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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

CENTRE INTERFACULTAIRE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN


ENVIRONNEMENT POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE (CIFRED)

OPTION : Géosciences de l’Environnement

MEMOIRE DE MASTER

ADAPTATIONDES
ADAPTATION DESPERIODES
PERIODESDE
DE
SEMISAUX
SEMIS AUXCHANGEMENTS
CHANGEMENTS
CLIMATIQUESDANS
CLIMATIQUES DANSLA
LA
COMMUNEDE
COMMUNE DEBANIKOARA
BANIKOARA

Présenté par :

GBAGUIDI Gregg Nino Crédo

Sous la direction de :

Dr Ir. Anastase H. AZONTONDE


Maître de Recherche au CAMES

Année Académique : 2012 - 2013

i
CERTIFICATION

Je certifie que ce travail a été entièrement réalisé par GBAGUIDI Gregg Nino
Crédo, étudiant au Centre Inter facultaire de Formation et de Recherche en
Environnement pour le Développement Durable (CIFRED/UAC), sous ma
supervision.

Le Superviseur,

Dr Ir. Anastase Hessou AZONTONDE

Maître de Recherche au CAMES

i
DEDICACES

A ma chère mère, Marie-Hélène BOKO pour toutes les peines qu’elle s’est
donnée afin de me donner une éducation digne du nom, que ce travail t’apporte
satisfaction et fierté ;

A mon cher père, Pierre GBAGUIDI pour tous les immenses efforts et sacrifices
consentis pour me voir évoluer dans les études, reçois ce travail comme le fruit
de tous tes efforts.

ii
REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à tous ceux qui


ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de cette œuvre. J’adresse mes
sincères remerciements à :

Mon superviseur, le Dr Ir. Anastase AZONTONDE pour son entière


disponibilité à superviser ce travail malgré ses multiples occupations, pour ses
observations et recommandations.

Ir. Charlemagne GBEMAVO pour sa contribution scientifique tant bien utile


pour la réalisation de ce travail.

M. Akim CHABI, agent du CARDER/Banikoara, pour sa disponibilité.

M. Idrissou CHABI, pour son amabilité et pour m’avoir hébergé tout le long de
mon séjour à Banikoara.

Tous les enseignants du CIFRED pour cette formation de qualité que j’ai reçue.

Tous mes camarades de promotion pour leur soutien.

M. Yaovi KADADJI et M. Arsène SALIFOU, pour leur contribution, leur


collaboration et leur soutien.

Mes frères et sœurs en particulier Marcelle, Darrel, Constant et Lidwine, à mes


oncles et tantes pour leurs soutiens et encouragements permanents.

iii
TABLE DES MATIERES

Titres Pages

CERTIFICATION i

DEDICACES ii

REMERCIEMENTS iii

TABLE DES MATIERES iv

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vii


LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES FIGURES ix

RESUME x

ABSTRACT xii

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1

Introduction........................................................................................................1
1.2. Problématique et justification.....................................................................3
1.3. Objectifs de l’étude.....................................................................................5
1.3.1. Objectif général.....................................................................................5
1.3.2. Objectifs spécifiques.............................................................................5
1.4. Hypothèses de recherche.............................................................................6
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 7

2.1. Clarification des concepts...........................................................................7


2.1.1. Concept de changements climatiques...................................................7
2.1.2. Concept d’adaptation............................................................................7
2.1.3. Période de semis....................................................................................8
2.2. Cadre théorique...........................................................................................8
2.2.1. Causes des changements climatiques....................................................8
2.2.2. Impacts des changements climatiques..................................................9
2.2.3. Stratégies d’adaptation aux changements climatiques........................10
2.2.4. Besoins en eau des cultures.................................................................12
2.2.4.1. Les besoins en eau du maïs (Zea mays)........................................12

iv
2.2.4.2. Les besoins en eau du riz (Oryza sativa)......................................13

2.2.4.3. Les besoins en eau du sorgho (Sorghum vulgare)........................14

2.2.4.4. Les besoins en eau du niébé (Vigna unguiculata)........................14

2.2.4.5. Les besoins en eau du manioc (Manihot esculenta).....................15

2.2.4.6. Les besoins en eau de l’igname (Discorea spp.)...........................15

2.2.4.7. Les besoins en eau du cotonnier (Gossypium hirsutum)...............16

2.2.4.8. Les besoins en eau du mil (Pennisetum glaucum)........................16

2.2.4.9. Les besoins en eau du soja (Glycine max)....................................17

2.2.4.10. Les besoins en eau de l’arachide (Arachis hypogea)..................18

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE 19

3.1. Présentation de la zone d’étude.................................................................19


3.2. Données collectées....................................................................................21
3.3. Outils de collecte des données..................................................................21
3.4. Méthode de traitement...............................................................................21
3.5. Méthode d’analyse....................................................................................22
CHAPITRE 4 : REGIMES PROBABILISTES DES PLUIES DECADAIRES
SUR LA PERIODE 1971 - 2010 DANS LA COMMUNE DE BANIKOARA
31

4.1. Probabilités d’apparition des pluies..........................................................31


4.1.1. Probabilités marginales.......................................................................31
4.1.2. Dépendance stochastique des périodes humides et sèches.................32
4.2. Hauteurs des pluies...................................................................................34
4.2.1. Distribution des hauteurs pluviométriques décadaires de 1971 à 2010
.......................................................................................................................34
4.2.2. Variabilité des régimes pluviométriques de 1971 à 2010...................37
4.2.3. Cumul pluviométrique annuel.............................................................39
CHAPITRE 5 : PERIODES DE SEMIS DES CULTURES DE COTON, MAÏS,
SORGHO, MANIOC, IGNAME, NIEBE, RIZ, ARACHIDE, MIL ET SOJA
41

v
5.1. Périodes climatiques..................................................................................41
5.2. Périodes optimales de semis des cultures mises en valeur........................44
5.2.1. Période optimale de semis de la culture du maïs................................44
5.2.2. Période optimale de semis de la culture du riz....................................44
5.2.3. Période optimale de semis de la culture du sorgho.............................45
5.2.4. Période optimale de semis de la culture du mil..................................46
5.2.5. Période optimale de semis de la culture du niébé...............................47
5.2.6. Période optimale de semis de la culture du soja.................................47
5.2.7. Période optimale de semis de la culture de l’arachide........................48
5.2.8. Période optimale de bouturage de la culture de l’igname...................49
5.2.9. Période optimale de bouturage de la culture du manioc.....................50
5.2.10. Période optimale de semis de la culture du coton.............................50
5.3. Discussion.................................................................................................51
CHAPITRE 6 : ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LES PERIODES
OPTIMALES DE SEMIS DETERMINEES ET LES PERIODES DE SEMIS
VULGARISEES PAR LE CARDER/BANIKOARA 54

6.1. Différences observées...............................................................................54


6.2. Discussion.................................................................................................56
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 62

ANNEXES 68

vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à


Madagascar

CARDER : Centre Agricole Rural pour le Développement Régional

CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole

CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique


pour le Développement

CPV : Conseiller en Production Végétale

ETP : Evapotranspiration potentielle

FAO : Food and Agriculture Organisation

GES : Gaz à effet de serre

GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat

IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MEHU : Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme

OMM : Organisation Mondiale de la Météorologie

PANA : Programme d’Action National aux fins de l’Adaptation aux


changements climatiques

PARBCC : Projet de renforcement des capacités d’Adaptation des acteurs


Ruraux Béninois face aux Changements Climatiques

PDC : Plan de Développement Communal

PIB : Produit Intérieur Brut

TSPV : Technicien Spécialisé en Production Végétale

ZCIT : Zone de convergence intertropicale

vii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Matrice des probabilités des transitions d’ordre 1 24


Tableau 2 : Nombre d’états possibles et de probabilité de transition de Markov
d’ordre 2 26
Tableau 3 : Matrice de transition des probabilités conditionnelles de la chaîne de
Markov d'ordre 1 de la sous-période 1971-1990 32
Tableau 4 : Matrice de transition des probabilités conditionnelles de la chaîne de
Markov d'ordre 2 de la sous-période 1971-1990 32
Tableau 5 : Moyenne (m1 [décade]), écart-type (σ [décade]) et coefficient de
variation (Cv [décade]) des périodes de sécheresse (s 0) pendant la sous-période
1971-1990 34
Tableau 6 : Moyenne (m1 [décade]), écart-type (σ [décade]) et coefficient de
variation (Cv [décade]) des périodes de pluie (s 1) pendant la sous-période 1971-
1990 34
Tableau 7 : Récapitulatif des années excédentaires, moyennes et déficitaires
durant la période 1971-2010 40
Tableau 8 : Différences entre périodes optimales et périodes vulgarisées de
semis 55

viii
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Situation géographique et administrative de la commune de Banikoara


20
Figure 2 : Distribution des hauteurs pluviométriques décadaires. a) Sous-période
1971-1990 ; b) Sous-période 1991-2010. 35
Figure 3 : Pluviométries décadaires des sous-périodes 1971-1990 et 1991-2010
37
Figure 4 : Evolution des hauteurs pluviométriques annuelles dans la commune
de Banikoara durant la période 1971-2010 39
Figure 5 : Bilan hydrique de la commune de Banikoara 41
Figure 6 : Pluviométrie décadaire et position des événements remarquables 42
Figure 7 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de semis du maïs 45
Figure 8 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de semis du riz 46
Figure 9 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de semis du mil et du sorgho 47
Figure 10 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de semis du soja, du niébé et de l’arachide
48
Figure 11 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de bouturage de l’igname et du manioc 49
Figure 12 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de semis du cotonnier 51

ix
RESUME

L’étude de la variabilité pluviométrique a été entreprise dans la commune de


Banikoara en vue de la détermination de périodes de semis optimales de
quelques cultures, indispensable à la mise au point de calendriers agricoles
adaptés au climat actuel. L’étude des précipitations a fait apparaître l’existence
de dépendance stochastique qui a été analysée sur la base des chaînes de Markov
appliquées à deux sous-périodes (1971-1990 en comparaison à 1991-2010). La
méthode de Franquin basée sur la délimitation des périodes climatiques a permis
de caler les cycles des diverses cultures afin d’obtenir les périodes de semis
optimales ; ledit calage a pris en compte les probabilités de transitions d’état des
décades et les besoins en eau de chacune de ces cultures. Les résultats ont révélé
(i) une faible variabilité pluviométrique caractérisée par une augmentation des
hauteurs pluviométriques de 5% de la première sous-période à la seconde, une
faible distribution des hauteurs pluviométriques au cours des deux sous-périodes
et un allongement de la période humide de 6 décades de plus depuis 1921
jusqu’à 1973, (ii) la probabilité marginale des décades sèches (58%) est
supérieure à la probabilité marginale des décades humides (42%) pour les deux
sous-périodes, conduisant à une succession d’états secs de la première sous-
période à la seconde, sans allongement de la période de sécheresse ; (iii) la
sécheresse est récurrente deux décades de suite voire trois décades (93%) ; la
probabilité d’avoir une décade humide après une autre humide et celle d’avoir
une décade humide après deux décades humides successives sont élevées, soit
95% ; la probabilité de transition d'une décade sèche à l'autre humide (6%) et la
probabilité de transition inverse (4%) sont toutes deux faibles, (iv) les périodes
de semis déterminées sont calées en majeure partie dans la période humide (12
décades, de juin à septembre) où elles y sont plus favorables ; la période

x
optimale de semis du maïs (variété TZBSR de 120 jours) et du riz (variété Beris
21 de 120 jours) est du 1er au 20 juin tandis que celle du sorgho (variété SSBK
de 110 jours) est du 10 au 20 juin ; la période optimale de semis du cotonnier
(variété H279-1 de 120 jours) est du 10 au 30 juin ; celle du niébé (variété de 60
jours en moyenne) et de l’arachide (variété 55-437 de 90 jours) sont du 20 juillet
au 10 août ; (v) l’analyse comparative entre les périodes de semis déterminées et
les périodes de semis en vigueur montre un décalage plus ou moins important ;
seules les cultures de maïs et de riz (variété de 120 jours spécifiquement) et de
coton ont des périodes optimales de semis correspondantes à celles qu’indique le
CARDER/Banikoara. Cette étude qui intègre les mesures d’adaptation aux
changements climatiques, servira à élaborer de nouveaux calendriers agricoles
plus adaptés à l’environnement climatique actuel. Ces calendriers seront mis à la
disposition du monde paysan pour de meilleurs rendements de ces cultures dans
la commune de Banikoara.

Mots clés : périodes de semis, décades, variabilité pluviométrique, adaptation

xi
ABSTRACT

The study of pluviometric variability was undertaken in the commune of


Banikoara for the determination of optimal periods of sowing of some cultures,
essential to the development of agricultural calendars adapted to the current
climate. The study of precipitations revealed the stochastic existence of
dependence which was analyzed on the basis of chain of Markov applied to two
under-periods (1971-1990 in comparison at 1991-2010). The method of
Franquin based on the delimitation of the climatic periods made it possible to fix
the cycles of the various cultures in order to obtain the optimal periods of
sowing ; the aforementioned chock took into account the probabilities of
transitions from state of the decades and the requirements out of water for each
one of these cultures. The results revealed (i) a low pluviometric variability
characterized by an increase pluviometric heights of 5% of the first under-period
at the second, a weak distribution pluviometric heights during two under-periods
and a lengthening of 6 decades the wet period more since 1921 up to 1973, (ii)
the marginal probability of the dry decades (58%) is higher than the marginal
probability of the wet decades (42%) for the two under-periods, (iii) the dryness
is recurring two decades of continuation even three decades (93%) ; the wet
probability of having one decade after another wet and that to have one decade
wet after two decades wet successive are raised, that is to say 95% ; the
probability of transition one decade dry to the other wet one (6%) and the
probability of transition reverse (4%) are both weak, (iv) the favourable periods
of sowing given are fixed in major part during the wet time (12 decades, from
June to September) thanks to these probabilities ; the optimal period of sowing
of the corn (variety TZBSR 120 days) and of rice (variety Beris 21 120 days) is
1st at June 20 while that of the sorghum (variety SSBK 110 days) is from the 10
xii
to June 20 ; the optimal period of sowing of the cotton plant (120 days H279-1)
is from the 10 to June 30 ; that of bean (60 days variety on average) and of the
groundnut (variety 55-437 90 days) are of July 20 at August 10 ; (v) the
comparative analysis between the given periods of sowing and the periods of
sowing in force shows a more or less significant shift ; only the cultures of corn
and of rice (120 days variety specifically), and cotton have optimal periods of
sowing corresponding to those which CARDER/Banikoara indicates. This study
which integrates measurements of adaptation to the climatic changes will be
used to work out new agricultural calendars more adapted to the current climatic
environment. These calendars will be placed at the disposal of the country world
for better outputs of these cultures in the commune of Banikoara.

Key words: periods of sowing, decades, pluviometric variability, adaptation

xiii
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

Introduction

Aujourd’hui, le changement climatique constitue l’une des plus grandes


préoccupations auxquelles le monde se retrouve face. Selon Raunet (2005), il va
marquer le 21ème siècle et aura des conséquences lourdes sur les agricultures des
régions intertropicales. En effet, le changement climatique global se traduit
localement par plusieurs évolutions qui modifient les conditions de production.
Il s’agit de décalages dans les calendriers climatiques (retard dans l’arrivée des
pluies notamment) ; de changements dans les hauteurs d’eau reçues
annuellement, avec, dans de nombreuses régions, des périodes de sécheresse
plus marquées et/ou plus fréquentes ; de la fréquence accrue des phénomènes
paroxystiques et des évènements anormaux (cyclones, gelées, températures
anormalement élevées) ; enfin, et partout, d’une très forte variabilité temporelle
et spatiale au niveau local (Dugué, 2012). Ces conditions extrêmes du temps et
du climat compromettent souvent de façon considérable le développement
agricole durable (OMM, 2009) et leur impact est d’autant plus fort que les
agriculteurs subissent aussi d’autres mutations de leur environnement :
dégradation de la fertilité ; déforestation et érosion de la biodiversité ; insertion à
l’économie de marché et libéralisation, avec ses exigences de compétitivité ;
position défavorisée pour l’accès aux ressources (eau, foncier notamment), mais
également problèmes de financement.

En Afrique, les changements climatiques représentent une grande menace pour


la croissance et le développement durable, ainsi que pour l’atteinte des Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) (Dedjan, 2010). La forte
variabilité aussi bien temporelle, spatiale que quantitative des précipitations rend
les systèmes de production agricole vulnérables et constitue une contrainte
majeure aux objectifs d’autosuffisance alimentaire que se sont fixés les pays de

1
l’Afrique de l’Ouest (Agbossou, 2007). Le Bénin, pays de l’Afrique de l’Ouest,
n’est pas épargné du phénomène. Il ressort des thèses de Houndénou (1999) et
d’Ogouwalé (2006) que la péjoration pluviométrique, la réduction de la durée de
la saison agricole, la persistance des anomalies négatives, la hausse des
températures minimales et maximales, caractérisent désormais les climats du
Bénin et modifient les régimes pluviométriques et les systèmes de production
agricole (Tidjani et Akponikpè, 2012). Selon le MEHU (2001), le réchauffement
global aurait pour conséquence entre autres, une modification sensible des
hauteurs pluviométriques à l’échelle annuelle, mais surtout une augmentation de
la durée de la période sèche d’un à deux mois selon les stations. Les
conséquences seront remarquables sur l’agriculture béninoise, largement
pluviale et de facto sur l’économie du pays, très dépendante de ce secteur
(PARBCC, 2008) alors qu’elle contribue pour près de 30 % au PIB, emploie
plus de 50 % de la population active (Renard et al., 2004) et est fortement
dépendante du climat (Gnanglè et al., 2012).

Le PANA-Bénin classe les départements de l’Atacora et de l’Alibori au rang de


régions à haute sensibilité et potentiellement vulnérables aux effets des
changements climatiques. A cela, il faut ajouter la fragilité des cultures
céréalières notamment du maïs qui constitue après l’igname et le manioc, la
denrée alimentaire la plus produite au Bénin en général face au stress climatique
(Tidjani et Akponikpè, 2012). D’après Agbossou et al. (2012), la baisse
fréquente du rendement du maïs au Benin est en partie liée à l’augmentation de
la fréquence des successions de décades sèches.

Compte tenu de la démographie attendue, il urge de développer des mesures


d’adaptation aux aléas et à la gestion du risque dans les systèmes agraires afin
d’assurer une sécurité alimentaire durable. C’est dans cet ordre d’idée que
s’inscrit la présente étude : « Adaptation des périodes de semis aux changements
climatiques dans la commune de Banikoara ». Le présent travail est subdivisé en

2
trois volets. Le premier volet aborde la problématique de la recherche, le cadre
conceptuel et la méthodologie adoptée. Le second volet expose les résultats
auxquels nous sommes parvenus et les analyses et discussions qu’ils ont
suscitées. Enfin, le troisième volet prend en compte la conclusion et les
suggestions.

1.2. Problématique et justification

Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC)


envisage une baisse des rendements agricoles en Afrique de l’Ouest, qui pourrait
être comprise entre 5 et 20 % au Bénin (Boko et al., 2012).

Par ailleurs, d’après Boko et al. (2012), l’examen de la variabilité interannuelle


des pluies observée au cours de la période 1951-2010 révèle qu’à l’échelle
annuelle, la baisse des précipitations serait comprise entre 11 et 28%. Un déficit
pluviométrique a été observé au cours de la petite saison des pluies sur toute la
période analysée. Plus la saison se rétrécit, plus la durée de la période végétative
se réduit et plus il y a baisse de rendements, ce qui devrait conduire à une
nécessaire adaptation. En effet, à l'horizon 2025, les changements climatiques
vont entraîner à l’échelle nationale une baisse considérable des rendements des
principales cultures notamment le coton (- 29 %), le riz (- 12 %), le maïs (- 9 %),
le niébé (- 5 %), l’igname (- 4 %), d’après Bokonon-Ganta et al. (2003). En
outre, les données issues des stations météorologiques entre 1960 et 2008
montrent que la hauteur moyenne de pluie a connu une régression de 3,2 mm/an
et la température a connu une tendance linéaire d’élévation avec un
accroissement de 0,03°C/an (Gnanglè et al., 2011). Selon Houndénou et al.
(2002), dans la région septentrionale du Bénin, les données climatologiques
enregistrées sur 30 ans et l’application des modèles pertinents d’analyse des
changements climatiques montrent une tendance à la baisse de la pluviométrie
annuelle, le raccourcissement de l’unique saison pluvieuse qui caractérise
normalement la région et un retard de l’installation des événements pluvieux.
3
Cette vulnérabilité prend une plus grande ampleur dans le pays où l’agriculture,
de type pluvial est fortement tributaire des saisons (Tidjani et Akponikpè, 2012).
De fait, au cours de l’année 2013, toutes les régions du Bénin ont présenté une
vulnérabilité importante aux déficits pluviométriques, situation qui a porté le
choix des gouvernants à l’alternative de l’ensemencement des nuages.

Pour Aho et al. (2006) cité par Dedjan (2010), les populations paysannes ont
élaboré des stratégies pour se conformer à la nouvelle donne climatique, parmi
lesquelles les prières collectives, l’exode rural, les pluies provoquées,
l’application de doses massives d’engrais, l’adoption de cultures à cycle court,
les modifications des dates de semis des cultures. Malheureusement, ces
stratégies ne répondent pas convenablement et durablement aux effets négatifs
des changements climatiques sur l’agriculture. Il faut aussi noter que les
méthodes de projection du Service en charge de l’agriculture n’intègrent pas la
mobilité des phénomènes climatiques dans leurs projections ; et intégrer la
variabilité qui pourrait permettre d’élaborer de nouveaux calendriers agricoles à
l’usage des paysans (Boko et al., 2012). Les Stratégies d’adaptation passent
principalement par : la modification des dates de plantation et des variétés
cultivées ; le déplacement des cultures ; la meilleure gestion des terres (lutte
contre l’érosion et protection des sols par le boisement, etc.) (GIEC, 2007) ; la
sensibilisation sur les changements climatiques et la gestion des ressources
naturelles (protection de l’environnement) ; la promotion d’un système de
rotation des cultures qui intègre une gestion des sols pour satisfaire aux
exigences de durabilité et de l’eau ; la promotion d’un système d’alerte précoce ;
l’intensification du reboisement pour favoriser la restauration des sols et
constituer des puits de carbone ; la pratique du drainage (Dugué, 2012).

La présente étude s’inscrit dans ce cadre. Il s’agira de faire un diagnostic du


régime probabiliste des pluies afin de déceler les périodes d’absence ou de rareté
de pluies (de sécheresse) dans la commune de Banikoara, à partir duquel des

4
périodes optimales de semis des cultures qui y sont mises en valeur (coton, maïs,
sorgho, manioc, igname, niébé, riz, arachide, mil, soja), seront déterminées. De
ce fait, certaines questions se posent et méritent qu’on leur trouve des réponses :

Quelles sont les probabilités d’apparition des pluies dans la commune de


Banikoara, facteur permettant d’expliquer le retard, l’absence de pluies et ainsi,
la baisse de rendement ?

Sachant que la distribution des pluies est unimodale au nord, comment sont
réparties les périodes climatiques pour que les calendriers agricoles en soient
fonction et quelle est la longueur potentielle de la saison culturale ?

Pour chacune des cultures susmentionnées, à quelle période devrait se situer le


semis pour que la plante n’ait pas à traverser une période de stress hydrique qui
entrainerait une baisse sensible de la productivité ?

Les structures compétentes telles que le CARDER/Banikoara et le CARDER


Borgou-Alibori vulgarisent-elles les périodes favorables au semis de chacune de
ces cultures ?

1.3. Objectifs de l’étude

1.3.1. Objectif général

L’objectif général de la présente étude est de déterminer les périodes de semis


optimales de quelques cultures mises en valeur dans la commune de Banikoara,
dans le cadre de l’intégration des mesures d’adaptation aux changements
climatiques.

1.3.2. Objectifs spécifiques

Trois (03) objectifs spécifiques découlent de l’objectif général :

 Déterminer les régimes probabilistes des pluies sur la période 1971 à 2010
dans la commune de Banikoara ;
5
 Caler les cycles des cultures et déterminer les périodes de semis ;

 Comparer les estimations de périodes optimales de semis déterminées à


celles qui sont publiées par les services de vulgarisation du
CARDER/Banikoara.

1.4. Hypothèses de recherche

Pour mener cette étude, les hypothèses suivantes ont été posées :

 La commune de Banikoara est marquée par une succession d’états secs


qui bouleverse les périodes de semis ;

 Le calage du cycle des cultures et la détermination des périodes de semis


sont fonction des besoins en eau des cultures ;

 Il y a une différence entre les périodes de semis déterminées et celles


mentionnées par les calendriers agricoles.

6
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

2.1. Clarification des concepts

2.1.1. Concept de changements climatiques

Les changements climatiques sont une modification du statut des précipitations


et une augmentation prononcée des températures au cours du temps (Ogouwalé,
2001). Selon IPCC (1996) cité par Ogouwalé (2006), les changements
climatiques désignent toute évolution du climat dans le temps, qu’elle soit due à
la variabilité naturelle ou aux activités humaines.

2.1.2. Concept d’adaptation

L’adaptation aux changements climatiques indique l’ajustement des systèmes


naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à
leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités
bénéfiques (GIEC, 2001). Pour IPCC (2007), elle est définie comme une idée
comprenant des “ Initiatives and measures to reduce the vulnerability of natural
and human systems against actual or expected climate change effects”.
Ogouwalé (2006) définit l’adaptation aux changements climatiques comme une
des solutions qui permettraient à la communauté humaine de réduire les impacts
des changements climatiques annoncés. On distingue divers types d’adaptation,
notamment l’adaptation anticipée et réactive, l’adaptation publique et privée, et
l’adaptation autonome et planifiée (Houssou-Goe, 2008), l'adaptation collective
ou individuelle (Baudoin, 2010). Toutes les typologies ont un sens qui dépend
des choix du chercheur. D’après Ogouwalé (2006), il découle du concept
d’adaptation aux changements climatiques, la notion de capacité d’adaptation
qui est subdivisée en deux types : la capacité d’adaptation des agrosystèmes qui
est assimilée à la résilience des systèmes naturels et la capacité d’adaptation du
système humain qui est l’aptitude d’une communauté à planifier, à se préparer

7
pour faciliter et mettre en œuvre des mesures d’adaptation en tenant compte de
ses atouts économiques, technologiques, institutionnels, etc.

2.1.3. Période de semis

Le facteur limitant de la croissance végétale en régions tropicales est l’eau. La


saison de croissance commence dès le moment où l’humidité est disponible pour
une période suffisamment longue sans retour de conditions sèches (Ogouwalé
2004 et 2006). Ainsi, l’époque de semis est déterminée dans ces régions
essentiellement en fonction du régime hydrique du sol. Selon Aho et Kossou
(1997), en agriculture pluviale, le semis se fait suffisamment tôt dans la saison
pluvieuse pour permettre à la culture de profiter pleinement des réserves d’eau
constituées dans le sol, et suffisamment tard pour que la réserve préexistante
permette à la graine de germer et à la plantule de croître et de se développer sans
restriction.

2.2. Cadre théorique

2.2.1. Causes des changements climatiques

La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques


(CCNUCC), dans son Article 1, définit les « changements climatiques » comme
étant des « changements de climat qui sont attribués directement ou
indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère
mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au
cours de périodes comparables ». La CCNUCC fait ainsi une distinction entre
les « changements climatiques » qui peuvent être attribués aux activités
humaines altérant la composition de l’atmosphère, et la « variabilité climatique »
due à des causes naturelles (Houssou-Goe, 2008).

Le responsable de ce phénomène est l’évolution de « l’effet de serre » induit par


une augmentation des « gaz à effet de serre » (GES) qui sont essentiellement le

8
gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N20). Il faut y
ajouter la vapeur d’eau (H20), les fréons (CFC) et les autres produits gazeux
halogénés. Les principales sources de gaz à effet de serre en équivalent de CO 2
sont les secteurs de « l’agriculture » et « affectation des terres et foresterie ». La
contribution du secteur de l’agriculture au Bénin est de 70% et est due
essentiellement aux émissions de méthane dans ce secteur. Le dioxyde de
carbone, après le méthane, est le deuxième gaz important émis par les activités
anthropiques (agriculture, incendies de forêt, etc.) (Dedjan, 2010). L’activité
humaine (via la consommation d’énergie fossile et la déforestation) est
responsable d’un accroissement de la concentration en GES qui risque de
doubler à la fin du 21ème siècle (passage de 380 ppm de CO2 en 2000, à 600 ppm
en 2100, augmentation de 31% depuis 1750), entraînant un sensible
réchauffement climatique qui, selon la plupart des experts, a déjà commencé
(Raunet, 2005).

2.2.2. Impacts des changements climatiques

D’après Raunet (2005), les incidences des changements climatiques sur


l’écophysiologie et le potentiel de production des plantes cultivées sont à
envisager à plusieurs niveaux en fonction de différentes composantes
climatiques et de leurs interactions, en particulier l’augmentation de la
concentration de CO2, l’augmentation des températures et l’augmentation de la
variabilité (intra et inter-annuelles) des régimes des pluies. L’impact des
changements climatiques sur la production agricole devrait susciter des
inquiétudes en raison du rôle primordial du secteur de l’agriculture dans le
développement socio-économique du Bénin où 80 % de la population rurale se
consacre essentiellement aux cultures vivrières (MEHU, 2003). Les impacts
directs des changements climatiques sur l’agriculture portent sur les
comportements des cultures, les modifications pédologiques et les baisses de
rendements. Au niveau des cultures, s’observent des phénomènes de

9
raccourcissement des cycles végétatifs et de floraison précoce, dus à l’élévation
de la température. Par ailleurs, sous l’effet répété des récessions et perturbation
pluviométriques, les rendements agricoles seront gravement affectés. Les
prévisions faites sur la productivité agricole seront complètement faussées et des
risques d’insécurité alimentaire seront élevés (Agossou, 2008). Boko (1988) a
d’ailleurs montré dans ses travaux de recherche les variations interannuelles
globales des productions agricoles face à ce phénomène, ce qu’ont confirmé les
travaux de Afouda (1990), de Houndénou (1999) et de Ogouwalé (2004). On
retient que la péjoration pluviométrique, la réduction de la durée de la saison
agricole, la persistance des anomalies négatives, la hausse des températures
minimales, caractérisent désormais les climats du Bénin et modifient les régimes
pluviométriques et les systèmes de production agricoles. Pour Roudier et al.
(2011), les études concernant différentes cultures pluviales (céréales, mil,
sorgho, coton, etc.) dans différents pays de l’Afrique de l’Ouest prévoient un
impact négatif, en ce qui concerne les rendements. Cependant, d’après eux, elles
ne tiennent pas compte des évolutions de la population, des sols, de la superficie
cultivée ou du progrès technique, et surtout des innovations que les paysans
pourraient mettre en place afin d’atténuer ces impacts.

2.2.3. Stratégies d’adaptation aux changements climatiques

Pour Issa (1995), l’adaptation se résume à un ensemble de réajustements opérés


ou auto-opérés à l’intérieur des systèmes naturel et humain, en réponse curative
ou préventive aux stimuli climatiques actuels ou futurs ou à leurs effets en vue
d’atténuer leurs nuisances ou d’en tirer opportunément profit. Dans les pays les
plus pauvres, l’adaptation est largement une question d’effort d’autonomie et
d’initiative personnelle. Des millions de personnes disposant à peine de
ressources suffisantes pour alimenter, vêtir et abriter leurs familles sont
contraintes d’affecter des fonds et leur travail à des mesures d’adaptation
(Houssou-Goe, 2008). Ce que confirme le GIEC (2007) pour qui le continent

10
africain est et sera le continent où les effets des perturbations climatiques se
feront le plus ressentir d’ici 2025 ; ceci en raison de leur manque de moyens
financiers et matériels. Ces différentes situations ont amené chaque Etat à en
faire une préoccupation et développer des stratégies endogènes d’adaptation
pour faire face plus efficacement aux contraintes climatiques (Dimon, 2008).
Pour preuve, le gouvernement du Bénin a mis en place un Programme Intégré
d’Adaptation aux changements climatiques dans le secteur de l’agriculture pour
la sécurité alimentaire.

L’adaptation en agriculture s’illustre notamment par la modification du


calendrier de plantation ou des semis, l’adoption de nouvelles technologies, et la
promotion de la biodiversité agricole (FAO, 2007). Le GIEC présente
également, dans son rapport de 2007, les différentes stratégies d’adaptation de
façon claire. La littérature sur le sujet est très abondante et couvre plusieurs
zones du Bénin. Dans la commune de Bantè, on note comme stratégies
d’adaptation, l’introduction de nouvelles variétés de cultures à cycle court et à
fort rendement comme le soja, le maïs amélioré et le riz ; l’enfouissement des
végétaux par billonnage ; l’association des cultures ; etc. (Salifou, 2013) ; pareil
dans la commune d’Aplahoué (Kadadji, 2013). Houssou-Goe (2008) a recensé
comme stratégies paysannes dans ses travaux réalisés dans le département du
Couffo : le paillage du sol pour y conserver l’humidité, la sécurisation des
revenus à travers la culture des essences pérennes (palmiers, orangers,
bananiers), l’association des cultures avec un accent particulier sur le manioc, le
recours aux faiseurs de pluies pour une bonne saison. En plus de l’adoption de
techniques culturales, on distingue aussi les prières collectives musulmanes et
chrétiennes, d’après les travaux de Dedjan (2010) portant sur « Changements
climatiques et évolution des périodes de semis des principales cultures dans
l’Alibori : cas des communes de Malanville et de Banikoara ». A Glazoué et à

11
Savalou, les producteurs ont développé des stratégies dans la gestion des sols de
leur terroir, ajouté aux stratégies susmentionnées (Agossou, 2008).

2.2.4. Besoins en eau des cultures

Pour l’agriculture tropicale, l’eau est le facteur naturel le plus limitant. C’est de
lui que dépend en effet le calendrier agricole. Chaque culture a des besoins
physiques spécifiques en eau, en particulier aux moments de vitesse de
croissance maximale et d’initiation de nouveaux organes. Quelles sont ces
besoins compte tenu des différentes phases végétatives ? Il s’agit de quelques
cultures mises en valeur dans la commune de Banikoara et pour lesquelles les
périodes de semis optimales seront trouvées : coton, maïs, sorgho, manioc,
igname, niébé, riz, arachide, mil et soja.

2.2.4.1. Les besoins en eau du maïs (Zea mays)

La plante de maïs demande beaucoup d’eau, en raison de la grande quantité de


matière organique produite lors de la croissance. La culture exige un maximum
d’humidité durant la période de la formation de l’aigrette et des soies. Les
conditions d’humidité favorables au maïs sont réunies lorsque l’humidité du sol
est en surplus au niveau des racines et si le total des précipitations, devant
atteindre 400 mm au moins, est favorablement distribué durant la période de
croissance (Ristanovic, 2001). Van Diepen et Azontondé (1979) ont résumé les
besoins en eau du maïs en fonction de ses différentes phases de croissance.
Après le semis, il faut des pluies suffisantes pour assurer la levée. De la levée
jusqu’à quelques jours avant la floraison, un déficit hydrique a un effet faible sur
le rendement. Quelques jours avant l’apparition des fleurs mâles, et pendant
l’épiaison, les besoins en eau sont critiques et un déficit hydrique entraîne une
forte réduction du rendement. Cette période est de 30 jours et est située environ
au milieu du cycle. Au début de la phase de formation des grains, un déficit
hydrique réduit le volume des grains et donc le rendement. A la fin de la phase

12
de formation des grains et maturation, un déficit hydrique ne baisse plus
beaucoup le rendement. La durée de la période entre la floraison et la maturité
varie selon la durée du cycle et selon la variété. La récolte se fait en temps sec
de préférence ; mais l’arrêt total des pluies n’est pas exigé.

2.2.4.2. Les besoins en eau du riz (Oryza sativa)

Les besoins en eau du riz en termes d’évapotranspiration se situent généralement


entre 400 et 800 mm en fonction des conditions climatiques et de la durée du
cycle végétatif. Les périodes critiques pour l’alimentation en eau sont, par ordre
d’importance, la floraison puis la première moitié de la phase reproductive au
cours de laquelle les panicules se développent dans les graines (Schalbroeck,
2001). En culture irriguée, il faut 12000 à 20000 m 3/ha pour maintenir le sol
submergé pendant toute la durée du cycle du riz (CIRAD-GRET, 2002). Gigou
(1972) cité par Van Diepen et Azontondé (1979) a défini les besoins en eau du
riz pluvial pour la Côte d’Ivoire. Après le semis, il faut des pluies suffisantes
pour assurer la levée. Après la levée et avant que le tallage ne devienne très
actif, les besoins sont limités et l’absence des pluies n’aura pas d’effet notable
sur le rendement. Au tallage, les besoins sont moyennement importants. Un
déficit hydrique a un faible effet sur le rendement. La durée de la période de
tallage est d’autant plus longue que la variété est à cycle plus long. Entre
l’initiation paniculaire et le début de la maturation, les besoins en eau sont
extrêmement importants et un déficit hydrique réduit fortement le rendement.
Cette phase dure au moins 40 jours et est indépendante de la durée totale du
cycle. La maturation jusqu’à la récolte peut se faire avec une alimentation
hydrique très restreinte. Cette phase dure 20 jours. La récolte se fait de
préférence en temps sec, mais l’arrêt total des pluies n’est pas exigé.

13
2.2.4.3. Les besoins en eau du sorgho (Sorghum vulgare)

En fonction de la nature du sol et de l’évapotranspiration, 500 à 800 mm de


précipitations uniformément distribuées durant la saison culturale conviennent
aux cultivars qui atteignent leur maturité en 100 à 130 jours. Une sécheresse
prolongée durant le développement floral ou le remplissage du grain réduit le
rendement de grain (Murty et Renard, 2001). Le sorgho possède une forte
résistance à la sécheresse, mais pour obtenir un bon rendement, l’alimentation
en eau doit être assurée pendant la phase critique (floraison et grenaison).
D’après le CIRAD-GRET (2002), les besoins en eau du sorgho sont inférieurs à
ceux du maïs et la sensibilité du sorgho à la sécheresse est maximale de la fin de
la montaison au début de la floraison. Quelle que soit la date de semis, les
variétés locales fleurissent à une date relativement fixe qui permet un calage de
la maturation des grains sur le début de la saison sèche. En conséquence, plus le
semis est réalisé tôt, plus la durée du cycle végétatif est longue.

2.2.4.4. Les besoins en eau du niébé (Vigna unguiculata)

Le niébé est bien adapté aux zones semi-arides (moins de 600 mm de


précipitations) et subhumides (1000 à 1500 mm) et certaines variétés montrent
une résistance considérable à la sécheresse (Vanderborght et Baudoin, 2001).
Selon le rapport d’étude réalisée par Van Diepen et Azontondé (1979), les
besoins en eau du niébé sont réduits pendant la phase végétative. Les plantes
développent rapidement un système radiculaire profond et peuvent très bien
résister à la sécheresse. D’autre part, un excès d’eau entraîne une baisse de
rendement. Pendant la floraison, les besoins en eau sont critiques. En effet, la
croissance des racines s’arrête si les besoins en eau ne sont pas assurés et c’est
aussi à ce stade que le niébé semble être particulièrement sensible à un excès
d’eau. Pendant la formation et le remplissage des gousses, l’alimentation en eau
doit être très importante. Une sécheresse provoque le raccourcissement des
gousses à petits grains. Par contre, un excès d’eau à ce stade ne semble plus
14
fortement influencer le rendement. La récolte se fait de préférence en temps sec
mais la pluie n’est pas tellement nuisible, pourvu qu’elle ne soit pas excessive.

2.2.4.5. Les besoins en eau du manioc (Manihot esculenta)

Malgré sa tolérance à la sécheresse, une quantité de 500 mm et une période de


six mois de pluviosité par an sont nécessaires. Les précipitations optimales se
situent entre 1000 et 1500 mm par an, d’après Janssens (2001). Le manioc
requiert de fortes humidités atmosphériques et des précipitations annuelles de
l’ordre de 1200 à 1500 mm et bien réparties avec deux à trois mois de saison
sèche. Il s’agit là de conditions optimales. En fait, le manioc résiste bien à de
longues périodes sèches de six à sept mois et à des précipitations réduites
jusqu’à 600 mm en quatre mois. C’est seulement dans la période de plantation
qu’une bonne alimentation en eau est impérieuse. Cependant, la période
optimale est difficile à préciser. En général, on choisit le tout début de la saison
des pluies (climat à un cycle) ou la fin de la petite saison sèche (climat à deux
cycles).

2.2.4.6. Les besoins en eau de l’igname (Discorea spp.)

L’igname supporte assez bien les irrégularités pluviométriques passagères. La


pluviosité annuelle sera d’au moins 1000 mm (Janssens, 2001). Les phases du
cycle végétatif peuvent différer selon la région et selon la variété. La phase
critique de l’igname est sans doute la phase de la tubérisation et on la situe du
100ème au 140ème jour du cycle végétatif de la plante, qui a une durée totale de
neuf mois environ. Dans les régions à une longue saison pluvieuse de huit mois,
on plante l’igname juste avant les premières pluies ; mais quand la saison
pluvieuse est plus courte, une plantation précoce même trois mois avant les
pluies, conduit à un meilleur rendement.

15
2.2.4.7. Les besoins en eau du cotonnier (Gossypium hirsutum)

Les besoins en eau du cotonnier sont d’au moins 500 mm durant la saison de
culture (CIRAD-GRET, 2002), mais en pratique, à cause des diverses pertes, on
estime ses besoins moyens en eau à environ 700 mm. Selon Peeters et al (2001),
le système racinaire pivotant du cotonnier lui confère une bonne résistance à la
sécheresse. Ses besoins en eau varient en fonction de son stade de
développement et des conditions climatiques régnant à chaque étape de son
cycle, essentiellement l’intensité lumineuse et le taux d’humidité relative de
l’air. Au semis, pour obtenir une bonne germination et une levée rapide (6
jours), le sol doit être proche de la saturation en eau. Les besoins en eau
s’accroissent avec le développement de la plante. Ils sont les plus élevés lorsque
le cotonnier porte des boutons floraux (phase de la préfloraison : 30ème au 60ème
jour) et des fleurs et lorsqu’il forme des capsules (phase de la floraison et
formation des capsules : 60ème à 110ème jour). Il faut compter 2 à 3 mm d’eau par
jour en début de végétation et 4 à 7 mm en période de floraison et de formation
des capsules. Une sécheresse relativement faible cause déjà une chute des jeunes
capsules et les pluies excessives à cette étape ont aussi pour conséquence la
chute des jeunes fruits (Van Diepen et Azontondé, 1979). Au moment de la
maturation des capsules, c'est-à-dire 110 jours après le semis, la saturation du
sol n’est plus nécessaire et 2 à 3 mm d’eau par jour suffisent à nouveau. Le
cotonnier demande alors un temps plus sec et ensoleillé. L’arrêt total des pluies
en période de déhiscence des capsules et de récolte du coton est la situation la
plus favorable. La culture optimale du cotonnier exige donc l’existence d’une
saison sèche marquée. On procède à une récolte au plus tôt 20 jours après
l’ouverture des capsules.

2.2.4.8. Les besoins en eau du mil (Pennisetum glaucum)

Le mil est généralement cultivé dans des zones ayant une pluviométrie variant
entre 200 et 800 mm, répartis sur trois à six mois correspondant à la longueur de
16
la saison des cultures (CIRAD-GRET, 2002). Le développement du mil se
caractérise en six principales phases : la feuillaison et le tallage (deux premiers
mois), la montaison (60ème au 90ème jour), l’épiaison (92ème au 108ème jour), la
floraison (108ème jour), la fructification (108ème au 124ème jour) et la maturation
(124ème au 150ème jour). Pour une meilleure production du mil, les pluies devront
être abondantes pendant les vingt premiers jours du cycle pour favoriser une
émission rapide des talles (au cours de la feuillaison) et ne doivent pas dépasser
les pertes par évaporation, de la floraison à la récolte pour ne pas gêner
l’utilisation des solutions enrichies situées en profondeur (Vidal, 1963). Le mil
peut survivre et produire de façon relativement fiable de petites quantités de
graines dans les régions où les précipitations annuelles sont aussi basses que 300
mm par an.

2.2.4.9. Les besoins en eau du soja (Glycine max)

Le cycle de vie du soja comporte deux phases critiques en ce qui concerne les
besoins en eau : la période qui va du semis à la levée, et le stade du remplissage
des gousses. La consommation d’eau varie d’environ 250 mm dans des
situations sèches jusqu’à environ 850 mm dans des conditions optimales. La
plante de soja est sensible à l’engorgement du sol et une humidité excessive en
période de maturation nuit à la viabilité des semences comme à la bonne
conservation du produit (CIRAD-GRET, 2002). Seuls 25 à 30% de l’eau
consommée par une culture de soja le sont avant la floraison ; 45% sont utilisés
pendant la période de remplissage des gousses. Le soja récupère mieux que les
autres cultures d’un déficit en eau pendant les stades de croissance végétative.
Avec son système racinaire profond et sa période de floraison relativement
longue, il peut tolérer de courtes périodes de stress hydrique. La perte de fleurs
et de gousses précoces peut être compensée par celles produites lorsque
l’humidité est à nouveau disponible (Javaheri et Baudoin, 2001).

17
2.2.4.10. Les besoins en eau de l’arachide (Arachis hypogea)

Van Diepen et Azontondé (1979) ont résumé dans leur rapport d’étude les
besoins en eau de l’arachide à chaque phase de végétation. Des pluies
suffisantes sont obligatoires pour assurer la levée. Au cours des phases
suivantes : levée à la première fleur (période de croissance en feuille), début
floraison et floraison intense, une sécheresse provoque un retard de croissance
de la plante et une surcroissance végétative, réduisant le nombre total de fleurs
et donc la production de gousses. La phase de floraison intense est la plus
sensible à la sécheresse. Au cours de la phase fructification et remplissage des
gousses, une sécheresse entraine une réduction du poids des gousses. De même,
à cause du grand volume des plantes, l’évapotranspiration est très importante.
Pendant la dernière phase (maturation), une sécheresse ne peut plus causer une
baisse notable du rendement.

18
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES

3.1. Présentation de la zone d’étude

La commune de Banikoara est située au nord-ouest du département de l’Alibori.


Elle s’étend sur une superficie de 4383 km² dont 2148 km² (49%) de terres
cultivables et 2235 km² occupé par le parc W. Elle est comprise entre 10°50’ et
11°30’ de latitude Nord et entre 2° et 2°40’ de longitude Est. Elle est limitée au
nord par la commune de Karimama, au sud par les communes de Gogounou et
de Kèrou, à l’est par la commune de Kandi et à l’ouest par la République du
Burkina Faso. Banikoara est composée de dix (10) arrondissements (Founougo,
Goumori, Gomparou, Kokey, Kokiborou, Ounet, Sompérékou, Soroko, et
Toura) et soixante et neuf (69) villages et quartiers de ville.

Le climat est de type soudanien évoluant vers le type sahélien à une seule saison
de pluie d’avril à octobre et une saison sèche de novembre à avril. Cette
répartition des pluies n’est pas statique, elle connaît des écarts de jours dans le
démarrage des différentes saisons au cours du temps. Selon les données de
l’ASECNA (2013) la moyenne annuelle des précipitations oscille entre 792,184
mm à 1188,276 mm. Quant à la température, les moyennes annuelles des
minima varient entre 19,77°C et 22,6°C et celles des maxima entre 33,35° et
35,85° (Dedjan, 2010). La Commune de Banikoara bénéficie des affluents du
fleuve Niger à savoir : la Mékrou (410 km) au nord-ouest et l'Alibori (338) au
sud-est.

La végétation est composée de savane boisée, arbustive et herbacée avec des


plages d'épineux aux endroits soumis à une forte influence anthropique, mais le
long des cours d'eau, il existe une végétation bien boisée. Les sols sont
ferrugineux, argileux et limoneux dans les bas-fonds propices à la riziculture et
le maraîchage. Les ressources naturelles (sols, végétation, cours d’eau, etc.) sont
soumises à une forte pression anthropique se traduisant par un rythme rapide de

19
dégradation de l’environnement. La baisse continue de la pluviométrie est le
signe d’une sahélisation poussée consécutive à la monoculture généralisée du
coton (PDC-Banikoara, 2002).

2° 05'
Ñ
400 475 2° 46'
Ñ
N
Ñ
11° 11°
Ñ Ñ
COMMUNE DE KARIMAMA Ñ
34' BURKINA FASO Ñ 34'
Ñ
Ñ
Ñ LEGENDE
Ñ
Ñ
1280 1280
Ñ
Ñ
Cours d'eau permanent
Ñ
Ñ Cours d'eau temporaire
Ñ
Ñ
Ñ Parc National W du Niger FOUNOUGO Route bitumée
Ñ #
Ñ Route non bitumée
Ñ
COMMUNE
Ñ DE
Ñ
MALANVILLE Piste
Zone cynégétique
# KOKEY Ñ Ñ Ñ Ñ Ñ Limite d'Etat
de l'Atacora
Limite de département
# GOMPAROU
SOROKO # # SOMPEREKOU
Limite de commune
Y
#
BANIKOARA
Limite d'arrondissement
TOURA NIGER

BURKINA FASO
#
KOKIBOROU # OUNEY Parc National
Alibori
#
Atacora Zone cynégétique
GOUMORI
#

Y
# Chef-lieu de commune
COMMUNE Donga
Borgou

DE KEROU N
# Chef-lieu d'arrondissement
COMMUNE DE KANDI I

G
T
E
Collines
O
R
1220 G
I 1220
O Plateau
Zou A

Couffo Commune Source : Fond topographique IGN au 1/600 000


de Banikoara
Mono Atl.
11°Ñ Ouémé
Ñ 11°
02' 10 0 10 Kilomètres Conception : OROU SEKO Sabi Séko M., 2012
02'
OCEAN ATLANTIQUE

COMMUNE D E GOGOUNOU
Ñ Ñ
2° 05' 400 475 2° 46'

Figure 1 : Situation géographique et administrative de la commune de Banikoara

Source : Fond topographique IGN

Du point de vue démographique, la population de la commune est passée de


104.038 habitants en 1992 à 152.028 habitants en 2002, soit un taux
d’accroissement de 4,51% par an. Les projections donnent 357.190 habitants
pour l’an 2025. Avec une densité de 21,93 habitants/km2, cette population est
très diversifiée et comprend une trentaine de groupes socioculturels dont les plus
importants sont : les Baatonu (70%), les Fulbé (23%), les Dendi (1,6%), les
Yoruba (1,3%), les Fon (0,8%) et les autres (3,3%) (INSAE/RGPH3, 2003). Les
religions les plus pratiquées sont respectivement : l’islam (51,7%), la religion
traditionnelle (34,4%), le christianisme (8,1%). Cette population est
majoritairement agricole (91,94% vit des activités agricoles). Les cultures
principales sont le coton, le maïs, le sorgho, le riz et l’arachide. Les activités

20
économiques sont basées sur l’agriculture qui occupe plus de 80%, l’élevage
15%, le commerce 4% et les autres activités 1% (IFDC, 2007).

3.2. Données collectées

Pour faire cette étude, nous nous sommes basés seulement sur les facteurs de
nature purement climatique : la pluviométrie et l’évapotranspiration potentielle.
Ainsi, les données des hauteurs de pluies et de l’ETP de la zone d’étude sont
recueillies auprès de l’ASECNA.

Les informations relatives aux périodes de semis vulgarisées sont recueillies


auprès du CARDER/Banikoara.

3.3. Outils de collecte des données

 Recherche documentaire

Nous nous sommes basés essentiellement sur la littérature constituée


d’articles et de documents scientifiques, de revues scientifiques accessibles
sur internet et d’informations détenues par des personnes ressources
(Chercheurs et autres) pour collecter les informations liées au changement
climatique, aux cycles et besoins en eau des différentes cultures. Enfin,
certaines données secondaires ont été collectées à la FSA, à la FLASH, au
MAEP, au CARDER/Banikoara, à l’ASECNA, au
CRA-Agonkanmey/INRAB, etc.

3.4. Méthode de traitement

L’étude couvre la période allant de 1971 à 2010, soit une période de 40 ans.
Cette période a été subdivisée en deux sous-périodes de 20 ans chacune comme
suit : de 1971 à 1990 et de 1991 à 2010. Les données pluviométriques de la zone
d’étude ont été calculées par décades pour chaque sous-période au moyen du
logiciel Excel 2007.

21
Les données relatives aux périodes de semis vulgarisées par le
CARDER/Banikoara ont été traitées grâce au logiciel Word.

3.5. Méthode d’analyse

Plusieurs outils d’analyse ont été utilisés dans le cadre de cette recherche. Ils
sont présentés par hypothèse.

 Hypothèse 1 : La commune de Banikoara est marquée par une


succession d’états secs qui bouleverse les périodes de semis ;

L'occurrence des pluies, régie par la chaîne de Markov et la hauteur de pluie qui
suit une loi gamma, a été analysée pour caractériser le régime probabiliste des
pluies (Chaouche et Parent, 1999). Le logiciel Minitab 14 a été utilisé pour les
différentes analyses. La méthodologie d’analyse utilisée pour cette hypothèse se
présente donc en deux phases :

Phase 1 : Analyse de l’occurrence des pluies

Après avoir calculé la hauteur pluviométrique par décade pour chaque sous-
période, les décades sèches et humides ont été identifiées. Le seuil de la hauteur
pluviométrique pour passer d’une décade sèche à une décade humide utilisée
dans la présente étude est celui proposé par Agbossou et al. (2012) :

ho = 3,4 mm

Sans pour autant détailler la théorie des chaines de Markov, bien décrite dans
Thirriot (1983), Afouda (1985) et Jazwinski (1970), nous avons jugé utile d’en
donner quelque définition pour la clarté de ce travail. Ainsi, le modèle
Markovien de base correspond à un simple graphe d’état, doté d’une fonction de
transition probabiliste. A chaque pas de temps, le modèle subit une transition qui
va potentiellement modifier son état. Cette transition permet donc au système
modélisé d’évoluer selon une loi connue par avance. Néanmoins, cette loi de

22
transition est probabiliste. En effet, l’évolution du système peut être incertaine
ou simplement mal connue. Cette fonction probabiliste permet donc d’exprimer
simplement la loi d’évolution du modèle, sous la forme d’une matrice de
probabilités. Cela ouvre la porte à un très grand nombre d’utilisation où
l’évolution d’un système n’est connue qu’à travers des statistiques.

Un processus forme une chaine de Markov si pour


et pour toutes les valeurs possibles de la variable aléatoire
X(t), nous avons :

Avec t : le temps ; Pr : la probabilité ; X(t) : la variable aléatoire.

Si la réalisation de chaque tirage dépend de la réalisation de r tirages précédents


et de ces derniers seulement, on dit alors que la variable aléatoire associée forme
une chaîne de Markov d’ordre r .

Une chaîne de Markov d’ordre 1 est caractérisée par une distribution de


probabilité marginale et les probabilités conditionnelles

encore appelées probabilité de transition. Les


probabilités marginales de décade sèche et de décade humide ont été obtenues
suivant les formules suivantes :

P(S) = P(S/H) / [(1-P(S/S) + P(H/S)]

P(H) = P(H/S) / [(1-P(H/H) + P(S/H)] = 1 – P(S)

23
Lorsque la probabilité de transition est indépendante du temps, il s’agit de la
chaîne de Markov homogène et pour la chaîne de Markov d’ordre 1, nous
avons :

Avec , la probabilité de transition de l’état i à l’état j.

Plusieurs variables aléatoires entrent naturellement dans la description des


évènements pluvieux dans le temps :

- une première variable aléatoire est celle qui compte le nombre


d’évènements pluvieux à l’intérieur de divers intervalles de temps ;

- une deuxième variable aléatoire est celle qui décrit le passage d’un état E i
à un état Ej ;

- une troisième variable est celle qui associe une certaine quantité de pluie
(hauteur, volume,) aux événements pluvieux.

Le modèle des chaînes de Markov est un modèle stochastique, itératif. Ainsi,


l'état de la décade t ne dépend que de l'état de la décade t-1 pour le processus de
Markov d'ordre 1 et dépend des états t-1 et t-2 pour le processus de Markov
d'ordre 2 (Meddi et Meddi, 2009). La matrice stochastique des probabilités de
transition d’ordre 1 est représentée par le tableau ci-dessous (Agbossou et al.,
2012) :

Tableau 1 : Matrice des probabilités des transitions d’ordre 1


Décade t
0 1
Décade t- 0
1 1

24
Avec et

La méthode de décompte des couples d’état a été utilisée pour caractériser les
décades. Ainsi, le tableau 2 résume les couples d’états où N 01 et N10 représentent
respectivement le nombre de décades de transition d’état sec vers humide et
d’état humide vers sec. Le même raisonnement conduit au décompte des états
possibles et à la matrice des probabilités de transition pour la chaine de Markov
homogène d’ordre 2 (Afouda, 1985). Le tableau 2 donne la répartition du

nombre d’états possibles et les probabilités de transitions. Les réels


représentent la probabilité d’avoir un doublet (i, k) succédant à un doublet (i, j) ;
avec les propriétés :

et

Après quelques calculs algébriques, il s'ensuit d’après Thirriot (1983) que la


valeur prévue (moyenne ou premier moment) de périodes de sécheresse est :
m1 (d0 ) = 1 / ( 1 – β00 ) = 1/(1-P(S/S))

Autres paramètres des périodes de sécheresse (deuxième moment, l'écart type et


le coefficient de variation) :

m2 (d0) = (1 + β00 ) / (1 – β00 )2 = (1 + P(S/S)) / (1 – P(S/S))2

σ (d0) = [β00 / (1 – β00)2]1/2 = [P(S/S) / (1-P(S/S) )²]1/2

Cv (d0) = (β00)1/2 = (P(S/S))1/2

25
Tableau 2 : Nombre d’états possibles et de probabilité de transition de Markov
d’ordre 2
Décade t-1 et t
00 01 10 11
Décade t- 00 0 0
2 et t-1
01 0 0

10 0 0

11 0 0

Les mêmes calculs ont été effectués pour la saison des pluies. Elles ont conduit à
des résultats similaires en remplaçant les indices de périodes sèches par ceux qui
caractérisent la saison des pluies.

Phase 2 : Analyse de la hauteur des pluies

Pour établir la distribution de la hauteur pluviométrique décadaire par période,


toutes les hauteurs pluviométriques décadaires ont été regroupées en classes de
hauteur pluviométrique de 4 mm d'amplitude et des histogrammes ont été
construits en portant en abscisse les centres de classes de hauteur
pluviométrique. Les distributions établies ont été ajustées à la distribution
Gamma (Chaouche et Parent, 1999), caractérisée par une grande flexibilité du
fait qu’elle permet de s’ajuster à différentes formes de distribution allant de très
dissymétrique à symétrique comme la distribution normale (Van Diepen et
Azontondé, 1979). Sa fonction de densité de probabilité est :

26
Avec = paramètre de forme et = paramètre d’échelle lié à la distribution
observée.

Les données de hauteurs pluviométriques décadaires ont été utilisées pour


estimer les paramètres au moyen de la méthode du maximum de
vraisemblance (Burk et Newberry, 1984).

Les hauteurs pluviométriques décadaires ont également permis de tracer la


courbe de l’évolution des hauteurs pluviométriques annuelles dans la commune
de Banikoara ainsi que le cumul pluviométrique annuel durant la période 1971-
2010. Pour ce faire, les valeurs suivantes ont été calculées : la moyenne
arithmétique : = Σ(x)i = i, avec Xi= modalité du caractère étudié et n= effectif

total des modalités ; l’écart type (x) = avec V(x) = Σ fi (xi - )² où

V(x) est la variance qui a permis de connaître le degré de dispersion autour de la


valeur centrale ; les anomalies centrées réduites ont été calculées en utilisant la

formule : = avec = modalité du caractère étudié, = la moyenne et

l’écart type.

L’anomalie centrée réduite a permis de déterminer les anomalies pluviométrique


s. Une anomalie étant une observation mesurée statistiquement qui par rapport à
une moyenne (normale) donnée peut être positive ou négative (Eténé, 2005).
Elle a permis d’identifier les années déficitaires ayant la valeur de l’écart centré
réduit inférieure à -1 et les années excédentaires avec la valeur de l’écart centré
réduit supérieure à +1 (Salifou, 2013).

Les logiciels Microsoft Excel et Minitab 14 ont été utilisés dans ces analyses.

27
 Hypothèse 2 : Le calage du cycle des cultures et la détermination des
dates de semis sont fonction des besoins en eau des cultures ;

Phase 1 : Détermination des périodes climatiques

Dans un premier temps, les courbes de la variation au cours de l’année des


pluviométries décadaires P, ainsi que les courbes d'ETP et d’ETP/2, reposant sur
l'équation du bilan hydrique potentiel (ou bilan climatique) ont été tracées :

P - ETR = 0

Le bilan hydrique potentiel exprime la différence entre la somme des abats


pluviométriques et celle de l’évapotranspiration potentielle (ETP) et constitue,
lorsqu’il est positif, le surplus disponible pour la recharge en eau du sol et pour
l’écoulement, d’après Sutcliffe et Piper (1985) cité par Vissin (2007).

- Si P - ETP > 0, alors le bilan est excédentaire ;

- Si P - ETP < 0, alors le bilan est déficitaire ;

- Si P - ETP = 0, alors le bilan est équilibré.

Les intersections de ces trois courbes déterminent un certain nombre


d'évènements remarquables dont la date est repérée par projection sur l'axe des
temps. Selon Franquin (1973), ces événements encadrent des périodes
caractéristiques :

 une période « pré-humide » où ETP/2 < P < ETP : c'est la période qui va
du semis au début de la floraison. La plante est peu couvrante et on admet
généralement que les besoins de la culture sont inférieurs à l’ETP ;

28
 une période « humide » où P > ETP : période des besoins maximaux d'une
plante (floraison, début de la fructification) ;
 une période « post-humide » où en dépit de l'apport de réserves hydriques
du sol, ETR < ETP.

Les périodes climatiques déterminées sont essentielles au calage et à la


détermination des périodes de semis des différentes cultures dont il est question.

Phase 2 : Détermination des périodes de semis optimales

L’étude de la satisfaction des exigences en eau des différentes phases de


croissance de la culture a conduit à la notion de période d’exigence hydrique
maximale (EHM). Ces périodes critiques varient en fonction des plantes et des
cycles végétatifs et sont en général situées entre deux autres périodes moins
exigeantes en eau (Franquin, 1968).

L’optimum de rendement dépend de la satisfaction des exigences en eau de ces


différentes phases pour chacune des cultures à savoir : le maïs (75, 90 et 120
jours), le riz pluvial (110 et 120 jours), le sorgho (110 jours), le niébé (100
jours), le cotonnier (120 jours), le manioc (210 jours), l’igname (200 et 350
jours), le mil (150 jours), le soja (90 jours) et l’arachide (90 et 120 jours). Le
nombre de jours ici se rapporte à la durée de la période entre le semis et la
dernière récolte pour chaque variété.

Pour le calage du cycle de culture, les critères suivants, énoncés par Van Diepen
et Azontondé (1979) ont été appliqués :

 La période critique exigeante en eau doit se situer dans la période


humide ;
 La phase de la maturation doit avoir lieu vers la fin de la période humide
ou de préférence en période post-humide, ou même en période sèche ;
 Le semis ne doit pas avoir lieu avant la période pré-humide ;

29
 La période après le semis doit être assez humide pour assurer la
croissance.

Date précoce de semis = Evénement B2 – Début récolte

Date tardive de semis = Evénement D – Période critique (Annexe 7).

Les périodes de semis déterminées sont celles pour lesquelles le bilan hydrique
dépend uniquement de la pluviométrie et de l’ETP décadaires. Lors du calage,
les autres facteurs naturels et socio-économiques tels que les besoins thermiques
des cultures, la photopériodicité, les propriétés hydriques du sol, la disponibilité
de main d’œuvre au cours de l’année, etc. n’ont pas été pris en compte.

 Hypothèse 3 : Il y a une différence entre les périodes de semis


déterminées et celles qui sont mentionnées dans les calendriers
agricoles.

L’analyse effectuée à ce niveau a été de comparer les périodes de semis


déterminées à celles qui sont vulgarisées par le CARDER/Banikoara. Des
explications ont été données par rapport aux différences observées.

30
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1. REGIMES PROBABILISTES DES PLUIES DECADAIRES SUR LA


PERIODE 1971 - 2010 DANS LA COMMUNE DE BANIKOARA

La sécheresse constitue un fléau redoutable pour l’économie béninoise fondée


essentiellement sur la production agricole pluviale. L’analyse de la récurrence et
de la persistance de ce phénomène par des méthodes scientifiques dans la
commune de Banikoara cherche à établir une estimation des probabilités qui
pourraient contribuer à la planification de stratégies d’adaptation, de
mobilisation et de gestion des ressources en eau.

4.1.1. Probabilités d’apparition des pluies

4.1.1.1. Probabilités marginales

La probabilité marginale des décades sèches P(S) pour la sous-période 1971-


1990 a donné le même résultat que celle calculée pour la sous-période 1991-
2010, soit 0,58. La probabilité marginale des décades humides P(H) pour les
deux sous-périodes a donné 0,42. Il ressort de l’analyse de ces résultats en
premier lieu, que la probabilité marginale des décades humides P(H) est
inférieure à la probabilité marginale des décades sèches P(S) ; en second lieu, il
n’y a pas de différence significative entre les deux sous-périodes (1971-1990 et
1991-2010).

La carte des probabilités marginales présentée par Agbossou et al. (2012) dans
leurs travaux sur « Variabilité climatique et implication de la production du maïs
31
au Bénin : Analyse stochastique des précipitations » a donné comme probabilité
P(S) pour la sous-période 1971-1990 une valeur qui varie entre 0,62 et 0,64, en
ce qui concerne la zone de Banikoara. La probabilité P(S) calculée dans cette
étude est de ce fait inférieure à celle trouvée par Agbossou et al. (2012).
Néanmoins, ces résultats confirment ceux d’Agbossou et al. (2012) qui avancent
que la probabilité marginale des décades humides P(H) est plus faible dans la
partie nord du pays pour la sous-période 1971-1990.

4.1.1.2. Dépendance stochastique des périodes humides et sèches

Le tableau 3 présente la matrice de transition des probabilités conditionnelles de


la chaîne de Markov d'ordre 1 de la sous-période 1971-1990. Elle a donné les
mêmes résultats pour la sous-période 1991-2010 (Annexe 1 et 2).

Tableau 3 : Matrice de transition des probabilités conditionnelles de la chaîne de


Markov d'ordre 1 de la sous-période 1971-1990
Décade t
S H
Décade t-1 S 14/15 1/15
H 1/21 20/21

Tableau 4 : Matrice de transition des probabilités conditionnelles de la chaîne de


Markov d'ordre 2 de la sous-période 1971-1990
Décade t-1 et t
SS SH HS HH
SS 13/14 1/14 - -
Décade t-2 SH - - 0 1
et t-1 HS 1 0 - -
HH - - 1/20 19/20

Il ressort de l’analyse de la dépendance stochastique de la structure interne de la


succession de périodes sèches et humides pour les deux sous-périodes (Tableau
3 et Annexe 1) que la probabilité de passage d’une décade sèche à une prochaine
décade sèche [P (S/S) = 0,93] et celle de passage d’une décade humide à une
autre humide [P (H/H) = 0,95] sont hautement supérieures aux autres

32
probabilités. En ce qui concerne la succession de décades humides et de décades
sèches, la probabilité de transition d'une décade sèche à l'autre humide [P(H/S) =
0,06] est plus élevée que la probabilité de transition inverse [P(S/H) = 0,04],
contrairement aux résultats d’Agbossou et al. (2012) selon lesquels P (H/S) est
inférieure à P (S/H) pour la sous-période 1971-1990.
Par rapport à la matrice de transition des probabilités conditionnelles de la
Chaîne d’ordre 2 de Markov (Tableau 4 et Annexe 2), il en ressort que la
probabilité de transition de deux décades sèches par suite d’une troisième sèche
P (S/SS), sensiblement égale à P (S/S), est élevée ; soit 0,93. De ce fait, il n’y a
pratiquement pas d’événements pluvieux de hauteur dépassant le seuil
pluviométrique (ho = 3,4 mm) pendant la période sèche. De même, pour avoir
une décade humide après deux décades humides successives, la probabilité P
(H/HH) est importante. Les probabilités P (H/H) et P (H/HH) élevées montrent
qu’il y a apparition des pluies au sein de la saison pluvieuse. Cela corrobore le
rapport de Van Diepen et Azontondé (1979) pour lequel la probabilité
d’apparition des pluies est plus élevée au Nord. Cependant, seule l’analyse des
hauteurs pluviométriques au sein des décades pourra attester de leur suffisance
ou insuffisance pour les cultures.
En outre, la probabilité d’avoir une décade sèche après la succession d’une
décade sèche et d’une autre humide P (S/HS) et celle d’avoir une décade humide
après la succession d’une décade humide et d’une autre sèche P (H/HS) sont
nulles. Cela est du au fait que les décades sèches et humides ne s’alternent pas
(Annexes 3 et 4).
Agbossou et al. (2012) ont trouvé que la longueur de la période sèche a
augmenté de la sous-période 1951-1970 à la sous-période 1971-1990,
confirmant ainsi la tendance générale de la hausse de la période sèche évoquée
par Afouda et Adisso (1997) et Lawin (2001). Pour cette étude, les paramètres
statistiques des périodes de sécheresse et des périodes de pluie calculés
(Tableaux 5 et 6) pour les sous-périodes 1971-1990 et 1991-2010 sont sans

33
différence significative. Il y a donc succession d’états secs de la première sous-
période à la seconde sans allongement de la période de sécheresse.

Tableau 5 : Moyenne (m1 [décade]), écart-type (σ [décade]) et coefficient de


variation (Cv [décade]) des périodes de sécheresse (s0) pendant la sous-période
1971-1990
m1 (s0) σ (s0) Cv (s0)
Banikoara 15 14,491 0,966

Tableau 6 : Moyenne (m1 [décade]), écart-type (σ [décade]) et coefficient de


variation (Cv [décade]) des périodes de pluie (s1) pendant la sous-période 1971-
1990
m1 (s1) σ (s1) Cv (s1)
Banikoara 21 20,493 0,975

4.1.2. Hauteurs des pluies

4.1.2.1. Distribution des hauteurs pluviométriques décadaires de 1971


à 2010

La figure 2 présente la distribution des hauteurs pluviométriques décadaires pour


la sous-période 1971-1990 (a) et pour la sous-période 1991-2010 (b). Pour
toutes les 36 décades analysées, les hauteurs pluviométriques vont de 0 à 96
mm. La première sous-période (1971-1990) est marquée par un taux élevé de
pluies de faibles hauteurs pluviométriques, soit 45% alors que les hauteurs
pluviométriques élevées de la série sont de l’ordre de moins de 10%. Quant à la
seconde sous-période (1991-2010), les pluies hautement atteintes sont celles de
hauteurs comprises entre 0 et 4 mm de pluie, soit 42%. Par contre, les hauteurs
pluviométriques les plus élevés (84 à 96 mm) sont de faible taux, soit moins de
5%. Seules les hauteurs de 34, 50, 58 et 70 mm de pluie ont connu une petite
évolution de leur taux pendant la dernière sous-période.

34
50

Forme 0,2307
40 Echelle 116,3
P o u rc e n t a g e ( % )

N 36

30 Gamma

20

10

0
2
6
10
14
18
22
26
30
34
38
42
46
50
54
58
62
66
70
74
78
82
86
90
94
98
Hauteurs de pluie décadaire (mm)
a)

50

Forme 0,1989
40
Echelle 141,7
N 36
P o u rc e n ta g e (% )

30 Gamma

20

10

0
2
6
10
14
18
22
26
30
34
38
42
46
50
54
58
62
66
70
74
78
82
86
90
94
98

Hauteurs de pluie décadaire (mm)


b)
Figure 2 : Distribution des hauteurs pluviométriques décadaires. a) Sous-période
1971-1990 ; b) Sous-période 1991-2010.

35
La figure 2 révèle que les hauteurs pluviométriques décadaires sont faiblement
distribuées au cours des deux sous-périodes (1971-1990 et 1991-2010) en ce
sens que les pourcentages les plus élevés ont été enregistrés pour les hauteurs de
pluie les plus faibles et les hauteurs de pluie les plus élevées sont distribuées en
de faibles proportions. La différence entre les deux sous-périodes est une
augmentation des hauteurs pluviométriques de 5% de la première sous-période à
la seconde.

Ces résultats confirment l’assertion de Houndénou (1999) selon laquelle les


conditions climatiques sont caractérisées par une très forte irrégularité et une
très mauvaise répartition des précipitations dans le temps et dans l’espace. En
outre, la variabilité pluviométrique est effective en Afrique de l'Ouest et
plusieurs études ont révélé une brusque tendance à la baisse se produisant dans
les années 1970 (Carbonnel et Hubert, 1987 ; Paturel et al., 1995 ; Le Barbé et
al., 1997). Cependant, la faible distribution de pluies enregistrée n’explique pas
totalement l’insuffisance ou l’absence de pluies au cours de la saison pluvieuse.
L’interprétation du phénomène serait le fait qu’il ne pleut abondamment que
deux ou trois jours pendant une décade ; les autres jours restent secs sachant que
la température est élevée dans la zone d’étude. Les publications de la GTZ
(1990) cité par Houndénou (1999) ont d’ailleurs montré qu’en milieu de savane
de l’Afrique de l’Ouest, le risque de périodes prolongées de sécheresse pendant
la période de croissance des plantes existe toujours, ce qui peut affecter
considérablement les rendements. On pourrait relier cet état de chose,
premièrement, à des pluies abondantes et espacées ou des pluies faibles, mais
fréquentes, au sein de la décade (Boko, 1988) ; enfin, au type d’averses
rencontrées au Bénin (averses orageuses, pluies de mousson et bruines), chacune
d’elles ayant ses particularités (Boko, 1988). Pour Ogouwalé (2004), la baisse
des hauteurs des précipitations relativement fortes impose des contraintes

36
d’ordre agronomique et induit des changements dans les techniques endogènes
d’utilisation des terres.

4.1.2.2. Variabilité des régimes pluviométriques de 1971 à 2010

La figure 3 présente l’allure des courbes de pluviométrie décadaire pour les deux
sous-périodes 1971-1990 et 1991-2010. Les courbes de la pluviométrie
décadaire au cours de l’année (Figure 3) montrent un régime régulier des pluies,
croissant d’abord jusqu’au maximum et décroissant après. Cela est du au fait
qu’elles résultent chacune d’une série d’observations sur 20 années. Mais au
cours d’une année singulière, la pluviométrie est beaucoup plus irrégulière.

100
Hauteur de pluie par décade (mm)

80

60

40

20
Variable
Hauteurs de pluie (1971-1990)
0 Hauteurs de pluie (1991-2010)
Janvier_1
Janvier_2
Janvier_3
Février_1
Février_2
Février_3
Mars_1
Mars_2
Mars_3
Avril_1
Avril_2
Avril_3
Mai_1
Mai_2
Mai_3
Juin_1
Juin_2
Juin_3
Juillet_1
Juillet_2
Juillet_3
Août_1
Août_2
Août_3
Septembre_1
Septembre_2
Septembre_3
Octobre_1
Octobre_2
Octobre_3
Novembre_1
Novembre_2
Novembre_3
Décembre_1
Décembre_2
Décembre_3

Décades mensuelles

Figure 3 : Pluviométries décadaires des sous-périodes 1971-1990 et 1991-2010

Source : ASECNA, 2013

Il ressort de l’analyse de ces deux courbes que le régime pluviométrique de la


zone d’étude présente un caractère unimodal avec un maximum marqué (Boko,
1988 ; Vissin, 2007). La commune de Banikoara est caractérisée par une saison
pluvieuse d’avril à octobre avec juin, juillet, août, septembre comme les mois les

37
plus pluvieux au cours des deux sous-périodes considérées. Ces mois sont les
plus humides de l’année et concentrent plus de 60% des pluies saisonnières
(Vissin, 2007). Le pic pluviométrique s’observe en août pour les deux sous-
périodes, comme l'ont d'ailleurs montré Boko (1988), Afouda (1990) et
Houndénou (1999), pour la bande soudano-sahélienne de l'Afrique occidentale.

Toutefois, au cours de l’année, les décades des mois de mai, juin, juillet, août,
septembre et octobre deviennent plus humides pour la sous-période 1991-2010
que pour la sous-période 1971-1990, exceptées la deuxième décade de juin, la
première décade de juillet et les premières et troisièmes décades de septembre
pour lesquelles les hauteurs pluviométriques vont un peu à la baisse. Il pourrait
s’agir de poches de sécheresse pendant la saison pluvieuse, évoquées par Dedjan
(2010). Les mois d’octobre et novembre voient leurs hauteurs pluviométriques
s’effondrer, ceci due au fait que le retrait de la ZCIT est plus rapide que sa
migration vers le nord (Vissin, 2007).

La saison sèche s'étend d'octobre à avril. Durant cette période, l'ensemble de la


zone d'étude est sous l'influence du flux de nord-est sec (harmattan) et les
précipitations ne dépassent guère en moyenne 25 mm (Vissin, 2007). Les mois
de novembre, décembre, et janvier deviennent plus secs et sont à tendance égale
pour les deux sous-périodes. De même, de février à avril, certaines décades sont
plus sèches que d’autres.

Il y a une augmentation des hauteurs pluviométriques au cours de la saison


pluvieuse de 9,17% de la première sous-période (1971-1990) à la seconde
(1991-2010). Par ailleurs, la saison sèche et la saison pluvieuse partagent les
faibles hauteurs pluviométriques tandis que les hauteurs pluviométriques les
plus élevées ne sont distribuées que pendant la saison pluvieuse.

38
4.1.2.3. Cumul pluviométrique annuel

L’évolution des hauteurs pluviométriques annuelles au cours de la période 1971-


2010 illustrées par la figure 4 permet d’identifier les années excédentaires
(humides), moyennes (stables) et déficitaires (sèches) grâce à la moyenne
arithmétique inférieure (792,184 mm) et la moyenne arithmétique supérieure
(1188,276 mm).

Figure 4 : Evolution des hauteurs pluviométriques annuelles dans la commune


de Banikoara durant la période 1971-2010

Source : ASECNA, 2013

L’analyse de la figure 4 montre que la commune de Banikoara connait depuis


les années 1971, une variation pluviométrique marquée par une alternance
d’années déficitaires et excédentaires. Ladite commune est sujette à une
évolution des hauteurs pluviométriques en deux phases : une phase d’évolution
régressive au cours de la sous-période 1971-1990 et une phase d’évolution
progressive au cours de la sous-période 1991-2010. Ceci confirme les travaux
des auteurs tels que Boko (1988), Afouda (1990), Houndénou (1999) et de
Ogouwalé (2004 et 2006) qui font état d’une réduction d’amplitude annuelle
moyenne des hauteurs totales de pluies depuis la fin des années 1960,
39
notamment dans les années 1970 et 1980. La moyenne pluviométrique annuelle
de la zone d’étude est de 990,23 mm contre 978 mm trouvée dans la partie
centrale du bassin du Niger pour la période 1955-1992 (Vissin, 2007). D’après
Houndénou (1999) et Vissin (2007), les facteurs déterminants de la variation
spatiale de la pluviométrie sont la latitude et l’altitude (orographie).

Tableau 7 : Récapitulatif des années excédentaires, moyennes et déficitaires


durant la période 1971-2010

Années déficitaires Années moyennes Années excédentaires

1973, 1983, 1988, 1990, 1971, 1974, 1975, 1976, 1972, 1978, 1998
1993 1977, 1979, 1980, 1981,
1982, 1984, 1985, 1986,
1987, 1989, 1991, 1992,
1994, 1995, 1996, 1997,
1999, 2000, 2001, 2002,
2003, 2004, 2005, 2006,
2007, 2008, 2009, 2010

Les groupes d'années déficitaires alternent avec les groupes d'années


excédentaires et les groupes d’années moyennes (Tableau 7).

L’analyse du Tableau 7 montre que 7,5% des années sont excédentaires, 80%
des années sont moyennes et 12,5% des années sont déficitaires au cours de la
période allant de 1971 à 2010. Pendant les années excédentaires, les cultures
sont vulnérables à l’inondation et pendant les années déficitaires, elles souffrent
de déficit hydrique (Kadadji, 2013), ce qui occasionne la diminution des
rendements agricoles. Boko (1988) a d’ailleurs montré dans ses travaux de
recherche les variations interannuelles globales des productions agricoles face
aux variations pluviométriques, ce qu’ont confirmé les travaux de Afouda
(1990), de Houndénou (1999) et de Ogouwalé (2004).

40
4.2. PERIODES DE SEMIS DES CULTURES DE COTON, MAÏS,
SORGHO, MANIOC, IGNAME, NIEBE, RIZ, ARACHIDE, MIL ET
SOJA

La détermination des périodes optimales de semis s’avère une alternative


scientifique face aux différentes variations que connait le climat et constitue une
stratégie d’adaptation aux changements climatiques. Elle tient compte outre les
conditions agro-climatiques des cultures envisagées, les probabilités
conditionnelles de transition des décades sèches et humides calculées.

4.2.1. Résultats

4.2.1.1. Périodes climatiques

Le bilan hydrique permet de statuer sur l’évolution et les particularités des


saisons agricoles (Figure 5).

Figure 5 : Bilan hydrique de la commune de Banikoara

Source : ASECNA, 2013

41
L’analyse de la figure 5 donne une certaine répartition du paysage climatique de
la zone d’étude. Deux périodes se distinguent :

 Une période moyenne excédentaire de 12 décades, soit 4 mois ;


 Une période moyenne déficitaire de 24 décades, soit 8 mois.

La période moyenne excédentaire allant de la première décade de juin à la


troisième décade de septembre correspond à la période de végétation active des
cultures au cours de laquelle leurs besoins en eau peuvent en principe être
satisfaits. Cette disposition zonale épouse presque fidèlement le type de paysage
végétal relatif à la partie nord du 9 ème parallèle : forêt sèche tropicale et savane
arborée (Boko, 1988).

100 Paramètres climatiques


Hauteur de pluie par décade (mm)

Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2

60

40

20
A1 A2 D C
B1 B2
1
0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3

Décade mensuelle

Figure 6 : Pluviométrie décadaire et position des événements remarquables


42
Source : ASECNA, 2013

La figure 6 traduit l’évolution des périodes humides et sèches en fonction des


statuts des bilans hydriques dans la commune de Banikoara.

Son analyse montre que les événements remarquables issus de l’intersection des
trois différentes courbes (P, ETP et ETP/2) découpent les saisons sèches et
humides en quatre périodes distinctives que sont :

 Période A2 B1 : elle va de la première décade de mai à la première décade


de juin et au cours de laquelle ETP/2 < P < ETP. Il s’agit de la période
pré-humide où le semis devient possible sans aléas. Elle dure 30 jours.
Selon Vissin (2007), le mois de mai marque souvent un début aléatoire de
l’installation de la saison pluvieuse et c’est aussi la période qui marque le
début de la saturation des sols pour l’amorce de l’écoulement.
 Période B1 B2 : elle va de la première décade de juin à la troisième décade
de septembre et au cours de laquelle P > ETP. Il s’agit de la période de
végétation active préalablement définie ou période humide. Elle dure 120
jours alors qu’elle était de 60 jours pour la période 1921-1973, analysée
par Van Diepen et Azontondé (1979). La période humide aurait donc subi
un allongement de 6 décades. Ceci corrobore les résultats d’Ogouwalé
(2006) selon lesquels le début et la fin des saisons humides varient dans le
temps et dans l’espace. De même, les hauteurs pluviométriques les plus
élevés sont atteintes pendant cette période (Vissin, 2007).
 Période B2 D : elle va de la troisième décade de septembre à la première
décade d’octobre et durant laquelle P < ETP. C’est la période post-humide
pendant laquelle les cultures épuisent la réserve en eau dans le sol. Elle ne
dure qu’une décade, soit 10 jours.
 Période DA2 (ou DC + A1 A2) : elle va de la première décade d’octobre à
la première décade de mai de l’année suivante et durant laquelle P <

43
ETP/2. C’est la période sèche au cours de laquelle les cultures sont
généralement à l’étape de maturation et le temps est bon pour le séchage
de la récolte. D’après Vissin (2007), janvier apparaît le moins arrosé de
tous les mois secs et avril se révèle un mois de transition sur l'ensemble
du bassin du Niger.

4.2.1.2. Périodes optimales de semis des cultures mises en valeur

Les fréquences des périodes de sécheresse au cours de l’année données par les
probabilités conditionnelles et les informations sur les variations interannuelles
des pluies décadaires de 1971 à 2010 ont permis de déterminer les périodes
optimales de semis. La période de semis optimale est définie à partir de la date
de semis précoce et la date de semis tardif. La date de semis précoce est calée au
début de la période humide afin d’assurer la réussite du semis tandis que la date
de semis tardif est calée au cours de la période humide afin d’assurer
l’alimentation hydrique en pleine croissance (Annexe 7).

4.2.1.2.1. Période optimale de semis de la culture du maïs

Pour le calage du cycle de culture du maïs, le critère suivant a été établi : lorsque
la période humide est assez longue (plus de 60 à 70 jours), la date de semis la
plus précoce est déterminée par le fait que la récolte ne doit pas avoir lieu avant
B2 (fin de la période humide) ; la date de semis tardif est déterminée à partir de
D (fin de la période post-humide) comme la date de récolte. Ainsi, pour les
variétés de 75 jours, une période de semis allant du 25 juillet au 5 août, du 1er
au 20 juillet pour ceux de 90 jours et du 1er au 20 juin pour ceux de 120 jours
ont été obtenus.

4.2.1.2.2. Période optimale de semis de la culture du riz

Le critère suivant a été utilisé pour caler le cycle de culture du riz : la période
A2B2 doit avoir une durée d’au moins 110 ou 120 jours selon la variété et qu’il

44
faut 20 jours en plus pour bien étaler la période de semis. Ainsi, la période de
semis optimale pour la variété de 110 jours est du 10 au 30 juin et pour la
variété de 120 jours, elle est du 1er au 20 juin.

4.2.1.2.3. Période optimale de semis de la culture du sorgho

Pour caler la période optimale de semis du sorgho, le critère selon lequel la


période de végétation active A2 D doit avoir une durée de 110 jours au minimum
a été considéré. La période optimale obtenue va du 10 au 20 juin, soit la
deuxième décade du mois de juin.

100 Paramètres climatiques


Hauteur de pluie par décade (mm)

Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2

60

40
Maïs 75 jours

20 Maïs 90 jours

Maïs 120 jours

0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3

Décade mensuelle

Figure 7 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques


remarquables et période optimale de semis du maïs

45
100 Paramètres climatiques
Hauteur de pluie par décade (mm)

Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2

60

40

20
Riz 120 jours

Riz 110 jours


0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle

Figure 8 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques


remarquables et période optimale de semis du riz

4.2.1.2.4. Période optimale de semis de la culture du mil

Pour caler le cycle de culture du mil, le critère selon lequel la date précoce de
semis se situe à 110 jours avant l’événement B 2 a été considéré. Car la
pluviométrie doit être inférieure à l’évapotranspiration de la floraison à la
récolte afin que de meilleurs rendements puissent être atteints. Dix (10) jours de
plus à cette date sont ajoutés pour obtenir la date de semis tardif puisque la
période post-humide au cours de laquelle P < ETP dure une décade. Ainsi, la
période optimale de semis pour la variété de 150 jours va du 10 au 20 juin.

46
100 Paramètres climatiques
Hauteur de pluie par décade (mm)

Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2

60

40

20 Mil 150 jours

Sorgho 110
0 jours
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle

Figure 9 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques


remarquables et période optimale de semis du mil et du sorgho

4.2.1.2.5. Période optimale de semis de la culture du niébé

Le cycle de la variété de niébé est de 60 jours en moyenne et nous avons


considéré pour le calage une variété de 100 jours. Le critère choisi stipule qu’il
faut que la période entre le 40ème et le 60ème jour après le semis tombe dans la
période humide. Ainsi, la période optimale de semis va de la deuxième à la
troisième décade du mois de juillet en ce qui concerne la variété de 100 jours ;
pour les variétés de 60 jours en moyenne, elle va du 20 juillet au 10 août.

4.2.1.2.6. Période optimale de semis de la culture du soja

47
Le critère veut que la date de semis précoce soit obtenue à partir de l’événement
B2 et la date de semis tardif à partir de l’événement D. Ainsi, la période optimale
de semis pour la variété de 90 jours du soja va du 1er au 20 juillet.

4.2.1.2.7. Période optimale de semis de la culture de l’arachide

L’arachide est une culture exigeante en eau durant toutes ses phases végétatives
à l’exception de la maturation et de la phase récolte où le manque d’eau ne peut
causer la perte de rendement. La date optimale de semis est celle à l’événement
B1 en ce qui concerne la variété de 120 jours. Quant à la variété de 90 jours, la
date optimale de semis est déterminée à partir de l’événement B 2. Ce qui permet
d’avoir la récolte pendant la période post-humide au cours de laquelle les pluies
s’arrêtent. La période optimale de semis pour la variété de 90 jours se situe du
10 juillet au 10 août et celle pour la variété de 120 jours, du 1er au 30 juin.

100 Paramètres climatiques


Hauteur de pluie par décade (mm)

Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2

60

40

Soja 90 jours Arachide


20 90 jours

Arachide
120 jours Niébé 60 jours

0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3

Décade mensuelle

48
Figure 10 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de semis du soja, du niébé et de l’arachide

4.2.1.2.8. Période optimale de bouturage de la culture de l’igname

Au Bénin, la durée de la saison des pluies est plus courte que le cycle végétatif
de l’igname et il est donc impératif de planter avant les premières pluies. La
plantation précoce, même 3 mois avant les pluies est sans graves conséquences
sur le rendement. Néanmoins, pour la détermination de la période de semis, le
critère choisi consiste à ce que la plantation se fasse 15 jours avant l’événement
A2. La période de plantation obtenue va donc de février à mi-avril pour toutes
les variétés.

100 Paramètres climatiques


Hauteur de pluie par décade (mm)

Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2

60

40
Igname 200 et
350 jours
20 Manioc
210 jours

0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3

Décade mensuelle

49
Figure 11 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de bouturage de l’igname et du manioc

4.2.1.2.9. Période optimale de bouturage de la culture du manioc

Le critère pour la détermination de la période de plantation du manioc est le fait


que l’événement B1 soit choisi comme la date la plus propice pour la plantation
du manioc. La date du 1er juin comme date optimale est ainsi obtenue.

4.2.1.2.10. Période optimale de semis de la culture du coton

Pour le calage de la période de semis, le critère dominant est la nécessité des


pluies abondantes jusqu’au 110ème jour après le semis. La date optimale
d’ouverture des premières capsules est l’événement D comme estimation.
L’arrêt des pluies à l’événement D permet à la plante de traverser une période
sèche marquée, n’exposant pas les capsules aux pluies excessives. La période de
semis optimale pour la variété de 120 jours est du 10 au 30 juin.

50
100 Paramètres climatiques
Hauteur de pluie par décade (mm)

Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2

60

40

20
Cotonnier
120 jours

0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3

Décade mensuelle

Figure 12 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques


remarquables et période optimale de semis du cotonnier

4.2.2. Discussions

Il ressort de l’analyse des résultats des périodes de semis optimales obtenues ce


qui suit :

 Les périodes de semis optimales ont été essentiellement calées à partir des
événements remarquables B1, B2 et D, sauf l’événement A2 qui n’a pas été
pris en compte. En effet, les périodes de transition d’état des décades
sèches et humides correspondent aux différents événements remarquables

51
trouvés. Ainsi, ces événements se réalisent à des probabilités égales aux
probabilités de transition d’état des décades. Les événements B 1 et B2 sont
au sein de la longue série des décades humides, donc sont de probabilités
d’occurrence élevée de pluie, soient 95% ; raison pour laquelle ils ont été
déterminants dans le calage des périodes optimales de semis. Néanmoins,
il existe des poches de sécheresse pendant cette période (période humide),
précisément dans le mois de juin où les producteurs modifient les périodes
de semis pour la plupart (Aho et al., 2006 ; Ogouwalé, 2006 ; Dedjan,
2010). L’événement D marque la transition de la décade humide à la
décade sèche ainsi que le passage de la saison humide à la saison sèche ; il
a une probabilité d’occurrence faible de pluie, soit 4%. Ceci confirme
l’arrêt prématuré des pluies dont fait cas Dedjan (2010) dans ses travaux
de recherches, contraignant les producteurs à faire des semis précoces.
L’événement A2 quant à lui, marque le passage de la décade sèche à la
décade humide et a également une probabilité d’occurrence faible de
pluie, soit 6%. Cela confirme les retards des événements pluvieux
évoqués par Houndénou et al. (2002) et Dedjan (2010), un fait qui pousse
les producteurs à opter pour le semis en juin.

 Les périodes optimales de semis n’ont pas été calées dans la période pré-
humide, mais plutôt dans la période humide (B 1B2) où le semis y est plus
favorable. Cela serait d’abord du à l’allongement de la saison humide ;
ensuite au retard des événements pluvieux au début de la saison humide
(période pré-humide) expliqué par la probabilité faible trouvée à
l’événement A2 (6%) qui élimine toute possibilité de semis avant
l’événement B1. Pour toutes les cultures susmentionnées, la levée n’est
possible qu’après des pluies suffisantes (Van Diepen et Azontondé, 1979).
La saison de croissance commence dès le moment où l’humidité est
disponible pour une période suffisamment longue sans retour de

52
conditions sèches (Ogouwalé 2004 et 2006). Ceci explique pourquoi
l’événement A2 n’a pas été utilisé dans le calage des périodes optimales
de semis. De même, c’est au sein de la période humide (B 1B2) que les
probabilités P (H/H) et P (HH/H) sont élevées.

 Le calage des périodes optimales de semis permet d’avoir à l’événement


D la récolte pour toutes les cultures sauf pour le manioc et l’igname. Cela
serait du au fait que les variétés utilisées sont en général des variétés à
cycle court. L’adoption des variétés améliorées à cycle court s’avère une
stratégie d’adaptation aux changements climatiques (Ogouwalé, 2006 ;
Kadadji, 2013 ; Salifou, 2013). Tidjani et Akponikpè (2012)
recommandent d’ailleurs l’adoption des variétés améliorées à cycle court
de maïs, mais déconseillent la pratique de semis tardif à la fois pour la
variété locale et améliorée de maïs, d’après l’évaluation des scénarios des
méthodes paysannes d’adaptation aux changements climatiques réalisée à
partir du modèle de simulation des cultures APSIM. Cependant, les
retards des pluies et les poches de sécheresse sont effectifs dans la zone
d’étude (Dedjan, 2010) ; alors, si les périodes critiques telles que la
floraison et la formation des grains traversent des périodes où les pluies
escomptées ne sont pas suffisantes, il y aura à la récolte une surproduction
de feuilles plutôt qu’une production de grains, en ce qui concerne le maïs.

53
4.3. ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LES PERIODES OPTIMALES
DE SEMIS DETERMINEES ET LES PERIODES DE SEMIS
VULGARISEES PAR LE CARDER/BANIKOARA

La délimitation de la saison pluvieuse en périodes pré-humide, humide et post-


humide a servi de base au calage des calendriers agricoles. Les calendriers
agricoles dépendent des périodes de semis et leur influence est importante pour
les cultures annuelles. D’où la nécessité que ces calendriers culturaux prennent
en compte l’inconstance des aléas climatiques pour que les meilleurs rendements
culturaux puissent être atteints.

4.3.1. Différences observées

Le tableau 8 présente les différences entre les périodes optimales de semis


déterminées et celles vulgarisées par le CARDER/Banikoara.

Il ressort de l’analyse du tableau 8 que :

- Culture du maïs : les périodes de semis déterminées pour les variétés de


75 et 90 jours se situent à la fin de celles qui sont vulgarisées. Quant à la
variété de 120 jours, les périodes sont pratiquement les mêmes ;
- Culture du riz : les périodes de semis déterminées correspondent assez
bien à celles indiquées par le CARDER/Banikoara pour les deux variétés ;
- Culture du sorgho : la période de semis obtenue est tardive de deux
décades par rapport à celle qui est vulgarisée ;
- Culture du niébé : les deux périodes ont les mêmes dates précoces de
semis ; la différence est que la période optimale déterminée dure deux

54
décades alors qu’elle est d’une décade pour la période de semis
vulgarisée ;

Tableau 8 : Différences entre périodes optimales et périodes vulgarisées de


semis
Cultures Variétés et cycles Périodes optimales Périodes de semis
de semis vulgarisées par le
déterminées CARDER/Banikoara
7930SR (75 jours) Du 25 juillet au 5 Du 1er au 15 juillet
Maïs août
EV83-28 (90 jours) Du 1er au 20 juillet Du 15 au 30 juin
TZBSR (120 jours) Du 1er au 20 juin Du 1er au 15 juin
Riz IR841 (110 jours) Du 10 au 30 juin Du 1er au 20 juin
Beris 21 (120 jours) Du 1er au 20 juin
Sorgho SSBK (110 jours) Du 10 au 20 juin Du 1er au 10 juin
Variétés à cycle de
Niébé 60 jours en Du 20 juillet au 10 Du 20 au 31 juillet
moyenne août
Variété blanche A partir de novembre
Igname (200 jours) De février à mi-avril
Variété jaune (350 De novembre à mars
jours)
Cotonnier H279-1 (120 jours) Du 10 au 30 juin Du 1er au 20 juin
Soja Variété de 90 jours Du 1er au 20 juillet De mi-juin à mi-
juillet
Arachide 55-437 (90 jours) Du 20 juillet au 10 Fin mai à fin juin
août
69-101 (120 jours) Du 1er au 30 juin

- Culture de l’igname : d’après les calculs, l’igname doit être bouturée


avant le 15 avril au plus tard. Et elle peut être bouturée précocement 3
mois à l’avant. Mais les périodes vulgarisées par le CARDER/Banikoara

55
vont de novembre à mars, ce qui ne cadre pas du tout avec les périodes
déterminées.
- Culture du coton : la période de semis déterminée correspond à celle qui
est vulgarisée et permet aux producteurs de semer encore une décade de
plus ;
- Culture du soja : la période de semis déterminée est comprise dans celle
indiquée par le CARDER/Banikoara qui est beaucoup plus étalée;
- Culture de l’arachide : la période vulgarisée est largement plus longue que
les périodes que nous avons déterminées (10 jours). Seule celle de la
variété de 120 jours y est comprise.

En résumé, l’étude comparative entre les périodes de semis déterminées et les


périodes de semis en vigueur montre un décalage plus ou moins important,
variant d’une culture à l’autre et d’une variété à l’autre. Seules les cultures de
maïs et de riz (variété de 120 jours spécifiquement), et de coton ont des périodes
optimales de semis correspondantes à celles qu’indique le CARDER/Banikoara.

4.3.2. Discussion

Il ressort de l’analyse des comparaisons entre les périodes de semis optimales


obtenues et celles qui sont en vigueur, ce qui suit :

 Pour la majorité des cultures, les périodes de semis du


CARDER/Banikoara sont de longue durée. Ceci peut s’expliquer par les
incertitudes du climat. L’étendue des travaux agricoles est telle que le
semis ne peut pas être réalisé dans un espace de temps plus court (Van
Diepen et Azontondé, 1979).

 A propos de la précocité des périodes de semis vulgarisées par rapport à


celles qui sont déterminées, l’explication est que cette pratique agricole a
pour risque d’avoir une récolte sous conditions pluvieuses. Les
producteurs ne le trouvent souvent pas grave pour les cultures telles que
56
l’arachide de bouche, le maïs de soudure, le maïs mûr et le riz (Van
Diepen et Azontondé, 1979), mais cela l’est, surtout pour certaines
cultures (coton, niébé, certaines variétés de maïs) qui exigent une
sécheresse marquée pour certaines et une baisse de la pluviométrie pour
d’autres.

 Concernant l’étalement des périodes de semis vulgarisées par rapport à


celles qui sont déterminées, les risques encourus sont la survenue de
poches de sécheresse au début ou au milieu du cycle, ou un arrêt
prématuré des pluies. D’après Van Diepen et Azontondé (1979), cette
vicissitude du climat n’est pas un phénomène récent, mais a toujours
caractérisé le milieu de ces régions, ce qui confirme les travaux de
Houndénou et al. (2002).

 En outre, les résultats de comparaison obtenus entre les périodes de semis


déterminées et les périodes de semis vulgarisées par les services d’appui-
conseil ont suscité en nous des interrogations en ce qui concerne leur mise
à jour ou non. Ainsi, d’après IDID-ONG (2008) cité par Dedjan (2010),
c’est en 1980 que la recherche agricole a eu à tester certaines dates ou
périodes de semis favorables à certaines principales cultures au Bénin et
depuis lors, ces périodes de semis sont vulgarisées par les services
compétents du MAEP tels que les CeRPA. Mais force est de constater que
ces périodes de semis recommandées par lesdites structures sont restées
inchangées par rapport à ce qui se faisait par le passé, en attestent les
fiches techniques sur les cultures vivrières, céréales, légumineuses à
graine et tubercules consultées. Sauf pour la culture du riz pour laquelle la
fiche technique sur les variétés de riz cultivées et les techniques de
production vulgarisée par le MAEP lors de la formation/recyclage des
agents (CPV et TSPV) au titre de la campagne agricole 2009-2010 montre
que la période de semis du riz a été adaptée à la nouvelle donne

57
climatique. Ceci explique pourquoi les périodes de semis déterminées
pour les deux variétés de riz correspondent aux périodes vulgarisées. Cet
état de chose confirme les travaux d’Ogouwalé (2006) selon lesquels « le
calendrier agricole n’est plus en phase avec les réalités climatiques des
deux dernières décennies de notre époque ». D’après Boko et al. (2012),
les méthodes de projection du Service en charge de l’agriculture
n’intègrent pas la mobilité des phénomènes climatiques dans leurs
projections. De ce fait, les populations paysannes modifient eux-mêmes
les périodes de semis des cultures (Houndénou, 1999 ; Aho et al., 2006 ;
Dedjan, 2010) et l’ordre de semis des cultures (Agbo, 1991 cité par
Dedjan, 2010), en réaction aux perturbations climatiques.

 En 2014, les pluies se sont installées en mai, plus précisément dans la 3 ème
décade. Mais les pluies se sont raréfiées et leur couverture n’a pas été
totale. Les quelques producteurs qui ont semé tôt, ont eu à faire trois fois
de suite le resemis pour compenser les pertes. Le semis du cotonnier cette
année-ci a été tardif, soit du 1 er au 10 juillet alors qu’à bonne date
(vulgarisée par le CARDER/Banikoara), il est du 1 er au 20 juin. Ce semis
tardif du cotonnier a été réalisé après la pluie de la 1 ère décade de juin.
Passé cette date, il n’a plus plu ; les sols sont devenus secs, les plantes en
stress hydrique et les producteurs inquiets. Ce n’est le 15 juillet (2 ème
décade) qu’une grande pluie s’est abattue sur la zone. Il s’agit de pluies
abondantes et espacées évoquées par Boko (1988), caractéristique de la
région septentrionale du pays. Cet état de chose risque de compromettre la
réussite de la campagne cotonnière 2014 alors qu’elle était de 62000
tonnes l’an dernier. La réactualisation du calendrier agricole s’avère donc
nécessaire pour une meilleure production agricole.

58
Conclusion

Au terme de cette étude, il ressort que la commune de Banikoara est confrontée


à des contrecoups de la variabilité pluviométrique. Des résultats relatifs aux
régimes probabilistes des pluies décadaires sur la période 1971-2010, il ressort
que la probabilité marginale des décades sèches (58%) est supérieure à la
probabilité marginale des décades humides (42%) pour les deux sous-périodes
analysées, ce qui conduit à une succession d’états secs de la première sous-
période à la seconde, sans allongement de la période de sécheresse ; la
probabilité d’avoir une décade sèche après une autre sèche et celle d’avoir une
décade sèche après deux décades sèches successives sont toutes deux élevées
(93%), tendance qui se constate en période sèche ; la probabilité de transition
d’une décade humide à une autre humide et celle d’avoir une décade humide
après deux décades humides successives sont également élevées, soit 95%,
tendance qui se constate en période de pluie ; la probabilité de transition d'une
décade sèche à l'autre humide est de 6% tandis que la probabilité de transition
inverse est de 4%, toutes deux faibles. L’analyse des hauteurs de pluies de 1971
à 2010 a quant à elle révélé une faible variabilité pluviométrique caractérisée par
une augmentation des hauteurs pluviométriques de 5% de la première sous-
période à la seconde, une faible distribution des hauteurs pluviométriques au
cours des deux sous-périodes et un allongement de la période humide de 6
décades de plus depuis 1921 jusqu’à 1973.

La probabilité d’occurrence de pluie élevée trouvée à l’événement B 1 (95%) et la


probabilité d’occurrence de pluie faible trouvée à l’événement A 2 (6%) ont
éliminé la possibilité de faire le semis dans la période pré-humide. Ceci rend le

59
semis plus favorable en période humide (12 décades, de juin à septembre). La
période optimale de semis du maïs (variété TZBSR de 120 jours) et du riz
(variété Beris 21 de 120 jours) est du 1er au 20 juin tandis que celle du sorgho
(variété SSBK de 110 jours) est du 10 au 20 juin ; la période optimale de semis
du cotonnier (H279-1 de 120 jours) est du 10 au 30 juin ; celle du niébé (variété
de 60 jours en moyenne) et de l’arachide (variété 55-437 de 90 jours) sont du 20
juillet au 10 août. Les périodes de semis de la plupart des cultures ont été calées
dans la période humide ; mais cela ne certifie pas que l’événement pluvieux aura
lieu. Car même en période optimale, il pourrait ne pas pleuvoir. De cette
manière, les conditions pluviométriques pourraient contraindre à semer en
dehors de la période favorable pour le semis, mais en étalant en même temps des
risques. Semer précocement a pour risque de traverser des poches de sécheresse
longues après le semis, ce qui nécessite un re-semis et le risque d’une récolte
sous conditions trop humides. Semer tardivement a quant à lui pour risque
l’arrêt prématuré des pluies à la fin du cycle ; dans ce cas, les conséquences pour
le rendement sont plus graves. Ce sont les raisons pour lesquelles nous
suggérons de terminer les activités de semis avant la fin de la période optimale
déterminée.

Après comparaison, les périodes optimales de semis sont sensiblement décalées


par rapport à celles qui sont vulgarisées par les services en charge de
l’agriculture. Aussi, leurs périodes de semis ne sont elles pas actualisées à la
fluctuation que connait le climat depuis plusieurs décennies ? Alors, nous
suggérons au CARDER/Banikoara de jouer pleinement son rôle d’intermédiaire
entre la recherche et le monde rural en s’informant sur le phénomène des
changements climatiques, ses causes et ses conséquences, en intégrant les
périodes optimales de semis déterminées dans l’élaboration de nouveaux
calendriers agricoles, en encadrant et en aidant les producteurs dans le choix des
stratégies d’adaptation aux changements climatiques.

60
De manière générale, les objectifs de l’étude ont été atteints et les hypothèses
ont été vérifiées. Pour approfondir cette étude, les facteurs naturels et socio-
économiques tels que les besoins thermiques des cultures, les propriétés
hydriques du sol, le labour du sol, la disponibilité de main d’œuvre, etc.
pourraient être ajoutés aux conditions climatiques pour déterminer les périodes
de semis optimales. De même, une méthodologie à même d’évaluer les poches
de sécheresse et d’expliquer les retard et arrêt des pluies serait utilisée pour
caractériser le régime pluviométrique de la commune de Banikoara.

61
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67
7. ANNEXES

7. 1. Matrice de transition des probabilités conditionnelles de la chaîne de


Markov d'ordre 1 de la sous-période 1991-2010

Décade t
S H
Décade t-1 S 14/15 1/15
H 1/21 20/21

7.2. Matrice de transition des probabilités conditionnelles de la chaîne de


Markov d'ordre 2 de la sous-période 1991-2010

Décade t-1 et t
SS SH HS HH
SS 13/14 1/14 - -
Décade t-2 SH - - 0 1
et t-1 HS 1 0 - -
HH - - 1/20 19/20

68
7.3. Succession des décades de la sous-période 1971-1990

Décades (1971- Hauteurs de Types de


1990) pluie décades
Janvier_1 0 DS
Janvier_2 0 DS
Janvier_3 0 DS
Février_1 0,42 DS
Février_2 1,91 DS
Février_3 0,04 DS
Mars_1 1,745 DS
Mars_2 3,345 DS
Mars_3 2,625 DS
Avril_1 3,935 DH
Avril_2 11,5 DH
Avril_3 22,04 DH
Mai_1 28,235 DH
Mai_2 35,665 DH
Mai_3 48,5 DH
Juin_1 45,725 DH
Juin_2 53,265 DH
Juin_3 52,225 DH
Juillet_1 63,415 DH
Juillet_2 60,88 DH
Juillet_3 74,135 DH
Août_1 64,36 DH
Août_2 79,75 DH
Août_3 94,325 DH
Septembre_1 73,895 DH
Septembre_2 66,375 DH
Septembre_3 40,475 DH
Octobre_1 19,48 DH
Octobre_2 8,05 DH
Octobre_3 9,025 DH
Novembre_1 0,06 DS
Novembre_2 0 DS
Novembre_3 0 DS

69
Décembre_1 0 DS
Décembre_2 0 DS
Décembre_3 0,65 DS

DS : décade sèche ; DH : décade humide

7.4. : Succession des décades de la sous-période 1991-2010

Décades (1991- Hauteurs de Types de


2010) pluie décades
Janvier_1 0 DS
Janvier_2 0 DS
Janvier_3 0 DS
Février_1 0 DS
Février_2 0 DS
Février_3 0,55 DS
Mars_1 0,355 DS
Mars_2 2,065 DS
Mars_3 4,35 DH
Avril_1 5,335 DH
Avril_2 8,26 DH
Avril_3 19,67 DH
Mai_1 34,675 DH
Mai_2 39,315 DH
Mai_3 50,48 DH
Juin_1 48,13 DH
Juin_2 44,43 DH
Juin_3 59,81 DH
Juillet_1 57,155 DH
Juillet_2 71,505 DH
Juillet_3 85,165 DH
Août_1 74,925 DH
Août_2 88,165 DH
Août_3 94,935 DH
Septembre_1 70,97 DH
Septembre_2 70,14 DH
Septembre_3 33,365 DH
Octobre_1 34,145 DH
Octobre_2 13,775 DH
Octobre_3 2,6 DS
Novembre_1 0,03 DS
Novembre_2 0,11 DS
70
Novembre_3 0 DS
Décembre_1 0 DS
Décembre_2 0 DS
Décembre_3 0 DS

DS : décade sèche ; DH : décade humide

Annexe 7.5. Moyenne (m1 [décade]), écart-type (σ [décade]) et coefficient de


variation (Cv [décade]) des périodes de sécheresse (s 0) pendant la sous-période
1991-2010

m1 (s0) σ (s0) Cv (s0)


Banikoara 15 14,491 0,966

Annexe 7.6. Moyenne (m1 [décade]), écart-type (σ [décade]) et coefficient de


variation (Cv [décade]) des périodes de pluie (s1) pendant la sous-période 1991-2010

m1 (s1) σ (s1) Cv (s1)


Banikoara 21 20,493 0,975

71
Annexe 7.7. Critères pour la détermination des périodes de semis optimales

Cultures et variétés Période Début récolte Période propice pour le semis


critique Date précoce Date tardive
7930SR (75 30 - 60 75 B2-75 D-75
jours)
EV83-28 (90 30 – 60 et 60 - 90 B2-90 D-75
Maïs
jours) 75
TZBSR (120 50 – 80 et 80 - 120 B2-120 D-105
jours) 105
IR841 (110 50 - 90 110 B2-110 B2-90
Riz jours)
Beris 21 60 - 100 120 B2-120 B2-100
(120 jours)
Sorgho SSBK (110 - 110 D-110 D-100
jours)
60 jours en - 60 B2-60 D-60
Niébé moyenne
100 jours 40 - 60 100 B1+40 B2-60
Manioc (210 jours) 0 - 30 210 Date optimale : B1
Variété - Très
Igname blanche (200 200 précocement Au plus tard
jours)
A2-90 A2-15
Variété -
jaune (350 350
jours)
Cotonnier H279-1 (120 - 120 B1 D-100
jours) D-120
Mil (150 jours) 108 - 150 150 B2-110 D-110
Soja (90 jours) - 90 B2-90 D-90

72
55-437 (90 20 - 50 et 50 - 90 B2-90 D-70
Arachide jours) 70
69-101 (120 50 - 80 et 80 - 120 B2-120 D-100
jours) 100

7.8. Photos

Photo 1 : Surface labourée et prête pour le semis du maïs


Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

Photo 2 : Culture du cotonnier après semis précoce (1ère décade de mai)


Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

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Photo 3 : Culture du riz pluvial (semis 1ère décade de juillet)
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

Photo 4 : Culture de l’arachide (semis 1ère décade de juillet)


Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

Photo 5 : Culture du cotonnier après semis tardif 1 (semis 1ère décade de juillet)
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

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Photo 6 : Culture du cotonnier après semis tardif 2 (semis 1ère décade de juillet)
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

Photo 7 : Culture du maïs : semis la 3ème décade de juin


Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

Photo 8 : Culture du maïs : semis la 2ème décade de juin


Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

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Photo 9 : CARDER/Banikoara
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014

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