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COUTS, USAGES ET GESTION DES LATRINES

COLLECTIVES DANS LES PROVINCES DE TUY,


YATENGA ET KADIOGO

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU


MASTER EN INGENIERIE DE L'EAU ET DE L'ENVIRONNEMENT
OPTION : EAU

Présenté et soutenu publiquement le 15 Juin 2010 par

Elise OBAKERE NJIE

Travaux dirigés par : -Mr Boukary SAWADOGO


Ingénieur de recherche
UTER: GVEA

-Dr Joseph WETHE


Enseignant, Chercheur
UTER : GVEA

-Mr Yacouba KONATE


Enseignant, Doctorant
UTER: GVEA

Jury d’évaluation du stage :

Président : Dr Joseph WETHE

Membres et correcteurs :
Boukary SAWADOGO
Denis ZOUNGRANA Promotion [2009/2010]
Coûts, usages et gestion des latrines collectives dans les provinces de Tuy, Yatenga, Kadiogo

DEDICACES

A mes parents Mr et Mme NJIE qui n’ont jamais baissé les bras et m’ont toujours
encouragé dans tout ce que j’entreprends

A mes six (6) frères et sœurs, et mes neveux qui ont toujours cru en moi et m’ont
encouragé dans mes études

Au Révérant SAP qui m’a soutenu et encourager

A A. MILLOGO qui m’a soutenu durant toute cette année académique

A Marie Bernadette TCHEOMPI qui chaque fois qu’elle le pouvait, me remontait le


morale et m’encourageait

A toutes mes connaissances qui de près ou de loin sont toujours présents,

Je vous dédie ce mémoire.

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REMERCIEMENTS

Je remercie :

- Mes encadreurs du 2iE Dr Joseph WETHE et Mr Yacouba KONATE pour leurs


soutiens, leurs conseils et leurs orientations qui m’ont aidé à réaliser ce travail ;

- Mon encadreur du CREPA Mr Zakarie BOURAIMA chercheur dans le cadre du projet


WASHCost pour sa disponibilité, son soutien, ses conseils, et ses orientations ;

- Mr Yaotree Cyrille AMEGNRAN coordonateur du projet WASHCost pour son appui


logistique ;

- Dr Christelle PEZON de l’IRC pour ses orientations ;

- Dr Amah KLUTSE Chercheur au CREPA pour sa disponibilité et ses orientations ;

- les agents du service assainissement de l’ONG SOS Sahel pour leur disponibilité ;

- Mme Ouattara directrice adjointe de l’école primaire de Sin-Yiri ;

- Mr ZERBO SEKOU responsable du service assainissement de la mairie de


Ouahigouya pour sa disponibilité ;

- Mr Hamadou ZARE Directeur de l’EPCD de Ouahigouya pour sa disponibilité ;

- Mr Aboubakar CISSE responsable du service assainissement de la mairie de Dori


pour sa disponibilité ;

Je ne saurais oublier de remercier tout le corps enseignant du 2iE dont la qualité de leur
enseignement m’a ouvert une vision nouvelle du monde de l’ingénieur de l’eau et de
l’environnement.

Je remercie en particulier toute l’équipe de l’unité thématique d’enseignement et de


recherche en Gestion et Valorisation de l’Eau et de l’Assainissement (GVEA) dont leurs leçons
apprises ont été fructueuses pour la réalisation de ce travail.

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RESUME

L’étude de l’assainissement autonome public au Burkina Faso est initiée sous l’égide
du CREPA par le biais du projet WASHCost. Trois(3) provinces (Tuy, Yatenga et Kadiogo)
sont les sites de la dite étude et l’infrastructure d’assainissement autonome qui a retenu
l’attention du projet est la latrine.
Les objectifs spécifiques fixés ont permis tout d’abord, d’avoir une idée sur la
technologie (typologie et les caractéristiques techniques) des latrines collectives. Ensuite nous
avons recensé et analysé les coûts désagrégés des latrines collectives. Il est ressorti que les
coûts désagrégés de ces infrastructures varient d’une latrine à une autre en fonction du lieu dans
lequel elle est installée. Par la suite, nous avons fait une analyse du mode d’usage des latrines
collectives. La conclusion retenue de cette analyse est que le type d’usage dépend des facteurs
pécuniaires, psychologiques et socioculturels. Et enfin ces objectifs nous ont permis d’analyser
les formes de gestion des latrines collectives ; il ressort que les défaillances des différentes
formes sont dues au manque de suivi, de contrôle et de communication entre les acteurs, et
aussi au manque d’archivage des documents à tous les niveaux de la chaîne.

Mots clés : Assainissement autonome public, usages des latrines collectives, latrine VIP,
gestion des latrines collectives, coûts unitaires.

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ABSTRACT

The study of public sanitation systems in Burkina Faso has been initiated by CREPA
through the project WASHCost. Three (3) Provinces (Tuy, Yatenga and Kadiogo) are the sites
of this survey and the sanitation infrastructure which has attracted the attention of the project is
latrine.
The specific objectives have first helped to have an idea about the technology (type and
technical features) of common latrines; a technology that is influenced by several factors, but
that does not always comply with standards. Then identify and analyze disaggregated cost of
common latrines. We have noticed that, latrines disaggregated cost varies from one another
depending on the place where they are installed. Subsequently, an analysis of how to use
common latrines has been achieved; the research findings are that the type of use depends on
financial, psychological and sociocultural factors. And finally, the objectives have helped us
assess the different modes of management for common latrines. It is clear that the failures of
this management are due to lack of follow up actions, control and communication between
stakeholders and a lack of records at level of the chain as well.

Key words: Public sanitation, common latrines uses, VIP latrine, management of common
latrines, unit costs.

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LISTE DES ABREVIATIONS

AEPHA : Approvisionnement en Eau Potable, Hygiène et Assainissement

APE : Association des Parents d’Elèves

CEG : Collège d’Enseignement Général

CMA : Centre Médical avec Antenne chirurgicale

CNP : Comité National de Pilotage

CREPA : Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût

CRP : Comité Régional de pilotage

CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté

CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale

DGA : Direction Générale de l’Assainissement

DGAEUE : Direction Générale de l’Assainissement, des Eaux Usées et des Excréta

DGRE: Direction Générale des Ressources en Eau

DRAHRH : Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique, et des Ressources


Halieutiques

DRS : Direction Régionale de la Santé

EPCD : Etablissement Public Communal de Développement

IRC : Centre International de l’E au et de l’Assainissement

NWP: Netherland Water Partnership Netherland Water Partnership

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale pour la Santé

ONEA: Office National de l’Eau et de l’Assainissement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PVD : Pays en Voie de Développement

PVC: Polychlorure de Vynile

PSAO : Plan Stratégique d’Assainissement de la ville de Ouagadougou

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PEEN : Programme Eau et Environnement Région du Nord

RAGEM : Régie Autonome de Gestion des Equipements Marchands

SAGIMO: Service Autonome de Gestion des Infrastructures Marchands de Ouahigouya

TDR : Termes de Référence

Unicef : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

WASHCost: Water, Sanitation and Hygiene Cost

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Sommaire
DEDICACES ............................................................................................................................... ii

REMERCIEMENTS ................................................................................................................... iii

RESUME ..................................................................................................................................... iv

ABSTRACT ..................................................................................................................................v

LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................... vi

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................... xi

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... xii

LISTE DES PHOTOS ............................................................................................................... xiii

INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................1

CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE .........................................................3

1-1-ASSAINISSEMENT AU BURKINA FASO .........................................................................3

1-2-CADRE REGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL DE L’ASSAINISSEMENT


PUBLIC AU BURKINA FASO ...................................................................................................3

1-2-1 Cadre réglementaire de l’assainissement public au Burkina Faso ......................................4

1-2-2- Cadre institutionnel de l’assainissement public au Burkina Faso ......................................4

I-3-PRESENTATION DU PROJET WASHCOST ......................................................................5

I-4-OBJECTIFS DE L’ETUDE ....................................................................................................7

CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE, METHODOLOGIE ET LIMITES DE TRAVAIL .........8

2-1-PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE ......................................................................................8

2-2-METHODOLOGIE DE TRAVAIL .......................................................................................8

2-2-1-Démarche générale d’investigation ...................................................................................10

2-2-3-Outils d’enquêtes ...............................................................................................................10

2-2-2-Sites d’enquêtes .................................................................................................................12

2-3-LIMITES DU TRAVAIL .....................................................................................................15

CHAPITRE III : SYNTHESE DES RESULTATS D’ENQUETES ..........................................16

3-1-TYPOLOGIE ET CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DES LATRINES


COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES .........................................................................16

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2-1-1- Typologie des latrines publiques dans les sites étudiés....................................................16

3-1-2- Caractéristiques techniques des latrines collectives dans les sites étudiés.......................17

3-2- COUTS DESAGREGES DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES


ETUDIES ....................................................................................................................................19

3-2- 1-Coût d’investissement / réalisation des latrines collectives .............................................19

3-2- 2-Coût d’exploitation des latrines collectives .....................................................................20

3-2- 3-Coût de renouvellement / réhabilitation des latrines collectives ......................................21

3-3-ACTEURS PRINCIPAUX DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES


ETUDIES ....................................................................................................................................22

3-3-1- Usagers des latrines collectives dans les sites étudiés .....................................................22

3-3-2- Gestionnaires des latrines collectives dans les sites étudiés ..........................................23

3-4- FORMES DE GESTION DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES


ETUDIES ....................................................................................................................................24

3-4-1- Gestion financière des latrines collectives dans les sites étudiés ....................................24

3-4-2- Gestion organisationnelle des latrines collectives dans les sites étudiés..........................25

3-5-ETAT DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES ..........................27

CHAPITRE IV : DISCUSSION DES RESULTATS D’ENQUETES .....................................29

4-1-CARACTERISATION DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES


.....................................................................................................................................................29

4-1-1-Facteurs influençant la technologie des latrines collectives dans les sites étudiés ...........29

4-1-2-Analyse de l’état des latrines collectives dans les sites étudiés .......................................31

4-2-FACTEURS INFLUENCANT LES COUTS DES LATRINES COLLECTIVES DANS


LES SITES ETUDIES ...............................................................................................................33

4-2- 1-Coûts d’investissement/réalisation des latrines collectives dans les sites étudiés ...........33

4-2-2- Coûts d’exploitation des latrines collectives dans les sites étudiés ..................................34

4-2-3- Coûts de réhabilitation/renouvellement des latrines collectives dans les sites étudiés ....34

4-3-FORMES D’USAGES ET COMPORTEMENTS DES USAGERS DES LATRINES


COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES .........................................................................34

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4-3-1-Usages des latrines collectives dans les sites étudiés ........................................................35

4-3-2- Comportements des usagers des latrines collectives dans les sites étudies......................35

4-4-GESTION DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES ..................37

4-4-1-Gestion des latrines publiques dans les sites étudiés.........................................................37

4-4-2-Gestion des latrines institutionnelles dans les sites étudiés...............................................38

4-5-CAUSES ET CONSEQUENCES DE L’ETAT ACTUEL DES LATRINES


COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES .........................................................................40

4-5-1-Causes de l’état actuel des latrines collectives ..................................................................40

4-5-2-Conséquences de l’état actuel des latrines collectives ......................................................40

4.5. PROPOSITIONS D’AMELIORATION ..............................................................................42

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMENDATIONS .....................................................45

BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................46

ANNEXES ..................................................................................................................................48

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Méthodologie de travail .............................................................................................8


Tableau 2 : Sites d’études............................................................................................................13
Tableau 3 : Caractéristiques des populations des sites d’étude ...................................................14
Tableau 4 : pourcentage des types de latrines collectives ...........................................................16
Tableau 5 : caractéristiques techniques d’une latrine VIP. .........................................................17
Tableau 6 : caractéristiques techniques d’une latrine traditionnelle ...........................................18
Tableau 7 : Pourcentage des latrines collectives disposant d’accessoires de nettoyage des mains
et annal ........................................................................................................................................19
Tableau 8 : exemple de coûts de réalisation d’un bloc latrines VIP à 3 postes ........................20
Tableau 9 : Exemple de coût d’exploitation pour le cas de quelques latrines collectives de type
VIP ..............................................................................................................................................20
Tableau 10 : Compte du gérant de la latrine du marché de Titao ..............................................21
Tableau 11 : compte du gérant d’une des latrines du marché de Houndé ...................................21
Tableau 12 : exemple de coûts de réhabilitation .........................................................................22
Tableau 13 : pourcentage d’âge des usagers des latrines collectives ..........................................22
Tableau 14 : Origines ethniques des usagers des latrines collectives .........................................23
Tableau 15 : fréquence de nettoyage des latrines collectives ......................................................27
Tableau 16 : Matériel de nettoyage des latrines collectives ........................................................27
Tableau 17 : pourcentage de latrines collectives ayant été vidangé ou reçu un entretien
technique .....................................................................................................................................27
Tableau 18 : avis des usagers sur le niveau d’intimité, de sécurité et de propreté des latrines
collectives ....................................................................................................................................28

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Montage institutionnel ; Schéma de mise en œuvre du PN-AEPA (Source : PN-


AEPA) ...........................................................................................................................................5
Figure 2 : Carte de présentation des sites d’étude .......................................................................13
Figure 3 : Sexe des usagers des latrines collectives ....................................................................22
Figure 4 : Statuts des usagers des latrines collectives ...............................................................23
Figure 5 : Acteurs et leur rôle dans la gestion organisationnelle des latrines scolaires ..............25
Figure 6 : Acteurs et leur rôle dans la gestion organisationnelle des latrines des centres de santé
.....................................................................................................................................................25
Figure 7 : acteurs et rôles dans la gestion organisationnelle des latrines publiques avec
implication directe de la municipalité .........................................................................................26
Figure 8 : acteurs et rôles dans la gestion organisationnelle des latrines publiques avec
implication indirecte de la municipalité ......................................................................................26

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LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : latrine VIP (Dossi) .....................................................................................................16


photo 2 : latrine traditionnelle (Margo) .......................................................................................16
Photo 3 : Bloc latrines du marché de Dori ..................................................................................17
Photo 4 : latrine VIP 4 postes (Ouagadougou, secteur 30) .........................................................17
photo 5 : latrine VIP dalle carrelée (Ouagadougou, secteur 30) .................................................17

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INTRODUCTION GENERALE

Au Sommet du Millénaire de septembre 2000 à New York, la communauté


internationale a convenu de réduire de moitié la proportion de la population qui n'a pas accès
de façon durable aux services sociaux de base (santé, éducation, nutrition, alimentation en eau
potable et assainissement) au plus tard en 2015. En ce qui concerne l’assainissement, l’OMS et
l’UNICEF estiment que 1,2 milliard de personnes dans le monde ont pu accéder à un
assainissement amélioré entre 1990 et 2004 ; 2,6 milliards d’autres dont 980 millions
d’enfants n’ont pas de toilettes à la maison. Si les tendances actuelles se poursuivent, 2,4
milliards de personnes seront encore dépourvues d’installations sanitaires de base en 2015. Et
les enfants continueront d’en payer le prix par une mortalité prématurée, des problèmes de
scolarisation et davantage de maladies, de malnutrition et de pauvreté. A titre d’illustration,
dans encore de nombreuses communes rurales, la manière traditionnelle de se soulager est en
plein air. En milieu urbain, certains habitants n’ont d’autre choix que de déféquer dans des sacs
en plastiques. Ce manque d’infrastructures sanitaires provoque chaque année de graves
épidémies telles que le choléra et la typhoïde (maladies d’origine hydrique). Ceci a également
de graves conséquences sociales (pudeur, taux d’accès à l’école faible), économiques (hausse
des dépenses des soins, perte du nombre de journées effectives de travail) et environnementales
(contaminations des eaux souterraines, dégradation des écosystèmes).

L’assainissement étant l’un des défis des Objectifs du Millénaire pour le


Développement (OMD), les Pays en Voie de Développement (PVD) au cœur de ce défi se
battent aussi pour le relever. Malheureusement, ces pays n’ont que rarement les moyens de
réaliser ces investissements concourant à l’amélioration du cadre de vie et de la santé des
citadins. La question de l’assainissement, longtemps masquée par les problèmes d’eau potable
dans les centres semi urbains, n’en est pas moins digne d’intérêts et d’attention particulière.
Dans ce secteur, la mise en œuvre des actions a souvent été confrontée à de multiples
difficultés parce que les questions « quelle technologie, à quel prix, et quel financement pour
quel usager ? » n’ont pas toujours trouvé des réponses appropriées (H.KOANDA, 2006)1. Pour
de nombreux états des PVD, cette question qui pourtant est très importante ne représente en
rien un problème. C’est pourquoi ils multiplient des projets et des programmes d’AEPHA.
Cependant, le manque de données fiables, particulièrement sur les projets en milieux ruraux et

1
Extrait de : « Vers un assainissement urbain durable en Afrique Subsaharienne : approche innovante de
planification de la gestion des boues de vidange »

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périurbains rend difficile l’estimation des services durables d’eau potable, d’hygiène et
d’assainissement destinés aux pauvres par les acteurs à la base. Aussi, cette insuffisance
entrave les possibilités de comparaisons et d’analyses des projets en termes d'efficience et
d’efficacité coût. La non maîtrise des coûts unitaires par certains acteurs, aux niveaux local et
intermédiaire pénalise les pauvres dans la mesure où les projets n’intègrent pas
systématiquement les aspects relatifs à la durabilité. De plus, une fois le projet ou le
programme terminé, il n’existe aucun suivi sur l’usage et la gestion des ouvrages ce qui se
traduit par leur délabrement peu de temps après la fin du projet.

D’où l’intérêt du thème qui porte sur l’un des ouvrages d’AEPHA qui est la latrine
principalement celle collective, c'est-à-dire la latrine installée dans un lieu public (gare routière,
marché…) et institutionnel (écoles, CSPS) : « coûts, usages et gestion des latrines collectives
dans les provinces de Tuy, Yatenga, Kadiogo».

Le Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest situé dans la zone sahélienne du continent
africain, fait face à ce gros problème d’impact du manque d’infrastructures sanitaires. C’est
pourquoi, dans le souci de remédier ou d’atténuer, et aussi pour l’atteinte en 2015 des OMD en
matière d’assainissement, le pays a réalisé une feuille de route pouvant l’aider à atteindre le
but : le PN-AEPA, qui constitue l'instrument de référence par lequel le pays conformément à
son CSLP vise à atteindre les (OMD) pour le secteur AEPA. Il est à noter que ce programme
ambitionne de faire passer le taux d’accès à l’assainissement de 14% en 2005 à 57% en 2015.

Pour une meilleure application des directives du PN-AEPA, plusieurs acteurs participent
au programme ; parmi lesquels le CREPA dont l’un des projets actuel est le projet WASHCost.
Le thème présenté plus haut « coûts, usages et gestion des latrines collectives dans les
provinces de Tuy, Yatenga, Kadiogo» représente l’un des nombreux thèmes abordés par le dit
projet. Le présent document est le rapport de notre stage de quatre mois menés dans le cadre de
notre mémoire de fin d’étude. Trois axes essentiels constituent l’ossature de ce rapport :

 Le contexte général de l’étude ; fait une brève présentation du Projet WASHCost, des
provinces dans lesquelles ont été mené l’étude, et le cadre réglementaire et
institutionnel de l’assainissement public au Burkina Faso ;
 La problématique, la méthodologie de travail et ses limites;
 Les résultats et discussions des enquêtes ; ici est faite tout d’abord la caractérisation
des latrines collectives visitées, ensuite l’analyse des coûts qui leur sont imputés, suivi
d’analyses des modes d’usages et de gestions des dites latrines.

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CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE

L’AEPHA occupe une place de choix dans la stratégie de lutte contre la pauvreté et
l’atteinte des OMD ; c’est pourquoi le Burkina Faso multiplie des projets et programmes qui
traitent de cela. Pour ce qui est de l’assainissement, particulièrement celui autonome public, il
existe au Burkina Faso des textes et des projets tel que le projet WASHCost qui évalue l’accès
aux ouvrages d’assainissement autonome public.

1-1-ASSAINISSEMENT AU BURKINA FASO

Le Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest compte une population estimée en 2006 à
14 017 262 habitants(RGPH). En 2003, il était classé au troisième rang des pays les plus
pauvres de la planète. La proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est
passée de 44,5% en 1994 à 45,3% en 1998 et à 46,4% en 2003 (Unicef Burkina Faso, 2005)2.

En milieu rural la situation est encore plus préoccupante. La couverture en


assainissement est passée de 8 % à 5 % pour la période 1990-2002 (Unicef Burkina Faso,
2005). L’accès aux ouvrages améliorés d’assainissement (lavage des mains et latrines) reste
également faible soit 54% pour les toilettes, selon les statistiques du Ministère de
l’enseignement de base et de l’alphabétisation. Les pratiques en matière d’hygiène sont
également très faibles. Il apparaît donc non seulement un déséquilibre notoire dans l’évolution
de l’assainissement et de l’hygiène mais aussi une disparité entre le milieu urbain et celui rural
en termes d’accès aux ouvrages. Il convient de noter que même dans les zones relativement
privilégiées les problèmes sous-jacents demeurent les mêmes : couverture partielle des besoins
des communautés ou abandon d’ouvrages avec des conditions difficiles d’accès surtout pour
les femmes. On note une faible vulgarisation des technologies appropriées et nombreux sont
encore ceux qui ne savent pas qu’une mauvaise hygiène affecte la santé.

1-2-CADRE REGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL DE L’ASSAINISSEMENT PUBLIC


AU BURKINA FASO
Plusieurs lois et décrets en matière d'hygiène, assainissement existent au Burkina Faso ;
cette partie présente quelques uns de ces décrets et lois.

2
http://www.unicef.org/bfa/french/wes.html

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1-2-1 Cadre réglementaire de l’assainissement public au Burkina Faso


Les décrets qui suivent régissent l’assainissement public au Burkina Faso :

 Le décret N° 98-323/PRES/PM/MEE/MATS/MIHU/MS/MTT portant réglementation


de la collecte, du stockage, du transport, du traitement et de l’élimination des déchets
urbain. Par rapport à la gestion des eaux usées et excréta ;

Le décret en son article 24 stipule que chaque collectivité décentralisée et la


circonscription administrative veilleront en ce qui la concerne, à ce que les lieux publics tels les
marchés, les halles, les espaces verts, cafétérias, ou en général tout lieu public soit doté
d’infrastructures de collecte et d’évacuation des eaux usées et excréta. L’article 28 précise que
chaque autorité locale élabore un plan stratégique d’assainissement des eaux usées et des
excréta de sa collectivité avec l’appui technique du ministère chargé de l’environnement ;

Le décret en son article 24 stipule que chaque collectivité décentralisée et la


circonscription administrative veilleront en ce qui la concerne, à ce que les lieux publics tels les
marchés, les halles, les espaces verts, cafétérias, ou en général tout lieu public soit doté
d’infrastructures de collecte et d’évacuation des eaux usées et excréta. Et L’article 28 précise
que chaque autorité locale élabore un plan stratégique d’assainissement des eaux usées et des
excréta de sa collectivité avec l’appui technique du ministère chargé de l’environnement ;
 Le décret N°2006-183/PRES/PM/MS /MCPEA/MATD/MECV/MJE portant conditions
de visites, de fermeture et de réouverture des établissements ; Ce décret donne en son
article 15 quitus aux autorités locales compétentes de décider de la fermeture temporaire
de l’établissement jugé insalubre. Son article 16 stipule que lorsque l’établissement
porte atteinte grave à l’hygiène publique, l’autorité compétente peut décider de sa
fermeture définitive.

1-2-2- Cadre institutionnel de l’assainissement public au Burkina Faso


Selon le PN-AEPA, le cadre institutionnel se compose des instances et entités
suivantes :

 La tutelle technique et administrative : qui est assurée par le Ministère en charge de


l’eau ;

 La tutelle financière : assurée par le Ministère en charge des finances ;

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 La coordination nationale : au niveau national, il s’agit du CNP, la DGA et la DGRE


qui est la structure nationale de coordination et de gestion de l’assainissement. Au
niveau régional, il est question du CRP et la DRE qui agissent comme structures de
coordination et gestion.

Les comités de pilotage associent, à l’échelle nationale et régionale, les représentants de


l’ensemble des parties prenantes :

 Les collectivités territoriales ou municipalités : jouent leur rôle de maître d’ouvrage ;

 Le secteur privé, les ONGs/Associations : dans leur rôle de prestataires de services ;

 Les usagers en tant que bénéficiaires des services de l’assainissement ;

 Les partenaires techniques et financiers.

Figure 1 : Montage institutionnel ; Schéma de mise en œuvre du PN-AEPA (Source : PN-AEPA)

I-3-PRESENTATION DU PROJET WASHCOST


Le Burkina Faso est à pied d’œuvre pour l’atteinte des OMD en matière
d’assainissement. Cependant, le manque de données fiables particulièrement sur les projets en

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milieux rural et péri urbain, rend difficile l’estimation des services durables AEPHA destinés
aux pauvres, par les acteurs à la base. Aussi, cette insuffisance entrave les possibilités de
comparaison et d’analyses des projets en termes d'efficience et de coût efficacité. La non
maîtrise des coûts unitaires par certains acteurs, au niveau local et intermédiaire pénalise les
pauvres dans la mesure où les projets n’intègrent pas systématiquement les aspects relatifs à la
durabilité. De ce fait, les populations pauvres rencontrent des difficultés pour entretenir et
maintenir les infrastructures d’AEPHA dont ils sont bénéficiaires (CREPA, 2008)3.Au vu de
cela, il a été lancé par l’IRC au Burkina Faso, comme dans trois(3) autres pays (Inde,
Mozambique, Ghana) le projet WASHCost.

Mis sur pied en 2008 au Burkina Faso avec la collaboration du CREPA et de la DGRE
le projet WASHCost a choisi comme cible trois (3) régions (Nord, Centre et Haut-Bassin). Ce
projet a pour objectif principal de quantifier les coûts des services de base d’eau potable,
d’hygiène et d’assainissement en milieux rural et périurbain au Burkina Faso. Et ses objectifs
spécifiques essentiels sont :
- Quantifier les coûts unitaires des services durables d’AEPHA pour les populations
rurales et semi urbaines et déterminer / comprendre les facteurs qui influencent ces coûts ;
- Elaborer des outils d’aide à la décision et de planification et développer les
capacités des acteurs pour leur utilisation ;
- Initier un « Fonds AEPHA », pour influencer les stratégies et les mécanismes de
planification et budgétisation des projets destinés aux populations pauvres.

Pour ce qui est de la finalité du projet WASHCost, elle est d’améliorer le processus de
prise de décision des acteurs du secteur en mettant à leur disposition des données fiables et
documentées sur les coûts unitaires des services d’eau potable d’hygiène et d’assainissement
en milieux rural et périurbain.

Dans le cadre de ce travail, les exigences du projet WASHCost sont les suivantes :

 La typologie et la caractérisation des latrines collectives dans les provinces


cibles du projet ;
 Les coûts désagrégés des latrines collectives dans les provinces cibles du projet ;
 Les formes d’usages des latrines collectives dans les provinces cibles du projet ;
 Les modalités de gestions (financière et organisationnelles).

3
Extrait de « Présentation du projet WashCost » sur http://www.reseaucrepa.org

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I-4-OBJECTIFS DE L’ETUDE

Pour l’atteinte des résultats demandés par le projet WASHCost, un objectif principal a
été fixé : contribuer à l’étude des latrines collectives au Burkina Faso particulièrement dans
trois(3) régions (région Centre, région Nord et région des Haut-Bassins).

Pour ce faire, le travail consistera de façon spécifique, à :

 Caractériser les types de latrines rencontrés dans les lieux publics et institutionnels
dans les sites d’étude;
 Recenser les coûts imputés aux latrines collectives dans les sites d’étude;
 Analyser les usages des latrines collectives dans les régions cibles;
 Analyser les modalités de gestion des latrines collectives pour les sites d’études.

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CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE, METHODOLOGIE ET LIMITES DE TRAVAIL

2-1-PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE

La majorité des pays d’Afrique subsaharienne, sont loin d’atteindre les OMD relatifs à
l’accès à l’assainissement et à son amélioration. En 2004, la couverture en assainissement
amélioré, telle qu’elle a été définie par le Programme conjoint de suivi, chargé de suivre les
progrès en vue de la réalisation des objectifs, était de 37 % (AICD, 2008)4 ; le Burkina Faso
n’est pas en marge de cela avec 14% comme taux d’accès de la population aux infrastructures
sanitaires en 2005. L’importance des infrastructures telles que les latrines collectives dans
l’assainissement d’une ville n’est plus à démontrer. Quelles peuvent être les coûts désagrégés
de cette infrastructure en fonction des différentes technologies rencontrées dans le pays ?
Quels usages et quelles gestions sont faits des latrines collectives existantes ? Voilà autant de
questions qui restent souvent sans réponses; à cause de l’insuffisance voir le manque de
données fiables sur les questions liées aux latrines collectives. Données qui pourtant si elles
sont bien gérées et bien archivées dans une base de données permettraient d’avoir des réponses
à la question « quels sont les facteurs qui influencent la durabilité des latrines
collectives ? ».

2-2-METHODOLOGIE DE TRAVAIL

Pour mener à bien le travail demandé, une démarche a été suivie pour la collecte
d’information sur tous les sites d’enquêtes. Et cela à eu quelques limites. Le travail s’est fait en
quatre (4) phases (tableau 1).

Tableau 1 : Méthodologie de travail

1-Phase préliminaire : 2-Phase du terrain :

-Lecture et compréhension des TDR ; -Participation aux différents focus group ;


-Prise de contact avec les encadreurs ; -Questionnaire adressé aux usagers des latrines
-Recherche bibliographique ; collectives ;

4
: Extrait de « diagnostics des infrastructures nationales en Afrique : Etat de l’assainissement en Afrique
Subsaharienne »

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-Elaboration du cadre logique et du planning ; -Entretien avec certains acteurs liés à la


-Elaboration des outils ; construction et à la gestion des latrines ;
-Elaboration d’une stratégie de collecte des -Collecte des caractéristiques techniques et des
données ; coûts des différentes latrines visitées.
-Participation à la formation des enquêteurs ;
-Test des outils et de la stratégie de collecte des
données.

4-Phase d’élaboration de la base de données 3-Phase de traitement des données


et de proposition des stratégies : collectées :

-Elaboration de la base de données -Saisie des données collectées au cours des


-Proposition des stratégies pour un meilleur enquêtes dans un tableur Excel ;
usage des latrines collectives ; -Traitement des données contenu dans le
-Proposition des stratégies pour une meilleure tableur Excel ;
gestion des latrines collectives. -Analyse des données collectées lors des
différents entretiens ;
-Interprétation et analyse des données traitées.
-La phase préliminaire

Au cours de cette phase, nous sommes entrés en contact avec les TDR et les différents
encadreurs. Après quoi une compréhension de ces TDR a été faite pour mieux cerner le travail
demandé. Suivi de l’élaboration du cadre logique et du planning de travail. Enfin l’élaboration
et le test des outils pour les enquêtes, des entretiens, de la stratégie de collecte des données ont
été fait.

-La recherche bibliographique

Cette activité s’est avérée être importante car, elle a permis de recueillir des données
sur internet, à la bibliothèque du 2iE et celle du CREPA , et aussi d’avoir accès à des
documents de certaines structures telles que la DGAEUE, SOS sahel, SAGIMO, ONEA…Les
données et les documents dont il est question ici sont ceux portant sur le mode de gestion des
latrines collectives , les coûts qui leur sont imputés, lois et règles sur les latrines collectives,
rôles de certains acteurs de la filière assainissement public…

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2-2-1-Démarche générale d’investigation


La démarche d’investigation a consisté sur un plan général à : aller vers les usagers des
latrines collectives muni d’un questionnaire, les gestionnaires des latrines publics et certains
responsables des lieux institutionnels. Par la suite muni d’une fiche technique, nous avons
visité les latrines. Enfin pour être sur d’avoir les avis de tous les acteurs, l’on s’est rendu auprès
des municipalités, de l’ONEA …

Par rapport à la collecte des coûts d’investissement, la stratégie adoptée avait pour
objectif, d’aller de la base vers le haut. C'est-à-dire se rendre vers les gérants et les responsables
des institutions pour avoir certaines informations (promoteurs des projets de réalisation des
latrines, année de réalisation).

2-2-3-Outils d’enquêtes
Afin de mener à bien la collecte des données, trois (3) techniques de collecte ont été
combinées: l’approche participative, l’enquête échantillonnée et l’observation directe. Les
données seront répertoriées dans un premier temps dans une fiche de questionnaire
confectionnée afin d’éviter les pertes d’informations. Par la suite, saisies sur des tableurs Excel
pour faciliter le dépouillement et exploitées par des méthodes d’analyses graphiques.

 Focus group : elle est une technique d’approche participative et qualitative qui a permis
de s’appuyer sur les populations locales des sites d’étude afin de mieux connaitre les
dits sites, d’avoir une idée générale sur l’histoire, l’aspect socioculturels et socio-
économique, les perceptions des populations locales sur l’assainissement en général et
les latrines en particulier, aussi bien collectives que privées…
 Enquêtes : deux(2) questionnaires ont été appliqué ; à savoir le questionnaire adressé
aux usagers des latrines collectives (annexes 1), et le questionnaire adressés aux gérants
des latrines publics et aux responsables des institutions (annexes 2).La base
d’échantillonnage est de 150 enquêtés repartis dans les trois provinces visitées. En plus
de ces provinces, l’on s’est rendu dans les provinces du Séno et Loroum qui ne sont pas
des sites d’étude du projet WASHCost, mais nous avons voulu voir comment
fonctionne le système de gestion en place. De ce qui est de l’échantillonnage des
latrines collectives, les unités d’enquêtes sont 10 lieux publics (4 gares routières, 5
marchés et 1 stade) et 17 lieux institutionnels (4 CSPS, 9 écoles primaires, 2 lycées, 1
CEG, 1 centre d’alphabétisation) ; ces unités sont repartis sur 12 sites du Burkina Faso

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(Komsilga, Yagama, secteur 30 de Ouagadougou, Ouahigouya, Aoréma, Youba, Titao,


Dori, Houndé, Bouéré, Boni et Dossi).
 Collecte des caractéristiques techniques et des coûts des latrines visitées (annexes 2):
munis d’un double décamètre les mesures des cabines ont été prises ; mesures relevées
ensuite dans une fiche prévue à cet effet. Certaines caractéristiques nous ont été
données par des personnes ressources ; telles que les propriétaires des latrines, les
gestionnaires, des entrepreneurs…Quant aux coûts d’investissement, ils ont été estimés
en fonction de ce qui est présenté dans le PSAO promu par l’ONEA ; qui sont des coûts
de 2005, pourtant les années de réalisation des latrines visitées varient entre 1961 et
2009. Pour avoir leur coût d’investissement, on donne son coût en 2005 ensuite on fait
une actualisation ou une capitalisation de ce coût :
-l’actualisation est appliquée lorsque la date de réalisation est inférieure à
2005 ; dans ce cas, la formule suivante est utilisée :

Pn = P0 (1 + i1) -t
- la capitalisation est appliquée, lorsque la date l’ouvrage a été réalisé après
2005, nous utilisions la formule ci-après :

Pn = P0 (1 + i2) t

Dans ces formules, Pn =le coût à l’horizon n

P0 = le coût à l’année 0 (ici qui est l’année 2005)

i1 = le taux d’inflation moyen utilisé pour l’actualisation

i2 = le taux d’inflation moyen utilisé pour la capitalisation

t= l’intervalle entre 2005 et l’horizon visée

Dans les calculs, il a été utilisé i1 =5,02% et i2 =5,12% ; i1 a été obtenu en faisant la
moyenne des taux d’inflation du Burkina Faso des années allant de 1961 à 2005 (annexe 3), et
i2 en faisant la moyenne des taux d’inflation du Burkina Faso des années allant de 2005 à 2009
(annexe 3) . Notons que ces taux sont ceux fournis par la banque mondiale. Pour les coûts
d’exploitation, ils ont été collectés auprès des gestionnaires des latrines publics et des
instituteurs ; pour les centres de santé il n’a pas été possible d’en avoir faute d’information.

 Les entretiens : cette étape a permis d’avoir les informations sur l’implication de
certains acteurs dans l’assainissement autonome public. Cette étape nous a conduit

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auprès des structures telles que : RAGEM, SOS Sahel, Water Aid, ONEA, DGAEU,
EPCD de Ouahigouya, service assainissement et voirie de la mairie de Ouahigouya, la
mairie de Bogodogo, DRS du centre, service assainissement de la mairie de Dori,
service assainissement de la mairie de Houndé, les gérants, les présidents des CVD,
responsable des CSPS, des maitres d’école…
 L’observation directe : elle a été une activité permanente car elle se faisait chaque fois
que nous étions sur le terrain. l’observation directe et la prise d’images photographiques
ont permis de constater l’état des latrines collectives, et même les dégats causés par la
mauvaise gestion et le mauvais usage de ces latrines.
 Elaboration de la base de données : Les fiches de collecte des données après leur
remplissage ont fait l'objet d'une vérification minutieuse en vue de s'assurer de la
cohérence des informations recueillies. Elles ont été par la suite mises en saisie en
suivant le canevas préparé pour l’établissement d’une base de données réalisée sur le
tableur Excel 2007 qui servira dans le cadre du projet WASHCost.

2-2-2-Sites d’enquêtes

Pour l’étude des latrines collectives, douze (12) sites repartis dans quatre (4) provinces
ont été visités (figure 2) à savoir Komsilga, Yagma, secteur 30 de Ouagadougou, Ouahigouya,
Aoréma, Youba, Titao, Dori, Houndé, Bouéré, Boni et Dossi ; (tableau 2). Les sites d’études
sont caractérisés par leurs religions, leurs ethnies, et leurs activités socioéconomiques (tableau
3).

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Figure 2 : Carte de présentation des sites d’étude

Tableau 2 : Sites d’études

Province Commune Site Catégorie Population (hab)

Bogodogo secteur 30 urbain 6 775

Kadiogo
Sigh-Noghin Yagma périurbain 1 864

Komsilga Komsilga périurbain 2000

Secteur2 périurbain 7 345


Houndé
Bouéré périurbain 7796

Tuy
Boni rural

Boni
Dossi rural

Aoréma rural

Ouahigouya Youba périurbain


Yatenga
Ouahigouya urbain

Oula Margo rural

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Tableau 3 : Caractéristiques des populations des sites d’étude

Activités
Principales Ethnies
Provinces Communes Sites socioéconomiques
religion dominantes
principales
Agriculture, élevage,
christianisme,
mossi, tissage, teinture, filage
Bogodogo secteur 30 islam,
peulhs, bissa du coton, fabrication de
animisme
brique
christianisme, mossi,
Kadiogo Sigh- Agriculture, élevage,
Yagma islam, peulhs,
Noghin maçonnerie
animisme yadssé
christianisme, mossi, Agriculture, élevage,
Komsilga Komsilga islam, peulhs, commerce, poterie,
animisme gourounssi tissage, vannerie
christianisme, Agriculture vivrière,
Secteur2 islam, mossi, bwaba élevage, commerce,
Houndé animisme artisanat
islam, Agriculture vivrière,
Bouéré mossi, bwaba
animisme élevage, commerce
Tuy islam, Agriculture vivrière,
Boni mossi, bwaba
animisme élevage, commerce
Agriculture vivrière,
Boni christianisme,
élevage, commerce,
Dossi islam, mossi, bwaba
vannerie, menuiserie,
animisme
orpaillage, maçonnerie
mossi,
islam, Agriculture, élevage,
Aoréma peulhs,
animisme maçonnerie
gourounssi
mossi,
islam, Agriculture, élevage,
Ouahigouya Youba peulhs,
animisme commerce
Yatenga gourounssi
mossi, Agriculture, élevage,
christianisme,
Ouahigouya peulhs, artisanat, commerce,
islam
gourounssi laiterie
islam, mossi, agriculture, élevage,
Oula Margo
animisme gourounssi artisanat
-Présentation des infrastructures
Les sites étudiés sont dotés d’infrastructures :

 CSPS, CMA ; il est à noter dans ces différentes provinces l’on a plusieurs CSPS mais
un seul CMA. A coté de tout cela il y’a aussi des dispensaires comme infrastructures
sanitaires ;
 Quant aux infrastructures scolaires, nous notons l’évolution très lente des
établissements primaire et secondaire ;
 En plus des écoles et lycées, on note aussi la présence de CPAF (centres permanents
d'alphabétisation et de formation) ;

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 La liaison entre les provinces, à l’intérieur des provinces se fait grâce aux agences de
voyage installées dans les différentes gares routières ;
 En matière d’approvisionnement en eau, il existe des branchements privés de
l’ONEA ; des bornes fontaines, des forages, des postes d’eau autonomes, des puits
traditionnels … mais tout cela reste insuffisant vu la demande qui est en forte hausse ;
 Du côté de l’assainissement :
 En milieu urbain : l’évacuation des ordures ménagères est faite en grande
majorité par des ONG de pré collecte mais malgré cela, certains ménages
s’efforcent à déverser leur ordure dans la nature. Le lieu d’aisance par
excellence dans les ménages et les lieux public est la latrine ; mais aussi ici
l’usage de la nature n’est pas en reste. Les eaux usées sont parfois renvoyées
dans des caniveaux puis se retrouvent dans des égouts s’il en existe et le plus
souvent c’est dans la nature ;
 En milieu rural, il existe peu ou presque pas de latrines, la nature est le lieu
par excellence d’aisance, et pour les ordures ménagères, elles sont déversées
dans des fosses fumières que chaque concession possède. Les déchets non
biodégradables sont rejetés dans la nature. La non existence des collecteurs
favorise le rejet anarchique des eaux usées dans la nature.

2-3-LIMITES DU TRAVAIL

Au cours de ce travail, l’on a fait face à des problèmes tels que :

 Le temps : vu le volume du travail qui nous était demandé et vu le temps imparti pour se
travail, nous n’avons pas mené à bout nos réflexions sur notre objectif général ;
 Le manque de données : c’est l’un des problèmes majeures auquel nous avons fait face ;
particulièrement les données en rapport avec les coûts, les bailleurs de fonds, les
promoteurs de construction de certaines latrines, l’année de réalisation ; cela à cause du
manque de suivi et d’un système d’archivage.

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CHAPITRE III : SYNTHESE DES RESULTATS D’ENQUETES


Les principaux résultats présentés ci-après résument : la typologie des latrines
collectives dans les sites d’étude, leurs coûts désagrégés et les formes de gestions des latrines
collectives dans les sites d’étude.

3-1-TYPOLOGIE ET CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DES LATRINES COLLECTIVES


DANS LES SITES ETUDIES

2-1-1- Typologie des latrines publiques dans les sites étudiés


Pendant la préparation des outils, nous avons répertorié plusieurs types de latrines à
savoir :

 Latrines VIP (Ventilated Improved Pit) (photo 1) ;


 Latrines Ecosan ;
 Latrines traditionnelles (photo 2) ;
 Toilettes à chasse manuelle ;
 Fosse septiques …
Mais les investigations sur le terrain, ont porté sur deux (2) principaux types : les latrines
VIP et les latrines traditionnelles. Sur les sites d’étude, 81% de latrines collectives sont de type
VIP et environ 19% de type traditionnelle. (Tableau 4)

Photo 1 : latrine VIP (Dossi) photo 2 : latrine traditionnelle (Margo)

Tableau 4 : pourcentage des types de latrines collectives

Typologie des latrines collectives


Latrine traditionnelle (%) 18,52
Latrine VIP(%) 81,48
Notons qu’il existe une différence au niveau de l’architecture, les blocs latrines
institutionnelles sont classiques (photo 1) avec une différence de nombre de postes. Les blocs

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latrines publiques ont souvent la même architecture que celles institutionnelles, mais il en
existe qui sont très différents ; c’est le cas du bloc latrines du marché de Dori (photo 3) qui a
une allure de mosquée. Mais le système de fonctionnement est le même.

Photo 3 : Bloc latrines du marché de Dori

Les latrines VIP et les latrines traditionnelles ont des caractéristiques techniques qui
dépendent des facteurs tels que : la disponibilité des matériaux, la disponibilité des finances, le
maître d’ouvrage… Les tableaux 5 et 6 présentent les caractéristiques techniques des latrines
du marché « confiance Yaar » au secteur 30 (photo 4, 5, 6) et de l’école primaire de Margo
(photo 7, 8).

3-1-2- Caractéristiques techniques des latrines collectives dans les sites étudiés
Tableau 5 : caractéristiques techniques d’une latrine VIP.

Descriptions Illustrations
Caractéristiques Techniques :
 Une fosse : rectangulaire, construction en
parpaing creux de 10, dimensions :
longueur =3m ; largeur=2m ;
profondeur=2m ;
 Sept (7) Dalles rectangulaires : trois (3)
dalles de vidange de 1.8m de longueur et
0.5m de largeur, et quatre(4) dalles de
ventilation de 1.8m de longueur et 0.7m
de largeur ;
 Cabine : en parpaing creux de 15 ;
dimensions : longueur = 1,40m, largeur =
Photo 4 : latrine VIP 4 postes (Ouagadougou, secteur 30)
1,05m et hauteur =1,92m ;
 Dalle de la cabine : carrelé ;
 Cheminée de ventilation : deux (2),
matériaux : en claustras
(ciment)
 Toiture : Présence de toiture ; Nombre de
tôles=8 ;
 Porte : en métallique.

photo 5 : latrine VIP dalle carrelée (Ouagadougou,


secteur 30)

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Tableau 6 : caractéristiques techniques d’une latrine traditionnelle

Descriptions Illustrations

Caractéristiques Techniques :
 trois Fosses : circulaire ;
 Dalles : rectangulaires ; dimension
1,8m de longueur et 1,57m de largeur ;
 Cabine : Construction en parpaing photo 6 : latrine traditionnelle à 3 postes
creux de 15 ; dimension 1,8m de (Margo)
longueur et 1,57m de largeur et 1,7m
de hauteur.
 Pas de porte ;
 Pas de toiture ;
 Pas de ventilation.

photo 7: trou de défécation d’une latrine


traditionnelle (Margo)

Remarquons que toutes les latrines VIP ne sont pas carrelées et n’ont pas une seule
fosse de défécation mais tout au contraire deux (2) ; ces fosses ne sont pas utilisées en même
temps, lorsque la première fosse est pleine, on la referme et on ouvre la deuxième pour
utilisation, l’on a ainsi le temps de laisser sécher les boues dans la première fosse et les enlever
pour une valorisation futur. Les latrines VIP rencontrées ne sont pas toujours recouvertes
d’une chape ; et elles n’ont pas toujours de claustras pour cheminée de ventilation, mais plutôt
des tuyaux pvc de 100 mm de diamètre. L’on peut aussi trouver des latrines dont les murs
intérieurs de la cabine sont carrelés (cas des latrines de l’école primaire de Komsilga).

Pour le nettoyage des mains et anal, des accessoires sont installés près des latrines ;
particulièrement les bouilloires (Photo 9) ou les postes de lave-mains en béton (Photo 10). Les
résultats des enquêtes révèlent que les postes de lave mains se retrouvent en majorité dans le
cas des latrines institutionnelles (78%) ; quant aux bouilloires, c’est dans le cas des latrines
publiques (89%). Il existe aussi 22% de latrines collectives qui ne disposent pas d’accessoires
de nettoyage et dans le même cas 7% de latrines publiques (Tableau 7). Des postes de lave
mains installés, 72% sont en pannes ou fermés dans le cas des latrines institutionnelles et 4%
dans le cas des latrines publiques.

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Tableau 7 : Pourcentage des latrines collectives disposant d’accessoire de nettoyage des mains et annal

Accessoire Poste de lavage Bouilloires Aucun Postes de


des mains lavage des
mains en
panne
Latrines 78 % _ 22% 72%
institutionnelles
Latrines publiques 4% 89% 7% 4%

Photo 8 : Bouilloires (Ouahigouya) photo 9 : Poste de lave-mains (Houndé)

3-2- COUTS DESAGREGES DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES
De la réalisation à l’exploitation en passant par l’entretien, la latrine collective requiert un
coût unitaire ; qui est selon la terminologie de WASHCost le coût total (toutes charges
comprises) de la latrine. Il s’agit du :

 Coût de réalisation / d’investissement encore appelé CapEx (Capital Expenditure) ;


 Coût d’exploitation ou Opex (Operation expenditure) ;
 Coût de réhabilitation / renouvellement ou Cap Manex (Capital Maintenance
Expenditure).

3-2- 1-Coût d’investissement / réalisation des latrines collectives


Encore appelé CapEx (Capital Expenditure), il peut être matériel (frais de creusage de
fosse, l’aménagement de trou, des dalles, la superstructure, des tuyaux de ventilation, le travail
communautaire lors de la construction) ; ou immatériel (maitrise d’œuvre social).
Le coût de réalisation des latrines collectives peut être décomposé en deux parties:
 Le coût pour l'infrastructure constituée des dispositifs de sécurité et de fonctionnement
de la latrine qui doit être obligatoirement en matériau définitif;

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 Le coût pour la superstructure constituée de l'abri et de la préservation de l'intimité de


l'utilisateur dont le choix du matériau dépend du promoteur.
Pour l’estimation de ce coût pour les différentes latrines visitées, il a été fait :
 la capitalisation du coût estimé de la latrine
P2009 = P2005 (1 + i2) t A.N: P2009 = 1 782 450 (1 + 5, 12%) 4
P2009= 2 176 500 FCFA
 ou l’actualisation du coût estimé de la latrine
P2003 = P2005 (1 + i2) -t A.N: P2003 = 1 782 450 (1 + 5, 12%) -2
P2003= 1 616 199 FCFA
Cela en fonction de la date de réalisation de la latrine. Le tableau 8 donne quelques
exemples.
Tableau 8 : exemple de coûts de réalisation d’un bloc latrines VIP à 3 postes

site Ecole primaire de Margo Ecole primaire de Komsilga


Année de réalisation 2002 2008
Coût estimé à l’année de réalisation 139 387 1 044 132
(FCFA)
Ces coûts sont ceux du gros œuvre, un exemple de devis est présenté en annexes 4. Une
fois les latrines construites, elles sont utilisées ; leur exploitation requiert un certain coût qui est
le coût d’exploitation.

3-2- 2-Coût d’exploitation des latrines collectives


L’Opex (Operation expenditure) ou coût d’exploitation regroupe le tarif d’utilisation;
les frais d’achat des accessoires et du matériel de nettoyage, de paiement du gérant, location de
la latrine et de l’agent d’entretien. Plusieurs données ont été récoltées, telles que les recettes
journalières, le loyer et les montants des différentes dépenses (vidanges, salaires et autres).
-Coût d’exploitation des latrines institutionnelles
Dans les écoles et les centres de santé, ce coût n’est pas vraiment connu. Dans 90% de
latrines institutionnelles visitées nous avons estimé le coût d’exploitation, en fonction de ce qui
nous était dit par nos interlocuteurs (Tableau 9).Il couvre essentiellement l’achat du matériel de
nettoyage.

Tableau 9 : Exemple de coût d’exploitation pour le cas de quelques latrines collectives de type VIP

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site l’école primaire de Sini-yiri l’école primaire de CSPS de Boni


(Secteur 30) Merdessa(Aoréma)
Coût d’exploitation 1 000 300 500
mensuel estimé (FCFA)

-Coût d’exploitation des latrines publiques


Dans les lieux publics, le coût d’exploitation couvre en général les frais de location,
d’achat du matériel de nettoyage, de vidange…Avec l’aide de quelques gestionnaires, il a été
établi des comptes pour avoir une idée sur le coût d’exploitation. Ces comptes élaborés sur la
base du tarif d’utilisation de la latrine qui est de 25 FCFA pour 85% des cas et des dépenses
faites par l’exploitant, présentent deux(2) cas de figure : le premier cas est celui dans lequel il
n’ya pas de frais de location et de vidange (Tableau 10) , dans le deuxième cas par contre il y
en a (Tableau 11).
Tableau 10 : Compte du gestionnaire de la latrine du marché de Titao

Coût moyen mensuel Coût moyen annuel(FCFA)


(FCFA)
Recette moyenne 22 120 265 440
Achat matériel de nettoyage 4 080 48 960
Salaire du gérant 8 750 105 000
Total 34 950 419 400
Bénéfice 9 290 111 480
Tableau 11 : compte du gestionnaire d’une des latrines du marché de Houndé

Coût Mensuel (FCFA) Coût Annuel (FCFA)


Recette moyenne 105 000 1 260 000
Location 8 000 96 000
Achat du matériel de nettoyage 9 000 108 000
Vidange 7 500
Total si vidange 129 500 1 471 500
Total si pas de vidange 122 000 1 464 000
Bénéfice si vidange 80 500 1 048 500
Bénéfice si pas de vidange 88 000 1 056 000

3-2- 3-Coût de renouvellement / réhabilitation des latrines collectives


Le Cap Manex (Capital Maintenance Expenditure) ou coût de renouvellement
/réhabilitation prend en charge, la reconstruction de dalle, la réhabilitation de la
superstructure, réparation de tous les ouvrages des latrines (portes...). Son évaluation est
difficile ; néanmoins quelques coûts ont pu être collectés au cours des investigations et une

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estimation du pourcentage du coût de réhabilitation par rapport au coût d’investissement a été


faite (Tableau 12) :
Tableau 12 : exemple de coûts de réhabilitation

site Préfecture de Gare routière de Dori


Titao
Coût de réhabilitation (FCFA) 300 500 000
Motif de la réhabilitation Réparation Restauration de la superstructure,
d’une porte réparation des dalles, des fosses…
Pourcentage par rapport au coût 0,02 45,55
d’investissement (%)

3-3-ACTEURS PRINCIPAUX DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES

3-3-1- Usagers des latrines collectives dans les sites étudiés


Les projets de réalisation de latrines sur un lieu institutionnel ou public sont faits sur la
base des besoins présentés, le nombre de personnes qui occupent ou qui fréquentent ces lieux.

Les enquêtes menées ont révélé que l’utilisation des latrines est à seulement à 39% par
les personnes de sexe féminin (figure 3). Leurs classes d’âges sont comprises entre [11-17ans]
et [≥30 ans] (Tableau 13).

Figure 3 : Sexe des usagers des latrines collectives

Tableau 13 : pourcentage d’âge des usagers des latrines collectives

Âge (ans)

11 à 17 (%) 17,33
18 à 25 (%) 18,67
26 à 30 (%) 31,33
>= 30 (%) 32,67

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Coûts, usages et gestion des latrines collectives dans les provinces de Tuy, Yatenga, Kadiogo

L’identification des usagers passe aussi par une étude socioculturelle permettant de
comprendre le comportement de ceux ci. Le résultat des enquêtes montrent que les usagers ont
des statuts différents, à savoir : élèves, enseignants, commerçants, clients, patients, visiteurs,
et autres, (figure 4).

Figure 4 : Statuts des usagers des latrines collectives

La vie des usagers des latrines collectives des sites d’étude est rythmée par des
croyances religieuses, que sont : l’islam (79%) et le christianisme (21%). Quant à l’origine
ethnique des usagers des latrines collectives des sites d’études, la grande majorité (72,37%) est
d’origine Mossi (Tableau 14)

Tableau 14 : Origines ethniques des usagers des latrines collectives

Ethnie
bobo (%) 1,33
bwaba(%) 10,67
Gourmanithé(%) 0,67
gouroussi(%) 2
marka(%) 0,67
mossi(%) 72,67
peulh(%) 12

Après avoir eu une idée sur les usagers, l’analyse de leurs comportements par rapport
aux latrines collectives a attirée l’attention. A cet effet la question sur la présence de latrine
dans leur concession leur a été posée, les résultats montrent que 57% des usagers ont eu une
réponse négative à cette question.

3-3-2- Gestionnaires des latrines publiques dans les sites étudiés


Les gestionnaires ne sont rencontrés que dans le cas des latrines publiques ; leur
moyenne d’âge est de 35 ans (annexe 5). Environ 85% de gestionnaires ont la gérance des
latrines publiques comme deuxième activité génératrice de revenus ; ils sont souvent

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commerçants, mécaniciens… 65% d’entre eux sont des chefs de familles nombreuses, et
parfois habitent à des kilomètres de la latrine et ont pour seul moyens de déplacement un vélo
(pour ceux qui en ont les moyens). Dans l’exercice de leur tâche, 90% des gestionnaires se
plaignent du mauvais usage des latrines, ce même pourcentage se plaint aussi du mauvais
comportement des usagers à leur égard.

3-4-LES FORMES DE GESTION DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES


ETUDIES
Les investigations ont permis de déceler deux (2) formes de gestion : la gestion
organisationnelle et la gestion financière.

3-4-1- Gestion financière des latrines collectives dans les sites étudiés
-latrines scolaires : Toutes les écoles visitées disposent d’une APE, qui regroupe des parents
d’élèves qui gèrent une partie des finances de l’école. En début d’année, les parents sont
censés payer une somme allant de 2 000 à 3 000FCFA qui rentre dans le compte de
l’association. Cet argent en principe sert aux besoins de l’école ; parmi ces besoins il y’a
l’achat du matériel de nettoyage des latrines, les réparations moindre (portes gâtées…) des
latrines (cas de l’école primaire de Sin-yiri au secteur 30).

-latrines des centres de santé : Seulement 25% des centres de santé visités ont en leur sein un
COGES qui s’occupe des affaires financières liées à l’entretien du centre de santé. Environ
48% de ces COGES obtiennent leur fond par des donations régionales, nationales ou
internationales ; pour la grande majorité les fonds proviennent des frais de consultation,
d’hospitalisation…des patients. Le comité utilise une partie de ces fonds pour l’achat du
matériel de nettoyage des latrines, les réparations moindres (portes gâtées…), paie de certains
volontaires … (cas du CSPS de Boni).

-latrines publiques : Ici, il existe deux (2) formes de gestion financière :

 Cas où le gestionnaire a signé directement le contrat avec la municipalité (retrouvé


dans 56% des latrines publiques visitées) : il collecte alors lui-même les frais
d’utilisation de la latrine auprès des usagers ; cet argent sert à l’achat du matériel de
nettoyage, la vidange (s’il y en a) et / ou au paiement des frais de location ;
 Cas où le gestionnaire a été recruté par un particulier qui lui a signé le contrat avec
la municipalité (retrouvé dans 44% des latrines publiques visitées): le gestionnaire

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collecte les frais d’utilisation de la latrine auprès des usagers, il achète le matériel de
nettoyage avec une partie de la recette ; l’autre partie il remet à son employeur qui
va payer loyer et son salaire.

3-4-2- Gestion organisationnelle des latrines collectives dans les sites étudiés
-latrines scolaires : Environ 85% des écoles visitées, suivent le schéma de gestion
organisationnelle telle que présenté sur la figure 5. Dans les autres écoles (15%) les latrines
sont construites sans que le directeur ne le demande (cas de l’école primaire de Margo) ; et les
latrines ne sont pas souvent très utilisées et sont non entretenues. Quant aux promoteurs ils se
contentent seulement de construire la latrine.

Figure 5 : Acteurs et leur rôle dans la gestion organisationnelle des latrines scolaires

-latrines des centres de santé : Dans 23% de centres de santé visités, la gestion
organisationnelle des latrines se fait suivant le schéma présenté sur la figure 6. Les autres
(77%) n’ont pas réellement de systèmes de gestion organisationnelle.
Figure 6 : Acteurs et leur rôle dans la gestion organisationnelle des latrines des centres de santé

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-latrines publiques : comme dans le cas de la gestion financière, la gestion organisationnelle


des latrines publiques se fait sous deux(2) formes : la gestion avec implication directe de la
municipalité (74% des latrines publiques visitées) (figure 7) ; et la gestion avec implication
indirecte de la municipalité (26% des latrines publiques visitées) (figure 8).

Figure 7 : acteurs et rôles dans la gestion organisationnelle des latrines publiques avec implication directe de la
municipalité

Figure 8 : acteurs et rôles dans la gestion organisationnelle des latrines publiques avec implication indirecte de la
municipalité

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3-5-ETAT DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES


L’état d’une latrine dépend de son mode de gestion et de son entretien. Pour parler
d’une latrine en bon état, il faut voir : la sécurité, l’intimité, la propreté (odeurs, mouches…) et
même l’apparence. Tous ces aspects sont souvent négligés pourtant leur absence sont la cause
de nombreuses maladies.

A cet effet, l’enquête s’est intéressée à la fréquence de nettoyage des latrines collectives
visitées ; les résultats obtenus sont contenus dans le tableau 15. Notons que, Le nettoyage
hebdomadaire se fait en particulier dans le cas des latrines scolaires et celui journalier dans les
latrines publiques.

Tableau 15 : fréquence de nettoyage des latrines collectives

Fréquence de nettoyage mensuel Hebdomadaire Journalier Aucun nettoyage


Pourcentage de latrines (%) 8 22 35 35
Le matériel de nettoyage utilisé est constitué de : balaie, eau, désinfectant, grésil pour ce
qui est des latrines publiques. Pour les latrines institutionnelles, le nettoyage se fait avec des
balaies et de l’eau ; ou de l’eau et de la cendre (Tableau 16).

Tableau 16 : Matériel de nettoyage des latrines collectives

Matériel de nettoyage Eau / désinfectant Balaie Eau


Pourcentage de latrines(%) 52 38 10
L’enquête s’est par la suite intéressée à la vidange et l’entretien technique. Les résultats
montrent que 82% des fosses de latrines collectives n’ont jamais été vidangées, et 91% n’ont
pas eu d’entretien technique (tableau 17).

Tableau 17 : pourcentage de latrines collectives ayant été vidangé ou reçu un entretien technique

Vidange Entretien technique


Oui 18% 9%
Non 82% 91%
Au vu des résultats qui précèdent, nous avons recueillis l’avis des usagers sur le niveau
d’intimité, de sécurité et de propreté des latrines collectives. Les résultats sont consignés dans
le tableau 18.Notons que 75% des usagers qui se plaignent de l’intimité et de la propreté sont
de sexe féminin.

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Tableau 18 : avis des usagers sur le niveau d’intimité, de sécurité et de propreté des latrines collectives

Intimité Sécurité Propreté


Bon 51% 32% 26%
Acceptable 25% 26% 32%
Mauvais 24% 42% 42%

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CHAPITRE IV : DISCUSSION DES RESULTATS D’ENQUETES

4-1-CARACTERISATION DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES


Cette partie abordera les facteurs qui influencent le choix de la technologie des latrines
collectives visitées ; dans cette partie, il sera aussi fait une analyse de l’état actuel des latrines
collectives visitées.

4-1-1-Facteurs influençant la technologie des latrines collectives dans les sites


étudiés
Au cours des investigations, il a été constaté que la majorité des latrines collectives sont
de type VIP. Ce choix technologique (typologie et caractéristique technique) est fait par le
maitre d’œuvre sur la base de certains critères préétablis par celui-ci.

Water Aids par exemple a l’habitude d’installer des latrines collectives dans des écoles
et des marchés ; et opte pour des latrines de type VIP à fosse unique à quatre (4) postes (cas du
marché « confiance Yaar » au secteur 30. Comme toutes les latrines de ce type, elle est une
latrine sèche ; pour la ventilation il a été prévu deux (2) tuyaux en claustra sur le côté droit
sortant de la fosse de ventilation afin de réduire les odeurs et la présence d’insectes. Son sol est
carrelé, et le mur est en parpaings de ciment. A l’école primaire de Nongueri, le Programme
PEEN lui, a opté pour la réalisation d’une latrine VIP à double fosse avec sept (7) postes, la
dalle est recouverte de chape, les claustras réalisés pour la ventilation des fosses sont situés
derrière la latrine.

Les avantages qu’il y’a de réaliser de telles latrines dans un lieu public ou dans une
institution sont les suivantes :

 la facilité d’exploitation ;
 la possible maitrise des odeurs ;
 l’obscurité qui favorise la diminution des mouches à l’intérieur de la cabine ;
 la possibilité d’utilisation des matériaux locaux pour la réalisation de certains
ouvrages de la latrine (tuyau de ventilation, porte, superstructure) ;
 pas besoin d’eau pour le fonctionnement de la latrine ;
 la possibilité d’utilisation de tout type de matériaux pour le nettoyage annal.
En dépit de tout ce qui a pu leur être noté comme avantages, les latrines VIP présentent
quelques inconvénients tel que :

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 la nécessité d’un espace suffisant (au moins 3m entre 2 fosses) pour la VIP à fosse
unique ;
 La nécessité de déplacer la superstructure ou son renouvellement lorsque la fosse est
pleine dans le cas de la latrine à fosse unique;
 La non prise en compte des eaux usées pour les deux(2) types de latrines VIP.
Certes les bailleurs de fonds et les maitres d’œuvre préfèrent les latrines VIP, mais
d’autres comme « eau vive » optent pour un type qui pour certaines personnes peuvent être
perçu comme rétrograde : il s’agit ici de la latrine traditionnelle. En effet l’organisme « eau
vive » a réalisé une latrine traditionnelle à l’école primaire de Margo. De même que la latrine
VIP, la latrine traditionnelle a pour seul avantage le fait qu’elle ne nécessite pas d’eau pour
fonctionner. Comme inconvénients, la latrine traditionnelle entraine des nuisances causées par
des mouches, des moustiques (si la fosse est humide), les mauvaises odeurs.
Indubitablement les projets de réalisation de latrines collectives sont bons, mais on se
demande sur quelles bases est fait le choix de la technologie utilisée ; technologie qui pourtant
ont des limites. En milieux rural ou urbain il a été constaté que les latrines VIP et les latrines
traditionnelles ne sont pas adaptées à tous les usagers à savoir : les handicapés, les personnes
âgées, certains enfants et les femmes enceintes. Ceux-ci éprouvent des difficultés à utiliser ces
latrines, à cause du trou de défécation qui est très bas. De plus, pour les latrines traditionnelles,
les personnes de sexe féminin et de tout âge sentent leur intimité menacée ; à cause de
l’absence de porte constatée. Il a aussi été constaté l’inexistence de séparation par genre des
latrines collectives. La luminosité aussi n’est pas bonne dans les latrines VIP visitées. Il existe
aussi un problème par rapport au nombre de blocs ; car le plus souvent un institut ne dispose
que d’un seul bloc. Bloc que doivent se partager élèves et enseignants ou patient et médecins.
L’absence de blocs urinoirs est aussi notable dans les lieux publics et institutionnels. Au vu de
cela, on se pose deux(2) questions : les promoteurs des projets de réalisation des latrines
collectives mènent t-ils des études préliminaires ? Prennent t-ils en compte les options
technologiques prescrites par le volet 2 du PN-AEPA ? (annexe 6)

Les actions menées pour la réalisation et la vulgarisation de latrines collectives sont


louables, mais certains problèmes comme ceux énoncés précédemment subsistent. Comme
autre problème on peut citer, la pertinence de la construction de double fosse qui est mise en
doute. En effet, les deux fosses sont souvent utilisées simultanément ce qui va à l’encontre
même du principe de la double fosse. Principe qui veut qu’une fois une des fosses pleine, le
trou soit bouché pour permettre aux éléments pathogènes présents dans les excréta d’être

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naturellement éliminés avant la vidange de la fosse. La construction de double fosse, standard


actuel, semble d’autant moins appropriée qu’il n’existe pas vraiment de filières de valorisation
des boues ; particulièrement dans les zones périurbaines et rurales. Ceci dit pour le choix d’une
technologie adaptée, le PN-AEPA propose des critères pouvant guider dans la prise de
décision (annexes 7). En plus desquelles la prise en compte des critères socio-économiques ne
devrait pas être négligée. De prime à bord, il est fort probable que le choix technologique des
latrines collectives soit un choix basé sur des raisons pécuniaires qui varient d’un opérateur à
un autre, et d’un bailleur de fond à un autre.

Les technologies sanitaires sont des technologies disponibles pour l’amélioration des
services d’assainissement (définis ici comme l’élimination des excréments) ; et qui sont
également efficaces dans la prévention des maladies dès lors qu’elles sont régulièrement
utilisées et entretenues. Une technologie sanitaire est ‘efficace’ lorsqu’elle est adaptée aux
conditions locales, et adaptables à un environnement changeant (NWP, 2006). Et pour qu’elle
soit idéale, elle doit posséder les caractéristiques suivantes (Awuah, 2005)5 :

 Etre sans odeur ;


 Etre sans mouches ;
 Etre convenable pour l’intimité ;
 Etre en mesure de traiter et stabiliser les excréments humains ;
 Promouvoir le réemploi des matières fécales après traitement ;
 Ne doit pas être une source de pollution des eaux souterraines ;
 Ne doit pas dépendre de l’eau ;
 Ne donne pas lieu à un contact humain direct avec les excréments.

Ce type idéal de sanitaire est-il faisable pour le Burkina Faso ? Supposant que cela est
possible, quel usage sera fait de cette technologie là ? Cette question fait surface à cause de
l’état dans lequel se trouve les latrines collectives actuelles.

4-1-2-Analyse de l’état des latrines collectives dans les sites étudiés


L’un des facteurs qui influencent l’état des latrines collectives c’est leur entretien ; qui
passe par le nettoyage, la vidange et l’entretien technique.
-Nettoyage

5
Extrait de : « Les impacts environnementaux associés au site sur les technologies de toilette au Ghana, avec l'accent sur des
latrines KVIP. Dans les actes de Toilette Technology Summit, ACEF, Juin 2005 au Crystal Rose Kumas »

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Le nettoyage est hebdomadaire dans le cas des latrines scolaires, mensuel dans le cas
des latrines des centres de santé ; et pour les latrines publiques, il est journalier. Notons que la
fréquence de nettoyage des latrines institutionnelles n’est pas toujours respectée, ceci à cause
du manque d’intérêt que certains éprouvent à le faire. Dans les écoles par exemple, certains
enseignants utilisent le nettoyage de la latrine comme une punition pour les élèves. Dans les
centres de santé, certains COGES ne recrutent pas toujours des agents d’entretien, ou alors les
agents de soutien (volontaires) ne sont toujours disponibles. Pour les latrines publiques, le
nettoyage se fait plusieurs fois par jour (toutes les 30 minutes). Il a été constaté tout de même
que certaines latrines ne sont pas nettoyées (latrine du CSPS de Bouéré), nos interlocuteurs
n’ont pas pu nous donner des raisons à cela (annexe 8).
Pour le nettoyage des latrines scolaires, les élèves utilisent des balaies, de l’eau et de la
cendre (parfois aussi un détergent) ; les agents de soutien eux utilisent des balaies et de l’eau
dans le cas des centres de santé. Pour ce qui est des latrines publiques, les gestionnaires
utilisent des balaies, le désinfectant, détergent et du grésil. Malheureusement les personnes
chargées de l’entretien n’ont aucun matériel de protection, comme le gestionnaire des latrines
de la gare routière de Dori qui met des bottes, des gants et un cache nez lorsqu’il veut nettoyer
les latrines. Ce manque de matériel de protection expose directement les personnes qui font le
nettoyage (principalement les élèves des écoles) à des maladies. Remarquons que les
gestionnaires des latrines publiques se plaignent de l’insuffisance et parfois du manque de
matériel de nettoyage, ce qui les empêche de bien faire leur travail.
-Vidange et entretien technique :
Un grand nombre de latrines collectives visitées n’ont jamais fait l’objet de vidange ou
d’entretien technique ; les usagers sont alors obligés d’utiliser des latrines qui ont des fosses
pleines (annexe 8), des dalles cassées, des portes rouillées(annexe 8) , des cheminées de
ventilation (photo 14) cassées, des cabines en ruines.
Pour certains gestionnaires, le manque de vidange est dû à l’éloignement des vidangeurs ;
c’est le cas par exemple à Houndé, où pour bénéficier d’une vidange, il faut faire venir les
vidangeurs de Bobo-Dioulasso. D’autres gestionnaires et les responsables des lieux
institutionnels affirment que cela est dû au manque de moyens financiers. Mais le responsable
du service de l’assainissement de la mairie de Dori n’est pas du tout de cet avis, et estime par
contre que les raisons principales sont le manque de communication, d’information et de
volonté.
-Intimité, sécurité et propreté :

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Le niveau d’intimité est critiqué en grande majorité par les usagers de sexe féminin qui
estiment que leur intimité est menacée lorsqu’elles utilisent les latrines collectives. En effet
certaines latrines n’ont pas de porte, et quand bien même il y’en a elles sont abimées. Dans les
écoles par exemple certaines filles préfèrent se cacher derrière les salles de classe pour se
soulager ; car elles ont honte que les garçons les voient si elles vont le faire dans la latrine sans
porte.

Tous les usagers, quelque soit le sexe et l’âge se plaignent du niveau de sécurité et de
propreté des latrines collectives qui n’est pas très bon. Ce qui n’est que normal car pour qu’une
latrine soit propre et qu’elle soit en bon état, il faudrait qu’elle soit bien entretenue. Les usagers
affirment ne pas se sentir vraiment en sécurité dans les latrines ; car ils sont exposés aux
maladies, blessure (si les portes sont rouillées)…

Les causes de la mauvaise qualité de l’intimité, de la sécurité et de la propreté dans les


latrines collectives visités est le manque de nettoyage permanent, le manque de vidange,
d’entretien technique…

4-2-FACTEURS INFLUENCANT LES COUTS DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES


SITES ETUDIES

4-2- 1-Coûts d’investissement/réalisation des latrines collectives dans les sites


étudiés
La construction d’une latrine requiert un coût qui dépend des facteurs principaux tels que :
 La technologie adoptée ;
 Le nombre de postes des latrines (1 poste, … 7 postes) : le nombre de poste fait
augmenté le coût de réalisation de la latrine ;
 les matériaux et le matériel : leur disponibilité, leur qualité et leur quantité influencent
le coût de réalisation ;
 la disponibilité de la main d'œuvre ;
 les caractéristiques sociogéographiques des sites…
De plus il y’a les fonds du promoteur du projet ; en effet les promoteurs ont des fourchettes
de prix. On a par exemple Water Aids, ONEA et SOS Sahel qui fixent le coût d’investissement
d’un bloc latrine de six(6) postes entre 1 450 000 FCFA à 1 700 000 FCFA. L’année de
réalisation de la latrine est aussi importante à cause du taux d’inflation des coûts qui change
chaque année.

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4-2-2- Coûts d’exploitation des latrines collectives dans les sites étudiés
Le coût d’exploitation dépend du lieu (public ou institutionnel) dans lequel on se trouve.
Dans les institutions, il est fonction du système de gestion financière en place et des dépenses
faites. Dans les lieux publics, les gestionnaires ne tiennent pas de comptabilité, il a été difficile
de collecter des données précises. De plus, aucun budget n’est planifié, la gestion est faite au
jour le jour sans anticipation. Certains gestionnaires n’ont pas d’idées exactes sur ce qu’ils
gagnent ou dépensent. Ils surestiment les dépenses, sous-estiment les revenues ou les deux à la
fois, que ce soit volontairement ou pas. Or il est évident que si cette activité ne rapportait pas
d’argent l’exploitant aurait déjà fermé les latrines. (Ludovic Alves Miranda, juillet 2008)6.

Notons que dans le cas des latrines publiques, les dépenses regroupent l’achat du
matériel de nettoyage, la vidange, la paie du gestionnaire, et des frais de loyer. De ce qui est des
frais de vidange, ils varient d’un site à un autre ; la vidange coûte 20 000 FCFA à Ouahigouya
et 7 500FCFA à Houndé (il s’agit ici de la vidange mécanique). Quant à la location, elle est
fonction du type de lieu public (marché, gare routière…) et de la technologie de la latrine. La
location d’une latrine se fait à 5 000FCFA à Ouahigouya pourtant, à Ouagadougou elle vaut
entre 10 000 et 55 000FCFA.

4-2-3- Coûts de réhabilitation/renouvellement des latrines collectives dans les sites


étudiés
Le coût de réhabilitation dépend du type de réparation à faire sur la latrine. Les
réparations peuvent être mineures (soudure d’une porte, étanchéité d’une tôle…), elles peuvent
aussi être de grande envergure (réfection des fosses, de la cabine, des dalles…). Dans ce dernier
cas, le coût est plus élevé et représente parfois presque la moitié du coût d’investissement.
Certains promoteurs au lieu de réhabiliter une latrine préfèrent construire une autre tout près
(c’est le cas à l’école primaire de Sin-yiri) ; pourtant en réhabilitant l’ancienne latrine il
dépense moins qu’en construisant une autre.

4-3-FORMES D’USAGES ET COMPORTEMENTS DES USAGERS DES LATRINES


COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES
Quelque soit la technologie choisie par les promoteurs des projets de réalisation des
latrines collectives, celles ci sont souvent abandonnées par les bénéficiaires, soit très peu
utilisées, et dans quelques cas très utilisées.
6
Extrait de : « Etude des latrines/douches publiques et institutionnelles au Burkina Faso »

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Coûts, usages et gestion des latrines collectives dans les provinces de Tuy, Yatenga, Kadiogo

4-3-1-Usages des latrines collectives dans les sites étudiés


Les principaux acteurs qui sont les usagers des latrines collectives sont en majorité de
sexe masculin ; certes les personnes de sexe féminin aussi utilisent ces latrines mais elles
représentent un faible pourcentage. Pour les latrines collectives qui sont très peu utilisées et
celles qui sont très utilisées, la fréquence d’usage est influencée par certains facteurs : dans les
écoles comme à l’école primaire de Komsilga, les latrines sont beaucoup plus utilisées pendant
les heures de pauses. Dans les marchés si l’on se trouve en zone rurale ou périurbaine (c’est le
cas du marché de Dori) où le marché est périodique, la fréquence d’usage est très élevée les
jours de marché encore plus si ce jour est un vendredi. Dans les marchés des zones urbaines
(marché « confiance Yaar » au secteur 30 de Ouagadougou), la fréquence d’usage est élevée à
certaines heures de la journée qui sont les heures de prières pour les musulmans ; aussi le
vendredi qui est le grand jour de prière, et enfin les jours de fêtes religieuses que ce soit pour
les musulmans ou pour les chrétiens.
De ce qui est de l’usage proprement dite faite des latrines collectives, il est très bien fait
par certaines personnes; c'est-à-dire quand elles y rentrent elles la referment, urinent ou
défèquent dans le trou prévu à cet effet, une fois qu’elles ont terminé, elles ressortent et se
dirigent vers le poste de lavage des mains ou alors utilisent les boites ou les bouilloires prévues
pour le nettoyage des mains (annexe 9).
D’un autre côté il y’a des personnes qui font une très mauvaise utilisation des latrines
collectives (c’est le cas à la gare routière de Houndé). Ceux qui restent devant la porte pour
uriner sans tenir compte de la présence du trou de défécation; quand ils ne lavent pas très
souvent leurs mains. D’autres encore préfèrent se soulager derrière ou tout juste à côté du bloc
latrine et après ils ne se soucient pas du lavage de leur mains et vaquent à leurs activités sans
remords.
Au regard de tout cela, le type d’usage des latrines collectives serait-t-il lié à un
problème de comportement, d’éducation socioculturel, de mœurs ? Cette interrogation amène à
l’analyse suivante sur les comportements des usagers.

4-3-2- Comportements des usagers des latrines collectives dans les sites étudiés
Le non usage des latrines collectives comme c’est le cas au lycée départemental de
Komsilga, est dû au promoteur du projet qui une fois la réalisation terminée, s’en est allé avec
les clés depuis 2007 les latrines sont fermées ; les élèves et enseignants sont obligés de se servir
de la nature ou des vielles latrines traditionnelles du lycée. A l’école primaire de Komsilga,

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deux(2) blocs ont été construits mais un seul est utilisé ; car les élèves trouvent que l’autre bloc
est éloigné des salles de classe, en cas de besoin ils utilisent la nature, ou alors vont mal utiliser
le bloc situé près des salles de classe. Une latrine peut ne pas être utilisée pour cause de
fermeture ; au marché de Komsilga, la latrine a été fermée à cause d’une mauvaise gestion,
l’extérieur de cette latrine est maintenant un dépotoir, un lieu où les commerçants se soulagent.

Comme la latrine du CSPS de Youba, plusieurs latrines sont très peu utilisées à cause
des facteurs psychologiques comme le souligne le volet 1 du PN-AEP. En effet les facteurs tels
que la pudeur peuvent constituer un frein pour une certaine catégorie d’usagers ; l’habitude de
défécation dans la nature qui est de la sphère domestique, rejaillit sur le comportement au
niveau de la sphère publique. De plus, des personnes préfèrent ne pas utiliser les latrines
collectives parce qu’elles les trouvent sales. Ces personnes estiment que les utiliser serait
s’exposer à de nombreuses maladies, là c’est une idée très soutenue par la gente féminine. Les
femmes particulièrement celles de confession musulmane, n’utilisent pas les latrines collectives
parce que la religion ou la coutume ne leur permet pas de se montrer n’importe comment en
public. Et elles inculquent cela à leurs petites filles qui une fois arrivées à l’école préfèrent ne
pas utiliser les latrines scolaires.

Le mauvais usage des latrines collectives est dû en majorité à la mauvaise volonté des
usagers qui, parfois savent très bien comment se comporter; mais par négligence, manque de
connaissance sur l’hygiène et les risques d’une latrine mal utilisée, les traitent comme des
dépotoirs et des lieux de multiplication de germes de maladies. Quelque part on ne peut pas en
vouloir à ces personnes auprès de qui aucune sensibilisation sur l’importance d’une bonne
utilisation des latrines collectives n’est faite ; ils n’ont pour seule connaissance que ce qui leur
est inculqué au sein de leur famille. Pour celui par exemple qui choisi de se soulager derrière
une latrine, celui là affirme que le tarif d’utilisation est cher pour lui. Tarif qui rappelons le
s’élève au maximum à 50FCFA.

En récapitulatif, on peut dire que les facteurs qui influence le type d’usage des latrines
collectives sont les suivants :

 Le facteur pécuniaire : des personnes préfèrent se soulager dans la nature parce


qu’elles estiment que 25 FCFA pour uriner ou 50 FCFA pour déféquer est trop cher
pour eux .Dans les centres de santé, les usagers estiment que l’utilisation des latrines
doit être gratuite ceci parce que les frais qu’ils paient à l’hôpital doivent prendre en
charge l’utilisation des latrines ;

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 Facteurs psychologiques : la seule vue d’une latrine sale peut entrainer son non usage
ou son mauvais usage. A la gare routière de Dori les latrines sont propres, cela a
entrainé l’évolution des comportements et des mentalités. Certaines personnes
précisément celles de confession musulmanes se plaignent de la mauvaise orientation de
certaines latrines et ne peuvent dans ce cas les utiliser et se soulagent alors dans la
nature ;
 Facteurs socioculturels : l’enquête a montré que la majorité des usagers des latrines
collectives ne disposent pas de latrines dans leur concession ; les lieux de défécation par
excellence pour eux c’est la nature. Et cette absence de latrine est due au fait que dans
certaines cultures, il est interdit de disposer d’une latrine dans sa concession parce
qu’elle est soit disant salissante. D’autres affirment qu’il faut redonner à la nature ce
qu’elle nous a donné en déféquant directement dans la nature pour amender le sol ;
certaines cultures ne permettent pas aux femmes mariées de se soulager au vu et au su
de tout le monde c’est pourquoi certaines n’utilisent pas les latrines collectives.

4-4-GESTION DES LATRINES COLLECTIVES DANS LES SITES ETUDIES

4-4-1-Gestion des latrines publiques dans les sites étudiés


-Gestion avec implication directe de la municipalité :

Rencontrée dans la majorité des lieux publics (gare routière de Dori, marché de
Titao…), ce type de gestion fait intervenir la municipalité pour la construction des latrines, la
signature de contrat avec les exploitants et la collecte des frais de location (s’il y en a). Si
l’exploitant est un particulier, une fois le contrat signé avec la municipalité, ce dernier recrute
un gestionnaire. Il est alors chargé de collecter les frais d’utilisation auprès des usagers et de
nettoyer la latrine. En fin de journée ou de semaine, ce dernier reverse la recette au particulier.

Le système en lui-même n’est pas du tout mauvais ; mais le problème c’est l’absence de
suivi et de contrôle. En effet, les municipalités ne font aucun contrôle des latrines publiques ;
elles n’ont donc aucune idée sur l’état des latrines publiques. Aucun suivi des activités des
gestionnaires et des particuliers n’est fait ; il existe très peu ou pas du tout des programmes de
sensibilisation des usagers. Les particuliers quant à eux ne se soucient pas du travail fait par les
gestionnaires, qui eux à leur tour soit font bien leur travail soit ne le font pas du tout. De plus il
n’existe pas d’archivage des documents : les municipalités sont alors incapables de donner les

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caractéristiques techniques d’une latrine construite par elles mêmes ; et de dire dans quel état
est cette latrine. Les particuliers et/ ou les gestionnaires n’ont aucune idée sur les entrées et
sorties financières.

-Gestion avec implication indirecte de la municipalité :

Il y a quelques années, un décret autorisait les municipalités à créer des EPCD. Qui sont
des institutions en charge de la réhabilitation, de la délégation et de la supervision des
équipements marchands (marchés, latrines publiques, parkings et gares routières…) dans les
communes. A Ouahigouya il s’agit du SAGIMO et à Ouagadougou de la RAGEM ; ces
institutions disposent d’une autonomie financière et sont supervisées par un Conseil
d’Administration. Ce conseil est constitué de conseillers municipaux et de représentants des
différentes professions concernées.
Après la construction/réhabilitation de la latrine, l’EPCD signe un contrat avec un
particulier ou un gestionnaire. Qui lui reverse chaque mois les frais de location fixés lors de la
signature du contrat. Pendant la durée du contrat, l’EPCD fait des contrôles de l’état de la
latrine .Si la latrine est mal entretenue, l’EPCD interpelle le locataire qui se doit de faire des
efforts sous peine de résiliation de son contrat.
Il est à déplorer tout de même que les contrôles ne se font pas de façon permanente ; les
particuliers et/ ou les gestionnaires ont alors le temps de tricher à certains moment. Ici aussi il
existe le problème d’archivage, l’EPCD ne garde pas les documents relatifs à la construction et
à l’état des latrines publiques.
Que ce soit dans le mode de gestion impliquant directement ou indirectement la
municipalité, les fonds déversés à la municipalité servent à l’entretien des lieux publics et à
l’aménagement de la commune.

4-4-2-Gestion des latrines institutionnelles dans les sites étudiés


-Latrines scolaires

Pour la réalisation ou la réhabilitation des latrines collectives, il existe plusieurs


promoteurs qui peuvent être des structures étatiques, des particuliers, les ONG internationales,
des programmes… qui œuvrent pour l’assainissement pour tous et l’atteinte des OMD en
matière d’assainissement. Ces promoteurs entreprennent les travaux après l’étude d’une
manifestation d’intérêt faite par le directeur de l’école. Si plusieurs directeurs expriment les
besoins, la priorité est donnée aux écoles n’ayant pas de latrines ou des latrines totalement hors

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d’usage. La direction ou le corps enseignant n’est consulté que pour l’emplacement des
latrines. Une fois la construction de la latrine terminée, les enseignants et les élèves s’occupent
de son entretien ; soutenus financièrement par l’APE.
Certes les projets des promoteurs sont à encourager ; mais seulement ces derniers ne
consultent pas les municipalités avant d’entreprendre leurs travaux. Ce qui ne permet pas aux
municipalités d’avoir une idée sur le nombre de latrines scolaires construites/réhabilitées, et
elles ne font aucun état des latrines scolaires. De plus, certains promoteurs dans leur projet
négligent la maîtrise d’œuvre sociale (sensibilisations, accompagnement des usagers…). Et
surtout aucun système d’archivage n’est mis en place ; il devient donc difficile d’avoir des
informations sur une latrine scolaire construite même en 2008.
- Latrines des centres de santé

Les formations sanitaires dépendent des DRS qui divisent les communes en district
sanitaires ; chacun étant en charge de la supervision des centres de santé de sa zone
géographique. Ces districts possèdent une autonomie financière et les municipalités
interviennent aussi dans la gestion. La répartition des rôles est plutôt confuse, certains
directeurs de centre disent dépendre de la municipalité et d’autres de la DRS.
La construction/réhabilitation est faite par les ONG internationales, des programmes…
et aussi par les municipalités. Pour cela, le COGES fait une manifestation d’intérêt auprès des
promoteurs qui l’étudient. Mais généralement ces promoteurs préfèrent financer de nouveaux
bâtiments médicaux plutôt que des latrines. Il a été constaté la vétusté de certaines latrines de
centres de santé visitées ; cela parce que les blocs latrines ont généralement été construits en
même temps que les autres bâtiments.
Après la construction des latrines, on déplore dans certains cas l’insuffisance ou
l’abandon de leurs responsabilités de la part de certaines municipalités qui en principe
s’occupent des travaux d’entretien technique, de la vidange et de l’achat de certains matériels
(matériels de nettoyage, parfois savons et nettoyant anal pour les patients). En ce qui concerne
les nettoyants, les dons de la mairie ne sont généralement pas suffisants et le COGES est obligé
de payer une partie. Il en va de même pour le savon, les petites réparations et travaux
d’entretien sont à la charge du COGES. Notons que dans certains centres, particulièrement en
zone rurale comme à Youba, le COGES n’existe pas, là toute la gestion revient aux membres
du corps médical et certains volontaires, qui eux aussi à un certains moment abandonnent la
gestion.

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4-5-CAUSES ET CONSEQUENCES DE L’ETAT ACTUEL DES LATRINES COLLECTIVES


DANS LES SITES ETUDIES

4-5-1-Causes de l’état actuel des latrines collectives


Nous avons constaté que la majorité des latrines collectives sont dans un état d’insalubrité
total, et cette insalubrité ne s’est pas faite toute seule, elle a des causes :

 Le manque de structure adéquate en charge de la gestion de l’assainissement ou de la


gestion des lieux publics dans certaines municipalités ;
 Le manque d’information : certaines municipalités ne sont pas souvent au courant des
projets ou programme de réalisation dans leur commune, particulièrement lorsque ces
latrines doivent être construites ou réhabilitées dans une institution ;
 Le manque de suivi et contrôle des latrines collectives : les municipalités ne font aucun
suivi et contrôle des latrines collectives pendant et après la construction ;
 Certaines institutions ne disposent pas de COGES : dans le cas contraire, le COGES ne
fait pas vraiment son travail parfois par de manque de financement ;
 Les particuliers qui louent les latrines publiques ne se soucient pas de leur état ; le plus
important pour eux ce sont les recettes journalières ;
 Les gestionnaires n’entretiennent pas toujours bien les latrines à cause de l’insuffisance
ou du manque de matériel de nettoyage. Et surtout parce qu’ils savent qu’il n’ya aucun
contrôle ;
 L’absence de campagnes de sensibilisation auprès des usagers ;
 l’absence de latrines dans les concessions des usagers ;
 les traditions de certains usagers ….

4-5-2-Conséquences de l’état actuel des latrines collectives


Les causes de l’état délabré des latrines collectives ont des conséquences :

 L’absence de communication, d’informations, de suivi… fait en sorte que les


municipalités et les autorités hiérarchiques en charge de l’assainissement au Burkina
Faso ne sont pas au courant de construction/ réhabilitation des latrines institutionnelles.
Cela entraine aussi l’inexistence de base de données pouvant renseigner sur le nombre
de latrines collectives dans chaque région, les promoteurs et les bailleurs de fonds de
ces latrines là, parfois même les années exactes de réalisation, les caractéristiques de ces

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latrines. et la non prise en compte de certains critères importants pour le choix de la


technologie à mettre en place, leur état après une certaines période d’exploitation…
 Ce qui précède se répercute sur la qualité de l’entretien des latrines : les responsables.
d’école, les gestionnaires et les particuliers savent qu’il n’ya aucun suivi ; et même s’il
y’a en a, les informations n’iront pas loin. D’où la mauvaise qualité du nettoyage, voir
l’abandon des latrines (cas de certaines latrines institutionnelles) ;
 L’absence de sensibilisation a comme effet le mauvais usage des latrines collectives.
Certaines personnes ne savent pas comment les utiliser, d’autres encore préfèrent tout
simplement aller se soulager dans la nature ;
 Tout ce qui précède a alors un impact sur la durabilité des latrines : la mauvaise
utilisation entraine un dysfonctionnement des latrines, suivi des mauvais
comportements des usagers ; on assiste dès lors à une faible utilisation ou un abandon,
des latrines. Après une certaine période, les ouvrages commencent à se détériorer ; on a
alors une latrine prévue pour 20 ans, après 3 à 4 ans se retrouve dans un état qui laisse à
désirer ;
 La conséquence que nous jugeons être la plus importante c’est celle sur la santé des
usagers et des non usagers : les non usagers parce que par exemple, un commerçant à la
gare routière de Ouahigouya même sans utiliser les latrines est exposé au paludisme. A
cause de la présence des flaques d’eau stagnantes à l’extérieur de la latrine qui attirent
les moustiques. Pour les usagers, il y’a un risque de propagation des maladies
diarrhéiques (Dysenterie, Diarrhée, Choléra, Typhoïde, Giardia…) ; et des infections
par des vers (Ascaris, Trichure, Oxyure, Ankylostome, Bilharzie…). Notons que les
enfants sont les plus exposés.
 Les latrines sales entrainent des maladies qui devront être traitées ; et pour cela il y a un
coût dont ne dispose pas tout le monde. certaines personnes rencontrées n’ont que
comme seule activité leur commerce, leur élevage… Il est alors presqu’impossible pour
elles de débourser entre 3.000 à 5.000 FCFA pour une diarrhée, ou encore 1.000 à
6.000 FCFA pour un paludisme ;
 Le coût des médicaments ne constitue pas l'unique problème. à cela, il faut ajouter
l'incapacité de travail occasionnée par la maladie (3 à 5 jours). Certains usagers
travaillent à titre individuel et pour eux perdre un jour c’est énorme. De plus, quand
c’est un enfant, ce dernier est obligé d’abandonner l’école pour cause de maladie ; ce
qui lui fait un retard. Certains enfants malades par manque de moyens continuent à

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aller à l’école, et contaminent les autres soit en déféquant dans la nature soit en
utilisant mal la latrine de l’école.
Le constat fait de tout ce qui précède est que dans le système de gestion actuel, chaque
déficit causé par un niveau entraine d’énormes conséquences sur tous les autres maillons de la
chaine. Néanmoins, les différents problèmes dont il a été fait acte plus haut ne sont pas sans
solutions.

4.5. PROPOSITIONS D’AMELIORATION


Au vu de tous les problèmes auxquels fait face la filière latrines collectives, il est
important d’apporter quelques corrections ceci pour rehausser l’image que les uns et les autres
se font des latrines collectives.
-Propositions technologiques
 Opter pour la réalisation des latrines VIP à double fosses car ce type permet la
valorisation des boues ; valorisation qui deviendra alors une source de revenus pour
certains ;
 Pour une meilleure luminosité : à la place des tôles métalliques pour la toiture, utiliser
des tôles plastiques ; ou alors comme le propose le CREPA, dans les murs de la cabine
incruster des morceaux de verre. Cela permettrait le recyclage des déchets plastiques et
la récupération des déchets de verre ;
 Penser à la séparation par genre. pour ce qui est des centres de santé, prévoir des
douches car ces centres accueillent des patients internes ;
 Dans les blocs latrines publiques, prévoir un poste pour les ablutions des usagers de
confession musulmane. Cela éviterait que ces derniers versent l’eau anarchiquement
autour des latrines ;
 Dans les lieux où il y’a des latrines vétustes, il serait bon de penser d’abord à la
réhabilitation et non la construction. Aussi, on pourrait penser à la transformation des
anciennes latrines traditionnelles en latrines VIP ;
 Pour le nombre de blocs et de cabines, faire un nombre proportionnel aux usagers ;
respecter les nombre prescrit dans le volet 2 du PN-AEPA ;
 Prévoir tel que mentionné dans le volet 2 du PN-AEPA, un ou deux postes adaptés
aux personnes handicapés, les personnes âgées, les tous petits enfants et les femmes
enceintes. Cela a porté ces fruits à l’école primaire Bungudu au Nigéria où, il a été
construit avec l’appui de l’UNICEF des latrines adaptées aux handicapées. Cette

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structure possède une rampe en ciment pour les fauteuils roulants et un ensemble de
points d'appui et autres dispositifs pour la stabilité. À la place du trou traditionnel, se
trouve un siège facile à nettoyer. La porte est assez large pour qu'un fauteuil roulant
puisse entrer et il est possible de se laver les mains sans difficulté ;

 Dans la plupart des latrines scolaires visitées, il a été remarqué le non fonctionnement
ou l’absence du dispositif de lave-mains. Pour remédier à cela, il serait bon d’appliquer
ce qui se fait à l’école primaire de Tinganogo ; ici SOS Sahel qui a construit des latrines
et a distribué à chaque élève une bouilloire. Sur chaque bouilloire il est marqué le nom
de l’élève qui la garde à l’école et la ramène chez lui le vendredi pour nettoyage pour le
ramène le lundi matin. SOS Sahel a aussi fait installer dans chaque classe des postes
d’eau qui permette aux élèves de recueillir de l’eau lorsqu’ils vont se soulager ;
 Prévoir un couvercle pour fermer les trous de défécation afin de diminuer ou d’éviter les
odeurs

-Améliorations du système de gestion

 Création d’un service d’assainissement dans toutes les municipalités : service par lequel
tous projets, programmes de construction/réalisation de latrines particulièrement
institutionnelles doit passer ;
 Application du décret N° 92-134/MPF/MAT portant autorisation de création des EPCD
dans toutes les communes ;
 Obligation à toutes les écoles de mettre sur pied un COGES, qui va regrouper des
représentants des élèves, les enseignants et les représentants de l’APE ;
 Obligation à tous les promoteurs des projets de réalisation de latrines de mener des
campagnes de sensibilisation avant pendant et quelques mois (2 mois minimum) après
auprès de ménages, des lieux publics et institutions ;
 Chaque acteur à chaque niveau de l’échelle doit faire des séances de réunion et du suivi
permanents des latrines ; et surtout faire toujours un rapport à l’autorité supérieure,
dont une copie sera archivée. L’exploitant pourrait par exemple faire un tour tous les
mois pour voir comment est ce que le gérant s’occupe de la latrine, après quoi il fait un
rapport à l’EPCD. Celui-ci à son tour vient vérifier l’état des latrines et se rapprocher
de quelques usagers pour avoir leur avis ; et tous les 6 mois un rapport devra être
déposé auprès de la mairie. Qui elle fait un rapport annuel à la DRHAH. Notons qu’à
chaque niveau, les informations devraient être toujours archivées sur des supports
numériques ou papier ;

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 Les gestionnaires doivent tenir un cahier dans lequel ils notent les recettes journalières
et les dépenses faites.

-Propositions pour un meilleur usage

 Multiplication des programmes de construction de latrines privées subventionnées ;


 Multiplication et amplification des campagnes de sensibilisation : cela se fera aussi bien
dans les lieux publics et institutionnels que dans les quartiers, dans les familles. Car la
famille représente le noyau dur de toute société, elle est la source de l’éducation de
tout un chacun. Une étude menée en côte d’ivoire (par E. Messou et Al)7 révèle que, la
sensibilisation porte à porte à raison de 2h par semaine et par famille a fait passer de
44% (1988) à 61% (1992) le taux de concessions équipées de latrines dans les villages
test de la dite étude. Certains experts pensent que les problèmes de santé provoqués par
un mauvais assainissement ne peuvent être évités que si les gens changent leurs
habitudes personnelles, autrement dit leurs « comportements », concernant la façon de
rester propre, (Fondation Hesperian ,2008)8. Ce résultat nous fait penser que la
sensibilisation pourrait avoir un très grand impact sur le mode d’usage et les
comportements des uns et des autres.

Comme stratégie de sensibilisation efficace, nous proposons une méthode qui


impliquera tous les acteurs ainsi que les usagers eux mêmes : l’IEC prévue par le volet 3 du
PN-AEPA. D’après l’OMS, c’est « un processus systématique et planifié ayant pour but de
sensibiliser les gens, de promouvoir le changement volontaire de comportement considéré
comme néfaste pour la santé grâce à la transmission d’informations nécessaires à la
compréhension réciproque et à la motivation ». L’IEC implique trois groupes d’acteurs dont
deux qui agissent directement ou indirectement sur les bénéficiaires.
Les campagnes peuvent se faire par des affiches, des spectacles, du porte à porte, les
publicités dans les média… Dans les écoles et les centres de santé, les COGES doivent
organiser des journées d’animation et de sensibilisation ; prévoir des affiches à mettre dans les
écoles et centres de santé. Ces affiches devraient être renouvelées dès qu’elles sont vétustes.
De plus dans les centres de santé, les agents du corps médical doivent sensibiliser les patients à
tout moment que ceux-ci se présentent. Une sensibilisation plus pointue devra être faite auprès
des personnes de sexe féminin et des enfants qui ont de la peine à utiliser les latrines
collectives et qui sont les plus vulnérables.

7
Etude sur « l’impact de l’assainissement et de l’hygiène domestique sur l’incidence de l’ascaridiose et de l’ankylostomose
chez les enfants de 2 à 4 ans dans les zones rurales de Côte d’Ivoire »
8
Extrait de : « Assainissement et propreté pour un assainissement sain », Fondation Hesperian/PNUD

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CONCLUSION GENERALE ET RECOMMENDATIONS

Le développement de l’assainissement autonome public en milieux urbain, périurbain et


rural fait appel aux ressources locales, techniques, économiques et sociales. L’étude menée au
Burkina Faso a touché trois (3) provinces (Provinces de Tuy, Yatenga, et Kadiogo). Les
résultats issus des enquêtes ont permis de ressortir la typologie des latrines collectives avec
leurs différentes caractéristiques. Ils nous a aussi permit d’évaluer les coûts désagrégés de ces
latrines collectives ; ensuite, nous avons présenté les usages qui sont fait de ces latrines, et les
systèmes actuel de gestion. Usages et gestion qui bien sûr ne sont pas sans difficultés, c’est
pourquoi cette étude se termine avec quelques propositions d’amélioration.
Au terme de ce rapport il est bon de relever que la mise en place d’un mauvais système
de gestion et la non implication réelle des acteurs, ont de gros impacts aussi bien sur l’état des
latrines collectives que sur la santé, et la vie des usagers des dites latrines. Au vu de cela, les
pouvoirs publics burkinabés, et la communauté internationale ne devraient plus mettre
l’assainissement, particulièrement celui autonome public en arrière plan des projets d’AEP. Car
de la même façon que les populations ont un grand besoin d’eau, de la même façon aussi elles
ont ce besoin immense d’un environnement sain aussi bien en milieux public que dans la
sphère familiale. A cet effet il serait temps que des études plus approfondies sur la question de
l’assainissement autonome public soient faites dans tout le Burkina Faso; pour améliorer les
conditions de vie de populations dans ce domaine, et partant de réduire la prolifération de
certaines maladies.
Si au Burkina Faso, il était décidé de rendre les latrines collectives plus viables,
accessibles à tous, et étant donné que le domaine de la vidange n’est pas très développé dans
ce pays, que deviendront les excréta se trouvant dans les fosses une fois que celles-ci seront
pleines ?

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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages et articles

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- Messou E., Al (1991). Impact de l’assainissement et de l’hygiène domestique sur l’incidence
de l’ascaridiose et de l’ankylostomose chez les enfants de 2 à 4 ans dans les zones rurales de
Côte d’Ivoire.
-Netherland Water Partnership, 2006. Smart Solution assainissement. NWP, Pays-Bas, 69p.

-Office Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (2005). Plan Stratégique d’Assainissement


des Eaux Usées de la ville de Ouagadougou : Plans et devis des ouvrages d’assainissement
autonome.

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-Programme National d’Approvisionnement en Eau potable et d’Assainissement


l’horizon2015 : Opérationnalisation de la stratégie de mise en œuvre la composante
« infrastructure d’assainissement en milieu rural du PN-AEPA », volets 2 et 3.

-Sahel Consult et Groupe EIER/ETSHR (Aout 2008). Etude pour l'établissement d'un aperçu
des projets, programmes et appui divers dans le domaine de l'AEPA et pour l'étude des coûts
unitaires des travaux, services et fournitures hydrauliques au Burkina Faso, 63p.
-TEXIER Pierre (2009). Etude des conditions de diffusion d’ouvrages d’assainissement
autonome en milieu rural sahélien.
- Thierno A.CHABI et BOHOUN (2008). Evaluation de l'appropriation de l'assainissement
écologique dans la commune de Sèmè-Podji: cas des ouvrages Ecosan, 59p.

-WASHCost (2008). Revue sommaire du secteur de l’AEPHA relative aux coûts Unitaires,
101p.

Sites internet
http://www.indexmundi.com
http://www.unicef.org/bfa/french/wes.html
http://www.reseaucrepa.org/page/1430

http://www.unicef.org/french/infobycountry/nigeria_44770.html

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ANNEXES
Annexe 1
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX USAGERS DES LATRINES COLLECTIVES

Numéro de la fiche : Date de Province : Code :


l’enquête :

Enquêteur : Commune : Code :


Pays : Code : Village / Code :
Secteur :
Région : Code : Quartier / Lot : Code :
Code de la Coordonnées GPS de la latrine Tarifs pour l’usage de la latrine
latrine
X: Y: Uriner : Déféquer :

A-Identification du lieu :

Lieu Nom du lieu identifié


Ecole primaire (EP)
Etablissement d’enseignement
secondaire (EESec)
Etablissement d’enseignement
supérieur (EESup)
Centre de Santé et de Promotion
Sociale (CSPS)
Centre Médical avec Antenne
chirurgicale (CMA)
Marché (M)

Gare routière (GR)

B-Identification de l’enquêté

Genre Masculin (M)


Féminin (F)
Age (ans) 6 à 10
11 à 17
18 à 25
26 à 30
≥ 30
Handicap (observé) Oui (O)
Non (N)

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Religion Musulmane (M)


Chrétienne (C)
Animiste
Autre
Ethnie
Statut Elève/étudiant
Enseignant
patient
médecin
responsable de
l'administration
visiteur
autre

C-Usages des latrines collectives

1-Facteurs influençant l’usage des latrines collectives

Présence des latrines dans Oui (O)


la concession de l’enquêté Non (N)
Localisation des latrines du Derrière
lieu public/de l'institution A côté
Au milieu
Accès aux latrines Facile
collectives Moyen
Difficile
Temps d'attente devant les ≤5
latrines (minute) ≥ 10
Niveau d'intimité Bon
Acceptable
Mauvais
Niveau de sécurité Bon
Acceptable
Mauvais
Niveau de propreté
Odeur Bon
Acceptable
Mauvais
Apparence Bon
Acceptable
Mauvais
Insectes Bon
Acceptable
Mauvais
Tarifs d’utilisation Bon
Acceptable
Mauvais

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Annexe 2

FICHE TECHNIQUE DES LATRINES COLLECTIVES

Numéro de la fiche : Date de Province : Code :


l’enquête :

Enquêteur : Commune : Code :


Pays : Code : Village / Code :
Secteur :
Région : Code : Quartier / Lot : Code :
Code de la latrine Année/date de réalisation : Bailleur de fond :
collective :

Propriétaire des Privé commune autre


latrines collectives :

B-Identification et caractérisation des latrines

1-Présentation du type de latrine avec les caractéristiques techniques

Type de latrine/nombre de bloc de Latrine traditionnelle


latrines collectives Latrine VIP
TCM
Latrine Ecosan
Fosse septique
Autres (précisez)
Nombre de cabine dans un bloc
Séparation par genre Oui
Non
Matériaux de construction de la cabine briques de terre
brique de ciment
Paille
aluminium
Type de porte bois
métallique
Paille
Dimensions de la cabine (m) Longueur
Largeur/diamètre
Hauteur
Section de la fosse rectangulaire
trapézoïdale
circulaire
Dimensions de la fosse (m) Largeur/diamètre
profondeur
Présence de trou ou tuyau d’aération Oui
Non

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Matériaux du tuyau d'aération PVC


Métallique
Toiture existante Oui
Non
Matériaux du tuyau d'aération aluminium
Paille
Type de dalle carrelage
chape
dalle à la « turque »
terre
Dimensions de la dalle (m) Longueur
Largeur
Hauteur
Existence du couvercle pour le trou Oui
Non
Fonctionnement de la latrine Bon
Mauvais

2-Observations directes de la latrine collective

Points forts de la latrine collective Points faibles de la latrine collective

C-Mode de gestion des latrines collectives

3-Identification du gérant des latrines collectives

Nom et prénom du gérant


Ages (ans)
sexe
Situation familiale
Niveau d’instruction
Salaire

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4-Gestion des latrines collectives

Présence d’un gardien Oui


Non
Heure d'ouverture Avant 7h
Après 7h
Heure de fermeture avant 18h
après 18h
Problèmes rencontrés par Mauvaise utilisation des latrines
le gérant des latrines Mauvais comportement des usagers à l'égard du
gérant
Gérant chargé aussi de l'entretien
Eloignement de la concession du gérant
Age avancé du gérant
Salaire bas
Autre

5-Rôles et inter relations des différents acteurs impliqués dans la gestion des latrines collectives

Acteurs Rôles Inter relations

C-Mode d’entretien des latrines collectives

6-Présentation d'agent de nettoyage des latrines collectives

Nom et prénom du gérant


Ages (ans)
sexe
Situation familiale
Niveau d’instruction
ONG qui l’emploi
Salaire

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7-Analyse des aspects liés au nettoyage des latrines collectives

Fréquence de nettoyage des Journalier


latrines Hebdomadaire
Mensuel
Autre
Matériel de nettoyage eau
désinfectants
sceau
gant
balais
cache-nez
autre
Problèmes rencontrés par Mauvaise utilisation des
les agents d'entretien latrines
Mauvais comportement des
usagers à l'égard de l’agent
Age avancé de l’agent
Matériel insuffisant
Autre

8-Vidange et entretien technique des latrines collectives

Vidange des fosses Oui


Non
Si absence de vidange,
raisons

Si vidange :
Type de vidange manuelle
mécanique
Fréquence de vidange mensuelle
annuelle
Autre
Entretien technique Oui
Non
Si absence d’entretien
technique, raisons

Si entretien technique :
Personne chargée de
l'entretien technique
Type d’entretien technique Totale (T)
Partielle (P)

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Fréquence de l'entretien mensuelle


technique annuelle
Autre

E-Coûts

9-Coûts désagrégés imputés aux latrines collectives

Coût mensuel / Coût annuel /


unitaire global
Coût d’investissement
Coût d’exploitation Tarifs d’usage
Paie du gestionnaire
Paie du gérant
Achat des accessoires
des latrines
Coût d’entretien
vidange transport
vidange
désinfectant
coût sanitaire
nettoyage latrine et de ses
accessoires
salaire pour l'agent ou
l'ONG d'entretien
Restauration Total des installations
de la latrine
salaire pour le
technicien ou la
structure chargé de
l'expertise

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Annexe 3 : Taux d’inflation des coûts au Burkina Faso de 1961 à 2009

Source : Banque Mondiale (2009). Etude des coûts en Afrique Subsaharienne (UEMOA)

Années 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1969
Taux d'inflation annuel (%) 18,6 1,7 5,6 1,8 -0,7 2,4 -4,3 -0,3 9,7 9,7

Années 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979
Taux d'inflation annuel (%) 1,8 2,1 -2,9 7,6 8,7 18,8 -8,4 30 8,3 15

Années 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989
Taux d'inflation annuel (%) 12,2 7,6 12,1 8,2 4,8 6,9 -2,6 -2,7 4,3 -0,5

Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
Taux d'inflation annuel (%) -0,5 2,2 -2 0,6 25,2 7,5 6,1 2,3 5,1 -1,1

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Taux d'inflation annuel (%) -0,3 5 2,2 2 -0,4 6,4 2,3 -0,2 10,7 4,8

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Annexe 4 : Exemple de devis estimatif pour la construction d’un bloc latrines à 6 postes

Source : SOS Sahel

DEVIS ESTIMATIF POUR LA CONSTRUCTION


D'UN BLOC LATRINES 06 POSTES POUR LES ELEVES

N° DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE QUANTITE


PRIX. UNIT PRIX TOTAL

I TERRASSEMENT-TRAVAUX D'INSTALLATION ET REPLI


1.1 Débroussaillage, décapage et nivellement m² 33,4 500 16 700
1.2 Implantation sur chaise de l'ouvrage ens 1 75 000 75 000
1.3 Fouilles en rigole pour fondations sous la cabine m3 2,4 3 000 7 200
1.4 Fouilles en puits pour la fosse m3 112,4 3 000 337 200
1.5 Evacuation des déblais excédentaires m3 56,8
SOUS TOTAL 1 436 100

II INFRASTRUCTURE
2.1 Béton de propreté dosé à 150 Kg/m3 m3 1,4 50 000 70 000
2.2 Béton armé dosé à 300 Kg/m3 pour semelles filantesm3 4,2 125 000 525 000
2.3 Maçonnerie en agglos pleins de 20 x 20 x 40 cm
pour la fosse m² 6 9 000 54 000
2.4 Maçonnerie en agglos pleins de 15 x 20 x 40 cm m² 143,2 8 000 1 145 600
2.5 Béton armé pour ceinture, raidisseurs ... dosé à 350 Kg/m3
m3 4,6 135 000 621 000
2.6 Béton armé pour dalle + chape dosé à 350Kg/m3 m3 4,46 135 000 602 100
2.7 Béton armé de dallage dosé à 300Kg/m3 avec socle
d'épaisseur 8 cm + chape incorporée et bouchardée
m3 1,96 80 000 156 800
2.8 Enduits étanche sur parois int. de la fosse, dosé à 400m²
Kg/m3
170,2 2 300 391 460
SOUS TOTAL 2 3 565 960

III SUPERSTRUCTURE
3.1 Maçonnerie en agglos creux de 15 x 20 x 40 cm hourdée
avec du motier de ciment dosé à 300 Kg/m3 m² 29,6 6 500 192 400
3.2 Béton armé pour ceinture, raidisseurs ... dosé à 350 Kg/m3
m3 0,64 135 000 86 400
3.3 Maçonnerie en agglos creux de 10 x 20 x 40 cm hourdée
avec du motier de ciment dosé à 300 Kg/m3 m² 24,4 5 000 122 000
3.4 Ventilation de la fosse en béton moulé de 30 x 30 x 20 cm y
compris grillage moustiquaire de protection U 105 1 250 131 250
3.5 Enduits intérieurs lissés et extérieurs tâlochés, dosé à 400
m² Kg/m3
112 2 100 235 200
3.6 Enduits extérieurs tyroliens au ciment blanc teintés, dosés
à 350 Kg/m3 m² 44,8 2 400 107 520
3.7 Enduits intérieurs tyroliens écrasés, au ciment blanc teinté
et écrasés après exécution, dosage 400 Kg/m3 m² 67,2 2 600 174 720
SOUS TOTAL 3 1 049 490

IV MENUISERIES METALLIQUES ET BOIS


4.1 Porte métallique pleine de 70 x 200, une face en tôle U
15/10è 8 50 000 400 000
SOUS TOTAL 4 400 000

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Annexe 5 : Gestionnaire du bloc latrines du marché de Titao

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Annexes 6 : Options technologiques prévu par le volet 2 du PN-AEPA

Source Volet 2 du PN-AEPA

Lieu Sexe Description du paquet


o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour handicapés
Hommes
o 1 dispositif de lavage des mains + 1 dispositif d’ablution + 1 bloc urinoir
Mosquée
o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour handicapées
Femmes
o 1 dispositif d’ablution + 1 dispositif de lavage des mains
o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour handicapés
Gare Hommes
o 1 dispositif de lavage des mains + 1 bloc urinoir
Marché
o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour handicapées
Autres Femmes
o 1 dispositif de lavage des mains

Usager Description du paquet


o 1 bloc de latrine VIP à deux cabines pour homme et femme respectivement
Dispensaire o 1 douche-puisard
o 1 aire de lavage des mains
o 1 bloc de latrine VIP à deux cabines pour homme et femme respectivement
Maternité o 1 douche-lavoir-puisard
o 1 aire de lavage des mains

Usager Description du paquet technologique


o 1 Bloc de latrine VIP à 4 cabines dont 1 cabine spacieuse pour handicapés
Filles
o 1 Dispositif de lave mains
o 1 Bloc de latrine VIP à 4 cabines dont 1 cabine spacieuse pour handicapés
Garçons o 1 Bloc urinoir
o 1 Dispositif de lavage des mains
o 1 Bloc de latrine VIP à 2 cabines dont une pour enseignante
Enseignants
o 1 Dispositif de lavage des mains

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Annexe 7 : Critères de choix technologique des latrines collectives

Source Volet 2 du PN-AEPA

N° Critère Définition
performance de l’ouvrage dans
1 Efficacité sanitaire
l’élimination des germes pathogènes
Efficacité performance de l’ouvrage dans la
2
environnementale protection de l’environnement
réduction des nuisances telles que :
3 Confort d’utilisation odeur, mouches, obscurité,
intempéries
réduction de l’effort physique dans
l’accès à l’ouvrage (accessible aux
4 Facilité d’accès
enfants, aux personnes âgées,
handicapés).
Résistance physique de l’ouvrage
5 Durabilité dans le temps et pérennité de
l’exploitation.
Probabilité d’accidents
6 Sécurité
(effondrements etc.)
Contraintes obligations liées à l’utilisation et la
7
d’exploitation maintenance de l’ouvrage
8 Coût de réalisation
Utilisation des Possibilité d’utilisation des matériaux
9
matériaux locaux locaux
10 Facilité de Vidange
degré de rétention des nutriments et
Valorisation des sous
11 conditions pour une utilisation à
produits
moindre risque
contraintes physiques (structure du
12 Contrainte de terrain
sol, niveau de la nappe phréatique).

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Annexes 8 : Etat des latrines collectives

Fosse pleine d’une latrine publique (Ouahigouya) Porte rouillée d’une latrine publique (Houndé)

Cheminées de ventilation d’une latrine publique détruites (Ouahigouya)

Dalle sale (Bouéré)

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Annexe 9 : Comportements des usagers des latrines collectives

Usager des latrines collectives en train de faire ses ablutions(Houndé)

Usager en train de se soulager derrière le bloc latrine (Houndé)

Usagers se soulageant à l’entrée des latrines

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