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V)
Module : Cultures pérennes
Chapitre I. Généralités
Les espèces cultivées courantes ne poussent pas spontanément dans la nature. En revanche,
parmi les plantes sauvages, on peut trouver parfois des formes ressemblant à ces espèces
cultivées. En réalité, chaque espèce cultivée est issue de la modification par l’Homme
d’espèces sauvages au cours d’un processus appelé domestication. Au début du XXe siècle,
un botaniste, le Russe Nicolaï Ivanovich Vavilov (1887- 1943), parcourt le monde à la
recherche de plantes cultivables utiles. Au cours de ses voyages, il comprend que la zone
d'origine d'une plante est probablement celle où poussent le plus grand nombre de variétés de
celle-ci. Selon ses recherches, la plus grande diversité des espèces végétales se concentrerait
dans neuf grandes régions du monde. Depuis, ses travaux ont été poursuivis et affinés, et l'on
compte douze "centres de diversité". Dans ces régions poussent encore les plantes sauvages à
l'origine des principales espèces cultivées dans le monde. Elles présentent un intérêt important
pour l'amélioration génétique des espèces et la création de nouvelles variétés. On peut y
trouver des gènes perdus au fil de la domestication ou des échanges de plantes.
De ces 12 centres définis par lui, deux constituent l’origine géographique de nos essences
fruitières.
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Dans le Caucase, Malus pumila (pommier domestique) était observé jusqu’à 200 m. le
pêcher, l’abricotier et le prunier sont également des espèces d’altitude mais les exigences
climatiques des deux premières limitent considérablement leurs aire de culture.
Connaitre les centres Vavilov et l’écologie des plantes fruitières présentent un intérêt double :
D’une part, cette science fournit d’outils indication pour l’implantation des espèces et
variétés fruitières en dehors de leur centre original ainsi le pommier originaire des régions
élevées, croit particulièrement bien en altitude.
Dans l’hémisphère sud où sa culture est le fait de l’Homme, cet arbre fruitier doit être
implanté en hautes montagnes à fin que ses exigences climatiques soient satisfaites (besoin en
froid) : des vergers de pommier existent dans le massif du Kenya entre 1800 et 2200 m, dans
le massif du Kilimandjaro à 3500 m.
D’autre part, la recherche des géniteurs destinés à l’amélioration des plantes fruitières
s’appui sur la connaissance de l’origine des divers espèces et leurs variétés, il y a là
d’immense possibilités d’étude et d’amélioration des arbres fruitiers et on donne énormes
potentialités génétiques de leurs centre génétique (élargissement de la base génétique).
Trois caractères permanentes sont attachés à la nature même de la plus part des essences
fruitières :
Nature arboréssante ;
Etat biologique complexe résultant du greffage ;
Constitution génétique très complexe
Les arbres et arbustes fruitiers sont tous vivaces (longévité de plus de 100 ans parfois),
leurs floraisons se déterminent durant l’année qui précède son épanouissement).
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Cette longévité de l’arbre à également des conséquences économiques très vastes, toute
politique fruitière doit être pansée par le temps.
Enfin, la recherche fruitière est le type de recherche agronomique de longue durée, de plus
l’expérimentation exige beaucoup d’espace parce que l’arbre fruitier est une plante
volumineuse.
L’arbre fruitier cultivé est toujours constitué par deux entités végétales plus ou moins
intimement associées par le greffage, la partie sous-terraine de l’arbre « les racines » est porte
greffe ou sujet tandis que le greffon constitue la partie aérienne (tronc – branches et les
rameaux).
L’arbre fruitier greffé est donc un ensemble biologique fort complexe par suite de la
superposition et de l’interaction de deux métabolismes différents.
Les espèces fruitières sont toutes hybrides à l’état naturel ainsi le pommier « Malus
communis » n’est pas une espèce au sens moderne du terme mais un groupe d’hybrides au
sein du quelles se manifeste l’influence de plusieurs espèces « Malus acerba » de forêts
d’Europe et M. dasyphylla d’Asie occidentale (Caucase) par des croisements répétés avec M.
acerba et autres espèces indigènes d’Asie occidentale et d’Europe. Ce sont différenciés
progressivement pommier à cidre et pommier à couteau.
Cette hybridité naturelle des espèces fruitières dont la cause essentielle est l’impossibilité
pour une espèce donnée d’être fécondé par son propre pollen explique la nature génétique très
complexe de ces espèces dont les variétés sont le reflet.
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En raison de leur origine hybride ou mutationnelle, les plantes fruitières sont fréquemment
polyploïdes.
Chez le pommier n= 17, le poirier n= 17, le prunier n= 8. Certaines variétés sont diploïdes,
triploïdes et tétraploïdes.
La nature polyploïdie des plantes fruitières entraine des conséquences importantes contre la
fertilité des pollens.
Chez les variétés fruitières à polyploïdie paire la méiose peut se faire avec répétition
normale des chromosomes, dans ce cas pollens et ovule sont normalement constitués. Chez
ces variétés, la germination est assurée à environ 60% et la fécondation des fleurs par leurs
propres pollens « autofécondation » est possible en principe, par contre chez les variétés à
polyploïdie impaire 3n la distribution chromosomique à la méiose est irrégulière, pollen et
ovules est anormaux et la germination du pollen est irrégulière (30% et moins). Dans ces
conditions la fécondation croisée par un pollen fertile est indispensable pour qu’il y’est
fructification.
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