Vous êtes sur la page 1sur 16

Facteurs biotiques

Facteurs liés aux relations et interactions qui existent entre les êtres vivants qui
occupent un même milieu.

Ces interactions sont de 2 types :

Réactions (facteurs) homotypiques : qui se produisent entre des individus


d’une même espèce

Réactions (facteurs) hétérotypiques : qui se produisent entre des individus


appartenant à des espèces différentes

77
Facteurs biotiques

I- Facteurs homotypiques

I-1/ L’effet de groupe

Les êtres vivants ne vivent pas toujours isolément. L’effet de groupe est un
phénomène qui désigne les modifications qui se produisent lorsque les êtres
vivants d’une même espèce sont regroupés par 2 et plus.
L’effet de groupe est indispensable pour le maintien des espèces. De nombreuses
espèces ne peuvent se reproduire et survivre que lorsqu’elles vivent en groupe.

Cet effet induit la notion de population minimale et explique la disparition de


certaines espèces rares.
Exemple : l’éléphant d’Afrique ne peut survivre que lorsqu'il est au sein d’une
population d’au moins 25 individus.
Influence de l’effet de groupe sur le maintien ou la disparition de l’espèce.
78
I-2/ L’effet de masse

Il désigne les effets qui peuvent se produire lorsque le milieu est surpeuplé.

Si l’effet de groupe a des conséquences bénéfiques, l’effet de masse au contraire


a des conséquences négatives (problèmes de nourriture, d’hygiène, de maladies,
d’espace vital...).

I-3/ La compétition intraspécifique

Elle réuni l’ensemble des réactions qui se manifestent entre individus de la


même espèce.

On peut distinguer 3 grands types de manifestations ou effets :

Changement dans le comportement : qui se produit chez les oiseaux par


exemple, en période de reproduction le mâle délimite son territoire par le chant
interdisant ainsi l’accès à tout autre individu autre que sa famille à ce territoire.

79
Changement morphologique : se manifeste chez les plantes, lorsque les
populations sont de forte densité les individus changent de forme.
Exemple : cas des arbres

Forme isolée
(beaucoup de lumière, pas de compétition, pas de changement de forme)

Forme forestière

Augmentation de la mortalité : chez les plantes, la compétition se traduit


surtout lorsque le facteur eau (hydrique) et le facteur lumière (énergétique)
deviennent insuffisants.
L’effet se traduit par une mortalité élevée de cette population.

80
Facteurs biotiques

II- Facteurs hétérotypiques

Lorsque 2 espèces différentes vivent ensemble, il se produit entre elles des


réactions hétérotypiques. Ces réactions multiples et variées peuvent être
favorables, défavorables ou nulles.

II-1/ La compétition interspécifique

Cette compétition entre des espèces différentes a plusieurs effets :

Répartition géographique des taxons :


Elle est pratiquement nette dans le cas des espèces introduites, ces espèces plus
robustes et prolifiques (reproduction) que les espèces indigènes (non introduites)
peuvent éliminer progressivement ces dernières.
Ex. De nombreux marsupiaux Australiens (ex. kangourou) ont régressé ou disparu devant la
concurrence des lapins et moutons. 81
Répartition dans les divers biotopes (niches écologiques d’une même station) :

Les espèces écologiques voisines et vivant dans un même biotope sont souvent
séparées (malgré les apparences) car occupent des niches écologiques différentes.

Ex. 3 espèces de pics (oiseaux grimpeurs) qui cohabitent mais chacune exploitant
une partie différente des arbres ( niche écologique)
Pic épeiche (troncs)
Pic mar (branches)
Pic épeichette (rameaux)
Répartition due à la compétition interspécifique

Morphologie, densité, vitalité :

La compétition interspécifique chez les végétaux se manifeste de la même


manière que la compétition intraspécifique (modifications morphologiques,
réduction des densités ou effectifs, vitalité...)
On constate souvent qu’une espèce dominante élimine peu à peu une espèce
dominée ou réduit sa vitalité.

82
Evolution des espèces et des biocénoses :

La compétition pour la lumière peut être un


facteur d’évolution pour les phytocénoses.
La germination d’une espèce forestière sous
une autre espèce plus exigeante en lumière est
un phénomène constant.

Après un incendie de forêt dans une région


tempérée par exemple, le bouleau est la première
espèce à coloniser le sol. Le pin sylvestre apparait
quelques années après sous le couvert des jeunes
bouleaux.
Puis l’évolution sur 20 ans et plus se fait en fonction
des conditions du milieu et peut être la suivante :
Les pins dominent et les bouleaux commencent à
manquer de lumière et disparaitre. Les chênes
s’installent progressivement sous les pins. Enfin,
l’évolution de la phytocénose se termine par
l’installation du hêtre qui fini progressivement par
éliminer tous les autres arbres. https://www.jardindupicvert.com/arbres/685-bouleau-commun.html

83
II-2/ La prédation et le parasitisme

Prédation : association entre 2 espèces, l’une prédatrice, l’autre proie (le


prédateur attaque la proie)

Parasitisme : association de 2 espèces, l’une parasite, l’autre hôte (le parasite


peut inhiber la croissance et la reproduction de son hôte, il peut même entrainer
sa mort).

Le prédateur est un individu libre qui recherche une nourriture vivante. Le


parasite n’a pas cette liberté de mouvement, il est lié à son hôte (à sa surface
ectoparasite ou à l’intérieur endoparasite).

Prédateurs et parasites peuvent se nourrir d’une espèce ( monophages), d’un


nombre réduit d’espèces ( oligophages) ou de plusieurs types d’espèces
( polyphages).

84
II-3/ Le commensalisme et le mutualisme

Commensalisme : désigne l’association d’une espèce hôte et d’une espèce


commensale ou invitée. L’espèce commensale vit sur l’espèce hôte.

Mutualisme (symbiose) : chaque espèce ne peut survivre, croître et se


reproduire qu’en présence de l’autre.

Les limites entre ces 2 formes d’associations sont parfois difficiles à établir.

Beaucoup d’insectes sont commensales et fréquentent les terriers de mammifères et nids


d’oiseaux.

Le mutualisme est remarquable chez les lichens, il peut jouer un rôle écologique important,
c’est le cas des légumineuses qui vivent en association avec les bactéries fixatrices d’azote
(Rhizobium). Cette association a pour conséquence un enrichissement du sol en éléments
azotés.

85
II-4/ L’amensalisme

Amensalisme : regroupe une espèce dite amensale et une autre inhibitrice qui
va déranger la croissance et la reproduction de l’espèce amensale.

Ce phénomène est particulièrement connu dans le règne végétal. L’espèce


inhibitrice va empêcher la croissance de l’espèce amensale en sécrétant des
substances inhibitrices (toxiques).

Aussi, de nombreux champignons secrètent des antibiotiques qui inhibent la


croissance des bactéries les champignons sont les inhibiteurs et les bactéries
sont les amensales.

D’autres cas d’amensalisme sont également retrouvés dans les milieux aquatiques.

II-5/ La coopération

Les espèces forment une association non indispensable. Cette association peut
néanmoins apporter certains avantages à l’un et à l’autre.
86
Tableau synthétique des réactions hétérotypiques
Facteurs A et B séparés A et B réunis
hétérotypiques A B A B
Prédation
A: prédateur - + + -
B: proie
Parasitisme
A: parasite - + + -
B: hôte
Commensalisme
A: commensal - 0 + 0
B: hôte
Mutualisme - - + +
Compétition + + - -
Amensalisme
A: amensal + 0 - 0
B: inhibiteur
Coopération 0 0 + +

(-) réaction défavorable (+) réaction favorable (0) neutre 87


Interactions milieu – êtres vivants

Le degré de présence ou d’abondance des êtres vivants dans un milieu est lié aux
facteurs écologiques de ce milieu.

Le milieu et ses facteurs écologiques influent sur les êtres vivants de différentes
manières :

1. Loi du minimum
2. Notion de facteur limitant
3. Loi de tolérance et de l’optimum écologique
4. Notion de valence écologique

88
1- Loi du minimum

Liée au rôle indispensable des oligoéléments (éléments minéraux présents dans


un milieu à de faibles teneurs).

Le bore est un élément chimique toujours rare dans le sol, sa présence est indispensable
pour le développement des végétaux. S’il vient à s’épuiser du sol le développement des
plantes sera compromis même en présence d’autres éléments.
Le bore répond donc à la loi du minimum

2- Notion de facteur limitant

Un facteur du milieu est dit limitant si : il est absent, ou il est réduit en dessous
d’une valeur critique, ou il excède un niveau maximal tolérable.
Ces critères sont généralement néfastes pour les organismes.

Un facteur limitant peut affecter le métabolisme général des organismes et


conditionner la multiplication de ceux-ci.
Ex. La teneur en phosphate de l’eau de mer est un facteur limitant. Il règle l’abondance du
plancton ou des microorganismes marins (multiplication). 89
3- Loi de tolérance et de l’optimum écologique

Chaque être vivant présente vis-à-vis des divers facteurs du milieu des limites de
tolérance entre lesquelles se situe son optimum écologique.
La loi de tolérance et de l’optimum
écologique peut être représentée
graphiquement comme suite :

- Le taux de croissance de l’espèce 2 4


3
représente la population
- l’intensité du facteur limitant peut être
des valeurs de température, éléments 1 5
minéraux, altitude...) Optimum
écologique
- Les seuils critiques (seuil de tolérance
et optimum écologique) dépendent des
espèces

Zones 1 et 5 : absence de l’espèce, non tolérance à l’intensité du facteur limitant


Zones 2 et 4 : présence de l’espèce, tolérance
Zone 3 : valeurs favorables pour l’espèce, épanouissement de l’espèce, abondance.
90
http://www.biodiversite-poitou-charentes.org/La-tolerance-des-especes-face-au-changement-climatique.html
4- Notion de valence écologique

La valence écologique d’une espèce est la possibilité que possède cette espèce
de coloniser des milieux différents et de supporter des variations +/- grandes d’un
facteur du milieu donné (elle est liée à de nombreux facteurs écologiques (climat,
sol, altitude, salinité...).

En fonction de leur valence écologique, on peut classer les espèces en 2


catégories :
Les espèces sténoèces : espèces ayant une faible valence écologique, on
distingue par exemple les :
sténotherme : vis-à-vis de la température
sténohaline : vis-à-vis de la salinité
sténophage : vis-à-vis de l’alimentation

Les espèces euryèces : espèces ayant une grande valence écologique, on


distingue par exemple les :
eurytherme : vis-à-vis de la température
euryhaline : vis-à-vis de la salinité
euryphage : vis-à-vis de l’alimentation 91
Exemple :

Le pin d’Alep est un arbre qui peut supporter tous les types de roche mère
Espèce ayant une grande valence écologique vis-à-vis des substrats géologiques
(lithologie) espèce eurygéologique

Au contraire, le chêne liège ne se développe que sur des substrats géologiques


siliceux faible valence écologique vis-à-vis de ce facteur du milieu espèce
sténogéologique

En général, il existe une relation entre la valence écologique et l’aire de


répartition des espèces (territoire de dispersion) :
Grande aire de répartition espèces euryèces
Petite aire de répartition espèces sténoèces

92

Vous aimerez peut-être aussi