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Chapitre I : Introduction

I.1 Le réacteur comme part d’un procédé :


Les réacteurs chimiques occupent une place centrale dans les entreprises du secteur de
la chimie et des sciences de la vie. Par la mise en présence de réactifs dans des conditions
adaptées, ils permettent de combiner et de transformer par réaction(s) chimique(s) les matières
premières en produits utiles. Leur rôle prépondérant est à la hauteur des besoins énergétiques
nécessaires pour permettre aux réactions d’avoir effectivement lieu et ce, de manière efficace.
Les importantes consommations d’électricité, de chaleur et de froid qui en découlent, représentent
naturellement un poids important sur la facture énergétique et l’impact environnemental de
chaque entreprise du secteur. Dès lors, il s’avère utile pour chacune d’entre elles de s’interroger
sur les optimisations énergétiques éventuelles qui pourraient être mises en place au niveau de
leurs réacteurs chimiques.

Agir sur les variables opératoires ; l’optimisation du rendement d’une réaction chimique
est liée à deux facteurs :

1- Un facteur cinétique dépendant principalement de la température, de la pression, des


concentrations, du temps de séjour dans le réacteur et de l’usage éventuel d’un
catalyseur.
2- Un facteur d’équilibre thermodynamique dépendant principalement de la température
et de la pression (pour les réactions avec variation de volume) Dans la plupart des cas,
le procédé chimique mis en œuvre pour la synthèse d’un produit est figé de longue
date par l’ingénierie de l’entreprise.

Il semble donc a priori immuable et il est assez rare que l’on pense à remettre en cause les
paramètres «process ». Toutefois, il reste généralement suffisamment de degrés de liberté à
l’opérateur pour optimiser dans une certaine mesure les différentes variables opératoires dont la
valeur peut avoir un impact substantiel sur le bilan énergétique de la réaction. Se poser la question
de l'optimisation de ces paramètres, au démarrage mais aussi après plusieurs années de
fonctionnement ou encore à l’occasion d’un nouvel investissement, peut donc toujours valoir la
peine.

I.2 Définition :

Les réacteurs sont des appareils permettant de réaliser une réaction chimique, c’est à dire la
transformation des produits de caractéristiques données en d’autre produits avec des
caractéristiques différents. un réacteur chimique il est à la fois un siège de phénomènes chimique
et phénomène physique.
Ces derniers se divisent en deux catégories ; le phénomène physique à dominance
hydrodynamique (écoulement monophasique, écoulement poly phasique, création ou disparition
d’interface entre phases).

Deuxièmement le phénomène physique à dominance cinétique relevant de la science de transfert,


soit à l’intérieur d’une phase (homogénéisation, concentration et température), soit entre phases
(dissolution d’un gaz dans un liquide). Les réacteurs chimiques utilisés dans l’industrie sont très
variés, leurs formes est en fonction de ;

• Les conditions de fonctionnement (température et pression).


• Les propriétés des produits misent en jeu (liquide, gaz corrosif).
• Les propriétés physico-chimiques des produits à obtenir.
• L’aspect thermodynamique de la réaction (exothermique, endothermique).
• Nombre de phases du mélange réactionnel (monophasique où poly phasiques) (coté
réaction).
• L’équilibre de la réaction chimique (réversible où irréversible) (coté réaction).
• L’aspect hydrodynamique (type d’écoulement du mélange réactionnel)
• Mode de fonctionnement du réacteur (fermé, continu ou semi ouvert)
• De la présence ou l’absence de catalyseur (coté réaction).
• Thermicité ; Les énergies misent en jeu ; chauffage, refroidissement (coté réaction).
• La stœchiométrie ; simple où multiple (coté réaction).

1. 3 Classification de réacteurs selon leur mode de fonctionnement :

Un réacteur est donc un système qui peut être, comme tout autre système :
• ouvert, lorsqu'il peut échanger de la matière et de l'énergie avec le milieu extérieur.
• fermé, lorsqu'il ne peut échanger de la matière (échange d'énergie reste possible)
• isolé s'il ne peut échanger ni de la matière ni de l'énergie avec le milieu extérieur
D'un point de vue procédé, est appelé réacteur chimique tout appareillage permettant de
réaliser une réaction chimique, c'est-à-dire de transformer des espèces moléculaires en
d'autres espèce moléculaires. On peut classer les réacteurs selon différents critères dont les
principaux sont :
• Circulation du mélange réactionnel : le réacteur est dit fermé ou discontinu ou encore
"batch" s'il n'y a ni alimentation ni évacuation des constituants et continu s'il possède à
la fois des alimentations et des évacuations pour les réactifs et les produits. Dans le cas
où au moins un des constituants n'est plus alimenté ou n'est plus évacué, le réacteur est
dit, indifféremment, semi-fermé.

• Evolution dans le temps : si l'état du système (composition, T, P, etc.) varie au cours


du temps, on parle du réacteur en régime transitoire. C'est notamment, le cas des
réacteurs fermés et semi-fermés. Pour les réacteurs continus, après une première phase
de démarrage, toutes les grandeurs peuvent devenir indépendantes du temps ; on parle
alors du fonctionnement en régime stationnaire ou permanent.

• Degré de mélange : cette caractéristique, qui joue un rôle primordial sur les
performances du réacteur, dépend de l'hydrodynamique de l'écoulement dans le
système.

• Phase en présence : le réacteur est dit homogène ou mono-phasique si la


transformation chimique se produit au sein d'une phase unique. Dans le cas contraire,
il s'agit d'un réacteur hétérogène ou poly-phasique.
• Mode de mise en contact des phases : un réacteur poly-phasique peut fonctionner à
co- ou à contre-courant ou encore à courants croisés.
• Marche thermique : les marches thermiques les plus fréquentes sont la marche
isotherme (sans changement de température) et la marche adiabatique (sans échange de
chaleur).

*Avantages et inconvénients :

Le réacteur discontinu est avantageux pour les procédés à petite échelle, tels que la
production de médicaments et les produits chimiques fins. Cependant, le réacteur discontinu
devrait être construit de manière à éviter les trajets préférentiels, avec un système d'agitation très
efficace pour que le mélange soit homogène. Des échantillons peuvent être recueillis par
intermittence ou à la fin de la réaction permettant d'obtenir la composition des produits
intermédiaires ou finaux.

Le réacteur doit être chargé, déchargé et nettoyé, entraînant parfois un temps plus long
que la réaction elle-même. Le réacteur discontinu nécessite moins de travail, cependant, nécessite
un soin particulier pour éviter la contamination. Les réacteurs discontinus sont utilisés dans
l'industrie pharmaceutique, les produits chimiques fins, les produits naturels et les procédés peu
connus.

Les réacteurs en continu sont principalement utilisés dans les grandes industries et dans de
nombreux procédés industriels. Ils peuvent être utilisés pour faire fonctionner des processus
homogènes et hétérogènes pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, produisant une grande
quantité de produits.

Les conditions d'exploitation sont larges mais nécessitent un contrôle continu et par
conséquent plus de travail.
I.4 Rappels de thermodynamique et de cinétique chimique :
I.4.1 La cinétique chimique :
Une réaction chimique est un processus de transformation de la matière dans lequel des
liaisons des atomes ou des groupements moléculaires des espèces chimiques initiales,
appelées réactifs, se dissocient puis se réorganisent pour donner naissance à de nouvelles
molécules : les produits de la réaction. Une réaction chimique conduit donc à la
modification, à la fois, de la position des atomes et des diverses liaisons inter-atomiques.
Ces changements peuvent se produire :
• en une seule étape : La réaction est alors dite élémentaire.
• par une succession d'étapes élémentaires dont la résultante constitue la réaction globale
non élémentaire.
la cinétique de la réaction n'est pas simplement représentée par une seule étape mais implique
plusieurs étapes intermédiaires. Afin de les différencier, les réactions sont réparties comme
suit :

Réactions irréversibles: celles qui sont réalisées dans une seule direction A + B → R + S.
Réactions réversibles: celles qui sont réalisées dans les deux sens (direct et inverse).
Réactions élémentaires: celles qui sont réalisées en une seule étape.
Réactions non élémentaires: celles qui sont réalisées en plusieurs étapes élémentaires,
A + B →AB non elementary reaction , A + B →R elementary reaction.
AB →R
Réactions simples : celles qui sont réalisées en une simple étape ou pas. Si l'ordre de la
réaction suit la stœchiométrie, alors la réaction est simple et élémentaire. Réactions complexes:
celles qui correspondent à plusieurs réactions effectuées simultanément, en série ou en
combinaison.
Exemples :
1/ Hydrolyse de l’anhydride acétique :
(CH3CO)2O + H2O → 2CH3COOH
Réaction irréversible du second ordre → irréversible et élémentaire
2/ Décomposition de l’acétaldéhyde :
CH3CHO → CH4 + CO
Réaction irréversible d’ordre fractionnel → vitesse ~CA1.5 → réaction non élémentaire,
A = CH3CHO
3/ Synthèse de l’ammoniaque :
N2 + 3 H2 → 3 NH3
Réaction irréversible à ordre fractionnel : vitesse ~ → réaction non élémentaire
4/ Synthèse de Fischer-Tropsch :

Réaction irréversible complexe à ordre fractionnel (en parallèle)


5/ Hydrogénation du crotonaldehyde

Réaction irréversible complexe à ordre fractionnel (en séries)

6/ gazéification du charbon :

Réaction irréversible complexe et mixte à ordre fractionnel


Précisons, dès à présent, que la plupart des réactions chimiques rencontrées dans
l'industrie sont non-élémentaires. Lorsque nous écrivons l'équation classique :
réactifs → produits, celle-ci n'est, en général, qu'un bilan macroscopique qui traduit
la loi de Lavoisier1 sans tenir compte des différentes étapes mises en jeu à l'échelle
microscopique ni d'éventuelles espèces intermédiaires produites.

a/ Grandeurs liées à la stœchiométrie :


La stoechiométrie décrit les proportions selon lesquelles les constituants actifs d'une
réaction apparaissent ou disparaissent lors de l'évolution de la réaction en système fermé.
Elle se traduit par l'écriture d'une relation stoechiométrique qui s'obtient en appliquant le
principe de conservation de la masse.

En effet, si le nombre de molécules présentes dans un système réactionnel fermé peut


varier, la quantité de matière qu'il contient, autrement dit le nombre d'atomes se conserve.
En appliquant ce principe à un système fermé, siège d'une transformation chimique mettant
en jeu n constituants actifs Aj, on obtient la relation stoechiométrique de la réaction :

Le membre de gauche de cette relation contient les réactifs et le membre de droite les
produits de la réaction. Les coefficients νj appelés coefficients stoechiométriques sont des
rapports permettant d'équilibrer la relation stoechiométrique, c'est-à-dire de conserver le
nombre d'atomes. La lettre I désigne l'ensemble des substances présentes dans le système
qui ne prennent pas part dans la réaction, appelées de ce fait des inertes. Ainsi la relation
précédente s'écrit :

Cependant, très souvent, une transformation chimique ne peut être décrite par une seule
relation stœchiométrique car les constituants actifs, tant réactifs que produits, interviennent
simultanément dans plusieurs réactions.
De telles transformations sont dites complexes ou à stœchiométrie multiple. Pour un
système constitué de n espèces moléculaires Aj mises en jeu dans m réactions chimiques
désignées par l'indice i, la relation stœchiométrique s'écrit :

νij est le coefficient stœchiométrique du constituant Aj dans la réaction du rang i.


Plusieurs remarques s'imposent au sujet de la relation stœchiométrique :

• tout d'abord, il faut toujours avoir présent à l'esprit que la relation stœchiométrique n'est
en fait qu'un bilan macroscopique qui respecte la conservation de matière. Elle ne
préjuge ni de la faisabilité ni de la rapidité de la transformation ni du mécanisme
réactionnel.

• la relation stœchiométrique s'obtient en écrivant le bilan de matière pour un système


fermé mais elle est aussi utilisable pour les systèmes ouverts.

• les inertes, les catalyseurs ou les solvants n'apparaissent pas nécessairement dans la
relation stœchiométrique et, ce, même dans les cas où la réaction ne peut se faire qu'en
leur présence.

Si les réactifs sont introduits dans le système, dans le même rapport que les coefficients
stœchiométriques, on dit que le mélange est en proportion stœchiométrique ou, plus
simplement, on parle de mélange stœchiométrique. Dans le cas contraire, la réaction est
effectuée dans les conditions non-stœchiométriques.

Un ou plusieurs réactif(s) se trouve(nt) alors en défaut par rapport aux autres qui sont,
eux, en excès. Le réactif, qui se trouve en défaut par rapport à tous les autres, est appelé
le réactif limitant car lorsqu'il est complètement consommé la réaction s'arrête, bien qu'il
reste encore les autres réactifs.

b/ Effets thermiques liés aux transformations chimiques :


Il est connu, par ailleurs, que la destruction d'une liaison exige de l'énergie alors que sa
formation en libère. La quantité de l'énergie consommée ou libérée dépend, bien entendu,
de la nature de la liaison mise en jeu.

Par conséquent, suivant le nombre et la nature de liaisons rompues et créées, une


réaction chimique s'accompagne d'effet thermique. Dans certaines réactions appelées
exothermiques, le contenu énergétique ou l'enthalpie des liaisons inter atomiques des
réactifs est supérieur à celui des produits. La différence de l'énergie associée à la
transformation chimique, appelée enthalpie de la réaction, peut alors être cédée, sous forme
de chaleur ou de travail par exemple, au système et/ou au milieu extérieur.

Les réactions de combustion sont de parfaits exemples de cette catégorie de réaction.


Enfin, dans certains cas, l'effet thermique peut être insignifiant car la somme des énergies
des liaisons rompues est précisément égale à celle des liaisons formées. Ce genre de
réactions, bien moins fréquent, est dit athermique.

Remarque :
L'enthalpie d'une réaction correspond à la quantité d'énergie produite dans le système pour
une quantité bien déterminée de réactifs consommés ou de produit formé et dans les conditions
(T et P) bien définies.

c/ Equilibre chimique :
En principe, aucune transformation chimique ne peut être complète, ceci même
quand un des réactifs ne fait pas défaut. Le degré d'avancement de toute réaction est imposé
par une barrière thermodynamique qui est l'équilibre chimique. En effet, une réaction
chimique peut se faire de manière spontanée tant que la variation de l'enthalpie libre du
système est négative.

Pour une certaine valeur de l'avancement, l'enthalpie libre totale du système atteint son
minimum et, de ce fait, sa variation devient nulle : c'est l'état d'équilibre. Plus généralement,
un système est en état d'équilibre si les variables qui définissent son état ne varient pas au
cours du temps et dans l'espace. Cependant, il faut avoir présent à l'esprit que l'état
d'équilibre n'est pas un état figé du système même si globalement et à l'échelle
macroscopique il ne se passe rien.

Cet état résulte du fait que la transformation décrite par la relation stoechiométrique
n'est pas irréversible. En effet, les produits de la réaction peuvent réagir entre eux pour
reconstituer les réactifs.

Lorsque nous écrivons la relation classique : réactifs → produits, la transformation


évolue simultanément dans le sens voulu mais aussi dans le sens inverse. L'état d'équilibre
correspond à l'état où les vitesses de la réaction dans les deux sens sont égales, il s'agit donc
d'un équilibre dynamique.
d/ Paramètres associés à la composition d'un mélange réactionnel et à son évolution.

Le calcul d'un réacteur nécessite la définition, au préalable, des grandeurs permettant de


décrire quantitativement l'état du mélange réactionnel. Etant donné que les réactions
chimiques mettent en jeu des transformations de molécules, les grandeurs que nous
utiliserons seront des grandeurs molaires.

Elles s'appliquent aussi bien à un milieu homogène, c-à-d à une phase bien
définie, qu'à des milieux polyphasiques lorsqu'ils peuvent être considérés comme un
mélange pseudo-homogène avec des propriétés moyennes. Parmi de nombreux paramètres
qui peuvent être utilisés pour décrire la composition de tels systèmes, nous retenons les
suivants :

• Le nombre de mole : N j ou nj pour un système fermé ou le débit molaire Fj pour un système ouvert.

• Les concentrations molaires : C'est la seule concentration que nous utiliserons et que nous appelons
concentration. Pour un système fermé Cj = Nj/V et pour un système ouvert Cj = Fj/Q où V est le volume
instantané et Q le débit volumique instantané.

• Les titres molaires : xj pour la phase liquide et yj pour la phase gazeuse : pour un système fermé xj (yj)
= Nj/NT où NT est le nombre de moles total et pour un système ouvert xj (yj) = Fj/FT ou FT est le débit
molaire total.

• La pression partielle pj: utilisée pour les mélanges gazeux. Pour un gaz parfait ce paramètre peut être
lié à la concentration ou au titre molaire par pj=P.yj=CjRT.

Par ailleurs, pour un système siège d'une réaction chimique, il est incontournable de définir des paramètres
permettant de relier la composition du mélange réactionnel à tout instant à celle de l'instant initial ou l'état de
référence.

NB : Les annotations du nombre de mole N et n sont les mêmes

• Réaction simple en système fermé :


Commençons par le cas où une réaction à stoechiométrie simple se déroule en système
fermé. L'évolution d'un tel système peut être suivie par le paramètre avancement, ξ (ou noté
couramment α), défini tel que :
L'indice 0 se réfère à l'état initial du système. Le lecteur peut facilement vérifier qu'ainsi
défini, le bilan de matière imposé par la relation stoechiométrique est respecté.

Cependant, la variable avancement présente deux inconvénients majeurs : d'une part,


elle n'est pas sans dimension et, d'autre part, sa valeur dépend de la quantité initiale de
réactifs. Afin de pallier ce problème, il est également possible d'exprimer l'évolution de la
composition en suivant la variation d'un constituant clé Ai. Ainsi, on définit, XA, le taux de
conversion du réactif clé A, comme la fraction de la quantité initiale de celui-ci transformée
au cours de la réaction :

Le taux de conversion est un nombre sans dimension, ce qui constitue un avantage pour les
applications d'ingénierie, mais il a l'inconvénient d'être attaché à un réactif particulier. De
ce fait, le choix du réactif clé prend un rôle essentiel et doit être effectué de manière
judicieuse.

Si le mélange réactionnel n'est pas stoechiométrique on choisit le réactif limitant


comme réactif clé. Dans le cas contraire (mélange stoechiométrique), le choix se fait en
fonction d'autres critères, par exemple le réactif qui joue un rôle particulier, le réactif le plus
onéreux, etc.

• Réaction simple en système ouvert


Les variables, avancement et taux de conversion, peuvent également être utilisées pour
décrire l'évolution du mélange réactionnel dans les systèmes ouverts. Elles seront alors
définies, de manière analogue aux systèmes fermés, par les relations suivantes :

« Fj = Fj0 +ν j ⋅ξ »

• Réaction à stœchiométrie multiple


Pour les réactions complexes, qu'il s'agisse de système fermé ou ouvert, la variable
avancement est généralement préférée au taux de conversion, car elle permet une mise en
équation plus rationnelle du système réactionnel.
Cependant, dans certains cas, où le nombre à la fois de réactions et de constituants
actifs est restreint, on peut utiliser le taux de conversion associé à d'autres paramètres comme
le rendement ou la sélectivité qui seront définis ultérieurement. Considérons un système
caractérisé par le déroulement simultané de m réactions chimiques faisant
intervenir n espèces moléculaires (voir relation 1.3).

On définit pour chaque réaction un avancement ξi tel que :


Aussi, on peut définir pour chaque réaction (avec une écriture analogue), un avancement αj tel que

𝑛𝑖 = 𝑛𝑖0 + ∑ 𝜈𝑖 𝛼𝑗
𝑖𝑗

N.B.

L'évolution d'un système réactionnel doit être rapportée à un état de référence sous la
pression pRef, à la température TRef et où l'avancement ou le taux de conversion sont
respectivement, ξRef et XA,Ref.

• Relations entre concentrations


La grande majorité des lois cinétiques que l'on utilise pour le calcul des réacteurs
chimiques est exprimée en fonction de la concentration d'une ou plusieurs espèce(s)
moléculaire(s) mise(s) en jeu. Or, lors d'une réaction, la concentration des espèces moléculaires
varie au cours du temps.

Le calcul des réacteurs nécessite donc l'établissement de relations permettant de relier,


d'une part, la concentration des différents constituants entre eux et, d'autre part, la composition
du système à tout stade d'évolution en fonction de la composition à l'état de référence.

La concentration d'un constituant au sein d'un système peut varier soit en raison d'une
modification de sa quantité, soit à cause d'une variation du volume du système.

La relation entre la quantité des différents constituants peut être facilement établie à partir de
l'avancement ou du taux de conversion par l'équation suivante, que le lecteur peut démontrer
en guise d'exercice :

Si la variation de la quantité d'une substance dans un système fermé ne peut provenir que
d'une réaction chimique, la variation du volume peut avoir des origines diverses.

Tout d'abord, le volume peut varier à cause d'un changement de conditions physiques
et, notamment, la température et la pression ; la loi du gaz parfait en est l'exemple type. Le
changement de la nature chimique des constituants dû à la réaction peut, également, modifier
le volume car, d'une part, le nombre de mole n'est pas conservé et, d'autre part, le volume
spécifique des réactifs peut être différent de celui des produits auxquels ils donnent
naissance.

Pour des liquides, la variation de volume est négligeable, qu'il s'agisse d'effets
physique ou chimique. Ceci n'est pas le cas pour les gaz, objets du reste de ce paragraphe.
Soit une transformation chimique ayant lieu en phase gazeuse fermée.

Au bout d'un temps t, l'avancement de la réaction est ξ (ou α), sa température T et sa


pression P. En faisant l'hypothèse du gaz parfait, le volume du mélange réactionnel est :

β est appelé le facteur de dilatation physique. Ce paramètre tient compte de la variation de


volume du système due aux changements des conditions T et P.
Cette équation peut également être exprimée en terme de taux de conversion XA :

εA est appelé le facteur d'expansion chimique. L'indice A signifie que ce facteur n'est pas
propre à l'équation mais attaché au réactif clé A.
La variation de volume d'un système est d'autant plus grande que la valeur absolue de
ce facteur est grande. Un facteur d'expansion chimique positif signifie une augmentation du
volume réactionnel avec l'avancement de la réaction et vice versa. En combinant les
équations précédentes, on obtient l'expression de la concentration du constituant actif j :

De la même manière, l'expression de la concentration peut être obtenue en terme de taux de


conversion en combinant les équations précédentes

Ces équations permettent de décrire, de manière structurée, les liens entre différentes
concentrations. Elles montrent que si l'on connaît la variation de la quantité de l'une des
espèces moléculaires, toutes les autres peuvent s'en déduire.

Notons enfin que toutes les équations présentées ici pour les systèmes fermés
peuvent être utilisées pour les systèmes ouverts à condition de remplacer le nombre de mole,
N (ou n), par le débit molaire, F, et le volume, V, par le débit volumique, Q.

Le tableau suivant regroupe quelques équations utiles associées à la variation de la


composition des systèmes réactionnels.
Tableau : Quelques équations utiles associées à la variation de la composition

Remarque :
pour les liquide, les variations de volume seront négligées (β=1 et εA = 0)

• Calcul des variables de mesure :


La description de la courbe cinétique de vitesse de la réaction représente la variation de
la consommation de réactifs où la formation de produits au fur et à mesure de la réaction. Il
peut être représenté graphiquement par une courbe cinétique (voir figure). La tangente à cette
courbe indique comment la vitesse de réaction ainsi que la consommation de réactifs où la
formation de produits varient au cours de la réaction.
La vitesse de réaction est élevée au début de la réaction et diminue progressivement au
fur et à mesure de la réaction, tendant vers zéro lorsque l'équilibre est atteint où lorsque les
réactifs disparaissent complètement.
Dans un système fermé, les propriétés caractéristiques se varient en fonction du temps
de réaction. Mais dans un système ouvert (continu), elles varient en fonction d’espace dit
temps de passage. Dans ce cas-là le temps de passage est défini comme le rapport entre le
volume du système de réacteur et le débit volumique du mélange réactionnel.
il est possible de calculer la concentration de tous les composants. Nous définissons donc
l’avancement de la réaction et la conversion d'un composant particulier. Si la réaction dans un
système fermé ou ouvert est réversible, alors le nombre initial de moles et les taux après un temps
ou une position donnés seront :

L’avancement de la réaction chimique


• α est défini comme l’avancement de la réaction, indiquant quelle quantité de réactif a été
transformée ou quelle quantité de produit a été formée. Par conséquent, il peut être
généralement représenté par :

𝑛𝑖 = 𝑛𝑖0 + ∑ 𝜈𝑖 𝛼𝑗
𝑖𝑗

a, b, r et s représentent les coefficients stœchiométrique du composants A, B , R et S . Notez que


dans ce cas, l'avancement de la réaction est mesuré en moles. Si α est connu, le nombre instantané
ou local de moles de chaque composant peut être déterminé. En générale le nombre de moles du
composant « i« en fonction de nombre de moles initiale et l’avancement ;
Exemples :
La réaction : 4PH3 → P4 + 6H2
Après un temps t , et pour 1 mole de phosphine on obtient :
n PH3 = 1- α ; nP4 = (1/4) α ; nH2 = (6/4) α ; et également, pour un volume constant on peut
écrire :

* Le taux de conversion XA et XAe :


La conversion est une variable de mesure la plus utilisée. La conversion n'a pas d'unité, allant
de 0 à 1 pour les réactions irréversibles ou de 0 à X pour les réactions réversibles. Ainsi,
Ae
pour les réactions irréversibles dans lesquelles A est la composante limitant, nous avons :
𝑛 −𝑛
𝑋𝑖 = 𝑖0𝑛 𝑖 Pour une réaction réversible, on a
𝑖0

Où nAe est le nombre de moles à l'équilibre, et donc XAe < 1,0. Dans un système à volume
constant, la conversion peut être exprimée en fonction de concentration et donc,

Si la conversion et la stœchiométrie de réaction sont connues, le nombre de moles où la


concentration de chaque composant peut être déterminée. Ainsi, par analogie à l'avancement de
la réaction, nous avons pour une réaction de type :

Dans le cas d’un système ouvert, d’autres variables de mesure sont utilisés. Tel que le débit
molaire F(mol /temps). Le débit molaire locale du composant A s’écrit : FA=CA*V (mol /h).
Alors, les expressions de l’avancement et de la conversion (dans un système isochore) soient
respectivement :

𝐹𝐴 = 𝐹𝐴0 + ∑ 𝜈𝑖 𝛼𝑗
𝑖𝑗

Les débits molaires des autres composants peuvent être exprimés en fonction de la
conversion :

• Notions de sélectivité et de rendement :


1.4.3 Rappels de thermodynamique chimique :
• Constante d’équilibre :

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