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FICHE 14 – REFLEXES
MOTS-CLES
afférente, antagoniste, artefact de stimulation, canaux de fuites, conductibilité, délai synaptique, dendrite,
dépolarisation, efférente, excitabilité, fibres sensitives, fuseau neuromusculaire, ganglions rachidiens,
hyperpolarisation, inéluctables, innées, loi du tout ou rien, modulation de fréquence, Na/K ATPase dépendante, nerf
rachidien mixte, neurotransmetteur, plaque motrice, potentiel postsynaptique, racine dorsale, racine ventrale,
repolarisation, seuil de stimulation, soma, stéréotypées, substance blanche, substance grise, tonus musculaire,
voltages dépendants
COURS
I- L’arc réflexe
L’exécution d’un mouvement fait suite à la contraction des muscles squelettiques, déclenchée par des messages
nerveux. Ce sont les cellules nerveuses qui commandent et contrôlent la contraction de ces muscles
• La posture
La posture dressée, caractéristique de la station bipède de l’homme, n’est pas une position d’équilibre physique.
La pesanteur agit en permanence et tend à faire basculer le tronc, à faire fléchir les cuisses et les jambes et à faire
tomber la tête vers l’avant. Seul le travail des muscles de la figure 1 permet d’empêcher ces mouvements.
Cette posture est contrôlée par deux groupes de muscles striés squelettiques antagonistes, dont les contractions
produisent des mouvements opposés. Lorsque l’un est contracté l’autre est relâché. Les mouvements des muscles
antagonistes sont coordonnés.
Lors du maintien de la posture ces muscles semblent au repos car ils ne changent pas de longueur du fait de
l’absence de mouvement mais ils présentent un état de tension, on parle de tonus musculaire.
Cette réaction échappe à notre volonté, il s’agit d’un mouvement involontaire, ou réflexe ayant des caractéristiques
précises :
• Les caractéristiques
Lors d’un étirement rapide, le muscle développe une tension qui se maintient tant que dure l’étirement. Le réflexe
apparait suite à un temps de latence très bref, lorsque l’étirement cesse, le relâchement musculaire est très rapide.
Le système nerveux joue un rôle prépondérant dans la réalisation du réflexe, qui est l’expression d’un fonctionnement
coordonné de différentes structures :
• les fuseaux neuromusculaires, ce sont les récepteurs sensoriels, localisés au cœur des muscles et
sensibles à l’étirement provoqué par un stimulus mécanique (la pesanteur ou un choc sur le tendon).
• les neurones sensitifs, ils sont issus des fuseaux neuromusculaires et conduisent des messages nerveux
afférents jusqu’au centre nerveux du réflexe, la moelle épinière.
• les neurones moteurs, ils conduisent des messages nerveux efférents élaborés dans les centres nerveux,
jusqu’à l’organe effecteur, le muscle.
• Le circuit
Les variations d’étirement du muscle entraînent des modifications du récepteur sensitif, le fuseau neuromusculaire,
il indique à tout moment l’état de contraction du muscle. Le message nerveux, sous forme de trains de potentiels
d’action, émis à son niveau circule au sein de fibres sensitives jusqu’à la moelle épinière via la racine dorsale
sensitive. L’axone de la fibre nerveuse fait alors synapse avec une dendrite d’un motoneurone innervant le muscle
étiré. Au niveau du corps cellulaire il y intégration des différents messages nerveux et formation d’un nouveau train
de potentiels d’action. Le message moteur sort de la moelle via la racine ventrale motrice et est transmis au sein
d’une fibre motrice jusqu’au muscle effecteur. Les deux messages, sensitif et moteur, se croisent au sein d’un nerf
rachidien mixte
• La moelle épinière
La moelle épinière constitue le prolongement du système nerveux cérébral. Elle se situe en dessous du tronc
cérébral. Elle est constituée de neurones et de cellules gliales. Longue de plus de 40 cm, elle est située dans le
canal rachidien et protégée par les vertèbres.
La substance blanche est externe et la substance grise interne, la moelle épinière est composée de faisceaux
nerveux permettant des échanges bidirectionnels entre le système nerveux périphérique et l’encéphale. Elle possède
trois circuits majeurs :
• un circuit descendant interprétant les informations motrices issues de l’encéphale en direction des muscles.
• un circuit ascendant faisant le relai des informations sensorielles issues des récepteurs en direction du
cerveau.
• un centre de coordination des réflexes dits innés comme le reflexe myotatique.
• La transmission
La transmission synaptique se fait en plusieurs étapes :
• le neurotransmetteur, l’acétylcholine (Ach), se trouve dans des vésicules de la terminaison axonique (1).
• l’arrivée des potentiels d’action provoque la libération d’acétylcholine dans la fente synaptique (2).
• l’acétylcholine se fixe sur des récepteurs spécifiques de la membrane postsynaptique (3) ce qui provoque
la création de potentiel postsynaptique qui déclenche la naissance de la contraction du muscle.
• le neurotransmetteur est rapidement détruit par une enzyme spécifique l’acétylcholinestérase (4).
• les produits de la dégradation ou l’acétylcholine sont captés par le neurone présynaptique (5).
• il y a synthèse d’acétylcholine sous l’action d’une enzyme spécifique, la choline acétyltransférase (6).
• Le potentiel de repos
En dehors de toute stimulation, l’intérieur de l’axone présente une charge négative par rapport à la surface, du fait
d’une inégale répartition des ions entre les milieux intra et extracellulaires.
Cette différence est entretenue par le fonctionnement de la pompe Na/K ATPase dépendante et des canaux de
fuites.
• Le potentiel d’action
Le potentiel d’action comprend différentes phases :
• une phase de dépolarisation, son potentiel membranaire se rapproche de « 0 ».
• une inversion du potentiel membranaire, l’intérieur de la fibre devenant chargé positivement par rapport à
l’extérieur (+40 mV environ).
• une phase de repolarisation, la fibre retrouve son potentiel de repos marquée.
• une phase d’hyperpolarisation passagère, son potentiel membranaire s’éloigne du potentiel de repos.
Le potentiel d’action est le résultat du fonctionnement de canaux ioniques voltages dépendants. Lorsque le
potentiel transmembranaire atteint ou dépasse les -55 mV, les canaux sodiques s’ouvrent ce qui permet une entrée
L’artefact de stimulation correspond au courant électrique émis par les électrodes stimulatrices, il est couramment
utilisé comme « top départ » pour calculer des vitesses de conduction.
On peut aussi noter que le potentiel d’action n’apparait que pour une certaine valeur de stimulation nommé seuil de
stimulation et que pour des valeurs supérieures le potentiel d’action se répète identique à lui-même, c’est la loi du
tout ou rien.
APPLICATIONS
QCM n°2 ; Au sujet de la fibre propageant un message nerveux moteur. Cochez la ou les bonne(s) réponse(s).
A- La fibre son corps cellulaire dans la corne ventrale de la moelle épinière.
B- La fibre son corps cellulaire dans le ganglion rachidien.
C- La fibre se termine au niveau des fibres musculaires effectrices.
D- La fibre se termine au niveau du fuseau neuromusculaire.
E- La fibre est peu ou pas myélinisée.
Exercice :
Un laborantin réalise différentes sections S1, S2 et S3 des
racines des nerfs rachidiens d’un animal. Après plusieurs
jours, il observe une dégénérescence des fibres nerveuses,
d’un côté ou de l’autre de la section, comme l’indiquent les
représentations de la figure suivante. :
1. Faites un schéma légendé des différentes structures
anatomiques visibles sur les figures.
CORRECTION
QCM
1. a, c
Feedback : la racine ventrale est motrice. Le ganglion rachidien se situe dans la racine dorsale. La substance grise
se caractérise par la présence de synapses. La substance blanche ne contient pas de corps cellulaire sauf au niveau
des ganglions rachidiens. C’est le message nerveux sensitif qui traverse obligatoirement le ganglion rachidien.
2. a, c
Feedback : la fibre motrice est nommée motoneurone « α », elle part de la corne ventrale, où se situe son corps
cellulaire, et fait synapse avec les fibres musculaires. Les motoneurones sont toujours myélinisés.
3. a, c, e
Feedback : le potentiel d’action se retrouve au niveau des neurones et des cellules musculaires, il a une durée
d’environ 2ms et une amplitude de 100mV environ. Le potentiel d’action correspond à une entrée de sodium et une
sortie de potassium.
4. b, c
Feedback : on trouve aussi des synapses au niveau des muscles. L’élément présynaptique possède des
neurotransmetteurs (ce ne sont pas des hormones) dans des vésicules et l’élément postsynaptique possède les
récepteurs spécifiques à ce neurotransmetteur. Le passage du neurotransmetteur provoque un ralentissement
nommé délai synaptique. Une synapse est excitatrice ou inhibitrice il n’y a pas de notion de « généralement ».
2- Feedback : les dégénérescences observées par le laborantin quelques jours plus tard traduisent une nécrose
cellulaire. Selon nos connaissances, la partie d’une cellule qui permet sa survie cellule contient le noyau. Nous
savons aussi que la partie des neurones qui contient le noyau correspond au corps cellulaire.
Dans ces conditions, la nécrose des fibres des racines dorsales de part et d’autre du ganglion rachidien montrent
que les corps cellulaires des fibres sensitives, sont situés dans ces mêmes ganglions rachidiens. La nécrose des
fibres des racines ventrales en aval de la moelle épinière montre que les corps cellulaires des fibres motrices sont
situés dans la moelle épinière.