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La situation est grave et urgente. En absence d’une mobilisation internationale nous risquons
d’hypothéquer l’avenir de la terre.
C’est dans ce contexte que se situe l’initiative de l’université Senghor qui, par ce colloque, a
sensibilisé les futurs cadres africains à ces problèmes qui conditionnent l’avenir de nos enfants et
de nos petits enfants.
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DISCOURS DE MADAME LA CONSULE GENERALE DE FRANCE A
ALEXANDRIE
Bien venue au CCFA qui héberge une nouvelle fois un colloque organisé par l’Université
francophone Senghor. Cet exercice illustre tout à la fois la diversité des liens qui se sont tissés
entre nos deux institutions, la volonté du Centre de s’ouvrir aux grand débats scientifiques et
sociaux qui traversent nos sociétés, enfin le dynamisme de l’équipe dirigeante de l’Université qui,
au delà de ses tâches pédagogiques stricto sensu, ouvre à travers ce type de rencontres, un
dialogue avec les milieux scientifiques et universitaires d’Alexandrie, favorise la diffusion de la
pensée scientifique et fait de l’Université Senghor un acteur important de la vie culturelle de la
région.
Le thème aujourd’hui « santé et environnement : risques et enjeux », s’inscrit dans le cadre de ce
vaste débat sur l’environnement mené d’un bout à l’autre de la planète, à tous les niveaux, de la
table du café du commerce au Palais de verre de l’O.N.U., car il concerne notre survie. Il
traduit la prise de conscience que l’homme a les moyens de détruire la planète et qu’il est temps
de mettre fin à cet aveuglement suicidaire.
Vous savez que la France est l’un des pays les plus en pointe dans le combat pour
l’environnement. Tout récemment encore, les 2 et 3 février, se tenait à Paris une conférence
internationale « Citoyens de la Terre : pour une gouvernance écologique mondiale », à laquelle le
Président de la République avait invité une cinquantaine de pays. Le Président du comité
d’honneur de cette manifestation était précisément M. Alain JUPPE, qui viendra demain clôturer
vos travaux.
Cette conférence a permis de dégager une commune détermination à conférer aux Nations Unies
un rôle central en matière d’environnement et à agir en ce sens dans le cadre de la réforme des
Nations Unies.
Un « Groupe des amis de l’ONUE » (organisation des Nations Unies pour l’Environnement) a été
créé dans le double but de mobiliser les énergies en faveur de la transformation du Programme
des Nations Unies pour l’Environnement en Organisation des Nations pour l’Environnement
Ancrer le principe d’une gouvernance internationale de l’Environnement
La première réunion du « Groupe des amis de l’O.N.U.E » aura lieu au Maroc, au printemps. Le
projet d’O.N.U.E., nouvelle organisation spécialisée des Nations Unies, élargirait et complèterait
l’action d’une autre organisation spécialisée des Nations Unies, l’Organisation mondiale de la
santé.
Votre colloque illustre parfaitement cette complémentarité. La santé environnementale est
devenue une préoccupation majeure des dirigeants et des citoyens. Vache folle, maladie du
mouton, grippe aviaire illustrent tristement l’importance des enjeux.
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Certes, il y a toujours des maladies liées à l’activité humaine comme la silicose ou l’asbestose,
mais le problème a changé de nature et d’échelle : ce n’est plus un individu ou une catégorie
limitée de personnes qui sont concernés, mais la population à l’échelle d’une région, d’un pays ou
de la planète. La pression de la démographie sur l’environnement, l’accroissement de la
production industrielle ont des effets que nous ne maîtrisons plus et qui sont pour ainsi dire
mondialisés, globalisés. Les problèmes liés à la qualité de l’air, à la qualité de l’eau, aux
matières chimiques dangereuses n’ont pas de frontières. La solution à y apporter, les moyens
pour y parvenir, notamment en termes d’effort financier, impliquent une responsabilité partagée.
Face aux risques, des plans nationaux santé environnement ont été élaborés et des cadres
juridiques et sociaux mis en place. Les pays d’Afrique doivent aussi effectuer leur propre
démarche en ce sens, en fonction de leur spécificité.
Mais encore une fois, les enjeux sont communs et les responsabilités aussi. Vos débats pendant
ces deux jours vont permettre d’analyser plus avant ces questions et d’échanger expériences et
points de vue.
Je souhaite plein de succès à vos travaux.
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ALLOCUTION DU RECTEUR DE L’UNIVERSITE SENGHOR A
L’OUVERTURE DU COLLOQUE
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polluants (pesticides, substances chimiques diverses) sont infimes mais touchent un nombre
d'individus important en raison de l'urbanisation.
Lier santé et environnement est une évidence pour l'opinion, mais c'est encore un défi pour qui
recherche des informations fiables et précises. La santé environnementale repose donc en partie
sur l'évaluation et la gestion du risque d'où l'émergence du principe de précaution que l'on
cherche désormais à introduire en plus de la protection et de la prévention sanitaires.
Cette volonté de prendre en compte ce concept de santé environnement resterait lettre morte s’il
n’était pas soutenu par les accords internationaux. Je citerai comme exemple la « Déclaration de
Stockholm » (1972) et le protocole d’Athènes, relatif à la protection de la mer Méditerranée
contre la pollution provenant de sources et acticités situées à terre.
L’Université Senghor lieu de rencontre et d’échanges et fidèle à sa vocation d’être au service du
développement africain, a décidé, cette année, d’organiser ce colloque sur la santé
environnementale, cet enjeu qui conditionne l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants.
Avant de terminer, je voudrais remercier le Centre Culturel Français d’Alexandrie, en particulier
Mesdames Glas et Rémer, pour leur excellent accueil dans leurs murs.
Je voudrais vous souhaiter, à toutes et à tous, un excellent colloque et un bon séjour à Alexandrie.
Je vous remercie.
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DISCOURS DU DIRECTEUR DU DEPARTEMENT SANTE
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Communications
Orales
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Gérard PASCAL
Directeur de recherche honoraire à l’INRA, Paris. Expert en sécurité sanitaire des aliments à l’OMS
Résumé
Dès la fin des années 80, l’existence au Royaume-Uni de bovins atteints d’un mal nouveau
qualifié de syndrome de la « vache folle » (ou encéphalopathie spongiforme bovine - ESB), a
conduit des scientifiques (en particulier en France) à s’interroger sur les risques de transmission
à l’homme de l’agent responsable (non identifié à l’époque). Pourtant bien peu de gestionnaires
de risques se préoccupèrent de ces risques avant l’annonce, en mars 1996, de la mise en
évidence en Angleterre de cette transmission, à plusieurs personnes qui décédèrent atteints d’une
nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vCJD). L’Union européenne a alors connu
une crise politique profonde qui a conduit à une réforme complète du système d’évaluation
scientifique des risques au sein de la Commission. En un an, une séparation de cette évaluation
et de la gestion des risques a été mise en place et un Comité scientifique directeur (SSC)
spécifiquement chargé de l’évaluation des risques liés à l’ESB mis en place au sein de la
Direction générale « Politique des consommateurs » aujourd’hui devenue « Santé et
consommation ».
Dans une situation d’incertitude scientifique rarement rencontrée, ce SSC a émis entre 1997 et
2003, plus de 230 avis à la demande des gestionnaires de risques. La nécessité de maîtriser
l’extension de la maladie animale ainsi que l’exposition humaine, a conduit le SSC à proposer
diverses mesures comme l’adoption de nouveaux critères pour le traitement des farines de
viandes et d’os, l’élimination des matériaux dits à risques spécifiés, l’interdiction des farines
animales pour les ruminants et à évaluer les « risques géographiques » existant dans différents
pays : les membres de l’Union européenne et leurs clients, importateurs ou exportateurs de
bovins et de produits bovins.
Les responsables de santé publique ont alors fait usage du principe de précaution à partir de
différentes appréciations scientifiques de la plausibilité des hypothèses concernant les risques.
Des divergences sont apparues en particulier entre la France d’une part et le Royaume-Uni et la
Commission européenne d’autre part. L’analyse scientifique et politique des raisons de ces
divergences met bien en lumière l’importance de la séparation de l‘évaluation et de la gestion
des risques, mais en même temps l’impérieuse nécessité de contacts étroits entre acteurs
impliqués dans la protection de la santé publique.
Le rôle des grands médias dans l’évolution des crises alimentaires ne peut pas être passé sous
silence ; leur accès n’est pas toujours équilibré entre politiques et scientifiques qui doivent,
chacun, assumer toutes leurs responsabilités, rien que leurs responsabilités.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
1 Rappels historiques :
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
C. Gajdusek reçoit le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1976, mais à la fin des années
70, on ne sait toujours pas la nature et la source de l’agent de la MCJ et la manière dont il se
transmet.
De 1980 à 1987, de nombreux travaux sont publiés sur les maladies animales et humaines et des
résultats importants obtenus :
Gajdusek parvient à transmettre le kuru et la MCJ à des singes écureuils par administration de
morceaux de système nerveux mélangés à la nourriture, donc par la voie orale, ce qui explique le
mode de transmission chez les Forés ;
Prusiner, neurologue américain, avance la notion de Prion, une protéine, pour qualifier l’agent
des ESS, devenues ESST, pour Transmissibles, car ;
Des cas de transmission iatrogène de la MCJ par injection d’hormone de croissance extraite
d’hypophyses humaines commencent à être décrits aux USA et en mai 1985, après les USA, la
Grande-Bretagne interdit l’utilisation de ce type d’hormone de croissance. En France, le Pr. Luc
Montagnier a déjà souligné ce risque.
Les premiers cas de la maladie de la vache folle ou ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine,
BSE en anglais) apparaissent en Angleterre en 1985, même s’ils ne sont identifiés comme tels
qu’en octobre 1987 par G. Wells qui annonce dans « The Veterinary Record » l’apparition d’une
maladie des bovins (9 cas alors). Les animaux sont atteints de troubles nerveux graves et on peut
noter des lésions dans la substance grise du tronc cérébral, ainsi que de nombreuses vacuoles,
comme dans la tremblante. Dans la même revue, en décembre 1987, un article de Wilesmith et al.
incrimine l’alimentation des animaux : les méthodes de préparation des farines auraient été
modifiées (moins chauffées, arrêt de l’utilisation de solvants pour les dégraisser).
En avril 1988, un groupe de travail présidé par Sir R. Southwood est mis en place au Royaume-
Uni (R.U.) et rend rapidement un premier avis mettant en cause les farines de viande comme
responsable de la transmission de la maladie et recommandant d’intervenir. Le caractère
transmissible de la maladie est confirmé expérimentalement.
Alors que 137 cas avaient été enregistrés en 1987, c’est 1910 cas qui sont recensés en 1988. Il
semble qu’il y a eu une exposition simultanée de l’ensemble du cheptel bovin à une cause
inconnue (!) en 1981 ou 1982, compte tenu de la durée d’incubation de la maladie. Seuls les
bovins nés durant cette période étant alors frappés par la maladie.
Le rapport Southwood est publié en février 1989 : il conclue que la transmission de l’ESB à
l’homme est hautement improbable, que les risques de transmission sont infimes mais qu’il
convient de pendre des précautions ponctuelles. Le raisonnement retenu consistait à penser que
puisque la tremblante existait depuis 200 ans sans preuve de transmission à l’homme, la nouvelle
maladie, dont on pensait qu’elle était due au même agent que celui de la tremblante, disséminé
par l’incorporation de cadavres de moutons atteints dans les farines de viande et d’os distribuées
aux bovins, devait présenter peu de danger pour l’homme. Cependant, il existait une faille dans
ce raisonnement : même si la maladie était vraiment la tremblante chez les bovins, on savait qu’il
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
n’était pas possible de prédire le mode de dissémination d’un agent d’ESST lorsqu’il avait
franchi la barrière d’espèce.
Cependant, des appels à la prudence avaient été lancés, en particulier en France et aux USA.
En novembre 1989, 8100 cas d’ESB sont recensés au RU. Les évolutions du nombre de cas entre
1987 et 2006 au RU et en France figurent sur les figures 1et 2.
40000
35000 On distingue très mal les cas français
30000 sur cette figure qui utilise une échelle
25000 commune :
20000 R.U. - pic au R .U: 37.280 cas
15000 France - pic en France : 274 cas
10000
5000
0
1987 1991 1995 1999 2003
Figure 1 : évolution du nombre de cas de vaches folles en F et au R.U. entre 1987 et 2006
300
250
200
150
France
100
50
0
1987 1991 1995 1999 2003
Figure 2 : évolution du nombre de cas de vaches folles en France entre 1987 et 2006
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
3 Les mesures prises par les Etats et l’Union européenne entre 1987 et 1996 :
3.1 Au R.U. :
C’est en juillet 1988 (date d’application de la mesure) que les farines de viande et d’os sont
interdites au RU pour les ruminants. En août 1988, l’abattage devient obligatoire pour les
animaux suspects d’ESB ainsi que la destruction de leur carcasse.
En novembre 1989, les abats à risques (cerveau, moelle épinière, rate, thymus, amygdales et
intestins) des bovins de plus de six mois sont interdits à la consommation humaine en Angleterre
et au Pays de Galle ; ils doivent être détruits par incinération. Cette interdiction est étendue à
l’Irlande du Nord et à l’Ecosse en janvier 1990.
En septembre 1990, toute utilisation des matériaux à risques spécifiés (MRS) est interdite au R.U.
et leur exportation aux membres de l’UE interdite (en juillet 91 pour les pays tiers).
3.2 En France :
La France interdit l’importation des farines en provenance du R.U. le 13 août 1989, mais prévoit
des dérogations qui seront accordées jusqu’en février 1990. Cette interdiction sera étendue à la
République d’Irlande le 12 décembre 1989 ; cependant, elle sera levée pour ce qui concerne les
farines irlandaises le 17 mars 1993.
Le 16 février 1990 la France publie un avis aux importateurs qui interdit l’importation, en
provenance du R.U., de certains abats bovins. Le 30 mai elle met un embargo sur les produits
bovins en provenance du R.U., cet embargo est cependant levé après la prise de décision de la
Commission européenne du 8 juin 1990 qui limite strictement les expéditions de ces produits.
L’emploi des protéines de ruminants est interdit en France le 24 juillet 1990, soit 2 ans après le
R.U., mais pour les seuls bovins et non pour l’ensemble des ruminants comme au R.U. Cette
interdiction pour l’ensemble des ruminants interviendra seulement le 20 décembre 1994.
La France suspend le 31 juillet 1992, la fabrication et décide le retrait des compléments
alimentaires et des produits destinés à l’alimentation infantile renfermant des tissus autres que
musculaires d’origine bovine ou ovine. Cette décision est renouvelée en juillet 93 pour un an. En
février 1994, elle interdit l’utilisation des têtes, pieds et moelle épinière de bovins pour la
préparation des viandes séparées mécaniquement.
La Commission européenne (CE) interdit le 9 avril 1990, d’exporter les abats spécifiés et
certaines glandes et organes vers les pays de l’UE, pour des usages autres que l’alimentation
humaine.
Le 27 juin 1994, la CE décide d’exclure les protéines de mammifères de l’alimentation des
ruminants. Le 14 décembre 1994, dans une modification d’une décision communautaire, il est
évoqué le risque d’exposition de l’homme à l’agent de l’ESB.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
C’est le 20 mars 1996 qu’éclate véritablement la crise de la vache folle, après l’annonce par le
Ministre de la santé britannique de l’éventualité de la transmission de l’ESB à l’homme et de
l’apparition de ce qui va devenir la nouvelle variante de la MCJ (nvMCJ), annonce qui fait l’effet
d’une bombe auprès de l’opinion publique et de la communauté internationale. Dès le 21 mars, la
France décrète l’embargo sur la viande bovine britannique. Le 27 mars, c’est l’UE qui décrète
l’embargo sur la plupart des produits bovins britanniques.
Le 12 avril, la France publie une première liste de MRS impropres à la consommation humaine.
Le 17 avril, elle crée le Comité Interministériel sur les ESST (CIM ESST) dit « Comité
Dormont ». Il faudra attendre le 28 juin pour voir en France l’obligation du retrait et de la
destruction des MRS grâce à l’insistance de ce comité. Un arrêté du 10 septembre 1996 vient
compléter cette mesure pour ce qui concerne l’interdiction de l’introduction de MRS dans
l’alimentation humaine et animale s’ils proviennent de bovins de plus de 6 mois et d’ovins et
caprins de plus de 12 mois.
Ayant une formation de biochimiste, spécialisé en nutrition animale et humaine et en toxicologie
alimentaire, je n’avais aucune connaissance ni compétence en matière d’ESST et de prions en
1992. Ma première prise de contact avec la maladie de la vache folle eu lieu à l’automne 1992,
alors que je présidais la section de l’alimentation du Conseil supérieur d’hygiène publique de
France. A la suite d’un rapport d’un groupe de travail présidé par Dominique Dormont, qui
recommandait d’adopter, au titre du principe de précaution, des mesures visant à empêcher le
passage éventuel de l’agent de l’ESB à l’homme, les pouvoirs publics avaient pris le 31 juillet un
arrêté déjà évoqué qui concernait en particulier la composition des produits destinés à
l’alimentation infantile.
Une information de la section du CSHPF a été faite en novembre 1992 et un avis adopté dans
lequel nous évoquions, comme le groupe Dormont, les risques de transmission à l’homme et nous
nous félicitions de la décision française.
J’ai ensuite suivi dans la presse l’évolution des événements, le CSHPF n’ayant plus été saisi de la
question. C’est seulement en 1995, alors que j’avais été élu à la présidence du Comité
scientifique de l’alimentation humaine (CSAH) de l’Union européenne que j’ai repris contact
avec l’ESB, car la CE nous avait interrogés sur une demande de l’Allemagne qui concernait de
nouveau la composition des aliments pour bébés. Cette question nous concernait car ces aliments
sont préparés par l’industrie et notre comité n’avait mandat que dans le domaine des produits
industriels et pas des matières premières non ou peu transformées. La viande et les produits
dérivés nous échappaient donc. Après un examen attentif des éléments disponibles et un
apprentissage pour la plupart d’entre nous, nous avons émis le 8 mars 1996, un avis pour la CE
qui renfermait des recommandations de prudence car la transmission de l’ESB à l’homme nous
semblait alors probable. C’était quelques jours avant l’annonce britannique du 20 mars. Nous
avons alors été saisis de nouvelles demandes de la CE au sujet des risques liés à la gélatine et au
phosphate tricalcique.
La crise a éclaté au sein des instances européennes en avril, la CE étant violemment attaquée par
le Parlement européen (PE) pour la manière dont elle avait traité le problème de l’ESB depuis
1990. Moi-même et mes collègues du CSAH nous étions rapidement aperçus de
dysfonctionnements au sein de la CE dès que nous avons été impliqués. L’un des problèmes
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
majeurs concernait un mélange de genres entre l’évaluation des risques et leur gestion.
L’évaluation des risques liés à la maladie de la vache folle relevait du Comité scientifique
vétérinaire (CSV), placé auprès de la Direction générale de l’agriculture de la CE, direction elle-
même chargée de la gestion de toutes les questions agricoles. J’ai pu constater que le
fonctionnement du CSV laissait à désirer en termes d’indépendance et que son secrétariat
pratiquait de la rétention d’information. Les attaques du PE étaient bien justifiées.
La CE n’a sauvé sa tête que grâce à la promesse d’une réorganisation rapide de son système de
comités scientifiques. Elle a, dans un premier temps, immédiatement crée un Comité scientifique
multidisciplinaire sur l’ESB, placé auprès de son secrétariat général. J’ai été l’un des deux
membres candides de ce comité, l’autre étant le Pr. Fritz Kemper, qui en a assuré la présidence.
Tous les autres membres étaient des scientifiques spécialistes reconnus des ESST, dont D.
Dormont. Ce comité a travaillé une bonne année, avant la mise en place d’un nouveau dispositif
général de comités scientifiques européens à l’été 1997, au sein de ce qui était la DG XXIV
« Politique des consommateurs et protection de leur santé » et est devenu depuis la DG SANCO,
pour Santé et Consommation. Huit comités spécialisés ont été crées ou renouvelés, dont l’activité
était coordonnée par un Comité scientifique directeur (CSD) qui était par ailleurs spécifiquement
chargé de l’évaluation des risques pour l’homme et l’animal liés à la maladie de la vache folle et
aux ESST. Sélectionné pour faire partie de ce comité, j’en ai été élu président en 1997 puis de
nouveau en 2000. Durant ses six années d’existence, le CSD a émis 260 avis sur les ESST, à la
demande de la CE. Ils sont à l’origine de la façon dont l’UE gère, avec succès, les risques liés aux
ESST. Je ne développerai pas la teneur de ces avis dont la liste et l’esprit sont disponibles sur
Internet (http://ec.europa.eu/food/fs/sc/ssc/out364_en.pdf) dans un document de synthèse.
Les éléments essentiels de gestion, harmonisés dans l’U.E., sont les suivants :
conditions minimales de temps, de température et de pression (133°C, 3 bars et 20mn) pour le
traitement des farines de viande et d’os, avant qu’elles n’aient été totalement interdite en
élevage ;
élimination et destruction des MRS ;
surveillance permettant la détection (clinique) des animaux malades ou porteurs de l’agent de
l’ESB (tests à l‘abattoir et des animaux à risques)
abattage des cohortes de naissance dans les troupeaux qui connaissent un cas de vache folle.
5 En guise de conclusion
Je vais maintenant concentrer mon propos sur l’expérience que j’ai connue à l’occasion de
l’exercice de mes responsabilités à la tête du CSD, des relations entre scientifiques et politiques
et du rôle des médias lorsque les enjeux économiques et politiques sont de taille.
En octobre 1997, le R.U., qui nous l’avons vu avait pris un certain nombre de mesures pour
juguler l’épidémie de vache folle, a proposé un « Date Based Export Scheme » permettant la
reprise des exportations de viande bovine britannique dans les pays membres de l’UE, dans des
conditions très restrictives. La CE a interrogé le CSD sur la possibilité d’accepter cette
proposition. Le CSD a émis plusieurs opinions en particulier en décembre 97 puis en février 98.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
condamnée en partie, mais sans conséquences puisque finalement elle a levé l’embargo à
l’automne 2002.
D’autres épisodes de désaccords ont marqué la période, par exemple dans l’évaluation des risques
de passage de l’agent de l’ESB chez les petits ruminants, moutons et chèvres. Quel a été le rôle
des politiques dans ces affaires ?
Tout d’abord, je dois dire que si j’ai été en contact quasi permanent avec les ministres français
concernés (agriculture, santé, consommation) ainsi qu’avec leurs administrations, je n’ai été
l’objet d’aucune pression. J’ai été simplement invité à exposer les raisons pour lesquelles le CSD
avait pris ses avis et ce qui justifiait le désaccord avec les avis français. Je n’ai pas plus été l’objet
de pressions du côté de la CE ou de la DG XXIV ou SANCO. J’ai été soutenu par ma hiérarchie
au sein de mon institut qui a fait confiance à mon indépendance scientifique. J’ai eu des relations
plus difficiles avec l’AFSSA, dont le statut laissait encore planer quelques ambiguïtés entre
évaluation et gestion des risques.
La séparation entre ces deux missions me semble encore plus nécessaire après mes expériences
difficiles mais enrichissantes. Cette séparation doit éviter aux politiques d’utiliser les
scientifiques en suivant systématiquement les avis scientifiques alors qu’il existe bien d’autres
critères à prendre en compte pour un politique. Elle doit aussi permettre au scientifique de ne pas
outrepasser ses prérogatives : il ne doit pas vouloir décider à la place de ceux qui sont légitimes
pour le faire, des mesures de gestion de risques.
Dans toute l’histoire de la crise de la vache folle telle que je l’ai vécue, rappelons que c’était une
période de cohabitation politique en France, chaque camp politique a joué des avis scientifiques
en fonction de la position de l’autre et a défendu successivement une thèse ou l’autre. Le principe
de précaution, outil de gestion de risque, a été employé à tord et à travers à mon sens.
L’une des décisions finales, l’interdiction totale des farines de viande et d’os a été l’objet d’une
surenchère au plan national entre le Président de la République et le Premier ministre et n’avait
pas été recommandée par les scientifiques au plan européen. C’était bien une décision politique,
d’ailleurs inévitable.
Politiques et scientifiques doivent les uns et les autres justifier leurs avis et décisions en
respectant la légitimité de chacun. Le principe de précaution ne doit pas conduire les experts à se
réfugier derrière des avis mi-chèvre mi-choux sans utilité pour le décideur qui doit prendre ses
responsabilités au bout du compte, sans se réfugier systématiquement derrière les avis
scientifiques.
Les médias sont souvent difficiles d’accès. J’ai eu personnellement des difficultés à présenter les
thèses du CSD, dans la mesure où elles n’étaient pas en accord avec les thèses françaises. De
plus, les grands médias d’opinion favorisent évidemment l’accès à ceux qui ont des positions qui
viennent à l’appui de leurs opinions, ce qui ne met pas le scientifique en situation favorable, dans
la mesure où il ne mélange pas activité professionnelle et militantisme.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
Les conséquences du déficit de gestion de l’espace urbain sur les aspects sanitaires des
populations sont, non seulement dramatiques mais souvent mal connues. C’est à travers
l’exemple de Saint-Louis (Sénégal), que nous traiterons un problème beaucoup plus général et
qui touche fondamentalement toutes les villes du tiers-monde. Il s’agit d’une tentative d’analyse
des problèmes d’assainissement et de santé des enfants de moins de 15 ans en milieu urbain.
Nous caractériserons l’espace urbain dans une perspective sanitaire en analysant le rôle de
l’assainissement des quartiers sur le développement de la morbidité urbaine.
Situé dans le bas delta du fleuve Sénégal et à quelques encablures de l’océan Atlantique, le site
de Saint-Louis est régi par deux éléments fondamentaux : le fleuve et la mer. Des éléments qui lui
imprimeront sa morphologie et seront à la base de toute la problématique de son assainissement.
Notre hypothèse principale est de vérifier si l’état sanitaire moyenne d’une population dépend de
son niveau d’équipement en infrastructures de base. On s’appuiera sur des données d’ordre
démographique, socioéconomique et sanitaire pour la démonstration. L’analyse, basée sur des
traitements statistiques et factoriels, a permis d’établir des corrélations entre les pathologies, les
différents groupes d’âges, les mois et les conditions socioéconomiques des ménages. La
cartographie a été fortement sollicitée, elle a servi de support d’analyse avec la réalisation des
espaces à risque.
Il en ressort que Saint-Louis est une ville malade. La forte morbidité confirme l’état d’insalubrité
généralisée de la ville et du mauvais état de santé de toute la population. L’essentiel des
pathologies diagnostiquées (près de 80%) est lié au déficit d’hygiène. On note cependant une
absence de lien direct entre les fortes prévalences des pathologies hygiéniques et les niveaux des
équipements interquartiers.
L’analyse démontre que ce sont, probablement, les facteurs sociologiques en rapport aux modes
de vie et de comportements à risque des populations qui déterminent le plus, le niveau de risque
sanitaire. Les pathologies en cause affectent l’ensemble de la ville. La différence interquartier se
situe seulement au niveau de la nature de la pathologie. En conclusion, le déficit d’équipements
en infrastructures de base est une question de choix politique. Par contre, le développement de la
pathologie urbaine serait plutôt lié aux modes de vie des populations et non à l’insuffisance des
équipements sanitaires.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
L’article est tiré d’une Thèse de Doctorat soutenue en décembre 2005 à l’Université Paul
Valéry, sous la direction du Pr Henri Picheral. Sujet : « Assainissement, salubrité et santé en
milieu urbain : le cas de Saint-Louis du Sénégal ».
Les questions de santé ont été de tout temps une préoccupation des populations1. Une
préoccupation qui accompagnera le phénomène naissant de l’urbanisation et son corollaire de
fortes concentrations humaines, favorables à la contagion et à la propagation de multiples
maladies. Dès lors, l’intérêt porté à la santé publique aura comme catalyseur, l’espace urbain ; à
cause de la prolifération d’agents infectieux, due à un certains nombre de facteurs d’insalubrité
(absence de toilettes adéquates, d’eau potable en qualité et en quantité suffisante et de systèmes
d’évacuation des déchets), mais également à cause de la précarité des conditions sociales et
sanitaires des populations.
Contrairement en Occident où le processus historique de l’urbanisation s’est développé sur plus
de deux siècles2, ce qui a nécessité un long apprentissage avant d’aboutir à des changements
d’attitude et de comportements profonds eu égard aux nouvelles règles d’hygiène ; la ville
africaine moderne, est en revanche un produit de la colonisation. Son implantation est sans
précédent et est brutale en ce sens qu’elle a été à l’origine d’un sevrage violent et traumatique des
populations aux pratiques rurales. Des sociétés africaines qui, jusque là, étaient rurales et
traditionnelles s’urbanisent très et trop vite et, ce « processus contemporain amorcé à l’époque
coloniale est celui du passage en Afrique d’une civilisation globalement rurale à une civilisation
de l’urbain »3. Le colonisateur est venu avec une idée de la santé, de l’hygiène et de la ville, avec
son modèle, de ce qu’il convient de faire pour améliorer la santé publique4.
En Afrique, les éléments qui sous-tendent « sa révolution urbaine » diffèrent de ceux de
l’Occident. L’urbanisation fut plus ancienne en Occident et s’est opérée dans un contexte à la fois
d’industrialisation et d’intensification agricole. Autrement dit en corrélation étroite avec le
4 MURARD, L. ibidem.
11
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
développement économique de masse ; ce qui n’est pas encore intervenu pour les villes
africaines.
C’est donc à travers l’exemple de la ville de Saint-Louis du Sénégal, que nous traiterons un
problème beaucoup plus général et qui touche fondamentalement toutes les villes du tiers-monde.
Il s’agit par conséquent d’une tentative d’analyse des problèmes d’assainissement et de santé de
la population infanto-juvénile en milieu urbain. Autrement dit, de caractériser l’espace urbain
saint-louisien dans une perspective sanitaire en définissant des sous-espaces à risque selon les
niveaux d’assainissement et d’équipements des quartiers. L’analyse s’appuiera sur les trois
postulats suivants :
un espace urbain n’est jamais homogène ;
la morbidité diagnostiquée n’est jamais répartie aléatoirement ;
- l’état sanitaire moyen d’une population dépendrait de son niveau d’assainissement et
d’équipement en infrastructures de base.
L’étude se limitera aux enfants âgés de 0 à 14 ans, parce qu’entre autres, il est généralement
admis que l’un des meilleurs baromètres pour mesurer l’état de santé d’un pays ou d’une ville est
d’étudier sa population infanto-juvénile. Elle est la plus vulnérable et la plus sensible aux
mauvaises conditions de vie, d’autant plus que l’enfant jusqu’à un certain âge n’est pas
directement responsable de sa santé5.
Situé dans le bas delta du fleuve Sénégal et à quelques encablures de la mer, le site de Saint-
Louis est régi par deux éléments fondamentaux : le fleuve et la mer. Ces éléments vont lui
imprimer sa morphologie et seront à la base de toute la problématique de son assainissement. Il
se caractérise par une absence quasi totale de relief et par un important réseau de cours d’eau et
de marécages lacérant en « lambeaux » des terrains qui ont du mal à émerger des flots : un des
pires sites pour l’implantation et le développement d’une ville, il est éclaté, marécageux,
inondable et vaseux.
Malgré sa longue tradition urbaine, la ville de Saint-Louis est confrontée encore aujourd’hui à
d’énormes problèmes structurels. Des problèmes liés à un site aquatique et à un déficit
d’équipements. Son urbanisation morbide comme, il est souvent le cas en Afrique noire, a
profondément modifié à la fois la fréquence et la gravité des pathologies6. Son corollaire,
l’explosion démographique et ses conséquences, est à l’origine des innombrables problèmes
12
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
d’assainissement et de santé que connaît la ville. Ce qui amène, certaines maladies à sévir à l’état
endémique, occupant ainsi une part importante de la pathologie infectieuse infantile7.
Elle reste une ville tiraillée entre les fortes densités humaines, la promiscuité, les installations
irrégulières, l’assainissement déficitaire et l’environnement physique défavorable. Ce qui va créer
un espace épidémiologique spécifique et particulièrement dangereux, que l’on assimile
facilement à un système pathogène8. Un espace qui potentialise les pathologies dont le
développement est lié au manque d’hygiène. L’enfant apparaît fragile et vulnérable dans ce
« bouillon de culture » où il s’expose de manière forte et permanente à divers risques pathogènes
aggravés par la faiblesse de ses défenses. Dans ce cas, les causes de dégradation de sa santé sont
à rechercher dans son environnement familial et d’une manière générale dans son milieu de vie.
On peut donc postuler qu’un bon état sanitaire de l’enfant suppose que son espace de vie soit doté
des installations élémentaires de base. Faute de quoi, il sera une proie accessible à un ensemble
morbide d’atteintes parasitaires, microbiennes, virales et carentielles9. Dans ces conditions, toute
tentative d’amélioration de la santé de l’enfant exigerait des actions combinées des organismes
sanitaires et de tous ceux qui œuvrent dans le domaine du logement, de l’éducation et de
l’assainissement.
3 Matériels et Méthodologie.
Les données collectées sont d’ordre démographique, socioéconomique et sanitaire. Les données
sanitaires, les plus importantes de toutes, couvrent l’année 2001 et sont déclinées à une échelle
mensuelle. Elles sont issues des dépouillements manuels et exhaustifs des registres sanitaires sur
les 12 mois. Seul le nombre de consultants est pris en compte, c’est-à-dire qu’un malade qui
revient une deuxième fois dans le mois n’est pas comptabilisé. Seuls les registres des 9 postes de
santé de la ville, du Centre de santé et de l’infirmerie militaire, ont pu être dépouillés. Nous
regrettons de n'avoir pas pu accéder aux statistiques de l'hôpital régional10. Les variables
concernées sont : la saisonnalité de la morbidité, le lieu de résidence du malade, la pathologie
9 OMS. Relevé épidémiologique hebdomadaire. 3 juin 2005, n°22, 2005, 80, 193-200.
13
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
diagnostiquée, le sexe et l’âge de l’enfant. Les enfants sont répartis en trois groupes : les enfants
de moins de 1 an, les enfants âgés de 1 à 4 ans et ceux de 5 à 14 ans. Le dépouillement a intéressé
plus de 60 pathologies qui sont regroupées dans 15 rubriques11.
Tous les traitements statistiques préliminaires sont réalisés avec la technique des Tableaux
Croisés Dynamiques grâce au tableur Excel. Des indices ont été utilisés pour calculer la/les
population(s) cibles d’un établissement. Il s’agit des Indices de Dépendance de la Population
(IDP) et celui de la Ressource (IDR). La technique des Analyses Factorielles de Correspondances
(AFC) et celle en Composante Principale (ACP) a servi à l’établissement des corrélations entre
les pathologies, les différents groupes d’âges, les mois et les conditions socioéconomiques des
ménages. La Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) complémentaire de celle des
analyses factorielles, très pratique en Géographie, a permis de dresser la typologie des espaces à
risque. La cartographie a été fortement sollicitée, elle a servi de support d’analyse avec la
réalisation des espaces à risques en fonction des niveaux d’assainissement et d’équipements des
quartiers et du risque sanitaire. Le logiciel ADDAD a servi pour les analyses factorielles et celui
de CARTES-et-DONNEES et CD-NUM pour la réalisation des cartes.
La prédominance des maladies hygiéniques sur les autres à un taux qui reste très élevé, plus de
78% ;
L’analyse selon des critères relatifs aux niveaux d’équipements et d’assainissement et des
comportements des populations face au déficit d’assainissement dans les quartiers, révèle des
territoires et des paysages à risque très contrastés (carte n°1) : un premier espace en situation
favorable, un deuxième en situation défavorable et un troisième en situation très défavorable.
A un espace en situation favorable devrait, en principe, correspondre une population relativement
en « bonne santé ». Alors qu’à un espace en situation défavorable, voire très défavorable,
correspondrait non seulement une population relativement en « mauvaise santé » mais aussi
exposée à plus de risques. Doit-on s’attendre pour autant à ce que la distribution du risque
morbide réponde à ce schéma ?
La prévalence est inversement proportionnelle aux niveaux des équipements et d’assainissement
des quartiers. Il existe une asymétrie presque « parfaite » entre les niveaux d’assainissement,
apparents ou réels, des quartiers définis supra (carte n°1) et la distribution de la prévalence (carte
n°2). Des quartiers « réputés » être en situation favorable (groupe 1), c’est à dire les mieux
assainis et les mieux équipés, sont au contraire les plus morbides. Il semble donc que les
11 Le Paludisme, les Dermatoses, les Affections Respiratoires, les Parasitoses Intestinales, les
Maladies liées au Péril Fécal, les Plaies, la Gale, les Maladies à Potentiel Epidémiologique, les
Maladies de l’œil et Annexes, les Affections Bucco-dentaires, les Maladies Carentielles, les
Maladies de l’Oreille et Oreillon, les ORL, les IST et les Autres Maladies.
14
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
conditions de vie à l’intérieur des ménages et à l’intérieur des familles, joueraient plus sur la
variation du risque sanitaire que ceux des niveaux d’équipements et d’assainissement des
quartiers. Ce sont par conséquent les facteurs sociologiques en rapport aux modes de vie et de
comportements des populations qui influencent le plus leur état de santé ;
Les pathologies hygiéniques qui sont en cause, sont aussi bien développées par la population des
quartiers supposés être en situation favorable que par celle des quartiers en situation très
défavorable. La différence de risque interquartier se situe plutôt au niveau de la nature de la
pathologie qui affecte la population (carte n°3) ;
Quel que soit le niveau d’équipements de base des quartiers de la ville, supposé « bon » ou
« mauvais », la question d’hygiène est au cœur des problèmes sanitaires ;
La structure par âge renseigne, par exemple, que les affections respiratoires affecteraient plus les
nourrissons que les autres tranches d’âges et que le risque de maladies liées au péril fécal serait
sensiblement plus élevé chez les filles âgées de 5 à 14 ans.
5 Perspectives :
Partant du constat que les aspects sanitaires en milieu urbain africain sont parmi les plus
originaux mais aussi les moins connus, il apparaît donc urgent de réfléchir et de définir une
politique sanitaire spécifique aux villes. Sans oublier l’apport que pourrait apporter des SIG
dédiés à la santé urbaine. Un processus d’élaboration qui ne sera pas l’exclusivité des Politiques
ni des Médecins mais où, la géographie de la santé, par sa démarche systémique, pourrait sans
doute y contribuer de façon efficace et pertinente.
Il n’est pas non plus inutile de se pencher sur le cas des petites villes et des gros villages en
extension croissante à l’intérieur du pays, où les questions de gestion de l’espace se posent
chaque jour avec acuité. Une façon de prévenir et d’anticiper les problèmes. Il faudrait aussi
essayer d’inscrire l’analyse dans la durée, sur une période suffisamment longue pour valider ou
invalider les résultats obtenus.
6 Références bibliographiques :
15
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
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16
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
17
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
groupe 1
groupe 1
Quartiers à risque
faible à intermédiaire.
groupe 2
Quartiers à risque
intermédiaire à élevé.
groupe 3 groupe 2
groupe 3
Quartiers à risque
élevé à très élevé.
groupe 3
Situation très
+ !
défavorable
sanitaire
groupe 2
Risque
Situation
défavorable
Schématisation
groupe 1 du Postulat 3
0 + !
?
Niveau d’assainissement Situation
et d’équipements favorable
18
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
La distribution de la morbidité 5
diagnostiquée : inversement
proportionnelle aux niveaux
1
d’équipements et d’assainissement. 6
8
3
9
7 2
10
12
4
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Type 1
Type 2
1
Type 3
Légende :
Type 1 : situation favorable ; Type 2 : situation défavorable ; Type 3 : situation très défavorable
19
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Quartiers Sor-Nord
susceptibles de Ndiolofène
développer toutes Pikine
les pathologies ? Eaux-Cl./D.
Nord
Les dermatoses
Sud
Les maladies à Goxumbacc
potentiel épidémique
Type 3
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
Le Projet Femec Babimbi (PFB) est un projet qui s’est investit dans les approvisionnements en
eau dans le département de la Sanaga Maritime dans la province Littoral du Cameroun. Dans le
cadre de ses activités, le PFB capte les sources et construit des puits cuvelés. Paradoxalement, le
PFB avait constaté que certains centres de santé à proximité des points d’eau enregistraient un
nombre croissant de maladies liées à l’eau. Dans l’impossibilité d’expliquer ce phénomène, le
PFB a commis une équipe pour établir les faits.
Il était question de :
! Circonscrire le périmètre à partir duquel les populations fréquentaient les centres de
santé
! D’identifier et caractériser les points d’eau dans ce périmètre
! D’identifier le périmètre de fréquentation de chaque point d’eau
! De faire des analyses des échantillons d’eau de ces points d’eau
! D’identifier les activités autour de ces points d’eau
! De déterminer la relation entre ces activités et la composition des échantillons d’eau
! De proposer des mesures susceptibles d’inverser ces tendances
A l’issu de ces travaux, il ressort que :
! 40% des échantillons des points d’eau présentent des taux élevés de E. coli
! Le taux de E. coli est proportionnel aux activités menées autour des points d’eau
! Les ménages les plus rapprochés des points d’eau contaminés ont été plus sujets aux
maladies hydriques
! Les activités menées autour des points d’eau sont proportionnelles au niveau de cohésion
du comité de gestion du point d’eau
Ainsi, il est indéniable l’accroissement du taux de maladies hydriques au sein des populations est
du à l’ingestion des eaux provenant des sources et puits mais contaminées par les activités des
hommes et des animaux en divagation.
Nos propositions, outre la clôture en matériaux locaux à construire, ont portées essentiellement
sur la dynamisation des comités de gestion des points d’eau et l’introduction dans le processus
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
1 Introduction
Le Projet Femec Babimbi (PFB) est un projet de développement intégré qui œuvre dans le
Département de la Sanaga Maritime dans la Province du Littoral au Cameroun. Le PFB s’articule
autour de quatre principaux programmes à savoir :
Le programme d’adduction d’eau potable (Provillage) dont le but est de donner une eau potable
aux populations rurales
Le programme santé communautaire qui s’occupe de l’hygiène et de la sensibilisation contre le
VIH/SIDA
Le programme agricole qui accompagne les producteurs agricoles dans leurs activités de
production de biens
Le programme féminin qui a en charges la promotion des femmes et des enfants dans le
processus de développement
Dans le cadre de ses activités, le PFB a constaté une hausse du taux des maladies hydriques dans
certains centres de santé qui, pourtant, avait un taux appréciable de couverture en points d’eau
aménagés. Les indélicatesses du personnel médical ont jeté du trouble dans les esprits des
populations qui se méfièrent de ce fait des points d’eau réalisés par le PFB. Afin de lever le
discrédit qui s’abattait sur son action, le PFB a commis une équipe pour établir les faits.
L’objectif principal de la mission était non seulement de dégager les responsabilités des uns et
des autres, mais surtout de proposer des solutions susceptibles d’inverser ces tendances.
Il s’agissait de façon spécifique de :
Circonscrire le périmètre à partir duquel les populations fréquentaient les centres de santé
D’identifier et de caractériser les points d’eau dans ce périmètre
D’identifier le périmètre de fréquentation de chaque point d’eau
De faire des analyses des échantillons d’eau de ces points d’eau
D’identifier les activités autour de ces points d’eau
De déterminer la relation entre ces activités et la composition des échantillons d’eau
- De proposer des mesures susceptibles d’inverser ces tendances
Pour mener à bien cette mission, la participation des populations, du personnel médicale et du
PFB devaient être au centre de l’action, non seulement lors de la collecte des données, mais aussi
de leurs analyses et de leur interprétation.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
2 Méthodologie
L’équipe mise en place par le PFB était constituée de deux ingénieurs de génie rural, deux
ingénieurs agronome spécialisés en économie et sociologie et un technicien en santé
communautaire. La mission s’est déroulée en trois étapes principales à savoir : la préparation de
la mission, la mission proprement dite et la restitution des résultats.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Les données ont été consignées dans le tableau ci-dessous et les pourcentages simples ont été
calculés.
Point Type Présence Présence Présence Nombre de Niveau de
d’eau d’ouvrage* de E. coli d’entérocoque virus F personnes cohésion du
s’approvisionnant au comité de
point d’eau gestion
2.10 La restitution
La restitution s’est faite à deux niveaux. Une restitution aux responsables du PFB et aux
responsables des centres de santé et une autre auprès de chaque comité de gestion des points
d’eau.
25
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
3 Résultats obtenus
Les centres de santé regroupent un total de quinze (15) villages pour environ onze milles sept
cents soixante seize (11 776) habitants. Le plus grand village a environ deux milles cinq cents
(2500) habitants et le plus petit, sept cents (700) habitants.
Les points d’eau identifiés dans cet espace géographique sont au nombre de douze (12) dont
Quatre (04) sources, Cinq (05) puits de surface et Trois (03) puits profond. Les résultats obtenus
sont consignés dans le tableau ci-dessous :
Point Type Présence Présence Présence Nombres de personnes Niveau de
d’eau d’ouvrage de E. coli d’entéro virus F s’approvisionnant au cohésion du
point d’eau comité de
gestion
1 Source Oui Oui Non 263 Passable
2 Source Oui Oui Non 457 Passable
3 Source Oui Non Non 279 Médiocre
4 Source Non Non Non 352 Médiocre
5 Puits de Oui Oui Oui 785 Médiocre
surface
6 Puits de Oui Non Non 860 Passable
surface
7 Puits de Non Non Non 700 Moyenne
surface
8 Puits de Non Non Non 687 Moyenne
surface
9 Puits de Non Non Non 1553 Passable
surface
10 Puits Non Non Non 1059 Passable
profond
11 Puits Non Non Non 949 Moyenne
profond
12 Puits Prof Non Non Non 960 Médiocre
Trois (03) sources sur quatre (04) soit 75% présentent des taux élevés de E. coli et deux (02)
source présentent simultanément E. coli et les entérocoques. Aucune source n’a recelé des virus
coliphage de type F.
Il convient de souligner que les trois sources sont dans des bas fonds. Quelques parcelles
agricoles sont présentes autour des sources. Etant donné que la collecte des données s’est faite
pendant la saison de pluie, nous pensons que les activités agricoles y sont plus intenses pendant la
saison sèche puisque respectivement 58%, 45% et 33% des ménages des villages concernés ont
déclarés faire des cultures de bas fonds en saison sèche. En outre, bien qu’aucune fosse septique
n’ait été détectée autour des sources, les transects ont révélés la présence de matières fécales de
différents âges et à des quantités différentes autour des différentes sources. Ceci nous permet
d’affirmer que les habitants utilisent les abords des sources comme salle de bain et latrines. Cet
26
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
environnement des sources explique les taux élevés de E. coli dans les échantillons d’eau de ces
sources.
Deux (02) puits de surface sur cinq (05) soit 40% ont des taux élevés de E. coli. De ces deux
puits, un (01) présente en plus de E. coli, des entérocoques et des virus coliphage de type F. Ce
puits est situé dans une zone de forte concentration humaine et comporte trois latrines sommaires
dans un rayon de 100 mètres. Cette présence de latrines explique la pollution de l’eau du puits.
Pour le second qui ne présente que E. coli, n’a n’avons pu déceler la source de pollution dans le
rayon de 100 mètres dans lequel nous avons travaillé. Toutefois, il convient de noter que des
latrines et autres activités agricoles apparaissent à environ 200 mètres du puits.
Malheureusement, aucune donnée permettant de comprendre le processus transfert des
contaminants n’est disponible.
Aucun puits profond n’a laissé entrevoir des traces de contamination de E. coli, entérocoques ou
virus coliphage de type F.
Mille sept cents quatre vingt neuf (1 789) personnes victimes de maladies hydriques enregistrées
aux centres de santé durant la dernière année, soit environ 90% des malades, proviennent des
villages s’approvisionnant dans les points d’eau incriminés. 40% de cette population est située à
moins d’un kilomètre des points d’eau et 60% sont allés au moins deux fois au centre de santé
pour des maladies hydriques. Ceci s’explique par le fait que plus on est proche d’un point d’eau,
plus on utilise de l’eau potable pour diverses activités. Lorsque cette eau est polluée, on est alors
plus exposé que ceux qui l’utilisent moins.
Les faits étant établis, il faudrait mettre sur pied des actions susceptibles d’inverser la tendance
actuelle.
4 Solutions proposées
Les solutions proposées sont de deux ordres, les solutions curatives et les solutions préventives.
Les solutions curatives sont les suivantes :
Le nettoyage des environs des points d’eau
Le nettoyage des points d’eau incriminés
- Le déplacement des fosses septiques
Les solutions préventives sont les suivantes :
La redynamisation des comités de gestion des points d’eau.
La sécurisation des points d’eau.
- L’enrichissement de l’animation après la réalisation des points d’eau.
Le nettoyage des environs des points d’eau : il s’agit de défricher les abords des points d’eau et
le débarrasser du fumier et autres déchets organiques d’origine végétale ou animale. On construit
alors une barrière en matériaux locaux pour isoler les points d’eau des animaux en divagation et
27
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
inscrire une barrière mentale auprès des populations pour qu’aucune activité polluante n’ait lieu à
l’intérieur de la clôture.
Le nettoyage des points d’eau consiste à ouvrir les sources et les puits, de les laver avec des
brosses métalliques, de les développer, de les vider et de les stériliser. Les points d’eau sont alors
refermés et les populations pourront s’approvisionner dès la recharge des points d’eau.
En ce qui concerne le déplacement des fosses septiques, elle s’applique seulement au puits de
surface ayant trois fosses septiques dans un rayon de 100 mètres. La population va s’attendre
avec les familles concernées afin qu’elles déplacent les fosses septiques. Bien évidemment, les
populations donneront un coup de main aux familles pour creuser une nouvelle fosse. Les
anciennes fosses recevront de l’acide et seront comblées.
La prévention des pollutions passe par la redynamisation des comités de gestion des points
d’eau. En effet, les points d’eau incriminés ont des comités de gestion peu fonctionnels. Il en
résulte alors un développement d’activités polluantes autour des points d’eau et un entretien quasi
inexistant des points d’eau. En dynamisant les comités de gestion, les prescriptions du PFB après
la construction des points d’eau seront plus respectées et les points d’eau accueilleront
régulièrement des activités de maintenance préventive. En outre, les redevances d’accès à l’eau
potable seront mieux collectées et les points d’eau seront constamment nettoyés.
La sécurisation des points d’eau est la solution la moins facile à mettre en œuvre. En effet,
chaque point d’eau devrait avoir un périmètre de sécurité. Le diamètre du périmètre de sécurité
dépend entre autre de l’indice de vulnérabilité du site, de la constitution chimique des sols…
Malheureusement, ces données ne sont pas disponibles (même sur le plan national) et la
détermination du de la ceinture de sécurité se trouve être une gageure. Néanmoins, nous avons
proposé qu’une ceinture de sécurité de 150 mètres de rayon au moins soit observée autour des
points d’eau.
L’enrichissement du contenu de l’animation permettra que les populations soient plus aptes à
respecter les prescriptions dues à la ceinture de sécurité et diminuer, voire annuler les activités
polluantes autour des points d’eau.
5 Conclusion et recommandations
Au terme de cette mission, on peut affirmer sans risque de se tromper que les points d’eau
réalisés par le PFB fournissent une eau de bonne qualité, mais les activités des populations autour
des points d’eau sont responsables de la pollution des points d’eau, d’où l’accroissement du taux
des maladies hydriques dans les deux centres de santé qui accueillent ces populations.
Néanmoins, il convient de signaler que le PFB peut, avec l’aide des populations bénéficiaires de
point d’eau, améliorer la sécurité autour des points d’eau et réduire ainsi diverses pollutions. Il
s’agit entre autre :
De systématiser les ceintures de sécurité autour de chaque point d’eau
De dynamiser les comités de gestion des points d’eau pour que les prescriptions des ceintures de
sécurité soient respectées
28
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
De renforcer les capacités des comités de gestion dans les domaines de la gestion des ouvrages
hydrauliques communautaires
Nous ne saurons clore cette conclusion sans énoncer quelques recommandations à l’endroit du
PFB :
De privilégier des sites dans lesquels l’eau sera prélevée dans une nappe profonde (à plus de huit
mètres) pour la réalisation des puits.
De mettre en place un système de maintenance périodique qui associe le PFB, les municipalités et
les communautés.
29
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
En raison de leur impact sur la santé humaine, les composés organiques volatils et en particulier
les trihalométhanes dans l’eau de consommation font l’objet d’une attention accrue de la part
des pouvoirs publics internationaux. Ces composés peuvent être utilisés comme indicateurs de la
présence de tous types de sous-produits de désinfection dans les approvisionnements en eau
potable et on estime que leur contrôle entraînera une réduction des concentrations des autres
sous-produits de désinfection et des risques qu’ils posent pour la santé.
Le but de ce travail est d’adapter la microextraction en phase solide couplée à la
chromatographie en phase gazeuse munie d’une détection à capture d’électrons pour l’analyse
des trihalométhanes dans un échantillon aqueux. La SPME est une nouvelle technique simple,
rapide et sensible pour l’extraction et la détermination des THM dans l’eau potable. Cette
technique nous a paru économique et réussable qu’aux autres techniques traditionnelles de
traitement de l’échantillon (extraction liquide-liquide ; purge and trap). Ceci nous a mené dans
un premier temps d’étudier les différents paramètres agissant sur l’efficacité d’extraction des
THM de l’espace de tête d’un échantillon aqueux. Les paramètres testés sont :
- L’épaisseur du film de la phase d’extraction (le polydimethylsiloxane ; PDMS)
- Effet de l’agitation et l’ajout d’un sel
- La température et la durée d’extraction
- La durée de désorption.
Les performances analytiques de la méthode optimisée, en terme de linéarité, précision et limite
de détection (LDD), ont été étudiées. La linéarité a été vérifiée pour une gamme de
concentration allant de 5 à 100 !g/l. La précision, en terme de déviation standard relative
(DSR), est inférieure à 12%. Les LDD sont comprises entre 1,4 et 6,1 ng/l. La méthode a été
ensuite appliquée pour évaluer et contrôler les niveaux de contamination par les THM dans les
eaux de distribution de la région de Bizerte. Les résultats de cette étude montrent que les THM
ont été détecté dans 17 échantillons prélevés à différentes distances de la station de traitement de
l’eau. La concentration des THM varie significativement de 45.43 à 101.67 !g/l.
Mots Clés : trihalomethanes (THM) ; eau potable ; SPME
30
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
1 Introduction
Le chlore est le désinfectant de l'eau le plus employé couramment dans le traitement des eaux
destinées pour la consommation. Cependant, des sous-produits indésirables de désinfection
comme les trihalomèthanes (THM) se forment [1]. Ces composés sont produits lorsque le chlore
réagit avec la matière organique naturelle dans des approvisionnements en eau, particulièrement
les eaux de surface. Les composés spécifiques de la catégorie des THM sont Le chloroforme
(CHCl3), le bromodichlorométhane (CHCl2Br), le dibromochlorométhane (CHClBr2) et le
bromoforme (CHBr3). Les THM ont été identifiés comme des substances cancérigènes chez
l'animal et ils sont considérés comme potentiellement cancérigènes chez l'humain. Par
conséquent, leur exposition à la santé humaine devrait être réduite au minimum [2]. Par ailleurs,
L'agence de protection de l'environnement des Etats-Unis (US EPA) exige un niveau de l’ordre
de 80$g/L pour le total des THM dans les eaux de consommation [3]. L'Union Européenne (UE)
établi un niveau de 100 µg/l pour les THMs [4].
Diverses méthodes analytiques ont été rapportées pour l'analyse des THMs et d'autres composés
organiques volatils dans des échantillons aqueux. Les méthodes de traitement les plus utilisées
sont l'extraction liquide-liquide (ELL) et la technique de l'espace de tête dynamique (purge et
piégeage) [5]. L’ELL nécessite l’emploi de grands volumes de solvants organiques coûteux et
dangereux. De plus, des étapes d’évaporation doivent être menées avec beaucoup de précaution
afin d’éviter des pertes. La méthode de purge et de piégeage se montre moins critiquer mais elle
présente aussi quelques inconvénients comme l’investissement important en appareillage, et une
durée d’analyse assez importante. La microextraction en phase solide (SPME), développé par
Pawliszyn et ses collaborateurs [6], est une alternative sans solvants pratiquée pour l'extraction
des composés organiques dans divers matrices solides, liquides ou gazeux. Dans cette
méthodologie, le prélèvement, l'extraction, la concentration et l'injection sont combinées en une
seule étape. Typiquement, les composés sont extraits par fixation sur une microsonde recouverte
d’un polymère spécifique et ensuite ils sont désorbés dans l’injecteur d’un chromatographe.
L’intérêt que suscite cette technique d’extraction est de plus en plus important si l’on en juge par
le nombre d’applications dans des domaines trop variés qui apparaissent dans la littérature. La
SPME a été appliquée avec succès pour l'analyse d'une large gamme de micropolluants
organiques dans des échantillons d'eau comme les composés organiques volatils (COV) [7], les
trihalométhane (THM) [8], les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) [9], les
pesticides [10] et les PCB [11].
L’objectif de cette étude consiste d’une part, à développer et prouver la SPME selon le mode
espace de tête (HS-SPME) et, d’autre part, à appliquer cette technique pour déterminer les
niveaux des THM et avoir une meilleure connaissance de leur présence et de leur évolution à
travers le réseau de distribution dans la région de Bizerte.
31
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
2 Matériels et Méthodes
2.1 Appareillage
Les séparations chromatographiques en phases gazeuse ont été menées sur un chromatographe en
phase gazeuse Série HP 6890 (USA) équipé d'un détecteur à capture d’électrons (ECD) (63Ni).
L'acquisition des données est assurée par un système informatique avec le logiciel Chemstation.
La colonne capillaire utilisée est de type VOCOL de 60 m de long, 0,32 mm de diamètre interne
et de 1,8 $m d’épaisseur de film de phase stationnaire. Les conditions chromatographiques sont
regroupées dans le tableau I.
Détecteur: 300°C
Injecteur: 250°C
Températures Colonne: Initiale : 60°C durant 4 min
Programmation : de 60°C à 210°C à 15°C/min
Finale : 210°C durant 10 min
Vecteur: Hélium : Débit = 1,5mL/min
Gaz
Additionnel: Azote à 60 mL/min
Injection Mode: splitless (durée de fermeture 4min)
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3 Résultats et Discussion
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1600 7!m
1400 30!m
Réponse
1200 100!m
1000
800
600
400
200
0
CHCl3 CHCl2Br CHClBr2 CHBr3
Figure I Représentation de la variation de la quantité extraite des THM en fonction de l’épaisseur de la fibre.
L’échantillon est maintenu sous une agitation à 35°C durant 20 minutes.
1500
1000 CHCl3
Reponse
CHCl2Br
CHClBr2
500
CHBr3
0
25 35 40 50 60
Te m pe r é tur e (°C)
Figure II Représentation de la variation de la quantité extraite des THM en fonction de la température. L’échantillon
est maintenu sous une agitation durant 20 minutes.
34
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2000
1500 CHCl3
CHCl2Br
Réponse
1000 CHClBr2
CHBr3
500
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 50
Te m ps (m in)
Figure III Représentation de la variation de la quantité extraite des THM en fonction du temps. L’échantillon est
maintenu sous une agitation à 35°C.
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6000 statique
agitation
5000
agitation+sel
4000
Réponse
3000
2000
1000
0
CHCl3 CHCl2Br CHClBr2 CHBr3
Figure IV Effet de l’agitation et de la force ionique sur l’efficacité d’extraction des THM. L’échantillon est maintenu
sous une agitation à 35°C durant 20 minutes
Conditions de
Fibre Conditions d’absorption
désorption
Températu Températu
Temps Temps
PDMS re 25% de Avec re
(min) (min)
100 $m (°C) sel agitation (°C)
35 60 250 4
Figure V Chromatogramme issu de l’analyse par HS-SPME-CPG-ECD d’un échantillon d’eau Milli-Q dopés par les
THM à une concentration de 80 !g/L.
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Tableau III Temps de rétention, Linéarité, limite de détection (LDD) et précision de la HS-SPME associée à la CPG-
ECD des THM (5-100 !g/L) (n=6)
37
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élevée pendant l'été et l'hiver et faible au printemps. Ces résultats peuvent être expliqués par la
demande élevée du chlore en été. De plus, la production des THM dépend aussi de la matière
organique naturelle actuelle dans l'eau traitée avant la désinfection. Au printemps la
concentration des THM est faible. À ces conditions, la demande de chlore n’est pas importante.
Tableau IV Variation saisonnière de la concentration moyenne des THM (!g/l) dans la région de Bizerte durant la
période de Janvier au septembre 2005. (a) Station de traitement ; (b) après pré chloration et avant décantation ; (c)
point à l’extrémité de ST
distance à
ST(a) CHCl3 CHCl2Br CHClBr2 CHBr3 TTHM
(Km)
ST(b) 0 10,98 15,84 14,58 4,03 45,43
ST(c) 0 17,38 23 16,31 4,72 61,41
Réservoir 1 7 23,06 33,39 24,28 5,3 86,03
Réservoir 2 20 28,69 27,16 22,4 9,23 87,48
Réservoir 3 40 20,61 19,76 21,44 26,57 88,38
Réservoir 4 44 25,11 23,93 25,69 13,95 88,68
Réservoir 5 42 21,85 23,19 25,85 17,89 88,78
Réservoir 6 45 20,83 21,04 22,87 15,77 80,51
Réservoir 7 43 18,6 19,15 20,16 24,06 81,97
Réservoir 8 45 12 21,25 24,06 27,19 84,5
Réservoir 9 41 16,43 17,68 25,65 15,01 74,77
Réservoir 10 46 19,35 21,81 24,31 30,56 96,03
Réservoir 11 47 20,55 23,63 21,43 22,9 88,51
Réservoir 12 43 17,06 21,17 21,34 24,56 84,13
Réservoir 13 48 14,75 22,63 29,08 33,79 100,25
Réservoir 14 58 6,06 14,71 22,68 33,74 77,19
Réservoir 15 62 9,53 18,23 24,43 38,78 90,97
Réservoir 16 59 10,49 18,47 28,12 44,58 101,66
Réservoir 17 66 8,08 16,75 27,4 47 99,23
38
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100 CHCl3
concentration (!g/l)
80 CHCl2Br
CHClBr2
60
CHBr3
40 TTHM
TTHM
20
CHBr3
CHClBr2
0
CHCl2Br
Winter
Spring
Summer
CHCl3
Fall
Figure VI Variation saisonnière relative des THM observés dans le système de distribution en fonction de la saison de
prélèvement.
4 Conclusion
Cette étude montre clairement que la méthodologie associant la SPME selon le mode espace de
tête, la chromatographie en phase gazeuse et une détection par capture d’électrons s’adapte
convenablement à la détermination des trihalométhanes dans les eaux potables. Par ailleurs, La
méthode proposée permet de contrôler ces composés dans les milieux aqueux même avec des
teneures plus basses que les normes proposées par l’EPA et l’UE. En outre, les résultats sur
l’évaluation préliminaire de la charge en THM des eaux potables dans la région de Bizerte
montrent notamment que le taux de formation des sous produits de chloration est souvent plus
important au cours de la distribution qu’au cours des opérations initiales du traitement de l’eau.
5 Références bibliographiques
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
L’étude a été réalisée à Bangui et ses environs, en République Centrafricaine auprès des
maraîchers et de tous les acteurs du développement (vulgarisateurs, chercheurs et décideurs).
L’enquête à été réalisée sous forme d’un entretien semi-directif à l’aide d’un guide d’entretien
auprès de 176 maraîchers répartis sur quatre sites et de 25 personnes composées de décideurs,
vulgarisateurs et de chercheurs. Il ressort que l’encadrement technique sur l’utilisation des
pesticides et l’introduction des produits naturels pour la lutte chimique sont les moyens les plus
efficaces pour une utilisation sans risque des pesticides. Les raisons évoquées sont multiples et
varient d’une personne à une autre. Les produits naturels sont à moindre coût et les matières
premières sont disponibles. Les pesticides sont coûteux et sont souvent inefficaces, car les
vendeurs font souvent des mélanges anarchiques avant la vente. Le renforcement de capacités
des maraîchers sur l’utilisation sans risque des pesticides demeure une priorité, car le processus
d’innovation des produits naturels pour la lutte chimique est long. De ce qui précède, un
recensement des produits naturels combiné avec des essais de démonstration constitueraient une
solution adéquate quant à l’introduction des produits naturels pour la lutte chimique. La
commercialisation contrôlée des pesticides ainsi que la formation des maraîchers sur les
modalités pratiques d’utilisation des pesticides (choix des substances actives, du stockage des
produits, mode d’application et des précautions à prendre pour le traitement) contribueraient à
une utilisation sans risque.
Mots clés : Maraîchage, produits naturels, pesticides, lutte chimique
1 Introduction
S’il n’est indéniable que les pesticides ont permis de grands progrès dans le domaine de
l’agriculture et celui de la santé humaine, leur utilisation n’est malheureusement pas sans risque.
En dehors de leur détournement pour des usages inappropriés (en particulier pour combattre les
poux, pour la pêche ou la chasse ou encore pour la conservation des poissons), l’utilisation des
pesticides entraîne un certain nombre de problèmes. En effet, ils peuvent être à l’origine
d’intoxications chroniques ou aiguës plus ou moins graves (chez l’agriculteur qui traite comme
41
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
chez le consommateur final), s’accumuler dans la chaîne alimentaire ou rester à l’état de résidus
encore toxiques sur des produits consommables par l’homme ou les animaux, contaminer l’eau,
l’air et le sol et modifier le fonctionnement des écosystèmes (Renon et al).
Une étude réalisée en 2005 à Bangui et ses environs, en République centrafricaine (RCA), sur
l’impact d’utilisation des pesticides sur l’état sanitaire des maraîchers et la qualité des légumes a
révélé que les maraîchers ne distinguent pas les insecticides des fongicides ni ne maîtrisent la
matière active, les domaines d’utilisation, ainsi que leur toxicité. En outre, les matériels
d’épandages et de protection appropriés sont très peu utilisés par les maraîchers. La mauvaise
qualité d’eau d’arrosage, l’ignorance de la rémanence des pesticides ainsi que le conditionnement
des légumes proche des emballages des pesticides influent sur la qualité des légumes offerts à la
consommation (Grèmbombo, 2005).
Le problème d’utilisation des pesticides apparaît aujourd’hui crucial, du moment où ces produits
peuvent pénétrer le corps humain par plusieurs voies, par la peau, par les voies respiratoires et
digestives.
Pour la population générale, exposée à faible dose, ces effets sont encore mal connus.
Néanmoins, de nombreux scientifiques tirent la sonnette d’alarme : l’exposition de la population
aux pesticides est chronique (alimentation, eau, sol, air), et la potentialité mutagène, cancérogène,
reprotoxique, neurotoxique de certains pesticides est bien identifiée, de même que leur capacité
de bioaccumulation tout au long de la chaîne alimentaire (PNSE, 2004).
L’exposition aux pesticides pourrait être la cause de l’augmentation de risques de cancers (en
particulier des lymphomes non hodgkiniens), de troubles de la reproduction et des effets
endocriniens adverses (en particulier infertilité masculine et malformations congénitales de
l’appareil génital masculin), ainsi que de troubles neurologiques (PNSE, 2004).
L’utilisation des pesticides occasionne des problèmes d’ordre sanitaire, environnemental et
économique. Même appliqués selon les très théoriques ‘’bonnes pratiques agricoles ‘’, les
pesticides ne sont jamais sans danger pour l'environnement. Dans les faits, de très nombreuses
erreurs de manipulation, de dosage et d'utilisation aggravent largement la dispersion réelle de ces
toxiques (FNE, 2006).
Face à ce qui précède, il serait opportun de chercher des alternatives pouvant améliorer
l’utilisation sans risque des pesticides. L’objectif de cette étude est de rechercher les approches
de solutions en vue d’une utilisation sans risque des pesticides au maraîchage.
2 Méthodologie
42
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
3 Résultats et discussion
3.1.2 Fongicides
Le Daconil et le Peltar sont utilisés contre les maladies fongiques
3.2.1 Maraîchers
Selon 63,7% des maraîchers la formation et l’encadrement technique sur les pesticides seraient
un atout, car ils ne disposent pas de connaissances nécessaires sur l’utilisation de ces produits, 27,
3% sont pour l’introduction des produits naturels, car ceux-ci ont une expérience sur l’utilisation
des graines de neem, les feuilles de tabac et le petit piment. Les pesticides sont très
coûteux.Tandis que les produits naturels sont disponibles. Ils ont également évoqué leur
dépendance aux pesticides par manque de valorisation des produits locaux pour la lutte chimique.
Les produits naturels sont moins polluants. Seulement, 9,1% ont opté pour la combinaison des
deux méthodes de traitement.
43
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
3.2.4 Chercheurs
La recherche a remarqué une utilisation anarchique des pesticides en maraîchage. De même ces
pesticides sont souvent inefficaces. Ce qui serait à l’origine de la résistance de l’Hélicoverpa. Les
vendeurs font également un mélange anarchique préalable des produits. Ce qui entrainerait un
manque à gagner aux maraîchers et la faible production. Ces mêmes faits sont observés en
France.
Beaucoup d'agriculteurs sur-dosent et mélangent plusieurs spécialités pour limiter les
déplacements. Des adjuvants de fortune et des recettes empiriques complètent ces cocktails
dangereux. Pour certaines cultures dites orphelines, pour lesquelles les agriculteurs ne disposent
pas de molécules homologuées (nombreuses plantes médicinales et maraîchères), le petit chimiste
à la ferme teste des produits disponibles pour des familles botaniques voisines, sans autorisations
ni contrôles. En travaillant sans masque ni gants ni protection, les agriculteurs témoignent avec
quelle insouciance ils manipulent des produits pourtant fortement dangereux pour eux-mêmes.
Par grand vent, en bordure de rivière, le long des fossés et caniveaux, en limite de parcelle, le
ballet des pulvérisateurs bénéficie aussi au voisinage et aux milieux contigus. Après traitements,
les fonds de cuve sont vidangés là où ils peuvent (au retour sur le chemin de terre, sur une
44
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
tournière ou un bout de champ…) et les pulvérisateurs sont rincés le plus souvent dans les cours
de ferme, à proximité du robinet de remplissage. (FNE, 2006).
La collaboration entre les chercheurs, les vulgarisateurs et les décideurs n’existe pas. Ce qui
serait à l’origine du non application du code de conduite de la FAO pour la distribution et
l’utilisation des pesticides.
Ce code est composé de douze articles dont huit fixant les responsabilités de chacun, traitent du
bon emploi des pesticides, d’une bonne information de l’utilisation, de la nécessité d’une
évaluation de leurs effets à tous les niveaux, des mesures à prendre pour limiter les risques pour
la santé humaine, des nécessaires procédures d’homologation dans chaque pays, du commerce et
de la distribution des produits, des obligations en matière d’étiquetage, de conditionnement, de
stockage, de vente et de publicité (Renon et al).
3.2.5 Vulgarisateurs
Suite à un consensus entre les maraîchers et les vulgarisateurs (encadreurs), il ressort les points
inscrits dans le tableau suivant : Tableau 1 : Avantages et inconvénients de l’utilisation des
pesticides et des produits naturels et approche de solutions
45
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
4 Conclusion
5 Références bibliographiques
Caburet A., 2002 ; Les plantes insecticides ; version multimédia du Mémento de l’agronome
Commission d’orientation du Plan national santé environnement (PNSE),- 2004 ; rapport
Pesticide et santé ; Paris France
FNE, - 2006 ; Agriculture : l’engrenage des pesticides ; France Nature Environnement
Grais B., – 2000 ; Méthodes statistiques- 23 ème édition Paris DUNOD, 400 p
Grembombo A.-2005 ; Impact d’utilisation des pesticides sur l’état sanitaire des maraîchers et la
qualité des légumes ; Résumé ; Acte des IVèmes journées agro-sylvo-pastorales, N’Djamena ;
Tchad
Houmy K. - 2004 ; la sécurité de l’opérateur dans l’application des pesticides dans Transfert de
Technologie en agriculture ; Ministère de l’Agriculture du Développement Rural et des Pêches
46
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
47
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Josette BEER-GABEL
Professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Professeur associé à l’Institut océanographique de Paris
65 Avenue Bosquet 75007 Paris France
01 45 50 37 60 (fax : 37 02)
Josette.Beer-Gabel@univ-paris1.fr
1 Introduction
La pollution du milieu marin, quelle qu’en soit la cause, est liée aux activités menées par
l’homme :
la pollution des navires par exemple résulte de l’accroissement prodigieux du développement des
transports maritimes et des incidents qu’ils peuvent engendrer - rejets d’hydrocarbures ou
d’autres substances nocives ;
Les immersions de déchets,
Les activités d’extraction de minéraux, gaz ou pétrole,
- Et bien entendu la pollution venant de la terre ou pollution tellurique, témoignent bien de
cette origine humaine des pollutions.
Si de surcroît, l’on prend en compte la faible biodégradabilité des différentes substances en cause,
on comprend que la mer soit en grand danger et qu’elle constitue de ce fait un péril pour la santé
de l’homme.
Concernant plus particulièrement ce « carrefour de civilisation » que constitue la région
méditerranéenne, la menace est encore plus grande.
La Méditerranée en effet, est une mer semi-fermée, bordée de nombreux Etats et elle se trouve
soumise à une intense pression démographique. A l’heure actuelle, on estime la population des
pays riverains à environ 400 millions de personnes dont 130 millions vivent sur le littoral12. La
Méditerranée est aussi une voie de circulation stratégique et constitue pour toutes ces raisons un
foyer de tensions politiques. Ces simples constatations, montrent que l’on a affaire ici à un
environnement particulièrement vulnérable, et c’est la raison pour laquelle, conscients des
48
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
14J. Beer-Gabel, « Conventions régionales relatives à la lutte contre la pollution des mers »,
Jurisclasseur Environnement, fascicule 633,1999 et fascicule 634,2000.
49
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Cet ensemble conséquent devrait semble-t-il, être complété d’ici quelque temps par un septième
instrument, encore en phase de négociations, qui devrait traiter, si mes sources sont bonnes, de la
gestion intégrée des zones côtières.
Si l’on se tourne plus particulièrement vers le Protocole d’Athènes, on observe qu’il occupe une
place centrale dans la famille de Barcelone. En effet, la pollution tellurique peut prendre des
proportions effrayantes ; de fait, on considère qu’elle représente actuellement près de 80% des
pollutions marines. A vrai dire, cette situation n’est pas si étonnante puisque les pollutions
provenant de sources situées à terre sont multiples. Telle que définie dans les traités, la pollution
tellurique est celle qui provient directement des côtes et qui est due, aux termes mêmes du
préambule du Protocole d’Athènes, « aux déversements par les fleuves, les établissements côtiers
ou les émissaires, ou émanant de toute autre source située sur le territoire ».
En d’autres termes, cette pollution a pour origine les activités d’implantations industrielles dans
les régions côtières ou le long de cours d’eau qui transportent jusqu’à la mer des substances
nocives dues à leur exploitation ; la pollution tellurique est aussi directement liée à l’usage
croissant en agriculture, d’insecticides et de fongicides ; elle trouve également sa source dans le
développement incontrôlé près des zones côtières, de centres urbains aboutissant parfois à la
formation de véritables mégalopoles où déchets et ordures ménagères de toutes sortes se
déversent directement dans la mer ; les mouvements de populations lors des saisons touristiques
aggravent encore cet état de chose.
La Méditerranée n’a pas, bien évidemment, le privilège d’une telle situation. Avant même
l’élaboration du Protocole d’Athènes, dès les années 70, des traités se préoccupant de la lutte
contre la pollution venant de la terre, avaient été négociés et ont ouvert la voie aux initiatives
futures. On considère la Convention d’Helsinki du 22 mars 1974 remplacée plus tard par la
Convention du 9 avril 1992, comme un texte fondateur en la matière ; toutefois, cet accord
conclu entre riverains d’une même mer, prenait en considération la protection de la Baltique dans
son ensemble et n’était pas spécifiquement consacré à la pollution tellurique. En revanche, la
Convention de Paris du 4 juin 1974 est le premier instrument entièrement consacré à la lutte
contre la pollution tellurique dans une région spécifique, l’Atlantique nord-est15.
La pollution tellurique évoque le risque incontournable qu’elle fait encourir pour la santé
humaine. Alexandre Kiss rappelle que les écoulements de rejets liquides contenant des métaux
lourds directement par émissaires ou insidieusement par diffusion dans le milieu aquatique, ont
eu des conséquences sur la faune et la flore ainsi que sur la santé de l’homme. Ils ont même été la
cause de mortalité comme dans le cas des rejets de méthylmercure dans la baie de Minimata en
mer de Shiso en 197116.
15En vigueur au 6 mai 1978, la Convention de Paris a été amendée par un Protocole du 26
mars 1986 puis fusionnée avec la Convention sur les immersions pour former la « Convention
pour la prévention de la pollution marine de l’Atlantique nord-est » du 22 septembre 1992.
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Syracuse en 1996 (III). Précisons ici, mais l’on y reviendra, que n’ayant pas encore fait l’objet
des ratifications nécessaires, ceux-ci ne sont par conséquent, pas encore entrés en vigueur.
La zone d’application du Protocole d’Athènes
Quelques mots tout d’abord concernant la zone d’application du Protocole d’Athènes.
Aux termes de son article 3, ce texte est conçu comme devant s’appliquer :
1/ à toutes les eaux maritimes de la mer Méditerranée, du cap Spartel à l’entrée du détroit de
Gibraltar, jusqu’au détroit des Dardanelles ;
2/ aux eaux intérieures des Etats parties c’est-à-dire aux eaux situées en deçà de la ligne de base
servant à mesurer la largeur de la mer territoriale, et, dans le cas des cours d’eau, jusqu’à la limite
des eaux douces ;
3/ le Protocole s’applique enfin aux étangs salés communiquant avec la mer.
L’on fera remarquer que les principes conventionnels établis à Athènes qui mentionnent les eaux
intérieures des Etats et les cours d’eau jusqu’à la limite de salure, s’appliquent par conséquent à
une partie du territoire terrestre des Etats et donc à des zones traditionnellement soumises à leur
seule souveraineté. En ce sens, on a affaire à un instrument juridique qui ne se limite pas à la
seule zone maritime de la Méditerranée, mais qui est conçu pour prendre en compte un espace
plus large englobant la mer et les zones côtières.
Nous verrons ultérieurement que cette conception continuera de se développer et connaîtra un
nouvel élargissement à Syracuse.
Nombreuses sont les conventions régionales relatives à la protection de la mer contre la pollution,
contiennent des dispositions relatives à l’engagement de leurs parties, de lutter contre celle-ci ;
mais seules quelques unes font l’objet de mesures véritablement précises et contraignantes pour
les Etats. Le Protocole d’Athènes est l’un de ces instruments car il comporte une réglementation
détaillée visant à protéger la Méditerranée contre la pollution provenant de sources terrestres. Ce
texte met en effet à la charge des Etats qui y sont parties, trois grandes séries de devoirs :
des devoirs vis-à-vis des substances polluantes,
des devoirs en matière d’adoption de réglementations et en matière de surveillance,
- des devoirs dans le domaine du suivi du Protocole.
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Pour atteindre ce double objectif, le Protocole procède d’une part, en énonçant de façon claire et
stricte des devoirs s’imposant aux Etats, et d’autre part, en établissant des listes de substances vis
à vis desquelles ces devoirs sont formulés. C’est ici le modèle de la Convention de Paris de 1974
précédemment mentionnée, qui est suivi.
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en premier lieu, ils ont l’obligation de mettre en oeuvre des programmes et mesures appropriés
permettant de réduire la pollution par les substances de l’Annexe II ;
- en second lieu, les rejets de telles substances de même que les rejets qui contiennent en
faibles quantités, des substances de l’Annexe I, ne peuvent en aucun cas être incontrôlés.
Ils sont en effet, strictement subordonnés à la délivrance par les autorités nationales
compétentes, d’une autorisation devant se conformer aux prescriptions énoncées à
l’Annexe III du Protocole. Le champ d’application de ces prescriptions est
particulièrement vaste puisqu’il touche à des domaines aussi divers que les
caractéristiques et la composition des rejets ; ce que l’on vise ici, c’est entre autres, le type
de déchet et sa forme, -liquide, solide ou boueuse- la quantité de déchet rejeté, sa toxicité,
sa persistance, etc.
Les prescriptions touchent aussi aux caractéristiques du lieu de déversement et du milieu marin
récepteur, aux atteintes possibles aux écosystèmes marins et aux effets sur la santé humaine du
fait notamment, des incidences de la pollution sur les organismes marins comestibles ou les eaux
de baignade. Retenons enfin, qu’en vertu de la section D de cette Annexe III, les Etats ne sont pas
libres d’effectuer leurs rejets comme ils l’entendent ; ici encore, ils ne peuvent y procéder
qu’après s’être pliés à certaines conditions ; ainsi, les Etats doivent avoir tenu compte de
l’existence et de la possibilité de mise en œuvre d’alternatives en matière de traitement de déchets
ou de décharge sur terre par exemple, ou de méthodes de réutilisation ou d’élimination ou encore
de l’usage de technologies faiblement génératrices de déchets.
Le Protocole d’Athènes met à la charge de ses parties une deuxième série de devoirs qui touchent
d’une part, à l’aptitude d’adopter des normes et d’autre part, à la capacité d’exercer des activités
de surveillance.
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Les Réunions des Parties au Protocole sur la pollution tellurique et les fonctions dont elles sont
investies, font l’objet des articles 14 et 15. Liées aux Réunions des Parties à la Convention de
Barcelone, celles-ci se tiennent au même moment, soit en principe tous les deux ans avec la
possibilité toutefois de tenir des réunions extraordinaires.
Du fait de leur régularité même, du fait aussi des pouvoirs dont elles sont dotées pour assurer le
bon fonctionnement du Protocole, ces Réunions constituent à vrai dire, plus que de simples
assemblées d’Etats parties à un accord, mais de véritables institutions.
Parmi les nombreuses fonctions dont elles sont dotées, rappelons entre autres que :
ce sont ces Réunions qui veillent à l’application du Protocole pour en assurer la bonne marche ;
ce sont elles qui adoptent des programmes et des mesures relatives à la réduction ou à
l’élimination de la pollution tellurique,
ce sont elles qui examinent les informations soumises par les parties en vertu de l’article 13,
- ce sont elles également, qui assurent en quelque sorte la garde des annexes au Protocole
puisqu’elles ont la capacité d’en adopter de nouvelles, de les réviser ou de les amender.
Cette brève analyse du Protocole d’Athènes, conduit à nous interroger sur son devenir et sur les
amendements qui ont été négociés et signés au mois de mars 1996 à Syracuse. Quelles en ont été
les raisons ? Quelle en est la teneur ?
Conformément à l’article 16.2 de la Convention de Barcelone, qui ouvre le droit des parties de
proposer des amendements à l’un quelconque des protocoles, des amendements au Protocole
d’Athènes ont été proposés et adoptés au cours d’une conférence diplomatique qui s’est tenue en
Italie dans la ville de Syracuse au mois de mars 1996. Adoptés à la majorité des trois quarts des
parties au Protocole comme le requiert l’article 16.3 de la Convention, ces amendements ne sont
toutefois pas encore entrés en vigueur. Pour ce faire, aux termes de l’article 16.4 « les
amendements entreront en vigueur entre les parties contractantes les ayant acceptés, le trentième
jour après que le dépositaire aura reçu notification de leur acceptation par les trois quarts au
moins des parties contractantes … au Protocole concerné… ».
Une consultation récente du site des mers régionales du PNUE, montre en effet –sauf erreur de
ma part- que seuls ont accepté ces amendements, les Etats ou organisations dont les noms
suivent : Albanie, Chypre, Communautés européennes, France, Grèce, Italie, Malte, Monaco,
Maroc, Slovénie, Espagne, Tunisie et Turquie.
Restent donc en attente, l’Algérie, la Bosnie-herzégovine, la Croatie, l’Egypte, Israël, le Liban, la
Libye, la Serbie, le Montenegro et la Syrie18.
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Pour affiner ces données, il m’est possible encore de faire part dinformations recueillies tout
récemment selon lesquelles, l’Algérie, la Croatie et le Montenegro ont informé les instances du
PNUE que les procédures d’acceptation des amendements de Syracuse étaient en cours dans leurs
pays respectifs.
Avec 16 Etats parties, le nouveau Protocole d’Athènes modifié, semble avoir des chances de voir
le jour et dans ces conditions il n’est pas inutile d’en offrir une analyse.
Ce que l’on peut dire à première vue, des amendements de Syracuse, c’est d’une part, qu’ils
constituent un ensemble de textes qui viennent préciser sensiblement, nombre de formulations du
premier Protocole et d’autre part, que ces précisions vont toutes dans le sens d’un renforcement
d’efficacité des mesures mises en place à Athènes.
Rédigés sur le ton de la fermeté, ces amendements tiennent résolument compte de l’évolution du
droit international contemporain de l’environnement et mettent en particulier, le Protocole
d’Athènes en harmonie avec le « Programme d’action mondial pour la protection du milieu marin
contre la pollution due aux activités terrestres » adopté à Washington sous l’égide du PNUE le 3
novembre 199519.
C’est ainsi qu’une fois amendé, le nouveau Protocole abandonnera son titre de « pollution
tellurique » pour adopter celui-là même, plus large et plus expressif du Programme d’action
mondial, devenant ainsi « Protocole relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la
pollution provenant de sources et activités situées à terre ».
A cet égard, le nouveau Préambule n’évoque plus « l’accroissement rapide des activités
humaines dans la zone de la Méditerranée » mais il met l’accent sur « l’accroissement des
pressions sur l’environnement résultant des activités humaines ». S’y trouvent aussi inscrits, les
grands principes qui inervent désormais le droit de l’environnement ; le futur Préambule en effet,
comporte une nouvelle disposition selon laquelle les parties déclarent qu’elles feront application
du principe de précaution, du principe pollueur-payeur, et qu’elles utiliseront les meilleures
techniques disponibles et les meilleures pratiques environnementales ; ces pratiques que
mentionne aussi la Convention de Paris du 22 septembre 1992, sont généralement définies
comme la combinaison la plus adéquate des différentes méthodes de lutte contre la pollution
allant de la réglementation et de l’institution de systèmes d’autorisation, à l’élaboration de
stratégies, à l’information et à l’éducation.
Ces remarques introductives ouvrent la voie aux développements que j’aimerai consacrer au
contenu matériel des amendements qui nous occupent et qui concerneront tout naturellement les
devoirs des Etats parties au futur protocole (A) ainsi que les compétences de la Réunion des
Parties Contractantes (B) qui sont appelées à connaître d’importantes modifications.
Avant que de se pencher sur ces questions, il nous faut préciser deux choses :
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20 Outre les Annexes I et II, une Annexe III concerne les « Conditions d’application à la
pollution transportée par l’atmosphère ». Une Annexe IV précise les « Critères pour la
définition des meilleures techniques disponibles et de la meilleure pratique
environnementale ».
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l’action des parties au futur Protocole va bien au-delà de ces prescriptions puisque les Etats ont
l’obligation de mettre en place des systèmes d’inspection en vue d’évaluer le respect des
autorisations et réglementations ainsi qu’un régime de sanctions appropriées en cas de non-
respect de ces conditions. Inspections et sanctions constituent bien deux instruments-clés destinés
à compléter le dispositif institué. De telles dispositions sont remarquables par leur efficacité car il
s’agit bien ici de contraindre les Etats à intervenir a posteriori pour s’assurer du respect sur leur
territoire, des règles énoncées par le Protocole.
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C’est à cette instance qu’il revient d’adopter à la majorité des deux tiers, les plans d’action et
programmes régionaux relatifs à l’élimination de la pollution provenant de sources et activités
situées à terre ;
- c’est la Réunion qui en fixe les mesures ainsi que les calendriers d’application.
On nous fera observer ici, que ce type de compétence est énoncé dans bien d’autres instruments
conventionnels.
Toutefois, on attirera l’attention sur le fait que dans le cas présent, ce pouvoir est renforcé par
deux règles de procédure :
En premier lieu, aux termes de l’article 15 paragraphe 2 nouveau, le PNUE formule les plans
d’action et les programmes régionaux21, les Etats eux-mêmes les examinent et les approuvent
ensuite, la Réunion des Parties les adopte lors de sa réunion suivante. Dans ces conditions, l’on
comprend bien que les plans d’action et programmes ne seront définitivement adoptés qu’au
terme d’un parcours garantissant l’implication de tous les acteurs de l’environnement appelés à
appliquer ces mesures.
- La seconde règle d’importance fait l’objet d’un nouveau paragraphe 3 de l’article 15. Il
n’est plus question ici de laisser aux Parties -comme dans le texte de 1980- la possibilité
en un certain sens, laxiste, de ne pas accepter un programme, et de se contenter
d’informer la Réunion, des dispositions qu’elles entendent prendre dans le domaine
concerné. Dorénavant une procédure d’objection est instaurée, procédure subtile,
fréquente en particulier dans le domaine de la pêche, et dont on ne mesure pas toujours la
puissance au premier abord, pour favoriser l’application d’un texte. L’idée ici est de
considérer qu’un texte sera adopté à une majorité déterminée, et deviendra obligatoire
sauf pour les Etats qui auront déposé une objection dans un certain délai. Dans le cas qui
nous occupe, l’article 15§3 nouveau, prévoit que le Secrétariat du PNUE notifie aux Etats
les mesures qui auront été adoptées aux deux tiers des parties, et que le 180 ème jour
suivant, ces mesures deviendront obligatoires pour les Parties qui n’auront pas notifié
d’objection.
On perçoit au premier regard la distance qui sépare les deux procédures car ici, il n’est plus
question de se retirer du jeu à son gré ; au contraire, il est important pour l’Etat de manifester
expressément son désaccord dans un délai donné ; à défaut la mesure devient obligatoire pour
celui-ci.
L’analyse des amendements de Syracuse montre que ceux-ci n’ont épargné aucun point sensible
des réglementations existantes qui nécessitaient d’être réformées ou parfois plus simplement,
perfectionnées. Dès lors s’il entre en vigueur, comme on peut l’espérer, il semble bien que le
Protocole d’Athènes révisé, constituera l’instrument qui permettra de poursuivre la tâche dans la
voie qu’avait ouverte Athènes 1.
21 Pour le professeur Tullio Scovazzi, l’expression « Regional action plan and programmes »
est utilisée pour désigner ceux qui couvrent la Méditerranée dans son ensemble,voir IJMCL
1996 p 574.
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Résumé
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1 Introduction
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en évaluant les risques à traiter au sein de l'entreprise afin de concevoir la prévention la mieux
adaptée à chaque poste de travail.
Il ressort donc en filigrane que le manquement à toutes ces obligations engage la mise en œuvre
de la responsabilité de ces acteurs, une responsabilité qui est souvent fondée sur le nonrespect des
principes indéniables de la protection de l'environnement comme la précaution et la prévention.
Dès lors, il est nécessaire de souligner l'importance du principe de précaution (I), avant de
déterminer les responsabilités des différents acteurs (II) qui donnent droit à une
indemnisation(III)
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Aujourd'hui, il ne fait pas l'ombre d'aucun doute que le principe de précaution soit devenu le
moteur d'une nouvelle politique orientée vers une meilleure sécurité, capables d'atténuer les
phénomènes de risques sanitaires environnementaux.
1.1.2 Ce qu'il est devenu: un principe au domaine d'application étendu à la santé publique
« Utilisé en droit international, le principe de précaution était nécessairement flou et éloigné des
problèmes de responsabilité individuelle »27, toutefois le glissement a fini par s'opérer. En effet,
au delà de son domaine textuel, le principe de précaution s'applique à toutes les activités à
risques, génératrices d'incertitudes. Définir ainsi sa compétence rationne materiae revient à
l'ériger en un principe systématique applicable à tous les secteurs de la vie sociale dont la santé.
Les risques en cause sont ceux qui ne sont pour l'heure d'hypothétiques; ceux pour lesquels il
existe une incertitude tant quant aux causes qu'aux effets. Les affaires de la vache folle (ESB) et
de maïs transgénique (OGM) en sont les parangons.
Le principe de précaution a ainsi vu son domaine d'application s'étendre dans la pratique à la
santé publique et à la sécurité alimentaire. La déclaration de la quatrième conférence
ministérielle sur l'environnement28 s'y réfère par exemple dans son article 17 comme outil de
pour l'élaboration des politiques, en soulignant une série des dispositions dont l'O.M.S devrait
s'inspirer en vue d'établir des principes directeurs quant à son application.
Sur le plan juridique, ainsi que le recommande le professeur M.RémondGouillloud, la
présomption d'innocuité doit être remplacée pour un temps par une présomption de nocivité, le
temps pour les scientifiques d'acquérir des connaissances ».
Le principe de précaution répond à la même philosophie que le principe de prévention. Ils
permettent en effet d'anticiper sur l'évolution car l'absence de certitude scientifique ne doit pas
constituer un motif suffisant pour ne pas prendre les mesures de précaution nécessaires29. En
d'autres termes, la précaution est la gestion a priori d'un risque mal connu ou inconnu, elle vise à
limiter des risques potentiels ou hypothétiques; alors que la prévention est la gestion a priori d'un
risque connu, elle vise à contrôler les risques avérés.
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1.2.1.1 Une responsabilité fondée sur une faute imputable à l'Etat ou à ses agents
La faute reste au cœur du régime de responsabilité de la puissance publique à l'égard des
administrés, en cas d'action fautive de l'administration ou de carence fautive de sa part. En
France, la loi du 04/03/2002 a réaffirmé le principe selon lequel la responsabilité en matière
sanitaire est avant tout fondée sur la faute, tout en prévoyant de faire jouer la solidarité nationale
dans certains cas, en particulier pour l'aléa thérapeutique et les produits de santé défectueux. La
responsabilité pour faute suppose qu'il suffit de la violation d'un règlement administratif pour que
la faute soit établie. Cette faute peut consister en une imprudence ou ne négligence. La loi
Fauchon du 10 Juillet 200031, précise qu'une personne est déclarée responsable s'il est établi
qu'elle a « soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou
de sécurité prévue par la loi ou le règlement », soit « commis une faute caractérisée et qui
exposait autrui à un risque d'une particulière gravité qu'elle ne pouvait ignorer ».
Le Conseil d'Etat français dans la célèbre affaire de l'amiante32 a reconnu la responsabilité de
l'Etat pour carence fautive à prendre des mesures de prévention des risques liés à l'exposition des
travailleurs aux poussières d'amiante. Cette carence est notamment caractérisée par une absence
d'études et par une insuffisance de la réglementation.
Cette grave crise sanitaire, au sens de la décision du Conseil d'Etat, aurait pu être évitée en large
partie si des mesures de précaution avaient été prises à temps. Les juges ont relevé que le pouvoir
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cancérigène des poussières d'amiante étant connu depuis les années 1950, les autorités françaises
n'avaient pas entrepris, avant 1977, « aucune recherche afin d'évaluer les risques pesant sur les
travailleurs exposés à l'amiante, ni pris des mesures aptes à éliminer les dangers d'une telle
exposition ».
De même dans l'affaire dite su sang contaminé33, le juge a considéré que la carence fautive de
l'administration était de nature à engager la responsabilité de l'Etat à raison des contaminations
provoquées par des transfusions sanguines pratiquées. Comme on le voit, la carence fautive de
l'Etat est retenue pour n'avoir pas pris en temps utiles des mesures propres à limiter les risques de
contamination du VIH par transfusion sanguine.
1.2.1.2 Une responsabilité pouvant être élargie par l'obligation générale de sécurisation des
travailleurs
L'affaire de l'amiante en France a révélé que, les préjudices causés par les poussières de l'amiante
mettent en cause la responsabilité de l'Etat à un double titre: en tant qu'employeur et en tant
qu'Etatcontrôleur. La Cour de cassation13 avait en effet déjà retenu la responsabilité de l'Etat
employeur en se fondant sur « l'obligation de sécurité et de résultat» découlant du contrat de
travail.
Le Conseil d'Etat se réfère, certes, à l’obligation pesant sur les employeurs les employeurs de
protéger la santé des travailleurs placés sous leur autorité mais il ajoute qu’«il incombe aux
autorités publiques investies de la mission de prévention des risques professionnels de se tenir
informées des dangers que peuvent courir les travailleurs dans le cadre de leur activité
professionnelle ».
Il résulte de toutes ces considérations que l'État a commis un double manquement dans l'affaire
de l'amiante à savoir: l'absence de suivi suffisant par l'inspection du travail de la dangerosité des
poussières d'amiante, qui a eu pour conséquence la méconnaissance de l'ampleur de la
contamination et le manque d'évolution de la réglementation, et, l'inapplication par l'État des
principes de prévention et de précaution.
Dans la mesure où l'Etat est investi d'une mission de santé publique, on comprend que sa
responsabilité puisse être recherchée en cas de faute du service public.
Toutefois, cette responsabilité administrative n'exclut pas la possibilité reconnue aux victimes et
au Parquet de poursuivre pénalement les agents et é lus pour leur faute personnelle.
L'article 1234 du nouveau Code pénal, dans sa nouvelle rédaction que lui donne la loi du 10
juillet 2000 prévoit spécifiquement que: « les personnes physiques qui n'ont pas causé
directement le dommage, mais qui ont crû ou contribué créer la situation qui a permis la
réalisation du dommage u qui n'ont pas pris les mesures permettant de l'éviter, sont
33 affaires pendantes dans les années 1984-1985, ayant entraîné la condamnation en 1993 de
3 anciens membres ministres et du 1er ministre à l'époque des faits.
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responsables pénalement s'il est établi qu'elles ont , soit violé de façon manifestement délibérée
une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit
commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d'une particulière gravité
qu'elles ne pouvaient ignorer».
Ainsi, le risque professionnel fonde la responsabilité des industriels. La précaution constitue ici
un élément de prise de décision, une sorte de gestion du risque au vu du manque d’informations
précises. L'industriel est jugé responsable du fait de son manquement à prévenir les dégradations
sérieuses ou irréversibles causées à l'environnement par la production ou l'utilisation des produits
dits à risques, souvent à l'origine de stress ou de maladies.
Cette responsabilité des industriels bénéficie d'un encadrement juridique particulier dans l'Union
européenne. En effet les règles du droit communautaire en matière de santé et de sécurité au
travail, influencées par le principe de prévention, comportent deux directives importantes: il s'agit
notamment de la directive «Seveso 1» du 24 juin 1982 et de la directive «Seveso 2» du 09
décembre 1992.
Si le premier texte impose aux industriels d'évaluer les risques de leurs installations de les réduire
par des mesures techniques et organisationnelles globales, le second texte étend le champ
d'application du premier en renforçant certaines dispositions de prévention et exigences
d'inspection. Ces deux directives empruntent leurs noms à la catastrophe industrielle de Seveso
produite en Italie en 197635.
35 cf annexe
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au principe pollueur payeur36. Ce principe se traduit par la prise en charge des mesures
préventives et aussi par l'obligation de répondre des atteintes portées à l'environnement. La
responsabilité de l'industriel est donc engagée du fait de la pollution causée aux populations,
laquelle pollution est susceptible de causer de pertes de vies humaines importantes37.
Ainsi par exemple en France, l'exploitant d'une centrale nucléaire est responsable des dommages
causés par un accident38. De même, le propriétaire d'un navire est jugé responsable des nuisances
résultant de rejets d'hydrocarbures39. L'article 1384 du code civil dispose qu’une entreprise peut
être déclarée responsable en tant que gardien de ses installations à l'origine d'une pollution40.
36 Principe inspiré de la théorie économique en vertu de laquelle toute activité économique qui
génère des coûts externes oblige le promoteur à les supporter dans les coûts de production
37 cf affaire des déchets toxiques dit « Probo Koala » qui a occasionné l'hospitalisation de 70
personnes et le décès de 15 personnes
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2 Conclusion
Afin de réduire les impacts des R.S.E, il incombe aux États et aux entreprises d'appliquer les
normes existantes en la matière et de s'impliquer davantage dans la gestion de ces risques. Le
recours aux principes de prévention et de prévention est nécessaire dans cette action anticipatrice.
Par ailleurs, la gravité de la situation doit conduire à une nouvelle conception plus ou moins large
de la notion de faute. Autrement dit, à la responsabilité pour faute doit se substituer la
responsabilité sans faute qui présente l'avantage de rétablir l'égalité devant les charges publiques.
Dans ce cas, la responsabilité des personnes publiques peut être engagée en l'absence de faute ou
d'illégalité.
Enfin il convient de renforcer l'harmonisation de la relation entre responsabilité et droit à
indemnisation surtout dans les pays du Sud. Le développement du système mixte solidarité-
assurance devrait aboutir à la mise en place des fonds d'indemnisation, relais pour assurer
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l'indemnisation. Une attention particulière doit être accordée par les gouvernants qui brillent
souvent par une passivité incompréhensible.
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Résumé
42 moulin@cedej.org.eg, saint-romain@noos.fr
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(gastro-entérites, fièvres typhoïdes).47 Le lien à la saison peut être indirect, lié par exemple à la
consommation de coquillages (autrefois restreinte en France aux fameux mois "avec r", de
septembre à avril). Autrefois aussi, l'automne en Tunisie, saison des grenades, était réputé la
saison des ophtalmies aigues. Le rapprochement était tentant entre les follicules observés au
revers de la paupière et les grains rosés de la grenade à l'ouverture du fruit, mais comparaison est-
elle raison ?48
Un exemple trop beau pour ne pas être cité dans un congrès à Alexandrie est le cas de l'Egypte.
Ibn Ridwan, décrivant Les maux de l'Egypte au 11e siècle, établit un parallèle entre le type
d'affections régnantes et le bouleversement environnemental crucial pour l'histoire et la
géographie du pays, à savoir la crue du Nil. Ibn Ridwan décrit l'acmé des épidémies dû à
l'insalubrité du vent dominant, au printemps, qui coïncide fréquemment avec la survenue de la
peste entre mai et juin.49 La montée des eaux du Nil, coïncidant avec un changement de direction
du vent, renouvelle les eaux dans les réservoirs, en même temps qu'elle étend son limon
nourricier, et les épidémies perdent alors de leur force. L'automne ramène avec lui certaines
affections, comme les dysenteries et les diarrhées liées, selon le savant égyptien, à la stagnation
des eaux dans les réservoirs des maisons.
Ce qui est frappant et inattendu est de voir cette description relayée, à quelques détails près, au
16e siècle par Prosper Alpin, médecin italien résidant au Caire dans La médecine des
Egyptiens.50. Alpin commente en termes analogues à ceux d'Ibn Ridwan le profil épidémique de
la ville et son lien avec les changements des vents et la crue du fleuve. Plus frappant encore, c'est
dans le même moule que Larrey, le chirurgien de Bonaparte, débarqué en Egypte en 1799 avec
l'expédition militaire, verse ses observations sur la pathologie des soldats français, puis de l'armée
des Mamelouks et finalement de la population civile qu'il est amené à soigner successivement.
Vingt ans plus tard, le Dr Clot, quand il est appelé par le pacha Mohammed Ali à diriger l'Ecole
de médecine d'Abou Zabel puis de Qasr el Ayni, se situe encore dans cette longue tradition.51
S'il adhère pleinement aux doctrines "révolutionnaires" de l'inflammation de son maître François
Broussais (la gastro-entérite est à l'origine de tous les maux), il n'en reprend pas moins l'essentiel
des considérations de ses prédécesseurs sur le retour régulier de la peste, endémique en terre
d'Egypte et née en quelque sorte de ses particularités climatiques.
Dans la tradition médicale de l'Occident aussi bien que dans celle de l'Orient musulman de
culture arabe, persane et indienne, il existe une étroite relation entre le microcosme humain et
l'ensemble du cosmos. Les quatre humeurs reconnues par le corps chez Hippocrate, le sang, le
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phlegme, les deux biles, jaune et noire, dont l'équilibre et le déséquilibre correspondent aux états
opposés de la santé et de la maladie, sont en rapport étroit avec les quatre éléments qui
constituent la nature du monde, objet général de la "physique", l'eau, le feu, l'air et la terre, et les
quatre qualités, froid/chaud, sec/humide qui caractérisent les éléments. Cette référence au froid
et au chaud inspire une division non seulement des maladies, en référence au changement de
saison, mais des remèdes. Ceux-ci sont fondamentalement répartis en drogues "froides" et
"chaudes", comme les aliments eux-mêmes dont beaucoup ont une position intermédiaire entre la
pharmacopée et la diététique, comme l'ail, l'oignon, l'huile d'olive, le blé mondé etc., où l'on
reconnait des éléments essentiels du paysage méditerranéen.
La reconnaissance du rapport étroit du macrocosme et du microcosme humain inspire une autre
dimension de la médecine ancienne, l'importance de l'horoscope pour porter un diagnostic et un
pronostic et juger du choix des jours de médication. En Occident, les médecins de la Renaissance
en Occident étaient souvent versés en astrologie. En Orient, un médecin astrologue est présent
dans la plupart des cours d'Asie centrale, de Perse et de Chine jusqu'à la fin du 19e siècle. A la
cour de l'émir Abd ar Rahman en Afghanistan, en 1896, le médecin anglais de l'émir, le Dr
Hamilton entre en conflit avec les astrologues qui le conseillent ordinairement.
Parmi les éléments figurant dans l'interrogatoire du malade, à côté de l'alimentation et de la vie
sexuelle, figurait en bonne place l'activité professionnelle, qui imprime au corps certaines
aptitudes mais peut aussi l'affliger de difformités. Les affections des travailleurs des mines
d'argent dans l'Antiquité étaient bien connues. Bernardino Ramazzini au 16e siècle a étendu et
systématisé ces observations. Son ouvrage le plus connu, Les maladies des artisans, De morbis
artificorum, reste aujourd'hui la référence obligée des médecins du travail. Au nombre des
métiers dont la pénibilité est connue depuis longtemps, ceux de la teinturerie, qui obligent les
artisans à manier des produits toxiques, à brasser des mélanges dont s'exhalent des vapeurs
délétères, et enfin à vivre dans une atmosphère insalubre au bord de canaux où s'effectuent les
opérations de tannage des cuirs ou de rouissage du lin. C'était le cas du quartier de la Bièvre à
Paris, aujourd'hui remplacé par le quartier Censier.52 En Egypte, la description des dommages de
ces métiers pour la santé se retrouve sous la plume de Maïmonide au 12e siècle lors de son long
séjour au Caire, comme sous celle des contemporains de l'expédition de Bonaparte en Egypte. Le
quartier des teinturiers au Caire, situé vers l'aqueduc, reste aujourd'hui un quartier insalubre, où
des enfants apprenant le métier sont exposés à un environnement toxique.
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La physiologie du 19e siècle a semblé prendre ses distances avec les considérations portant sur
l'environnement et le macrocosme, en ce qu'elle a semblé s'intéresser prioritairement au
déterminisme interne de l'organisme. La physiologie d'un Claude Bernard et d'un Liebig a mis
l'accent sur la façon dont un organisme fonctionnait selon des lois qui lui étaient propres et
permettaient son émancipation voire son autonomie par rapport à l'environnement. Le propre de
l'organisme serait précisément de maintenir inchangés, à l'intérieur de normes très strictes, les
principaux paramètres tels que la température, les volumes d'échanges gazeux, l'hydratation des
tissus, etc., et ce, quelles que soient les modifications ambiantes. Le principe d'homéostasie,
correspondant à la stabilité du "milieu intérieur" cher à Claude Bernard et plus tard formalisé par
Starling53, implique l'énoncé de lois originales, qui reflètent un ordre supérieur, modulé par le
système nerveux, qui échappe dans une certaine mesure aux forces mises en jeu dans l'univers.
L'émancipation des contraintes du milieu apparait cependant plus aisée en zone tempérée. A
l'époque des entreprises coloniales, le milieu "tropical" est considéré comme plus intimement
assujetti aux influences climatiques. L'idéologie coloniale jongle avec les perspectives exaltantes
d'une "acclimatation" de l'homme "blanc" sous les Tropiques d'Afrique et d'Asie,54 et l'idée d'une
grande diffusion du modèle hygiéniste esquissé dans les pays d'Europe. Le terme tropical est
largement utilisé pour dénommer une pathologie à détermination explicitement climatique :
l'ulcère tropical, la dysenterie, l'ophtalmie du même nom.55 La chaleur accélère les
fermentations, du coup on lui prête aussi la faculté d'exciter les passions humaines et de nourrir le
fanatisme. La raison serait "froide" par excellence.56 Les facteurs climatiques peuvent être ainsi
raccordés à une physiologie plutôt qu'à une cosmologie, une physiologie qui prend volontiers des
accents racistes.57
Mais au moment même où la physiologie des organismes vivants concentrait l'attention, la
problématique de l'homme et de l'environnement est renouvelée par les découvertes de la
microbiologie. Celle-ci relance la question de l'influence du milieu extérieur sur la santé sous les
espèces de l'omniprésent microbe.
55 Cités dans tous les manuels de médecine tropicale du 19e et aussi du 20e siècle.
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La théorie microbienne des maladies semble modifier radicalement la conception des rapports
entre l'homme et son milieu en désignant un responsable unique des méfaits et en simplifiant la
donne. Elle se substitue à la théorie incriminant les miasmes dans le déclenchement des
épidémies et des fièvres putrides. Le vocabulaire des miasmes est définitivement relégué aux
oubliettes comme témoin d'un archaïsme définitivement dépassé. Les mauvaises odeurs, émanant
des marécages ou des égouts, quels que soient leurs inconvénients olfactifs, ne sont plus
supposées créer de toutes pièces des épidémies, et on se gausse de certaines paniques provoquées
dans les capitales européennes, au 19e siècle, par la diffusion d'odeur insupportables.
L'appellation ancienne de malaria, le mauvais air, pour désigner ce qu'on appelle aussi paludisme,
de palus, marécage, subsiste néanmoins, qui rappelle le lien entre les miasmes et la fièvre.
Pourtant même si stricto sensu, il est vrai que le mauvais air ne cause pas le paludisme, et qu'il
faut l'action conjointe du parasite Plasmodium et de son vecteur le moustique Anophèles pour
faire fonctionner le cycle de la maladie, il n'en demeure pas moins que l'odeur des eaux
stagnantes révèle souvent un profil épidémiologique favorable au développement du paludisme,
qui est transmis par les anophèles exploitant pour développer leurs larves les étendues aquatiques
ou se contentant de simples flaques d'eau dans les villes. Mais le changement de mentalité a été
radical et caractérisé comme il est habituel à chaque génération, par la disqualification ou l'oubli
du savoir et du savoir-faire antérieurement acquis.
A la fin du 19e siècle, la toute puissance du microbe dans la genèse de la maladie a renouvelé la
politique de prévention des maladies. La première stratégie consiste à reprendre, sur des bases
nouvelles, l'ancien système des quarantaines, destiné à limiter la transmission interhumaine et la
diffusion par les marchandises des infections comme la peste ou le choléra, objet de conventions
internationales et de règlements portuaires. A Alexandrie, grand port de l'Egypte et centre actif du
commerce international, le bâtiment du Conseil quarantenaire rappelle le rôle de cette institution
dans le contrôle des épidémies58. Mais la quarantaine, liée au chiffre mythique des quarante
jours, s'est désormais modernisée en tenant compte du temps réel d'incubation des maladies, en
fonction de l'apparition du germe dans l'organisme. Sa détection au laboratoire permet de
diagnostiquer de façon plus rapide la nature de la maladie et d'établir scientifiquement la fin de la
période de contagiosité et d'isolement.
La deuxième stratégie consiste à rechercher au cours de la transmission de la maladie, le maillon
faible dans le cycle microbien, celui qui peut le plus facilement être rompu. Il est illustré par
l'exemple célèbre du médecin britannique John Snow mettant fin en 1849 à l'épidémie de choléra
en enlevant la poignée de la pompe dont l'eau était souillée par les déjections des cholériques,
pour empêcher les habitants du quartier de s'approvisionner à une source contaminée.59 Snow
59J Snow, On the pathology and mode of communication of the cholera, London Medical
Gazette, 1849, 44, pp. 730-732, 745-752, 923-929.
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avait d'ailleurs raisonné épidémiologiqement juste bien avant la description du vibrion cholérique
par Koch à Calcutta en 1882, mais l'observation précise d'un germe présent dans l'eau ou des
prélèvements humains va pourvoir le médecin d'un outil performant pour caractériser exactement
une épidémie et adopter les mesures qui s'imposent en conséquence.
Au 20e siècle, la découverte de différentes "chimiothérapies', les sulfamides dans les années 1930
et les antibiotiques après la deuxième guerre, vont nourrir l'espoir de l'éradication des microbes
responsables de différentes pathologies60. En fait, l'espoir d'une éradication méthodique et
systématique des différentes infections, plus ou moins sur le modèle de ce qui avait été réalisé
avec la variole, proclamée éradiquée en 1979, s'est rapidement heurté à l'évolution des germes.
Ceux-ci ont su s'adapter aux stratégies humaines de lutte et même de prévention. Les microbes de
l'environnement ne sont pas restés inertes devant les modifications de leur propre milieu. Ils
disposent de ressources variées d'origine en particulier génétiques, dont nous commençons
seulement à percevoir l'étendue et la complexité.61
Ce qui nous amène à un deuxième volet. Jusque là nous avions surtout envisagé le milieu humain
comme une "nature" variée mais plus ou moins immuable. Il nous faut maintenant considérer les
bouleversements considérables de cette nature par les activités de l'homme. Là encore l'Egypte
peut servir d'exemple. La construction des grands barrages et de multiples canaux, commencée
dès le 19e siècle mais portée à des dimensions sans précédents pendant le régime nassérien avec
le gigantesque barrage d'Assouan, a bouleversé l'écologie du pays et la société tout entière, à un
point que nous évaluons encore imparfaitement.
Le milieu climatique était resté jusqu'alors relativement préservé. L'homme s'efforçait avant tout
de s'adapter aux conditions locales, adaptation rendue possible par la plasticité de l'organisme. Au
20e siècle, les termes du rapport de l'homme à l'environnement tendent à se modifier à nouveau.
Notre pouvoir d'autonomisation et d'intervention s'amplifie jusqu'à risquer de porter atteinte à
l'équilibre cosmique. En revanche, les progrès de la science font espérer identifier en même
temps le mal et le remède.
Certaines maladies peuvent ainsi paraître anciennes et modernes selon l'éclairage qu'on leur
apporte. L'émergence est souvent une question de point de vue.
61 A M Moulin, L'actualité des maladies infectieuses dans les pays industrialisés : évolution ou
histoire ?, Revue d'Epidémiologie et de Sante Publique, 1996, 44, pp. 519-529.
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La bilharziose est un bon exemple d'affection à la fois ancienne et moderne. Dans les entrailles
des momies des Pharaons, présentes sur la paroi intestinale, il est loisible à l'aide du microscope,
d'observer, parfaitement reconnaissables grâce à leur éperon caractéristique, les oeufs d'un ver qui
ne fut identifié qu'en 1887 par le médecin autrichien August Bilharz, au Caire, qui donna son
nom à l'affection.
Le cycle du parasite fut identifié plus tard. Il comportait un passage obligé par les cours d'eau
douce où des coquillages, les bulins, hébergent une forme intermédiaire du ver. Si l'affection était
ancienne et constituait peut-être une des plaies d'Egypte, elle a littéralement explosé au 19e siècle
lors de l'extension des canaux d'irrigation par Mohammed Ali, liés à sa politique
d'industrialisation et de développement des voies de communication. La construction du canal
Mahmoudiyye, entre le Nil et la mer, a connu chez les ouvriers un taux de mortalité avoisinant
30% (attesté par la correspondance administrative62). La multiplication des canaux secondaires a
créé des gites additionnels pour les mollusques vecteurs qui ont transformé l'endémie
bilharzienne en un fléau national.
Mais s'agit-il d'une maladie tropicale, liée à un climat chaud et à la dépendance d'un biotope
particulier, ou plutôt, comme le suggère l'historien canadien Gerard Farley, d'une maladie
"industrielle", liée à la modernisation de l'économie et aux exigences de la culture de rente
représentée par le coton ?63 Remarquons au passage que la "leçon de l'histoire" du lien entre
développement de l'irrigation et l'extension des deux bilharzioses, intestinale et urinaire, est
régulièrement redécouverte au moment de la construction de grands barrages comme Toll au
Sénégal et depuis cette date à bien d'autres occasions.64 Il est même recommandé maintenant
d'adjoindre à tout projet de développement ayant un impact sur le milieu, un volet de recherche
sur les modifications pathogènes à anticiper. Mais en dépit de ces injonctions renouvelées,
chaque grand projet s'accompagne d'une redécouverte apparemment naïve de l'impact des
modifications des écosystèmes sur les pathologies locales. Les barrages du centre de la Tunisie,
autre exemple, ont été probablement responsables d'une aggravation des leishmanioses dans la
région, en raison des pullulations de rongeurs dépendants des ressources hydriques.
Autre exemple d'un milieu profondément remanié par l'intervention humaine, le paradoxe des
infections nosocomiales.
62 Allan Mikhail, communication “Counting men, measuring canals, drawing maps : the
science of irrigation in Ottoman Egypt, séminaire du CEDEJ, 29 mai 2007, Le Caire.
63G Farley, Bilharzia. A History of Imperial Tropical Medcine, Cambridge University Press,
Cambridge 1991.
64 AM Moulin, Les stratégies de lutte contre les bilharzioses en l’an 2000, La lutte contre les
schistosomoses, Editions IRD, Paris 2000, pp. 9-17.
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Les hôpitaux avaient joui pendant longtemps d'une très mauvaise réputation en raison de la
fréquence des infections, qu'on subsumait sous le nom de "pourriture d'hôpital". Au 19e siècle, le
voisinage d'un hôpital dans un quartier était jugé délétère et occasionnait une dévaluation des
logements. Avant l'avènement de l'asepsie, les chirurgiens préféraient opérer au domicile, pour
éviter les suppurations. Au moment de la guerre de Crimée en Turquie, les rapports de la célèbre
Florence Nightingale sur les hôpitaux militaires en 1857 faisaient état d'une terrible mortalité due
à la propagation foudroyante des infections d'un lit à l'autre dans les services surpeuplés.65
On pouvait espérer que ces catastrophes iatrogènes appartenaient au passé, après l'avènement de
l'asepsie et des antibiotiques. La vogue du terme infections nosocomiales a correspondu à la prise
de conscience d'un phénomène allant s'amplifiant. Les infections hospitalières se sont multipliées,
liées à l'augmentation des germes résistants au traitement, sélectionnés par les antibiotiques trop
communément employés et répandus dans le milieu. En Europe, il s'agit souvent de germes
telluriques, autrefois peu représentés dans la pathologie et récemment adaptés à l'homme comme
les klebsielles. En Afrique subsaharienne, il s'agit plus souvent de germes fécaux, Coli et
salmonelles dus à la contamination de l'eau utilisée dans les hôpitaux. En Europe, le spectre des
infections hospitalières est volontiers rapporté à l'audace des interventions sur le corps humain,
des cathétérismes et autres techniques invasives.66 Mais un examen attentif des statistiques
relève un taux élevé d'infections associé à des manoeuvres de cathétérisme urinaire, une
technique de sondage connue depuis des siècles... Et cette considération nous renvoie à une
évaluation des gestes quotidiens des professionnels et à la nécessité de les préparer à leurs
responsabilités, compte tenu de la transformation du milieu dans lequel ils évoluent, en
particulier de la multirésistance de certains germes (tuberculose par exemple).
Au-delà des fausses protections des murs hospitaliers, l'environnement tout entier est maintenant
perçu comme une menace, du fait de l'imprudence de l'activité humaine. Le changement
climatique a quitté le domaine des experts pour hanter l'horizon des simples citoyens. Le
réchauffement dû entre autres à l'effet de serre pourrait modifier la répartition des zones
d'affections parasitaires liées à des seuils de température et d'hygrométrie.
Le milieu urbain, profondément anthropisé dans les mégapoles mais aussi les villes moyennes,
souffre d'une pollution atmosphérique dont les causes associent de façon variable fumées des
voitures, poussières de certains sols, rejets des industries chimiques et du bâtiment. Le Caire
65Gillian Gill, Nightingales,The extraordinary, upbringing and curious life of Miss Florence
Nightingale, Random House, New York 2004.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
associe une pollution historique, en rapport avec les vents du désert, le célèbre khamsin, dénoncé
de façon récurrente par les voyageurs, à des causes locales, le brûlis de la paille de riz sur les
champs par les cultivateurs à proximité des villes, à la circulation automobile asphyxiante et aux
cimenteries indispensables à l'industrie galopante du bâtiment. La règlementation européenne
prévoit de limiter l'émission dans l'air des particules avec des taux fonction des dimensions de ces
particules (inférieures ou non à 10 millimus), qui pénètrent profondément les conduits
respiratoires et déclenchent des phénomènes inflammatoires chroniques associés non seulement
aux infections pulmonaires mais à l'athérosclérose (cardiopathies et accidents vasculaires
cérébraux). La montée de l'allergie liée à la pollution est-elle caractéristique ou ne désigne-t-elle
pas métaphoriquement notre angoisse à l'égard des modifications du milieu dont l'impact nous
dépasse ?67
Néanmoins, l'Union européenne tente de faire la différence entre une pollution "naturelle" (jugée
inévitable ?) et une pollution "artificielle".68 Cette distinction est-elle pertinente ou ne reflète-t-
elle pas plutôt les lacunes de nos connaissances sur la physiopathologie de toutes ces affections ?
Aujourd'hui le spectre de la pollution et la crainte du prochain ont conjointement favorisé le repli
des plus riches dans ce qu'on appelle du terme américain des "gated communities", coupées du
reste de la ville, et avec des allers et venues socialement contrôlés. Ce mouvement a pris
naissance aux Etats-unis et en Amérique latine, où le quartier de Barra de Tijuca à Rio de Janeiro
fait figure de modèle. Il repose sur l'idée d'une "sécurité" à double sens, naturel et social. Mais ce
modèle se développe aussi en Egypte, dans des banlieues chics dont les habitants imaginent
retrouver luxe, calme et... pureté de l'air.
La généralisation de la menace d'une nature à la fois silencieuse69 et stridente, un des visages de
ce qu'on appelle aujourd'hui la globalisation, a amené à imaginer une parade, le principe de
précaution. Son application signifie un exercice de projection sur le long terme des effets
délétères de la déforestation et de la désertisation, du réchauffement des mers et de la fonte des
glaciers, et la mise en place de dispositifs qui s'opposent à ces effets. L'accent est mis sur les
biens globaux, air et eau, patrimoine commun en droit inaliénable mais qui a été mésusé. A partir
de ces considérations, s'opposent différentes écoles, rappelant aux différents états leurs
responsabilités sanitaires, invoquant des arbitrages internationaux pour distribuer les tâches, ou
au contraire célébrant les mécanismes de marché pour diminuer les risques et cerner les causes de
vulnérabilité de façon plus efficace.
67 Michael Jackson, Allergy, the History of a modern malady, Reaktion Books, London 2006.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
71 Josette Beer-Gabel, Recueil des traités relatifs à la Méditerranée, Institut du droit économique de la mer,
Pedona, Monaco, 1997
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Claude OSTIGUY1, Brigitte Soucy1, Catherine Woods2, Gilles Lapointe3, Luc Ménard3, Yves
Cloutier1, Charles-Anica Endo4
1 : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail (IRSST), Montréal, Québec, Canada
2 : Université de Montréal, département de santé environnementale et de santé au travail, Montréal, Québec, Canada
3 : Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), Montréal, Québec, Canada
4 : NanoQuébec, Montréal, Québec, Canada
Résumé
Par définition, les nanoparticules ont au moins une de leurs trois dimensions de moins de 100
nanomètres (<0,1 µm). Ce sont essentiellement de nouvelles particules dont la fabrication mise
sur leurs propriétés uniques qui permettent d’envisager de nouvelles perspectives industrielles et
commerciales. Plusieurs produits commercialement disponibles intègrent des nanoparticules. Or,
des travailleurs doivent produire, manipuler et transformer ces particules. Les premières études
démontrent de nombreux effets toxiques pour ces nouveaux matériaux qui, à l’état solide, peuvent
franchir tous les mécanismes de défense du corps humain et se retrouver dans les différents
organes, pénétrer le cerveau ou encore, se rendre au noyau cellulaire. La toxicité serait reliée à
la surface de ces particules et non à la masse, rendant ainsi caduques plusieurs de nos façons de
faire en hygiène industrielle. Nos stratégies usuelles d’évaluation de l’exposition professionnelle
sont à repenser. Nous sommes en présence d’une problématique émergente pour laquelle il faut
considérer, dès à présent, les risques et les enjeux en santé et en sécurité du travail. Une rare
opportunité nous est offerte de pouvoir intervenir afin de favoriser la mise en place de mesures
de prévention efficaces dès le début d’un potentiel d’exposition professionnelle à des produits
dont il a déjà été démontré qu’ils sont plus toxiques que la même substance synthétisée à plus
forte taille.
1 Introduction
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travailleurs et les moyens de contrôler ces risques. Dans un contexte où les technologies actuelles
permettent de manipuler la matière et de synthétiser des produits à l’échelle atomique, les
nanoparticules démontrent des propriétés totalement différentes des produits de même
composition mais de plus forte taille. L’ère des nanomatériaux et des nanotechnologies nous
promet des développements et des percées scientifiques majeures qui affecteront de façon
permanente le quotidien de chacun dans un avenir rapproché. Plusieurs de ces produits sont déjà
utilisés et de nombreux organismes estiment un marché mondial annuel de l’ordre de 1 000
milliards de dollars américains dès 2015. Bienvenue dans le nanomonde où tout se passe à
l’échelle du nanomètre (nm), soit le milliardième de mètre (10-9 m).
Les nanotechnologies couvrent un large domaine multidisciplinaire où les activités de recherche
et d’implantation industrielle se sont développées extrêmement rapidement au niveau mondial au
cours de la dernière décennie. Des physiciens, chimistes, biologistes, ingénieurs, électroniciens et
divers spécialistes des matériaux, de procédés et d’applications travaillent conjointement sur des
objets de dimensions nanométriques. Les nanoparticules peuvent être produites par toute une
série de procédés chimiques, physiques ou biologiques parmi lesquels certains sont totalement
nouveaux et innovateurs alors que d’autres existent depuis fort longtemps.
En effet, de nouvelles technologies permettent de construire des matériaux atome par atome, ce
qui leur confère souvent des propriétés fort différentes des matériaux usuels. Les nanoparticules
et les nanotechnologies ne représentent pas uniquement une autre étape vers la miniaturisation. À
cette échelle, le comportement des particules est dominé par les effets quantiques. Celles-ci
peuvent être confinées dans une petite structure, présenter de grandes fractions surfaciques aux
interfaces et démontrer toute une série de phénomènes et de propriétés uniques, non rencontrées
chez les matériaux de plus grande taille.
2 Méthodologie
En parcourant de façon sommaire les informations disponibles sur les nanoparticules lors de
l’élaboration du protocole visant la production d’un bilan de connaissances (1,2), les auteurs ont
réalisé que les études parues dans la littérature scientifique permettant d’estimer les risques et de
mesurer l’exposition des travailleurs aux nanoparticules sont très limitées. Par conséquent, il a été
décidé de procéder à l’élaboration de ce bilan à partir: d’une analyse de la littérature scientifique
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
dans les revues avec comités de pairs via les approches couramment utilisées pour ce type de
recherche. La recherche documentaire a été réalisée par l’informathèque de l’IRSST et le centre
de documentation de la CSST. Parmi les principales bases de données et moteurs de recherche
consultés, il convient de mentionner MedLine, Toxline, PubMed, Inspec, Coppernic, Embase,
Ntis, Ei, Compendex, SciSearch, Pascal, Alerts, Teoma et Scirus. Cette information est
particulièrement utile afin de documenter la toxicité des nanoparticules; d’une recherche par
Internet afin, principalement, de documenter les types de procédés permettant la fabrication de
ces produits de même que la description de ces produits, de leurs propriétés et de leurs usages
potentiels; de l’utilisation de rapports synthèse de comités reconnus d’experts internatio-naux en
nanoparticules et en nanotechnologie; des informations recueillies auprès d’intervenants
québécois clés directement impliqués dans le domaine des nanotechnologies; de discussions au
sein du comité éditorial du rapport.
3 Résultats
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Ces molécules n’interagissent pas entre elles, leur donnant ainsi un potentiel important
d’application comme lubrifiant. Lors de la fabrication de fullerènes, certains atomes de carbone
peuvent être remplacés par des atomes d’azote et former des molécules qui peuvent se lier,
produisant ainsi un matériau dur mais élastique. Les fullerènes, modifiés ou non (Figure 2), ont
également démontré un potentiel important comme catalyseurs. Ils possèdent des propriétés
électriques intéressantes et il a été suggéré de les utiliser dans le domaine électronique allant de
l’entreposage des données à la production de cellules solaires. En les incorporant à des nanotubes
de carbone, le comportement électrique des fullerènes est modifié, créant des régions dont les
propriétés semi-conductrices varient, offrant ainsi des applications potentielles en
nanoélectronique. Leurs propriétés optiques varient avec les longueurs d’onde trouvant ainsi des
applications en télécommunications. Les fullerènes étant des structures vides aux dimensions
semblables à plusieurs molécules biologiquement actives, ils peuvent être remplis de différentes
substances et trouver des applications médicales. Ces modifications auront des impacts majeurs
non seulement au niveau des propriétés mécaniques, électriques et optiques des fullerènes, mais
également au niveau des interactions possibles avec des composantes biologiques d’organismes
vivants.
86
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Découverts depuis à peine plus d’une décennie, les nanotubes de carbone (Figure 3) représentent
un quatrième allotrope du carbone. Enroulés dans un réseau hexagonal d’atomes de carbone, ces
cylindres creux peuvent avoir des diamètres aussi petits que 0,7 nm et atteindre plusieurs
millimètres de longueur.
Chaque bout peut être ouvert ou fermé par une demi-molécule de fullerène. Ces nanotubes
peuvent avoir une seule couche ou plusieurs couches de cylindres coaxiaux de diamètres
croissants dans un axe commun. Les nanotubes de carbone multicouches peuvent atteindre des
diamètres de 20 nm.
Les petites dimensions couplées aux propriétés physiques, mécaniques et électriques
remarquables des nanotubes de carbone en font un matériau unique. Ils démontrent des propriétés
métalliques ou semi-conductrices, selon la façon dont le feuillet de carbone est enroulé sur lui-
même. La densité de courant que peut transporter un nanotube est extrêmement élevée et peut
atteindre le milliard d’ampères par mètre carré, ce qui en fait un supraconducteur. Légers et
flexibles, la résistance mécanique des nanotubes de carbone est plus de soixante fois supérieure
aux meilleurs aciers, même si leur poids est plus de six fois inférieure. Les nanotubes de carbone
démontrent également une très grande surface spécifique, sont d’excellents conducteurs
thermiques, démontrent des propriétés électroniques uniques et offrent une grande capacité
d’absorption moléculaire. De plus, ils sont chimiquement et thermiquement très stables.
Important domaine de recherche depuis cinq ans environ, les puits quantiques et les points
quantiques, représentent une forme spéciale de nanocristaux de 1 à 10 nm de diamètre. Ils ont été
élaborés sous forme de semi-conducteurs, d’isolants, de métaux, de matériaux magnétiques ou
d’oxydes métalliques. Le nombre d’atomes des points quantiques peut varier de 1 000 à 100 000.
La structure résultante n’est ni un solide étendu, ni une entité moléculaire. Les principales
recherches ont porté sur les points quantiques semi-conducteurs qui démontrent des effets
quantiques distinctifs selon les dimensions. La lumière émise peut être ajustée à la longueur
d’onde désirée en modifiant la dimension de l’ensemble.
Plusieurs autres nanoparticules sont souvent synthétisées par pyrolyse à la flamme ou par
polymérisation. C’est ce que l’on appelle l’approche ascendante où les structures sont élaborées
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
par l’ajout graduel d’atomes ou de molécules. Ces nanoparticules peuvent inclure des métaux, des
oxydes métalliques, des semi-conducteurs, des céramiques et du matériel organique. Ils peuvent
également inclure des composites avec, par exemple, un noyau métallique et un recouvrement
d’oxyde ou d’alliage. Il est également possible de produire des nanoparticules par l’approche
descendante, par exemple, en broyant une structure macrométrique jusqu’à ce qu’elle atteigne
une dimension nanométrique.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Figure 4 : Prédiction du dépôt total et régional des particules dans les voies respiratoires en fonction de la taille des
particules (3)
Deuxièmement, les études toxicologiques ont démontré que la toxicité est mieux corrélée à la
surface de la particule qu’à sa masse. Troisièmement, les propriétés de la surface, sa capacité à
induire des radicaux libres ou à libérer certains ions peuvent également influer substantiellement
sur sa toxicité. Plusieurs effets pulmonaires ont été documentés dont la capacité de certaines
nanoparticules à induire des granulomes pulmonaires et à générer des radicaux libres. Les
données actuellement disponibles semblent indiquer que l’absorption cutanée serait relativement
limitée.
La translocation, c’est-à-dire la capacité à se déplacer vers d’autres sites dans l’organisme, est
une autre caractéristique importante des nanoparticules insolubles. En effet, il a été démontré que
ces particules réussissent à franchir l’épithélium pulmonaire et à se rendre aux sites interstitiels
puis au système sanguin et au système lymphatique qui peuvent ainsi les distribuer partout dans
l’organisme. Ces particules peuvent également se rendre directement au cerveau, entre autre, via
le nerf olfactif pour la fraction arrêtée au niveau nasal. Les nanoparticules peuvent également
franchir les barrières intestinales, cellulaires et placentaires. D’ailleurs, dans le domaine
pharmaceutique, on fonde beaucoup d’espoirs thérapeutiques sur le fait que certaines
nanoparticules peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique et pénétrer directement dans le
cerveau.
Il a été démontré que certaines nanoparticules modifient les paramètres sanguins et s’accumulent
dans certains organes dont le foie et la rate alors que des études épidémiologiques ont démontré
une corrélation significative entre le taux de décès par maladies cardio-respiratoires et la teneur
en particules de dimensions nanométriques lors d’épisodes sévères de pollution atmosphérique.
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4 Conclusion
Alors que beaucoup de recherches sont en cours pour le développement et la mise en marché des
nanoparticules, la recherche visant à évaluer les risques potentiels de ces produits pour les
travailleurs en nanotechnologie n’en est qu’à ses débuts. Les informations actuellement
disponibles suggèrent que certains de ces produits puissent être très toxiques et que les moyens
actuels de prévention puissent ne pas être aussi efficaces qu’on le souhaiterait. Au Québec
seulement, on estime qu’environ 2000 personnes oeuvrent dans le domaine des nanomatériaux,
principalement en milieu scolaire, faisant actuellement de ces gens la plus importante population
potentiellement exposée à ces matériaux. L’implantation industrielle s’accélère, le Québec
comptant environ quatre fois plus d’entreprises qu’il y a trois ans à peine. Il faut aussi noter que
des nanoparticules sont importées et que nous disposons de très peu d’informations sur les
utilisations qui en sont faites de même que sur les conditions de mise en œuvre et l’exposition des
travailleurs.
91
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5 Suivis recommandés
L’hygiène industrielle nous offre rarement l’opportunité de favoriser la mise en place de mesures
préventives dès le développement d’un nouveau procédé ou d’un nouveau produit. Le domaine
des nanoparticules nous offre cette opportunité que les réseaux de prévention doivent saisir.
L’implantation de mesures strictes de prévention doit être encouragée auprès de l’ensemble de
ces clientèles afin de prévenir le développement de maladies professionnelles.
Au niveau des différents pays, l’évaluation des expositions professionnelles devrait être
documentée et les résultats publiés lorsque des stratégies adaptées auront été développées. Des
ententes de partenariat avec des intervenants-clés devraient être conclues afin de faciliter le
transfert des connaissances auprès des clientèles nécessitant ces informations, telles les maisons
d’enseignement, les fabricants et les utilisateurs de nanoparticules. Un suivi régulier de
l’évolution de la connaissance scientifique reliée à la toxicologie et à l’hygiène industrielle
devrait être réalisé afin de pouvoir soutenir efficacement le monde du travail dans un objectif de
prévention du développement de maladies professionnelles reliées aux nanoparticules. Les pays
qui le peuvent devraient s’investir dans certains créneaux spécifiques de recherche et la
collaboration internationale de même que la diffusion élargie des résultats devraient être
préconisées afin d’optimiser les ressources disponibles et de prévenir le développement de
maladies professionnelles reliés à ces nanoparticules.
6 Références
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La législation égyptienne ne couvre les accidents et maladies professionnelles que pour les
salariés affiliés à l'assurance maladie. L'assurance maladie est seule habilitée à réaliser les
examens, à prescrire un congé maladie légal et à déterminer le taux de handicap. La
reconnaissance d'une affection ou d'un accident professionnels est restreinte à 35 maladies qui
sont reconnues depuis plus de 30 ans, elle doit être demandée au plus une année après
l'interruption du contrat de travail, et elle est contrainte par des procédures bureaucratiques et
aléatoires.
En 2002, sur 22 millions d'actifs, l'assurance maladie prélevait des cotisations équivalant de 1% à
3% du salaire auprès des employeurs de 3,2 millions de salariés des secteurs public et privé sur 7
millions de salariés des 4000 grandes et moyennes entreprises et administrations du secteur
formel. Mais ce sont seulement 1,7 million employés des entreprises publiques et des
administrations qui ont vu leurs entreprises signaler des accidents ou maladies en 2002.
L'assurance enregistra la même année 57.000 cas accidents ou maladies, soit 1,8% des assurés,
dont seulement 5000 employés du secteur informel72, sur 10 millions d'employés dans 40.000
petites entreprises et 2,5 micro entreprises.
De 1990 à 1996, le nombre de cas reconnus de maladies professionnelles a stagné entre 400 et
700. Puis il a été relevé à 2000 en 1997 et oscille entre 3000 et 5000 depuis. Le nombre
d'accidents du travail reconnus, plus facilement établis, a diminué de 61.000 en 1993 à 33.000 en
2002, soit 2% des effectifs des entreprises concernées.
Cette baisse, qui traduit probablement la réduction de près de 50% des effectifs des entreprises
publiques, exprime aussi la volonté du gouvernement égyptien de ne pas élargir le diagnostic et la
reconnaissance des accidents et maladies professionnels. Le peu d'enthousiasme du
gouvernement égyptien à rendre effective la couverture des maladies professionnelles a plusieurs
raisons:
D'une part, la caisse des maladies professionnelles enregistre un excédent, qui compense en partie
72 ABO EL ATA Gehad A. (Dr.) & NAHMIAS Michèle (Ms.) Towards Decent Work in Noth
Africa No (4) Occupational Safety and Health in Egypt, A National Profile, ILO Sub Regional
Office for North Africa, Cairo, WHO Regional Office for Eastern Mediterranean, January
2005, Cairo, Egypt. ISBN 92-2-118525-7 & 978-2-118525-3. Ainsi que toutes les statistiques
nationales qui suivent sur la santé professionnelle.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
les déficits des autres caisses de l'assurance santé. Une caisse maladie excédentaire, cela signifie
que les affiliés ne sont pas soignés ou insuffisamment soignés.
D'autre part, les assurances sociales économisent des pensions qu'elles devraient verser aux
employés reconnus malades.
Enfin, le gouvernement pénaliserait les employeurs, qui devraient payer également des
compensations, dont la loi ne définit pas le montant ou les conditions d'obtention, et remplacer
les employés qualifiés reconnus handicapés.
De ce fait, la couverture des accidents et maladies professionnelles est restreinte à quelques
"privilégiés". Bien que la loi égyptienne reconnaisse les accidents de travail depuis 1936, et
quatre maladies professionnelles depuis 1944, le nombre de maladies reconnues n'a augmenté
que jusqu'à 29 maladies en 1983, puis 35 maladies en 2004. Ce nombre est très faible
comparativement à l'Irak (110 maladies reconnues), La Corée du Sud (118 maladies) et la
Tunisie, dont le nombre de maladies peut être étendu avec leur apparition.
Sur 395.000 employés travaillant dans des activités causant une des 35 maladies professionnelles
reconnues par la loi, et examinés en 2001, seulement 3550 (0,9%) ont été certifiés affectés et
dotés d'un taux de handicap. Parmi ces "privilégiés", prédominent deux affections dues à des
activités ou des entreprises précises: la "silicose"(56% des malades reconnus) liée à l'extraction
des roches et à l'industrie du verre et de la céramique, l'"asbestose"(5%), liée au fibrociment.
Sinon, la couverture de santé professionnelle ne reconnaît qu'une affection générale commune à
tous les secteurs, la "surdité", qui concerne 39% des malades reconnus.
Les 33.000 personnes reconnues accidentées travaillent essentiellement dans les entreprises
publiques de l'industrie (23.900), du bâtiment (2.265) et des transports (3.730).
Les employés du secteur privé ne bénéficient pas de la reconnaissance d'accidents et de maladies
professionnels, parce que la loi exige que la déclaration soit faite par l'employeur ou le syndicat.
Or les employés du privé ne peuvent se syndiquer sans risquer le licenciement, et le syndicat ne
reçoit pas les requêtes individuelles. Dans le secteur public, la reconnaissance de maladie ou
d'accident est soumise à l'approbation de la direction, ou réservée aux individus ayant des
relations privilégiées dans le syndicat.
Les demandes de reconnaissance de maladie professionnelle doivent être présentées par
l'employeur ou le syndicat officiel à son application aux affiliés ayant droit reste de ce fait très
marginale.
Le cas des employés retraités de l'entreprise privée de fibrociment Uramisr est exemplaire. Bien
que le gouvernement ait fait fermer leur usine en 2004 pour non respect des normes d'hygiène et
de sécurité, puis interdit l'importation d'amiante en Égypte en 2005, et que leurs collègues de la
société publique Segwart obtiennent des reconnaissances d'asbestose, les employés de la société
privée Uramisr n'ont pas pu subir l'examen médical légal nécessaire pour déterminer leur taux
éventuel d'incapacité. En effet, il n'existe pas de structure administrative pour recevoir leur
plainte, alors que la loi prévoit explicitement que les assurances sociales doivent transférer leur
demande à l'assurance santé. Avant leur départ en retraite, les structures publiques légales
(syndicat, assurance santé, hôpitaux) et l'employeur, s'étaient opposés à la reconnaissance
éventuelle de handicap des ouvriers qui réclamaient en justice à l'employeur des compensations
atteignant 100.000 LE (13.333 euros) et 1 million de LE (133.333 euros) par employé, soit
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
74 KAMAL, Khaled, Biochemical studies on the probable effect of packaging and printing
materials on workers of these industries as occupational diseases, M. S. THESIS in
biochemistry, Helouan University, 2003. Cité par ABADIR Nawal Y. (Dr.), Rôle des ONG dans
la prévention des accidents de santé professionnelle et des risques environnementaux de la
pollution industrielle dans le secteur industriel informel en Egypte. Document préparé pour le
colloque Santé et environnement : risques et enjeux », Université Senghor, Alexandrie 17 et 18
février 2007.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Le fait de risquer sa vie ou sa santé est considéré par l'employé comme un acte de bravoure et un
signe de virilité, de dévouement à l'employeur, de conscience professionnelle, ou comme une des
caractéristiques naturelles du travail. Si le travailleur considère son salaire et ses indemnités de
retraite comme un dû, qu'il réclame sans hésiter à l'employeur ou aux assurances sociales, il
pense que sa santé n'appartient qu'à Dieu, et qu'il ne peut la gérer comme un capital qu'il doit
préserver, pour lui et sa famille, au même titre que ses biens matériels.
D'une part, la modification des conditions de travail ayant un impact sur la santé des employés se
traduit en gains (ou pertes) financiers cumulés pour l'employeur.
- Les substances moins toxiques sont beaucoup plus chères que celles utilisées
- Les mesures de protection de l'employé réduisent les cadences et donc la rentabilité de
l'employé
- Les aménagements et équipements destinés à protéger l'environnement et les employés
augmentent le coût de l'investissement et de son entretien. Dans les micros entreprises, l'espace
disponible n'est souvent pas compatible avec l'installation de tels équipements.
D'autre part, la reconnaissance du handicap professionnel occasionne un coût pour les assurances
publiques (santé et sociales) ou privées et le budget de l'état ainsi qu'un coût potentiel et non
limité pour l'employeur, en cas de demande de compensation par les employés devant un tribunal.
La caisse des accidents professionnels est excédentaire parce que les maladies et accidents ne
sont pas reconnus. S'ils le deviennent, comment et par qui le paiement des indemnités sera-t-il
financé?
Seulement 35 maladies professionnelles peuvent être légalement reconnues. De plus, ce qui n'est
pas explicitement décrit dans le tableau ne peut être reconnu maladie professionnelle. Les
handicaps de la motricité (articulations, tendons, os, muscles) ne sont pas admis comme affection
professionnelle (bien qu'ils soient cause de non admission à l'armée). Seulement 3 maladies
contractées par des animaux sont prises en compte. Avec les nouvelles industries et sources de
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La loi 37 de 1981, prévoyait que le Haut comité législatif de santé et sécurité professionnelles se
réunirait tous les six mois. Entre 1981 et 2003, il s'est réunit trois fois.
La loi prévoit depuis 1976 d'indemniser un accident, une maladie, un handicap ou le décès
survenu après un effort excessif. Un ouvrier ayant subi un accident cardiaque, une détérioration
des os et des articulations suite à un effort excessif pouvait être indemnisé tout en continuant à
travailler et à toucher un salaire.
Il n'existe pas de protocole médical rigoureux de reconnaissance de maladie professionnelle. La
reconnaissance se fait "à la tête du client" et les procédures de contestation sont longues,
coûteuses et hasardeuses. Certaines contestations de non reconnaissance ou de taux de handicaps
insuffisants durent un, quatre, dix ans. Le malade peut mourir avant d'avoir obtenu
reconnaissance des preuves médicales, faites à ses frais.
L'Égypte comporte une centaine de médecins et chercheurs spécialistes de médecine industrielle.
répartis entre deux centres universitaires (Le Caire et Ain Chams). Chaque centre possède une
revue scientifique, dirige des thèses et publie des travaux de renommée internationale, soigne les
patients. Le nombre de ces médecins est très en deçà des besoins de l'Egypte, mais il pourrait être
démultiplié si des moyens supplémentaires étaient accordés aux formations universitaires
existantes et si les centres de dépistage des maladies professionnelles étaient crées au fur et à
mesure du recensement des besoins.
En résumé
- Il n'y a pas de valorisation de la prévention, ni chez les employeurs ni chez les employés,
- La législation sur les normes relatives à la santé et à la sécurité n'existent pas ou ne sont pas
appliquées, en particulier dans les PME et micro-entreprises. - Il n'y a pas de production nationale
de vêtements et équipements de travail et de sécurité conformes aux normes qui n'entravent pas
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Sources :
ABADIR Nawal Y. (Dr.) Nadhra Mustabiliya 'an al-siha al-mihniya lil quwa al-amila fi misr
Prospectives de la santé professionnelle de la main d'œuvre en Egypte, Colloque du secrétariat
des affaires de santé et d'assurance maladie à la Fédération des Ouvriers d'Egypte. 6-8 avril,
Le Caire, 2004.
ABADIR Nawal Y. (Dr.) Printers' athma in Egypt, "Tenth International Congress on
Occupational Respiratory Desease", Pekin, 2005.
ABADIR Nawal Y. (Dr.), Rôle des ONG dans la prévention des accidents de santé
professionnelle et des risques environnementaux de la pollution industrielle dans le secteur
industriel informel en Égypte. Document préparé pour le colloque Santé et environnement :
risques et enjeux », Université Senghor, Alexandrie 17 et 18 février 2007.
ABO EL ATA Gehad A. (Dr.) & NAHMIAS Michèle (Ms.) Towards Decent Work in Noth
Africa No (4) Occupational Safety and Health in Egypt, A National Profile, ILO Sub Regional
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Résumé
1 Introduction
Contrairement à d’autres lésions telles que l’ischémie cérébrale et le traumatisme crânien qui sont
d’apparition brutale, les maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaque, la maladie de
Creutzfeld-Jacob, la maladie de Huntington, la sclérose latérale amyotrophique, l’ataxie de
Friedreich, la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson, se caractérisent par un
dysfonctionnement progressif du système nerveux. En revanche, les voies physiopathologiques
mises en route sont souvent les mêmes. Seuls changent les facteurs déclenchant
(Mésenge et al., 2000; Mueller et al., 2005) qui mettent en route le processus de la mort
cellulaire différée ou mort par apoptose (Boulu et al., 2001; Bomboi et al., 2005).
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La maladie d’Alzheimer est caractérisée par une détérioration progressive des fonctions
cognitives et notamment une atteinte de la mémoire, du comportement ainsi que de la faculté de
penser et de communiquer (Ide-Ektessabi & Rabionet, 2005). Ces troubles neuropsychiques
constituent un critère majeur du diagnostic ainsi qu’une cause essentielle d’institutionnalisation
du patient, ont un retentissement significatif sur les activités sociales et professionnelles du
malade (Ropacki et al., 2005; Zhou et al., 2007).
Une centaine d’années après sa découverte par un neuropsychiatre allemand du nom d’Aloïs
Alzheimer, il s'agit toujours de la forme de démence la plus courante avec une augmentation du
risque de 100% tous les 5 ans selon l’âge (Letenneur et al., 1999; Munoz & Feldman, 2000;
Bomboi et al., 2005; Mueller et al., 2005; Behrens et al., 2007). Elle touche 2% de la population
dans les pays industrialisés (Nelson et al., 2007). Elle représente la première cause de mortalité
chez les personnes âgées aux États-Unis (Heron & Smith, 2007). En effet, près de 4 millions
d’américains sont touchés ce qui représente une perte économique annuelle dépassant
100 milliards US$ et on estime que dans 50 ans, 14 millions souffriraient de cette maladie
(Mueller et al., 2005; Savory et al., 2006). Si la projection des chiffres pour les États-Unis est
préoccupante, elle en est de même pour le reste de la planète. En fait, on estime que la prévalence
mondiale de cette maladie se quadruplera d’ici 2047 (Luchsinger et al., 2005). Son incidence et
par conséquent son impact socio-économique seront aggravés à cause du phénomène de
vieillissement de la population surtout observé dans les pays développés (Mueller et al., 2005;
Ravaglia et al., 2005).
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des aliments, de l’eau de boisson et des antiacides ou même par l’utilisation de produit contenant
de l’aluminium comme les antiperspirants (Munoz & Feldman, 2000; Rondeau et al., 2000).
Pourtant, ces résultats non concluants ne permettent pas de rejeter la possibilité que l’exposition
environnementale à l’aluminium, un des ions les plus répandus dans la croûte terrestre, soit
responsable au moins en partie, de l’apparition de la maladie (Savory et al., 2006). C’est pourquoi
les effets de l’environnement sur le système nerveux de l’homme devraient continuer à faire
l’objet de programmes de recherche à l’échelle internationale.
2 Conclusion
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Mohamed GAD
Enseignant chercheur en Biochimie et Biologie Cellulaire, Institut des études supérieur et de la recherche (IGSR)
Université d’Alexandrie, Egypte
Résumé
1 Bioremédiation
La bioremédiation consiste à utiliser des systèmes biologiques pour réduire le niveau de pollution
de systèmes présents dans l’air, l’eau ou le sol. Ce sont des micro-organismes ou des plantes qui
sont normalement utilisés comme systèmes biologiques. Le plus souvent, on choisit de mener les
opérations de bioremédiation en laissant faire les biodégradations à des micro-organismes. Pour
assurer leur croissance et/ou leurs besoins en énergie, les micro-organismes peuvent utiliser, en
les dégradant, la plupart des composés chimiques. Ces processus de dégradation biologique
peuvent exiger la présence d’air, ou non. Dans certains cas, les voies métaboliques que les
organismes utilisent pour s’accroître ou pour obtenir de l’énergie peuvent aussi être utilisées pour
décomposer des molécules de substances polluantes. Dans ce cas (nommé co-métabolisme), le
micro-organisme ne retire aucun bénéfice direct. Les chercheurs tirent avantage de ce phénomène
pour l’appliquer dans le domaine de la bioremédiation. Complète, une biodégradation parvient a
dètoxifier des polluants minéraux jusqu’au stade du dioxyde de carbone (gaz carbonique), de
l’eau et de sels minéraux inoffensifs. Une biodégradation incomplète peut fournir des produits de
dégradation moins toxiques que le polluant initial, mais pas forcément. Par exemple, la
biodégradation du trichloro- ou du tétrachloro-éthylène peut libérer du chlorure de vinyle, qui est
plus toxique et plus cancérogène que les composés initiaux. Le phénomène de biodégradation
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peut apparaître spontanément; on utilise alors souvent les termes de bioremédiation intrinsèque
ou d’atténuation naturelle. Très souvent cependant, les conditions naturelles ne sont pas
suffisamment favorables, par manque d’éléments nutritifs, d’oxygène ou de bactéries
appropriées. On peut améliorer ce genre de situations en complétant l’un ou l’autre des facteurs
nécessaires, ou même plusieurs. Par exemple, en 1989, lors de la marée noire due au pétrolier
géant Exxon Valdez, on a dispersé des éléments nutritifs supplémentaires pour hâter la
dégradation des hydrocarbures qui avaient été répandus sur 1 000 milles le long de la côte de
l’Alaska. Dans le domaine de la bioremédiation, on aura de plus en plus tendance à observer en
premier lieu la vitesse de la biodégradation naturelle et à intervenir seulement si l’activité
naturelle ne suffit pas à éliminer assez rapidement le polluant pour écarter ainsi tout risque
prévisible dû à ce polluant donné. On peut utiliser les techniques de bioremédiation pour réduire
les déchets dangereux ou pour éliminer ceux qui ont déjà pollué un milieu. Elles peuvent aussi
être employées pour traiter des effluents chargés de déchets avant qu’ils ne quittent les
installations de production: en phase finale. Quelques applications de la bioremédiation sont
présentées ci-dessous.
Dans les stations d’épuration, ce sont des micro-organismes qui retirent des eaux usées les
polluants les plus courants, avant qu’elles ne rejoignent la rivière, le lac ou la mer. Les pollutions
croissantes, dues à l’industrie et à l’agriculture, suscitent un plus grand
besoin de procédés capables d’éliminer des polluants spécifiques, tels que
l’azote, le phosphore, les métaux lourds et les composés chlorés. Les
méthodes nouvelles comprennent des processus aérobies, anaérobies et
physico-chimiques se déroulant soit sur des filtres (biofiltres) à lit fixé soit
dans des bioréacteurs où les matériaux et les microorganismes sont
maintenus en suspension dans le liquide. Le recyclage des déchets en
produits utiles peut réduire les coûts du traitement des eaux usées. Par
exemple, grâce à des bactéries utilisant le soufre dans leur métabolisme,
les métaux lourds et les composés soufrés, présents dans les eaux usées Figure 1 : Biofiltres utilisés
dans la bioremédiation
qui proviennent de l’industrie de la galvanoplastie, peuvent être retirés,
puis réutilisés. La production d’aliments pour animaux à partir de la biomasse de champignons
qui demeure après l’extraction de la pénicilline est un autre exemple. Enfin, la plupart des
systèmes de traitement des eaux usées produisent un gaz utilisable (biogaz).
Air et déchets gazeux. À l’origine, les systèmes de traitement des déchets industriels gazeux
reposaient sur l’utilisation de filtres bon marché, remplis de compost,
qui supprimaient les odeurs. Ces systèmes existent encore. La lenteur de
ces procédés et la brève durée de vie de ces filtres ont toutefois stimulé
la recherche de solutions meilleures, telles que des biofiltres (Figure 1)
dans lesquels les polluants sont éliminés par lavage au contact d’une
suspension de cellules, ou telles que les filtres à ruissellement, où les
polluants sont dégradés par des micro-organismes immobilisés sur une
matrice inerte et nourris par une solution nutritive aqueuse, coulant
goutte-à-goutte à travers le dispositif. En sélectionnant des
Figure 2 : Le saule
108
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
On trouve sur le marché des méthodes pour dépolluer le sol et les eaux de la nappe phréatique qui
lui sont associées, aussi bien in situ (à leur place originelle) que ex situ (ailleurs). Les traitements
in situ peuvent comprendre l’introduction de micro-organismes (bio-enrichissement), l’aération
et/ou l’addition de solutions nutritives (biostimulation). Le traitement ex situ suppose qu’on
excave la terre et qu’on retire l’eau de la nappe phréatique pour les traiter en surface. Le sol peut
être traité sous forme de compost, amassé en surface dans des tertres, ou traité dans des
bioréacteurs à boues spéciaux. L’eau de la nappe phréatique est traitée dans des bioréacteurs, puis
soit repompée vers le sol soit drainée et conduite vers les eaux superficielles. La bioremédiation
de la terre agricole (bioréhabilitation) coûte souvent moins cher que les méthodes physiques, et
les produits qu’elle laisse sont inoffensifs, si la minéralisation est complète. Son action nécessite
toutefois du temps, et immobilise les capitaux et la terre. La bioremédiation in situ du sol situé
sous les exploitations de pétrole est déjà une pratique courante, mais la bioremédiation in situ est
aussi possible pour les solvants chlorés comme le trichloro- ou le tétrachloro-éthylène. La
faisabilité de cette méthode de bioremédiation in situ dépend des paramètres physiques du sol (et
continuera certainement à en dépendre), surtout de ses propriétés de transport. La bioremédiation
peut utiliser des plantes: on la nomme alors phytoremédiation ou phyto-assainissement. Cette
technique est déjà utilisée pour éliminer les métaux contaminant les sols et l’eau de la nappe
phréatique; on cherche à la développer dans la décontamination biologique d’autres polluants.
L’utilisation combinée de plantes et de bactéries pourrait aussi être possible. Des bactéries vivent
en étroite association avec les racines de certaines plantes et dépendent de substances excrétées
par les racines. Ces rhizobactéries, qui dépassent en nombre les autres bactéries du sol, pourraient
être génétiquement transformées de manière à dégrader des substances polluantes. Des
recherches sont en cours pour examiner cette voie.
109
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L’usine (Figure 3) est située à l’entrée d’Alexandrie sur l’autoroute du désert. Elle est composée
de quatre unités. A partir des huiles de palme et de maïs l’usine produit des savons, des
détergents et de la margarine. Les taux de production sont présents dans le tableau 1. Les eaux
usées des ces trois unités sont épurées à la section du traitement. Les eaux usées, avant le passage
à la section d'épuration, contiennent des lipides. Les micro-organismes qui se trouvent dans ces
eaux usées secrètent des enzymes (lipases) capables d’hydrolyser ces lipides. On a eu l'idée
d'utiliser les lipases sécrétées par ces micro-organismes dans la fabrication de détergents. Par
cette façon le recyclage de lipases pourrait être une méthode biotechnologique dans la
bioremédiation de l’environnement.
Dans le procédé de fabrication des détergents on trouve plusieurs composants. Parmi ces
composants il y a la silice (en forme de silicate de sodium) qui sert à protéger les machines (les
lave-vaisselle et lave-linge) contre l’usure. Il sert aussi à maintenir la saleté en suspension.
110
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Figure 4 : Tester l’efficacité de la nouvelle formule de détergent contenant de la lipase isolé à partir de bactérie des
eaux usées
Dans cet objectif, nous avons collecté des échantillons des eaux usées et nous avons isolé les
microorganismes. Sur des milieux de culture riche en lipides les micro-organismes ont été
cultivés. Ensuite, les lipases ont été purifiées à partir de milieux de culture. Après, les lipases ont
été fixées sur une silice. La silice a été ajoutée dans la procédure de fabrication des détergents.
Pour tester l’efficacité de la nouvelle formule de détergent, une expérimentation a été mise en
place (Figure 4). Quatre morceaux de tissus similaires ont été utilisés. Le premier a été lavé à
l’eau. Le deuxième avec le détergent sans additif. Le troisième avec le détergent contenant de la
silice et le quatrième avec le détergent contenant la silice sur laquelle les lipases ont été fixées.
Les résultes obtenues de cette expérimentation (Figure 4) montre que le détergent contenant les
lipases isolées à partir des micro-organismes des eaux usées sont efficaces dans la fabrication des
détergents
5 Conclusion
111
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6 Références
112
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Résumé
1 Introduction
La gestion, le traitement et la valorisation des déchets organiques sont des problèmes importants
qui se posent aux municipalités. Les modes de traitement biologique de déchets qui peuvent
déboucher sur une valorisation organique sont le compostage et la méthanisation
113
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2 Méthodes analytiques
2.1 Echantillonnage
Les échantillons de composts utilisés au cours de notre étude proviennent de différentes plates
formes du groupe ONYX – Véolia Environnement (France). Ce sont des composts d’ordures
ménagères grises (OMG) de déchets verts (DV) et de mélange de déchets verts et de biodéchets
(DVBIO). Chaque site de compostage utilise un procédé spécifique.
La teneur en matière sèche (MS) a été déterminée après séchage à l’étuve à 105° C pendant 48
heures.
La teneur en matière organique (MOT) total a été déterminée après calcination au four à 480° C
pendant 6 heures.
La teneur en carbone organique total (COT) est déterminée après combustion sèche (Norme ISO
10694). La teneur en CO2 dégagé après oxydation du carbone total à 900°C sous flux d’oxygène
est déterminée par catharométrie à l’aide d’un détecteur infrarouge (Appareil Shimadzu Détecteur
TOC 5050A Four SSM 5000A).
114
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Les tests de maturité ont été réalisés sur des échantillons frais. L’échantillon est tamisé (taille des
mailles 10 mm), puis l’humidité est ajustée entre 40 et 50% suite au test de la poignée la veille de
l’analyse [1].
L’indice SOLVITA a été mesuré à l’aide de deux indicateurs sur un échantillon placé dans un
récipient de 250ml et incubé dans une enceinte thermostatée à 25 °C pendant 4 heures. Les
indices varient de 1 à 8 pour le CO2 et de 1 à 5 pour l’ammoniac et sont compilés en un indice de
maturité variant de 1 pour le compost frais à 8 pour le compost considéré comme mûr.
L’indice Rottegrad a été mesuré à l’aide d’un thermomètre sur des échantillons placé dans un
isotherme DEWAR 1,5 l et incubé dans une enceinte thermostatée à 25°C pendant 10 jours au
moins [1]. Cet indice va de I (température maximale supérieure à 60°C) pour un compost
assimilé à de la matière brute, à V (température maximale inférieure à 30°C) pour un compost
considéré comme mûr.
3 Résultats discussions
La détermination des caractéristiques physico – chimiques des échantillons a été la phase initiale
pour les analyses sur la maturité des composts. En effet, ces caractéristiques permettent une
interprétation des résultats d’incubations en conditions contrôlées et des tests de maturité (Solvita
et Rottegrad). Les résultats sont consignés dans le tableau 1.
115
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On n’observe pas une différence significative suivant le type de compost, sauf pour OMG4.
Dans tous les cas, les teneurs en matière sèche sont supérieures à 50%, ce qui signifie qu’il n’y a
pas d’humidité excessive. Pour les composts d’ordures ménagères, les échantillons les plus secs
sont OMG3 et OMG4. Ce sont les composts les plus jeunes et aussi ce sont des échantillons dont
le processus de compostage a été piloté par la température. Dans les composts de déchets verts, le
plus humide est le plus jeune, cela peut être expliqué par une perte d’eau par évaporation au cours
du compostage. DV2 est plus sec que DV1 pourtant c’est le même processus et en plus DV1 est
plus jeune, cela peut être expliqué par les conditions atmosphériques en début de compostage ou
les mélanges initiaux.
Les teneurs en matières organiques varient en moyenne de 59% pour les composts d’OMG,
49,6% pour les composts de DV et 40,7% pour DVBIO, on observe donc une grande différence
suivant le type de composts ; c’est l’effet type de déchet. Les ordures ménagères contiendraient
plus de matière organique que les déchets verts à l’état initial [2, 3]. Il peut aussi avoir l’effet de
l’âge car les composts de déchets verts sont en moyenne plus vieux que les composts d’ordures
ménagères. OMG2 contient plus de matière organique que OMG1 cela est lié à l’effet de
retournement durant la maturation et surtout à la durée de compostage ; il est connu que quand la
durée de compostage augmente la teneur en matière organique diminue [4].
La teneur en COT est plus faible dans les composts de déchets verts que les composts d’ordures
ménagères ; les rapports moyens MOT/COT sont de l’ordre de 1,92 pour les composts de déchets
verts et biodéchets et 2,14 pour les composts d’ordures ménagères. Les Composts de déchets
verts présentent donc de fortes proportions en carbone minéral que les composts d’ordures
ménagères. Les composts OMG1 et OMG2 montrent des teneurs en COT plus faibles à celles de
116
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la bibliographie probablement dues à la nature des déchets entrants. En effet, certains auteurs
trouvent pour les composts de déchets verts des valeurs de COT de 20 à 30% [2, 3]. Cette teneur
est de 25 à 50% pour les composts d’ordures ménagères [5, 6].
Ce test est basé sur la minéralisation du carbone sous forme de CO2 et la volatilisation de l’azote
sous forme d’ammoniac. Selon le fabricant, on distingue trois classes principales de maturité des
composts par rapport à l’indice Solvita : compost frais (ISolvita < 3), compost fini (ISolvita > 6),
compost « actif » (ISolvita = [3 ; 6]). A partir de cette classification, nous pouvons attribuer aux
échantillons les degrés de maturité du tableau 2.
Tableau 2 : Classes de maturité des composts selon l’indice solvita® (Woods End® Research Laboratory).
Solvita
Type de compost Echantillons Age Degré de maturité
CO2 NH3 Indice
OMG1 5 mois 3 4 3 Compost en dégradation
OMG2 4 mois 4 4 4 Compost en maturation
Ordures ménagères
grises OMG3 40 jours 3 4 3 Compost en dégradation
OMG4 2 mois 3 5 3 Compost en dégradation
OMG5 12 mois 5 4 5 Compost en maturation
DV1 8 mois 7 5 7 Compost mûr
DV2 7 mois 7 5 7 Compost mûr
DV3 6 mois 7 5 7 Compost mûr
Déchets verts
DV4 5 mois 5 5 5 Compost en maturation
DV5 8 mois 6 5 6 Compost en maturation
DV6 8 mois 6 5 6 Compost en maturation
Déchets verts et DVBIO1 6 mois 6 5 6 Compost en maturation
biodéchets
Les échantillons les plus âgés présentent un degré de maturité élevé qui se traduit par des indices
Solvita élevés. Il ressort de cette classification que les composts d’ordures ménagères sont pour la
plupart en phase de dégradation, alors que parmi les composts de déchets verts et de biodéchets,
les échantillons DV1, DV2 et DV3 sont mûrs, les échantillons DVBIO1, DV4, DV5 et DV6 sont
en phase de maturation. Ces résultats ne nous permettent pas de bien repartir nos échantillons,
cependant si l’on dissocie les résultats de CO2 et NH3, on remarque que le degré attribué dépend
beaucoup plus de la minéralisation du carbone que de la volatilisation de l’azote (tableau 2). Ces
observations ont été confirmées par Changa et al. (2003) qui estiment une faible corrélation entre
l’indice NH3 et les autres indicateurs alors que l’indice CO2 est un bon indicateur [7].
117
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Rottegrad
Type de compost Echantillons Age T° max. Degré de maturité
Indice
(°C)
OMG1 5 mois 60 I Compost frais
OMG2 4 mois 58 II Intermédiaire
Ordures ménagères grises OMG3 40 jours 70 I Compost frais
OMG4 2 mois 63 I Compost frais
OMG5 12 mois 72 I Compost frais
DV1 8 mois 30 IV Intermédiaire
DV2 7 mois 35 IV Intermédiaire
DV3 6 mois 32 IV Intermédiaire
Déchets verts
DV4 5 mois 33 IV Intermédiaire
DV5 8 mois 39 IV Intermédiaire
DV6 8 mois 39 IV Intermédiaire
Déchets verts et biodéchets DVBIO1 6 mois 32 IV Intermédiaire
4 Minéralisation du carbone
Les différentes courbes de minéralisation présentent une phase rapide de minéralisation en début
d’incubation (10 –14 jours) (figures 1 et 2). Cette forte quantité de carbone minéralisé est due à la
présence d’éléments facilement biodégradables. En fin d’incubation, on observe une baisse du
taux de minéralisation due à la disparition d’éléments faciles à biodégrader [4].
118
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Les figures 1 et 2 montrent deux grandes familles, une première famille composée des composts
d’ordures ménagères (OMG1, OMG2, OMG3, OMG4 et OMG5) qui présentent une forte
minéralisation en début d’incubation : après deux semaines 20% de carbone minéralisé et 25 à
30% après quatre semaines d’incubation. La deuxième famille est constituée par les composts de
déchets verts et de biodéchets (DV3, DV4 et DVBIO1) qui montrent une minéralisation assez
lente 5 à 10% après deux semaines et 7 à 12% après 28 jours.
Nous remarquons que OMG2 minéralise un peu moins que OMG1, ce qui confirme le Rottegrad.
Ces observations confirment celles d’autres auteurs [4, 8]. Pour les composts de déchets verts et
de biodéchets, la proportion de carbone minéralisé varie de 7,5 (DV3) à 10,4 (DV4). Cette
proportion est de 21,88 (OMG2) à 25,87 (OMG1) pour les composts d’ordures ménagères. Ces
résultats sont les mêmes que ceux obtenus par Garcia et al en 2003 sur un compost végétal (11%
à 15% de carbone minéralisé) [5]. Francou (2003) pour des composts de déchets verts de six mois
obtient des taux de 6 à 9% de carbone minéralisé [4].
35
30
25
C minéralisé (% COT)
20
15
10
0
0 5 10 15 20 25 30
Temps en jours
119
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1000
900
800
600
500
400
300
200
100
0
0 5 10 15 20 25 30
Temps en jours
Figure 2 : Cinétiques de minéralisation du carbone en mg/kg de sol sec de tous les composts étudiés
Le degré de stabilité d’un compost traduit l’aptitude de la matière organique du compost à résister
à une dégradation microbienne lorsqu’il est incorporé au sol. Ce degré de stabilité est évalué lors
des incubations en conditions contrôlées.
Francou (2003) appelle coefficient de biodégradabilité à 28 jours (CB28), la proportion de
carbone organique du compost minéralisé en 28 jours d’incubation à 28 °C dans des mélanges
sol-compots. A partir de ce coefficient, il a défini cinq classes de stabilité allant du compost très
instable au compost très stable (tableau 4) [4].
Tableau 4 : Classes de stabilité basée sur la minéralisation du carbone en conditions contrôlées [3].
Les résultats de minéralisation nous ont permis de classer les composts dans les cinq classes de
stabilité proposées. Les degrés de stabilité par rapport au carbone organique des composts étudiés
sont ceux du tableau 5.
120
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
On remarque que plus la quantité de carbone minéralisé est élevée moins le compost est stable.
Ce qui nous emmène à établir pour nos échantillons le diagramme de la figure 3. Les composts de
déchets verts apparaissent comme ceux qui ont la matière organique la plus stable, ces composts
peuvent donc être considérés comme mûrs.
A durée de compostage égale, les composts d’ordures ménagères sont moins stabilisés que les
composts de déchets verts malgré un procédé accéléré (exemple OMG1 et DV4). La stabilisation
de la matière organique est plus rapide pour les composts issus de déchets verts. On observe
aussi l’effet de l’âge et/ou du processus dans la stabilisation des composts de déchets verts. En
effet, DV3 apparaît plus stabilisé que DV4. La durée de maturation de cinq mois et le processus
accéléré par insufflation utilisé pour la fabrication de DV3 peuvent expliquer cette situation.
35
30
25
C 20
minéralisé
(% COT) 15
10
0
OMG5 OMG1 DVBIO1 DV3
Figure 3 : Quantité totale (% COT) de carbone minéralisé au cours des incubations en conditions contrôlées des
composts étudiés.
121
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Les différents paramètres qui ont une influence sur la stabilité de la matière organique des
composts après observations des différents procédés utilisés par les plates formes sont :
- La durée de la fermentation et de la maturation,
- Le criblage en fin de fermentation,
- Les retournements pendant la fermentation et pendant la maturation,
- Le système de compostage : système lent, accéléré avec aspiration ou insufflation, avec
BRS ou en Silo.
D’une manière générale une durée de compostage suffisamment longue permet d’avoir un
compost avec un degré de stabilité élevé. On observe l’influence de la durée de compostage avec
les échantillons DV1, DV2, DV3, OMG4 et OMG1. Les composts DV1 et DV2 avec une durée
de fermentation et de maturation élevée sont très stables. Cette observation est seulement vérifiée
dans le cas des composts de déchets verts. Pour les composts d’ordures ménagères, même avec
une durée suffisamment longue, le compost n’atteint pas un degré de stabilité satisfaisant. C’est
le cas avec l’échantillon OMG5 âgé de 12 mois. D’autres paramètres que nous verrons après tels
que le criblage et les retournements pourraient également influer. L’utilisation d’un système de
compostage accéléré avec insufflation ou aspiration de l’air permet de réduire la durée. Nous
observons cela avec les échantillons DV3 et OMG4.
Le criblage en fin de fermentation joue aussi sur la stabilité de la matière organique des
composts. On observe l’effet du criblage sur les échantillons OMG1, DV4, DV5, DV6, et
DVBIO1. L’échantillon DV4 bien que moins âgé et sans période de maturation, qui a été criblé
en fin de fermentation, a le même degré de stabilité que les composts DV5, DV6 et DVBIO1.
L’instabilité observée avec OMG1 serait en partie due au manque de criblage en fin de
fermentation. Le criblage en fin de maturation n’a pas en général beaucoup d’effets sur la
maturité des composts, il est beaucoup lié à l’usage ultérieur du compost [4, 9].
Les retournements pendant la fermentation et pendant la maturation sont aussi des facteurs qui
conditionnent la stabilité des composts. En effet, ils permettent une aération du tas et l’exposition
de nouvelles surfaces à la biodégradation [4]. L’instabilité de la matière organique de OMG1 et
OMG3 est due en partie au faible nombre de retournements malgré la durée très longue de
compostage.
L’utilisation d’un système de compostage accéléré avec insufflation permet de réduire la durée de
compostage, le nombre de retournements et d’assurer une stabilité de la matière organique. Les
déchets verts sont ceux qui présentent une relative souplesse pour le compostage par rapport au
système à utiliser. Par contre avec les ordures ménagères, il convient de combiner plusieurs
paramètres (durée, retournements, criblage, système avec BRS ou en silo) pour obtenir des
composts avec un niveau de stabilité de la matière organique satisfaisant. Une ventilation avec
des retournements et ou des criblages permet une meilleure homogénéité du compost [9].
122
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6 Conclusion
Les analyses effectuées sur des échantillons de composts provenant de divers sites du groupe
ONYX Véolia Environnement (France) nous ont permis d’établir le lien : type de déchets –
process - qualité du compost.
Les différents résultats montrent une influence du type de déchets sur la qualité du compost.
Ainsi, les composts produits à partir des déchets verts sont ceux qui atteignent rapidement un
degré de stabilité élevé de leur matière organique. Cette maturité peut être atteinte après au moins
trois mois de compostage. Les composts d’ordures ménagères présentent les taux de matière
organique les plus élevés et libèrent plus de carbone après minéralisation.
Quel que soit le type de composts, les courbes de minéralisation du carbone organique présentent
une même allure, preuve que le processus de minéralisation est identique mais avec des
amplitudes variant en fonction de la teneur en carbone des échantillons.
Le procédé utilisé a beaucoup plus d’influence pour le traitement des déchets à base d’ordures
ménagères. En effet, les degrés de maturité sont variables d’un compost à l’autre selon le procédé
utilisé, mais en général une longue période de maturation avec des retournements est à
préconiser. Un criblage précoce à maille faible (10 mm) après la phase de dégradation accélérée
peut avoir un effet néfaste sur la maturation par suite d’une absence d’oxygène nécessaire à
l’activité de biodégradation des microorganismes durant le compostage.
Des deux tests de maturité utilisés, le test d’auto échauffement semble être plus fiable que
l’indice Solvita. En effet, le second surestime la maturité des composts et ne confirme pas
souvent les résultats de la minéralisation du carbone en conditions contrôlées alors que l’auto
échauffement d’un compost traduit directement la quantité de carbone organique contenu dans
l’échantillon.
Le compostage est un mode de traitement et de valorisation des déchets respectueux de
l’environnement à cause du fait qu’on ne constate pas de rejets incontrôlés, ensuite la production
d’un amendement organique en vue de l’épandage permet de rendre au sol ce qui y a été puisé.
La boucle est ainsi bouclée par ce biais, les utilisations annexes d’amendements chimiques sont
alors réduites.
7 Bibliographie
[1] FCQAO. 1994. Methods book for the analysis of compost - Kompost information.
Nuremberg. 1994. Ed. BGK. 230 pages.
[2] Riffaldi R, Levi-Menzi R, Pera A and De Bertoldi M. Evaluation of compost maturity
bymeans of chemical and microbial analyses. Wastes managements and research. 1986. 4 :
387-396.
[3] Vallini G, Pera A, Vadrighi M and Cecchi F. Process contraints in source-collected vegetable
waste composting. Wat. Sci. Tech 1993. 28 (2) 229-236.
[4] Francou, C. Stabilisation de la matière organique au cours du compostage de déchets urbains :
123
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
124
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Barthélemy LAMBA
Agro-environnementaliste, Enseignant-chercheur Université de Bangui
Résumé
Le bilan de la gestion des déchets solides urbains et de l’assainissement de la ville de Bangui est
loin d’être positif au regard de la mobilisation des acteurs de la société civile et des institutions
étatiques impliquées dans la recherche d’un environnement propice et durable.
L’objectif assigné à ce travail est d’amener les populations à prendre en charge elle-même la
gestion de leur environnement à partir d’une méthodologie axée sur la mixité sociale et de la
connaissance de l’état des lieux en terme d’insalubrité et de pollution. Il s’agit ici de mettre à la
disposition de la population un paquet technologique de gestion des déchets solides et de
l’assainissement élaboré en partenariat avec la population elle-même en vue de prévenir et de
sauvegarder la santé publique.
Au vu des résultats préliminaires, il ressort aujourd’hui que le problème de la qualité des eaux
constitue l’épicentre des risques sanitaires liés à l’eau potable encourus par les consommateurs
de Bangui et des environs. La détérioration de la qualité des eaux et à l’origine des maladies
hydriques constitue la principale source des risques sanitaires liés à l’eau.
Les politiques et les stratégies de la RCA en matière d’eau s’appuient sur le concept de la gestion
intégrée des ressources en eau (GIRE). L’eau des puits traditionnels extraite de la nappe
phréatique superficielle est largement consommée par les populations concernées. Elle couvre
environ 90% de leurs besoins en raison de la faible extension du réseau et de la production
limitée d’eau potable. La consommation d’eau des puits est en effet un problème majeur pour
cause du degré de pollution élevé.
Aussi, il est à noter la dénaturation de la qualité des eaux de surface. Les principaux canaux
collecteurs qui drainent les eaux de surface vers l’exutoire principal sont fortement chargés par
les ordures ménagères, les rejets commerciaux, les égouts et le plus souvent végétalisés. C’est ce
qui est à l’origine des inondations des quartiers de Bangui. En 2004, 12.096 personnes avaient
été affectées et 5 cas de décès avaient été enregistrés.
Au-delà de la simple gêne à la vie courante, les inondations ont des conséquences très graves
tant sur le plan sanitaire (submersion des latrines entraînant la contamination des puits, mise en
eau des gîtes larvaires, développement des maladies hydriques et du paludisme, accumulation
des déchets entraînés par le ruissellement …), qu’économique (pertes des maisons, érosion des
sols avec pertes de surfaces cultivables surtout chez les maraîchers …) et social (mort de
personnes…).
Cette étude financée par la Fondation Internationale pour la science (IFS) en Suède est en cours
de réalisation et nous pensons que beaucoup reste à faire sur le plan gestion des déchets solides
125
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
1 Introduction
Bangui, capitale de la République Centrafricaine est confrontée depuis des années aux problèmes
de gestion des déchets solides urbains et aux problèmes d’assainissement. Les causes sont
multiples : d’abord on peut signaler la forte croissance démographique couplée à l’exode rural, la
métropolisation de la ville de Bangui avec ses conséquences dans le domaine de l’habitat, de
l’éducation, de la santé et de l’environnement et ensuite la non maîtrise de l’implantation de la
population les plus démunis dans les zones à habitats précaires surtout que Bangui a été fondée
sur un site précaire, un bourrelet alluvial sableux. Le fait que Bangui se trouve dans une zone de
plaine marécageuse, elle constitue à ce titre un risque permanent susceptible de compromettre la
vie des humains qui s’y habitent.
Aussi la prolifération du secteur informel conséquence de l’inadéquation formation/emploi et de
la restructuration du secteur privé ont été à l’origine de l’accélération du processus de
l’informalisation et de l’aggravation de la pauvreté (lamba, 2004).
Le faible taux de participation au marché de l’emploi et plus particulièrement de la population
jeune, les personnes déflatées, les diplômés sans emploi considèrent que la seule solution pour
sortir du marasme économique est de s’approprier de la rue. C’est souvent le secteur informel qui
les accueille et leur donne des moyens de subsistance. Ils s’investissent dans le commerce des
produits manufacturiers, des vivriers et autres produits dont les déchets sont susceptibles de
polluer notre environnement.
La dégradation des terres dans les zones rurales, les crises politico-militaires sont à l’origine de
déplacement des populations toujours à la recherche des conditions de vie descente et durable.
Aujourd’hui avec la dynamique démographique, les migrations des populations vers les villes
tendent à dégrader la qualité du cadre de vie. Quelles sont les mesures à adopter pour éviter à ce
que notre environnement ne soit trop dégradé ? Que faut-il faire au regard de la détérioration de
la qualité de l’eau, de l’augmentation du taux du paludisme et autres maladies susceptibles
d’altérer la santé de nos populations déjà sérieusement touchées par des crises politico-militaires.
2 Méthodologie
L’approche adoptée est basée sur une démarche de mixité sociale calquée sur l’approche
participative. Elle rend compte inéluctablement de la manière à laquelle la population s’est
résolument impliquée dans le processus de gestion des déchets solides urbains et de
l’assainissement de la ville de Bangui. La première étape a nécessité que l’on se réfère aux
documents existants qui d’une manière où d’une autre nous ont retracé l’historique de la ville de
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
La République Centrafricaine à l’instar des autres pays d’Afrique connaît depuis fort longtemps
le problème de gestion des déchets solides urbains et périurbains. L’état de l’assainissement de la
ville de Bangui à travers la gestion des déchets solides ménagers est très préoccupant. Les
activités de la population génèrent une grande variété de déchets : domestiques, commerciaux,
industriels etc. qui peuvent individuellement ou collectivement polluer notre environnement (
Glyna, 1972). L’environnement est défini comme un ensemble de systèmes naturels et sociaux
dans lequel l’être humain et les autres organismes vivent et tirent leurs subsistances selon la loi
cadre sur l’environnement qui est en cours de finalisation.
5 Problèmes institutionnels
6 Problèmes financiers/matériels/humains
127
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Bangui a été fondée en juin 1889 sur un site précaire acquis à l’eau. De la création du poste
militaire sur le bourrelet alluvial sableux à l’extension de la ville dans la plaine marécageuse du
site à l’ouest des collines, Bangui a connu toutes sortes de contraintes liées aux diverses
manifestations de l’eau (pluies diluviennes, inondations, absence ou rareté de l’eau potable, etc.).
Ces contraintes se sont amplifiées dan le temps et persistent actuellement, en raison non
seulement de la croissance démographique et ses corollaires, qui les ont alimentées en relation
avec la géomorphologie locale et l’abondance des pluies mais aussi de l’insuffisance des
aménagements. En effet, les dynamismes démographiques et spatiaux expliquent l’acuité des
problèmes de l’eau à Bangui et dans les autres villes du pays : faible accès à l’eau potable,
fluctuations du niveau hydrostatique des puits traditionnels selon la variété annuelle ou
interannuelle de la pluviométrie, inondations urbaines et sur l’Oubangui, pollution des ressources
hydriques, question de l’assainissement.
La question de l’eau potable remonte aux origines de Bangui où l’eau de boisson était rare. A
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
l’heure, plus de trois-quarts des personnes vivant dans la capitale ne sont pas connectées aux
réseaux d’adduction d’eau potable en raison des problèmes d’urbanisation ; cela veut traduire que
cette population consomme essentiellement l’eau des puits en majorité traditionnels qui est
polluée car se trouvant à proximité des latrines. Cela induit inexorablement la prépondérance des
maladies d’origine hydrique et compromet la santé de nos paisibles citoyens. Nous savons tous
que lorsque la saison sèche est marquée, les puits tarissent et les besoins en eau se font sentir.
10 Inondations
L’abondance ou la violence relative des pluies entraîne à Bangui des inondations à l’échelle de la
ville, particulièrement le long des petits cours d’eau façonnés en collecteurs d’eaux pluviales
issues du ruissellement. Car l’infiltration amoindrie par la compaction du sol nu urbain accroît le
ruissellement pluvial (Nguimalet, 2006). La concentration des eaux dans les collecteurs ainsi que
dans les zones basses marécageuses actuellement colonisées par l’habitat, est souvent à l’origine
des inondations urbaines.
Au-delà de la simple gêne à la vie courante, les inondations ont des conséquences graves tant au
plan sanitaire (submersion des latrines entraînant la contamination des puits constituant la
principale source d’eau potable, mise en eau de gîtes larvaires, développement des maladies
hydriques et du paludisme, accumulation des déchets entraînés par le ruissellement…), qu’au
plan économique (pertes des denrées, destruction des maisons, érosion avec pertes des surfaces
cultivables surtout les cultures maraîchères et social (mort d’hommes, perturbation de la
circulation …).
11 Eaux de surface
Les principaux canaux collecteurs qui drainent les eaux de surface vers l’exutoire principal sont
fortement chargés par les ordures ménagères, les rejets commerciaux et des eaux domestiques. Ce
qui dénature inexorablement la qualité des eaux de surface.
On note une difficile maîtrise des ressources en eaux de surface du fait que ce n’est pas une
préoccupation première de la population au regard de l’abondance de l’eau enregistrée au niveau
de la ville et que valoriser les eaux de surface même par les techniques traditionnelles ne rentrent
dans le comportement quotidien de la population. Nous pensons qu’il est important du fait que
ces dernières années la République centrafricaine est menacé de problème de perturbation
climatique qu’il faille prendre des mesures qui s’imposent en vue de faire face à cette avancée à
grand pas du désert.
12 Eaux souterraines
Les nappes phréatiques sont dans la plus part des cas superficiels de l’ordre de 10 m de
profondeur en moyenne. Lorsque la topographie s’y prête, certaines sources affleurent et sont le
129
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
plus souvent sujettes à la contamination du fait de déversement des déchets ménagers et des
égouts.
La disponibilité des eaux souterraines est observée pendant la saison pluvieuse. En effet, les sols
ferrallitiques de par leur porosité élevée assurent une régulation des stocks hydriques. Ces nappes
d’eau souterraines sont alimentées de façon continue surtout entre Avril et Novembre de chaque
année. Environ 30 % de la lame d’eau tombée s’infiltre et participe à la recharge de la nappe
phréatique (Nguimalet et al, 2005).
A cette période la population n’éprouve de difficultés que sur le problème de la qualité de cette
eau puisqu’on constate que malgré les efforts consentis ces dernières années par les organisations
non gouvernementales (DEDED, CEDIFOD, Best Fonder…) le problème de la qualité d’eau de
puits se pose avec acuité car ces organisations sont limitées financièrement dans leur intervention
et qu’il n’y a aucune politique du Gouvernement orientée vers la conscientisation de la
population pour une prise de conscience effective de l’état de l’environnement en République
Centrafricaine.
Les travaux de certains auteurs (Nguimalet et al, 2005) montrent que le problème de la qualité
d’eau constitue l’épicentre des conflits et risques liés à l’eau potable encourus par les
consommateurs potentiels que sont les populations de Bangui et des environs. La détérioration de
la qualité de l’eau est à l’origine des maladies hydriques.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
15 Conclusion
La question des déchets est avant tout humaine avant d’être technique et doit requérir une
certaine prudence quant au choix et option à définir. La production des ordures ménagères ne
cesse de croître dans la ville de Bangui en croissance continuelle tant sur le plan démographique
que sur le plan occupation de l’espace. Il devient impérieux de mettre en place des stratégies
pouvant maîtriser les déchets solides urbains. La première solution est d’abord la prise de
conscience de l’état de notre environnement par nos populations elles mêmes avant de prétendre
renforcer la capacité organisationnelle des structures traitant de la question.
Si aujourd’hui la gestion des déchets est maîtrisée on peut dire aussi que l’assainissement est
maîtrisé.
16 Bibliographie
Boulvert Y., 1976 : Notice explicative n°4 : Carte pédologique de la République Centrafricaine à
1/200.000, ORSTOM, Bondy, 116p. ;
Kokamy S., 1994 : Erosion et dégradation des collines de Bangui :impacts sur le milieu urbain,
bilan des trois années d’études, 76p. ;
Lamba B., 2004 : la rue, concurrence pour l’espace, ouagadougou, Burkina Faso, 17p. ;
Nguimalet C., 2005 : Gestion de la qualité de l’eau, conflits et risques dans la ville de Bangui,
pp325-334 ;
Nguimalet C., 2006 : Dynamique Eau-Population-Santé, Gestion rationnelle des Ressources en
eau en situation de pénurie, 4p.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
L’un des problèmes environnementaux auquel doit faire face toute agglomération marquée par
une démographie galopante et une urbanisation rapide comme la ville d’Abidjan est la gestion
rigoureuse des déchets solides urbains.
Abidjan est une ville qui s’est dotée il y’a environ 41 ans (1965) pour l’élimination de ses déchets
solides d’une décharge à ciel ouvert située à 16 Km de la ville, sur l’axe Abidjan-Bingerville
mais à proximité du village d’Akouédo. Exploitée sans aucun respect des règles recommandées
pour une décharge classique, cette décharge est source de nuisances entraînant de nombreuses
maladies.
C’est pour mieux identifier ces nuisances en vue de leur atténuation, cerner les conditions socio-
sanitaires dans lesquelles vivent les populations et les différents problèmes de santé qu’elles
rencontrent, proposer des solutions de rémédiation, qu’une enquête a été conduite au sein de 274
ménages dont 74 ménages utilisateurs de la décharge, 100 ménages riverains et 100 ménages
éloignés du site pris comme témoins. Cette enquête a été suivie d’une analyse physico-chimique
et microbiologique d’échantillons de lixiviat et d’eau de la lagune Ebrié en trois points pris le
long de l’écoulement du lixiviat et un sur les berges de la lagune Ebrié.
Il en ressort de l’étude que :
96% des ménages riverains et 34% des ménages utilisateurs perçoivent les nuisances de cette
décharge. En termes d’odeur, ils sont 27% des riverains et 26% des utilisateurs à les percevoir
(odeurs de fumées et de putréfaction des déchets en décomposition). 22% des riverains et 20%
des utilisateurs pensent qu’elle est une source de nombreuses maladies.
Le lixiviat qui s’écoule de la décharge jusqu’à la lagune Ebrié à 2,1km, a de fortes
concentrations en NH4+ et en germes pathogènes pour modifier la qualité de cette eau.
En somme, cette décharge dégrade la qualité de l’eau de la lagune, du sol, de l’air et produit des
effets sur la santé des riverains et des utilisateurs. La création d’un CET, puis la réhabilitation
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
de cette décharge s’impose. Le traitement du lixiviat issu de cette décharge avant tout rejet dans
la lagune, la limitation de l’accessibilité à cette décharge aux populations, la reconversion des
récupérateurs informels, la ceinture de cette décharge d’une haie d’arbres pour atténuer les
odeurs des déchets sont entres autres propositions de solutions qui ont été évoquées.
1 Introduction
La dégradation de l’environnement et des écosystèmes qui soutiennent la vie est à l’origine des
problèmes de santé environnementale. Cette dégradation se manifeste sous diverse formes :
pollution de l’air, de l’eau, du sol et des aliments. Un environnement biophysique exempt de
déchets d’origines anthropiques engendre moins de problèmes de santé publique. En
l’occurrence, les déchets solides urbains sont une source importante de dégradation de
l’environnement et constitue l’un des problèmes majeurs auxquels doit faire face toute
agglomération qui en produit en grande quantité.
Les capitales Africaines au Sud du Sahara, parmi lesquels la ville d’Abidjan sont marquées par
une urbanisation rapide et une démographie galopante créant des problèmes environnementaux.
Parmi ces problèmes l’on compte celui de la gestion des déchets produits par les ménages, le
commerce et les services publics. De quelques tonnes des déchets produits en 1955 à la veille de
son indépendance en Abidjan la production annuelle est passée à 982 220,4 tonnes en 1996
(Sane, 2002). Aujourd’hui on est à plus d’un million de tonnes selon la Direction de
l’environnement du District d’Abidjan. Face à ce défi d’élimination sécuritaire des déchets,
Abidjan s’est doté depuis 1965 d’une décharge à ciel ouvert située à 16 km de la ville mais à
proximité du village d’Akouédo. Des tonnes de déchets y sont déversées chaque jour sans aucun
respect des règles strictes recommandées pour une décharge contrôlées classique. Ce site se
présente comme un cadre idéal de développement de nuisances qui sont des caractéristiques
connus des sites d’enfouissements sanitaires. Celle de générée du biogaz par le processus de
digestion anaérobie et du lixiviat. Si le biogaz peut être récupéré pour produire de l’énergie, il
n’en est pas de même du lixiviat qui peut s’infiltrer dans le sous- sol pour contaminer l’eau
souterraine ou regagner les rivières, les lagunes via les eaux de ruissellement, s’il n’est pas
collecté puis traité. Le dioxyde de carbone et le méthane émanant de la décharge d’Akouédo sont
des gaz à effet de serre participant au phénomène de réchauffement global de la planète. Le
lixiviat produit s’écoule dans la lagune Ebrié, laquelle lagune est utilisée pour la pêche par les
populations.
La présente communication:
• Identifiera les différents types de nuisances dues à la décharge d’Akouédo,
• Evaluera l’impact de certaines d’entre elle sur la ressource en eau, en analysant des
échantillons de lixiviat et d’eau de lagune,
• Proposera des solutions de remédiation
133
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
2 Contexte
La gestion des déchets fait intervenir deux groupes d’acteurs. Le premier dont la fonction est
politico- administrative comprend :
- Ministère en charge de la santé et de l’Hygiène Publique en collaboration avec le Ministère
chargé de l’environnement assure la tutelle technique. Le Ministère chargé de l’économie et des
finances assure le paiement partiel de la gestion des déchets. Le Ministère chargé de
l’administration du territoire assure la tutelle administrative des communes et du District
d’Abidjan. Le District d’Abidjan assure la collecte, la mise en décharge, le balayage des rues et le
curage des caniveaux. L’Agence Nationale de l’Environnement (ANDE) a en charge de mettre en
œuvre la Stratégie et le Programme National de Gestion des Déchets.
Le second groupe, appelé acteurs techniques, est composé des intervenants directs sur le terrain ;
134
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Il s’agit du secteur formel et du secteur informel. Le secteur formel est représenté par six
entreprises de collecte. Les acteurs du secteur informel sont les ménages, principaux générateurs
de déchets et les précollecteurs. Les communes sont chargées de la précollecte.
En matière de gestion des déchets, la loi numéro 96-766 du 13 octobre 1996 portant code de
l’environnement a été prise et stipule en son article 33 que toute personne a le droit fondamental
de vivre dans un environnement sain et équilibré. En ce sens, tous les déchets (notamment les
déchets hospitaliers et dangereux) doivent être collectés, traités et éliminés de manière
écologiquement rationnelle afin de prévenir, supprimer ou réduire leurs effets nocifs sur la santé
de l’homme, sur les ressources naturelles, sur la faune et la flore et sur la qualité de
l’environnement.
3 Problématique
135
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
4 Objectifs
5 Approche méthodologique
6 Résultats de l’enquête
6.1 Les résultats obtenus à la suite du traitement des données relatives aux nuisances dues à la
décharge et ressenties par les populations.
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odeurs. En effet, 15% des utilisateurs contre 14% des riverains ont durée plus de 10 ans sur le site
de l’enquête. Entre autre facteurs externes, il y a le facteur personnel comme le sexe (les femmes
sont plus sensibles selon la plupart des études) (61% des enquêtés chez les riverains sont des
femmes contre 28% chez les utilisateurs). Et aussi, un phénomène d’adaptation se manifeste par
une baisse dans le temps de l’intensité de l’odeur perçue (Gerin et al, 2003).
La décharge d’Akouédo génère des nuisances dont les principales sont :
les odeurs
les bruits
la pollution visuelle
la prolifération des vecteurs de maladies (mouches, moustiques et rongeurs)
- le lixiviat qui s’écoule jusqu’à la lagune Ebrié
Les ordures déversées à même le sol ne sont pas recouvertes de matières inertes en fin de journée,
il s’ensuit le dégagement du disulfure de diméthyle et le sulfure d’hydrogène qui sont les types de
contaminants responsables des odeurs (Gerin et al, 2003) ou après fermentation, une production
de biogaz composé en grande partie de CH4 et CO2.
Les véhicules de tout type (camions tasseuses, bennes, porte coffre etc.) de ramassage d’ordures
qui fréquentent quotidiennement les lieux de la décharge font du bruit par le vrombissement des
moteurs et rejettent par combustion de l’essence utilisé, du monoxyde de carbone et autres
métaux lourds comme le plomb.
L’incinération sauvage des plastiques et les vieux papiers produits également par combustion
incomplète du monoxyde de carbone.
La plupart de ces polluants constituent un risque pour la santé des populations :
- les expositions aux odeurs environnementales en général peuvent causer des maladies
dont les symptômes relèvent de système variés : cardio-vasculaire, pulmonaire, digestif et
d’autres symptômes généraux tels que la fatigue, les céphalées et le manque d’appétit
(Gerin et al, 2003) ;
- Le diméthyle et le sulfure d’hydrogène peuvent causer des symptômes d’irritation des
yeux et des muqueuses des voies respiratoires supérieures (Gerin et al, 2003) ;
- Le monoxyde de carbone pose un problème particulier du fait de sa forte affinité pour
l’hémoglobine ; il compromet fortement le transfert de l’oxygène, détruit les poumons
jusqu’aux tissus. Ce qui engendre des troubles cardio-vasculaires du système nerveux
moteurs ; A forte dose, il est mortel par asphyxie et à faible dose, il peut entraîner les
maux de tête, les vertiges.
- Le dioxyde de carbone est un gaz asphyxiant qui agit par réduction de la quantité
d’oxygène amenée aux poumons par dilution ; avec le méthane, ce sont des gaz à effet de
serre ;
- Le bruit altère la structure du sommeil qui a fonction réparatrice sur la fatigue physique et
mentale et participe au maintien du métabolisme et donc la conservation de la santé
(Gerin et al, 2003) ;
Par ailleurs, cette mauvaise gestion des ordures ménagères favorise la prolifération des vecteurs
de maladies. Comme vecteur, nous avons les mouches qui sont des vecteurs vicariants de
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
L’une des nuisances que génère la décharge d’Akouédo est le lixiviat qui suinte de la masse des
déchets et s’écoule jusqu’à la lagune. Des prélèvements ont été faits en différents points le long
de son écoulement et en un point beaucoup plus éloigné au niveau de la lagune.
Paramètres physiques, chimiques indicateurs de la pollution chimique et germes de contamination fécale mesurés
aux points A, B, C et D (analyse effectuée du 4 au 7 novembre 2004).
Au fur et à mesure qu’on se rapproche de la décharge, les teneurs en ces différents éléments
chimiques minéraux, microbiologiques augmentent dans l’ensemble et de fortes valeurs auraient
pu être obtenues si l’on échantillonnait au niveau de la zone en exploitation actuelle. Le pH
confirme l’âge de la décharge qui est de 41 en variant entre 7,98 et 8,28 donc restant supérieur en
tout point de mesure à 7,50 (Wethe, 2001).
La forte concentration en NH4+ observée au point B est due à l’écoulement lent du lixiviat en cet
endroit provoquant sa stagnation et l’accumulation en cet élément.
Les teneurs élevées en CF et SF au point D s’expliquent par le fait qu’il y ‘ait un apport de
germes pathogènes par les nouveaux déchets apportés ; en effet, en aval du point C, il existe la
nouvelle zone en exploitation de la décharge. Les apports en lixiviat d’âge plus récent sont donc à
l’origine de la forte concentration en cet endroit.
La variabilité des paramètres dans le temps est due essentiellement à la composition des déchets
et à leur mode de décomposition d’une par et d’autres part au mode d’exploitation de la décharge.
Au point C, point de rejet final de l’eau du lixiviat à la lagune, les teneurs en NH4+ , CF et SF
dépassent les normes exigées pour une eau de baignage. En conséquence, l’eau de lixiviat de la
décharge doit subir un traitement pour réduire la charge en CF et SF, ainsi qu’en éléments
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
7 Conclusion et recommandation
La décharge d’Akouédo telle qu’exploitée génère des nuisances, au nombre desquelles les
odeurs, le bruit, la dégradation du sol et de la qualité de l’eau de la lagune. Les fortes
concentrations en NH4+, CF et SF obtenues au point de rejet final du lixiviat, montrent qu’elle a
une influence sur les paramètres qui rendent compte de la qualité de l’eau de lagune. Aussi la
prédominance des infections respiratoires aigues telles que le rhume, des maladies diarrhéiques
chez les populations riveraines ou utilisatrice indiquerait qu’elle a une influence sur la santé des
populations.
Face aux nuisances dues à la décharge d’Akouédo, les solutions les mieux indiquées sont :
- La réhabilitation de la décharge qui consistera à :
Construire une clôture de dissimulation pour contrôler les entrée et sorties du site ;
De drainer les eaux de ruissellement en stagnation dans la décharge ;
De confiner verticalement l’ensemble de la décharge afin d’éviter toute migration accidentelle de
biogaz et imperméabiliser le fond de la décharge.
De capter et valoriser le biogaz formé par décomposition anaérobie des déchets biodégradables
pour générer de l’électricité ;
De procéder à la construction d’une usine de triage des déchets pour la récupération industrielle
des déchets recyclables ou réutilisables ;
- Et enfin transférer le site réhabilité après son aménagement en parc de loisirs par les
promoteurs.
- Organiser des séances de vaccination à l’endroit des populations ainsi que des campagnes de
démoustication
- Abandonner progressivement la pratique de la décharge sauvage tout d’abord :
En revoyant le mode de gestion actuel des déchets c'est-à-dire, les recouvrir de matériau inerte
après les avoir répandus. Cela éviterait les odeurs et les flaques d’eau qui sont les gîtes de
moustiques.
Limiter l’accessibilité de la décharge uniquement aux personnels exploitants de la décharge.
Interdire radicalement la vente de denrée alimentaires et la pratique de l’agriculture sur le site.
- Créer un Centre d’Enfouissement Technique pour recevoir les déchets.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
1 Introduction
Le Cameroun est un pays d'Afrique Centrale qui couvre une superficie de 475.650 km2 avec une
population estimée à 15.292.000 habitants en 2001 (annuaire national de la statistique), soit une
population estimée de 32,81 habitants/km2. Il est limité à l'Ouest par le Nigeria, au Nord-est par
le Tchad, à l'est par la République Centrafricaine, au Sud par le Congo, le Gabon, et la Guinée
Equatoriale. Le Cameroun dispose d'un potentiel remarquable en matière de diversité biologique
et de ressources naturelles. Près de 90% des écosystèmes africains y sont représentés (étude sur le
profil environnemental du Cameroun UE).
Les principaux défis de développement nationaux sont : la consolidation de la sécurité
alimentaire notamment à travers la promotion de l'accès aux traitement phytosanitaires et zoo
sanitaires, la diminution des coûts d'inputs et matériels agricoles, la facilitation d'accès aux
financements des micro projets agricoles et pastoraux, la promotion du tourisme, le
désenclavement des provinces avec l'entretien/construction des infrastructures routières,
l'amélioration/construction des infrastructures ferroviaires, l'amélioration de télécommunication,
d'accès à l'eau, de l'éducation et de la santé et la gestion durable de l'environnement.
L'environnement peut être défini comme l'ensemble des conditions naturelles (biologiques,
physiques et géographiques) et des conditions découlant de l'aménagement du territoire qui
agissent sur les organismes vivants, tels que les plantes, les animaux et les humains.
L'état de l'environnement au Cameroun montre que les problèmes sont multiples et complexes:
dégradation des sols, de la biodiversité, des eaux, de l'environnement urbain, de la santé, etc.
Promouvoir la salubrité de l'environnement des agglomérations est une des préoccupations du
gouvernement de la République du Cameroun, dans le souci de permettre aux citadins de vivre
dans un environnement sain. La constitution Camerounaise énonce dans son préambule que,
« Toute personne a le droit de vivre dans un environnement sain ».
L'état de l'environnement peut avoir de nombreuses conséquences directes sur la santé humaine:
celle-ci dépend de la qualité de l'air, de l'eau, de la nourriture et même du soleil puisque, la
dégradation de la couche d'ozone entraîne des risques cancérigènes accrus. L'omniprésence dans
notre quotidien de polluants directs tels que fumées ou micro particules, ou indirects telles que les
substances chimiques contenus dans les produits ou des équipements contribuant à notre confort,
serait la cause d'un quart à un tiers des maladies contractées dans les pays industriels (source
U.E). Dans les pays en développement comme le Cameroun, la mauvaise qualité de l'eau est
source de maladies hydriques diverse (choléra, dysenterie, typhoïde ...) et d'une mortalité très
élevée, surtout d'enfants en bas âge de (0 à 4 ans).
Le déchet devient nocif lorsqu'il s'invite dans l'environnement habituel dans lequel on évolue.
D'où la nécessité de gérer de façon optimale ces déchets. Optimalité qui se caractérise par la
réduction ou l'annulation des effets nocifs de ces derniers.
Dans la province du Centre au Cameroun et dans la ville de Yaoundé en particulier de
nombreuses initiatives ont été prise, notamment avec l'installation d'une entreprise de gestion des
ordures ménagères Hygiène et Salubrité du Cameroun (HYSACAM) dans le cadre du
Programme Social Urbain (PSU).
Mais comme cela demeure encore le cas dans de nombreux pays africains, ces mesures s'avèrent
141
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
2 Problématique
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
La notion de déchets est subjective. Un déchet est un résidu que les hommes jugent inutile dans
un contexte donné.
Le déchet entra dans la catégorie du sale et de l'insalubre quand il n'est pas à sa place (les déchets
dans la poubelle sont considérés comme inoffensifs, ces mêmes déchets s'échappant des espaces
attribués sont nuisibles), quand il appartient à l'univers de l'indéterminé (d'une provenance
indétectable, voire simplement d'une autre commune, ou d'une composition brouillée par la
dégradation, la pourriture).
Le déchet entre dans la catégorie de pollution quand il est considéré comme le revers de la
production et de la consommation, un excédent dont la technologie ne sait que faire. Le déchet
comme pollution n'est plus ici le germe proliférant dans la décomposition, l bactérie reine au
royaume de la pourriture. Il est le poison de composants artificiellement crées et échappant à la
maîtrise de leurs inventeurs.
Le déchet suscite : le dégoût, la répulsion à l'égard de la dégradation organique et s'accompagne
d'une distinction entre le « biodégradable » inoffensifs et le « chimique » inapte à cette forme de
disparition. Le dégoût est toujours en relation avec la vie et la mort car il est essentiellement lié à
l'expérience de la dégradation de la matière vivante.
Les services urbains tels que l'eau, l'éclairage public, les transports en commun, les propretés sont
pour l'essentiel assurés généralement par deux modes de gestions (directe et déléguée) ayant
plusieurs variantes qui conduisent aux notions de « faire » et « faire faire ».
La gestion des déchets peut être définie comme étant la collecte, le transport, la réutilisation ou
l'élimination des déchets afin de réduire leur effet sur la santé humaine. Ils sont produits par
l'activité humaine, l'environnement, l'esthétique ou l'agrément local. L'accent a été mis ces
dernières décennies, sur la réduction de l'effet des déchets sur la nature et l'environnement et sur
leur valorisation.
A Yaoundé spécifiquement, HYSACAM assure la collecte, le balayage, le transport et enfin le
traitement des ordures ménagères.
La collecte se fait essentiellement le long et autour des rues praticables. Hysacam collecte entre
600 et 700 tonnes/jours. Trois systèmes sont mis en place:
- La collecte en porte-à-porte les ordures sont reprises devant chaque porte par des camions
spécialisés
- La collecte des tas sauvages constitués spontanément dans la ville avec des camions
grues.
- La collecte dans les bacs disposés à certains carrefours.
Le balayage est manuel et mécanisé. La société dispose de balayeuses automatiques et
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mécaniques. Mais volontairement, le balayage manuel est prépondérant pour des raisons sociales
car il emploi une importante de main peu qualifiée.
Le transport se fait de Yaoundé vers la décharge située à environs 15 km du centre ville à l'aide
de la quarantaine de camions dont dispose la société.
Le traitement se fait dans la décharge de Nkolfoulou. Les ordures y sont déversées dans les
casiers et poussées par un bull, compacteur à couteau et recouvertes de terre à la fin. Les lixiviats
ainsi que les eaux pluviales sont drainées séparément. Le système de gestion est de type semi
contrôlé.
Jusqu'en 1996, en raison des dysfonctionnements du système de gestion et de l'arrêt des
subventions par l'Etat pour les services appropriés de nettoiement et la collecte des ordures
ménagères, la ville de Yaoundé a atteint un état de salubrité avancée. Pour faire face à cette
situation, l'Etat a signé, en 1998, un contrat avec la société HYSACAM qui collecte, désormais
jusqu'à 25.000 tonnes/an d'ordures ménagères. Le budget annuel de l'opération s'élève à 3
milliards FCFA. Le gouvernement le subventionne à hauteur de 70% tandis que les communautés
tandis que les communautés urbaines concernées financent 20% et la taxe d'enlèvement prélevée
à la source sur les salaires des travailleurs couvrent la balance de 10%. Du coup le retour
progressif de la salubrité est sensible. On signale également une contribution des ONG
environnementales qui assurent la pré collecte dans les zones d'accès difficiles. La gestion
déléguée des déchets à Yaoundé a crée une intercommunalité entre les villes de Yaoundé et Soa.
Cependant, la gestion déléguée des déchets à Yaoundé ne fait pas seulement intervenir Hysacam
et les autorités municipales (CUY et SOA). Pour qu'il y ait cohérence, l'implication des autres
petits opérateurs, ainsi que des institutions universitaires est indispensable.
A Yaoundé les mois de décembre, janvier février et juillet sont les périodes sèches contrairement
au mois de septembre, octobre, avril et mai qui sont les périodes humides (car la pluviométrie est
de 1565 mm et 163 jours de pluie par an). Les périodes humides sont généralement considérées
comme les plus insalubres car elles correspondent généralement aux périodes des récoltes, les
marchés étant inondés de fruits et légumes et les déchets solides ménagers pèsent plus lourd du
fait de leur forte densité en eau.
Il est important de remarquer que les taux de collecte mensuels les plus bas correspondent très
souvent aux périodes strictement humides dont les plus insalubres de l'année. Les taux les plus
élevées quant à eux correspondent aux mois les plus secs et donc les moins insalubres de l'année.
Hélas à partir de cette situation, l'on comprend pourquoi la ville tarde à sortir de son état
d'insalubrité.
A la lumière de ces résultats, nous pouvons conclure que le système des déchets domestiques est
inefficace. Cette inefficacité du système (collecte-transport-enfouissement) des déchets
domestiques à Yaoundé tient du fait qu'il est d'une part totalement incompatible avec la structure
vallonnée de la ville qui rend inaccessible certains quartiers de la ville surtout en saison pluvieuse
; et d'autre part il ne favorise pas les opérations de récupération et de recyclage des déchets.
Malheureusement une telle inefficacité de la gestion des déchets entraîne une dégradation de
l'environnement urbain ; ce qui gravement à la santé des populations, à l'esthétique urbain et donc
au développement socio- économique et environnemental de la ville de Yaoundé.
144
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3.3 Classification
Entreprises
Informel
Ménages
Figure 1 : Source de production des déchets solides spéciaux dans la ville de Yaoundé (source ?).
Entreprise : 69% Informel : 4% Ménages : 27%
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Tableau 1 : Composition des ordures ménagères à Yaoundé (Source: Ngnikam et al, 1997)
Tableau 2 : Quantité totale des déchets banals des entreprises et des activités Informelles.
Constituant Entreprises (t/mois) Informel (t/mois) Total (t/mois)
Papier 382,5 0 382,5
Déchet alimentaire 109,4 0,0 109,4
Déchets fermentescibles 1896,6 0,0 1896,6
Carton 93 0 193
Bois, copeaux et sciure 148 2311,0 2459
DIB en mélange 580 100,2 680,2
Boue des fosses septiques 480 0 480
Autres 132,6 96,5 229,1
Caoutchouc (pneus) 0 326,0 326
Total 3822,1 2831,4 6653,5
146
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Tableau 4 : Nature des déchets informels déposés dans les bacs ou le milieu naturel.
Ces encombrements (pollution physique) amplifient parfois les risques d'inondations durant la
saison des pluies.
Actuellement, le contribuable finance des tâches d'assainissement car la communauté s’est
solidaire, l'élimination des déchets étant considéré comme service public. Par ricochet, la plupart
des entreprises considèrent qu'il est bon de jeter leurs déchets dans les bacs ou dans la nature.
Bien que ce ne sont pas toujours respectés dans ces conditions, il est devenu urgent d'ajuster la
pratique au principe du pollueur payeur conformément aux termes de la loi cadre sur
l'environnement.
Les déchets solides ménagers sont quant à eux constitués des ordures ménagères produits
quotidiennement par les habitants. Leur composition est hétérogène. Elles sont constituées entre
autres de vieux habits, des déchets alimentaires, de papier, de fragments de verre ou de bouteilles,
de restes d'aliments, etc. Ces déchets sont généralement concentrés en bordure de l'axe bitumé qui
ceinture les quartiers. Quotidiennement, des éboueurs de la société HYSACAM les collectent à
l'aide des véhicules spécialisés. Mais cette tache n'est pas toujours accomplie avec efficacité.
Face à cette difficulté de nombreux ménages déposent les ordures sur des espaces vagues tels que
les cours d'eau proches qui jonchent les bas fonds.
Quand il pleut, la pratique courante consiste à verser les ordures dans les rigoles souvent très
étroites. Elles accroissent ainsi l'insalubrité de ces bas fonds marécageux et malsains avec toutes
les conséquences que cela comporte (moustiques, maladies, inondation, etc.).
Les eaux usées urbaines : d'une manière générale, on constate le peu d'attention que les pouvoirs
publics ont accordés à la filière des déchets liquides, tant pour les eaux ménagères, que pour les
eaux des entreprises en milieu urbain. Il n'existe pratiquement pas de réseau d'égouts fonctionnel.
Le Ministère de la ville réhabilite actuellement la vieille station d'épuration des eaux du Camp
SIC MESSA à Yaoundé. En général, seules les rigoles en terre et les cours d'eau assurent le
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drainage des eaux de pluies et des eaux grises (65%), 42,2% des ouvrages sont bouchés (ordures
ménagères, herbes, etc. ...) d'où une stagnation persistante des eaux usées et un risque sanitaire
élevé.
79% des ménages des quartiers résidentiels de Yaoundé utilisent des latrines à fond perdu.
Seulement 19% ont des toilettes avec chasse. A peine 2% des latrines« améliorées », comportent
un tuyau d'aération (d'où odeurs nauséabondes, rats et insectes vecteurs de maladies). 83% des
latrines sont extérieures. Plus de 80% réalisés en auto construction: autofinancement. 57, 7% des
ménages utilisent leurs latrines en commun. Il ressort que les eaux urbaines aussi bien que les
déchets sont des vecteurs de maladies et demeurent des risques sanitaires pour les populations de
Yaoundé.
Les effets des déchets sur la santé de l'homme et son environnement sont généralement
complexes à interpréter. Ils peuvent présenter des aspects chimiques, bactériologiques ou
parasitaires. Les populations peuvent en ressentir les effets sous plusieurs formes:
- A court terme, des pollutions, détectées par des analyses, et des nuisances détectées par
les sens (nuisances olfactives ou visuelles) ;
- A plus long terme, des risques sanitaires pour l'avenir des populations et des risques
environnementaux.
A ce jour la quasi-totalité des stations d'épuration est à l'abandon suite à un conflit d'intérêts et
des compétences entre la municipalité et les promoteurs immobiliers SIC et MAETUR qui
avaient installés ces équipements. Aucun autre dispositif de traitement n'existe. L'évacuation des
effluents se fait par déversement, en l'état, sur des terrains vagues ou dans des cours d'eau
périurbain. Une étude hydrodynamique récente, à l'échelle d'un bassin versant de la ville de
Yaoundé, où la majorité des ménages utilise des latrines construites à proximité des points
d'approvisionnement en eau pour les usages ménagers, a mis en évidence la fluidité permanente
des échanges horizontaux entre la nappe phréatique, les eaux des puits des fosses d'aisance dans
les bas fonds des zones d'habitation spontanées. Dans le même temps des analyses de laboratoires
ont confirmé une forte ampleur de la contamination des nappes par des germes pathogènes (voir
tableaux 5 à 7).
Tableau 5 : Charge polluante des eaux vannes ménagères à Yaoundé (source : sogreah, 1992)
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Moyenne
Coliformes Moyenne Streptocoques
Ion ammoniac Moyenne Streptocoques
N° mg Fécaux Coliformes fécaux
NH4+ (mg/l) NH+ fécaux
UFC/100ml fécaux UFC/100ml
UFC/100ml
1 2 1 2 1 2
8 S8 3,90 2,50 3,2 9 14 11,5 0 0 0
8m S8 ménage 2,26 1,98 2,12 66 130 98 4 16 10
2 S2 0,00 0,01 123 86 106 55 15 35
10 P1 1,58 2,00 1,79 0 11 0 1
34 P25 4,00 7,60 5,8 8 117 62,5 1 13 7
44 34P35 2,50 6,20 4,35 16 65 40,5 2 2 2
BF 0,01 0,08 0,045 0 0 0 0 0 0
0 Bf ménage 0,10 0,18 0,14 6 246 126 4 85 42,5
La quasi-totalité des cours d'eau est placée dans les classes de pollution IV (forte) et V (très
forte). Celles du niveau V regorgent de plus de rejets non ménagers tandis que celles qui
reçoivent des eaux usées non traités subissent des modifications sensibles des caractéristiques du
biotope local, par exemple une eutrophisation poussée.
La qualité de l'eau consommée par les % des citadins de Yaoundé est constamment médiocre.
Les effets d'un tel environnement sont favorables à la prolifération de germes pathogènes et de
certains vecteur (moustiques, mouches, ... ). Il en découle des risques corrélatifs de morbidité et
de mortalité humaine. Quant aux « eaux-vannes» rejets chargés de matières fécales et urinaires
(riches en substances organiques biodégradables), elles sont souvent mélangées aux eaux
ménagères contenant du savon et du détergent, et véhiculent d'énormes quantités de germes
pathogènes intestinaux.
Pour ce qui concerne les entreprises de Yaoundé, le flux calculé pour l'ensemble des effluents
émis est d'environ 744 000 m3/an. Ce chiffre ne tient pas compte des rares entreprises disposant
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de systèmes autonomes d'assainissement. Quant aux « déchets liquides de process », ils sont de
composition et de température variable (rejets bruts des eaux de refroidissement et de lavage de
l'industrie papetière) d'une usine à l'autre et au sein d'une même entreprise. Ils peuvent nécessiter
un traitement spécial ou séparé. Le volume de ce flux est estimé à 2 808 000 m3/an pour
l'ensemble du secteur agro alimentaire (abattoirs, brasseries, etc.). Les traitements légaux régis
par la loi sur les établissements classés ne leur sont pas appliqués. Leur dégradation incontrôlée
impose une forte charge polluante à la nature et en compromet l'utilisation de la ressource eau à
d'autres fins.
Le faible taux de desserte en eau potable et la contamination de l'eau de boisson sont les
problèmes majeurs, en particulier dans les zones d'urbanisation anarchique. Par conséquent, des
épidémies de maladies d'origine hydrique (diarrhée, paludisme, cholera, fièvre typhoïde,
trachome, dysenterie amibienne), atteignent la majorité (53%) des citadins. L'incidence mortelle
de la diarrhée constatée parmi les enfants de 0 à 4 ans est de 10% et s'élève à 46% pour le
paludisme. Ces indicateurs reflètent l'effet des nuisances environnementales sur l'état sanitaire
général de la population.
Cette situation imputable à la faible priorité accordée tant aux politiques qu'aux infrastructures
urbaines d'assainissement. Cependant, l'Etat subventionne la desserte générale en eau potable et
la collecte des déchets. Il s'est également doté d'une loi portant régime de l'eau, visant à garantir,
à terme, un accès amélioré aux services collectifs de l'eau et d'assainissement. La loi prévoit en
outre, un mécanisme d'autofinancement durable du secteur selon les principes du « pollueur-
payeur» et de « l'usager-payeur ».
5 Enjeux
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
mais faibles dès lors que les pratiques d'exploitation sont conformes aux réglementations
désormais en vigueur. Selon le Ministère de la Santé Publique, les pathologies étudiées sont
certains cancers ou troubles de la reproduction
6 Recommandations
Considérant d'une part ce qui précède et, d'autre part, l'engagement pris a Johannesburg (2002),
vis-à-vis des états africains par l'union européenne en faveur d'une coopération accrue en matière
d'eau et d'assainissement, il est recommandé d'apporter au secteur un appui institutionnel des
moyens conséquents de contrôle des sources d'abattement de toutes les formes de pollutions en
vue de :
- évaluer objectivement et gérer systématiquement la connaissance des polluants et étudier leurs
impacts, à travers un réseau scientifique de surveillance des paramètres environnementaux et
mobiliser un système d'alerte précoce concernant les risques de la santé du fait de la qualité de
l'eau et l'état général de l'environnement dans les communautés urbaines du Cameroun (Yaoundé)
- développer des systèmes de pré-collecte dans les zones non carrossables, la collecte sélective en
vue du recyclage, des infrastructures améliorées de traitement final (stations d'épuration,
compostage industriel répondant aux besoins nationaux en fertilisants agricoles).
7 Conclusion
Il s'agissait pour nous dans cette communication, de faire une analyse critique de la gestion des
déchets, et l'impact de ladite gestion sur la santé dans la ville de Yaoundé, et l'efficacité du
service, de proposer un système de gestion des Déchets Solides Ménager décentralisé et
compatible avec les préoccupations de développement socio-économique et environnemental de
la ville de Yaoundé.
En effet, du fait de la structure vallonnée de la ville de Yaoundé et de la prolifération des
quartiers spontanés, beaucoup de DSM ne sont pas collectés et restent dans les quartiers, polluant
ainsi l'environnement et menaçant la santé des populations et la sécurité alimentaire de la ville.
La décentralisation du service de collecte des déchets à travers l'institutionnalisation du pré
collecte et la construction des centres de regroupement s'imposent comme étant la solution la plus
efficace. Car elle permettrait à coup sur de collecter d'avantage de DSM, d'assainir les zones
enclavées, de créer de l'emploi et de promouvoir le développement de L’agriculture urbaine et
périurbaine à travers les opérations de récupération et de recyclage des DSM.
Nous souhaitons que cette communication apporte quelques informations utiles à l'élaboration
des politiques efficaces de gestion des déchets compatibles avec les préoccupations de
développement socio-économique et environnemental des villes africaines en général et celle de
la ville de Yaoundé au Cameroun en particulier.
Une solution à cette impasse passerait par la décentralisation du système de gestion des déchets
qui devrait permettre la multiplication des acteurs dans la gestion des déchets domestiques de
Yaoundé afin de rendre plus efficace le service que rend HYSACAM. Et l'Etat devrait transférer
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
la compétence et les moyens appropriés en matière de collecte aux Associations de pré collectent
exerçant dans les quartiers. Cette décentralisation de la gestion des déchets de l'amont (des
quartiers), vers l'aval (décharge municipale) devrait permettre une amélioration considérable du
taux de collecte des déchets qui de façon significative, contribuerait également au développement
au développement socio-économique et environnemental de la ville de Yaoundé. Une ville propre
améliorée le cadre de vie de ses habitants en les mettant à l'abri des effets nocifs qu'ont les
déchets sur la santé (mauvaise odeurs, prolifération des moustiques, pollution des nappes d'eau
souterraine, contamination ...).
8 Annexes
Compte tenu de la nature des ordures de Yaoundé (85% de matières organiques), la CUY
envisage, de compléter la filière actuelle de traitement de ses ordures en intégrant, sur le site de
la décharge semi-contrôlée de Nkolfoulou (65 ha, ouvert en 1990) une unité expérimentale de
compostage couplé d’une déchetterie de tri sélectif en plus d’un incinérateur des déchets
hospitaliers (source Hysacam).
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Quelques indicateurs de santé des populations du Cameroun (Source : Banque Mondiale - 1997)
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Maladie Pourcentage
Typhoïde 32
Amibes 15
Diarrhée 43
Dysenterie 10
Total maladies 100
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Résumé
Etant donné les risques liés aux déchets hospitaliers, entre autres la contamination de
l’environnement, les infections, la toxicité, le programme de reforme hospitalière entamé en
Tunisie depuis 1991 a tenu au respect des droits fondamentaux de l’être humain et au respect des
règles d’hygiènes, fixées par la législation en vigueur. Pour se faire, la Direction de l’Hygiène du
Milieux et de la Protection de l’Environnement appartenant au Ministère de la Santé Publique, a
lancé une enquête nationale en 1994. Cette enquête a abouti à un rapport d’étude en 1995 et à
l’apparition du nouveau cadre réglementaire en 1996 notamment l’article 7 de la loi cadre du 10
juin 1996, relatif aux déchets et au contrôle de leur gestion et élimination. La nouvelle loi interdit
l’incinération des déchets à l’air libre, considérée très polluante à cause de l’émission des
dioxines.
Au niveau du CHU Sahloul qui est l’un des plus grands hôpitaux de Tunisie, depuis sa création
jusqu’à mai 2005 a eu recours à l’incinération pour le traitement de ses déchets à risques
infectieux.
Dans cet état d’esprit le CHU Sahloul a testé en collaboration avec une société privée, l’Agence
Nationale de Protection de l’Environnement et le Centre International des technologies de
l’environnement un nouveau procédé propre, moins coûteux, et permettant la valorisation des
déchets.
Partout dans le monde, la protection de l’environnement figure parmi les enjeux majeurs de notre
époque. Quelque soient les pays, les hôpitaux publiques et privés génère annuellement des
déchets solides ou liquides par milliers de tonnes, et sont donc concernés au premier chef par les
problèmes d’environnement. En Tunisie comme partout dans le monde, les resserrements
budgétaires, la réglementation en permanente évolution sont autant des contraintes fortes qui
s’imposent au gestionnaire hospitalier. Vienne s’y ajouter :
- Les mauvaises conditions dans lesquelles s’opère généralement le traitement des déchets
hospitaliers ;
- L’apparition sur le marché de nouveaux procédés de traitement, et de conditionnement
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L’opération pilote qui durera six mois constitue une période d’essai au cours de laquelle des
testes d’efficacité et d’évaluation du système et de son impact sur l’environnement on eu lieu.
Le principe de fonctionnement du Banaliseur est le suivant : Dans une enceinte de stérilisation
fermée, un rotor, doté de lames, désintègre, agite et chauffe le déchet par chocs et frottements. La
température de la masse est élevée en temps réel avec grande précision par des capteurs spéciaux
durant son agitation intense et continue. Quand la température a atteint 155°c, la masse est
aspergée automatiquement d’injection d’eau nébulisée de façon à ce qu’elle reste sous
température contrôlée afin de garantir le processus de stérilisation. Tout le résidu pulvérisé
obtenu est refroidi à 95°c. A ce stade le cycle est terminé et le résidu déshydraté et inodore est
déchargé automatiquement. Les vapeurs libérées par évaporation des liquides, sont absorbées
dans une colonne reliée à la cellule de stérilisation, dans un flux d’eau courante. Les vapeurs et
les gaz condensables sont évacués à l’égout avec des valeurs répondant aux normes en vigueur.
L’air rejeté est traité par des filtres à charbon actif et par le filtre absolu avec un DOP de 99.99 %.
Divers types de tests ont pu avoir lieu :
a- Test bactériologique : La cellule du broyeur comporte un emplacement spécifique destiné au
positionnement d’un indicateur biologique contenu dans une fiole pour la vérification
épisodique du bon déroulement de la stérilisation. Ses caractéristiques bactériologiques et
biologiques en font un indicateur absolu de sécurité, il est constitué d’une suspension de
spores de bacilles stearothermophilus ATCC7953 dans un milieu de culture spécialement
formulé. Après le processus de stérilisation la fiole est incubée à 55°c pendant 24 heures
présente toujours une couleur violette, ce qui met en évidence l’efficacité et la réussite du
processus de stérilisation. Des analyses supplémentaires sur le résidu obtenu après
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banalisation des déchets montres que ce résidu ne présente pas des valeurs qui dépassent les
limites admissibles par la norme tunisienne NT 106-20.
b- Caractéristiques des rejets atmosphériques : l’expérience a montré que les valeurs atteintes
par les émanations de gaz ne dépasse pas les limites admissibles selon la norme tunisienne
NT106-04 relative à la santé.
c- D’autre part les COV mesurés n’atteignent pas les valeurs limites d’exposition selon les
recommandations de l’OMS.
d- Caractéristiques des rejets hydriques : L’analyse effectuée a concernée le PH, Conductivité,
Salinité, oxygène dissous, indice de permanganate, DCO et les méthodes de teste se basent
sur l’électrochimie et la titrimétrie. Ces analyses ont montrés que les valeurs atteintes n’ont
pas dépassé les limites admissibles selon la NT 106-02 dans une canalisation.
e- Caractéristiques économiques : Dans cet étude on a comparé pour le stérilisateur et
l’incinérateur le coût de reviens du traitement d’un kilogramme de déchet en incluant :
- Consommation d’énergie
- Entretien préventif et curatif
- Charges salariales
- Amortissement du matériel
On conclu que le coût de traitement est de 40% moins cher pour le banaliseur par rapport à
l’incinérateur. Le temps de récupération de l’investissement est de cinq ans. Le taux de rentabilité
du projet est de 27%.
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Résumé
Dans la nuit du 19 au 20 août 2006, le Probo koala, navire de la compagnie grecque Prime
Maritime Management affrétée par la société néerlandaise Trafigura accostait au Port d’Abidjan
avec dans ses soutes des résidus toxiques à forte teneur en hydrogène sulfuré et mercaptans. Ces
déchets toxiques estimés à près de 580 tonnes seront déversés clandestinement dans 14 sites du
district d’Abidjan dans cette même nuit.
Conséquence de cet acte, 08 morts officiellement connus et plus de 56000 personnes intoxiquées
par les émanations qui se sont dégagées de ces produits. Les réactions qui font suite à
l’inhalation de ces émanations à l'odeur d’ail qui prend à la gorge sont des irritations cutanées,
des malaises, des diarrhées, des maux de tête, des vomissements et des saignements de nez sur
une grande échelle.
En dehors de l’homme, les ressources naturelles ainsi que les animaux ont été aussi touchés par
cette catastrophe produite par les hommes. En effet, des cours d’eau, des espèces aquatiques
floristiques et fauniques, des forêts, le sol et l’air ont été contaminés et détruits par les déchets
toxiques déversés.
Face à la crise environnementale et sanitaire sans précédent qui touche le pays, le
Gouvernement de Côte d’Ivoire, a pris des mesures et des dispositions urgentes en mettant en
route le dispositif national de gestion des catastrophes. Pour maîtriser le flux des personnes
intoxiqués par les déchets toxiques, 36 centres de santé (dont deux mobiles) ainsi que la garantie
de la gratuité des soins et des médicaments pour les victimes de la pollution ont été mis en place.
Pour la réhabilitation des sites pollués, les autorités ivoiriennes ont fait appel à la société
française TREDI qui s’est occupée du ramassage des déchets toxiques, du stockage dans des
bunkers et de leur transfert en France pour traitement.
A travers l’analyse des impacts sociaux et environnementaux ainsi que l’analyse des mesures
d’urgence mises en place, le but de cette communication est de montrer les enjeux politique,
socioéconomique et environnemental liés à la pollution par les déchets dangereux dans un pays
en voie de développement, les mécanismes nationaux de gestion des déchets dangereux, leur
efficacité et leur capacité de réaction.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
1 Introduction
Protéger la santé humaine et l'environnement contre les effets nuisibles pouvant résulter de la
production, des mouvements transfrontières et de la gestion des déchets dangereux et autres
déchets est depuis plus d’une décennie, le combat que mènent nombre d’institutions
internationales, gouvernementales et non gouvernementales dans le monde.
Comme preuve palpante la Convention de Bâle adoptée le 22 mars 1989 par 116 états à
Stockholm sur le Contrôle des Mouvements Transfrontières de Déchets Dangereux et leur
élimination. Ce traité international, le plus important actuellement, sur les déchets dangereux est
entré en vigueur depuis le 5 Mai 1992.
De plus, la même année, la Conférence sur l'Environnement et le Développement à Rio revient
intensifier les actions de cette convention en consacrant un chapitre entier au sujet. Ce chapitre
communément connu sous l’Action 20 s’intitule en effet « Gestion écologiquement rationnelle
des déchets dangereux, y compris la prévention du trafic international illicite de déchets
dangereux»
Comme bon nombre de pays, la Côte d’Ivoire est signataire de la Convention de Bâle.
Cependant dans la nuit du 19 au 20 août 2006, le pays connaîtra, dans les jours qui suivront, une
grave et grande crise de santé publique liée à la gestion des déchets dangereux qui a ce jour n’a
pas encore fini de faire couler de l’encre.
Notre objectif principal, visé par cette communication est, à travers l’analyse des impacts sociaux
et environnementaux ainsi que l’analyse des mesures d’urgence mises en place, de montrer les
enjeux politique, socioéconomique et environnemental liés à la pollution par les déchets
dangereux dans un pays en voie de développement, les mécanismes nationaux de gestion des
déchets dangereux, leur efficacité et leur capacité de réaction.
161
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
69 2822
Déchets industriels 150 000 000 150 000 000 150 000 000
Déchets ménagers 2 059 899 000 1 956 904 000 1 989 579 000
Source : Gestion durable des déchets : stratégie et programme national. Direction de l’environnement et du cadre de
vie. Octobre 2001
Il faut souligner cependant les difficultés de collecte, de mesure et des méthodes d’estimations
utilisées pour le recueil des données statistiques sur les déchets industriels et biomédicaux.
En Côte d'Ivoire, l'inspection et le contrôle des activités des établissements industriels sont
assurés par le Centre Ivoirien Anti-pollution (CIAPOL), établissement sous tutelle du
Ministère en charge de l’environnement. Ce même établissement se charge aussi d'analyser et de
quantifier les pollutions et d'établir un système de surveillance continue des milieux à travers le
Réseau National d'Observation de Côte d'Ivoire (RNO-CI).
Il faut souligner que la gestion des déchets industriels reste encore insuffisante. Pour pallier ces
insuffisances, une nouvelle stratégie de gestion des déchets a été élaborée et adoptée en 2002.
Cette stratégie prévoit la construction d’un Centre d’Enfouissement Technique (CET) pour le
traitement des déchets industriels qui à ce jour n’a pas encore vu le jour. Cependant les études sur
le sujet sont très avancées.
162
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Dans la nuit du 19 au 20 août 2006, le Probo Koala, navire de la compagnie grecque Prime
Maritime Management affrétée par la société néerlandaise Trafigura, parti d'Espagne, accoste à
Abidjan, le plus grand port d'Afrique de l'ouest pour une vidange.
Le liquide à vidanger est composé des boues issues du raffinage pétrolier, riches en matière
organique et en éléments soufrés très toxiques (hydrogène sulfuré, H2S et mercaptans).
De façon encore mystérieuse, ce liquide a été notifiée sous la qualification d"eaux usées" et a
franchi les exigences de traitement.
La société AIBS, consignataire dudit navire a coopté TOMMY, spécialisée dans la vidange,
l’entretien et le soutage des navires au Port Autonome d’Abidjan pour le déversement du produit
dans différents points du District d’Abidjan.
Ainsi, dans la nuit du 19 au 20 août, 528 tonnes de déchets hautement toxiques transportés à bord
de camions citernes ont été déversées dans divers quartiers de la ville d'Abidjan ainsi que dans
ces banlieues. Au total près de 14 sites dans le district d’Abidjan ont été répertoriés.
Un camion citerne allant déverser illicitement des déchets toxiques qui a été bloquée par les populations
163
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Ce n'est qu'après le départ du navire, que les autorités ivoiriennes se sont rendues compte de la
supercherie.
Les impacts du déversement des déchets toxiques dans le district d’Abidjan ont créé un problème
de santé publique sans précédent en Côte d’Ivoire.
Le bilan actuel de 10 morts officiellement connus, 66 cas d’hospitalisation et près de 107 900 cas
de consultation est plus qu’éloquent.
Les victimes des déchets toxiques ont été essentiellement intoxiquées par les émanations qui se
sont dégagées de ces produits. Sur une grande échelle, les réactions qui font suite à l’inhalation
de ces émanations à l'odeur d’ail qui prend à la gorge sont des irritations cutanées, des malaises,
des diarrhées, des maux de tête, des vomissements et des saignements de nez.
En dehors de l’homme, les ressources naturelles ainsi que les animaux ont été aussi touchés par
cette catastrophe produite par les hommes. En effet, des cours d’eau, des espèces aquatiques
floristiques et fauniques, des forêts, le sol et l’air ont été contaminés et détruits par les déchets
toxiques déversés.
Par ailleurs, l’affaire des déchets toxiques a provoqué de nombreux remous sur le plan politique.
Le premier ministre a, aux premières heures de l’affaire, annoncé la démission de son
gouvernement. Les principaux responsables des structures tels le Port Autonome d’Abidjan, le
District d’Abidjan, la douane, les Ministères en charge de l’environnement et des transports ont
été convoqué et entendu par l’Assemblée Nationale.
Certains responsables ont même été démis de leurs fonctions pour faute de manque de vigilance.
164
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Face à la crise environnementale et sanitaire sans précédent qui touche le pays, le Gouvernement
de Côte d’Ivoire, a pris des mesures et des dispositions urgentes en mettant en route le dispositif
national de gestion des catastrophes. Ce dispositif comprend :
- La création d’un comité interministériel composée de 13 Ministères pour la gestion de la
crise. Ce comité a fait place aujourd’hui à une cellule opérationnelle du Plan National de
Lutte contre les Déchets toxiques ;
- La création d’un comité scientifique composé de 27 structures dont des laboratoires, des
centres de recherches, des structures opérationnelles et des ministères ;
- La prise en compte des victimes.
Pour maîtriser le flux des personnes intoxiquées, 36 centres de santé (dont deux mobiles) ainsi
que la garantie de la gratuité des soins et des médicaments pour les victimes de la pollution ont
été mis en place.
Une campagne médiatique d’information et de prévention a été mise en oeuvre. Les spots
confectionnés ont été largement diffusés en français ainsi qu’en langues locales dans les
journaux, à la radio et à la télévision pendant plusieurs mois.
Pour la réhabilitation des sites pollués, les autorités ivoiriennes ont fait appel à la société
française TREDI qui s’est occupée du ramassage des déchets toxiques, du stockage dans des
bunkers et de leur transfert en France pour traitement.
De plus, de façon systématique et par mesure de précaution, les animaux des fermes avoisinants
les différents sites pollués ont été abattus et incinérés. Près de 453 porcins ont été ainsi abattus et
incinérés. Le même sort a été réservé aux poissons des étangs contaminés.
Une enquête pour découvrir les responsables du déversement illicite des déchets toxiques a été
diligentée par le gouvernement de Côte d’Ivoire.
4 Conclusion
165
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
5 Références bibliographiques
166
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé :
Les intoxications alimentaires constituent un problème qui nuit à la santé publique. Son
dévoilement ouvre une opportunité sur le plan d’action pour cerner le problème et l’éviter.
L’objectif de notre travail est de décrire le profil épidémiologique des intoxications alimentaires
dans la région du Gharb Chrarda Bni Hssen (Maroc) et la stratégie préconisée. Nous avons
procédé à une étude investigatrice portant sur 37 cas de toxi-infections alimentaires collectives
(TIAC) notifiées au Centre Hospitalier Provincial Idrissi sur la période de 2001 à 2006. Les
principaux résultats sont : la majorité des cas ont été notifiés en milieu communal (70%), une
nette baisse des cas des TIAC cette dernière année (3cas), l’âge des malades varie de 15 à 25ans,
les femmes sont les plus exposées (85%). La déclaration est faite en majorité par l’animateur du
SIAAP (30%), le foyer familial est le plus atteint (70%). Les principaux aliments causes des TIAC
sont les fruits et légumes (20%) et lait et ses produits dérivés (17%). L’agent responsable est le
Staphylocoque doré (72%) et le Clostridium perfringens (28%). Le développement de la cellule
de surveillance épidémiologique des TIAC et l’installation d’une cellule d’assurance qualité sont
les points forts de la maîtrise de l’épidémiologie des intoxications alimentaires.
1 Introduction :
Un foyer de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) est défini par l’apparition d’au moins
deux cas groupés d’une symptomatologie similaire, en général digestive, dont on peut rapporter
la cause à une même origine alimentaire (l). Le diagnostic est d’abord clinique et la
symptomatologie est fonction de l’agent responsable. Les signes digestifs (diarrhées,
vomissements, nausées, douleurs abdominales) peuvent s’accompagner de signes généraux
(fièvre).
Une prédominance de signes digestifs hauts est en faveur d’un processus toxinique et d’une durée
d’incubation courte à moyenne (2 à 8h : Staphylococcus aureus, Bacillus cereus). L’absence de
signes digestifs hauts et une prédominance de fièvre sont plutôt en faveur d’un processus invasif
167
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
et donc d’une durée d’incubation plus longue (>8h : Salmonella, Campylobacter, Yasinia). Les
infections liées à des parasites (Cryptosporidium, Giardia) se caractérisent par des diarrhées
persistantes avec peu ou pas de fièvre. Les infections virales (Calcivirus, Rotavirus) génèrent une
diarrhée et/ou des vomissements avec des durées d’incubation de 12 à 72h (2). Des signes
neurologiques peuvent notamment orienter vers une intoxication à la toxine botulinique, à
l’histamine, à des champignons ou à des toxines de cyanobactéries. L’investigation des cas de
gastro-entérites doit être encouragée : recherche d’autres cas de même origine et recours plus
fréquent au diagnostic biologique (coproculture).
Dans la majorité des cas, la réhydratation est le seul geste réellement important. Les autres
traitements sont à mettre en œuvre selon les situations (traitement de fièvre, pansements
gastriques, antibiotiques) (3).
Situation épidémiologique dans certains pays :
Aux Etats-Unis, pour 76 millions d’intoxications alimentaires (26000 pour 100000 habitants)
dont 325000 personnes ont été hospitalisées (111 pour 100000 habitants) et 5000 personnes sont
mortes (1.7 pour 100000 habitants) (4).
Au Royaume-Uni en l’an 2000, le nombre d’intoxications s’est élevé à 2 millions (prés de 3400
pour 100000 habitants), les bactéries impliquées furent : Campylobacter jejuni : 77,3%,
Salomnella : 20,9%, Escherichia Coli O 157 : H7 : 1,4% et toutes les autres : <0,1%.
En France, sur les 250000 à 750000 intoxications alimentaires par année (400 à 1210 pour
100000 habitants) : 70000 on fait l’objet d’une consultation aux urgences (113 pour 100000
habitants), 15000 personnes ont été hospitalisées (24 pour 100000 habitants) et 400 personnes en
sont mortes (65 pour 100000 habitants).
Situation épidémiologique au Maroc :
Une augmentation progressive au cours des dix dernières années a été constatée. En effet le
nombre de cas et des épisodes de TIAC de 1996 à 2001 a doublé. Les TIAC représentent, au
Maroc, 11% des intoxications. Plus de 90% des TIAC sont d’origine bactérienne confirmée ou
probable. Environ 7% des cas sont d’origine chimique : Contamination des aliments par des
pesticides surtout. Prés de 1% des cas : TIAC d’origine végétale (Addad). Le reste étant d’origine
indéterminée (1,5%)(5).
La contamination des aliments peut provenir des matières premières ou des préparateurs. L’eau
d’alimentation peut aussi être à l’origine de TIAC.
Les TIAC sont sous-déclarées au Maroc comme dans autant de pays du Monde. Vu que la
population marocaine ne connaît pas les risques des TIAC, celles-ci ne sont déclarées qu’en face
d’aggravation. Ainsi on peut estimer 10 cas pour chaque déclaration (6).
Conscients des dangers et des effets des TIAC nous avons dressé un bilan par l’intermédiaire
d’une enquête épidémiologique au niveau de la région Gharb Chrarda Bni Hssen.
168
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
2 Matériels et Méthodes :
Il s’agit d’une étude rétrospective exhaustive sur les TIAC sur 6 ans (2001-2006) qui ont été
déclarées à l’hôpital provincial de Kenitra. Nous avons exploité les registres du SIAAP de la
délégation de santé. Nous avons retenu des maladies à déclaration obligatoire seulement, les
TIAC. La consultation des archives de l’Hôpital Provincial de Kenitra nous a permis d’aboutir
aux résultats exposés.
3 Résultats :
Entre 2001 et 2006, TIAC ont été notifiées dans la région du Gharb Chrarda Bni Hssen soit
environ 4% des 930 TIAC en total Maroc. Parmi les 36 TIAC dans la région du Gharb Chrarda
Bni Hssen, 26 (70%) l’ont été en communale et 10 (30%) en rurale.
Communale
Rurale
Couafaa S.B.hadj Oued El
Makhazine
My Arbaoua
BousselhamDlalha L.Mimouna
K.B.ouda
Ouazene
L.yetto
1cas L.Ghanou S.A.Hadi
S.H.Bahraoui Masmouda Teroual
S.M.Lahmer Souk Larbaa
S.Redouane
Ben Mansour
Sk Tlatl B.Ksiri Ain Defali S.Bousber
S.A.Tazi Had Kourt
S.Kamel
Houafat 1cas S.A.Aziz
Mnasra K.S.Aiss Jorf Melha
a D.Guedari Laâbyat Kheniche
Mograne
S.Ayac S.YA HI Chibane t
A 1cas
h
Od.El Assal Mradsa
KENITRA Dhor Kbar
2cas
Kcebia S.A.Ghyati Baggara S.Kacem SIDI KACEM
Kenit r D.Aicha Od Boutbet
a 17cas 1cas
S.Slimane 5cas
S.Taibi Touirsa Gnafda 7cas/1cas
fjar Zegotta
Mgadid
Dar Bel Amri Azghar
M.Kattane
169
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
35
Nombre de malades
30
25
20
15
10
5
0
15
25
35
45
55
60
5
à
à
<
<
<
<
<
<
>
Années
Sur les 36 TIAC notifiées en région Gharb Chrarda Bni Hssen de 2001à 2006, la source de
déclaration des TIAC notifiées était précisée dans 33% % des cas. Soit par l’animateur ou la
cellule épidémiologique. Les autres sont rapportées surtout administrativement.
Délégué de la santé 3 9%
Médecin Chef 2 6%
Total 36 100%
170
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Lieux de survenue :
Les 70% des TIAC rapportées en région Gharb Chrarda Bni Hssen étaient survenues au foyer
familial, 8% en épicerie, 5% en laiterie, 5% marchant ambulant, 2% marché de poissons, 2%
foret, 2% pâtisserie, 2% restaurant et 4% en divers situations.
Taille des ménages :
La taille des foyers variait selon le type de foyer. Le nombre moyen de malades par foyer était de
6 en milieu familial et de 8 en collectivité. Le foyer le plus important survenu en milieu familial a
concerné 20 personnes et en collectivité 17 personnes.
Aliments incriminés :
L’aliment causal des TIAC notifiées a été identifié ou suspecté épidémiologiquement dans 86%
des TIAC notifiées (31/36) les aliments les plus fréquent en cause étaient légumes et fruits 20%,
lait et produits laitiers 17%, volailles et œufs 9% et viens après par ordre décroissant du
pourcentage d’incrimination escargots 7%, poissons 7%, couscous 6%, viandes 4%, pâtisserie
4%, eau de boisson 2%
eau de boisson
légumes et fruits
volailles et œufs
viandes
lait et produits laitiers
escargots
poissons
patisserie
couscous
autres
Figure 4: Pourcentage de TIAC par types d'aliments incriminés dans la Région du Gharb entre 2001 à 2006
Dans les 36 cas des TIAC notifiées survenu dans la Région du Gharb Chrarda Bni Hssen 38 %
sont du à des matières premières contaminées, 22 % à la contamination par l’environnement du
personnel et 22% à la contamination par l’environnement de l’équipement, 6 % est du au non
respect des températures réglementaires, 6 % est du au délai important entre préparation et
consommation, 6 % sont du à une erreur dans la préparation et de la consommation
171
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Agent Responsable :
L’agent étiologique responsable des TIAC notifiées a été confirmé par des prélèvements
d’origine humaine (selles, sang et autres) en plus des données cliniques et épidémiologiques, 72
% c’est le Staphylocoque doré et 28 % Clostridium Perfringens.
4 Conclusion :
Le nombre des TIAC notifiées est presque stable entre 2001 et 2005, alors qu’en 2006 une chute
remarquable est relevée. Ceci peut être lié à l’éducation sanitaire, l’information, la
communication en matière d’hygiène alimentaire et la prise de conscience du citoyen de
l’incidence sociale et économique, en particulier l’arrêt du travail, les mesures répressives à
l’encontre des entreprises et des restaurants en cause. La restauration collective nécessiterait un
suivi régulier et en particulier les foyers ayant présenté des TIAC antérieurement. Il faut être
conscient que chaque TIAC déclarée limite son aggravation. Il faut, également, fournir
d’avantage d’efforts pour développer le système d’enquête et d’investigation épidémiologiques.
5 Références bibliographiques :
172
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Robert NGOUFFO
Agronome-Nutritionniste, Directeur de DK International, BP. 1464 Bafoussam-Cameroun, Tél. (237) 999 41 09,
Email: roleengouffo@yahoo.com
Résumé
Une étude sur « l’alimentation de la rue, morbidité et performances scolaires des élèves» a été
réalisée dans 13 établissements secondaires de la Province de l’Ouest Cameroun, entre octobre
2005 et mai 2006. 876 élèves dont 437 filles et 439 garçons tous âgés de 9 à 25 ans ont ainsi été
tirés au hasard et enquêtés. Par ailleurs, 36 échantillons d’aliments prélevés auprès des
vendeurs dans les enceintes des établissements scolaires ont été analysés au Laboratoire du
Centre Pasteur de Yaoundé au Cameroun pour l’investigation de la flore microbienne. La
relation entre le nombre de repas pris à l’école et l’état nutritionnel général des élèves a été
significative au seuil de 10%. Par ailleurs, le nombre de repas pris à l’école a semblé influencer
positivement (p<0.1) les performances scolaires des élèves. Par contre, ce paramètre n’a eu
aucun effet significatif sur la morbidité des élèves, bien que les échantillons prélevés dans leurs
établissements scolaires et analysés étaient à 75% impropres à la consommation humaine. Des
observations ciblées ont montré que les eaux de service, les restes d’aliments et les emballages
mal gérés qu’engendre cette forme d’alimentation sont à l’origine de la pollution des enceintes
scolaires. En conclusion, cette étude a révélé des relations significatives d’une part entre
l’alimentation de la rue et l’état nutritionnel général, d’autre part entre l’alimentation de la rue
et les performances scolaires des élèves. Des mesures sont à envisager auprès de tous les acteurs
impliqués dans ce phénomène, notamment pour préserver la qualité de ces aliments et améliorer
les conditions d’hygiène et de salubrité.
Mots-clés : Alimentation- Rue - Etablissement scolaire – Morbidité-Performances scolaires-Acteurs
1 Constat
L’alimentation est une fonction vitale pour l’homme. C’est la nourriture que nous consommons
qui garantit notre immunité et éloigne de nous de nombreuses maladies. Notre santé est avant tout
dans notre plat. Seulement, pour mieux nous nourrir, il faut transcender le paramètre de
disponibilité alimentaire pour considérer les aspects comportementaux et d’équilibre nutritionnel.
C’est là que la notion d’alimentation trouve toute sa délicatesse.
173
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Depuis quelques décennies, notamment dans les centres urbains et sub-urbains du Cameroun et
des autres pays de l’Afrique, il se développe un phénomène de prise des repas hors ménage
encore appelé alimentation de la rue. Ce phénomène s’est pratiquement institué dans les
établissements scolaires, avec des effets adverses sur la santé des élèves et sur l’environnement.
Au fil des ans, le phénomène d’alimentation de la rue s’est développé chez les élèves à la faveur
de certains facteurs favorisants, notamment : les contraintes professionnelles de certains ménages,
la programmation parfois anarchique des horaires des enseignements , la recherche de la facilité
par certaines ménagères, les longues distances à parcourir par les élèves, la baisse du pouvoir
d’achat de certains ménages, la gourmandise, les compagnies amicales, …etc
Au cours des mois d’octobre et de novembre 2005, nous avons mené une étude diagnostique sur
« l’alimentation de la rue, morbidité et performance scolaire des élèves dans les établissements
secondaires de l’Ouest-Cameroun ». L’objectif de cette étude a été de rechercher les relations
possibles entre le phénomène d’alimentation de la rue et l’état général des élèves, leur morbidité
et leurs performances scolaires ainsi que les effets sur l’environnement, avec en perspective de
174
3 Matériels et méthodes
3.1 Matériels
3.2 Méthodes
L’unité de sondage était l’élève. Dans chaque établissement, sur la base des listes officielles, les
élèves ont été divisés en 2 strates (1er et 2nd cycle) à l’intérieur desquelles il a été procédé à un
sondage aléatoire simple. Le tirage systématique a été fait à partir d’une valeur comprise entre 1
et l’inverse du taux de sondage qui dans cette étude était de 1/20. Les autres numéros d’unités à
enquêter ont été obtenus à partir de la valeur du 1er tirage, modulo l’inverse du taux de sondage.
Les listes des élèves à enquêter ont ainsi été préparées pour chaque établissement.
Les enquêtes ont été conduites pendant 3 semaines (octobre à novembre 2005) en conformité
avec le calendrier de passage préétabli. Dans chaque établissement, les élèves étaient reçus
individuellement dans une salle. Après une mise en confiance, ils étaient pesés et leur taille
mesurée. Enfin, ils échangeaient avec l’enquêteur
pendant une quinzaine de minutes sur les questions
prévues sur la fiche d’enquête.
A la fin de chaque journée, les superviseurs collectaient
les fiches remplies et les acheminaient au siège de DK
International pour attendre le dépouillement et la
codification. Les caractéristiques anthropométriques ont
permis de calculer les Indices de Masse Corporelle (IMC)
grâce à la formule IMC = P/T2 (kg/m2), où P représente le
poids de l’élève et T sa taille.
L’IMC a servi d’indicateur pour apprécier l’état
nutritionnel général.
36 échantillons d’aliments ont été collectés le 30
novembre et le 1er décembre 2005 auprès des vendeurs Une séance de prise
habituels, dans les enceintes des établissements anthropométrique pour connaître l’IMC
secondaires concernés, de façon spontanée, entre 10 heures et 13 heures. Ils ont été conservés et
175
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
acheminés dans une glacière (0 à 5°C) le soir du 1er décembre au Centre Pasteur de Yaoundé
pour analyse, suivant les normes de l’Association Française de Normalisation (AFNOR V08-
102). Les seuils microbiologiques suivants ont été utilisés pour l’appréciation qualitative de ces
échantillons:
Bactéries aérobies : < 300 000 /g ;
Coliformes : < 1 000 /g, et pour les glaces : = 100 /g ;
Coliformes thermotolérants et E. coli : < 1 /g ;
Staphylococcus aureus : <100 /g ;
Salmonella : absence ;
Vibrio cholérae : absence.
Le test à partir de la probabilité de chi2 a été retenu pour l’analyse des données, la plupart des
variables étudiées étant qualitatives. Ainsi, ont été considérés tour à tour les seuils de
signification de 10% (p<0,1), 5% (p<0,05), et 1% (P< 0,01). Pour l’identification des facteurs
explicatifs des variables étudiées, nous avons eu recours à la régression logistique multinomiale
puisque la plupart des variables expliquées ont plus de 2 modalités. Par ailleurs, le Pseudo- R2 a
permis d’appréhender le pouvoir explicatif du modèle sur la variable explicative.
4 Résultats
Au terme des descentes sur le terrain, 876 élèves dont 437 garçons et 439 filles, tous âgés de 9 à
25 ans ont effectivement été enquêtés. Par strate, 61,19% et 38,81% de ces élèves étaient
respectivement de 1er et du 2nd cycle.
4.2 Nombre de repas pris à l’école et état nutritionnel général des élèves
Globalement, les élèves présentant une obésité sont ceux qui prennent 3 repas à l’école par jour.
Par contre, chez les élèves présentant une maigreur de 3ème et de 2ème grade, aucun ne prend 3
repas à l’école (Figure 1). Cette relation entre le nombre de repas pris à l’école et l’état
nutritionnel général des élèves a été significative au seuil de 10% (p=0.058).
176
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Figure 1 : Etat nutritionnel général des élèves selon le nom bre de repas pris à
l’école dans l'ensem ble
69,7% 66,7%
62,8%
55,6% 54,8% 51,9%
44,4% 45,2% 46,8%
34,5%
28,7% 22,2%
11,1%
0% 0% 1,3% 2,7% 1,6
Maigreur 3éme Maigreur de 2éme Maigreur de 1er Etat de santé Surpoids Obésité
grade grade grade satisfaisant
Sur la base de leur histoire médicale, 86.7 % des élèves enquêtés ont déclaré avoir connu une
épisode morbide au cours des 2 dernières années. Le paludisme, les coliques, les céphalées, la
toux, la grippe et la fièvre typhoïde ont été dans cet ordre d’importance les maladies les plus
citées par les élèves. Il faut cependant noter que nous utilisons ici le terme de maladie par abus de
langage. Il s’agit dans la plupart des cas des symptômes ressentis par l’enquêté. Ce choix tient au
fait que l’on ne peut distinguer, à partir des déclarations des individus, la maladie (paludisme,
fièvre typhoïde, dysenterie, etc.) du symptôme ressenti (fièvre, coliques, céphalées, etc.)).
Les élèves qui ont été le plus malades sont ceux qui dans l’ensemble prennent moins de deux
repas à l’école par jour. Par contre, on constate que c’est parmi les élèves ayant pris au moins
trois repas qu’on rencontre les fréquences de maladie les moins élevées. Tel est le cas chez les
élèves du deuxième cycle. Mais, cette relation n’est pas significative, même au seuil de 10%.
177
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Par ailleurs, il ressort du tableau 2 que la source d’eau consommée à l’école n’a également aucun
effet significatif sur la morbidité des élèves (p=0.263)
Dans l’ensemble, près de la moitié des élèves ayant des moyennes extrêmes (inférieur à 8 ou
supérieur à 14) prennent 1 ou 2 repas à l’école par jour. Pratiquement tous ceux qui consomment
3 repas ont une moyenne comprise entre 08 et 14. . Cette relation est significative au seuil de
10%.
178
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
63,8% 64,8%
54,6%
50% 50% 52,5%
43,3% 45,5%
33% 33,5%
3,2% 4,2%
0% 1,7% 0%
Trente six échantillons d’aliments ont été prélevés dans les différents établissements et analysés
au Centre pasteur de Yaoundé. Les aliments suivants ont été échantillonnés: beignets,
sandwiches, glaces, beignets haricots, bouillies de maïs dans une certaine variabilité. A l’issue
des analyses, seulement 9 (25%) échantillons se sont avérés propres à la consommation alors que
les 27 autres (75%) hébergeaient une flore anormale de germes pathogènes à des seuils largement
au dessus des critères microbiologiquement acceptables. Les germes les plus nombreux ont été
les coliformes (jusqu’à 106), les coliformes thermotolérants (jusqu’à 105) et les Staphylococus
aureus (jusqu’à 103).
L’atteinte à l’environnement avec des eaux de préparation et de service, les restes d’aliments et
les emballages qui sont régulièrement versés à côté des points de vente et qui forment des eaux
polluées à écoulement lent constituant d’excellents gisements pour les moustiques vecteurs de
malaria, de bilharziose et d’onchocercose (Robert Dalleré, 1993).
5 Discussion
179
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
au Cameroun avec l’instauration de la journée continue qui contraint les travailleurs et les élèves
à ne pas rentrer manger à la maison à midi. Pour ravitailler les élèves, les vendeurs se regroupent
autour des écoles et collèges ou dans leurs enceintes pour vendre les aliments pendant les 2
pauses de la journée.
Bien qu’il soit difficile d’évaluer les effets de cette forme d’alimentation sur la santé et la
nutrition (Canet & N’Diaye, 1997), cette étude a cependant essayé de rechercher les relations
possibles entre elle et l’état général de nutrition des élèves, leur morbidité et leurs performances
scolaires.
Les résultats obtenus montrent qu’il existe une relation bénéfique significative (p=0.058) entre le
nombre de repas pris à l’école par jour et l’état nutritionnel général des élèves. En effet, bien que
dans l’ensemble près de 6 élèves sur 10 prennent un seul repas par jour à l’école, les élèves
présentant une obésité sont globalement ceux qui prennent 3 repas par jour à l’école. Par contre
chez les élèves présentant une maigreur de 2ème ou de 3ème grade, aucun ne prend 3 repas à
l’école. Cette signification traduit ainsi l’effet bénéfique des casse-croûtes à l’école sur l’indice
de masse corporel des élèves. Il faut cependant craindre le surpoids et même l’obésité chez ces
élèves qui mangent plusieurs fois à l’école. Toutefois, la quantité et la nature des repas pris à
domicile pourraient être d’une influence remarquable d’où la nécessité d’une harmonisation entre
les repas pris dans le ménage et hors ménage.
Il ressort également de cette étude qu’aucune relation significative n’existe entre le nombre de
repas pris à l’école par les élèves et leur morbidité. Pourtant, on se serait attendu à des effets
néfastes significatifs de ce mode d’alimentation compte tenu des risques toxiques et infectieux
engendrés par les modes de préparation, de conservation et de vente des produits
(Chauliac & Gerbouin-Rerolle, 1996). En effet, 75% des échantillons analysés au Centre Pasteur
se sont avérés impropres à la consommation humaine à causes de leurs taux élevés de
contamination microbienne. Ce résultat n’est pas surprenant dans la mesure où il est difficile,
rapportent Canet & N’Diaye (1997), d’évaluer les effets sur la santé et la nutrition des aliments
contaminés ou falsifiés. Une chose reste certaine : les aliments vendus dans la rue influencent
l’état de santé, la morbidité, voire la mortalité des consommateurs et cela de façon plus aiguë sur
les enfants que sur les adultes (Chauliac & Gerbouin-Rerolle, 1996). D’où la nécessité des
cantines scolaires où les conditions d’hygiène et la qualité bactériologique des aliments
pourraient être mieux contrôlées.
Il faut aussi noter que la réglementation exigeant de la part des vendeurs la présentation d’un
certificat médical datant d’au trop 3 mois n’est généralement pas mise en œuvre aussi bien par les
vendeurs eux-mêmes que par les autorités scolaires. L’absence d’une surveillance officielle
permanente de cette activité peut entraîner toutes sortes de problèmes mettant en jeu la santé des
consommateurs (Canet & N’Diaye, 1997).
Par ailleurs, les résultats de cette étude montrent que le nombre de repas pris à l’école influence
positivement les performances scolaires des élèves (p<0.1). Cette influence pourrait s’expliquer
par le tonus que ces repas donnent aux élèves lorsqu’ils sont pris modérément. Toutefois, pris à
l’excès, ces repas pourraient alourdir les élèves et influencer négativement leurs performances
scolaires. Le constat fait de cette manière appelle la réflexion sur les aspects qualitatifs et non
seulement quantitatifs des casse-croûtes à l’école. Les aliments vendus à l’école devront répondre
180
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
aux besoins en énergie, en protéines, en vitamines et en minéraux des élèves. Ainsi, une prise
serait suffisante pour permettre aux enfants de tenir au cours de la journée, de produire de bonnes
performances scolaires et d’éviter en même temps le surpoids et l’obésité. Ceci souligne non
seulement la nécessité d’organisation et de formation des différents acteurs intervenant dans ce
secteur (Elèves, Associations des Parents d’Elèves, Vendeurs d’aliments, Responsables des
établissements scolaires, Responsables des structures médico-scolaires, ONG,…), mais
également le rôle de la cantine scolaire, seule structure susceptible de garantir la qualité des repas
pris à l’école par les élèves.
Les résultats du tableau 3 confirment l’effet du nombre de repas pris à l'école sur les
performances scolaires des élèves. En effet, comparés aux élèves qui prennent un seul repas à
l’école, ceux qui en prennent 2 ont 1.5 fois plus de chance d'avoir une moyenne comprise entre
12 et 14, et même 2.4 fois plus de chance d’avoir une moyenne supérieure ou égale à 14.
Tableau 3: Effet brut du nombre de repas pris à l’école sur les performances scolaires de l’élève
6 Conclusion
Cette étude a permis d’apprécier dans des établissements scolaires de la Province de l’Ouest-
Cameroun, les effets de l’alimentation de la rue sur l’état nutritionnel général des élèves, leur
morbidité et leurs performances scolaires. Les résultats obtenus montrent que cette forme
181
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
d’alimentation a un effet positif sur l’état nutritionnel général des élèves et sur les performances
scolaires. Par ailleurs, elle n’a pas pu trouver de relation significative entre l’alimentation de la
rue et la morbidité. Toutefois, elle a montré des risques réels toxiques et infectieux encourus par
les élèves, au vu des résultats des analyses microbiologiques des aliments vendus dans les
établissements secondaires où les enquêtes ont eu lieu. Il y a donc une nécessité d’envisager des
mesures qui assureront la vente en milieu scolaire des aliments de bonne qualité non seulement
sur le plan hygiénique, mais aussi sur celui de l’équilibre en éléments nutritifs (énergie,
protéines, vitamines, minéraux).
programmes concertés de
formation et d’éducation
les budgets alloués pour le Les enquêteurs de DK International posent avec les outils de
prise anthropométrique
traitement des maladies.
7 Références Bibliographiques
Canet, C. (1998). L’alimentation de rue en Afrique In : Aliments dans les villes : collection
d’ouvrages, bulletin des services agricoles de la FAO 2, P1-11
Canet, C. et N’diaye C. (1997). L’alimentation de rue en Afrique. Division de l’alimentation et
de la nutrition, service de la qualité et des normes alimentaires, Bureau Régional de la FAO
pour l’Afrique, Accra, Ghana.
Chauliac, M. et Gerbouin-Rerolle P. (1996). Les enfants et l’alimentation de la rue. Centre
international de l’enfance au Château de Longchamp, Bois de Boulogne, Paris.
Dalleré, R. (1993). Terres et vivres : concilier protection et production ; Centre Technique de
Coopération Agricole et Rurale ; P56, Wageningen, Pays-Bas.
FAO. (1995). Rapport de la réunion technique FAO sur l’alimentation de la rue à Calcuta, Inde,
6-9 novembre 1995. Annexes (version provisoire).
182
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
M. B. Ilarion S. GUEDEGBE
Géographe Aménagiste, Spécialiste en Evaluation Environnementale, Association Béninoise des Professionnels en
Evaluation Environnementale (ABPEE), Tél. 95 05 93 95, gilarion@caramail.com / gilarions@yahoo.fr
Résumé
La santé ne peut être considérée de manière isolée. Elle est étroitement liée à la qualité de
l’environnement. Pour vivre en bonne santé, les humains ont besoins d’environnements sains et
de l’eau potable. Mais au sud - est du Bénin dans la Commune de Sô-Ava qui occupe la basse
vallée du fleuve Ouémé (510 km) dans le département de l’Atlantique, une civilisation de l’eau et
de la pêche se développe dans un milieu où l’approvisionnement en eau potable se pose et se
complique d’avantage par la dégradation de la qualité de l’eau du lac Nokoué.
La population très dynamique est estimée à 14.594 habitants en 2002. Les premiers forages qui
ont donné de l’eau potable aux populations ont été réalisés vers les années 50 par
l’administration coloniale et complétés par l’Etat Béninois vers les années 80. Toujours pour
accompagner les populations dans la prévention et la lutte contre les maladies liées à l’eau, des
latrines publiques ont été construites dans certaines localités pour éviter l’utilisation du lac
comme WC.
La situation a évolué et se présente actuellement comme suit :
- Défécation directe dans l’eau du lac ;
- Rejet des cadavres des animaux et des ordures dans l’eau du lac ;
- Pollution de l’eau du lac par les métaux lourds, les pesticides agricoles et les résidus de
teintures ;
- Elevage du porc mal organisé ;
- Consommation directe de l’eau polluée du lac par plus 50% de la population lacustre ;
- Recrudescence des maladies hydro fécales et hydriques ;
- Taux de mortalité infantile très élevé ;
- Découragement des agents de santé et de l’enseignement à travailler sur le lac. En effet,
habitués à utiliser de l’eau selon leurs besoins, une fois sur le lac, ces agents doivent se contenter
de peu d’eau pour satisfaire à leurs besoins.
MOTS CLES : Sante, Eau, Approvisionnement, Lacustre, Ganvie.
183
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
1 Introduction
2 Description du milieu
Sur les levées de la berge des bras de l’Ouémé et de la Sô s’est développée depuis plus de trois
siècles une véritable civilisation de l’eau, et de la pêche. Le processus de mise en place des
principaux groupes socio-culturels s’est fait progressivement par les vagues de migrants
provenant du Sud-Ouest. Avant leur installation sur le lac, les Toffinu se seraient installés
d’abord sur le plateau d’Allada. Leur déplacement sur le lac serait dû aux razzias opérées par les
daxomènu à la recherche d’esclaves.
184
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
La population lacustre est très dynamique. Estimée à 59.148 habitants lors du recensement
général de 1992, elle est passée en 1999 à 75.371 habitants (projection statistique de L’INSAE) et
à 76.315 habitants en 2002 avec le recensement général de la population de l’INSAE, en 10 ans
plus de 16.167 âmes. Avec le recensement de 2002 la population se présente comme présentée
dans le tableau ci-joint.
Tableau n°1 : Présentation de la population par arrondissement
185
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
dans la prévention et la lutte contre les maladies liées à l’eau, des latrines publiques ont été
construites dans certaines localités pour éviter l’utilisation du lac comme WC.
Au Bénin l’accès à l’eau potable demande encore beaucoup d’effort : le taux de couverture est de
52% en milieu rural contre 64% pour le milieu urbain en 1998.
Dans plusieurs localités les ressources en eau sont exploitées à la fois pour la baignade, la lessive
et pour la boisson et l’abreuvement des animaux. Cette dégradation de l’eau s’accentue par
endroit par la pratique de la pêche chimique ou la pollution diffuse des intrants agricoles, le rejets
industriels, la sédimentation des berges des plans d’eau par les décharges d’ordures tenant lieu,
par ailleurs, de lieux d’aisance.
Sur le lac depuis l’année 2000, les forages ne fonctionnent plus régulièrement par faute
d’entretien. Mis à part la défaillance au niveau de l’entretien, des erreurs techniques ont été
commises en amont à l’installation des forages. Dans plusieurs villages des analyses
approfondies n’ont pas été menées pour mieux identifier où forer et mettre le puits à l’abri du
front salin.
Actuellement, plusieurs villages lacustres sont privés d’eau potable. Et pire dans les centres de
santé les femmes après accouchements, manquent d’eau pour leurs premières toilettes.
Dans les autres villages où les forages fonctionnent à peine, les femmes y vont après des heures
de pirogue à pagaie. Elles partent parfois à 5h pour ne revenir qu’à 14h. Ne pouvant pas attendre
jusqu’à 14h avant de préparer leurs denrées alimentaires à vendre, les femmes sont obligées
d’aller alors à la rivière ou au lac ou dans les abreuvoirs de troupeaux prélever de l’eau.
La situation actuellement sur le terrain se présente comme suit :
# Défécation des populations dans l’eau. L’inexistence de latrines dans les maisons justifie cet
état.
# Rejet des cadavres des animaux et des ordures dans l’eau du lac ; ce qui entraîne une très
forte pollution de l’eau du lac.
# Perturbation de la scolarisation des enfants. En effet, partis à la recherche de l’eau très tôt le
matin, les enfants n’en reviennent qu’après de longues heures d’attente donc après l’heure de
démarrage des classes.
# Noyade des enfants en quête d’eau ; pendant la période de la crue, le courant du lac devient
très fort et partis chercher de l’eau en pirogue à rame, les enfants perdent vite le contrôle de la
pirogue qui chavire.
# Dispute autour des forages. Trop nombreux pour un seul forage qui sort difficilement de
l’eau, l’impatience gagne l’arène et dégénère très tôt en bagarre.
# Découragement des agents de santé et de l’enseignement à travailler sur le lac. En effet,
habitués à utiliser de l’eau selon leurs besoins, une fois sur le lac, ses agents doivent se
contenter de peu d’eau pour satisfaire à leurs besoins.
186
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Mais comment comprendre que sur le lac il n’y ait pas d’eau ? C’est la question que toute
personne se pose en apprenant qu’il n’y a pas d’eau potable sur le lac. En effet, suite à l’état sus
mentionné, l’eau du lac est impropre à la consommation à cause de son état insalubre et de
salinité.
En effet, dans un milieu sensible comme Sô-Ava, l’agriculture et l’eau ont une très longue
histoire commune assise sur des pratiques locales complexe associant esprit de conquête,
sauvegarde des droits d’usage et développement de nouvelles pratiques dans un contexte
d’apparente gratuite. On peut ainsi aisément remarquer que les grands programmes et leurs
incidences sur la ressource et les oppositions et divers conflits autour d’elle rendent sa gestion
encore plus difficile.
En effet, l’eau de pluie reste et demeure un bien concurrent à l’eau potable dans les zones
bénéficiaires de forages de puits. Cette eau sert à la fois à satisfaire les besoins domestiques et de
boisson. L’eau de pluie peut ainsi être facilement substituable à l’eau potable non pas parce
qu’elle a les mêmes propriétés mais parce que l’accès à l’eau potable est directement lié à l’état
de précarité dans lequel se trouvent encore les populations lacustres. Il faut prendre des mesures.
Mais avant, un diagnostic est nécessaire pour savoir exactement les dispositions à prendre pour
sortir le milieu lacustre de cet état qui impose aux populations de certaines localités de se
déplacer sur des kilomètres pour s’approvisionner en eau ou de consommer directement l’eau du
lac.
4 Méthodologie
L’approche méthodologique utilisée pour ce diagnostic est centrée sur la démarche ECRIS
"Enquêtes Collectives Rapides d’Identification des Intérêts et groupes Stratégiques". Cet outil a
permis de profiler la typologie des groupes stratégiques et leurs intérêts pour une bonne définition
des modules et stratégies d’IEC.
Les campagnes de sensibilisation et de collecte d’informations ont permis d’améliorer les degrés
de connaissance et d’appropriation des acteurs concernés par la mise en œuvre du projet. Ces
campagnes de sensibilisation ont été capitalisées par un atelier de concertation et d’engagement
des acteurs locaux. Cet atelier a reuni les groupes stratégiques qui ont redéfini le cadre logique,
les rôles et engagements de chaque groupe d’acteurs pour une assurance de l’appropriation des
mesures. L’atelier a utilisé l’outil FFOM "Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces" pour
analyser et prioriser les scénarii de jeux de rôles des différents groupes d’acteurs dans le cadre de
la mise en œuvre d’un projet d’approvisionnement en eau potable. L’atelier s’est basé par ailleurs
sur l’expertise méthodologique de modération reposant fondamentalement sur la facilitation de
l’expression de tous les groupes stratégiques en présence (équité et genre).
Dans la localité, un échantillonnage restreint a été opéré et a porté sur la population de la
commune. La plupart des personnes interrogées vivent dans la commune de Sô-Ava. Les données
physiques sont tirées de la bibliographie et complétées par des observations et des données
collectées sur le terrain. Les statistiques de l’INSAE sont également utilisées comme
informations de base.
187
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Les démarches suivies, les analyses faites et les conclusions tirées ont été faites par rapport aux
visions nationales et internationales suivantes de : L’OMD 7 ; Le DSRP ; Grandes orientations
du secteur.
Code de l’eau de 1987 et son actualisation
Avec le nouveau code, les directives du secteur sont plus cohérentes et reposent principalement
sur quatre orientations prioritaires :
# Réformer le cadre de gestion en recherchant la bonne gouvernance de l’eau
# Assurer un accès équitable et durable à l’eau potable pour les populations urbaines et
rurales
# Garantir la disponibilité de l’eau, en quantité et en qualité, pour les activités de production
# Assurer la santé et la sécurité publique et la conservation des écosystèmes aquatiques.
5 Résultats et diagnostic
5.1 Historique
Les premiers forages qui ont donné de l’eau de potable aux populations lacustres ont été réalisés
vers les années 50 par l’administration coloniale à Ganvié et à Vekky (Sô – Tchanhoué). Mais
l’approvisionnement avec le souci du rapprochement de l’eau potable des populations, a été
l’œuvre de l’archidiocèse dès les années 80 et complété par la DIEPA. Ainsi une série de forage a
été réalisée. Dans certaines localités, le forage est réalisé à la périphérie ce qui contraint une
bonne partie de la population au déplacement sur une longue distance.
188
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
189
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Même si l’eau à la pompe est d’une bonne qualité la pollution peut toujours survenir sur le
parcours du transport des bornes fontaines à la maison. Dans la majorité des cas, l’eau est
transportée dans des récipients ouverts alignés (voir photo n°2) dans des pirogues. Le lac est
utilisé comme latrines pour la plupart des populations qui vivent sur le lac. Voir tableau suivant
pour le point en existence de WC.
Les différents paramètres physico-chimiques étudiés sur ce système et relatifs à la température, le
pH, la conductivité, la salinité, l’oxygène dissous et le potentiel redox ainsi que les paramètres
indicateurs de pollution inorganique azotée et phosphorée tels que les nitrates, les nitrites,
l’ammonium et les phosphates montrent
que :
Tableau n°2 : Existence de WC
• les teneurs des indicateurs Nitrates
Localité WC Population (10,8 mg/L pour le lac et 23,59 mg/L pour le
Ahomey – Lokpo - 3.035 chenal), Nitrites (2,30 mg/L pour le lac et
0,79 mg/L pour le chenal), Ammonium (0,21
Dékanmè 06 latrines publiques 4.241 mg/L pour le lac et 0,17 mg/L pour le
Ganvié - 10.288 chenal) et Phosphates (0,50 mg/L pour le lac
et 0,26 mg/L pour le chenal) comparées aux
Gbessou - 1.611
normes de qualité admises sont révélatrices
Sô - Tchanhoué 04 latrines publiques 9.878 de l’existence de pollution inorganique
azotée et phosphorée tant dans le lac que
Kinto - 2.883 dans le chenal ;
Vekky - 2.774 • par comparaison de ces teneurs
Sô-Zounko - 9.523 moyennes dans les deux milieux, il est
constaté que le lac est plus pollué que le
Total 8 latrines 44.233
chenal ; alors qu’apparemment on penserait
Source : Enquête avril 2006 le contraire. Cet état pourrait s’expliquer par
le fait que :
$ le lac reçoit dans un premier temps, non seulement les charges polluantes provenant des
localités riveraines et des cités lacustres (Ganvié, Sô-tchanhoué, Sô-Ava,…), mais également les
apports minéraux et organiques qui sont drainés par les eaux de l’Ouémé et de la rivière Sô
venant de l’amont ;
$ en outre, le lac Nokoué est un milieu semi-fermé, alors que le chenal échange ses eaux
avec le lac et la mer. Les eaux du lac sont ainsi
soumises à un mouvement cyclonique de
rotation ; ce qui fait que les charges polluantes
présentent un temps de séjour suffisamment long
dans le milieu avant d’être évacuées vers la mer.
$ Du point de vue du degré de trophie, la
teneur moyenne en phosphates du lac (0,50 mg/L)
par rapport à celle du chenal (0,26 mg/L) montre
que le lac est plus productif que le chenal et que
cette teneur dépasse légèrement le seuil
d’eutrophisation (qui est de 0,3 mg/L selon
Photo n°3 : Mauvaise gestion des déchets
190
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
SOULARD, 2000). Mais l’ouverture du lac sur la mer par le biais du chenal permettant
l’évacuation périodique des eaux du lac, limite et ralentit le processus d’accentuation du
phénomène qui se traduit de temps à autre par quelques traînées d’algues à la surface des eaux et
par la prolifération des plantes aquatiques telles que Eichhornia crassipes (la Jacinthe d’eau).
Dans ces milieux, différentes sources contribuent à la pollution, par catégorie on peut citer :
• Dans le lac :
o les latrines construites sur pilotis ;
o les déchets (voir photo n°3) solides et liquides directement déversés dans le milieu par les
populations riveraines ;
o les déjections animales provenant du bétail rencontré le long du lac ;
o les acadjas dont les branchages polluent le milieu après décomposition ;
o le commerce mené à l’ambacadaire de Calavi (trafic d’essence, petits commerces ….) ;
o les eaux de ruissellement provenant de la ville.
• Dans le chenal :
o les latrines sur pilotis ;
o les caniveaux drainant les eaux usées domestiques et les eaux pluviales de la ville de
Cotonou ;
o les déchets solides déposés tout au long des rives ;
o des activités commerciales telles que la teinte de tissus, la préparation des noix d’acajou dont
respectivement les eaux usées remplies de produits chimiques et les résidus, sont rejetés dans
la lagune ;
o les eaux résiduaires industrielles (effluents de la SOBEBRA, de CRUSTAMER…).
191
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
6 Conclusion
Avec l’évolution actuelle du phénomène, les populations lacustres ont de sérieux problèmes en
matière d’approvisionnement en eau. Il est urgent de se pencher sur la situation pour vite trouver
une solution. Les problèmes ne se pose avec la même ampleur dans toutes les localités. Les
interventions pour la résolution de ces problèmes devront suivre un ordre chronologique. Il serait
urgent de se pencher sur le cas des villages qui manquent complètement d’eau potable avant de
voler au secours des villages qui en ont mais en quantité insuffisante.
192
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
Viral hepatitis is one of the most important global health problems. The outcome of viral
hepatitis depends upon many factors including the type of the virus, the age, and the
immunological status of the patients, and can range from acute transient infection to subclinical
chronic hepatitis.
Hepatitis E virus is responsible for much of the acute viral hepatitis in areas of epidemics in
developing countries. The transmission of HEV is most often associated with fecally
contaminated drinking water and to a lesser extent through contaminated food.
We conducted a study on 612 subjects representing the residents of 9 villages in different districts
in Giza governorate. The aim of the study was to estimate the sero-prevalence of anti-HEV Ig G
antibodies among the population living in rural community in Giza governorate. The results of
the study showed that 179/612 (29.2%) were sero-positive for anti-HEV Ig G antibodies.
Ecological surveys in the studied villages showed markedly diminished sanitary measures as
regards water supply and sewage disposal, as well as food handling.
193
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Pr Claude Casellas
UMR « Hydrosciences », Montpellier, Département Sciences de l’Environnement et Santé Publique, Faculté de
Pharmacie – Montpellier – France
Résumé
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Pr Isabelle Momas
Faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques, Université René Descartes, Paris, France.
Résumé
Après un rapide rappel sur le contexte national et international, les conditions d’élaboration du
premier Plan national santé environnement français seront décrites, avec tout d’abord le
diagnostic sur la santé environnementale établi par les experts de la Commission d’orientation
du Plan. Ceux-ci ont identifié huit thématiques sanitaires prioritaires et en réponse à ces
priorités, formulé des recommandations d’action visant à prévenir les risques sanitaires liés à la
qualité des ressources et aux substances chimiques. Parallèlement, la Commission a proposé un
certain nombre de mesures dans l’objectif de promouvoir la santé environnementale, via la
recherche, l’expertise, la formation et l’information.
Les douze actions prioritaires du Plan gouvernemental seront ensuite présentées. L’exposé se
terminera par le processus d’évaluation à mi-parcours du plan, un processus axé sur quatre
questions évaluatives, la pertinence, la cohérence, la mise en œuvre et l’impact sur les politiques
publiques en matière de réduction des risques sanitaires environnementaux.
195
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Pr Nathalie Seta
Faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques, Université René Descartes, Paris, France.
Résumé
Les déchets sont de nature, de composition et d’origines très différentes. Ils n’ont en commun que
leur définition. De plus, la notion de déchet est variable selon le point de vue, le lieu et l’époque.
Les déchets sont à l’origine d’effets sanitaires dans la population générale et les travailleurs
impliqués dans leur traitement. Mais les déchets sont aussi sources de pollution des sols, de l’air
environnant et de l’eau superficielle et souterraine. Le devenir des déchets doit être pris en
compte aussi bien pour l’environnement, les ressources naturelles que la santé des populations.
Il s’agit de mettre en place d’une part une prévention des déchets, aussi bien en volume qu’en
nocivité, et d’autre part, une gestion rigoureuse des déchets produits.
196
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Pr Joseph Zayed
Département de santé environnementale et santé au travail, Faculté de médecine, Université de Montréal
Résumé
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Communications
Affichées
Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Djerline Clergé, Ousmane Dadonon Yamadji, Saoudogo Hamadou, Christian Tendeng, Fatou
Sabelle Diop, Christian Mésenge
Université Senghor, Département Santé.
Résumé
Le bruit est un son indésirable. Les sources de bruit sont innombrables : les usines les avions, les
véhicules, la musique….Environ 120 millions d’habitants rien qu’en union européenne se
plaignent. Plus de 50 millions subissent des niveaux sonores supérieurs à 65 décibels (unité de
mesure), le seuil considéré comme néfaste pour la santé. Les femmes enceintes et les jeunes y
seraient plus vulnérables que l’ensemble de la population.
Le son est une vibration qui se propage dans l’air, les liquides et les solides. En général il s’agit
d’une force de l’air qui fait vibrer la membrane des tympans et exciter des terminaisons
nerveuses qui se trouvent dans l’oreille interne.
Effet du bruit sur la santé : conséquences physiologiques et psychologiques : élévation de
pression sanguine, hypersécrétion d’hormones (adrénaline), accélération du rythme respiratoire,
perturbation du système digestif, immunitaire, du sommeil, surdité irréversible, trouble de
mémoire.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Bedwani Nancy Ramez, Girgis Haymen Kamal, Hanna Mina Nemr, Mesenge Christian
Université Senghor, Département Santé.
Résumé
Les gens quittent les zones rurales pour les villes, espérant y trouver un emploi et y bénéficier
d'un accès facile à l'éducation et d'un niveau de vie plus élevé. Le développement des zones
urbaines depuis la deuxième moitié du 20ème siècle entraîne une importante augmentation de la
pollution sonore dans les villes. Cette pollution est à mettre en relation avec le développement de
l’industrie et l’augmentation de l’usage de différents types de transport.
La pollution sonore est un phénomène acoustique produisant une sensation auditive désagréable
ou gênante. Les niveaux sonores, les fréquences et la durée d’exposition sont des facteurs jouant
un rôle fondamental dans les conséquences pathologiques. En effet, le bruit est responsable de
nombreux troubles psychophysiologiques tels que : les lésions auditives, les cardiopathies
ischémiques, l’hypertension artérielle, la sécrétion d’hormones de stress, la perturbation du
sommeil et des performances scolaires. Ces troubles peuvent atteindre toutes les catégories
d’âge de la population.
En Alexandrie, les sources de la pollution sonore sont multiples. On a eu en fait beaucoup de
réactions publiques envers cette problématique. On peut citer comme exemples : l’interdiction de
klaxonner avec amende en cas de non respect et l’interdiction des haut-parleurs au cours des
funérailles ou des mariages se déroulant dans la rue après 21 h en hiver et 22 h en été. De plus,
il y a le mouvement social contre les vendeurs ambulants utilisant haut-parleur ou hurlements
pour vendre leur marchandise, le contrôle technique des rails du tram et des trains de banlieue
pendant les années 90, le renforcement des mesures d’aménagement des lieux de travail et enfin
le grand débat social en cours sur l’interdiction des haut-parleurs à distance des mosquées.
Cependant, il existe encore de grands défis à relever. Il est nécessaire de réaliser une “carte
stratégique du bruit” permettant l'évaluation de l'exposition dans une zone soumise à différentes
sources de bruit. Ensuite, il faut adopter des plans d’action pour gérer les problèmes de pollution
sonore et ses effets sur la santé.
Bien que certains effets sanitaires du bruit ainsi que leurs mécanismes biologiques soient connus,
il est toujours difficile de les quantifier car ils sont multifactoriels. Il faut quand même noter que
la recherche épidémiologique sur l’exposition au risque, l’établissement d’un lien de causalité
ainsi que l’engagement de différents secteurs de la société, sont indispensables pour contrôler ce
problème de santé publique.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
L’EAU TUE !
Haddou Rahou Bouchra, Hassane Y Mondoha, Seck N Rokhaya, Tassiba Esther, Mésenge
Christian
Université Senghor, Département Santé.
Résumé
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
NEUROPHYSIOLOGIE DE L’OREILLE
Koné Adama, Sanou zézouma Philippe, Tarkpessi Kossi, Bedwani Mariam, Christian Mésenge.
Université Senghor, Département Santé.
Résumé :
Chez l’Homme les performances auditives sont représentées par une large gamme de fréquences
et d’énergie sonore.
Anatomie de l’oreille :
Organe périphérique de l’audition composé de 3 parties :
! L’oreille externe : la partie visible est appelée pavillon
! L’oreille moyenne est séparée de l’oreille externe par le tympan
! L’oreille interne dans laquelle se situe la cochlée
Physiologie de l’oreille :
L’oreille assure 2 fonctions : l’audition et l’équilibration. Les vibrations sonores sont captées
par le pavillon de l’oreille et se propagent à travers le conduit auditif jusqu’au tympan. Ce
dernier se met à vibrer sous l’impact de l’onde sonore et transmet les vibrations à la cochlée par
l’intermédiaire de la chaîne des osselets qui les amplifie. Les limites de perception de l’oreille
humaine sont comprises entre 16Hz et 20KHz.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
Contexte :
Arrivé au port d’Abidjan (Côte d’Ivoire) le 19 août 2006, le Probo Koala, bateau de la
compagnie grecque Prime Maritime Management Inc affrétée par la société néerlandaise
Trafigura avait dans ses soutes des résidus toxiques à forte teneur en hydrogéne sulfuré et
mercaptans. Ces déchets toxiques sont livrés à la société Tommy en Côte d’Ivoire.
La société Tommy déversa 580 tones de déchets toxiques sur une douzaine de sites d’Abidjan et
ses environs.
Conséquences :
80.000 consultations dont 08 morts officiellement connus avec plus de 56.000 personnes
intoxiquées de ces émanations.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
Au Cameroun, la plupart des brasseries sont installées à proximité des eaux de surface (rivières)
et déversent leurs effluents dans ces dernières, généralement sans aucun traitement préalable.
Ces dernières décennies, avec l’augmentation de la consommation de bière et du nombre
d’usines brassicoles, la compréhension et la maîtrise des problèmes de pollution liés à ce type
d’industrie deviennent un challenge.
La présente communication examine l’importance du recyclage du surplus de levure de bière
comme solution à la pollution d’une brasserie industrielle de Yaoundé (Cameroun). Dans cet
optique, des échantillons de levure fraîche ont été prélevés pendant les opérations de purge à
l’égout et analysés, avant qu’ils ne se mélangent aux eaux usées. Au même moment, des
prélèvements d’eaux usées étaient effectués dans l’exutoire à la sortie de l’usine (A0), dans la
rivière Mfoundi à 100 mètres en amont (A1) et en aval (A2) du point de contact. Les analyses
physico-chimiques (température, pH, turbidité, Solides Totaux Dissous (STD), Matières en Suspension
(MES)) et de la pollution organique (Demande Biochimique en Oxygène en cinq jours (DBO5) et
Demande Chimique en Oxygène (DCO)) ont ensuite été effectuées pour estimer l’impact de la
pollution. La récupération /distribution de cette levure a été initiée par la brasserie et une
enquête a été menée auprès de 30 éleveurs qui recyclent ce sous-produits dans l’élevage porcin,
en vue d’évaluer l’importance de ce sous-produit dans leur élevage.
Les résultats obtenus montrent que pendant une purge d’une durée de 15 heures, environ 4
tonnes de levure sont rejetées, entraînant une pollution moyenne de 1000 grammes de DBO5 par
kilogramme de levure. En outre, les concentrations des paramètres de pollution (MES, DCO et
DBO5) augmente significativement (> 80 %) dans la rivière durant les rejets de levures. Le
recyclage est une alternative encourageante puisque tous les éleveurs (75% le sont de métiers)
affirment que leur bétail est satisfait de sa nouvelle alimentation ; 56,25% affirment nourrir leurs
bêtes avec un mélange de drêche et de levure tandis que 37,5% diluent la levure à de l’eau.
Grâce à ce recyclage, les éleveurs ont permis de récupérer près de 80.450 litres de levures (18
tonnes) entre juin et août 2006, ce qui a permis d’éviter une pollution et les risques de santé
qu’elle aurait pu entraîner.
Mots-clés: Pollution, Sous-produits, Déchets, Effluents, Récupération, Valorisation., Brasseries.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
Résumé
Le but de cette étude était de mener une évaluation des impacts causés par les effluents
industriels sur la qualité physicochimique des eaux de surface dans la zone industrielle de
Yaoundé. Dans cette optique, des prélèvements d’eaux ont été effectués dans les puits et cours
d’eaux (en amont et en aval des ponts de rejets) environnants une brasserie industrielle entre
novembre 2005 et janvier 2006 et une série d’analyses physico-chimiques (température, pH,
turbidité, Solides Totaux Dissous (STD), Matières en Suspension (MES)) et de la pollution
organique (Demande Biochimique en Oxygène en cinq jours (DBO5) et Demande Chimique en
Oxygène (DCO)) ont été effectuées. Les résultats obtenus montrent que les puits de cette zone
sont très peu chargés en matières organiques (DBO5 et DCO nulles), il n’existerait donc pas un
contact direct entre les effluents industriels et l’eau de ces derniers. Cependant, pour les deux
rivières étudiées [Mfoundi(A) et Aké (B)], on constate pendant la période de fonctionnement de
l’usine une forte augmentation de la température (A:+5,74% et B :+9,39%), du pH (A:+5,80% ;
B: +23,69 %), de la turbidité (A:- 1,68% ; B: +29,51%), STD (A:+8,10% ; B:+19,74 %), de
MES (A:+85,86% ; B:+30,77%), de la DCO (A:+92,87% ; B : +96,91%) et de la DBO5
(A :+87,18% ; B :+96,34%). Cette déstabilisation de la qualité naturelle de l’eau des rivières
par le rejet illégal d’effluents non traités par la brasserie pourrait avoir des impacts graves sur
la santé des populations riveraines qui utilisent l’eau pour des usages ménagers et l’agriculture.
Mots-clés: Pollution, Impact, Effluents, Eaux de surface, santé.
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Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007
S.M.K. Aonon/IGS/
Université Senghor, Département Environnement.
Résumé :
L’état de l’environnement et ses conséquences sur la santé humaine sont lies par une relation de
cause à effet engendrée en amont notamment par le développement économique, la croissance de
la population et les technologies. Le modèle DPSEE (driving pressure state exposure effect
action ou Force Motrice-préssion-etat-exposition-effet-action) dévellopé par l’OMS depuis 1997
présente ces liens. Comme action des mesures de prévention peuvent être adoptées pour
empêcher l’exposition des populations aux dangers d’un environnement dégradé. La gestion des
déchets solides et liquides, la question de la qualité des eaux alimentaires, la gestion des risques
liés à l’habitat, la question de la contamination des milieux et des produits sont autant de
mesures à déployer pour se préserver des maladies d’origine environnementale. Les installations
sanitaires ainsi qu les gestes quotidiens de leur utilisation constituent également des barrières à
la transmission des maladies d’origine environnementale. Le présent poster présente le modèle
DPSEE, les techniques de prévention des risques sanitaires liés à l’environnement, les barrières
physique et quelques conseils d’hygiène.
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Clôture
BILAN ET PERSPECTIVE
Ce colloque sur les rapports entre la santé et l’environnement qui été organisé en partenariat
entre l’université Senghor et l’université de Montréal a été l’occasion de réflexion sur les
enjeux de la santé environnementale en tant qu’important déterminant de la santé publique, sur
l’insertion de la santé environnementale dans le cadre plus large de la santé publique tant dans
les pays en développement que dans les pays développés, sur l’évolution de leurs problèmes et
de leurs besoins prioritaires et sur l’impact des politiques publiques relatives au
développement de la santé environnementale.
Plusieurs modèles ont été proposés pour identifier et comprendre les liens entre les différents
déterminants de la santé et du bien-être. Celui de Evans et Stoddart (1990) est certainement
parmi les plus percutants (figure 1). Au-delà des déterminants classiques relatifs au patrimoine
biologique (bagage génétique individuel), aux habitudes de vie (tabagisme, sédentarité,
surconsommation de drogue ou d'alcool, habitudes alimentaires), à l'environnement physique
(contaminants et agresseurs chimiques dans divers milieux de vie et de travail) et à
l'environnement social (culture et représentations sociales, vie communautaire ou de quartier,
statut social), ce modèle met également l’accent sur la place et le rôle des politiques socio-
économiques, de la productivité et la prospérité.
Ce colloque a permis de dégager les tendances actuelles à l’échelle mondiale, en particulier les
gains notables au niveau de l’amélioration continue de l’espérance de vie en bonne santé grâce
à la réduction des affections aigues et infectieuses, par une meilleure hygiène et des
campagnes de vaccination en œuvre depuis de nombreuses années. À ceci s’ajoute de
meilleures identification et surveillance des problèmes de santé environnementale dont
personne aujourd’hui ne nie plus l’importance.
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Figure 1 : Facteurs associés à la santé et au bien être d’après Evans et Stoddart, 1990
Malgré les progrès enregistrés dans les domaines économique et de la santé, les tendances
témoignent également d’une persistance des inégalités sociales et un fardeau accru des
maladies chroniques comme certaines maladies neurologiques et respiratoires. Les
mécanismes physiopathologiques responsables de telles maladies restent aujourd’hui mal
connus. Bien que des mutations génétiques puissent être à l’origine de certaines de ces
maladies, la vaste majorité des cas sont d’apparition sporadique sans que l’on puisse mettre en
évidence des liens de causalité clairs. Néanmoins, nombre de facteurs environnementaux
associés au régime alimentaire et à l’exposition à des à des agents chimiques tels les métaux et
les pesticides pourraient contribuer à leur développement. En l’absence d’une connaissance
précise de la pathogenèse, l’identification de facteurs majorant les risques pourrait aider à
mettre en place de mesures préventives et contribuerait à la mise au point de traitement.
Ainsi, la santé environnementale doit faire face à des défis actuels et futurs :
- le vieillissement de la population, responsable d’une plus grande susceptibilité aux
agresseurs environnementaux entrainant une augmentation de la prévalence de plusieurs
maladies (par exemple des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer) ;
- l’émergence de pathogènes nouveaux ou transformés (grippe aviaire, SRAS) dont les
mécanismes d’action et de transmissibilité font encore l’objet de nombreuses études;
- l’émergence de nouvelles problématiques telles celles reliées aux nanopolluants, à
l’antibiorésistance et à l’utilisation des bombes sales.
Pour y faire face plusieurs acteurs doivent jouer et intensifier leur rôle. À ce titre, il faudrait
considérer l’accroissement de la responsabilité de la société civile dans l’orientation des
politiques gouvernementales et développer des mesures d’imputabilité quant aux
responsabilités en matière de dommages environnementaux tant de natures locale
qu’internationale.
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Le colloque a également permis de rappeler la présence plusieurs menaces environnementales
qui affligent tant les pays développés que ceux en développement et pour lesquelles aucune
solution durable n’a encore été développée. Signalons à ce titre l’augmentation substantielle
des déchets domestiques et leur problématique de gestion, l’augmentation substantielle des
déchets dangereux (biomédicaux par exemple) et leur impact potentiel sur la santé publique,
l’accroissement des émissions atmosphériques de sources fixes et mobiles, la contamination de
l’eau et l’augmentation de la pollution des sols et de la chaîne alimentaire notamment par
l’utilisation de pesticides en agriculture. Signalons enfin les nombreux et graves enjeux
associés aux changements climatiques qui appellent à une plus grande concertation à l’échelle
internationale.
Les solutions qui devront être apportées au cours des prochaines années en matière de santé
environnementale feront probablement une place plus importante à l’application raisonnée du
principe de précaution et à la gouverne efficiente de la protection environnementale qui devra
composer avec des contraintes financières toujours croissantes, avec un système en
transformation continue et avec une participation citoyenne plus grande, plus active et plus
critique.
Les solutions devront aussi considérer les nouvelles technologies comme ceux découlant du
jumelage des systèmes d’information et de la génomique. Il sera enfin indispensable de
prendre en compte l’éthique en santé environnementale notamment au niveau des droits et
intérêts individuels versus les droits et intérêts collectifs.
Tout ceci passera par un indispensable accroissement des efforts individuels, collectifs et
politiques, par la mise en œuvre de nouvelles approches de décontamination de
l’environnement, par la multiplication des approches interdisciplinaires et par la formation de
base et la formation continue des intervenants en santé environnementale.
Comme nous venons de le présenter, si notre civilisation, avec ses progrès techniques et ses
facilités, nous a procuré confort et aisance, elle a aussi multiplié les dangers et les risques.
Leurs effets à long terme restent souvent peu prévisibles et leurs effets directs et indirects à court
terme sont souvent chargés d'incertitudes. Dans ce contexte, la précaution oblige à prendre en
compte des risques non ou mal connus de manière à éviter les effets d’irréversibilité et à
limiter l’impact des surprises susceptibles de survenir ultérieurement.
En raison de l’ampleur des nombreux problèmes potentiels de santé environnementale, la
gestion des risques connaîtra probablement un développement fulgurant au cours des
prochaines années. Elle sera un outil incontournable pour assurer une prise de décision qui
tienne compte non seulement des connaissances scientifiques mais qui fasse place réelle aux
préoccupations de la population. Souhaitons qu’elle soit exercée dans un contexte de
développement durable pour les générations futures visant l’amélioration de la qualité de
l’environnement qui conditionne notre avenir et de notre devenir.
Bibliographie
Evans et Stoddart, 1990. Producing health, consuming health care. Soc Sci Med.
1990;31(12):1347-63.
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DISCOURS DE CLOTURE DE MONSIEUR ALAIN JUPPE ANCIEN
PREMIER FRANÇAIS, MAIRE DE BORDEAUX
Monsieur le Recteur,
Mesdames, Messieurs,
Merci de votre accueil. Le hasard de ma venue pour donner un cours à l’université Senghor me
permet d’être avec vous ce soir pour conclure ce colloque. Je vous félicite pour le choix du sujet,
santé et environnement.
En effet, la situation est grave voire catastrophique. Ce constat implique une mobilisation de tous
les acteurs concernés sinon, nous courrons à un suicide collectif. Le GIEC75 prévoit que d’ici à la
fin du siècle on pourrait observer un réchauffement de 1,8 à 4°C. Ces chiffres qui peuvent
paraître sympathiques pour nos pays du nord sont en
réalité une catastrophe. Ce réchauffement va provoquer
une fonte des glaciers et de la calotte glacière et
entraînera une migration climatique de plus de 200
millions de personnes dont les terres seront devenues
inhabitables.
On constate également le recul de la biodiversité. Si
nous continuons sur la même voie, en 2050, c'est-à-dire
demain, avec nos méthodes de pèche qui reposent sur
des ressources naturelles renouvelables la plupart des
espèces de poissons que nous connaissons pourraient
disparaître.
Il en est de même pour la déforestation et les effets en
chaînes qu’elle entraîne. Elle met en péril la biodiversité en raison d’une exploitation non
contrôlée de cette ressource.
Nos villes, en particulier des mégapoles comme Le Caire ou Alexandrie ont un rôle majeur à
jouer dans la sauvegarde de la planète. Nos villes pourraient s’engager sur quelques terrains
privilégiés comme les transports où la part de la voiture est importante dans de l’émission de gaz
à effet de serre et les déchets dont il faut réduire la production et améliorer le traitement. Un autre
problème est celui de la gestion de l’eau qui devient une ressource rare.
75
Le GIEC : Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat, organisation mise en place en 1988, à
la demande du G7, groupe des 7 pays les plus riches, USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada et
Italie, destinée à l’étude et à la synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier.
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Je citerai également dans nos villes la part des constructions souvent gourmandes en énergie et
donc responsable de pollutions de l’environnement devraient s’orienter vers des éco-
constructions.
L’état peut intervenir dans cette lutte contre les pollutions en utilisant l’arme fiscale, plus on
pollue plus on paye. Les pollueurs sont les payeurs et il faut parallèlement détaxer ceux qui
polluent moins.
On peut agir au niveau régional comme avec le projet du programme européen REACH76.
La situation est grave mais pas désespérée. On peut encore agir comme vous l’avez évoqué dans
le cas des cimenteries en Égypte qui a été notablement amélioré. De même, à la suite de la
signature du protocole de Montréal visant à l’élimination des produits attaquant la couche
d’ozone, nous avons gagné la bataille de la couche d’ozone qui diminuait à cause des CCF
(chlorofluorocarbures) contenus dans les aérosols. Celle-ci s'est stabilisée durant ces quinze
dernières années grâce à une baisse de 90% des émissions de CFC. Le trou de la couche d’ozone
pourrait se refermer d’ici 20 ans.
Il n’y a pas de fatalité on peut agir. L’action doit commencer dans la vie quotidienne. Il faut aller
du particulier au général. L’action doit être planétaire et internationale.
Face à l'extrême gravité de la situation et pour inverser la tendance, il est urgent d'agir
Je terminerai en soutenant comme il l’a été fait à la conférence de Paris les 2 et 3 février 2007 la
création de l'Organisation des Nations unies pour l'environnement (ONUE), même si ce projet
rencontre l’opposition des Etats-Unis qui n’aiment pas beaucoup le système onusien ou encore
celle de pays émergeants. L’ONUE sera comme l’a afirmé le président Jaques Chirac la
conscience écologique du monde, lieu privilégié de notre action commune pour les générations
futures,
Merci
76
REACH : acronyme anglais pour « Registration Evaluation Autorisation of Chemicals ». Le but de ce projet et
d’améliorer la santé et la sécurité des travailleurs et du grand public. En ce qui concerne l’environnement, il s’agit
d’éviter la contamination chimique, de préserver la biodiversité et d’améliorer la maîtrise des substances persistantes,
bio- accumulables et toxiques pour mieux réguler les produits chimiques.
5
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