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IMMUNOLOGIE

Bac sciences expérimentales

Cours élaboré par MCHICH FERID


Lycée Ibn Mandhour Métlaoui
L’IMMUNITÉ :
MAINTIEN DE L’INTÉGRITÉ DE L’ORGANISME

Introduction générale :
Notre environnement contient une multitude d’êtres vivants (virus, protozoaires, champignon…) et de
substances capables d’envahir notre organisme et de menacer son intégrité.
Généralement quand un élément étranger pénètre ou apparaît dans l’organisme, celui-ci répond par un
ensemble de réactions appelées : RÉACTIONS IMMUNITAIRES qui lui permettent de neutraliser ou
d’éliminer l’agent étranger et ainsi de maintenir son intégrité.
Une déficience au niveau du SI conduit à la maladie et parfois à la mort.
Il est intéressant de considérer le SI comme un mécanisme qui contribue à l’HOMÉOSTASIE : se
définissant comme la capacité de l’organisme à s’ajuster constamment à la modification de l’environnement
et à rétablir l’équilibre dont il s’est momentanément écarté.

- l’immunologie : partie de la biologie qui étudie les moyens de défense de l’organisme.


- l’immunité : l’immunité est la "propriété que possède un organisme vivant de développer des
moyens spécifiques de défense (naturels ou acquis) contre un agent pathogène (infectieux, toxique,
tumoral) ou contre un corps étranger (greffe, cellule d'un autre individu)". Ajouter que ceci vise à maintenir
l’homéostasie (intégrité de l’organisme).
On a donc d'une part l'aspect défense contre un agent reconnu comme étranger et d'autre part, maintien
de l'intégrité».
Grace au système immunitaire, on peut guérir de diverses maladies infectieuses (grippe, rougeole,
diphtérie…) et de certaines intoxications venimeuses (piqûre de scorpion, morsure de serpent,…) sans
même avoir recours au traitement médical.
Cependant, cette protection de l’organisme est parfois insuffisante ou même déficiente. Ainsi, certaines
maladies peuvent entrainer la mort ou laisser des séquelles plus ou moins graves (cécité, surdité,
paralysie,…) ; ce qui explique la nécessité du recours aux vaccins, aux antibiotiques,…
Le système immunitaire peut- être également affaibli par des maladies comme le SIDA. Dans ce cas,
l’installation de diverses pathologies fatales se trouve favorisée.
Dans d’autres cas, le SI, principal protecteur de l’organisme, peut lui-même devenir source de pathologies
appelées allergies. Celles-ci résultent de réactions inadaptées vis-à-vis de certaines substances (pollen,
poussières, médicaments, produits chimiques,…). Cette sensibilité se manifeste par des troubles plus ou
moins graves (rougeur, vomissement, asthme,…)

 Comment le système immunitaire distingue les éléments étrangers de ceux propres à


l’organisme ?
 Quels sont les acteurs cellulaires et moléculaires impliqués dans les réactions immunitaires ?
 Comment se déroule la réponse immunitaire ?
 Comment expliquer le dysfonctionnement du système immunitaire dans le cas de SIDA et des
allergies ?

Les chapitres suivants apportent des réponses à ces questions :


 Chapitre 1 : Le soi et le non soi.
 Chapitre 2 : les acteurs de l’immunité spécifique.
 Chapitre 3 : le déroulement de la réponse immunitaire spécifique.
 Chapitre 4 : le dysfonctionnement du système immunitaire.
LE SOI ET LE NON SOI
Introduction :
L’Homme vie dans un environnement qui compte des millions de micro-organismes, dont beaucoup sont
pathogènes, pourtant c’est rare où on tombe malade. Cela suggère la présence d’un système de défense :
le système immunitaire.

1- Comment l’organisme peut-il distinguer entre le sang du soi et celui du non soi ?
2- Quelle est la signification de la réaction de rejet de greffe ?
3- Comment l’organisme distingue-t-il ses propres molécules « soi » de celles qui lui sont
étrangères « non soi » ?

I- La reconnaissance du « soi » et du « non soi » :


Le soi : l’ensemble des organes, tissus, cellules et molécules issus de l’expression de
son génome et qui sont incapables d’induire une réaction immunitaire.
Le non soi : est tout ce qui est reconnu comme ne faisant pas partie du corps par le système
immunitaire : molécules, particules, cellules étrangères, ou encore cellules cancéreuses ou
mutées (soi modifié). Ce qui est non soi doit être détruit ou éliminé.
1- Le cas des groupes sanguins : (Les marqueurs du système ABO)
Chez l’Homme, on retrouve 4 groupes
sanguins majeurs : A, B, AB et O.
L’existence de ces groupes est due à la
présence de glycoprotéines
membranaires à la surface des globules
rouges ou hématies. On parle
d’Agglutinogènes, dont la structure
diffère selon le groupe.
L’incompatibilité remarquée entre certains
groupes s’explique par la présence de
molécules dans le plasma, Agglutinines
(anticorps).

La transfusion sanguine entre les individus doit respecter la compatibilité qui existe entre les différents
groupes. Elle n’est possible que lorsqu’il n’y a pas agglutination (fixation des hématies du donneur par
les anticorps du receveur, elles sont considérées comme étant le non soi, on parle de l’incompatibilité
sanguine).

Remarque : Un autre marqueur des hématies (le groupe D ou facteur rhésus)


En plus des agglutinogènes A et B, il existe un autre antigène appelé facteur rhésus ou Rh. Ceux qui possèdent
sont dits Rh+ (85% des sujets) et ceux qui ne le possèdent pas sont dits Rh-.
Contrairement au système ABO où on a naturellement des anticorps ou agglutinines anti-A et anti-B, les anticorps
anti-D ou anti-Rhésus n’apparaissent que lorsque le facteur Rh+ est introduit chez un individu Rh- (dans la
transfusion sanguine, on évite que le receveur Rh- soit transfusé avec du sang d’un donneur Rh+).
2- Le cas des tissus et des organes, l’histocompatibilité :
a-Notion d’histocompatibilité :
La greffe d’organe peut conduire à deux types de résultats :

- Dans le cas où le greffon provient d’un proche parent (père, mère,


frère,..), il est accepté, les tissus du donneur et du receveur sont
rapidement confondus, les deux tissus sont dits compatibles. On dit
qu’il y a histocompatibilité.
- Dans le cas où le greffon provient d’un individu non apparenté, il se
nécrose puis se dessèche, les tissus du donneur et du receveur sont
incompatibles. On dit qu’il y a histoincompatibilité.
b- Mise en évidence de la compatibilité tissulaire :
La greffe est l’implantation d’un tissu ou d’un organe appelé greffon prélevé d’un donneur chez un
receveur.

Caractéristiques
Appellation de la
du donneur Schéma de la transplantation Résultat
greffe
et du receveur

Acceptation de
Même sujet Autogreffe
greffe

Espèces Xénogreffe ou
Rejet de greffe
différentes hétérogreffe
donneur receveur

Rejet de greffe
en 12 jours
Même espèce
individus 1ère greffe Allogreffe
différents
Rejet de greffe
en 4 jours
ème
2 greffe :

 L’organisme accepte ce qui lui appartient et rejette ce qui n’est pas à lui. Il reconnait et tolère le
soi ou le tissu génétiquement identique et l’a discrimine du non soi ou le tissu génétiquement
différent.

II - Les marqueurs tissulaires du soi :

Les études ont montré que les cellules de l’organisme portent, sur leurs membranes plasmiques, des
molécules glycoprotéiques qui diffèrent d’une personne à une autre. Ces molécules constituent un
« marqueur du soi », appelé Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) ou molécules HLA (Human
Leucocyt Antigen) chez l’espèce humaine.
On distingue deux types de CMH :

CMH I ou HLA I : constitué d’une


seule chaine peptidique
transmembranaire, il est retrouvé
sur la membrane de toutes les
cellules nucléées.
CMH II ou HLA II : formé de 2
chaines transmembranaires, on le
trouve uniquement à la surface de
certaines cellules immunitaires.

 Rôles des molécules de CMH : les molécules de CMH présentent en permanence des fragments de protéines
synthétisées au niveau de la cellule formant un complexe (CMH-peptide du soi), ce qui permet aux cellules
immunitaires de contrôler le fonctionnement cellulaire.
REMARQUES :

- La synthèse des molécules de CMH est sous le


contrôle de 4 gènes portés par le bras court du
chromosome 6. Ces gènes sont polyalléliques et
les différents allèles sont co-dominants.
- Les cellules étrangères (d’une greffe non
compatible) possédant un patrimoine génétique
différent, donc un CMH différent, sont reconnues
comme non soi par le SI qui en fait ses cibles.
- Le « soi modifié » constitue un « non soi », en effet les cellules cancéreuses ou infectées par un virus
représentent un « soi modifié ».elles exposent alors un complexe (CMH-peptide du non soi), pour cela elles
seront le cible du SI.
- Les cellules anucléées (hématies) ne possèdent pas d’antigènes CMH, leurs marqueurs du soi sont les
antigènes du système ABO ainsi que d’autres (rhésus)
III -Notion d’antigène :
Normalement, l’organisme est en état de tolérance, c.à.d de non réactivité vis-à-vis de ses propres constituants qui
constituent le soi. Au contraire, les corps étrangers appelés antigènes constituent le « non soi ». Le terme antigène
désigne les molécules, d’origine microbienne ou autre, libre ou portées par une cellule, pathogènes ou non
pathogènes.
Un antigène se caractérise par son « antigenicité », c’est sa propriété d’être reconnu par le SI et par son
« immunogénicité », c’est sa propriété de déclencher une réponse immunitaire spécifique.
Ces deux propriétés sont liées à la présence, au niveau de l’antigène, d’une ou
de plusieurs séquences glucidiques ou protidiques qui constituent ce qu’on
appelle le « déterminant antigénique » ou « épitope ».
- Antigène (Ag) : toute molécule susceptible d’être reconnue comme
étrangère à l’organisme, et de déclencher une réaction immunitaire
spécifique contre elle. Les molécules antigéniques sont essentiellement
des protéines et des glycoprotéines.

- Déterminant antigénique : Une étude approfondie de la molécule d’antigène montre que seules
certaines parties de la molécule peuvent déclencher une réaction immunitaire ; ce sont les déterminants
antigéniques ou épitopes.
L’IMMUNITÉ SPÉCIFIQUE

Introduction :
On distingue deux types de réactions immunitaires, l’immunité naturelle (ou non spécifique ou innée)
et l’immunité acquise (ou spécifique ou adaptative).
Les moyens de défense non spécifiques (R° inflammatoire et phagocytose) sont les plus souvent efficaces,
cependant ils sont quelquefois débordés ou s’avèrent insuffisants devant la virulence ou la toxicité d’un
microbe, des défenses supplémentaires plus efficaces entrent en action et développent des réactions
immunitaires spécifiques dirigées précisément contre le microbe agresseur afin de le neutraliser ou de
l’éliminer.
1. Quelles sont les propriétés de l’immunité spécifique ?
2. Quels sont les différents types de réponses immunitaires spécifiques ?

I- Les propriétés de l’immunité spécifique :


 Toxine : une substance toxique sécrétée par certaines bactéries ou champignons.
 Anatoxine : une toxine qui a perdu sa toxicité, mais qui garde son pouvoir immunogène.

Expériences Conclusions
1

L’immunité spécifique contre la toxine


tétanique est acquise chez la souris B
par l’injection de l’anatoxine
tétanique(AT) (vaccination), un état de
résistance est alors obtenu.

L’immunité spécifique contre la toxine


tétanique(TT) est transférable par le
sérum puisque le sérum de la souris A
immunisée, protège la souris B non
immunisée contre la TT.

L’immunité spécifique contre le Bacille


de Koch (BK) est transférable par les
lymphocytes, puisque les lymphocytes
de la souris A immunisée, protège la
souris C non immunisée contre le BK.
4

L’anatoxine tétanique (AT) protège la


souris contre la toxine tétanique (TT) et
non contre la toxine diphtérique (TD).

 l’immunité acquise contre la TT est


spécifique.

La rapidité du 2ème rejet est expliquée


par la mémoire immunitaire acquise
lors du 1er rejet.

 l’immunité spécifique est


mémorisable.

II- Les types de réponses immunitaires spécifiques : (les effecteurs de l’immunité spécifique)

La réponse immunitaire est l’ensemble des mécanismes cellulaires que l’organisme mobilise pour éliminer
spécifiquement les éléments étrangers (non soi).
Les expériences suivantes effectuées sur des cobayes, se rapportant précisément à la vaccination ont
permis de mettre en évidence les types de réponses immunitaires spécifiques.

Expérience I Toxine Expérience II Bacille de


Diphtérique Koch
Animal Animal
immunisé immunisé contre
contre la diphtérie la tuberculose

A SURVIE D SURVIE
A D

B SURVIE
sérum E MORT
Sérum
prélevé
Prélevé

Lymphocytes T
C MORT Lymphocytes T
Prélevés F
Prélevés SURVIE

Exploitation :
Exploitation :
le sérum de A protège B contre la diphtérie alors Le sérum de D ne protège pas E contre le BK
que les lymphocytes de A ne protègent pas C agent de la tuberculose, alors que les lymphocytes
contre cette même maladie. de D protègent F contre cette même maladie.
Déduction : Déduction :
C’est une réponse immunitaire transférable par le C’est une réponse immunitaire transférable par les
sérum (humeur) dite réponse immunitaire à
médiation humorale ou RIMH. lymphocytes dite réponse immunitaire à
médiation cellulaire ou RIMC.
LES ACTEURS DE L’IMMUNITÉ SPÉCIFIQUE
Introduction :
La réponse à l’intrusion des microbes dans l’organisme suppose l’intervention d’organes et de cellules
lymphoïdes immunitaires.
1. Où sont localisés ces organes ? quel est leur rôle ?
2. Où se forment les cellules impliquées dans les réponses immunitaires ? comment peut-on les
distinguer ?

I- Les organes lymphoïdes :


C’est l’ensemble des organes au niveau desquels se forment ou
se regroupent les cellules immunitaires. On en distingue deux
types :

Les organes lymphoïdes centraux ou primaires :


-La moelle osseuse rouge : C’est un tissu qui renferme des
petites cellules indifférenciées, les cellules souches qui sont à
l’origine de toutes les cellules sanguines.
-Le thymus : petit organe bilobé, situé derrière le sternum, devant
la trachée artère et les gros vaisseaux partant du cœur. Il se
développe jusqu’à la puberté et atteint alors 25g environ. Il
régresse ensuite très lentement. Chaque lobe du thymus est
formé de lobules contenant des cellules épithéliales entourant des
lymphocytes, très nombreux dans la partie externe ou cortex.

Les organes lymphoïdes périphériques ou secondaires :


Sont le lieu d’accumulation et de rencontre des cellules de l’immunité avec les agents pathogènes.
Ex : la rate, les ganglions lymphatiques, les tissus lymphoïdes (plaques de Peyer, l’appendice)…
II- Les cellules de l’immunité spécifique :
Les cellules immunitaires impliquées dans la réponse immunitaire adaptative sont les lymphocytes.
Au sein de l'organisme, deux types de lymphocytes sont présents. Ils différent par la nature
de leurs récepteurs membranaires qui déterminent leur fonction :
 les lymphocytes B participant à l'immunité à médiation humorale(RIMH).
 les lymphocytes T participant à l'immunité à médiation cellulaire(RIMC).

1. Lieu de formation des cellules de l’immunité spécifique :

Nombre d’hématies Production de Immunité


Immunité cellulaire
et de leucocytes lymphocytes humorale

Animaux souffrant de déficit


faible faible très faible très faible
immunitaire congénital

Irradiation : destruction de la moelle nul nulle absente absente


osseuse

retour retour
progressif au nombre progressif au nombre rétablie rétablie
normal normal
Greffe de moelle osseuse aux
animaux irradiés

Mise en évidence du rôle de la moelle osseuse


Déduction : Les expériences d’irradiation et de greffe de moelle osseuse montrent que les cellules
impliquées dans l’immunité spécifique, naissent dans la moelle rouge des os à partir de cellules souches
totipotentes. Ces cellules ayant la propriété de se multiplier activement, sont à l’origine de plusieurs lignées
cellulaires dont les plus importantes sont les cellules de l’immunité.

2. Maturation des lymphocytes :


Etat de l’immunité

Expériences Production de Immunité humorale Immunité cellulaire


lymphocytes

normale faible absente

Irradiation Thymectomie Greffe de moelle osseuse

nulle absente absente

Irradiation Thymectomie Greffe de thymus


normale normale normale

Irradiation et Greffe de moelle Greffe de thymus


Thymectomie osseuse
Lieux de maturation des lymphocytes
Déduction : Moelle osseuse et thymus constituent les tissus lymphoïdes centraux ou primaires au niveau
desquels se réalise la maturation ou différenciation des lymphocytes.
En quoi consiste la maturation des lymphocytes ?
La maturation des lymphocytes consiste en l’acquisition de molécules membranaires, de nature protéique,
qui jouent le rôle de récepteurs spécifiques leur permettant de reconnaitre l’antigène (corps étranger)
a. Maturation des lymphocytes B :
Les lymphocytes B acquièrent leur immunocompétence, c'est-à-dire la capacité de reconnaitre les
éléments du non soi, dans la moelle osseuse. Les lymphocytes B immatures remanient leur génome et
produisent des immunoglobulines de surface (Ig) identiques aux types d’anticorps qui seront produits
ultérieurement. Les lymphocytes B immunocompétents migrent vers les tissus lymphoïdes secondaires. Un
lymphocyte B reconnaît les antigènes solubles.
b. Maturation des lymphocytes T :
Elle a lieu dans le thymus. L'acquisition de leur immunocompétence est plus complexe car les LT sont
spécialisés dans la reconnaissance des antigènes fixés sur les membranes cellulaires. Durant leur
maturation dans le thymus, les lymphocytes T acquièrent des récepteurs de surface spécifiques du type
TCR, capables de reconnaitre des antigènes divers.
L'ensemble de tous ces récepteurs (anticorps et récepteurs T) constitue le répertoire immunitaire de
l'individu. Il est remarquablement diversifié.
NB : Il est à noter que toute erreur au cours de l'acquisition de l'immunocompétence des LB et des LT peut
conduire à des maladies auto-immunes où l'organisme s'attaque à ses propres cellules.
Acteurs Lymphocytes B (LB) Lymphocytes T (LT)
Intervention RIMH RIMC

Récepteur

Origine Les LB et les LT ont une même origine : à partir des cellules souches de la moelle osseuse qui
engendrent des pré-B et des pré-T.
Maturation Les pré-B subissent leur maturation dans la Les pré-T migrent vers le thymus où ils subissent
moelle osseuse(MO) deviennent des LB leur maturation et acquièrent des récepteurs du
immunocompétents et acquièrent des type TCR et deviennent immunocompétents. Le
récepteurs de type Ig. thymus produit 3 familles de LT : LT4, LT8
et LTS
Circulation Les LB et les LT immunocompétents quittent les organes lymphoïdes primaires, circulent dans le
et sang et la lymphe et se concentrent dans les organes lymphoïdes secondaires (ganglions
répartition lymphatiques, amygdales, rate, plaques de Peyer, lieux de rencontre avec les antigènes, donc du
déroulement de la réponse immunitaire spécifique.

3. Nature et structure de la molécule d’anticorps en relation avec sa fonction :


a- Nature de la molécule d’anticorps :
Activité : le document ci-contre montre les résultats
d’électrophorèse de sérum d’un individu sain et d’un individu
atteint de tétanos. Que peut-on conclure ?
Exploitation : les sérums de l’individu sain et de l’individu
malade contiennent en commun l’albumine et les globulines
α, β et ɣ.
La différence se trouve au niveau des ɣ globulines dont le taux
est plus élevé dans le sérum du malade que dans le sérum de
l’individu sain.
Conclusion : le sérum du malade contient des substances protectrices de nature protéique, ce sont
des anticorps ou gammaglobulines. Ce sont les effecteurs de l’immunité à médiation humorale
(RIMH).
b- Structure de la molécule d’anticorps :
Les anticorps présentent une structure de base commune : chacun se
compose de deux chaînes polypeptidiques lourdes et de deux
chaînes polypeptidiques légères identiques, reliées par des ponts
disulfures. Les chaînes lourdes et légères incluent des régions
constantes et des régions variables. Les régions variables des deux
chaînes déterminent le site de liaison (paratope) d'un déterminant
antigénique (épitope) spécifique. L'épitope est la partie de l'antigène
qui est reconnue par l'anticorps. De plus, les régions constantes des
chaînes lourdes déterminent la catégorie d'immunoglobuline à laquelle
appartient l'anticorps (IgM, IgG, IgD, IgA ou IgE). La catégorie
d'immunoglobuline est aussi appelée isotope.
DÉROULEMENT ET RÉGULATION DE LA RÉPONSE IMMUNITAIRE
SPÉCIFIQUE
Introduction :

Doc a : Macrophage vaincu par la multiplication des bactéries Doc b : Observation réalisée au niveau d’un tissu
lymphoïde périphérique

L’entrée d’un antigène (bactérie par exemple) dans l’organisme déclenche une réaction inflammatoire. Au
cours de cette réaction, la phagocytose permet l’ingestion, la digestion et la neutralisation de l’antigène par
les macrophages, cependant cette réaction s’avère parfois inefficace : l’antigène microbien résiste à la
phagocytose (doc a) et peut se multiplier dans l’organisme. Dans ce cas, une deuxième ligne de défense est
mobilisée : c’est la réaction immunitaire spécifique qui implique des cellules spécialisées : les macrophages
et les lymphocytes B et T (doc b).
Cette réaction assure la reconnaissance de l’antigène, la production de lymphocytes spécifiques de
l’antigène en nombre suffisant, la mobilisation d’effecteurs spécifiques (anticorps et lymphocytes Tc)
et enfin l’élimination de l’antigène.

Lors d’une infection virale ou bactérienne le système immunitaire déclenche une réaction immunitaire : les
cellules de l’immunité identifient l’antigène afin de produire des effecteurs permettant l’élimination de cet
antigène.

1. Comment se fait la reconnaissance de l’antigène ?


2. Comment le système immunitaire mobilise les lymphocytes concernés par la réaction immunitaire ?
3. Quels sont les moyens de contact et de communication entre les cellules impliquées dans l'immunité
spécifique ?
4. Comment se déroulent les phases effectrices et quelles sont les conditions de l'élimination de
l’antigène ?
I. Les étapes de la réponse immunitaire spécifique
1. Phase d’induction :

A- Chez un sujet S1 atteint d’une maladie infectieuse m, on prélève dans les tissus lymphoïdes des
macrophages M1. Chez un individu S2, le vrai jumeau de S1, qui n’a jamais été atteint par la maladie m, on
prélève dans les tissus lymphoïdes des macrophages M2, des LT2 et LB2.

On réalise des cultures avec ces diverses catégories cellulaires et on cherche la production de  globulines,
(tableau ci-dessous) :
Culture 1 Culture 2

Cellules présentes M2 + B2 + T2 M1 + B2 + T2

Production de  globulines nulle très importante

Q1- Analyser ces résultats et dégager l’importance du contact des cellules de l’immunité avec l’antigène.
Q2- Proposer des hypothèses sur le mode de reconnaissance de l’antigène par les LB et les LT.

R1- Seule la culture 2 montre une production très importante de ɣ globulines, signe d’une RIMH et ceci grâce
à la présence de M1 prélevé chez S1 atteint d’une maladie infectieuse m, d’où l’importance du contact des
macrophages M1 avec l’antigène pour déclencher une réponse immunitaire spécifique.
R2- H1 : Les LB et les LT reconnaissent l’antigène indépendamment aux autres cellules immunitaires.
H2 : Les LB et les LT reconnaissent le corps étranger par l’intermédiaire d’une cellule présentatrice
d’antigène(CPAg), le macrophage par exemple.

B- Les observations au microscope électronique de prélèvements réalisés au niveau de la rate montrent des
contacts entre les cellules de l'immunité dans les premiers jours de toute infection et ont permis de réaliser
les documents 1 et 2 suivants :

schéma d'interprétation 1
électronographie 1

électronographie 2 Schémas d'interprétation 2

Document 1 : Présentation et reconnaissance de l’antigène


Electronographie 3 Schéma d'interprétation 3
Document 2 : rôle des LB dans la phase d’induction

Q1- Légender les schémas d’interprétation du document 1 et du document 2.


Q2- Décrire comment se fait la reconnaissance de l’antigène par les LT et par les LB.

R1- Légende des documents 1 et 2 :


1. antigène
2. HLAII ou CMHII
3. HLAI ou CMHI
4. macrophage
5. déterminant antigénique
6. phagosome
7. TCR
8. Ig de surface
9. IL2
10. IL1
11. récepteur membranaire d’IL2
12. récepteur membranaire d’IL1
13. LT8 sélectionné
14. LB sélectionné
15. LT4 sélectionné
R2-
- Les LB sont capables de reconnaître et de fixer l'antigène libre ou exposé à la surface des cellules
étrangères (cellules infectées, virus, etc.). Cette reconnaissance est assurée par l'anticorps de surface que
les LB portent sur leur membrane. Toutefois, cette identification reste insuffisante pour l'amplification de la
réponse humorale et la production d'anticorps circulants.
Les LB peuvent également assurer le rôle de CPAg puisqu'ils peuvent endocyter et présenter
l'élément du non soi associé au HLAII aux LT4.
- Les LT sont sélectionnés au contact de cellules présentatrices de l'antigène (CPAg) qui sont en général
des macrophages. Les CPAg exposent les peptides du non soi, associés aux molécules HLA, sur leurs
membranes pour les présenter aux lymphocytes T4 et T8.
Grâce à leur récepteur TCR, les LT sont donc capables d'identifier la molécule du non soi. Cette
reconnaissance se déroule dans le contexte du soi :

 le TCR des LT4 est complémentaire au complexe «HLAII - peptide du non soi», il assure donc la
double reconnaissance.
 le TCR des LT8 est complémentaire au complexe «HLAI - peptide du non soi», il assure aussi la
double reconnaissance.
NB :
- L'identification du non soi constitue le 1er signal d'activation des lymphocytes.
- Lors de la présentation de l'antigène, le macrophage secrète une première interleukine (IL1) qui active
tous les lymphocytes T.
- Activés par IL1, les LT4 libèrent une 2è interleukine (IL2) qui assure l'activation de tous les lymphocytes
(les LT4 eux-mêmes, les LT8 et les LB). Cette activation se manifeste par l'amplification de la réponse
spécifique.
2. La phase d'amplification et de différenciation
a- Cas d’une réaction immunitaire à médiation humorale (RIMH)

Des prélèvements réalisés dans la moelle


et dans le thymus révèlent que la
prolifération touche dans chaque réaction
immunitaire des clones de lymphocytes
différents.
On a montré que des clones de LB
préexistants constituent une réserve
diversifiée permettant la reconnaissance de
millions d'antigènes différents.
Le document 3 montre le mode selon lequel
un clone de LB est sélectionné. Document 3

Dans les jours qui suivent une atteinte infectieuse, on réalise des prélèvements réguliers dans la rate de
l'animal malade et on procède à :
 la numération des lymphocytes LB : courbes B du document 4.
 l’évolution du nombre de Plasmocytes : courbe P du document 4.
 le dosage des anticorps : courbe Ac du même document.
 l'observation microscopique (document 5) permet de révéler la structure d’un Plasmocyte, issus d’un LB,
dont certains organites sont particulièrement développés.

Document 4 : résultats de la numération cellulaire

REG= réticulum endoplasmique rugueux

Eléctrochronographie Schéma d’interprétation

Document 5 : Le plasmocyte

Q1- Décrire l’évolution du nombre des LB dans la RIMH.


Q2- Dégager les particularités structurales de la cellule P en rapport avec sa fonction.
Q3- Préciser dans l’ordre les évènements immunologiques déclenchés par l’infection microbienne.
R1- Les LB sélectionnés et activés par la reconnaissance de l'antigène, expriment des récepteurs
membranaires à IL2. Sous l'effet d’IL2, les LB subissent une prolifération qui aboutit à un clone de
lymphocytes possédant les mêmes caractéristiques génétiques, en particulier les mêmes gènes contrôlant
la synthèse d'un type précis d'immunoglobulines.
- Une partie des LB se différencie en plasmocytes c'est-à-dire des cellules productrices d'anticorps
spécifiques de l'antigène.
- Les LB restant se transforment en LB mémoire, c'est-à-dire des cellules spécifiques de l'antigène, de
longue durée de vie et beaucoup plus nombreuses que les LB initialement présents dans l'organisme.
Cette réserve va faire partie de la mémoire immunologique capable d'assurer la réponse secondaire
très efficace.
R2- Les particularités structurales du plasmocyte en rapport avec sa fonction :
- Un noyau gonflé  il y a transcription de l’ADN en ARN m.
- Un cytoplasme abondant de RE  il y a traduction des ARNm en protéines (les anticorps).

R3- L’ordre des évènements immunologiques déclenchés par l’infection microbienne :

- Les LB reconnaissent le non soi (antigène) à l’aide de son récepteur membranaire Ig.
- Le contact direct LT4 – LB stimule la sécrétion d’IL2 par LT4, d’où l’activation de LB.
- Les LB sélectionnés par l’antigène et activés par IL2, vont se multiplier par mitose en formant un
clone de lymphocytes  on parle de sélection clonale.
- Différenciation d’une partie des LB sélectionnés et multipliés en plasmocytes, cellules productrices
d’anticorps spécifiques.
- Le reste des LB sélectionnés et multipliés se transforment en LB mémoire, stimulés pendant la 2ème
réponse.

b- Cas d’une réaction immunitaire à médiation cellulaire (RIMC)

La numération des lymphocytes et les observations au microscope électronique fournissent les


documents 6 et 7 :

Document 6 : résultats de la numération cellulaire Document 7 :Eléctrochronographie

Q1 - Décrire l’évolution du nombre des lymphocytes dans la RIMC.


Q2- Déduire l’origine des LTc.
R1-
- L’évolution du nombre de LB au cours d’une RIMC est faible, ce qui prouve que les LB ne jouent pas
un rôle important dans une RIMC à l’exception de la présentation de l’antigène aux LT4.
- Les LT8 et LT4, sélectionnés et activés subissent la multiplication clonale observée dans la phase
ascendante des courbes de T4 et T8.
- Ensuite, le nombre de T4 et T8 diminue au même temps que l’effectif des LTC augmente
considérablement.
R2- Les LT8, sélectionnés et activés au contact des CPAg, expriment le récepteur membranaire d’IL2. Sous
l'effet d’IL2, les LT8 subissent la multiplication clonale puis la différenciation en cellules tueuses caractérisées
par leur pouvoir cytotoxique et qu'on appelle les LT cytotoxiques ou LTc aptes de reconnaître et de détruire
toute cellule «anormale». NB : Une partie des LTc constituent les LT mémoires.

Les observations de sang de survivants d'Hiroshima


ont permis de déceler des cellules qui portent des
anomalies au niveau des chromosomes. Ces
anomalies sont incompatibles avec la division
cellulaire.
L'existence de ces cellules âgées de plus de 40 ans,
prouve que certains lymphocytes (B et T) peuvent
persister longtemps sous forme de cellules à
mémoire.
Ces observations et les caractères de la réponse
secondaire de l'immunité spécifique ont permis de
construire le document 8.
Document 8 : La différenciation cellulaire

Q- Expliquer l'origine de la mémoire immunologique en exploitant les informations du Document 8.


R- D’après le texte et le doc 8, l'existence des cellules âgées de plus de 40 ans, prouve que certains
lymphocytes (B et T) peuvent persister longtemps sous forme de cellules à mémoire suite au 1er contact
avec l’antigène. Cette faculté à conserver en mémoire le souvenir de la 1ère agression est à l’origine d’une
2ème réponse immunitaire plus rapide, plus affine (spécifique) et plus intense (amplifiée) lors du 2ème contact
avec le même agent infectieux, d’où l’importance de l’acquisition d’une mémoire immunitaire.
3. La phase effectrice : l’élimination de l’antigène
a. Cas d’une réaction à médiation humorale (RIMH)

A-
Grâce aux méthodes de marquage radioactif, il est possible de :
- suivre l'évolution de la phagocytose lors d'une infection bactérienne.
- doser le taux du complexe anticorps-antigène et de l'antigène libre.
Document 9a : macrophage phagocytant une Document 9b : Evolution de la phagocytose lors
bactérie de la phase effectrice de la RIMH

Q- Analyser le graphique du document 9 b et indiquer l'importance de la formation du complexe


antigène-anticorps pour la phagocytose.
R- La réponse humorale est la seule réaction possible dans le cas des antigènes solubles et la réponse
prépondérante contre la plupart des bactéries.
Dès l’introduction de l’antigène dans le milieu intérieur, une RIMH entre en jeu, les plasmocytes produisent
une infinité d’anticorps spécifiques qui entrent en contact avec les antigènes et forment des complexes
Ac-Ag afin de neutraliser les corps étrangers. Ces complexes immuns se fixent sur la membrane des
phagocytes ce qui facilite la phagocytose.
NB : La lyse (destruction) ne se produit que suite à l’intervention du complément.

Participation du complément dans la phase effectrice de la RIMH :


Le complément, ensemble de protéines sériques
dont la plupart sont enzymatiques, est activé par
les complexes immuns, ce qui se traduit par une
amplification de la réponse immunitaire. Lorsque
les anticorps sont fixés sur les antigènes d’une
cellule étrangère, des molécules du complément
s’intègrent à sa membrane et y forment des
pores entraînant sa lyse.

B- le document 10a est une électronographie qui montre des bactéries entourées d’un phagocyte. Le
document 10 b est un schéma d’interprétation montrant les étapes conduisant à l’élimination des
bactéries.

Document 10 a : électronographie Document 10 b : schéma d’interprétation

Document 10

Q- Légender le document 10b et déduire les rôles joués par les anticorps circulants et le phagocyte
lors de la phase effectrice.
R- Légende :

1 2 3 4
Antigène (Bactérie) déterminant antigénique Anticorps circulants phagocyte
(épitope) (Macrophage)

Déduction :
Les anticorps circulants sont spécifiques de l'antigène puisqu'ils sont identiques aux anticorps de surface
des LB ayant repéré l'antigène au départ.
La fixation des anticorps sur les antigènes grâce à leurs sites de reconnaissance (sites anticorps) assure la
formation des complexes immuns (complexe Ac-Ag) et aboutit à la neutralisation de l'intrus mais non à
sa destruction.
La réponse est complétée par la phagocytose des complexes immuns. En effet, la membrane des
phagocytes comporte des récepteurs membranaires sur lesquels se fixent les complexes immuns grâce à la
partie basale du fragment constant Fc des anticorps. Cette fixation facilite la phagocytose, c'est
l'opsonisation. Cette phagocytose facilitée accélère l'élimination de l'antigène.
b- Cas d’une réaction immunitaire à médiation cellulaire(RIMC)

Les observations réalisées au microscope électronique des prélèvements effectués dans la rate d'un
animal lors de la réaction de rejet d'allogreffe ont permis de prendre les électronographies et de réaliser les
schémas d'interprétation du document 11.

Schéma d’interprétation 1
électronographie 1

électronographie 2
Schéma d’interprétation 2

Document 11

Q- Décrire les étapes A et B du document 11 et déduire les caractéristiques de la phase effectrice


de la réponse cellulaire.
R-
Etape A : La réponse cellulaire s'exerce sur les cellules d'allogreffes, les cellules infectées par des virus ou
des bactéries endocellulaires (bacille tuberculeux par exemple) et sur les cellules cancéreuses. Les
mécanismes de la destruction des cellules cibles sont compliqués. Elles débutent par la reconnaissance du
non soi.
 Le peptide du non soi associé au HLAI est reconnu grâce au TCR des LTc.
Etape B :
 Les LTc produisent des protéines appelées perforines et des enzymes près de la membrane de la
cellule cible entrainant la destruction (la lyse) de cette cellule infectées.
.
Caractéristiques de la phase effectrice de la RIMC :

Cette immunité vise les cellules infectées par des agents étrangers (virus, bactéries, parasites),
les cellules cancéreuses ou les cellules d’un greffon étranger.
Les LT cytotoxiques (LTc) détruisent les cellules infectées par des virus ou des parasites intracellulaires.
Ils nécessitent une présentation de l’épitope associé à une molécule HLAI.

Les études cytologiques ont montré qu'après


avoir reconnu les cellules cibles (cellule
d'allogreffe, cellule infectée par un virus,..),
les LTc (ou cellules cytotoxiques) provoquent
la lyse de ces cellules cibles.
Le document 12 résume les étapes de cette
cytolyse.

Document 12 : La cytolyse

Q- En exploitant les informations apportées par le document 12, décrire comment se fait la lyse de la
cellule cible par les LTc.
R-
 Les LTc produisent des protéines appelées perforines et des enzymes près de la membrane de la
cellule cible.
 En présence du calcium, la perforine est polymérisée par une enzyme et forme des canaux dans la
membrane de la cellule-cible.
De l'eau et des enzymes protéolytiques sont libérés et passent à travers les canaux dans la cellule cible, ce
qui assure l'effet cytotoxique.
II- La régulation de la réponse immunitaire spécifique
1- Nécessité d'une coopération entre les cellules de l'immunité

Chez un sujet S atteint d'une maladie infectieuse m, on prélève dans les tissus lymphoïdes des macrophages
M, et des lymphocytes T et B.
On réalise des cultures avec ces diverses catégories cellulaires (tableau ci-dessous) et on cherche la
présence de  globulines (protéines essentielles des anticorps).
Cultures 1 2 3 4 5 6 7

Cellules M B T M + B+ T M+B M+T B+T


présentes

production de  nulle très faible nulle très importante très faible nulle Très faible
globulines

Q1- Analyser le tableau.


Q2- Préciser le but de cette expérience.
Q3- Préciser la nature de la réaction immunitaire, justifier votre réponse.
Q4- Proposer une hypothèse quant aux conditions de la production d'anticorps.

R1- Analyse du tableau :


 Dans une culture contenant des macrophages seuls, des LT seuls ou associés ensembles, il n’y a
pas production d’anticorps.
 Dans une culture contenant des LB seuls ou associés avec des LT, il y a une production très faible
d’anticorps.
 Dans la culture 4 où on met ensemble macrophages, LT et LB, la production d’anticorps est très
importante.
R2- le but de cette expérience est de chercher les conditions nécessaires à la production des anticorps.
R3- cette expérience met en évidence la production des ɣ globulines, donc il s’agit d’une RIMH.
R4- Hypothèse : La production des anticorps nécessite une coopération cellulaire entre LT, LB
et macrophages.

2. Les LB sont-ils suffisants à assurer seuls l’immunité humorale ?

En 1966, Claman réalise l'expérience suivante :


- Des cellules du thymus et des cellules de la moelle osseuse sont prélevées chez des souris normales
appartenant à une souche S. Ces cellules sont maintenues dans un état physiologique en les plaçant
dans un milieu de culture approprié.

- Des souris de la même souche S, subissent à la naissance, l'ablation du thymus et l'irradiation (pour
détruire la moelle osseuse). Ces souris sont réparties en 3 lots qui reçoivent des injections de
lymphocytes (document13).

- Les souris de ces trois lots, ainsi que les souris d'un lot témoin, reçoivent une injection d'un antigène
(les globules rouges de mouton ou GRM).

- Une semaine plus tard, on prélève du sérum chez les souris de chaque lot et on recherche la
présence d'anticorps anti-GRM, capables d'agglutiner les GRM.
Document 13 : Expérience de Claman 1966
Q1- Analyser ces résultats et conclure.
Q2- Poser une hypothèse concernant le rôle que les lymphocytes LT peuvent jouer dans l'immunité
humorale.

R1- Analyse des résultats :


 Les souries immunodéprimées recevant seulement des cellules de thymus (LT) ou de moelle
osseuse(LB) ne produisent pas d’anticorps anti-GRM puisqu’il n’y a pas agglutination.
 Les souries immunodéprimées recevant des LB et LT produisent des anticorps anti-GRM comme
les souris témoins.
Conclusion : La production d’anticorps nécessite une coopération cellulaire entre les LB et les LT.

R2- H : Les LT peuvent entrainer la différenciation des LB en plasmocytes sécréteurs d’anticorps.

3. Comment se fait la communication entre les cellules de l’immunité ?

- Chez une souris S1, qui n'a jamais eu de contact avec un antigène A, on prélève des lymphocytes LT
qui sont répartis dans 2 cultures C1et C2.
- Les LT de la culture C1 sont mis en présence de produits stimulants jouant le rôle de l'antigène A. Les
LT de la culture C2 n’ont eu aucun traitement.
- Chez une 2ème souris S2 de même souche que S1, on réalise une injection de l'antigène A. Une semaine
après, des macrophages et des LT sont prélevés dans la rate de l'animal et sont mis en culture. Le
surnageant est transféré vers les cultures C1et C2. On obtient une prolifération dans la culture C1
seulement.
- L'analyse biochimique du surnageant révèle la présence de glycoprotéines (document14)
Document 14 : Facteurs de stimulation de la prolifération des LT

Dans une autre expérience, des LB prélevés chez la souris S1 sont répartis dans les 2 cultures C3 et C4.
Dans cette dernière, on ajoute des produits stimulants jouant le rôle de l'antigène A ; puis, on lui transfère le
surnageant de la culture C1 (expérience précédente). Les LB de la culture C4 prolifèrent. L'analyse
biochimique du surnageant révèle la présence de glycoprotéines.

Document 15 : Facteurs de stimulation de la prolifération des LB

Q1- Analyser ces résultats et dégager les conditions de la prolifération des lymphocytes T et B.
Q2- Déduire le mode de communication entre les cellules de l'immunité.

R1- Analyse des résultats :


Doc 14 :
 les produits stimulants jouant le rôle de l’antigène A, ajoutés à C1, permettent aux LT d’identifier
et de reconnaitre l’antigène. En dehors de la reconnaissance de l'antigène par les lymphocytes, la
réponse est très faible, voire absente. C’est un premier signal de l’activation des cellules de
l’immunité.
 Le surnageant de la culture des macrophages et des LT prélevés d’une sourie S2 injectée de
l’antigène A, permet une prolifération des LT dans la culture C1.
Doc 15 :
 les produits stimulants jouant le rôle de l’antigène A, ajoutés à C4, permettent aux LB d’identifier
et de reconnaitre l’antigène, un premier signal d’activation.
 Le surnageant de la culture C1, permet une prolifération des LB dans la culture C4.

R2- La coopération entre macrophages, LT et LB, déjà sensibilisés par l’antigène, nécessite des
messagers chimiques (interleukines) rencontrés ici dans le surnageant.
Les contacts et les communications entre les «acteurs» de l'immunité spécifique, lors de la phase de
l'identification de l'élément du non soi, constituent donc des stades obligatoires et des aspects clairs d'une
contribution de toutes les cellules de l'immunité dans l'induction d'une réponse visant à l'élimination de
l’antigène. C’est la régulation positive de la réponse immunitaire spécifique.
NB : Régulation négative de la réponse immunitaire :
Une autre population de LT appelés LT suppresseurs ou LTs qui secrètent des facteurs
immunosuppresseurs assurant l'arrêt de la réponse lorsque l'antigène est éliminé.

I. Déroulement de la réponse immunitaire spécifique


1. Phase d'induction (Activité 1)
Cette phase, qui se déroule au niveau des organes lymphoïdes périphériques débute lors de la
reconnaissance de l'antigène par les lymphocytes ; elle aboutit à la sélection des clones lymphocytaires
possédant les récepteurs complémentaires aux déterminants antigéniques ; elle se caractérise par la
coopération entre les «acteurs de l'immunité» dont l'enchaînement reconnaît plusieurs temps :
- Les LB sont capables de reconnaître et de fixer l'antigène libre ou exposé à la surface des cellules
étrangères (cellules infectées, virus, etc.). Cette reconnaissance est assurée par l'anticorps de
surface que les LB portent sur leur membrane. Toutefois, cette identification reste insuffisante pour
l'amplification de la réponse humorale et la production d'anticorps circulants.
Les LB peuvent également assurer le rôle de CPAg puisqu'ils peuvent endocyter et présenter
l'élément du non soi associé au HLAII aux LT4.
- Les LT sont sélectionnés au contact de cellules présentatrices de l'antigène (CPAg) qui sont en
général des macrophages. Les CPAg exposent les peptides du non soi, associés aux molécules
HLA, sur leurs membranes pour le présenter aux lymphocytes T4 et T8.
Grâce à leur récepteur TCR, les LT sont donc capables d'identifier la molécule du non soi, cette
reconnaissance se déroule dans le contexte du soi :
 le TCR des LT4 est complémentaire au complexe «HLAII - peptide du non soi», il assure
donc la double reconnaissance.
 le TCR des LT8 est complémentaire au complexe «HLAI - peptide du non soi», il assure
aussi la double reconnaissance.
- L'identification du non soi constitue le 1er signal d'activation des lymphocytes.
- Lors de la présentation de l'antigène, le macrophage secrète une première interleukine (IL1) qui active
tous les lymphocytes T.
- Activés par IL1, les LT4 libèrent une 2è interleukine (IL2) qui assure l'activation de tous les lymphocytes
(les LT4 eux-mêmes, les LT8 et les LB). Cette activation se manifeste par l'amplification de la réponse
spécifique.

1 .antigène
2. HLAII ou CMHII
3. HLAI ou CMHI
4. macrophage
5. déterminant antigénique
6. phagosome
7. TCR
8. Ig de surface
9. IL2
10. IL1
11. récepteur membranaire d’IL2
12. récepteur membranaire d’IL1
13. LT8 sélectionné
14. LB sélectionné
15. LT4 sélectionné
2. Phase d'amplification
2.1. Sélection clonale et répertoire immunologique
Le système immunitaire est équipé de millions de clones de lymphocytes différents ; ce qui permet de
mobiliser des réactions différentes et de produire des anticorps spécifiques diversifiés lorsque divers
éléments du non soi sont détectés.
A chaque fois, un petit groupe de lymphocytes est alors mobilisé, c'est le groupe de cellules qui portent des
récepteurs membranaires capables de se lier avec les déterminants antigéniques de l'élément du non soi.
Ces cellules constituent ce qu'on appelle un clone et ne représentent qu'une proportion infime de l'ensemble
de populations cellulaires constituant le patrimoine immunitaire de l'organisme. Celui-ci est donc pourvu de
clones «programmés» qui existent avant tout contact avec les antigènes et qui constituent ce qu'on appelle
le répertoire immunologique. Dans ce répertoire, l'antigène effectue le tri de clones qui sont capables de
se lier avec lui. Ce processus, appelé sélection clonale assure la spécificité et l'efficacité de la réponse
immunitaire.
L'amplification, résultant de l'activation des lymphocytes, comporte deux temps essentiels : la multiplication
clonale des lymphocytes sélectionnés et leur différenciation qui finit par produire les effecteurs de la
réponse immunitaire :

- L'activation des lymphocytes T4 par IL1 se traduit par la sécrétion d’IL2, et par l'expression de récepteurs
membranaires à ce 2ème messager.
- Bien que non spécifiques de l'antigène, les interleukines n'agissent que sur les lymphocytes activés.
- Sous l'effet d’IL2, la multiplication des T4 par mitoses successives conduit à un clone de T4 ayant les
mêmes caractéristiques génétiques. Ce clone est spécifique de l'antigène qui l'avait sélectionné au
départ.
- IL2 engendre aussi la différenciation des LT4 en LT auxiliaire (Ta) appelés aussi LT helper (Th) qui vont
ensuite coopérer avec les LB et les LT8.
2. 2. Amplification et différenciation des lymphocytes :
- Cas d'une réaction immunitaire à médiation humorale : (Activité 2)
Les LB sélectionnés et activés par la reconnaissance de l'antigène, expriment des récepteurs membranaires
à IL2. Sous l'effet d’IL2, les LB subissent une prolifération qui aboutit à un clone de lymphocytes possédant
les mêmes caractéristiques génétiques, en particulier les mêmes gènes contrôlant la synthèse d'un type
précis d'immunoglobulines.
Une partie des LB se différencie en plasmocytes c'est-à-dire des cellules productrices d'anticorps spécifiques
de l'antigène.
Les LB restant se transforment en LB mémoire, c'est-à-dire des cellules spécifiques de l'antigène, de longue
durée de vie et beaucoup plus nombreuses que les LB initialement présents dans l'organisme. Cette réserve
va faire partie de la mémoire immunologique capable d'assurer la réponse secondaire très efficace.
- Cas d'une réaction immunitaire à médiation cellulaire : (Activité 3)
Les LT8, sélectionnés et activés au contact des CPAg, expriment le récepteur membranaire d’IL2.
Sous l'effet d’IL2, les LT8 subissent la multiplication clonale puis la différenciation en cellules tueuses
caractérisées par leur pouvoir cytotoxique et qu'on appelle les LT cytotoxiques ou LT c aptes de reconnaître
et de détruire toute cellule «anormale». Une partie des LTc constituent les LT mémoires. (Activité 4)

3. Phase effectrice
Il s'agit de la phase au cours de laquelle l'intrus serait détruit et éliminé. Les modalités de cette phase
dépendent de la nature de la réaction.
3. 1. Cas d'une réaction à médiation humorale : (Activité 5)
La réponse humorale est la seule réaction possible dans le cas des antigènes solubles et la réponse
prépondérante contre la plupart des bactéries.
Le support essentiel de la réponse humorale est le clone de plasmocytes résultant de la différenciation des
LB. Ces grosses cellules sont dotées d'un développement particulier de la machinerie de la synthèse, du
stockage et de la libération des protéines, elles sont capables de produire jusqu'à 5 000 molécules d'anticorps
identiques par seconde.
Les anticorps circulants sont spécifiques de l'antigène puisqu'ils sont identiques aux anticorps de surface
des LB ayant repéré l'antigène au départ.
La fixation des anticorps sur les antigènes grâce à leurs sites de reconnaissance (sites anticorps) assure la
formation des complexes immuns et aboutit à la neutralisation de l'intrus mais non à sa destruction. La
lyse (destruction) ne se produit que suite à l’intervention du complément.

Participation du complément dans la phase effectrice de la RIMH :


Le complément, ensemble de protéines sériques dont la plupart sont enzymatiques, est activé par les
complexes immuns, ce qui se traduit par une amplification de la réponse immunitaire. Lorsque les
anticorps sont fixés sur les antigènes d’une cellule étrangère, des molécules du complément s’intègrent
à sa membrane et y forment des pores entraînant sa lyse.
La réponse est complétée par la phagocytose des complexes immuns. En effet, la membrane des
phagocytes comporte des récepteurs membranaires sur lesquels se fixent les complexes immuns grâce à la
partie basale du fragment constant Fc des anticorps. Cette fixation facilite la phagocytose, c'est
l'opsonisation. Cette phagocytose facilitée accélère l'élimination de l'antigène.
3. 2. Cas d'une réaction à médiation cellulaire : (Activité 6)
La réponse cellulaire s'exerce sur les cellules d'allogreffes, les cellules infectées par des virus ou des
bactéries endocellulaires (bacille tuberculeux par exemple) et sur les cellules cancéreuses. Les mécanismes
de la destruction des cellules cibles sont compliqués, elles débutent par la reconnaissance du non soi.
 Le peptide du non soi associé au HLAI est reconnu grâce au TCR des LTc.
 Les LTc produisent des protéines appelées perforines et des enzymes près de la membrane de la
cellule cible.
 En présence du calcium, la perforine est polymérisée par une enzyme et forme des canaux dans la
membrane de la cellule-cible.
 De l'eau et des enzymes protéolytiques sont libérés et passent à travers les canaux dans la cellule
cible, ce qui assure l'effet cytotoxique. ( Activité 7)

II. La régulation de la réponse immunitaire :


1. Régulation positive de la réponse immunitaire spécifique : (Activité 8)
Les expériences de Mosier et de Claman prouvent la nécessité des macrophages et de tous les lymphocytes
pour le déclenchement de toute réaction immunitaire spécifique cellulaire ou humorale.
Ces expériences montrent aussi, qu'en dehors de la reconnaissance de l'antigène par les lymphocytes, la
réponse est très faible, voire absente. Cette identification, constituant le premier signal de l'activation des
cellules de l'immunité spécifique, se déroule à l'occasion d'une phase caractérisée par des contacts
importants entre les macrophages et les diverses catégories de lymphocytes. (Activité 9)
Lors de ces contacts, qui ont lieu dans les premiers jours de la réponse spécifique, des messagers chimiques,
nommées interleukines, sont libérés par les macrophages et par des lymphocytes. Ces substances
constituent des messagers qui assurent tout d'abord l'activation des LT, puis l'amplification de la réponse
immunitaire ensuite.
Les contacts et les communications entre les «acteurs» de l'immunité spécifique, lors de la phase de
l'identification de l'élément du non soi, constituent donc des stades obligatoires et des aspects clairs d'une
contribution de toutes les cellules de l'immunité dans l'induction d'une réponse visant à l'élimination de
l'antigène. (Activité 10)

2. Régulation négative de la réponse immunitaire


Une autre population de LT appelés LT suppresseurs ou LTs qui secrètent des facteurs immunosuppresseurs
assurant l'arrêt de la réponse lorsque l'antigène est éliminé.
Exercice 1 : Parmi les items ci-dessous proposés, choisir ceux qui sont corrects.

1) L'opsonisation signifie :
a- la neutralisation de l’antigène
b- l’élimination de l’antigène
c- la phagocytose
d- la formation du complexe immun.
2) Les effecteurs de la réaction de rejet de greffe sont :
a- des anticorps spécifique
b- des lymphocytes T4
c- des macrophages
d- des lymphocytes cytotoxiques
3) Les contacts entre les cellules de l'immunité spécifique permettent :
a- la présentation de l'antigène aux lymphocytes.
b- l’activation des lymphocytes.
c- la synthèse d’anticorps spécifiques.
d- l’élimination de l’antigène.

4) L'identification de l'élément du non soi par les LT se déroule :


a- dans le contexte du soi
b- lors du contact avec les CPAg
c- de façon directe en fixant des antigènes libres
d- grâce au marqueur HLA.

Exercice 2 :

On se propose de préciser certaines propriétés de l’immunité spécifique. Le cobaye


A de l’expérience ci-contre représentée est immunisé contre la diphtérie grâce à une
dose convenable d'anatoxine diphtérique. Après 15 jde cette immunisation, on
transfère du sérum et des lymphocytes vivants de ce cobaye A à des cobayes B et
C comme indiqué sur le schéma 4.

Le même jour, ces animaux reçoivent des injections de bacille diphtérique. Seul
l'animal B survit.

1- en se basant sur l’exploitation des résultats obtenus, déduire :


a- les propriétés de la réponse immunitaire
b- le type de l’immunité anti-diphtérie
2- En quoi ces résultats expérimentaux peuvent être médicalement exploités ?

Exercice 3 :

Chez une souris nouveau-née de la lignée A, on transfère des lymphocytes prélevés chez une souris de lignée B.

Après 6 semaines, on greffe chez cet animal de la peau provenant de souris de lignées B et C. Alors que le greffon B
est toléré, le greffon C est éliminé en 12 jrs.

Lors d'une 2ème greffe réalisée après un mois, le greffon C est rejeté en 3 jrs.
1- En exploitant ces résultats :
- Justifier la distinction entre le soi et le non soi.
- Dégager les propriétés des réponses immunitaires secondaires.
2- Dans une autre expérience, on utilise une souris S1 nouveau-née appartenant à la lignée B chez laquelle on réalise
l'ablation du thymus.
Ensuite, on réalise chez S1 une greffe de peau de la lignée C. On attend jusqu'au bout de la première semaine,
aucun signe de la réaction de rejet ne se produit.

On transfère alors à la souris S 1 un sérum d'une autre souris S 2 de la lignée B, le résultat ne change pas.
Le transfert de lymphocytes vivants de S2 à S1 est suivi d'un rejet au bout de 12 j.

Analyser ces résultats puis :

- Monter que le rejet de greffe est une réaction immunitaire du type cellulaire.
- Dégager d'autres propriétés de la réponse immunitaire spécifique.
- Proposer des solutions pratiques pour les greffes d'organes chez l'homme.

Exercice 4 :

La réponse immunitaire spécifique se base sur des contacts des cellules immunocompétentes variées. Les
microphotographies : M1, M2 et M3 ci-dessous représentent des cellules immunitaires en activité

M1 M2 M3

1- Identifier les cellules C1, C2, C3, C4, C5, et C6.


2- Faire un schéma d’interprétation des contacts cellulaires M1 et M2.

Exercice 5 :

On se propose l’étude de certains acteurs intervenant dans la réponse immunitaire.

1- le document 1 représente une électronographie d’un plasmocyte en activité.

a- Quelle est l’origine de cette cellule.


b- Dégagez, en vous référant au document 1, les caractéristiques de ce Document 1
plasmocyte en relation avec son activité.
2- Afin de connaître les types de réponse immunitaire dirigée contre un antigène viral (le virus V en question sera
représenté comme indiqué dans la figure ci-contre), on réalise les expériences suivantes :

1ère série d’expériences :

On prélève de la rate d’une souris saine des lymphocytes B, des lymphocytes T 4 et des macrophages. Le document 2
résume la composition des différents milieux de culture et indiquent s’il y ou non différenciation des LB en présence du
virus V.

Expériences Résultats

Lymphocytes B + virus V Pas de différenciation des LB

Lymphocytes B +macrophage + virus V Pas de différenciation des LB

Lymphocytes B +macrophage+ LT 4+ virus V Différenciation des LB

Document 2

En intégrant les données des expériences précédentes, résumer à l’aide d’un schéma commenté les étapes de
transformation lymphoblastique conduisant à la formation des plasmocytes.
2ème série d’expériences :

Des souris, ayant subits différents traitements comme indiqués dans le document 3, sont infectées par le même virus
V.

Expériences Traitements effectués sur les différentes souris Résultats

1 Souris sans thymus Multiplication des virus.

2 Souris sans thymus ayant reçu du sérum de souris Les virus cessent de se multiplier
immunisée contre le virus mais ne disparaissent pas.

3 Souris avec thymus mais sans lymphocytes B Disparition des virus.

Document 3

1- Analyser les résultats de ces expériences en identifiant les mécanismes entraînant d’une part l’arrêt de la
multiplication des virus et d’autre part leur disparition.

2- En utilisant vos connaissances et les données fournies par les expériences précédentes, présenter à l’aide d’un
schéma commenté un bilan simplifié des réponses immunitaires conduisant à l’élimination de l’antigène viral.

Corrigé (Exercice 5) :

1- a- le plasmocyte provient de la différenciation d’un LB activé par l’antigène.

b- Caractéristiques du plasmocyte :

- Un noyau volumineux indiquant une transcription active du gène de l’anticorps à synthétiser.

- Un réticulum endoplasmique rugueux et développé assurant la synthèse de l’anticorps.

- De nombreuse mitochondrie fournissant l’énergie nécessaire à la biosynthèse.

- Une membrane montrant des figures d’exocytose qui indiquent la libération de l’anticorps synthétisé.

2- 1ère série d’expériences :

a- Le document 2 montre que les LB, bien qu’ayant reconnu l’antigène (virus), ne se transforment en plasmocytes qu’en
présence des macrophages et des LT4. Leur différenciation nécessite une coopération cellulaire dont le mécanisme est
le suivant :

- Ingestion du virus par le macrophage.

- Présentation des déterminants antigéniques associés aux CMHII aux LT4 spécifiques de ces virus.

- Activation des LT4 sélectionnés par une interleukine (IL1) libérée par le macrophage. Ces LT4 secrètent à leur tour
une IL2 : autostimulés par leur IL2, les LT4 prolifèrent.

- Les LB qui ont reconnu l’antigène (soit sous forme libre soit présenté par le macrophage) se multiplient sous l’action
d’IL2 libéré par le LT4 puis se différencient en LB mémoire et en plasmocytes sécréteurs d’anticorps.

b- Transformation lymphoblastique des LB. (Voir cours)

2ème série d’expériences

Expérience 1 : Chez la souris sans thymus le virus se multiplie.

Les lymphocytes issus du thymus sont indispensables pour arrêter la multiplication virale.

Expérience 2 : Les anticorps présents dans le sérum d’une souris immunisée contre le virus V neutralisent la
multiplication de ce virus par formation du complexe immun (c’est une RIMH)

Expérience 3 : En absence des LB, il n’y a pas de production d’anticorps. Donc se ne sont pas les LB qui éliminent le
virus V. la disparition du virus est donc assurée par les LTc qui détruisent les Virus grâce aux perforines.

3- voir schéma global de synthèse qui récapitule les différentes phases du déroulement d’une réponse immunitaire.
LES DÉRÈGLEMENTS DU SYSTÈME IMMUNITAIRE

Introduction :
Le système immunitaire, comme les autres systèmes de l’organisme, peut subir des dérèglements de
fonctionnement, 3 cas peuvent se présenter :
 Hypersensibilité : Ex. Hypersensibilité de type 1 ou Allergie qui est réaction anormale et exagérée
du SI contre des substances inoffensives (sans danger).
 Déficit immunitaire : Incapacité du SI à protéger l’organisme contre des agents pathogènes, il peut
s’agir soit d’un déficit congénital c-à-d présent dès la naissance (hors programme) ou d’un déficit
acquis (ex : SIDA).
 Maladies auto-immunes : Attaque des éléments du soi par le SI. (Hors programme).

I– les allergies :
QU’EST-CE QU'UNE ALLERGIE ?
1- Définition :
« L’allergie est une réaction immunitaire exagérée contre des substances étrangères normalement
inoffensives (pollens, poussière, aliment, parfum…) appelées Allergènes ».

Cette réaction se traduit notamment par une production d’anticorps spécifiques de l’allergie, IgE
(immunoglobulines E)

L’allergie est une maladie globale qui provoque des symptômes variés tels que : l’asthme, le rhume des
foins (rhinite), la conjonctivite, l’eczéma, l'urticaire, le choc allergique….
La personne allergique est en parfaite santé tant qu’elle n’est pas en contact avec un des allergènes que son
système immunitaire gère mal.
Quand penser à une allergie ?
Les formes d’allergies et les réactions sont variées ; on peut penser à une allergie quand :
 le nez coule clair ou est bouché…
 les yeux sont rouges et sont irrités…
 des plaques rouges, qui démangent, apparaissent sur le visage, les plis…
 une toux survient la nuit ou à l’effort, quand les bronchites sont à répétition…
 des troubles digestifs sont récurrents (régurgitations importantes, diarrhées, constipation…)
 les symptômes (fatigue, toux, démangeaisons…) reviennent chaque année à la même époque ou
régulièrement dans certaines circonstances.

2- Le mécanisme de la réaction allergique :


 Sensibilisation des mastocytes :
Lors du 1er contact avec l’allergène, des lymphocytes B impliqués dans la réaction, se transforment en
plasmocytes qui secrètent des immunoglobulines de classe E(IgE). Dès leur apparition, les IgE sont
captées par les mastocytes qui possèdent des récepteurs membranaires spécifiques aux IgE. Ce
processus de liaison des IgE est appelé « sensibilisation », car il rend les mastocytes sensibles à une
activation en cas de rencontre ultérieure avec le même allergène. Cette première phase est muette, c'est-
à-dire que le sujet en phase de sensibilisation est asymptomatique.

 Activation des mastocytes :


Lors du 2ème contact avec l’allergène, il se produit une liaison entre l’allergène et deux IgE voisines portées
par un mastocyte. La fixation de plusieurs molécules d’IgE crée une modification de la perméabilité des
mastocytes : il se produit une libération d’histamine et de médiateurs de l’inflammation par exocytose dans
la minute qui suit (dégranulation). Cette libération induit la réaction allergique (vasodilatation, sécrétion de
mucus,…).
 Dans le nez, l’histamine augmente l’œdème et l’obstruction, provoque des démangeaisons
et éternuements et déclenche des secrétions de mucus (nez qui coule).
 Dans la peau, elle provoque érythème, œdème et démangeaisons.
 Dans les poumons, elle agit en provoquant une bronchoconstriction.
NB : Phase de d’hypersensibilité retardée :
Dans des cas exceptionnels, le peu d’allergènes qui passe dans le sang se fixe sur les basophiles. Ceux-ci
libèrent de l’histamine dans la circulation sanguine, entrainant des manifestations allergiques générales
(anaphylaxie)

II-Le SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise)


Le Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise (SIDA) est une maladie causée par le Virus
d’ImmunoDéficience Humaine (VIH). La maladie se traduit par un effondrement de la réponse immunitaire.

1-Structure du virus 2-Les cellules cibles : 


Les cellules cibles du virus sont les cellules qui portent le
récepteur CD4 : LT4, les macrophages, les monocytes, mais il
peut infecter les cellules intestinales et les cellules nerveuses.
Cela est dû à la complémentarité structurale entre les molécules
CD4 des cellules et les glycoprotéines gp120 du virus

Le VIH est un rétrovirus car son matériel génétique est formé


d’ARN

3-Mode de transmission :
La transmission du VIH se fait par :
 Les rapports sexuels non protégés (avec un porteur du virus).
 La transfusion de sang contaminé par le VIH.
 De la mère porteuse au fœtus (voie fœto-maternelle).
 Utilisation de matériel tranchant contaminé (seringues souillées par le sang d’un porteur).
4-les moyens de prévention contre le VIH :
Comment éviter de contracter le VIH ?
 Ayez des relations sexuelles protégées.
 Ne partager pas des aiguilles ou dispositifs associés aux drogues.
 Ne partager pas votre brosse à dents, rasoir, lime ou tout autre article personnel.
 Portez des gants si vous soignez une personne porteuse du VIH.

5-Le mode d’action du VIH :

o Fixation du VIH sur les récepteurs CD4 de la cellule cible


o Le VIH injecte ses molécules d’ARN dans le cytoplasme
o Synthèse d’ADN viral à partir de l’ARN grâce à la
transcriptase inverse
o Greffe de l’ADN viral dans le génome de la cellule cible
o Transcription de l’ADN viral en ARN
o Synthèse de protéines virales
o Assemblage des structures du virus
o Bourgeonnement des VIH

6-Évolution de la maladie :

Valeurs mesurées (unités arbitraires)


Phase Phase sans symptômes Sida déclaré
aigue (Asymptomatique)

Temps
(Années )

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Infection Nombre de VIH dans le sang
Concentration de lymphocytes T
Concentration sanguine d’anticorps anti-VIH

La maladie se développe en trois phases :


 Phase silencieuse :
Le sujet ne présente pas des signes particulières il est porteur asymptomatiqueLe sujet est dit
séropositif. Le système immunitaire réagit par une RIMHaugmentation de la production d’anticorps
anti-VIH.
 Phase mineure ou pré-SIDA :
Des infections apparaissent et l’effectif des LT4 diminue considérablement.
 Phase majeure ou SIDA :
Effondrement des réponses immunitaires par disparition des LT4 développement des maladies
opportunistesLa mort.
7-Traitement de la maladie :
Aucun traitement ne permet de guérir du SIDA cependant, il existe des traitements qui permettent de lutter
contre l’apparition des symptômes : inhibiteur de la fixation du virus, inhibiteur de la transcriptase inverse
(AZT), inhibiteur de l’intégrase, inhibiteurs des protéases.

III- Moyens d’aide du système immunitaire :


 La vaccination :
Pratique médicale qui consiste à inoculer à un sujet une forme atténuée d'un antigène en vue de lui conférer
une protection contre la maladie dont cet antigène est responsable.
 La sérothérapie :
C’est l'emploi d'un sérum pour guérir une maladie infectieuse. Elle consiste à injecter au malade un
sérum contenant des anticorps spécifiques de la maladie dont il est atteint.
 Greffe de la moelle osseuse.
La vaccination La sérothérapie
Fabrication Recherche et préparation Obtention d’anticorps spécifiques
d’un antigène à virulence chez des donneurs immunisés par
atténuée prélèvement sanguin
Mode d’emploi Injections successives Injection intramusculaire massive
(rappels) d’un antigène à d’anticorps
virulence atténuée
Mode d’action Constitution d’une mémoire Réaction des anticorps contre les
immunitaire antigènes (neutralisation)
Efficacité du traitement Plusieurs années Quelques semaines
(action durable) (action temporaire)
Rôle préventif curatif

Tableau comparatif vaccin-sérum

Importance de la mémoire immunitaire Mode d’action du vaccin et du sérum


(vaccination)

MCHICH FERID professeur des SVT (Lycée Ibn Mandhour Métlaoui)


Agglutinine : anticorps qui réagit avec des antigènes de surface des hématies en
les agglutinant.
Agglutinogène : antigène membranaire des hématies de nature glycoprotéique qui
réagit de façon spécifique avec une agglutinine.
CMH : complexe majeur d’histocompatibilité = ensemble de gènes codant pour des
polypeptides membranaires spécifiques d’un organisme, donc définissant le soi
biologique.
HLA : pour human leucocyte antigen qui l’autre appellation du CMH chez l’homme.

Anticorps Membranaire : récepteur des lymphocytes B, constitué de deux chaînes


polypeptidiques, capable de se combiner de façon spécifique à un antigène donné
grâce à ses sites spécifiques de reconnaissance.
Cellule phagocytaire : Cellule capable d’ingérer des éléments divers par inclusion
dans des vésicules cytoplasmiques.
Granulocyte : leucocyte à vésicules endoplasmiques abondante (granules)
caractérisé par un noyau lobé et souvent appelé « polynucléaire ».
Lymphocyte : leucocytes de petite taille à noyau volumineux. On en distingue deux
sortes : les lymphocytes B et les lymphocytes T.
Monocyte : leucocyte caractérisé par un noyau réniforme.
Macrophage : cellule issue de la différentiation d’un monocyte.
Immunocompétence : capacité des cellules immunitaires à distinguer le non- Soi,
liée à la présence de récepteurs membranaires spécifiques.
Moelle osseuse : organe lymphoïde central où se forment toutes les cellules
sanguines et où s’effectue la maturation des lymphocytes B.
Récepteur T : récepteur des lymphocytes T, constutié de deux chaînes
polypeptidiques glycosylées, capable de se fixer de façon spécifique à un antigène
donné grâce à son site spécifique de reconnaissance.
Répertoire immunologique : ensemble des récepteurs exprimés par les différents
clones de lymphocytes d’un individu.
Thymus : organe lymphoïde central où s’effectue la maturation des lymphocytes T.

Anticorps ou immunoglobulines : protéine sérique (= du sérum sanguin)


appartenant à la fraction des gammaglobulines, capable de se combiner à un
antigène grâce à des sites spécifiques de reconnaissance.
Complément : système enzymatique de protéines sériques, activé par la formation
des complexes antigène-anticorps, il conduit à la lyse des cellules infectées. Sa mise
en œuvre induit également la réaction inflammatoire.
Complexe immun : complexe macro-moléculaire constitué d’anticorps liés
spécifiquement à l’antigène.
Cytokine : terme générique désignant des molécules sécrétées par des cellules
immunitaires et assurant la communication entre ces différentes cellules. Parmi les
cytokines, des interleukines, des perforines, des molécules activatrices de
macrophages (MAF)…
Déterminant antigénique (ou épitope) : plus petit élément structural d’un antigène
qui peut être reconnu par un récepteur lymphocytaire spécifique.
Phagocytose : mécanisme par lequel les cellules Phagocytaires ingèrent des
éléments divers (cellules où molécules) dans des vésicules cytoplasmiques.

MCHICH FERID professeur des SVT (Lycée Ibn Mandhour Métlaoui)


Bonne réussite

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