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JUIN 1997
L’institut Ecole Inter-Etat
français
de recherche d’lngénieurs de
scientifique L’Equipement
pour le
Rural de
développement
en Coopt%ation Ouagadougou
Burkina Faso Burkina faso
JUIN 1997
- mes collègues de la 26eme promotion de 1’EIER pour les moments passés ensemble
durant ces trois années de formation ;
La Formation Initiale, d’une durée de trois (3) ans, se termine par un Mémoire
de Fin d’Etudes qui vise à familiariser l’élève à l’exercice de la profession d’ingénieur
en mettant l’accent sur le travail personnel. Le thème de ce présent mémoire s’intitule :
- Santé (DES) ;
L’outil privilégié utilisé pour atteindre cet objectif est la modélisation globale de
la relation pluie-débit. A cet effet, deux modèles globaux à réservoirs (CREC et GR3)
sont appliqués à six (6) bassins versants de superficie comprise entre 120 et 2 400 km*.
L’exploitation de ces deux modèles s’est faite au moyen du logiciel EMILE (Ensemble
Modélisateur Intégré pour le calcul des Lames d’Eau) mis au point par 1’ORSTOM. Les
données pluviométriques et hydrométriques ont été extraites à partir des banques de
données PLUVIOM et HYDROM également élaborées à I’ORSTOM. Notre démarche
a consisté dans un premier temps à caler les modèles sur une période donnée pour les
différents bassins versants étudiés. L’analyse des différents calages effectués fait
ressortir une difficulté des modèles à reproduire fidèlement les hydrogrammes
observés. Nous avons ensuite procédé à la validation des calages. Celle-ci n’a pas
apporté d’amélioration significative. Il apparaît que les modèles à réservoirs ne
prennent pas suffisamment en compte certaines particularités de la région tropicale en
général, et du Sud-Ouest du Burkina Faso en particulier : intensité élevée des
précipitations, forte évapotranspiration, nature argileuse des sols.
CONCLUSION ......................................................................................................... 58
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ............................................................... 60
ANNEXES ................................................................................................................. 63
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................... 86
Mod6lisation pluie-débit des apports de bassins versants du Sud-Ouest du Burkina Faso.
INTRODUCTION
Problématique
Objectif de l’étude
Notre étude vise à reconstituer sur une période donnée, les apports naturels à
l’exutoire de six bassins versants situés dans le Sud-Ouest du Burkina Faso. Il s’agira
d’évaluer les disponibilités en eau qu’offrent ces bassins versants, aux fins de
simulation des aménagements existants et futurs.
Cadre de l’étude
Méthodologie
L’estimation des apports d’eau à l’exutoire d’un bassin versant requiert l’étude
des écoulements sur le bassin en question. Ces écoulements étant une conséquence des
précipitations, il devient nécessaire de remonter aux transformations pluie-débit pour
estimer les apports à différents pas de temps. La recherche des transformations pluie-
débit conduit à l’utilisation de modèles hydrologiques à même de représenter les
phénomènes en présence dans le bassin versant.
Le quatrième chapitre traitera de gapplication des modèles sur les six bassins
sélectionnés. On procédera successivement au calage des modèles, à la validation des
calages effectués et à la génération de débits.
GENERALITES
1. - LA RELATION PLUIE-DEBIT
2. - LA MODELISATION PLUIE-DEBIT
1 - GENERALITES
1 - 1. LA RELATION PLUIE-DEBIT
Un bassin versant est défini par rapport à une section droite d’un cours d’eau et
représente la superficie drainée par ce cours d’eau à l’amont de ladite section. Toute
eau qui ruisselle à l’intérieur du bassin versant transite donc par la section droite
considérée appelée exutoire.
Précipitation
Rétention à la
surface du sol
Débit de base
souterraines
I t
1 - 1 - 2. La fonction de production
Intensité de Intensité de
la pluie (mm!h) la pluie (mn-A)
-
r
d
-
- - L t(h) t 04
Pluie brute Pertes ’ + Pluie nette
uf+-tes
Fig. 1 - 2 : Fonctionde production.
La pluie tombant sur un bassin versant peut être déterminée à partir des
observations effectuées sur le terrain. Par contre, les pertes par évaporation et par
infiltration sont difficiles à évaluer. Ces pertes sont fonction de différents facteurs qui
dépendent entre autre du type de sol (texture, structure), du couvert végétal (nature,
densité), des conditions climatiques (température, humidité, vent), de l’état initial
d’humidité du sol.
1 - 1 - 3. La fonction de transfert
Intensité de Intensité de
la pluie (mm/h) la pluie (mm/h)
A
l- Débit de pointe
/z
/ Ruissellement \
i- IL
Pluie nette
t 0-4 t!
Hydrogramme de ruissellement
1 - 2. LA MODELISATION PLUIE-DEBIT
1 - 2 - 1. Définitions
Réalité Modélisation
- les modèles mathématiques qui peuvent être soit statiques, soit dynamiques. Ils
décrivent le comportement du système à l’aide’d’un certain nombre de relations
mathématiques.
Les modèles utilisés dans le cadre de cette étude appartiennent à la catégorie des
modèles mathématiques dynamiques. Ceux-ci sont classés à leur tour en un certain
nombre d’approches mutuellement exclusives. Nous pouvons distinguer :
Dans le cas des modèles globaux, on considère le bassin versant comme une
seule entité ayant ses fonctions de production et de transfert et réagissant globalement.
A l’opposé, dans le cas des modèles à discrétisation spatiale, encore appelés modèles
distribués ou modèles maillés, le bassin versant est découpé en surfaces élémentaires
disposant chacune d’une fonction de production et d’une fonction de transfert. Le débit
à l’exutoire du bassin versant est alors la résultante du comportement de chacune de ces
surfaces élémentaires.
Les modèles déterministes, basés sur des lois physiques, ne prennent pas en
compte la distribution de probabilité des variables. Par contre, dans le cas des modèles
stochastiques, les variables aléatoires présentant une distribution de probabilité, sont
prises en compte dans les équations utilisées pour générer des séquences d’événements
ayant la même structure (moyenne, variante, corrélation,...) que la série observée.
Les modèles utilisés dans cette étude, sont des modèles déterministes
conceptuels globaux.
1) Définition du problème
4) Application du modèle
C’est ce processus en quatre (4) principales étapes que nous avons adopté pour
mener notre étude. La première étape, qui porte sur la définition du problème, a été
déjà abordée dans l’introduction.
Chapitre II:
II - 1 - 1. Situation eéow-aphique
La zone d’étude est située dans la Région des Hauts Bassins dans la partie Sud-
Ouest du Burkina Faso. Elle appartient aux grands bassins versants de la Comoé et du
Mouhoun Supérieur.
II - 1 - 2. GéomorpholoPie
La partie Sud est caractérisée par un bloc latéritique qui présente des gradins
vers le Sud-Est et de douces ondulations séparées par de vastes dépressions
marécageuses dans le Sud-Ouest.
II - 1 - 3. Climat
a) Mécanisme météorologique
La zone de contact entre ces deux flux, dénommée Front Inter Tropical (FIT),
oscille au cours de l’année entre les parallèles 4” Nord (Golf de Guinée) en Janvier et
25 ONord (Sud du Sahara) en Août. Cette oscillation du FIT provoque une alternance
de deux saisons: une saison sèche et une saison pluvieuse. La durée de ces deux
saisons est variable selon la latitude et le relief. Le Sud-Ouest, zone dans laquelle se
situent les bassins versants étudiés, est caractérisé par un climat soudanien et présente
une saison sèche qui s’étend de Novembre à Avril et une saison pluvieuse qui va de
Mai à Octobre.
b) La pluviométrie
La Région des Hauts Bassins, qui est incontestablement la région la plus arrosée
du Burkina Faso, appartient à la zone Sud-Soudanienne. Elle est à cheval sur deux
régimes pluviométriques : le régime Sud-Soudanien Nord et le régime Sud-Soudanien
Sud. Le second régime plus étalé, se distingue du premier par une pluviométrie
moyenne annuelle plus importante : 1 200 mm contre 900 mm. Les deux régimes sont
géographiquement séparés par le parallèle 11O30’.
c) L’évapotranspiration
Les données sur l’évapotranspiration mesurée sur Bac classe A sont fournies par
la station synoptique de Bobo-Dioulasso et la station agrométéorologique de
Bérégadougou. Le tableau 2 - 1 présente respectivement les valeurs de
l’évapotranspiration moyenne mensuelle en mm/jour de 195 1 à 1980 pour la station de
Bobo-Dioulasso et de 197 1 à 1992 pour la station de Bérégadougou.
Stations Janv Fevr Mars Avri Mai Juin Juil Août Sept Octo Nove Déce
Bobo-Dioulasso 6.52 7.04 6.65 5.80 4.67 3.59 3.06 3.18 3.97 5.18 5.79 5.98
Bérégadougou 9.55 10.8 9.87 8.40 6.65 5.10 4.10 3.52 3.97 5.00 6.47 8.16
d) La température
La température dans la Région des Hauts Bassins est caractérisée par une
variation diurne modérée. En saison sèche, les moyennes journalières maximales
varient entre 33 et 37°C et les minimales entre 17 et 23°C. En saison des pluies, elles
sont respectivement de l’ordre de 33 et 2 1°C.
II -1 - 4. Sols et v&étation
a) Sols
- les sols kaolinitiques, du type ferrugineux tropical de couleur rouge ocre, qui
assurent un bon drainage ;
b) Végétation
Toutefois, cette végétation connaît une forte dégradation sous l’effet d’actions
anthropiques. Cela n’est pas sans conséquence sur les écoulements superficiels.
II - 1 - 5. Régime hydroloPique
1.4 .
-!- i BOBO-DIOULASSO c
2- i?
2- m I
Guena 7
yfi
a) Situation géographique
b) Données disponibles
i - Phviométrie
ii - Hydrométrie
a) Situation géographique
D’une superficie évaluée à 820 krn2, ce bassin versaut est cIraillé par la partie
orientale du principal affluent de la Cornoé, la Léraba. L’exutoire de ce bassin est la
station hydrométrique de Douna dont les coordonnées géographiques sont :
1~)Données disponibles
ii - Hydrométrie
II - 2 - 3. Le Moul~ouu à Guéna
a) Situation géographique
D’une superficie de 800 km*, ce bassin est drainé par le Mouhoun Supérieur.
Son exutoire est déterminé par la station hydrométrique de Guéna dont les coordonnées
géographiques sont :
i - Phiométrie
ii - Hydsométr-ie
iii - Evapotl.al2spi~atio~2potentielle
II - 2 - 4. Le barrape de Lobi ,
a) Situation géographique
Le bassin versant contrôlé par le barrage de Lobi, couvre une superficie de 120
km2. II appartient au bassin versant de la Cornoé à Diarabakoko. Les coordonnées
géographiques du barrage sont :
b) Données disponibles
i - Pluviométrie
ii - Hydrométrie
L,e barrage de Lobi, d’une capacité de 6 060 000 m3, a été construit en 1976. Il
dispose d’un équipement limnitnétrique qui fournit une série complète de données
hydrométriques de 1990 à 1995.
II - 2 - 5. Le barrape de Toussiatts
a) Situation géographique
b) llouuées disponibles
i - Pluviométrie
ii - Hydrométrie
a) Situation géographique
b) Données disponibles
i - Pltiviométrie
Les données sur les précipitations sont fournit par la station pluvionlétrique de
Orodara. créée en 1954. La station de Sindou. bien que proche du bassin, n’a pas été
retenue puisqu’elle ne dispose que de 2 1 annCes complétes.
ii - li’ydf-oméif~ie
Le tableau ci-après récapitule les données disponibles sur les différents bassins
étudiés.
L’analyse critique des données pluviométriques ne sera pas abordée dans cette
étude. Elle a déjh fait l’objet de travaux A I’Antenne hydrologique de I’ORS’ïOM basée
à I’EIER.
Les modèles utilisés daus le cadre de cette étude sont les modèles CREC,
MOIKLO et ClR3. II s’agit rlc ~~odc’lcs détcruiiiiislcs coiiceptucls glohux. I ,es tlcrix
modèles utilisent des schémas B réservoirs et pour chacun d’entre eux, ou édfinit une
fonction de production et une fonction de transfert entre le sol recevant la pluie et
l’exutoire du bassin versant considéré. Le choix de ces modèles se justifielit par.le fait
que nous dispososns d’un logiciel qui permet leur traitemeut informatique. Le modèle
MODGLO, également intégré dans ce logiciel, n’a pas été retenu. Des travaux de
modélisation effectués en Côte d’ivoire par DEZE’I‘I‘ER et KOUAME respectivement
en 199 1 et 1992, ont montré que l’utilisation dui modèle MODGLO n’aboulisssait pas à
dc bons résullats (rélërcnces bibliogt-apliiqiies 3 et 7).
1) Présentation du modèle
0) Fonction de prodmtiorr
Elle tient compte de l’état d’hun~idité du sol par le biais du taux de remplissage
du réservoir S qui alimente I’évapotranspiration et fournit la part de l’eau précipitée
devant participer à l’écoulement (Fig. 3 - 1). Cette fonction de production utilise 5
paramètres (X8 et X9, X3 et X4, et X7).
Le volume d’eau entrant dans le réservoir S au jour j, ASj, est donné par la
relation :
-6
ASj= x3
.exp(X4.,Si - I) + I
Avec :
Ej : pluie nette.
Sj-1 : hauteur d’eau dans le réservoir S au jour-i-l.
Ij=X8-X9.& .
13)Fonction de tsansfert
l Réservoir H :
l Réservoir G :
Non
Oui \
/ 1’. - J*
Ej = Pj Ej = Ij 4 I
El
I
+ 1
AS-i = Ej / (X3.exp(X4.Sjml) + 1- c Atllj = Ej - ASj
J-l
I 1 Qsj = f(X10)
+
I ’ .
.I
ASj
1Ij Hj- J
[ El‘Ri = El‘I’i.( 1-exp(-Si/X’7))/ xc,.
*- ..__... 1
I ..___...
I TU
Réservoir S ..
Gj-1
.... . I .
Réservoir G
.L + v
Fig. 3 - 1 : Schéma conceptuel du modèle CREC
(DEZETTER 1991)
Qj = Qsj+ Qfij+ QC~
1) Présentation du modèle
2) Architecture du modèle
a) Le réservoir sol :
Avec :
1’ : pluie brute.
IT,, : Cvap”lt‘atispir;itioii potcrilicllc.
S : niveau dc rcniplissagc du réservoir sol.
A : capacité maximale du réservoir sol.
La quantité d’eau qui entre dans le réservoir sol est donnée par la rclatiorl :
AS = [l - (S/A)*].(P - EP)
Pluie Brute
1’
i
P
Pluie nette
1’1, = I”.(S/A)2
r_“l__-_
1
1lydrogrnmme umtarre C
L’exploitation des modèles décrits ci-haut (CREC et GR3) s’appuie sur une
architecture informatique commune. Tout modèle global fonctiormarlt au pas de temps
journalier s’adapte à cette architecture.
I Fichier
Paramètres Pluies-Débits
CALCULS
SORTIES
Plusieurs étapes sont nécessaires pour la mise en forme des fichiers pluies et
débits avant leur exportation vers le logiciel de modélisation.
l Sur une première grille, l’utilisateur donne le nom complet du répertoire et le nom du
fichier 0i1 se trouveront les données extraites.
l la première permet de définir les stations et la période pour laquelle les données seront
extraites ;
L’option Gestion des bassins et des stations permet de définir les bassins
versants, les stations hydrométriques qui les contrôlent et les postes pluviolliètriclues
(code, nom, coordonnées, superlicie). II permet également In saisie des variables de
I)ciimiui pour Ic calcul Bvciililci tic I’~vapoll.alls~,iralioll. linlin, cIails ccltc y3iiiCrc
session de travail de EMILE, on procède à l’association des stations hydrométriques et
pluviométriques et des coefficients de Thiessen correspondants. Cette dernière fonction
permettra le calcul de la pluie moyenne sur I‘ememble du bassin versant.
L’option Exploitation des résultats d’une session permet une exploitation des
résultats obtenus lors des phases de calage, de validation ou de génération. Elle peut se
faire au pas de temps journalier, décadaire ou mensuel. Cette option comprend
plusieurs fonctions parmi lesquelles on peut noter la visualisation des hydrogrammes
observés et calculés, le calcul des critères numériques permettant d’apprécier les
performances des modèles, le calcul des coefficients de corrélation et d’autocorrélation
et certaines caractéristiques statistiques des débits observés et calculés.
Enfin, EMILE dispose d’une série d’utilitaires qui assurent une gestion des
espaces disques avec tous les outils nécessaires à la sauvegarde, à la restauration et à la
suppression des données. C’est également l’option où se trouvent tous les modules
d’exportation afin de permettre, notamment, la manipulation des résultats sous tableur,
le tracé de graphiques, et leur impression.
Chapitre IV:
APPLICATION DES’MODELES
2. VALIDATIONS CROISEES
3. GENERATION DE DEBITS
IV - 1 - 1. Définitions et méthodolopie
Le calage consiste à déterminer les valeurs des paramètres du modèle utilisé qui
permettent de reconstituer le plus fidèlement possible l’hydrogramme observé. Deux
types de calage sont possibles :
L’avantage du calage manuel repose sur le fait qu’il constitue un bon outil
pédagogique, utile pour le “modélisateur” novice. Il permet à ce dernier de se rendre
compte de la sensibilité et du rôle des différents paramètres et d’appréhender
visuellement le fonctionnement du modèle testé.
l Le calage automatique
Ici, les paramètres sont modifiés selon une technique d’optimisation permettant
la convergence vers une solution optimale. Le calage automatique nécessite l’utilisation
d’une ou plusieurs méthodes d’optimisation. Le logiciel EMILE propose trois critères
NDIAYE Joseph Alphonse Sathiébo
Mémoire de Fin d’Etudes - Juin 1997 36 Application des modèles
Modélisation pluie-débit des apports de bassins versants du Sud-Ouest du Bzlrkir~a Faso.
numériques (critère de NASH, somme des Carrés des Ecarts et critère de CREC) et
utilise la méthode d’optimisation non linéaire de ROSENBROK.
c(Qo(Qc
-Qo)
!c - QVIO)~1
l-
Avec:
Qc : débit écoulé
QO : débit observé
Qmo : débit moyen observé
c((Qc-Qo>’
c Qo- Qmo)
L’objectif de cette étude étant la détermination des apports, la reconstitution des
crues par rapport aux étiages doit être privilégiée. Pour cela, on définit 1’Indice de
Reconstitution du Volume de Crue (IRVC) calculé à l’issue de chaque calage pour la
période de juin à octobre. L’IRVC, qui évalue en % l’écart entre la crue calculée et la
crue observée, a pour expression:
Avec :
--
EmJoseph Alphonse Sathiébo
37 Application des modèles
Mémoire de Fin d’Etudes - Juin 1997
Modélisation pluie-d&bit des apports de bassins versants du Sud-Ouest du Burkina Faso.
Ci : Crue à l’année i.
Cci : Crue calculée à l’année i.
C oi : Crue observée à l’année i.
IRVC converge vers 0 lorsque la crue calculée tend vers la crue observée.
Nous avons procédé dans un premier temps au calage manuel du modèle GR3
sur les six (6) bassins versants retenus. Le calage manuel du modèle GR3 est
facilement envisageable, car le modèle GR3 ne comporte que 3 paramètres contre 10
pour le modèle CREC. Nous avons ensuite effectué le calage automatique des modèles
CREC et GR3 sur les différents bassins versants sélectionnés. Seuls les résultats du
calage automatique seront considérés pour la suite.
Décades
mm
Fin. 4 - 4: Lobi - 1990 - Modèle
-
CREC
10
-Lame observée
-o-Lame calculée I
1 6 11 16 21 26 31 36
Décades
30
20
10
0
1 6 11 16 21 26 31 36
Décades
-Lame observée
+Lame calculée I
0 1 / I/ ,1 I1 / I
1 6 11 16 21 26 31 36
Décades
Les résultats des calages du modèle GR3 sont dans l’ensemble très
proches de ceux du modèle CREC avec un léger avantage au modèle CREC. La
dispersion des valeurs du critère de NASH des calages GR3 par rapport à la moyenne
est assez marquée avec un écart type de 0,56 contre 0,28 pour le modèle CREC.
L’importance de 1’IRVC (11,75 en moyenne) montre également la difficulté du modèle
GR3 à reproduire fidèlement les pointes.
GR3
mm
-Lame observée
+Lame calculée
1 6 11 16 21 26 31 36
Décades
-Lame observée
+Lame calculée
0; I/ I 1/ I/ , 1
1 6 11 16 21 26 31
Décades
-Lame observée
+Lame calculée
1 6 11 16 21 26 31 36
Décades
12
10
8
6
4
2
0
1 6 11 16 21 26 31 36
Décades
1 6 11 16 21 26 31 36
Décades
Le modèle GR3 semble mieux reproduire les crues que le modèle CREC. Mais
le modèle présente des difficultés en début de période des pluies. Il réagit tardivement
à la montée des eaux. GR3 sous estime considérablement les débits de base
essentiellement en saison sèche. C’est particulièrement le cas du barrage de
Moussodougou, et à un degré moindre celui de Lobi.
IV - 1 - 4. Conclusion
Le calage annuel des modèles CREC et GR3 sur les bassins étudiés a fait
ressortir des lacunes. Les valeurs moyenne du critère de NASH, qui sont
respectivement de 0,39 pour CREC et 0,49 pour GR3, montrent la qualité relativement
moyenne des calages effectués. L’indice de Reconstitution du Volume de Crue (IRVC)
calculé pour la période de juin à octobre, est dans l’ensemble élevé pour les différents
calages effectués. Ce qui traduit la difficulté des modèles à reproduire les crues. La
visualisation de quelques hydrogrammes montre également la difficulté des modèles à
représenter les écoulements de base.
IV - 2. VALIDATIONS CROISEES
IV - 2 - 1. Définition
IV - 2 - 2. Méthodologie et résultats
- d’abord des validations où chaque jeu de pammètres est appliqué sur chacune
des autres armées disponibles;
I I I r I il
Validations 1990 1991 1992 1993 1994 1995
Paramètres
~~~~~~
1992 -465 -552 :::::::1:;:::
:,..j:,...
::1:
.........,.,.
._..,...
.,.,,
:~I:Ei~~:~~:~.~~~~‘::~~
1993 -1959 -1 590 -393 ;i’i’i’:j’$g
::::::::
:.:.;
:<
:.,,, T:$$
.)-.:j.:...:.:
...::..:.:..
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.,.y...
.:.:.::..:.>:.
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:.:.:
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:.
-2 350 ;...:::.:::
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1994 -578 1 -5 838 .:.._~.-.~.~.~.-.:.:... -767
l -P ..,.
...._
..._..,.,.
..._._. ......:.>:.:.:
...: .:..f:~::5::s
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Il995 -137 -223 -730 1 --573 1 --177 [$$$!&Y ,,,,:
:.;:
.:.:p$$g
7:,_: ..,.:
..:::.:::.:
Nous avons relevé, pour chaque modèle, le nombre de validations effectuées par
bassin versant et le pourcentage de gains correspondant pour chacun des trois
caractéristiques retenues. Les tableaux 4 - 6 et 4 - 7 présentent les résultats obtenus.
-
Caractéristiques Bassins Versants Nombre de validations ‘Y&Gain
Diarabakoko 2 0
Douna 6 0
VASH Guéna 6 17
Moussodowou 12 42
Toussiana I 20 I 0
Lobi 30 27
Diarabakoko 2 0
Douna 6 0
[RVC Guéna 6 0
Moussodougou 12 33
Toussiana 20 0
Lobi 30 17
Diarabakoko 2 0
Douna 6 33
CCD Guéna 6 33
Moussodougou 12 42
Toussiana 20 45
-
Lobi 30 40
En examinant de plus près les résultats obtenus pour chaque bassin, aucun jeu
de paramètres ne se distingue des autres de façon significative dans le nombre de gains
enregistrés pour les trois critères (NASH, IRVC et CCD). Il apparaît donc difficile de
retenir dès cette étape un jeu de paramètres pour la génération de débits.
IV - 2 - 3. Conclusion
L’application des jeux de paramètres issus des calages annuels a conduit à des
pertes relativement importantes pour les trois critères d’appréciation considérés
(NASH, IRVC et CCD). Nous pouvons dire que les paramètres optimisés semblent
assez spécifiques à l’année pour laquelle ils ont été calés. Les caractéristiques
intrinsèques des bassins versants ne sont donc pas les seules à jouer un rôle important
dans la transformation des pluies en écoulement de surface. La répartition des pluies
dans le temps et dans l’espace et leur intensité peuvent avoir une part importante dans
la réponse des bassins versants aux précipitations.
IV - 3. GENERATION DE DEBITS
Dans l’optique d’une meilleure gestion des retenues d’eau, il est nécessaire de
procéder à une étude statistique des apports annuels. La connaissance des quantités
d’eau correspondant à une probabilité annuelle de non dépassement (année
quinquennale ou décemrale sèche par exemple), est utile pour se fixer un seuil
maximum de prélèvement pour un niveau de risque acceptable.
Nous avons procédé pour chaque bassin, à une comparaison entre les lames
calculées et les lames obsewées pour la période des données hydrométriques
complètes. Les résultats sont présentés dans les tableaux suivants:
1995 37 71 1,92
Au vu de ces tableaux, il ressort que l’écart entre les lames observées et les
lames calculées est parfois très important. Cette discordance relève de deux facteurs:
-
NDIAYE Joseph Alphonse Sathiébo
Mémoire de Fin d’Etudes - Juin 1997 54 Application des modèles
Modélisation pluie-débit des apports de bassins versants du Sud-Ouest du Burkina Faso.
Chapitre V:
L’application des modèles CREC et GR3 sur six bassins versants de la Région
des Hauts Bassins a permis de mettre en évidence quelques insuffisances :
Or, dans les pays tempérés, la faible intensité des précipitations fait que le
ruissellement ne survient qu’après saturation du sol. C’est ce qui justifie le choix de
modèles basés sur un schéma à réservoirs dont le rôle est de moduler la pluie nette en
fonction de leur taux de remplissage. C’est pourquoi, les débits calculés par les deux
modèles dans le cadre de cette étude sont parfois en deçà des débits observés. Le
caractère ponctuel des averses explique également la difficulté des modèles à
reproduire fidèlement les pics.
b) Evapo transpiration
Les données relatives à l’évapotranspiration sont très élevées dans la Région des
Hauts Bassins. De ce fait, en l’absence de pluies pendant une période relativement
longue, la capacité des réservoirs sols des modèles peuvent diminuer
considérablement. C’est pourquoi, à la reprise des pluies après une interruption plus ou
moins longue, les modèles rechargent d’abord les réservoirs sols avant que la pluie
brute ne se transforme en pluie nette disponible pour l’écoulement. Ce qui est souvent
contraire à la réalité du terrain si l’on tient compte des phénomènes cités plus haut.
c) Ecoulement de base
d) Couvert végétal
Tous ces facteurs pré-cités conduisent à une sous estimation des débits calculés
par les modèles particulièrement en début de période pluvieuse.
Toutefois, les écarts souvent importants constatés entre les débits observés et
calculés ne sont pas seulement imputables au manque de représentativité des modèles
CREC et GR3 dans la zone d’étude. Les relevés effectués sur le terrain sont également
à mettre en cause. En effet, ces observations sont le plus souvent sujettes à des erreurs
liées au mauvais état des équipements de mesure (cas de Lobi où l’échelle
limnimétrique est en très mauvais état) mais aussi à la négligence des agents chargés
d’effectuer les relevés. Ces derniers sont la plupart du temps des personnes non assez
averties en la matière, non assez récompensées.
CONCLUSION
L’outil privilégié utilisé pour atteindre cet objectif a été la modélisation globale
de la relation pluie-débit. A cet effet, les modèles globaux CREC et GR3, dont le
fonctionnement est basé sur un schéma à réservoirs, ont été testés à l’aide du logiciel
EMILE (Ensemble Modélisateur Intégré pour le calcul chronologique des Lames
d’eau). Notre démarche a consisté dans un premier temps à caler les modèles sur une
période donnée pour les différents bassins étudiés. Nous avons ensuite procédé à la
validation des calages effectués. Celle-ci a permis le choix de jeux de paramètres à
partir desquels nous avons généré sur de longues périodes, les débits à l’exutoire de
trois bassins versants (barrages de Lobi, Moussodougou et Toussiana).
Des améliorations sont à apporter pour une meilleure adaptabilité des modèles
CREC et GR3 à des zones dont les caractéristiques hydroclimatiques et pédologiques
sont différentes de celles des pays tempérés.
Beaucoup de modèles ont été conçus, mais peu s’appliquent à l’Afrique tropicale
et encore moins au Sahel. Mais il demeure que la recherche de modèles applicables à
des conditions hydroclimatiques variées est une tâche difficile. La conception de
modèles adaptés aux conditions locales s’impose. Ces propos de Claude MICHEL et
EDIJATNO le relèvent à juste titre:
“Tout modèle est d’une certaine façon une trahison de la réalité et il serait
illusoire de rechercher un modèle idéal universel et précis.”
-
NDIAYE Joseph Alphonse Sathiébo
Mémoire de Fin &Etudes - Juin 1997 59 Conclusion
Modélisation pluie - débit des apports de bassins versnnts du Sud - Ouest du Burkina Faso
Comoé.
1 - 2. : Fonction de production.
1 - 3. : Fonction de transfert.
ANNEXES
-----
Annexe 5: Simulation des apports. Pluviométrie et écoulements moyens armuels sur les
barrages de Lobi, Moussodougou et Toussiana.
Station PlUViométrique
Station hydrométrique
28
Echt 11500
-
/-y-- _ _ Coursdéau temporaire
Station pIUViOmétrique
Station hydrométrique
I
-.-Limite de bassin versant
lGu&I Exutoire
Ech: 1/500000 r
Principe de la méthode :
Les stations disponibles étant reportées sur une carte (voir exemple du bassin de
la Comoé à Diarabakoko à la page suivante), on trace une série de droites reliant les
stations adjacentes. Au milieu de chacune de ces droites, on élève une perpendiculaire;
les intersections de ces médiatrices déterminent un certain nombre de polygones, pour
chacun desquels, la hauteur de précipitation moyenne est prise égale à celle relevée à
la station comprise à l’intérieur du polygone qui l’entoure. S’il y a lieu, certains côtés
du polygone sont remplacés par les limites du bassin étudié. On calcule ensuite la
surface du polygone élémentaire affecté à chaque station, en pour cent de la surface
totale du bassin versant; c’est ce pourcentage qui sert de coefficient de pondération, ou
coefficient de Thiessen, propre à chaque station pluviométrique.
\\
fI \\
: \ t
, b, Ban{ora
,
Y
Niangoloko
-
Lobi T Toussiana TIl Moussodou Ill
=ïi
(mn-9 (mm>
1976 1 340 64 1979 910 67 1978 1 153 113
1977 916 39 1981 1 008 76 1979 1301 213
1978 1 153 52 1982 1019 54 1980 1 037 101
1979 1 301 67 1983 642 30 1981 996 90
1980 1 037 45 1985 1 301 163 1982 1 190 98
1981 996 42 1986 944 59 1983 844 65
1982 1 190 52 1990 800 45, 1986 1 241 151
1983 844 35 1991 849 47 1987 736 72
1984 798 31 1993 823 50 1989 907 74
1986 1 241 58 1994 1 084 107 1991 1 197 157
1987 736 30 1995 1 040 71 1992 1 065 117
1989 90; 39 1993 1 198 149
1991 1 19; 55 1994 1 078 100
1992 1 062 48 1995 1 223 121
1993 1 19E 57
1994 1 078 47
1995 1 22: 57
Première démarche: report des points de cordonnées [xi ; F(xi)] sur papier de
Gauss.
Xi : observation au rang i.
F(xi) : fréquence de non dépassement au rang i.
Rang
1
2
3
4
5
6
7
8
9 41 0,2237 28 60 0,7237
10 42 0,250O 29 63 0,750o
11 45 0,2763 30 64 0,7763
12 45 0,3026 31 64 0,8026
13 46 0,3289 32 67 0,8289
14 47 0,3553 33 ’ 67 0,8553
15 48 0,3816 34 69 0,8816
16 48 0,4079 35 70 0,9079
17 51 0,4342 36 71 0,9342
18 52 0,4605 37 87 0,9605
19 52 0,4868 38 91 0,9868
Moyenne x =53,05 mm
Ecarttype o=14,11 mm
FA = 0,05 2 u= -1,64 3 XA = 53,05 - 1.64* 14.11 = 29,9 a A(29,9 ; 0,05)
Droite de régression
FB = 0,95 3 u=+1,64 z XB = 53,05 + 1,64*14,11 = 76,2 a B(76,2 ; 0;95)
Fi 0,02 0,lO 0,20 0,50 0,80 0,90 0,98
lli -2,05 -1,28 -ti,84 0 +0,84 +1,28 +2,05
X + OLli 24,12 34,99 41,20 53,05 64,90 71,ll 81,98
P (Fi) 2,92 1,76 1,43 1,25 1,43 1,76 2,96
I
K$$ (Fi) X,56 5,16 4,19 3,66 4,19 5,16 8,56
Xmin 15,56 29,83 37,Ol 49,39 60,7 1 65,95 73,42
Xmax 32,68 40,15 45,39 56,71 69,09 76,27 90,54
,I / 1
30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Lames écoulées (mm)
6.
I
25 31 37 55 61 67
111
11111111
73 79 85 91
\
\ j
\
\
\
Modélisation pluie - débit des apports de bassins versants du Sud - Ouest du Burkina Faso
17 81 0.5 156
18 82 0,5469
19 85 0.578 1
20 86 0,6094
21 95 0,6406
22 103 0.6719
23 104
24 105
25 107 0,7656
26 116 0,7969
27 116 0,828 1
28 117 0,8594
29 120 0,8906
30 ‘160 0.92 19
15 77 0,453 1 31 163 0,953 1
16 79 0,4844 32 165 0,9844
Moyenne x = 87,06 mm
Ecart type o = 33,46 mm
FA = 0,05 3 u= -1,64 3 XA = 87,06 - 1.64*33,46 = 32,2 a A(32,2; 0,OS)
Droite de régression
FB = 0,95 3 u= +1,64 a XB = 87,06 + 1,64*33.46 = 141,9 a B(141,9 ;
0;95)
0.00 : II I/ II I/ II II
30 50 70 90 110 130 150
Lames écoulées (mm)
1
0 I
I
,
I
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100110120130140150160
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