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CENTRE INTERFACULTAIRE
FACULTE DES SCIENCES ET
DE FORMATION ET DE
TECHNIQUES
RECHERCHE EN
ENVIRONNEMENT POUR LE CHAIRE UNESCO DE SCIENCE
DEVELOPPEMENT DURABLE TECHNOLOGIE ET
ENVIRONNEMENT
(CIFRED)
REALISE PAR :
Fiacre S. H. ADIFON
SOUS LA DIRECTION DU
HOUNDANTODE Justin
Chercheur à l'INRAB
Responsable Suivi-Environnemental au PAFICOT
Devant le Jury composé de :
Le Superviseur,
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DEDICACE
Ce travail qui marque le début d’une entreprise établie est dédié à toute la
famille ADIFON.
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REMERCIEMENTS
Au moment où nous achevons ce travail qui marque la fin de notre formation de Master en
Sciences de l’Environnement et du Développement Durable au CIFRED, nous adressons nos
sincères remerciements à toutes les personnes physiques ou morales qui de près ou de loin ont
contribué à notre formation et à la rédaction du présent mémoire. Ainsi :
Nous tenons à remercier sincèrement le Professeur Michel BOKO et toute
l’administration du CIFRED pour avoir initié au profit des futurs cadres béninois et de
la sous-région, des formations de Master et DESS en Sciences de l’Environnement et
Développement Durable ;
Notre reconnaissance au Professeur AZONTONDE Hessou Anastase, Directeur du
Laboratoire des Sciences du Sol, Eaux et Environnement du CRA-Agonganmey pour
son encadrement et ses pertinentes critiques et orientations qui ont été prises en
compte ;
Notre gratitude à M. Justin HOUNDANTODE, notre Co-superviseur qui a admis de
régenter ce travail. Son appui technique, sa rigueur, son soutien, ses critiques et
conseils nous ont permis d’améliorer la qualité de ce travail ;
Nos remerciements très cordiaux aux Dr. Anne FLOQUET et Dr. Ir. Pierre VISSOH
pour leurs aides très précieuses ;
Au personnel du laboratoire (LSSEE) pour leur amitié et leur aide pendant notre
stage ;
Nous tenons à témoigner tout particulièrement notre sympathie et notre
reconnaissance aux MM. Robert MENSAH, Edouard HOUNKPONOU et Félix
GBADOVI pour leurs aides très précieuses lors de nos séjours à Grand-Popo. Ils font
incontestablement partie des personnes sans lesquelles ce travail n'aurait sans doute
pas abouti. Nous n’oublions pas les maraîchers ou groupements maraîchers de Grand-
Popo Centre et d’Ayiguenou qui se sont prêtés à chaque fois à nos questions ;
Nous incluons ici une liste d'amis dont Marcel, Amour, Moise, Bienvenu Malick,
Fortuné, Rony, Lucrèce, Mirabelle, Zalicate, Aristide, Anicet, Macaire.
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Résumé
Au Bénin, la production intensive de légumes sur des sols du cordon littoral occupe une place
de choix dans la Commune de Grand-Popo. La présente étude a été initiée pour évaluer
l’impact du maraîchage irrigué sur la fertilité des sols sableux du cordon littoral. Pour
atteindre un tel objectif, il a été organisé une enquête auprès des organisations paysannes de la
Commune. Dans ce sens, un questionnaire relatif aux systèmes de maraîchage intensif a été
administré à 45 maraîchers. Cette étape a été suivie des prélèvements d’échantillons de sols
sur des exploitations maraîchères appartenant à des producteurs membres de l’Union
Communale des Producteurs Maraîchers de Grand-Popo. Les échantillons de sol collectés ont
été analysés au Laboratoire des Sciences du Sol, Eaux et Environnement (LSSEE). Les
données ont été traitées statistiquement avec les logiciels SAS 9.2 et SPSS 17.0. Trois
systèmes de culture sont rencontrés dans le milieu. Il y a une différence significative (P‹0.05)
entre les teneurs moyennes en phosphore assimilable et de la capacité d’échange cationique
des sols sous maraîchage intensif et du sol témoin. La teneur en phosphore des sols sous
maraîchage intensif est ainsi 66 fois plus élevée et celle de la CEC 5 fois plus élevée
comparativement au témoin. Par contre, la variation du taux de l’azote total (N T), du carbone
total (CT), du potassium échangeable, de la somme des bases échangeables (Sb), du taux de
saturation et de l’acidité des sols sous maraîchage intensif par rapport au sol témoin est non
significative (P› 0.05). Les valeurs des teneurs de NT et de CT exprimées en pourcentage des
sols sous culture sont faibles et inférieures à 1 % de carbone avec un rapport C/N en dessous
de 10. Les sols sableux de Grand-Popo présentent plus d’une limitation sévère. Des
recherches pour une fertilisation durable s’imposent.
Mots clés : Grand-Popo, maraîchage intensif, sols sableux du cordon littoral, impacts,
système de culture, fertilisation.
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Abstract
In Benin the intensive production of vegetables on sandy soils to provide food requirements
for peoples of coastal cities is high importance in of Grand-Popo’s. This study has been
initiated to assess the impact of irrigated market gardening on the fertility of sandy soil of the
littoral.
To attain such a goal, it has been organized a survery to country farmer organizations of the
district. In this way a questionnaire related to systems of intensive vegetables culture has been
asked to 45 market gardeners. After that, samples have been up of soil on four farmers
exploitations belonging to some selected producers members of UCPM-Grand-Popo. There
samples have been tested by Laboratory of Soil Sciences Water and Environment (LSSEE)
and processed with softwares SAS 9.2 and SPSS 17.0. Three system of production have been
identified in the area. Significant difference between the average content in assimilable
phosphore and of the CEC of soils under intensive market gardening of model soil as well.
Sau Pass under intensive market gardening is in then 66 times higher and the one of the CEC
5 times more than the one of the model. On the other hand, the rate variation of total nitrogen
(NT), total carbon (CT), exchangeable potassium, of the sum of exchangeable basis (Sb),
saturation and of the acidity of soil under intensive market gardening regarding to the model
soil is no significant. The substance of N T and CT expressed in percentage soils under
cultivation are more inferior at 1 % of carbon with a C/N ratio below 10.
Sandy soils of Grand-Popo shows more than severe limitation. Researches for sustainable
fertilization are imperative.
Key words: Grand-Popo, market gardening, sandy soils, impact, systems of intensive market
gardeners, fertilization.
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Table des matière
s
DEDICACE.................................................................................................................................I
REMERCIEMENTS.................................................................................................................III
RÉSUMÉ..................................................................................................................................IV
ABSTRACT...............................................................................................................................V
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES................................................................................IX
1. INTRODUCTION GENERALE.........................................................................................1
1.1. Introduction......................................................................................................................2
1.2. Problématique...................................................................................................................3
1.3. Objectifs de la recherche..............................................................................................5
1.3.1. Objectif global......................................................................................................5
1.3.2. Objectifs spécifiques..................................................................................................5
1.4. Hypothèses...................................................................................................................5
2. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE.........................................................................6
2.1. Cadre conceptuel.............................................................................................................7
2.2. Cadre théorique................................................................................................................9
3. CADRE DE L’ETUDE........................................................................................................13
3.1. Description de la zone d’étude.......................................................................................14
3.1.1. Climat et géomorphologie.......................................................................................14
3.1.2. Végétation................................................................................................................17
3.2. Systèmes culturaux.........................................................................................................17
3.2.1 Système de production en maraichage intensif à Grand-popo.................................18
4. MATERIEL ET METHODES..............................................................................................21
4.1 Reconnaissance des exploitations...................................................................................22
4.2. Choix des sites et prélèvement de sol............................................................................23
4.3. Analyses de Laboratoire et traitements statistiques......................................................24
CRITERES D’EVALUATION DE LA FERTILITE CHIMIQUE DES SOLS.......................26
RÉSULTATS ET DISCUSSION.............................................................................................27
5. RÉSULTATS........................................................................................................................28
5.1. Etat des sols du cordon littoral de Grand-Popo..............................................................31
5.2. Evolution des caractéristiques chimiques de fertilité des sols sous maraîchage intensif à
Grand-Popo...........................................................................................................................31
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5.2.1. Au niveau de l’horizon de surface...........................................................................31
5.2.2. Au niveau de l’horizon inférieur (20-40cm)............................................................35
6. DISCUSSION...................................................................................................................32
6.1. Breve comparaison des sols sableux du cordon littoral de Grand-Popo........................39
6.2. Effet du maraîchage intensif sur la fertilité chimique des sols......................................39
6.2.1. Au niveau de l’horizon de surface......................................................................39
6.2.2. Au niveau de l’horizon inférieur (20-40cm).......................................................41
CONCLUSION ET SUGGESTIONS.......................................................................................40
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES.................................................................................45
ANNEXES................................................................................................................................50
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Liste des tableaux
Tableau 1 : Périmètres maraîchers et typologie des agriculteurs urbains de Grand-Popo.....................22
Tableau 2 : Composition texturale des sols du codon littoral de Grand-Popo.......................................23
Tableau 3 : Paramètres de prélèvement de sol......................................................................................24
Tableau 4 : Données d’analyse de laboratoire relatives aux valeurs mesurées pour certains paramètres
chimiques et pH des sols par site de prélèvement.................................................................................25
Tableau 5 : Critères d’évaluation des classes de fertilités chimiques des sols......................................27
Tableau 6 : Comparaison des paramètres chimiques et pH du sol de profondeur 0-20 cm sous culture
intensive et à l’état naturel....................................................................................................................32
Tableau 7: Limitations et degré de limitations liés aux caractéristiques chimiques des sols................33
Tableau 8 : Classification des niveaux de fertilité chimique des sols du littoral de Grand-Popo..........33
Tableau 9 : Classification des sols par niveau de fertilité chimiques....................................................35
Tableau 10 : Comparaison des paramètres chimiques et pH des sols sous maraîchage intensif aux deux
profondeurs entre 0-20 et 20-40cm.......................................................................................................36
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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
CeCPA Centre Communal pour la Promotion Agricole.
CEC Capacité d’Echange Cationique
CIFRED Centre Interfacultaire de Formation et de Recherche en Environnement pour le
Développement Durable.
CRA Centre de Recherches Agricoles.
CeRPA Centre Régional pour la Promotion Agricole.
CT Carbone total
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture.
FSA Faculté des Sciences Agronomiques.
g Gramme
ha Hectare
IFDC-A Institut International pour la gestion et la Fertilité des Sols pour l’Afrique.
IITA International Institute of Tropical Agricultural.
INRAB Institut National des Recherches Agricoles du Bénin.
Km Kilomètre
K+ Potassium échangeable
LSSEE Laboratoire des Sciences du Sol, Eaux et Environnement.
MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
MOS Matière organique du sol
NT Azote total
ONG Organisation Non Gouvernementale.
PADSE Programme d’Amélioration et de Diversification des Systèmes d’Exploitation.
Pass Phosphore assimilable.
pH pHeau du sol
RCPA Responsable Communal pour la Promotion Agricole.
REDAD Réseau pour le Développement de l’Agriculture Durable.
SRCV Station de Recherche sur les Cultures Vivrières.
Sb Somme des bases échangeable.
t: tonne
UAC Université d’Abomey Calavi.
UCPM : Union Communale des Producteurs Maraîchers.
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1. INTRODUCTION GENERALE
Introduction générale
1.1. Introduction
Depuis quelques décennies, le monde connaît une urbanisation sans précédent avec le
développement des centres urbains et l’accroissement de la demande en produits d’origine
végétale (FAO, 1997). La croissance de ces villes et la forte demande de légumes qui
l'accompagne, sous-tendent un essor de la production maraîchère intensive dans de nombreux
pays. Une ville d'un million d'habitant dont la population augmente de 7 % l'an, crée une
demande supplémentaire en produits maraîchers qui nécessite la mise en culture de 50 à 100
ha de terre chaque année ou une intensification du maraîchage en zones urbaines et
périurbaines (Seck, 1994).
Ainsi, dans les régions urbanisées du Nord-est Atlantique des Etats Unis, et dans la grande
vallée californienne, les cultures maraîchères et fruitières irriguées sont cultivées à très grande
échelle. La pomme de terre y est cultivée en maraîchage intensif avec plus de 20 millions de
tonnes (t). En nouvelle Californie, l’essentiel des exploitations agricoles sont affectées à la
culture maraîchère et aux fruits avec 1 872 ha exploités en 2002 pour plus de 6 000 t de
légumes frais produits (FAO, 2009).
En Amérique latine dans les hautes vallées de Puebla, on assiste au passage d'une agriculture
principalement céréalière, à faible valeur ajoutée, à une agriculture intensive de type
maraîcher. Ce dynamisme répond à une demande nouvelle du marché régional et national en
produits frais et dans une moindre mesure, du marché de l'exportation, en particulier des
grands centres urbains (Mexico, Guadalajara). Cette région occupe en effet, au Mexique, une
place importante au niveau national pour sa production de légumes (Prime, 2011).
Au Maghreb, plus précisément au Maroc, le maraichage intensif à travers la culture des fruits
et légumes (fraises, tomates, pommes de terre et haricots verts) destiné aux marchés urbains
locaux et européens occupent une place de choix. Les surfaces de cultures maraîchères sous
grands tunnels occupent environ 12 700 ha avec des superficies moyennes par exploitation de
5 à 10 ha. La production maraîchère intensive contribue à faire du secteur de l’agriculture au
côté du tourisme, les deux secteurs de l’économie marocaine les plus prospères (Villeneuve,
2009).
En Afrique de l’Ouest, une tendance similaire s’observe au niveau de la production
maraîchère. On assiste à un très rapide développement des productions de légumes, répondant
à la demande urbaine croissante, très dynamique et à la diversification des régimes
alimentaires. Cette production légumière connait un développement spectaculaire à la
périphérie des villes (Blein et al, 2008).
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Introduction générale
Ainsi, au Sénégal, le maraîchage intensif est fortement pratiqué dans la zone des Niayes où il
fournit plus de 80 % des produits maraîchers du pays (Cissé et al, 2001). De même au
Burkina-Faso, l’extension des centres urbains et la diversification des habitudes alimentaires
suscitent une demande de plus en plus croissante en produits agricoles, et constituent des
opportunités pour le maraîchage intensif. En 2003, 28 900 ha y étaient emblavés pour le
maraîchage (Bognini, 2006). La culture maraîchère fait donc partie des activités qui
participent à l’amélioration des rations alimentaires et des conditions économiques de bon
nombre de ménages (Ministère de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources
Halieutiques, 2007).
Au Bénin, le maraîchage intensif s’est beaucoup plus concentré dans la partie méridionale du
pays. Dans la ville de Cotonou, capitale économique, il se pratique de manière très intensive
sur huit grands sites. Il est une activité de très grande importance sur les plans économique et
social pour les villes côtières (Hounkpodoté et Tossou, 2002). Dans la Commune de Grand-
Popo, le maraîchage intensif apparaît aujourd’hui comme l’une des activités les plus
pratiquées en milieux urbains. Ce secteur d’activité emploie le plus grand nombre de
travailleurs dans la Commune. Il assure une reconversion plus facile des pêcheurs et joue ainsi
un rôle important dans la vie des populations et pour l’économie locale (Capo-Chichi, 2006).
Cependant, malgré l’importance que revêt le maraîchage intensif dans les villes côtières
béninoises, son développement et sa pratique permanente sur des sols à granulométrie
sableuse soulèvent la problématique du risque de dégradation des sols.
1.2. Problématique
Ainsi Pour Sarra (1999), plus du quart des sols à potentiel agricole du monde sont déjà
dégradées. Cette dégradation prend plusieurs formes: épuisement des nutriments des sols,
salinisation, pollution agrochimique, érosion des sols, phyto-dégradation entrainée par le
surpâturage et le déboisement pour ouvrir de nouveaux sols à l'agriculture. D'ici à l’an 2020,
la dégradation des sols à l’allure actuelle, selon ce même auteur, pourrait constituer une grave
menace mettant en danger la production alimentaire et les moyens d'existence notamment
dans les régions pauvres et de forte démographie.
Ainsi, un quart environ des terres agricoles du monde sont déjà dégradées et chaque année
l’agriculture perd encore six millions d’hectares de terres. L’agriculture intensive reste l’un
des grands responsables de cette dégradation auxquels s’ajoutent le surpâturage et l’abattage
des arbres et des forêts (Nahon, 2008).
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Introduction générale
L’augmentation globale de la production agricole dans de nombreuses régions du monde
grâce à l’agriculture intensive en l’occurrence a été associée à la dégradation des ressources
en terres et en eau (FAO, 2011).
En Asie-Pacifique, 13 % soit 850 millions d’hectares des terres de la région sont dégradées.
Cette dégradation des sols est causée principalement par une mauvaise gestion de l'agriculture
(Olderman, 1994). En Chine, près de 180 millions d’hectares y compris des vastes plateaux
herbeux chinois sont dégradés et ont contribué à réduire le potentiel agricole de ce pays
(Takta, 2011). En Inde, la superficie totale des terres dégradées atteindrait 120,4 millions
d’hectares et représenterait pour l’Inde un coût évalué à 285 milliards de roupies (cinq
milliards d’euros) équivalent à une perte de 12 % de la productivité totale de ces sols (Vinh,
2010). En Europe, l’activité biologique des sols cultivés est fortement détruite du fait de
l’agriculture intensive (Bourguignon, 2006).
En Afrique près de 20 % des sols agricoles ont connu une dégradation grave. Ainsi, au
Sénégal la qualité des sols de la zone des Niayes (bande côtière de 180 km sur une vingtaine
de large) s’est vue dégradée du fait des mauvaises pratiques culturales des maraîchers et de
l’usage persistant des pesticides par ces derniers (Cissé et al, 2001).
Au Bénin, l’explosion démographique a bouleversé le système traditionnel d’exploitation des
terres fondé sur l’agriculture itinérante et une jachère de longue durée. Pourtant, ce système
traditionnel avait l’avantage d’être un système équilibré et permettait le maintien d’une
production agricole relativement stable (Zoumana et César, 1994). Cet équilibre entre la
stabilité du sol et la production agricole ayant été rompu, on assiste à une dégradation du sol.
La croissance des populations et la nécessité d’augmenter la production agricole ont conduit à
une exploitation plus intensive des terres. Ce qui rend de plus en plus ces dernières stériles
(Igué et al, 2010). Ceci compromet le développement local durable dans bon nombre de nos
Communes. Ainsi, la pratique de monoculture intensive de légumes sur du sol sableux dans la
Commune de Grand-Popo pose la problématique de l’épuisement des nutriments du sol et des
risques de toxicité lié à l’utilisation incontrôlé des pesticides. Si de nombreux travaux ont été
réalisés sur la rentabilité (Coste et Soule 2004) ou sur les spécificités, les fonctions et
contraintes du maraîchage intensif en milieux urbains (Adetonah, 2007 ; Hounkponou et
Tossou, 2002 ; Moustier et Mbaye, 1999 ; Temple et Moustier, 2004) il est à remarquer que
les impacts du maraîchage intensif sur la fertilité chimique du sol sableux de littoral ont été
peu abordés. C’est fort de cet état de chose que les objectifs de la présente étude ont été
formulés.
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Introduction générale
1.4. Hypothèses
Conformément aux objectifs spécifiques, les hypothèses du présent travail s’énoncent comme
suit :
- Les sols sableux de Grand-Popo présentent des paramètres défavorables à
l’agriculture ;
- Les pratiques culturales en maraîchage intensif constituent une menace pour la fertilité
des sols ;
- les éléments chimiques du sol évoluent différemment sous régime de maraîchage
intensif;
- Il existe des pratiques culturales qui améliorent la fertilité des sols sableux sous culture
intensive.
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2. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
2.1. Cadre conceptuel
Le cadre conceptuel comporte les termes techniques utilisés dans la présente étude. Ces
termes se définissent comme ci-après :
Maraîchage : le maraîchage est relatif aux lacs et marais. Le terme de maraîchage s’est
d’abord appliqué aux cultures de légumes effectuées dans les marais. Ce terme a connu des
évolutions dans le temps et est devenu une branche de l’horticulture orientée vers la culture
intensive et professionnelle des légumes (Habault, 1983). L’horticulture est définie comme
une branche de l’agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des fleurs,
des arbres et arbustes d’ornement.
Système de production : la notion de système de production est très ancienne et essentielle
pour les agronomes et les économistes. Elle a évolué dans le temps et est diversement
appréciée par les chercheurs qui lui confèrent des contenus variés. Pour Reboul (1976) le
système de production désigne le mode de combinaison des facteurs comme la terre, la force
de travail et les moyens de travail à des fins de production végétale ou animale. Pour Philippe
(1996) le système de production est une combinaison des productions et des facteurs de
production (capital foncier, travail et capital d’exploitation) dans l’exploitation agricole.
Système de culture : il se définit comme l’ensemble des modalités techniques mises en
œuvres sur une ou un groupe de parcelles et se caractérise par :
- la nature des cultures ou des associations de cultures et leur ordre de succession ;
- les itinéraires techniques appliqués à ces cultures ;
- les produits et sous produits, leurs rendements (Philippe, 1996).
Itinéraire technique : c’est une suite logique et ordonnée de techniques appliquées à une
espèce ou une association d’espèces dans le cadre d’un système de culture (Sebillote, 1993).
L'agriculture intensive : l'agriculture intensive est un système de production agricole
caractérisé par l'usage important d'intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport
aux facteurs de production, qu'il s'agisse de la main d'œuvre, du sol ou des autres moyens de
production (Milleville et Serpantié, 1994). Elle est également parfois appelée agriculture
productiviste. Elle repose sur l'usage optimum d'engrais chimiques, de traitements herbicides,
de fongicides, d'insecticides, de régulateurs de croissance, de pesticides. Dans la Commune de
Grand-Popo, elle est caractérisée par le maraîchage à base d’oignon, de tomate et de la grande
morelle autour desquels se concentrent la plupart des successions culturales. Les surfaces
cultivées sont occupées toute l’année et les systèmes de production sont intensifs et assez
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techniques en matière d’irrigation des cultures. Les engrais minéraux et les produits
phytosanitaires sont fortement utilisés. Les légumes produits sont destinés aux populations
urbaines de nos grandes villes et de celles des pays voisins (PADAP, 2003).
Bonnes pratiques agricoles : l’ensemble des techniques de production sur une exploitation
qui sont défendables sur le plan technique, économique et environnemental et faisables sur le
plan pratique et acceptable sur le plan social pour garantir une productivité durable (FAO,
2003).
Sol : il représente la partie meuble de l’écorce terrestre au-dessus de la roche-mère dont il est
issu (Musy et Soutter, 1991). Le pédologue Albert Demolon l’a défini comme étant « la
formation naturelle de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable, résultant de la
transformation de la roche mère sous-jacente sous l'influence de divers processus, physiques,
chimiques et biologiques, au contact de l'atmosphère et des êtres vivants » (Demolon, 1949).
Dans le langage courant, le sol peut être définie comme une surface: «plan d’occupation des
sols », ou l’interface entre l’atmosphère et la biosphère: « étude du sol » mais aussi ce qui est
au dessus du plancher: « revêtement de sol » (Girard et al, 2005). En agronomie, le sol est la
partie de terre arabe, régulièrement travaillée et composée d’eau, d’air, de matières minérales
et organiques. Il supporte la plante en lui fournissant une couche perméable pour ses racines.
Il se comporte ainsi comme un entrepôt des éléments nutritifs et de l’eau (FAO, 2003).
L’analyse de sa fertilité grâce aux analyses de terres est plus conseillée. Celle-ci s’effectue en
général sur la couche superficielle (0-50cm). Cependant, la nutrition de la plante est très
dépendante des ressources en eau et des éléments minéraux issus des couches plus profondes.
Fertilisation du sol : c’est un processus consistant à apporter à un milieu de culture tel que le
sol, les éléments minéraux nécessaires au développement de la plante. Ces éléments peuvent
être de deux types : les engrais et les amendements (Philippe, 1996). En maraîchage intensif à
Grand-Popo, il consiste à l’application aux cultures d’engrais minéraux composés (NPK),
d’engrais phosphaté et des amendements organiques (fiente de volaille, bouse de vache et
crotte de lapin).
Fertilité du sol : à l’origine, la fertilité était perçue comme la conséquence directe de la
qualité de la terre, décrite par ce qu’on peut observer, sans mesure chimique : la texture
essentiellement. Ensuite, elle est devenue une mesure quantitative liée à la richesse du sol en
éléments minéraux. Mais cette définition avait pour limite, le fait qu’il était difficile de
mesurer la fertilité comme le cas par exemple pour la richesse d’un sol en azote. Il en ressort
donc que la notion de fertilité est ambigüe et renvoie à la fois aux caractéristiques du sol et à
Page 8
ce qu’en fait l’agriculteur. Ainsi, la fertilité apparaît pour les agronomes comme un jugement
global sur la capacité de production d’un milieu et laisse de plus en plus place au concept
« d’aptitude culturale » (Philippe, 1996).
Aptitude culturale du sol : c’est l’appréciation d’une terre tenant compte du fonctionnement
global du système biologique (constitué du sol, de la plante et du climat) soumis aux
interventions techniques de l’agriculteur (Philippe, 1996).
Qualité des sols : Elle se définit comme la capacité pour un sol d’un type donné, de
fonctionner dans les limites écosystémiques naturelles ou anthropisées où il se situe, pour
assurer la productivité végétale et animale, maintenir et améliorer la qualité de l’eau et de l’air
et contribuer à la santé et aux activités humaines (Citeau et al, 2008).
Engrais : tout produit contenant au moins 5 % ou plus de l’un ou plus des trois principaux
éléments nutritifs des plantes (N, P 2O5, K2O), fabriqué ou d’origine naturelle, peut être appelé
engrais. Les engrais issus de fabrication industrielle sont appelés les engrais minéraux (FAO,
2003).
Ecologie :
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la ville de Cotonou pour s’étendre dans toutes les villes béninoises notamment celles côtières
(Hounkpodoté et Tossou, 2002).
Pour Moustier et Mbaye (1999), Mougeot (2000) et Marie-Hélène et al, (2010) le maraîchage
intensif présente un certain nombre de spécificités par rapport à l’agriculture rurale ou
conventionnelle à savoir : nouvelles fonctions marchandes et non marchandes, complexité du
droit foncier, fort usage des intrants chimiques, nécessité d’une maîtrise de l’eau, des circuits
de commercialisation et d’approvisionnement des produits phytosanitaires de synthèse. En
effet, la volonté de couvrir les besoins alimentaires des villes ou des grandes zones urbaines
pousse les maraîchers à généralement utiliser davantage les produits phytosanitaires (Minagra,
1993) qui constitue l’un des intrants les plus utilisés en maraîchage intensif.
Il faut noter également que contrairement à l’agriculture en milieu rural, en ville, la pression
de l’urbanisation tend à limiter les surfaces. Ainsi, à Brazzaville plusieurs enquêtes montrent
que 80 % des maraîchers urbains cultivent une surface inférieure à 700 m 2 par exploitation
(Torreilles, 1989 ; Moustier, 1995c). A Bangui, la surface moyenne est estimée à 1 500 m 2
(David, 1992). A Bissau, la surface moyenne est de 760 à 900 m 2 (David et Moustier, 1993).
A Madagascar, la moyenne de surface potentiellement cultivée de 3 000 exploitations
maraîchères est de 700 m2 (Rakatoarisoa et al, 1994). A Dare-Salam, 10 000 producteurs
exploitent chacun une surface moyenne de 500 m2 dans la ville (Jacobi et al, 2000). Dans la
ville de Cotonou, la taille moyenne est de 632 m² et de 1875 m 2 à Grand-Popo (Hounkpodoté
et Tossou 2002). A Abidjan, la taille moyenne des parcelles est de 600 m 2 (Yappi Affou,
1999). A Bhaktapur dans la vallée du Katmandou, la surface cultivée en légumes varie entre 3
000 et 5 000 m2 (Jansen et al, 1994). A Dakar, les maraîchers des Niayes exploitent une
superficie comprise entre 1 000 m2 et 1 ha (De Bon et al, 1997 ; Mbaye et Moustier, 2000).
Autour des principales villes burkinabé, Bobo-Dioulasso, Kadiogo, Koudougou, Bam et
Yatenga, le maraîchage périurbain est pratiqué sur des petites surfaces de 200 à 1 000 m 2
(Dupeloux et Ouatara, 1993).
Quant aux systèmes de culture en maraîchage intensif, ils sont souvent caractérisés par le
calendrier cultural, les rotations culturales et l’itinéraire technique mais aussi et surtout par
leur mode de gestion de la fertilité (Torreilles ; 1989 ; David, 1992 ; Moustier et David, 1997 ;
Jansen et al, 1994 ; Moustier, 1995c ; Gockowski, 2002 ; Mbaye et Moustier, 2000). Les
terres sont généralement en culture permanente avec des rotations inadéquates. La jachère est
pratiquement quasi absente. Les cultures sont irriguées dans la majorité des cas par des eaux
de surfaces, des eaux des nappes phréatiques et des aquifères ou des eaux usées. L’arrosage
Page 10
est souvent assuré à l’aide d’une paire de tuyaux munis d’une pomme d’arrosage alimentés
par une motopompe ou une pompe électrique ou à l’aide de l’arrosoir selon la taille et les
moyens des producteurs.
Sur le plan socio-économique, le maraîchage intensif en milieux urbains et périurbains revêt
plusieurs aspects : contribution à la sécurité alimentaire, lutte contre le chômage,
l’émancipation des femmes et des jeunes. Suivant les travaux de Yappi (1999), les
maraîchers sont majoritairement en âge d’assumer des responsabilités familiales. Ainsi, les
maraîchers de Bouaké et d’Abidjan en Côte d’Ivoire sont mariés pour la plupart (70 % des
cas) et ont en moyenne 6 enfants à charge à Bouaké et 3 à Abidjan. Cette situation les pousse
à exercer une activité rémunératrice comme le maraîchage. A Dakar où est concentrée plus de
la moitié de la population urbaine pauvre, le maraîchage permet d’améliorer les conditions de
vie des gens et surtout de créer des emplois rémunérés principalement dans les quartiers
proches des zones dunaires et des bas-fonds (Mbaye et Moustier, 2000). Dans la ville
d’Ibadan (Nigéria) Kintomo et al. (1999) évaluent le temps de travail entre 3 000 et 10 000
heures par hectare pour un cycle de culture de huit mois comprenant la préparation du terrain,
la construction des canaux de drainage, la préparation des planches et la conduite de la
culture. A Katmandou au Népal, en zone tropicale humide, Jansen et al. (1994) estiment que
l’exploitation d’un hectare de cultures légumières demande 600 jours par an de main-d’œuvre
familiale, contre 300 jours pour un hectare en système rizicole intensif (main-d’œuvre
essentiellement salariée). Les producteurs maraîchers sont largement de sexe masculin en
Côte d’Ivoire : 99 % de l’effectif à Abidjan, 56 % à Bouaké. Les femmes constituent
cependant la quasi-totalité des revendeurs et des détaillants sur les marchés. A Dare-Salam,
tout comme à Brazzaville, la production maraîchère, essentiellement de légumes-feuilles, est
surtout l’affaire des femmes. A Bissau, ces dernières sont largement impliquées dans la
commercialisation de la production.
Au Bénin, il est a relevé qu'au sud Bénin, environ 85 000 emplois directs et indirects ont été
créés dans le secteur du maraîchage en 2002 (PADAF, 2003). Dans la ville de Cotonou, le
revenu net global de l'ensemble des maraîchers est de l'ordre de 30 millions de FCFA par an
en dehors de leur propre consommation (Assobga-Komlan et al, 2007). Au Sénégal, les
légumes-feuilles traditionnels contribuent au budget familial de certains agriculteurs à hauteur
de 50 à 80 % (idem). Les activités permettent de nourrir les familles toute l'année vu que la
période d'approvisionnement des légumes-feuilles est plus longue pour le maraîchage intensif.
La production maraîchère permet aux ménages les plus défavorisés de s'alimenter en légumes
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frais et d'améliorer la valeur des repas en protéines et en vitamines tout en réalisant des
économies (Moustier et Pagès, 1997 ; Jacobi et al, 2000 et Mougeot, 2000).
Mais l’urbanisation croissante et la pression démographique que l’on observe dans les villes et
à leurs périphéries ne sont pas sans effet sur les sols et sur d’autres composantes de
l’environnement. Planchon et Valentin (1999) ont constaté une forte relation entre la
dégradation des sols et la densité de la population. De même, Wakponou (1999) a prouvé que
les problèmes de la dégradation de l’environnement en l’occurrence de la baisse de la fertilité
des sols sont ainsi intimement liés au développement des populations et des civilisations.
Enfin, Boli (1996), Charreau et Nicou (1971), Volkoff et Willaine (1976) et IRD (1999) ont
étudié les questions relatives à la fertilité et au fonctionnement global des sols sableux ou à
texture sableuse. Ils ont montré que les sols sableux sont généralement peu fertiles du fait
d’une faible teneur en argile et en matières organiques. Ils ont également révélé que les sols
sableux ont souvent des carences en phosphore et azote parfois en potassium et oligo-
éléments.
Outre leur fertilité chimique faible, les sols sableux fournissent peu d’eau aux plantes. Ainsi
d’une part, une grande partie des eaux qu’ils reçoivent est perdue par ruissèlement et d’autre
part les faibles teneurs en argile et en limon ne permettent pas de retenir l’eau dans le sol. Les
propriétés de ces sols peuvent être donc des sources d’accélération des risques de sécheresse
en fonction du climat. Ils ont par ailleurs montré que le développement des racines des plantes
dans les sols sableux est souvent bloqué à environ 25 cm de profondeur par la présence d’une
couche de sol compact. Du fait de cet enracinement superficiel, les cultures manquent
fréquemment d’eau et les engrais apportés s’avèrent peu efficaces. Les éléments minéraux
sont rapidement entrainés par les eaux de pluies sous la zone accessibles aux racines.
Malgré ces prouesses en matière de recherche, les risques de dégradation (physique, chimique
et biologique) des sols (i) et des agro-écosystèmes (ii) liés aux pratiques culturales en
maraîchage intensif sur le littoral béninois en particulier dans la commune de Grand-Popo
restent encore non élucidés. Pourtant, la connaissance des facteurs limitant du sol constitue un
préalable important dans la recherche d’une production agricole efficiente tant sur les plans
agronomique, économique qu’environnementale (Dahnke et Olson, 1990). Une évaluation
quantitative de l’appauvrissement des sols sableux du cordon littoral de Grand-Popo en
éléments nutritifs par les cultures du fait des modes de production s’avère donc précieuse afin
d’apprécier l’évolution de la fertilité physico-chimique des sols et de concevoir des mesures
correctrices, la présente étude a été initiée.
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3. CADRE DE L’ETUDE
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Cadre de l’étude
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Cadre de l’étude
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Cadre de l’étude
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Cadre de l’étude
Du point de vue du sol, on trouve sur le territoire de la Commune de Grand-Popo, trois types,
correspondant aux grands ensembles de reliefs ci-dessus cités :
- les sols du littoral et des cordons dunaires. Ils occupent 3,4 % de superficie de la
Commune. Ce sont des sols peu évolués qui ont une texture sableuse ;
- le sol des zones de plateaux et agglomérations urbaines. Il s’agit d’un sol ferrugineux à
texture sablo-argileuse. Ce type de sol constitue la terre ferme et occupe 15, 6 % des
superficies de la Commune;
- les sols alluvionnaires et hydromorphes. Ils sont fertiles et inondables par les crues des
fleuves. Ils occupent avec les lagunes et marécages, la plus grande partie des terres de
la commune avec près de 81 % (Capo-Chichi, 2006).
3.1.2. Végétation
L’agriculture est l’une des activités économiques génératrices de revenus à Grand-Popo. Les
cultures que l’on y rencontre sont : le manioc, le riz, le palmier à huile, le cocotier, le maïs, le
niébé, et les cultures maraîchères. Les cultures telles que le maïs, le niébé et le cocotier se
cultivent en association ou en rotation en agriculture pluviale. La production du riz, du
palmier à huile et de certains légumes locaux, est caractéristique des zones de pêcheries et se
cultive sur des sols alluvionnaires fluviales et lacustres du fleuve Mono. La production
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Cadre de l’étude
maraîchère intensive, une activité agricole très en vue actuellement dans la Commune est
spécifique aux zones côtières.
piment oignon
18% 21%
Grande
Morelle
14%
Figure 3 : Importance des légumes produits en maraîchage urbain à Grand-Popo (ADIFON, 2012)
Les producteurs de Grand-Popo se sont lancés dans le maraîchage intensif afin de subvenir
aux besoins fondamentaux de leur ménage. Forts de leurs nombreuses années passées dans le
maraîchage, ils ont acquis du point de vue technique, une certaine expérience et ont une
maîtrise des itinéraires techniques. Sur environ 96 % des exploitations, les terres sont en
cultures continues.
Chaque culture a une période propice (Cf. Figure 4) qui tient compte de sa rareté sur le
marché au moment de sa livraison et de sa tolérance aux conditions climatiques
(ensoleillement, humidité de l’air, température). Les variétés de tomate les plus cultivées
sont celles améliorées: « Pectomèche » en saison pluvieuse et « Mongale » en période chaude.
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Cadre de l’étude
Comme précédents culturaux, la pratique courante dans cette Commune est une succession de
légumes/ légumes. Les cultures se font généralement sur planches. Après une mise en
pépinière des semences pendant une durée allant de 25 à 35 ou 40 jours, les jeunes plants de
légumes sont repiqués sur des planches de dimensions variables telles : 15 m2 (2,5x6m2) 36 m2
(3x12m2), 60 m2 (3x20m2); 90 m2 (3x30m2) ; 18m2 (6x3m2) ; 25m2 (2,5x10m2).
Quelques jours après le repiquage, les jeunes plants reçoivent des engrais minéraux composés
de formule notamment NPK et l’urée. Les doses appliquées et leurs fréquences varient en
fonction du type de culture et de la période de culture (saison sèche ou pluvieuse). Certains
maraichers appliquent en dehors de l’urée et de l’engrais composé NPK, de l’engrais
potassique. Suivant les résultats d’enquête, la dose d’engrais NPK couramment appliquée est
d’environ 200 à 300 kg/ha. La fumure organique d’origine animale est très peu disponible et
par conséquent, les doses apportées aux sols sont faibles. Quant à la protection phytosanitaire,
elle est basée essentiellement sur la lutte chimique. La fréquence de traitement des cultures
varie selon les maraîchers mais 69 % des maraîchers optent pour un traitement par semaine
soit dix à 12 traitements pour une culture dont le cycle est compris entre deux mois et demi ou
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Cadre de l’étude
trois mois. Les produits chimiques de traitement utilisés (Cf. photo1) sont acquis pour la
plupart à Aného au Togo. Certains sont achetés directement sur les sites auprès de vendeurs
ambulants qui se promènent de site en site. Les traitements se font généralement par
combinaison de produits phytopharmaceutiques (Cf. Annexe 7). Le recours à ces produits
phytosanitaires durant tout le cycle végétatif des cultures, permet certes aux maraîchers de
contrôler la compétition adventice, de minimiser les attaques des ravageurs et autres ennemis
des cultures mais pourrait dégrader la qualité du sol, celle des eaux des nappes phréatiques, la
biodiversité et aussi pourrait être à l’origine des problèmes de santé publique graves. En effet,
l’utilisation excessive de produits chimiques de synthèse en maraîchage intensif à Grand-Popo
peut provoquer une réduction de la croissance des bactéries du sol, une diminution de la
biomasse microbienne, un déclin de la population d’insectes bénéfiques tels que les abeilles,
les araignées et les coléoptères. Aussi, l’utilisation excessive de ces produits peut accélérer
l’acidification du sol et donc, une toxicité alumique des sols.
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4. MATERIEL ET METHODES
Matériel et méthodes
♂ : Hommes
ф : Femmes
10 % de maraîchers ont été alors enquêtés par quartier de ville et quatre sites ou périmètres
maraîchers ont été choisis et ont fait objet des prélèvements d’échantillons de sol à analyser
au laboratoire. Le mode de sélection des maraîchers a été basé sur un échantillonnage
raisonné.
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Matériel et méthodes
Au total, 45 maraîchers ont été retenus dans les deux arrondissements soit 30 maraîchers à
Grand-Popo centre et 15 à Agoué (Ayiginnou 1 et Ayiginnou 2) pour la collecte des données
relatives aux systèmes de cultures en maraîchage intensive dans la Commune (itinéraire
techniques, modes d’irrigation et modes de gestion de la fertilité des sols)
Tableau 2 : Composition texturale des sols du codon littoral de Grand-Popo dans les 30 premiers cm.
Ainsi, ont été choisis un site à Onkihoué plage et un autre à Ewécondji dans l’Arrondissement
de Grand-Popo. Dans l’Arrondissement d’Agoué, un site est retenu à Ayiginnou 1 et un autre
à Ayiginnou 2. La disponibilité du maraîcher, l’accessibilité au site, l’appartenance à
l’UCPM-Grand-Popo et une superficie agricole d’au moins 1 250 m 2 (02 carrés de 25 m x 25
m) sous maraîchage intensif continu étaient les critères essentiels qui ont guidé le choix des
maraîchers.
Au niveau de chacune des quatre exploitations maraîchères retenues, 20 prélèvements de sol à
raison de 5 prélèvements sur quatre planches choisies au hasard ont été effectués par
profondeur. Sur chaque planche, les échantillons de sol ont été prélevés sur une profondeur de
0-20cm et 20-40cm en cinq endroits correspondant aux quatre angles de chaque planche et
l’intersection des deux diagonales. Les prélèvements d’échantillons de sol ont été réalisés à
l’aide d’une tarière.
Enfin, les échantillons de sol des répétitions de chaque niveau (0-20cm ou 20-40cm) ont été
mélangés en seul échantillon composite de sorte à avoir deux échantillons de sol composite
par site soit un total de huit échantillons de sol (Cf. Tableau 4) qui ont été transportés au
LSSEE pour analyse.
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Matériel et méthodes
Ewécondji (site2) 0-20cm DJIMEZO Franc EWECONDJI Tomate sur planche en fin de cycle,
& planche de piment et des planches
20-40 cm en préparation pour recevoir de
nouvelles cultures
Ayiginnou1 (site3) 0-20cm ABALO Donsi AYIGINNOU De grande exploitation de piment
& (une exploitante) en phase de maturation
20-40 cm
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Matériel et méthodes
Tableau 4 : Données d’analyse de laboratoire relatives aux valeurs mesurées pour certains paramètres
chimiques et pH des sols par site de prélèvement
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Matériel et méthodes
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Matériel et méthodes
Le tableau 5 présente les critères utilisés pour évaluer les limitations imposées par les
caractéristiques chimiques ainsi que les classes de fertilités chimiques des sols. Il est suivi des
critères utilisés pour classifier les niveaux de fertilités chimiques des sols d’une part et la
signification des différents degrés d’intensité des limitations représentés par des chiffres
allant de 0 à 4 d’autre part.
Classe I : niveau de fertilité élevé ; les caractéristiques chimiques des sols ne présentent pas
ou présentent seulement de faibles limitations ;
Classe II : niveau de fertilité moyen ; les caractéristiques ne présentent pas plus de trois
limitations modérées éventuellement associées à de faibles limitations ;
Classe III : niveau de fertilité bas ; les caractéristiques présentent plus que trois limitations
modérées et associées à une seule limitation sévère ;
Page 27
Matériel et méthodes
Classe IV : niveau de fertilité très bas ; les caractéristiques présentent plus d’une limitation
sévère.
Il est à préciser que les différents degrés d’intensité de limitations représentés par les chiffres
0 ; 1 ; 2 ; 3 et 4 au niveau du Tableau 5 traduisent respectivement :
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RÉSULTATS ET DISCUSSION
5. RÉSULTATS
Résultats
Matériel et méthodes
Page 31
Résultats
actuel basé essentiellement sur la monoculture intensive de légumes où les différents organes
des plantes sont comestibles, ne permet pas une restitution des résidus de récoltes qui aurait
pu contribuer à améliorer la teneur en carbone des sols.
Tableau 6 : Comparaison des paramètres chimiques et pH du sol de profondeur 0-20 cm sous culture
intensive et à l’état naturel.
Paramètres chimiques
Sites Prélevés NT % CT C/N Pass Kass S CEC V% pHeau
Onkihoué Plage 0,06 0,43 7,16 58 0,17 3,63 12,8 28 7
Ewécondji Plage 0,07 0,36 5,14 65 0,16 4,1 12,3 33 6,7
Ayiginnou 1 0,06 0,43 7,16 80 0,20 2,78 16,3 17 5,5
Ayiginnou 2 0,05 0,34 6,8 101 0,17 4,40 13 18 5,5
X- : (sur 0- 20cm) 0,06± 0,39± 6,57± 76± 0,18± 3,20± 13,6± 24± 6,05±
0,004a 0,023a 0,48a 9,51a 0,36a 0,37a 0,91a 3,89a 0,008a
Site non perturbé 0,053a 0,44a 8,3a 1b 0,18a 0,62a 2,7b 23a 6,2a
Par contre, le tableau 6 montre que les restitutions d’engrais minéraux composé (NPK)
influencent significativement (P‹0.05) la teneur en phosphore assimilable (Pass) des sols. La
teneur en Pass des sols sous maraîchage s‘est ainsi vue multipliée par 66 en comparaison au
sol non perturbé. Ce paramètre chimique du sol au vue donc de sa teneur actuelle (76±9,51
ppm) dans la couche superficielle des sols, ne présente pas de limitations (Cf. Tableaux 7 et 8)
pour la croissance des plantes.
Mais la variation de la teneur en potassium échangeable (Kass) des sols sous cultures par
rapport au sol témoin est non significative. La teneur moyenne actuelle du Kass dans les 20
premiers centimètres du sol est estimée à 0,18±0,36 méq/100g. Cette valeur du Kass bien
qu’étant inférieure au seuil de 0,20 méq/100g, est très voisin de celui-ci. On peut donc
supposer que le potassium échangeable des sols au vu de sa teneur actuelle, présente des
limitations moyennes (Cf. Tableaux 7 et 8) pour la croissance des plantes.
Le tableau 6 montre aussi que la variation de la somme des bases échangeables (S) entre les
sols sous maraîchage intensif et le sol témoin est non significative (P›0.05). La teneur
moyenne en bases échangeables totales des sols sous maraîchage intensif est d’environ
3,20±0,37 méq/100g de sol. Cette teneur en S des sols sous cultures est inférieures au 5
méq/100g. Par conséquent, ce paramètre chimique (S) au vu de sa teneur actuelle, présente
des limitations sévères (Cf. Tableaux 7 et 8) pour la croissance des plantes.
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Résultats
La différence de la variation du taux de saturation (V) entre les sols sous maraîchage
intensif et le sol témoin est également non significative. La teneur moyenne de V des sols
sous maraîchage est de 24±3,89 % contre 23 % pour le sol témoin. Un sol est très fortement
lessivé lorsque son taux de saturation est compris entre 0 et 15 %, fortement lessivé entre 15
et 30 %, modérément lessivé entre 30 et 50 %, légèrement lessivé entre 50 et 70 % et très
faiblement lessivé entre 70 et 100 % (An, 1976). Le taux de saturation des sols étudiés étant
compris entre 15 et 30 %, les risques de lessivage des sols sont donc élevés. Ce paramètre
chimique du sol ayant une teneur largement inférieur au seuil de 40 %, présente donc des
limitations sévères (Cf. Tableaux 7 et 8) pour la croissance des plantes. Enfin, l’analyse du
tableau 6 montre que la différence de l’acidité des sols sous maraîchage intensif par rapport au
sol témoin est non significative. La valeur du pHeau actuel du sol est de 6,05±0,008 contre
6,2 pour le sol témoin Ce qui suppose que les pratiques culturales actuelles ont très peu
influencé l’acidité du sol dans cette couche du sol
Tableau 7: Limitations et degré de limitations liés aux caractéristiques chimiques des sols
Caractéristiques Sol non perturbé Niveaux de limitations Sol sous culture Niveaux de limitations
(1976) (2012)
Matière 0,5 à 1 % Sévère (III) 0,41 à 0,68% Sévère (III)
organique
Azote (N) 0,053% › 0,045 Moyenne (II) 0,05 à 0,06% Moyenne (II)
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Résultats
CEC 2,7 méq/100g Très sévère (IV) 10,83 à 13.6 Moyenne (II)
méq/100g › 10
Tableau 8 : Classification des niveaux de fertilité chimique des sols du littoral de Grand-Popo
Niveau de Fertilité
Eléments Sol non perturbé ou sol témoin Sol sous maraîchage intensif
MOS Limitation sévère Limitation sévère
N Limitation moyenne Limitation moyenne
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Résultats
Matériel et méthodes
L’analyse de ce tableau montre une différence significative (P‹0.05) des teneurs de l’azote
total (NT) et du carbone total (CT) de l’horizon de surface par rapport à l’horizon inférieur (20-
40 cm). Les moyennes respectives des teneurs en N T et en CT sont ainsi de l’ordre de
0,06±0,004 % et de 0,39±0,023 % pour l’horizon de surface contre 0,045±0,003 % et
Page 35
Résultats
0,24±0,004 % dans l’horizon inférieur (20-40cm). Le stock organique des sols bien que
présentant des limitations sévères dans l’ensemble, est beaucoup plus élevé dans les 20
premiers centimètres. Ceci s’explique par l’épandage régulier de différents types de fumures
organiques à la surface des planches par les maraîchers.
Tableau 10 : Comparaison des paramètres chimiques et pH des sols sous maraîchage intensif aux
deux profondeurs entre 0-20 et 20-40cm
Paramètres chimiques
Sites Prélevés NT % CT C/N Pass Kass S CEC V% pHeau
Onkihoué Plage 0,05 0,25 5 26 0,12 3,79 11,7 32 6,6
Ewécondji Plage 0,04 0,24 6 31 0,09 1,77 10,4 17 5,6
Ayiginnou 1 0,04 0,24 6 37 0,14 1,97 13 15 5,5
Ayiginnou 2 0,05 0,23 4,6 51 0,12 1,98 8 24 5,2
X- : (sur 20-40cm) 0,045± 0,24± 5,40± 36,25± 0,12± 2,38± 10,78± 22± 5,73±
0,003b 0,004b 0,36a 5,41b 0,01b 0,47a 1,067a 3,85a 0,1a
Sol de 0-20cm 0,06± 0,39± 6,57± 76± 0,18± 3,20± 13,6± 24± 6,05±
(moyenne globale) 0,0004a 0,023a 0,48a 9,51a 0,36a 0,37a 0,91a 3,89a 0,008a
L’analyse du Tableau 10 montre également que la variation du phosphore assimilable (Pass)
entre la couche superficielle (0-20 cm) et l’horizon inférieur (20-40cm) des sols sous
maraîchage est significative (P‹0.05). La teneur en Pass de l’horizon de surface (0-20cm) est
de 76±9,51 ppm contre 36,25±5,41 ppm dans l’horizon inférieur. Ce paramètre chimique du
sol est donc plus concentré et est plus disponible aux plantes dans les 20 premiers centimètres
que dans les profondeurs inférieurs du sol.
L’analyse du même tableau montre que la variation des teneurs de la somme des bases
échangeables (S), de la capacité d’échange cationique (CEC) et du taux de saturation des sols
entre ces deux profondeurs (0-20cm et 20-40cm) est non significative. Toutes fois, les teneurs
de ces trois paramètres chimiques (S, CEC et V) sont un peu plus élevées au niveau de
l’horizon de surface. C'est-à-dire dans la couche superficielle des sols.
Page 36
Résultats
Enfin, l’analyse du tableau montre que la différence de l’acidité entre ces deux horizons du
sol est non significative. En effet, la valeur du pHeau actuel du sol est de 6,05±0,008 dans la
couche superficielle (0-20cm) contre 5,73±0,1 sur 20-40cm.
En conclusion, il se dégage de l’analyse du tableau 10 que les paramètres chimiques du sol
sont plus disponibles pour les plantes dans la couche superficielle qu’au niveau de l’horizon
inférieur.
Page 37
Matériel et méthodes
6. DISCUSSION
Résultats
Page 33
Discussion
Matériel et méthodes
A la présente étape, seront appréciés les indicateurs de fertilité des sols du littoral de Grand-
Popo dans son ensemble. Ils seront jugés à la lumière des résultats des travaux des auteurs qui
ont travaillé sur l’évolution de leur fertilité.
Dans l’ensemble, les matériaux d’origine des sols sous maraîchage intensif dans la Commune
de Grand-Popo sont des sables côtiers à grains grossiers. Leur teneur en matière organique
est faible et se traduit par un rapport C/N très moyen inférieur à 10. Leur teneur en phosphore
assimilable est très inférieure à 20 ppm ; la sommes des bases échangeables inférieure à 2
méq/100 g, la capacité d’échange des cations totaux est inférieure à 5 méq/100 g, leur taux de
saturation est aussi en dessous des 40% et leur pHeau est légèrement acide (Cf. Annexe 2). Ce
sont donc des sols naturellement très pauvres en éléments nutritifs et en matériaux organiques
(Volkoff et Willaime, 1976). Ils sont du coup peu favorable aux cultures annuelles (maïs,
manioc, cotonnier, sorgho…).
Page 39
Discussion
Côte d’Ivoire (Chabalier, 1986). Plusieurs travaux publiés également par Dommergues
(1960), Perraud (1971), Bachelier (1978) et Mouraret (1965) abondent dans le même sens de
la diminution du stock de carbone que révèlent les présents résultats. La tendance à la baisse
du taux de CT par rapport au sol témoin résulte probablement de la minéralisation de la
matière organique.
Toutefois, l’analyse de variance montre que la variation de l’azote total (N T) et du carbone
total (CT) entre les sols sous maraîchage intensif et le sol témoin est non significative (P›0.05).
Cette différence non significative des teneurs de l’azote total (N T) et du carbone total (CT)
entre le sol non perturbé et les sols sous culture intensive permanente depuis des années
pourrait être justifiée par le fait que les restitutions régulières de fumure organique par les
maraîchers ont permis de maintenir une certaine stabilité du taux de carbone et la rétention de
certains éléments chimiques.
En absence de colloïdes minéraux dans un sol comme c’est le cas du sol sableux du littoral à
Grand-Popo (Volkoff et Willaine, 1976), le facteur essentiel de rétention d’eau et des cations
reste la matière organique (Juste, 1992a). Les sols des périmètres maraîchers urbains de
Grand-Popo étant sableux, peu évolués, pauvres en argile et en éléments nutritifs,
l’amélioration ou la stabilisation de leur fertilité ne peut qu’être associée à la matière
organique du sol. Cette dernière en effet, améliore la macrostructure du sol ; l’infiltration et le
contrôle de l’érosion ; la capacité d’échange cationique et un stock accru d’éléments
inorganiques qui libère lentement le CT du sol (Bationo et Geiger, 1991). Les amendements
consécutifs à travers les applications de fientes de volaille, de la bourse de vache ou des
crottes de lapin en début de repiquage, pratique très courante en maraîchage intensif à Grand-
Popo ont donc eu un impact positif sur l’enrichissement de certains paramètres chimiques du
sol.
Ainsi, le phosphore assimilable est passé de 1 ppm à 76±9,51ppm ; une teneur 3 à 4 fois
supérieur au seuil de 20 ppm pour ne pas constituer une limitation. En effet selon Igué (2003),
un sol qui présente une teneur en phosphore assimilable supérieur à 20 ppm n’a plus de
déficience pour la croissance des plantes. Mais les sols sous maraîchage intensif à Grand-
Popo ne sont pas pour autant pourvu en phosphore malgré l’amélioration sensible constaté.
Page 40
Discussion
Il en est de même de l’enrichissement du sol en bases échangeable totales qui est passée de
0,6 méq/100g à 3,20±0,37 méq/100g de sol. La capacité d’échange cationique (CEC) a
également connu une amélioration significative passant de 2,7 méq/100g pour le sol témoin à
13,6±0,91 méq/100g pour les sols sous maraîchage. Enfin le taux de saturation a augmenté
d’1 % passant de 23 % à 24±3,89 % avec une variabilité intersites atteignant 33 %.
Sur le plan physique, les sols sous maraîchage intensif à Grand-Popo en dépit du fait qu’ils
sont bien drainés, présentent un certains nombres de limitations sévères : une perméabilité à
l’eau excessive, une faible capacité de rétention en eau, une faible chaleur spécifique et une
texture très sableuse. Ils n’offrent donc pas non plus assez de qualités nécessaires du point de
vue fertilité physique.
Les sols sableux des sites maraîchers urbains de la Commune de Grand-Popo, au vue de ces
analyses, possèdent à l’étape actuelle, un certains nombre de limitations sévères de sorte que
l’on ne puisse les exploités dans le cadre d’une agriculture durable, profitable et capable de
concurrencer la production agricole sur d’autres types de sols.
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Discussion
révèle la présente étude est en conformité avec les travaux de Landon (1991), Nangal et al
(2012) mais en opposition avec les résultats de Volkoff et al, (1999). En effet, une étude
estimative du stock de carbone des sols du Bénin réalisée par Volkoff et al, (1999) pour des
épaisseurs de 0-20cm, 0-50cm et 0-100cm montre que pour l’ensemble des sols dominants du
Bénin c'est-à-dire, pour tout ce qui n'est pas Vertisol, Sol brun eutrophe ou sol hydromorphe,
le stock de carbone moyen est de 2,2 kg/m2 entre 0 et 20 cm, de 33 kg/m2 entre 0-50 cm et de
4,5 kg/m2 entre 0-100 cm de profondeur. Cette contradiction entre les résultats de la présente
étude et ceux de Volkoff et al (1999) est probablement liée au fait que ces auteurs dans leur
méthode d’estimation du stock de carbone, reprennent à chaque fois le stock de l’horizon de
surface (0-20cm) dans l’estimation des autres profondeurs des sols. Ce qui ne permet pas de
faire une bonne comparaison des stocks de carbone des sols par profondeur.
La hausse du taux de matière organique dans l’horizon de surface par rapport à l’horizon
inférieur au vue des analyses de la présente étude est indubitablement liée à l’épandage
régulier de différents types de fumures organiques sur la surface des planches par les
maraîchers.
La variabilité significative du taux du phosphore assimilable et du potassium échangeable
entre l’horizon de surface (0-20cm) et celui inférieur (20-40cm) constaté au cours de cette
étude entérine également les travaux de Nangal et al (2012), Mbonigaba et al (2009).
Les paramètres chimiques de fertilité des sols sous culture dans la Commune de Grand sont
beaucoup plus concentrés dans la couche superficielle du sol. Ce qui explique certainement le
fait que ces sols en dépit de leur piètre niveau de fertilité, tolèrent néanmoins les cultures
maraîchères.
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Matériel et méthodes
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Conclusion et suggestions
Matériel et méthodes
La production intensive de légumes sur sols sableux pauvres du littoral dans la Commune de
Grand-Popo a entraîné des changements au niveau de certains paramètres chimiques de
fertilité mais sans pour au tant améliorer de manière significative le niveau de fertilité et
l’acidité des sols. Ainsi, suite aux apports réguliers d’engrais minéraux et amendements
organiques, les teneurs des sols en Phosphore assimilable, en Potassium échangeable, en
calsium et en magnésium ce sont amélioré et sont moyennes. La capacité d’échange
cationique s’est aussi améliorée et a une teneur moyenne. Le pHeau des sols est proche de
l’optimum pour un bon sol agricole. L’amendement organique a également permis de réduire
le lessivage des éléments nutritifs de couche du sol 0-20cm vers celle de 20-40cm et plus.
Mais le faible taux de carbone organique des sols, la faible teneur en bases échangeables
totales, le faible taux de saturation (V‹ 40 %), la forte perméabilité à l’eau, la faible capacité
de rétention en eau et la faible chaleur spécifique due à la texture font que ces sols demeurent
des sols à niveau de fertilité très bas.
Les sols sableux des sites maraîchers en milieu urbain de la commune de Grand-Popo, au vue
des analyses de cette étude possèdent de très grand nombre de propriétés physico-chimiques
défavorables à l’agriculture.
Ce sont les effets combinés de l’application de matériaux organiques tels que les engrais vers,
les résidus de récoltes, le fumier animal ou le compost et l’adoption de bonnes pratiques
agricole par des systèmes de rotation équilibré qui peuvent aider à contourner les aspects
négatifs et défavorables des propriétés physico-chimiques des sols.
Pour améliorer alors la fertilité physico-chimique de ces sols en vue de leur valorisation
rationnelle et durable, nous suggérons des expérimentations sur l’efficacité d’enfouissement
des engrais verts et des amendements d’engrais chimiques.
De façon plus concrète, il est souhaitable que l’on procède à des essais ou expérimentations
de différentes technologies mise au point par la recherche telles que les systèmes de
production sous paillis du Mucuna sp. et d’Aschynomene histrix ; la valorisation des déchets
ménagers et urbains pour la production de compost et la valorisation des compost à base de la
jacinthe d’eau. Il serait aussi souhaite que l’on procède à des expérimentations d’amendement
des sols par la glauconie qui serait riche en potassium (K2O) ou de la tourbe.
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agricole et de l’Académie des sciences agricoles. Brève Vigie, 30 novembre 2010.
99) Yappi A. S., 1999. Agriculture intra-urbaine en Côte d’Ivoire : les cultures et les acteurs. In :
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100) Yèhouénou E., Pazou A., Toko A. I., Houndantodé J.Z., 2009. Variabilité des éléments
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101) Youssouf I., Lawani M., 2000. Les sols béninois: classification dans la base de référence
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102) Zoumana C., Cesar J., 1994. Production et utilisation du fumier dans la zone dense de
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ANNEXES
Annexe 1 : Méthodes utilisées pour le dosage des paramètres chimiques du sol et du pH par le LSSEE
Les méthodes utilisées pour le dosage des différents paramètres chimiques de fertilité du sol
par le Laboratoire des Sciences du Sol, Eaux et Environnement du Centre de Recherche
Agricoles d’Agonkamey (LSSEE/CRA-Agonkamey) se présentent comme ci-après:
pH : il est déterminé par l’électrode à verre dans les solutions sol /eau = 1,25 et sol/Kcl
à 1N ═1/2,5. Il a permis de savoir si le sol est acide ou basique;
Azote total : l’azote total a été déterminé par la méthode de KJELDAHL qui comporte
la minéralisation avec H2SO4, la distillation en présence de NaOH 1N et le dosage de l
´azote ammoniacal par H2SO4 N/10;
Carbone et matière organique : il est déterminé par la méthode Walkley et Black. La
teneur en matière organique a été déterminée par le produit du pourcentage de carbone
et du facteur de conversion 1,724 (% C x 1,724);
Cations échangeables : ils sont déterminés en deux séquences après l’extraction par la
saturation du sol à l’acétate d’ammonium : i) le dosage par la titration de Ca 2+ et de
Mg2+ avec l’éthylène diamine tétra-acétique en présence de la soude, du cyanure
de potassium et du murexide, ii) le dosage par photométrie de flamme de Na + et
K+ ;
Capacité d’échange cationique (CEC), Taux de saturation (V) et somme des bases
échangeables (S) : la capacité d’échange cationique est déterminée de la même
manière que dans le cas de l’azote total et ceci après déplacement de NH4 fixé sur le
complexe absorbant. Ce déplacement se fait par une solution normale de KCI. Le taux
de saturation est déterminé par le produit du rapport S/T et d’un réel 100 : V = (S/T) *
100 où : S = Somme des bases échangeables (Ca++, Mg++, Na+, K+) en méq/100 g de
sol; T = Capacité d’échange cationique ;
Phosphore assimilable : il est déterminé par la méthode Bray qui comprend deux
phases essentielles: i) l’extraction après agitation du mélange sol solution Bray; ii)
dosage au colorimètre en présence d’acide ascorbique et du molybdate d’ammonium
après léger chauffage au bain marie à 80 °C.
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Paramètres NT % CT C/N Pass Kass Sb CEC V% pHeau
Teneurs sur 0.053 0.44 8.3 1ppm 0.18 0.62 2.7 23 6.2
méq/100g méq/100g méq/100g
0.20cm
Annexe 2 : Caractéristiques chimiques et pH du sol sableux de littoral de Grand-Popo avant la mise en
culture.
Paramètres physico-chimiques
Types de sols %Argile % NT CT Sb CEC V% Pass Kass pH
Sables
Sol sableux du 1.5 98 0.053 0.44 0.62 2.7 23 1 0.18 6.2
littoral peu évolué
Sol ferralitiques sur 10 75 0.031 0.52 4.35 6 72.5 4 0.18 6.1
argile sableux
Sols ferralitiques 15 60 0.088 0.64 6.79 7.8 87 10 0.18 6.6
sur grès Crétacés
Sols ferralitiques 12 75 0.06 0.62 6.32 6.8 93 35 0.18 6.8
sur roches
cristallines
Sols hydromophes 17.5 62 0.11 1.62 25.57 27.2 94 12 0.4 6.1
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Annexe 4: Tableau d’analyse de variance à un facteur (valeur de F) de l’évolution du taux de différents
paramètres chimiques du sol sur 0-20cm entre leur état naturel et celui actuel.
ANOVA
Somme des ddl Moyenne des F calculer Signification
carrés carrés
Nt Inter-groupes 0,000 1 0,000 ,588 ,499
Intra-groupes 0,000 3 0,000
Total 0,000 4
Pass Inter-groupes 4500,000 1 4500,000 12,431 ,039
Intra-groupes 1086,000 3 362,000
Total 5586,000 4
Sb Inter-groupes 5,346 1 5,346 9,677 ,053
Intra-groupes 1,657 3 ,552
Total 7,003 4
CEC Inter-groupes 92,794 1 92,794 25,274 ,015
Intra-groupes 11,015 3 3,672
Total 103,809 4
C Inter-groupes ,002 1 ,002 ,909 ,411
Intra-groupes ,007 3 ,002
Total ,009 4
MO Inter-groupes ,004 1 ,004 ,443 ,553
Intra-groupes ,025 3 ,008
Total ,028 4
pH Inter-groupes ,018 1 ,018 ,035 ,863
Intra-groupes 1,530 3 ,510
Total 1,548 4
V Inter-groupes ,800 1 ,800 ,013 ,916
Intra-groupes 182,000 3 60,667
Total 182,800 4
CN Inter-groupes 2,408 1 2,408 2,586 ,206
Intra-groupes 2,794 3 ,931
Total 5,202 4
Source : Résultats des travaux
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Annexe 5 : Tableau d’analyse de variance à un facteur (valeur de F) de certaines caractéristiques
chimiques du sol entre les niveaux 0-20cm et 20-40cm.
Valeur de F
sous de ddl
variation
Traitement 1 9* 13.20* 1.89ns 4.05n 39.71* 0.48ns 18.2 0.13ns 6.22* 3.78ns
s 4
*
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Annexe 6 : Quelques renseignements sur certaines cultures légumières
Nom de la Poids du Durée Temps passé Récolte Fumure minérale Fumure Rendements kg/
culture litre de germination en pépinière au repiquage minérale en
graines (g) (jours) cours de
croissance
Tomate 300 4-6 20 à 30jrs A partir de 3 N= 95 P=120 N=90 K= 50 60-300
mois, puis K=160
durant 1 mois
Oignon 500 7-15 1.5 à 2 mois 90 à 140jrs N=60 P=75 K=85 N=60 K= 50 200-300
(Allium après semis
cepa) selon variétés
Gombo 620 8 De 3 mois à 3 Début 60 à 80 N=45 P=60 K=70 N =25 après 40-80
mois ½ jrs après semis 20jrs N=45
selon variétés après 40jrs
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Annexe 7 : Photo de quelques produits phytosanitaires utilisés en maraîchage intensif à Grand-Popo
Végéboost à gauche et Lambda Super 2.5 EC Laser 480 SC & Sumitex 40 EC Sulfra 80 WP& Sunhalothrin 2.5EC
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