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LES CHUTES PLAIN- PIED

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Glissades, trébuchements
et autres chutes de plain-pied

Trébucher, faire un faux pas... plus généralement perdre l'équilibre sur son
lieu de travail peut arriver à tout le monde.

Ce type d'événement très commun est souvent considéré comme bénin et


inévitable.

Pourtant, les conséquences de ces accidents sont aussi graves que celles des
autres accidents du travail. Les accidents de plain-pied sont même parfois
fatals.

Pour prévenir ce risque, la sensibilisation est nécessaire, ainsi que le


diagnostic afin de mettre en place des mesures de prévention adaptées à
l'entreprise.

Ce dossier présente des pistes pour la sensibilisation et la prévention du


risque d’accident de plain-pied sur le lieu de travail.

Il ne prétend pas apporter des solutions qui conviendraient à toutes les


situations de travail.

Comme pour tout autre risque, chaque entreprise est encouragée à engager
une démarche de diagnostic, afin de faire émerger des actions de prévention
adaptées aux situations de travail réelles.

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SOMMAIRE

Définition……………………………………………………………..

Quelques chiffres……………………………………………………

A l'origine des accidents de plain-pied

Quelques facteurs matériels……………………………………………

Quelques facteurs organisationnels……………………………………

Quelques facteurs individuels……………………………………………

Démarche de prévention

Evaluation des risques……………………………………………………

Information et formation des salariés…………………………………….

Mesures de prévention………………………………………………………..

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Définition

Les glissades, trébuchements, faux-pas et autres pertes d'équilibre sur une


surface" plane" sont regroupés sous l'expression "accidents de plain-pied", y
compris s'il n'y a pas à proprement parler de chute (la victime peut avoir
rétabli son équilibre).

Selon les cas, ne sont prises en considération que les surfaces ne présentant
aucune rupture de niveau ou bien présentant des ruptures de niveau réduites
(telles que trottoir, marches ou plan incliné).

Sont exclues de ce champ les pertes d'équilibre entraînant des chutes de


hauteurs (du haut d'escabeau, d'échelles, d'échafaudages, etc.).

Quelques chiffres

Les accidents de plain-pied sont très fréquents et parfois très graves. En 2012,
selon le bilan des accidents de travail de la Sonelgaz Direction Centre (SDC).

27% des accidents avec arrêt ;

Tous les secteurs d'activités sont touchés, et les circonstances sont


extrêmement diverses. Les lésions engendrées peuvent être des contusions,
des entorses, des plaies, des fractures…

En cas de perte d'équilibre, la victime peut tomber sur un objet dangereux ou


chercher à se rattraper au support le plus proche.

Les conséquences dépendront donc de la dangerosité de son environnement.


Même si la victime ne tombe pas, les lésions peuvent tout de même être
graves.
Récit d'accident

La victime, un emballeur, se déplaçait devant une scie radiale.


Elle a trébuché sur des morceaux de bois et s'est rattrapée sur la
scie. Celle-ci était à l'arrêt mais la lame tournait encore par
inertie. La lame lui a sectionné l'auriculaire droit.

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En Algérie

459 accidents de plain-pied particulièrement graves (38% d’entre eux ont été
fatals et 37% ont nécessité une hospitalisation) ont été analysés par les
experts en sécurité industrielle.

Cinq classes d’accidents ont été identifiées, dont la caractéristique


principale est relative à :

L’utilisation de machines (44%) ;


La manutention manuelle ou mécanique
(28%) ; Le déplacement (15%) ;
Les chutes plain-pied…………..

A l'origine des accidents de plain-pied

Une perte d'équilibre est due à une combinaison de facteurs d'ordre


matériel, environnemental, organisationnel et/ou individuel. Chaque facteur
de risque pris isolément contribue peu à la survenue d'un accident de plain-
pied. C'est la conjonction de plusieurs de ces facteurs qui rend une situation
dangereuse.

Quelques facteurs matériels et environnementaux

Parmi les principaux facteurs de risque d'ordre matériel et environnemental,


on peut citer :

la faible résistance au glissement des


sols, le mauvais état du sol,
les obstacles imprévus,
les chaussures inadaptées ou
abîmées, l'éclairement,
les systèmes d'accès aux véhicules et
aux machines absents ou mal
conçus.

Le facteur matériel le mieux connu des préventeurs est la faible résistance


au glissement desETsols (ou glissance).
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Un sol est d'autant plus glissant qu'il est lisse, mouillé et gras. Cependant, un
sol rugueux est souvent plus difficile à entretenir, ce qui peut poser problème,
notamment dans l'agroalimentaire et les milieux de soin. De plus, lorsque le
sol est lavé, il peut rester mouillé un certain temps, et donc être glissant.
L'état du sol joue aussi son rôle : sol usé, trou, affaissement, décollement,
plissement, changement de revêtement, etc. peuvent provoquer une perte
d'équilibre.

Les obstacles imprévus peuvent aussi être à l'origine d'accidents de plain-pied.


Les chaussures portées par la victime peuvent se révéler inadaptées (trop
lisses) ou abîmées. Dans certains cas, lorsque la glissance du sol ne peut pas
être maîtrisée, il pourra être envisagé de fournir aux travailleurs des
chaussures antidérapantes.

Si l'environnement d'un travailleur est mal éclairé il verra difficilement les


obstacles, les changements de revêtements de sol, les pentes, les marches
etc. et risquera de perdre l'équilibre. L'emplacement et la visibilité des
interrupteurs joue aussi son rôle.

Les systèmes d'accès aux véhicules et aux machines interviennent également


dans la survenue d'accidents de plain-pied.

Il peut s'agir par exemple de marchepieds trop hauts, de largeur réduite, de


marches peu profondes, de l'absence de rampe, etc.

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Quelques facteurs organisationnels

Parmi les principaux facteurs de risque d'ordre organisationnel, on peut citer

: les contraintes temporelles (travail dans l'urgence),


l'organisation temporelle des tâches (gestion des plannings), le
nombre de tâches à effectuer en même temps.

Les contraintes temporelles induites par le mode de gestion du travail peuvent


entraîner des comportements à risque pour "gagner du temps" : courir,
porter plusieurs objets volumineux, prendre un raccourci, faire plusieurs
choses en même temps...

L'organisation temporelle des tâches peut aussi contribuer à la survenue


d'accidents de plain-pied. Par exemple lorsque l'activité de lavage des
sols coïncide avec un changement d'équipe.

Le nombre de tâches à réaliser en même temps a des conséquences sur


l'attention allouée au maintien de l'équilibre. Ce maintien est un
mécanisme complexe effectué en même temps que d'autres tâches,
lesquelles peuvent être uniquement cognitives, ou bien motrices et
cognitives.

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Quelques facteurs individuels

Des facteurs individuels "amenés" par la situation de travail – tels que le non
respect de consignes, la non détection de risque (par exemple lorsque
l'attention est mobilisée par ailleurs) ou la méconnaissance de la situation de
travail – peuvent aussi avoir un rôle dans une perte d'équilibre.

Les résultats des études quant à l'impact de l'âge sur la survenue d'accidents
de plain-pied chez les actifs et en situation de travail sont controversés. Les
études menées par les experts industries dans 4 entreprises ont montré que
les agents jeunes ont été plus souvent victimes d'accidents de plain-pied que
les agents plus âgés.
Dans un cas, les situations de travail des agents jeunes étaient plus propices à
la survenue d'accidents de plain-pied.

Dans les autres cas, on peut s'interroger sur l'impact de la familiarité du lieu,
de l'expérience ou encore de la prise de risque.

On peut considérer d’autres facteurs individuels tels que la consommation des


médicaments psychotropes, la condition physique ou par exemple les
antécédents d’entorse à la cheville.

Cependant, aucune étude n'a exploré l'impact de ces facteurs sur la survenue
d'accidents de plain-pied en situation professionnelle.

Même si l'on peut s’interroger sur l’incidence de ces facteurs individuels sur la
survenue d’accidents de plain-pied, il apparaît plus pertinent, dans une
optique de prévention des accidents de plain-pied en entreprise, de mettre
l’accent sur les nombreux autres facteurs d’accident identifiés.

Bien que des facteurs de risque d'accident de plain-pied aient été présentés
ici de façon isolée, il est important de rappeler qu'un seul facteur contribue
peu à la survenue d'un accident. Tout accident de plain-pied est la
conséquence de la présence, à un moment donné, d'une combinaison de
facteurs.

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Démarche de prévention

La prévention des risques professionnels s’appuie sur une démarche dont


les principes généraux sont édictés par le Code du travail.

Principes généraux d’une démarche de prévention :


principales obligations de l’employeur
Eviter les risques ;
Evaluer les risques qui ne peuvent être évités
; Combattre les risques à la source ;
Agir sur les conditions et l’organisation du
travail (choix des
équipements, des procédés, des substances…) ;
Prendre des mesures de protection collective en leur donnant
la priorité sur les mesures de protection individuelle.
Former et informer les salariés sur les risques et leur
D’aprèsprévention.
la loi 88/07 du 26 /01/1988 relative à l’hygiène la sécurité et
la médecine de travail.

Le risque d'accident de plain-pied est un risque professionnel comme un autre


à prendre en compte globalement, sans se focaliser uniquement sur les
éléments matériels ni sur le comportement des salariés.

La démarche de prévention doit avoir pour objectif de réduire le risque de


perte d’équilibre mais aussi de limiter la gravité des lésions en cas de chute.

La sensibilisation des travailleurs et de l'encadrement est nécessaire, car ils n'y


voient souvent que la fatalité et n'en mesurent pas la gravité.

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L'évaluation des risques

L’évaluation des risques constitue le point de départ de la démarche de


prévention qui incombe à tout employeur dans le cadre de son obligation
générale de sécurité à l’égard de son personnel.

Pour l’aider dans cette démarche, l’employeur peut notamment faire appel au
Commission Paritaire d'hygiène, de sécurité (CPHS) et au médecin du travail.

Le succès de la démarche est conditionné par l'analyse des situations de


travail réelles qui permet de faire ressortir et de prendre en compte leurs
spécificités.

Sans diagnostic préalable, il n’est pas certain que traiter de manière


arbitraire un facteur potentiel d’accident soit adapté et suffisant.

Pour être efficace dans la prévention des pertes d’équilibre, il faut agir sur les
facteurs de risque dont la combinaison peut s’avérer nuisible.

Au-delà de l’identification des facteurs immédiats d’accident, le diagnostic vise


la compréhension de ce qui, à un moment donné, dans l’activité mise en
œuvre, dans l’environnement, dans les contraintes de la situation de travail, a
fait que l’individu n’a pas été en mesure de réguler son équilibre.

Une analyse ergonomique ainsi que l’analyse a posteriori des accidents et des
"presqu’accidents" survenus peut permettre de déterminer quels facteurs se
combinent de façon récurrente dans une entreprise menant ainsi à des
accidents de plain-pied.

Les résultats de l’évaluation des risques doivent être transcrits dans le


document unique.

Au-delà du strict respect de l’obligation réglementaire, ce document doit


permettre à l’employeur d’élaborer un plan d’action définissant les mesures
de prévention appropriées aux risques identifiés.

Ces actions seront spécifiques aux situations de travail et donc à chaque


entreprise.

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Information et formation des salariés

La sensibilisation de l’ensemble des salariés est d'autant plus importante que


le risque d'accident de plain-pied a tendance à être minimisé, banalisé ou mis
sur le compte de la fatalité. Insister sur la fréquence et la gravité de ce type
d'accident du travail est donc nécessaire.

Les consignes ne peuvent être respectées que par des personnes conscientes
du danger.

Des documents, affiches, etc. sont disponibles pour contribuer à la


sensibilisation des salariés au risque d’accident de plain-pied.

Cette sensibilisation sera d’autant plus efficace qu’elle tiendra compte


des spécificités des situations de travail en intégrant des éléments
concrets.

Les consignes de sécurité peuvent être rappelées par des affiches. Elles
devront être placées de façon à être vues régulièrement par le plus de
personnes possible et être remplacées périodiquement (une à deux fois par
an).
Consignes générales pour limiter le risque d'accident de plain-pied
.
Pas de précipitation !
Maintenir l'ordre matériel : une place pour chaque chose et
chaque chose à sa place.
Porter des chaussures adaptées.
Pas de course d'obstacle sur les voies de circulation.
Signaler les revêtements de sol endommagés ou souillés, les
ampoules grillées…

L'employeur doit assurer la formation du personnel aux risques et à leur


prévention, par exemple à la prévention des risques liés à l'activité physique
(PRAP).

D'autres formations peuvent être conçues en fonction des facteurs de risque


mis en évidence dans l'entreprise.

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Mesures de prévention

Ce paragraphe et le suivant listent quelques mesures générales de prévention


techniques ou organisationnelles. Elles sont loin d’être exhaustives. Les
facteurs de risque identifiés lors du diagnostic doivent être traités de
manière prioritaire.

Exemples de mesures de prévention techniques

Lors de la conception ou de la réfection d'un local de travail, le choix du


revêtement de sol doit prendre en compte le risque de déséquilibre. Dans les
zones où le sol est souvent gras ou humide, le revêtement devra être
antidérapant. Par la suite il devra être maintenu en bon état : les zones
endommagées seront signalées puis rapidement réparées.

Le sol devra rester aussi propre et sec que possible. La méthode d'entretien et
les produits utilisés devront être choisis de façon à ne pas réduire ses
propriétés antidérapantes.

Les revêtements de sol extérieurs doivent être prévus pour les intempéries.
La neige doit être balayée et la glace sablée.

Si le sol reste malgré tout glissant, l'employeur doit fournir aux travailleurs
des chaussures à semelles antidérapantes. Il faut cependant savoir que les
chaussures qualifiées d’antidérapantes par les fabricants sont adaptées aux
sols industriels durs lisses et gras.

Elles ne seront donc pas nécessairement les plus antidérapantes lorsqu’il s’agit
de travail sur chantier par exemple.

Il conviendra d'autre part de vérifier la dangerosité de l'environnement : une


personne qui perd l’équilibre a le "réflexe" de se rattraper au premier objet
venu, même s'il est dangereux ! Les parties sous tension et les mécanismes
mobiles dangereux doivent donc être correctement encoffrés.

Les espaces de rangement doivent être accessibles et nombreux ainsi


qu’adaptés aux objets à stocker.
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Enfin, l'éclairement doit être suffisant sur les lieux de travail. Les interrupteurs
doivent être visibles (donc lumineux) et accessibles. Les minuteries doivent
être réglées pour que l'éclairage dure assez longtemps.

Certaines zones, en particulier en cas d'absence de lumière naturelle, doivent


être éclairées en permanence.

Exemples de mesures de prévention organisationnelles

Des mesures de prévention organisationnelles peuvent émerger de l’analyse


des situations de travail. Ces mesures ont trait par exemple à : l’aménagement
des horaires d'entretien des sols ; au temps alloué pour le rangement et le
nettoyage des postes de travail ; à l’adéquation des délais avec le travail à
réaliser…

Par ailleurs, la conception d'un plan de circulation dans une entreprise prend
en compte de très nombreux critères. Dans le cadre de la prévention des
accidents de plain-pied, on peut considérer que le signalement et
l’éclairement des voies sont favorables.

Seront également favorables, la signalisation des obstacles, des zones


humides, des marches dangereuses ou des ruptures de niveau. Le personnel
d'entretien peut par exemple signaler les sols humides par des cônes.

De même, le remplissage systématique et détaillé du registre d’accidents,


même en cas d’accident de plain-pied bénin peut permettre l’exploitation de
ces informations à des fins de prévention.

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