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Tale – spécialité SVT Chapitre 7 : la reproduction des plantes

Partie 2
Chapitre 7
La reproduction des plantes
La vie fixée chez les plantes à fleurs (aussi appelées angiospermes) impose des contraintes qui se sont
traduites par des adaptations leur permettant de se nourrir, d’interagir avec leur milieu et aussi de se
reproduire par voie sexuée ou asexuée. Cette reproduction assure ainsi leur survie et leur
dissémination à la surface des continents. Les deux types de reproductions peuvent exister chez une
même plante.

Quels sont les mécanismes de reproduction des angiospermes ?

I. LA REPRODUCTION ASEXUÉE : UNE REPRODUCTION SANS GAMÈTES

1. Les divers organes de reproduction asexuée

La reproduction asexuée ou végétative est un mode de reproduction assuré sans fécondation à partir d’un
individu parental unique.
Elle peut se faire grâce à :
- divers organes de la plante non spécialisés dans cette fonction reproductive. Ce sont par exemple des
fragments de tiges ou de feuilles qui se séparent (naturellement ou artificiellement) du pied mère et qui
peuvent regénérer une plante entière ;
- des organes dédiés à cette fonction reproductive. Ce sont par exemple des tiges particulières comme les
stolons des fraisiers ou les drageons des framboisiers ;
- certains organes de réserve comme des tubercules, des rhizomes et des bulbes.

Document 1 : des organes spécialisés dans la reproduction asexuée (végétative)

2. Les propriétés des plantes qui permettent la reproduction asexuée

La reproduction asexuée chez les végétaux est possible grâce à certaines propriétés des végétaux :
- la totipotence cellulaire : elle correspond à la capacité des cellules végétales, même spécialisées, à se
dédifférencier et retrouver ainsi les propriétés des cellules méristématiques. Ces cellules peuvent ainsi
donner naissance à une diversité de cellules spécialisées et donc à un nouvel individu ;
- la capacité de croissance infinie : si les conditions environnementales le permettent, les méristèmes ont la
capacité de produire indéfiniment de nouvelles cellules végétales qui elles-mêmes peuvent croître et
assurer ainsi la croissance permanente des organes végétaux.

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Document 2 : totipotence des cellules végétales

La reproduction asexuée permet l’accroissement rapide des populations végétales et aussi la colonisation efficace
des milieux continentaux. Elle génère des clones, formés d’individus possédant la même information génétique que
le parent unique, ce qui peut se révéler défavorable en cas de changement environnementaux ou d’infections par un
pathogène.

3. Un mode de reproduction utilisé par l’Homme

Les horticulteurs exploitent depuis des siècles ces propriétés pour cloner une plante intéressante et la produire en
grandes quantités. En fonction des espèces végétales, on peut procéder :
- par bouturage : technique de production de nouveaux individus à partir d’organes isolés de la plante
mère : feuilles, tiges, racines … (menthe par exemple)
- par marcottage : on favorise la formation de racines sur une tige que l’on enterre puis on la sépare de la
plante mère (vigne par exemple).
- par greffage : technique consistant à implanter dans les tissus d'une plante un fragment quelconque
prélevé sur une autre pour que celui-ci continue à croître.

Document 3 : techniques de multiplication végétative utilisé en horticulture

bouturage greffage

marcottage

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Au cours du XXème siècle, les progrès des connaissances en physiologie végétale ont permis la mise au point de
techniques de culture in vitro qui ont conduit, à partir de tissus voire de cellules isolées, à la régénération et à la
multiplication très rapide des plantes sur des milieux nutritifs appropriés.

Document 4 : technique de culture in vitro par micropopagation

II. LA REPRODUCTION SEXUEE : LA RENCONTRE DES GAMETES CHEZ LES


PLANTES

Les angiospermes sont capables de reproduction sexuée. Or, étant immobiles, leur reproduction par contact direct
est très limitée ainsi que la colonisation de nouveaux milieux. Pour s’adapter à ces contraintes, ces plantes ont
développé des stratégies de reproduction et de colonisation basés sur le transport. La fleur est l’organe de la
reproduction sexuée chez les angiospermes.

1. Organisation anatomique de la fleur

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La fleur est l’élément qui renferme les organes reproducteurs de la plante. Elle est spécialisée dans la
rencontre des gamètes à distance. Elle est composée de pièces florales disposées en cercle
concentriques (ou verticilles). De l’extérieur vers l’intérieur on trouve :
- les sépales : souvent verts, protègent les organes ;
- les pétales : de forme et de couleurs très variables. Lorsqu’ils sont larges et vivement colorés, ils
attirent les insectes pollinisateurs ;
- les étamines : organe reproducteur mâle de la plante dans lequel on retrouve le pollen qui
contient le gamète mâle ;
- le pistil : organe reproducteur femelle de la plante qui est composé d’un ou plusieurs carpelles
dans lequel se trouvent un ou plusieurs ovules.

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Document 5 : organisation morphologique d’une fleur

2. La pollinisation : dissémination des grains de pollen

La première étape de la reproduction des plantes est la pollinisation : il s’agit du transport du grain de
pollen d’une fleur puis son dépôt sur le pistil d’une autre fleur. Le transport du grain de pollen de
certaines espèces peut s’effectuer par le vent (anémogamie) ou bien par des animaux (zoogamie) souvent
des insectes dits pollinisateurs (entomogamie).

Les fleurs utilisant les animaux pour leur pollinisation ont développé au cours de l’évolution des
mécanismes permettant d’attirer les insectes :
- production de nectar sucré ;
- couleurs vives des pièces florales et odeur ;
- développement d’une pétale ressemblant à la femelle de l’insecte pollinisateur (label).

Certaines fleurs ne peuvent être pollinisées que par une seule espèce d’insecte et certains insectes sont
capables de se nourrir du nectar d’une seule espèce de fleur. Ainsi, on remarque une complémentarité
entre la plante et son insecte pollinisateur. Dans ce cas, la morphologie de la plante a évolué et la
morphologie de l’insecte pollinisateur a évolué en retour : on parle de coévolution pour décrire ces
évolutions symétriques.

Document 6 : la pollinisation par les insectes

A noter que lorsque la fleur est hermaphrodite (possédant pistil et étamines) ou que la plante porte des
fleurs mâles et des fleurs femelles (plante monoïque) alors l’autofécondation est parfois possible (elle
est même parfois obligatoire pour certaines espèces). Cependant la plupart des angiospermes ont recours
à une fécondation dite croisée c’est-à-dire entre deux individus différents.
La fécondation croisée présente l’avantage de produire une descendance génétiquement plus
diversifiée. Elle est favorisée par diverses adaptations : fleurs mâles et femelles sur des plantes
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différentes, décalage temporel dans la maturation des gamètes mâles et femelles, existence de barrières
physiques entre pistil et étamines, etc.
III. LA REPRODUCTION SEXUEE : DE LA FECONDATION A LA NOUVELLE
PLANTULE

1. De la fécondation au fruit

Suite à la pollinisation, le grain de pollen germe sur le pistil puis émet un tube qui amènera le gamète mâle au contact
du gamète femelle pour que la fécondation ait lieu. La fécondation donnera une cellule-œuf qui se développera pour
donner un embryon. L’ovaire de la fleur se transformera alors en fruit dans lequel se trouveront les ovules
transformés en graines. C’est à l’intérieur de la graine que se trouve l’embryon.

Document 7 : de la fleur au fruit

2. La dispersion des fruits et des graines à distance

La dispersion de la graine ou du fruit (qui contient la graine) peut se faire grâce aux animaux, au vent et à l’eau. On
constate que les fruits ou les graines sont adaptés à leur mode de dissémination :
- fruit charnu et coloré gorgée de réserve attirant les animaux qui s’en nourrissent et disséminent les
graines par les excréments ;
- fruit à crochets se fixant au pelage des animaux ;
- fruit léger et petit porté par le vent ;
- fruit flottant par l’eau.

La dissémination implique une collaboration entre l’animal disséminateur et la plante. Cette collaboration est à
nouveau le produit d’une coévolution. Comme pour la pollinisation, la dispersion des fruits et des graines qu’ils
contiennent constitue une étape de mobilité dans la reproduction des plantes leur permettant de coloniser de vastes
territoires.

Document 8 : la dispersion des graines

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3. La germination ou le développement d’une nouvelle plantule

La graine contient un embryon et des réserves (amidon, protéines, lipides) protégés par une enveloppe, le
tégument. Lorsque la graine se forme, l’embryon entre en « vie ralentie ». Si les conditions deviennent
favorables, la graine s’imbibe d’eau, son activité métabolique redémarre, l’embryon reprend son
développement en utilisant les réserves de la graine. La première racine et la première tige feuillée
apparaissent en déchirant le tégument : c’est la germination à l’origine d’une nouvelle plantule.

Document 9 : la germination d’une graine

Conclusion :
Les caractéristiques de la plante sont en rapport avec la vie fixée à l'interface sol/air dans un milieu
variable au cours du temps. Les contraintes de la vie fixée ont amené les angiospermes (plantes à
fleurs) à développer des mécanismes leur permettant de se reproduire. Certaines plantes utilisent la
reproduction asexuée qui repose sur la totipotence des cellules végétales. D’autres plantes,
utilisent la reproduction sexuée qui est assurée par la fleur où se trouve les gamètes femelles, au
sein du pistil, et les gamètes mâles dans les grains de pollen, portés par les étamines.
La pollinisation de nombreuses plantes et la dispersion des graines sont nécessaires à la survie et
à la dispersion de la descendance. Elles permettent de coloniser de nouveaux milieux. Ces
transports reposent sur des agents physiques (vent, eau) mais aussi sur une collaboration
animal/plante produit d'une coévolution.

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