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Tale – spécialité SVT Chapitre 9 : réflexe myotatique et message nerveux

Partie 3
Chapitre 9
Réflexe myotatique et message nerveux
Un réflexe est une réaction musculaire involontaire et rapide sous l’effet d’une stimulation. Le réflexe
myotatique correspond à une contraction involontaire d’un muscle squelettique en réponse à son
propre étirement. Ce réflexe intervient inconsciemment à tout moment pour assurer le maintien de la
posture et l’équilibre du corps. Il sert d'outil diagnostique pour apprécier le fonctionnement du système
neuromusculaire : le médecin par un choc léger sur un tendon provoque l’étirement d’un muscle qui
répond par une brusque contraction et donc un mouvement d’extension. Le réflexe myotatique met en jeu
un circuit nerveux dans lequel circule un message nerveux d’un organe à un autre.

Quels sont les supports de la communication nerveuse mis en jeu dans la réalisation d’un réflexe ?
Quelles sont les caractéristiques du message nerveux impliqué dans cette communication ?

I. LE CIRCUIT NERVEUX DE L’ARC REFLEXE MYOTATIQUE

1. Les éléments fonctionnels de l’arc réflexe myotatique


L’arc réflexe myotatique correspond au trajet « aller-retour » réalisé par le message nerveux lors d’un
réflexe myotatique. Il met en jeu plusieurs éléments :
- le fuseau neuromusculaire : récepteur sensoriel qui perçoit l’étirement (stimulation) du muscle.
Ces récepteurs sont situés au sein du muscle et sont formés de fibres musculaires particulières
autour desquelles sont enroulées les fibres nerveuses des neurones sensoriels ;
- un neurone sensoriel (ou afférent) : neurone qui véhicule le message nerveux du fuseau
neuromusculaire vers la moelle épinière. Les neurones sensoriels quittant un muscle sont
regoupés au sein d’un nerf ;
- la moelle épinière : centre nerveux recevant le message nerveux provenant des neurones
sensoriels et produisant un message nerveux à destination du muscle étiré ;
- un neurone moteur (ou efférent ou motoneurone) : neurone qui véhicule le message nerveux de
la moelle épinière vers le muscle étiré. Les neurones moteurs sont également regoupés au sein
d’un nerf ;
- un muscle effecteur : muscle recevant le message nerveux moteur et répondant par une
contraction.

Document 1 : le circuit nerveux de l’arc réflexe myotatique

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2. Le neurone : unité fonctionnelle du système nerveux


Le neurone est une cellule spécialisée dans la propagation des messages nerveux, il possède :
- un corps cellulaire (renfermant le noyau) d'où partent plusieurs prolongements cytoplasmiques appelés
dendrites ;
- un unique axone qui est un long prolongement cytoplasmique parfois entouré d’une gaine de myéline,
l’axone est aussi qualifié de fibre nerveuse ;
- une arborisation terminale portant des boutons synaptiques.

Document 2 : structure d’un neurone de type motoneurone

3. Le circuit nerveux au niveau de la moelle épinière


Les neurones sensoriels et moteurs impliqués dans le réflexe myotatique sont regroupés dans des nerfs rachidiens.
Proche de la moelle épinière, un nerf rachidien se divise en deux racines : la racine dorsale et la racine ventrale.
Les neurones sensoriels (neurones en T) passent toujours par la racine dorsale du nerf rachidien et leurs corps
cellulaires se trouvent dans le ganglion rachidien de cette racine. Les motoneurones passent toujours par la racine
ventrale du nerf rachidien et leurs corps cellulaires se trouvent dans la substance grise de la moelle épinière.

Document 3 : les neurones du réflexe myotatique

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II. LE MESSAGE NERVEUX

1. Nature du message nerveux

Au repos, c’est-à-dire en l’absence de toutes stimulations, il est possible de mesurer à l’aide d’électrodes,
une différence de tension d’environ –70 mV entre le milieu extracellulaire et le cytoplasme d’un axone
(l’intérieur d’un neurone est chargé moins positivement que l’extérieur).
Cette différence de tension ou différence de potentiel (ddp) de part et d’autre de la membrane est appelée
potentiel de repos ou potentiel de membrane. On dit que la membrane est polarisée.

Document 4 : mise en évidence du potentiel de repos

Sous l’effet d’une stimulation efficace, on enregistre une série de modifications très brèves de la tension
électrique à travers la membrane d’un neurone. Cette série de modification forme le message nerveux
qui est constitué de signaux élémentaires appelés potentiels d’action (PA).
Un potentiel d’action est une inversion brusque de la polarisation membranaire (la face interne de la
membrane devenant électropositif par rapport à la face externe). Son amplitude est d’environ 100 mV et il
apparait localement et brièvement (de l’ordre de la milliseconde).

Document 5 : mise en évidence du message nerveux (train de potentiels d’action)

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2. Codage du message nerveux


Le message nerveux généré par un récepteur sensoriel dépend de l’intensité de la stimulation. On
constate que l’amplitude des PA ne varie pas et ce quel que soit l’intensité de la stimulation. Par
contre, le nombre de PA par unité de temps, autrement dit la fréquence des PA, est plus élevé lorsque
l’intensité de la stimulation augmente : on dit que le message nerveux est codé en fréquence de PA.

Document 6 : codage du message nerveux

3. Propagation des messages nerveux


Une caractéristique du message nerveux est de pouvoir se propager le long des fibres nerveuse
(dendrites ou axones) sans s’atténuer. Chaque neurone véhicule le message nerveux dans un seul
sens : des dendrites vers le corps cellulaire puis vers l’axone et enfin l’arborisation terminale.
La conduction du message nerveux s’effectue de proche en proche à une vitesse variable de l’ordre de
100 m.s-1. La présence d’une gaine de myéline autour d’un axone augmente cette vitesse de
propagation.
Une fois parvenu à l'extrémité du neurone moteur, le message nerveux moteur va être transmis aux fibres
musculaires grâce des synapses neuromusculaires.

Document 7 : étude de la propagation du message nerveux le long d’un axone (Belin, 2020)

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III. LE FONCTIONNEMENT SYNAPTIQUE

Une synapse est une zone de jonction spécialisée assurant le passage du message nerveux entre un
neurone et une autre cellule. Cette autre cellule peut être un neurone, dans ce cas on parle de synapse
neuro-neuronale ou bien une cellule musculaire, dans ce cas on parle de synapse neuro-musculaire.

1. Structure d’une synapse


Une synapse est constituée :
- d'un élément pré-synaptique : il correspond au bouton synaptique d’un neurone. Celui-ci
contient des vésicules renfermant des molécules nommées neurotransmetteurs (ou
neuromédiateurs).
- d'un élément post-synaptique : cellule recevant le message nerveux (neurone ou fibre
musculaire). La membrane de l’élément post-synaptique porte de nombreux récepteurs
post-synaptiques capables de fixer spécifiquement les neurotransmetteurs pré-synaptiques ;
- d'une fente synaptique : espace séparant l’élément pré et post-synaptique (20 à 50 nm).

Document 8 : structure d’une synapse

2. Fonctionnement de la synapse neuro-musculaire

Le message nerveux présynaptique ne peut pas franchir directement la fente synaptique pour se propager
dans l’élément post-synaptique. Le franchissement de la synapse est assuré par les neurotransmetteurs.

Au niveau de la synapse neuro-musculaire (ou plaque motrice), le neurotransmetteur assurant la


transmission du message nerveux est l’acétylcholine.
Cette transmission se fait en plusieurs étapes :
1) Arrivée des PA dans le bouton synaptique du motoneurone ;
2) Les PA provoquent la libération de l’acétylcholine dans la fente synaptique par exocytose des
vésicules pré-synaptiques (les vésicules fusionnent avec la membrane de l’élément
pré-synaptique.
3) L’acétylcholine se fixe spécifiquement sur ses récepteurs postsynaptiques ;

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4) La fixation de l’acétylcholine sur ses récepteurs permet la création de PA musculaire qui


provoqueront la contraction de la fibre musculaire.
5) L’acétylcholine est éliminée de la fente synaptique par l’action d’une enzyme présente dans la
fente : l’acétylcholinestérase.

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Document 9 : transmission du message nerveux au niveau de la synapse neuromusculaire

Au niveau d’une synapse le message nerveux devient temporairement chimique et il est codé en
concentration de neurotransmetteur : plus la concentration en neurotransmetteur est élevée dans la
fente, plus la fréquence des PA du message post-synaptique est élevée.

3. Du message nerveux à la contraction musculaire


Les PA qui se propagent le long de la fibre musculaire provoquent l’ouverture de canaux calciques situés
dans la membrane du réticulum sarcoplasmique stockant de grandes quantités de calcium. Ainsi, les
ions Ca2+ sont libérés du réticulum vers le cytosol de la fibre musculaire. L’augmentation de la
concentration en ions Ca2+ cytosolique déclenche la contraction musculaire.

Document 10 : le déclenchement de la contraction musculaire (Bordas, 2020)

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4. Les substances perturbant la synapse neuromusculaire


Certaines substances sont susceptibles de perturber le fonctionnement des synapses. Parmi elles, le
curare qui a la possibilité de se fixer sur les récepteurs de l’acétylcholine sans pour autant générer de
PA musculaire : c’est un antagoniste de l’acétylcholine. L’effet du curare est donc un relâchement
musculaire durable qui peut être mortelle (relâchement des muscles respiratoires provoquant une
asphyxie).

D’autres substances au contraire empêche l’élimination de l’acétylcholine dans la fente synaptique


(gaz sarin) et prolonge donc sa durée d’action : ce sont des agonistes de l’acétylcholine.

Document 11 : mise en évidence de l’action du curare sur la synapse neuromusculaire (Belin, 2020)

Conclusion :
Les réflexes mettent en jeu différents éléments qui constituent l’arc-réflexe. À partir d’une
sensation de départ (stimulus) captée par un récepteur sensoriel, un message nerveux codé en
potentiels d’action est élaboré. Il circule dans les neurones sensoriels jusqu’au centre nerveux
(corne dorsale de la moelle épinière) où se produit le relais synaptique sur le neurone-moteur.
Celui-ci conduit le message nerveux jusqu’à la synapse neuromusculaire, qui met en jeu
l’acétylcholine.
La formation puis la propagation d’un potentiel d’action dans la cellule musculaire entraînent
l’ouverture de canaux calciques à l’origine d’une augmentation de la concentration cytosolique en
ions calcium, provenant du réticulum sarcoplasmique pour les muscles squelettiques. Cela induit la
contraction musculaire et la réponse motrice au stimulus.

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