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Après avoir revu les notions de collège sur le système nerveux, nous approfondissons ces notions en
abordant les réflexes, c’est-à-dire comment notre système nerveux peut-il être à l’origine de
mouvements involontaires.
La commande du mouvement est assurée par le système nerveux qui met en relation les organes
sensoriels et les muscles.
Un mouvement peut répondre à une stimulation extérieure reçue par un organe sensoriel, le
récepteur.
Le message nerveux sensitif correspondant est transmis aux centres nerveux (cerveau et moelle
épinière) par un nerf sensitif.
Les messages nerveux moteurs sont élaborés et transmis par les centres nerveux et les nerfs
moteurs jusqu’aux muscles : les effecteurs du mouvement.
Le système nerveux est constitué d'une succession de neurones connectés les uns les autres, qu'on
appelle un réseau de neurones. Les messages nerveux arrivent par les dendrites et se déplacent le
long de l'axone pour passer ensuite au neurone suivant.
Un message nerveux est à la fois électrique (sous la forme d’un potentiel d’action au niveau des
dendrites et des axones) et chimique (sous la forme de neurotransmetteurs au niveau des
synapses).
Vous venez de revoir les notions de collège qui vont vous servir pour comprendre les autres séances.
Problématique : Comment mettre en évidence les différents éléments mis en jeu dans un arc-
réflexe ?
Lorsque l’on étire le triceps sural (mollet) en mettant un coup de marteau au niveau du
tendon d’Achille, on observe que ce même muscle se contracte en réponse à son propre
étirement, provoquant l’extension du pied. C’est une réaction stéréotypée (une même
intensité d’étirement entraîne toujours la même réponse), rapide (quelques millisecondes),
d’intensité variable (elle dépend de l’intensité de l’étirement et de l’état du sujet) et
involontaire, on peut donc la qualifier de réflexe myotatique. C’est un outil diagnostic
fréquemment utilisé par les médecins pour vérifier le bon fonctionnement du système
neuromusculaire. Ces contrôles permettent de déceler certaines lésions nerveuses.
Les muscles extenseurs des membres inférieurs réagissent donc à leur propre étirement,
provoqué par la gravité, par une contraction tonique permanente qui permet le maintien de
la posture : c’est le tonus musculaire. Ainsi, le réflexe myotatique d’un muscle et le
relâchement simultané du muscle antagoniste, permettent le maintien des articulations dans
une même position et donc le maintien de la posture.
Les réflexes mettent en jeu différents éléments qui constituent l’arc-réflexe. À partir d’une
sensation de départ (stimulus d’étirement) captée par un récepteur sensoriel, un message
nerveux sensitif est élaboré. Il circule dans un nerf sensitif jusqu’au centre nerveux, la moelle
épinière, qui élabore un message moteur. Ce dernier circule jusqu’au muscle dans un nerf
moteur dont il provoque la contraction.
Légende :
Transmission du stimulus
message nerveux sensitif
message nerveux moteur
centre nerveux
Vous venez de mettre en évidence le trajet d’un arc-réflexe, dans cette activité vous avez vu le
support anatomique de ce réflexe.
Un nerf rachidien conduit à la fois des messages sensitifs (se dirigeant vers la moelle épinière) et des
messages moteurs (se dirigeant vers les muscles). Comme toute activité réflexe, le réflexe
myotatique fait intervenir successivement :
- des récepteurs sensoriels, situés dans le muscle lui-même et sensibles au degré d’étirement du
muscle. Le fuseau neuromusculaire contient des fibres musculaires modifiées autour desquelles sont
enroulées les terminaisons dendritiques de neurones directement en contact avec l’axone.
- une voie nerveuse sensorielle ou afférente. Les neurones afférents relient les récepteurs sensoriels
à la moelle-épinière. Leur corps cellulaire se situe dans les ganglions rachidiens et leurs fibres
sensitives passent par la racine dorsale du nerf rachidien.
- un centre nerveux, ici la moelle épinière (ME), capable de traiter l’information et de générer une
réponse motrice ou non.
Le réflexe myotatique est une réponse du muscle en réaction à son propre étirement. Le stimulus
(coup du marteau) provoque un étirement du muscle qui stimule les récepteurs sensoriels (Fuseaux
Neuromusculaires, sensibles au degré d’étirement du muscle). Un message nerveux sensoriel
transite alors par les dendrites des fibres sensitives (afférentes) dont le corps cellulaire se situe
dans le ganglion rachidien, puis par leur axone jusqu’à la substance grise de la moelle-épinière. A
ce niveau-là, le message est transmis aux motoneurones qui vont le conduire via les fibres motrices
efférentes jusqu’aux extrémités de l’axone, au niveau de la plaque motrice. Le muscle va alors se
contracter, et le pied va avoir un réflexe d’extension.
Vous venez d’observer les différents tissus intervenant dans l’arc-réflexe, vous avez déduit de vos
observations qu’il y avait deux synapses en jeu, nous allons découvrir leur fonctionnement.
Problématique : Comment les messages nerveux circulent-ils et comment les informations sont-
elles codées par le système nerveux ?
Les muscles extenseurs des membres inférieurs réagissent à leur propre étirement, provoqué
par la gravité, par une contraction tonique permanente qui permet le maintien de la posture :
c’est le TONUS MUSCULAIRE. Le réflexe myotatique est une réponse du muscle en réponse à
son propre étirement. Cette réponse réflexe est rapide, stéréotypée, involontaire et
d’intensité variable. Pour cela, lorsqu’il y a une stimulation, le fuseau neuromusculaire
envoit un message à la moelle épinière qui renvoit le message au muscle pour qu’il se
contracte. Comment ce message circule-t-il et est-il codé ?
Représentation d’un
fuseau neuromusculaire
Juste après la naissance d’un potentiel d’action, la fibre nerveuse présente une période
réfractaire (due à l’hyperpolarisation) durant laquelle il ne peut pas y avoir de nouveau
potentiel d’action. Cette période réfractaire permet de donner un sens unique au message.
2. Codage du message nerveux au niveau de la fibre nerveuse.
Dans le cas du réflexe myotatique, au niveau des fuseaux neuromusculaires naît un potentiel
d’action invariant. L’augmentation de l’intensité du stimulus, c’est-à-dire de l’étirement du
muscle, conduit à une augmentation de la fréquence des potentiels d’action émis par le
récepteur sensoriel. Le codage s’opère en fréquence de potentiels d’action : plus l’intensité
de la stimulation augmente, plus la fréquence des potentiels d’action émis par le récepteur
sensoriel augmente.
On peut donc en déduire que le neurone sensitif va coder l’intensité du stimulus par une
fréquence de potentiels d’action. Ce message se propage le long de l’axone et arrive au
niveau de la substance grise de la moelle épinière où il va arriver au niveau de la synapse
neuro-neuronale. Comment le message est-il transmis du neurone afférent au neurone
efférent et au muscle ?
La transmission du message nerveux d’une cellule nerveuse à une autre cellule (nerveuse ou
musculaire) se déroule en plusieurs étapes :
• L’arrivée des potentiels d’action 1 au niveau de la terminaison axonique (bouton
synaptique) du neurone présynaptique provoque la migration des vésicules 2 et leur
exocytose: l’ouverture des vésicules synaptiques 3 et la libération dans la fente synaptique
des molécules chimiques ou neurotransmetteurs localisés dans les vésicules. La concentration
des neurotransmetteurs dépend de la fréquence des potentiels d’action qui arrive au niveau
du neurone pré-synaptique.
• Les neurotransmetteurs libérés dans la fente synaptique 4, diffusent et vont se fixer sur
des récepteurs spécifiques 5 présents sur la membrane de l’élément postsynaptique. Dans le
cas d’une synapse neuro-musculaire, le neurotransmetteur est l’acétylcholine.
• Cette association neurotransmetteur/récepteur postsynaptique provoque la naissance
parfois d’un PA au niveau de l’élément postsynaptique 6. Le récepteur postsynaptique est
une molécule canal qui s’ouvre suite à la fixation des neurotransmetteurs, cette ouverture
permet un flux d’ions dans l’élément postsynaptique, d’où une variation du potentiel et la
contraction dans le cas du muscle 7. La fréquence des potentiels d’action dans l’élément post
synaptique, dépend de la concentration en neurotransmetteurs : on a un codage biochimique
en concentration au niveau de la synapse. Le potentiel d’action musculaire déclenchant la
libération d’ions calcium à l’origine de la contraction des fibrilles de la fibre musculaire.
• Les neurotransmetteurs pourront être dégradés (retirés du récepteur) et capturés par
l’élément présynaptique pour être de nouveau stockés et réutilisés. L’élément
postsynaptique peut de nouveau répondre à un PA.
CNED - TERMINALE – SVT–SEQUENCE 5- PARTIE I RETENIR 7
En conclusion, lorsque le muscle extenseur est stimulé (1), les récepteurs sensoriels ou
fuseaux neuro-musculaires sont étirés (2) et émettent un message électrique sensitif (3) sous
forme de potentiels d’action. Ce message afférent circule sur une fibre sensitive ou dendrite
(d’un neurone dont le corps cellulaire se situe dans un des ganglions rachidiens), puis passe
par la racine dorsale de la moelle épinière puis arrive dans la substance grise de la moelle
épinière, au niveau d’une synapse neuro-neuronique (4). A ce niveau se crée un nouveau
message dans le motoneurone (dont le corps cellulaire se situe dans la substance grise de la
moelle épinière) qui se propage dans l’axone, qui passe par la racine ventrale de la ME, et
stimule le muscle au niveau de la synapse neuro-musculaire de la plaque motrice (6). A ce
niveau, l’acétylcholine entraîne la formation puis la propagation de potentiel(s) d’action dans
la cellule musculaire qui provoque l’ouverture de canaux calciques à l’origine d’une
augmentation de la concentration cytosolique en ions calcium, provenant du réticulum
sarcoplasmique pour les muscles squelettiques. Cela induit la contraction musculaire du
muscle extenseur (7) et la réponse motrice au stimulus.
VOCABULAIRE A RETENIR
Système nerveux : ensemble des cellules (appelées neurones) qui conduisent des messages
de nature électro-chimique.
Organe des sens (ou organe sensoriel) : organe qui permet de détecter une modification du
milieu extérieur ou du fonctionnement du corps :
Sens Modification détectée Organe sensoriel
Ouïe Sons Oreille
Vue Lumière Œil
Goût Substances chimiques dans la bouche Langue, nez
Odorat Substances chimiques dans l’air nez
Toucher Contacts Peau (doigts)
Message sensoriel ou sensitif : message nerveux qui part d'un organe des sens et arrive à un
centre nerveux via un nerf sensitif.
Message moteur : message nerveux qui part d'un centre nerveux et qui arrive à un organe
effecteur via un nerf moteur.
Organe effecteur : organe qui effectue la réponse à un message d'un centre nerveux.
Synapse : zone de communication entre deux neurones ou entre un neurone et une cellule
musculaire.
Muscle antagoniste : lors d’un effort c’est le muscle (ou le groupe de muscles) qui s’étire en
réaction à la contraction du muscle agoniste
Substance grise : Partie de la moelle épinière ou d’autres régions du système nerveux central,
composée d’un mélange de corps cellulaires de neurones, de leurs prolongements
cytoplasmiques amyélinisés et de cellules de la névroglie (tissu de soutien du système
nerveux).