Agir sur les variables opératoires ; l’optimisation du rendement d’une réaction chimique
est liée à deux facteurs :
Il semble donc a priori immuable et il est assez rare que l’on pense à remettre en cause les
paramètres «process ». Toutefois, il reste généralement suffisamment de degrés de liberté à
l’opérateur pour optimiser dans une certaine mesure les différentes variables opératoires dont la
valeur peut avoir un impact substantiel sur le bilan énergétique de la réaction. Se poser la question
de l'optimisation de ces paramètres, au démarrage mais aussi après plusieurs années de
fonctionnement ou encore à l’occasion d’un nouvel investissement, peut donc toujours valoir la
peine.
I.2 Définition :
Les réacteurs sont des appareils permettant de réaliser une réaction chimique, c’est à dire la
transformation des produits de caractéristiques données en d’autre produits avec des
caractéristiques différents. un réacteur chimique il est à la fois un siège de phénomènes chimique
et phénomène physique.
Ces derniers se divisent en deux catégories ; le phénomène physique à dominance
hydrodynamique (écoulement monophasique, écoulement poly phasique, création ou disparition
d’interface entre phases).
Un réacteur est donc un système qui peut être, comme tout autre système :
• ouvert, lorsqu'il peut échanger de la matière et de l'énergie avec le milieu extérieur.
• fermé, lorsqu'il ne peut échanger de la matière (échange d'énergie reste possible)
• isolé s'il ne peut échanger ni de la matière ni de l'énergie avec le milieu extérieur
D'un point de vue procédé, est appelé réacteur chimique tout appareillage permettant de
réaliser une réaction chimique, c'est-à-dire de transformer des espèces moléculaires en
d'autres espèce moléculaires. On peut classer les réacteurs selon différents critères dont les
principaux sont :
• Circulation du mélange réactionnel : le réacteur est dit fermé ou discontinu ou encore
"batch" s'il n'y a ni alimentation ni évacuation des constituants et continu s'il possède à
la fois des alimentations et des évacuations pour les réactifs et les produits. Dans le cas
où au moins un des constituants n'est plus alimenté ou n'est plus évacué, le réacteur est
dit, indifféremment, semi-fermé.
• Degré de mélange : cette caractéristique, qui joue un rôle primordial sur les
performances du réacteur, dépend de l'hydrodynamique de l'écoulement dans le
système.
*Avantages et inconvénients :
Le réacteur discontinu est avantageux pour les procédés à petite échelle, tels que la
production de médicaments et les produits chimiques fins. Cependant, le réacteur discontinu
devrait être construit de manière à éviter les trajets préférentiels, avec un système d'agitation très
efficace pour que le mélange soit homogène. Des échantillons peuvent être recueillis par
intermittence ou à la fin de la réaction permettant d'obtenir la composition des produits
intermédiaires ou finaux.
Le réacteur doit être chargé, déchargé et nettoyé, entraînant parfois un temps plus long
que la réaction elle-même. Le réacteur discontinu nécessite moins de travail, cependant, nécessite
un soin particulier pour éviter la contamination. Les réacteurs discontinus sont utilisés dans
l'industrie pharmaceutique, les produits chimiques fins, les produits naturels et les procédés peu
connus.
Les réacteurs en continu sont principalement utilisés dans les grandes industries et dans de
nombreux procédés industriels. Ils peuvent être utilisés pour faire fonctionner des processus
homogènes et hétérogènes pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, produisant une grande
quantité de produits.
Les conditions d'exploitation sont larges mais nécessitent un contrôle continu et par
conséquent plus de travail.
I.4 Rappels de thermodynamique et de cinétique chimique :
I.4.1 La cinétique chimique :
Une réaction chimique est un processus de transformation de la matière dans lequel des
liaisons des atomes ou des groupements moléculaires des espèces chimiques initiales,
appelées réactifs, se dissocient puis se réorganisent pour donner naissance à de nouvelles
molécules : les produits de la réaction. Une réaction chimique conduit donc à la
modification, à la fois, de la position des atomes et des diverses liaisons inter-atomiques.
Ces changements peuvent se produire :
• en une seule étape : La réaction est alors dite élémentaire.
• par une succession d'étapes élémentaires dont la résultante constitue la réaction globale
non élémentaire.
la cinétique de la réaction n'est pas simplement représentée par une seule étape mais implique
plusieurs étapes intermédiaires. Afin de les différencier, les réactions sont réparties comme
suit :
Réactions irréversibles: celles qui sont réalisées dans une seule direction A + B → R + S.
Réactions réversibles: celles qui sont réalisées dans les deux sens (direct et inverse).
Réactions élémentaires: celles qui sont réalisées en une seule étape.
Réactions non élémentaires: celles qui sont réalisées en plusieurs étapes élémentaires,
A + B →AB non elementary reaction , A + B →R elementary reaction.
AB →R
Réactions simples : celles qui sont réalisées en une simple étape ou pas. Si l'ordre de la
réaction suit la stœchiométrie, alors la réaction est simple et élémentaire. Réactions complexes:
celles qui correspondent à plusieurs réactions effectuées simultanément, en série ou en
combinaison.
Exemples :
1/ Hydrolyse de l’anhydride acétique :
(CH3CO)2O + H2O → 2CH3COOH
Réaction irréversible du second ordre → irréversible et élémentaire
2/ Décomposition de l’acétaldéhyde :
CH3CHO → CH4 + CO
Réaction irréversible d’ordre fractionnel → vitesse ~CA1.5 → réaction non élémentaire,
A = CH3CHO
3/ Synthèse de l’ammoniaque :
N2 + 3 H2 → 3 NH3
Réaction irréversible à ordre fractionnel : vitesse ~ → réaction non élémentaire
4/ Synthèse de Fischer-Tropsch :
6/ gazéification du charbon :
Le membre de gauche de cette relation contient les réactifs et le membre de droite les
produits de la réaction. Les coefficients νj appelés coefficients stoechiométriques sont des
rapports permettant d'équilibrer la relation stoechiométrique, c'est-à-dire de conserver le
nombre d'atomes. La lettre I désigne l'ensemble des substances présentes dans le système
qui ne prennent pas part dans la réaction, appelées de ce fait des inertes. Ainsi la relation
précédente s'écrit :
Cependant, très souvent, une transformation chimique ne peut être décrite par une seule
relation stœchiométrique car les constituants actifs, tant réactifs que produits, interviennent
simultanément dans plusieurs réactions.
De telles transformations sont dites complexes ou à stœchiométrie multiple. Pour un
système constitué de n espèces moléculaires Aj mises en jeu dans m réactions chimiques
désignées par l'indice i, la relation stœchiométrique s'écrit :
• tout d'abord, il faut toujours avoir présent à l'esprit que la relation stœchiométrique n'est
en fait qu'un bilan macroscopique qui respecte la conservation de matière. Elle ne
préjuge ni de la faisabilité ni de la rapidité de la transformation ni du mécanisme
réactionnel.
• les inertes, les catalyseurs ou les solvants n'apparaissent pas nécessairement dans la
relation stœchiométrique et, ce, même dans les cas où la réaction ne peut se faire qu'en
leur présence.
Si les réactifs sont introduits dans le système, dans le même rapport que les coefficients
stœchiométriques, on dit que le mélange est en proportion stœchiométrique ou, plus
simplement, on parle de mélange stœchiométrique. Dans le cas contraire, la réaction est
effectuée dans les conditions non-stœchiométriques.
Un ou plusieurs réactif(s) se trouve(nt) alors en défaut par rapport aux autres qui sont,
eux, en excès. Le réactif, qui se trouve en défaut par rapport à tous les autres, est appelé
le réactif limitant car lorsqu'il est complètement consommé la réaction s'arrête, bien qu'il
reste encore les autres réactifs.
Remarque :
L'enthalpie d'une réaction correspond à la quantité d'énergie produite dans le système pour
une quantité bien déterminée de réactifs consommés ou de produit formé et dans les conditions
(T et P) bien définies.
c/ Equilibre chimique :
En principe, aucune transformation chimique ne peut être complète, ceci même
quand un des réactifs ne fait pas défaut. Le degré d'avancement de toute réaction est imposé
par une barrière thermodynamique qui est l'équilibre chimique. En effet, une réaction
chimique peut se faire de manière spontanée tant que la variation de l'enthalpie libre du
système est négative.
Pour une certaine valeur de l'avancement, l'enthalpie libre totale du système atteint son
minimum et, de ce fait, sa variation devient nulle : c'est l'état d'équilibre. Plus généralement,
un système est en état d'équilibre si les variables qui définissent son état ne varient pas au
cours du temps et dans l'espace. Cependant, il faut avoir présent à l'esprit que l'état
d'équilibre n'est pas un état figé du système même si globalement et à l'échelle
macroscopique il ne se passe rien.
Cet état résulte du fait que la transformation décrite par la relation stoechiométrique
n'est pas irréversible. En effet, les produits de la réaction peuvent réagir entre eux pour
reconstituer les réactifs.
Elles s'appliquent aussi bien à un milieu homogène, c-à-d à une phase bien
définie, qu'à des milieux polyphasiques lorsqu'ils peuvent être considérés comme un
mélange pseudo-homogène avec des propriétés moyennes. Parmi de nombreux paramètres
qui peuvent être utilisés pour décrire la composition de tels systèmes, nous retenons les
suivants :
• Le nombre de mole : N j ou nj pour un système fermé ou le débit molaire Fj pour un système ouvert.
• Les concentrations molaires : C'est la seule concentration que nous utiliserons et que nous appelons
concentration. Pour un système fermé Cj = Nj/V et pour un système ouvert Cj = Fj/Q où V est le volume
instantané et Q le débit volumique instantané.
• Les titres molaires : xj pour la phase liquide et yj pour la phase gazeuse : pour un système fermé xj (yj)
= Nj/NT où NT est le nombre de moles total et pour un système ouvert xj (yj) = Fj/FT ou FT est le débit
molaire total.
• La pression partielle pj: utilisée pour les mélanges gazeux. Pour un gaz parfait ce paramètre peut être
lié à la concentration ou au titre molaire par pj=P.yj=CjRT.
Par ailleurs, pour un système siège d'une réaction chimique, il est incontournable de définir des paramètres
permettant de relier la composition du mélange réactionnel à tout instant à celle de l'instant initial ou l'état de
référence.
Le taux de conversion est un nombre sans dimension, ce qui constitue un avantage pour les
applications d'ingénierie, mais il a l'inconvénient d'être attaché à un réactif particulier. De
ce fait, le choix du réactif clé prend un rôle essentiel et doit être effectué de manière
judicieuse.
« Fj = Fj0 +ν j ⋅ξ »
𝑛𝑖 = 𝑛𝑖0 + ∑ 𝜈𝑖 𝛼𝑗
𝑖𝑗
N.B.
L'évolution d'un système réactionnel doit être rapportée à un état de référence sous la
pression pRef, à la température TRef et où l'avancement ou le taux de conversion sont
respectivement, ξRef et XA,Ref.
La concentration d'un constituant au sein d'un système peut varier soit en raison d'une
modification de sa quantité, soit à cause d'une variation du volume du système.
La relation entre la quantité des différents constituants peut être facilement établie à partir de
l'avancement ou du taux de conversion par l'équation suivante, que le lecteur peut démontrer
en guise d'exercice :
Si la variation de la quantité d'une substance dans un système fermé ne peut provenir que
d'une réaction chimique, la variation du volume peut avoir des origines diverses.
Tout d'abord, le volume peut varier à cause d'un changement de conditions physiques
et, notamment, la température et la pression ; la loi du gaz parfait en est l'exemple type. Le
changement de la nature chimique des constituants dû à la réaction peut, également, modifier
le volume car, d'une part, le nombre de mole n'est pas conservé et, d'autre part, le volume
spécifique des réactifs peut être différent de celui des produits auxquels ils donnent
naissance.
Pour des liquides, la variation de volume est négligeable, qu'il s'agisse d'effets
physique ou chimique. Ceci n'est pas le cas pour les gaz, objets du reste de ce paragraphe.
Soit une transformation chimique ayant lieu en phase gazeuse fermée.
εA est appelé le facteur d'expansion chimique. L'indice A signifie que ce facteur n'est pas
propre à l'équation mais attaché au réactif clé A.
La variation de volume d'un système est d'autant plus grande que la valeur absolue de
ce facteur est grande. Un facteur d'expansion chimique positif signifie une augmentation du
volume réactionnel avec l'avancement de la réaction et vice versa. En combinant les
équations précédentes, on obtient l'expression de la concentration du constituant actif j :
Ces équations permettent de décrire, de manière structurée, les liens entre différentes
concentrations. Elles montrent que si l'on connaît la variation de la quantité de l'une des
espèces moléculaires, toutes les autres peuvent s'en déduire.
Notons enfin que toutes les équations présentées ici pour les systèmes fermés
peuvent être utilisées pour les systèmes ouverts à condition de remplacer le nombre de mole,
N (ou n), par le débit molaire, F, et le volume, V, par le débit volumique, Q.
Remarque :
pour les liquide, les variations de volume seront négligées (β=1 et εA = 0)
𝑛𝑖 = 𝑛𝑖0 + ∑ 𝜈𝑖 𝛼𝑗
𝑖𝑗
Où nAe est le nombre de moles à l'équilibre, et donc XAe < 1,0. Dans un système à volume
constant, la conversion peut être exprimée en fonction de concentration et donc,
Dans le cas d’un système ouvert, d’autres variables de mesure sont utilisés. Tel que le débit
molaire F(mol /temps). Le débit molaire locale du composant A s’écrit : FA=CA*V (mol /h).
Alors, les expressions de l’avancement et de la conversion (dans un système isochore) soient
respectivement :
𝐹𝐴 = 𝐹𝐴0 + ∑ 𝜈𝑖 𝛼𝑗
𝑖𝑗
Les débits molaires des autres composants peuvent être exprimés en fonction de la
conversion :