inventaire des biens

En vue de planifier une évacuation, il sera nécessaire de compiler un recensement de la


population dans les zones à risques et l'actualiser au moins une fois tous les 5 ans, ou
chaque fois qu'il y a des signes d'une activité volcanique anormale. Ce recensement
comprendra non seulement les personnes résidant en permanence dans les zones mais
aussi ceux-là qui y entrent régulièrement, par exemple pour leur travail journalier. Il peut
aussi être utile d'établir un inventaire du bétail dans chaque zone, pour que des
arrangements soient faits pour son déplacement si le temps et les moyens le permettent.
Une attention particulière sera portée à toute propriété ou service dans les zones à risques
dont la perte ou la destruction pourrait avoir des effets immédiats en dehors de ces zones
( ex. centrales électriques, émetteurs radio, centrales téléphoniques, service pour la
fourniture d'eau, etc...).

8.5.6. Identification des points de transit sûrs et des zones de


refuge

Si l'évacuation d'une zone à risques doit se faire de manière ordonnée, il est essentiel que
chaque personne dans cette zone sache où aller lorsque l'évacuation commencera.

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Pour chaque zone à risques (ou une partie de celle-ci), il faut identifier les points de transit
les plus proches accessible facilement en dehors de la zone, où le gens doivent aller ou être
emmenés le plus vite possible, et où ils peuvent être rassemblés en sécurité pendant que
des arrangements se feront pour leur réception dans la zone de refuge.

Pour chaque point de transit sûr, des arrangements seront faits afin d'enregistrer les
personnes évacuées pour que, si nécessaire, une recherche puisse être faite pour toute
personne portée manquante. Si plusieurs pareils points de transit sont établis, il faut qu'il y
ait de bons moyens de communications par téléphone ou par radio entre eux. Tous les
évacués, y compris ceux qui se déplacent pour trouver leur propre logement alternatif dans
une zone sûre, doivent enregistrer leur départ de la zone de danger à l'un ou à l'autre des
points de transit.

Les points de transit sûrs auront probablement des facilités minimales pour l'abri et
l'alimentation des évacués. Ils devront cependant être sélectionnés sur base d'une enquête
des bâtiments en dehors des zones à risques mais facilement accessibles par les évacués,
afin d'assurer le meilleur abri temporaire possible pour le nombre maximum anticipé
d'évacués. Lors des éruptions volcaniques, les tentes ne sont pas convenables comme abris
temporaires surtout si elles sont situées proche d'une zone à haut risque parce qu'elles
peuvent facilement être endommagées par les cendres ou les projections de lave. Les
écoles, les centres communautaires, les entrepôts ou d'autres bâtiments seront préférables.

Le plan spécifiera aussi les arrangements à prendre pour le transfert rapide des évacués
des points de transit aux zones de refuge où ils trouveront des logements temporaires.

8.5.7. Identification des routes d'évacuation

L'élément suivant dans la planification d'une urgence sera de faire une enquête du nombre
de gens à déplacer vers un lieu sûr, du nombre de véhicules disponibles (et, si cela est
approprié, des bateaux et avions), ainsi que sur la capacité de trafic et l'état de chacune des
routes qui permettront une évacuation des zones à risques. On peut avoir besoin de
plusieurs plans alternatifs selon l'endroit, le type et l'ampleur de l'éruption, et selon la
direction du vent au moment de l'éruption.

L'objectif principal sera absolument de répartir la flotte de trafic aussi équitablement que
possible tout au long des routes d'évacuation qui pourraient rester ouvertes. Dans ce
contexte, il sera recommandé de considérer la vulnérabilité de chaque route non seulement
par rapport aux retombées des cendres, aux coulées pyroclastiques, aux coulées de boue
ou aux coulées de lave émanant du volcan, mais aussi aux glissements de terrain et à
l'endommagement des ponts, des tunnels qui peut être causé par des tremblements de terre
locaux.

Les retombées de cendres fines, même épaisse de quelques centimètres, peuvent rendre
glissantes les surfaces des routes asphaltées, entraînant une congestion du trafic sur les
pentes raides ou des accidents aux tournants ou aux croisements des routes. Chacune des
routes d'évacuation aura besoin d'être examinée, et des mesures seront prises pour
contrôler et maintenir autant que possible le flux de trafic aux points jugés dangereux.

87
Il n'est pas besoin de souligner que bien que la première considération soit de sélectionner
des routes d'évacuation pour déplacer les gens aussi vite que possible en dehors de la zone
de danger immédiat, il est vital de les amener dans les plus brefs délais possibles à des
endroits sûrs où des facilités leurs seront offertes.

8.5.8. Moyens de transport et contrôle du trafic

Comme indiqué déjà, le plan pour transporter les gens et leurs biens en dehors des zones à
risques doit être conçu pour deux niveaux d'urgence: la réponse progressive et l'évacuation
immédiate. Dans la réponse progressive, lorsqu'il y a du temps suffisant entre l'ordre officiel
d'évacuation et le début de l'éruption destructive, on peut supposer que chaque famille
possédant son propre véhicule ou bateau se prendra en charge et s'il reste de la place à
bord, également tout voisin avec qui elle s'est précédemment engagée. Tous les autres
évacués seront ramassés par un transport public à partir des points de rassemblement
prévus à l'avance. Chaque chauffeur de transport public, y compris spécialement les
chauffeurs des camions engagés ou réquisitionnés, seront instruits de prendre les gens à
partir d'un de ces points de rassemblement, et pas autre part. Tous les chauffeurs privés ou
publics continueront à faire des voyages aller-retour aussi longtemps que les routes
resteront ouvertes ou qu'il restera des personnes à évacuer avec le plus des biens
possibles.

Dans le cas d'une activité destructrice soudaine du volcan, le transport deviendra


progressivement difficile à contrôler (suite aux tentatives des gens de monter à bord du
camion ou du bus disponible le plus proche ), et le mouvement de trafic le long des routes
d'évacuation à la sortie de la ville peut devenir impossible à cause du grand nombre de gens
qui partiront à pied.
Dans ce cas, le plan sera abandonné en faveur d'un « plan catastrophe » permettant à tout
véhicule retournant vers la zone à risques de récupérer les piétons en fuite en dehors des
points de rassemblement et à divers points ( de préférence sous le contrôle de la police et
de la défense civile) le long de la route d'évacuation.

En vue de planifier le transport de façon détaillée, il sera nécessaire de :

a) déterminer combien de personnes ont des véhicules ou des bateaux privés, et de


désigner les routes qu'elles devront suivre;
b) faire l'inventaire du nombre de personnes et des endroits où les gens auront besoin
de transport public;
c) désigner les points de ramassage pour le transport public;
d) faire un inventaire des moyens de transport public et des chauffeurs disponibles et
attribuer à chaque chauffeur un itinéraire pour ramasser les gens aux points de
rassemblement.
e) faire des arrangements pour réquisitionner et approvisionner en carburant les
camions et lesbus privés (et si approprié, les bateaux) et prévoir d'aider
financièrement ceux en dehors des zones à risque dont les services peuvent être
exigés. On peut juger nécessaire ou approprié, par exemple, pour le gouvernement
de prévoir des frais de compensation pour toute perte ou endommagement des
véhicules ou de bateaux privés amenés dans la zone à risques pour aider à
l'évacuation.

88
8.5.9. Logement dans les zones de refuge

Une fois que les personnes évacuées ont atteint les zones de refuge, les
problèmes d' abri, d'alimentation, d'hygiène et de moralités seront similaires à ceux des
évacués de tout autre catastrophe naturelle ou créée par l'homme, et donc cela ne mérite
pas une discussion spéciale dans un texte sur la gestion d'une urgence volcanique.
Cependant, il y a un facteur spécifique dans le cas des volcans qui ne s'applique pas
normalement aux cyclones, aux tremblements de terre ou aux désastres dus aux
inondations: à savoir que l'éruption peut continuer pendant plusieurs mois avec des
paroxysmes destructifs répétés (dépassant probablement l'ampleur de la première éruption),
et qu'à cause de cette insécurité, on ne peut pas permettre ou encourager le retour des
évacués ainsi que de commencer la réhabilitation et la reconstruction, avant plusieurs mois
après le début de l'éruption, alors que ce n'est pas le cas des autres catastrophes naturelles.

L’évacuation due à une crise volcanique dure plus longtemps que celles dues à d’autres
catastrophes naturelles.

8.5.10. Sauvetage, premier secours et services hospitaliers

Durant ou après une évacuation, certaines personnes identifiées comme résidant ou


travaillant dans la zone à risques peuvent manquer d'apparaître à n'importe quel point de
transit sûr ou dans la zone de refuge, et donc, il peut être alors nécessaire d'organiser des
recherches.
Il peut aussi y avoir des gens isolés dans les zones qui ne sont pas exposées au danger
mais dans lesquelles les routes d'accès sont bloquées par des coulées pyroclastiques, des
coulées de boue ou de lave: des missions de reconnaissance aériennes ou marines peuvent
alors être organisées aussitôt que les conditions sont favorables en vue de leur
approvisionnement en nourriture ou leur sauvetage. Il sera nécessaire de planifier à la fois la
nature de l'équipement qui sera disponible et l'organisation de pareilles missions.
On aura besoin des premiers secours et du traitement hospitalier principalement pour trois
types de problèmes médicaux :

a) problèmes respiratoires parmi les gens qui ont été exposés à l’inhalation d'air chargé de
fines poussières de silicate, avec la possibilité qu'elle contienne aussi des concentrations
dangereuses de H2S, SO2, et d'autres gaz volcaniques ;

b) membres cassés, lésions et contusions causées par l'impact de fragments de roches ou


de projections de lave tombant d'une grande hauteur;

c) brûlures de la peau ( du premier au troisième degré) et brûlures des voies respiratoires et


des poumons causées par l'exposition à la vapeur et aux nuages de poussières chaudes,
notamment celles qui se répandent à partir des franges des coulées pyroclastiques; dans ce
dernier cas, les personnes seront probablement gravement brûlées sur la plupart de leurs
corps et en état critique.

En plus de ce qui précède, il peut y avoir des victimes souffrant d'intoxication, tel que par le
monoxyde de carbone (CO)ou de suffocation par le dioxyde de carbone (CO 2) ou par
d'autres gaz denses qui peuvent s'accumuler dans les caves des maisons, les cuvettes des
vallées ou d'autres places en dépression. Plus tard, des problèmes médicaux peuvent
survenir du fait de boire de l'eau des réservoirs ou des citernes contaminées par des
composants toxiques.

89
8.5.11. Sécurité dans les zones évacuées

A moins qu'il y ait danger de mort, les gens seront réticents de quitter leurs maisons sans
assurance que celles-ci seront gardées contre le cambriolage et le pillage durant leur
absence. Des précautions adéquates doivent par conséquent être prises pour empêcher
l'accès des personnes non autorisées aux zones évacuées, et des patrouilles régulières des
zones à risques par la police doivent être maintenues tant que celles-ci ne mettent pas la vie
des policiers en danger.

8.5.12. Procédures d'alerte au sein du gouvernement

A la différence des autres risques naturels, les risques volcaniques sont très localisés, les
effets les plus destructifs des éruptions étant limités sur des dizaines de kilomètres autour
de chaque volcan. La responsabilité principale pour une action du genre décrit ci-haut peut
souvent incomber aux services locaux ou provinciaux plutôt qu'aux services nationaux du
gouvernement, excepté lorsque l'ampleur du désastre est telle que les autorités locales sont
incapables de faire face à la situation.
Le plan d'urgence définira les responsabilités des divers départements du gouvernement en
fonction de la situation et des procédures par lesquelles les différents éléments du plan
seront mis en application en temps opportun.

La responsabilité générale sera généralement confiée à un comité inter-départemental


composé de représentants des départements gouvernementaux concernés et présidé par le
chef du gouvernement national, provincial ou local. Chaque département gouvernemental
représenté dans le comité présentera ses propres plans d'action en réponse aux alertes,
conformément aux directives données par le comité.
En général, il sera possible de définir plusieurs niveau d'alerte, chacun correspondant à un
niveau différent de risque tel, qu'évalué par l'équipe scientifique surveillant l'activité
volcanique. Un exemple est donné dans le tableau suivant (Tabl.8-4).

La responsabilité pour déclarer chaque niveau de l'étape d'alerte reviendra à un officiel


désigné, qui agira sur les conseils de l'équipe scientifique qui surveille le volcan. Il y aura
toujours un élément personnel dans le jugement scientifique en décidant quelle
interprétation donner aux phénomènes volcaniques observés et beaucoup dépendra de la
connaissance de l'histoire passée d’un volcan particulier. En pratique, la décision de fixer
quel niveau d'alerte a été atteint peut être basée pas tellement beaucoup sur une
évaluation objective de la probabilité d'une éruption violente mais aussi sur le nombre de
fausses alertes qui peuvent être tolérées sans perdre la confiance des autorités civiles ou du
public.

Tabl. 8.4: Etapes de l'alerte pour une éruption volcanique.

Interprétation Action à prendre par le comité


Etape de (Violenté de contrôle du désastre et les
l’alerte Phénomènes éruption possible départements concernés
dans une période
de …)

Vert I Activité sismique locale; - Informer tous les officiels


quelques déformations Mois ou années responsables
de la terre; élévation de - Réviser et actualiser les plans

90
la température des d’urgence
fumeroles

Augmentation - Vérifier l’état de préparation


significative de l’activité du personnel et de
Jaune II sismique, niveau de
déformation du sol, etc…
Semaines ou mois l’équipement pour une
évacuation possible
- Vérifier les stocks de
matériels et de fournitures de
secours.

- Annonce publique d’une


Augmentation urgence possible et des
Orange III dramatique mesures prises pour s’en
des anomalies ci-haut occuper.
mentionnées, Jours ou - Mobilisation du personnel et
tremblements de terre semaines de l’équipement pour une
localement ressentis, évacuation possible.
légère activité volcanique - Mesures temporaires de
protection contre les
retombées de cendres

Rouge IV Longues secousses - Evacuation de la population


sismiques ; éruption Heures ou jours des zones à risques
volcanique accentuée

8.5.13. Formulation et communication des avertissements


publics

Etant donné que les mesures qui peuvent être prises pour protéger la vie et les biens durant
une éruption volcanique affecteront à un degré quelconque la population entière, il est d'une
importance vitale de tenir le public totalement informé de la nature du risque et de ce qui est
en train d'être fait (et de ce qu'il devrait faire) pour sa protection. Ceci entraîne
inévitablement quelque degré de contrôle de l'information transmise au public par les
médias. Ce contrôle sera souvent exercé par un officiel responsable au nom du
gouvernement.

En vue d'éviter la panique ou d'autres réactions non adéquates par rapport à la situation, la
forme et le contenu des annonces publiques seront aussi longtemps que possible, décidées
avant toute situation d'urgence, et le public se familiarisera avec les façons dont l'information
sera transmise, de manière qu'il sache à quoi s'attendre. Les détails de ces arrangements
varieront d'une place à l'autre et d'un pays à l'autre selon la structure politique et sociale de
la communauté et les moyens techniques disponibles. Il est par conséquent difficile de
toucher toutes lignes directrices pour l'information et l'avertissement public. Cependant,
comme exemple, nous donnons ici des textes modèles qui pourraient être utilisés pour
annoncer par radio les deux plus hauts niveaux d'une alerte.

8.5.14. Actualisation et révision des plans.

91
Aucun plan de ce genre restera valide à jamais et il sera toujours recommandable de le
réactualiser et de le revoir à des intervalles réguliers, disons tous les deux ou trois ans, et en
assurer sa diffusion. Des changements peuvent être nécessaires pour cause de:

a) progrès dans la connaissance scientifique du volcan en question, ce qui peut


conduire à une redéfinition des zones autour de lui;
b) changements dans le type d'habitat autour du volcan, dans le réseau routier, dans les
réseaux de communications et autres infrastructures techniques, modifiant ainsi les
procédures pour l'avertissement et l'évacuation en temps d'urgence;
c) changements dans la structure administrative du gouvernement national ou local.

De plus, le plan aura certainement à être révisé après chaque épisode d'éruption, à la
lumière de l'expérience pratique connaissance scientifique du volcan en question, ce qui
peut conduire à une redéfinition des zones à risques acquis. Quelques imperfections dans le
plan seront probablement révélées lors de toute urgence réelle, peu importe le degré de
réflexion et de planification qui a conduit la préparation du plan. Ceci sous-entend la
pertinence de maintenir une certaine organisation permanente au sein du gouvernement
national ou local, avec comme première responsabilité celle de préparer et d'exécuter les
plans d'urgence pour des épisodes volcaniques et des autres causes potentielles de la
catastrophe.

92
Eruption volcanique - Alerte Orange

. Brouillon pour une première annonce officielle à la radio


(à inclure dans tous les bulletins d'information}

Speaker du studio:
“ Le Gouvernement a émis un avertissement concernant un possible éruption volcanique.
Voici le .............……… (Fonction du Responsable) ………………….. (Nom du
Responsable) ”

Déclaration à lire par le Responsable Gouvernemental Principal, soit en personne ou à


diffuser à partir d'une bande enregistrée à l'avance dans son intégrité sans publication.

“ Le Gouvernement a déclaré une alerte orange pour une grande éruption possible au
niveau du volcan……………….. Ceci signifie que, bien qu'il n'y ait pas de danger
imminentpour la vie des personnes et de leurs biens, il y a risquequ'une grande éruption
puisse avoir lieu dans les jours et les semaines à venir.

Le Gouvernement est par conséquent en train de prendre des mesures importantes de


précaution et certains services de routine seront suspendus. Les cartes des zones de
danger potentiel sont en train de circuler et d’être affichées dans des places publiques.

Il n'est pas encore nécessaire pour les gens de quitter les zones à risques. Nous vous
tiendrons informés de la situation par de fréquentes annonces radiodiffusées. Si le risque
augmente et que le Gouvernement considère qu'une évacuation est nécessaire, une
alerte rouge sera déclarée à temps pour que chacun se déplace vers les zones sûres
avant qu'une éruption majeure n'arrive. Présentement, aucune évacuation générale n'est
nécessaire.

Si vous êtes au travail, vous n'avez pas besoin de retourner à la maison immédiatement; à
moins que votre employeur ne vous instruise autrement, vous devrez par conséquent vous
présenter au travail comme d'habitude jusqu'à nouvel ordre.

Ne téléphonez pas au Gouvernement, ni aux autorités de surveillance du volcan car vous


encombrerez le réseau.

La meilleure façon de vous aider et d'aider les autorités c'est d'être à l'écoute permanente
de la radio pour vous tenir informer régulièrement et obtenir des conseils.

Ajouter plus d’instructions si nécessaire sur la fermeture des écoles, la tenue de réunions
ou la mobilisation pour le service du personnel de gestion de l'urgence, d'autres mesures
de préparation à prendre par chaque foyer, les risques spécifiques à des zones
particulières, etc...

« Assurez-vous que vos voisins sont au courant de cet avertissement ».

Speaker du studio: Cette annonce sera répétée à.…….h


(à répéter au moins dans 2 bulletins d'informations).

93
Eruption volcanique – Alerte Rouge

Brouillon pour une annonce officielle par radio


(à diffuser comme Flash d'information)

Speaker du studio: “ Nous allons interrompre ce programme pour un flash d'information urgent
quant à une éruption majeure possible au niveau du volcan
………………………………………………….
Voici le ..............………….... (Fonction du responsable)………….……….. (Nom du Responsable) ”

Déclaration à lire par le Responsable Gouvernemental Principal, soit en personne ou à diffuser à


partir d'une bande enregistrée à l' avance dans son intégrité sans publication.

« Dans les annonces précédentes nous vous avions avertis de la possibilité d'une éruption
destructrice au niveau du volcan ……………...

La situation s'est avérée sérieuse et on craint que des explosions ne puissent arriver les
prochaines heures ou jours. Il a par conséquent été décidé de déclarer une Alerte Rouge et
d'ordonner l'évacuation de la zone (spécifier la couleur) indiquée sur la carte d'évacuation qui a été
diffusée et affichée dans les places publiques.

Si vous vivez dans l'une des zones (spécifier la couleur) vous devrez partir de là aussi vite que
possible, prenant avec vous les biens que nous vous avons déjà suggérés.

Si vous avez votre propre moyen de transport, utilisez -le. Si vous avez besoin du transport mis en
place par les autorités, allez immédiatement au point de ramassage le plus proche, tel qu'illustré
sur les cartes d'évacuation.

Tous les véhicules privés, camions et moyens de transport propres destinés à être réquisitionnés
doivent se présenter immédiatement selon les modalités préalablement établies.

Toutes les routes, à l'exception de , sont ouvertes au trafic. Prenez les directions indiquées sur
les cartes d'évacuation et 1 ou suivez les instructions de la police.

Si vous utilisez votre propre moyen de transport et que vous avez une place de refuge dans une
zone sûre, allez y vite. Toute autre personne doit aller au centre de transit le plus proche.

NE VOUS GAREZ PAS sur les routes si non vous aller obstruer le trafic.

Ne téléphonez pas au gouvernement ou aux autorités de surveillance du volcan car vous


encombrerez le réseau.

Restez à l'écoute permanente de la radio pour vous tenir informer régulièrement et pour plus des
conseils. Ceci resteradiffusé 24 h sur cette fréquence jusqu'à nouvel ordre.

« S.V.P. assurez - vous que vos voisins sont au courant de ce flash. »

Speaker du studio: cette annonce sera répétée à …........h


(à répéter au moins 4 fois dans des intervalles d'une heure).

94
8.6. Perception et Acceptabilité des Risques

8.6.1. Nature du Problème

A tous les niveaux d’une urgence possible volcanique, les choix entre les sources variées
d’action doivent être faits par des individus, par des groupes de familles et par des
personnes ayant une responsabilité pour la sécurité et le bien être de la communauté
toute entière. Dans les situations d’un danger immédiat et évident, les choix faits
dépendent des jugements dans lesquels les risques perçus sur la vie, membres ou biens
précieux seront pesés contre l’inconvénient, l’épreuve ou le coût des mesures protectrices
ou de l’évacuation.
Les facteurs probables d’influencer ces jugements, et les conditions favorables pour le
choix des orientations optimum sont discutés dans ce chapitre.

8.6.2. Facteurs économiques

Quelque soit l’action protectrice prise, cela comprendre des frais aux individus ou à la
communauté. Dans le cas des mesures protectrices décrites précédemment, telle que
comme la protection d’une propriété contre la retombée de cendres, il est généralement
possible d’estimer leur coût avec quelques précisions et de les comparer avec la valeur de
la propriété qui est protégée. Les décisions prises dans l’application des telles mesures
peuvent être basées sur les considérations purement économiques cependant, quand les
vies humaines sont en jeu et des décisions doivent être prises, individuellement ou
collectivement pour évacuer oui ou non certains endroits, la situation est de loin plus
complexe. Dans le cas de manifestation d’une activité volcanique plus violente tel que les
coulées pyroclastique et une grande coulée de lave ou coulée boueuse, la perte en bien
dans les zones affectées seront dans tout le cas total.

Le coût de l’évacuation, le logement temporaire, l’alimentation et la réinstallation de la


population des ces zones vont toujours représentés une perte additionnelle à l’économie
qui peut être difficile à justifier en des termes purement économiques.

Il est difficile ou impossible d’attacher la valeur économique à la vie humaine. D’autre part,
on peut s’assurer qu’une communauté, quelque soit sa structure sociale ou politique,
tolérera un refus ou échec d’entreprendre une action qui peut sauver les vies des
personnes menacées par une éruption volcanique, simplement à cause du coût d’une telle
action à la communauté. Il semble cependant que les considérations sur le coût ne sera
pas un facteur majeur influençant des décisions d’organiser ou pas et conduire
l’évacuation de la masse.

Quels seront alors les facteurs significatifs ? Ils seront probablement les suivants:

a) La perception du degré du risque et des risques qui suivent , aussi bien directement
par décideurs ( individuel ou collectif) ou à travers des répartitions basées sur une
étude scientifique et surveillance du volcan;
b) La prise de conscience de l’inconvénient, épreuve et rupture de la vie normale que
l’évacuation entraînera, en d’autres termes, ces coûts psychologiques, sociaux et
politiques et leurs conséquences possibles.

Les coûts sociaux des grandes évacuations inclus des effets démoralisants des individus
d’être délogés de leurs maisons et privés de leurs familles normales et de leurs vies
sociales, de rentrer seulement, quand il n y a plus d’urgence, vers leurs maisons qui peut

95
êtreont été endommagées ou détruites, ça peut être aussi un déplacement permanent de
la population des zones rurales vers les villes. Il est cependant difficile d’évaluer des tels
coûts sociaux.

8.6.3. La perception du Risque

L’expérience dans les urgences volcaniques a montré qu’il est extrêmement difficile de
maintenir une perception équilibrée du risque volcanique et que le niveau de perception
dépend premièrement sur le fait que comment une éruption dévastatrice s’est produit
récemment dans la même région. Par exemple, au Mt Pelée à la Martinique (West Indies)
avant l’éruption catastrophique de 1902, il n’y avait pratiquement pas d’idée sur le risque,
parce qu’il n’y avait pas d’éruption destructive dans un passé historique sur l’île, et parce
que les récentes éruptions violentes ailleurs en « West Indies » ont eu lieu 90 ans ou plus
avant, avec relativement une petite perte en vies humaines et seulement une petite
publicité contemporaine.

Conséquemment, même quand en 1902 l’éruption du Mt. Pelée s’était intensifiée, dans
trois semaines, au point que le cendre pouvait se rependre à 10 km haut et couvrir une
bonne épaisseur pour endommager les toits de maisons, les autorités ont découragé
l’évacuation de la ville de St Pierre dans le but de ne pas reculer l’élection future.

La grande perte en vies humaines (29.000) dans cette éruption et dans l’éruption
simultanée dans Saint Vincent (1.565 accidents), résultait d’une augmentation dramatique
du niveau de perception du risque volcanique en « West Indies », qui persiste jusqu’à
présent : Dans tous le quatre grandes éruptions depuis cette date incluant une non-
explosive et une relativement avec une petite explosion au site éruptif, il y a eu une des
évacuations à grande échelle.

Un facteur qui peut influencer la perception du risque est l’extension à laquelle la sécurité
de la population devient la responsabilité d’une seule personne. Quand l’état d’urgence est
déclaré, cette responsabilité dans beaucoup de pays tombe sur les épaules de
l’administrateur en chef et ce n’est pas rare pour cet officiel de prendre chaque précaution
de savoir quel risque peut être toléré.

Pour un leader politique, la possibilité qu’il soit tenu responsable de la mort même d’un
petit nombre de gens pour ne pas avoir ordonner ou organiser une évacuation, peut être
plus que s’est préparé à faire face à la catastrophe.

Au point de vue de l’importance de facteurs subjectifs dans la perception du risque par des
individus, il est très avantageux que, quand la sécurité et bien être de toute la
communauté sont mis en jeu, la nature et le degré des risques sont évalués aussi
objectivement que possible. Ceci, est naturellement, le but de l’étude scientifique,
l’observation, et les problèmes de l’évaluation des risques. Avec le progrès de la
connaissance scientifique et avec une extension graduelle et l’amélioration des systèmes
d’observation volcanique, on peut espérer que les évaluations dignes de foi des risques
volcaniques deviendront plus facilement et fréquemment disponibles aux décideurs
(individuel et collectif)dans les urgences volcaniques.

96
8.6.4. Prise de décision en cas d’urgence et concept de
l’acceptabilité du risque

Le rôle de base de la gestion des risques volcaniques peut être formulé comme suit :

«Entreprendre une action quand le risque à une zone donnée atteint un certain niveau».

Quand une décision importante doit être prise, ou non pour ordonner(organiser) ou d’une
communauté l’évaluation de la masse d’une zone à risque, la question qui se pose : 

« A quel niveau du risque l’action doit être menée ».

En d’autres mots, quel est le niveau maximum du risque qui sera accepté par des
individus ou par une communauté préférence par rapport à l’inconvénient et la tribulation
qui doivent nécessairement accompagnée l’évacuation. La réponse donnée à cette
question sera une matière soumise à un jugement subjectif, même quand le degré du
risque a été évalué objectivement par des études scientifiques et observation sur le
volcan. Quand la réponse doit être donnée par un individu au non de la communauté, la
responsabilité placée sur lui est extrêmement lourde, et dans certains cas ceci peut
affecter la qualité de son jugement. Le niveau de responsabilité peut être clair si cela fait
l’objet d’une décision à priori dans la communauté de quel niveau du risque peut être
accepté.

Si un accord important est conclu à ce point, la responsabilité pour le décideur dans


l’urgence est partagée, partiellement, par la communauté toute entière. Cependant, à
présent ceci est loin pour être une pratique générale. 

L’ extension de la responsabilité et pouvoirs des autorités civiles d’ordonner au nom de la


communauté, une évacuation obligatoire des zones à risque en cas d’urgence varie
grandement d’un pays à l’autre. Dans certains pays, les autorités ont le devoir d’informer
la population de la nature et du degré des risques, de la décision de quitter ou pas la zone
menacée. En d’autres termes, toutes ces décisions seront prises et universellement
renforcées par les autorités. Ceci est clairement une question qui ne sera décidée en
accord avec les traditions sociales, culturelles et politiques de chaque pays.

Une approche pragmatique du problème la prise de décision serait tolérée par la


population sans perdre la confiance dans le système d’alerte et la promptitude de
transmettre les instructions. Si par exemple, il était jugé que deux fausses alertes dans
chaque trois avertissements étaient une proportion maximum, ainsi il serait logique de
prendre une probabilité de 33% d’une éruption destructive comme la limite acceptable du
risque.

Beaucoup a été dit dans ce chapitre pour montrer combien le problème est complexe, et
démontrer la nécessité pour son étude approfondie qui a jusqu’ici été entreprise. Il est clair
que c’est un problème qui devait être clairement discuté dans chaque communauté qui est
exposée au risque à partir d ‘une éruption volcanique et que cette discussion devrait avoir
lieu et des procédures seraient établies avant qu’il y est urgence.

97
8.7. Communication entre les Scientifiques, les Autorités civiles, Média
d’information et Public

8.7.1. Introduction

La communication entre les groupes professionnels variés engagés dans la gestion d’une
urgence volcanique doit être rapide et effective, si l’action protectrice appropriée doit être
prise en temps réel. Les informations significatives sur l’état du volcan et son
comportement futur probable viendra des scientistes et ceci ensemble avec l’information
sur l’action prise ou envisagée par les autorités civiles, qui doit être passée vers le
publique ou les média d’information. Si les prédictions scientifiques sont précise et digne
de foi, si les autorités civiles sont préparées et ont les moyens de prendre une action
protectrice appropriée, et si le public est suffisamment et correctement informé sur les
conclusions scientifiques et les mesures prises par les autorités civiles, les accidents
peuvent être empêchés et les pertes réduites.

En pratique les problèmes surviennent :

a. quand il y a désaccord parmi les scientifiques sur l’interprétation du phénomène


observé et événements futurs probables sur l’éruption.
b. quand les données scientifiques et les interférences tirées à partir d’elles sont
couchées en des termes qui ne sont pas suffisamment précis ou facilement compris
par les autorités civiles.
c. quand les médias d’information transmet au public une information incomplète ou
distordue sur la nature du risque volcanique ou sur les mesures prises pour protéger
la population contre le danger.

8.7.2. Exemple de problèmes de Communication

L’éruption du volcan la Soufrière au Guadeloupe (West Indies Français) en 1976 était


petite, mais a constituée une grande alerte d’une part à cause de haut niveau de
perception du risque volcanique en « West Indies » et d’autre part à cause de la grande
densité de la population sur le flancs du volcan.
L’éruption était plus remarquable, cependant, et est citée comme un exemple ici, à cause
des problèmes aigus qui sont survenus dans la communication parmi les scientifiques, et
entre les scientifiques et d’autre parties concernées. Le point de départ de la polémique
était l’échec des scientifiques de se mettre d’accord entre eux ou avec le public sur la suite
des événements probables et futurs sur le volcan.
Des opinions rangées à partir d’un extrême, que l’activité destructive était invraisemblable
et dans tout cas n’allait pas apparaître soudainement sans précurseur, à l’autre extrême
qu’une apogée violente était inévitable et devrait apparaître dans 24 heures. La publicité
s’inscrivant a soulevé cette différence et conduit à la polarisation de l’opinion scientifique
et un refus de trouver un compromis.

A «Meanwhile», la plupart des 72.000 habitants des flancs bas du volcan étaient évacués
et ne sont rentrés à leurs maisons pendant environ trois mois. L’évacuation était terminée
seulement après qu’une commission scientifique multinationale avait conclut que le volcan
ne présentait plus un danger dans l’immédiat. L’affaire a continué a être débattit pour
plusieurs années dans la littérature volcanologique.

98
Les principales raisons pour la polémiques entre scientifiques étaient l’analyse inadéquate
de la signification des phénomènes observés dans le but d’une prédiction et l’absence
d’une évaluation quantitative des risques basés sur les données pertinentes et
disponibles. Les scientifiques ont communiqué leurs vues indépendamment aux autorités
civiles et le média, dans certains cas exprimant des opinions non seulement sur la
probabilité d’un événement destructif mais sur une évacuation souhaitable.

L’échec des scientifiques de s’entendre entre eux résultait de :

a) les incertitudes comme sur la véracité des données d’observation;


b) divergence dans les opinions concernant la signification des phénomènes
précurseurs
variés;
c) une connaissance incomplète sur l’histoire des éruptions passées du volcan;
d) rivalité entre les scientifiques et les groupes de scientifiques a qui ou lequel
avait la
responsabilité primaire de la surveillance et interprétation des phénomènes
volcaniques.

8.7.3. Communication parmi les scientifiques

A l’état actuel de la science volcanologique, et probablement même pour l’avenir, les


différences d’opinion surgiront inévitablement parmi les scientifiques concernant la
prédiction de l’activité volcanique.

Les autorités civiles responsables de la sécurité publique ne peuvent s’attendre à juger


entre les différentes opinions scientifiques ; ils ont besoin d’une affirmation objective
impersonnelle représentant le consensus de la connaissance et opinion scientifique.

Au séminaire régional organisé par l’UNESCO en 1976 juste après l’éruption de la


soufrière, les spécialistes de la défense civile encouragea que « sur chaque déclaration
scientifique important comme il ressort, une décision unique impersonnelle qui devrait être
donnée est celle qui représente l’opinion collective qui engloberait tous les scientifiques
(UNESCO 1976).

Dans beaucoup de pays il n ‘y a pas une institution unique qui a la responsabilité


exclusive de la surveillance volcanique, et les rivalités peuvent facilement se développer
entre les différents groupes travaillant sur un volcan pendant une urgence.

En d’autres termes, dans les circonstances critiques d’une urgence volcanique,


l’évaluation du risque devrait être une responsabilité collective plutôt qu’individuelle.

Il est souhaitable que chaque cas pareil un comité scientifique ad hoc ou groupe de travail
soit établit, avec l’autorité pour coordonner les observations et revoir les conclusions tirées
d’elles. La plupart des autorités et des scientifiques seraient probablement d’accord avec
cette suggestion, bien qu’il peut y avoir des différences d’opinion concernant la
composition et les termes de référence d’un tel comité.

Il est possible que dans certains cas les autorités civiles préféreraient de sélectionner les
experts pour servir comme membres du comité cependant d’une manière général, les

99
scientifiques préfèrent décider entre eux qui devrait leur représenter. La procédure
adoptée dépendra certainement d’un pays à l’autre.

Durant l’éruption du mont USU au Japon, la coopération entre plusieurs institutions et


universités (gouvernementales) était organisée avec beaucoup de succès par le comité
national de coordination pour la prédiction des éruptions volcaniques.

Les travaux sur terrain étaient menés par 8 différentes institutions, et chaque matin un
représentant de chaque institution participait à la réunion de coordination des activités sur
terrain pour discuter les dernières données, un communiqué de presse devrait suivre.

Les procédures similaires sont régulièrement suivies en Irlande, où il y a quotidiennement


contact entre l’organisation de la défense civile et l’Institut Volcanologique même s’il n’y a
pas d’éruption en cours.

8.7.4. Communications entre les Scientifiques et les Autorités


Civiles

La précision avec laquelle un phénomène naturel peut être prédit dépend de sa


complexité. Les prédictions astronomiques des mouvements du soleil, de la lune et
planète peuvent se faire avec grande précision, utilisant seulement les lois de
mouvements et gravitation de Newton.

Les prédictions météorologiques sont moins précises à cause de la complexité du


processus régissant le transfert de l’énergie thermique et mécanique avec l’atmosphère et
entre l’atmosphère et la surface de la terre.

Le processus volcanique est peut être moins complexe que ceux de l’atmosphère, mais ils
ont lieu en profondeur sous la terre, ce qui les rende difficile ou impossible à observer
directement.

Les prédictions scientifiques sur l’activité volcanologique contiendront toujours un élément


d’incertitude, et seront l’habitude exprimées comme les probabilités des phénomènes
variés qui ont lieu durant des périodes de temps distinctes à un volcan donné.

Des déclarations catégoriques (exemple qu’un phénomène particulier se produira ou non)


seront presque toujours soumises à des doutes.

Les autorités publiques, d’autres part, ont souvent à prendre des décisions un «  oui » ou
un « non » de base, dans le cas d’éruption volcanique, où les vies humaines peuvent être
en danger et ou l’évacuation de la population est souvent la seule mesure de protection,
des telles décisions ont des graves conséquences sur l’économie et la vie sociale de la
communauté et le pays concerné.

Il est d ‘une importance capitale de développer un dialogue effectif, ainsi les autorités
civiles doivent faire un bon usage de l’information scientifique et conseil, et le faire avant
qu ‘il y ait nue urgence.

Les autorités civiles ont besoin d’acquérir, à travers les discussions avec les scientifiques,
un aperçu d’un raisonnement qui conduit aux prédictions dans une forme particulière (ex :
affirmation des propriétés d’apparition des phénomènes variés); ou d’autre part les

100
scientifiques ont besoin de se familiariser eux-mêmes avec les problèmes auxquels les
autorités civiles doivent faire face, ainsi ils comprennent les réponses tardives réservées
aux prédictions et les raisons dernières.

L’avantage d’une telle consultation à priori entre les scientifiques et les autorités civiles est
qu’il ne fait que seulement chaque côté prenne conscience quel type d’information dont on
a besoin et sa indisponibilité, mais s’appui sur la personnalité des individus concernés,
leur habilité de faire de jugement favorable sous stress, et leur disponibilité de travailler
comme membre de l’équipe.

8.7.5. Communication avec le public

Les deux mesures à long termes pour limiter les risques volcaniques, et mesures
d’urgence pour réduire les pertes quand les éruptions se produisent, devraient
nécessairement être planifiées par les autorités civiles, mais pour être effectives, elles
doivent dépendre de la compréhension et la coopération de la communauté toute entière.

Une action prompte et effective en cas des urgences être réalisée seulement si le public a
pris en avance connaissance de la nature et du degré des risques et des risques
conséquents, et ce qui peut être fait collectivement et individuellement pour réduire ces
risques.

L’information à propos des risques vient des études scientifiques de chaque volcan et peut
être disséminée au public à travers l’information variée et média d’information, aussi pour
les groupes des scientifiques directement ou par les autorités civiles sur la base
d’information reçues par les scientifiques. Il sera normalement un prérogative des
autorités civiles de décider sur la procédure qui doit être adoptée pour la diffusion de cette
information.

Du point de vu administratif, la procédure la plus simple et la plus «démocratique» et de


permettre aux médias d’information un accès libre vers les scientifiques et encourager les
scientifiques de répondre aux reporteurs.

Les désavantages de ceci sont :

- les nouvelles des derniers développements volcaniques et prédictions seront diffusées


largement et rapidement au publique général.
- Il est évident qu’aucune information étant cachée d’une mise en circulation au publique
pour
des raisons politiques ou autres.
- Le public sera au courant des efforts qui sont faits pour surveiller l’activité volcanique et
prévoir le développement futur.
- Les rapporteurs ne seront pas tentés, par le manque de la première information
de citer le
rapport d’une second main ou les rumeurs d’une précision incertaine.

Les avantages sont :

- les rapporteurs, dans leur recherche d’une information digne de fois, peuvent être
poussés à présenter ou interpréter les déclarations des scientifiques d’une manière
injustement spectaculaire, en exagérant les possibilités les plus à craindre.

101
- Les fréquentes interruptions par les rapporteurs cherchant la dernière information
peuvent distraire les scientifiques de leur premier devoir qui est de faire et évaluer les
observations scientifiques.

Il peut surgir plus de problèmes si les rapporteurs sont libres d’interviewer les scientifiques
individuellement.

Quand différents scientifiques sont interviewés de cette façon, ils peuvent faire des
déclarations qui sont, ou qui apparaissent être, mutuellement contradictoire, les
différences réelles ou apparentes d’opinion peuvent être soulignées, conduisant à un
embarras et confrontation possible entre les scientifiques concernés.

Les reporteurs ne sont pas toujours dans la position de juger objectivement la compétence
scientifique et la capacité de personnes interviewées, et ils peuvent être conduits en erreur
en donnant un crédit aux déclarations faites par des personnes dont la motivation
principale est de faire leur propre publicité ou de leurs propres opinions.

Il y avait une communication libre entre les scientifiques et les médias d’information durant
les premières épisodes de l’éruption du Guadeloupe en 1976. Quand les désagrément
entre les scientifiques étaient devenus un embarras, les réunions des scientifiques étaient
organisée dans l’espoir pour obtenir un accord sur la nature et le degré du risque.Ces
réunions n’ont réussi que partiellement parce que certains scientifiques impliqués
continuaient à parler indépendamment aux médias d’information.

Une politique alternative, véritablement opposé à celle de la « porte ouverte» décrit ci-
dessus, permet au gouvernement d’interdire l’accès direct des médias aux scientifiques, et
pour les autorités civiles de prendre acte de cela comme unique façon de faire pour toutes
les nouvelles à propos du volcan.

Ceci simplifie le travail des scientifiques, qui sont ainsi libre de toute responsabilité pour
les relations publiques et les distractions causées par les reporteurs visiteurs. Cela est
avantageux pour assurer que les différences d’opinions parmi les scientifiques
n’atteindront pas le domaine public.

Du côté négatif, cela peut susciter des suspicions parmi le public que les scientifiques sont
activement ou passivement en train de s’entendre avec les autorités pour supprimer et
déformer l’information. Dans une récente éruption modérée, par exemple, les scientifiques
chargés de la surveillance volcanique ont été accusé par un leader politique d’un parti
d’opposition de connivence pour stimuler que le volcan dans une phase éruptive
destructive dans le but d’évacuer la population (principalement les supporteurs de
l’opposition) qui vivaient sur les flancs du volcan.

Quelque soit la politique officielle, les avantages de la communication au hasard entre les
scientifiques individuels et les médias d’information sont généralement reconnues.
Durant une période de vapeur sortant sur le Mont Baker au Nord des USA, beaucoup de
géologues ont visité ou volé l’aire et ont conséquemment fait des déclarations qui d’abord
présentées par les médias d’information comme prédiction. Un étude conséquente de
(Marts et al, 1978) a conclu que le détachement du comité d’information qui était mis sur
pied apparaît être la meilleur approche au problème de l’information, même s’il peut être
supposé comme une tentative pour gérer l’information.

102
Pendant l’éruption du Mont St Helens en 1980, un centre de coordination d’urgence était
mis sur pied par le service de Foresterie et Recherches Géologique « Geological Survey »
des Etats Unies, et il était convenu que toutes les communications avec les médias
d’information serait gérées par ce Centre.

Durant l’éruption de Mt USU au Japon, le comité national de coordination pour la


prédiction des éruptions volcaniques organisait les réunions d’après lesquelles un
communiqué était lancé par la presse.

8.7.6. La Réponse du Public

Même si le public est gardé suffisamment informé de l’éruption et du cours probable de


l’éruption volcanique, et des mesures à prendre pour réduire les pertes, la réponse du
public peut être dans certains cas insuffisant ou inappropriée à la situation.

Les causes peuvent s’appuyer sur l’histoire, la culture, le niveau d’éducation, l ‘état de
développement économique et la structure de la population, et ainsi varie d’un pays à un
autre. Le degré de contrainte que les autorités civiles peuvent exercer sur les individus
varie grandement. Au cas où les mesures d’urgence recommandées ou imposées par les
autorités civiles recevra une participation active de la population comme un tout,
seulement si le public a été préparé pour cela par un effort à long terme d’information et
d’éducation pour surmonter la résistance naturelle à l’embarras et au changement
.
Dans tout événement, l’information serait communiquée au public :

- dans une langue qui n’est pas technique, claire et précise;


- avec un minimum de distorsion de fait ou opinion;
- avec un délai minimum et de façon à assurer que l’information est précise et complète
(c’est-à-dire qu’aucun fait significatif a été caché).

Les gens souvent résistaient de quitter leurs maisons ou lieux de service si les signes
pendant une éruption ne sont immédiatement visibles.
Ils sont froissés de l’inconvenance et la peur pour la sécurité de biens abandonnés
derrière. Ils peuvent penser que des générations ont vécu à travers des risques et ont
enduré des catastrophes occasionnelles, donc la génération présente était bien prêt à
faire au tant.

Cette dernière attitude est fort là où une signification religieuse a été accordée aux
volcans. l’indifférence ou fatalisme peut aussi se répandre.

Certains individus ou groupes peuvent chercher à exploiter la situation pour leur propre
bénéfice par exemple, en trafiquant leurs propres biens. D’autre part les autorités civiles
peuvent agir sous pression des groupes des gens dont la vie serait affectée
défavorablement par l’évacuation ou même par la désignation publique d’une zone à
risque.

Par exemple, l’industrie touristique locale peut sévèrement être affectée par les
déclaration concernant le risque volcanique et peut proposer à la population des cartes
des risques ou restriction d’accéder à certaines zones.

Pour surmonter des telles difficultés et créer le climat social et psychologique pour une
pleine coopération publique dans des mesures d’urgence, il faut un effort d’éducation à

103
long terme, dans lequel les scientifiques, les autorités civiles et les médias d’information
ont tous un rôle à jouer.

Dans plusieurs pays, les musées ont été construits prêt des volcans, contenant les photos
et autres matériels sur les éruptions passées, aussi bien que des illustrations sur ce qui
peut être fait pour réduire les risques sur la vie et les biens. En Icelande, des telles
informations sont imprimées sur un répertoire téléphonique.

Malgré l’intérêt public très large sur les volcans, il y a encore nécessité dans beaucoup de
pays de matériels éducationnels sur les risques volcaniques, pour être utilisés dans les
écoles et collèges, et dans les radios périodiques et programme télévisés pour le public
général.

Bibliographie

Atwater B.F., C.V. Marco, J. Bourgeois, W.C. Dudley, J.W. Hendley and P.H Stauffer,
1999: Surving a Tsunami-Lesson from Chile, Hawaii and Japan, US Department
of Interior,US Geological Survey, 18.

Bruce A.B., 1998 : Earthquakes, W.H. Freeman and Company, New York, U.S., 331.

Afrique 6, 1996: Carnets écologiques, ruissellement, érosion et fertilité, Terre et Vie


Nivelles, Belgique, 39.

UN (UNDRO, UNESCO), 1985: Volcanic Emergency Managemenent, New York, US, 86.

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Tilling I. R., C. Heliker and T. L. Wright, 1993: Eruptions of Hawaiian Volcanoes, Past,
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. Wafula D.M., 2011. Impacts of Tectonic Earthquakes in the Western Rift Valley of Africa
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Scientific Research. 15 p.
Wafula M.D., 2012. Activité volcano-séismique de la région volcanique de Virunga,
Branche Occidentale du Système de Rift Est-Africans et son implication dans la prédiction
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Liens et Sites internet

http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s1/seismes.html.
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:fault_types_Types.Defaults.jp.
3
http://www.physicalgeography.net/fundamentals/10m.html.
4
http://www.fournaise.info/peda_secondaire.php.
5
http://pubs.usgs.gov/fs/1997/fs113-97
6
http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s1/seismes.html

104
 Jean-Claude Damanne, La Bataille de Waterloo, Paris, Perrin, 1999
 Christian Deglas, Les Belges dans les catastrophes, Fléron, Jourdan Le Clercq, 2005
 Jean-Philippe Derenne et François Bricaire, Pandémie, la grande menace, Paris, Fayard,
2005

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