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INTRODUCTION
0.1. Objectifs du cours
0.2. Méthode pédagogique
0.3. Débouché de l’hydrogéologie
Chapitre I : ECOULEMENTS SOUTERRAINES
I.1. Rappel sur la charge hydraulique
I.2. Expérience de Darcy
I.3. Expérience de Reynolds
I.4. Ecoulements dans les roches stratifiées
I.5. Mesures et estimation de la perméabilité au laboratoire
I.6. Mesure in situ
Chapitre II : MODELES CONCEPTUELS EN HYDROGEOLOGIE
II.1. Equation fondamentale de l’hydrodynamique
II.2. Méthodes numériques de résolution de l’équation de diffusivité
II.3. L’eau et la construction
II.4. Mouvement de terrain
II.5. Les travaux souterrains
Chapitre III : NOTIONS DE TRANSPORT
III.1. Position du problème et mécanisme de transport
III.2. La convection (ou advection)
III.3. La diffusion
III.4. La dispersion cinématique
Chapitre IV : HYDRAULIQUE DES PUITS DE POMPAGE
IV.1. Equation de diffusivité en coordonnées radiales
IV.2. Solution de Theis
IV.3. Solution de Jacob
IV.4. Pompage d’essai
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
1. Objectifs du cours
L’objectif premier du cours est de réaliser une étude hydrogéologique complète
d’ingénierie décrivant les résultats de cette étude.
Pour parvenir à réaliser cette étude les étudiants devront :
2. Méthode pédagogique
Ce cours est donné selon l’approche d’apprentissage par problème.
‘Dans l'apprentissage par problèmes (APP) (en anglais problem-based learning,
PBL), les apprenants, regroupés par équipes, travaillent ensemble à résoudre un
3. Débouché de l’hydrogéologie
3.1 L’eau source de vie
L’eau souterraine a une influence très importante sur la majorité des problèmes
de construction et de génie civil, sur les conditions d’aménagement du territoire
et sur la protection des biens et des personnes.
Son rôle n’a souvent été reconnu que tardivement, à la suite de véritables
catastrophes ou après des sinistres plus limités se traduisant par des retards de
chantiers, des incidences imprévues sur l’environnement, des destructions
d’ouvrages, voire des pertes humaines. L’intervention de l’hydrogéologue est
aujourd’hui rentrée dans les moeurs et tend à se systématiser dans le cadre des
grands travaux et des diverses études d’aménagement :
• travaux de terrassements et études de tracés (routiers, autoroutiers et
ferroviaires) ;
• excavations profondes atteignant la nappe ou recoupant des horizons
aquifères ;
• gros chantiers imposant des rabattements de nappe prolongés ;
• tunnels et travaux souterrains ;
• barrages ;
• étude et prévention des mouvements de terrain et des remontées de nappes.
Les eaux de consommation (boisson et cuisson), ainsi que les eaux qui rentrent
dans la fabrication de produits alimentaires doivent répondre à des normes
sanitaires de plus en plus strictes. Les autres usages sont nettement moins
contraignants, mais possèdent souvent leurs propres critères de qualité, afin de
garantir la protection du matériel utilisé et des produits traités ou fabriqués.
La protection des paramètres physico-chimiques de l’eau adaptés à ses différentes
utilisations est de plus en plus considérée, en particulier en ce qui concerne
l’alimentation humaine. Elle débouche sur des études d’impacts avant la mise en
œuvre de projets susceptibles d’altérer la ressource en eau (décharges, rejets de
substances polluantes, stockages dangereux…) et sur la définition de périmètres
de protection destinés à sécuriser les captages pour AEP.
La sollicitation accrue des nappes souterraines et les prélèvements excessifs dans
certains aquifères ne sont pas toujours adaptés à leurs conditions de recharge et
peuvent conduire à l’appauvrissement des réserves disponibles. La nécessité d’une
gestion intégrée des nappes, d’un point de vue tant qualitatif que quantitatif,
prend de plus en plus d’importance. Cette vision se généralise très nettement
depuis quelques décennies et a été largement favorisée par la Loi sur l’Eau du 3
janvier 1992 et ses décrets d’application. Elle permet la prise en compte de l’eau
souterraine dans une démarche globale d’aménagement, de protection et de
gestion, intégrant également l’ensemble du milieu naturel et humain, et tend à
accroître le rôle de l’hydrogéologue.
En fait généralement un fluide n'est pas parfait et il existe des forces de viscosité
ou de frottement visqueux. C'est le cas pour l'eau s'écoulant sous l'action de la
pesanteur à travers les vides d'un terrain : il existe des forces de viscosité entre les
molécules ; ces frottements vont dissiper de l'énergie et il y aura perte de charge.
Souvent nous nous intéresserons plus aux variations de charge dans l'espace qu'à
la charge elle-même. Lorsqu'une particule parcourt la distance L, le gradient
hydraulique I est défini par :
∆𝐻 𝐻2 − 𝐻1 𝑑𝐻
𝐼= = = = 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐻 )
𝐿 𝐿 𝑑𝑙
b) Cas de sol
- Charge Hydraulique
Les vitesses d'écoulement dans le sol sont toujours faibles (même dans
un sol très perméable l'ordre de grandeur est 0,1 m/s). Par conséquent dans
La relation se transforme en :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐻
⃗ = −𝐾. 𝑖 = −𝐾𝑔𝑟𝑎𝑑
𝑉
𝑄
𝑉𝑟 = Ou Sv est la surface des vides offerte à l'écoulement.
𝑆𝑉
𝑄 𝑆. 𝑉𝐷 𝑉. 𝑉𝐷 𝑉𝐷
𝑉𝑟 = = ≈ = 𝑛𝑐 : porosité cinématique
𝑆𝑟 𝑆𝑉 𝑉𝑉 𝑛𝑐
- Perméabilité horizontale
- Perméabilité verticale
∑ 𝑒𝑖
Il est aisé d'établir que : 𝐾𝑣 = 𝑒
∑ 𝑖
𝐾𝑖
- Estimation de la perméabilité
A partir d'expériences effectuées avec des sables à filtre, d'uniformité élevée (Cu
𝐷
< 2; 𝐶𝑢 = 60 ) et peu compacts, Hazen a obtenu les équations empiriques
𝐷10
suivantes :
K(en cm/s)=C1 d210
d10 : diamètre en deçà duquel il y a 10 % des grains ou diamètre efficace en cm,
C1 est un coefficient variant entre 100 et 150 s.cm-1.
Pour des sols à gros éléments (> 1 mm) dont les grains sont supposés cubiques,
on peut exprimer la perméabilité en fonction de l'indice des vides e :
K=1,4K0.85 ⋅ e2
Ces relations ne tiennent pas compte de la forme des grains. Elles ne doivent être
utilisées que pour les cas précis pour lesquels elles ont été définies. Dans la
pratique, elles sont inutilisables pour les terrains naturels qui ont des structures
différentes et plus complexes que les sols étudiés.
Les quelques exemples que nous venons de citer sont en fait des cas particuliers
de résolution de l'équation fondamentale de l'hydrodynamique (ou de continuité
ou de diffusivité).
⃗ = 𝒎. 𝜸
* Les équations de la dynamique (𝑭 ⃗ )
Les équations de la dynamique se traduisent pour les fluides visqueux, dont les
coefficients de viscosité sont supposés constants, en équation de Navier Stokes.
- Unicité de la solution
- Principe de superposition
Dans ce qui suit nous considèrerons 2 types de modèles numériques : les modèles
différences finies et les modèles éléments finis. Ces 2 types de modélisation
imposent de découper l'espace en éléments en utilisant des points nodaux, situé
soit aux extrémités des éléments dans le cas des éléments finis ou des différences
finies (mesh-centered nodes) soit au centre des éléments (block-centered nodes)
dans le cas des différences finies centrées.
Exemple : Un aquifère bordé par une rivière. L'aquifère est alimenté en surface
par des précipitations. Horizontalement les seuls échanges sont ceux avec la
rivière.
a) Equations à résoudre
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐻)⌋ = 0,
• En régime permanent : équation de Laplace ∇2 𝐻 = 0 ou 𝑑𝑖𝑣⌊𝐾𝑔𝑟𝑎𝑑
K Matricielle ;
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐻)⌋ = 𝑆 . 𝛿𝐻 + 𝑄
• En régime transitoire 𝑑𝑖𝑣⌊𝐾𝑔𝑟𝑎𝑑
𝑇 𝛿𝑡 𝑇
Pour pouvoir résoudre les équations précédentes, il est nécessaire de préciser les
conditions aux limites qui peuvent être de différents types :
L'espace est découpé en une grille de points distants de Δx et Δ.y (cf. Figure ci-
dessous).
- En régime permanent :
- En régime transitoire :
Dans ce qui suit nous ne nous intéresserons qu'au transport de produits "en
solution" dans l'eau par opposition aux écoulements de 2 fluides non miscibles
comme l'eau et l'huile ou l'eau et l'air. Nous ne considèrerons donc qu'une seule
phase fluide et on définira la concentration C d'une substance dans l'autre (en
général concentration d'une substance dans l'eau).
𝛿𝐶
𝜔𝑐 = ⃗ ) avec 𝑈
= −∇(C𝑈 ⃗ vitesse de Darcy
𝛿𝑡
∭ 𝑤𝑐 . 𝐶. 𝑑𝑣
𝐷
III.3. La diffusion
- La diffusion moléculaire
𝜕𝐶
∇(𝐷0 ⃗∇𝐶) = ( 2e loi de Fick)
𝜕𝑡
Les valeurs du coefficient de diffusion des liquides sont comprises entre 1 10-9 à 2
10-9 m²/s à 25°C (Robinson et Stockes, 1965). Elles ne varient pas beaucoup avec
la concentration, mais sont fortement dépendantes de la température, diminuant
d'environ 50% à 5°C par rapport à 25°C.
En milieu poreux, la diffusion s'opère dans la phase fluide (celle qui s'écoule et
celle sui est immobile). Les grains solides arrêtent ou ralentissent fortement le
mouvement brownien des particules. Pour un fluide statique en milieu poreux,
le coefficient de diffusion effectif De (Bear, 1972) est plus faible que D0.
𝜔. 𝐷0
𝐷0 = 𝜀𝐷0 =
𝜏
τ : tortuosité du milieu
En pratique, le coefficient ε varie de 0,1 (argiles) à 0,7 (sables).
III.4. La dispersion cinématique
La dispersion cinématique est liée à l'hétérogénéité du champ de vitesse
microscopique (cf. Figure ci-dessous). La dispersion dépend d'un très grand
nombre de paramètres classés en trois rubriques :
𝜑 ̿ . ⃗∇𝐶
⃗ = −𝐷
Avec :
𝐷𝐿 = 𝐷0 + 𝛼𝐿 |𝑢|
𝐷𝑇 = 𝐷0 + 𝛼 𝑇 |𝑢|
Quand Pe est faible (<<1) l'écoulement est dominé par la diffusion moléculaire,
quand Pe est grand (>>1), c'est la dispersion cinématique qui a l'impact le plus
important, entre les deux se situe une zone de transition.
Des essais plus spécifiques sont utilisés dans des terrains de faible perméabilité.
Les essais sont interprétés en comparant différents modèles théoriques aux essais
réels et les propriétés des terrains investigués sont obtenus par calage des courbes
théoriques aux courbes expérimentales. Les différents modèles théoriques
correspondent à des géomodèles différents.
On peut tracer les rabattements en fonction du temps sur du papier semi-log. Les
0,183.𝑄
points s'alignent selon une droite de pente . On peut donc en déduire la
𝑇
transmissivité.
𝑆.𝑟 2
L'abscisse à l'origine 𝑡0 = permet d'en déduire le coefficient
2,25.𝑇
𝑄 2,25.𝑇.𝑡 2,25.𝑇.𝑡
d'emmagasinement (quand 𝑠 = 𝑙𝑛 ( )=0 ⇒ =1)
4.𝜋.𝑇 𝑆.𝑟 2 𝑆.𝑟 2
Remarque : les points correspondant à des temps cours sont mal alignés car ils
𝑟 2 .𝑆
correspondent à des valeurs de 𝑢 = > 10−1 . L'abscisse à l'origine permet d'en
4.𝑇.𝑡
déduire S.
b) Réalimentation latérale
La méthode des puits images est couramment utilisée pour analyser des
écoulements situés près d'une limite imperméable ou une limite à charge imposée.
Supposons maintenant que dans le puits O' on injecte un débit Q (ou ce qui
revient au même, on pompe avec un débit -Q). Le rabattement en M s'écrira :
𝑄
𝑠= [𝑊 (𝑢) − 𝑊(𝑢′ )]
4. 𝜋. 𝑇
Si on s'intéresse aux points M situés à égal distance de O et de O' (c'est à dire sur
la médiatrice OO'), pour ces points r=r', le rabattement s'écrit alors :
𝑄
𝑠= [𝑊 (𝑢) − 𝑊(𝑢)] = 0
4. 𝜋. 𝑇
Supposons que dans le puits O' on pompe avec le même débit Q qu'en O. Le
rabattement au niveau de la médiatrice s'écrira :
𝑄 𝑄
𝑠= [𝑊 (𝑢) + 𝑊(𝑢)] = 𝑊(𝑢) .
4.𝜋.𝑇 2.𝜋.𝑇
𝜕𝐻
On peut démontrer que le long de cette ligne =0
𝜕𝑥
On a donc là la solution au problème d'un forage situé à une distance d d'une
ligne rectiligne à flux nul.
- Plusieurs limites
Le pulse test consiste à appliquer une impulsion de pression très brève en un point
d'un forage, entre deux obturateurs et à observer en ce même point la réponse
en régime transitoire. L'interprétation varie en fonction de la forme de la cavité
où à lieu l'impulsion (cylindre ou sphère). Cet essai permet d'estimer la
transmissivité T et avec moins de précision le coefficient d'emmagasinement S.
Les pulse tests sont généralement interprétés en utilisant les courbes types établies
par Cooper et al. (1967). Ces courbes type sont fonctions de 3 paramètres α, β
et le temps t.
Le coefficient α sans dimension, définit la forme de la courbe et est donné par :
2 .𝑆.𝜋
𝑟𝑤
∝= avec
𝐶.𝜌.𝑔
𝛽.𝐶.𝜌.𝑔
𝑇= avec
𝑡.𝜋
- β : paramètre sans dimension (-)
- t : temps (s)
- Le paramètre C peut être mesuré pendant le pulse test en mesurant les variations
de pression lors de l'extraction d'un volume d'eau en supposant.
La réalisation d'un pulse test, n'est pas possible si la perméabilité est trop élevée
(il est alors impossible d'appliquer la brève impulsion de pression, le fluide
pénétrant instantanément dans la roche. Dans ce cas, il est possible d'effectuer un
test d'injection à débit constant entre obturateurs
Le dispositif de réalisation d'un slug test est équivalent à celui d'un pulse, mais
convient à des transmissivités moyennes à faibles. Pour ce test, on impose
également une pression donnée, mais après avoir fait varier la charge hydraulique
dans le tubage raccordé à la zone de test, la vanne entre la zone de test et le
tubage reste ouverte, de sorte que, selon la différence entre la roche et le tubage
on observera un écoulement d'eau du tubage dans la roche ou inversement.
Il est possible de calculer le débit d'eau qui afflue ou sort, à partir de la variation
de pression dans le tubage.
Les eaux souterraines jouent un rôle essentiel dans la plupart des travaux entrepris
par l’homme et l’hydrogéologue tient une place de plus en plus importante au
sein des équipes qui étudient et suivent les opérations de génie civil. Il doit en
effet préciser l’influence des réalisations programmées sur le comportement de la
nappe, évaluer leurs incidences environnementales et définir les éventuelles
modifications ou mesures compensatoires à adopter.
Les difficultés liées à l’eau souterraine peuvent concerner tous les types d’ouvrages
ou d’aménagements, que ce soit en phase de réalisation ou d’exploitation et
quelles que soient leur nature, leur importance ou leur finalité. La résolution des
problèmes passe par la mise en œuvre d’une étude hydrogéologique classique,
bien évidemment adaptée au contexte naturel et aux particularités des
aménagements concernés. Elle nécessite aussi la prise en compte des données
historiques et des équipements périphériques, permettant de bien apprécier les
fluctuations piézométriques de la nappe dans le temps et la portée des travaux
sur l’environnement naturel et humain du site.
L’influence réciproque entre les ouvrages et les eaux souterraines tient
principalement à leurs positions respectives, ainsi qu’aux conditions d’écoulement
et aux variations intersaisonnières et interannuelles de la nappe.
b) Rabattement provoqué
Les drainages provoqués dans le cadre de grands travaux peuvent avoir des
répercussions nettement plus importantes sur leur environnement que celles des
chantiers limités par des parois étanches et donc réalisés en milieu confiné.
Leur influence peut en effet se traduire par des rabattements de plusieurs dizaines
de mètres et être ressentie sur des sites relativement éloignés, avec toutes les
conséquences résultant de telles modifications sur le régime des eaux souterraines
:
Les facteurs qui conditionnent la stabilité des pentes sont multiples (géologie,
topographie, climatologie, hydrologie, état de désagrégation des roches) et il est
souvent très difficile d’identifier avec rigueur les causes d’un glissement de terrain.
C’est généralement la combinaison complexe d’un ensemble de facteurs qui
conduit à la rupture, mais son déclenchement résulte, dans la majorité des cas,
d’une action sur la géométrie des talus et du rôle de l’eau.
L’équilibre des pentes naturelles varie sensiblement en fonction des
caractéristiques des roches constitutives et peut évoluer dans le temps sous l’effet
de leur altération et de l’action de facteurs externes. Le déséquilibre peut à tout
- Le drainage superficiel
La bonne gestion des eaux de surface joue un rôle important sur la stabilité des
versants et il est indéniable que l’abandon progressif des anciens systèmes de
drainage et d’irrigation entraîne aujourd’hui une dégradation rapide de
nombreux versants, fragilisés par une divagation anarchique des écoulements
d’eau.
Dès qu’un glissement s’est déclenché, l’intervention superficielle est toujours très
utile pour tenter d’enrayer sa progression et peut donner lieu à des actions
d’urgence lorsque la protection des fonds inférieurs les justifie et que la surface
Ils sont très largement utilisés, le plus souvent en association avec d’autres modes
de confortement. Il s’agit de tubes crépinés de petit diamètre (généralement en
métal ou en PVC), installés dans des sondages faiblement remontants, sur des
longueurs pouvant atteindre ou dépasser la centaine de mètres. Leurs principaux
avantages tiennent à leur rapidité de mise en œuvre, à leur grande souplesse
d’implantation et d’orientation et à l’écoulement gravitaire des débits recueillis.
Leur usage est moins fréquent, mais ils peuvent compléter d’autres dispositifs de
stabilisation.
Il s’agit de tubes crépinés, implantés dans des forages verticaux et destinés à
injecter l’eau de la nappe superficielle dans un réservoir aquifère profond. Cette
opération nécessite de reconnaître préalablement les exutoires de la nappe
profonde et de vérifier sa capacité d’absorption et ses variations piézométriques
de pointe, pour éviter que d’importantes mises en charge en hautes eaux ne
conduisent à l’inverse de l’effet recherché.
Lorsque l’injection profonde n’est pas possible, l’eau recueillie par le drain vertical
peut être extraite par pompage, avec l’inconvénient d’une maintenance
permanente.
Le pompage est généralement assuré par des pompes immergées installées en
fond de sondage. On a parfois recours à des pompes aspirantes de surface
(pointes filtrantes) ou à des siphons non désamorçables qui garantissent une
exhaure gravitaire (drainssiphons), mais ces dispositifs se limitent à des ouvrages
dont la profondeur n’excède pas 10 mètres.
a) Caractérisation et causes
b) Évolution naturelle
- Effets de la dissolution
C’est essentiellement la vitesse d’évolution des phénomènes qui les distingue, car
le processus général de création des réseaux souterrains reste comparable, avec
- Effets de la suffosion
- Mise en solution
La prévision des arrivées d’eau lors d’un projet de souterrain n’est pas toujours
aisée et des incertitudes notables peuvent parfois subsister à l’issue des études
préalables.
Dans les cas difficiles, des galeries de reconnaissance en petit diamètre sont parfois
mises en œuvre pour vérifier la nature et la géométrie des terrains, ainsi que les
caractéristiques hydrauliques du massif. La mise en perce d’une formation aquifère
permet en outre de prévidanger le massif et de diminuer les pressions
hydrostatiques avant la réalisation de l’ouvrage à grand gabarit. Il est fortement
conseillé dans tous les cas, et surtout lorsque la probabilité de recouper des
terrains aquifères est forte, de procéder systématiquement à des sondages
éclaireurs au fond d’attaque sur une distance représentative.
Le creusement d’un tunnel dans un terrain à perméabilité modérée permet
souvent d’obtenir un rabattement progressif de la nappe et d’évacuer
gravitairement les écoulements collectés lorsque l’attaque est montante. Dans le
cas d’une attaque descendante, il est nécessaire de disposer sur place des moyens
de pompage adaptés pour permettre l’exhaure des débits recueillis par l’ouvrage
et éviter son immersion.
Dans les formations à forte perméabilité, il peut être nécessaire de provoquer des
rabattements dans la zone d’influence du souterrain, à l’aide de pompages dans
des puits creusés depuis la surface (si la profondeur du tunnel le permet) ou de
drains forés à l’avancement en périphérie et au front de l’ouvrage.
Le captage et l’évacuation de l’eau peuvent parfois s’avérer difficiles, surtout à la
traversée de conduits karstiques à régime pérenne ou temporaire, ainsi que
l’illustre le cas du tunnel ferroviaire de Pouzergues (ligne de Brive à Montauban),
réalisé de 1879 à 1882 sur une longueur de 880 mètres et sous une couverture
maximale de 40 mètres.
La traversée d’un massif aquifère par un souterrain intercepte une partie de l’eau
de la nappe et modifie totalement sa piézométrie et ses conditions d’écoulement.
Un tel événement peut, en fonction des conditions hydrogéologiques réelles,
entraîner la baisse de débit de certains exutoires naturels du massif, voire leur
tarissement complet.
Il peut aussi annuler ou diminuer la productivité de forages d’eau et conduire à
la vidange de lacs ou à l’assèchement de vallons altimétriquement perchés par
rapport à l’ouvrage incriminé.
Une telle situation peut être irréversible ou nécessiter des travaux lourds et
coûteux pour permettre un retour à la normale. Un étanchement efficace des
parois de l’ouvrage ou la création d’écrans injectés permettent, dans certains cas,
d’éviter ces désagréments ou de les limiter dans le temps.
Une autre incidence sur l’environnement du drainage assuré par les tunnels en
terrain perméable tient aux mouvements induits susceptibles de se répercuter
jusqu’en surface dans toute la zone périphérique d’influence directe, qu’il s’agisse
d’affaissements d’ensemble plus ou moins prononcés ou de véritables
effondrements caractérisés par l’ouverture brutale de fontis. Ces désordres
peuvent être générés par le tassement de formations meubles dénoyées, par
l’entraînement de terrains boulants à la suite de débourrages en galeries, par le
lessivage d’anciens remplissages karstiques ou par la reprise de dissolution induite
de formations solubles (gypse, sel gemme).
De tels dommages ont souvent une portée limitée dans un environnement
totalement naturel et dépourvu d’aménagements humains. Ils peuvent par contre
avoir des conséquences très graves dans les zones urbaines et périurbaines. Leur
prise en compte apparaît donc aussi nécessaire que celle des difficultés de
réalisation de l’ouvrage, lors des études préalables et des suivis de travaux.
La vocation de ces ouvrages est de créer des réserves d’eau superficielle (retenues),
en obturant localement le cours de vallons jusqu’à une cote adaptée (barrages).
Leurs objectifs sont variés et peuvent être multiples :
La mise en eau d’un barrage accroît la pression statique de la nappe qui baigne
partiellement ou en totalité le massif d’appui de l’ouvrage et ses rives,
augmentant, en particulier, le gradient hydraulique entre l’amont et l’aval,
surtout dans le cas des grands barrages. Cet état facilite les infiltrations d’eau sous
ses fondations ou par contournement de ses appuis.
De tels écoulements forcés peuvent permettre l’érosion régressive de formations
altérables, l’entraînement de fines et la création de renards, ou encore
l’apparition de sous-pressions, autant de situations qui peuvent s’avérer très
dangereuses pour la stabilité de l’ouvrage et dont la possibilité dépend de la
nature des formations qui constituent le site et de leur agencement spatial.
C’est au voisinage même de l’ouvrage que le risque de percolation est le plus
élevé, puisqu’il correspond au cheminement le plus court, mais il peut aussi
concerner des secteurs plus éloignés ou plus profonds, lorsque l’agencement des
discontinuités naturelles le permet (plans de stratification, foliation, diaclases,
failles).
Figure 10 : Barrage des Cheurfas (Algérie). Relations entre l’ouvrage et la structure géologique
(d’après Gignoux et Barbier, 1955).
Les études entreprises après le sinistre ont mis en évidence l’existence d’une faille
de direction N 80, qui limite la lèvre aval de la rupture de rive gauche et se
retrouve également en rive droite. Cet accident, revêtu d’une brêche argileuse
sur une épaisseur variable, est penté vers l’amont et passait sous le barrage à une
profondeur comprise entre 15 et 30 m suivant les endroits.
b) Prévention et traitement
Pour éviter les problèmes précités, la meilleure garantie repose sur une étude
soignée et complète des conditions structurales et hydrogéologiques du site d’un
barrage dès le stade de sa conception, afin d’une part d’écarter les sites qui
apparaissent comme trop dangereux ou trop contraignants, et d’autre part de
prévoir les dispositions constructives les mieux adaptées.
Pour combattre efficacement les infiltrations sous l’ouvrage, différents dispositifs
sont aujourd’hui réalisés sur la plupart des chantiers :
Lorsqu’une retenue s’inscrit sur des terrains perméables, les risques de fuites sont
d’autant plus importants que la charge hydraulique est élevée.
Les conditions les plus défavorables sont représentées par les remplissages
fluviatiles ou glaciaires d’anciennes vallées divaguant latéralement (phénomène
d’épigénie) et par les massifs rocheux intensément karstifiés, sous réserve que la
géométrie des formations permette un réel contournement du barrage.
Les pertes de retenues peuvent avoir une incidence très importante sur l’utilisation
de la réserve en eau et conduire, dans les cas extrêmes, à une impossibilité
d’exploiter certains ouvrages réalisés ou à un abandon d’autres projets. C’est le
cas, en particulier, lorsque le débit de fuite révélé ou estimé est égal ou supérieur
au débit naturel d’apport à la retenue.
a) Instabilités naturelles
Lorsque le niveau de la retenue est relativement fixe, les nappes de versant sont
soutenues par le plan d’eau, avec lequel s’établit un niveau hydrostatique stable
et donc un nouvel état d’équilibre.
Les variations du plan d’eau, résultant de l’exploitation de l’ouvrage (oscillations
périodiques des retenues hydroélectriques) ou des opérations de surveillance et
d’entretien (vidanges partielles ou totales), vont par contre déconnecter plus ou
moins rapidement les nappes de versant du lac. Cette situation peut générer des
gradients hydrauliques élevés, surtout dans les terrains peu perméables, et
entraîner des mouvements de la couverture superficielle, voire même plus en
profondeur. Antoine et Barbier (1973) alertent d’ailleurs sur le risque encouru par
les constructions légères, qui ont de plus en plus tendance à vouloir s’établir « les
pieds dans l’eau » en bordure des lacs artificiels.
• le gaz peut être stocké dans d’anciens gisements de gaz épuisés et cette méthode
est la plus employée. Un projet est en cours à Trois-Fontaines (Marne) où la
reconversion d’un gisement de gaz naturel permettra un stockage d’environ 3
milliards de m3 ;
• le stockage en cavité saline, où une cavité est créée en injectant de l’eau dans
un gisement de sel et en extrayant la saumure. Le gisement de Manosque (Alpes-
de- Haute Provence), à 150 m de profondeur, a une capacité d’un milliard de
m3.
Ceux de Tersanne (Drôme) et d’Etrez (Ain) ont une capacité de 1,4 milliards de
m3 ;
• le stockage en aquifère, où le gaz est injecté, à une pression supérieure à la
pression hydrostatique, dans un aquifère captif sous un aquiclude, et repousse
latéralement l’eau qui le comprime. On recrée ainsi l’équivalent d’un gisement
naturel. Les contraintes d’exploitation imposent de conserver en permanence un
volume (le coussin) d’environ la moitié du gaz stocké. Une partie du gaz peut
alors être remplacée par de l’azote. En France le site de Chémery (Loir-et-Cher)
d’un volume total de 6,8 milliards de m3, permet le stockage utile de 3,5 milliards
de m3.
Les forages ont une profondeur de 1 120 m. L’aquifère des grès est captif sous des
argiles ;
• enfin d’anciennes exploitations minières peuvent être utilisées.
Les besoins sont en constante augmentation et plusieurs projets sont en cours
d’étude ou de réalisation en France.
- Stockage de surface
Les déchets doivent être entreposés sur une formation drainante, au-dessus d’un
aquifère bloqué en profondeur par un substratum parfaitement étanche, sans
risque de remontée de la nappe en surface. L’aquifère doit posséder un exutoire
unique bien identifié pour permettre le suivi de la qualité de l’eau.
Le site de l’Aube est installé à Soulaines Dhuys sur les sables de l’Albo-Aptien, au-
dessus des argiles imperméables de l’Aptien supérieur.
- Enfouissement
Sur le plan mondial, aucun site n’est encore opérationnel et des laboratoires
étudient la faisabilité du stockage (tableau 23). Les sites doivent obéir aux
contraintes suivantes :
En France, trois sites ont été étudiés par l’ANDRA : les argiles du Gard, le granite
de la Vienne, et les argiles de l’Est (Haute-Marne et Meuse). Le site du Gard a été
abandonné.
FIN
COURS d’HYDROGEOLOGIE APPLIQUEE L2 GEOSCIENCES Pontien NZEREKA/ATTR
58
BIBLIOGRAPHIE
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modelling (simulation of flow and advective transport), AcademicPress ;
[2] BANTON O., BANGOY L., 1997, Hydrogéologie, Multiscience
environmentale des eaux souterraines, Presses de l'Université du Québec,
AUPELF ;
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Quelques revues
• La Houille Blanche
• Les cahiers de l'ORSTOM
• Water Ressource Research
• Journal of Hydrology
• Hydrology
• Hydrogéologie