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MEMOIRE DE MASTER
ADAPTATIONDES
ADAPTATION DESPERIODES
PERIODESDE
DE
SEMISAUX
SEMIS AUXCHANGEMENTS
CHANGEMENTS
CLIMATIQUESDANS
CLIMATIQUES DANSLA
LA
COMMUNEDE
COMMUNE DEBANIKOARA
BANIKOARA
Présenté par :
Sous la direction de :
i
CERTIFICATION
Je certifie que ce travail a été entièrement réalisé par GBAGUIDI Gregg Nino
Crédo, étudiant au Centre Inter facultaire de Formation et de Recherche en
Environnement pour le Développement Durable (CIFRED/UAC), sous ma
supervision.
Le Superviseur,
i
DEDICACES
A ma chère mère, Marie-Hélène BOKO pour toutes les peines qu’elle s’est
donnée afin de me donner une éducation digne du nom, que ce travail t’apporte
satisfaction et fierté ;
A mon cher père, Pierre GBAGUIDI pour tous les immenses efforts et sacrifices
consentis pour me voir évoluer dans les études, reçois ce travail comme le fruit
de tous tes efforts.
ii
REMERCIEMENTS
M. Idrissou CHABI, pour son amabilité et pour m’avoir hébergé tout le long de
mon séjour à Banikoara.
Tous les enseignants du CIFRED pour cette formation de qualité que j’ai reçue.
iii
TABLE DES MATIERES
Titres Pages
CERTIFICATION i
DEDICACES ii
REMERCIEMENTS iii
RESUME x
ABSTRACT xii
Introduction........................................................................................................1
1.2. Problématique et justification.....................................................................3
1.3. Objectifs de l’étude.....................................................................................5
1.3.1. Objectif général.....................................................................................5
1.3.2. Objectifs spécifiques.............................................................................5
1.4. Hypothèses de recherche.............................................................................6
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 7
iv
2.2.4.2. Les besoins en eau du riz (Oryza sativa)......................................13
v
5.1. Périodes climatiques..................................................................................41
5.2. Périodes optimales de semis des cultures mises en valeur........................44
5.2.1. Période optimale de semis de la culture du maïs................................44
5.2.2. Période optimale de semis de la culture du riz....................................44
5.2.3. Période optimale de semis de la culture du sorgho.............................45
5.2.4. Période optimale de semis de la culture du mil..................................46
5.2.5. Période optimale de semis de la culture du niébé...............................47
5.2.6. Période optimale de semis de la culture du soja.................................47
5.2.7. Période optimale de semis de la culture de l’arachide........................48
5.2.8. Période optimale de bouturage de la culture de l’igname...................49
5.2.9. Période optimale de bouturage de la culture du manioc.....................50
5.2.10. Période optimale de semis de la culture du coton.............................50
5.3. Discussion.................................................................................................51
CHAPITRE 6 : ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LES PERIODES
OPTIMALES DE SEMIS DETERMINEES ET LES PERIODES DE SEMIS
VULGARISEES PAR LE CARDER/BANIKOARA 54
ANNEXES 68
vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES FIGURES
ix
RESUME
x
optimale de semis du maïs (variété TZBSR de 120 jours) et du riz (variété Beris
21 de 120 jours) est du 1er au 20 juin tandis que celle du sorgho (variété SSBK
de 110 jours) est du 10 au 20 juin ; la période optimale de semis du cotonnier
(variété H279-1 de 120 jours) est du 10 au 30 juin ; celle du niébé (variété de 60
jours en moyenne) et de l’arachide (variété 55-437 de 90 jours) sont du 20 juillet
au 10 août ; (v) l’analyse comparative entre les périodes de semis déterminées et
les périodes de semis en vigueur montre un décalage plus ou moins important ;
seules les cultures de maïs et de riz (variété de 120 jours spécifiquement) et de
coton ont des périodes optimales de semis correspondantes à celles qu’indique le
CARDER/Banikoara. Cette étude qui intègre les mesures d’adaptation aux
changements climatiques, servira à élaborer de nouveaux calendriers agricoles
plus adaptés à l’environnement climatique actuel. Ces calendriers seront mis à la
disposition du monde paysan pour de meilleurs rendements de ces cultures dans
la commune de Banikoara.
xi
ABSTRACT
xiii
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE
Introduction
1
l’Afrique de l’Ouest (Agbossou, 2007). Le Bénin, pays de l’Afrique de l’Ouest,
n’est pas épargné du phénomène. Il ressort des thèses de Houndénou (1999) et
d’Ogouwalé (2006) que la péjoration pluviométrique, la réduction de la durée de
la saison agricole, la persistance des anomalies négatives, la hausse des
températures minimales et maximales, caractérisent désormais les climats du
Bénin et modifient les régimes pluviométriques et les systèmes de production
agricole (Tidjani et Akponikpè, 2012). Selon le MEHU (2001), le réchauffement
global aurait pour conséquence entre autres, une modification sensible des
hauteurs pluviométriques à l’échelle annuelle, mais surtout une augmentation de
la durée de la période sèche d’un à deux mois selon les stations. Les
conséquences seront remarquables sur l’agriculture béninoise, largement
pluviale et de facto sur l’économie du pays, très dépendante de ce secteur
(PARBCC, 2008) alors qu’elle contribue pour près de 30 % au PIB, emploie
plus de 50 % de la population active (Renard et al., 2004) et est fortement
dépendante du climat (Gnanglè et al., 2012).
2
trois volets. Le premier volet aborde la problématique de la recherche, le cadre
conceptuel et la méthodologie adoptée. Le second volet expose les résultats
auxquels nous sommes parvenus et les analyses et discussions qu’ils ont
suscitées. Enfin, le troisième volet prend en compte la conclusion et les
suggestions.
Pour Aho et al. (2006) cité par Dedjan (2010), les populations paysannes ont
élaboré des stratégies pour se conformer à la nouvelle donne climatique, parmi
lesquelles les prières collectives, l’exode rural, les pluies provoquées,
l’application de doses massives d’engrais, l’adoption de cultures à cycle court,
les modifications des dates de semis des cultures. Malheureusement, ces
stratégies ne répondent pas convenablement et durablement aux effets négatifs
des changements climatiques sur l’agriculture. Il faut aussi noter que les
méthodes de projection du Service en charge de l’agriculture n’intègrent pas la
mobilité des phénomènes climatiques dans leurs projections ; et intégrer la
variabilité qui pourrait permettre d’élaborer de nouveaux calendriers agricoles à
l’usage des paysans (Boko et al., 2012). Les Stratégies d’adaptation passent
principalement par : la modification des dates de plantation et des variétés
cultivées ; le déplacement des cultures ; la meilleure gestion des terres (lutte
contre l’érosion et protection des sols par le boisement, etc.) (GIEC, 2007) ; la
sensibilisation sur les changements climatiques et la gestion des ressources
naturelles (protection de l’environnement) ; la promotion d’un système de
rotation des cultures qui intègre une gestion des sols pour satisfaire aux
exigences de durabilité et de l’eau ; la promotion d’un système d’alerte précoce ;
l’intensification du reboisement pour favoriser la restauration des sols et
constituer des puits de carbone ; la pratique du drainage (Dugué, 2012).
4
périodes optimales de semis des cultures qui y sont mises en valeur (coton, maïs,
sorgho, manioc, igname, niébé, riz, arachide, mil, soja), seront déterminées. De
ce fait, certaines questions se posent et méritent qu’on leur trouve des réponses :
Sachant que la distribution des pluies est unimodale au nord, comment sont
réparties les périodes climatiques pour que les calendriers agricoles en soient
fonction et quelle est la longueur potentielle de la saison culturale ?
Déterminer les régimes probabilistes des pluies sur la période 1971 à 2010
dans la commune de Banikoara ;
5
Caler les cycles des cultures et déterminer les périodes de semis ;
Pour mener cette étude, les hypothèses suivantes ont été posées :
6
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
7
pour faciliter et mettre en œuvre des mesures d’adaptation en tenant compte de
ses atouts économiques, technologiques, institutionnels, etc.
8
gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N20). Il faut y
ajouter la vapeur d’eau (H20), les fréons (CFC) et les autres produits gazeux
halogénés. Les principales sources de gaz à effet de serre en équivalent de CO 2
sont les secteurs de « l’agriculture » et « affectation des terres et foresterie ». La
contribution du secteur de l’agriculture au Bénin est de 70% et est due
essentiellement aux émissions de méthane dans ce secteur. Le dioxyde de
carbone, après le méthane, est le deuxième gaz important émis par les activités
anthropiques (agriculture, incendies de forêt, etc.) (Dedjan, 2010). L’activité
humaine (via la consommation d’énergie fossile et la déforestation) est
responsable d’un accroissement de la concentration en GES qui risque de
doubler à la fin du 21ème siècle (passage de 380 ppm de CO2 en 2000, à 600 ppm
en 2100, augmentation de 31% depuis 1750), entraînant un sensible
réchauffement climatique qui, selon la plupart des experts, a déjà commencé
(Raunet, 2005).
9
raccourcissement des cycles végétatifs et de floraison précoce, dus à l’élévation
de la température. Par ailleurs, sous l’effet répété des récessions et perturbation
pluviométriques, les rendements agricoles seront gravement affectés. Les
prévisions faites sur la productivité agricole seront complètement faussées et des
risques d’insécurité alimentaire seront élevés (Agossou, 2008). Boko (1988) a
d’ailleurs montré dans ses travaux de recherche les variations interannuelles
globales des productions agricoles face à ce phénomène, ce qu’ont confirmé les
travaux de Afouda (1990), de Houndénou (1999) et de Ogouwalé (2004). On
retient que la péjoration pluviométrique, la réduction de la durée de la saison
agricole, la persistance des anomalies négatives, la hausse des températures
minimales, caractérisent désormais les climats du Bénin et modifient les régimes
pluviométriques et les systèmes de production agricoles. Pour Roudier et al.
(2011), les études concernant différentes cultures pluviales (céréales, mil,
sorgho, coton, etc.) dans différents pays de l’Afrique de l’Ouest prévoient un
impact négatif, en ce qui concerne les rendements. Cependant, d’après eux, elles
ne tiennent pas compte des évolutions de la population, des sols, de la superficie
cultivée ou du progrès technique, et surtout des innovations que les paysans
pourraient mettre en place afin d’atténuer ces impacts.
10
africain est et sera le continent où les effets des perturbations climatiques se
feront le plus ressentir d’ici 2025 ; ceci en raison de leur manque de moyens
financiers et matériels. Ces différentes situations ont amené chaque Etat à en
faire une préoccupation et développer des stratégies endogènes d’adaptation
pour faire face plus efficacement aux contraintes climatiques (Dimon, 2008).
Pour preuve, le gouvernement du Bénin a mis en place un Programme Intégré
d’Adaptation aux changements climatiques dans le secteur de l’agriculture pour
la sécurité alimentaire.
11
Savalou, les producteurs ont développé des stratégies dans la gestion des sols de
leur terroir, ajouté aux stratégies susmentionnées (Agossou, 2008).
Pour l’agriculture tropicale, l’eau est le facteur naturel le plus limitant. C’est de
lui que dépend en effet le calendrier agricole. Chaque culture a des besoins
physiques spécifiques en eau, en particulier aux moments de vitesse de
croissance maximale et d’initiation de nouveaux organes. Quelles sont ces
besoins compte tenu des différentes phases végétatives ? Il s’agit de quelques
cultures mises en valeur dans la commune de Banikoara et pour lesquelles les
périodes de semis optimales seront trouvées : coton, maïs, sorgho, manioc,
igname, niébé, riz, arachide, mil et soja.
12
de formation des grains et maturation, un déficit hydrique ne baisse plus
beaucoup le rendement. La durée de la période entre la floraison et la maturité
varie selon la durée du cycle et selon la variété. La récolte se fait en temps sec
de préférence ; mais l’arrêt total des pluies n’est pas exigé.
13
2.2.4.3. Les besoins en eau du sorgho (Sorghum vulgare)
15
2.2.4.7. Les besoins en eau du cotonnier (Gossypium hirsutum)
Les besoins en eau du cotonnier sont d’au moins 500 mm durant la saison de
culture (CIRAD-GRET, 2002), mais en pratique, à cause des diverses pertes, on
estime ses besoins moyens en eau à environ 700 mm. Selon Peeters et al (2001),
le système racinaire pivotant du cotonnier lui confère une bonne résistance à la
sécheresse. Ses besoins en eau varient en fonction de son stade de
développement et des conditions climatiques régnant à chaque étape de son
cycle, essentiellement l’intensité lumineuse et le taux d’humidité relative de
l’air. Au semis, pour obtenir une bonne germination et une levée rapide (6
jours), le sol doit être proche de la saturation en eau. Les besoins en eau
s’accroissent avec le développement de la plante. Ils sont les plus élevés lorsque
le cotonnier porte des boutons floraux (phase de la préfloraison : 30ème au 60ème
jour) et des fleurs et lorsqu’il forme des capsules (phase de la floraison et
formation des capsules : 60ème à 110ème jour). Il faut compter 2 à 3 mm d’eau par
jour en début de végétation et 4 à 7 mm en période de floraison et de formation
des capsules. Une sécheresse relativement faible cause déjà une chute des jeunes
capsules et les pluies excessives à cette étape ont aussi pour conséquence la
chute des jeunes fruits (Van Diepen et Azontondé, 1979). Au moment de la
maturation des capsules, c'est-à-dire 110 jours après le semis, la saturation du
sol n’est plus nécessaire et 2 à 3 mm d’eau par jour suffisent à nouveau. Le
cotonnier demande alors un temps plus sec et ensoleillé. L’arrêt total des pluies
en période de déhiscence des capsules et de récolte du coton est la situation la
plus favorable. La culture optimale du cotonnier exige donc l’existence d’une
saison sèche marquée. On procède à une récolte au plus tôt 20 jours après
l’ouverture des capsules.
Le mil est généralement cultivé dans des zones ayant une pluviométrie variant
entre 200 et 800 mm, répartis sur trois à six mois correspondant à la longueur de
16
la saison des cultures (CIRAD-GRET, 2002). Le développement du mil se
caractérise en six principales phases : la feuillaison et le tallage (deux premiers
mois), la montaison (60ème au 90ème jour), l’épiaison (92ème au 108ème jour), la
floraison (108ème jour), la fructification (108ème au 124ème jour) et la maturation
(124ème au 150ème jour). Pour une meilleure production du mil, les pluies devront
être abondantes pendant les vingt premiers jours du cycle pour favoriser une
émission rapide des talles (au cours de la feuillaison) et ne doivent pas dépasser
les pertes par évaporation, de la floraison à la récolte pour ne pas gêner
l’utilisation des solutions enrichies situées en profondeur (Vidal, 1963). Le mil
peut survivre et produire de façon relativement fiable de petites quantités de
graines dans les régions où les précipitations annuelles sont aussi basses que 300
mm par an.
Le cycle de vie du soja comporte deux phases critiques en ce qui concerne les
besoins en eau : la période qui va du semis à la levée, et le stade du remplissage
des gousses. La consommation d’eau varie d’environ 250 mm dans des
situations sèches jusqu’à environ 850 mm dans des conditions optimales. La
plante de soja est sensible à l’engorgement du sol et une humidité excessive en
période de maturation nuit à la viabilité des semences comme à la bonne
conservation du produit (CIRAD-GRET, 2002). Seuls 25 à 30% de l’eau
consommée par une culture de soja le sont avant la floraison ; 45% sont utilisés
pendant la période de remplissage des gousses. Le soja récupère mieux que les
autres cultures d’un déficit en eau pendant les stades de croissance végétative.
Avec son système racinaire profond et sa période de floraison relativement
longue, il peut tolérer de courtes périodes de stress hydrique. La perte de fleurs
et de gousses précoces peut être compensée par celles produites lorsque
l’humidité est à nouveau disponible (Javaheri et Baudoin, 2001).
17
2.2.4.10. Les besoins en eau de l’arachide (Arachis hypogea)
Van Diepen et Azontondé (1979) ont résumé dans leur rapport d’étude les
besoins en eau de l’arachide à chaque phase de végétation. Des pluies
suffisantes sont obligatoires pour assurer la levée. Au cours des phases
suivantes : levée à la première fleur (période de croissance en feuille), début
floraison et floraison intense, une sécheresse provoque un retard de croissance
de la plante et une surcroissance végétative, réduisant le nombre total de fleurs
et donc la production de gousses. La phase de floraison intense est la plus
sensible à la sécheresse. Au cours de la phase fructification et remplissage des
gousses, une sécheresse entraine une réduction du poids des gousses. De même,
à cause du grand volume des plantes, l’évapotranspiration est très importante.
Pendant la dernière phase (maturation), une sécheresse ne peut plus causer une
baisse notable du rendement.
18
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES
Le climat est de type soudanien évoluant vers le type sahélien à une seule saison
de pluie d’avril à octobre et une saison sèche de novembre à avril. Cette
répartition des pluies n’est pas statique, elle connaît des écarts de jours dans le
démarrage des différentes saisons au cours du temps. Selon les données de
l’ASECNA (2013) la moyenne annuelle des précipitations oscille entre 792,184
mm à 1188,276 mm. Quant à la température, les moyennes annuelles des
minima varient entre 19,77°C et 22,6°C et celles des maxima entre 33,35° et
35,85° (Dedjan, 2010). La Commune de Banikoara bénéficie des affluents du
fleuve Niger à savoir : la Mékrou (410 km) au nord-ouest et l'Alibori (338) au
sud-est.
19
dégradation de l’environnement. La baisse continue de la pluviométrie est le
signe d’une sahélisation poussée consécutive à la monoculture généralisée du
coton (PDC-Banikoara, 2002).
2° 05'
Ñ
400 475 2° 46'
Ñ
N
Ñ
11° 11°
Ñ Ñ
COMMUNE DE KARIMAMA Ñ
34' BURKINA FASO Ñ 34'
Ñ
Ñ
Ñ LEGENDE
Ñ
Ñ
1280 1280
Ñ
Ñ
Cours d'eau permanent
Ñ
Ñ Cours d'eau temporaire
Ñ
Ñ
Ñ Parc National W du Niger FOUNOUGO Route bitumée
Ñ #
Ñ Route non bitumée
Ñ
COMMUNE
Ñ DE
Ñ
MALANVILLE Piste
Zone cynégétique
# KOKEY Ñ Ñ Ñ Ñ Ñ Limite d'Etat
de l'Atacora
Limite de département
# GOMPAROU
SOROKO # # SOMPEREKOU
Limite de commune
Y
#
BANIKOARA
Limite d'arrondissement
TOURA NIGER
BURKINA FASO
#
KOKIBOROU # OUNEY Parc National
Alibori
#
Atacora Zone cynégétique
GOUMORI
#
Y
# Chef-lieu de commune
COMMUNE Donga
Borgou
DE KEROU N
# Chef-lieu d'arrondissement
COMMUNE DE KANDI I
G
T
E
Collines
O
R
1220 G
I 1220
O Plateau
Zou A
COMMUNE D E GOGOUNOU
Ñ Ñ
2° 05' 400 475 2° 46'
20
économiques sont basées sur l’agriculture qui occupe plus de 80%, l’élevage
15%, le commerce 4% et les autres activités 1% (IFDC, 2007).
Pour faire cette étude, nous nous sommes basés seulement sur les facteurs de
nature purement climatique : la pluviométrie et l’évapotranspiration potentielle.
Ainsi, les données des hauteurs de pluies et de l’ETP de la zone d’étude sont
recueillies auprès de l’ASECNA.
Recherche documentaire
L’étude couvre la période allant de 1971 à 2010, soit une période de 40 ans.
Cette période a été subdivisée en deux sous-périodes de 20 ans chacune comme
suit : de 1971 à 1990 et de 1991 à 2010. Les données pluviométriques de la zone
d’étude ont été calculées par décades pour chaque sous-période au moyen du
logiciel Excel 2007.
21
Les données relatives aux périodes de semis vulgarisées par le
CARDER/Banikoara ont été traitées grâce au logiciel Word.
Plusieurs outils d’analyse ont été utilisés dans le cadre de cette recherche. Ils
sont présentés par hypothèse.
L'occurrence des pluies, régie par la chaîne de Markov et la hauteur de pluie qui
suit une loi gamma, a été analysée pour caractériser le régime probabiliste des
pluies (Chaouche et Parent, 1999). Le logiciel Minitab 14 a été utilisé pour les
différentes analyses. La méthodologie d’analyse utilisée pour cette hypothèse se
présente donc en deux phases :
Après avoir calculé la hauteur pluviométrique par décade pour chaque sous-
période, les décades sèches et humides ont été identifiées. Le seuil de la hauteur
pluviométrique pour passer d’une décade sèche à une décade humide utilisée
dans la présente étude est celui proposé par Agbossou et al. (2012) :
ho = 3,4 mm
Sans pour autant détailler la théorie des chaines de Markov, bien décrite dans
Thirriot (1983), Afouda (1985) et Jazwinski (1970), nous avons jugé utile d’en
donner quelque définition pour la clarté de ce travail. Ainsi, le modèle
Markovien de base correspond à un simple graphe d’état, doté d’une fonction de
transition probabiliste. A chaque pas de temps, le modèle subit une transition qui
va potentiellement modifier son état. Cette transition permet donc au système
modélisé d’évoluer selon une loi connue par avance. Néanmoins, cette loi de
22
transition est probabiliste. En effet, l’évolution du système peut être incertaine
ou simplement mal connue. Cette fonction probabiliste permet donc d’exprimer
simplement la loi d’évolution du modèle, sous la forme d’une matrice de
probabilités. Cela ouvre la porte à un très grand nombre d’utilisation où
l’évolution d’un système n’est connue qu’à travers des statistiques.
23
Lorsque la probabilité de transition est indépendante du temps, il s’agit de la
chaîne de Markov homogène et pour la chaîne de Markov d’ordre 1, nous
avons :
- une deuxième variable aléatoire est celle qui décrit le passage d’un état E i
à un état Ej ;
- une troisième variable est celle qui associe une certaine quantité de pluie
(hauteur, volume,) aux événements pluvieux.
24
Avec et
La méthode de décompte des couples d’état a été utilisée pour caractériser les
décades. Ainsi, le tableau 2 résume les couples d’états où N 01 et N10 représentent
respectivement le nombre de décades de transition d’état sec vers humide et
d’état humide vers sec. Le même raisonnement conduit au décompte des états
possibles et à la matrice des probabilités de transition pour la chaine de Markov
homogène d’ordre 2 (Afouda, 1985). Le tableau 2 donne la répartition du
et
25
Tableau 2 : Nombre d’états possibles et de probabilité de transition de Markov
d’ordre 2
Décade t-1 et t
00 01 10 11
Décade t- 00 0 0
2 et t-1
01 0 0
10 0 0
11 0 0
Les mêmes calculs ont été effectués pour la saison des pluies. Elles ont conduit à
des résultats similaires en remplaçant les indices de périodes sèches par ceux qui
caractérisent la saison des pluies.
26
Avec = paramètre de forme et = paramètre d’échelle lié à la distribution
observée.
l’écart type.
Les logiciels Microsoft Excel et Minitab 14 ont été utilisés dans ces analyses.
27
Hypothèse 2 : Le calage du cycle des cultures et la détermination des
dates de semis sont fonction des besoins en eau des cultures ;
P - ETR = 0
une période « pré-humide » où ETP/2 < P < ETP : c'est la période qui va
du semis au début de la floraison. La plante est peu couvrante et on admet
généralement que les besoins de la culture sont inférieurs à l’ETP ;
28
une période « humide » où P > ETP : période des besoins maximaux d'une
plante (floraison, début de la fructification) ;
une période « post-humide » où en dépit de l'apport de réserves hydriques
du sol, ETR < ETP.
Pour le calage du cycle de culture, les critères suivants, énoncés par Van Diepen
et Azontondé (1979) ont été appliqués :
29
La période après le semis doit être assez humide pour assurer la
croissance.
Les périodes de semis déterminées sont celles pour lesquelles le bilan hydrique
dépend uniquement de la pluviométrie et de l’ETP décadaires. Lors du calage,
les autres facteurs naturels et socio-économiques tels que les besoins thermiques
des cultures, la photopériodicité, les propriétés hydriques du sol, la disponibilité
de main d’œuvre au cours de l’année, etc. n’ont pas été pris en compte.
30
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
La carte des probabilités marginales présentée par Agbossou et al. (2012) dans
leurs travaux sur « Variabilité climatique et implication de la production du maïs
31
au Bénin : Analyse stochastique des précipitations » a donné comme probabilité
P(S) pour la sous-période 1971-1990 une valeur qui varie entre 0,62 et 0,64, en
ce qui concerne la zone de Banikoara. La probabilité P(S) calculée dans cette
étude est de ce fait inférieure à celle trouvée par Agbossou et al. (2012).
Néanmoins, ces résultats confirment ceux d’Agbossou et al. (2012) qui avancent
que la probabilité marginale des décades humides P(H) est plus faible dans la
partie nord du pays pour la sous-période 1971-1990.
32
probabilités. En ce qui concerne la succession de décades humides et de décades
sèches, la probabilité de transition d'une décade sèche à l'autre humide [P(H/S) =
0,06] est plus élevée que la probabilité de transition inverse [P(S/H) = 0,04],
contrairement aux résultats d’Agbossou et al. (2012) selon lesquels P (H/S) est
inférieure à P (S/H) pour la sous-période 1971-1990.
Par rapport à la matrice de transition des probabilités conditionnelles de la
Chaîne d’ordre 2 de Markov (Tableau 4 et Annexe 2), il en ressort que la
probabilité de transition de deux décades sèches par suite d’une troisième sèche
P (S/SS), sensiblement égale à P (S/S), est élevée ; soit 0,93. De ce fait, il n’y a
pratiquement pas d’événements pluvieux de hauteur dépassant le seuil
pluviométrique (ho = 3,4 mm) pendant la période sèche. De même, pour avoir
une décade humide après deux décades humides successives, la probabilité P
(H/HH) est importante. Les probabilités P (H/H) et P (H/HH) élevées montrent
qu’il y a apparition des pluies au sein de la saison pluvieuse. Cela corrobore le
rapport de Van Diepen et Azontondé (1979) pour lequel la probabilité
d’apparition des pluies est plus élevée au Nord. Cependant, seule l’analyse des
hauteurs pluviométriques au sein des décades pourra attester de leur suffisance
ou insuffisance pour les cultures.
En outre, la probabilité d’avoir une décade sèche après la succession d’une
décade sèche et d’une autre humide P (S/HS) et celle d’avoir une décade humide
après la succession d’une décade humide et d’une autre sèche P (H/HS) sont
nulles. Cela est du au fait que les décades sèches et humides ne s’alternent pas
(Annexes 3 et 4).
Agbossou et al. (2012) ont trouvé que la longueur de la période sèche a
augmenté de la sous-période 1951-1970 à la sous-période 1971-1990,
confirmant ainsi la tendance générale de la hausse de la période sèche évoquée
par Afouda et Adisso (1997) et Lawin (2001). Pour cette étude, les paramètres
statistiques des périodes de sécheresse et des périodes de pluie calculés
(Tableaux 5 et 6) pour les sous-périodes 1971-1990 et 1991-2010 sont sans
33
différence significative. Il y a donc succession d’états secs de la première sous-
période à la seconde sans allongement de la période de sécheresse.
34
50
Forme 0,2307
40 Echelle 116,3
P o u rc e n t a g e ( % )
N 36
30 Gamma
20
10
0
2
6
10
14
18
22
26
30
34
38
42
46
50
54
58
62
66
70
74
78
82
86
90
94
98
Hauteurs de pluie décadaire (mm)
a)
50
Forme 0,1989
40
Echelle 141,7
N 36
P o u rc e n ta g e (% )
30 Gamma
20
10
0
2
6
10
14
18
22
26
30
34
38
42
46
50
54
58
62
66
70
74
78
82
86
90
94
98
35
La figure 2 révèle que les hauteurs pluviométriques décadaires sont faiblement
distribuées au cours des deux sous-périodes (1971-1990 et 1991-2010) en ce
sens que les pourcentages les plus élevés ont été enregistrés pour les hauteurs de
pluie les plus faibles et les hauteurs de pluie les plus élevées sont distribuées en
de faibles proportions. La différence entre les deux sous-périodes est une
augmentation des hauteurs pluviométriques de 5% de la première sous-période à
la seconde.
36
d’ordre agronomique et induit des changements dans les techniques endogènes
d’utilisation des terres.
La figure 3 présente l’allure des courbes de pluviométrie décadaire pour les deux
sous-périodes 1971-1990 et 1991-2010. Les courbes de la pluviométrie
décadaire au cours de l’année (Figure 3) montrent un régime régulier des pluies,
croissant d’abord jusqu’au maximum et décroissant après. Cela est du au fait
qu’elles résultent chacune d’une série d’observations sur 20 années. Mais au
cours d’une année singulière, la pluviométrie est beaucoup plus irrégulière.
100
Hauteur de pluie par décade (mm)
80
60
40
20
Variable
Hauteurs de pluie (1971-1990)
0 Hauteurs de pluie (1991-2010)
Janvier_1
Janvier_2
Janvier_3
Février_1
Février_2
Février_3
Mars_1
Mars_2
Mars_3
Avril_1
Avril_2
Avril_3
Mai_1
Mai_2
Mai_3
Juin_1
Juin_2
Juin_3
Juillet_1
Juillet_2
Juillet_3
Août_1
Août_2
Août_3
Septembre_1
Septembre_2
Septembre_3
Octobre_1
Octobre_2
Octobre_3
Novembre_1
Novembre_2
Novembre_3
Décembre_1
Décembre_2
Décembre_3
Décades mensuelles
37
plus pluvieux au cours des deux sous-périodes considérées. Ces mois sont les
plus humides de l’année et concentrent plus de 60% des pluies saisonnières
(Vissin, 2007). Le pic pluviométrique s’observe en août pour les deux sous-
périodes, comme l'ont d'ailleurs montré Boko (1988), Afouda (1990) et
Houndénou (1999), pour la bande soudano-sahélienne de l'Afrique occidentale.
Toutefois, au cours de l’année, les décades des mois de mai, juin, juillet, août,
septembre et octobre deviennent plus humides pour la sous-période 1991-2010
que pour la sous-période 1971-1990, exceptées la deuxième décade de juin, la
première décade de juillet et les premières et troisièmes décades de septembre
pour lesquelles les hauteurs pluviométriques vont un peu à la baisse. Il pourrait
s’agir de poches de sécheresse pendant la saison pluvieuse, évoquées par Dedjan
(2010). Les mois d’octobre et novembre voient leurs hauteurs pluviométriques
s’effondrer, ceci due au fait que le retrait de la ZCIT est plus rapide que sa
migration vers le nord (Vissin, 2007).
38
4.1.2.3. Cumul pluviométrique annuel
1973, 1983, 1988, 1990, 1971, 1974, 1975, 1976, 1972, 1978, 1998
1993 1977, 1979, 1980, 1981,
1982, 1984, 1985, 1986,
1987, 1989, 1991, 1992,
1994, 1995, 1996, 1997,
1999, 2000, 2001, 2002,
2003, 2004, 2005, 2006,
2007, 2008, 2009, 2010
L’analyse du Tableau 7 montre que 7,5% des années sont excédentaires, 80%
des années sont moyennes et 12,5% des années sont déficitaires au cours de la
période allant de 1971 à 2010. Pendant les années excédentaires, les cultures
sont vulnérables à l’inondation et pendant les années déficitaires, elles souffrent
de déficit hydrique (Kadadji, 2013), ce qui occasionne la diminution des
rendements agricoles. Boko (1988) a d’ailleurs montré dans ses travaux de
recherche les variations interannuelles globales des productions agricoles face
aux variations pluviométriques, ce qu’ont confirmé les travaux de Afouda
(1990), de Houndénou (1999) et de Ogouwalé (2004).
40
4.2. PERIODES DE SEMIS DES CULTURES DE COTON, MAÏS,
SORGHO, MANIOC, IGNAME, NIEBE, RIZ, ARACHIDE, MIL ET
SOJA
4.2.1. Résultats
41
L’analyse de la figure 5 donne une certaine répartition du paysage climatique de
la zone d’étude. Deux périodes se distinguent :
Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2
60
40
20
A1 A2 D C
B1 B2
1
0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle
Son analyse montre que les événements remarquables issus de l’intersection des
trois différentes courbes (P, ETP et ETP/2) découpent les saisons sèches et
humides en quatre périodes distinctives que sont :
43
ETP/2. C’est la période sèche au cours de laquelle les cultures sont
généralement à l’étape de maturation et le temps est bon pour le séchage
de la récolte. D’après Vissin (2007), janvier apparaît le moins arrosé de
tous les mois secs et avril se révèle un mois de transition sur l'ensemble
du bassin du Niger.
Les fréquences des périodes de sécheresse au cours de l’année données par les
probabilités conditionnelles et les informations sur les variations interannuelles
des pluies décadaires de 1971 à 2010 ont permis de déterminer les périodes
optimales de semis. La période de semis optimale est définie à partir de la date
de semis précoce et la date de semis tardif. La date de semis précoce est calée au
début de la période humide afin d’assurer la réussite du semis tandis que la date
de semis tardif est calée au cours de la période humide afin d’assurer
l’alimentation hydrique en pleine croissance (Annexe 7).
Pour le calage du cycle de culture du maïs, le critère suivant a été établi : lorsque
la période humide est assez longue (plus de 60 à 70 jours), la date de semis la
plus précoce est déterminée par le fait que la récolte ne doit pas avoir lieu avant
B2 (fin de la période humide) ; la date de semis tardif est déterminée à partir de
D (fin de la période post-humide) comme la date de récolte. Ainsi, pour les
variétés de 75 jours, une période de semis allant du 25 juillet au 5 août, du 1er
au 20 juillet pour ceux de 90 jours et du 1er au 20 juin pour ceux de 120 jours
ont été obtenus.
Le critère suivant a été utilisé pour caler le cycle de culture du riz : la période
A2B2 doit avoir une durée d’au moins 110 ou 120 jours selon la variété et qu’il
44
faut 20 jours en plus pour bien étaler la période de semis. Ainsi, la période de
semis optimale pour la variété de 110 jours est du 10 au 30 juin et pour la
variété de 120 jours, elle est du 1er au 20 juin.
Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2
60
40
Maïs 75 jours
20 Maïs 90 jours
0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle
45
100 Paramètres climatiques
Hauteur de pluie par décade (mm)
Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2
60
40
20
Riz 120 jours
Pour caler le cycle de culture du mil, le critère selon lequel la date précoce de
semis se situe à 110 jours avant l’événement B 2 a été considéré. Car la
pluviométrie doit être inférieure à l’évapotranspiration de la floraison à la
récolte afin que de meilleurs rendements puissent être atteints. Dix (10) jours de
plus à cette date sont ajoutés pour obtenir la date de semis tardif puisque la
période post-humide au cours de laquelle P < ETP dure une décade. Ainsi, la
période optimale de semis pour la variété de 150 jours va du 10 au 20 juin.
46
100 Paramètres climatiques
Hauteur de pluie par décade (mm)
Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2
60
40
Sorgho 110
0 jours
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle
47
Le critère veut que la date de semis précoce soit obtenue à partir de l’événement
B2 et la date de semis tardif à partir de l’événement D. Ainsi, la période optimale
de semis pour la variété de 90 jours du soja va du 1er au 20 juillet.
L’arachide est une culture exigeante en eau durant toutes ses phases végétatives
à l’exception de la maturation et de la phase récolte où le manque d’eau ne peut
causer la perte de rendement. La date optimale de semis est celle à l’événement
B1 en ce qui concerne la variété de 120 jours. Quant à la variété de 90 jours, la
date optimale de semis est déterminée à partir de l’événement B 2. Ce qui permet
d’avoir la récolte pendant la période post-humide au cours de laquelle les pluies
s’arrêtent. La période optimale de semis pour la variété de 90 jours se situe du
10 juillet au 10 août et celle pour la variété de 120 jours, du 1er au 30 juin.
Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2
60
40
Arachide
120 jours Niébé 60 jours
0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle
48
Figure 10 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de semis du soja, du niébé et de l’arachide
Au Bénin, la durée de la saison des pluies est plus courte que le cycle végétatif
de l’igname et il est donc impératif de planter avant les premières pluies. La
plantation précoce, même 3 mois avant les pluies est sans graves conséquences
sur le rendement. Néanmoins, pour la détermination de la période de semis, le
critère choisi consiste à ce que la plantation se fasse 15 jours avant l’événement
A2. La période de plantation obtenue va donc de février à mi-avril pour toutes
les variétés.
Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2
60
40
Igname 200 et
350 jours
20 Manioc
210 jours
0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle
49
Figure 11 : Pluviométrie décadaire, positionnement des événements climatiques
remarquables et période optimale de bouturage de l’igname et du manioc
50
100 Paramètres climatiques
Hauteur de pluie par décade (mm)
Pluviométrie décadaire
ETP
80
ETP/2
60
40
20
Cotonnier
120 jours
0
J1
J2
J3
F1
F2
F3
M1
M2
M3
A1
A2
A3
M1
M2
M3
J1
J2
J3
J1
J2
J3
A1
A2
A3
S1
S2
S3
O1
O2
O3
N1
N2
N3
D1
D2
D3
Décade mensuelle
4.2.2. Discussions
Les périodes de semis optimales ont été essentiellement calées à partir des
événements remarquables B1, B2 et D, sauf l’événement A2 qui n’a pas été
pris en compte. En effet, les périodes de transition d’état des décades
sèches et humides correspondent aux différents événements remarquables
51
trouvés. Ainsi, ces événements se réalisent à des probabilités égales aux
probabilités de transition d’état des décades. Les événements B 1 et B2 sont
au sein de la longue série des décades humides, donc sont de probabilités
d’occurrence élevée de pluie, soient 95% ; raison pour laquelle ils ont été
déterminants dans le calage des périodes optimales de semis. Néanmoins,
il existe des poches de sécheresse pendant cette période (période humide),
précisément dans le mois de juin où les producteurs modifient les périodes
de semis pour la plupart (Aho et al., 2006 ; Ogouwalé, 2006 ; Dedjan,
2010). L’événement D marque la transition de la décade humide à la
décade sèche ainsi que le passage de la saison humide à la saison sèche ; il
a une probabilité d’occurrence faible de pluie, soit 4%. Ceci confirme
l’arrêt prématuré des pluies dont fait cas Dedjan (2010) dans ses travaux
de recherches, contraignant les producteurs à faire des semis précoces.
L’événement A2 quant à lui, marque le passage de la décade sèche à la
décade humide et a également une probabilité d’occurrence faible de
pluie, soit 6%. Cela confirme les retards des événements pluvieux
évoqués par Houndénou et al. (2002) et Dedjan (2010), un fait qui pousse
les producteurs à opter pour le semis en juin.
Les périodes optimales de semis n’ont pas été calées dans la période pré-
humide, mais plutôt dans la période humide (B 1B2) où le semis y est plus
favorable. Cela serait d’abord du à l’allongement de la saison humide ;
ensuite au retard des événements pluvieux au début de la saison humide
(période pré-humide) expliqué par la probabilité faible trouvée à
l’événement A2 (6%) qui élimine toute possibilité de semis avant
l’événement B1. Pour toutes les cultures susmentionnées, la levée n’est
possible qu’après des pluies suffisantes (Van Diepen et Azontondé, 1979).
La saison de croissance commence dès le moment où l’humidité est
disponible pour une période suffisamment longue sans retour de
52
conditions sèches (Ogouwalé 2004 et 2006). Ceci explique pourquoi
l’événement A2 n’a pas été utilisé dans le calage des périodes optimales
de semis. De même, c’est au sein de la période humide (B 1B2) que les
probabilités P (H/H) et P (HH/H) sont élevées.
53
4.3. ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LES PERIODES OPTIMALES
DE SEMIS DETERMINEES ET LES PERIODES DE SEMIS
VULGARISEES PAR LE CARDER/BANIKOARA
54
décades alors qu’elle est d’une décade pour la période de semis
vulgarisée ;
55
vont de novembre à mars, ce qui ne cadre pas du tout avec les périodes
déterminées.
- Culture du coton : la période de semis déterminée correspond à celle qui
est vulgarisée et permet aux producteurs de semer encore une décade de
plus ;
- Culture du soja : la période de semis déterminée est comprise dans celle
indiquée par le CARDER/Banikoara qui est beaucoup plus étalée;
- Culture de l’arachide : la période vulgarisée est largement plus longue que
les périodes que nous avons déterminées (10 jours). Seule celle de la
variété de 120 jours y est comprise.
4.3.2. Discussion
57
climatique. Ceci explique pourquoi les périodes de semis déterminées
pour les deux variétés de riz correspondent aux périodes vulgarisées. Cet
état de chose confirme les travaux d’Ogouwalé (2006) selon lesquels « le
calendrier agricole n’est plus en phase avec les réalités climatiques des
deux dernières décennies de notre époque ». D’après Boko et al. (2012),
les méthodes de projection du Service en charge de l’agriculture
n’intègrent pas la mobilité des phénomènes climatiques dans leurs
projections. De ce fait, les populations paysannes modifient eux-mêmes
les périodes de semis des cultures (Houndénou, 1999 ; Aho et al., 2006 ;
Dedjan, 2010) et l’ordre de semis des cultures (Agbo, 1991 cité par
Dedjan, 2010), en réaction aux perturbations climatiques.
En 2014, les pluies se sont installées en mai, plus précisément dans la 3 ème
décade. Mais les pluies se sont raréfiées et leur couverture n’a pas été
totale. Les quelques producteurs qui ont semé tôt, ont eu à faire trois fois
de suite le resemis pour compenser les pertes. Le semis du cotonnier cette
année-ci a été tardif, soit du 1 er au 10 juillet alors qu’à bonne date
(vulgarisée par le CARDER/Banikoara), il est du 1 er au 20 juin. Ce semis
tardif du cotonnier a été réalisé après la pluie de la 1 ère décade de juin.
Passé cette date, il n’a plus plu ; les sols sont devenus secs, les plantes en
stress hydrique et les producteurs inquiets. Ce n’est le 15 juillet (2 ème
décade) qu’une grande pluie s’est abattue sur la zone. Il s’agit de pluies
abondantes et espacées évoquées par Boko (1988), caractéristique de la
région septentrionale du pays. Cet état de chose risque de compromettre la
réussite de la campagne cotonnière 2014 alors qu’elle était de 62000
tonnes l’an dernier. La réactualisation du calendrier agricole s’avère donc
nécessaire pour une meilleure production agricole.
58
Conclusion
59
semis plus favorable en période humide (12 décades, de juin à septembre). La
période optimale de semis du maïs (variété TZBSR de 120 jours) et du riz
(variété Beris 21 de 120 jours) est du 1er au 20 juin tandis que celle du sorgho
(variété SSBK de 110 jours) est du 10 au 20 juin ; la période optimale de semis
du cotonnier (H279-1 de 120 jours) est du 10 au 30 juin ; celle du niébé (variété
de 60 jours en moyenne) et de l’arachide (variété 55-437 de 90 jours) sont du 20
juillet au 10 août. Les périodes de semis de la plupart des cultures ont été calées
dans la période humide ; mais cela ne certifie pas que l’événement pluvieux aura
lieu. Car même en période optimale, il pourrait ne pas pleuvoir. De cette
manière, les conditions pluviométriques pourraient contraindre à semer en
dehors de la période favorable pour le semis, mais en étalant en même temps des
risques. Semer précocement a pour risque de traverser des poches de sécheresse
longues après le semis, ce qui nécessite un re-semis et le risque d’une récolte
sous conditions trop humides. Semer tardivement a quant à lui pour risque
l’arrêt prématuré des pluies à la fin du cycle ; dans ce cas, les conséquences pour
le rendement sont plus graves. Ce sont les raisons pour lesquelles nous
suggérons de terminer les activités de semis avant la fin de la période optimale
déterminée.
60
De manière générale, les objectifs de l’étude ont été atteints et les hypothèses
ont été vérifiées. Pour approfondir cette étude, les facteurs naturels et socio-
économiques tels que les besoins thermiques des cultures, les propriétés
hydriques du sol, le labour du sol, la disponibilité de main d’œuvre, etc.
pourraient être ajoutés aux conditions climatiques pour déterminer les périodes
de semis optimales. De même, une méthodologie à même d’évaluer les poches
de sécheresse et d’expliquer les retard et arrêt des pluies serait utilisée pour
caractériser le régime pluviométrique de la commune de Banikoara.
61
6. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AFOUDA F., 1990. L’eau et les cultures dans le Bénin central et septentrional :
Etude de la variabilité des bilans de l’eau dans leurs relations avec le milieu
rural de la savane africaine. Thèse de Doctorat nouveau régime : Univ. Paris IV
(Sorbone), Institut de Géographie, 428 p.
62
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Bénin: Une analyse de la politique internationale et des besoins locaux ». Geo-
Eco-Trop., 2010, 34, p. 155-169 [consulté le 18.12.2013].
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Climatique au Bénin [base de données en ligne]. Cotonou : Konrad-Adenauer-
Stiftung [consulté le 18.12.2013]. Le climat d’hier (1951-2010). Variation des
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mesures d’adaptation dans la gestion des parcs à karité au Nord-Bénin ».
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p. 136-149. ISSN 1991-8631
HOUNDENOU C., PERARD J., BOKO M., HERNANDEZ K., 2002. Mise en
évidence du rôle des précipitations tardives dans la variabilité pluviométrique du
bassin béninois du Niger (Afrique de l’Ouest). Publication de l’Association
Internationale de Climatologie, vol 14, pp.127-133.
64
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1995. The Science of Climate Change. Contribution of group I to the second
Assessment Report of the IPCC. Press. Caveli, California, 572 p.
KOUASSI A.M., KOUAME K.F., KOFFI Y.B., DJE K.B., PATUREL J.E.,
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sur les régimes pluviométriques saisonniers en Afrique de l’Ouest : cas du
bassin versant du N’zi (Bandana) en Côte d’Ivoire ». Cybergeo : European
Journal of Geography [en ligne]. Décembre 2010 [consulté le 15.01.2014].
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ISBN 90-806822-2-5
OMM, 2009. Rapport général des Séminaires Itinérants pour les Paysans sur le
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changement climatique en Afrique de l’Ouest : bilan des études ». Grain de sel,
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THIRRIOT C., 1983. Etude de la variabilité des séries d’une chaîne de Markov
binaire. Rapport interne IMFT CT-584 pages ?
67
7. ANNEXES
Décade t
S H
Décade t-1 S 14/15 1/15
H 1/21 20/21
Décade t-1 et t
SS SH HS HH
SS 13/14 1/14 - -
Décade t-2 SH - - 0 1
et t-1 HS 1 0 - -
HH - - 1/20 19/20
68
7.3. Succession des décades de la sous-période 1971-1990
69
Décembre_1 0 DS
Décembre_2 0 DS
Décembre_3 0,65 DS
71
Annexe 7.7. Critères pour la détermination des périodes de semis optimales
72
55-437 (90 20 - 50 et 50 - 90 B2-90 D-70
Arachide jours) 70
69-101 (120 50 - 80 et 80 - 120 B2-120 D-100
jours) 100
7.8. Photos
73
Photo 3 : Culture du riz pluvial (semis 1ère décade de juillet)
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014
Photo 5 : Culture du cotonnier après semis tardif 1 (semis 1ère décade de juillet)
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014
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Photo 6 : Culture du cotonnier après semis tardif 2 (semis 1ère décade de juillet)
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014
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Photo 9 : CARDER/Banikoara
Prise de vue : Gbaguidi, juillet 2014
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