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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE

U. E. A

B.P : 3323/BUKAVU

FACULTE DE SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENT

Caractérisation des systèmes de production et morphométriques du Tilapia


(Oreochromis niloticus) élevé dans le territoire de Walungu dans trois zones
agroécologiques, en Province du Sud-Kivu

Travail de Fin d’Etudes présenté en vue de l’obtention du Diplôme de grade


d’Ingénieur Agronome

Option : Zootechnie
Présenté par BWIHANGANE MUGARUKA Samuel

Dirigé par Prof. AYAGIRWE BASENGERE Rodrigue


Encadré par CT. WASSO SHUKURU Dieudonné et
Ass. BANTUZEKO KWANKANABA Fabrice, MSc

ANNEE ACADEMIQUE : 2021-2022


I

EPIGRAPHE
Sème une pensée, tu récolteras un acte ;

Sème un acte, tu récolteras une habitude ;

Sème une habitude, tu récolteras un caractère ;

Sème un caractère, tu récolteras un destin.

‘Dalaï Lama (1935) ’


II

DEDICACE
Ce travail, fruit d'une meilleure orientation, ne peut qu'être dédié à mes chers parents BAYOYA
BYESHERO et KASHERWA MUGARUKA pour l’éducation et le grand amour dont ils m’ont
témoigné depuis ma naissance jusque maintenant.

BWIHANGANE MUGARUKA Samuel


III

REMERCIEMENTS
Je m’en voudrais sans remercier l’Eternel Dieu Tout Puissant pour tous ceux et celles qu’il a bien
voulu mettre au croisé de mon chemin afin que le présent travail soit accompli, merci.

J’aimerais mentionner de manière spéciale mes parents : Kasherwa Mugaruka et Bayoya Byeshero
pour leur courage et soutien à ma personne en mettant tous les moyens nécessaires à ma disposition
pour un bon déroulement de mes études universitaires, j’en suis reconnaissant.

Mes vifs remerciements et ma profonde gratitude s’adressent au Prof Ayagirwe Basengere


Rodrigue qui a dirigé ce travail. Il en va de même pour le Chef de Travaux Wasso Shukuru et
l’Assistant Bantuzeko Fabrice qui ont assuré l’encadrement du travail ; je dis merci.

Aux enseignants de l'Université Evangélique en Afrique (UEA) et plus particulièrement le Corps


Académique de notre chère Faculté des Sciences Agronomiques et Environnement, pour leur
encadrement durant mon cursus académique ; je vous en remercie.

Je remercie l’équipe des laborantins de l’ISP et plus particulièrement le CT Georges et Dr Riziki


du département d’hydrobiologie pour les orientations et les services qu’ils nous ont rendu en nous
disponibilisant les matériels et l’espace nécessaires pour réaliser nos activités de recherche.

A mes oncles et tantes : Byamungu Kasherwa, Chabwine Kasherwa, Amani Kasherwa, Cikwanine
Kasherwa, Mulumeoderwa Kasherwa, Charlotte Kasherwa, Maombi Kasherwa, Bintu Kasherwa
et Baye Byeshero pour son soutien et pour leurs conseils et aides apportés au cours de mon
parcours académique.

A mes frères et sœurs de près ou de loin qui n’ont pas été cités dans ce travail ; merci beaucoup
pour vos soutiens et encouragements.

A mes collaborateurs, Damien Kwabene, Mbekalo Musiala et Dieudonné Birhafanwa qui m’ont
aidé dans la collecte des données.

A mes collègues et camarades de lutte, pour les bons et mauvais moments passés ensemble, je
voulais vous dire merci pour vos conseils et reproches qui m’ont été utiles au cours de cette bonne
aventure universitaire. A toute personne qui a contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
présent travail ; je vous remercie du profond de mon cœur.

BWIHANGANE MUGARUKA Samuel


IV

SIGLES ET ABREVIATIONS
ACF : Action Contre la Faim
ACP : Analyse en Composantes Principales
ANOVA : Analyse de la Variance
CAID : Cellule d’Analyses des Indicateurs de développement
CEAEQ : Centre d’Expertise en Analyse Environnementale du Québec
DHA : DocosaHexaenoic Acid
EPA : Eicosapentaenoic Acid
FAO : Food Agriculture Organization
FC : Franc Congolais
GIS : Geographic Information System
ISP : Institut Supérieur Pédagogique
Km² : Kilomètre carré
NH4 : Ammonium
NO2 : Nitrite
NO3 : Nitrate
ONU : Organisation des Nations Unies
pH : Potentiel en Hydrogène
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
RDC : République Démocratique du Congo
TSD : Taux de Solides Dissouts
UEA : Université Evangélique en Afrique
V

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Position systématique d’O. niloticus selon Linné (1758)............................................... 5
Tableau 2: Qualité d’eau requise pour l’élevage du Tilapia (O. niloticus) .................................... 14
Tableau 4: Mensurations effectuées sur chaque poisson O.niloticus ............................................. 19
Tableau 5: Caractéristiques des étangs piscicoles exploités ........................................................... 23
Tableau 6: Alimentation en eau et évacuations des eaux des étangs ............................................. 29
Tableau 7: Acquisition et gestion des tilapias O. niloticus dans les élevages ............................... 30
Tableau 8: Fertilisation et alimentation des poissons tilapia O. niloticus ...................................... 32
Tableau 9: Production des poissons tilapias Oreochromis niloticus .............................................. 33
Tableau 10: Paramètres physico-chimiques des eaux des étangs ................................................... 35
Tableau 11: Paramètres de relation longueur-poids et coefficient de croissance .......................... 37
Tableau 12: Coefficient de condition K moyen des poissons ......................................................... 37
Tableau 13: Corrélation entre les paramètres morphométriques et physicochimiques ................. 39
Tableau 14: Performances pondérales et morphométriques des poissons O. niloticus ................. 41
Tableau 15: Coefficients factoriels et contribution à la variance ................................................... 43
Tableau 16: Variance entre les caractères morphométriques et pondérale .................................... 46
VI

LISTE DES FIGURES


Figure 1: Caractéristiques morphologiques spécifiques de l’O. niloticus ........................................ 6
Figure 2: Identification des sexes chez O. niloticus .......................................................................... 8
Figure 3: Répartition géographique de l’O. niloticus ........................................................................ 9
Figure 4: Carte du territoire de Walungu localisant les zones d’étude (Labo-GIS UEA, 2022) .. 18
Figure 5: Mesures effectuées sur chaque Tilapia Oreochromis niloticus ...................................... 22
Figure 6: Régression entre le Poids corporel et Longueur Totale des poissons ............................ 36
Figure 7: ACP sur les variables morphométriques .......................................................................... 44
Figure 8: Dendrogramme de l’analyse de la classification hiérarchique d’O. niloticus................ 45
VII

TABLE DES MATIERES


EPIGRAPHE .......................................................................................................................................... I

DEDICACE ...........................................................................................................................................II

REMERCIEMENTS ........................................................................................................................... III

SIGLES ET ABREVIATIONS .......................................................................................................... IV

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................... V

LISTE DES FIGURES ....................................................................................................................... VI

TABLE DES MATIERES .................................................................................................................VII

ABSTRACT ......................................................................................................................................... X

INTRODUCTION ................................................................................................................................ 1

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTÉRATURE.............................................................................. 5

1.1. Présentation de l’espèce Oreochromis niloticus ...................................................................... 5

1.1.1. Position systématique de l’espèce ................................................................................. 5

1.2. Morphologie ............................................................................................................................... 5

1.3. Avantages et importance des tilapias (Oreochromis niloticus) .............................................. 8

1.4. Répartition géographique originelle et actuelle ....................................................................... 8

1.4.1. Principales zones de répartition de l’Oreochromis niloticus sur le globe ....................... 9

1.5. Différents systèmes de production de tilapia (Oreochromis niloticus) .................................. 9

1.5.1. Pisciculture extensive « vivrière rurale » : ...................................................................... 10

1.5.2. Pisciculture semi-intensive ou artisanale : ...................................................................... 10

1.5.3. Pisciculture intensive ou industrielle du tilapia : ............................................................ 11

1.5.4. Types d’étangs piscicoles ................................................................................................. 11

1.6. Régime alimentaire .................................................................................................................. 11

1.7. Croissance ................................................................................................................................ 12

1.7.1. Influence de la température sur la croissance de Oreochromis niloticus ...................... 12


VIII

1.8. Reproduction ............................................................................................................................ 13

1.9. Exigences écologiques ............................................................................................................. 13

1.10. Paramètres morphométriques et pondérales de Oreochromis niloticus ......................... 14

1.10.1. Relation longueur-poids et paramètres biologiques de Oreochromis niloticus .......... 16

CHAPITRE II : MILIEU, MATERIELS ET METHODES............................................................. 17

2.1. Milieu d’étude .......................................................................................................................... 17

2.2. Méthodes .................................................................................................................................. 19

2.2.1. Echantillonnage et collecte des données ......................................................................... 19

2.2.2. Collecte des poissons utilisés pour les mensurations..................................................... 20

2.2.3. Analyses des eaux ............................................................................................................. 21

2. 3. Caractérisations morphométrique et pondérale des poissons............................................... 21

2.3.1. Études morphométrique et pondérale de tilapias (Oreochromis niloticus) ................... 21

2.3.2. Traitement de données morphométriques avant analyses .............................................. 21

2.4. Analyses statistiques ................................................................................................................ 22

CHAPITRE III : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS ................................. 23

3.1. Présentation et interprétation des résultats ............................................................................. 23

3.1.1. Caractérisation du système de production du tilapia Oreochromis niloticus ................ 23

3.1.2. Paramètres physicochimiques des eaux exploitées ......................................................... 35

3.1.3. Évaluation des performances de tilapias (Oreochromis niloticus) ................................ 35

3.2. Discussion ................................................................................................................................ 47

3.2.1. Caractéristiques des systèmes de production des tilapias Oreochromis niloticus ........ 47

3.2.2. Propriétés physico-chimiques de l’eau des étangs .......................................................... 49


3.2.3. Performances pondérales et variabilité morphométrique d’O. niloticus ....................... 51
3.2.4. Caractérisation des Performances pondérales et variabilité morphométrique .............. 52
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ................................................................................. 54
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .......................................................................................... 55
IX

RESUME

La province du Sud-Kivu est dotée d’un potentiel de production aquacole énorme avec ses
différentes rivières et lacs disponibles. Cependant la production aquacole et particulièrement celle
d’O. niloticus y reste toujours insignifiante. Les causes présumées comprennent l’importation des
souches non connues et le système de production inadapté. La présente étude a été initiée pour
contribuer à la documentation de l’environnement de production et des ressources halieutiques
exploitées au Sud-Kivu. Spécifiquement, elle visait à caractériser les différents systèmes de
production d’O. niloticus, à déterminer les paramètres physicochimiques des eaux exploitées,
évaluer les performances pondérales et déterminer la diversité morphométrique d’O. niloticus dans
le territoire de Walungu. Un questionnaire d’enquête a été administré à 162 pisciculteurs du
territoire de Walungu pour la caractérisation des systèmes de production pratiqués. L’enquête a été
couplée à la collecte des poissons et autres paramètres physicochimiques de l’eau dans 30 étangs
piscicoles. Les mensurations morphométriques ont été prélevées sur 90 poissons à l’aide d’un pied
à coulisse et d’une balance électronique. Le pH, la température et la conductivité électrique ont été
prélevés in situ le matin et le soir à l’aide d’une sonde multiparamétriques. Les résultats obtenus
révèlent que l’élevage d’O. niloticus est du type extensif (93,33%). Ils sont régulièrement fertilisés
(95,97%) avec un rendement moyen en Oreochromis niloticus de 45,4±14,8 Kg/étang de 154 m².
Les valeurs de la température, pH, et conductivité électrique de l’eau obtenues se retrouvent dans
le seuil de variation tolérable par O. niloticus. Le coefficient de la croissance relative a été évalué
à 4,70 et 3,37 respectivement en basse et moyenne altitude traduisant une croissance allométrique
positive contre 2,18 en haute altitude traduisant une croissance allométrique négative. L’analyse
en composantes principales et la classification hiérarchique des paramètres morphométriques ont
révélé que les populations de la haute altitude et moyenne altitude sont proches et se démarquent
de celle de la basse altitude. La prospection moléculaire s'avère indispensable pour clarifier cette
diversité afin de proposer des stratégies de gestion génétique durable.
Mots clés : Oreochromis niloticus, performances, paramètres physicochimiques et zones.
X

ABSTRACT
The province of South Kivu has an enormous potential for aquaculture production with its various
rivers and lakes available. However, aquaculture production, particularly of O. niloticus, is still
insignificant. The suspected causes include the importation of unknown strains and the inadequate
production system. The present study was initiated to contribute to the documentation of the
production environment and exploited fishery resources in South Kivu. Specifically, it aimed to
characterise the different production systems of O. niloticus, to determine the physicochemical
parameters of the exploited waters, to evaluate the weight performance and to determine the
morphometric diversity of O. niloticus in the Walungu territory. A survey questionnaire was
administered to 162 fish farmers in the Walungu territory to characterise the production systems
used. The survey was coupled with the collection of fish and other physicochemical parameters of
the water in 30 fish ponds. Morphometric measurements were taken from 90 fish using a caliper
and an electronic scale. The pH, temperature and electrical conductivity were taken in situ in the
morning and evening using a multiparameter probe. The results obtained show that the rearing of
O. niloticus is extensive (93.33%). They are regularly fertilised (95.97%) with an average yield of
O. niloticus of 45.4±14.8 Kg/pond of 154 m². The values of temperature, pH and electrical
conductivity of the water obtained are within the threshold of variation tolerable by O. niloticus.
The coefficient of relative growth was evaluated at 4.70 and 3.37 respectively at low and medium
altitudes, reflecting a positive allometric growth, against 2.18 at high altitudes, reflecting a negative
allometric growth. Principal component analysis and hierarchical classification of morphometric
parameters revealed that the populations at high and medium altitudes are close and different from
those at low altitudes. Molecular survey is essential to clarify this diversity in order to propose
sustainable genetic management strategies.
Key words: O. niloticus, performance, physicochemical parameters and zones.
1

INTRODUCTION
Contexte, problématique et justification du sujet
La production totale de l’aquaculture destinée à l’alimentation humaine a été estimée 87,5 millions
de tonnes à l’échelle du monde (FAO, 2022). Elle fournit environ la moitié des poissons
consommés dans le monde, et sa part devrait augmenter à l’avenir, car les pêcheries sauvages
dépassent leurs limites durables. A cela s’ajoutent les progrès technologique et la gestion de
l'aquaculture (FAO, 2013; Yoboue et al., 2018). Outre une croissance rapide en volume et en
valeur, le secteur se caractérise par des investissements substantiels dans de nombreuses régions
du monde et par une innovation rapide dans la sélection des espèces cultivées, les pratiques
alimentaires et les systèmes d'élevage (Hall et al., 2011).

Bien que l'aquaculture contribue de manière significative à la hausse de la consommation de


protéines animales par habitant à l'échelle mondiale, il y a un réel déséquilibre géographique de sa
production au niveau mondial, se traduisant par la domination de l’Asie qui assure près de 90% de
la production mondiale, et la Chine seule contribue à hauteur de 61,5% (FAO, 2018).
Particulièrement, la production Africaine est quasiment insignifiante et représente seulement 2,5%
de la production mondiale. Ainsi, 73% des poissons consommés en Afrique sont importés (Sarr et
al., 2015).

Face à l’augmentation de la population et aux contraintes toujours plus fortes qui pèsent sur
l’environnement, la pisciculture, branche de l’aquaculture, apparaît de plus en plus comme un
secteur capable de résoudre de manière durable les problèmes d’insuffisances nutritionnelles, la
création d’emplois et la diversification des moyens de subsistance (Micha, 2019).

La pisciculture reste une des solutions, aussi bien contre la malnutrition que pour la protection des
ressources naturelles d’origine aquatique (Gangbe et al., 2022).

La production Africaine est constituée en grande partie de Tilapia (15 000 T par an), de poissons-
chats (Clarias) (10 000 T par an) et de carpes communes (5 000 T par an) en 1989 (Fermon, 2010).

Pendant que la production mondiale de tilapia principalement dominée par l’ Oreochromis niloticus
a doublé au cours de la dernière décennie, passant de 830 000 tonnes en 1990 à 3,5 millions de
tonnes en 2008 ; la production Africaine d’Oreochromis niloticus, destinée aux marchés nationaux,
2

a également augmenté, avec 430 000 tonnes de tilapia d'élevage produits en 2008, soit deux fois
plus qu’en 2000 (Amoussou et al., 2016).

Cette espèce est plus élevée en Afrique tropicale et joue un rôle déterminant dans
l’approvisionnement en protéines animales (acides aminés essentiels) et renferme les acides gras
oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA) (FAO, 2020). Ses caractéristiques biologiques et
zootechniques sont particulièrement adaptées à l’élevage suite sa plasticité vis-à-vis des systèmes
d’élevage, sa grande rusticité et sa reproduction spontanée en captivité (Bosanza et al., 2017).

En RD Congo, Oreochromis niloticus a été introduite vers les années 1935 à 1940 (FAO, 2018).
Le rendement piscicole moyen oscillait alors entre 180 et 450 Kg/ha/an en milieu paysan tandis
que dans les milieux périurbains, il était de 900 à 3 600 Kg/ha/an vers les années 1960 (FAO,
2006). Depuis le départ des assistances techniques Belge, Française et Américaine, actives au cours
de la période 1980-1990, le rendement moyen des étangs ne dépasse guère 3 000 Kg/ha/an en
milieu périurbain et 1 500 à 1 800 Kg/ha/an en milieu rural (FAO, 2019).

Cette espèce est produite, en RDC, généralement sous-système extensif et la faible production
serait associée aux mauvaises pratiques (pas de fertilisation des étangs, non utilisation d’aliments
granulés, souches de Tilapia dégénérées, etc.) (Micha, 2013 ; Fidji, 2019). L’importation des
souches non connues dans le cadre d’ensemencement des étangs et non adaptées aux conditions
climatiques de l’Est de la RD Congo constitue également une contrainte à l’élevage.

Particulièrement, au Sud-Kivu près de 62% d’alevins sont importés de l’Afrique de l’Est pour
ensemencer les étangs (Fakage et al., 2019a). Cela laisse croire que les tilapias Oreochromis
niloticus du Sud-Kivu auraient subi de l’hybridation qui peut se traduire par les variations
morphométriques influençant la croissance et les taux de maturation (reproduction et fertilité)
(Amoussou, 2017a). L’étude conduite par Fakage et al (2019b) au Sud-Kivu visant à établir la
caractérisation morphologique de deux populations sauvages du tilapia du Nil Oreochromis
niloticus provenant respectivement du lac Kivu et de la rivière Ruzizi et une souche d’élevage
(souche Nyakabera). Cette étude a révélé une divergence entre les souches.

Chez les tilapias (Oreochromis niloticus), les caractéristiques morphométriques ont été utilisées
dans les évaluations de la réponse à l'élevage à la fois en milieu naturel et en captivité. Les
variations de ces mesures morphométriques peuvent être des indicateurs des conditions
3

environnementales (paramètres physicochimiques) et même de la variation morphogénétique


(Mwanja et al., 2016). De plus, des caractéristiques morphométriques ont été utilisées pour
identifier la taxonomie de l’espèce, la différentiation et l’évaluation de la diversité génétique pour
une bonne gestion des ressources halieutiques (Pannusa et al., 2015).

Aux importations des espèces des poissons soupçonnées comme causes de la variabilité
morphométrique entre souches de O. niloticus au Sud-Kivu, s’ajouteraient les causes potentielles
d’ordre environnemental notamment les caractéristiques physicochimiques des eaux exploitées par
les poissons et les caractéristiques du système de production (Pannusa et al., 2015).

Cependant, il existe peu de travaux réalisés en vue de déterminer les caractéristiques


morphométrique et performances pondérales des souches d’Oreochromis niloticus retrouvées au
Sud-Kivu et déterminer l’impact des systèmes de production, les paramètres physicochimiques des
étangs et zones agroécologiques sur ces dernières. Cette étude a été initié dans le but faire une
documentation sur cette problématique précitée. Partant de ce qui précède, les questions de
recherche ci-après peuvent être formulées :

 Quelles seraient les caractéristiques des différents systèmes de production des tilapias
(Oreochromis niloticus) dans le territoire de Walungu ?
 Quelles seraient les caractéristiques (paramètres) physico-chimiques des eaux exploitées ?
 Quelles seraient les performances pondérales et la diversité morphométriques des tilapias
(Oreochromis niloticus) élevés dans ces différents systèmes de production dans le territoire de
Walungu ?

Objectifs du travail

En général la présente recherche vise à contribuer à l’amélioration des systèmes de production


piscicole des poissons notamment les Tilapias (Oreochromis niloticus) dans les régions de l’Est de
la RD Congo.

Spécifiquement, l’étude a pour but (d’) de :

 Caractériser les différents systèmes de production des tilapias (Oreochromis niloticus) dans le
territoire de Walungu
4

 Déterminer les paramètres physicochimiques des eaux exploitées pour la production du tilapia
(Oreochromis niloticus)
 Evaluer les performances pondérales et déterminer la diversité morphométrique des poissons
(Oreochromis niloticus) dans le territoire de Walungu
Le présent travail est subdivisé en trois grands chapitres, à part la partie introductive et la
conclusion et les recommandations. Le premier chapitre évoque la revue de la littérature, le second
chapitre parle du milieu d’étude et les méthodes utilisées et le troisième chapitre présente les
résultats de la recherche et leur discussion.
5

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTÉRATURE

1.1. Présentation de l’espèce Oreochromis niloticus

Il s’agit de l’ex Tilapia nilotica ou Perche du Nil appelé familièrement Tilapia. Oreochromis
niloticus (L., 1758) fait partie, comme tous les autres tilapias de la famille des Cichlidae, ordre des
Perciformes (Amoussou, 2017a).

1.1.1. Position systématique de l’espèce

Le tableau ci-dessous présente la systématique du tilapia Oreochromis niloticus

Tableau 1: Position systématique d’O. niloticus selon Linné (1758)

Règne Animal
Embranchement Vertébrés
Sous-embranchement Gnathostomes
Super-classe Ostéichtyens
Classe Actinoptérygiens
Super-ordre Téléostéens
Ordre Perciformes
Sous-Ordre Percidés
Famille Cichlidés
Genre Oreochromis
Espèce Oreochromis niloticus
Source : (Amoussou et al., 2016)

1.2. Morphologie

Les espèces de cette famille se reconnaissent aisément par :

Une tête portant une seule narine de chaque côté, l’os operculaire est non épineux, avec un corps
comprimé et latéralement couvert essentiellement d'écaillés cycloïdes et parfois d'écaillés
cténoïdes, avec une longue nageoire dorsale à partie antérieure épineuse, et la nageoire anale avec
au moins les 3 premiers rayons épineux.
6

La figure 1 reprend les différentes caractéristiques morphologiques du tilapia Oreochromis


niloticus

Source : (FAO, 2009a).

Figure 1: Caractéristiques morphologiques spécifiques de l’Oreochromis niloticus

On distinguera facilement Oreochromis niloticus d'une espèce très proche O. aureus qui a plus ou
moins les mêmes caractéristiques citées (Voir Figure 1A) mais qui, de plus, présente chez les mâles
un liséré rouge tout au long de la bordure des nageoires dorsales et caudales (FAO, 2009a).

La diagnose de cette espèce a fait l'objet d'études précises (Trewavas, 1983) recourant à des
caractéristiques morphométriques plus ou moins difficiles à examiner sur organismes vivants.
Toutes les nageoires (dorsale, anale, pectorale, pelvienne) sont présentes (Adoumandjali, 2020).
Les tilapias du Nil ont généralement une teinte grisâtre mais relativement foncée chez l’adulte, le
dos vert-olive ; les flancs plus pâles avec six à neuf bandes transversales peu apparentes, le ventre
et la lèvre inférieure blanchâtres, la lèvre supérieure vert pâle ou blanche et la lèvre inférieure
blanche (Amoussou, 2017b).

Généralement, sur le terrain, le pisciculteur reconnaît les adultes de Oreochromis niloticus par :

 Une coloration grisâtre avec poitrine et flancs rosâtres et une alternance de bandes verticales
claires et noires nettement visibles notamment sur la nageoire caudale et la partie postérieure
de la nageoire dorsale,
7

 Un nombre élevé de branchiospines fines et longues (18 à 28 sur la partie inférieure du premier
arc branchial, et 4 à 7 sur la partie supérieure) (Voir Figure 1),
 Une nageoire dorsale longue à partie antérieure épineuse (17-18 épines) et à partie postérieure
molle (12-14 rayons),
 Un liséré noir en bordure de la nageoire dorsale et caudale chez les mâles

Aussi reconnaît-on ce poisson à ses rayures verticales sur la nageoire caudale. La ligne latérale
supérieure couvre 21 à 24 écailles, la ligne latérale inférieure couvre 14 à 18 écailles.

On reconnaîtra le sexe des Oreochromis niloticus par ces différences :

1. La hauteur du corps est plus grande chez le mâle que chez la femelle.
2. La femelle a une couleur légèrement plus foncée et bleuâtre.
3. Les bas de joues de femelles sont gonflés à cause de l'incubation buccale.
4. La papille urogénitale (un organe qui sert à l'excrétion de l'urine et à l'expulsion des produits
sexuels) est légèrement différente chez les deux sexes (FAO, 2009b; Amakoé, 2011).
La figure 2 reprend les différents sexes du tilapia Oreochromis niloticus
8

Source : (Amakoé, 2011)


Légende : a représente l’appareil génital femelle et b représente l’appareil génital mâle
Figure 2: Identification des sexes chez Oreochromis niloticus

Enfin le pisciculteur reconnaitra le sexe de Oreochromis niloticus en examinant la papille génitale


qui chez le mâle, elle est protubérante en forme de cône comme le montre la (Figure 2b) et porte
un pore urogénital à l'extrémité, alors que chez la femelle, elle est petite, arrondie avec une fente
transversale au milieu (pore génital) (Figure 2a), un pore urinaire à l'extrémité et l’oviducte se
situe entre l’anus et l’orifice urétral (FAO, 2009b).

1.3. Avantages et importance des tilapias (Oreochromis niloticus)

Grâce à sa valeur nutritive riche en acides aminés indispensables et en acides gras de bonne qualité
nutritionnelle, le tilapia O. niloticus est très comestible avec une chair très appréciée par les
consommateurs (Bamba et al., 2008 ; Lazard, 2020). La vitesse de croissance est élevée et la
reproduction est très rapide, d’une fécondité et d’une prolificité très élevées (Pannusa et al., 2015).
Il est résistant aux maladies et aux conditions adverses (FAO, 2014).

Les tilapias présentent de nombreux avantages qui expliquent leur succès en aquaculture. Tout
d’abord, leur régime alimentaire opportuniste permet des apports alimentaires appropriés à tous les
degrés d’intensification, y compris une simple fertilisation organique/minérale des étangs (Lazard,
2009; Amoussou et al., 2016). Le poste nourriture qui représente souvent près de la moitié des
coûts d’élevage, peut donc être extrêmement réduit, en particulier en élevage extensif (Mahamba
et al., 2018).

1.4. Répartition géographique originelle et actuelle

O. niloticus présente une répartition originelle strictement Africaine couvrant les bassins du Nil,
du Tchad, du Niger, des Volta, du Sénégal et du Jourdain ainsi que les lacs du graben Est-Africain
jusqu'au lac Tangayika et lac Kivu (FAO, 2009; Amoussou, 2017a).
9

Cette espèce a été largement répandue en Afrique hors de sa zone d'origine pour compléter le
peuplement des lacs naturels ou de barrages déficients ou pauvres en espèces planctonophages
(Thabet, 2017).

1.4.1. Principales zones de répartition de l’Oreochromis niloticus sur le globe

La figure 3 reprend les différents pays dans lesquels Oreochromis niloticus est plus élevé.

Source : Statistiques de Pêches FAO, 2009

Légende ; Couleur Jaune : Oreochromis niloticus très abondant ; Couleur Blanche :


Oreochromis niloticus moins abondant

Figure 3: Répartition géographique de l’O. niloticus

De la figure 3, il s’observe que l’espèce Oreochromis niloticus colonise plus les pays des régions
tropicales. En effet, cette espèce est originaire de l’Afrique tropicale (Egypte) à partir d’où elle fut
introduite dans les régions équatoriales en Amérique du sud et Asie du Sud-Est.

1.5. Différents systèmes de production de tilapia (Oreochromis niloticus)

Il existe plusieurs systèmes de production de l’Oreochromis niloticus, mais de façon très


schématique, trois systèmes d’élevage du tilapia peuvent être identifiés dont :
10

1.5.1. Pisciculture extensive « vivrière rurale » :

Elle met en œuvre des étangs très largement répandus en zone tropicale et gérés de façon «
extensive ». Les produits de cette pisciculture sont destinés à l’autoconsommation mais également
en partie aux marchés locaux (Toko et al., 2011). La quantité produite domine les considérations
de qualité étant donné que l’alimentation est basée principalement sur la productivité naturelle de
l’environnement ou de la structure d’élevage des poissons, sans ou avec très peu d’apports
d’intrants des déchets de l’exploitation agricole et de la maisonnée (Sarr et al., 2015). Dans ces
étangs, l’élevage se fait généralement par classes d’âge mélangées avec une production très
hétérogène en taille et en poids. Le rendement de ce type d’exploitation est de 0,5 à 2 T/ha par an
de tilapia (Lazard, 2007; Djekota et al., 2020).

Les systèmes d’intégration entre riziculture et pisciculture (rizi pisciculture) appartiennent à cette
catégorie extensive, puisque le poisson bénéficie des intrants apportés pour la culture du riz. La
nourriture est tout simplement fournie par la productivité naturelle du plan d’eau, que l’on favorise
très peu ou légèrement (Kouamelan et al.,2008). Les apports extérieurs sont limités, les coûts
restent faibles, le capital investi est réduit, les quantités de poisson produites par unité de surface
sont modestes. En bref, le contrôle des facteurs de production reste à un bas niveau et le contrôle
de la qualité de l’eau ne pas respecter (Lazard, 2007).

1.5.2. Pisciculture semi-intensive ou artisanale :

Elle correspond à des systèmes semi- intensifs qui sont omniprésents en Asie et en Afrique, la
petite production est marchande (Linangola, 2019). Ces types des piscicultures sont caractérisés
par l’apport d’aliments et quelques soins aux poissons d’élevage (Lazard et al., 1991; Meriem et
El-Ame, 2020).

La taille commerciale des poissons produits est relativement faible (200 à 300 g) et ils sont, pour
l’essentiel, commercialisés localement. Les rendements en étangs de ce type de pisciculture varient
de quelques tonnes de 10 à 15 t/ha par an et, en cages, sont de quelques dizaines de kg/m 3 par an
(Lazard, 2020).
11

1.5.3. Pisciculture intensive ou industrielle du tilapia :

Elle correspond à des systèmes intensifs ou hyper-intensifs avec une production destinée au marché
international. Ces systèmes sont caractérisés par l’utilisation de souches sélectionnées et d’un
aliment composé performant ; tous les soins nécessaires sont apportés aux poissons. Le tilapia qui
est commercialisé aux Etats-Unis ou en Europe provient essentiellement de ce type d’aquaculture.
L’utilisation généralisée d’hormones masculinisantes (17alpha methyltestostérone) pour la
production de descendances monosexes de tilapias pose problème pour la commercialisation,
notamment son utilisation est interdite pour des poissons destinés à la consommation. La recherche
est à l’œuvre pour mettre au point des techniques alternatives : voie génétique, voie
environnementale(Meriem et El-Ame, 2020; Sapin et al., 2022).

1.5.4. Types d’étangs piscicoles

a. Etangs de barrages
Les étangs de barrage sont des étangs au travers lesquels passe la totalité de l’eau provenant de la
source. Ces étangs sont construits simplement en barrant un cours d’eau, si possible permanent,
par une digue en terre dotée d’un système de vidange et d’un déversoir de trop-plein
(Fermon ,2010). On ne peut pas contrôler correctement la quantité d’eau qui traverse le bassin : il
y a donc beaucoup de risques d’inondation (perte de poissons, de fertilisants et d’aliments quand
le débit du cours d’eau est important).

b. Etangs de dérivations
Les étangs de dérivation n’utilisent qu’une partie de l’eau. Ce sont donc des étangs au travers
lesquels passe une partie de l’eau provenant de la source et non la totalité. L’entrée et la sortie
d’eau dans l’étang sont contrôlées. Les bassins alimentés par un canal en dérivation peuvent être
construits en parallèles ou en séries (Lazard et al., 1990).

1.6. Régime alimentaire

D’après FAO, (2009) et Djekota et al (2020) Oreochromis niloticus est omnivore mais se nourrit
beaucoup plus de phytoplancton et algues bleues.
12

Etant donné que les arcs branchiaux d’Oreochromis niloticus disposent de branchiospines fines,
longues et nombreuses et de microbranchiospines, l'eau qui y transite est véritablement filtrée de
son plancton (Meriem et El-Ame, 2020). Cette espèce est donc, en milieu naturel, essentiellement
phytoplanctonophage et consomme de multiples espèces de Chlorophycées, Cyanophycées,
Euglénophytes, etc, ce qui ne l'empêche pas également d'absorber du zooplancton et même des
sédiments riches en bactéries et Diatomées (Mamonekene et Ngandzal, 2009).

Mais en milieu artificiel (systèmes de pisciculture), cette espèce est pratiquement omnivore
(euryphage) valorisant divers déchets agricoles (tourteaux d'oléagineux, drèches de brasserie, son
de riz et de maïs, farines des poissons et bien d’autres produits ou dérivés d’origine agricole), tirant
parti des excréments de porcs ou de volailles, de déchets ménagers, acceptant facilement des
aliments composés sous forme de granulés (Somia, 2018).

1.7. Croissance

L’espèce Oreochromis niloticus est reconnue pour sa croissance rapide avec un indice de
croissance plus intéressant que les autres espèces de tilapias ( Pauly et al.,1988; Kamagaté, 2021).
Sa vitesse de croissance est extrêmement variable d’un milieu à l’autre, ce qui signifie que la taille
maximale est plus dépendante des conditions environnementales que d’éventuelles différences
génétiques (Djekota et al., 2020).

Une autre grande caractéristique d’Oreochromis niloticus concerne son dimorphisme sexuel de
croissance. Dès que les individus atteignent l’âge de maturité (1 à 3 ans selon le sexe et le milieu),
les individus mâles présentent une croissance nettement plus rapide que les femelles et atteignent
une taille nettement supérieure (Kamagaté et al., 2021). Sa durée de vie est relativement courte (4
à 7 ans) d'après Thabet (2017) et Somia (2018).

1.7.1. Influence de la température sur la croissance de Oreochromis niloticus

La contrainte majeure en aquaculture des tilapias est d’ordre thermique : la température d’élevage
maximale est de 16°C et celle minimum de 38°C, avec un optimum compris entre 28 et 32°C pour
le tilapia du Nil (Lazard, 2009). La maturité sexuelle dans les étangs fertilisés et à apport d’intrants
13

est atteinte après 5-6 mois et de performance de 180 à 600g dans les conditions hydrologiques des
températures optimales de 24 à 36 °C ( Likongwe et al., 1996; Kouadio et al., 2020 ).

1.8. Reproduction

Oreochroms niloticus est caractérisé par l’incubation buccale(Lazard, 2007). Lorsque les
conditions abiotiques deviennent favorables, les adultes migrent vers la zone littorale peu profonde
et les mâles se rassemblent en arène de reproduction sur une zone en pente faible à substrat meuble,
sablonneux ou argileux où ils délimitent chacun leur petit territoire et creusent un nid en forme
d'assiette creuse. Les femelles vivent en groupe à l'écart des arènes de reproduction où elles
effectuent de brefs passages. En allant d'un territoire à l'autre, elles sont sollicitées successivement
par les mâles (Thabet, 2017 ; Mahamba et al., 2018).

1.9. Exigences écologiques

O. niloticus est une espèce relativement eurycène et eurytope. (FAO, 2009b)

Ainsi O. niloticus, est une espèce thermophile, se rencontre en milieu naturel entre 13.5°C et 33°C
mais l'intervalle de tolérance thermique observé en laboratoire est plus large : 11 à 41°C pendant
plusieurs heures (Mahamba et al., 2018). Quant à la température optimale de reproduction elle se
situe entre 24°C et 28°C, le minimum requis étant 22°C (Meriem et El-Ame, 2020).

L'euryhalinité d’O. niloticus est également bien connue car, on le rencontre dans des eaux de
salinité comprise entre 0.015 et 30‰. Toutefois au-delà de plus ou moins 20‰ l'espèce subit un
stress important qui la rend sensible à une sérié de maladies, réduisant sa compétitivité par rapport
à d'autres espèces (T. melanotheron) (Lévêque et Paugy, 2007). De plus, la reproduction serait
inhibée en eau saumâtre à partir de 15 à 18‰. De même, la tolérance aux variations de pH est très
grande puisque l'espèce se rencontre dans des eaux présentant des valeurs de pH de 5 à 11 (Aubin,
2020).

Du point de vue concentration en oxygène dissous, cette espèce tolère à la fois de nets déficits et
des sursaturations importantes. Ainsi jusqu'à 3 ppm d'oxygène dissous O. niloticus ne présente pas
de difficulté métabolique particulière mais en-dessous de cette valeur, un stress respiratoire se
manifeste bien que la mortalité ne survienne qu'après 6 h d'exposition à des teneurs de 3.0 ppm
14

(Lacroix, 2003). Il n'empêche que, grâce à son hémoglobine particulière à haute affinité pour
l'oxygène dissous (0.12 ppm), cette espèce peut supporter, sur de courtes périodes, des
concentrations aussi faibles que 0.1 ppm d'oxygène dissous (Aubin, 2020).

Le tableau ci-dessous reprend les différentes exigences écologiques de Tilapias Oreochromis


niloticus

Tableau 2: Qualité d’eau requise pour l’élevage du Tilapia (O. niloticus) (Suresh, 2003)

Paramètres physico-chimiques de l’eau Intervalle

Température (°c) 26 – 32

Limite létale en oxygène (mg/l) 3-5

pH : Potentiel en hydrogène 6,5 – 8,5

Dureté (mg/l) < 50

Concentration létale en NH3/NH4+ (mg/l) > 4 à pH 7,3 - 7,5

Turbidité (ppm) 13 000

Salinité %0 < 20 - 35

Certains paramètres physicochimiques sont recommandés d’être prélevés in situ comme le pH, la
salinité, la température, la conductivité, les solides totaux dissous (STD) et l’oxygène dissous à
l’aide d’une sonde multiparamètrique (Aubin, 2020). La détermination des matières en suspension
(MES) se fait selon la méthode par centrifugation décrite par Rodier et al. (2009) cité par (Aubin,
2020). Le dosage du nitrate (NO3-) s’effectué par la méthode de réduction au cadmium (HACH,
méthode 8039) et celui du nitrite (NO2-) par la méthode diazotation (HACH, méthode 8507)
(Toule, 2017).

1.10. Paramètres morphométriques et pondérales de Oreochromis niloticus

La croissance linéaire d’Oreochromis niloticus varie en fonction de la souche utilisée, la


disponibilité alimentaire (qualité et quantité), la structure démographique (milieux d’élevage) des
populations, la sélectivité des captures et/ou, de la prédation, l’étendue du plan d’eau et les
variables environnementales (température, salinité, et bien d’autre) et le temps d’élevage ( Oponda,
15

et al., 2017). Une étude qui a été menée au Katanga par Makila et al., (2020) démontre que les
tilapias Oreochromis niloticus peuvent passer d’une taille moyenne de 2.05 cm et de poids de 0.75
g à l’alevinage lors ce qu’ils sont nourris quotidiennement avec une ration alimentaire de 45% des
protéines au bout de trois mois et obtenir les moyennes de 7.28 cm de longueur et 17.25 g, avec
une température moyenne de 24.3 ° C. Par ailleurs des longueurs standards de (9,20 ± 0,08 cm) et
(9,20 ± 0,08 cm) pour deux souches différentes ont été obtenue par Adoumandjali (2020).

Une étude a été conduite au Sud-Kivu par Fakage et al en (2019) en se basant sur 21 caractères
morphométriques des trois souches de Oreochromis niloticus entre autres deux souches élevées à
l’état naturel (Lac Kivu et la rivière Ruzizi) et une souche de centre d’alevinage Nyakabera/Sud-
Kivu élevée naturellement pendant 6 mois dans des étangs piscicoles. Les résultats obtenus ont
montré que les deux populations du lac Kivu et de la rivière Ruzizi sont proches et se démarquent
de la souche Nyakabera. Les différences morphologiques ainsi constatées pourraient être dues à
des facteurs environnementaux ou à des différences génétiques ou les deux combinés, en relation
avec la géographie et l’histoire de vie de ces populations d’Oreochromis niloticus considérées. 5
caractères ont été non distinctifs pour toutes les souches ; la moyenne de la largeur de la tête (HW)
observée était de 55,5 mm, la hauteur de la joue (ChD) mesurée était de 33,5 mm, la longueur de
la joue inferieure (LJL) 59,2 mm, la largeur de l’os pharyngeal (WPhB) 32,6 mm et la distance pré-
anale (Pan) 73,5 mm.

Chez les poissons certaines mesures morphométriques sont plus prises en compte telles que la
longueur totale (LT), la longueur standard (LS), la longueur à la fourche (LF), la grande hauteur
(H), la longueur pré-dorsale (LPrD), la longueur de la tête (LTe), la longueur pré-pelvienne
(LPrPel), la longueur pré-anale (LPrA), la longueur pré-pectorale (LPrP), la longueur pré-orbitaire
(LPrO), le diamètre de l’oeil (DO), la longueur post-orbitaire (LPtO) et la petite hauteur (h)
(Nomwine et al., 2018). Ces mesures se font à l’aide d’un pied à coulisse ou ichtyomètre à 0,1 cm.

Ces traits morphométriques permettent d'identifier et caractériser les stocks de poissons et de le


décrire (Minoungou et al., 2020).
16

1.10.1. Relation longueur-poids et paramètres biologiques de Oreochromis niloticus

1.10.1.1. Relation longueur-poids

C’est un paramètre qui permet de vérifier le type de croissance d’une population de poisson. Elle
est déterminée par la formule P = aLb ou P et L représentent, respectivement, le poids en gramme
et la longueur standard en centimètre du poisson selon Levêque et al. (1992) cité par Kamagaté et
al. (2020). Les constantes a et b sont déduites après linéarisation de la relation par la transformation
logarithmique suivante : Log (p) = Log (a) x bLog (L), selon Kamagaté et al (2020). Alors la
constante a est le facteur caractéristique du milieu, tandis que b est celui qui caractérise l’espèce.
Les constantes a et b sont respectivement des facteurs caractéristiques du milieu et de l’espèce.
Lorsque la valeur de b est égale à 3, la croissance est isométrique. Pour b supérieur à 3, la croissance
est dite allométrique positive. Par contre une valeur de b inférieure à 3 indique une croissance
allométrique négative (Nomwine et al., 2018).

1.10.1.2. Facteur de condition

Quant au facteur de condition noté (K), il représente un paramètre très important en sciences
halieutiques (Albaret et Écoutin, 2003). Il est une expression de l’influence de facteurs
physiologiques. Le facteur de condition (K) est utilisé pour comparer la condition (« embonpoint
») et le bien-être d’un poisson, il varie de 2 à 4 pour des bonnes performances et peut être en dessous
de 2 si les individus ne sont pas bien acclimatés, les poissons plus lourds à une longueur donnée
sont en meilleure condition. Le facteur de condition est donné par la formule de (Pauly, 2004) : K
= (Px100)/L3, où P et L sont le poids individuel du poisson (en gramme) et la longueur totale (en
centimètre), respectivement (Minoungou et al., 2020).
17

CHAPITRE II : MILIEU, MATERIELS ET METHODES

2.1. Milieu d’étude

Cette étude a été conduite à l’Est de la RD de Congo dans la province du Sud-Kivu, plus
précisément dans le territoire de Walungu. Le choix porté sur le territoire de Walungu se justifie
par sa vocation piscicole, la disponibilité et l’accessibilité aux différents milieux d’élevage des
poissons (Ndaya, 2004). Mais aussi c’est une zone dans laquelle on peut avoir trois zones
agroécologiques sur base de ses caractéristiques climatiques, ce qui nous permettrait d’évaluer
l’effet de la zone agroécologique sur les différents paramètres pris en considération dans cette
étude. La présence des différentes rivières et ruisseaux pouvant servir au profit de la pisciculture a
mêmement guidé ce choix (Ndaya, 2004).

Particulièrement le territoire de Walungu est caractérisé par des températures moyennes autour de
16°C dans la chefferie de Kaziba et 28°C dans le groupement de Kamanyola, les pluviométries
sont d’ordre de 900 mm à 1500 mm d’eau. Avec cette variabilité climatique, le territoire de
Walungu peut être subdivisé en trois zones agroécologiques :

1. La zone de haute altitude dans la chefferie de Kaziba, caractérisée par des températures faibles
variant entre 16°C et 22°C et des précipitations abondantes en moyenne de 1500 mm d’eau par an
(Mubembe et al., 2021).

2. La zone de moyenne altitude dans le groupement de Walungu, caractérisée par des températures
comprises entre 19°C et 24°C et des précipitations moins abondantes qui varient entre 900 mm et
1500 mm (Birindwa et al., 2015).

3. La zone de basse altitude dans le groupement de Kamayola mais aussi à Tubimbi vers Mwenga
avec des températures supérieures à 24°C et des précipitations moyennes variant entre 800 mm et
1000 mm d’eaux (Ndeko et al., 2022). Ces trois zones ont été retenues dans cette étude, étant donné
qu’elles présentent différentes caractéristiques divergentes entre eux et qui sont susceptibles
d’influencer la croissance des poissons.
18

Le territoire de Walungu en référence à la figure 4 se situe tout près de la de la ville de Bukavu


soient à 2°37’42’’ de latitude Sud et 28°39’57’’ de longitude Est et se situe à une altitude moyenne
de 1747 m. Ceci pourrait permettre l’écoulement aisé des poissons sur les marchés urbains.

Figure 4: Carte du territoire de Walungu localisant les zones d’étude (Labo-GIS UEA, 2022)

L’hydrologie de la zone est généralement constituée des plusieurs rivières, ruisseaux et sources ce
qui confère à ce territoire d’énormes potentielles agricoles. L’agriculture et l’élevage sont les deux
activités génératrices des revenus dans ce territoire, avec une végétation de savane herbeuse
l’élevage y est pratiqué, gros et petits bétails et l’aquaculture dans les différents milieux naturels
ainsi que la pisciculture en étang (Ndeko et al., 2022; CAID, 2021).
19

2.2. Méthodes
2.2.1. Echantillonnage et collecte des données
2.2.1.1. Enquête
Etaient concernés pour la partie enquête les détenteurs des étangs piscicoles dans le territoire de
Walungu. Au total 162 pisciculteurs ont été sélectionnés dans les 3 zones agroécologiques retenues
pour cette étude. Ils ont été choisis sur base de leur ancienneté dans l’élevage des poissons
Oreochromis niloticus (minimum trois ans d’expérience) et le nombre d’étangs en possession
(Chaque pisciculteur sélectionné devait avoir au minimum deux étangs).

Cette taille de l’échantillon (162 pisciculteurs) a été définie en fonction de la disponibilité des
pisciculteurs et des étangs piscicoles par zone. Selon le rapport de l’IPAPEL/Sud-Kivu (2021), le
nombre des pisciculteurs dans le territoire de Walungu est de 460 et ces derniers disposent de 545
étangs repartis dans les différentes zones du territoire de Walungu. La formule ci-dessous a été
utilisée pour définir la taille de l’échantillon.

𝐧 = 𝐳² 𝐱 𝐩 (𝟏 − 𝐩)/𝐦²
Avec : n = taille de l’échantillon, z = niveau de confiance selon la loi binomiale centrée réduite
(pour un niveau de confiance de 95%, z = 1,96), p = proportion estimée de la population qui
présente la caractéristique (si inconnue on utilise p = 0,5), m = marge d’erreur tolérée ou le niveau
de significativité au seuil de 5%.

Partant du nombre total de la population et des résultats obtenus de PNUD en (2018) estimant le
nombre de la population du territoire de Walungu à 368857 habitats

Avec p = 460/368857= 0,0012 alors 𝐧 = (1,96) ² 𝐱 0,12(1 − 0,12) /(0.05) ² et donc n = 162 si
on utilise la caractéristique à 0,0012 soit 0,12%.

Les enquêtés ont été repartis à raison de 56 individus en basse altitude dans le groupement de
Kamanyola, un total de 72 enquêtés en moyenne altitude à Walungu, ainsi que 34 dans la chefferie
de Kaziba en haute altitude compte tenu de la disponibilité de ces derniers.

Pour la collecte des données, une descente sur terrain a été organisée de mi-septembre jusqu’à mi-
octobre 2022. Au cours de cette dernière, une enquête a été effectuée sur base d’un questionnaire
qui a été saisie dans la plateforme de KoBo collect sur un smart phone portable. Le questionnaire
20

était constitué de grandes rubriques ci-après : Profil des pisciculteurs ; Caractéristiques des étangs ;
Provenance et systèmes d’évacuation des eaux exploitées ; Gestion des étangs de Oreochromis
niloticus ; Caractéristiques des systèmes d’alimentation de Oreochromis niloticus ; Gestion des
maladies dans les étangs de Oreochromis niloticus ; Reproduction et production des poissons
Oreochromis niloticus et les Contraintes liées à la production piscicole.

Quant à la détermination des dimensions des étangs piscicoles, un décamètre a été utilisé pour
prendre les différentes mesures des étangs dont la longueur, largeur et la profondeur en amont et
en aval. En suite les observations ont été réalisées sur terrain pour déterminer les aspects liés à la
production et à la gestion des étangs.

2.2.2. Collecte des poissons utilisés pour les mensurations

Après avoir enquêté les 162 pisciculteurs, la caractérisation des milieux de production des poissons
tilapias Oreochromis niloticus (étangs piscicoles) s’en est suivie, 30 étangs ont fait l’objet de cette
étude. Ils ont été sélectionnés en fonction du cycle de production, seuls les étangs ayant déjà plus
de 6 mois d’exploitation ont été sélectionnés. C’est dans les mêmes étangs que les échantillons des
poissons ont été collectés. Ces étangs ont été repartis de la manière suivante ; 10 étangs dans le
groupement de Kamanyola en basse altitude, 10 à Walungu en moyenne altitude et 10 dans la
chefferie de Kaziba en haute altitude. Quant aux échantillons des poissons 90 spécimens
d’Oreochromis niloticus ont été retenus dans cette étude, à raison de 3 poissons par étang et 30
poissons par zone (basse altitude, moyenne altitude et haute altitude).

D’après Fakage et al (2019) au minimum 25 spécimens doivent être sélectionnés par milieu dans
une étude de caractérisation morphométrique. Au cours de l’échantillonnage, les poissons adultes
ont été considérés car le sexage peut facilement se réaliser par observation visuelle et pour des
raisons d’identification et éviter les mélanges des Oreochromis niloticus avec d’autres espèces
proches (Vreven et al., 1998). En plus les poissons adultes sont ceux ayant déjà exprimé leur
potentiel génétique pour mieux éclairer sur la diversité. Ces échantillons ont été emballés
directement dans des sachets plastiques étiquetés avec un marqueur en fonction du milieu de
collecte, de la zone et ensuite conditionnés directement dans des glaçons de conservation à 4°c
pour éviter leur détérioration. Ces échantillons ont été acheminés au laboratoire de Microbiologie
de l’UEA où ils ont été conservés au congélateur à -20°C en attendant leur caractérisation
morphométrique et pondérale. Une clé d’identification des poissons d’eaux douces proposée par
21

Paugy (2004) a permis d’identifier l’espèce Oreochromis niloticus élevée dans les différents sites
sélectionnés. Les poissons ont été échantillonnés auprès des pisciculteurs lors de la campagne
d’enquête (Ces échantillons ont été récoltés par pêche au filet maillant de 20 mm des mailles ou
encore par capture après vidange des étangs).

2.2.3. Analyses des eaux

2.2.3.1. Détermination des paramètres physicochimiques des eaux in situ

La température, le pH et la conductivité électrique des eaux ont été mesurés in situ à l’aide d’une
sonde multiparamétrique de marque Hydrolab. La sonde était introduite dans la colonne inférieure
de l’eau en amont, au milieu et en aval de l’étang à une même profondeur de 0 à 20 cm selon Aubin
(2020) et faisait ressortir la température de l’eau, le pH et la conductivité électrique. La collecte
des données physicochimiques était réalisée de mi-Septembre à mi-Octobre, période du début de
la saison des pluies le matin et le soir, selon Ntumba (2020) l’appréciation des paramètres
physicochimiques des eaux se fait en fonction du moment de collecte.

2. 3. Caractérisations morphométrique et pondérale des poissons


2.3.1. Études morphométrique et pondérale de tilapias (Oreochromis niloticus)
La figure 5 illustre les paramètres morphométriques qui ont été prélevés sur chaque individu.
22

Adopté de Vreven et al (1998) cité par Makeche et al (2020).

Figure 5: Mesures effectuées sur chaque Tilapia Oreochromis niloticus


19

Le tableau ci-dessous présente les différentes mesures prises sur chaque spécimen d’Oreochromis niloticus et leurs descriptions

Tableau 3: Mensurations effectuées sur chaque poisson Oreochromis niloticus

Numéro Désignation Abréviation Définition


1 Longueur totale LT Distance mesurée de l'extrémité de la bouche/du museau à l'extrémité de la nageoire caudale
2 Longueur standard LS Distance entre le bord antérieur de la lèvre supérieure et la base de la nageoire caudale
3 Profondeur de la tête DH Distance la plus large mesurée perpendiculairement à la longueur standard de la partie supérieure
de la tête à sa base
4 Hauteur du corps BH Mesurée perpendiculairement à la longueur standard, de la base antérieure de la nageoire anale et
de la nageoire dorsale (partie la plus large du corps)
5 Longueur de la tête HL Mesurée dans le plan horizontal comme la plus courte distance entre la partie la plus postérieure
du bord de l'opercule et la projection du bord de la lèvre supérieure
6 Distance prédorsale Pre-D Distance entre le début de la nageoire dorsale et le bord antérieur de la lèvre supérieure
7 Distance pré anale Pre-A Distance la plus courte entre le début de la nageoire anale et le bord antérieur de la lèvre supérieure
8 Distance pré-pectorale Pre-PECT Distance mesurée horizontalement de la base de la nageoire pectorale à l'extrémité de la lèvre
supérieure
9 Distance pré-ventrale Pre-V Distance mesurée horizontalement de la base de la nageoire ventrale à l'extrémité de la lèvre
supérieure
10 Longueur de la nageoire pectorale PFL Distance entre la base de la nageoire pectorale et l'extrémité distale
11 Longueur de la nageoire ventrale VFL Distance entre la base de la nageoire ventrale et son extrémité distale
12 Longueur de la base de la nageoire DBFL Distance entre la première épine dorsale et le dernier rayon dorsal
dorsale
13 Longueur de la nageoire anale - Distance mesurée de la première épine anale au dernier rayon anal
14 Distance inter-orbitaire IOD Distance la plus courte entre le bord osseux des deux orbites
15 Diamètre de l'œil ED Distance la plus courte entre les peaux autour des deux yeux
16 Longueur du museau SNL Mesurée dans le plan horizontal comme la plus courte distance entre le bord antérieur de l'œil et
le bord antérieur de la mâchoire supérieure
17 Profondeur du pédoncule caudal CPD Mesurée comme la plus petite profondeur du pédoncule caudal
18 Longueur du pédoncule caudal CPL Mesurée de l'extrémité de la base de la nageoire anale au début de la nageoire caudale
19 Longueur maximale de l'épine dorsale DSL Distance mesurée de la base à l'extrémité de la plus longue épine dorsale
20 3ème épine anale ASL Distance mesurée de la base à l'extrémité de la troisième épine anale
21 Rayon anal le plus long LAR Distance mesurée de la base à l'extrémité du plus long rayon anal
22 Longueur post-orbitaire LPO Distance mesurée de l'orbite de l'œil à la première épine de la nageoire dorsale
20

Ces mesures morphométriques ont été réalisées sur chaque individu dans le laboratoire
d’ichtyologie de l’ISP/Bukavu tel que décrit par Paugy et al (2004). Pour chaque individu 22
mensurations ont été prélevées comme indiquées sur la figure 5, à l’aide d’un pied à coulisse de
0,1 cm de précision de marque 1/128in (Verónica et al., 2017). Le poids était pris avec une balance
électronique de précision de 0,1g, marque SOEHNLE, de portée maximale de 3000g. Pour la
détermination de sexe des poissons une loupe était utilisée pour visualiser les organes génitaux.
21

2.3.2. Traitement de données morphométriques avant analyses

Les variables morphométriques prises sur le corps du poisson ont été préalablement transformées
en pourcentage dans le logiciel Excel 2019 moyennant une formule, par rapport à la longueur
standard (LS) pour les caractéristiques telles que HD, BH, Pré-D, Pré-A, Pré-PECT, Pré-V, PFL,
VFL, DBFL, LNA, CPD, CPL, DSL, ASL et LAR. Quant aux paramètres qui ont été prises sur la
tête du poisson notamment IOD, ED, SNL et LPO, ils ont été transformés en pourcentage en
fonction de la longueur de la tête (HL). Ces transformations avaient pour objectif de corriger la
variation dépendante de la taille des caractères morphométriques avant de procéder à toute autre
analyse statistique tel que recommandé par Names et Tessema (2021).

Relations Poids corporel –Longueur totale

Les relations poids corporel - longueur totale ont été établies en utilisant l'équation :

PT = a LTb avec PT= poids total (g), LT= longueur totale (cm), a = coefficient lié à l’environnement
du poisson et b = coefficient de croissance relative.

Si la valeur de b est égale à 3, la croissance est isométrique. Pour b supérieur à 3, la croissance est
dite allométrique positive. Par contre une valeur de b inférieure à 3 indique une croissance
allométrique négative (Nomwine et al., 2018). Le coefficient a quant à lui, varie suivant les facteurs
écologiques (moment de capture, état sanitaire du poisson, degré de développement des gonades,
etc.)

Facteurs de condition

Le facteur de condition est calculé pour chaque poisson échantillonné sur la base de la formule où
K = 100 × PT/LT 3 avec K , le facteur de condition ; PT, le poids corporel (g) et LT la longueur
corporelle ou longueur totale du poisson (cm) (Amoussou, 2017a). Le facteur de condition
renseigne sur l’effet des facteurs environnementaux et l’embonpoint des poissons en termes de
croissance.

Ce rapport donne une bonne idée de l’embonpoint du poisson c'est à dire de l’importance relative
de sa hauteur et de son épaisseur par rapport à sa longueur. Par exemple, si, pour une espèce donnée
22

(le poids/ longueur) décroît avec l’âge, on peut dire que les individus deviennent plus fusiformes
ou amaigrisses en vieillissant (Ouedraogo et al., 2015).

2.4. Analyses statistiques

Les données collectées sur terrain et dans le laboratoire ont été encodées dans le logiciel Excel
2019. La conception des graphiques et l’analyse des données ont été réalisées dans le logiciel R
version 4.1.2. Les tests de normalité et homoscédasticité ont été réalisés pour vérifier
respectivement si les mesures faites suivent la distribution normale et si les moyennes sont de
même variance. Pour les données qualitatives, la fréquence, le chi-carré et le test de Fichier ont été
déterminées à l'aide du logiciel R.

Les moyennes de paramètres physico-chimiques et métriques ont été calculées dans R et comparées
en fonction des zones agroécologiques par l’ANOVA. Le test LSD a été utilisé pour la séparation
des moyennes statistiquement différentes au seuil de signification de 5%. Les corrélations entre les
paramètres physico-chimiques et les paramètres morphométriques des poissons ont été calculées
par la procédure cor de R. L'analyse en composante principale (ACP) des données
morphométriques a été réalisée suivies de la Classification Ascendante hiérarchique après
transformation de ces derniers en pourcentage par rapport à la longueur totale. Le seuil de
significativité utilisée pour les décisions statistiques était de 5%.
23

CHAPITRE III : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS


Le présent chapitre présente les résultats obtenus dans cette étude portant sur la caractérisation des
systèmes de production et performances du tilapia Oreochromis niloticus dans le territoire de
Walungu. Les résultats sont présentés dans les différents tableaux avec leurs interprétations et
discussion.
3.1. Présentation et interprétation des résultats
3.1.1. Caractérisation du système de production du tilapia Oreochromis niloticus
Les informations portant sur les différentes caractéristiques du système de production du tilapia
Oreochromis niloticus dans le territoire de Walungu sont présentées ci-dessous.

3.1.1.1. Caractéristiques des étangs


Les différentes caractéristiques des étangs d’élevage des tilapias Oreochromis niloticus sont
reprises dans le tableau 5

Tableau 4: Caractéristiques des étangs piscicoles exploités

Zones Agroécologiques
Basse Moyenne
Haute altitude
Paramètres Modalités altitude altitude Moyenne p-value
(Kaziba)
(Kamanyola) (Walungu)
Nombre d’étangs par
3,5±1,9a 1,5±0,9b 3,7±1,6a 2,9±1,4 0.0007
pisciculteur
Barrage 3,57 8,82 2,78 5,06
Types d'étang Dérivation 91,07 88,24 94,44 91,25 0.286
Mixte 5,36 2,94 2,78 3,69
Disposition des Parallèle 82,14 91,18 95,83 89,72
0.486
étangs Série 17,86 8,82 4,17 10,28
Protection de Paspalum spp 78,57 88,24 86,11 84,31
0.602
la digue Non protégée 21,43 11,76 13,89 15,69
Présence de la Non 82,14 88,24 83,33 84,57
0.366
pêcherie Oui 17,86 11,76 16,67 15,43
Longueur (m) 25,9±9,3a 11,4±3,7b 10,2±2,6b 15,8±5,2 0.0009
a b b
Largeur (m) 14,6±6,5 8,0±2,7 7,0±2,2 9,8±3,8 0.0006
Dimension
Profondeur en
moyenne des 0,7±0,2 0,8±0,2 0,8±0,3 0,76±0,2 0.427
amont (m)
étangs
Profondeur en
1,1±0,4a 0,9±0,2c 1,4±0,5b 1,1±0,36 0.0008
aval (m)
Il ressort du tableau 5 qu’un pisciculteur dispose en moyenne 2,9±1,4 étangs. Le nombre d’étangs
que possède chaque pisciculteur a varié de manière hautement significative en fonction des zones
24

agroécologiques (p<0,05). Avec 3,5±1,9 étangs par pisciculteur en basse altitude contre 3,7±1,6 en
moyenne altitude et 1,5±0,9 en haute altitude. Le modèle des étangs exploité est typiquement de
dérivation quel que soit la zone (p>0,05), (91,25%) des enquêtés exploitent les étangs de dérivation
et la plupart de ces étangs sont disposés en parallèle (89,72%). La majorité de digues des étangs
observés sont couvertes par les graminées (Paspalum spp) (84,31%).

Cependant la présence des étangs avec des digues non protégées constitue un risque à l’étang
surtout en saison pluvieuse avec de possibilité d’inondation et des crues. Les étangs sont
caractérisés par l’absence de la pêcherie (84,57%). La longueur moyenne et largeur des étangs ont
varié de manière significative (p<0,05) en fonction des zones agroécologiques ; elles ont été en
moyenne de 15,8±5,2 m et 9,8±3,8 m, respectivement. Ces étangs ont une profondeur moyenne en
amont de 0,76±0,2 m, par contre la profondeur en aval a varié significativement d’une zone
agroécologique à une autre (p<0,05). Avec 1,1±0,4 en basse altitude contre 1,4±0,5 en moyenne
altitude et 0,9±0,2 en haute altitude.
29

3.1.1.2. Caractéristiques du système d’alimentation, d’évacuation des eaux des étangs et


équipements connexes
Les différentes informations relatives aux des étangs sont reprises dans le tableau ci-dessous.

Tableau 5:Alimentation en eau et évacuations des eaux des étangs

Zones Agroécologiques
Haute Moyenne
Paramètres Modalités Basse altitude p-value
altitude altitude Moyenne
(Kamanyola)
(Kaziba) (Walungu)
Rivière 96,43 76,47 70,83 81,24
Provenance des eaux 0.00003
Source 3,57 23,53 29,17 18,76
Activités agricoles 39,29 100,00 44,44 61,24
Activités exercées en
Activité d’élevage 19,64 0,00 18,06 12,57 0.0009
amont de l’étang
Lavage des habits 41,07 0,00 37,50 26,19
Impact de la saison Etiage 100,00 94,12 94,44 96,19
0.0007
sèche Tarissement d’eau 0,00 5,88 5,56 3,81
Impact de la saison Crue/Inondation 85,71 2,94 0,00 29,55
0.0006
pluvieuse sur l’eau Sédimentation 14,29 97,06 100,00 70,45
Bois de bambou 16,07 17,65 16,67 16,80
Canal d'alimentation 0.915
Tuyau (plastique) 83,93 82,35 83,33 83,20
Absente 28,57 32,35 33,33 31,48
Compostière 0.780
Présente 71,43 67,65 66,67 68,52
Il s’observe du tableau 6 une différence hautement significative entre les trois zones
agroécologiques en termes de provenance des eaux, les activités exercées en amont, l’observation
de l’étiage et l’impact de la saison sèche sur la qualité des eaux (p>0,05). Particulièrement l’eau
qui alimente les étangs provient principalement de la rivière (80,86%), il faudra souligner un
recours aux eaux de la source pour 29,17% des pisciculteurs dans la zone à moyenne altitude et 23,
53% en haute altitude. Les activités les plus exercées en amont de l’étang sont majoritairement
agricoles (61,24%), mais influencées par la zone agroécologique (p<0,05).

Ainsi dans la zone à haute altitude 100% des activités exercées en amont sont agricoles contre
44,44% dans la moyenne altitude. Cependant en basse altitude ce sont les activités de lavage des
habits (41,07%) qui sont plus exercées. L’étiage est observé à 96,19% et est influencée par la saison
sèche et la zone agroécologique (p<0,05). La saison pluvieuse impacte la qualité des eaux par la
sédimentation des eaux (70,45%) mais cela varie significativement en fonction de la zone
agroécologique (p<0,05). Avec 100,00 en moyenne altitude et 97,06 en haute altitude contre 85,71
30

de crue et inondation en basse altitude. Les canaux en plastiques (tuyauterie) (83,33%) sont plus
utilisés pour évacuer les eaux et seulement 51,85% des pisciculteurs utilisent la compostière.

3.1.1.3. Gestion des poissons Tilapias Oreochromis niloticus en élevage


Les différentes informations relatives à la gestion des tilapias Oreochromis niloticus sont
présentées dans le tableau 7.

Tableau 6: Acquisition et gestion des tilapias O. niloticus dans les élevages

Zones Agroécologiques
Paramètres Modalités Haute Moyenne p-value
Basse altitude Moyenne
altitude altitude
(Kamanyola) (%)
(Kaziba) (Walungu)
Autres étangs proches 12,5 23,53 47,22 27,75
Centre d'alevinage 57,14 32,35 23,61 37,70
Provenance des
Dons d’ONGs 7,14 20,59 11,11 12,95 0.005
premiers alevins
Importés de l’Afrique de
23,21 23,53 18,06 21,60
l’Est
Coût de production 21,43 20,59 23,61 21,88
Disponibilité 12,5 14,71 11,11 12,77
Raisons de choix du Précocité 25 17,65 25 22,55
tilapia Oreochromis Productivité 16,07 29,41 18,06 21,18 0.844
niloticus Rusticité 10,71 8,82 11,11 10,21
Tolérance à la mauvaise
14,29 8,82 11,11 11,41
qualité des eaux
Espèces en Pas d'association 32,14 88,24 55,56 58,65
association avec O Clarias spp. 62,5 0,00 36,11 32,87 0.0005
Niloticus Tilapias spp. 5,36 11,76 8,33 8,48
Mélangée 80,36 100,00 80,56 86,97
Classe d’âge 0.067
Séparée 19,64 0,00 19,44 13,03
Densité d’ensemencement des étangs (alevins
3,38±1,08 3,62±1,05 3,13±0,67 3,38±0,90 0.056
par m²)
Systèmes de Extensif 85,71 97,06 97,22 93,33
0.016
production Semi-intensif 14,29 2,94 2,78 6,67
10 mois 23,21 17,65 18,06 19,64
12 mois et plus 51,79 55,88 55,56 54,41 0.977
Cycle de production
6 mois 32,14 38,24 29,17 33,18
8 mois 19,64 20,59 20,83 20,35
Association Non 87,5 100 97,22 94,91
0.005
pisciculture/Animaux Oui 12,5 0,00 2,78 5,09
Alevinage 5,36 0,00 1,39 2,25
Types de production Grossissement 94,64 100,00 91,67 95,44 0.1443
Pré grossissement 0,00 0,00 6,94 2,31
31

Il ressort du tableau 7 que la provenance des alevins utilisés pour l’ensemencement varie d’une
zone agroécologique à l’autre (P<0,05). 57,14% d’alevins pour l’ensemencement des étangs dans
la basse altitude proviennent des centres d’alevinage qui sont proches comme le centre d’alevinage
de la FAO cordonné par UERHA de l’ISP Bukavu contre 32,35% en haute altitude. Par ailleurs,
47,22% d’alevins en moyenne altitude proviennent des dons auprès d’autres pisciculteurs ayant des
étangs à côté.

Il s’est révélé qu’Oreochromis niloticus est plus élevé dans les exploitations piscicoles pour sa
précocité (22,55%) et sa productivité (21,18%). L’espèce avec laquelle Oreochromis niloticus est
associée varie avec la zone agroécologique (P<0,05). Il est généralement élevé en association avec
les clarias spp dans 62,50% des exploitations en basse altitude contre 36,11% en moyenne altitude.
88,24% des exploitations en haute altitude l’élevé en monoculture.

La mise en charge des étangs se fait par des petits poissons de classe d’âge mélangée (84,57%) à
une densité de 3,38±0,90 alevins par m² dans des systèmes de production extensifs (93,21%) alors
que la norme récuse est de 2 alevins par m 2. Pour 54,41% d’étangs, le cycle de production est
supérieur à 12 mois. L’association de la pisciculture aux animaux n’est pas généralement pratiquée
(94,91%) mais la tendance varie en fonction de la zone agroécologique (P<0,05). L’objectif de la
production reste le grossissement des petits poissons jusqu’aux poissons marchands de taille de 3
à 5 doits (94,44%).
32

3.1.1.4. Gestion des étangs et caractéristiques des systèmes d’alimentation


Les informations portant sur la fertilisation des étangs et l’alimentation des poissons tilapia
Oreochromis niloticus sont reprises dans le tableau ci-dessous.

Tableau 7:Fertilisation et alimentation des poissons tilapia Oreochromis niloticus

Zones Agroécologiques
Paramètres Basse Haute Moyenne p-value
Modalités altitude altitude altitude Moyenne
(Kamanyola) (Kaziba) (Walungu)
Fertilisation Non 10,71 0,00 1,39 4,03
0.001
des étangs Oui 89,29 100,00 98,61 95,97
Bouse des vaches 35,71 11,76 36,11 27,86
Fiente des volailles 23,21 2,94 27,78 17,98
Fertilisant le Fumier petits ruminants 0,00 2,94 0,00 0,98
0.0002
plus utilisé Lisier des porcs 30,36 8,82 30,56 23,25
Sous-produits agricoles 0,00 73,53 1,39 24,97
Pas de fertilisant 10,71 0,00 4,17 4,96
Graminées 14,29 14,71 12,50 13,83
Végétaux Légumineuses 8,93 8,82 11,11 9,62
donnés aux Aracées 10,71 14,71 8,33 11,25 0.915
poissons Astéracées 50,00 52,94 59,72 54,22
Aucun 16,07 8,82 8,33 11,07
Source Artificielle et naturelle 85,71 97,06 94,44 92,40
0.048
d'aliments Naturelle 14,29 2,94 5,56 7,60
Drêche 0,00 26,47 6,94 11,14
Aliment le plus Tourteaux de palmiste 0,00 67,65 18,06 28,57
donné aux Sons de Mais 3,57 0,00 0,00 1,19 0.0009
poissons Sons de riz 85,71 2,94 69,44 52,70
Aucun 10,71 2,94 5,56 6,40
1 fois 48,21 52,94 54,17 51,77
Fréquence
3 fois 8,93 8,82 8,33 8,69
d'alimentation 0.393
2 fois 28,57 38,24 31,94 32,92
par jour
Aucun 14,29 0,00 5,56 6,62
Quantité (Kg) de fertilisant utilisée par
137,5±78,3a 104,3±29,8b 118,9±43,4ab 120,2±50,5 0.045
an et par étang
La lecture du tableau 8 révèle une association significative entre la pratique de la fertilisation
95,97% et le type de fertilisant avec les zones agroécologiques (P<0,05). Le fertilisant le plus utilisé
reste la bouse des vaches en basse et moyenne altitude (35,71% et 36,11% des exploitations,
respectivement) alors qu’en haute altitude, 73,53% des exploitations recourent aux sous-produits
agricoles. Le type de fertilisant utilise a montré une association significative avec les zones
agroécologiques (P<0,05). A 54,22%, les astéracées sont plus utilisées comme fertilisant et aliment
33

directe. 92,40% des exploitations combinent les sources naturelles et artificielles d’aliment par
contre 7,60% recourent uniquement aux aliments de type naturel. La source d’aliment exploitée a
montré une association significative avec les zones agroécologiques (P<0,05). En haute altitude
97,06% des pisciculteurs utilisent les deux sources contre 94,44% et 85,71% en moyenne et haute
altitude respectivement.

Le son de riz reste l’aliment le plus utilisé dans la supplémentation alimentaire des poissons O.
niloticus mais la tendance a varié de manière significative en fonction des zones agroécologiques
(P<0,05) avec 85,71% en basse altitude et 69,44% en moyenne altitude contre 67,65% de la drêche
en haute altitude. Dans 51,77% des exploitations, les poissons sont nourris à la fréquence d’une
fois par jour. Une différence significative entre la quantité de fertilisant utilisé par étang de 154 m²
est observée entre les zones agroécologiques (P<0,05), en basse altitude la quantité moyenne est
de 137,5±78,3 kg contre 104,3±29,8 en haute et 118,9 kg±43,4 en moyenne altitude.
33

3.1.1.5. Reproduction et production des poissons


Les informations relatives à la production des tilapias Oreochromis niloticus sont reprises dans le tableau 9.

Tableau 8: Production des poissons tilapias Oreochromis niloticus

Zones Agroécologiques
Paramètres Modalités Basse altitude Haute altitude Moyenne altitude p-value
Moyenne (%)
(Kamanyola) (Kaziba) (Walungu)

Conformation 8,93 11,76 6,94 9,21


Critères de
sélection des Croissance 3,57 0,00 0,00 1,19 0.986
géniteurs Nombre d’alevins après
87,5 88,24 93,06 89,6
reproduction
Egale 1,79 0,00 2,78 1,52
Offre/demande Inférieure 98,21 94,12 91,67 94,67 0.184
Supérieure 0,00 5,88 5,56 3,81
Quantité des poissons produite (kg) par
53,1±13,8a 33,9±13,1b 49,1±17,6a 45,4±14,8 0.00001
vidage d'étang
Coût d’Intrants en FC 240525,0±151126,8 182523,8±181472,5 205877,5±115445,6 209642,1±149348,3 0.177

Produits vendus en FC 531000,0±137566 a 338571,4±131388,2b 490875,0±176428,7 b 453482,1±148460,9 0.00001

Marge Brute en FC 290 475 156 047,6 284997,5 243 840 ---------


34

Il ressort du tableau 9 que les critères de sélection des géniteurs sont basés sur le nombre d’alevins
après éclosion enregistrées au cours des dernières années (88,54%) et le milieu de la reproduction
est significativement différent en fonction des zones agroécologiques (P<0,05). La quantité de
poissons produite varie d’une zone agroécologique à une autre (P<0,05). En basse altitude la
quantité moyenne de poisson produite est de 53,1±13,8 Kg contre 49,1±17,6Kg en moyenne
33,9±13,1Kg en haute altitude ; ces poissons sont produits après vidage d’étang de 154m2 et par
an. Cela influence aussi la vente des produits qui varie également en fonction des zones
agroécologiques (P<0,05) ; ainsi en basse altitude des recettes de 531000,0±137566 FC sont généré
contre 338571,4±131388,2 FC en haute altitude. Le coût moyen de production a été évalué à
209642,1±149348,3 FC, en moyenne la marge brute (MB) est de 243 840 FC et l’offre reste
inferieure par rapport à la demande (94,67%).
35

3.1.2. Paramètres physicochimiques des eaux exploitées


3.1.2.1. Effets de la zone agroécologique sur la qualité physico-chimique de l’eau
Les différentes caractéristiques des paramètres physicochimiques prélevés in situ notamment la
température, pH et la conductivité électrique sont représentés dans le tableau 10.

Tableau 9: Paramètres physico-chimiques des eaux des étangs

Zones agroécologique P-value

Paramètres Moment Basse altitude Haute Moyenne


Zones
altitude altitude Moyenne Moment
(Kamanyola) agroécologiques
(Kaziba) (Walungu)
T (°C) Matin 27,82±1,09a 23,14±1,49b 24,38±1,49b 25,12±2,32 0.0005 0.0008
Soir 29,12±0,99 a 24,05±1,09 b 25,68±1,02 b 26,28±2,44
pH Matin 7,45±0,58 7,56±0,58 7,57±0,56 7,53±0,57 0.667 0.667
Soir 7,59±0,52 7,83±0,51 7,71±0,57 7,71±0,53
Conductivité à Matin 87,13±19,28 86,55±18,88 86,60±18,87 86,76±18,80 0.992 0.567
25°C (µS/cm) Soir 89,77±20,55 85,86±15,69 91,38±24,51 89,00±20,47
Légende ; T (°C) : Température ; pH : Potentiel en Hydrogène : µS/cm : micro siemens par
centimètre
Il s’est observé que la température de l’eau a varié significativement en fonction des zones
agroécologiques (P˂0,05) en basse altitude elle était hautement élevée le soir 29,12±0,99 qu’en
moyenne altitude 25,68±1,02 et haute altitude 24,05±1,09. La température a été significativement
affectée par la fluctuation thermique journalière (P˂0,05). Les valeurs les plus élevées ont été
enregistrées le soir, soit 26,28±2,44°C le soir contre 25,12±2,32°C le matin, effet dû au
réchauffement des eaux pendant la journée. Le pH de l’eau a été constamment basique durant
l’étude avec des valeurs moyennes de 7,53±0,57 le matin et 7,71±0,53 le soir. En moyenne la
conductivité mesurée à 25°C, a été de 86,76±18,80 µS/cm le matin contre 89,00±20,47µS/cm le
soir.
3.1.3. Évaluation des performances de tilapias (Oreochromis niloticus)
3.1.3.1. Relations poids corporel–longueur totale
Les relations existantes entre le poids et la longueur totale des poissons échantillonnés dans le
territoire de Walungu sont présentées sur la figure 6.
36

Figure 6: Régression entre le Poids corporel et Longueur Totale des poissons Oreochromis
niloticus échantillonnés dans le territoire de Walungu

Les coefficients de détermination (R²) ont été de 0,89, 0.85 et 0.87 en basse, haute et moyenne
altitude, respectivement. Cela traduit une régression positive entre le poids et la longueur totale des
poissons échantillonnés.
37

Le tableau 11 présente les différentes valeurs des coefficients d’allométrie et la constance a


Tableau 10: Paramètres de relation longueur-poids et coefficient de croissance

Coefficients
Zones agroécologiques a b Allométrie

Basse altitude (Kamanyola) 0,25 4,7 A+


Haute altitude (Kaziba) 0,23 2,18 A-
Moyenne altitude (Walungu) 0,57 3,57 A+
Légende : A+ = allométrie positive ; A- = allométrie négative b = coefficient d’allométrie ; a =
constante.
Il s’observe du tableau 11 que les équations de régression entre le poids corporelle et la longueur
totale ont produits des coefficients de croissance relative (b) de l’ordre de 4,70 en basse altitude
contre 3,57 en moyenne altitude et 2,18 en haute altitude. En basse et moyenne altitude (b) étant
supérieur à 3 la croissance dans ce cas est dite allométrique positive en faveur du poids (le poids
augmente plus que la longueur totale). Par contre en zone de haute altitude (Kaziba) le coefficient
(b) est de 2,18, inférieur à 3 traduisant une croissance allométrique négative (croissance en faveur
de la taille ou longueur).
3.1.3.2. Facteur de condition K
Le tableau 12 présente les variations du facteur de condition (K) des différents poissons
échantillonnés dans les trois zones agroécologiques du territoire de Walungu
Tableau 11:Coefficient de condition K moyen des poissons

Zones agroécologiques
Sexes Basse altitude Haute altitude Moyenne altitude P-value
(Kamanyola) (Kaziba) (Walungu)

Femelles 1,66±0,21 1,77±0,37 1,74±0,28 0.6957ns


Mâles 1,69±0,19 1,75±0,13 1,64±0,15 0.8514ns

Il s’observe du tableau 12 que le facteur de condition n'a pas varié de façon significative (P>0,05)
selon la zone agroécologique. La valeur la plus faible de K (1,64±0,15) était enregistrée chez les
38

mâles de la moyenne altitude et la plus forte de K a été enregistrée chez les femelles de la haute
altitude (1,77±0,37).
Ces faibles indices de facteur de condition K obtenus en moyenne altitude comparativement à ceux
de la haute et basse altitude traduisissent des mauvaises conditions hydrologiques des eaux en
moyenne altitude.
39

Le tableau ci-dessous repend les différentes corrélations entre les paramètres morphométriques et physicochimiques des eaux

Tableau 12: Corrélation entre les paramètres morphométriques et physicochimiques

Zones agroécologiques Poids LT LS HD BH HL Pré-D T (°C) pH Conductivité


Poids 1
LT 0,934** 1
LS 0,935** 0,968** 1
HD 0,901** 0,867** 0,886** 1
BH 0,888** 0,872** 0,873** 0,879** 1
Basse altitude
HL 0,866** 0,887** 0,910** 0,855** 0,795** 1
Pré-D 0,803** 0,878** 0,852** 0,760** 0,781** 0,830** 1
T (°C) -0,215ns -0,255ns -0,191ns -0,153ns -0,089ns -0,178ns -0,178ns 1
Ph 0,276ns 0,314ns 0,331ns 0,307ns 0,500** 0,216ns 0,333ns -0,061ns 1
Conductivité 0,04ns 0,034ns 0,058ns 0,031ns -0,07ns 0,098ns 0,052ns -0,206ns -0,319ns 1
Poids 1
LT 0,926** 1
LS 0,923** 0,919** 1
HD 0,885** 0,850** 0,809** 1
BH 0,859** 0,770** 0,758** 0,897** 1
Haute altitude
HL 0,777** 0,860** 0,809** 0,853** 0,726** 1
Pré-D 0,892** 0,861** 0,914** 0,839** 0,777** 0,805** 1
T (°C) -0,289ns -0,296ns -0,322ns -0,238ns -0,314ns 0,408* -0,325ns 1
pH 0,113ns 0,126ns 0,154ns -0,071ns 0,059ns -0,077ns -0,004ns -0,069ns 1
Conductivité -0,046ns 0,002ns -0,064ns -0,081ns -0,166ns -0,101ns 0,001ns -0,199ns -0,234ns 1
Poids 1
LT 0,909** 1
LS 0,854** 0,920** 1
HD 0,897** 0,854** 0,716** 1
Moyenne
BH 0,730** 0,703** 0,541** 0,860** 1
altitude
HL 0,919** 0,894** 0,781** 0,917** 0,870** 1
Pré-D 0,838** 0,827** 0,729** 0,848** 0,874** 0,925** 1
T (°C) 0,212ns 0,154ns 0,109ns 0,23ns 0,171ns 0,172ns 0,086ns 1
pH 0,178ns 0,069ns -0,003ns 0,163ns 0,002ns 0,096ns -0,046ns 0,31ns 1
Conductivité 0,04ns -0,07ns -0,039ns 0,108ns 0,15ns 0,025ns 0,039ns 0,169ns -0,276ns 1
***: p˂0.001; ** : p<0,01; * : p<0,05 ; ns: Non Signification ; Longueur Standard (LS) ; Profondeur de la tête (HD) ; Hauteur du Corps (BH) ; Longueur de la
tête (HL) ; Distance prédorsale (Pré-D) ; T (°C) : Température ; pH : Potentiel en Hydrogène
40

Il ressort du tableau 13 que dans toutes les zones les poids des individus ont été positivement et
modérément corrélé à la longueur totale, à la longueur standard, la profondeur de la tête, hauteur
du corps, longueur de la tête et la distance pré-dorsale (r> 0,7 ; P<0,05).
La longueur totale dans toutes les zones agroécologiques était positivement et modérément corrélée
à la longueur standard, à la profondeur de la tête, à la hauteur du corps et à la distance pré-dorsale
r>0,7, p<0,05). Cependant la température était positivement corrélée avec la longueur totale en
moyenne altitude (r= 0,154), la longueur totale était positivement et modérément corrélée au pH
dans toutes les zones (r≤0,314). Quant à la conductivité elle a été positivement corrélée à la
longueur totale en basse (r=0,034, p-value>0,05) et haute altitude (r=0,002, p-value>0,05).
41

3.1.3.3. Performances pondérales et variabilité morphométrique de Oreochromis niloticus


Le tableau 14 présente les performances pondérales et morphométriques d’Oreochromis niloticus suivant la zone agroécologique.
Tableau 13 : Performances pondérales et morphométriques des poissons O. niloticus

Zones agroécologiques
Paramètres Basse altitude Haute altitude Moyenne altitude P-value
(Kamanyola) (Kaziba) (Walungu)
Poids en (g) 92,83±37,58a 69,10±27,42b 57,83±19,07b < 0,001
Longueur Totale (LT) en Cm 17,44±2,41a 15,53±1,85b 14,98±1,57b < 0,001
Longueur Standard (LS) en Cm 13,40±1,63a 11,95±1,57b 11,67±1,23b < 0,001
Profondeur de la tête (HD) en % de LS 37,50±2,75a 35,42±3,18b 35,98±2,91b 0.022
Hauteur du Corps (BH) en % de LS 38,66±2,46a 37,06±3,28ab 35,67±4,60b < 0,001
Longueur de la Tête (HL) en Cm 4,65±0,68a 3,94±0,47b 3,85±0,56b < 0,001
Distance prédorsale (Pré-D) en % de LS 37,37±2,47 37,57±2,10 35,93±4,27 0.086
Distance pré-anale (Pré-A) en % de LS 72,36±2,97 71,53±5,76 71,62±5,70 0.780
Distance prépectorale (Pré-PECT) en % de LS 34,87±1,98 35,25±3,01 35,80±3,32 0.441
Distance pré ventrale (Pré-V) en % de LS 38,91±2,74b 40,63±2,70ab 40,12±3,00a 0.056
Longueur de la nageoire pectorale (PFL) en % de LS 36,64±3,77b 37,34±3,29ab 38,89±3,64a 0.048
Longueur de la nageoire ventrale (VFL) en % de LS 25,76±2,90b 27,90±2,85a 28,41±4,59a 0.011
Longueur de la nageoire dorsale (DBFL) en % de LS 57,25±2,95 57,42±7,77 56,16±7,43 0.714
Longueur-nageoire-anale en % de LS 16,55±1,68a 15,45±1,61b 15,10±1,86b 0.004
Distance-inter orbitaire (IOD) en % de LT 34,18±4,27 33,84±4,97 36,21±5,16 0.126
Diamètre de l'œil (ED) en % de LT 18,64±3,63b 20,30±2,85ab 21,48±5,24a 0.028
Longueur du museau (SNL) en % de LT 28,34±4,08 28,07±4,10 30,66±6,13 0.082
Profondeur du pédoncule caudale (CPD) en % de LS 13,62±1,64 a 12,54±1,88 b 13,25±2,14 ab 0.089
Longueur du pédoncule caudale (CPL) en % de LS 10,12±1,53 9,84±0,95 10,05±1,06 0.663
Longue épine dorsale (DSL) en % de LS 27,67±2,13a 20,88±5,28b 20,50±4,72b < 0,001
3 épine anale (ASL) en % de LS 14,44±2,63 13,59±1,80 14,81±1,74 0.076
Rayon-anal le plus long (LAR) en % de LS 21,44±4,55b 23,25±3,97ab 24,67±3,18a 0.008
Longueur post-orbitaire (LPO) en % de LT 40,75±6,50b 38,58±5,03c 43,70±7,91a 0.012
Légende : Avec * : p < 0.05; ** : p < 0.01; *** : p < 0.001 ; ns : Non significative au seuil de 5% ; Les moyennes de la
42

même ligne suivies de la même lettre ne diffèrent pas significativement au seuil de 5 %.


Il s’observe du tableau 14 que le poids a été significativement plus élevé chez les individus
échantillonnés dans la zone de basse altitude que ceux de haute et moyenne altitude (P<0,05). Cette
même tendance a été observée pour la longueur totale et la longueur standard. Il en est de même
pour la longueur de la tête qui a été hautement élevée chez les individus de la basse altitude
comparés aux individus de la moyenne et haute altitude. La situation est similaire pour la
profondeur de la tête, la longueur de l’épine dorsale, la longueur de la nageoire anale et la hauteur
du corps. Par ailleurs, le rayon anal le plus long, la longueur de l’épine dorsale, diamètre de l’œil,
et la longueur post orbitaire la plus élevée ont été observés chez les individus de la haute altitude
(P<0,05).
Par contre la longueur pré-dorsale, pré-anale, prépectorale, pré-ventrale, la longueur de la nageoire
dorsale, distance intrer orbitaire, longueur du museau, profondeur du pédoncule et la longueur du
pédoncule n’ont pas varié en fonction de la zone agroécologique (P>0,05).
3.1.3.4. Analyses en Composantes Principales (ACP) des effets de la zone agroécologique
sur les performances et la variabilité morphométriques de Oreochromis niloticus
Après standardisation, pour tous les 22 caractères morphométriques étudiés et 1 caractère
pondéral, 13 caractères se sont révélés différents. Une analyse en composantes principales (ACP)
a été effectuée sur les 13 caractères trouvés différents significativement entre les trois zones
agroécologiques et qui sont ainsi susceptibles de discriminer la diversité existant au sein de ces
populations d’Oreochromis niloticus.
Le tableau 15 présente les Coefficients factoriels et contribution à la variance totale des différents
paramètres morphométriques et pondérale des tilapias Oreochromis niloticus échantillonnés dans
le territoire de Walungu.
43

Tableau 14: Coefficients factoriels et contribution à la variance

Variables morphométriques ACP1 ACP2 ACP3 P-Value


% Variation 24,80 19,17 10,86 -
Poids 0,886 0,052 0.361 < 0,001
Longueur Totale (LT) 0,922 0,012 0.295 < 0,001
Longueur Standard (LS) 0,925 -0,187 0.278 < 0,001
Profondeur de la tête (HD) 0,100 0,789 0.281 < 0,001
Hauteur du Corps (BH) 0,118 0,795 -0.130 < 0,001
Longueur de la tête (HL) 0,909 0,209 0.224 < 0,001
Rayon anal le plus long (LAR) 0,163 0,648 -0.358 < 0,001
Diamètre de l’œil (OID) -0,308 0,799 0.110 < 0,001
Longueur épine dorsale (DSL) -0,485 0,565 0.386 < 0,001
Longueur post-orbitaire (LPO) -0,17 0,683 0.063 < 0,001
Longueur de la nageoire pectorale (PFL) -0,523 -0,017 0.366 < 0,001
Longueur-nageoire-anale -0,067 0,167 -0.190 0,0034
Longueur de la nageoire dorsale (DBFL) -0,12 -0,563 0.200 < 0,001

Il s’observe du tableau 15 que l’analyse en composantes principales (ACP) effectuée avec les 13
caractères trouvés significatifs montre que les trois premières composantes (ACP1, ACP2 et
ACP3) expliquent 54,83% de la variance totale observée dans cette population de poissons en
étude dont 24,80 % pour l’ACP1, 19,17 % pour ACP2 et 10,86% pour la ACP3. En considérant la
valeur 0,2 comme seuil, la longueur standard (LS), la longueur totale (LT), le poids, longueur de
la tête (HL) sont les caractères qui contribuent plus à la variance expliquée par la ACP1 tandis que
la ACP2 est plus influencée par la profondeur de la tête (HD), la hauteur du corps (BH), rayon
anal le plus long (LAR), diamètre de l’œil (OID), la longueur épine dorsale (DSL) et la longueur
post-orbitaire (LPO). Pa railleurs, l’ACP3 est plus influencée par la longueur de la nageoire
pectorale (PFL) et Longueur de la nageoire dorsale (DBFL).
44

La figure 7 présente les différents scores de paramètres morphométriques et leur contribution à la


variation sur l’ACP des tilapias Oreochromis niloticus de différentes zones agroécologiques.

Figure 7: ACP sur les variables morphométriques et leurs contributions


45

La représentation graphique des scores individuels de l’ACP1, de l’ACP2 pour les caractères
morphométriques montre une séparation entre les poissons tilapias Oreochromis niloticus
échantillonnés dans le territoire de Walungu. Les échantillons de la basse altitude (Kamanyola) se
différencient de ceux de la moyenne (Walungu) et haute altitude (Kaziba).
Les individus de la moyenne altitude Walungu et haute altitude (Kaziba) créent partiellement de
l’intersection entre eux en se chevauchant et sont répartis le long de l’axe de la Dim 2, ceux de la
haute altitude étant regroupés dans la partie négative du secteur et ceux de la moyenne altitude sur
le secteur positif. Les individus de (Kamanyola) en basse altitude sont également répartis le long
de l’axe de l’ACP1.
La figure 8 représente la classification hiérarchique des différents poissons échantillonnés sur base
de leur ressemblance ou dissemblance.

cluster 1 2

20

600

0
Dim2 (6.3%)

400

-20

200

-40

-50 0 50 100 150


Dim1 (83.3%)

Figure 8: Dendrogramme de l’analyse de la classification hiérarchique d’O. niloticus

Pour l’analyse discriminante faite par classification hiérarchique (figure 8) le dendrogramme


montre aussi deux groupes principaux : Oreochromis niloticus de Kamanyola en basse altitude
forme une branche séparée de celle comprenant Walungu en moyenne altitude et Kaziba en haute
altitude étroitement regroupés.
Le tableau 16 présente les variances entre les paramètres morphométriques et pondérale des deux
classes observées entre les populations des poissons tilapias Oreochromis niloticus.
46

Tableau 15: Variance entre les caractères morphométriques et pondérale

Variables Classe 1 Classe 2 P-value


Poids en (g) 56,3 ± 14,38 115 ± 25,07 < 0,001
Longueur Totale (LT) en Cm 14,92 ± 1,37 18,6 ± 1,65 < 0,001
Longueur Standard (LS) en Cm 11,55 ± 1,06 14,3 ± 1,17 < 0,001
Profondeur de la tête (HD) en % de LS 36,15 ± 3,13 36,68 ± 2,86 0,459
Hauteur du Corps (BH) en % de LS 37,06 ± 4,02 37,31 ± 2,95 0,778
Longueur de la Tête (HL) en Cm 3,9 ± 0,51 4,77 ± 0,62 < 0,001
Distance prédorsale (Pré-D) en % de LS 37,14 ± 3,56 36,52 ± 1,73 0,399
Distance pré-anale (Pré-A) en % de LS 72,55 ± 5,23 70,08 ± 3,69 0,031
Distance prépectorale (Pré-PECT) en % de LS 35,66 ± 2,82 34,42 ± 2,69 0,058
Distance pré ventrale (Pré-V) en % de LS 39,99 ± 2,96 39,63 ± 2,69 0,590
Longueur de la nageoire pectorale (PFL) en % de LS 38,2 ± 3,71 36,2 ± 3,15 0,018
Longueur de la nageoire ventrale (VFL) en % de LS 27,7 ± 3,84 26,51 ± 3,19 0,168
Longueur de la nageoire dorsale (DBFL) en % de LS 56,57 ± 7,37 57,88 ± 2,65 0,379
Longueur-nageoire-anale en % de LS 15,34 ± 1,83 16,58 ± 1,48 0,003
Distance-inter orbitaire (IOD) en % de LT 34,57 ± 4,7 35,19 ± 5,36 0,589
Diamètre de l'œil (ED) en % de LT 20,24 ± 4,78 19,9 ± 1,95 0,732
Longueur du museau (SNL) en % de LT 28,96 ± 5,43 29,18 ± 3,59 0,847
Profondeur du pédoncule caudale (CPD) en % de LS 13,13 ± 1,96 13,15 ± 1,89 0,956
Longueur du pédoncule caudale (CPL) en % de LS 9,89 ± 1,15 10,27 ± 1,31 0,175
Longue épine dorsale (DSL) en % de LS 20,2 ± 3,99 29,96 ± 5,66 < 0,001
3 épine anale (ASL) en % de LS 14,5 ± 1,81 13,73 ± 2,74 0,124
Rayon-anal le plus long (LAR) en % de LS 23,79 ± 3,83 21,47 ± 4,41 0,014
Longueur post-orbitaire (LPO) en % de LT 41,58 ± 7,18 39,59 ± 5,82 0,212
Il ressort du tableau 16 que les individus de la classe 2 ont un poids élevé (115 ± 25,07) que ceux
de la classe 1 (56,3 ± 14,38), il en est de même pour la longueur totale (18,6 ± 1,65) contre
(14,92 ± 1,37), la longueur standard (14,3 ± 1,17) contre (11,55 ± 1,06), la longueur de la tête
(4,77 ± 0,62) contre (3,9 ± 0,51) et la longueur de l’épine dorsale (29,96 ± 5,66) contre (20,2 ±
3,99) (p< 0,001). Pour la longueur de la nageoire-anale elle était élevée chez les individus de la
classe 2 (15,34 ± 1,83 ) contre (16,58 ± 1,48) de la classe 1. Par contre la distance pré anale était
élevée chez les individus de la classe (1 72,55 ± 5,23) contre (70,08 ± 3,69) dans la classe 2. Ces
mêmes observations ont été faites pour la longueur de la nageoire pectorale avec (38,2 ± 3,71)
pour la classe 1 contre (36,2 ± 3,15) de la classe 2 et le rayon anal le plus long était élevé chez les
individus de la classe 1 (23,79 ± 3,83) contre (21,47 ± 4,41) de la classe 2.
47

3.2. Discussion
3.2.1. Caractéristiques des systèmes de production des tilapias Oreochromis niloticus
En moyenne un pisciculteur du territoire de Walungu dispose de 2,9±1,4 étangs. La majorité des
étangs sont des étangs en dérivation est disposés en parallèles. Ntumba et al (2016) soutiennent que
le nombre d’étangs que possède un pisciculteur est influencé par ces moyens et que la disposition
et le type d’étang dépend toujours de la topographie du terrain. Dans la présente étude, il s’est
observé que la dimension moyenne d’un étang était de 154 m² soit 1,54 are avec 15,8±5,2 m de
longueur, 9,8±3,8 m de largeur, 0,76±0,2 m de profondeur en amont et 1,1±0,36 m de profondeur
en aval. Ces résultants corroborent ceux de Fidji et al (2019), dans le territoire de Bagata en RD
Congo, qui affirment que les étangs exploités par les pisciculteurs ont des longueurs qui varient
entre 10 et 45 m et de largeur variant entre 10 et 20 m avec une superficie de 0 à 5 ares et que les
étangs de plus de 5 ares seraient difficiles à entretenir et à contrôler.

En outre les résultats de cette étude ont révélé que ces étangs sont en grande partie (81,24%)
alimentés par l’eau de la rivière et les activités agricoles sont les plus exercées en amont de la
source d’alimentation. Il a été constaté que ces étangs sont caractérisés par des tuyauteries en
plastique PVC (83,20%), comme conduites d’alimentation et d’évacuation lors du renouvellement
d’eau des étangs. Cela est en contradiction avec les résultats de Namegabe et al (2020) qui avaient
affirmé que les bambous sont utilisés en lieu et place de tuyaux PVC au Sud-Kivu en RDC, étant
donné que les bambous semblaient ne pas être efficaces car ils se détérioraient vite. Toutefois nos
résultats corroborent ceux de Fidji (2019), qui avaient trouvé qu’en RDC les étangs n’ont pas des
dispositifs de vidange et que seuls les tuyaux sont utilisés pour l’évacuation des eaux mais en cas
de vidage, ces derniers recourent à la rupture des digues. Il s’est observé que les étangs du territoire
de Walungu sont caractérisés par la présence des compostières (68,52%) ce qui affirme les résultats
de Itongwa et al (2020) qui affirmaient que la présence des compostières est de plus en plus
observée (85.2%) chez les pisciculteurs du Sud-Kivu dans les territoires d‘Uvira, Kabare et Kalehe.

Les principales sources d’alevins indiqués par les pisciculteurs enquêtés comprennent les centres
d’alevinage (37,70%), les autres étangs (27,75%) et les pays étrangers (20,99%). Ces résultats sont
proches de ceux reportés par Fakage et al (2019) qui affirment que plus de 62% d’alevins utilisés
pour l’ensemencement des étangs à l’Est de la RD Congo proviennent de l’Afrique de l’Est, ce qui
occasionne la perte des espèces endémiques. A Walungu, Oreochromis niloticus est élevé en
48

association avec Clarias ssp mais plus en monoculture (58,65%) avec de classe d’âge mélangée
(86,97%) sous une densité de 3,38±0,90 affirmant ainsi les résultats de Diogo et al (2018) au Tchad
qui avaient également observé qu’ Oreochromis nilotucs était élevé sans contrôle de classe d’âge,
sexe et que la reproduction reste non contrôlée. Les pisciculteurs ne font pas le sexage avant
l’ensemencement, cela conduit, au nanisme et à la récolte des petits individus (Ntumba et al., 2016).
Il s’est aussi observé que la majorité des pisciculteurs du territoire de Walungu pratiquent la
pisciculture de grossissement. Ces résultats sont similaires à ceux trouvés par Lazard (2007) en
Afrique de l’Ouest qui confirment que 80% des pisciculteurs sont plus focalisés dans le
grossissement des poissons. Cela laisse un déficit en termes de centre d’alevinage et favorise
l’ensemencement des étangs par des alevins de mauvaise qualité.

Le système de production couramment pratiqué dans la zone d’étude est le système extensif
(93,33%) ce qui affirme les résultants de Fakage et al (2019) qui ont trouvé que la production
piscicole au Sud-Kivu repose essentiellement sur l’exploitation extensive à 89%.

Dans les étangs de Walungu, le cycle de production est généralement supérieur à 12 mois (54,41%).

Benoit et al (2022) ont montré que le cycle de production varie entre 6 et 12 mois. Mais pour la
pisciculture extensive la durée d’exploitation, importe peu aux pisciculteurs ruraux car certains
vident les étangs des fois lors des événements qui surviennent dans la vie (festivités, cérémonies,
scolarité, maladies, etc.). Par ailleurs, l’association de la pisciculture aux animaux est inexistante
(94,91%). Ce qui confirme les résultats de Itongwa et al (2020) qui affirment que seul 17,0% de
pisciculteurs dans la basse altitude à Uvira et haute altitude à Kalehe et Kabare associent la
pisciculture à l’élevage. Cela pourrait se justifier par l’effet que les étangs sont un peu éloignés des
zones paysannes, les pisciculteurs craignent le vol des animaux qu’ils devraient associés aux
étangs.

Il s’est observé que 92,40% des pisciculteurs fertilisent leurs étangs généralement avec la bouse
des vaches (27,86%). Les sous-produits agricoles (drèche, tourteaux de palme, sons de riz et maïs)
sont peu utilisés comme supplémentation à la production naturelle, mais les feuilles des certaines
plantes comme les astéracées (54,22%) sont distribuées aux poissons. Djeziri et al (2020) ont
affirmé que les pisciculteurs distribuent plus les végétaux aux poissons tilapia Oreochromis
niloticus qui présente un régime alimentaire très plastique allant d’herbivore à omnivore.
49

La production moyenne par étang du territoire de Walungu était évaluée à 45,4±14,8 Kg des
poissons récoltés lors de la vidange d’un étang et très influencée par la zone agroécologique car en
basse altitude elle est supérieure des autres zones avec une production de 53,1±13,8 Kg par étang
(P<0,05). Cela s’expliquerait par la différence en termes de disponibilité des fertilisants et
l’accessibilité à ces derniers en fonction des zones agroécologiques. Diogo et al (2018) confirment
que la quantité de fertilisant utilisée pour fertilisée les étangs dépend de la région et de la
disponibilité. Les coûts d’intrants par an sont un peu élevés en moyenne altitude soit
209642,1±149348,3 FC environ 95,29±67,88USD et les valeurs moyennes de production annuelle
(453482,1±148460,9 FC) environ 206,12±67,48USD au taux de conversion de 2200 FC (Taux du
marché local en novembre 2022), semblent satisfaire les pisciculteurs qui pratiquent cette activité
depuis de nombreuses années. Cela est conforme aux résultats de Kimou et al. (2016) qui ont
montré qu’en Côte d’ivoire, 412 666 à 4 329 255 FCFA soit 134567,03 FC à 1073677,58 FC
environ 61,16 USD à 488,03USD satisfont les pisciculteurs qui pratiquent cette activité depuis de
nombreuses années.

3.2.2. Propriétés physico-chimiques de l’eau des étangs

Au cours de la présente étude, les paramètres physico-chimiques de l’eau des étangs ont été très
marqués et influencées soit par les fluctuations thermiques journalières, soit par la zone de collecte
(zone agroécologique). En effet, la température de l’eau a été significativement affectée par les
fluctuations thermiques journalières. Ces fluctuations seraient probablement dues à l’effet direct
du réchauffement solaire des étangs, ce qui est particulièrement avantageux car la productivité des
algues n’est principalement pas une fonction unique des nutriments (N, P et C), mais bien encore
de la disponibilité de la lumière et de la température. Ces résultats sont similaires à ceux de Ntumba
(2018) qui conduisait des expériences dans des étangs en RD Congo et avait trouvé que la
température de l’eau variait au cours de la journée (du matin au soir). Cependant les paramètres
physico-chimiques mesurés variaient dans les limites de tolérance de O. niloticus, espèce adaptée
à de larges variations des facteurs écologiques du milieu aquatique et colonisant des milieux
extrêmement variés (Adoumandjali, 2020).
Pour la température, elle a varié entre 25,12±2,32°C le matin et 26,28±2,44 °C le soir pour les trois
zones agroécologiques. Cette plage de variation se retrouve dans la fourchette des exigences de
tilapia, celui-ci étant thermophile et préférant des températures de 14 à 35 °C et en conditions
50

extrêmes peut supporter des températures entre 7°C et 41°C pendant plusieurs heures (Toule et al.,
2017). Toutefois, la plage de 28° à 32°C est idéale pour sa reproduction selon Azaza et Kraϊem
(2007). Quant au pH, les valeurs ont oscillé autour de 7,53±0,57 le matin et 7,71±0,53 le soir.
Toutes les valeurs enregistrées au cours de cette étude sont basiques mais correspondent aux
exigences de cette espèce qui peut vivre dans les eaux de pH comprise entre 5 et 11 (Azaza et al.,
2009). Toutefois, une bonne croissance du tilapia est obtenue à un pH compris entre 6,5 et 8,8 selon
Kamagaté et al (2021). En moyenne la conductivité mesurée à 25°C, a été de 86,76±18,80 µS/cm
le matin contre 89,00±20,47µS/cm. Les valeurs de la conductivité observées sont incluses dans la
fourchette de conductivité propice pour la pisciculture qui vont de 10 à 450 µS/cm selon François
et al (2012). En termes de corrélation, seule la température de l'eau des étangs a été corrélée
positivement à la conductivité (r = 0,10). Mais, le degré de corrélation était faible (P =0.3335). Ces
résultats sont similaires à ceux de Toule et al (2017) lors de ses expériences qu’il a conduit dans
les fleuves et lacs du Sud du bénin trouvant que la température était corrélée positivement à la
conductivité et au pH. Les paramètres physicochimiques tel que la température, le pH, la
conductivité etc.… influent plus sur les performances des poissons dans le milieu d’élevage.

Les paramètres morphométriques et pondéral ont été corrélés positivement et légèrement entre eux
dans toutes les zones agroécologiques ce qui corrobore les résultats de Amoussou (2017) au Sud
du Bénin qui avait affirmé que des corrélations positives sont observées sur trois types
d’échantillons Oreochromis niloticus provenant de trois rivières différentes. Par contre des
corrélations ont été établies entre les paramètres morphométriques et physicochimiques tel que la
température qui a été corrélée au poids en haute altitude (r=0,212), le pH de l’eau était positivement
corrélé au poids, à la longueur totale et la longueur standard dans toutes les zones.

Des résultats similaires ont été rapporté par Couturier (2007) dans son études portant sur «Effets
des caractéristiques physico-chimiques et bio-archéologiques de l’eau sur la physiologie, les
performances adaptatives et la sélection de l'habitat chez la sole commune Solea solea (Linnaeus,
1758)» qui a démontré que souvent les paramètres physicochimiques des eaux sont faiblement et
négativement corrélées aux performances des poissons. Zeabiue et al (2022) l’ont confirmé aussi
en Côte d’Ivoire.
51

3.2.3. Performances pondérales et variabilité morphométrique d’O. niloticus

Les relations entre poids et longueur du corps des poissons sont estimées par le coefficient (b) ou
coefficient de croissance. Les coefficients de croissance (b) de la relation poids corporel - longueur
totale ont montré dans l’ensemble, que les individus s’acclimatent bien aux conditions écologiques
de leur milieu. Selon Nomwine et al (2018), le coefficient de croissance voisin de 3, varie avec les
facteurs génétiques et physiologiques (espèces, sexes, âge, etc.). Lorsqu’il est égal à 3, la croissance
est dite isométrique et lorsqu’il s’en éloigne, la croissance est allométrique. Un coefficient b
supérieur à 3, indique une meilleure croissance en poids qu’en longueur et inversement.

En basse altitude (Kamanyola) et en moyenne altitude (Walungu) où les coefficients (b) étaient
respectivement de 4,7 et 3,57 ces valeurs de (b) traduisaient une allométrique positive en faveur du
poids (le poids augmente plus que la longueur totale) ; par contre dans la zone de haute altitude
(Kaziba) le coefficient (b) était de 2,18 traduisant une croissance allométrique négative (Croissance
en faveur de la taille ou longueur). Les valeurs de (b) trouvées sont celles généralement
mentionnées dans la littérature comme les valeurs respectant les limites requises qui vont de 2,5 à
4 et plus (Minoungou, 2020).

Dans toutes les zones agroécologiques les coefficients de détermination (R²) entre le poids et la
longueur totale étaient des valeurs positives soit 0,89 en basse altitude, 0,85 en haute altitude et
0,87 en moyenne altitude, ce qui traduit une régression positive entre le poids et la longueur totale
des poissons Oreochromis niloticus échantillonnés. Ces résultats confirment ceux obtenus par
Kamagaté et al (2020) qui ont confirmé l’existence d’une corrélation positive entre le poids et la
longueur totale avec un coefficient de détermination de 0,86.

Le facteur (K) permet d’apprécier l’état biologique, la corpulence des poissons ainsi que leur
embonpoint (Kamagaté et al., 2020). Une valeur élevée de K signifie que les poissons se portent
bien et vivent dans un environnement où les conditions leur sont favorables. Il constitue donc un
bon indice pour la caractérisation de l’état physiologique et nutritionnel des poissons (Kamagaté et
al., 2021). Les valeurs moyennes des facteurs de condition K n'ont montré aucune différence
significative entre les zones agroécologiques et les sexes. La valeur la plus faible de K (1,64±0,15)
a été enregistrée chez les mâles de la moyenne altitude, ce qui pourrait traduire des mauvaises
conditions hydrologiques et physiologique chez Oreochromis niloticus, et cela se justifie par les
52

activités anthropiques exercées en amont de la source dont les activités agricoles et le lessivage des
habits et la plus forte valeur de K a été enregistrée chez les femelles de la haute altitude (1,77±0,37)
ce qui traduirait des conditions moyennement améliorées de la qualité des eaux, étant donné que
les activités exercées en amont sont plus agricoles et d’élevages. Ces résultats sont similaires à
ceux trouvés par Amoussou (2017) et Kamagaté et al (2021) avec des valeurs variantes entre 1,88
et 3,33. De telles faibles valeurs observées pourraient s’expliquer par l’état physiologique des
femelles en reproduction et d’autres conditions environnementales. D’après Nomwine et al (2018)
la reproduction influence fortement les valeurs du coefficient K. Les échantillons de poissons
collectés avaient au moins 6 mois d’âge et Oreochromis niloticus atteint la maturité sexuelle entre
5 et 6 mois dans les étangs.

3.2.4. Caractérisation des Performances pondérales et variabilité morphométrique

Des tendances obtenues précédemment par Fakage et al. (2019) sur trois souches de tilapia
Oreochromis niloticus au Sud-Kivu laisse une grande opportunité d’évaluer davantage la
variabilité des espèces des poissons au Sud-Kivu. De plus, les différences pourraient également
révéler des mutations génétiques dues à la qualité physico-chimique de l’eau. Antonio et al (2012)
Mwanja et al (2016) ont signalé que les différences pourraient également être liés à la faible
production des étangs et à l’apport des intrants et aux systèmes de production. Les résultats obtenus
à la suite de la comparaison des échantillons d’Oreochromis niloticus, de basse altitude à
Kamanyola, haute altitude à Kaziba et moyenne altitude à Walungu, ont montré que les
Oreochromis niloticus de ces trois zones sont significativement différentes pour 13 sur 22
caractères morphométriques étudiés. La variabilité inter-population a montré des différences
significatives (P<0,05) pour le poids, la longueur totale et la longueur standard, la profondeur de
la tête, la hauteur du corps, la nageoire anale et la longueur post-orbitaire qui ont été légèrement
élevées chez les poissons échantillonnés dans la basse altitude que la moyenne et haute altitude.
Cela démontre une importante variation phénotypique entre les échantillons de ces trois zones, dont
le sens est beaucoup plus mis en évidence par les caractères morphométriques. La même
observation a été faite par Amoussou (2017) pour les tilapias Oreochromis niloticus provenant de
trois cours d’eau au Sud du Bénin. Les ACPs montrent clairement que les variables
morphométriques sont plus discriminatives et puis par l’analyse par groupes (clusters) des données
morphométriques. Ces observations corroborent celles de Names et Tessema1 (2021) qui
53

considèrent ces caractères comme une caractéristique écologique clé liée à l'habitat du poisson. En
référence à l’ACP la longueur standard a été plus discriminante chez les Oreochromis niloticus
échantillonnés dans cette étude. Selon Pannusa et al (2015) les caractères morphométriques les
plus discriminants chez les tilapias restent la longueur de la tête et le diamètre de l’œil. Ces
paramètres identifiés comme pertinents, ont permis de discriminer les populations étudiées dans
deux groupes.

Le premier groupe comprenait les populations de la basse altitude et un autre groupe comportant
des individus de la moyenne et haute altitude. Selon Murari et al (2017), les variations de certaines
variables métriques (hauteur du corps, hauteur du pédoncule caudal, longueur du museau, longueur
de la nageoire pectorale) sont phénotypiques et sont liées à l'environnement (systèmes de
production et paramètres physicochimiques).

Il est bien connu que les caractères morphométriques chez les poissons peuvent montrer une grande
plasticité par rapport aux différences dans les conditions environnementales telles que les types de
proies, la disponibilité alimentaire, la température, la salinité (Fakage et al., 2019). Cette plasticité
phénotypique permet aux poissons de répondre de manière adaptative aux changements dans
l’environnement en modifiant leur physiologie et leur comportement (Verónica et al., 2017). Ceci
conduit à des changements dans leur morphologie, reproduction et survie, lesquels changements
atténuent en retour les effets des changements environnementaux (Gourene et Teugels, 1993;
Amoussou 2017b).

La proximité morphométrique observée entre les échantillons de Oreochromis niloticus de la


moyenne altitude (Walungu) et ceux haute altitude (Kaziba) pourrait s’expliquer par les conditions
environnementales qui sont un peu plus proches et la situation géographique entre les deux zones,
impliquant la similarité de certains facteurs écologiques. En outre, cette similarité pourrait
s’expliquer par le fait que ces zones partageraient la même provenance des alevins utilisés pour
l’ensemencement des étangs (Ces alevins proviennent pour la plupart de l’Est de l’Afrique entre
autres Rwanda, Uganda et Tanzanie). Ce qui les éloignent des individus de la basse altitude
(Kamanyola) car les conditions climatiques sont différentes de celles de haute et moyenne altitude
et une grande partie d’alevins utilisés dans l’ensemencement des étangs dans la ba sse altitude
proviennent de l’Afrique de l’Est et par capture dans la rivière Ruzizi.
54

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Ce travail avait pour objectif de contribuer à l’amélioration des systèmes de production piscicole
des poissons Tilapias (Oreochromis niloticus) dans les régions de l’Est. De manière spécifique, il
était question de caractériser les systèmes de production, déterminer les paramètres
physicochimiques des eaux exploitées et évaluer les performances de tilapias Oreochromis
niloticus élevés dans le territoire de Walungu, en province du Sud-Kivu. Pour ce faire, un
questionnaire d’enquête a été administré à 162 pisciculteurs du territoire de Walungu sélectionnés
aléatoirement pour recueillir les informations relatives à la caractérisation des systèmes de
production du tilapia Oreochromis niloticus dans le milieu. L’enquête a été couplée au prélèvement
des paramètres physicochimiques dont ; le pH, la température et la conductivité électrique ont été
prélevés in situ le matin et le soir. 90 poissons ont été sélectionnés aléatoirement à raison de 3
poissons matures par étang et cela dans 30 étangs.

Les résultats ont révélé que la pisciculture de Tilapias (Oreochromis niloticus) est du type extensif,
ils sont en dérivation et régulièrement fertilisés.

Pour les paramètres physicochimiques ; seule la température de l’eau des étangs a varié de manière
significative en fonction des zones agroécologiques et de moment de collecte. Le coefficient de la
croissance relative (b) a été évalué, en basse et moyenne altitude traduisant une croissance
allométrique positive et en haute altitude traduisant une croissance allométrique négative.
L’analyse en composantes principales et la classification hiérarchique des caractères
morphométriques ont montré une divergence entre les populations. Ces résultats montrent qu’en se
basant sur les traits morphométriques, les deux populations ; de la haute altitude et moyenne
altitude sont proches et se démarquent de ceux de la basse altitude.

Partant des résultats obtenus dans ce travail, les recommandations suivantes sont formulées pour
améliorer la production piscicole et la gestion des ressources halieutiques en RDC ;
 Il serait pertinent que les leaders des associations d’éleveurs et les scientifiques fassent des
plaidoyers auprès des décideurs politiques pour qu’ils accordent une importance particulière au
financement de la recherche sur la gestion des espèces halieutiques en RDC
 Pour compléter cette étude la prospection moléculaire s’avère indispensable pour clarifier cette
diversité afin de proposer des stratégies de gestion génétique durable.
55

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61

ANNEXES
ANNEXE 1 FICHE DE PRELEVEMENT DE PARAMETRES PHYSICOCHIMIQUES

Date Moment Conductivité (µs/cm) pH Température (°C)

Matin
Soir
Matin
Soir
Matin
Soir
Matin
Soir
ANNEXES 2 FICHE DE COLLECTE DE DONNEES MORPHOMETRIQUES

Individu 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Caractère
LT
LS
DH
BH
HL
Pre-D
Pre-A
Pre-PECT
Pre-V
PFL
VFL
DBFL
-
IOD
ED
SNL
CPD
CPL
DSL
ASL
LAR
LPO

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