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‫الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية‬

‫وزارة التعليم العالي و البحث العلمي‬

UNIVERSITE BADJI MOKHTAR –ANNABA ‫جامعة باجي مختار – عنابة‬

BADJI MOKHTAR –ANNABA UNIVERSITY

Faculté des sciences de la terre

Département des mines

Domaine : Sciences et technologie

Filière : Génie minier

Spécialité : Valorisation des ressources minérales

Parcours : Master 02

Module : Réhabilitation des sites minières

Exposé sur :

PROBLEMATIQUE ENVIRENMENTALE ET
OPTION DE LA RESTAURATION

Présenté par : Sous-direction de :

Sayeh Rayane Dr. Bajouj S

Bouzina Ranim

Année universitaire :

2022-2023
PROBLEMATIQUE ENVIRENMENTALE ET OPTION DE LA RESTAURATION MASTER2

SOMMAIRE
Introduction ……………………………………………………………………………. 1
I. Les principales ressources de la problématique environnementale …………… 2
II. Les principaux types de résidus miniers ………………………………………….. 3
II.1. Notions générales ………………………………………………………………… 3
II.2. Les types des résidus miniers …………………………………………………… 3
II.2.1. Les stériles francs de découverture………………………………………… 4
II.2.2. Gangue……………………………………………………………………... 4
II.2.3. Résidus miniers……………………………………………………………..
4
II.2.4. Déchets miniers liquides……………………………………………………
4
II.2.4.1. Eau de mine………..…………………………………………………..
II.2.4.1. Boues de traitement de l’eau………………………………………….. 5
II.2.5. Autres types de résidus ……………………………………………………. 5
III. Les enjeux liés aux rejets miniers ……………………………………………… 6
III.1. Le drainage minier acide……………………………………………………….. 7
III.2. Le drainage neutre contaminé………………………………………………….. 8
IV. Impacts environnementaux de l’industrie minière……………………………… 9
IV.1. Pollution de l’air……………………………………………………………….. 9
IV.2. Pollution de l’eau………………………………………………………………. 10
IV.3. Dommages à la terre…………………………………………………………… 10
IV.4. Perte de la biodiversité…………………………………………………………. 10
IV.5. Les effets néfastes à long terme de l’exploitation minière…………………….. 11
V. Divers modes de gestion des rejets miniers………………………………………... 12
V.1. Désulfuration environnementale……………………………………………… 13
V.2. Remblayage minier……………………………………………………………... 13
V.2.1. Les remblais miniers souterrains………………………………………………
13
V.2.2. Les remblais miniers cimentés en pâte………………………………………...
15
VI. Restauration et fermeture de sites……………………………………………...
VI.1. La phase de fermeture………………………………………………………….. 15
VI.2. Barrières de recouvrements…………………………………………………….. 15
VI.1.3. Revégétation des sites………………………………………………………... 16
V.2.1. La plantation manuelle………………………………………………………... 17
V.2.2. Les deux types de semis………………………………………………………. 17
V.2.3. Les progrès à réaliser…………………………………………………………. 18
VII. Conclusion ……………………………………………………………………… 19
Reference bibliographique…………………………………………………………….. 21
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Liste des figures :

Figure 1. Traveaux et opérations d’une exploitation minière et les principaux résidus


obtenus……………………………………………………………………………………... 2
Fig 2. Eau contaminée par le drainage des roches acides…………………………………. 5
Fig 3. Site d’entreposage des résidus miniers……………………………………………... 5
Figure 4. Les différentes étapes de production d’un métal à partir d’un minerai………… 6
Figure 5. Les éléments nécessaires au drainage minier acide…………………………….. 7
Figure 6. Schéma général du fonctionnement des mines et leur impact sur les eaux
souterraines et les eaux superficielles. (Bounouala M.et al. 2000)……………………… 8
Figure 7. Le cycle de l’exploitation minière et son influence sur l’environnement………. 11
Figure 9. Le remblais miniers souterrains ………………………………………………... 12
Figure10. Remblais miniers cimentée…………………………………………………….. 14
Figure 11. Gestion intégrée des rejets de boue de traitement …………………………….. 14
Figure 12. Structure d’une couverture à barrière capillaire……………………………….. 16
Figure13. Restauration d’une mine orpheline…………………………………………… 18
Figure14. Illustration de la méthode dite des « pas japonais »……………………………. 19
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Introduction
L’industrie minière constitue un secteur essentiel pour le développement économique de
nos pays. Elle a joué un rôle important dans le développement de nombreux pays partout dans
le monde (États-Unis, Canada, Australie, Russie, Brésil, Afrique du Sud, Chine, UE, etc.) et
continue d'être un contributeur important aux économies nationales et régionales (MINEO,
2000). De plus, ce secteur crée de l’emploi pour la main d’œuvre locale et contribue parfois
en grande partie au PIB. On estime que 30 millions de personnes sont impliquées dans
l'exploitation minière à grande échelle, ce qui représente 1% de la main-d'œuvre mondiale et
13 millions de personnes sont impliquées dans l'exploitation minière à petite échelle.

L’Afrique constitue un continent à forte " vocation minière" avec 30% des réserves
mondiales de minerais stratégiques pour l’économie mondiale dont 30% de la bauxite, 60%
du manganèse, 75% des phosphates, 85% du platine, 80% du chrome, 60% du cobalt, 30% du
titane, 75% du diamant et près de 40% de l’or (Amedee, 2017).

L’activité minière est devenue depuis plus de 30 ans un secteur hautement stratégique
pour les économies des États africains et s’inscrit au cœur des politiques publiques de
développement économique et sociétal. Cette tendance ne semble pas prête à s’estomper au
regard de la légitime volonté d’amélioration des conditions de vie dans les pays en voie de
développement.

Or l’exploitation minière, comme la majorité des grands sites industriels, s’accompagne


généralement de nombreux impacts environnementaux malgré les efforts faits en faveur de la
préservation de l’environnement. L’industrie minière est considérée comme une source
majeure de pollution de l’environnement (Audry et al, 2006 ; Ghose, 2007 ; Gyozo, 2009 ; El
Amari et al, 2014; Othmani et al, 2015 ; Omanović et al, 2015).

Les principaux problèmes environnementaux reliés aux sites d’entreposage des rejets
miniers (essentiellement les rejets de concentrateur et les stériles miniers) sont associés à la
stabilité chimique et physique des rejets.

La stabilité chimique des rejets sera compromise lorsque l’interaction entre l’eau et le
rejet crée une contamination du drainage minier. On peut définir le drainage minier comme
étant le résultat de la circulation des eaux tant de surface que souterraine à travers les
composantes d’un site minier (parcs à résidus, galeries de mine, etc.).

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Les effluents miniers sont donc alimentés par le drainage minier. On peut diviser ce
dernier en quatre classes principales (Morin et Hutt, 1997), soit : le drainage minier acide (pH
< 6), le drainage minier alcalin (pH > 9 et 10), le drainage minier circum-neutre (6 < pH < 9 et
10) ainsi que le drainage minier au pH peu problématique, qui découle de l’exploitation de
minéraux industriels non métalliques comme le sel gemme, la potasse, la kaolinite, etc.
Les deux types de drainage qui sont une source de préoccupation environnementale,
sont le drainage minier acide (DMA) et le drainage neutre contaminé (DNC), qui contient des
éléments en solution à des concentrations non négligeables.

I. Les principales ressources de la problématique environnementale :

Il faut aborder la problématique environnementale à toutes les étapes de la vie d’une mine :

 Exploration et développement: prédiction.


 Exploitation: prévention, réutilisation et contrôle.
 Fermeture (après mine): contrôle à long terme.

Approvisionnement monétaire tout le long de l’exploitation: on ne veut plus de site


abandonné.

Fi gur e 1.

Figure 1.Traveaux et opérations d’une exploitation minière et les principaux résidus obtenus.

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II. Les principaux types de résidus miniers


II.1. Notions générales
Les résidus miniers peuvent être définis comme tout produit ou dépôt qui résulte de la
recherche et de 'exploitation minière ou du traitement du minerai: ces résidus peuvent être des
produits naturels (stériles francs, produits minéralises non exploitables) ou des produis
artificiels, plus ou moins transformés, issus des phases de traitement et d'enrichissement du
minéral (rejets de laverie, scories) contenant d'éventuels additifs chimiques, minéraux ou
organiques. Comme nous le verrons, la nature et l’importance des éventuels impacts qu'un
résidu miner peut avoir sur l'environnement seront fonction de:
 sa quantité totale:
 sa composition chimique et minéralogique;
 ses caractéristiques physiques:
 les méthodes de stockage et sa localisation dans un contexte environnemental
particulier.

Ces différents aspects sont fortement influencés par les caractéristiques de la mine elle-
même :

 Sa substance exploitée;
 La nature de gisement ;
 Sa taille et la méthode d'exploitation utilisée ;
 Sa localisation dans un contexte environnemental particulier.
II.2. Les types des résidus miniers

Chacune des étapes d'exploitation peut être génératrice de résidus miniers, généralement
de caractéristiques Physiques et chimiques, donc d'impact environnemental potentiel. Assez
différentes. Leurs volumes respectifs, surtout en ce qui concerne les résidus de découverture,
seront fonction aussi du type 'exploitation (mine à ciel ouvert, mine souterraine) ; leur
composition chimique variera en fonction de la substance exploitée et la nature de gisement.

En premier lieu, nous pouvons classer les principaux types de résidu minier en quatre
grands groupes :

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 Les stériles francs de découverture et/ou de traçage de galerie.


 Les résidus d'exploitation (stériles francs et/ou stériles de sélectivité minéralisés).
 Les résidus de traitement (rejets de l'usine d'enrichissement).
 Autres résidus (scories de grillage ou de fusion du minerai).
II.2.1. Les stériles francs de découverture

Les stériles ou les morts-terrains font référence à la masse souvent importante de sol
initial et de roche qui est enlevée pour atteindre les précieux gisements minéraux. En règle
générale, pour chaque tonne de minerai extraite, 5 tonnes de mort-terrain sont déplacées. Les
morts-terrains ne sont soumis à aucun processus chimique, mais doivent être enlevés pour
accéder au minerai en dessous. Les morts-terrains sont gérés en l’utilisant pour refaire surface
des zones précédemment exploitées afin de les revégétaliser et de leur redonner leur
apparence d’origine avant d’être exploitées.

II.2.2. Gangue

La gangue est la roche ou le matériau sans valeur qui est étroitement mélangé avec le
matériau précieux à traiter. La séparation des minéraux de la gangue est appelée traitement
des minéraux. Souvent, des méthodes de traitement inefficaces peuvent produire de la gangue
qui contient encore une grande quantité de minéraux précieux. À mesure que les valeurs des
minéraux augmentent, il peut même être rentable de retraiter la gangue pour extraire des
minéraux supplémentaires qui peuvent avoir été manqués lors du premier traitement.

II.2.3. Résidus miniers

Les résidus sont des roches finement broyées et d’autres déchets minéraux résultant du
traitement des minéraux. En raison de la façon dont les minéraux sont traités, les résidus
peuvent contenir des concentrations de produits chimiques de traitement. Cela peut faire des
résidus miniers une préoccupation environnementale, de sorte qu’un transport et une
élimination appropriés sont essentiels. Par conséquent, l’étape suivante consiste à pomper les
résidus miniers à l’aide de pompes à lisier dans les bassins de résidus. Les bassins de résidus
sont des bassins de rétention de sédimentation entourés de barrages et de revêtements pour
capter et entreposer les déchets.

II.2.4. Déchets miniers liquides


II.2.4.1. Eau de la mine

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L’eau de mine est produite de différentes façons sur les sites miniers et peut varier en
niveaux de contamination. L’eau exposée aux processus miniers est également souvent acide
et peut contaminer les sources d’eau locales dans un processus appelé drainage minier acide
(DMLA) ou drainage rocheux acide (ARD). Le drainage minier acide contribue fortement à la
pollution des eaux de surface à travers le monde. La DMLA est principalement causée lorsque
l’eau s’écoule sur le matériau lourd en sulfures, formant une solution acide. L’eau sur les sites
miniers est généralement fortement surveillée et des stratégies de gestion sont utilisées non
seulement pour réduire la quantité d’eau de mine produite, mais aussi pour traiter l’eau avant
qu’elle ne soit rejetée dans l’environnement.

II.2.4.1. Boues de traitement de l’eau

Les boues sont produites sur certains sites miniers et sont similaires aux eaux usées
minières, mais comportent des ajouts de solides et de produits chimiques de traitement. Ces
ajouts transforment l’eau en une boue plus visqueuse qui peut ensuite être pompée loin du
site. Étant donné que la majorité des boues ont peu de valeur économique, elles sont
essentiellement traitées comme des déchets. Dans les cas extrêmes où les boues sont riches en
matières nocives ou radioactives, elles peuvent être classées comme déchets dangereux et
nécessiter des méthodes spéciales de manipulation et d’élimination.

II.2.5. Autres types de résidus

Dans bon nombre d'exploitations anciennes (Fe, Cu, Sn...), le minerai ou concentré était
grillé ou fondu sur place pour éliminer certains composants ‘sulfures, par exemple) afin
d’arriver à un produit marchand plus pur (fig.1). Dans ce cas, on peut retrouver sur ces sites
anciens des tas de scories qui forment un cas particulier de rejets. Des suies provenant du
nettoyage des fours de grillage ou des conduits d'évacuation des fumées y sont fréquemment
associées. Ces produits oxydés se retrouvent, soit accumulés à proximité de la mine si le
grillage était opéré sur place, soit souvent entasses à proximité de la fonderie en contrebas.

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Fig 2. Eau contaminée par le drainage des Fig 3. Site d’entreposage des résidus miniers
roches acides.

Figure 4. Les différentes étapes de production d’un métal à partir d’un minerai.

III. Les enjeux liés aux rejets miniers

La gestion des rejets miniers est balisée par un cadre règlementaire clair qui définit les
rôles et les responsabilités des exploitants ainsi que les normes qu’ils doivent respecter.

Cependant, la production de rejets dans l’industrie minière est inévitable. Des


aménagements d’entreposage sont créés afin de les déposer dans un environnement où il est
plus facile de les gérer et de contrôler leurs impacts sur l’environnement. La quantité
importante de rejets aura un impact négatif majeur sur l’environnement si la gestion de ces
derniers n’est pas faite correctement. Dépendamment de leur composition, la stabilité
chimique des résidus cause des problèmes environnementaux importants. La présence de

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minéraux sulfureux dans les rejets peut causer une baisse significative du pH dû notamment à
l’oxydation de ces sulfures. Ce phénomène est le DMA. De moindre ampleur, le DNC est
aussi problématique. Il peut entrainer dans l’environnement des métaux lourds à des
concentrations supérieures à celles exigées par les gouvernements. La présence d’arsenic dans
les rejets est aussi une préoccupation constante de l’industrie en raison de la toxicité de cet
élément. Plus spécifique aux exploitations d’or et d’argent, le cyanure utilisé lors du processus
de cyanuration pour traiter le minerai doit être retiré des rejets. Les techniques de traitement
sont cependant bien développées pour ces deux derniers éléments. Enfin, les ouvrages
nécessaires à l’entreposage des rejets miniers causent, invariablement, des modifications dans
l’usage du territoire.

III.1. Le drainage minier acide

Le drainage minier acide est un phénomène naturel, observé lors du processus


d'oxydation de minerais ou de déchets miniers contenant notamment des sulfures métalliques.
Cette oxydation conduit à l'acidification des eaux et à la solubilisation des métaux présents
(tels : Pb, Zn, Cu, Cd, As…) source importante de pollution et constituant donc un problème
environnemental, une erreur liée à l'activité anthropique minière. Les facteurs:

 Eaux - terrestre ou atmosphérique.


 Oxygène - provenant généralement de l’atmosphère.
 Granulométrie – la taille des minéraux sulfurés réactifs.

Les rivières qu’elles sont contaminées c’est caractérisent pour:

 l’acidité
 le haut contenu sulfates et métaux lourds.
 contenu métallique des sédiments.

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Figure 5. Les éléments nécessaires au drainage minier acide.

Figure 6. Schéma général du fonctionnement des mines et leur impact sur les eaux
souterraines et les eaux superficielles. (Bounouala M.et al. 2000).

III.2. Le drainage neutre contaminé

Le DNC est un drainage qui a un pH neutre, mais dans lequel on retrouve de hautes
concentrations en métaux lourds. Plusieurs processus peuvent mener au DNC. En raison de
l’abaissement du pH, l’oxydation des minéraux sulfureux générateurs d’acide cause la
dissolution d’autres minéraux qui se trouvent dans les rejets miniers. Les éléments plus
problématiques reliés au DNC sont l’arsenic, le nickel et le zinc.

Le DNC peut aussi être le produit de l’oxydation de minéraux sulfureux non générateur
d’acide, comme la sphalérite, qui largue du zinc en solution à des pH près de la neutralité .Le
troisième processus qui peut mener à la production de DNC est lié aux résidus entreposés sous
une barrière capillaire ou sous un recouvrement en eau.

Le contrôle et la prévention du DNC sont intimement liés aux mesures prises pour
contrer le DMA. Comme le phénomène du DNC peut être causé par les altérations de pH qui
entrainent la dissolution de métaux, les méthodes pour empêcher l’action oxydante sont

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privilégiées. Il faut cependant prendre des mesures supplémentaires pour assurer un contrôle
du DNC dans les cas, par exemple, des barrières à oxygène.

IV. Impacts environnementaux de l’industrie minière

L’industrie minière a des effets néfastes sur l’environnement en provoquant une perte de
biodiversité, l’érosion des sols et la contamination des eaux de surface, des eaux souterraines
et des sols. Les fuites de produits chimiques des sites miniers peuvent également avoir des
effets néfastes sur la santé de la population vivant sur le site minier ou aux alentours. Dans
certains pays, les compagnies minières sont censées adhérer à des codes de réhabilitation et
d’environnement pour garantir que la zone exploitée soit finalement transformée dans son état
d’origine. Toutefois, les violations de ces règles sont assez courantes.

Les activités minières peuvent nuire à l’environnement de plusieurs façons.

IV.1. Pollution de l’air

La qualité de l’air est affectée par les opérations minières. Des matériaux non raffinés
sont libérés lorsque des gisements de minéraux sont exposés à la surface par l’exploitation
minière. L’érosion éolienne et la circulation automobile à proximité font que ces matériaux
s’envolent. Le plomb, l’arsenic, le cadmium et d’autres éléments toxiques sont souvent
présents dans ces particules. Ces polluants peuvent nuire à la santé des personnes vivant à
proximité du site minier. Des maladies du système respiratoire et des allergies peuvent être
déclenchées par l’inhalation de ces particules en suspension dans l’air.

IV.2. Pollution de l’eau

L’exploitation minière entraîne également une pollution de l’eau qui comprend la


contamination par les métaux, l’augmentation des niveaux de sédiments dans les cours d’eau
et le drainage minier acide. L’eau peut être souillée par des polluants rejetés par les usines de
traitement, les bassins de décantation, les mines souterraines, les zones de dépôt de déchets,
les routes de surface ou de transport actives ou abandonnées. Les eaux usées sont les
principales sources de pollution de l’eau. Les sédiments libérés par l’érosion du sol
provoquent l’envasement ou l’étouffement des lits de cours d’eau. Elle a des répercussions
négatives sur l’irrigation, la natation, la pêche, l’approvisionnement en eau domestique et
d’autres activités qui dépendent de ces masses d’eau. De fortes concentrations de produits

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chimiques toxiques dans les masses d’eau constituent une menace pour la survie de la flore et
de la faune aquatique et des espèces terrestres qui en dépend pour leur alimentation. L’eau
acide libérée par les mines de métaux ou de charbon s’écoule également dans les eaux de
surface ou s’infiltre sous terre pour acidifier les eaux souterraines. La perte du pH normal de
l’eau, un des effets néfastes de l’industrie minière, peut avoir des effets désastreux sur la vie
que cette eau peut entretenir.

IV.3. Dommages à la terre

La création de taches dans le paysage, comme les fosses à ciel ouvert et les amas de
stériles, due à l’exploitation minière peut entraîner la destruction physique des terres du site
minier. De telles perturbations peuvent contribuer à la détérioration de la flore et de la faune
de la région. Il est également fort possible que de nombreux éléments de surface qui étaient
présents avant les activités minières ne puissent être remplacés après la fin du processus.
L’enlèvement des couches de sol et le creusement souterrain profond peuvent déstabiliser le
sol, ce qui menace l’avenir des routes et des bâtiments dans la région.

IV.4. Perte de la biodiversité

Souvent, les pires effets des activités minières sont observés après la fin du processus
d’extraction. La destruction ou la modification drastique du paysage pré-mine peut avoir un
impact catastrophique sur la biodiversité de cette zone. L’exploitation minière entraîne une
perte massive d’habitat pour une diversité de flore et de faune allant des micro-organismes du
sol aux grands mammifères. Les espèces endémiques sont les plus gravement touchées par les
effets néfastes de l’industrie minière, car la moindre perturbation de leur habitat peut entraîner
leur extinction ou les exposer à un risque élevé d’extinction. Les toxines libérées par
l’exploitation minière peuvent anéantir des populations entières d’espèces sensibles.

IV.5. Les effets néfastes à long terme de l’exploitation minière

Un paysage affecté par l’exploitation minière peut mettre beaucoup de temps à guérir.
Parfois, elle ne se rétablit jamais. Les efforts d’assainissement ne garantissent pas toujours la
restauration de la biodiversité de la zone. Des espèces pourraient disparaître définitivement à
cause de la propagation non contrôlée de l’industrie minière.

L’exploitation minière est-elle alors vraiment mauvaise pour l’environnement ? La


réponse est « oui ». Parmi les impacts négatifs à long terme que l’exploitation minière peut

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avoir sur l’environnement sont la perte de biodiversité, l’érosion des sols, et la contamination
des eaux de surface.

Figure 7. Le cycle de l’exploitation minière et son influence sur l’environnement.

V. Divers modes de gestion des rejets miniers


Durant l'opération d'une mine, on retrouve différentes sources de contaminants pouvant
affecter l'environnement. Dans certaines situations, des contaminants atmosphériques peuvent
être générés La gestion des rejets miniers s’intéresse l’industrie, les gouvernements et les
chercheurs. Des études sont menées pour mieux comprendre les conséquences des rejets sur
l’environnement.
Les stratégies de gestion ne doivent cependant pas devenir un gouffre financier pour les
entreprises. Celles-ci ne peuvent échapper aux impératifs économiques. Bien que les
problématiques soient aujourd’hui bien encadrées sur le plan légal par les gouvernements, les
superficies importantes que peuvent prendre les aires d’accumulation sont une préoccupation
grandissante pour le gouvernement. La gestion durable des rejets miniers implique aussi une
restauration progressive afin que les mines dont l’exploitation se termine soient en mesure de
restaurer le plus rapidement possible le site.

V.1.Gestion des rejets solides

Les principaux rejets miniers solides générés par les exploitations minières comprennent le
mort-terrain résultant du décapage de la surface, les roches stériles issues des opérations
d’extraction, les rejets du concentrateur qui forment une pulpe (mélange de solides et de

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liquides) souvent entreposée en surface dans des parcs à résidus miniers, et les boues
provenant du traitement chimique des eaux. Chacun de ces rejets doit être géré de façon à
minimiser les impacts environnementaux et à permettre l’obtention d’une stabilité physique et
géochimique à long terme

V.1. 1.Désulfuration environnementale

L’une des techniques disponibles pour prévenir cette production acide dans les rejets miniers
est la désulfuration environnementale. La désulfuration réduit la quantité de sulfures dans les
rejets de concentrateur pour que le potentiel d’acidification des rejets soit inférieur au
potentiel de neutralisation (Bois et autres, 2004). La désulfuration est donc un procédé qui
produit des rejets classés non-acidogènes et qui, conséquemment, rend leur gestion moins
contraignante. La désulfuration environnementale comporte cependant certaines limites. Les
coûts associés à la désulfuration des résidus des quatre sites sont de 0,25 à 0,60$ /tonne de
rejets à traiter. Ces coûts n’incluent pas les coûts de disposition des concentrés de sulfures. En
effet, une limite importante à la désulfuration est la génération d’un concentré qui nécessite la
mise en place de nouvelles techniques de gestion.

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Figure 8. Gestion intégrée des rejets de traitement par désulfuration environnementale

V.2. Remblayage minier

V.2.1. Les remblais miniers souterrains

L’utilisation des remblais miniers souterrains remonte au début du 20e siècle Bennzazoua,
2005). Bien que leurs avantages environnementaux soient maintenant bien connus, ce sont des
nécessités économiques et sécuritaires qui ont rendu cette pratique indispensable pour les
exploitations souterraines. Ces remblais sont utilisés afin d’optimiser l’exploitation du
gisement en servant, par exemple, de plancher de travail. Ces remblais servent aussi de pilier
secondaire afin de consolider la structure de la mine. Leur résistance mécanique est donc une
préoccupation importante (Benzaazoua et autres, 2004). L’utilisation des remblais souterrains
permet d’envoyer sous terre jusqu’à 60 % des résidus de concentrateur (Benzaazoua et autres,
2004). Dépendamment du type de remblai qui est utilisé, il est préférable d’envoyer sous terre
les rejets les plus problématiques, c’est-à-dire ceux qui ont un PGA élevé ou qui contiennent
des concentrations supérieures aux normes. En effet, il existe trois catégories générales de
remblais souterrains : en pâte, hydraulique et rocheux. Le type de remblais utilisés dépend
grandement des activités de production, des impératifs sécuritaires et delà chimie des rejets.

Figure 9. Le remblais miniers souterrains

V.2.2. Les remblais miniers cimentés en pâte

La popularité des RMCP n’a cessé de croitre depuis les années 90. En 2004, plus de 63 % des
activités de remblayages souterrains utilisaient la technologie du RMCP (Benzaazoua et
autres, 2005). Il s’agit aujourd’hui d’une pratique courante dans l’industrie. Le remblai est

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produit par la fabrication d’une pâte contenant des résidus de concentrateur, de l’eau de
procédé et un liant. Les résidus sont tout d’abord épaissis et filtrés pour former un gâteau de
densité variant entre 80 et 85 % de solides. Le liant qui est ajouté au gâteau représente une
proportion de 3 à 7 % du remblai et est souvent composé de ciment issu des cimenteries, mais
d’autres types de mélanges peuvent aussi être utilisés. Par exemple, un mélange de ciment et
de laitier de haut fourneau, un coproduit de la fonte au haut fourneau en sidérurgie,

Figure10. Remblais miniers cimentée

V.2.3. La gestion des boues de traitement

Lorsque l'on utilise le traitement chimique pour décontaminer l'eau acide chargée en métaux,
on obtient de l’eau traitée et une boue de traitement contenant les contaminants. Au cours des
dernières années, des progrès significatifs ont été réalisés quant aux méthodes de traitement
du DMA et de disposition des boues. Il reste cependant de nombreuses questions, notamment
en ce qui a trait au comportement hydro- mécanique des boues durant les étapes de
suspension, sédimentation/clarification et consolidation.

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Figure 11. Gestion intégrée des rejets de boue de traitement

VI. Restauration et fermeture de sites

VI.1. La phase de fermeture

À la fin de la vie d’une mine, il est nécessaire de restaurer le site où s’est déroulé l’ensemble
des opérations. Le problème de la génération d'acide provenant de rejets miniers est considéré
actuellement comme le principal problème environnemental relié à la fermeture et la
restauration de sites. Afin de remettre le site dans un « état satisfaisant » ainsi qu’èliminer les
risques et assurer la sécurité et limiter la production et la propagation de substances polluantes
(DMA) bien que remettre le site dans un état visuellement acceptable et même réutilisable

VI.1. 2.Barrières de recouvrements

En climat tempéré, les recouvrements avec effets de barrière capillaire (CEBC) se sont avérés
une méthode de restauration efficace pour les résidus miniers générateurs de DMA. Sa
fonction principale est d’empêcher les échanges entre les rejets et l’extérieur ainsi que réduire
les infiltrations d’eau et contrôler la migration des gaz. Pour un fonctionnement idéal il doit
satisfaire diverese exigences notament résister aux phénomènes d’érosion et assurer un
ruissellement contrôlé ainsi que stabiliser les surfaces et éviter les accumulations d’eau ey
assurer a rétablir l’esthétique du site. La couverture à effet de barrière capillaire, vise à
aménager une couverturesur les rejets en plusieurs couches qui ont chacune un rôle spécifique

- Couche superficielle ou de surface (A) : sert à absorber l’humidité et à la croissance des


plantes lors de la revégétalisation ;

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- Couche de protection (B) : protège de l’érosion et de l’intrusion biologique ;

- Couche drainante (C) : sert à l’évacuation de l’eau ;

- Couche de faible perméabilité (D) : cette couche forme le bris capillaire qui, en étant saturé
d’eau, empêche l’oxygène gazeux de pénétrer.

Le nombre de couches mis en place et leur composition dépendent des caractéristiques des
matériaux utilisés. Dans certains cas, une couverture réductrice composée de matières
organiques peut aussi être utilisée afin que l’oxygène soit consommé avant d’atteindre les
rejets.

Figure 12. Structure d’une couverture à barrière capillaire

VI.2. Revégétation des sites

La végétalisation

Les opérations de végétalisation restent néanmoins complexes et nécessitent la prise en


compte de nombreux facteurs dont dépendent grandement les résultats obtenus : la
provenance géographique des graines utilisées pour respecter la diversité génétique qui peut
varier d’un massif minier à l’autre, le choix des espèces à implanter en fonction des

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caractéristiques du milieu, le choix des techniques à mettre en œuvre en fonction de la


morphologie et de l’accessibilité des sites. Les espèces sont choisies en respectant leurs
conditions naturelles d’habitat (altitude et biogéographie) et leur place dans la succession
écologique depuis un milieu ouvert (zone nue ou maquis ouvert) jusqu’à un milieu plus fermé
de type maquis haut ou forestier

Ainsi, sont favorisées les espèces pionnières sur sol dénudé et les espèces cicatricielles pour la
restauration des lisières forestières. Les plantations se font en mélange d’une vingtaine
d’espèces minimum, dont aucune n’excédera 20% en nombre, en veillant à introduire des
espèces reconnues pour leur capacité à développer des symbioses fongiques ou avec des
bactéries fixatrices d’azote mais aussi des espèces ayant de bonnes capacités de dispersion de
leurs graines (par les animaux notamment). Sur ces substrats de très faible fertilité,
l’utilisation de l’horizon de surface ou top soil, découvert séparément des stériles miniers,
améliore considérablement les résultats de la végétalisation en apportant en une seule
opération l’essentiel des éléments nécessaires pour reconstituer un sol et permettre le retour de
la végétation et de la faune naturelle.

V.2.1. La plantation manuelle

La plantation manuelle est la technique de restauration la plus pratiquée sur les mines en
Nouvelle- Calédonie. Elle est réalisée de décembre à juin quand les conditions
d’ensoleillement et d’humidité sont optimales pour la reprise des jeunes plants sur les
banquettes, petits talus ou surfaces accessibles. Une des contraintes majeures de cette pratique
est l’irrégularité de production à grande échelle des espèces ciblées en raison du manque de
maîtrise des itinéraires techniques de production (phénologie, germination, durée de culture)
de la majorité des opérateurs. Cette technique permet une implantation plus rapide des
espèces choisies.

V.2.2. Les deux types de semis

Deux types de semis sont pratiqués en Nouvelle-Calédonie : le semis hydraulique


(hydroseeding), le plus fréquent, et le semis manuel (dryseeding), peu pratiqué. Selon la
nature du substrat et sa sensibilité à l’érosion, les surfaces à traiter peuvent être recouvertes au
préalable d’un géotextile tissé de type toile de jute ou de coco. Les mélanges de graines et
d’adjuvants de semis sont adaptés au cas par cas aux conditions du milieu et à la disponibilité
des semences. Si l’épandage manuel ne peut se faire que sur une courte distance de l’ordre de

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1 à 2 mètres et nécessite davantage de manutention, une plus grande diversité d’espèces


(jusqu’à 40 espèces) peut être utilisée, y compris celles aux graines fragiles ou de grande
taille. Le semis hydraulique, quant à lui, est plutôt pratiqué sur de vastes zones plus pentues et
difficiles d'accès, avec une capacité de projection jusqu’à 400 m de distance en aval du
camion et l’utilisation d’une vingtaine d’espèces à graines robustes et de préférence de petite
taille. Depuis quelques années, les traitements pré-germinatifs permettent d’accélérer la levée
des semis sur certains groupes de Cypéracées et des expérimentations prometteuses
d’enrobage argileux des graines avec fertilisants, amendements organiques et mycorhizes sont
en cours (bombes de graines).

Figure13. Restauration d’une mine orpheline

V.2.3. Les progrès à réaliser

L’optimisation des différentes opérations qui viennent d’être décrites est une préoccupation de
l’ensemble des acteurs du secteur minier. De nombreux progrès restent à réaliser pour
améliorer encore l’efficacité et la complétude de la réhabilitation des sites. En matière de
restauration écologique, les pistes d’amélioration concernent différents aspects tels qu’un
traitement différencié des surfaces pour davantage prendre en compte ce que la nature peut
apporter spontanément. En particulier, optimiser l’utilisation du topsoil et mieux intégrer la
notion de continuité écologique dans les projets de végétalisation s’avère payant, autant en
matière écologique qu’économique. Différents travaux ont souligné l’importance de conserver
des îlots de biodiversité (maquis ou forêt) ou d’en recréer au sein des terrains exploités, la
distance entre les zones végétalisées et la végétation naturelle étant un facteur important de la
diversification des espèces au sein d’écosystème en formation. Aussi une vision paysagère se
doit d’être adoptée avec une intégration des principes de continuités écologiques, en

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particulier l’utilisation des “pas japonais” qui apparaissent aujourd'hui comme les plus
adaptés. De même, le rôle des microorganismes (mycorhizes et bactéries) est de plus en plus
reconnu et leur utilisation systématique devrait permettre une amélioration significative des
résultats en plantation comme en semis. La recherche d’indicateurs de réussite est une
préoccupation constante et plusieurs pistes ont été étudiées ces dernières années, utilisant
classiquement ce qui se voit, c’est-à-dire la végétation et les paramètres d’évolution de
l’écosystème recréé, comparativement à un écosystème de référence (Ititiaty, 2019) ou bien
par le biais de rapports d’abondance entre certains groupes microbiens présents dans les
substrats en restauration. La difficulté réside principalement dans le fait que l’indicateur ou le
jeu d’indicateurs proposé doit refléter la complexité de la dynamique de la restauration, tout
en étant facilement utilisable dans la pratique par les opérateurs. Enfin, l’amélioration
profonde de la filière “graine” est nécessaire pour permettre la production du matériel végétal
en quantité et en qualité et satisfaire la demande croissante.

Figure14. Illustration de la méthode dite des « pas japonais »

Au niveau stratégique, des réflexions ont été initiées depuis quelques années pour
diversifier la vocation donnée aux surfaces en fonction de leurs caractéristiques. Si l’option
majeure reste celle de la restauration écologique pour réintégrer la majorité des surfaces dans

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leur environnement naturel et respecter au mieux la biodiversité de ces milieux, s’orienter


vers d’autres vocations pour certaines zones les plus accessibles, peut venir compléter le panel
des actions à envisager (parcelles de production forestière, vergers pour la phyto-extraction
métallique, champs semenciers, ferme solaire, etc.…).

VII. Conclusion

La gestion des rejets miniers est une préoccupation majeure pour l’industrie minière.
Face aux quantités toujours grandissantes de rejets déposés dans des aires d’accumulation,
L’industrie minière se tourne maintenant vers la valorisation. La gestion et la valorisation
intégrée des rejets miniers appellent à un changement d’approche de la part de l’industrie et
des gouvernements. Les impacts des projets miniers sur l’environnement et les communautés
locales ne peuvent pas être complètement éliminés, mais ils peuvent être atténués. Le secteur
minier a su par le passé s’adapter et innover face aux défis environnementaux qui se sont
posés à lui. Aujourd’hui, de nouvelles données démontrent l’importance des enjeux à venir.
Des études ont tenté de démontrer que l’humain a extrait plus de métal du sol qu’il en reste à
extraire Bien que controversées, de telles études nous rappellent le caractère non renouvelable
de ces ressources. La capacité de nos sociétés à récupérer et à recycler les métaux sera de plus
en plus appelée à jouer un rôle incontournable dans le développement économique mondial.

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Référence Bibliographique

ANALYSE DES PRATIQUES DE VALORISATION DES REJETS MINIERS Par Pascal


Charbonneau Juin 2014

Environnement et restauration des sites miniers France Bailly, Hamid Amir, Frédéric Bart,
Bruno Fogliani, Véronique Forlacroix, Yawiya Françoise Ititiaty, Laurent L’Huillier,
Stephane Mccoy

Guide de caractérisation des résidus miniers et du minerai Juin 2020

https://www.elaw.org/files/mining-eia-guidebook/Chapitre%201.pdf

https://depositum.uqat.ca/id/eprint/697/

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01748054

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